Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 05 décembre 1927 05 décembre 1927
Description : 1927/12/05 (A28,N180). 1927/12/05 (A28,N180).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511733
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N* 180
LE NUMERO : 30 CENTIMES
LUNDI SOI H, j DECEMBRE IM
àl (: l 0
Les Annales Coloniales
LI. annonce* et réelamet sont reçue* au
- bureau du journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THBBAULT
Tout let articles pubUé. dans notre journal ne peuvent
être Npf'oduiI. qu'en citant lu Ajuaub CoMtnALM.
JOIRlll QUOTIDIEI
Médaction & Administration :
14, IN «I ̃•̃hTftHir
PARIS (lW)
TÉLtm. I LOUVRK ie-n
RICHELIIIU «7-M
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Ua ta 9 Moi* 8 ttob
Franee et
Colonies 120 » 65 » Il Il
Étranger. 180 » 100 » M »
On s'abonne sans lra18 dana
tous les bureaux de Pute.
Les ressources minérales de IMF.
L'ilmenité
Sur la petite côte sénégalaise. entre Rufis-
que et loal, et en Casamance, IOOt rassemblés
par endroits, en dépôts très important., des
sables titanifères.
Ces sables contiennent surtout de Vilménite
(Ti02), provenant de la désagrégation des
roches éruptives sous-marines. Les vagues ap-
portent Vilménite à marée haute et la déposent
sur le sable où elle forme des plaques noirâtres
et brillantes.
L'ilménile du Sénégal contient, avec des
teneurs très variables, du bioxyde de ti-
tane, 48 ; du sesquioxyde de fer, 32 %,
et de la silice, 12 Sur certaines plages de
la petite côte, le mouvement des va a
produit un classement mécanique qui donne
naissance à des poches où la concentration at-
teint jusqu' à 90 de métal pur.
On traite le minerai sur place en le sépa-
rant du sable siliceux au moyen de tourmels à
mailles très fines. Il se présente alors sous
forme de cristaux impalpables de couleur gris
foncé, avec des reflets métalliques. On l'expé-
die en sacs.
Les emplois industriels du titane sont très
variés. La métallurgie l'utilise pour des allia-
ges légers et résistants dénommés ferra-titane,
cupto-titane et mangano-titane, selon qu'il
entre dans leur composition du fer, du cuivre
ou du manganèse. Les premiers servent à
Irfttion des fontes et aciers, tandis que les
second et troisième jouent le même rôle au-
près des laitons et des bronzes.
L' industrie de la peinture en extrait un
produit de base servant à la fabrication du
blanc de titane (blanc jaune) appelé à rem-
n'ac-r la céruse dont il n'a pas la toxicité ;
il" a l' avantage d'avoir une surface couvrante
plus grande que ceUe-ci et une densité plus
faible que les blancs usuels ; il se broie facile-
ment à l'huile, supporte sans réaction toutes
les peintures et ne noircit pas comme les déri-
vés du plomb, car les sels de titane ne sont
pu attaqués par l'hydrogène sulfuré.
Vilménite permet aussi la fabrication du
rat de titane et d'un minium dont les pro-
priétés en font une peinture sous-marine appré-
..a..
Le chlorure de titane a été utilisé comme
Mport pour les gaz asphyxiants et comme fu-
migène pendant la guerre, et ut concurrencer
i le tétrachlorure détain dans 1 industrie textile.
Le titane est encore employé dans la fabrica..
tion des électrodes de lampes électriques, et
ce ne sont là que quelques-uns de ses DOII\o-
breux dérivés.
Les premières exploitations, depuis la
guene, remontent à 1922, où 5.600 kilos de
sables titanifères étaient chargés à destination
de la métropole. En 1923, les exportations
ont atteint 492 tonnes, etles sont descendues à
436 tonnes en 1924, et 1 181 tonnes en 1925.
Après cette régression, les sorties de sables
titanifères ont marqué un accroissement de plu-
sieurs milliers de tonnes. Les statistiques de
1926 accusent, en effet, 5.748 tonnes, dont
596 ont été exportées sur la France, 5.142 sur
JfII Etats-Unis et 10 sur l' Angleterre. Si l'on
en iule par le tonnage sorti pendant les neuf
premiers mois de 1927, qui s'est élevé à 4.102
tiom, les exportlt i om" 3: ui s'est élevé à 4.102
ttnnes, les exportations de l'année en cours ne
seront pas inférieures à celles de 1926.
Le sel
L'exploitation des salines sénégalaises de
Kaolak, dont les produits sont exportés de plus
en plus dans l'hinterland de l'A O.F., dimi-
nue l'importance des salines de fa colonie du
Niger, dont l'exploitation occupe plusieurs
milliers d'indigènes qui en tirent leurs moyens
4'existence.
Les principales saline* sont celles du Fogha
(Gaya), de Fashi et Bilma (Kaouar), d'in Gall
et Tegguida N'Teçoum (Agadez), du Manga
- du Mounio (Gouré).
Dans le cercle de N'Guigmi, on fabrique
à" un sel végétal extrait des cendres d un
appelé « Baboul » ; ce sel dit « Ba-
bod » se présente en pains de 5 à 7 kilos.
Le rendement approximatif des salines de
h colonie du Niger a été de 1.550 tonnes en
1925, et de 4.000 tonnes en 1926.
Le fer
En A.O.F., le fer est d'origine latéritique.
Ses minerais forment des amas considérables
certains points et d'une grande étendue, en
Guinée notamment. C'est ce qui a provoqué
La: formation d'une importante société améri-
caine pour l'exploitation d'un gisement dans
îs presqu'île du mont Kakoulima. Le minerai
eL un oxyde de fer hydraté d'une teneur
moyenne de 52 en fer et 12 de silice,
r à 3 de chrome. La réserve du minerai
dépasserait 1 milliard de tonnes ?
Au Soudan français, les indigènes utilisent
le minerai de fer pour la confection des armes
et. des instruments agricoles.
Le manganèse
On se demande ,- pourquoi l'Afrique Occi-
dentale française n'exporte pas de manganèse
-amme le fait l'enclave britannique de la
taold Coast, dont le sol et le sous-mi présen-
tent beaucoup d'analogie avec celui de sa voi-
sine la Côte d'Ivoire o ù , cependant, des gise-
ments de ce minerai ont été signalés, ainsi, du
reste, que près de Gao, au sommet de la Bou-
Je du Niger.
Le manganèse de la Gold Coast a été dé-
couvert au cours de la construction du rail.
ev ay de Secondee à Coomassie, en creusant
une tranchée. Les prospecteurs avertis de cette
terte ont alors trouvé une immense len-
tille de manganèse pour ainsi dire agglomérée
en wn seul point, par suite des pertur bât km»
atmosphériques, et ce véritable filon ne le
traave qu'à 30 nilles de la côte, à le station
de Aykem, d'où le railway le transportera
sous peu au nouveau port de Takoradi, à rai-
son de 40.969 tonnes par an.
Les gisements de notre colonie sont épar.
pillés, loin de la côte, et l'exploitation ne
saurait actuellement en être rémunératrice.
Autres substances minérales
C'est pour ainsi dire pour mémoire que noue
signalerons la présence de Yalaminium en Gui-
n6e, au Dahomey, dans le massif de l' Agou,
au Togo méridional. Dans le cercle de Boké
(Rio Nunez), de la bauxite contient 50 à 55
d'aluminium.
Le bismuth a été révélé dans les terres auri-
fères de Kokumbo en Côte d'Ivoire.
Le grenat almandin se rencontre dans les
micachistes, et les gneiss de Grabo à la Côte
d'Ivoire. Trop trouble pour être exporté
comme pierre précieuse, ce grenat ne peut être
utilisé que comme abrasif, et encore faut-il en
extraire en grande quantité. Lt AdministratioD
ne peut pas se charger de tout. Rechercher et
signaler les produits intéressants, c'est à cela
que doit se borner son rôle. Par la création
de moyens de communication, elle aidera aussi
beaucoup à l'exploitation des produits du sol
et du sous-sol, et, sous ce rapport, nous savons
quels progrès ont été réalisés.
Dans le haut Dahomey, il y a des jaspes
dont les teintes rouges ont flatté la coquetterie
des indigènes de la Nigeria qui @ les emploient
comme bijoux, mais ces pierres n'ont pas d'au-
- 1
tre valeur.
Telles sont nos connaissances actuelles en
minéralogie ouest-africaine. Elles permettent
de beaux espoirs pour certains minerais et nous
sommes convaincus que le deuxième stade des
recherches géologiques causera d'agréables sur-
prises.
Ces recherches sont, en effet, confiées à
huit géologues auxquels d'importants crédits
(environ 300.000 francs) ont été réservés aux
budgets de l' A.O.F. (général et locaux).
Mieux connu et exploité, le sous-sol de
notre A.O.F. apportera un appoint apprécia-
ble aux ressources de la colonie, et par cela
même à la métropole qui compte de plus en
plus sur une exploitation rationnelle de son
empire colonial pour hâter son relèvement éco-
nomique et la libérer de la dépendance de
l'étranger.
Pierre Taittinger,
Pépuffc de Porte. Vice président
de la Commleeton de Y Algérie,
des Colonies et dee Proleetorale.
–-– 4..
L'Aviation Coloniale
- - - - - - - - -- - -- - - - - --
Au Maroc
Un appareil qui revenait d'Agadir, où U
avait, effectué une mission photographique,
prit feu alors qu'il volait à 2.000 mètres de
hauteur au-deus de la région de Marra..
kech. L'adjudant Caustau, qui le pilotait,
chercha à combattre l'incendie, puis, en-
touré par les flammes, il ajusta son para-
chute, s'élança dans le vide et put toucher
terre très heuresuement.
Utilisant alors les appareils de double
commande, le lieutenant Ragot, OIbserva-
teur, plus éloigné du foyer dlncendie, put
manœuvrer et réussit à atterrir normale-
ment,.
Los aviateurs purent également sauver
les appareils de bord, mais l'avion fut com-
plètement détruit.
France-Syrie
Lo commandant Ruby, chef d<: l'Aéro-
nautique de l'Euphrate, vient do relier la
Firance à la Syrie. Il a effectué oette belle
performance sur un appareil Potez 25 de
série à moteur Lorraine 450 CV, son avion
d'arme qu'il était venu chercher spéciale-
ment en France. Parti d'Istres le 24 novem-
bre, des conditions atmosphériques déplo-
rables l'obligent à se poser à Piae.
Donnant de ses nouvelles de cette ville, le
commandant Ruby s'exprime - en ces ter-
mes : « J ai essuyé un coup de tabac for-
midable dans le golfe de Gênes. Mon appa-
reil a très bien tenu sans être le moins du
monde fatigant. n
Le 25 novembre, il couvrait l'étape Pise-
Rome et -- le 26 novembre, parti pour Athè-
nes, un brouillard intense l'arrêtait là Brin-
diei.
Il est arrivé à Athènes le 27 novembre,
ayant rencontré un temps extrêmement
défavorable, au cours de cette étape de 600
kilomètres en grande partie au-dessus de
la mer.
Retenu pendant trois jours à Athènes par
les amicales réceptions de ses nombreux
amis de l'aéronautique grecque, il mettait
le 1er décembre le point final à 00 voyage
de plus de 8.000 kilomètres en se posant, à
14 heures, à Rayak, aérodrome de Bey-
routh, ayant franchi sans escale les 1.250
kilomètres de l'étape Athènes-Beyrouth, à
une vitesse moyenne de 200 k.-h.
Un raid effectué sur ce parcoure pendant
la saison la plus défavorable cet le meil-
leur des témoignages que l'on puisse
demander de la valeur d'un pilote et d'un
aviateur.
A propos de Tam-Tam
0-0-
Un scrupule me vient. Il ne faudrait pas
croire que j'ai fait miennes, dans mon compte
rendu de samedi dernier, sur une mémorable
séance du Faubourg, les épithètes adressées à
M. Desdomaines-Hugon par des auditeurs plus
ou moins foncés, mais tous également excités.
M. Desdomaines-Hugon, d abord, a un vi-
sage et une wx mais out, cela ne trompe
guère de Ma brave homme. Puis il ne boit
que de l'eau, et il fui, à l'occasion, au cours
de sa carrière de capitaine au long cours, un
marin hérofcnie, au témoignage même de son
ami Julien Meigret.
R. L
Indochine et Slam
• Ai
Dans son dernier rapport sur le
budget'des colonies, M. le député
Archimbaud qui s'est spécialisé
depuis plusieurs années dans l'tiude des
questions coloniales, préconise la mise en va-
leur des colonies suivant un programme pra-
tique que Von ne saurait qu'approuver. Tou-
tefois, Vhonorable Rapporteur se laisse aller
à admettre, sans les discuter, les critiques
que formulent trop aisément ceux qui, par
principe, dénigrent ce qui a été fait par la
France pour admirer ce qui a été fait par les
étrangers.
C'est ainsi que M. Archimbaud, déclare :
« A Vétranger, on commence à murmurer
« contre la France qui bride Vexpansion de
« ses colonies et accapare de vastes territoi-
c res, qu'elle est impuissante à mettre cil
c valeur et surtout nos indigènes se plaignent
« que l'influence française soit bien oné-
o reuse. Quand les Annamites éclairés regar-
e dent du côté du Siam, leur voisin, ils ne
1 peuvent se défendre, si loyalistes soient-
t ils envers la France, d'un mouvement de
I - dépit et de regret. »
Le moins que l'on putsse dire est que
Vexemple est mal choisi. Si l'on rapproche,
en effet, du passage du rapport de M. Ar-
chimbaud le passage du discours de M. le
Gouverneur de la Cochinchine, B. de la
Brosse, à Vouverture de la session du Con-
seil Colonial, la comparaison ne laisse pas
que de surprendre par la contradiction abso-
lue qu'elle révèle entre ces deux documents.
Je sais qu'au Siam un noble et grand
effort, ces dernières années, a été accompli.
C'est un pays de io millions d'habitants :
cependant, il n'entretient que 400 écoles avec
une population scolaire de moins de 40.000
enfants; la Cochinchine qui n'a que 4 mil-
lions d'âmes, compte plus de 1.400 écoles
fréquentées par 112.000 élèves. le mouve-
ment commercial du Siam ne dépasse pas
427 millions de tic aux, soit un peu plus de
4 milliards, chiffre bien inférieur à celui de
la Cochinchine. Par contre, le budget royal
s'élevait, en 1924, à 90.000.000 de ticaux,
soit 900 millions de francs, alors que l'en-
semble de tous les budgets de la Cochinchine
est d'environ 38 millions de piastres, ou 427
millions de francs.
Il est permis de penser devant la précision
des chiffres donnés, que le Rapporteur du
budget a admis, certainement trop rapide-
ment, le reproche que certain « jeune
annam 1 adresse à l'œuvre française en
Indochine en se basant sur l'admission non
fondée des brillants résultats obtenus en des
pays autres que le leur.
En toute bonne foi, il faut cependant re-
chercher si, dans les critiques faites, il n'y a
pas une part de vérité, si petite soit-elle, qui
mérite d'être retenue pour porter remède à
l'imperfection signalée.
Il est bien certain qu'en réfrénant la com-
paraison de mise en valeur de VIndochine et
du Siam, il y a un point sur lequel le Siam
marque un avantage très net, à savoir la
construction de lignes de chemin de fer de
pénétration vers l'intérieur.
Ne cherchons pas à justifier notre infé-
riorité en l'espèce en invoquant que le Siam
a concentré la presque unanimité de son
effort sur ce point, alors qu'en une Indo-
chine beaucoup plus vaste, le programme des
Travaux publics a compris toutes les caté-
gories de travaux susceptibles de concourir
à l'amélioration économique du pays (routes,
hydraulique, agronomie, chemin de fer,
-voies navigables, etc.). Dans l'espèce, nous
avons un retard marqué sur le Siam, il ap-
partient au Gouvernement Général de 1'111-
dochine de rattraper le temps perdu et de
réaliser l'oeuvre parallèle à celle déjà accom-
plie dans leur pays par nos voisins.
Une atuvre de développement économique
ne peut se borner, dans un pays qui forme
un tout placé sous notre autorité, à travailler
sur la côte en négligeant l'intérieur du pays.
Semblable méthode se justifie à l'étranger,
en Chine par exemple, où nos ressortissants
se fixent aux points de sortie pour y drainer
les produits et y travailler à l'exportation
sous la formule connue du « General Bu-
siness 9. Mais lorsque nous avons assume
la tâche d'assurer l'évolution économique
d'un pays, il faut lui donner un développe-
ment complet et intégral. Il est notmal que
l'on ait commencé par le plus facile, mais
il ne faudrait point tarder à attaquer les
points les plus difficiles, car ce serait man-
quer à la tâche que nous avons le devoir de
réaliser.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-préstdent de la Commission
des Douanes.
-60.
Cinéma Colonial
00
« La Sirène des Tropiques »
Joséphine Baker a terminé son premier
film, La Sirène des Tropiques, réalisé
d'après le scénario de Dckobra, et sou6 la di-
rection artistique de Jacques Natanson. On
assure que Joséphine Baker est très photo-
génique, ce qui ne nous étonne pas. Elle
doit merveilleusement se détacher sur le
blanc de l'écran. Mais on dit aussi qu'elle
s'est montrée grande artiste et c'est là son
vrai mérite.
Alain Gertalt dan l'océan Mien
A La Réunion, l'escale du Général-Voy-
ron, qui vient d'arriver à Marseille, a coïn-
cidé avec le séjour du navigateur solitaire
Alain Gerbault, dont le petit voilier Fire-
crest est toujours en excellent état.
M. Alain Gerbault est venu à bord du Gé-
néral-Voyron où sa simplicité et sa bonne
humeur ont conquis tout le monde. Il se
disposait à poursuivre sa route vers le sud
de l'Afrique,
LES THÈSES COLONIALES
",
Les Belles-Lettres devant la Faculté
-oie-
La vieille Sorbonne entendit dans ses am-
phithéâtres antiques de grandes soutenances
de thèses de géographie et d'histoire colo-
niale auxquelles participèrent le vieux doyen
Himly et Vidal de la Blache et Alfred Ram-
baud et Lavisse et Marcel Dubois. Parmi les
plus illustres des docteurs ès lettres de ces
temps mémorables où une dizaine de profes-
seurs de la Faculté des Lettres étaient mem-
bres de l'Institut, et le plus grand nombre
même, de cette pléiade, de l'Académie fran-
çaise, il faut citer Henri Scherme qui,
après une thèse sur le Sahara, enseigna la
géographie à la Faculté des Lettres, Augus-
tin Bernard qui passa son doctorat ès lettres
avec un fort travail sur la Nouvelle-Calédo-
nie et ne quitta la Faculté des Lettres d'Al-
ger que pour venir enseigner la géographie
de l'Afrique du Nord à la Sorbonne, Victor
Demontès aussi, aujourd'hui chargé de cours
au Collège de France, et Mandeville. Et
combien d'autres non moins illustres. Grands
exemples qui furent suivis.
En - 1914, Robert Perret donnait une Géo-
graphie de Terre-Neuve, faisant preuve
d'une science parfaite des aspects présents
du sol et de la vie et des richesses de la
Grande Ile du Nord américain. Et cela, dix
années après que les pêcheurs français se
voyaient évincés du French Shore.
Nous le faisions remarquer dans un pré-
cédent article. Les futurs docteurs qui ris-
quent leurs chances sur des sujets coloniaux,
ne bornent pas leurs vues à nos seules pos-
sessions d'outre-mer. Le champ se présente
vaste à leur étude. Qu'importe s'ils n'en sont
pas les maîtres ou s'ils ne le sont plus.
C'est la revanche supérieure de la pensée.
Elle passe les frontières sans passeport.
S'installe ici. Se naturalise spontanément -
et pour l'objet de sa cause - elle se donne
droit de cité là où il lui plaît.
Ainsi, dans la plupart des grandes soute-
nances de thèses, s'explique l'attirance et le
succès de l'Egypte, berceau d'une des plus
vieilles civilisations humaines. Les trésors
de son passé comme les riches possibilités
du présent ne sont pas diminués aux yeux
des lettrés parce que la France renonça à
la traditionnelle influence qu'elle exerçait
dans l'antique vallée du Nil. Et c'est peut-
être encore là manière de revivifier cette in-
fluence.
La Ionie, qui vient en premier lieu dans
l'histoire de la civilisation, des lettres et des
arts j les Etats mandatés (français et anglais)
de l'Hindoustan, la Syrie, donnent égale-
ment matières à d'importants travaux d'éru-
dition. C'est Gabriel Albert avec ses fouilles
ti' Al FoustAt et les origines de la maison
arabe d'Egypte; Roussel, avec Delos, colo-
nie athénienne; Picard, avec des recherches
sur les sanctuaires et les cultes de l'Ionie
du Nord; Auguste Cour, étudiant, analysant
l'œuvre du ooète arabe d'Andalousie, Ibn
Zaldoun, et - remontant aux plus lointaines
sources arabes pour renforcer son remarqua-
ble commentaire. Et Jules Bloch, peinant
avec délectation sur un manuel de scribe ca-
chemirien du xvir siècle : La Lokaprakaca
attribuée à Ksemcndra. Mais, à côté de
ceux-là, combien de jeunes lettrés se sont
laissé justement séduire par le soleil, l'his-
toire et le mystère des sables algériens?
L'Algérie dans la littérature
C'est à Tailliart que nous devons le plus
complet ouvrage sur l'Algérie, qui fut tour
à tour soumise, comme on le sait, aux Car-
thaginois, aux Latins, aux Vandales et aux
Byzantins dans l'antiquité. De tous les tra-
vaux historiques, biographiques qui -restent
de ces temps, des mémoires et des corres-
pondances, l'auteur dégage les idées essen-
tielles. Il les réunit dans les sept chapitres
de sa thèse : 10 Alger et la Rôeence dAl-
ger dans la littérature ; 20 L" Algérie dans
les ouvrages historiques; l'Antiquité jusqu'à
l'invasion des Arabes; 30 Moyen âge et temps
modernes iusau'en dho; 4° La ConQuEte
d'Alger (1830 à 1850); La Kabylie, lé Sa-
hara; 50 D Algérie dans les ouvrages des-
criptifs; 6° L'Algérie dans la poésie fran-
çaise; 70 L'Algérie et le romall, l'Algérie au
théâtre.
Le travail est d'un érudit. La valeur do-
cumentaire de l'ouvrage est parfaite.
L'Histoire des ruines, atteste la splen-
deur ancienne des villes comme Cherchell ou
Timgad et Djemilah. La description, qui re-
constitue théâtres, amphithéAtres, cirque.,
thermes, places publiques au temps de la
domination romaine, chante leur gloire.
Mais l'auteur de la thèse nous parle litté-
rature.
Plus de deux cents romans algériens, ro-
mans historiques, romanesques, psychologi-
ques, sociaux, de mœurs, ou populaires, sont
publiés en volumes ou éparpillés dans les
revues, nous dit-il. Sans compter les œuvres
en vers, nombreuses.
Poètes et romanciers algérois - ou me-
titant de l'être - sont amplement analy-
sés dans leurs œuvres : Mmes de Girardin,
Bérard, Louise Collet, J. Lemaitre (par ses
Petites Orientales ou ses Nostalgies), et les
romanciers populaires, ceux-ci au nom ignoré
du grand public - sinon l'œuvre. Ber-
thet, qui écrivit Le Colon d'AlgOrie et La
Femme du Caïd. Pierre Sales, auteur d'une
Fille du Kaid; Beynet, célèbre par Les Dra-
mes du désert; Marie Chassaing de Badin.
Et ceux-là, dont les noms sont souvent con-
nus plus que les pages coloniales qu'ils écri-
virent : Goncourt, Daudet, Guillaumet, Mas-
queray, Feydeau, Tharaud, Maupassant, Pes-
cheux, Loti, Fromentin, Théophile Gautici,
et d'autres.
La thèse de M. Tailliart est une merveil-
leuse synthèse de la vie passée et présente
de l'Algérie dans la littérature française.
Sujets arabes
Du Coran sortit la jurisprudence. C'est
pour mieux comprendre le texte du livre sa-
cré que les premiers croyants fondèrent en-
suite la grammaire. C'est sans doute pour
mettre en lumière l'œuvre des lettrés isla-
miques : lexicographes, grammairiens, poè-
tes, historiens, astronomes et artistes des
bords de l'Indus aux rives atlantiques,
qu'une floraison de docteurs ès lettres se pas-
sionne à l'étude des langues et des parlers
arabes. Un essai sur les origines du lexique
technique de la mystique musulmane, de
Louis Massignon, nous Invite à le croire.
L'Histoire d'un pays peut se raconter dans
la formation, l'altération, la. perfection,
l'évolution de sa langue. C'est aussi peut-
être l'avis de Michel T. Feghali qui pré-
sente un parler du Kfar Abida (Liban-Syrie).
essai linguistique sur la phonétique et la
morphologie d'un parler arabe moderne.
Auteurs cités entre dix autres.
L'examen attentjf des vieux grimoires ou
manuscrits ne le cèle guère d'ailleurs, dans
les thèses, à l'application apportée aux con-
naissances artistiques musulmanes. Les pote-
ries, les faïences, les céramiques comptent
bon nombre d'admirateurs dont les recher-
ches aboutirent à des travaux d'un rendu
extraordinaire et d'une érudition très pous-
sée. Dans ce genre d'écrits, Georges Marcais
excelle avec ses poteries de la Qal'(l des
lietti Hantmâd au xie siècle. Philosophie et
religion des missionnaires apostoliques ne
perdent pas leurs droits. L'abbé Perier re-
trace avec une grande harmonie la vie de
Yah Yet ben Adi, philosophe chrétien du
Xe siècle, tandis que Albert Monod enferme
dans une sphère d'éloquence très française
les sermons de Paul Rabaut, pasteur du dé-
sert.
La Littérature des Berbères, Le Poète
Saadi, une thèse, encore, sur le Lyrisme et
la Critique littéraire chea les Arabes. Une
autre, sur Les Arabes en lierbérie, du XIO au
XIVO siècle peuvent offrir un ensemble exem-
plaire que complète le Culte des Grottes au
Maroc, que musulmans et israélitcs vénèrent
également à Sefrou. Culte populaire rendu
aux jnouns, génies innombrables et protéi-
formes qui peuplent l'air, l'eau, la terre des
région du Nord Africain.
Ecrits solidement étayés sur des documents
puisés aux sources, des frontières algérien-
nes à la côte Atlantique, depuis le pays des
Ibala jusqu'à celui des tribus les plus recu-
lées de l'anti-Atlas. Travail dont les idées
générales sont au reste valables pour l'en-
semble des pays marocains.
Dans le savant mélange
de Lettres Coloniales
Dans cet ordre ou ce désordre merveil-
leux qui met à son service un art par-
fait, force nous est de choisir. Les historiens
de Chorfa, de Lévi Provençal, est un essai
qui ruisselle en claire cascade sur toute la
littérature historique et biographique du Ma-
roc. Mahé de la Iiourdonnats, Gouverneur
Général des Iles de France et de Bourbon,
possède un caractère littéraire et historique
d'une unité et d'une simplicité admirables.
La mise en valeur du Sénégal (de 1817 à
1854) et - un Enseignement au Sénégal, de
Georges Hardy, écrits avec un grand talent
et une probité scrupuleuse, donnent, non
seulement l'impression de hautes qualités in-
tellectuelles, mais encore d'une condaissance
parfaite du problème colonial et non d'un
simple et magnifique exercice de rhétorique.
La mer dans les traditions et les industries
indigènes de Rabat et Salé; des premiers
rapports des EuroPéens et des Annamites et
de l'établissement de la dynastie annamite
des Nguyen ; relation sur le Ton lilz et la
Cochinchine de M. de la BUJSclclÚrll, mis-
sionnaire français. Tous ouvrages d'érudition
parmi les ouvrages de thèses, dûment docu-
mentés et guidés par un idéal d'ait, une re.
ligion coloniale.
•
• •
Toutes ces œuvres - dont plusieurs d'en-
tre elles sont des petits chefs-d'œuvtc, ont
sans nul doute connues des lettrés :oloniaux.
C'est beaucoup. Elles méritent encore plus.
Les bibliothèques, fort encombrées de ceux-
là qui se piciuent de littérature, leur doivent
une place d honneur dans leurs rayons. La
tenue de leur prose, la chatoyance des cou-
leurs, peintes avec exactitude et luminosité,
la gamme des parfums exotiques, la pourpre
sculpturale ou marmoréenne de leur forme et
l'originalité de leur âme sont naturelles dis-
pensatrices de rêve. Leur double élément co-
lonial et littéraire est la fusion éclatante du
bel esprit et de l'utile savoir français.
Quiconque aime les belles-lettres devrait,
les yeux fermés, en pouvoir indiquer les
chapitres.
Mirane-Marcelle Deffins.
Charlatans annamites
--0-0--
- La -- revue -- annamite -- Than-Kinh a dévoilé
recemment a ses lecteurs indigènes quelques
trucs employés en Indochine par les exploi-
teurs de la crédulité publique.
Ce sont leurs malheureux compatriotes at-
teints de maux d'yeux qu'ils exploitent plus
particulièrement.
Lorsque cette affection arrive à une évolu-
tion plus ou moins avancée, elle devient in-
supportable. Le malade sent une brûlure
dans la cornée qui se répercute jusque dans
le cerveau en causant des douleurs cuisantes
dans la tête. Il n'hésite plus alors à employer
toutes les recettes bonnes ou mauvaises qu on
lui donne.
Les charlatans annamites profitent de ce
moment psychologique pour mieux exploiter
le patient. Ils lui racontent qu'en appliquant
sur les yeux une grenouille dont on a ouvert
l'abdomen, le malade n.-* sent plus aucune
inflammation de la conjonctive et peut dor-
mir tranquillement.
En outre, l'action rafrakhissante de cette
merveilleuse application, disent les impos-
teurs, empêche le « ver des yeux » de s'y
enfoncer davantage; au besoin, ajoutent-ils,
on les retirera le lendemain par la queue.
Vraiment, c'est un miracle pour le patient
de pouvoir dormir tranquillement une nuit
et de voir le lendemain le savant praticien
tirer, à la stupéfaction générale, de l'œil ma-
lade, un ver filiforme de 20 centimètres de
long !
Le mal est extirpé radicalement, dist:nt.ils,
et ils prennent congé du malade en empor-
tant un cadeau imposant, digne de leur
science.
Mais le mal reprend dans toute son inten-
sité. Le malade a les yeux gonflés et les pau-
pières enflées et très violacées. C'est alors
qu'il se rend à l'Institut Ophtalmologique
pour se faire enfin soigner par les médecins
français.
BROUSSIES
& BROUTOLILES
---Q-Q--.
Coup manqué
Vive 1928! s'écriait samedi dernier, en
conclusion de son article « Noir sur blanc
notre confrère l' Augély, enregistreur infail-
lible d'événements coloniaux.
J'ajoute aujourd'hui : Et vivement l'an-
née nouvelle, si elle doit être moins néfaste
que celle dont le Vieillard à la faux achève
de moissonner les derniers jours.
Mais je crois que la série noire a pria
tin avec le déraillement du rapide Lyon-
Grenoble, qui a laissé indemne M. Léon
P"rrier.
Un dieu jaloux, surgi des mers du sud,
>1 voulu frapper la France coloniale, c'est
manifeste, de plus en plus haut, vers la
nord.
Successivement, MM. Olivier, Carde,
St-'eg, Viollette, Bordes, ont été atteints par
-,',," coups.
A travers les latitudes et même, peut-
"il dire approximativement, à travers la
hiérarchie il ne restait plus à viser que
notre éminent ministre des Colonies.
!.e roup est manqué. La course du dieu
n'a plus de but. Sa trajectoire dramatique a
heurté le vieux sol français, qui absorba
')ien d'autres chocs.
Et je puis fort heureusement classer dans
!•.--> « broutilles >> ce qui eût pu être un grand
malheur.
Audion
-60-
Arrivée d'animaux exotiques
0---
A bord du paquebot A zax>-h-Rideau arrivé
hier à M arseitte se trouvait un important char-
gement d'animaux, embarqués à Madras et
comprenant quatre éléphants de Mysore. dont
un né en captivité, un énorme tigre, deux pan-
thères, six lynx, plusieurs caisses de gros ser-
pents, etc., en tout soixante-dix animaux de
grande yaleur,
Les éléphants sont destinés à Nice, les au-
tres animaux aux différents jardins zoologiques
d'Europe.
L'effort de M. Maurice Viollette
-0-0-
M. Maurice Viollette, au moment de quit-
ter l'Algérie, a résumé l'effort qu'il a ac-
compli en deux ans et demi de gouverne-
ment. Voici ses principales réalisations :
Le crédit agricole; l'escompte des war-
rants délivrés par les docks coopératifs et la
création d'une caisse de prêts irnmobitiers.
Le développement des coopératives non-
coles.
Quatre grands barrages mis en adjudica-
tion ;
L'enquête sur la moyenne et la petite co-
lonisation ;
La création dans chaque département
d'une mission permanente chargée des re-
cherches d'eau;
La déclaration d'utilité publique deo tra-
vaux des ports de Dellys et d'Herbillon; la
prolongation de la grande jetée du port
d'Alger ;
La collaboration constante avec les orga-
nisations commerciales, de même qu'avec
les associations ouvrières ;
Au point de vue de la detense nationale,
le quart colonial intégral, le tiers pour les
territoires du Sud et le doublement pour
les unités sahariennes ;
Les relations automobiles assurées à tra-
vers tout le Sahara. Un grand essor donné
à l'irrigation, à l'assistance et aux pistes. Le
chemin de fer Biskra-Touggourt prolongé
prochainement jusqu'à Témacine. L'organi-
sation des liaisons par T. S. F.
Le mouvement communiste arrêté, grm:e
N une politique de fermeté, une politique Je
confiance et de résultats.
Pour les fonctionnaires, le tiers coloDbl,
les tableaux d'avancement au lieu de l'ar-
bitraire, et l'ancienneté, règle générale du
rhoix, sauf dans le cas de services à peu
près égaux avec charges de famille plus
considérables ; la publication des vacancea
d'emploi ; la réforme des offices ministé-
riels.
Pour les cheminots, le tiers colonial, la loi
1 - 1 t < ̃ ̃
ne nuit neures, l'augmentation des tempo-
raires.
La réorganisation de l'assistance, l'amé-
lioration du sort des médecins de colonisa-
tion avec, en retour, l'organisation d'une
large assistance gratuite. Partout où il y a
un médecin de colonisation, la création, en
voie de réalisation, de salles spéciales pour
ies tuberculeux.
La résurrection des infirmeries indigènes
dont beaucoup tombaient en ruim-s ou
n'étaient ouvertes qu'une partie rie l'année,
leur classement au nombre des hôpitaux
auxiliaires.
L'organisation de l'assistance aux femme*
en couches, tant dans les territoires dm
Mord que dans les territoires du Sud. La
réation d'un corps d'infirmières visiteuses
-agc-femmes.
La mise en train d'une organisation Je
l'artisanat indigène en liaison avec le com-
merce.
1. assouplissement du régime forestier peut
les indigènes.
La mise en train des cantines scolaires.
Tels sont les grands résultats obtenus pa*
M. Viollette, qui a déclaré, en un émouvant
adieu :
< Te n'ai plus qu'à remercier encore -",.ha.-
leureusement tous mes collalx)rateurs et à
dire ma gratitude à tous ceux. Européens
"t indigènes, qui m'ont, en toute circons-
tance, témoigné leur sympathie et leur con-
fiance.
'< J'aurais souhaité pouvoir l'aire plus ea-
ore. Je par-; au moment où l'Algérie subit
une terrible épreuve d'où elle sortira vt<:to-
rieuse avec le concours de la métropole et
n n'oubliant pas qu'en droit comme en
justice, la solidarité des populations euro-
péennes et musulmanes fait la force de
l'Algérie f't la grandeur de la France. »
8..
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine ;;"f!(,
vie faire connaître nu minisire des CAilonlos qu'A,
la date du .1 décembre 1Û27 le taux ottieiftt
de la piastre éfalt de 12 fr. !)5,
LE NUMERO : 30 CENTIMES
LUNDI SOI H, j DECEMBRE IM
àl (: l 0
Les Annales Coloniales
LI. annonce* et réelamet sont reçue* au
- bureau du journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THBBAULT
Tout let articles pubUé. dans notre journal ne peuvent
être Npf'oduiI. qu'en citant lu Ajuaub CoMtnALM.
JOIRlll QUOTIDIEI
Médaction & Administration :
14, IN «I ̃•̃hTftHir
PARIS (lW)
TÉLtm. I LOUVRK ie-n
RICHELIIIU «7-M
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Ua ta 9 Moi* 8 ttob
Franee et
Colonies 120 » 65 » Il Il
Étranger. 180 » 100 » M »
On s'abonne sans lra18 dana
tous les bureaux de Pute.
Les ressources minérales de IMF.
L'ilmenité
Sur la petite côte sénégalaise. entre Rufis-
que et loal, et en Casamance, IOOt rassemblés
par endroits, en dépôts très important., des
sables titanifères.
Ces sables contiennent surtout de Vilménite
(Ti02), provenant de la désagrégation des
roches éruptives sous-marines. Les vagues ap-
portent Vilménite à marée haute et la déposent
sur le sable où elle forme des plaques noirâtres
et brillantes.
L'ilménile du Sénégal contient, avec des
teneurs très variables, du bioxyde de ti-
tane, 48 ; du sesquioxyde de fer, 32 %,
et de la silice, 12 Sur certaines plages de
la petite côte, le mouvement des va a
produit un classement mécanique qui donne
naissance à des poches où la concentration at-
teint jusqu' à 90 de métal pur.
On traite le minerai sur place en le sépa-
rant du sable siliceux au moyen de tourmels à
mailles très fines. Il se présente alors sous
forme de cristaux impalpables de couleur gris
foncé, avec des reflets métalliques. On l'expé-
die en sacs.
Les emplois industriels du titane sont très
variés. La métallurgie l'utilise pour des allia-
ges légers et résistants dénommés ferra-titane,
cupto-titane et mangano-titane, selon qu'il
entre dans leur composition du fer, du cuivre
ou du manganèse. Les premiers servent à
Irfttion des fontes et aciers, tandis que les
second et troisième jouent le même rôle au-
près des laitons et des bronzes.
L' industrie de la peinture en extrait un
produit de base servant à la fabrication du
blanc de titane (blanc jaune) appelé à rem-
n'ac-r la céruse dont il n'a pas la toxicité ;
il" a l' avantage d'avoir une surface couvrante
plus grande que ceUe-ci et une densité plus
faible que les blancs usuels ; il se broie facile-
ment à l'huile, supporte sans réaction toutes
les peintures et ne noircit pas comme les déri-
vés du plomb, car les sels de titane ne sont
pu attaqués par l'hydrogène sulfuré.
Vilménite permet aussi la fabrication du
rat de titane et d'un minium dont les pro-
priétés en font une peinture sous-marine appré-
..a..
Le chlorure de titane a été utilisé comme
Mport pour les gaz asphyxiants et comme fu-
migène pendant la guerre, et ut concurrencer
i le tétrachlorure détain dans 1 industrie textile.
Le titane est encore employé dans la fabrica..
tion des électrodes de lampes électriques, et
ce ne sont là que quelques-uns de ses DOII\o-
breux dérivés.
Les premières exploitations, depuis la
guene, remontent à 1922, où 5.600 kilos de
sables titanifères étaient chargés à destination
de la métropole. En 1923, les exportations
ont atteint 492 tonnes, etles sont descendues à
436 tonnes en 1924, et 1 181 tonnes en 1925.
Après cette régression, les sorties de sables
titanifères ont marqué un accroissement de plu-
sieurs milliers de tonnes. Les statistiques de
1926 accusent, en effet, 5.748 tonnes, dont
596 ont été exportées sur la France, 5.142 sur
JfII Etats-Unis et 10 sur l' Angleterre. Si l'on
en iule par le tonnage sorti pendant les neuf
premiers mois de 1927, qui s'est élevé à 4.102
tiom, les exportlt i om" 3: ui s'est élevé à 4.102
ttnnes, les exportations de l'année en cours ne
seront pas inférieures à celles de 1926.
Le sel
L'exploitation des salines sénégalaises de
Kaolak, dont les produits sont exportés de plus
en plus dans l'hinterland de l'A O.F., dimi-
nue l'importance des salines de fa colonie du
Niger, dont l'exploitation occupe plusieurs
milliers d'indigènes qui en tirent leurs moyens
4'existence.
Les principales saline* sont celles du Fogha
(Gaya), de Fashi et Bilma (Kaouar), d'in Gall
et Tegguida N'Teçoum (Agadez), du Manga
- du Mounio (Gouré).
Dans le cercle de N'Guigmi, on fabrique
à" un sel végétal extrait des cendres d un
appelé « Baboul » ; ce sel dit « Ba-
bod » se présente en pains de 5 à 7 kilos.
Le rendement approximatif des salines de
h colonie du Niger a été de 1.550 tonnes en
1925, et de 4.000 tonnes en 1926.
Le fer
En A.O.F., le fer est d'origine latéritique.
Ses minerais forment des amas considérables
certains points et d'une grande étendue, en
Guinée notamment. C'est ce qui a provoqué
La: formation d'une importante société améri-
caine pour l'exploitation d'un gisement dans
îs presqu'île du mont Kakoulima. Le minerai
eL un oxyde de fer hydraté d'une teneur
moyenne de 52 en fer et 12 de silice,
r à 3 de chrome. La réserve du minerai
dépasserait 1 milliard de tonnes ?
Au Soudan français, les indigènes utilisent
le minerai de fer pour la confection des armes
et. des instruments agricoles.
Le manganèse
On se demande ,- pourquoi l'Afrique Occi-
dentale française n'exporte pas de manganèse
-amme le fait l'enclave britannique de la
taold Coast, dont le sol et le sous-mi présen-
tent beaucoup d'analogie avec celui de sa voi-
sine la Côte d'Ivoire o ù , cependant, des gise-
ments de ce minerai ont été signalés, ainsi, du
reste, que près de Gao, au sommet de la Bou-
Je du Niger.
Le manganèse de la Gold Coast a été dé-
couvert au cours de la construction du rail.
ev ay de Secondee à Coomassie, en creusant
une tranchée. Les prospecteurs avertis de cette
terte ont alors trouvé une immense len-
tille de manganèse pour ainsi dire agglomérée
en wn seul point, par suite des pertur bât km»
atmosphériques, et ce véritable filon ne le
traave qu'à 30 nilles de la côte, à le station
de Aykem, d'où le railway le transportera
sous peu au nouveau port de Takoradi, à rai-
son de 40.969 tonnes par an.
Les gisements de notre colonie sont épar.
pillés, loin de la côte, et l'exploitation ne
saurait actuellement en être rémunératrice.
Autres substances minérales
C'est pour ainsi dire pour mémoire que noue
signalerons la présence de Yalaminium en Gui-
n6e, au Dahomey, dans le massif de l' Agou,
au Togo méridional. Dans le cercle de Boké
(Rio Nunez), de la bauxite contient 50 à 55
d'aluminium.
Le bismuth a été révélé dans les terres auri-
fères de Kokumbo en Côte d'Ivoire.
Le grenat almandin se rencontre dans les
micachistes, et les gneiss de Grabo à la Côte
d'Ivoire. Trop trouble pour être exporté
comme pierre précieuse, ce grenat ne peut être
utilisé que comme abrasif, et encore faut-il en
extraire en grande quantité. Lt AdministratioD
ne peut pas se charger de tout. Rechercher et
signaler les produits intéressants, c'est à cela
que doit se borner son rôle. Par la création
de moyens de communication, elle aidera aussi
beaucoup à l'exploitation des produits du sol
et du sous-sol, et, sous ce rapport, nous savons
quels progrès ont été réalisés.
Dans le haut Dahomey, il y a des jaspes
dont les teintes rouges ont flatté la coquetterie
des indigènes de la Nigeria qui @ les emploient
comme bijoux, mais ces pierres n'ont pas d'au-
- 1
tre valeur.
Telles sont nos connaissances actuelles en
minéralogie ouest-africaine. Elles permettent
de beaux espoirs pour certains minerais et nous
sommes convaincus que le deuxième stade des
recherches géologiques causera d'agréables sur-
prises.
Ces recherches sont, en effet, confiées à
huit géologues auxquels d'importants crédits
(environ 300.000 francs) ont été réservés aux
budgets de l' A.O.F. (général et locaux).
Mieux connu et exploité, le sous-sol de
notre A.O.F. apportera un appoint apprécia-
ble aux ressources de la colonie, et par cela
même à la métropole qui compte de plus en
plus sur une exploitation rationnelle de son
empire colonial pour hâter son relèvement éco-
nomique et la libérer de la dépendance de
l'étranger.
Pierre Taittinger,
Pépuffc de Porte. Vice président
de la Commleeton de Y Algérie,
des Colonies et dee Proleetorale.
–-– 4..
L'Aviation Coloniale
- - - - - - - - -- - -- - - - - --
Au Maroc
Un appareil qui revenait d'Agadir, où U
avait, effectué une mission photographique,
prit feu alors qu'il volait à 2.000 mètres de
hauteur au-deus de la région de Marra..
kech. L'adjudant Caustau, qui le pilotait,
chercha à combattre l'incendie, puis, en-
touré par les flammes, il ajusta son para-
chute, s'élança dans le vide et put toucher
terre très heuresuement.
Utilisant alors les appareils de double
commande, le lieutenant Ragot, OIbserva-
teur, plus éloigné du foyer dlncendie, put
manœuvrer et réussit à atterrir normale-
ment,.
Los aviateurs purent également sauver
les appareils de bord, mais l'avion fut com-
plètement détruit.
France-Syrie
Lo commandant Ruby, chef d<: l'Aéro-
nautique de l'Euphrate, vient do relier la
Firance à la Syrie. Il a effectué oette belle
performance sur un appareil Potez 25 de
série à moteur Lorraine 450 CV, son avion
d'arme qu'il était venu chercher spéciale-
ment en France. Parti d'Istres le 24 novem-
bre, des conditions atmosphériques déplo-
rables l'obligent à se poser à Piae.
Donnant de ses nouvelles de cette ville, le
commandant Ruby s'exprime - en ces ter-
mes : « J ai essuyé un coup de tabac for-
midable dans le golfe de Gênes. Mon appa-
reil a très bien tenu sans être le moins du
monde fatigant. n
Le 25 novembre, il couvrait l'étape Pise-
Rome et -- le 26 novembre, parti pour Athè-
nes, un brouillard intense l'arrêtait là Brin-
diei.
Il est arrivé à Athènes le 27 novembre,
ayant rencontré un temps extrêmement
défavorable, au cours de cette étape de 600
kilomètres en grande partie au-dessus de
la mer.
Retenu pendant trois jours à Athènes par
les amicales réceptions de ses nombreux
amis de l'aéronautique grecque, il mettait
le 1er décembre le point final à 00 voyage
de plus de 8.000 kilomètres en se posant, à
14 heures, à Rayak, aérodrome de Bey-
routh, ayant franchi sans escale les 1.250
kilomètres de l'étape Athènes-Beyrouth, à
une vitesse moyenne de 200 k.-h.
Un raid effectué sur ce parcoure pendant
la saison la plus défavorable cet le meil-
leur des témoignages que l'on puisse
demander de la valeur d'un pilote et d'un
aviateur.
A propos de Tam-Tam
0-0-
Un scrupule me vient. Il ne faudrait pas
croire que j'ai fait miennes, dans mon compte
rendu de samedi dernier, sur une mémorable
séance du Faubourg, les épithètes adressées à
M. Desdomaines-Hugon par des auditeurs plus
ou moins foncés, mais tous également excités.
M. Desdomaines-Hugon, d abord, a un vi-
sage et une wx mais out, cela ne trompe
guère de Ma brave homme. Puis il ne boit
que de l'eau, et il fui, à l'occasion, au cours
de sa carrière de capitaine au long cours, un
marin hérofcnie, au témoignage même de son
ami Julien Meigret.
R. L
Indochine et Slam
• Ai
Dans son dernier rapport sur le
budget'des colonies, M. le député
Archimbaud qui s'est spécialisé
depuis plusieurs années dans l'tiude des
questions coloniales, préconise la mise en va-
leur des colonies suivant un programme pra-
tique que Von ne saurait qu'approuver. Tou-
tefois, Vhonorable Rapporteur se laisse aller
à admettre, sans les discuter, les critiques
que formulent trop aisément ceux qui, par
principe, dénigrent ce qui a été fait par la
France pour admirer ce qui a été fait par les
étrangers.
C'est ainsi que M. Archimbaud, déclare :
« A Vétranger, on commence à murmurer
« contre la France qui bride Vexpansion de
« ses colonies et accapare de vastes territoi-
c res, qu'elle est impuissante à mettre cil
c valeur et surtout nos indigènes se plaignent
« que l'influence française soit bien oné-
o reuse. Quand les Annamites éclairés regar-
e dent du côté du Siam, leur voisin, ils ne
1 peuvent se défendre, si loyalistes soient-
t ils envers la France, d'un mouvement de
I - dépit et de regret. »
Le moins que l'on putsse dire est que
Vexemple est mal choisi. Si l'on rapproche,
en effet, du passage du rapport de M. Ar-
chimbaud le passage du discours de M. le
Gouverneur de la Cochinchine, B. de la
Brosse, à Vouverture de la session du Con-
seil Colonial, la comparaison ne laisse pas
que de surprendre par la contradiction abso-
lue qu'elle révèle entre ces deux documents.
Je sais qu'au Siam un noble et grand
effort, ces dernières années, a été accompli.
C'est un pays de io millions d'habitants :
cependant, il n'entretient que 400 écoles avec
une population scolaire de moins de 40.000
enfants; la Cochinchine qui n'a que 4 mil-
lions d'âmes, compte plus de 1.400 écoles
fréquentées par 112.000 élèves. le mouve-
ment commercial du Siam ne dépasse pas
427 millions de tic aux, soit un peu plus de
4 milliards, chiffre bien inférieur à celui de
la Cochinchine. Par contre, le budget royal
s'élevait, en 1924, à 90.000.000 de ticaux,
soit 900 millions de francs, alors que l'en-
semble de tous les budgets de la Cochinchine
est d'environ 38 millions de piastres, ou 427
millions de francs.
Il est permis de penser devant la précision
des chiffres donnés, que le Rapporteur du
budget a admis, certainement trop rapide-
ment, le reproche que certain « jeune
annam 1 adresse à l'œuvre française en
Indochine en se basant sur l'admission non
fondée des brillants résultats obtenus en des
pays autres que le leur.
En toute bonne foi, il faut cependant re-
chercher si, dans les critiques faites, il n'y a
pas une part de vérité, si petite soit-elle, qui
mérite d'être retenue pour porter remède à
l'imperfection signalée.
Il est bien certain qu'en réfrénant la com-
paraison de mise en valeur de VIndochine et
du Siam, il y a un point sur lequel le Siam
marque un avantage très net, à savoir la
construction de lignes de chemin de fer de
pénétration vers l'intérieur.
Ne cherchons pas à justifier notre infé-
riorité en l'espèce en invoquant que le Siam
a concentré la presque unanimité de son
effort sur ce point, alors qu'en une Indo-
chine beaucoup plus vaste, le programme des
Travaux publics a compris toutes les caté-
gories de travaux susceptibles de concourir
à l'amélioration économique du pays (routes,
hydraulique, agronomie, chemin de fer,
-voies navigables, etc.). Dans l'espèce, nous
avons un retard marqué sur le Siam, il ap-
partient au Gouvernement Général de 1'111-
dochine de rattraper le temps perdu et de
réaliser l'oeuvre parallèle à celle déjà accom-
plie dans leur pays par nos voisins.
Une atuvre de développement économique
ne peut se borner, dans un pays qui forme
un tout placé sous notre autorité, à travailler
sur la côte en négligeant l'intérieur du pays.
Semblable méthode se justifie à l'étranger,
en Chine par exemple, où nos ressortissants
se fixent aux points de sortie pour y drainer
les produits et y travailler à l'exportation
sous la formule connue du « General Bu-
siness 9. Mais lorsque nous avons assume
la tâche d'assurer l'évolution économique
d'un pays, il faut lui donner un développe-
ment complet et intégral. Il est notmal que
l'on ait commencé par le plus facile, mais
il ne faudrait point tarder à attaquer les
points les plus difficiles, car ce serait man-
quer à la tâche que nous avons le devoir de
réaliser.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-préstdent de la Commission
des Douanes.
-60.
Cinéma Colonial
00
« La Sirène des Tropiques »
Joséphine Baker a terminé son premier
film, La Sirène des Tropiques, réalisé
d'après le scénario de Dckobra, et sou6 la di-
rection artistique de Jacques Natanson. On
assure que Joséphine Baker est très photo-
génique, ce qui ne nous étonne pas. Elle
doit merveilleusement se détacher sur le
blanc de l'écran. Mais on dit aussi qu'elle
s'est montrée grande artiste et c'est là son
vrai mérite.
Alain Gertalt dan l'océan Mien
A La Réunion, l'escale du Général-Voy-
ron, qui vient d'arriver à Marseille, a coïn-
cidé avec le séjour du navigateur solitaire
Alain Gerbault, dont le petit voilier Fire-
crest est toujours en excellent état.
M. Alain Gerbault est venu à bord du Gé-
néral-Voyron où sa simplicité et sa bonne
humeur ont conquis tout le monde. Il se
disposait à poursuivre sa route vers le sud
de l'Afrique,
LES THÈSES COLONIALES
",
Les Belles-Lettres devant la Faculté
-oie-
La vieille Sorbonne entendit dans ses am-
phithéâtres antiques de grandes soutenances
de thèses de géographie et d'histoire colo-
niale auxquelles participèrent le vieux doyen
Himly et Vidal de la Blache et Alfred Ram-
baud et Lavisse et Marcel Dubois. Parmi les
plus illustres des docteurs ès lettres de ces
temps mémorables où une dizaine de profes-
seurs de la Faculté des Lettres étaient mem-
bres de l'Institut, et le plus grand nombre
même, de cette pléiade, de l'Académie fran-
çaise, il faut citer Henri Scherme qui,
après une thèse sur le Sahara, enseigna la
géographie à la Faculté des Lettres, Augus-
tin Bernard qui passa son doctorat ès lettres
avec un fort travail sur la Nouvelle-Calédo-
nie et ne quitta la Faculté des Lettres d'Al-
ger que pour venir enseigner la géographie
de l'Afrique du Nord à la Sorbonne, Victor
Demontès aussi, aujourd'hui chargé de cours
au Collège de France, et Mandeville. Et
combien d'autres non moins illustres. Grands
exemples qui furent suivis.
En - 1914, Robert Perret donnait une Géo-
graphie de Terre-Neuve, faisant preuve
d'une science parfaite des aspects présents
du sol et de la vie et des richesses de la
Grande Ile du Nord américain. Et cela, dix
années après que les pêcheurs français se
voyaient évincés du French Shore.
Nous le faisions remarquer dans un pré-
cédent article. Les futurs docteurs qui ris-
quent leurs chances sur des sujets coloniaux,
ne bornent pas leurs vues à nos seules pos-
sessions d'outre-mer. Le champ se présente
vaste à leur étude. Qu'importe s'ils n'en sont
pas les maîtres ou s'ils ne le sont plus.
C'est la revanche supérieure de la pensée.
Elle passe les frontières sans passeport.
S'installe ici. Se naturalise spontanément -
et pour l'objet de sa cause - elle se donne
droit de cité là où il lui plaît.
Ainsi, dans la plupart des grandes soute-
nances de thèses, s'explique l'attirance et le
succès de l'Egypte, berceau d'une des plus
vieilles civilisations humaines. Les trésors
de son passé comme les riches possibilités
du présent ne sont pas diminués aux yeux
des lettrés parce que la France renonça à
la traditionnelle influence qu'elle exerçait
dans l'antique vallée du Nil. Et c'est peut-
être encore là manière de revivifier cette in-
fluence.
La Ionie, qui vient en premier lieu dans
l'histoire de la civilisation, des lettres et des
arts j les Etats mandatés (français et anglais)
de l'Hindoustan, la Syrie, donnent égale-
ment matières à d'importants travaux d'éru-
dition. C'est Gabriel Albert avec ses fouilles
ti' Al FoustAt et les origines de la maison
arabe d'Egypte; Roussel, avec Delos, colo-
nie athénienne; Picard, avec des recherches
sur les sanctuaires et les cultes de l'Ionie
du Nord; Auguste Cour, étudiant, analysant
l'œuvre du ooète arabe d'Andalousie, Ibn
Zaldoun, et - remontant aux plus lointaines
sources arabes pour renforcer son remarqua-
ble commentaire. Et Jules Bloch, peinant
avec délectation sur un manuel de scribe ca-
chemirien du xvir siècle : La Lokaprakaca
attribuée à Ksemcndra. Mais, à côté de
ceux-là, combien de jeunes lettrés se sont
laissé justement séduire par le soleil, l'his-
toire et le mystère des sables algériens?
L'Algérie dans la littérature
C'est à Tailliart que nous devons le plus
complet ouvrage sur l'Algérie, qui fut tour
à tour soumise, comme on le sait, aux Car-
thaginois, aux Latins, aux Vandales et aux
Byzantins dans l'antiquité. De tous les tra-
vaux historiques, biographiques qui -restent
de ces temps, des mémoires et des corres-
pondances, l'auteur dégage les idées essen-
tielles. Il les réunit dans les sept chapitres
de sa thèse : 10 Alger et la Rôeence dAl-
ger dans la littérature ; 20 L" Algérie dans
les ouvrages historiques; l'Antiquité jusqu'à
l'invasion des Arabes; 30 Moyen âge et temps
modernes iusau'en dho; 4° La ConQuEte
d'Alger (1830 à 1850); La Kabylie, lé Sa-
hara; 50 D Algérie dans les ouvrages des-
criptifs; 6° L'Algérie dans la poésie fran-
çaise; 70 L'Algérie et le romall, l'Algérie au
théâtre.
Le travail est d'un érudit. La valeur do-
cumentaire de l'ouvrage est parfaite.
L'Histoire des ruines, atteste la splen-
deur ancienne des villes comme Cherchell ou
Timgad et Djemilah. La description, qui re-
constitue théâtres, amphithéAtres, cirque.,
thermes, places publiques au temps de la
domination romaine, chante leur gloire.
Mais l'auteur de la thèse nous parle litté-
rature.
Plus de deux cents romans algériens, ro-
mans historiques, romanesques, psychologi-
ques, sociaux, de mœurs, ou populaires, sont
publiés en volumes ou éparpillés dans les
revues, nous dit-il. Sans compter les œuvres
en vers, nombreuses.
Poètes et romanciers algérois - ou me-
titant de l'être - sont amplement analy-
sés dans leurs œuvres : Mmes de Girardin,
Bérard, Louise Collet, J. Lemaitre (par ses
Petites Orientales ou ses Nostalgies), et les
romanciers populaires, ceux-ci au nom ignoré
du grand public - sinon l'œuvre. Ber-
thet, qui écrivit Le Colon d'AlgOrie et La
Femme du Caïd. Pierre Sales, auteur d'une
Fille du Kaid; Beynet, célèbre par Les Dra-
mes du désert; Marie Chassaing de Badin.
Et ceux-là, dont les noms sont souvent con-
nus plus que les pages coloniales qu'ils écri-
virent : Goncourt, Daudet, Guillaumet, Mas-
queray, Feydeau, Tharaud, Maupassant, Pes-
cheux, Loti, Fromentin, Théophile Gautici,
et d'autres.
La thèse de M. Tailliart est une merveil-
leuse synthèse de la vie passée et présente
de l'Algérie dans la littérature française.
Sujets arabes
Du Coran sortit la jurisprudence. C'est
pour mieux comprendre le texte du livre sa-
cré que les premiers croyants fondèrent en-
suite la grammaire. C'est sans doute pour
mettre en lumière l'œuvre des lettrés isla-
miques : lexicographes, grammairiens, poè-
tes, historiens, astronomes et artistes des
bords de l'Indus aux rives atlantiques,
qu'une floraison de docteurs ès lettres se pas-
sionne à l'étude des langues et des parlers
arabes. Un essai sur les origines du lexique
technique de la mystique musulmane, de
Louis Massignon, nous Invite à le croire.
L'Histoire d'un pays peut se raconter dans
la formation, l'altération, la. perfection,
l'évolution de sa langue. C'est aussi peut-
être l'avis de Michel T. Feghali qui pré-
sente un parler du Kfar Abida (Liban-Syrie).
essai linguistique sur la phonétique et la
morphologie d'un parler arabe moderne.
Auteurs cités entre dix autres.
L'examen attentjf des vieux grimoires ou
manuscrits ne le cèle guère d'ailleurs, dans
les thèses, à l'application apportée aux con-
naissances artistiques musulmanes. Les pote-
ries, les faïences, les céramiques comptent
bon nombre d'admirateurs dont les recher-
ches aboutirent à des travaux d'un rendu
extraordinaire et d'une érudition très pous-
sée. Dans ce genre d'écrits, Georges Marcais
excelle avec ses poteries de la Qal'(l des
lietti Hantmâd au xie siècle. Philosophie et
religion des missionnaires apostoliques ne
perdent pas leurs droits. L'abbé Perier re-
trace avec une grande harmonie la vie de
Yah Yet ben Adi, philosophe chrétien du
Xe siècle, tandis que Albert Monod enferme
dans une sphère d'éloquence très française
les sermons de Paul Rabaut, pasteur du dé-
sert.
La Littérature des Berbères, Le Poète
Saadi, une thèse, encore, sur le Lyrisme et
la Critique littéraire chea les Arabes. Une
autre, sur Les Arabes en lierbérie, du XIO au
XIVO siècle peuvent offrir un ensemble exem-
plaire que complète le Culte des Grottes au
Maroc, que musulmans et israélitcs vénèrent
également à Sefrou. Culte populaire rendu
aux jnouns, génies innombrables et protéi-
formes qui peuplent l'air, l'eau, la terre des
région du Nord Africain.
Ecrits solidement étayés sur des documents
puisés aux sources, des frontières algérien-
nes à la côte Atlantique, depuis le pays des
Ibala jusqu'à celui des tribus les plus recu-
lées de l'anti-Atlas. Travail dont les idées
générales sont au reste valables pour l'en-
semble des pays marocains.
Dans le savant mélange
de Lettres Coloniales
Dans cet ordre ou ce désordre merveil-
leux qui met à son service un art par-
fait, force nous est de choisir. Les historiens
de Chorfa, de Lévi Provençal, est un essai
qui ruisselle en claire cascade sur toute la
littérature historique et biographique du Ma-
roc. Mahé de la Iiourdonnats, Gouverneur
Général des Iles de France et de Bourbon,
possède un caractère littéraire et historique
d'une unité et d'une simplicité admirables.
La mise en valeur du Sénégal (de 1817 à
1854) et - un Enseignement au Sénégal, de
Georges Hardy, écrits avec un grand talent
et une probité scrupuleuse, donnent, non
seulement l'impression de hautes qualités in-
tellectuelles, mais encore d'une condaissance
parfaite du problème colonial et non d'un
simple et magnifique exercice de rhétorique.
La mer dans les traditions et les industries
indigènes de Rabat et Salé; des premiers
rapports des EuroPéens et des Annamites et
de l'établissement de la dynastie annamite
des Nguyen ; relation sur le Ton lilz et la
Cochinchine de M. de la BUJSclclÚrll, mis-
sionnaire français. Tous ouvrages d'érudition
parmi les ouvrages de thèses, dûment docu-
mentés et guidés par un idéal d'ait, une re.
ligion coloniale.
•
• •
Toutes ces œuvres - dont plusieurs d'en-
tre elles sont des petits chefs-d'œuvtc, ont
sans nul doute connues des lettrés :oloniaux.
C'est beaucoup. Elles méritent encore plus.
Les bibliothèques, fort encombrées de ceux-
là qui se piciuent de littérature, leur doivent
une place d honneur dans leurs rayons. La
tenue de leur prose, la chatoyance des cou-
leurs, peintes avec exactitude et luminosité,
la gamme des parfums exotiques, la pourpre
sculpturale ou marmoréenne de leur forme et
l'originalité de leur âme sont naturelles dis-
pensatrices de rêve. Leur double élément co-
lonial et littéraire est la fusion éclatante du
bel esprit et de l'utile savoir français.
Quiconque aime les belles-lettres devrait,
les yeux fermés, en pouvoir indiquer les
chapitres.
Mirane-Marcelle Deffins.
Charlatans annamites
--0-0--
- La -- revue -- annamite -- Than-Kinh a dévoilé
recemment a ses lecteurs indigènes quelques
trucs employés en Indochine par les exploi-
teurs de la crédulité publique.
Ce sont leurs malheureux compatriotes at-
teints de maux d'yeux qu'ils exploitent plus
particulièrement.
Lorsque cette affection arrive à une évolu-
tion plus ou moins avancée, elle devient in-
supportable. Le malade sent une brûlure
dans la cornée qui se répercute jusque dans
le cerveau en causant des douleurs cuisantes
dans la tête. Il n'hésite plus alors à employer
toutes les recettes bonnes ou mauvaises qu on
lui donne.
Les charlatans annamites profitent de ce
moment psychologique pour mieux exploiter
le patient. Ils lui racontent qu'en appliquant
sur les yeux une grenouille dont on a ouvert
l'abdomen, le malade n.-* sent plus aucune
inflammation de la conjonctive et peut dor-
mir tranquillement.
En outre, l'action rafrakhissante de cette
merveilleuse application, disent les impos-
teurs, empêche le « ver des yeux » de s'y
enfoncer davantage; au besoin, ajoutent-ils,
on les retirera le lendemain par la queue.
Vraiment, c'est un miracle pour le patient
de pouvoir dormir tranquillement une nuit
et de voir le lendemain le savant praticien
tirer, à la stupéfaction générale, de l'œil ma-
lade, un ver filiforme de 20 centimètres de
long !
Le mal est extirpé radicalement, dist:nt.ils,
et ils prennent congé du malade en empor-
tant un cadeau imposant, digne de leur
science.
Mais le mal reprend dans toute son inten-
sité. Le malade a les yeux gonflés et les pau-
pières enflées et très violacées. C'est alors
qu'il se rend à l'Institut Ophtalmologique
pour se faire enfin soigner par les médecins
français.
BROUSSIES
& BROUTOLILES
---Q-Q--.
Coup manqué
Vive 1928! s'écriait samedi dernier, en
conclusion de son article « Noir sur blanc
notre confrère l' Augély, enregistreur infail-
lible d'événements coloniaux.
J'ajoute aujourd'hui : Et vivement l'an-
née nouvelle, si elle doit être moins néfaste
que celle dont le Vieillard à la faux achève
de moissonner les derniers jours.
Mais je crois que la série noire a pria
tin avec le déraillement du rapide Lyon-
Grenoble, qui a laissé indemne M. Léon
P"rrier.
Un dieu jaloux, surgi des mers du sud,
>1 voulu frapper la France coloniale, c'est
manifeste, de plus en plus haut, vers la
nord.
Successivement, MM. Olivier, Carde,
St-'eg, Viollette, Bordes, ont été atteints par
-,',," coups.
A travers les latitudes et même, peut-
"il dire approximativement, à travers la
hiérarchie il ne restait plus à viser que
notre éminent ministre des Colonies.
!.e roup est manqué. La course du dieu
n'a plus de but. Sa trajectoire dramatique a
heurté le vieux sol français, qui absorba
')ien d'autres chocs.
Et je puis fort heureusement classer dans
!•.--> « broutilles >> ce qui eût pu être un grand
malheur.
Audion
-60-
Arrivée d'animaux exotiques
0---
A bord du paquebot A zax>-h-Rideau arrivé
hier à M arseitte se trouvait un important char-
gement d'animaux, embarqués à Madras et
comprenant quatre éléphants de Mysore. dont
un né en captivité, un énorme tigre, deux pan-
thères, six lynx, plusieurs caisses de gros ser-
pents, etc., en tout soixante-dix animaux de
grande yaleur,
Les éléphants sont destinés à Nice, les au-
tres animaux aux différents jardins zoologiques
d'Europe.
L'effort de M. Maurice Viollette
-0-0-
M. Maurice Viollette, au moment de quit-
ter l'Algérie, a résumé l'effort qu'il a ac-
compli en deux ans et demi de gouverne-
ment. Voici ses principales réalisations :
Le crédit agricole; l'escompte des war-
rants délivrés par les docks coopératifs et la
création d'une caisse de prêts irnmobitiers.
Le développement des coopératives non-
coles.
Quatre grands barrages mis en adjudica-
tion ;
L'enquête sur la moyenne et la petite co-
lonisation ;
La création dans chaque département
d'une mission permanente chargée des re-
cherches d'eau;
La déclaration d'utilité publique deo tra-
vaux des ports de Dellys et d'Herbillon; la
prolongation de la grande jetée du port
d'Alger ;
La collaboration constante avec les orga-
nisations commerciales, de même qu'avec
les associations ouvrières ;
Au point de vue de la detense nationale,
le quart colonial intégral, le tiers pour les
territoires du Sud et le doublement pour
les unités sahariennes ;
Les relations automobiles assurées à tra-
vers tout le Sahara. Un grand essor donné
à l'irrigation, à l'assistance et aux pistes. Le
chemin de fer Biskra-Touggourt prolongé
prochainement jusqu'à Témacine. L'organi-
sation des liaisons par T. S. F.
Le mouvement communiste arrêté, grm:e
N une politique de fermeté, une politique Je
confiance et de résultats.
Pour les fonctionnaires, le tiers coloDbl,
les tableaux d'avancement au lieu de l'ar-
bitraire, et l'ancienneté, règle générale du
rhoix, sauf dans le cas de services à peu
près égaux avec charges de famille plus
considérables ; la publication des vacancea
d'emploi ; la réforme des offices ministé-
riels.
Pour les cheminots, le tiers colonial, la loi
1 - 1 t < ̃ ̃
ne nuit neures, l'augmentation des tempo-
raires.
La réorganisation de l'assistance, l'amé-
lioration du sort des médecins de colonisa-
tion avec, en retour, l'organisation d'une
large assistance gratuite. Partout où il y a
un médecin de colonisation, la création, en
voie de réalisation, de salles spéciales pour
ies tuberculeux.
La résurrection des infirmeries indigènes
dont beaucoup tombaient en ruim-s ou
n'étaient ouvertes qu'une partie rie l'année,
leur classement au nombre des hôpitaux
auxiliaires.
L'organisation de l'assistance aux femme*
en couches, tant dans les territoires dm
Mord que dans les territoires du Sud. La
réation d'un corps d'infirmières visiteuses
-agc-femmes.
La mise en train d'une organisation Je
l'artisanat indigène en liaison avec le com-
merce.
1. assouplissement du régime forestier peut
les indigènes.
La mise en train des cantines scolaires.
Tels sont les grands résultats obtenus pa*
M. Viollette, qui a déclaré, en un émouvant
adieu :
< Te n'ai plus qu'à remercier encore -",.ha.-
leureusement tous mes collalx)rateurs et à
dire ma gratitude à tous ceux. Européens
"t indigènes, qui m'ont, en toute circons-
tance, témoigné leur sympathie et leur con-
fiance.
'< J'aurais souhaité pouvoir l'aire plus ea-
ore. Je par-; au moment où l'Algérie subit
une terrible épreuve d'où elle sortira vt<:to-
rieuse avec le concours de la métropole et
n n'oubliant pas qu'en droit comme en
justice, la solidarité des populations euro-
péennes et musulmanes fait la force de
l'Algérie f't la grandeur de la France. »
8..
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine ;;"f!(,
vie faire connaître nu minisire des CAilonlos qu'A,
la date du .1 décembre 1Û27 le taux ottieiftt
de la piastre éfalt de 12 fr. !)5,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.07%.
- Auteurs similaires Indochine française Indochine française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Indochine française" or dc.contributor adj "Indochine française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64511733/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64511733/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64511733/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64511733
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64511733