Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 décembre 1927 08 décembre 1927
Description : 1927/12/08 (A28,N182). 1927/12/08 (A28,N182).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451175x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N" 182
LK NUMERO : 30 CENTIMES JEUDI SOIn, 8 DECEMBHE vm
Les Annales Coloniales
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M, ftn fi MM-Tiator
PARIS 0-)
T*l fPII. I LOUVRI 1MI
RICHELIEU 87.
IIOIIEIEITS
avec le supplément illustré :
Un se 6 lIola a Mtli
France et
Colonies 120. 65 9 SB »
tir..,.. 18* » tOI J il J
On l'abonna MM taII da88
tous lea buna- cie posta.
Un discours - programme
,
Avant de quitter l'Indochine, M.
Alexandre Varenne a prononcé, le 21
octobre dernier, devant le Conseil de
Gouvernement de l'Indochine, en pré-
sentant le budget de 1928, un discours
qui ne contient pas seulement, suivant
l'usage, une revue des principaux ver-
sements de l'année écoulée, mais un vé-
ritable programme de gouvernement,
dont la force et l'originalité de pensée
méritent de retenir l'attention de tous
ceux qui, par-dessus les vaines formu-
les et les logomachies des partis, s'in-
téressent au développement même de
l'idée de colonisation dans le monde.
Le Gouverneur Général de l'Indo-
chine, en effet, nous y présente, sous
tous ses aspects, à propos de l'Indo-
chine, le problème général de la coloni-
sation et nous le montre, non point à
travers des affirmations ou des discus-
sions doctrinales, mais à travers des
actes, des pro jets d'action logiques,
coordonnés et se réclamant seulement
d'une compréhension claire des réalités
présentes et prochaines.
Voici d'abord le problème capital
que fait naître toute entreprise de co-
lonisation mais qui apparaît ulus com-
plexe en Indochine que partout ailleurs,
le problème des rapports ethniques et
internationaux.
Toute colonisatioii met en contact et
bientôt en opposition les forces socia-
les et économiques indigènes et les for-
ces sociales et économiques du pays co-
lonisateur Indigènes d'une part, co-
lons et administrateurs d'autre part
tendent naturellement à donner à ces
conflits d'intérêts le caractère de con-
Bits ethniques. L'œuvre des gouver-
nants colonisateurs doit être, précisé-
ment, d'éviter de laisser s'aigrtr ces
malentendus, de les dénoncer, - de les
réduire, de concilier et de gouverner
des intérêts et non des passions. Il fau-
drait tout un article ie l'écrirai cer-
tainement - pour montrer avec quel
art, quelle souplesse de pensée, quel
doigté dans l'exécution, M. Alexandre
Varenne, dans son discours, aborde ce
délicat problème, ce problème essentiel
de toute colonisation.
Le problème ethnique se prolonge
nécessairement en problème interna-
tional, car la colonie a nécessairement
des rapports avec ses voisins et avec la
Métropole. Ainsi, trop longtemps,
perpétuantle vieux système du « pacte
colonial », nous avons, en Indochine,
pratiqué la politique des « portes fer-
mées » et, aujourd'hui encore, bien
des industriels métropolitains dont M.
Alexandre Varenne ne craint pas de
dénoncer la mentalité, la réclament à
leur profit égoïste. M. Alexandre Va-
renne a le courage d'envisager la poli-
tique internationale indochinoise,
d'abord du point de vue indochinois et
de mettre au premier plan de ses pré-
occupations les rapports de l'Indochine
avec ses puissants voisins, la Chine du
Sud, le Siam, les Indes néerlandaises,
le Japon. Il va même plus loin et avec
une indépendance de pensée que lui
permet sa position personnelle, il ne
e-aint pas d'aborder le délicat, le très
licat problème des rapports de la co-
lonie avec les pouvoirs métropolitains
avec ce « Mentor «sévère qui, de Pa-
ris, entend juger en connaisseur ce qui
se fait ici, dans ce qu'il considère
comme une de ses succursales.
Au problème des rapports extérieurs
se rattache celui de la défense militaire
de la colonie qui a pris, à la suite des
troubles dont la Chine est le théâtre,
ùn caractère de particulière - urgence. M.
Alexandre Varenne ne s est pas con-
tenté de prendre les mesures matérielles
de défense qui s'imposaient, il a adopté
une politique qui intéresse directement
les indigènes au problème de leur pro-
tection militaire, qui fait de la défense
de l'Indochine non point seulement la
défense d'une colonie française mais
celle de la nation indochinoise, dans
ses intérêts économiques et moraux et
culturels.
Le statut économique 'et social du
pays devait préoccuper, avant tout au-
tre, ce socialiste devenu administrateur
Comment l'homme que je suis,
dit M. Alexandre Varenne lui-même.
aurait-il pu ne pas se préoccuper des
questions de cet ordre ? r
Et qu'il s'agisse de travaux publics,
pour lesquels il envisage des modali-
tés d'exécution et de gestion se récla-
mant, très sagement, des principes de
« l'Economie mixte », d'hydraulique
agricole, de protection des travailleurs,
d'inspection du travatf, d'accidents du
travail ou de. limitation de la journée de
travail, l'administrateur qui a dépouillé
la mentalité étroite de parti sans ou-
blier jamais l'homme qu'il est resté,
apporte les solutions à la fois les plus
prudentes et les plus audacieuses.
Mais c'est surtout en matière de fi-
nances que l'administrateur devait se
heurter à des difficultés techniques
nées, précisément, d'un esprit de sys-
tème trop rigoureux.
On sait qu'au temps du proconsulat
de M. Doumer, fut posé le principe
qui a dominé jusqu'ici toute la politi-
que financière de l'Indochine : les char-
ges d'intérêt général, relevant du bud-
get du Gouvernement Général, de-
vaient être couvertes par les impôts in-
directs et les charges locales, relevant
des budgets locaux, par l'impôt direct.
Les impôts indirects étaient représen-
tés par les douanes, l'enregistrement,
les P. T. T., les trois grandes régies :
opium, alcool, sel, avec quelques taxes
de consommation ; les impôts directs,
par des taxes assez primitives, comme
l'impôt des centres, l'impôt d'immatri-
culation des rizières, la capitation,
l'impôt personnel -- des - Asiatiques, etc.
A ce régime, le budget général de
l'Indochine, qui devait subvenir, par
ailleurs, aux besoins des budgets locaux
mal alimentés par ces taxes de fiscalité
primitive, s'était anémié d'année en an-
née. Une réforme générale était deve-
nue indispensable, urgente. Cette réfor-
me fut élaborée en 1026. Elle se heurta
à des incompréhensions, à des opposi-
tions d'intérêts, au veto même de cer-
taines firmes métropolitaines « sous pré-
texte que le rôle des colonies est de pei-
ner pour la Métropole et qu'à aucun
prix les industries locales ne doivent être
favorisées à son détriment ». Avec fer-
meté, le Gouverneur Général, soutenu
par le ministre des Colonies, résiste à
toutes ces pressions et le décret du 22
avril 1927 institue en Indochine une
taxe générale intérieure qui frappe d'un
droit de 2 toutes les marchandises,
denrées et objets introduits ou produits
dans le pays, qu'ils soient destinés à y
être utilisés ou à être exportés. Ainsi se
trouve, enfin, amorcée la réforme sur les
bases d'une fiscalité vraiment moderne.
Ainsi le discours de M. Alexandre
Varenne nous fait apparaître une acti-
vité inlassable s'exerçant dans tous les
domaines de la vie gouvernementale.
Et À travers toute cette œuvre, ces réali-
sations ou ces projets particuliers passe
un large souffle de volonté réaliste et de
claire pensée ordonnées autour de prin-
cipes solides, volonté et pensée d'un
homme qui a réfléchi aux problèmes gé-
néraux de la cplonisation avant de les
aborder par le détail de la vie adminis-
trative, volonté et pensée d'un homme
qui peut marcher hardiment en avant
parce qu'il sait où il va. -
Mais ce discours-programme ou vit
et frémit toute une doctrine de la colo-
nisation mérite mieux qu'un salut,
en passant, et je me propose d'en mon-
trer toute la portée par une analyse plus
approfondie. J'y reviendrai.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, projet-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
.Ia. - -
Hommage à M. Violtette
Sous la présidence de M. Accambray, dé-
puté, les groupements fraternels, des parlemen-
taires (sénateurs et députés), journalistes, don-
naient hier soir leur dtner trimestriel dans la
grande salle des Fêtes du Grand-Orient de
France.
Au dessert, le président Accambray rendit
hommage aux efforts de Maurice Viollette
comme Gouverneur Général de l'Algérie.
Maurice Viollette, très ému par les applau-
dissements qui l'avaient salué, remercie en
termes pathétiques ses amis et fait un lumineux
exposé de la situation en Algérie qui est una-
nimement approuvé.
--------" --
A LA CHAMBRE
AVIS
Le port de Djidjélli
M. nlflisc Diagno vient de déposer sur le
1m,fNH1 de la Chambre l'avis qu'il était
chargé de rédiger par la commission dos
colonies sur le projet de loi concernant
ramAlioratiom et l'extension du port dé
l)jidjc.lli.
Il conclut que les installations du port
doivent être mises sans tarder à 1-a hauteur
des besoins auxquels celui-ci aura pro-
chainement ii sahsnure.
PROJET DE LOI
r.n. Chambre a adopté sans dôbat hier
npW»s-midi le projet île loi portant, appro-
bation des comptes définitifs (exereie1
1922) des colonies dont des emprunts soîït
garantis par
DBPART
--00---
l.e colonel Maurice Martin, de l'infante-
rie coloniale, chef du cabinet militaire du
Gouverneur Général de l'A. O. F., a quitté
Marseille hier, à bord du Poukkala, pout
rejoindre «on poste à Dakar.
Le présent et l'avenir
de la Grande-Ile
,
Il n'est que trop vrai que l'
née n'a pas été bonne pour VAfri-
que Française et pour la Grande
lie. Si, dans ces possession, la terre a rem-
pli, ni mieux ni plus mal que d'habitude, sa
mission qui est de nourrir les germes gue
l'homme ou les hasards lui confièrent, les
météores ont vraiment abusé du droit qu'ils
s'arrogent de détruire.
Mais quelles leçons d'énergie, devant les
chances contraires, nous donnent nos compa-
triotes il' outre-mer 1
J'ai sous les yeux le discours par lequel
M. Marcel Olivier a ouvert récemment la ses-
sion des délégations économiques et finan-
cières de Madagascar.
Le distingué Gouverneur Général rappelle
que cette colonie n'a pas eu à souffrir seu-
lement des cyclones; elle a connu les inonda-
tions et les invasions de sauterelles.
En ce qui concerne le cyclone de Tama-
tave, il a, dit M. Olivier « atteint Madagas-
car en son point le plus vulnérable. La ré-
gion la plus peuplée et la plus riche s'est
trouvée, pour ainsi dire, murée durant des
mois. * Mais m dès le 21 avril, des wagons en-
tiers traversaient sur bac la lagune de Nossi-
bé dont le grand pont avait été détruit, et,
le 15 mai, sur une passerelle de fortune, des
trains complets la franchisaient. TJn travail
de déblaiement énorme s'opérait dans la ville
et dans le port. Un trafic de 44.000 tonnes
s'est opéré sur la rade, depuis la fin du
mois d avril jusqu'au Ier octobre. La situa-
tion va s'améliorant chaque jour. La porte
est presque ouverte. 8
-- En - d'autres rêvions. d'importants résul-
- o » f
tats sont acquis. - Cest 7 ainsi que, grâce aux
pistes automobiles, « M est au jour d'ftui pos-
sible de dire que le Sud est sorti de son iso-
lement 9.
Quant à la situation économique, elle a
subi les effets à la fois du malaise général
des affaires et du désastre de Tamatave.
Mais, par exemple, l'industrie minière
donne les plus grands espoirs. L'exploita-
tion du graphite est en pleine reprise, celle
du mica phlogopite très nettement en progrès
et, surtout, l'on constate une « évolution très
nette vers la concentration des exploitations
et la constitution d'importantes sociétés ve-
nues de la métropole avec leurs capitaux,
leurs ingénieurs, leurs méthodes. En quel-
ques mois, sept nouvelles affaires se sont
fondées représentant un capital de plus de
50 millions de francs ».
Dans le Sud-Ouest, la prospection des gi-
sements de charbon a été plus que satis-
faisante.
Dans l'Ouest, la recherche du pétrole se
heurte à de grands obstacles. Cependallt, les
grès bitumineux ont fourni des huiles qui,
essayées sur moteur, ont prouvé leur excel-
lence. Leur utilisation est une question de
prix de revient, laquelle est en cours d'étu-
des. Par ailleurs, il est procédé à des travaux
préparatoires, en vue de la recherche du pé-
trole en nappes.
L'agriculture souffre, mais l'industrie mi-
nière est de plus en plus active. En résumé,
grâce à la variété de ses climats, de ses alti-
tudes, de ses productions, Madagasacar peut
augmenter son rendement dans d'énormes
proportions : « Tout son passé, avec l'ac-
croissement continu et régulier de sa produc-
tion, sa oelle tenue dans la crise presenre,
malgré les à-coups terribles qu'elle a reçus,
nous valent mieux que des espoirs. Ils nous
donnent des certitudes. »
M. Marcel Olivier examina ensuite la si-
tuation financière, l'état de l'assistance mé-
dicale et de l'enseignement et fit part aux
délégués des méthodes qu'il se propose d'em-
ployer pour réaliser, matériellement et mo-
ralement, la mise en valeur de la colonie.
Cette partie de son exposé fera l'objet d'un
prochain article, mais nous ne voulons pas
terminer celui-ci sans dire combien il est re-
grettable que les discours de ce genre ne puis-
sent atteindre la grande masse du public
métropolitain.
Un Gouverneur parlant devant une assem-
blée locale sait qu'il s'adresse à des hommes
avertis et qui ne se paient pas de mots. Rien
ne peut mieux donner une idée exacte des
difficultés et des immenses promesses de la
colonisation, que cette littérature réaliste, au
meilleur sens du mot.
Ernest Maudost
Sénateur de la Marne,
Vice président de la Commission des Douanes.
Election de délégués
ai Conseil Sipériev des CIIOBKS
Les électeurs des Colonies ou pays de pro-
tectorat ci-dessous désignés sont convoqués à
l'effet d'élire le délégué de chacune de ses
possessions au Consei l supérieur des Colonies :
Cambodge. Le 25 mars 1928.
Annam. Le 25 mars 1928.
Tonkin. Le 25 mars 1928. ----
Côte d Ivoire. - Le 26 juin 19Z6.
Soudan et Haute-Volta. - Le 26 iuin
1928.
Madagascar (région Est). - Le 26 juin
1928.
Madagascar (région Ouest). - Le 26 juin
1928.
Comores. Le 26 juin 1928.
Nouvelle-Calédonie. Le 26 juin 1928.
Etablissements français de l'Océanie. Le
26 iuin 1928.
Afrique Equatoriale française. Le 7 octo-
bre I928*
Saint-Pierre et Miquelon. Le 7 octobre
1928.
Dans le cas où un second tour de scrutin
serait nécessaire, il y sera procédé le troisième
dimanche qui suit la date du premier scrutin.
Les prix littéraires
Le Prix Goncourt
M. Maurice Bedel a obtenu hier le prix
Goncourt pour son roman Jérôme, 600 laU-
tude nord.
Ce titre n'évoque pas précisément une
quelconque de nos possessions coloniales,
mais il nous est agréable de noter que le
nouveau lauréat a vécu au Maroc, parmi
les « joyeux » et les Sénégalais, et qu'il
vient de visiter le Sahara, à la suite d'un
séjour en Scandinavie. -
« J'aime les contrastes », dit-il.
Nous espérons en conséquence qu'après
son Jérôme septentrional, M. Maurice Be-
del donnera à la littérature un ouvrage
bien « tropique du cancer ».
Le Prix Femina
Et c'est Mlle Marie Le Franc, avec son
Grand Louis l'Innocent, qui emporte le
prix Femina-Vie Heureuse. Il n'y a pas à
dire ! Ces dames du jury de Femina, comme
ces messieurs de l'Académie Goncourt, veu-
lent absolument que la lumière nous vienne
du Nord. Les héros de Mlle Marie Le Franc
évoluent, eux aussi. aux parages du soixan-
tième degré. Mais le plus curieux, c'est que
c'est pur hasard si la jeune lauréate n'a
pas donné dans la littérature de soleil et
de lumière. Elle a planté sa tente, sa mo-
deste tente de femme qui a besoin de ga-
gner sa vie, au milieu des neiges cana-
diennes, parce qu'on lui avait refusé les
postes quelle demandait à Madagascar et
en Indochine.
Tant mieux pour le Canada qui, après
tout, est encore, de cœur, une colonie fran-
çaise.
Mais tant pis pour la Grande Ile et pour
notre colonie d'Extrême-Orient.
R. B de Laromiaaiir.
8..
Dépèches de l'Indochine
Le marché du riz
Situation générale. Le marché qui était
très ferme au début de la quinzaine par
suite des achats de couverture effectués
par les exportateurs est devenu plus faible
au cours de la dernière semaine.
Les cours restent soutenus, en raison de
Vexiguité des arrivage de Padd".
illiz. Aucune demande d'Extrême-
Orient. Une assez forte commande d'Euro-
pe est enregistrée. Les cours restent fer-
mes.
Brisures. Marché calme, faible. Les
affaires se bornent à des tonnages insigni-
fiants.
Farines. Le disponible sur t'ancienne
récolte est nul. Les affaires se traitent sur
la nouvelle récolte.
Paddy. Arrivages restreints. Les prix
sont en hausse.
Récolte, Les perspectives concernant la
nouvelle récolte continuent à être tavora-
bles.
ExportalioDIS. Le total des exportations
de ri: par Saigon, pendant la deuxième
quinzaine de novembre, atteint 60.187 ton-
nes, savoir :
Hiz blanc : Sur la France, 3.884 tonnes ;
sur t'étranger. 31.649 tonnes.
Riz cargo n° 1 : Sur la France, 256 ton-
nes ; sur l'étranger, 1.825 tonnes.
Paddy : Sur l'étranger, 288 tonnes.
Brisures : Sur la France, 8.180 tonnes ,
sur l'étranger, 7.273 tonnes.
Farines : Sur la France, 6.832 tonnes.
Le total des exportations de riz par la Co-
chinchine, depuis le 1er janvier 1927, atteint
1.348.327 tonnes.
Indopafcifi.
Chez les Gouverneurs
Par décret en date du 3 décembre 1927,
rendu sur la proposition du ministre des
Colonies, M. Frédéric Hesling, Gouverneur
de 28 classe des colonies, a été admis, sur
sa demande (que nous avons naguère rela-
tée), et à titre d'ancienneté de services, à
faire valoir ses droits à une pension de re-
traite pour compter du 31 décembre 1927.
Par décret du même jour, M. Hesling a
été nommé Gouverneur honoraire des co-
lonies.
lia circuit utôiobile africain
---0-0--
La mission Lacor-Varlemont, qui se pro-
pose de faire un circuit automobile en Afri-
que, et dont nous avions annoncé le départ
le Il octobre dernier, est arrivée à Dakar,
venant de Rabat, et après avoir traversé
la Mauritanie. Elle va se rendre à Bamako
et se diriger sur Tripoli par Tombouctou,
Zinder, le Tchad et le Tibesti.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
.o--
Les trypanosomes
Au cours d'une récente séance, M. Mes.
nil a présenté une note de M. Lavier sur
les trypanosomes dépourvus de noyaux, is-
sus d individus en possédant.
Palmarès
Le prix Gustave Roux (1.000 fr.) a été at-
tribué à M. Jacques Fromaget, géologue du
service géologique de l'Indochine.
Les fillettes Arnaud
Contrairement aux informations données
par do nombreux journaux annonçant l'ar-
rivée des fillettes Arnaud, à bord du l\far-
< hal-Lyautc\i, la Comlklgnie Paquet affirma
que le paquebot, parti de Casablanca à cinq
heures, avant-hier soir, ne peut pas arriver
m Marseille avant demain vendredi, vers
midi.
Conseil de législation coloniale
4" -
Par arrêté du ministre des Colonies en date
du 3 décembre 1927, M. Paul Dislère, prési-
dent de section honoraire au Conseil d'Etat,
vice-président du Conseil de Législation colo-
niale, a été nommé président du Conseil de
Législation coloniale.
AU SÉNAT
COMMISSION DES COLONIES
L'épidémie de fièvre jaune
La Commission sénatoriale des Colonies,
réunie mercredi après-midi, sous la prési-
dence du général Messimy, s'est préoccupée
des mesures à prendre pour enrayer l'épi-
démie de fièvre jaune qui sévit depuis plu-
sieurs mois à Dakar.
Après avoir entendu MM. Jean Durand,
Mario Houstan, Buhan et son président, La
Commission a décidé d'entendre dans le
plus bref délai M. le ministre des Colonies
à ce sujet.
L'enseignement colonial
M. Messimy a donné connaissance à la
Commission de la correspondance qu'il a
échangée avec les ministres de l'Instruc-
tion publique et des Colonies au sujet de la
nécessité d'introduire dans les trois ordres
d'enseignement : primaire, secondaire et
supérieur, des notions d'histoire et de géo-
graphie coloniales.
La Commission a unanimement approu-
vé l'effort fait dans cet ordre d'idées par
son président.
L'Office colonial
En ce qui concerne le projet de loi portant
suppression de l'office colonial, le rapport
en a été confié à M. Mario Roustan ; il est
décidé qu'à ce sujet une longue délibération
aura lieu sur le grand problème des rap-
ports des colonies avec le pouvoir central,
c'est-à-dire avec le ministère des Colonies.
Un échange immédiat de vues a lieu auquel
prennent part MM. Messimy, Mario Rous-
tan, Henry Bérenger, Jean 'Durand, Beau-
mont, Bergeon, Machet, etc. M. Ordinaire,
expose rapidement l'historique de la ques-
tion, et rappelle les origines des organis-
mes dont il est aujourd'hui question.
Avis divers
L'avis sur la prohibition de la sortie
des Colonies françaises des jetons d'alumi-
nium, est confié à M. Mario Roustan ; celui
qui est relatif à la transformation en loi
d'un arrêté du Gouverneur général de l' A.
E. F. promulgant dans la colonie du Gabon
différents textes releftifs aux douanes est
confié à M. Bergeon.
Règlement forestier
M. Machet lit un rapport sur le projet
relatif au règlement forestier de la Gua-
deloupe. Le rapport est adopté à l'unani-
mité.
Commissions consultatives
M. Henry Bérenger lit son rapport sur la
proposition de loi tendant à créer des com-
missions consultatives de travail et de
Pagriculture à la Guadeloupe, la Martini-
que, et La Réunion. Il s'agit de transformer
que, loi les usages qui ont déjà fait leurs
en
preuves. Il explique les systèmes des com-
missions françaises, et expose pourquoi il
faut leur donner un statut légal.
.Qoo-
AU CONSEIL D'ETAT
0-0-
Pension d'un inspecteur
de la garde indigène de Madagascar
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Borderon, dit Bordron, ancien inspec-
teur de 28 classe de la garde indigène de
Madagascar, avait introduite, aux fins d'an-
nulation d'une décision, en date du 17 mars
1925, par laquelle le ministre des Colonies
a rejeté sa demande de pension, par appli-
cation de l'article 94 de la loi du 14 avril
1924.
Cette décision retiendra l'attention des
intéressés. Elle a été prise pour les motifs
ci-après :
Le Conseil,
Considérant que l'article 2 de la loi du
14 avril 1924 sur les pensions civiles et
militaires, modifiant les règles établies par
la législation antérieure pour le calcul des
pensions, dispose que la pension est calcu-
lée, non plus d'après un tarif forfaitaire,
fixé pour chaque grade, mais en prenant
pour base la moyenne des traitements, sol-
des et émoluments de toute nature, soumis
à retenue dont l'ayant droit a joui pendant
les trois dernières années d'activité.
Que la même règle reçoit @ son appli-
cation en ce qui concerne la revision des
pensions concédées antérieurement à la pro-
mulgation de la loi ;
Que l'article 04 porte, en effet, que la
revision des pensions est effectuée sur la
base des traitements et soldes afférents au
jour de la promulgation de la loi aux gra-
des et emplois occupés pendant les trois
dernières années de la carrière.
Que l'article 54 du décret du 25 sep-
tembre 1924 précise que le traitement
moyen sera établi d'après les émoluments
qui auraient été effectivement touchés par
un agent occupant les mêmes emplois et
les mêmes classes pendant la période du
17 avril 1921 au 16 avril 1924.
Or, M Borderoq, ne remplissait pas les
conditions ci-dessus énoncées. Aussi, le
Conseil d'Etat a-t-il rejeté sa requête.
La bergerie de Yanj-Yanj I
au Sénégal
L'effectif de la bergerie de Yang-Yang, au
Sénégal. qui a reçu au cours du deuxième tri-
mestre 1927 les animaux de la station de la
Taouey, antérieurement gérée par les soins de
la Chambre de Commerce de Tourcoing, com-
prenait, au l'r juillet dernier, 352 têtes de
bétail réparties en un troupeau de moutons pro-
venant du croisement de mérinos avec des races
indigènes et en un troupeau de chèvres angora
et de croisement angora avec des chèvres du
pays.
A la date indiquée, le premier se composait
de 7 béliers mérinos, 11 brebis mérinos, 162
brebis indigènes, 5 agneaux indigènes et 72
métis, soit 257 têtes. Quant au second trou-
peau. il comprenait 10 boucs angora, 33 chè-
vres angora, 17 chèvres indigènes, 10 che-
vreaux angora, 25 métis, soit 95 têtes.
Un essai a été effectué pour comparer les
chances du développement des agneaux nés
en saison sèrhe et celles des sujets venus en
hivernage.
Réorganisation
de Conseil Supérieur des Colonies
-- 0 - 0 -
Cette question, depuis longtemps à l'étude,
vient d'être heureusement solutionnée par M.
Léon Perrier.
Une réorganisation importante du Conseil
avait déjà eu lieu par le décret du 28 septem-
bre 1920, et le décret du 6 octobre 1925 avait
institué un Secrétariat Général permanent de
cette assemblée.
Le ministre des Colonies, en examinant le
fonctionnement des sections du Conseil écono-
mique, a estimé tout d'abord que leurs attri-
butions étaient trop limitées, aussi pour y remé-
dier, il vient de décider que les chefs dos
Colonies et les présidents des Chambres de
Commerce de nos possessions présents en
France seraient appelés à prendre part aux tra-
vaux du Conseil supérieur des Colonies.
Voici les dispositions essentielles du nou-
veau décret du 3 décembre paru au Journal
Officiel de ce matin :
Article premier. - Un conseil supérieur des
Colonies est et demeure institué auprès du mi-
nistre des Colonies et sous sa présidence, pour
fournir des avis sur les ouestions et les nroiets
Intéressant le domaine - coloniul français que le
ministre soumet à son examen.
Art. 2. - Le Conseil supérieur des Colonies
comprend :
1* Le haut conseil colonial :
2* Le conseil économique des Colonies ;
3* Le conseil de législation coloniale.
Chacun de ces conseils se réunit et délivre
sé arément.
sé LfJ Conseil supérieur peut toutefois se réunir
en ossemMée pléniére et délibérer sur les ques-
tions qui lui ont été soumises par le ministre,
après avoir été examinées d'abord par le conseil
économique, ou le conseil de législation.
Le haut conseil colonial, quand il a été ap-
pelé à se prononcer, rend des avis ayant'" un
caractère déllnltif et qui ne sont pas soumis au
conseil supérieur en assemblée plnièrc.
Le Conseiil supérieur des Colonies en assem-
blée pléniére réunit les membres des trois con-
seils. Les membres du haut conseil colonial ont
également accès au conseil économique et au
conseil de législation toutes les fois au'ils désl-
rent prendre part à leur séance. Ils ont alors
voix délibérutive.
Le nombre total des membres du conseil supê
rieur, en dehors des membres de droit, ne peut
dépasser cent. Leur répartition entre les divers
conseils est fixée par arrêté du ministre des Co-
lonies.
Art. 3. Le ministre des Colonies préside le
Conseil supérieur des Colonies réuni en assem-
blée plénière. Il peut, toutefois, déléguer la pré-
sidence soit au président du Conseil économique
des Colonies ou au président du conseil de lé-
gislation cololliale, soit ti l'un des membres du
haut conseil colonial.
Art. 4. Le haut conseil colonial est appelé
& donner des avis sur les problèmes concernant
l'administration générale, l'organisation poliUo-
que et militaire, le statut indigène et le dévelop-
pement d'ensemble des Colonies et pays de pro
tectorat.
Il est composé des anciens ministres des Colo-
nies. des anciens gouverneurs généraux des
Colonies.
Le ministre peut également nommer mem-
bres du haut conseil colonial des anciens direc-
teurs de l'ait niinisti-ation centrale des Colonies
y ayant effectivement exercé leurs fonctions.
Un représentant de chacun des ministère des
Affafres étrangères, de la Ouerre et de lu Marine
est appelé à prendre part à ses travaux lorsque
des questions intéressant son département mi-
nistériel sont examinées.
Le ministre des Colonies n réside lui-même les
séances du haut conseil colonial. Toutefois, il
peut désigner parmi les membres du haut con-
seil un vice-président pour le suppléer.
Art. 5. Le Conseil économique des Colo-
nie,,; est appelé à donner ses avis sur Les ques-
tions et les projets intéressant la mise en va-
leur des colonies et des j>as de protectorat,
ainsi que l'expansion commerciate. ïnduslrielle
et ugricole de la France dans ses possiessions.
11 se compose :
1* De membres de droit :
y a,
a) Les senateurs et députés des colonies ;
b) Les délégués élus des colonies au Conseil
supérieur;
c) Les présidents des groupements économi-
ques régionaux de Chambres de commerce ;
21 De membres désignés ù raison de leur ex-
périence spéciale des questions économiques,
Jinancièros, industrielles, commerciales, agrico-
les, maritimes et de transports qui touchent
aux intérêts solidaires de la métropole et des
colonies.
Le Conseil économique est divisé en cinq sec-
tions, savoir :
A. - Section de l'agriculture, des forets et
de l'élevage ;
B. - Section du commerce, de l'industrie, des
douanes et des conventions commerciales ;
C. Section des - travaux - publics, - des - moyens
de communications, de la nmruie marchande et
des pêches ;
I). - Section des produits miniers, des com-
bustibles minéraux et de la force motrice ;
K. - Section du tourisme, (h la chasse, de
ta propagande coloniale, de renseignement et.
îles beaux-arts.
Chacune de ces sections délibère séparément.
Art. 6. - Le directeur de l'Agence générale
des Colonies et les directeurs des agences éco-
nomiques des gouvernements jcolonûaux sont
appelés a prendre part aux délibérations du
Conseil économique, de -es Motions et de la
section permanente prévue à l'article S ci-après,
toutes les fois où sont inscrites à l'ordre di*
jour des questions intéressant la colonie qu'ils
représentent.
Art. 7, - Le Conseil de la législation coloniale
est consulté sur les réformes à introduire dans ---
le régime administratif et financier et la lé-
gislation des colonies et pays de protectorat.
Ses meinhros sonL choisis parmi les persan-
nalités métropolitaines et coloniales qualifiées
par leur expérience et leurs connaissances ad-
ministratives et juridiques.
Les ministres île la. Justice ot des finances,
te vice-président du Conseil d'Etal et le premier
président, de la Cour des comptes désignent
chacun un magistral ou un fonctionnaire ap-
pelé a prendre part aux travaux du Conseil de
législation.
Les sénateurs et députes des colonies ainsi
que 1rs délégués élus au Conseil supérieur des
colonies sont convoqués nu\ séances dans les-
quelles le Conseil de législation examine des
questions intéressant les colonies qu is repré-
sentent -
:\ 1'1. s. -- l'no section permanente composée
de t(1 1111 1\\III'i':-> du Conseil supérieur des colonies,
(iésiunés par aiT-Mé du ministre des Colonies,
et présidée par le président du Conseil économi-
que est appelée, en dehors d<\s sessions du < .onscil
économique, ù émettre des avis sur toutes les
questions qui lui sont soumises par le ministre.
Avl I, Les llir('c!PIlI':-., inspecteurs géné-
raux et chefs île services de l'administration
centrale sont, sur convocation spéciale, npprlI
prendre part aux délibérations du Conseil de
législation et de la section permanente, intéres-
sant le^ questions qui dépendent de leurs ser-
vices respectifs.
l.e ministre, peut désigner un ou pl, usi.eurs
fonctionnaires pQ'
LK NUMERO : 30 CENTIMES JEUDI SOIn, 8 DECEMBHE vm
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont roçm -
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DIRECTEURS : Mareel RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Tou lee articles publiés dans notre tournai na peuvent
être reproduits qu'en citant lee Anuus GOUMULB.
MMML QUOTtDtM
Rédaction & Administration :
M, ftn fi MM-Tiator
PARIS 0-)
T*l fPII. I LOUVRI 1MI
RICHELIEU 87.
IIOIIEIEITS
avec le supplément illustré :
Un se 6 lIola a Mtli
France et
Colonies 120. 65 9 SB »
tir..,.. 18* » tOI J il J
On l'abonna MM taII da88
tous lea buna- cie posta.
Un discours - programme
,
Avant de quitter l'Indochine, M.
Alexandre Varenne a prononcé, le 21
octobre dernier, devant le Conseil de
Gouvernement de l'Indochine, en pré-
sentant le budget de 1928, un discours
qui ne contient pas seulement, suivant
l'usage, une revue des principaux ver-
sements de l'année écoulée, mais un vé-
ritable programme de gouvernement,
dont la force et l'originalité de pensée
méritent de retenir l'attention de tous
ceux qui, par-dessus les vaines formu-
les et les logomachies des partis, s'in-
téressent au développement même de
l'idée de colonisation dans le monde.
Le Gouverneur Général de l'Indo-
chine, en effet, nous y présente, sous
tous ses aspects, à propos de l'Indo-
chine, le problème général de la coloni-
sation et nous le montre, non point à
travers des affirmations ou des discus-
sions doctrinales, mais à travers des
actes, des pro jets d'action logiques,
coordonnés et se réclamant seulement
d'une compréhension claire des réalités
présentes et prochaines.
Voici d'abord le problème capital
que fait naître toute entreprise de co-
lonisation mais qui apparaît ulus com-
plexe en Indochine que partout ailleurs,
le problème des rapports ethniques et
internationaux.
Toute colonisatioii met en contact et
bientôt en opposition les forces socia-
les et économiques indigènes et les for-
ces sociales et économiques du pays co-
lonisateur Indigènes d'une part, co-
lons et administrateurs d'autre part
tendent naturellement à donner à ces
conflits d'intérêts le caractère de con-
Bits ethniques. L'œuvre des gouver-
nants colonisateurs doit être, précisé-
ment, d'éviter de laisser s'aigrtr ces
malentendus, de les dénoncer, - de les
réduire, de concilier et de gouverner
des intérêts et non des passions. Il fau-
drait tout un article ie l'écrirai cer-
tainement - pour montrer avec quel
art, quelle souplesse de pensée, quel
doigté dans l'exécution, M. Alexandre
Varenne, dans son discours, aborde ce
délicat problème, ce problème essentiel
de toute colonisation.
Le problème ethnique se prolonge
nécessairement en problème interna-
tional, car la colonie a nécessairement
des rapports avec ses voisins et avec la
Métropole. Ainsi, trop longtemps,
perpétuantle vieux système du « pacte
colonial », nous avons, en Indochine,
pratiqué la politique des « portes fer-
mées » et, aujourd'hui encore, bien
des industriels métropolitains dont M.
Alexandre Varenne ne craint pas de
dénoncer la mentalité, la réclament à
leur profit égoïste. M. Alexandre Va-
renne a le courage d'envisager la poli-
tique internationale indochinoise,
d'abord du point de vue indochinois et
de mettre au premier plan de ses pré-
occupations les rapports de l'Indochine
avec ses puissants voisins, la Chine du
Sud, le Siam, les Indes néerlandaises,
le Japon. Il va même plus loin et avec
une indépendance de pensée que lui
permet sa position personnelle, il ne
e-aint pas d'aborder le délicat, le très
licat problème des rapports de la co-
lonie avec les pouvoirs métropolitains
avec ce « Mentor «sévère qui, de Pa-
ris, entend juger en connaisseur ce qui
se fait ici, dans ce qu'il considère
comme une de ses succursales.
Au problème des rapports extérieurs
se rattache celui de la défense militaire
de la colonie qui a pris, à la suite des
troubles dont la Chine est le théâtre,
ùn caractère de particulière - urgence. M.
Alexandre Varenne ne s est pas con-
tenté de prendre les mesures matérielles
de défense qui s'imposaient, il a adopté
une politique qui intéresse directement
les indigènes au problème de leur pro-
tection militaire, qui fait de la défense
de l'Indochine non point seulement la
défense d'une colonie française mais
celle de la nation indochinoise, dans
ses intérêts économiques et moraux et
culturels.
Le statut économique 'et social du
pays devait préoccuper, avant tout au-
tre, ce socialiste devenu administrateur
Comment l'homme que je suis,
dit M. Alexandre Varenne lui-même.
aurait-il pu ne pas se préoccuper des
questions de cet ordre ? r
Et qu'il s'agisse de travaux publics,
pour lesquels il envisage des modali-
tés d'exécution et de gestion se récla-
mant, très sagement, des principes de
« l'Economie mixte », d'hydraulique
agricole, de protection des travailleurs,
d'inspection du travatf, d'accidents du
travail ou de. limitation de la journée de
travail, l'administrateur qui a dépouillé
la mentalité étroite de parti sans ou-
blier jamais l'homme qu'il est resté,
apporte les solutions à la fois les plus
prudentes et les plus audacieuses.
Mais c'est surtout en matière de fi-
nances que l'administrateur devait se
heurter à des difficultés techniques
nées, précisément, d'un esprit de sys-
tème trop rigoureux.
On sait qu'au temps du proconsulat
de M. Doumer, fut posé le principe
qui a dominé jusqu'ici toute la politi-
que financière de l'Indochine : les char-
ges d'intérêt général, relevant du bud-
get du Gouvernement Général, de-
vaient être couvertes par les impôts in-
directs et les charges locales, relevant
des budgets locaux, par l'impôt direct.
Les impôts indirects étaient représen-
tés par les douanes, l'enregistrement,
les P. T. T., les trois grandes régies :
opium, alcool, sel, avec quelques taxes
de consommation ; les impôts directs,
par des taxes assez primitives, comme
l'impôt des centres, l'impôt d'immatri-
culation des rizières, la capitation,
l'impôt personnel -- des - Asiatiques, etc.
A ce régime, le budget général de
l'Indochine, qui devait subvenir, par
ailleurs, aux besoins des budgets locaux
mal alimentés par ces taxes de fiscalité
primitive, s'était anémié d'année en an-
née. Une réforme générale était deve-
nue indispensable, urgente. Cette réfor-
me fut élaborée en 1026. Elle se heurta
à des incompréhensions, à des opposi-
tions d'intérêts, au veto même de cer-
taines firmes métropolitaines « sous pré-
texte que le rôle des colonies est de pei-
ner pour la Métropole et qu'à aucun
prix les industries locales ne doivent être
favorisées à son détriment ». Avec fer-
meté, le Gouverneur Général, soutenu
par le ministre des Colonies, résiste à
toutes ces pressions et le décret du 22
avril 1927 institue en Indochine une
taxe générale intérieure qui frappe d'un
droit de 2 toutes les marchandises,
denrées et objets introduits ou produits
dans le pays, qu'ils soient destinés à y
être utilisés ou à être exportés. Ainsi se
trouve, enfin, amorcée la réforme sur les
bases d'une fiscalité vraiment moderne.
Ainsi le discours de M. Alexandre
Varenne nous fait apparaître une acti-
vité inlassable s'exerçant dans tous les
domaines de la vie gouvernementale.
Et À travers toute cette œuvre, ces réali-
sations ou ces projets particuliers passe
un large souffle de volonté réaliste et de
claire pensée ordonnées autour de prin-
cipes solides, volonté et pensée d'un
homme qui a réfléchi aux problèmes gé-
néraux de la cplonisation avant de les
aborder par le détail de la vie adminis-
trative, volonté et pensée d'un homme
qui peut marcher hardiment en avant
parce qu'il sait où il va. -
Mais ce discours-programme ou vit
et frémit toute une doctrine de la colo-
nisation mérite mieux qu'un salut,
en passant, et je me propose d'en mon-
trer toute la portée par une analyse plus
approfondie. J'y reviendrai.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, projet-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
.Ia. - -
Hommage à M. Violtette
Sous la présidence de M. Accambray, dé-
puté, les groupements fraternels, des parlemen-
taires (sénateurs et députés), journalistes, don-
naient hier soir leur dtner trimestriel dans la
grande salle des Fêtes du Grand-Orient de
France.
Au dessert, le président Accambray rendit
hommage aux efforts de Maurice Viollette
comme Gouverneur Général de l'Algérie.
Maurice Viollette, très ému par les applau-
dissements qui l'avaient salué, remercie en
termes pathétiques ses amis et fait un lumineux
exposé de la situation en Algérie qui est una-
nimement approuvé.
--------" --
A LA CHAMBRE
AVIS
Le port de Djidjélli
M. nlflisc Diagno vient de déposer sur le
1m,fNH1 de la Chambre l'avis qu'il était
chargé de rédiger par la commission dos
colonies sur le projet de loi concernant
ramAlioratiom et l'extension du port dé
l)jidjc.lli.
Il conclut que les installations du port
doivent être mises sans tarder à 1-a hauteur
des besoins auxquels celui-ci aura pro-
chainement ii sahsnure.
PROJET DE LOI
r.n. Chambre a adopté sans dôbat hier
npW»s-midi le projet île loi portant, appro-
bation des comptes définitifs (exereie1
1922) des colonies dont des emprunts soîït
garantis par
DBPART
--00---
l.e colonel Maurice Martin, de l'infante-
rie coloniale, chef du cabinet militaire du
Gouverneur Général de l'A. O. F., a quitté
Marseille hier, à bord du Poukkala, pout
rejoindre «on poste à Dakar.
Le présent et l'avenir
de la Grande-Ile
,
Il n'est que trop vrai que l'
née n'a pas été bonne pour VAfri-
que Française et pour la Grande
lie. Si, dans ces possession, la terre a rem-
pli, ni mieux ni plus mal que d'habitude, sa
mission qui est de nourrir les germes gue
l'homme ou les hasards lui confièrent, les
météores ont vraiment abusé du droit qu'ils
s'arrogent de détruire.
Mais quelles leçons d'énergie, devant les
chances contraires, nous donnent nos compa-
triotes il' outre-mer 1
J'ai sous les yeux le discours par lequel
M. Marcel Olivier a ouvert récemment la ses-
sion des délégations économiques et finan-
cières de Madagascar.
Le distingué Gouverneur Général rappelle
que cette colonie n'a pas eu à souffrir seu-
lement des cyclones; elle a connu les inonda-
tions et les invasions de sauterelles.
En ce qui concerne le cyclone de Tama-
tave, il a, dit M. Olivier « atteint Madagas-
car en son point le plus vulnérable. La ré-
gion la plus peuplée et la plus riche s'est
trouvée, pour ainsi dire, murée durant des
mois. * Mais m dès le 21 avril, des wagons en-
tiers traversaient sur bac la lagune de Nossi-
bé dont le grand pont avait été détruit, et,
le 15 mai, sur une passerelle de fortune, des
trains complets la franchisaient. TJn travail
de déblaiement énorme s'opérait dans la ville
et dans le port. Un trafic de 44.000 tonnes
s'est opéré sur la rade, depuis la fin du
mois d avril jusqu'au Ier octobre. La situa-
tion va s'améliorant chaque jour. La porte
est presque ouverte. 8
-- En - d'autres rêvions. d'importants résul-
- o » f
tats sont acquis. - Cest 7 ainsi que, grâce aux
pistes automobiles, « M est au jour d'ftui pos-
sible de dire que le Sud est sorti de son iso-
lement 9.
Quant à la situation économique, elle a
subi les effets à la fois du malaise général
des affaires et du désastre de Tamatave.
Mais, par exemple, l'industrie minière
donne les plus grands espoirs. L'exploita-
tion du graphite est en pleine reprise, celle
du mica phlogopite très nettement en progrès
et, surtout, l'on constate une « évolution très
nette vers la concentration des exploitations
et la constitution d'importantes sociétés ve-
nues de la métropole avec leurs capitaux,
leurs ingénieurs, leurs méthodes. En quel-
ques mois, sept nouvelles affaires se sont
fondées représentant un capital de plus de
50 millions de francs ».
Dans le Sud-Ouest, la prospection des gi-
sements de charbon a été plus que satis-
faisante.
Dans l'Ouest, la recherche du pétrole se
heurte à de grands obstacles. Cependallt, les
grès bitumineux ont fourni des huiles qui,
essayées sur moteur, ont prouvé leur excel-
lence. Leur utilisation est une question de
prix de revient, laquelle est en cours d'étu-
des. Par ailleurs, il est procédé à des travaux
préparatoires, en vue de la recherche du pé-
trole en nappes.
L'agriculture souffre, mais l'industrie mi-
nière est de plus en plus active. En résumé,
grâce à la variété de ses climats, de ses alti-
tudes, de ses productions, Madagasacar peut
augmenter son rendement dans d'énormes
proportions : « Tout son passé, avec l'ac-
croissement continu et régulier de sa produc-
tion, sa oelle tenue dans la crise presenre,
malgré les à-coups terribles qu'elle a reçus,
nous valent mieux que des espoirs. Ils nous
donnent des certitudes. »
M. Marcel Olivier examina ensuite la si-
tuation financière, l'état de l'assistance mé-
dicale et de l'enseignement et fit part aux
délégués des méthodes qu'il se propose d'em-
ployer pour réaliser, matériellement et mo-
ralement, la mise en valeur de la colonie.
Cette partie de son exposé fera l'objet d'un
prochain article, mais nous ne voulons pas
terminer celui-ci sans dire combien il est re-
grettable que les discours de ce genre ne puis-
sent atteindre la grande masse du public
métropolitain.
Un Gouverneur parlant devant une assem-
blée locale sait qu'il s'adresse à des hommes
avertis et qui ne se paient pas de mots. Rien
ne peut mieux donner une idée exacte des
difficultés et des immenses promesses de la
colonisation, que cette littérature réaliste, au
meilleur sens du mot.
Ernest Maudost
Sénateur de la Marne,
Vice président de la Commission des Douanes.
Election de délégués
ai Conseil Sipériev des CIIOBKS
Les électeurs des Colonies ou pays de pro-
tectorat ci-dessous désignés sont convoqués à
l'effet d'élire le délégué de chacune de ses
possessions au Consei l supérieur des Colonies :
Cambodge. Le 25 mars 1928.
Annam. Le 25 mars 1928.
Tonkin. Le 25 mars 1928. ----
Côte d Ivoire. - Le 26 juin 19Z6.
Soudan et Haute-Volta. - Le 26 iuin
1928.
Madagascar (région Est). - Le 26 juin
1928.
Madagascar (région Ouest). - Le 26 juin
1928.
Comores. Le 26 juin 1928.
Nouvelle-Calédonie. Le 26 juin 1928.
Etablissements français de l'Océanie. Le
26 iuin 1928.
Afrique Equatoriale française. Le 7 octo-
bre I928*
Saint-Pierre et Miquelon. Le 7 octobre
1928.
Dans le cas où un second tour de scrutin
serait nécessaire, il y sera procédé le troisième
dimanche qui suit la date du premier scrutin.
Les prix littéraires
Le Prix Goncourt
M. Maurice Bedel a obtenu hier le prix
Goncourt pour son roman Jérôme, 600 laU-
tude nord.
Ce titre n'évoque pas précisément une
quelconque de nos possessions coloniales,
mais il nous est agréable de noter que le
nouveau lauréat a vécu au Maroc, parmi
les « joyeux » et les Sénégalais, et qu'il
vient de visiter le Sahara, à la suite d'un
séjour en Scandinavie. -
« J'aime les contrastes », dit-il.
Nous espérons en conséquence qu'après
son Jérôme septentrional, M. Maurice Be-
del donnera à la littérature un ouvrage
bien « tropique du cancer ».
Le Prix Femina
Et c'est Mlle Marie Le Franc, avec son
Grand Louis l'Innocent, qui emporte le
prix Femina-Vie Heureuse. Il n'y a pas à
dire ! Ces dames du jury de Femina, comme
ces messieurs de l'Académie Goncourt, veu-
lent absolument que la lumière nous vienne
du Nord. Les héros de Mlle Marie Le Franc
évoluent, eux aussi. aux parages du soixan-
tième degré. Mais le plus curieux, c'est que
c'est pur hasard si la jeune lauréate n'a
pas donné dans la littérature de soleil et
de lumière. Elle a planté sa tente, sa mo-
deste tente de femme qui a besoin de ga-
gner sa vie, au milieu des neiges cana-
diennes, parce qu'on lui avait refusé les
postes quelle demandait à Madagascar et
en Indochine.
Tant mieux pour le Canada qui, après
tout, est encore, de cœur, une colonie fran-
çaise.
Mais tant pis pour la Grande Ile et pour
notre colonie d'Extrême-Orient.
R. B de Laromiaaiir.
8..
Dépèches de l'Indochine
Le marché du riz
Situation générale. Le marché qui était
très ferme au début de la quinzaine par
suite des achats de couverture effectués
par les exportateurs est devenu plus faible
au cours de la dernière semaine.
Les cours restent soutenus, en raison de
Vexiguité des arrivage de Padd".
illiz. Aucune demande d'Extrême-
Orient. Une assez forte commande d'Euro-
pe est enregistrée. Les cours restent fer-
mes.
Brisures. Marché calme, faible. Les
affaires se bornent à des tonnages insigni-
fiants.
Farines. Le disponible sur t'ancienne
récolte est nul. Les affaires se traitent sur
la nouvelle récolte.
Paddy. Arrivages restreints. Les prix
sont en hausse.
Récolte, Les perspectives concernant la
nouvelle récolte continuent à être tavora-
bles.
ExportalioDIS. Le total des exportations
de ri: par Saigon, pendant la deuxième
quinzaine de novembre, atteint 60.187 ton-
nes, savoir :
Hiz blanc : Sur la France, 3.884 tonnes ;
sur t'étranger. 31.649 tonnes.
Riz cargo n° 1 : Sur la France, 256 ton-
nes ; sur l'étranger, 1.825 tonnes.
Paddy : Sur l'étranger, 288 tonnes.
Brisures : Sur la France, 8.180 tonnes ,
sur l'étranger, 7.273 tonnes.
Farines : Sur la France, 6.832 tonnes.
Le total des exportations de riz par la Co-
chinchine, depuis le 1er janvier 1927, atteint
1.348.327 tonnes.
Indopafcifi.
Chez les Gouverneurs
Par décret en date du 3 décembre 1927,
rendu sur la proposition du ministre des
Colonies, M. Frédéric Hesling, Gouverneur
de 28 classe des colonies, a été admis, sur
sa demande (que nous avons naguère rela-
tée), et à titre d'ancienneté de services, à
faire valoir ses droits à une pension de re-
traite pour compter du 31 décembre 1927.
Par décret du même jour, M. Hesling a
été nommé Gouverneur honoraire des co-
lonies.
lia circuit utôiobile africain
---0-0--
La mission Lacor-Varlemont, qui se pro-
pose de faire un circuit automobile en Afri-
que, et dont nous avions annoncé le départ
le Il octobre dernier, est arrivée à Dakar,
venant de Rabat, et après avoir traversé
la Mauritanie. Elle va se rendre à Bamako
et se diriger sur Tripoli par Tombouctou,
Zinder, le Tchad et le Tibesti.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
.o--
Les trypanosomes
Au cours d'une récente séance, M. Mes.
nil a présenté une note de M. Lavier sur
les trypanosomes dépourvus de noyaux, is-
sus d individus en possédant.
Palmarès
Le prix Gustave Roux (1.000 fr.) a été at-
tribué à M. Jacques Fromaget, géologue du
service géologique de l'Indochine.
Les fillettes Arnaud
Contrairement aux informations données
par do nombreux journaux annonçant l'ar-
rivée des fillettes Arnaud, à bord du l\far-
< hal-Lyautc\i, la Comlklgnie Paquet affirma
que le paquebot, parti de Casablanca à cinq
heures, avant-hier soir, ne peut pas arriver
m Marseille avant demain vendredi, vers
midi.
Conseil de législation coloniale
4" -
Par arrêté du ministre des Colonies en date
du 3 décembre 1927, M. Paul Dislère, prési-
dent de section honoraire au Conseil d'Etat,
vice-président du Conseil de Législation colo-
niale, a été nommé président du Conseil de
Législation coloniale.
AU SÉNAT
COMMISSION DES COLONIES
L'épidémie de fièvre jaune
La Commission sénatoriale des Colonies,
réunie mercredi après-midi, sous la prési-
dence du général Messimy, s'est préoccupée
des mesures à prendre pour enrayer l'épi-
démie de fièvre jaune qui sévit depuis plu-
sieurs mois à Dakar.
Après avoir entendu MM. Jean Durand,
Mario Houstan, Buhan et son président, La
Commission a décidé d'entendre dans le
plus bref délai M. le ministre des Colonies
à ce sujet.
L'enseignement colonial
M. Messimy a donné connaissance à la
Commission de la correspondance qu'il a
échangée avec les ministres de l'Instruc-
tion publique et des Colonies au sujet de la
nécessité d'introduire dans les trois ordres
d'enseignement : primaire, secondaire et
supérieur, des notions d'histoire et de géo-
graphie coloniales.
La Commission a unanimement approu-
vé l'effort fait dans cet ordre d'idées par
son président.
L'Office colonial
En ce qui concerne le projet de loi portant
suppression de l'office colonial, le rapport
en a été confié à M. Mario Roustan ; il est
décidé qu'à ce sujet une longue délibération
aura lieu sur le grand problème des rap-
ports des colonies avec le pouvoir central,
c'est-à-dire avec le ministère des Colonies.
Un échange immédiat de vues a lieu auquel
prennent part MM. Messimy, Mario Rous-
tan, Henry Bérenger, Jean 'Durand, Beau-
mont, Bergeon, Machet, etc. M. Ordinaire,
expose rapidement l'historique de la ques-
tion, et rappelle les origines des organis-
mes dont il est aujourd'hui question.
Avis divers
L'avis sur la prohibition de la sortie
des Colonies françaises des jetons d'alumi-
nium, est confié à M. Mario Roustan ; celui
qui est relatif à la transformation en loi
d'un arrêté du Gouverneur général de l' A.
E. F. promulgant dans la colonie du Gabon
différents textes releftifs aux douanes est
confié à M. Bergeon.
Règlement forestier
M. Machet lit un rapport sur le projet
relatif au règlement forestier de la Gua-
deloupe. Le rapport est adopté à l'unani-
mité.
Commissions consultatives
M. Henry Bérenger lit son rapport sur la
proposition de loi tendant à créer des com-
missions consultatives de travail et de
Pagriculture à la Guadeloupe, la Martini-
que, et La Réunion. Il s'agit de transformer
que, loi les usages qui ont déjà fait leurs
en
preuves. Il explique les systèmes des com-
missions françaises, et expose pourquoi il
faut leur donner un statut légal.
.Qoo-
AU CONSEIL D'ETAT
0-0-
Pension d'un inspecteur
de la garde indigène de Madagascar
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Borderon, dit Bordron, ancien inspec-
teur de 28 classe de la garde indigène de
Madagascar, avait introduite, aux fins d'an-
nulation d'une décision, en date du 17 mars
1925, par laquelle le ministre des Colonies
a rejeté sa demande de pension, par appli-
cation de l'article 94 de la loi du 14 avril
1924.
Cette décision retiendra l'attention des
intéressés. Elle a été prise pour les motifs
ci-après :
Le Conseil,
Considérant que l'article 2 de la loi du
14 avril 1924 sur les pensions civiles et
militaires, modifiant les règles établies par
la législation antérieure pour le calcul des
pensions, dispose que la pension est calcu-
lée, non plus d'après un tarif forfaitaire,
fixé pour chaque grade, mais en prenant
pour base la moyenne des traitements, sol-
des et émoluments de toute nature, soumis
à retenue dont l'ayant droit a joui pendant
les trois dernières années d'activité.
Que la même règle reçoit @ son appli-
cation en ce qui concerne la revision des
pensions concédées antérieurement à la pro-
mulgation de la loi ;
Que l'article 04 porte, en effet, que la
revision des pensions est effectuée sur la
base des traitements et soldes afférents au
jour de la promulgation de la loi aux gra-
des et emplois occupés pendant les trois
dernières années de la carrière.
Que l'article 54 du décret du 25 sep-
tembre 1924 précise que le traitement
moyen sera établi d'après les émoluments
qui auraient été effectivement touchés par
un agent occupant les mêmes emplois et
les mêmes classes pendant la période du
17 avril 1921 au 16 avril 1924.
Or, M Borderoq, ne remplissait pas les
conditions ci-dessus énoncées. Aussi, le
Conseil d'Etat a-t-il rejeté sa requête.
La bergerie de Yanj-Yanj I
au Sénégal
L'effectif de la bergerie de Yang-Yang, au
Sénégal. qui a reçu au cours du deuxième tri-
mestre 1927 les animaux de la station de la
Taouey, antérieurement gérée par les soins de
la Chambre de Commerce de Tourcoing, com-
prenait, au l'r juillet dernier, 352 têtes de
bétail réparties en un troupeau de moutons pro-
venant du croisement de mérinos avec des races
indigènes et en un troupeau de chèvres angora
et de croisement angora avec des chèvres du
pays.
A la date indiquée, le premier se composait
de 7 béliers mérinos, 11 brebis mérinos, 162
brebis indigènes, 5 agneaux indigènes et 72
métis, soit 257 têtes. Quant au second trou-
peau. il comprenait 10 boucs angora, 33 chè-
vres angora, 17 chèvres indigènes, 10 che-
vreaux angora, 25 métis, soit 95 têtes.
Un essai a été effectué pour comparer les
chances du développement des agneaux nés
en saison sèrhe et celles des sujets venus en
hivernage.
Réorganisation
de Conseil Supérieur des Colonies
-- 0 - 0 -
Cette question, depuis longtemps à l'étude,
vient d'être heureusement solutionnée par M.
Léon Perrier.
Une réorganisation importante du Conseil
avait déjà eu lieu par le décret du 28 septem-
bre 1920, et le décret du 6 octobre 1925 avait
institué un Secrétariat Général permanent de
cette assemblée.
Le ministre des Colonies, en examinant le
fonctionnement des sections du Conseil écono-
mique, a estimé tout d'abord que leurs attri-
butions étaient trop limitées, aussi pour y remé-
dier, il vient de décider que les chefs dos
Colonies et les présidents des Chambres de
Commerce de nos possessions présents en
France seraient appelés à prendre part aux tra-
vaux du Conseil supérieur des Colonies.
Voici les dispositions essentielles du nou-
veau décret du 3 décembre paru au Journal
Officiel de ce matin :
Article premier. - Un conseil supérieur des
Colonies est et demeure institué auprès du mi-
nistre des Colonies et sous sa présidence, pour
fournir des avis sur les ouestions et les nroiets
Intéressant le domaine - coloniul français que le
ministre soumet à son examen.
Art. 2. - Le Conseil supérieur des Colonies
comprend :
1* Le haut conseil colonial :
2* Le conseil économique des Colonies ;
3* Le conseil de législation coloniale.
Chacun de ces conseils se réunit et délivre
sé arément.
sé LfJ Conseil supérieur peut toutefois se réunir
en ossemMée pléniére et délibérer sur les ques-
tions qui lui ont été soumises par le ministre,
après avoir été examinées d'abord par le conseil
économique, ou le conseil de législation.
Le haut conseil colonial, quand il a été ap-
pelé à se prononcer, rend des avis ayant'" un
caractère déllnltif et qui ne sont pas soumis au
conseil supérieur en assemblée plnièrc.
Le Conseiil supérieur des Colonies en assem-
blée pléniére réunit les membres des trois con-
seils. Les membres du haut conseil colonial ont
également accès au conseil économique et au
conseil de législation toutes les fois au'ils désl-
rent prendre part à leur séance. Ils ont alors
voix délibérutive.
Le nombre total des membres du conseil supê
rieur, en dehors des membres de droit, ne peut
dépasser cent. Leur répartition entre les divers
conseils est fixée par arrêté du ministre des Co-
lonies.
Art. 3. Le ministre des Colonies préside le
Conseil supérieur des Colonies réuni en assem-
blée plénière. Il peut, toutefois, déléguer la pré-
sidence soit au président du Conseil économique
des Colonies ou au président du conseil de lé-
gislation cololliale, soit ti l'un des membres du
haut conseil colonial.
Art. 4. Le haut conseil colonial est appelé
& donner des avis sur les problèmes concernant
l'administration générale, l'organisation poliUo-
que et militaire, le statut indigène et le dévelop-
pement d'ensemble des Colonies et pays de pro
tectorat.
Il est composé des anciens ministres des Colo-
nies. des anciens gouverneurs généraux des
Colonies.
Le ministre peut également nommer mem-
bres du haut conseil colonial des anciens direc-
teurs de l'ait niinisti-ation centrale des Colonies
y ayant effectivement exercé leurs fonctions.
Un représentant de chacun des ministère des
Affafres étrangères, de la Ouerre et de lu Marine
est appelé à prendre part à ses travaux lorsque
des questions intéressant son département mi-
nistériel sont examinées.
Le ministre des Colonies n réside lui-même les
séances du haut conseil colonial. Toutefois, il
peut désigner parmi les membres du haut con-
seil un vice-président pour le suppléer.
Art. 5. Le Conseil économique des Colo-
nie,,; est appelé à donner ses avis sur Les ques-
tions et les projets intéressant la mise en va-
leur des colonies et des j>as de protectorat,
ainsi que l'expansion commerciate. ïnduslrielle
et ugricole de la France dans ses possiessions.
11 se compose :
1* De membres de droit :
y a,
a) Les senateurs et députés des colonies ;
b) Les délégués élus des colonies au Conseil
supérieur;
c) Les présidents des groupements économi-
ques régionaux de Chambres de commerce ;
21 De membres désignés ù raison de leur ex-
périence spéciale des questions économiques,
Jinancièros, industrielles, commerciales, agrico-
les, maritimes et de transports qui touchent
aux intérêts solidaires de la métropole et des
colonies.
Le Conseil économique est divisé en cinq sec-
tions, savoir :
A. - Section de l'agriculture, des forets et
de l'élevage ;
B. - Section du commerce, de l'industrie, des
douanes et des conventions commerciales ;
C. Section des - travaux - publics, - des - moyens
de communications, de la nmruie marchande et
des pêches ;
I). - Section des produits miniers, des com-
bustibles minéraux et de la force motrice ;
K. - Section du tourisme, (h la chasse, de
ta propagande coloniale, de renseignement et.
îles beaux-arts.
Chacune de ces sections délibère séparément.
Art. 6. - Le directeur de l'Agence générale
des Colonies et les directeurs des agences éco-
nomiques des gouvernements jcolonûaux sont
appelés a prendre part aux délibérations du
Conseil économique, de -es Motions et de la
section permanente prévue à l'article S ci-après,
toutes les fois où sont inscrites à l'ordre di*
jour des questions intéressant la colonie qu'ils
représentent.
Art. 7, - Le Conseil de la législation coloniale
est consulté sur les réformes à introduire dans ---
le régime administratif et financier et la lé-
gislation des colonies et pays de protectorat.
Ses meinhros sonL choisis parmi les persan-
nalités métropolitaines et coloniales qualifiées
par leur expérience et leurs connaissances ad-
ministratives et juridiques.
Les ministres île la. Justice ot des finances,
te vice-président du Conseil d'Etal et le premier
président, de la Cour des comptes désignent
chacun un magistral ou un fonctionnaire ap-
pelé a prendre part aux travaux du Conseil de
législation.
Les sénateurs et députes des colonies ainsi
que 1rs délégués élus au Conseil supérieur des
colonies sont convoqués nu\ séances dans les-
quelles le Conseil de législation examine des
questions intéressant les colonies qu is repré-
sentent -
:\ 1'1. s. -- l'no section permanente composée
de t(1 1111 1\\III'i':-> du Conseil supérieur des colonies,
(iésiunés par aiT-Mé du ministre des Colonies,
et présidée par le président du Conseil économi-
que est appelée, en dehors d<\s sessions du < .onscil
économique, ù émettre des avis sur toutes les
questions qui lui sont soumises par le ministre.
Avl I, Les llir('c!PIlI':-., inspecteurs géné-
raux et chefs île services de l'administration
centrale sont, sur convocation spéciale, npprlI
prendre part aux délibérations du Conseil de
législation et de la section permanente, intéres-
sant le^ questions qui dépendent de leurs ser-
vices respectifs.
l.e ministre, peut désigner un ou pl, usi.eurs
fonctionnaires pQ'
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