Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 décembre 1927 15 décembre 1927
Description : 1927/12/15 (A28,N186). 1927/12/15 (A28,N186).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451179k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. Ne 186
LE NUMERO : 30 CENTIMES
JKUhl SOlIt, 15 DECKMUHE 1927
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Lès Annales Coloniales
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DmccTKURS : Mtrotl RUBDfeL et L-G. THËBAUL T
Tome la articles publiés dans notre tournai ne peuvent
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PARIS en
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avec le supplément illustré :
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Colonie. 120 » 66 9 U e
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LES IDÉES DE M. ALEXANDRE VARENNE
0 le
L'application des principes
*001
J'ai montré sur quels principes directeurs
se fondait la politique générale suivie en
Indochine par M. Alexandre Varenne, je
voudrais, au jourd'hui, rechercher, tou jours
dans le discours du 21 octobre, comment ces
principes ont été appliqués par lui dans la
matière particulière du statut politique de
notre grande colonie.
On sait que ce statut politique est extrê-
mement compliqué. Nous trouvâmes, en effet,
lors de notre installation, une organisation
traditionnelle de pouvoirs indigènes multi-
ples qu'il nous était impôtiible d'ignorer. A
-ces institutions indigènes on dut superposer
des cadres européeRs. Et ce n'est que peu à
peu, au hasard des circonstances, qu'il fut
possible de créer un certain nombre d'orga-
nes reposant, en partie, sur le principe de
représentation suivant des formules modernes
d'administration. On créa ainsi « le Conseil
colonial de Cochinchine », les « Conseils
d'arrondissement » - de Cochinchine, les
« Conseils provinciaux » du Tonkin et de
l'Annam, une chambre consultative indigène
au Tonkin, des Assemblées consultatives in-
digènes au Cambodge, en Annam, enfin au
Laos. Au Cambodge existe encore, dans
chaque résidence, un Coril de résidence
qui comprend, depuis 1924, un certain nom-
Ire de membres élus. Enfin, nous trouvons
tin certain nombre de communes où le Con-
eil municipal est, en partie, élu au suffrage
iniversel et direct. Mais tout ce régime reste
ncore d'application sporadique et un peu
ncohérente.
Dès son arrivée, M. Alexandre Varenne,
eprenarit au reste des projets de ses pré-
décesseurs songea à donner un corps à ce
; égime politique en substituant au Conseil de
gouvernement actuel composé, en majorité.
le fonctionnaires, une assemblée centrale
ndochinoise recrutée par voie de délégation
innuelle des assemblées locales et composée,
:)ar parties égales, d'élus français et d'éhus
indigènes.
Depuis lors, ce projet a été modifié. Le
Conseil de Gouvernement, devenu simple or-
gane de consultation, subsisterait auprès du
Gouverneur Général. Mais une autre assem-
olée, une assemblée-populaire, véritable or-
ganisme de représentation, composée de
.oixante membres, et non de trente-deux com-
ne dans le prejet primitif, devrait être créée.
Pour la composition de cette assemblés, on
;'est inspiré de l'expérience des Indes néer-
andaises.
La majorité y appartiendra, au moms dans
ane première période, aux Européens, qui
possèdent une maturité politique que n'ont
pas encore atteinte les races autochtones.
Trente-deux membres sur soixante, seize
français et seize indigènes, doivent y repré-
senter les assemblées élues de l'Indochine,
Conseil colonial, chambres consultatives in-
digènes, etc. Une seconde catégorie de douze
membres représenterait les Chambres de
Commerce et d'Agriculture, à raison de 9
rrançais et 3 indigènes, Enfin, 16 mem-
bres, dont six indigènes, seraient choisis
par le Gouverneur Général sur la proposition
des chefs d'administration locale. Au total,
l'assemblée comprendrait 35 Français et 25
indigènes. Son rôle essentiel serait l'examen
du budget du Gouvernement général.
Par ce « Grand Conseil » ou « Conseil
Central. d'Indochine, que, pour ma part,
je préférerais appeler la « Chambre des re-
présentants de l'Indochine *, se trouverait
avec toute la prudence nécessaire, amorcée
l'institution d'un système représentatif mo-
derne.
Mais la question du « Grand Conseils
est liée à .celle de la représentation politique
des Français. Des assemblées indigènes exis-
tent bien dans les pays de protectorat, mais
non des assemblées locales correspondantes
de Français.
Jusqu'ici, cependant, le ministère, le Dé-
partement comme on dit, s'est refusé à ap-
prouver le projet de création de ces assem-
blées,, objectant que la dualité des pouvoirs
de contrôle fonctionnant auprès de l'admi-
nistration des protectorats n'irait pas sans
créer des oppositions de races et des diffi-
cultés de gouvernement.
Question fort délicate et qui met en lu-
mière le danger d'un doctrinarismc trop sys-
tématique. En Algérie ce serait, à mon sens,
une grave erreur que de rréer deux corps
politiques, - deux collèges électoraux l'un in-
digène, l'autre Français. Là, .le progrès po-
litique doit consister à ouvrir l'accès d'un
corps électoral unique aux indigènes, pro-
gressivement, suivant le développement tic
leur éducation politique. Atl contraire, en In-
dochine, il m'apparaît que le progrès, dans
la période actuelle peut te moins, doit con-
sister à donner aux Français des assemblées
représentatives locales, placées sur le même
plan fine les assemblées locales indigènes
existantes et constituant la première assise
d'un système représentatif général, dont le
« Grand Conseil D formerait le couronnc-
ment.
Mais les institutions politiques ne valent
que ce que valent les hommes. n'ahord. il
faut faire des hommes, des citoyens et c'est
l'instruction qui les fait. La question de
l'eneignement est à la base (le toute œuvre
d'émancipation politique, aux colonies com-
me ailleurs.
Mais, ici, plus qu'en toute autre matière,
il faut être prudent. Avec raison. M. Alexan-
dre Varenne dit : « De tous les principes
généraux qui doivent nous guider, il n'en
est point que j'aie plus à c eur de rappeler
ici que la nécessité d'adapter notre enseigne-
ment aux traditions, aux mœurs, aux condi-
tions spéciales (tu milieu où il s'exerce.. 11
Cependant, en matière d'enseignement
primaire, une considération domine tout. Il
faut aboutir vite, il faut que les écoles rura-
les se multiplient, au risque de ne leur consa-
crer que des locaux de fortune et des maîtres
d'occasion.
Très sagement on a fait appel à la com-
mune annamite, pour cette tâche. Et déjà,
en Cochinchine, presque toutes les commu-
nes ont leur école, si bien que le gouverneur
a pu déclarer obligatoire l'enseignement élé-
mentaire sur tout son territoire.
Mais l'école ouverte, il faut se préoccu-
per de lui donner de bons maîtres. La Co-
chinchine a, dès aujourd'hui, deux écoles
normales à Saïgon et Cantho. A partir de
1928 ces écoles fourniront, chaque année,
des maîtres bien préparés et le moment n'est
pas éloigné où l'on peut espérer voir un
instituteur diplômé de l'Ecole Normale à la
tête de chaque école de village. Mais ni
l'Annam, ni le Laos, ni le Cambodge ne pos-
sèdent encore une école normale. Quelques
trop rares écoles fonctionnent dans les com-
munes du Tonkin et de l'Annam. L'œuvre
est à peine ébauchée.
L'enseignement secondaire local donné aux
Européens au lycée Albert-Sarraut à Hanoï
et au vieux collège Chasseloup-Laubat à Saï-
gon, aux indigènes au collège Chasseloup-
Laubat (section indigène) et dans - les « écoles
d'enseignement complémentaire franco indi-
gènes 9, apparaissait, jusqu'ici, aux yeux
des indigènes comme une catégorie inférieure
de l'enseignement secondaire français. Il a
été transformé et rajeuni et mis au niveau
de l'enseignement métropolitain.
Enfin, la réforme de l'Université indochi-
noise est elle-même sur le chantier. L'école
de médecine formera des docteurs, l'école
de droit, des licenciés.
Ainsi se trouvera organisé le cycle complet
des études, de l'école primaire à l'Univer-
sité. Et pour ceux qui voudront poursuivre
des études spéciales plus approfondies, un
foyer indochinois sera créé à la « Cité uni-
versitaire » de Paris.
Telles sont les réalisations, tels sont les
projets. N'avais-je pas raison de dire, au dé-
but de cette étude qu'ils méritaient de re-
tenir, par leur ampleur, l'attention de tous
ceux que préoccupent les grands problèmes
de la colonisation moderne.
Mais le statut politique du citoyen et la
culture qui prépare le citoyen, ce n'est en-
core qu'une force de cette politique colo-
niale; l'autre face est formée de la poli-
tique économique dont je veux, au risque de
lasser mes lecteurs, montrer comment
M. Alexandre Varenne l'a comprise, car là
encore il a apporté un esprit d'audacieuse
nouveauté contenue par une sage prudence
qui peut être, pour d'autres, d'une utile
leçon.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la l acullé de Droit
de Lyon.
gel*-
Céramiques marocaines
En inaugurant l'Exposition de Céramiques
marocaines au Musée de Sèvres. M. Paul Léon.
directeur des Beaux-Arts, à montré tout l'inté-
rêt que le Gouvernement de la République
prend à l'activité artistique du Protectorat ché-
rifien représenté là par S. E. Si Kaddour ben
Gabrit, ministre plénipotentiaire et président de
la Société des Habous.
En remerciant M. Lechevalier-Chevignard,
directeur de la Manufacture Nationale de Sè-
vres, Si Kaddour ben Gabrit a dit avec raison
eue le Musée de Sèvres, s'associant au service
des Arts indigènes au Maroc, faisait une révé-
lation au public français.
En effet, la céramique marocaine fait son
entrée en France sous le grand pavillon du
Musée Céramique de Sèvres, grâce aux pa-
tientes recherches de M. Georges Haumont et
de M. Kichard.
Très artistiquement exposés, les deux princi-
paux types des céramiques du Maroc se pré-
sentent tout d'abord sous forme de poteries ber-
bères, produits d'une industrie exclusivement
féminine et rurale, ensuite sous formes variées,
jarres, amphores, cruches, gargoulettes, plats,
fabriqués par des hommes recourant à des
moyens plus perfectionnés et dénotant une civi-
lisation plus avancée.
Ce sont des poteries brutes non vernissées,
des poteries intérieurement vernissées pour la
conservation du beurre, du lait, etc., et enfin
des produits céramiques extérieurement vernissés,
constituant la faïence marocaine proprement
dite.
L'émail bleu des poteries de Fez est admi-
rable, et son ton varie suivant les époques. Il
daterait du XVHf siècle. D' après les dessins ou
figures, on peut retrouver à peu près l'âge des
objets : le bateau bas sur les flots, un ornement
coufique, une plume lancéolée, un ceillet, des
écailles, un quatre-teuilles, des entrelacs cur-
vilignes, un sceau de Salomon.
A Fez, 0. Mekncs, à Sa!n. les Arts cérami-
ques ont toujours été florissants.
L' accueil réserve aux artisans marocains et
les compliments qui leur furent adressés ne peut
que les engager à franchir une nouvelle étape
laquelle nous applaudirons très sincèrement.
fiugène De vaux
H mm MwtitlETaiiïâË
--0.0-
T.o grand conseil vient de terminer ses
travaux, après avoir voté le budget ordinaire
tunisien pour l'exercice 1928. Nous rn. don-
nerons incessamment les grandes lignes.
A CANTON
La guerre a repris dans la Chine
du Sud. Les communistes se sont
emparés de Canton, la ville sainte
de la revolutton et y ont commis des massa-
cres et des pillages. Ce sont, du moins, les
agences qui nous le disent.
Déjà des esprits inquiets voyaient la Chine
en proie au holchevtsme et les pires catas-
trophes après avoir fondu sur ce malheureux
pays, menacer à son tour l'Ouident. Ceci
était les prémisses du discours. La suite al.
lait venir et on la devinait lorsqu'un câblo-
gramme nous a appris la défaite des commu-
nistes et les succès de leurs adversaires.
Ces renseignements ne sont pas bien com-
plets ni définitifs. On oublie de nous dire
qui combat les bolcheviks et quels sont les
chefs de Ctflx-ci.
Je connais des personnes que ce regain de
guerre civile a un peu étonnées. Elles pen-
saient que tout était fini là-bas. Le calme
avait succédé à l'agitation et sous de multi-
ples gouvernements, le Chinois avait repris
ses paisibles occupations. La réalité est un
petit peu différente. Et il faut toute notre
puissance d'illusion et notre répugnance, si-
non notre incapacité, à considérer les pays
tels qu'ils sont pour nous imaginer que la
Paix était revenue en Chine.
On a vu Tchang Kai Sek sortir de sa re-
traite et reparaître au premier rang. Il ne
manque plus que la résurrection d'Ou-P;-
Pou et celle de Peng-Yu-Siang, pour que
nous ayons tous les protagonistes de la
guerre de l'an dernier. Cela va recommencer
ou tout au moins ce-la peut recommencer.
Nous avons connu, dans notre histoire, des
périodes qui Il' étaient pas plus gaies.
On se perd en conjectures sur les causes de
cette reprise des hostilités. Les uns se deman-
dent s'il ne faudrait pas y voit la main du
Japon heureux de créer des ennuis à Tchang
l'so J.ill qui gouverne un peu durement la
Mantchourie où le gouvernement de Tokio a
de grands intérêts ainsi que nous avons eu
l'occasion de le montrer. L'hypothèse est
fort vraisemblable.
Mais il est encore plus probable de sup-
poser une action russe. Nos lecteurs sont cer-
tainement au courant des luttes très vives
qu'ont soutenues à Moscou Staline et
l'rotslly. Celui-ci reprochait à son adver-
saire et t'était là un de ses griefs les plus
graves d'avoir échoué en Chine. Aujour-
d'hui Staline l'a emporté sur Trotsky, lequel
est devenu je ne sais quoi.
Mais ne croyez pas que Staline va renoncer
à la politique des Soviets en Extrême-Orient
et notamment interrompre l'action menée à
Canton et ailleurs. Bien au contraire. Il sera
amené - ne serait-ce que par des considé-
rations de politique intérieure -- à la repren-
dre avec une vigueur accrue. C'est l'histoire
de notre Directoire- qui, au moment même
où il devenait modéré à l'intérieur, poussait
le plus ardemment la politique de propa-
gande républicaine à l'étranger. Le gouver-
nement russe obéit à l'une de ces nécessités.
Mais ceci admis il est, au moment où nous
éuivOIIS, fort difficile de se prononcer sur
l'importance du mouvement guerrier qui
vient de reprendre.
Nous ne reviendrons pas sur les multiples
raisons que nous avons de le suivre de près.
Elles ont été exposées ici même un grand
nombre de fois.
Et personne n'ignore qu'il l' a l'Indochine.
M. Varenne a tenu Vautre jour des propos
rassurants. Tant mieux.
Mais ce que nous ne saurions trop deman-
der au gouvernement, c'est de continuer à
être vigilant et aussi de se mettre un peu
moins que par le passé, du côté de certains
intérêts qui ne se confondent pas avec ceux
du pays.
Henry Fontanier
Député du Cantal.
Vice-président ./r. la Commission
des Colmaf".
Secrétaire de la Communion
des Allatre. étrangères.
Au Conseil des Ministres
Au dernier Conseil des Ministres, réuni
à l'Elysée. M. Albert Sarraut, minis-
tre de l'Intérieur, a soumis à la signature
du Président de la Hépubliquo la nomina-
tion de plusieurs préfets, notamment de M.
Mathieu, préfet de Mllilw-el-Loirc, qui rem-
place à Alger M. Pierre Hordes, devenu
(iouverneur général de l'Algérie ; de M.
Caries, préfet des Pyrénées-Orientales, qui
remplace à Constantine M. Lnmy-Hoisro-
sier, admis à faire valoir ses droits à la re-
traite.
Le nouveau préfet d'Alger
M. Louis Mathieu est né le 18 février 1873
à Vcynes (Hautes-Alpes) ; il exerça succes-
sivement les fondions de chef de cabinet
des préfets des Hautes-Alpes et de Lot-et-
Garonne, secrétaire général de l'Ain ; sous-
préfet de Nérac, de Lannion, de nreux,
d'Alais ; préfet du Tain et, cnlin, de Maine
ci-Loire, M. Mathieu est chevalier do la Lé-
gion d'honneur.
-r.90-
Circtii automobile du Hogjar
--0-0---
A 1 instar du service automobile régulier de
la Cie Transsaharienne de Colomb-Béchar
(Sud oranais) et le Niger, dont nous avons
annoncé la création, un circuit automobile d. AI-
ger à Tamanrasset (Hoggar) va être organisé
d' après une convention passée entre le Gouver-
nement Général de l'Algérie et le P.-L.-M.
Un service public par automobiles sera donc
créé entre F.1 Golea et Tamanrasset, avec pro-
longement ultérieur jusqu au Niger. Ce service
aura lieu une fois par mois entre septembre et
juin. 11 transportera vovaa*»urs et marchandises
sur un parcours de 4.630 kilomètres.
L'itinéraire du circuit s. étahlira par Alger,
Oharctaïa, EI-Gola, Fort Miribel, In-Salah.
Taoun-Arak. In-Iker et TmAnrasset. Retour
par Adrar, Timimoun, EJ-Goléa.
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Ayant quitté avant-hier matin Buenos-
Ayres à 1 h. 24 (heure locale), les aviateurs
français Costes, Le Brix et le mécanicien
Jousse sont arrivés à Santiago-dc-Chili il
11 h. 54 sans incident, à bord de leur avion
Nungesser-et-Coli. Ils ont dû franchir la
Cordillière des Andes.
Les pilotes français ont été l'objet d'une
réception enthousiaste.
La performance réalisée en deux jours
par Costes et Le Brix sur leur appareil
Uréguet li), a moteur llispano-Suiza 50U
Ch, est remarquable. C'est la première fois
qu'a été accompli aussi rapidement le
voyage Uto-dc-Janeito, Buenos-Aires, San-
tingo-du-Chili, qui représente près de 3.50t)
kilomètres.
Londres-Le Cap
Poursuivant son raid d'Angleterre au
Cap, l'aviateur anglais Carbery est arrivé
i, Khartoum hier, venant du Caire.
Eu Méditerranée
L'hydravion dont nous annoncions avant
hier lu situation critique au Sud de la Sar-
daigne, n'a pas encore été retrouve. Dès
qu elle eut connaissance de l'accident, la
marine de Bizerte informa la marine de
Toulon qu'elle avait reçu un signal. Elle
donna ordre au transport Forfait, en
route vers Toulon, de se porter à son se-
cours. De Bizerte même, elle lit appareiller
VAgile pour coopérer aux recherches et au
sauvetage de cet avion.
L'hydruviou aurait amerri au large de ïa
pointe do txjrbanura, à l'extrémité sud de
la Sardaigne.
Les bases aériennes situées sur le par-
cours de la ligne Antibes-Ajaccio étaient
encore SJUS nouvelles hier soir.
Randonnée africaine
C'est mardi prochain 20 décembre que
partiront les 3 avions emportant la mis-
sion d'études aéronautiques, en A. O. F.
dont nous avons donné la composition et
le but dans les Annales Çplonutles du 3
courant.
Rappelons qu'après avoir traversé l'Es-
pagne et le Maroc, les voyageurs atterri-
ront au Sénégal, à Saint-Louis et à Dakar,
puis s'en iront au Soudan, à Kayes, Ba-
mako, Tombouctou, Gao, Niamey, ensuite
en Haute-Volta, à Ouagadougou, Bobo-
Dioulasso, et reviendront atterrir au Bour-
get.
Cette randonnée ne comprendra pas
moins de 16.000 kilomètres.
Le désastre algérien
-0
M. Bordes dans la région sinistrée
Le gouverneur général a visité les régions du
littoral du département d'Alger, éprouvées par
les récentes tempêtes.
Il était accompagné de MM. Duroux, séna-
teur ; Fiori, député, et des délégués financiers
de ces régions.
Au cours de sa visite sur la côte d Atger
jusqu'aux environs de Ténès, il a contrôlé les
mesures déjà prises, et il a exprimé aux popula-
tions les sympathies du gouvernement.
Les dons
Dans sa dernière séance, le Conseil munici-
pal de Montrouge a décidé l'attribution d'un
secours de 500 francs au profit des inondés algé-
riens.
Ce secours est prélevé sur la caisse de soli-
darité créée par cette assemblée communale.
M. Roux-Freisslneng parle du désastre.
- - - -.. --
« Les pluies torrentielles, nous a dit notre
excellent collaborateur et ami M. Roux-Freis-
sineng, député d'Oran, ont été cause de tout
le désastre. Mais il y a, en réalité, deux catas-
trophes dans le département : celle qui a ra-
vagé Mostaganem et sa banlieue ; l'autre, dans
la région de Perrégaux, distante de 50 kilomè-
tres.
« Le désastre de Mostaganem peut être,
hélas 1 facilement expliqué. La ville est tra-
versée par l' Aïn-Sefra, qui, l'été, n'est qu' un
ruisseau, et qui pénètre dans la ville sous un
tunnel long de 150 à 200 mètres.
« Ce tunnel, devenu égout, puisqu'il passait
sous la ville, était recouvert de constructions.
On avait bâti dessus. De là, aggravation du
désastre.
La seconde région sinistrée est la région de
Perrégaux, située environ à 50 kilomètres de
Mostaganem. 4
« Les dégâts, poursuit le député d' Oran,
sont, comme on le pense bien, considérables.
Mais l'avenir se présente sous des couleurs plus
tristes encore que le présent.
Il faut penser, en effet, que tout le pays si-
nistré était une région de cultures riches qui ne
subsistait que grâce à l'irrigation. Il y a là 1.500
hectares d'orangeries auxquelles il faut de l'eau.
l'été. Si le barrage n'est pas refait à temps,
toutes ces orangeries, qui valent jusqu'à 50.000
francs l'hectare, sont perdues ainsi que les cul-
tures de primeurs. Les propriétaires seront rui-
nés, les ouvriers agricoles privés de travail. Près
de 400 kilomètres carrés seront menacés de sté-
rilité, lorsque viendront les chaleurs qui, l'été.
atteignent 50 degrés.
On peut estimer l'ensemble des pertes à 400
millions.
« C' est pour crier aux Pouvoirs publics la
détresse de ces malheureuses populations que je
suis à Paris où j'espère que mon appel sera en-
tendu. »
-----
DEUX SINISTRES
-o--
A la Guadeloupe
Le 12 décemhre, un incendie a éclate dans
la nuit au Moule (Guadeloupe). Vingt maisons
seraient détruites, et les pertes seraient impor-
tantes. Jusqu'à présent, un cadavre a été retiré
des décombres et des ruines.
A Tamatave
Suivant une dépêche de Tamatave, un en-
trepôt des douanes contenant pour plusieurs mil-
lions de marchandises vient d'être détruit par un
incendie. *
AU SÉNAT
DANS LES COUMEMIONS
Le statut de la Syrie
Après avoir entendu l'exposé de M. Lé-
rnery, suivi d'une intervention de M. Henry
de Jouvenei, la commission sénatoriale des
Affaires étrangères, faisant confiance au
Gouvernement et au haut commissaire, a
exprimer le désir de voir hâter le dépôt du
statut définitif de la Syrie, prescrit par le
mandat.
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
Admission à la retraite
M. Auguste U ru net Kéunionj. député, de-
( 1' (le-
mande à M. le Ministre des Colonies s'il peut
être fait application d'office à un fonctionnaire
oolonial, en vue de son admission il III retraite
avant qu'il ait atteint soixante nais de la boni-
fication d'âge prévue par l'article 9 de la lui
du 14 aHi UJgl, ou s'il appartient au seul
intéressé de se éventuellement des dis-
posjtiŒIS de ce texte. (Questioii du 21,) non.'ul-
bre 1W 7.)
Héponse. Les dispositions insérées dans
tes lois de pensions sont de droit strict et à
moins de clause oontnire finutaot dans le texte
même de la loi peuvent être appliquées aussi
bien sur la demande des intéressés que sur
1 initiative de l'ulhniuistration dont ils relèvent.
En ce qui concerne spécialement les bonifica-
tions, la question est el lirement résolue à l'ex-
posé des motifs no 3070 du projet de loi du;
H avril trli, sous la rubrique : Mise à la re-
traite - Lmpte d'âge.
I l'tei Générale des Cotas
Le Conseil d'administration de l' Agence gé-
nérale des Colonies s' est réuni le 13 décembre,
sous la présidence de M. Saint-Germain, ancien
vice-président du Sénat.
Le président a félicité tout d'abord M. Jou-
cla, ancien chef du service colonial de Mar-
seille. ancien sous-directeur chargé de la comp-
tabilité au Ministère des Colonies, en rempla-
cement de M. Ducet appelé à faire valoir ses
droits à la retraite.
M. Saint-Germain se plaît à penser que M.
Jouela, dont il connaît 1 expérience administra-
tive, et dont il fait l'éloge, ne manquera pas,
à lajete de r Agence Générale des Colonies,
d assurer la continuité de vues nécessaire au
bon fonctionnement de cet établissement.
Le président a félicité ensuite M. l'Inspec-
teur Général Henri, directeur du Contrôle, de
son élévation à la dignité de Grand Officier de
la Légion d'honneur, consacrant officiellement
les éminents services rendus par M. Henri.
MM. Joucla et Henri ont remercié en quel-
ques mots le président et les membres présents
de leurs félicitations. Puis le Conseil a passé
à l' examen des questions inscrites à l'ordre du
jour.
Il a approuvé ensuite le projet de budget
pour l'exercice 1928, ainsi qu un projet modifi-
catif pour l'exercice 1927.
Après désignation de M. Soury, membre du
Conseil d'administration, pour la vérification de
la Caisse de l'Agent comptable et la constata-
tion des valeurs en caisse et en portefeuille au
31 décembre 1927, le Conseil a désigné les
membres de la Commission consultative prévue
par le décret organique de l' Agence Générale
des Colonies et a approuvé à l'unanimité des
membres présents diverses propositions d'ordre
administratif présentées par le directeur de
l'Etablissement précité.
Pour la culture du ricin
aux colonies
-o--
A l'Office des Combustibles Liquides s'est
réunie la Commission nommée dans le but
d'encourager et de développer la culture
du Ricin en France, en Algérie et dans nos
Colonies.
M. Darthe, député de l'Hérault, vice-pré-
sident de l'Office des Combustibles Liqui-
des, occupant le fauteuil de la Présidence,
a indiqué combien il était utile d'organiser
la production du Hicin sur des bases vrai-
ment rationnelles.
Il a souligné combien il était utile et in-
dispensable, pour assurer la défense natio-
nale, de développer et d'encourager la cul-
ture du ricin dans nos Colonies et Protec-
torats.
M. Barthe a insisté auprès des Parle-
mentaires, des Représentants des Colonies
et des personnalités scientifiques présentes
pour que soit établi un programme tendant
a intensifier la culture du Hiein : la France
devant tous les ans effectuer des achats
onéreux à l'EtrHllger.
L'exportât on des arachides
---0+-
Au cours d'une récente séance, la Chambre
de Commerce de Saint-Louis-du-Sénégal a dis-
cuté la question du maintien de la tolérance de
3 d'impuretés à l' exportation des arachides.
Elle a émis le vœu que cette tolérance soit pro-
rogée jusqu'au 31 octobre 1928, l'indigène
n'étant pas encore suffisamment familiarisé avec
l'usage des cribles mis à sa disposition et d'au-
tre part, le service du contrôle n'a pas produit
son plein effet.
Il est cependant certain que I ensemble des
efforts tentés amènera le cultivateur à apporter
plus de so't". dans la cueillette et la mise en
sac de ses graines.
- --- -0- ---_- - -- --------
Dépêches de l'Indochine
- O-o-
M. Montquillot à la foire de Saigon
Le GoHvrrnrur ip-nrral nilrvixmii r Munl-
a quillr IhiDo) Ir 11 <'nin soirrr se pur lu rmr il'1
trrrr pour inauqurrr la première foire or-
ganisée dans la capitale eochinchinoise.
- - '60, --------
TAUX DE LA ROUPIE
-..(\ -
t.(\ gouverneur dos établissements fnuvn:*
d;>ms l'Inde vient d(> fuiro connaître nu minis-
tre dos Colonies qu'à la date du décembre
Ht??, le taux officiel do l:i roupie étnit de
fr. 2(1
AU CLUB DU FAUBOURG
–o–
Les Femmes de Harem
00
Christiane. à vingt ans, est Il plaquée »
par son amant. C'est une intellectuelle, une
scientifique. Elle se jette à cc ur perdu dant
le travail, non sans garder à l'homme qui
l'a trahie une haine qui ne pardonnera ja-
mais. A quarante ans, liche et célèbre, elle
rencontre le fils de son ancien amant. Elle
le séduit et le conduit au suicide. Le jeune
homme se tue le jour où Christiane célèbre
ses fiançailles avec un personnage princier
que, d'ailleurs, elle hait. Ni le travail, ni
la gloire, ni les aventures amoureuse^ n'ent
donné le bonheur à l'héroine qui se demande
si le sort des femmes de harem n'est pas le
plus enviable.
Telle est la trame du roman de Mlle Ma-
ryse Choisy : Mon cœur dans une formtde.
cc Femmes de harem J) Beau prétexte, pour
l'imagination fertile de L.o l'oldès, à poser
devant le 41 Tribunal populaire Il du Fau-
hourg la question du bonh< ur féminin.
L'on entendit d'abord M* Joseph Python,
avocat à la Cour, présenter le livre de Nig.
ryse Choisy. Il le fit avec une ironie certai-
nement très bienveillante, mais qui, par un
sort singulier, devenait, de la tribune à la
salle, une bienveillance très ironique. Et
les citations qu'il lut n'étaient pas faites
pour plonger le Faubourg dans l'admiration.
L'on s'étonna de l'erreur de cet avocat, d'ail-
leurs disert et spirituel.
Après lui, Maryse Choisy exposa, au ivom
d'un groupe féminin, la théorie suridéaliste
qui est, si je ne me trompe, l'appel au
<< cœur fécondé par la pensée Il. Le public
de la salle Wagram ne parut pas tri-s bien
saisir le processus, l'intérêt et les chances
de succès de cette fécondation, l'our ma
part, je la jugeai bien artificielle et pou pro-
pre à bouleverser notre vie morale. Ce ne
sont généralement pas des groupes qui bou-
leversent quoi que ce soit, mais de fortes
personnalités, parfois, d'ailleurs, au moyen
d'une solennelle ânerie, comme << la pro-
priété, c'est le vol », dont s'empare aussitôt,
pour d'inattendues applications, tout un
cheptel panurgien, quasi ovin - ou trop hu-
main !
Mais laissons cela et passons au harem,
qui était l'attraction « coloniale » de la soi-
rée du Faubourg. Attraction double, par le
sujet et par la qualité de certains tenants
de la joute oratoire espérée. Peux célébrités,
en effet, étaient annoncées à l'extérieur :
Mme Elissa Rhais et Si Kadour ben {1a-
brit, musulmans également sympathiques,
qui, par son talent, qui par son esprit et des
sentiments qui font de lui le plus Français
des Marocains.
Mais, au début, déception ! Mme Elyssa
Rhaïs refusa de dire autre chose que
« Le harem étant un lieu secret, je n'en'
puis parler. »
C'était bien une indication. Il fallut pour-
tant que des roumis fournissent eux-mêmes
d'autres éclaircissements.
Une dame fit savoir, avec l'accent anglais,
qu'elle avait connu des femmes turques qui
se disaient heureuses de vivre nombreuses
ensemble (leur maître et seigneur paraissai t,
dans cette courte histoire, dénué de toute
imnort-ance ).
Un spectateur demanda pourquoi les fem-
mes de harem ne seraient pas heureuses.
(C'est vrai! Pourquoi?)
Mais ce fut Si Kadour ben (iabrit qui eut
les honneurs de la soirée, ce qui n '(:tonnera.
personne connaissant la uhure, exprimée
en un français parfaitement pur, et le pres-
tige légitime de ce ministre.
Les temps ont changé, dit-il. Le harem
fvolue. La femme de harem est aui libre
que l'air, aussi libre que les Occidentales.
Elle sort heule, fait ses achats, ses visites
a sa guise. Il en est qui font des affaires et
même qui spéculent très savamment. Mais.
il faudrait un volume pour expliquer leur
vie. M" Python, dont nous venons de goûter
l'esprit et l'éloquence, l'écrirait t ertainernent
tort bien.
A quoi M* Python répondit qu'il devrait
d'abord pénétrer dans un harem et, pour
cela, consentir à une mutilation très au-des-
sus de son courage.
<( Je vaik, poursuivit Si Kadour, vous coa-
ter une petite anecdote. Elle est tangéioise
et authentique. A Tanger, les tommes ont
leurs jours pour se rendre au bain, au ma-
rabout, chez une amie, ou pour aller assister
ft la circoncision d un cousin. l.unr yelltn,
tous les vendredis, allait au maralxlut. mais
ensuite, elle faisait visite à un autre mara-
bout. mettons chez un ami. Il ad\int. une
lois, que le mari eut besoin do causeï avec
cet ami, qui était aussi le sien. Il fut te voir
et le trouva occupé à préparer le tin avec
un camarade le thé destiné la dame du
vendredi, car c'était un vendredi. < Que
faire pour l'empêcher d'entrer chez moi: »,
se demandait l'ami. Mais la tonime, arri-
vant, loin de -e troubler, prit l'offensive
-. Je savais bien, lit-elle awv une grande
colère, que tu te compromettais avec i rs
deux vovous. C'l'( parfait, le vais divorcer.
h Ft pour bien marquer que tout était
rompu. elle lança un tabouret a la tète de
l'époux confu-, qui n'eut cl autre ressouue,
pour éviter le divorce, que de promettre qu ii
ne mettrait plus les pieds chez, ces voyou-,
- C'est Boubouroche en Islam, observa
quelqu un.
Là-dessus, un habitué du Faubourg, M
Crienzskv, à la parole aisée et élégante, dé-
clara sans galanterie qu'il regiettait dc-tn
ttt s'atténuer son admiration pour l'Oiient,
du moment qu'on n'y enfermait plus les
i cm m es.
Si Kadour fouiit do la boutade et conti-
n ua
Il l a poi\garnie di-pai.i'
- Par économie, interjeta un spot taieuv
Non. par une lente évolut ion. l>.ul
leur<. si le Coran peimet plusieurs femme»,
il n'en con»oille qu'une, louant au haiem.
sur lequel l'Occident est si niai renvoi v n<\
«'est simplement la partie sacrée de l'habi
talion, résoivée à la vie de famille. F.t quant
aux f,'mnw,=, qui pein ent fort bien être la n
rouses dans le harem, je tieivs à détiur. à
leur sujet une légende ̃ elles ne se
pas. on se mariant, pour une somme Misée
au père Cotte somme, le père, en giixtal.
la consacre à dos achats de bijoux por,, ia.
jeune épousée. 11 constitue même une dot à
celle-ci, qui en peut libiornent disposer d'un
tiers, sans l'assentiment du mari.
Avant ainsi rodre^é bien dos ignorantes,
LE NUMERO : 30 CENTIMES
JKUhl SOlIt, 15 DECKMUHE 1927
1 it 0
Lès Annales Coloniales
Lm annonces et réclame» sont r«çwi m
bwMH Ai (oumaX.
DmccTKURS : Mtrotl RUBDfeL et L-G. THËBAUL T
Tome la articles publiés dans notre tournai ne peuvent
itre reproduits qu'en citant Ut Aoalb Cœa.--.
JOURNALQUOTIDIER
Rédaction & Administration :
m, MMim-mir
PARIS en
▼tiira. « louvrb UW37
- RICHELIEU «7-M
IBOIIEIEITS
avec le supplément illustré :
un et 6 tioii t M«b
Franc* et
Colonie. 120 » 66 9 U e
Étrtufer 1M » 109 » M >
On ratona* MM (rais testa
tMW ict baraans de porta.
LES IDÉES DE M. ALEXANDRE VARENNE
0 le
L'application des principes
*001
J'ai montré sur quels principes directeurs
se fondait la politique générale suivie en
Indochine par M. Alexandre Varenne, je
voudrais, au jourd'hui, rechercher, tou jours
dans le discours du 21 octobre, comment ces
principes ont été appliqués par lui dans la
matière particulière du statut politique de
notre grande colonie.
On sait que ce statut politique est extrê-
mement compliqué. Nous trouvâmes, en effet,
lors de notre installation, une organisation
traditionnelle de pouvoirs indigènes multi-
ples qu'il nous était impôtiible d'ignorer. A
-ces institutions indigènes on dut superposer
des cadres européeRs. Et ce n'est que peu à
peu, au hasard des circonstances, qu'il fut
possible de créer un certain nombre d'orga-
nes reposant, en partie, sur le principe de
représentation suivant des formules modernes
d'administration. On créa ainsi « le Conseil
colonial de Cochinchine », les « Conseils
d'arrondissement » - de Cochinchine, les
« Conseils provinciaux » du Tonkin et de
l'Annam, une chambre consultative indigène
au Tonkin, des Assemblées consultatives in-
digènes au Cambodge, en Annam, enfin au
Laos. Au Cambodge existe encore, dans
chaque résidence, un Coril de résidence
qui comprend, depuis 1924, un certain nom-
Ire de membres élus. Enfin, nous trouvons
tin certain nombre de communes où le Con-
eil municipal est, en partie, élu au suffrage
iniversel et direct. Mais tout ce régime reste
ncore d'application sporadique et un peu
ncohérente.
Dès son arrivée, M. Alexandre Varenne,
eprenarit au reste des projets de ses pré-
décesseurs songea à donner un corps à ce
; égime politique en substituant au Conseil de
gouvernement actuel composé, en majorité.
le fonctionnaires, une assemblée centrale
ndochinoise recrutée par voie de délégation
innuelle des assemblées locales et composée,
:)ar parties égales, d'élus français et d'éhus
indigènes.
Depuis lors, ce projet a été modifié. Le
Conseil de Gouvernement, devenu simple or-
gane de consultation, subsisterait auprès du
Gouverneur Général. Mais une autre assem-
olée, une assemblée-populaire, véritable or-
ganisme de représentation, composée de
.oixante membres, et non de trente-deux com-
ne dans le prejet primitif, devrait être créée.
Pour la composition de cette assemblés, on
;'est inspiré de l'expérience des Indes néer-
andaises.
La majorité y appartiendra, au moms dans
ane première période, aux Européens, qui
possèdent une maturité politique que n'ont
pas encore atteinte les races autochtones.
Trente-deux membres sur soixante, seize
français et seize indigènes, doivent y repré-
senter les assemblées élues de l'Indochine,
Conseil colonial, chambres consultatives in-
digènes, etc. Une seconde catégorie de douze
membres représenterait les Chambres de
Commerce et d'Agriculture, à raison de 9
rrançais et 3 indigènes, Enfin, 16 mem-
bres, dont six indigènes, seraient choisis
par le Gouverneur Général sur la proposition
des chefs d'administration locale. Au total,
l'assemblée comprendrait 35 Français et 25
indigènes. Son rôle essentiel serait l'examen
du budget du Gouvernement général.
Par ce « Grand Conseil » ou « Conseil
Central. d'Indochine, que, pour ma part,
je préférerais appeler la « Chambre des re-
présentants de l'Indochine *, se trouverait
avec toute la prudence nécessaire, amorcée
l'institution d'un système représentatif mo-
derne.
Mais la question du « Grand Conseils
est liée à .celle de la représentation politique
des Français. Des assemblées indigènes exis-
tent bien dans les pays de protectorat, mais
non des assemblées locales correspondantes
de Français.
Jusqu'ici, cependant, le ministère, le Dé-
partement comme on dit, s'est refusé à ap-
prouver le projet de création de ces assem-
blées,, objectant que la dualité des pouvoirs
de contrôle fonctionnant auprès de l'admi-
nistration des protectorats n'irait pas sans
créer des oppositions de races et des diffi-
cultés de gouvernement.
Question fort délicate et qui met en lu-
mière le danger d'un doctrinarismc trop sys-
tématique. En Algérie ce serait, à mon sens,
une grave erreur que de rréer deux corps
politiques, - deux collèges électoraux l'un in-
digène, l'autre Français. Là, .le progrès po-
litique doit consister à ouvrir l'accès d'un
corps électoral unique aux indigènes, pro-
gressivement, suivant le développement tic
leur éducation politique. Atl contraire, en In-
dochine, il m'apparaît que le progrès, dans
la période actuelle peut te moins, doit con-
sister à donner aux Français des assemblées
représentatives locales, placées sur le même
plan fine les assemblées locales indigènes
existantes et constituant la première assise
d'un système représentatif général, dont le
« Grand Conseil D formerait le couronnc-
ment.
Mais les institutions politiques ne valent
que ce que valent les hommes. n'ahord. il
faut faire des hommes, des citoyens et c'est
l'instruction qui les fait. La question de
l'eneignement est à la base (le toute œuvre
d'émancipation politique, aux colonies com-
me ailleurs.
Mais, ici, plus qu'en toute autre matière,
il faut être prudent. Avec raison. M. Alexan-
dre Varenne dit : « De tous les principes
généraux qui doivent nous guider, il n'en
est point que j'aie plus à c eur de rappeler
ici que la nécessité d'adapter notre enseigne-
ment aux traditions, aux mœurs, aux condi-
tions spéciales (tu milieu où il s'exerce.. 11
Cependant, en matière d'enseignement
primaire, une considération domine tout. Il
faut aboutir vite, il faut que les écoles rura-
les se multiplient, au risque de ne leur consa-
crer que des locaux de fortune et des maîtres
d'occasion.
Très sagement on a fait appel à la com-
mune annamite, pour cette tâche. Et déjà,
en Cochinchine, presque toutes les commu-
nes ont leur école, si bien que le gouverneur
a pu déclarer obligatoire l'enseignement élé-
mentaire sur tout son territoire.
Mais l'école ouverte, il faut se préoccu-
per de lui donner de bons maîtres. La Co-
chinchine a, dès aujourd'hui, deux écoles
normales à Saïgon et Cantho. A partir de
1928 ces écoles fourniront, chaque année,
des maîtres bien préparés et le moment n'est
pas éloigné où l'on peut espérer voir un
instituteur diplômé de l'Ecole Normale à la
tête de chaque école de village. Mais ni
l'Annam, ni le Laos, ni le Cambodge ne pos-
sèdent encore une école normale. Quelques
trop rares écoles fonctionnent dans les com-
munes du Tonkin et de l'Annam. L'œuvre
est à peine ébauchée.
L'enseignement secondaire local donné aux
Européens au lycée Albert-Sarraut à Hanoï
et au vieux collège Chasseloup-Laubat à Saï-
gon, aux indigènes au collège Chasseloup-
Laubat (section indigène) et dans - les « écoles
d'enseignement complémentaire franco indi-
gènes 9, apparaissait, jusqu'ici, aux yeux
des indigènes comme une catégorie inférieure
de l'enseignement secondaire français. Il a
été transformé et rajeuni et mis au niveau
de l'enseignement métropolitain.
Enfin, la réforme de l'Université indochi-
noise est elle-même sur le chantier. L'école
de médecine formera des docteurs, l'école
de droit, des licenciés.
Ainsi se trouvera organisé le cycle complet
des études, de l'école primaire à l'Univer-
sité. Et pour ceux qui voudront poursuivre
des études spéciales plus approfondies, un
foyer indochinois sera créé à la « Cité uni-
versitaire » de Paris.
Telles sont les réalisations, tels sont les
projets. N'avais-je pas raison de dire, au dé-
but de cette étude qu'ils méritaient de re-
tenir, par leur ampleur, l'attention de tous
ceux que préoccupent les grands problèmes
de la colonisation moderne.
Mais le statut politique du citoyen et la
culture qui prépare le citoyen, ce n'est en-
core qu'une force de cette politique colo-
niale; l'autre face est formée de la poli-
tique économique dont je veux, au risque de
lasser mes lecteurs, montrer comment
M. Alexandre Varenne l'a comprise, car là
encore il a apporté un esprit d'audacieuse
nouveauté contenue par une sage prudence
qui peut être, pour d'autres, d'une utile
leçon.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la l acullé de Droit
de Lyon.
gel*-
Céramiques marocaines
En inaugurant l'Exposition de Céramiques
marocaines au Musée de Sèvres. M. Paul Léon.
directeur des Beaux-Arts, à montré tout l'inté-
rêt que le Gouvernement de la République
prend à l'activité artistique du Protectorat ché-
rifien représenté là par S. E. Si Kaddour ben
Gabrit, ministre plénipotentiaire et président de
la Société des Habous.
En remerciant M. Lechevalier-Chevignard,
directeur de la Manufacture Nationale de Sè-
vres, Si Kaddour ben Gabrit a dit avec raison
eue le Musée de Sèvres, s'associant au service
des Arts indigènes au Maroc, faisait une révé-
lation au public français.
En effet, la céramique marocaine fait son
entrée en France sous le grand pavillon du
Musée Céramique de Sèvres, grâce aux pa-
tientes recherches de M. Georges Haumont et
de M. Kichard.
Très artistiquement exposés, les deux princi-
paux types des céramiques du Maroc se pré-
sentent tout d'abord sous forme de poteries ber-
bères, produits d'une industrie exclusivement
féminine et rurale, ensuite sous formes variées,
jarres, amphores, cruches, gargoulettes, plats,
fabriqués par des hommes recourant à des
moyens plus perfectionnés et dénotant une civi-
lisation plus avancée.
Ce sont des poteries brutes non vernissées,
des poteries intérieurement vernissées pour la
conservation du beurre, du lait, etc., et enfin
des produits céramiques extérieurement vernissés,
constituant la faïence marocaine proprement
dite.
L'émail bleu des poteries de Fez est admi-
rable, et son ton varie suivant les époques. Il
daterait du XVHf siècle. D' après les dessins ou
figures, on peut retrouver à peu près l'âge des
objets : le bateau bas sur les flots, un ornement
coufique, une plume lancéolée, un ceillet, des
écailles, un quatre-teuilles, des entrelacs cur-
vilignes, un sceau de Salomon.
A Fez, 0. Mekncs, à Sa!n. les Arts cérami-
ques ont toujours été florissants.
L' accueil réserve aux artisans marocains et
les compliments qui leur furent adressés ne peut
que les engager à franchir une nouvelle étape
laquelle nous applaudirons très sincèrement.
fiugène De vaux
H mm MwtitlETaiiïâË
--0.0-
T.o grand conseil vient de terminer ses
travaux, après avoir voté le budget ordinaire
tunisien pour l'exercice 1928. Nous rn. don-
nerons incessamment les grandes lignes.
A CANTON
La guerre a repris dans la Chine
du Sud. Les communistes se sont
emparés de Canton, la ville sainte
de la revolutton et y ont commis des massa-
cres et des pillages. Ce sont, du moins, les
agences qui nous le disent.
Déjà des esprits inquiets voyaient la Chine
en proie au holchevtsme et les pires catas-
trophes après avoir fondu sur ce malheureux
pays, menacer à son tour l'Ouident. Ceci
était les prémisses du discours. La suite al.
lait venir et on la devinait lorsqu'un câblo-
gramme nous a appris la défaite des commu-
nistes et les succès de leurs adversaires.
Ces renseignements ne sont pas bien com-
plets ni définitifs. On oublie de nous dire
qui combat les bolcheviks et quels sont les
chefs de Ctflx-ci.
Je connais des personnes que ce regain de
guerre civile a un peu étonnées. Elles pen-
saient que tout était fini là-bas. Le calme
avait succédé à l'agitation et sous de multi-
ples gouvernements, le Chinois avait repris
ses paisibles occupations. La réalité est un
petit peu différente. Et il faut toute notre
puissance d'illusion et notre répugnance, si-
non notre incapacité, à considérer les pays
tels qu'ils sont pour nous imaginer que la
Paix était revenue en Chine.
On a vu Tchang Kai Sek sortir de sa re-
traite et reparaître au premier rang. Il ne
manque plus que la résurrection d'Ou-P;-
Pou et celle de Peng-Yu-Siang, pour que
nous ayons tous les protagonistes de la
guerre de l'an dernier. Cela va recommencer
ou tout au moins ce-la peut recommencer.
Nous avons connu, dans notre histoire, des
périodes qui Il' étaient pas plus gaies.
On se perd en conjectures sur les causes de
cette reprise des hostilités. Les uns se deman-
dent s'il ne faudrait pas y voit la main du
Japon heureux de créer des ennuis à Tchang
l'so J.ill qui gouverne un peu durement la
Mantchourie où le gouvernement de Tokio a
de grands intérêts ainsi que nous avons eu
l'occasion de le montrer. L'hypothèse est
fort vraisemblable.
Mais il est encore plus probable de sup-
poser une action russe. Nos lecteurs sont cer-
tainement au courant des luttes très vives
qu'ont soutenues à Moscou Staline et
l'rotslly. Celui-ci reprochait à son adver-
saire et t'était là un de ses griefs les plus
graves d'avoir échoué en Chine. Aujour-
d'hui Staline l'a emporté sur Trotsky, lequel
est devenu je ne sais quoi.
Mais ne croyez pas que Staline va renoncer
à la politique des Soviets en Extrême-Orient
et notamment interrompre l'action menée à
Canton et ailleurs. Bien au contraire. Il sera
amené - ne serait-ce que par des considé-
rations de politique intérieure -- à la repren-
dre avec une vigueur accrue. C'est l'histoire
de notre Directoire- qui, au moment même
où il devenait modéré à l'intérieur, poussait
le plus ardemment la politique de propa-
gande républicaine à l'étranger. Le gouver-
nement russe obéit à l'une de ces nécessités.
Mais ceci admis il est, au moment où nous
éuivOIIS, fort difficile de se prononcer sur
l'importance du mouvement guerrier qui
vient de reprendre.
Nous ne reviendrons pas sur les multiples
raisons que nous avons de le suivre de près.
Elles ont été exposées ici même un grand
nombre de fois.
Et personne n'ignore qu'il l' a l'Indochine.
M. Varenne a tenu Vautre jour des propos
rassurants. Tant mieux.
Mais ce que nous ne saurions trop deman-
der au gouvernement, c'est de continuer à
être vigilant et aussi de se mettre un peu
moins que par le passé, du côté de certains
intérêts qui ne se confondent pas avec ceux
du pays.
Henry Fontanier
Député du Cantal.
Vice-président ./r. la Commission
des Colmaf".
Secrétaire de la Communion
des Allatre. étrangères.
Au Conseil des Ministres
Au dernier Conseil des Ministres, réuni
à l'Elysée. M. Albert Sarraut, minis-
tre de l'Intérieur, a soumis à la signature
du Président de la Hépubliquo la nomina-
tion de plusieurs préfets, notamment de M.
Mathieu, préfet de Mllilw-el-Loirc, qui rem-
place à Alger M. Pierre Hordes, devenu
(iouverneur général de l'Algérie ; de M.
Caries, préfet des Pyrénées-Orientales, qui
remplace à Constantine M. Lnmy-Hoisro-
sier, admis à faire valoir ses droits à la re-
traite.
Le nouveau préfet d'Alger
M. Louis Mathieu est né le 18 février 1873
à Vcynes (Hautes-Alpes) ; il exerça succes-
sivement les fondions de chef de cabinet
des préfets des Hautes-Alpes et de Lot-et-
Garonne, secrétaire général de l'Ain ; sous-
préfet de Nérac, de Lannion, de nreux,
d'Alais ; préfet du Tain et, cnlin, de Maine
ci-Loire, M. Mathieu est chevalier do la Lé-
gion d'honneur.
-r.90-
Circtii automobile du Hogjar
--0-0---
A 1 instar du service automobile régulier de
la Cie Transsaharienne de Colomb-Béchar
(Sud oranais) et le Niger, dont nous avons
annoncé la création, un circuit automobile d. AI-
ger à Tamanrasset (Hoggar) va être organisé
d' après une convention passée entre le Gouver-
nement Général de l'Algérie et le P.-L.-M.
Un service public par automobiles sera donc
créé entre F.1 Golea et Tamanrasset, avec pro-
longement ultérieur jusqu au Niger. Ce service
aura lieu une fois par mois entre septembre et
juin. 11 transportera vovaa*»urs et marchandises
sur un parcours de 4.630 kilomètres.
L'itinéraire du circuit s. étahlira par Alger,
Oharctaïa, EI-Gola, Fort Miribel, In-Salah.
Taoun-Arak. In-Iker et TmAnrasset. Retour
par Adrar, Timimoun, EJ-Goléa.
L'Aviation Coloniale
France-Amérique du Sud
Ayant quitté avant-hier matin Buenos-
Ayres à 1 h. 24 (heure locale), les aviateurs
français Costes, Le Brix et le mécanicien
Jousse sont arrivés à Santiago-dc-Chili il
11 h. 54 sans incident, à bord de leur avion
Nungesser-et-Coli. Ils ont dû franchir la
Cordillière des Andes.
Les pilotes français ont été l'objet d'une
réception enthousiaste.
La performance réalisée en deux jours
par Costes et Le Brix sur leur appareil
Uréguet li), a moteur llispano-Suiza 50U
Ch, est remarquable. C'est la première fois
qu'a été accompli aussi rapidement le
voyage Uto-dc-Janeito, Buenos-Aires, San-
tingo-du-Chili, qui représente près de 3.50t)
kilomètres.
Londres-Le Cap
Poursuivant son raid d'Angleterre au
Cap, l'aviateur anglais Carbery est arrivé
i, Khartoum hier, venant du Caire.
Eu Méditerranée
L'hydravion dont nous annoncions avant
hier lu situation critique au Sud de la Sar-
daigne, n'a pas encore été retrouve. Dès
qu elle eut connaissance de l'accident, la
marine de Bizerte informa la marine de
Toulon qu'elle avait reçu un signal. Elle
donna ordre au transport Forfait, en
route vers Toulon, de se porter à son se-
cours. De Bizerte même, elle lit appareiller
VAgile pour coopérer aux recherches et au
sauvetage de cet avion.
L'hydruviou aurait amerri au large de ïa
pointe do txjrbanura, à l'extrémité sud de
la Sardaigne.
Les bases aériennes situées sur le par-
cours de la ligne Antibes-Ajaccio étaient
encore SJUS nouvelles hier soir.
Randonnée africaine
C'est mardi prochain 20 décembre que
partiront les 3 avions emportant la mis-
sion d'études aéronautiques, en A. O. F.
dont nous avons donné la composition et
le but dans les Annales Çplonutles du 3
courant.
Rappelons qu'après avoir traversé l'Es-
pagne et le Maroc, les voyageurs atterri-
ront au Sénégal, à Saint-Louis et à Dakar,
puis s'en iront au Soudan, à Kayes, Ba-
mako, Tombouctou, Gao, Niamey, ensuite
en Haute-Volta, à Ouagadougou, Bobo-
Dioulasso, et reviendront atterrir au Bour-
get.
Cette randonnée ne comprendra pas
moins de 16.000 kilomètres.
Le désastre algérien
-0
M. Bordes dans la région sinistrée
Le gouverneur général a visité les régions du
littoral du département d'Alger, éprouvées par
les récentes tempêtes.
Il était accompagné de MM. Duroux, séna-
teur ; Fiori, député, et des délégués financiers
de ces régions.
Au cours de sa visite sur la côte d Atger
jusqu'aux environs de Ténès, il a contrôlé les
mesures déjà prises, et il a exprimé aux popula-
tions les sympathies du gouvernement.
Les dons
Dans sa dernière séance, le Conseil munici-
pal de Montrouge a décidé l'attribution d'un
secours de 500 francs au profit des inondés algé-
riens.
Ce secours est prélevé sur la caisse de soli-
darité créée par cette assemblée communale.
M. Roux-Freisslneng parle du désastre.
- - - -.. --
« Les pluies torrentielles, nous a dit notre
excellent collaborateur et ami M. Roux-Freis-
sineng, député d'Oran, ont été cause de tout
le désastre. Mais il y a, en réalité, deux catas-
trophes dans le département : celle qui a ra-
vagé Mostaganem et sa banlieue ; l'autre, dans
la région de Perrégaux, distante de 50 kilomè-
tres.
« Le désastre de Mostaganem peut être,
hélas 1 facilement expliqué. La ville est tra-
versée par l' Aïn-Sefra, qui, l'été, n'est qu' un
ruisseau, et qui pénètre dans la ville sous un
tunnel long de 150 à 200 mètres.
« Ce tunnel, devenu égout, puisqu'il passait
sous la ville, était recouvert de constructions.
On avait bâti dessus. De là, aggravation du
désastre.
La seconde région sinistrée est la région de
Perrégaux, située environ à 50 kilomètres de
Mostaganem. 4
« Les dégâts, poursuit le député d' Oran,
sont, comme on le pense bien, considérables.
Mais l'avenir se présente sous des couleurs plus
tristes encore que le présent.
Il faut penser, en effet, que tout le pays si-
nistré était une région de cultures riches qui ne
subsistait que grâce à l'irrigation. Il y a là 1.500
hectares d'orangeries auxquelles il faut de l'eau.
l'été. Si le barrage n'est pas refait à temps,
toutes ces orangeries, qui valent jusqu'à 50.000
francs l'hectare, sont perdues ainsi que les cul-
tures de primeurs. Les propriétaires seront rui-
nés, les ouvriers agricoles privés de travail. Près
de 400 kilomètres carrés seront menacés de sté-
rilité, lorsque viendront les chaleurs qui, l'été.
atteignent 50 degrés.
On peut estimer l'ensemble des pertes à 400
millions.
« C' est pour crier aux Pouvoirs publics la
détresse de ces malheureuses populations que je
suis à Paris où j'espère que mon appel sera en-
tendu. »
-----
DEUX SINISTRES
-o--
A la Guadeloupe
Le 12 décemhre, un incendie a éclate dans
la nuit au Moule (Guadeloupe). Vingt maisons
seraient détruites, et les pertes seraient impor-
tantes. Jusqu'à présent, un cadavre a été retiré
des décombres et des ruines.
A Tamatave
Suivant une dépêche de Tamatave, un en-
trepôt des douanes contenant pour plusieurs mil-
lions de marchandises vient d'être détruit par un
incendie. *
AU SÉNAT
DANS LES COUMEMIONS
Le statut de la Syrie
Après avoir entendu l'exposé de M. Lé-
rnery, suivi d'une intervention de M. Henry
de Jouvenei, la commission sénatoriale des
Affaires étrangères, faisant confiance au
Gouvernement et au haut commissaire, a
exprimer le désir de voir hâter le dépôt du
statut définitif de la Syrie, prescrit par le
mandat.
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
Admission à la retraite
M. Auguste U ru net Kéunionj. député, de-
( 1' (le-
mande à M. le Ministre des Colonies s'il peut
être fait application d'office à un fonctionnaire
oolonial, en vue de son admission il III retraite
avant qu'il ait atteint soixante nais de la boni-
fication d'âge prévue par l'article 9 de la lui
du 14 aHi UJgl, ou s'il appartient au seul
intéressé de se éventuellement des dis-
posjtiŒIS de ce texte. (Questioii du 21,) non.'ul-
bre 1W 7.)
Héponse. Les dispositions insérées dans
tes lois de pensions sont de droit strict et à
moins de clause oontnire finutaot dans le texte
même de la loi peuvent être appliquées aussi
bien sur la demande des intéressés que sur
1 initiative de l'ulhniuistration dont ils relèvent.
En ce qui concerne spécialement les bonifica-
tions, la question est el lirement résolue à l'ex-
posé des motifs no 3070 du projet de loi du;
H avril trli, sous la rubrique : Mise à la re-
traite - Lmpte d'âge.
I l'tei Générale des Cotas
Le Conseil d'administration de l' Agence gé-
nérale des Colonies s' est réuni le 13 décembre,
sous la présidence de M. Saint-Germain, ancien
vice-président du Sénat.
Le président a félicité tout d'abord M. Jou-
cla, ancien chef du service colonial de Mar-
seille. ancien sous-directeur chargé de la comp-
tabilité au Ministère des Colonies, en rempla-
cement de M. Ducet appelé à faire valoir ses
droits à la retraite.
M. Saint-Germain se plaît à penser que M.
Jouela, dont il connaît 1 expérience administra-
tive, et dont il fait l'éloge, ne manquera pas,
à lajete de r Agence Générale des Colonies,
d assurer la continuité de vues nécessaire au
bon fonctionnement de cet établissement.
Le président a félicité ensuite M. l'Inspec-
teur Général Henri, directeur du Contrôle, de
son élévation à la dignité de Grand Officier de
la Légion d'honneur, consacrant officiellement
les éminents services rendus par M. Henri.
MM. Joucla et Henri ont remercié en quel-
ques mots le président et les membres présents
de leurs félicitations. Puis le Conseil a passé
à l' examen des questions inscrites à l'ordre du
jour.
Il a approuvé ensuite le projet de budget
pour l'exercice 1928, ainsi qu un projet modifi-
catif pour l'exercice 1927.
Après désignation de M. Soury, membre du
Conseil d'administration, pour la vérification de
la Caisse de l'Agent comptable et la constata-
tion des valeurs en caisse et en portefeuille au
31 décembre 1927, le Conseil a désigné les
membres de la Commission consultative prévue
par le décret organique de l' Agence Générale
des Colonies et a approuvé à l'unanimité des
membres présents diverses propositions d'ordre
administratif présentées par le directeur de
l'Etablissement précité.
Pour la culture du ricin
aux colonies
-o--
A l'Office des Combustibles Liquides s'est
réunie la Commission nommée dans le but
d'encourager et de développer la culture
du Ricin en France, en Algérie et dans nos
Colonies.
M. Darthe, député de l'Hérault, vice-pré-
sident de l'Office des Combustibles Liqui-
des, occupant le fauteuil de la Présidence,
a indiqué combien il était utile d'organiser
la production du Hicin sur des bases vrai-
ment rationnelles.
Il a souligné combien il était utile et in-
dispensable, pour assurer la défense natio-
nale, de développer et d'encourager la cul-
ture du ricin dans nos Colonies et Protec-
torats.
M. Barthe a insisté auprès des Parle-
mentaires, des Représentants des Colonies
et des personnalités scientifiques présentes
pour que soit établi un programme tendant
a intensifier la culture du Hiein : la France
devant tous les ans effectuer des achats
onéreux à l'EtrHllger.
L'exportât on des arachides
---0+-
Au cours d'une récente séance, la Chambre
de Commerce de Saint-Louis-du-Sénégal a dis-
cuté la question du maintien de la tolérance de
3 d'impuretés à l' exportation des arachides.
Elle a émis le vœu que cette tolérance soit pro-
rogée jusqu'au 31 octobre 1928, l'indigène
n'étant pas encore suffisamment familiarisé avec
l'usage des cribles mis à sa disposition et d'au-
tre part, le service du contrôle n'a pas produit
son plein effet.
Il est cependant certain que I ensemble des
efforts tentés amènera le cultivateur à apporter
plus de so't". dans la cueillette et la mise en
sac de ses graines.
- --- -0- ---_- - -- --------
Dépêches de l'Indochine
- O-o-
M. Montquillot à la foire de Saigon
Le GoHvrrnrur ip-nrral nilrvixmii r Munl-
a quillr IhiDo) Ir 11 <'nin
trrrr pour inauqurrr la première foire or-
ganisée dans la capitale eochinchinoise.
- - '60, --------
TAUX DE LA ROUPIE
-..(\ -
t.(\ gouverneur dos établissements fnuvn:*
d;>ms l'Inde vient d(> fuiro connaître nu minis-
tre dos Colonies qu'à la date du décembre
Ht??, le taux officiel do l:i roupie étnit de
fr. 2(1
AU CLUB DU FAUBOURG
–o–
Les Femmes de Harem
00
Christiane. à vingt ans, est Il plaquée »
par son amant. C'est une intellectuelle, une
scientifique. Elle se jette à cc ur perdu dant
le travail, non sans garder à l'homme qui
l'a trahie une haine qui ne pardonnera ja-
mais. A quarante ans, liche et célèbre, elle
rencontre le fils de son ancien amant. Elle
le séduit et le conduit au suicide. Le jeune
homme se tue le jour où Christiane célèbre
ses fiançailles avec un personnage princier
que, d'ailleurs, elle hait. Ni le travail, ni
la gloire, ni les aventures amoureuse^ n'ent
donné le bonheur à l'héroine qui se demande
si le sort des femmes de harem n'est pas le
plus enviable.
Telle est la trame du roman de Mlle Ma-
ryse Choisy : Mon cœur dans une formtde.
cc Femmes de harem J) Beau prétexte, pour
l'imagination fertile de L.o l'oldès, à poser
devant le 41 Tribunal populaire Il du Fau-
hourg la question du bonh< ur féminin.
L'on entendit d'abord M* Joseph Python,
avocat à la Cour, présenter le livre de Nig.
ryse Choisy. Il le fit avec une ironie certai-
nement très bienveillante, mais qui, par un
sort singulier, devenait, de la tribune à la
salle, une bienveillance très ironique. Et
les citations qu'il lut n'étaient pas faites
pour plonger le Faubourg dans l'admiration.
L'on s'étonna de l'erreur de cet avocat, d'ail-
leurs disert et spirituel.
Après lui, Maryse Choisy exposa, au ivom
d'un groupe féminin, la théorie suridéaliste
qui est, si je ne me trompe, l'appel au
<< cœur fécondé par la pensée Il. Le public
de la salle Wagram ne parut pas tri-s bien
saisir le processus, l'intérêt et les chances
de succès de cette fécondation, l'our ma
part, je la jugeai bien artificielle et pou pro-
pre à bouleverser notre vie morale. Ce ne
sont généralement pas des groupes qui bou-
leversent quoi que ce soit, mais de fortes
personnalités, parfois, d'ailleurs, au moyen
d'une solennelle ânerie, comme << la pro-
priété, c'est le vol », dont s'empare aussitôt,
pour d'inattendues applications, tout un
cheptel panurgien, quasi ovin - ou trop hu-
main !
Mais laissons cela et passons au harem,
qui était l'attraction « coloniale » de la soi-
rée du Faubourg. Attraction double, par le
sujet et par la qualité de certains tenants
de la joute oratoire espérée. Peux célébrités,
en effet, étaient annoncées à l'extérieur :
Mme Elissa Rhais et Si Kadour ben {1a-
brit, musulmans également sympathiques,
qui, par son talent, qui par son esprit et des
sentiments qui font de lui le plus Français
des Marocains.
Mais, au début, déception ! Mme Elyssa
Rhaïs refusa de dire autre chose que
« Le harem étant un lieu secret, je n'en'
puis parler. »
C'était bien une indication. Il fallut pour-
tant que des roumis fournissent eux-mêmes
d'autres éclaircissements.
Une dame fit savoir, avec l'accent anglais,
qu'elle avait connu des femmes turques qui
se disaient heureuses de vivre nombreuses
ensemble (leur maître et seigneur paraissai t,
dans cette courte histoire, dénué de toute
imnort-ance ).
Un spectateur demanda pourquoi les fem-
mes de harem ne seraient pas heureuses.
(C'est vrai! Pourquoi?)
Mais ce fut Si Kadour ben (iabrit qui eut
les honneurs de la soirée, ce qui n '(:tonnera.
personne connaissant la uhure, exprimée
en un français parfaitement pur, et le pres-
tige légitime de ce ministre.
Les temps ont changé, dit-il. Le harem
fvolue. La femme de harem est aui libre
que l'air, aussi libre que les Occidentales.
Elle sort heule, fait ses achats, ses visites
a sa guise. Il en est qui font des affaires et
même qui spéculent très savamment. Mais.
il faudrait un volume pour expliquer leur
vie. M" Python, dont nous venons de goûter
l'esprit et l'éloquence, l'écrirait t ertainernent
tort bien.
A quoi M* Python répondit qu'il devrait
d'abord pénétrer dans un harem et, pour
cela, consentir à une mutilation très au-des-
sus de son courage.
<( Je vaik, poursuivit Si Kadour, vous coa-
ter une petite anecdote. Elle est tangéioise
et authentique. A Tanger, les tommes ont
leurs jours pour se rendre au bain, au ma-
rabout, chez une amie, ou pour aller assister
ft la circoncision d un cousin. l.unr yelltn,
tous les vendredis, allait au maralxlut. mais
ensuite, elle faisait visite à un autre mara-
bout. mettons chez un ami. Il ad\int. une
lois, que le mari eut besoin do causeï avec
cet ami, qui était aussi le sien. Il fut te voir
et le trouva occupé à préparer le tin avec
un camarade le thé destiné la dame du
vendredi, car c'était un vendredi. < Que
faire pour l'empêcher d'entrer chez moi: »,
se demandait l'ami. Mais la tonime, arri-
vant, loin de -e troubler, prit l'offensive
-. Je savais bien, lit-elle awv une grande
colère, que tu te compromettais avec i rs
deux vovous. C'l'( parfait, le vais divorcer.
h Ft pour bien marquer que tout était
rompu. elle lança un tabouret a la tète de
l'époux confu-, qui n'eut cl autre ressouue,
pour éviter le divorce, que de promettre qu ii
ne mettrait plus les pieds chez, ces voyou-,
- C'est Boubouroche en Islam, observa
quelqu un.
Là-dessus, un habitué du Faubourg, M
Crienzskv, à la parole aisée et élégante, dé-
clara sans galanterie qu'il regiettait dc-tn
ttt s'atténuer son admiration pour l'Oiient,
du moment qu'on n'y enfermait plus les
i cm m es.
Si Kadour fouiit do la boutade et conti-
n ua
Il l a poi\garnie di-pai.i'
- Par économie, interjeta un spot taieuv
Non. par une lente évolut ion. l>.ul
leur<. si le Coran peimet plusieurs femme»,
il n'en con»oille qu'une, louant au haiem.
sur lequel l'Occident est si niai renvoi v n<\
«'est simplement la partie sacrée de l'habi
talion, résoivée à la vie de famille. F.t quant
aux f,'mnw,=, qui pein ent fort bien être la n
rouses dans le harem, je tieivs à détiur. à
leur sujet une légende ̃ elles ne se
pas. on se mariant, pour une somme Misée
au père Cotte somme, le père, en giixtal.
la consacre à dos achats de bijoux por,, ia.
jeune épousée. 11 constitue même une dot à
celle-ci, qui en peut libiornent disposer d'un
tiers, sans l'assentiment du mari.
Avant ainsi rodre^é bien dos ignorantes,
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