Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 décembre 1927 17 décembre 1927
Description : 1927/12/17 (A28,N187). 1927/12/17 (A28,N187).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511807
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N* 187
LE NUMERO : 30 CENTIMES
- - _n_- -- - -- - -. - SAMEDI SOIR, 17 DECEMBRE 1WT
Les Annales Coloniales
LI. amonue et réclame» «ont reçu" au
bureau du tournai.
Dirsctiurb s Marool RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tou la. publié» dMt notre iownal us piumnl
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Rédaction & Administration :
M, IN* rhum*
PARIS (W
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ABOMEIEITS
avec 1* supplément ittmiré :
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bu -
La vie commerciale de l' A.E.F. en 1926
0-8
L'Afrique Equatoriale a été l'objet de nom-
bremes critiques durant ces derniers tempe.
Mais il est équitable de signaler les faits heu-
reux quand on les rencontre. La lecture de
l'étude que l'administration vient de consacrer à
la vie commerciale de la colonie nous en four-
nit l'occasion.
Hâtons-nous de dire que cette étude laisse à
celui qui l'a suivie d'un bout à l'autre la meil-
leure impression. 11 ne saurait être question de
se laisser aller à des conclusions d'un optimisée
excessif, mais il est juste de constater les taits
et d'en tirer les conséquences logiques, natu-
relles.
La lecture des chiffres d'ensemble nous per-
met de saisir d'un coup d oeil rapide les pro-
grès réalisés en 1926 sur 1925.
A toutes les colonnes ou à presque toutes les
colonnes du tableau des importations nous cons-
tatons une augmentation des marchand ses mar-
quée non par leur prix mais par la quantité, ce
qui, avec les variations monétaires de notre
époque, est un élément plus solide d'apprécia-
tion que la valeur en francs.
Le tableau des exportations nous fournit des
conclusions à peu près semblables.
Les poissons secs, le riz, les vins ordinaires,
les articles de quincaillerie, les automobiles, les
matériaux de construction, etc., figurent parmi
les articles en progrès. Certaines de ces aug-
mentations sont intéressantes et nous instruisent
sur la situation matérielle des indigènes.
C'est ainsi que l'ascension des importations
de poissons secs de la Côte d'Afrique, impor-
tations qui sont passées de 926.278 kilos en
1925 à 1.171.828 kilos en 1926 soit une
plus-value de 245.545 kilos nous indique
une certaine amélioration dans l'alimentation
des indigènes puisque ceux-ci sont seuls à con-
sommer cette denrée. Amélioration faible, me
direz-vous. D'accord, mais il est juste de la
constater.
L'importation du riz a triplé d'une année à
l' autre. En 1925, elle était de 2.290.431 kgs.
Elle est passée à 6.860.;61 k. en 1926. Les
causes de cette augmentation extrêmement rapide
sont au moins au nombre de deux : d'une part,
on a acheté du riz pour remplacer les cultures vi-
vrières en déficit. D'autre part il a fallu pour-
voir à la nourriture des ouvriers employés à la
construction du chemin de fer. La première rai-
son nous intrigue un peu. Et nous serions cu-
rieux de savoir ICI causes de ce recul des cultu-
res vivrières puisque le premier devoir de l'ad-
ministration est de veiller à leur extension.
On a une impression plus favorable quand on
examine les achats de tissus de coon et des vê-
tements de coniections dont l' accroissement se
chiche, en poids par 277.558 kilos et en valeur
par 15.861. i 94 francs. Le rapport officiel
ajoute à ces chiffres le commentaire suivant :
« Cet accroissement est avant tout imputable
aux larges disponibilités d'argent des autochto-
nes. » Ce doit être vrai, puisqu' on nous le dit,
mais cette appréciation ne concorde pas absolu-
ment avec les récits de certa.ns voyageurs ré-
cents.
L'importation des voitures automobiles a
poursuivi sa marche ascendante. En 1924 on
avait compté à l'entrée 27 voitures, 66 en 1927,
et 146 en 1926. Ainsi en l'espace de deux ans
le nombre des entrées avait quintuplé. Il est à
peu près certain que ce chiffre est dépassé à
l'heure présente. Les voies qui s'ouvrent à la
circulation se multiplient dans la région du
Tchad, de l'Oubanghi et même du Moyen-
Congo. Nous avons eu récemment sous les yeux
une carte qui nous montre le nombre considéra-
ble de routes carrossables dans ces régions-là. II
y a là un champ de développement immense
pour l'automobile. Nous ne saurions trop nous
en féliciter parce que le développement des
communications et des moyens de transport est
pour les indigènes de ces régions une prcmesse
de mieux-être et pour les Européens audacieux
qui s'y sont établis l'assurance qu'ils sont ainsi
un peu plus rapprochés de la métropole.
L'examen des chiffres de l'exportation nous
conduit à des conclusions sagement op imistes.
Sur la plupart des articles nous constatons des
augmentations sensibles, appréciables. Seule-
ment les progrès sont lents. Le rapport officiel
contient cette phrase dont le sens mélancolique
ne saurait échapper : « Aussi bien, le chiffre
des exportations s'est-il accru dans toute la me-
sure où le permettait une main-d' œuvre malheu-
reusement réduite ».
Je ne sais si l'auteur de ce bref passage a
saisi toute la portée des quelques mots qu'il ve-
nait d'écrire. En ces deux lign s il a i diqué le
but auquel devrait tendre notre administration en
Afrique Equatoriale comme ailleurs : favoriser
le développement de la population par des me-
sures hygiéniques et aussi ne rien faire qui put
la décimer.
Les exportations accusent néanmoins un
accroissement. En tête vient celle des bois qui
constituent l'unique richesse du Gabon. Les
cours favorables pratiqués sur ce!te matière ont
stimulé naturellement le mouvement de vente.
Ce commerce a présenté une activ té qu On
n'avait pas vue depuis longtemps et cela en dépit
d'une période de sécheresse qui n'a pas permis
d'évacuer vers la côte les quantités appelées à
être emottées.
L'akoumé a surtout profité de cette activité.
Les sorties d'okoumé se sont élevées à 229.725
tonnes accusant une progression de 27-388 ton-
nes sur l'année 1925.
L'acajou et les autres bois d'ébénisterie con-
naissent des augmentations notables quoique
moins importantes.
La vente des huiles et des amandes de pal-
me est aussi en progrès. En 1925 l'exportation
des huiles fut de 539.612 kilos, en 1926 de
725.483, soit une augmentation de 185.871 ki-
los. Même exc. ou plus exactement excé-
dent à signaler en ce qui concerne les amandes.
En 1925 9.198.190 kilos de ce produit étaient
exportés, en 1916 9.344.3*8 klos. Ces chif-
fret n'indiquent pas, aussi bien en ce qui con-
cerne les huilai qu'en ce qui regarde les Man-
des, le - des exportations poMib e3.
L'étendue der pa lmeraies est susceptible d'ali-
menter un trafic infiniment plus important. Seu-
lement une très faible partie est exploitée. Le
reste reste intact faute de main-d'œuvre.
Cependant tous les articles qui alimentent
l'exportation ne donnent pas lieu à des consta-
tations encourageantes. Pendant longtemps le
caoutchouc et l'ivoire constituèrent les deux
articles essentiels du trafic extérieur. Nous now
garderons bien de rappeler à ce sujet la phrase
fameuse qui se rapportait à eux. Aujourd'hui.
ils sont en recul.
L'exportation des dents d'éléphants qui
étaient en 1925 de 143.453 kilos est tombée en
1926 à 98-251, soit une diminution de 45.202
kilos.
L'exportation du caoutchouc était en 1925
de 1.775.488 kilos. Elle a été de 1.756.350
kilos en 1926, scit 1.913 kilos en moins. Il est
fort possible que les chiffres de 1925 soient de
nouveau atteints et même dépassés. Le recul
enregistré n'est probablement que provisoire en-
core qu'il faille tenir compte des progrès que
réalisent tous les ans les caoutchoucs de planta-
tion.
Ainsi donc l'examen de ces chiffres est
assez réconfortant. II nous donne le sentiment
d'un progrès lent, mais continu à condition tou-
tefois que nous parvenions à arrêter la diminu-
tion numérique et l'affaiblissement physique
de la population.
Un dernier point reste à examiner : quels sont
les fournisseurs et les clients de l'A.E.F.; et
quelle est la part de la France dans ce mou-
vement commercial ? La France vient naturel-
lement au premier rang. Sa part dans les im-
portations de la colonie bien qu'elle ait fait
d'une année à l'autre des progrès considérables
de 45.891.722 fr. en 1925 les importations
métropolitaineas ont atteint i6.384.122 fr. en
1926, soit un gain de 30.491.490 fr., - ne
représente que 45 des achats faits à l'ex-
térieur par la colonie.
Les - - colonies --- françaises participent à - ce
commerce pour une somme de 7.330.000 fr.
Ce sont la Mauritanie qui envoie du poisson
sec, l' Indochine qui expédie du riz et le Came-
roun d'où viennent des bœufs.
La Belgique, grâce surtout à sa colonie du
Congo, vient au second rang. Elle vend à la
colonie des tôles, des fers, des matériaux de
construction, des objets fabriqués, des tabacs,
du sucre, etc.
L'Allemagne a fait de grands progrès. Il est
vrai que son commerce consiste surtout en four-
nitures de matériaux pour le chemin de fer et
qui sont faites au titre des prestations en nature.
Le commerce avec l'Angleterre et ses colo-
nies est supérieur à celui de 1925. Mais ce
sont surtout les colonies qui ont profité de cette
augmentation des achats et particulièrement la
Nigeria et le Soudan Egyptien qui fournissent
la plus l n d e paratn ie ptien qui fourn i ssent
la plus grande partie des approvisionnements
de la colonie du Tchad.
- - - - -
Enfin parmi les Etats importateurs il faut si-
gnaler les Etats-Unis. Le chiffre de leur vente,
qui consiste principalement en pétroles, essen-
ces, automobiles, etc. est encore faible et ne
représente que 4 0/0 de celui des importations.
Mais ce n'est guère qu'un commencement £ l
l'on affirme couramment que des sociétés amé-
ricaines seraient tout à fait décidées à donner
une beaucoup plus grande extension à leurs
affaires dans cette partie de l'Afrique.
Si maintenant nous passons à l'exportation
nous constatons que la part de la France a pres-
que triplé d'une année à l'autre puisque de
15.962.020 francs en 1925 elle est passée à
42.023.979 en 1926. C'est un bond formida-
ble.
Mais ne nous illusionnons pas. Le total ne
représente, malgré tout, que 40 des expor-
tations. La plus grosse partie de cette augmen-
tation est fournie par les bois qui donnent un
excédent de près de 16 millions par rapport à
1925.
La Belgique et le Congo belge viennent en-
suite. L'Allemagne occupe le troisième rang,
et ses achats en A.E.F. égalent 10 des ven-
tes de la colonie et le quart de ceux de la
France.
Enfin, dernier trait à noter : les exportations
de la région du Tchad se font pour une bonne
part avec les pays anglais voisins : la Nigeria,
le Soudan. Il se crée ainsi des relations écono-
- - -
miques interafricaines qui ne sauraient que se
développer. Elles le feront fort probablement
lorsque le réseau des communications tendra non
seulement à l'écoulement des produits vers la
côte, mais assureront les relations entre pays
voisins. L'extension des transports par automo-
biles aura vraisemblablement pour résultat d'ac-
centuer ces courants commerciaux.
L'examen rapide que nous venons de faire
nous met en garde à la fois contre l'optimisme
de ceux qui voient dans les plus petites choses
la réalisation ou la promesse de réalisation de
leurs rêves, et le pessimisme de ceux qui ne
savent que dénigrer. L'A.E.F. chemine lente-
ment, extrêmement lentement dans la voie de
la prospérité, mais elle chemine. U ceci est à
retenir. Retenons aussi que dans le commerce
total, celui qu' elle fait avec la France ne re-
présente que 45 Ceci encore ne doit pas être
oublié.
Henry F ont mi et
Dôputii du Cûutal.
Vire-président le la Commission
de* Colonies.
Secrétaire de la Cnmmtlltoft
dot 4finfrpR Oemnadwas.
TAUX DE LA PIASTRE
–o n-–
l.e fiouuTiiowr Général de l'Indochine vient de.
faire connaîtra au ministre dos Colonies qu'à la
date du 14 décembre 1927, le taux olflciel de la
piastre était, de 12 fr. 80
-
unrc F.N 2e PAGE :
/:.I.tTIO. ÏOU) M AI.F..
AU SENAT.
I.E DESASTRE ALGERIEN.
U:S DEPECHES DE LlNDOCIIIMi,
Vers d'un colonial
1 '1
Si vous croyez que je vais dire
qui est J cali Guil Ecoutez fhdôt
ce qu'il veut que vous sachiez Or de
lui-même t
Jean Gui ? C'est un bon bonhomme,
Se moquant du tiers, du quart,
Qui vivote dans Dakar,
Rieur, mais pas méchant homme.
Rieur, je n'en sais rien, encore qu'il soit
mon compatriote et qu'il ait entendu les mê-
mes contes d'oc que moi et qu'il se plaise à
les mettre en vers. Pas méchant homme, assu-
rément, encore que la prose de sa corres-
pondance privée ait, je le sais bien, des grif-
fes qui s enfoncent parfois assez profonde-
ment. Mais ce qui est sÛr, c'est qu'il est loin
de se moquer du tiers comme du quart et
qu'il frend au sérieux son rôle de colonial
et la tâche de la France dans ses provinces
[oilltailles.
Il a confié à Eugène Figuière le soin de
présenter ail public de modestes « essais »
dans une élégante plaquette. Une partie est
réservée à des « Poèmes Africains ». Le pre-
mier est un coup de clairon en l'honneur des
braves Sénégalais tombés dans la grande
guerre :
Salut, ô soldats noirs! Sarakolets, Lébous,
Dahoméens, Mossis, Peules ou Toucouleurs,
Qui chargiez en poussant vos sinistres
[clameurs,
L'œil terrible, coup-coupe aux dents, ivres
[et fous.
Voilà le ton : Paraissez Xavarrois, Mau-
res et Castillons.
Le disciple de Corneille se fait aussi dis-
ciple de J.-M. de Heredia :
L'aventureux dioulah que la tornade assaille
Dans la cayor, le soir, courbé sur son cheval,
Guette, mousquet au poing, si panthère ou
[chacal
Ne vont pas brusquement saillir de la
[broussaille.
Et, pour calmer nos intJuiétudes, des notes
nous préviennent que le clioula/I est le Séné-
galais nomade, à la fois soldat et marcko/ld,
et que la Cayor est une région dit Sénégal.
J'aime moins, je l'avoue, les pièces quasi
officielles, celle qui est adressée au docteur
Le Dantec ci qui a été récitée par un étu-
diant en médecine indigène à Dakar, lors du
départ de l'Ecole de Médecine des premiers
-- médecins auxiliaires indigènes; mais à tra-
vers les incertitudes de la forme, r:I, pour-
quoi etc pas l'avouer ? les i/légalités d'un
style qui tombe du vol lyrique à la marche
de la prose des discours pour distributions
de récompenses, l'inspiration reste noble et
généreuse. Une expression qu'il emploie
par ailleurs : Que vous alliez sous ql/d.
que latitude, est fort peu française, mais
ce qui est français c'est le sentiment de la
mission civilisatrice de notre pays; et pour
cela, Jean Gui, il vous sera beaucou p par-
donné.
Il vous sera beaucoup pardonné parce que
vous êtes un de ces coloniaux qui adorez la
France, en la voyant à l'œuvre, loin de nos
boulevards et de nos dancings. Notre poète
écrit, après l'affaire du Daltome y (mai
1922), en s'adressant à ces esclaves d'hier
dont la patrie de la Révolution a fait des
hommes :
Alors, n'oubliez pas, quand vous vous pros-
ternez,
Le soir, devant Allah, de qui certes tenez
Le souffle qu'il a mis dans toute créature,
Que la France achevant l'œuvre de la nature
Vous apporta la dignité.
Et aux mêmes :
Mais la France est venue et sa compassion
Généreuse a brisé vos fers, puis, sur la race
A largement semé son esprit et sa grâce
Sa bienveillance et sa civilisation.
Cela pourrait être mieux dit, mais non
mieux pensé. Le colollial reparaît d'ailleurs
même dans les autres poèmes, par exemple
dans les strophes « aux mutilés qui souffrent
doucement 8:
Wolofs, Lebous, Dahoméens et Bambaras
Dont les brunes légions furent braves et
[belles
Pourquoi donc restez-vous insoucieux et las
Inertes et couchés en des heures mor-
telles ?
Ou dans les strophes qui portent ce titre :
a A ceux, trop nombreux, qui écrivent et qui
croient que les coloniaux sont des spoliateurs
et des brutes » ;
On peut avoir les yeux pleins de douces
[images
Faites du cher pays natal, de son clocher.
Des ruisseaux, des bosquets emplis de doux
[ramages
Et des êtres chéris qui semblent nous cher-
cher.
On peut dans la poitrine avoir une espérance
Grande et digne de gens qu'ici ne viendront
[pas
Et qui, mal renseignés, ignorent que la
[France
Possède en outre-mer des cœurs comme des
[bras.
Alors pourquoi montrer avec: des traits si
[durs
De vanité, de suftisancc, nos disputes,
Quand nous sommes de France et Français
[aussi purs ?
Pourquoi nous donnez-vous comme d'épais-
ses brutes?
On aura Jtoté, une fois de plus, le tour peu
français : digne de gens qu'ici tic viendront
pas. Mais ces méchants, qui sont-ils? Le
sous-titre nous l'indique : « Après la lecture
d'une certaine presse métropolitaine. » Il ne
s'agit certes pas des Annales Coloniales :
la meilleure preuve est que nous n'avons pas
voulu laisser passer sans la signaler à tous,
cette oeuvre poétique d'un colonial, d'un
vrai, qui aime la France et la Colonie, sa
Colonie.
Mario Rountan,
Sénateur de VHérault, ancien minière
Vite-président de la Commis ton
ténaloriale des t:CJtOnte.,
Cinéma Colonial
---0-0--
u Le Baiser du Soleil »
Les productions Markus préparent très ac-
tivement la réalisation du Baiser du soleil,
scénario de Félicien Champsaur. Ce film
sera tourné en Afrique, probablement à par-
tir du mois de février, dans des régions où
les tourneurs de manivelle n'ont pas encore
pénétré.
Comment, au cinéma, on écrit l'hiltoire
Dans un film américain intitulé « Les Sa-
crifiés », on voit un gouverneur de Tripoli
fiancé à une jeune fille, Graziella, qui ne
l'aime pas et qui, pour éviter ce mariage,
épouse le colonel Novarro, un vieil ami de
son père. Le gouverneur envoie Novarro
combattre les Bédouins. Graziella s'éprend
d'un jeune capitaine. Après diverses péripé-
ties, Novarro donne sa jeune femme au ca-
pitaine, puis se tue. Et tout cela est très bien,
très cinéma d'outre-Atlantique, caractérisé
par une technique et une qualité de photo-
graphie de premier ordre. Seulement, une
fois de plus, on voit les Américains persévé-
rer dans une étrange erreur.
Chaque fois qu'ils font un film se dérou-
lant dans l'Afrique du Nord, ils ont une
tendance à montrer les indigènes perpétuel-
lement en révolte contre les occupants
qu'ils soient Français, Italiens ou Anglais
et surtout une propension regrettable à les
faire sortir vainqueurs de tous leurs com-
bats avec les Européens.
Ainsi, une foule de braves gens peuvent
s'imaginer que toute l'Afrique du Nord est
un pays en révolte permanente !
DJIJELLI-PLAGE
Vous les Algériens apprécient Djijelli, c'est
un site enchanteur dans une crique superbe,
avec une plage sans égale, adossée à trente
hectares de forêt.
Mais pour que la plage ait son plein succès,
il faut un hôtel. Et une fois l'hôtel construit
un directeur gérant.
Nous sommes arrivés au point P.
On demande un bon gérant pour le palace
de Djijelli.
Qu on se le dise I
La saison théâtrale
à Rabat
ou
La saison d'opérettes a commencé brillam-
ment à Rabat sous la direction de M. Guyoi
l'imprésario bien connu au Maroc depuis deux
ans, pour les succès artistiques remportà par
toutes ses tournées. Le public a déjà pu ap-
plaudir : Trois Jeunes Filles Nues, La
Veuve Joyeuse, La Fille de Madame Angot,
etc., etc. La vedette est la jolie chanteuse de
l'Opéra-Comique Mlle Claire Sillall.
En mars 1928, c'est la saison d'opéra qui
succédera aux représentations d opérettes avec
toute la troupe de l'Opéra de Marseille, qui
aura comme l'an dernier toute la faveur du pu-
blic. (Par dépêche).
A travers le Sahara et rA.O.F.
Une nouvelle mission Renault, composée
de 4 voitures, sous la direction de M. Etien-
ne Jean, accompagné de deux mécaniciens
et de trois chauffeurs recrutés à Alger, vient
après une favQrable traversée du Sahara et
de l'Afrique Occidentale Française, de par-
venir à Conakry.
Partie d'Alger le 13 novembre, la mission
a suivi le parcours Timimoun, Reggau, Bou-
rem, Ouagadougou, Bamako, Siguiri, Kou-
roussa, d'où elle s'est rendue par la voie
ferrée à Conakry, où elle est arrivée le 30
novembre.
-000
Les peintres coloniaux
L'AU RES
PAR Mme SUZANNE FREMONT
0
Il y a seulement quelque trente ans, une
excursion dans l'Aurès semblait une vérita-
ble expédition, et peu de gens s'y aventu-
raient, bien que Si Ali Bey, le caïd de
Tkout les accueillaient avec autant de bonne
grâce que les avaient reçus son oncle Si
Mohamed ben Gana, l'agha des Ziban à Bis-
kra.
Mais Mme Suzanne Frémont, qui compte
des séjours à Madagascar, est allée passer
ses vacances dans l'Aurès, au pied de l'Ah-
mar-Khaddou et elle nous en rapporte des
aquarelles et des gouaches de toute beauté
et d'une frappante exactitude.
A la galerie Georges Petit, jusqu'à la fin
de ce mois, les amateurs de peintures co-
loniales peuvent se rendre compte des as-
pects sauvages et pittoresques des contreforts
schisteux et calcaires de l'Aurès aux portes
du Sahara.
La maison aux béquilles, à Arris, Sur la
route de Rltoufi, la physionomie étrange du
Caïd de Rlzoltfi.
Les curieuses GUcltltlS, où l'on accède que
par des échelles de cordes, les demeures tro-
glodytes, situées dans les rochers sombres et
rouges, évoquent l'ancien Aurès belliqueux,
que sillonnent maintenant de belles routes.
Les types berbères, les Ouled Naïls de Bis.
Ma forment de délicieux tableautins aux
couleurs vives qui font paraître d'autant plu*
sombres les arrière-plans des montagnes.
Souhaitons que Mme Suzanne F rémont re-
tourne en Algérie pour accroître le nombre
des peintres orientalistes.
---
L'œuvre de Jules Galand
-0
Une exposition rétrospective de l'excellent
peintre Jules Galand vient d'être organisée
à la galerie Charpentier. Le vernissage,
avant-hier, a obtenu le plus vif succès.
Les toiles exposées sont nombreuses, puis-
que l'inscription au catalogue va jusqu'au
chiffre 212.
Peiutures, bois, pastels, aquarelles cousa-
créa au Maroc, à l'Indochine, à la Bretagne,
à Paris, forment un ensemble des plus nar-
monlpnx, t^s caractéristique du grand ta-
lent de ce brillant colonial trop tôt disparu.
L'exposition fermera ses portes le 29 d.
cembre.
Sud Marocain
'0"
L'un des derniers discours prononcés par M.
le Résident Général itorç à Kabat. et lu
notes d allure olhcieuse publiées ces jours-ci
dans la presse parisienne annonçant l'ouverture
du port et de la région d'Agadir comme de-
vant se taire dans un avenir assez prochain,
mentent de retenir l'attention.
lout d abord, dune taçon générale, il est
fort agréable de pouvoir applaudir sans arrière-
pen;;ée aux résultats obtenus par la politique de
pénétration pacifique à laquelle est si attaché
M. Steeg. Grâce à elle, l'influence bienfai-
sante de la France a pu se développer sans
ettusion de sang, sans que la poudre ait parlé,
sur toute une région, dont, il y a quelques an-
nées encore, on n' attendait la complète péné-
tration et la pacification que d' un effort mili-
taire, peut-être limité, mais toujours pénible.
Ce rayonnement pacifique de l'influence
française, de sa bonté, assagissant et domptant
sans coup férir des populations hier encore ré-
putées farouches et intraitables, constitue un
magnifique succès dont on doit savoir gré à
celui qui a conçu le plan et aussi à nos offi-
ciers de renseignements qui, dirigés par le gé-
néral Huré, et par le colonel Hanoto, l'ont
mené à bonne fin avec un dévouement de tous
les instants.
D'autre part, ayant fait cette agréable cons-
tatation d'ordre moral et politique, on doit, en-
visageant les choees sous un aspect plus étroit
et terre-à-tene, se montrer non moins satisfait
du débouché nouveau ainsi offert à l'industrie
et au commerce français.
Ce n'est pas qu il faille exagérer l'avenir
et la richesse future de cette nouvelle tranche
du Maroc proposée comme but aux entreprises
de nos colons. Au point de vue agricole (nous
laissons volontairement de côté ce qui a trait
aux richesses du sous-sol, richesses très pro-
bables, mais encore forcément peu démontrées),
au point de vue agricole, disons-nous, on a trop
exagéré par avance la fertilité de ces régions :
c'est un tort. En tout, il faut savoir dire la
vérité.
La vallée de l'oued Sous, pour ne citer que
celle-là, parce que c'est son nom qui revenait
le plus souvent sous la plume des zélateurs
enthousiastes du Sud Marocain, n' est pas d'une
étendue très considérable ni d'une fertilité illi-
mitée. Il ne faut pas la considérer d'avance
et de confiance comme un immense grenier
d'abondance dans lequel il n' y aura qu'à pui-
ser, sans efforts ni fatigue, d'inépuisables ré-
coltes de céréales, de fruits, de produits agri-
coles. La vérité n' est pas aussi brillante. Dans
cette région, il y a de belles et bonnes terres,
mais en quantité limitée ; d'autres moins riches
se prêteront à d'autres productions ; mais il
faut les essayer et les installer. Le climat est
doux, mais il tombe peu de pluie : il est vrai
que les cours d' eau se rencontrent assez souvent
et que la nappe souterraine est à peu de pro-
fondeur. Tout cela peut contribuer à rendre ce
coin du Maroc payant. Mais pour le mettre en
valeur, il y faudra autant d'efforts et d'argent,
de travail et d'expérience acquise qu'il en a
fallu ailleurs. La production, en un mot, sera
la résultante de 1 effort donné. Elle ne sera
considérable que si celui-ci n'a pas été ménagé:
elle ne se produira pas d'elle-même, sans lutte
ni labeur.
Ce que l'on peut dire, c' est que si le Sud
Marocain avait pu être travaillé en même temps
que le eentre et le nord, il ne leur serait vrai-
semblablement pas inférieur comme rendement :
leur aurait-il été supérieur ? peut-être, mais rien
ne permet de l'affirmer.
En tout cas, les circonstances ont retardé jus-
qu'à ce jour l'expérience que l'on va pouvoir
maintenant tenter. Soyons heureux de voir se
lever l'aube nouvelle : tâchons de rattraper le
temps perdu et faisons des vœux pour que l'ar-
rêté ou le dahir, ouvrant l ibrement à tout le
monde ce nouveau territoire, paraisse bientôt.
Dans le courant de l'été dernier, par un
acheminement raisonné vers la pleine ouverture,
le port d'Agadir a été entr'ouvert. Lisez par là
que le cabotage y fut autorisé et que quelques
navires y entrèrent, ou plutôt jetèrent l'ancre
en face de la vieille citadelle qui domine la
rade. Cette mesure attira 1- attention d autant
plus vivement que ce nom d'Agadir est resté
dans l'imagination presque mondiale depuis les
événements d'avant-guerre que l' on sait. Mais
comme les Français et les Européens ne pou-
vaient, ne peuvent encore aller dans la région
qu'en vertu d'une autorisation personnelle, et
ne doivent théoriquement ni y acquérir ni y
commercer, il s'en est suivi une sorte de pri-
vilège, fort explicable, mais en réalité assez
ennuyeux, en faveur des seigneurs israélites de
Mogador, sujets chérifiens, donc libres de cir-
culer, de vendre, d'acheter dans leur propre
patrie.
Et comme ces négociants ne sont pas préci-
sément des sots, ils n' ont pas laissé échapper
l'occasion. De sorte que, d'ores et déjà, ils ont
choisi ou choisissent les meilleures places,
les plus beaux terrains et s'organisent à leur
aise un peu trop à leur aise même, disent
leurs concurrents européens de Mogador ou de
Marrakech, ou du restant du Maroc, moins
favorisés par la force des choses, et qui seront
demain obligés de racheter avec prime à leurs
concurrents les lopins de terre que ceux-ci au-
ront pu acquérir à bon compte, grâce à l' avan-
tage ci-dessus expliqué.
1 out cela se tassera, s arrangera d autant
plus aisément que beaucoup, parmi ces heureux
possédants de date récente, préféreront passer
la main en réalisant quelque petit bénéfice, aux
risques d'exploitations agricoles ou industrielles
pour lesquelles ils se sentent moins portés que
pour une simple affaire de négoce.
Mais tout de même, il serait bon de ne pas
trop prolonger la période de transition actuelle.
On ne l'ignore pas en haut lieu, et tout permet
d'espérer, d'ailleurs, que sous peu les pro-
messes faites hier seront réalisées pour le plus
grand bien du protectorat tout entier, de la
!l mère-patrie et du Sud Marocain.
| Le.¡. Le Barbier.
H. Reaé Chavapcs ail totales
M. René Chavagnes, député du Loir-et-
Cher, est dégoûté de l'automobile, de
l'amour et de la politique.
Il songe à voir d'autres cieux. Son pro-
tecteur M. Paul Painlevé, qui l'a créé de
toutes pièces et lui conserve toute sou affec-
tion, a écouté les doléances du député de
Blois et, cédant à son appel, a, dit Cyrano,
demandé à M. Léon l'errier de trouver une
place pour M. René Chavagnes aux
colonies.
Mais, dit notre confrère, il y a une pe-
tite difficulté, le casier du député n'est plus
vierge et le ministre des Colonies ne veut
faire à ses administrateurs coloniaux aucune
peine, même légère, en leur imposant ce
collègue, venu du Parlement.
Ajoutons que le cadre des administra-
teurs coloniaux est un cadre fermé depuis le
bas de l'échelle jusqu'au grade d'adminis-
trateur en chef, qu'il en est ainsi de la plu-
part des cadres : douanes, agriculture, en-
seignement (pour lesquels il faut des titres
universitaires notamment). Seule la magis-
trature reste ouverte à M. René Chavagnes
s'il est licencié en droit.
La vente métropolitaine
des produits coloniaux
Poissons et crustacés
aux Halles
PAR Mirane-Marcelle DEFFINS
Aujourd'hui, passons sans nous arrêter
devant les amas de fruits qui « ravissent les
yeux et réjouissent la langue Il, Il nous faut
aller pêcher c'est le cas de le dire le
poisson colonial ayant cours aux Halles. Si
poisson il y a.
La question est prête à s'envoler vers la
première compétence venue. Elle danse sur
nos lèvres.
Vendez-vous ici le poisson de nos mers,
de nos lacs, de nos rivières africains i
Oui, mais il faut d'abord trouver t
qu'un a qui la poser cette question.
Voici ce quelqu'un. M. Ozan, présidée
la Chambre Syndicale des Mandataire:
poissons, consent avec bonne grâce à
faire les honneurs de son palais.
Un coin féerique aux Halles
C'est bien un palais qui semble bâti
pierres vivantes et précieuses que le pi..
Ion des poissons. Dans une orgie de lumi :
un ruissellement de clartés étectricJ,
inonde chaque étal. On est d'abord a'. ,.
glé. Et puis, le regard s'y fait. On dh
gue, dans le flot éblouissant, sous la cas(
lumineuse, des tas et des tas de poisst
Les écailles scintillantes attachent et
voient la lumière et la multiplient. Ici,
tables ont l'air pailletées d'acier, d'arg'
de cristal. Là, décorées de corail et de nt
et là, encore, recouvertes d'argent bleu.
Chacun s'affaire. Les petites-filles de M
Angot, accortes et vives, ont bien ph
l'air de gracieuses demoiselles que de vi-
riles « harengères ». Nous nous entretenons,
au surplus, avec un interlocuteur charmant.
Est-ce à la fée électricité que je dois cette
impression, mais ici, tout me paraît être na-
turellement aimable. Dans ce tableau des.
mille et une nuits des Halles de Paris, tout
m'enchante. (Dans le grand décor noir des
Halles, c'est un coup de théâtre comme il
s'en passe au Châtelet, tout à côté.)
Et même, l'arroseur qui, d'un geste éner-
gique, noie le carreau à plein - et mes bas
de soie par-dessus le marché - ne gêne en
rien mon enthousiasme éhloui.
Les mers du Sud sont poissonneuses mais.
Nous demandons à M. Ozan :
Avez-vous beaucoup d'arrivages de pois-
sons des colonies françaises?
Mais. Il ne nous en arrive pas.
-– On ne pêche pas sur nos côtes colo-
niales ?
- On pèche, celtes, et fructueusement.
- Et vous ne recevez rien?
- Très peu de choses et pas directement
de nos colonies.
- Parlez-moi donc de ce très peu. De quoi
se composc-t-il ?
- De colins et de langoustes.
C'est là tout le poisson de nos côtes
lointaines, vendu aux Halles?
- C'est tout.
Quelle en est la raison?
Elle est toute simple. Nous n'en avons
pas l'écoulement. Chaque marché possède
une puissance d'achat. Celle des Halles
Centrales, en ce qui concerne les poissons
des mers coloniales, est inférieure à la puis-
sance d'achat des provinces.
Est-ce 1 abondance des produits de la
pèche métropolitaine qui absorbe les facul-
tés du marché ?
C'est un peu cela. Nous sommes natu-
rellement, plus richement ravitaillés que I.l
province en poissons de toute provenance.
Nous ne pouvons qu'offrir des prix très in-
férieurs à ses offres dans la circonstance.
Elle achète ferme et plus chei que nous.
Comprenez.
- Je comprends. On vous en donne s'il
en reste.
C'est cela. Colins et langoustes nous
arrivent, mais en modestes quantités. Et ce
n'est, la plupart du temps, que poissons de
deuxième et troisième catégorie.
- Vous me disiez, tout à l'heure, nue
vous ne receviez pas directement le produit
des pèches coloniales, par quel intermédiaire,
passez-vous
Par les entreprises de pèche de la mé-
tropole.
-- 11 n'y a pas de pêcheries organisées
dans nos ports coloniaux ?
Non. Pas que je sache. Ce sont les pè.
rhrurs de la côte bretonne, par exemple, qui.
à bord des < halutiers, vont jeter leurs lan-
goustièies au large du Maioc. Ou bien, la
Société de la Rochelle, encore. qui pèche le
colin également sur les côtes marocaines.
C'est par leurs soins que Paris et U
province sont approvisionnés 1
Oui. Les pêches de la Société de la
Rochelle, d'ailleurs, sont très productives.
Cette compagnie exporte d'importantps quan-
tités de colins en Espagne, en Italie, en
me
LE NUMERO : 30 CENTIMES
- - _n_- -- - -- - -. - SAMEDI SOIR, 17 DECEMBRE 1WT
Les Annales Coloniales
LI. amonue et réclame» «ont reçu" au
bureau du tournai.
Dirsctiurb s Marool RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tou la. publié» dMt notre iownal us piumnl
être logo edwm qu'eu citant la Avals rmww
JMMMJjMTtMM
Rédaction & Administration :
M, IN* rhum*
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ABOMEIEITS
avec 1* supplément ittmiré :
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Coludu tll.
br.,.. t.. Wt Wt
on --
bu -
La vie commerciale de l' A.E.F. en 1926
0-8
L'Afrique Equatoriale a été l'objet de nom-
bremes critiques durant ces derniers tempe.
Mais il est équitable de signaler les faits heu-
reux quand on les rencontre. La lecture de
l'étude que l'administration vient de consacrer à
la vie commerciale de la colonie nous en four-
nit l'occasion.
Hâtons-nous de dire que cette étude laisse à
celui qui l'a suivie d'un bout à l'autre la meil-
leure impression. 11 ne saurait être question de
se laisser aller à des conclusions d'un optimisée
excessif, mais il est juste de constater les taits
et d'en tirer les conséquences logiques, natu-
relles.
La lecture des chiffres d'ensemble nous per-
met de saisir d'un coup d oeil rapide les pro-
grès réalisés en 1926 sur 1925.
A toutes les colonnes ou à presque toutes les
colonnes du tableau des importations nous cons-
tatons une augmentation des marchand ses mar-
quée non par leur prix mais par la quantité, ce
qui, avec les variations monétaires de notre
époque, est un élément plus solide d'apprécia-
tion que la valeur en francs.
Le tableau des exportations nous fournit des
conclusions à peu près semblables.
Les poissons secs, le riz, les vins ordinaires,
les articles de quincaillerie, les automobiles, les
matériaux de construction, etc., figurent parmi
les articles en progrès. Certaines de ces aug-
mentations sont intéressantes et nous instruisent
sur la situation matérielle des indigènes.
C'est ainsi que l'ascension des importations
de poissons secs de la Côte d'Afrique, impor-
tations qui sont passées de 926.278 kilos en
1925 à 1.171.828 kilos en 1926 soit une
plus-value de 245.545 kilos nous indique
une certaine amélioration dans l'alimentation
des indigènes puisque ceux-ci sont seuls à con-
sommer cette denrée. Amélioration faible, me
direz-vous. D'accord, mais il est juste de la
constater.
L'importation du riz a triplé d'une année à
l' autre. En 1925, elle était de 2.290.431 kgs.
Elle est passée à 6.860.;61 k. en 1926. Les
causes de cette augmentation extrêmement rapide
sont au moins au nombre de deux : d'une part,
on a acheté du riz pour remplacer les cultures vi-
vrières en déficit. D'autre part il a fallu pour-
voir à la nourriture des ouvriers employés à la
construction du chemin de fer. La première rai-
son nous intrigue un peu. Et nous serions cu-
rieux de savoir ICI causes de ce recul des cultu-
res vivrières puisque le premier devoir de l'ad-
ministration est de veiller à leur extension.
On a une impression plus favorable quand on
examine les achats de tissus de coon et des vê-
tements de coniections dont l' accroissement se
chiche, en poids par 277.558 kilos et en valeur
par 15.861. i 94 francs. Le rapport officiel
ajoute à ces chiffres le commentaire suivant :
« Cet accroissement est avant tout imputable
aux larges disponibilités d'argent des autochto-
nes. » Ce doit être vrai, puisqu' on nous le dit,
mais cette appréciation ne concorde pas absolu-
ment avec les récits de certa.ns voyageurs ré-
cents.
L'importation des voitures automobiles a
poursuivi sa marche ascendante. En 1924 on
avait compté à l'entrée 27 voitures, 66 en 1927,
et 146 en 1926. Ainsi en l'espace de deux ans
le nombre des entrées avait quintuplé. Il est à
peu près certain que ce chiffre est dépassé à
l'heure présente. Les voies qui s'ouvrent à la
circulation se multiplient dans la région du
Tchad, de l'Oubanghi et même du Moyen-
Congo. Nous avons eu récemment sous les yeux
une carte qui nous montre le nombre considéra-
ble de routes carrossables dans ces régions-là. II
y a là un champ de développement immense
pour l'automobile. Nous ne saurions trop nous
en féliciter parce que le développement des
communications et des moyens de transport est
pour les indigènes de ces régions une prcmesse
de mieux-être et pour les Européens audacieux
qui s'y sont établis l'assurance qu'ils sont ainsi
un peu plus rapprochés de la métropole.
L'examen des chiffres de l'exportation nous
conduit à des conclusions sagement op imistes.
Sur la plupart des articles nous constatons des
augmentations sensibles, appréciables. Seule-
ment les progrès sont lents. Le rapport officiel
contient cette phrase dont le sens mélancolique
ne saurait échapper : « Aussi bien, le chiffre
des exportations s'est-il accru dans toute la me-
sure où le permettait une main-d' œuvre malheu-
reusement réduite ».
Je ne sais si l'auteur de ce bref passage a
saisi toute la portée des quelques mots qu'il ve-
nait d'écrire. En ces deux lign s il a i diqué le
but auquel devrait tendre notre administration en
Afrique Equatoriale comme ailleurs : favoriser
le développement de la population par des me-
sures hygiéniques et aussi ne rien faire qui put
la décimer.
Les exportations accusent néanmoins un
accroissement. En tête vient celle des bois qui
constituent l'unique richesse du Gabon. Les
cours favorables pratiqués sur ce!te matière ont
stimulé naturellement le mouvement de vente.
Ce commerce a présenté une activ té qu On
n'avait pas vue depuis longtemps et cela en dépit
d'une période de sécheresse qui n'a pas permis
d'évacuer vers la côte les quantités appelées à
être emottées.
L'akoumé a surtout profité de cette activité.
Les sorties d'okoumé se sont élevées à 229.725
tonnes accusant une progression de 27-388 ton-
nes sur l'année 1925.
L'acajou et les autres bois d'ébénisterie con-
naissent des augmentations notables quoique
moins importantes.
La vente des huiles et des amandes de pal-
me est aussi en progrès. En 1925 l'exportation
des huiles fut de 539.612 kilos, en 1926 de
725.483, soit une augmentation de 185.871 ki-
los. Même exc. ou plus exactement excé-
dent à signaler en ce qui concerne les amandes.
En 1925 9.198.190 kilos de ce produit étaient
exportés, en 1916 9.344.3*8 klos. Ces chif-
fret n'indiquent pas, aussi bien en ce qui con-
cerne les huilai qu'en ce qui regarde les Man-
des, le - des exportations poMib e3.
L'étendue der pa lmeraies est susceptible d'ali-
menter un trafic infiniment plus important. Seu-
lement une très faible partie est exploitée. Le
reste reste intact faute de main-d'œuvre.
Cependant tous les articles qui alimentent
l'exportation ne donnent pas lieu à des consta-
tations encourageantes. Pendant longtemps le
caoutchouc et l'ivoire constituèrent les deux
articles essentiels du trafic extérieur. Nous now
garderons bien de rappeler à ce sujet la phrase
fameuse qui se rapportait à eux. Aujourd'hui.
ils sont en recul.
L'exportation des dents d'éléphants qui
étaient en 1925 de 143.453 kilos est tombée en
1926 à 98-251, soit une diminution de 45.202
kilos.
L'exportation du caoutchouc était en 1925
de 1.775.488 kilos. Elle a été de 1.756.350
kilos en 1926, scit 1.913 kilos en moins. Il est
fort possible que les chiffres de 1925 soient de
nouveau atteints et même dépassés. Le recul
enregistré n'est probablement que provisoire en-
core qu'il faille tenir compte des progrès que
réalisent tous les ans les caoutchoucs de planta-
tion.
Ainsi donc l'examen de ces chiffres est
assez réconfortant. II nous donne le sentiment
d'un progrès lent, mais continu à condition tou-
tefois que nous parvenions à arrêter la diminu-
tion numérique et l'affaiblissement physique
de la population.
Un dernier point reste à examiner : quels sont
les fournisseurs et les clients de l'A.E.F.; et
quelle est la part de la France dans ce mou-
vement commercial ? La France vient naturel-
lement au premier rang. Sa part dans les im-
portations de la colonie bien qu'elle ait fait
d'une année à l'autre des progrès considérables
de 45.891.722 fr. en 1925 les importations
métropolitaineas ont atteint i6.384.122 fr. en
1926, soit un gain de 30.491.490 fr., - ne
représente que 45 des achats faits à l'ex-
térieur par la colonie.
Les - - colonies --- françaises participent à - ce
commerce pour une somme de 7.330.000 fr.
Ce sont la Mauritanie qui envoie du poisson
sec, l' Indochine qui expédie du riz et le Came-
roun d'où viennent des bœufs.
La Belgique, grâce surtout à sa colonie du
Congo, vient au second rang. Elle vend à la
colonie des tôles, des fers, des matériaux de
construction, des objets fabriqués, des tabacs,
du sucre, etc.
L'Allemagne a fait de grands progrès. Il est
vrai que son commerce consiste surtout en four-
nitures de matériaux pour le chemin de fer et
qui sont faites au titre des prestations en nature.
Le commerce avec l'Angleterre et ses colo-
nies est supérieur à celui de 1925. Mais ce
sont surtout les colonies qui ont profité de cette
augmentation des achats et particulièrement la
Nigeria et le Soudan Egyptien qui fournissent
la plus l n d e paratn ie ptien qui fourn i ssent
la plus grande partie des approvisionnements
de la colonie du Tchad.
- - - - -
Enfin parmi les Etats importateurs il faut si-
gnaler les Etats-Unis. Le chiffre de leur vente,
qui consiste principalement en pétroles, essen-
ces, automobiles, etc. est encore faible et ne
représente que 4 0/0 de celui des importations.
Mais ce n'est guère qu'un commencement £ l
l'on affirme couramment que des sociétés amé-
ricaines seraient tout à fait décidées à donner
une beaucoup plus grande extension à leurs
affaires dans cette partie de l'Afrique.
Si maintenant nous passons à l'exportation
nous constatons que la part de la France a pres-
que triplé d'une année à l'autre puisque de
15.962.020 francs en 1925 elle est passée à
42.023.979 en 1926. C'est un bond formida-
ble.
Mais ne nous illusionnons pas. Le total ne
représente, malgré tout, que 40 des expor-
tations. La plus grosse partie de cette augmen-
tation est fournie par les bois qui donnent un
excédent de près de 16 millions par rapport à
1925.
La Belgique et le Congo belge viennent en-
suite. L'Allemagne occupe le troisième rang,
et ses achats en A.E.F. égalent 10 des ven-
tes de la colonie et le quart de ceux de la
France.
Enfin, dernier trait à noter : les exportations
de la région du Tchad se font pour une bonne
part avec les pays anglais voisins : la Nigeria,
le Soudan. Il se crée ainsi des relations écono-
- - -
miques interafricaines qui ne sauraient que se
développer. Elles le feront fort probablement
lorsque le réseau des communications tendra non
seulement à l'écoulement des produits vers la
côte, mais assureront les relations entre pays
voisins. L'extension des transports par automo-
biles aura vraisemblablement pour résultat d'ac-
centuer ces courants commerciaux.
L'examen rapide que nous venons de faire
nous met en garde à la fois contre l'optimisme
de ceux qui voient dans les plus petites choses
la réalisation ou la promesse de réalisation de
leurs rêves, et le pessimisme de ceux qui ne
savent que dénigrer. L'A.E.F. chemine lente-
ment, extrêmement lentement dans la voie de
la prospérité, mais elle chemine. U ceci est à
retenir. Retenons aussi que dans le commerce
total, celui qu' elle fait avec la France ne re-
présente que 45 Ceci encore ne doit pas être
oublié.
Henry F ont mi et
Dôputii du Cûutal.
Vire-président le la Commission
de* Colonies.
Secrétaire de la Cnmmtlltoft
dot 4finfrpR Oemnadwas.
TAUX DE LA PIASTRE
–o n-–
l.e fiouuTiiowr Général de l'Indochine vient de.
faire connaîtra au ministre dos Colonies qu'à la
date du 14 décembre 1927, le taux olflciel de la
piastre était, de 12 fr. 80
-
unrc F.N 2e PAGE :
/:.I.tTIO. ÏOU) M AI.F..
AU SENAT.
I.E DESASTRE ALGERIEN.
U:S DEPECHES DE LlNDOCIIIMi,
Vers d'un colonial
1 '1
Si vous croyez que je vais dire
qui est J cali Guil Ecoutez fhdôt
ce qu'il veut que vous sachiez Or de
lui-même t
Jean Gui ? C'est un bon bonhomme,
Se moquant du tiers, du quart,
Qui vivote dans Dakar,
Rieur, mais pas méchant homme.
Rieur, je n'en sais rien, encore qu'il soit
mon compatriote et qu'il ait entendu les mê-
mes contes d'oc que moi et qu'il se plaise à
les mettre en vers. Pas méchant homme, assu-
rément, encore que la prose de sa corres-
pondance privée ait, je le sais bien, des grif-
fes qui s enfoncent parfois assez profonde-
ment. Mais ce qui est sÛr, c'est qu'il est loin
de se moquer du tiers comme du quart et
qu'il frend au sérieux son rôle de colonial
et la tâche de la France dans ses provinces
[oilltailles.
Il a confié à Eugène Figuière le soin de
présenter ail public de modestes « essais »
dans une élégante plaquette. Une partie est
réservée à des « Poèmes Africains ». Le pre-
mier est un coup de clairon en l'honneur des
braves Sénégalais tombés dans la grande
guerre :
Salut, ô soldats noirs! Sarakolets, Lébous,
Dahoméens, Mossis, Peules ou Toucouleurs,
Qui chargiez en poussant vos sinistres
[clameurs,
L'œil terrible, coup-coupe aux dents, ivres
[et fous.
Voilà le ton : Paraissez Xavarrois, Mau-
res et Castillons.
Le disciple de Corneille se fait aussi dis-
ciple de J.-M. de Heredia :
L'aventureux dioulah que la tornade assaille
Dans la cayor, le soir, courbé sur son cheval,
Guette, mousquet au poing, si panthère ou
[chacal
Ne vont pas brusquement saillir de la
[broussaille.
Et, pour calmer nos intJuiétudes, des notes
nous préviennent que le clioula/I est le Séné-
galais nomade, à la fois soldat et marcko/ld,
et que la Cayor est une région dit Sénégal.
J'aime moins, je l'avoue, les pièces quasi
officielles, celle qui est adressée au docteur
Le Dantec ci qui a été récitée par un étu-
diant en médecine indigène à Dakar, lors du
départ de l'Ecole de Médecine des premiers
-- médecins auxiliaires indigènes; mais à tra-
vers les incertitudes de la forme, r:I, pour-
quoi etc pas l'avouer ? les i/légalités d'un
style qui tombe du vol lyrique à la marche
de la prose des discours pour distributions
de récompenses, l'inspiration reste noble et
généreuse. Une expression qu'il emploie
par ailleurs : Que vous alliez sous ql/d.
que latitude, est fort peu française, mais
ce qui est français c'est le sentiment de la
mission civilisatrice de notre pays; et pour
cela, Jean Gui, il vous sera beaucou p par-
donné.
Il vous sera beaucoup pardonné parce que
vous êtes un de ces coloniaux qui adorez la
France, en la voyant à l'œuvre, loin de nos
boulevards et de nos dancings. Notre poète
écrit, après l'affaire du Daltome y (mai
1922), en s'adressant à ces esclaves d'hier
dont la patrie de la Révolution a fait des
hommes :
Alors, n'oubliez pas, quand vous vous pros-
ternez,
Le soir, devant Allah, de qui certes tenez
Le souffle qu'il a mis dans toute créature,
Que la France achevant l'œuvre de la nature
Vous apporta la dignité.
Et aux mêmes :
Mais la France est venue et sa compassion
Généreuse a brisé vos fers, puis, sur la race
A largement semé son esprit et sa grâce
Sa bienveillance et sa civilisation.
Cela pourrait être mieux dit, mais non
mieux pensé. Le colollial reparaît d'ailleurs
même dans les autres poèmes, par exemple
dans les strophes « aux mutilés qui souffrent
doucement 8:
Wolofs, Lebous, Dahoméens et Bambaras
Dont les brunes légions furent braves et
[belles
Pourquoi donc restez-vous insoucieux et las
Inertes et couchés en des heures mor-
telles ?
Ou dans les strophes qui portent ce titre :
a A ceux, trop nombreux, qui écrivent et qui
croient que les coloniaux sont des spoliateurs
et des brutes » ;
On peut avoir les yeux pleins de douces
[images
Faites du cher pays natal, de son clocher.
Des ruisseaux, des bosquets emplis de doux
[ramages
Et des êtres chéris qui semblent nous cher-
cher.
On peut dans la poitrine avoir une espérance
Grande et digne de gens qu'ici ne viendront
[pas
Et qui, mal renseignés, ignorent que la
[France
Possède en outre-mer des cœurs comme des
[bras.
Alors pourquoi montrer avec: des traits si
[durs
De vanité, de suftisancc, nos disputes,
Quand nous sommes de France et Français
[aussi purs ?
Pourquoi nous donnez-vous comme d'épais-
ses brutes?
On aura Jtoté, une fois de plus, le tour peu
français : digne de gens qu'ici tic viendront
pas. Mais ces méchants, qui sont-ils? Le
sous-titre nous l'indique : « Après la lecture
d'une certaine presse métropolitaine. » Il ne
s'agit certes pas des Annales Coloniales :
la meilleure preuve est que nous n'avons pas
voulu laisser passer sans la signaler à tous,
cette oeuvre poétique d'un colonial, d'un
vrai, qui aime la France et la Colonie, sa
Colonie.
Mario Rountan,
Sénateur de VHérault, ancien minière
Vite-président de la Commis ton
ténaloriale des t:CJtOnte.,
Cinéma Colonial
---0-0--
u Le Baiser du Soleil »
Les productions Markus préparent très ac-
tivement la réalisation du Baiser du soleil,
scénario de Félicien Champsaur. Ce film
sera tourné en Afrique, probablement à par-
tir du mois de février, dans des régions où
les tourneurs de manivelle n'ont pas encore
pénétré.
Comment, au cinéma, on écrit l'hiltoire
Dans un film américain intitulé « Les Sa-
crifiés », on voit un gouverneur de Tripoli
fiancé à une jeune fille, Graziella, qui ne
l'aime pas et qui, pour éviter ce mariage,
épouse le colonel Novarro, un vieil ami de
son père. Le gouverneur envoie Novarro
combattre les Bédouins. Graziella s'éprend
d'un jeune capitaine. Après diverses péripé-
ties, Novarro donne sa jeune femme au ca-
pitaine, puis se tue. Et tout cela est très bien,
très cinéma d'outre-Atlantique, caractérisé
par une technique et une qualité de photo-
graphie de premier ordre. Seulement, une
fois de plus, on voit les Américains persévé-
rer dans une étrange erreur.
Chaque fois qu'ils font un film se dérou-
lant dans l'Afrique du Nord, ils ont une
tendance à montrer les indigènes perpétuel-
lement en révolte contre les occupants
qu'ils soient Français, Italiens ou Anglais
et surtout une propension regrettable à les
faire sortir vainqueurs de tous leurs com-
bats avec les Européens.
Ainsi, une foule de braves gens peuvent
s'imaginer que toute l'Afrique du Nord est
un pays en révolte permanente !
DJIJELLI-PLAGE
Vous les Algériens apprécient Djijelli, c'est
un site enchanteur dans une crique superbe,
avec une plage sans égale, adossée à trente
hectares de forêt.
Mais pour que la plage ait son plein succès,
il faut un hôtel. Et une fois l'hôtel construit
un directeur gérant.
Nous sommes arrivés au point P.
On demande un bon gérant pour le palace
de Djijelli.
Qu on se le dise I
La saison théâtrale
à Rabat
ou
La saison d'opérettes a commencé brillam-
ment à Rabat sous la direction de M. Guyoi
l'imprésario bien connu au Maroc depuis deux
ans, pour les succès artistiques remportà par
toutes ses tournées. Le public a déjà pu ap-
plaudir : Trois Jeunes Filles Nues, La
Veuve Joyeuse, La Fille de Madame Angot,
etc., etc. La vedette est la jolie chanteuse de
l'Opéra-Comique Mlle Claire Sillall.
En mars 1928, c'est la saison d'opéra qui
succédera aux représentations d opérettes avec
toute la troupe de l'Opéra de Marseille, qui
aura comme l'an dernier toute la faveur du pu-
blic. (Par dépêche).
A travers le Sahara et rA.O.F.
Une nouvelle mission Renault, composée
de 4 voitures, sous la direction de M. Etien-
ne Jean, accompagné de deux mécaniciens
et de trois chauffeurs recrutés à Alger, vient
après une favQrable traversée du Sahara et
de l'Afrique Occidentale Française, de par-
venir à Conakry.
Partie d'Alger le 13 novembre, la mission
a suivi le parcours Timimoun, Reggau, Bou-
rem, Ouagadougou, Bamako, Siguiri, Kou-
roussa, d'où elle s'est rendue par la voie
ferrée à Conakry, où elle est arrivée le 30
novembre.
-000
Les peintres coloniaux
L'AU RES
PAR Mme SUZANNE FREMONT
0
Il y a seulement quelque trente ans, une
excursion dans l'Aurès semblait une vérita-
ble expédition, et peu de gens s'y aventu-
raient, bien que Si Ali Bey, le caïd de
Tkout les accueillaient avec autant de bonne
grâce que les avaient reçus son oncle Si
Mohamed ben Gana, l'agha des Ziban à Bis-
kra.
Mais Mme Suzanne Frémont, qui compte
des séjours à Madagascar, est allée passer
ses vacances dans l'Aurès, au pied de l'Ah-
mar-Khaddou et elle nous en rapporte des
aquarelles et des gouaches de toute beauté
et d'une frappante exactitude.
A la galerie Georges Petit, jusqu'à la fin
de ce mois, les amateurs de peintures co-
loniales peuvent se rendre compte des as-
pects sauvages et pittoresques des contreforts
schisteux et calcaires de l'Aurès aux portes
du Sahara.
La maison aux béquilles, à Arris, Sur la
route de Rltoufi, la physionomie étrange du
Caïd de Rlzoltfi.
Les curieuses GUcltltlS, où l'on accède que
par des échelles de cordes, les demeures tro-
glodytes, situées dans les rochers sombres et
rouges, évoquent l'ancien Aurès belliqueux,
que sillonnent maintenant de belles routes.
Les types berbères, les Ouled Naïls de Bis.
Ma forment de délicieux tableautins aux
couleurs vives qui font paraître d'autant plu*
sombres les arrière-plans des montagnes.
Souhaitons que Mme Suzanne F rémont re-
tourne en Algérie pour accroître le nombre
des peintres orientalistes.
---
L'œuvre de Jules Galand
-0
Une exposition rétrospective de l'excellent
peintre Jules Galand vient d'être organisée
à la galerie Charpentier. Le vernissage,
avant-hier, a obtenu le plus vif succès.
Les toiles exposées sont nombreuses, puis-
que l'inscription au catalogue va jusqu'au
chiffre 212.
Peiutures, bois, pastels, aquarelles cousa-
créa au Maroc, à l'Indochine, à la Bretagne,
à Paris, forment un ensemble des plus nar-
monlpnx, t^s caractéristique du grand ta-
lent de ce brillant colonial trop tôt disparu.
L'exposition fermera ses portes le 29 d.
cembre.
Sud Marocain
'0"
L'un des derniers discours prononcés par M.
le Résident Général itorç à Kabat. et lu
notes d allure olhcieuse publiées ces jours-ci
dans la presse parisienne annonçant l'ouverture
du port et de la région d'Agadir comme de-
vant se taire dans un avenir assez prochain,
mentent de retenir l'attention.
lout d abord, dune taçon générale, il est
fort agréable de pouvoir applaudir sans arrière-
pen;;ée aux résultats obtenus par la politique de
pénétration pacifique à laquelle est si attaché
M. Steeg. Grâce à elle, l'influence bienfai-
sante de la France a pu se développer sans
ettusion de sang, sans que la poudre ait parlé,
sur toute une région, dont, il y a quelques an-
nées encore, on n' attendait la complète péné-
tration et la pacification que d' un effort mili-
taire, peut-être limité, mais toujours pénible.
Ce rayonnement pacifique de l'influence
française, de sa bonté, assagissant et domptant
sans coup férir des populations hier encore ré-
putées farouches et intraitables, constitue un
magnifique succès dont on doit savoir gré à
celui qui a conçu le plan et aussi à nos offi-
ciers de renseignements qui, dirigés par le gé-
néral Huré, et par le colonel Hanoto, l'ont
mené à bonne fin avec un dévouement de tous
les instants.
D'autre part, ayant fait cette agréable cons-
tatation d'ordre moral et politique, on doit, en-
visageant les choees sous un aspect plus étroit
et terre-à-tene, se montrer non moins satisfait
du débouché nouveau ainsi offert à l'industrie
et au commerce français.
Ce n'est pas qu il faille exagérer l'avenir
et la richesse future de cette nouvelle tranche
du Maroc proposée comme but aux entreprises
de nos colons. Au point de vue agricole (nous
laissons volontairement de côté ce qui a trait
aux richesses du sous-sol, richesses très pro-
bables, mais encore forcément peu démontrées),
au point de vue agricole, disons-nous, on a trop
exagéré par avance la fertilité de ces régions :
c'est un tort. En tout, il faut savoir dire la
vérité.
La vallée de l'oued Sous, pour ne citer que
celle-là, parce que c'est son nom qui revenait
le plus souvent sous la plume des zélateurs
enthousiastes du Sud Marocain, n' est pas d'une
étendue très considérable ni d'une fertilité illi-
mitée. Il ne faut pas la considérer d'avance
et de confiance comme un immense grenier
d'abondance dans lequel il n' y aura qu'à pui-
ser, sans efforts ni fatigue, d'inépuisables ré-
coltes de céréales, de fruits, de produits agri-
coles. La vérité n' est pas aussi brillante. Dans
cette région, il y a de belles et bonnes terres,
mais en quantité limitée ; d'autres moins riches
se prêteront à d'autres productions ; mais il
faut les essayer et les installer. Le climat est
doux, mais il tombe peu de pluie : il est vrai
que les cours d' eau se rencontrent assez souvent
et que la nappe souterraine est à peu de pro-
fondeur. Tout cela peut contribuer à rendre ce
coin du Maroc payant. Mais pour le mettre en
valeur, il y faudra autant d'efforts et d'argent,
de travail et d'expérience acquise qu'il en a
fallu ailleurs. La production, en un mot, sera
la résultante de 1 effort donné. Elle ne sera
considérable que si celui-ci n'a pas été ménagé:
elle ne se produira pas d'elle-même, sans lutte
ni labeur.
Ce que l'on peut dire, c' est que si le Sud
Marocain avait pu être travaillé en même temps
que le eentre et le nord, il ne leur serait vrai-
semblablement pas inférieur comme rendement :
leur aurait-il été supérieur ? peut-être, mais rien
ne permet de l'affirmer.
En tout cas, les circonstances ont retardé jus-
qu'à ce jour l'expérience que l'on va pouvoir
maintenant tenter. Soyons heureux de voir se
lever l'aube nouvelle : tâchons de rattraper le
temps perdu et faisons des vœux pour que l'ar-
rêté ou le dahir, ouvrant l ibrement à tout le
monde ce nouveau territoire, paraisse bientôt.
Dans le courant de l'été dernier, par un
acheminement raisonné vers la pleine ouverture,
le port d'Agadir a été entr'ouvert. Lisez par là
que le cabotage y fut autorisé et que quelques
navires y entrèrent, ou plutôt jetèrent l'ancre
en face de la vieille citadelle qui domine la
rade. Cette mesure attira 1- attention d autant
plus vivement que ce nom d'Agadir est resté
dans l'imagination presque mondiale depuis les
événements d'avant-guerre que l' on sait. Mais
comme les Français et les Européens ne pou-
vaient, ne peuvent encore aller dans la région
qu'en vertu d'une autorisation personnelle, et
ne doivent théoriquement ni y acquérir ni y
commercer, il s'en est suivi une sorte de pri-
vilège, fort explicable, mais en réalité assez
ennuyeux, en faveur des seigneurs israélites de
Mogador, sujets chérifiens, donc libres de cir-
culer, de vendre, d'acheter dans leur propre
patrie.
Et comme ces négociants ne sont pas préci-
sément des sots, ils n' ont pas laissé échapper
l'occasion. De sorte que, d'ores et déjà, ils ont
choisi ou choisissent les meilleures places,
les plus beaux terrains et s'organisent à leur
aise un peu trop à leur aise même, disent
leurs concurrents européens de Mogador ou de
Marrakech, ou du restant du Maroc, moins
favorisés par la force des choses, et qui seront
demain obligés de racheter avec prime à leurs
concurrents les lopins de terre que ceux-ci au-
ront pu acquérir à bon compte, grâce à l' avan-
tage ci-dessus expliqué.
1 out cela se tassera, s arrangera d autant
plus aisément que beaucoup, parmi ces heureux
possédants de date récente, préféreront passer
la main en réalisant quelque petit bénéfice, aux
risques d'exploitations agricoles ou industrielles
pour lesquelles ils se sentent moins portés que
pour une simple affaire de négoce.
Mais tout de même, il serait bon de ne pas
trop prolonger la période de transition actuelle.
On ne l'ignore pas en haut lieu, et tout permet
d'espérer, d'ailleurs, que sous peu les pro-
messes faites hier seront réalisées pour le plus
grand bien du protectorat tout entier, de la
!l mère-patrie et du Sud Marocain.
| Le.¡. Le Barbier.
H. Reaé Chavapcs ail totales
M. René Chavagnes, député du Loir-et-
Cher, est dégoûté de l'automobile, de
l'amour et de la politique.
Il songe à voir d'autres cieux. Son pro-
tecteur M. Paul Painlevé, qui l'a créé de
toutes pièces et lui conserve toute sou affec-
tion, a écouté les doléances du député de
Blois et, cédant à son appel, a, dit Cyrano,
demandé à M. Léon l'errier de trouver une
place pour M. René Chavagnes aux
colonies.
Mais, dit notre confrère, il y a une pe-
tite difficulté, le casier du député n'est plus
vierge et le ministre des Colonies ne veut
faire à ses administrateurs coloniaux aucune
peine, même légère, en leur imposant ce
collègue, venu du Parlement.
Ajoutons que le cadre des administra-
teurs coloniaux est un cadre fermé depuis le
bas de l'échelle jusqu'au grade d'adminis-
trateur en chef, qu'il en est ainsi de la plu-
part des cadres : douanes, agriculture, en-
seignement (pour lesquels il faut des titres
universitaires notamment). Seule la magis-
trature reste ouverte à M. René Chavagnes
s'il est licencié en droit.
La vente métropolitaine
des produits coloniaux
Poissons et crustacés
aux Halles
PAR Mirane-Marcelle DEFFINS
Aujourd'hui, passons sans nous arrêter
devant les amas de fruits qui « ravissent les
yeux et réjouissent la langue Il, Il nous faut
aller pêcher c'est le cas de le dire le
poisson colonial ayant cours aux Halles. Si
poisson il y a.
La question est prête à s'envoler vers la
première compétence venue. Elle danse sur
nos lèvres.
Vendez-vous ici le poisson de nos mers,
de nos lacs, de nos rivières africains i
Oui, mais il faut d'abord trouver t
qu'un a qui la poser cette question.
Voici ce quelqu'un. M. Ozan, présidée
la Chambre Syndicale des Mandataire:
poissons, consent avec bonne grâce à
faire les honneurs de son palais.
Un coin féerique aux Halles
C'est bien un palais qui semble bâti
pierres vivantes et précieuses que le pi..
Ion des poissons. Dans une orgie de lumi :
un ruissellement de clartés étectricJ,
inonde chaque étal. On est d'abord a'. ,.
glé. Et puis, le regard s'y fait. On dh
gue, dans le flot éblouissant, sous la cas(
lumineuse, des tas et des tas de poisst
Les écailles scintillantes attachent et
voient la lumière et la multiplient. Ici,
tables ont l'air pailletées d'acier, d'arg'
de cristal. Là, décorées de corail et de nt
et là, encore, recouvertes d'argent bleu.
Chacun s'affaire. Les petites-filles de M
Angot, accortes et vives, ont bien ph
l'air de gracieuses demoiselles que de vi-
riles « harengères ». Nous nous entretenons,
au surplus, avec un interlocuteur charmant.
Est-ce à la fée électricité que je dois cette
impression, mais ici, tout me paraît être na-
turellement aimable. Dans ce tableau des.
mille et une nuits des Halles de Paris, tout
m'enchante. (Dans le grand décor noir des
Halles, c'est un coup de théâtre comme il
s'en passe au Châtelet, tout à côté.)
Et même, l'arroseur qui, d'un geste éner-
gique, noie le carreau à plein - et mes bas
de soie par-dessus le marché - ne gêne en
rien mon enthousiasme éhloui.
Les mers du Sud sont poissonneuses mais.
Nous demandons à M. Ozan :
Avez-vous beaucoup d'arrivages de pois-
sons des colonies françaises?
Mais. Il ne nous en arrive pas.
-– On ne pêche pas sur nos côtes colo-
niales ?
- On pèche, celtes, et fructueusement.
- Et vous ne recevez rien?
- Très peu de choses et pas directement
de nos colonies.
- Parlez-moi donc de ce très peu. De quoi
se composc-t-il ?
- De colins et de langoustes.
C'est là tout le poisson de nos côtes
lointaines, vendu aux Halles?
- C'est tout.
Quelle en est la raison?
Elle est toute simple. Nous n'en avons
pas l'écoulement. Chaque marché possède
une puissance d'achat. Celle des Halles
Centrales, en ce qui concerne les poissons
des mers coloniales, est inférieure à la puis-
sance d'achat des provinces.
Est-ce 1 abondance des produits de la
pèche métropolitaine qui absorbe les facul-
tés du marché ?
C'est un peu cela. Nous sommes natu-
rellement, plus richement ravitaillés que I.l
province en poissons de toute provenance.
Nous ne pouvons qu'offrir des prix très in-
férieurs à ses offres dans la circonstance.
Elle achète ferme et plus chei que nous.
Comprenez.
- Je comprends. On vous en donne s'il
en reste.
C'est cela. Colins et langoustes nous
arrivent, mais en modestes quantités. Et ce
n'est, la plupart du temps, que poissons de
deuxième et troisième catégorie.
- Vous me disiez, tout à l'heure, nue
vous ne receviez pas directement le produit
des pèches coloniales, par quel intermédiaire,
passez-vous
Par les entreprises de pèche de la mé-
tropole.
-- 11 n'y a pas de pêcheries organisées
dans nos ports coloniaux ?
Non. Pas que je sache. Ce sont les pè.
rhrurs de la côte bretonne, par exemple, qui.
à bord des < halutiers, vont jeter leurs lan-
goustièies au large du Maioc. Ou bien, la
Société de la Rochelle, encore. qui pèche le
colin également sur les côtes marocaines.
C'est par leurs soins que Paris et U
province sont approvisionnés 1
Oui. Les pêches de la Société de la
Rochelle, d'ailleurs, sont très productives.
Cette compagnie exporte d'importantps quan-
tités de colins en Espagne, en Italie, en
me
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