Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 décembre 1927 06 décembre 1927
Description : 1927/12/06 (A28,N181). 1927/12/06 (A28,N181).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451174h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VBWT-HUrnBM& ANNEE. N. 181
LE NUMERO : 30 CENTIMES
MARDI SOLB, o UEUiMlillE l«tf
Les Annales Coloniales
Lté «nmonttf et réclames sont reçmt m
bureau du joumst.
DIRECTEURS : Maretl RUeDEL et L.-G. THÉBAULT
Tou (m MUCUS pubW. dmns notre joumei ai mtuvmt
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Rédaction & Administration :
14, KM M KOlV-îlêHr
PARIS (let)
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- RICHELIEU .,.
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avec II supplément illustré:
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Colonies y 120o 66 » 35 »
Etran|er. C tU. la a Se a
On l'obmm mm tmto dom
teoa les bureau de Pute.
Le droit d'exercice en 10. F.
1.1
L'opinion sénégalaise ou tout au moins
une très bonne partie s'est émue il y a
quelques mois d'une menace suspendue sur sa
tête. Cette menace, qui a fait l'objet d'une
délibération longuement motivée de la Cham-
bre de commerce de Dakar, consistait dans
le rétablissement du droit d'exercice au Sé-
négal.
En un mot, M. J. Carde, Gouverneur gé-
néral de l'A. O. F., pour des considéra-
tions d'ordre général dont la moins impor-
tante n'est pas de rechercher là-bas comme
ici, comme partout, de nouvelles ressources
budgétaires, avait envisagé la création de
taxes nouvelles, sur les tissus de coton, les
huiles d'arachides, les sels, les fruits frais,
les colas, etc.
Ce projet a été unanimement Ife poussé par
la Chambre de commerce de Dakar, sur un
rapport de M. Turvé. le président Chambre de commerce de Dakar et lui-
même fabricant d'huiles. Ses adversaires lui
diront : « Vous êtes orfèvre, monsieur
Josse. »
Le Syndicat de défense des intérêts séné-
galais, l'Union coloniale, l'Institut colonial
notamment se sont joints à la Chambre de
commerce de Dakar pour protester.
Néanmoins, M. Léon Perrier, ministre des
Colonies, a pris le 25 novembre un décret
conforme aux vues de M. Carde et appli-
cable le 1er février prochain, juste deux mois
après sa parution au Journal Officiel (Ier dé-
cemhre 1927).
En voici les articles essentiels :
Article premier. Les fruits frais, colas,
sels, huiles d'arachides et tissus de coton
supportent des taxes de consommation éga-
les au droit d'importation pour les tissus, et
Par 100 kilos, 100 fr. pour, les fruits frais
et colas, 5 fr. pour les sels, 5 pour les
ytuiles (avec les mêmes coefficients de ma-
joration).
Art. 2. Les établissements producteurs
peuvent Itre surveillés et exercés; frais a
ta charge des assujettis.
Art. 3. Tous ceux qui veulent se livrer
à la récolte on à la fabrication de produits
autres que les colas, doivent en faire
la déclaration préalable : plan des locaux,
̃description du matériel, rendement maxi-
mum; pour les sels, em placement des sali-
nes et rendement de Vannée précédente.
L'intéressé s'engage : à ne pas commencer
l'exploitation avant autorisation, à n'appor-
.ter aucune modification aux locaux et au
tmatériel sans en avoir avisé l'administra-
tiOlt. à se soumettre è toutes mesures de
.surveillance et de contrôle; à en acquitter
.les frais par trimestre et d'avance; à décla-
ret les produits livrés à la consommation
̃dans la huitaine qui suit la fin de chaque
trimestre; à acquitter les faxes liquidées
dans un délai de huit fours après la liqui-
datioN. Ces engagements peuvent être eau-
fionnés.
Art. 4..-- Tout fabricant tiellt com pte ou-
vert de ses fabrications et de ses livraisons.
En cas de soupçon d'abus, tontes recherches
peuvent être faites dans sa cmllptabi/ittl.
Art. 5. Les produits visés, sauf les co-
las, ne peuvent sortir des établissements
producteurs que sous emballage et munis
d'un laissci-passer valable pour une jour-
née dans un rayon de 20 kilomètres.
Art. 7. Les taxes de consommation sont
assimilées aux droits d'importation.
Art. 8. - L'arrêté sera applique deux-
mois après $Il publication ait Journal Offi-
ciel de l'A. O. F.
En réalité, c'est le rétablissement du droit
H'exercice et un des problèmes les plus épi-
neux de la colonisation qui se pose à nou-
veau sur ce point spécial.
La liberté dont ont joui jusqu'à présent le
-commcn'e et l'industrie du Sénégal ont per-
mis à cette belle colonie un magnifique essor
dont nous nous réjouissons chaque jour.
A la faveur d'une protection efficace, des
Industries se sont montées qui concurren-
cent dans les centres de notre Ouest-Afri-
cain, dans une mesure petite mais qui
Va grandissant les produits métropoli-
tains. Les huiliers de Dakar sont mieux
placés que ceux de Bordeaux pour vendre
leurs produits sur place et nous compre-
nons la réaction qui s'en est suivi.
Est-il juste que les produits métropoli-
tains soient lourdement handicapés en face
des produits indigènes? Evidemment non.
Est-il admissible que la France, en infli-
geant à ses colonies le droit d'exercice, em-
pêche la création d'industries locales? Evi-
demment non. A une époque où le temps est
de l'argent, où l'évolution des individus et
aussi des faits est telle que les événements
dépassent souvent les hommes, peut-on esti-
mer naturel et normal, par exemple, que les
arachides du Sénégalftoivetft: être toutes usi-
nées à Bordeaux ou à Marseille pour revenir
transformées ensuite en huile à Dakar, à
Rufisque ou à Saint-Louis? 11 n'est pas même
permis de poser la question, c'est un ana-
chronisme.
Si nous ajoutons à cela qu'il y a en tout
et pour tout au Sénégal quatre huileries pro-
duisant 2.000 tonnes d'huile par an et à
peine quelques entreprises de tissage de co-
ton en Côte d'Ivoire, on voit que l'indus-
trie locale est encore embryonnaire. Nous
tommes loin des usines de coton des Indes
anglaises, qui concurrencent victorieusement
aujourd'hui les. vieilles maisons métropoli-
----- taines de Londres - et de - Manchester.
Mais le tout est une question de mesure et
d'opportunité. de principe aussi, car sur
la côte d'Afrique on aperçoit le spectre du
pacte colonial.
Les esprits les mieux avertis et les plus im-
partiaux déclarent qu'il y avait quelque
chose à faire et que M. J. Carde a été bien
inspiré de proposer le décret visé. 11 y avait,
disent ils, ouelques impôts à mettre. Peut-
être les chiffres envisagés sont-ils un peu
lourds, peut-être y aurait-il lieu, en ce qui
concerne Jfi plupart des produits, de faire
un abattement de 50 pour cent, vu la crise
économique qui commence à se faire sentir
aussi au Sénégal, quitte plus tard, selon les
circonstances, à diminuer ou augmenter ou
supprimer ces taxes.
11 ne faut pas oublier qu'autour de ces
petites industries sénégalaises vivent de pe-
tits patrons, des contremaîtres, des ouvriers,
il ont droit à gagner leur vie comme les nô-
tres, sous un climat plus pénible que le
nôtre. Ils ont droit à la vie.. Ils ont créé,
grâce à leurs initiatives, grâce à leurs éner-
gies, des ressources nouvelles. Elles appor-
tent à la grande famille française une source
de richesses et de prospérité. Il ne faut pas
les étioler à leur premier âge ou les tuer.
Tout cela n'a certainement pas échappé à
ta vigilante attention de M. Léon Perrier
et de M. J. Carde. L'émotion de Dakar a
gagné Paris. Nous nous devions de la
signaler.
Marcel Raedel
8..
Le désastre algéritl
Ce que dit M. Bordes
M. Hordes, gouverneur général de l'Al-
gérie, après avoir visité Mostaganem où il
s'est rendu compte de l'importance des dé-
gAts, a télégraphié à M. Albert Sarraut,
ministre de l'Intérieur, pour lui rendre
compte de cette visite.
Le télégramme du gouverneur confirme
l'extrême gravité de la catastrophe et le
dévouement sans bornes des populations.
Il spécifie que, pour Mostaganem, le nom-
bre des morts doit être évalué à 150 ou 155
Kuropéens et de 200 à 250 indigènes.
Kt, en terminant, il résume ainsi son im-
pression :
Le spectucle est exactement semblable
à celui d'une ville du front ravagée par l'cn-
myni.
Un appel du Ministre de l'Intérieur
En présence de la gravité de la catastro-
phe qui vient d'éprouver si cruellement les
populations du département d'Oran, M. AI-
bert Sarraut, ministre de l'Intérieur, à la
demande de la représentation parlemen-
taire algérienne, croit devoir faire appel
aux sentiments de solidarité qui doivent
animer tous les Français afin de venir en
aide, dans toute jd mesure du (Htssible, aux
sinistrés si douloureusement atteinte.
Il a décida à cet effet, de s'adresser à
toutes les organisations de secours dûment
quwHléeR pour les prier de recueillir des
dons soit en argent, soit en nature.
Les sommes souscrites seront centrali-
sées à la Banque de France, qui les trans-
mettra au gouverneur général de l'Algérie,
pour êtreensuite distribuées sur place par
les autorités locales. (Juant aux dons en
nature, ils devront être adressés directe-
ment au gouverneur généraJ à Alger.
I n service spécial, qui fonctionnera à la
direction des affaires algériennes au Mi-
nistère de l'Intérieur, est chargé de fournir
tous renseignements utiles à tous « eux, as-
sociations, groupements, particuliers, etc.,
qui voudront bien offrir leur concours.
Les condoléances du pape
M. AllK.it Sarraut, ministre de l'intérieur
a reçu hier malin Mgr Muglione, qui lui a
.:IPI)("I'I(' les condoléances très sympathiques
du In.pe à l'oc (vision du désastre qui vie.nt
de frapper l'Algérie. M. Albert Sarraut a vi-
vement remercié le nonce de sa démarche.
Un barrage provisoire
Le gouverneur général a pu constater
que des résultats sérieux ont été déjà ra-
pidement atteints, grâce à l'activité des
divers services intéressés, grâce aussi au
précieux concours donné par la troupe. Sur
les voies ferrées, sur les routes, dans les
villages régne une activité très vive. Le
déblaiement est en bonne voie. Le ravitail-
lement s'effectue sans heurts.
A Perrégaux, il a, sur place, déciité que
le barrage provisoire devrait être rétabli
d'ici trois mois, à Sainl-Maur, afin d'as
surer au moins le système d'irrigations et
les modifications prévues en ce qui con-
cerne la répartit ion des eaux aux environs
de l'oued Fer gong.
Les premiers travaux
A Mostaganem, le Gouverneur Général a
promis que le port serait dragué d'ici qua-
tre mois.
A Tenê.s, un pont provisoire de cent cin-
quante mètres de long sera construit par
le génie pour remplacer celui détruit et des
conduites d'eau potable rétablies dans la
cille à part cela intacte.
A Orléunsville. 700.000 francs sont dès
maintenant promis pour le rétablissement
des conduites d'eau potable ; 500.000 francs
pour la réfection des travaux d'irrigation;
180.000 francs pour la remise de nouvelles
semences aux indigènrs, afin de remplacer
les cultures détruites ; des commissions
d'évaluation des dommages subis vont être
constituées partout avec des membres
étrangers aux communes, alin d'éviter des
abus.
Quant au rétablissement complet des
voies ferrées, des roules et des barrages de
l'oued Fergaud, qui sont des travaux de
longue durée nécessitant des études appro-
fondies. M. llorde. a promis de les faire
activer le plus possible.
Les pillards
On signale un peu partout une recrudes-
cence de vols. La gare de lleulis a été l'ob-
jet tout dernièrement d'une agression. Le
gardien parvint très courageusement à dis-
perser les pillards. A Mostaganem, dans
toutes les maisons qui ont di 1 être évacuées,
les voleurs font main basse sur les objets
mobiliers.
unE KN SECONDE PAGE :
Afl XOSSRII. D'RT AT,
Mi TANmm A nmiiALTAR,
LRTTliE DR nORDBAfJX,
Fièvre faune
On en parle à mots couverts.
C'est un tort. Il n'y a rien
gner à nier le péril. La méthoae lit
plus sage est de ne pas le diminuer, de tte
pas Vexagérer, de le montrer tel qu'il est, et
de prendre les mesures nécessaires pour le
conjurer le plus rapidement possible.
Aujourd'hui, la science sait comment (III
arrête l'extension de la fièvre jaune, comment
on s'oppose à l'épidémie dont une colonie
est menacée, comment on empêche le mal de
passer à l'état endémique. Des missions ont
étudié le fléau; missions américaines à Cuba,
au Brésil, à Vera-Cruz; mission de l'Insti-
tut Pasteur à Rio de Janeiro; mission No-
guehi et Kigter au Mexique et au Pérou.
Des tableaux statistiques ont été dressés.
A la Guyane, en 1884, on constate très net-
tement que l'immunité s'accroît avec le
temps de séjour : 50 malades ayant de 1 à
2 mois de séjour, 63 de 1 à 2 ans, 6 de 2 à
3 ans, 4 de 3 à 4 ans, 3 de 4 à 5 ans, 3 de
5 à 6 ans; sur les deux premières catégories,
le nombre 'des décès s'élève à 26 et à 18;
dans toutes les autres catégories, pas un seul
décès.
Remarques apialogues pendant l'épidémie
de Cayenne, en 1885; pas de décès sur les
3 et 4 cas qui sont ceux de malades àyant
4 et 3 ans de séjour ; 56 malades et 20
morts, 115 malades et 60 morts parmi les
gens ayant 3 ans et 1 an de séjour; un voya-
geur arrive de France, il tombe malad e, il
meurt. Mêmes conclusions pour l'épidémie de
Rio de Janeiro en 1876.
On m'a envoyé une délibération de la
Chambre de Commerce de Rufisque, fin août
1927. J'y retrouve les conclusions générales
de Le Dantec; elles tiennent fIl quatre lois :
L'immunité naturelle vis-à-vis de la fièvre
jaune est en raison directe de la pigmenta-
tion de la peau; elle acquial par une pre-
mière atteinte du-mal; elle s'acquiert par le
séjour dans les pays à cndêmicitê amarylc;
elle se perd ensuite par le séjour dans un
pays tempéré.
Le plus pressé est donc de surseoir au
départ pour la colonie où la fièvre jaune ap-
paraît, 'des personnes qui l'ont quittée, des
personnes jeunes, des femmes, des enfants
qui, par défaut d'acclimatation, sont des vic-
times désignées. Ceux qui sont en congé doi-
vent y rester; ceux qui ont l'intention de
voyager pour la première fois dans la colonie
atteinte, doivent différer leur voyage.
Voilà des mesures préventives. Il y en a
d'autres, comme celle que préconisait la
Chambre de Commerce de Rufisque et qui
consistait à déterminer les hommes de race
blanche, créole, marocaine, syrienne, installés
sur des points éloignés des escales, à rega-
gner l'escale la plus voisine de leur résidence
actuelle.
Je n'ai pas la naïveté de croire que le pro-
blème est par là résolu; j'espère que per-
sonne ne me prètera cette puérile absurdité.
Un médecin seul, ayant la science et l'expé-
rience, aurait ici l'autorité nécessaire pour
démontrer qu'on est loin d'être désarmé en
face du fléau, lequel affecte d'ailleurs des
formes diverses. Je n'ai voulu, pour ma
part, que montrer ceci : ce n'est pas en cher-
chant à faire le silence sur la fièvre jaune,
quand elle commence à sévir, qu'on réussit
à rassurer ceux qui la redoutent : d'abord, le
silence est, de nos jours, impossttne, et on
risque par cette tentative malencontreuse
d'exciter des exagérations en sens contraire ;
il vaut mieux 'dire exactement ce qui est, ce
qui est possible, ce qui est fait, et de mon-
trer qu'on a fait tout ce qui était possible.
la confiance reste, et elle est déjà la moitié
du succès.
Mario JRouetan,
Senateur de L'ilémuti, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des f;otontes.
L'A via H on Coloniale
Belgique-Congo
M. Allard, directeur de l'aéronautique ci-
vile belge dont nous avions annoncé la mis-
sion d'études de liaison aérienne entire la
Belgique et le Congo belge est sur la route
du retour.
A l'aller, il a suivi l'itinéraire Europe
(jeutrule, Egypte, Vallée du Nil, Congo. Au
retour, il siirvolui le Salwira central et lo
sud oranais. Pour gagner l'Algérie, M. Al-
lard a pris, à Gun, sur le Niger, une auto-
mobile de la Compagnie transaharienne,
qui, comme on le sait, assure désormais un
service régulier bi-mensuel entre Colomb-
Béchar et te Niger.
"Une escadrille du centre d'aviation de la
Sénia, .a été envoyée à Taourirt Reggane
pour permettre à M. AUard de gagner Oran
par là voie des airs.
i Dès son arrivée à Bruxelles, M. Allard
fera connaître ses conclusions à son Gou-
vernement. L'itinéraire par l'Oranie et le
Sahara s'avère non Henlcmoott. comme le
plus court et le plus dircct mais aussi com-
me Je plus propice pour l'installation der,
terrains d'atterrissage. Si c'est celui qui
est choisi par l'aviation belge, cela ne
pourra que resserrer les liens d'amitié et
de solidarité de la Belgique et de la France.
les Alleimnls réclamai leurs celêaiet
-., -_.
1A général von Kessinger qui, pendant la
guerre a défendu Tsing Tao contre les
Japonais a déclaré 1111 journal Aftenbladet :
tJn heltu jour, nous récupérerons nos colonieR.
car nous devons les recouvrer. Sur ce point, le
peuple nllonumd est. unanime, et voila pourquoi
nous ferons tout pour reconquérir ce que nous
avons perdu de par le monde à la suite du
Traité de Versailles.
TAUX DE LA PIASTRE
.o
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies qu'à
la date du 4 décembre 11>27, le taux officiel de
la piastre était de 1t fr. 90.
L'avénement de Skti-Hohaned
- 00
llier, a eu lieu, à Marrakech, la cérémo-
nie de la reconnaissance du nouveau sul-
tan ; cette cérémonie s'est déroulée dans
une cour du Dar El Maghzen où étaient
réunies toutes les corporations sous la
présidence du pacha El lIadj Thami. Les
représentants des Oulémas de Marrakech
furent autorisés à lire le firman de nomi-
nation et à signer une adresse de loyalisme
à leur souverain.
Pendant cette cérémonie, le canon se lit
entendre, tandis que la foule indigène
massée devant le Dar El Maghzen accla-
mait S. M. Sidi Mohanuned,
Origines comtoises
de feu Moulay Youssef
.--0-0--
La Brand'mère de feu Moulay Youssef, sul-
tan du Maroc, serait une roumi, d'après une
communication du commandant Depierre à la
Société des Lettres. Sciences et Arts de la
Haute-Saône.
Moulay Youssef aurait, en effet, déclaré au
colonel Viennot, qui l'a rapporté au président
de cette Compagnie, que sa grand'mète était
d'origine comtoise.
Des habitants du village de Qissey, dans
la plaine jurass ique du Val d'Amour. auraient
émigré en Algérie vers 1837, et paitni eux une
fanulle' Lantemier composée du we, de la
mère et de la jeune Virginie, deux autres fil-
lettes étant restée* chez un onde, au village.
L'installation dans une ferme, la razzia opé-
rée par les Arabes, le massacre des pareats.
l'enlèvement de la jeune Virginie vendue au
sultan du Maroc, et qui, jolie et gracieuse, de-
vint et resta pendant plusieurs années la sultane
favorite, furent les épisodes de l'extraordirt\Ïre
aventure. Virginie Lanternier profita de sa fa-
veur pour appeler auprès d'elle ses deux sœurs,
auxquelles, grâce à son influence, elle procura
de brillantes situations.
Telle est cette aventure romanesque qui pa-
rut si merveilleuse que, vers 1868. elle était
déjà traitée comme une légende, une sorte de
conte des Mille et Une Nuib, et qu'on racon-
tait dans le Jura l'histoire de la fille de Chis-
sey « qui était devenue impératrice en Alger ».
A présent, bien qu'il reste encore des familles
Lanternier dans le vinage. la sultane Virginie
et ses soeurs y sont complètement oubliées.
C'est sans doute de Virginie que descendait
Moulay Youssef, si vraiment il avait dans des
veines du sang comtois.
Les enlèvements au Maroc
--0-0--
D'où provient la rançon
Un des membres du Conseil du gouver-
nement du Protectorat chérifien qui a été
appelé à examiner le budget du Maroc, a
déclara que la rançon des captifs de Beni-
Mellal ne serait supportée ni par le bud-
get du Maroc ni par le budget français.
Il existe à la Banque d'Etat du Maroc
un compte créditeur datant de longues an-
nées et sur lequel figurent toutes les in-
demnités payées par certaines tribus pour
des déprédations commises. C'est sur ce
compte qu'a été prélevée la somme de
.$ millions et demi en argent hassani né-
cessaire à la libération des captifs. En re-
gard, la lîanque d'Etat a fait ouvrir un
compte débiteur aux tribus qui ont touché
l'argent,
Le Maroc en Sorbonne
----() 0---
Le 17 décembre, à 14 h. 30, M. Daguiu
soutiendra une thèse pour le doctorat ès
sciences, sur le sujet suivant : « Contribu-
tion à l'étude géologique de la .^région pré-
rifaine (Maroc occidental). »
On demande des agrégés
--0-0--
MM. Dorolle, président, et Schulhof, vice-
président de la Société des Agrégés de
l'Université, ont entretenu M. Vial, direc-
teur de l'enseignement secondaire, do-la gra-
vité de la situation qui résulte du manque
de professeurs agrégés. Ils ont, notamment,
souligné le fait suivant ;
Au lycée d'Oran, dont les cours sont
suivis par 1.600 élèves, on ne compte
que treize agrégés pour trente-cinq profes-
seurs d'autres catégories,! chargés de cours,
délégués, professeurs -- de - classes él
res, enseignant dans les classes secondaires:
un seul agrégé d'histoire pour six chaires ;
un seul d'anglais pour quatre chaires ; un
seul de physique pour trois chaires ; aucun
agrégé d'espagnol ; aucun d'arabe, et il y
a, pourtant, trois chaires; aucun agrégé des
lettres pour les quatre chaires de première.
Enfin, deux agrégés des lettres, nommés
pour la rentrée d octobre dans des lycées
de la métropole, ont été remplacés par des
chargés de cours, à défaut de randidatures
d'agrégés des lettres.
.1. –-–
Les phosphates nord-africains
---0-0--
Le grand quotidien de Herlin, le •• lUrliner
Tageblatt », se dit particulièrement bien informé
sur les négociations actuellement en cours, sous
l'égide de notre Ministre de l'Agriculture, eon-
rernant la constitution d'un cartel français des
phosphates nord-africains. Ce cartel envisage-
rait une répartition des débouchés. La Tunisie
et l'Algérie auraient dans ce projet, le monopole
de l'exporta!ion sur la France et l'Italie, tandis
que le Maroc, bénéficiant de sa situation géo-
graphique, aurait l'exclusivité des exportations
sur l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne, la
Belgique, la Hollande et la Scandinavie.
NoIls reproduisons cette information avec les
réserves qu'elle comporte.
..1
A* Mabliri ées Afiires Élnagèrtt
no
M. Naggiar, consul général de France à
Shanghai, est nommé directeur de l'Asie et
de l'étrangères, en remplacement de M. Léger,
nommé directeur adjoint des affaires poli-
tiques et commerciales, et qui conserve ses
fonction, de chef du cabinet du ministre.
Les bois de nos colonies
Chez un fabricant de meublea
« On ne vit qu'en s'incorporant à quel-
que chose de plus grand que soi », disait
à peu près le père spirituel de Thomas
Graindorge. 1
C'est à quoi je songeais, assis dans le
bureau directorial de la fabrique où j'étais
parvenu, après bien ucs épreuves et des
expériences décevantes. Le directeur,
jeune, vigoureux d'aspect, de façons amè-
nes, s'était excusé d'avoir à terminer une
conversation téléphonique. Des employés
entraient et sortaient, recevaient de lui une
instruction résumée en deux mots précis et
jetés comme une parenthèse dans son dis-
cours à un invisible client. Des secrétaires
s'affairaient parmi les classeurs et !es dos
siers. Les scies voisines continuaient leur
musique et tout cela dénotait un commerce
prospère, auquel mon hôte, en pleine et lu-
cide action, s'incorporait visiblement de tou-
tes ses forcev
Voilà ce qui s'appelle vivre, pensais-
je, et d'autant plus que ce commerce lui-
même s'incorpore * à une forêt de 90 mil-
lions d'hectares. Sois heureuse, ombre de
Taine ;
- Je suis à vous, fit le directeur.
- Monsieur, vous utilisez pour vos fabri-
cations, m'a-t-on dit, des bois coloniaux.
- C'est exact.
- Puis je vous déniai.der leeq'.;els f
- Surtout de l'acajou, mais aussi du mai-
dou, de l'ayous, de l'okoumé.
- Provenance ?
- De la Côte d'Ivoire, du Cameroun, du
Gabon.
Vous êtes satisfait de ces bois ?
- Désormais, oui, très satisfait.
- Ah! et avant que ce fût m désormais »?
- Pour être exact, il y a plusieurs années
que ces bois ne nous donnent plus de sur-
prises fâcheuses. Mais il fut un temps où
de bons et de mauvais acajous nous ve-
naient pêle-mêle de la Côte d'Afrique. Trop
souvent, les pièces, sou? l'outil, se déchi-
quetaient. C'était un peu découiagcant et
nous n'étions pas les seuls fabricants :. nou
demander si nous devions continuer I nous
servir de cette matière incertaine. Mais tout
ce k. c est du passé. Les exploitations sont
bien mieux faites et les importateurs ne se
ccntentent plus, comme autrefois, d'a-hetet
n'importe quoi, pourvu que ce soit à bas
prix, à de noirs bûcherons peu soucieux de
méthode.
- Alors, maintenant ?
Maintenant, les lots sont d'une
moyenne élevée, quant à la qualité.
Et que faites-vous de ces bois ?
- Presque uniquement des meublc.
Mais nous n'employons pas uniquement des
bois des colonies françaises. L'acajou de la
Côte u'Ivoire, dont nous faisons notre prin-
cipale consommation, est d'un grain un peu
tendre pour des pieds de chaise, par exem-
ple, ou pour des cadres de glace, pour les-
quels nous employons du Cuba.
Plus cher !
- Mais plus dur!
- Pourtant, certains acajous du Came-
roun, si je suis bien informf,, sont de très
beaux bois, très résistants
Je ne dis pas que nous n'y viendrons
pas. Nous ne demandons pas mieux que
d'abréger la période d'accoutumance qui
est également inévitable chez les fabricants,
chez les ouvriers et dans le public.
Au point de vue des prix, d'ailleurs,
vous y trouverez votre compte.
A qui le dites-vous! De nos acajous à
ceux d'Amérique, il y a un rapport de prix
d, i à 4. De plus, les premiers étant de
bien moindre densité, nous en avons bien
plus à la tonne.
Là-dessus, comme trois visiteurs s'llaienr
fait successivement annoncer depuis mon en-
trée, je quittai mon interlocuteur. Complai-
sant jusqu'au bout, il pria une jeune fille,
aux très beaux yeux mais au front sévère,
di me montrer les réserves de meubles.
Au premier étage, dans une longue salle,
des buffets, des armoires, des tables, des
chaises attendaient mélancoliquement de
faire leur entrée dans le monde, figuré,
pour eux, d'abord par le grand ou le petit
magasin et, plus tard, généralement, par
- le foyer familial.
Plus ou moins luxueux, ces meubt's re-
présentaient, eux, la stimulante, la bienfai-
sante inégalité, principe de tout effort.
Pourtant, conduit, sur ma demande, par la
jeune fille au front sévère, auprès du
contremaître de la fabrique, mes réflexions
prirent un autre tour.
En quelques mots, car l'atelier le lécla-
mait, il me fit savoir que les bois coloniaux
se scient, se rabotent et se toupillent à peu
près comme les bois d'Europe, que certains
demandent des affûtages de scie plus fré-
quents, que l'acajou a bien, quelquefois,
« trop de contre-fll », mais que presque tou-
jours il est d'humeur très accommodante,
que l'okoumé se prête admirablement au
contreplacage et que l'ayous a le frand
mérite, quoique tendre, de ne pas d jouer »
(un bois sérieux, une jolie nature, pen-
sais-je ).
quelle honnête figure il avait, cet artisan
vieilli sous le bourgeron ! Plus utile socia-
lement, plus poli aussi et plus obligeant
comme il arrive souvent que bien des
représentants des « cl asses » dites h supé-
rieures Il, il avait une rude poignée de
main, légitimement égalitaire.
Oui, mais, sans l'inégalité, les noirs de
,l'Equateur, dlabord. n'eussent sans doute
pas abattu et transporté jusqu'aux cargos
les arbres de ta grande sylve!.
Et c'est là toute la question, la fameuse
Question.
R. B de Laromiguière
Cinéma Colonial
- e-o-
Une nouvelle « Star »
Jusqu'où va se nicher la '< photogénic "?
Une artiste de cinéma vient d'arriver, par
avion, à Los Angeles, pour tourner un film
sensationnel.
Comme elle est un peu sauvage, un Ha-
waïen s'occupe d'elle tout spécialement.
I.'aimable actrice qui l'a pour partenaire
n'est pas autrement rassurée. Car il s'agit
d'une araignée gigantesque, une tarentule
à la laideur agressive.
Dépêches de l'Indochine
0-0
Pour les victimes de la guerre
Les souscriptions en faveur des victimes
de la guerre, sous le haut patronage du
Gouverneur général et la présidence d'hon-
neur du Gouverneur de la Cochinchine, se
sont élevées à 55.000 piastres, soit 7^0.000
francs. (500.000 francs seront répartis, en
parts égales, entre les (;ueules Cassées, les
Mutilés et llilirmcs, les Orphelins, les
Aveugles. Les mutilés Annamites et de
Cochinchine. receemnt 20.000 francs, d'au-
tres wuvrq# de guerre rn h rance recevront
100.000 francs.
La T. S. F. au Japon
f-a nouvelle station de J. a. t. sera
achevée à Kawana prés de Nogoya dans Le
courant du mois de mars. Elle recevra des
messages de sept nations d'Europe.
Indopacifi.
.-_- .---.-
M. Léon Perrier à Paris
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, rm-
trera demain mercredi matin à Paris, venant -
Grenoble.
Le ministre, qui a heureusement échappé à
l'accident du rapide de Lyon à Grenoble, rece-
vra demain comme d'habitude.
8.8 .-
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
--0-0--
Palmarès
Le prix Le Contl (."jrfMWO francs) a été dé.
cerné à M. Alexmidnî Yersin, correspon-
dant de l'Aciidémio des Sciences, directeur
de l'iiistitiit Pusleur d»* hu-Trang (An-
nam) pour su contribution à l'agriculture
de l'Jrulo-ChirH' et uux pn^rès de l'agricul-
ture de cette colollie, notamment en ce qui
concerne les plantations du quinquiuu.
Le prix La Fayette
--0-0--
Le Comité du Prix La Fayette, (pie pré-
side Mgr Baudrillart, a attribué ce prix,
d'une valeur de 1.000 francs, destiné à ré-
compenser l'établissement religieux français
qui a rendu les plus importants services au
développement de la culture française, à
l'étranger ou dans nos colonifs, à la Con-
grégation des Prêtres de la Mission. Il a
voulu ainsi signaler à l'attention et à la
gratitude publique les écoles de garçons et
de filles ciéées par les Lazaristes et les
Filles de la Charité, notamment dans lr vi-
cariat apostolique de Fort-Dauphin (Mada-
gascar).
--, ,,-
A H CiinlsslonâKCSlQiiles dnSéul
Cette importante Commission se réunira de-
main mercredi 7 décembre à 17 heures.
A l'ordre du jour, figurent les questions sui-
vantes :
1 Désignation de rapportews. au fond sur :
a) Le projet de toi portant suppression de
l'Olfice Colonial (n° 567) ;
- b) La proposition de loi tendant - à créer des
Commissions consultatives du travail et de
T agriculture dans les colonies de la Guade-
loupe, de la Martinique et de La Réunion
(nu 575).
2° Désignation de rapporteurs pour avis sur :
c) Le projet de loi tendant à convertir en
loi un arrêté du Gouverneur Général de l'A.
E. F. promulgant dans la colonie du Gabon
différents textes relatifs aux douanes (n" 566) ;
d) Le projet de loi ratifiant un décret prohi-
bant dans les colonies françaises la sortie de*
jetons frappés en bronze d'aluminium (nu 565).
A LA CHAMBRE
--&--.
DEBATS
Le budget de la guerre
A l'occasion de la discussion du Budget
de la guerre notre ami et, collaborateur, M.
Morinuud, député de ConsUintim; a deman-
dé que les ofliciera indigènes aient les mê-
mes indemnités pour etiurges de laimllc
que les ofliciers français ; le ministre a pro-
mis que ce serait fait pour ip l"' janvier.
Le député de Constantino constate qu'un
relèvement de solde a été accordé aux sous-
ofliciers et que le quart colonial a été donné
aux militaires de carrière.
Mais, depuis le lor janvier dernier, les
fonctionnaires civils 11e touchent plus le
quart, mais le tiers colonial ; il insiste pour
qu'au hudg-'l de 10^MJ, l'etfort nécessaire s. lit
fuit. Il réclame aussi pour que cette ail' ca-
tion leur soit donnée même lorsqu'ils vien-
nent en congé en Kiiince. l)e liienie, - n ce-
qui concerne leur passage, M. MoriuaudT
voudrait qu'il leur fût alloué chaque année
au lieu de l'être tous les deux ans. 1! serait
f c'il t
accordes aux employés militaires.
Ces réformes sont possiples urace a la
contribution militaire de l'Algérie don! l'ora-
teur rappelle l'hislorique. Klle s'est elevèe,
pour à. M millions '•! sera de if» en
li&S ,el on peut prévoir qu'elle atteindra
52 millions en 1\)'J'.). Or. les reformes n'eu
copieront que 15 ou ».
Le député de Constantin»- très applaudi
demande au Minisire d'achever son »pum<-
en faveur de colle armée d'Afrique dont
l'histoire n'est qu'une longim épopée et qui
a fourni 1 la France tlltt de chefs illustres.
Le Ministre de ln Cucrre promet de ré-
soudre les différentes questions posées
dans le sens le plus favorable.
M. Cornavin signale an Ministre la si-
tua lion des Algériens et Tunisiens recrute.-,
dans l'armée fmnç-aise qui font deux an*
alors que les l'ranyii.s ne font que 1S mois.
Pourquoi les eonsidére-t-on eneorc coninm
esclaves en ne leur accordant pas l'egniité
de service ?
M. Cornavin rappelle que It, Ministre
avait promis qu'il n'y aurait phis (réta-
blissements pénitentiaires en Algérie. (Ir.
le chapitre qui les vise est en augmenta-
tinn (,'(,Rt donc bien la preuve qu'on « »»uti-
nue A entretenir lft-bas des bagnes militai-
LE NUMERO : 30 CENTIMES
MARDI SOLB, o UEUiMlillE l«tf
Les Annales Coloniales
Lté «nmonttf et réclames sont reçmt m
bureau du joumst.
DIRECTEURS : Maretl RUeDEL et L.-G. THÉBAULT
Tou (m MUCUS pubW. dmns notre joumei ai mtuvmt
élr$rtproduiU qu'en citant la Anua 08-"--
MWMWâL eWOTtBKW
Rédaction & Administration :
14, KM M KOlV-îlêHr
PARIS (let)
Tiiiwi. < bouvm ,.
- RICHELIEU .,.
ABONNEIENTS
avec II supplément illustré:
Ub 0 Mots abc"
frMMet ,
Colonies y 120o 66 » 35 »
Etran|er. C tU. la a Se a
On l'obmm mm tmto dom
teoa les bureau de Pute.
Le droit d'exercice en 10. F.
1.1
L'opinion sénégalaise ou tout au moins
une très bonne partie s'est émue il y a
quelques mois d'une menace suspendue sur sa
tête. Cette menace, qui a fait l'objet d'une
délibération longuement motivée de la Cham-
bre de commerce de Dakar, consistait dans
le rétablissement du droit d'exercice au Sé-
négal.
En un mot, M. J. Carde, Gouverneur gé-
néral de l'A. O. F., pour des considéra-
tions d'ordre général dont la moins impor-
tante n'est pas de rechercher là-bas comme
ici, comme partout, de nouvelles ressources
budgétaires, avait envisagé la création de
taxes nouvelles, sur les tissus de coton, les
huiles d'arachides, les sels, les fruits frais,
les colas, etc.
Ce projet a été unanimement Ife poussé par
la Chambre de commerce de Dakar, sur un
rapport de M. Turvé. le président
même fabricant d'huiles. Ses adversaires lui
diront : « Vous êtes orfèvre, monsieur
Josse. »
Le Syndicat de défense des intérêts séné-
galais, l'Union coloniale, l'Institut colonial
notamment se sont joints à la Chambre de
commerce de Dakar pour protester.
Néanmoins, M. Léon Perrier, ministre des
Colonies, a pris le 25 novembre un décret
conforme aux vues de M. Carde et appli-
cable le 1er février prochain, juste deux mois
après sa parution au Journal Officiel (Ier dé-
cemhre 1927).
En voici les articles essentiels :
Article premier. Les fruits frais, colas,
sels, huiles d'arachides et tissus de coton
supportent des taxes de consommation éga-
les au droit d'importation pour les tissus, et
Par 100 kilos, 100 fr. pour, les fruits frais
et colas, 5 fr. pour les sels, 5 pour les
ytuiles (avec les mêmes coefficients de ma-
joration).
Art. 2. Les établissements producteurs
peuvent Itre surveillés et exercés; frais a
ta charge des assujettis.
Art. 3. Tous ceux qui veulent se livrer
à la récolte on à la fabrication de produits
autres que les colas, doivent en faire
la déclaration préalable : plan des locaux,
̃description du matériel, rendement maxi-
mum; pour les sels, em placement des sali-
nes et rendement de Vannée précédente.
L'intéressé s'engage : à ne pas commencer
l'exploitation avant autorisation, à n'appor-
.ter aucune modification aux locaux et au
tmatériel sans en avoir avisé l'administra-
tiOlt. à se soumettre è toutes mesures de
.surveillance et de contrôle; à en acquitter
.les frais par trimestre et d'avance; à décla-
ret les produits livrés à la consommation
̃dans la huitaine qui suit la fin de chaque
trimestre; à acquitter les faxes liquidées
dans un délai de huit fours après la liqui-
datioN. Ces engagements peuvent être eau-
fionnés.
Art. 4..-- Tout fabricant tiellt com pte ou-
vert de ses fabrications et de ses livraisons.
En cas de soupçon d'abus, tontes recherches
peuvent être faites dans sa cmllptabi/ittl.
Art. 5. Les produits visés, sauf les co-
las, ne peuvent sortir des établissements
producteurs que sous emballage et munis
d'un laissci-passer valable pour une jour-
née dans un rayon de 20 kilomètres.
Art. 7. Les taxes de consommation sont
assimilées aux droits d'importation.
Art. 8. - L'arrêté sera applique deux-
mois après $Il publication ait Journal Offi-
ciel de l'A. O. F.
En réalité, c'est le rétablissement du droit
H'exercice et un des problèmes les plus épi-
neux de la colonisation qui se pose à nou-
veau sur ce point spécial.
La liberté dont ont joui jusqu'à présent le
-commcn'e et l'industrie du Sénégal ont per-
mis à cette belle colonie un magnifique essor
dont nous nous réjouissons chaque jour.
A la faveur d'une protection efficace, des
Industries se sont montées qui concurren-
cent dans les centres de notre Ouest-Afri-
cain, dans une mesure petite mais qui
Va grandissant les produits métropoli-
tains. Les huiliers de Dakar sont mieux
placés que ceux de Bordeaux pour vendre
leurs produits sur place et nous compre-
nons la réaction qui s'en est suivi.
Est-il juste que les produits métropoli-
tains soient lourdement handicapés en face
des produits indigènes? Evidemment non.
Est-il admissible que la France, en infli-
geant à ses colonies le droit d'exercice, em-
pêche la création d'industries locales? Evi-
demment non. A une époque où le temps est
de l'argent, où l'évolution des individus et
aussi des faits est telle que les événements
dépassent souvent les hommes, peut-on esti-
mer naturel et normal, par exemple, que les
arachides du Sénégalftoivetft: être toutes usi-
nées à Bordeaux ou à Marseille pour revenir
transformées ensuite en huile à Dakar, à
Rufisque ou à Saint-Louis? 11 n'est pas même
permis de poser la question, c'est un ana-
chronisme.
Si nous ajoutons à cela qu'il y a en tout
et pour tout au Sénégal quatre huileries pro-
duisant 2.000 tonnes d'huile par an et à
peine quelques entreprises de tissage de co-
ton en Côte d'Ivoire, on voit que l'indus-
trie locale est encore embryonnaire. Nous
tommes loin des usines de coton des Indes
anglaises, qui concurrencent victorieusement
aujourd'hui les. vieilles maisons métropoli-
----- taines de Londres - et de - Manchester.
Mais le tout est une question de mesure et
d'opportunité. de principe aussi, car sur
la côte d'Afrique on aperçoit le spectre du
pacte colonial.
Les esprits les mieux avertis et les plus im-
partiaux déclarent qu'il y avait quelque
chose à faire et que M. J. Carde a été bien
inspiré de proposer le décret visé. 11 y avait,
disent ils, ouelques impôts à mettre. Peut-
être les chiffres envisagés sont-ils un peu
lourds, peut-être y aurait-il lieu, en ce qui
concerne Jfi plupart des produits, de faire
un abattement de 50 pour cent, vu la crise
économique qui commence à se faire sentir
aussi au Sénégal, quitte plus tard, selon les
circonstances, à diminuer ou augmenter ou
supprimer ces taxes.
11 ne faut pas oublier qu'autour de ces
petites industries sénégalaises vivent de pe-
tits patrons, des contremaîtres, des ouvriers,
il ont droit à gagner leur vie comme les nô-
tres, sous un climat plus pénible que le
nôtre. Ils ont droit à la vie.. Ils ont créé,
grâce à leurs initiatives, grâce à leurs éner-
gies, des ressources nouvelles. Elles appor-
tent à la grande famille française une source
de richesses et de prospérité. Il ne faut pas
les étioler à leur premier âge ou les tuer.
Tout cela n'a certainement pas échappé à
ta vigilante attention de M. Léon Perrier
et de M. J. Carde. L'émotion de Dakar a
gagné Paris. Nous nous devions de la
signaler.
Marcel Raedel
8..
Le désastre algéritl
Ce que dit M. Bordes
M. Hordes, gouverneur général de l'Al-
gérie, après avoir visité Mostaganem où il
s'est rendu compte de l'importance des dé-
gAts, a télégraphié à M. Albert Sarraut,
ministre de l'Intérieur, pour lui rendre
compte de cette visite.
Le télégramme du gouverneur confirme
l'extrême gravité de la catastrophe et le
dévouement sans bornes des populations.
Il spécifie que, pour Mostaganem, le nom-
bre des morts doit être évalué à 150 ou 155
Kuropéens et de 200 à 250 indigènes.
Kt, en terminant, il résume ainsi son im-
pression :
Le spectucle est exactement semblable
à celui d'une ville du front ravagée par l'cn-
myni.
Un appel du Ministre de l'Intérieur
En présence de la gravité de la catastro-
phe qui vient d'éprouver si cruellement les
populations du département d'Oran, M. AI-
bert Sarraut, ministre de l'Intérieur, à la
demande de la représentation parlemen-
taire algérienne, croit devoir faire appel
aux sentiments de solidarité qui doivent
animer tous les Français afin de venir en
aide, dans toute jd mesure du (Htssible, aux
sinistrés si douloureusement atteinte.
Il a décida à cet effet, de s'adresser à
toutes les organisations de secours dûment
quwHléeR pour les prier de recueillir des
dons soit en argent, soit en nature.
Les sommes souscrites seront centrali-
sées à la Banque de France, qui les trans-
mettra au gouverneur général de l'Algérie,
pour êtreensuite distribuées sur place par
les autorités locales. (Juant aux dons en
nature, ils devront être adressés directe-
ment au gouverneur généraJ à Alger.
I n service spécial, qui fonctionnera à la
direction des affaires algériennes au Mi-
nistère de l'Intérieur, est chargé de fournir
tous renseignements utiles à tous « eux, as-
sociations, groupements, particuliers, etc.,
qui voudront bien offrir leur concours.
Les condoléances du pape
M. AllK.it Sarraut, ministre de l'intérieur
a reçu hier malin Mgr Muglione, qui lui a
.:IPI)("I'I(' les condoléances très sympathiques
du In.pe à l'oc (vision du désastre qui vie.nt
de frapper l'Algérie. M. Albert Sarraut a vi-
vement remercié le nonce de sa démarche.
Un barrage provisoire
Le gouverneur général a pu constater
que des résultats sérieux ont été déjà ra-
pidement atteints, grâce à l'activité des
divers services intéressés, grâce aussi au
précieux concours donné par la troupe. Sur
les voies ferrées, sur les routes, dans les
villages régne une activité très vive. Le
déblaiement est en bonne voie. Le ravitail-
lement s'effectue sans heurts.
A Perrégaux, il a, sur place, déciité que
le barrage provisoire devrait être rétabli
d'ici trois mois, à Sainl-Maur, afin d'as
surer au moins le système d'irrigations et
les modifications prévues en ce qui con-
cerne la répartit ion des eaux aux environs
de l'oued Fer gong.
Les premiers travaux
A Mostaganem, le Gouverneur Général a
promis que le port serait dragué d'ici qua-
tre mois.
A Tenê.s, un pont provisoire de cent cin-
quante mètres de long sera construit par
le génie pour remplacer celui détruit et des
conduites d'eau potable rétablies dans la
cille à part cela intacte.
A Orléunsville. 700.000 francs sont dès
maintenant promis pour le rétablissement
des conduites d'eau potable ; 500.000 francs
pour la réfection des travaux d'irrigation;
180.000 francs pour la remise de nouvelles
semences aux indigènrs, afin de remplacer
les cultures détruites ; des commissions
d'évaluation des dommages subis vont être
constituées partout avec des membres
étrangers aux communes, alin d'éviter des
abus.
Quant au rétablissement complet des
voies ferrées, des roules et des barrages de
l'oued Fergaud, qui sont des travaux de
longue durée nécessitant des études appro-
fondies. M. llorde. a promis de les faire
activer le plus possible.
Les pillards
On signale un peu partout une recrudes-
cence de vols. La gare de lleulis a été l'ob-
jet tout dernièrement d'une agression. Le
gardien parvint très courageusement à dis-
perser les pillards. A Mostaganem, dans
toutes les maisons qui ont di 1 être évacuées,
les voleurs font main basse sur les objets
mobiliers.
unE KN SECONDE PAGE :
Afl XOSSRII. D'RT AT,
Mi TANmm A nmiiALTAR,
LRTTliE DR nORDBAfJX,
Fièvre faune
On en parle à mots couverts.
C'est un tort. Il n'y a rien
gner à nier le péril. La méthoae lit
plus sage est de ne pas le diminuer, de tte
pas Vexagérer, de le montrer tel qu'il est, et
de prendre les mesures nécessaires pour le
conjurer le plus rapidement possible.
Aujourd'hui, la science sait comment (III
arrête l'extension de la fièvre jaune, comment
on s'oppose à l'épidémie dont une colonie
est menacée, comment on empêche le mal de
passer à l'état endémique. Des missions ont
étudié le fléau; missions américaines à Cuba,
au Brésil, à Vera-Cruz; mission de l'Insti-
tut Pasteur à Rio de Janeiro; mission No-
guehi et Kigter au Mexique et au Pérou.
Des tableaux statistiques ont été dressés.
A la Guyane, en 1884, on constate très net-
tement que l'immunité s'accroît avec le
temps de séjour : 50 malades ayant de 1 à
2 mois de séjour, 63 de 1 à 2 ans, 6 de 2 à
3 ans, 4 de 3 à 4 ans, 3 de 4 à 5 ans, 3 de
5 à 6 ans; sur les deux premières catégories,
le nombre 'des décès s'élève à 26 et à 18;
dans toutes les autres catégories, pas un seul
décès.
Remarques apialogues pendant l'épidémie
de Cayenne, en 1885; pas de décès sur les
3 et 4 cas qui sont ceux de malades àyant
4 et 3 ans de séjour ; 56 malades et 20
morts, 115 malades et 60 morts parmi les
gens ayant 3 ans et 1 an de séjour; un voya-
geur arrive de France, il tombe malad e, il
meurt. Mêmes conclusions pour l'épidémie de
Rio de Janeiro en 1876.
On m'a envoyé une délibération de la
Chambre de Commerce de Rufisque, fin août
1927. J'y retrouve les conclusions générales
de Le Dantec; elles tiennent fIl quatre lois :
L'immunité naturelle vis-à-vis de la fièvre
jaune est en raison directe de la pigmenta-
tion de la peau; elle acquial par une pre-
mière atteinte du-mal; elle s'acquiert par le
séjour dans les pays à cndêmicitê amarylc;
elle se perd ensuite par le séjour dans un
pays tempéré.
Le plus pressé est donc de surseoir au
départ pour la colonie où la fièvre jaune ap-
paraît, 'des personnes qui l'ont quittée, des
personnes jeunes, des femmes, des enfants
qui, par défaut d'acclimatation, sont des vic-
times désignées. Ceux qui sont en congé doi-
vent y rester; ceux qui ont l'intention de
voyager pour la première fois dans la colonie
atteinte, doivent différer leur voyage.
Voilà des mesures préventives. Il y en a
d'autres, comme celle que préconisait la
Chambre de Commerce de Rufisque et qui
consistait à déterminer les hommes de race
blanche, créole, marocaine, syrienne, installés
sur des points éloignés des escales, à rega-
gner l'escale la plus voisine de leur résidence
actuelle.
Je n'ai pas la naïveté de croire que le pro-
blème est par là résolu; j'espère que per-
sonne ne me prètera cette puérile absurdité.
Un médecin seul, ayant la science et l'expé-
rience, aurait ici l'autorité nécessaire pour
démontrer qu'on est loin d'être désarmé en
face du fléau, lequel affecte d'ailleurs des
formes diverses. Je n'ai voulu, pour ma
part, que montrer ceci : ce n'est pas en cher-
chant à faire le silence sur la fièvre jaune,
quand elle commence à sévir, qu'on réussit
à rassurer ceux qui la redoutent : d'abord, le
silence est, de nos jours, impossttne, et on
risque par cette tentative malencontreuse
d'exciter des exagérations en sens contraire ;
il vaut mieux 'dire exactement ce qui est, ce
qui est possible, ce qui est fait, et de mon-
trer qu'on a fait tout ce qui était possible.
la confiance reste, et elle est déjà la moitié
du succès.
Mario JRouetan,
Senateur de L'ilémuti, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des f;otontes.
L'A via H on Coloniale
Belgique-Congo
M. Allard, directeur de l'aéronautique ci-
vile belge dont nous avions annoncé la mis-
sion d'études de liaison aérienne entire la
Belgique et le Congo belge est sur la route
du retour.
A l'aller, il a suivi l'itinéraire Europe
(jeutrule, Egypte, Vallée du Nil, Congo. Au
retour, il siirvolui le Salwira central et lo
sud oranais. Pour gagner l'Algérie, M. Al-
lard a pris, à Gun, sur le Niger, une auto-
mobile de la Compagnie transaharienne,
qui, comme on le sait, assure désormais un
service régulier bi-mensuel entre Colomb-
Béchar et te Niger.
"Une escadrille du centre d'aviation de la
Sénia, .a été envoyée à Taourirt Reggane
pour permettre à M. AUard de gagner Oran
par là voie des airs.
i Dès son arrivée à Bruxelles, M. Allard
fera connaître ses conclusions à son Gou-
vernement. L'itinéraire par l'Oranie et le
Sahara s'avère non Henlcmoott. comme le
plus court et le plus dircct mais aussi com-
me Je plus propice pour l'installation der,
terrains d'atterrissage. Si c'est celui qui
est choisi par l'aviation belge, cela ne
pourra que resserrer les liens d'amitié et
de solidarité de la Belgique et de la France.
les Alleimnls réclamai leurs celêaiet
-., -_.
1A général von Kessinger qui, pendant la
guerre a défendu Tsing Tao contre les
Japonais a déclaré 1111 journal Aftenbladet :
tJn heltu jour, nous récupérerons nos colonieR.
car nous devons les recouvrer. Sur ce point, le
peuple nllonumd est. unanime, et voila pourquoi
nous ferons tout pour reconquérir ce que nous
avons perdu de par le monde à la suite du
Traité de Versailles.
TAUX DE LA PIASTRE
.o
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies qu'à
la date du 4 décembre 11>27, le taux officiel de
la piastre était de 1t fr. 90.
L'avénement de Skti-Hohaned
- 00
llier, a eu lieu, à Marrakech, la cérémo-
nie de la reconnaissance du nouveau sul-
tan ; cette cérémonie s'est déroulée dans
une cour du Dar El Maghzen où étaient
réunies toutes les corporations sous la
présidence du pacha El lIadj Thami. Les
représentants des Oulémas de Marrakech
furent autorisés à lire le firman de nomi-
nation et à signer une adresse de loyalisme
à leur souverain.
Pendant cette cérémonie, le canon se lit
entendre, tandis que la foule indigène
massée devant le Dar El Maghzen accla-
mait S. M. Sidi Mohanuned,
Origines comtoises
de feu Moulay Youssef
.--0-0--
La Brand'mère de feu Moulay Youssef, sul-
tan du Maroc, serait une roumi, d'après une
communication du commandant Depierre à la
Société des Lettres. Sciences et Arts de la
Haute-Saône.
Moulay Youssef aurait, en effet, déclaré au
colonel Viennot, qui l'a rapporté au président
de cette Compagnie, que sa grand'mète était
d'origine comtoise.
Des habitants du village de Qissey, dans
la plaine jurass ique du Val d'Amour. auraient
émigré en Algérie vers 1837, et paitni eux une
fanulle' Lantemier composée du we, de la
mère et de la jeune Virginie, deux autres fil-
lettes étant restée* chez un onde, au village.
L'installation dans une ferme, la razzia opé-
rée par les Arabes, le massacre des pareats.
l'enlèvement de la jeune Virginie vendue au
sultan du Maroc, et qui, jolie et gracieuse, de-
vint et resta pendant plusieurs années la sultane
favorite, furent les épisodes de l'extraordirt\Ïre
aventure. Virginie Lanternier profita de sa fa-
veur pour appeler auprès d'elle ses deux sœurs,
auxquelles, grâce à son influence, elle procura
de brillantes situations.
Telle est cette aventure romanesque qui pa-
rut si merveilleuse que, vers 1868. elle était
déjà traitée comme une légende, une sorte de
conte des Mille et Une Nuib, et qu'on racon-
tait dans le Jura l'histoire de la fille de Chis-
sey « qui était devenue impératrice en Alger ».
A présent, bien qu'il reste encore des familles
Lanternier dans le vinage. la sultane Virginie
et ses soeurs y sont complètement oubliées.
C'est sans doute de Virginie que descendait
Moulay Youssef, si vraiment il avait dans des
veines du sang comtois.
Les enlèvements au Maroc
--0-0--
D'où provient la rançon
Un des membres du Conseil du gouver-
nement du Protectorat chérifien qui a été
appelé à examiner le budget du Maroc, a
déclara que la rançon des captifs de Beni-
Mellal ne serait supportée ni par le bud-
get du Maroc ni par le budget français.
Il existe à la Banque d'Etat du Maroc
un compte créditeur datant de longues an-
nées et sur lequel figurent toutes les in-
demnités payées par certaines tribus pour
des déprédations commises. C'est sur ce
compte qu'a été prélevée la somme de
.$ millions et demi en argent hassani né-
cessaire à la libération des captifs. En re-
gard, la lîanque d'Etat a fait ouvrir un
compte débiteur aux tribus qui ont touché
l'argent,
Le Maroc en Sorbonne
----() 0---
Le 17 décembre, à 14 h. 30, M. Daguiu
soutiendra une thèse pour le doctorat ès
sciences, sur le sujet suivant : « Contribu-
tion à l'étude géologique de la .^région pré-
rifaine (Maroc occidental). »
On demande des agrégés
--0-0--
MM. Dorolle, président, et Schulhof, vice-
président de la Société des Agrégés de
l'Université, ont entretenu M. Vial, direc-
teur de l'enseignement secondaire, do-la gra-
vité de la situation qui résulte du manque
de professeurs agrégés. Ils ont, notamment,
souligné le fait suivant ;
Au lycée d'Oran, dont les cours sont
suivis par 1.600 élèves, on ne compte
que treize agrégés pour trente-cinq profes-
seurs d'autres catégories,! chargés de cours,
délégués, professeurs -- de - classes él
res, enseignant dans les classes secondaires:
un seul agrégé d'histoire pour six chaires ;
un seul d'anglais pour quatre chaires ; un
seul de physique pour trois chaires ; aucun
agrégé d'espagnol ; aucun d'arabe, et il y
a, pourtant, trois chaires; aucun agrégé des
lettres pour les quatre chaires de première.
Enfin, deux agrégés des lettres, nommés
pour la rentrée d octobre dans des lycées
de la métropole, ont été remplacés par des
chargés de cours, à défaut de randidatures
d'agrégés des lettres.
.1. –-–
Les phosphates nord-africains
---0-0--
Le grand quotidien de Herlin, le •• lUrliner
Tageblatt », se dit particulièrement bien informé
sur les négociations actuellement en cours, sous
l'égide de notre Ministre de l'Agriculture, eon-
rernant la constitution d'un cartel français des
phosphates nord-africains. Ce cartel envisage-
rait une répartition des débouchés. La Tunisie
et l'Algérie auraient dans ce projet, le monopole
de l'exporta!ion sur la France et l'Italie, tandis
que le Maroc, bénéficiant de sa situation géo-
graphique, aurait l'exclusivité des exportations
sur l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne, la
Belgique, la Hollande et la Scandinavie.
NoIls reproduisons cette information avec les
réserves qu'elle comporte.
..1
A* Mabliri ées Afiires Élnagèrtt
no
M. Naggiar, consul général de France à
Shanghai, est nommé directeur de l'Asie et
de l'
nommé directeur adjoint des affaires poli-
tiques et commerciales, et qui conserve ses
fonction, de chef du cabinet du ministre.
Les bois de nos colonies
Chez un fabricant de meublea
« On ne vit qu'en s'incorporant à quel-
que chose de plus grand que soi », disait
à peu près le père spirituel de Thomas
Graindorge. 1
C'est à quoi je songeais, assis dans le
bureau directorial de la fabrique où j'étais
parvenu, après bien ucs épreuves et des
expériences décevantes. Le directeur,
jeune, vigoureux d'aspect, de façons amè-
nes, s'était excusé d'avoir à terminer une
conversation téléphonique. Des employés
entraient et sortaient, recevaient de lui une
instruction résumée en deux mots précis et
jetés comme une parenthèse dans son dis-
cours à un invisible client. Des secrétaires
s'affairaient parmi les classeurs et !es dos
siers. Les scies voisines continuaient leur
musique et tout cela dénotait un commerce
prospère, auquel mon hôte, en pleine et lu-
cide action, s'incorporait visiblement de tou-
tes ses forcev
Voilà ce qui s'appelle vivre, pensais-
je, et d'autant plus que ce commerce lui-
même s'incorpore * à une forêt de 90 mil-
lions d'hectares. Sois heureuse, ombre de
Taine ;
- Je suis à vous, fit le directeur.
- Monsieur, vous utilisez pour vos fabri-
cations, m'a-t-on dit, des bois coloniaux.
- C'est exact.
- Puis je vous déniai.der leeq'.;els f
- Surtout de l'acajou, mais aussi du mai-
dou, de l'ayous, de l'okoumé.
- Provenance ?
- De la Côte d'Ivoire, du Cameroun, du
Gabon.
Vous êtes satisfait de ces bois ?
- Désormais, oui, très satisfait.
- Ah! et avant que ce fût m désormais »?
- Pour être exact, il y a plusieurs années
que ces bois ne nous donnent plus de sur-
prises fâcheuses. Mais il fut un temps où
de bons et de mauvais acajous nous ve-
naient pêle-mêle de la Côte d'Afrique. Trop
souvent, les pièces, sou? l'outil, se déchi-
quetaient. C'était un peu découiagcant et
nous n'étions pas les seuls fabricants :. nou
demander si nous devions continuer I nous
servir de cette matière incertaine. Mais tout
ce k. c est du passé. Les exploitations sont
bien mieux faites et les importateurs ne se
ccntentent plus, comme autrefois, d'a-hetet
n'importe quoi, pourvu que ce soit à bas
prix, à de noirs bûcherons peu soucieux de
méthode.
- Alors, maintenant ?
Maintenant, les lots sont d'une
moyenne élevée, quant à la qualité.
Et que faites-vous de ces bois ?
- Presque uniquement des meublc.
Mais nous n'employons pas uniquement des
bois des colonies françaises. L'acajou de la
Côte u'Ivoire, dont nous faisons notre prin-
cipale consommation, est d'un grain un peu
tendre pour des pieds de chaise, par exem-
ple, ou pour des cadres de glace, pour les-
quels nous employons du Cuba.
Plus cher !
- Mais plus dur!
- Pourtant, certains acajous du Came-
roun, si je suis bien informf,, sont de très
beaux bois, très résistants
Je ne dis pas que nous n'y viendrons
pas. Nous ne demandons pas mieux que
d'abréger la période d'accoutumance qui
est également inévitable chez les fabricants,
chez les ouvriers et dans le public.
Au point de vue des prix, d'ailleurs,
vous y trouverez votre compte.
A qui le dites-vous! De nos acajous à
ceux d'Amérique, il y a un rapport de prix
d, i à 4. De plus, les premiers étant de
bien moindre densité, nous en avons bien
plus à la tonne.
Là-dessus, comme trois visiteurs s'llaienr
fait successivement annoncer depuis mon en-
trée, je quittai mon interlocuteur. Complai-
sant jusqu'au bout, il pria une jeune fille,
aux très beaux yeux mais au front sévère,
di me montrer les réserves de meubles.
Au premier étage, dans une longue salle,
des buffets, des armoires, des tables, des
chaises attendaient mélancoliquement de
faire leur entrée dans le monde, figuré,
pour eux, d'abord par le grand ou le petit
magasin et, plus tard, généralement, par
- le foyer familial.
Plus ou moins luxueux, ces meubt's re-
présentaient, eux, la stimulante, la bienfai-
sante inégalité, principe de tout effort.
Pourtant, conduit, sur ma demande, par la
jeune fille au front sévère, auprès du
contremaître de la fabrique, mes réflexions
prirent un autre tour.
En quelques mots, car l'atelier le lécla-
mait, il me fit savoir que les bois coloniaux
se scient, se rabotent et se toupillent à peu
près comme les bois d'Europe, que certains
demandent des affûtages de scie plus fré-
quents, que l'acajou a bien, quelquefois,
« trop de contre-fll », mais que presque tou-
jours il est d'humeur très accommodante,
que l'okoumé se prête admirablement au
contreplacage et que l'ayous a le frand
mérite, quoique tendre, de ne pas d jouer »
(un bois sérieux, une jolie nature, pen-
sais-je ).
quelle honnête figure il avait, cet artisan
vieilli sous le bourgeron ! Plus utile socia-
lement, plus poli aussi et plus obligeant
comme il arrive souvent que bien des
représentants des « cl asses » dites h supé-
rieures Il, il avait une rude poignée de
main, légitimement égalitaire.
Oui, mais, sans l'inégalité, les noirs de
,l'Equateur, dlabord. n'eussent sans doute
pas abattu et transporté jusqu'aux cargos
les arbres de ta grande sylve!.
Et c'est là toute la question, la fameuse
Question.
R. B de Laromiguière
Cinéma Colonial
- e-o-
Une nouvelle « Star »
Jusqu'où va se nicher la '< photogénic "?
Une artiste de cinéma vient d'arriver, par
avion, à Los Angeles, pour tourner un film
sensationnel.
Comme elle est un peu sauvage, un Ha-
waïen s'occupe d'elle tout spécialement.
I.'aimable actrice qui l'a pour partenaire
n'est pas autrement rassurée. Car il s'agit
d'une araignée gigantesque, une tarentule
à la laideur agressive.
Dépêches de l'Indochine
0-0
Pour les victimes de la guerre
Les souscriptions en faveur des victimes
de la guerre, sous le haut patronage du
Gouverneur général et la présidence d'hon-
neur du Gouverneur de la Cochinchine, se
sont élevées à 55.000 piastres, soit 7^0.000
francs. (500.000 francs seront répartis, en
parts égales, entre les (;ueules Cassées, les
Mutilés et llilirmcs, les Orphelins, les
Aveugles. Les mutilés Annamites et de
Cochinchine. receemnt 20.000 francs, d'au-
tres wuvrq# de guerre rn h rance recevront
100.000 francs.
La T. S. F. au Japon
f-a nouvelle station de J. a. t. sera
achevée à Kawana prés de Nogoya dans Le
courant du mois de mars. Elle recevra des
messages de sept nations d'Europe.
Indopacifi.
.-_- .---.-
M. Léon Perrier à Paris
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, rm-
trera demain mercredi matin à Paris, venant -
Grenoble.
Le ministre, qui a heureusement échappé à
l'accident du rapide de Lyon à Grenoble, rece-
vra demain comme d'habitude.
8.8 .-
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
--0-0--
Palmarès
Le prix Le Contl (."jrfMWO francs) a été dé.
cerné à M. Alexmidnî Yersin, correspon-
dant de l'Aciidémio des Sciences, directeur
de l'iiistitiit Pusleur d»* hu-Trang (An-
nam) pour su contribution à l'agriculture
de l'Jrulo-ChirH' et uux pn^rès de l'agricul-
ture de cette colollie, notamment en ce qui
concerne les plantations du quinquiuu.
Le prix La Fayette
--0-0--
Le Comité du Prix La Fayette, (pie pré-
side Mgr Baudrillart, a attribué ce prix,
d'une valeur de 1.000 francs, destiné à ré-
compenser l'établissement religieux français
qui a rendu les plus importants services au
développement de la culture française, à
l'étranger ou dans nos colonifs, à la Con-
grégation des Prêtres de la Mission. Il a
voulu ainsi signaler à l'attention et à la
gratitude publique les écoles de garçons et
de filles ciéées par les Lazaristes et les
Filles de la Charité, notamment dans lr vi-
cariat apostolique de Fort-Dauphin (Mada-
gascar).
--, ,,-
A H CiinlsslonâKCSlQiiles dnSéul
Cette importante Commission se réunira de-
main mercredi 7 décembre à 17 heures.
A l'ordre du jour, figurent les questions sui-
vantes :
1 Désignation de rapportews. au fond sur :
a) Le projet de toi portant suppression de
l'Olfice Colonial (n° 567) ;
- b) La proposition de loi tendant - à créer des
Commissions consultatives du travail et de
T agriculture dans les colonies de la Guade-
loupe, de la Martinique et de La Réunion
(nu 575).
2° Désignation de rapporteurs pour avis sur :
c) Le projet de loi tendant à convertir en
loi un arrêté du Gouverneur Général de l'A.
E. F. promulgant dans la colonie du Gabon
différents textes relatifs aux douanes (n" 566) ;
d) Le projet de loi ratifiant un décret prohi-
bant dans les colonies françaises la sortie de*
jetons frappés en bronze d'aluminium (nu 565).
A LA CHAMBRE
--&--.
DEBATS
Le budget de la guerre
A l'occasion de la discussion du Budget
de la guerre notre ami et, collaborateur, M.
Morinuud, député de ConsUintim; a deman-
dé que les ofliciera indigènes aient les mê-
mes indemnités pour etiurges de laimllc
que les ofliciers français ; le ministre a pro-
mis que ce serait fait pour ip l"' janvier.
Le député de Constantino constate qu'un
relèvement de solde a été accordé aux sous-
ofliciers et que le quart colonial a été donné
aux militaires de carrière.
Mais, depuis le lor janvier dernier, les
fonctionnaires civils 11e touchent plus le
quart, mais le tiers colonial ; il insiste pour
qu'au hudg-'l de 10^MJ, l'etfort nécessaire s. lit
fuit. Il réclame aussi pour que cette ail' ca-
tion leur soit donnée même lorsqu'ils vien-
nent en congé en Kiiince. l)e liienie, - n ce-
qui concerne leur passage, M. MoriuaudT
voudrait qu'il leur fût alloué chaque année
au lieu de l'être tous les deux ans. 1! serait
f c'il t
accordes aux employés militaires.
Ces réformes sont possiples urace a la
contribution militaire de l'Algérie don! l'ora-
teur rappelle l'hislorique. Klle s'est elevèe,
pour à. M millions '•! sera de if» en
li&S ,el on peut prévoir qu'elle atteindra
52 millions en 1\)'J'.). Or. les reformes n'eu
copieront que 15 ou ».
Le député de Constantin»- très applaudi
demande au Minisire d'achever son »pum<-
en faveur de colle armée d'Afrique dont
l'histoire n'est qu'une longim épopée et qui
a fourni 1 la France tlltt de chefs illustres.
Le Ministre de ln Cucrre promet de ré-
soudre les différentes questions posées
dans le sens le plus favorable.
M. Cornavin signale an Ministre la si-
tua lion des Algériens et Tunisiens recrute.-,
dans l'armée fmnç-aise qui font deux an*
alors que les l'ranyii.s ne font que 1S mois.
Pourquoi les eonsidére-t-on eneorc coninm
esclaves en ne leur accordant pas l'egniité
de service ?
M. Cornavin rappelle que It, Ministre
avait promis qu'il n'y aurait phis (réta-
blissements pénitentiaires en Algérie. (Ir.
le chapitre qui les vise est en augmenta-
tinn (,'(,Rt donc bien la preuve qu'on « »»uti-
nue A entretenir lft-bas des bagnes militai-
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