Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-11-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 novembre 1927 07 novembre 1927
Description : 1927/11/07 (A28,N163). 1927/11/07 (A28,N163).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511570
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N° 163
LE NUMERO : 30 CENTIMES
I.UNIil .SOIR, 7 NOYKMHHE 1297.
Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 120 1) 55 9 35 1)
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On s'abonne sans frais daM
tous les bureaux de poste.
Pllltlque coloniale et siiilaritt eiropÊenu
Qui bene amat, bene castigat. Nous avons,
en Italie, et plus particulièrement au Corrierc
delle Sera, des gens qui doivent avoir pour
nous une profonde affection, et qui nous témoi-
gnent leur tendresse en frappant fort, même
sans se préoccuper de frapper juste. Voici
comment un ancien sous-secrétaire d'Etat aux
Colonies juge la politique coloniale de la
France.
De Tanger à Damas, sur les territoires où
la politique française se heurte à l' Islam et aux
races arabes et berbères, il commence par nous
affirmer que nous n' avons pas réussi. Il ne
veut pas nous laisser la moindre illusion : on ne
nous aime pas au Maroc, en Tunisie, en Al-
gérie, en Syrie ; on nous fait bonne grâce, on
nous prodigue parfois les témoignages d'affec-
tion ; tout cela est un chapitre a jouté au code
de la civilité puérile et honnête, à l' usais
des nations. « Aucun de ces peuples n'aime la
France dans le sens spontané et complet de ce
grand mot. » Et, pour le sens spontané et com-
plet de ce grand mot, on peut se fier aux dic-
tionnaires italiens : elisire d'amore, ô Doni-
zetti !
Donc, ô Français, si vous voulez de l'amour,
comme on chante dans le refrain populaire, ne
vous adressez pas aux Arabes, aux Berbères,
aux nations de l'Islam. C'est la faute à votre
« Gouvernement » : au Maroc, le ferment
berbère n'est pas apaisé; en Tunisie, l'aspect
socialiste cache une renaissance redoutable du
nationalisme ; en Syrje (je cite textuellement),
« la corruption de la magistrature et des offi-
ces publics crée un malaise moral parmi les po-
pulations. » Allons, allons, les Français n' ont
pas de chance, et ce ft'étai^pas la peine assu-
rément d'avoir un tel Qcuvernement.
Mais attendez. Le malheur du voisin ne
nous console pas du nôtre, il est vrai, cepen-
dant il peut nous faire prendre notre mal avec
plus de philosophie. Ce ne sont pas seulement
es Français qui marchent à grand pas vers la
faillite coloniale ; tous les peuples qui ont des
colonies sont logés à la même enseigne. Ecou-
tez cette déclaration catégorique : « Si toutes
les puissances coloniales dont la politique est
défectueuse devaient évacuer leurs possessions,
le jour de la liberté complète des peuples
d'Afrique et d'Orient serait très prochain. »
Parlez-moi de la méthode italienne : à la
bonne heure ! Mais les autres sont impuissantes,
maladroites, dangereuses. Nul n aura l'esprit
colonial hors nous et nos amis. Encore de nos
amis ne pouvons-nous pas répondre !
Comment dmc la France commet-elle 1 er-
reur de n' obstiner à ne pas quitter ses posses-
sions ? Bien plus, comment a-t-elle la préten-
tion d'essayer de renforcer une situation irré-
médiablement compromise ? IJ y a deux « fail-
les » dans la politique coloniale française : le
défaut des ressources nécessaires pour déve-
lopper les richesses d'un vaste empire colonial
(avez-vous songé que l'Italie allait nous aider
en trouver de nouvelles ?), le manque de ca-
dres de commandement. La France est obligée
de remplacer aux colonies les hommes qui lui
font défaut par des étrangers et des indigènes.
Or, nous dit-on, jamais les étrangers naturalises
ne seront des Français authentiques. Ainsi les
Italiens de Tunisie ne feront que des citoyens
« bâtards », gardant un invincible attachement
à leur mère et une défiance enracinée envers îeu.
marâtre. Ailleurs, difficultés plus inextricables
encore : les Arabes, les Berbères francisés sont
des nationalistes, des irrédentistes, des socia-
listes, des communistes, et ce qui est l'abomi-
nation de la désolation, des francs-maçcm.
Alors, il vaudrait mieux, n'est-ce pas, faire
son paquet sans plus attendre.
On croit rêver vraiment en usant pareilles
calembredaines. Avons-nous besoin de répéter
que les Italiens de Tunisie demandent, avant
tout, qu'on les laisse tranquilles, dans une pa-
trie où ils gagnent leur vie et où leur travail est
protégé, et que ceux qui deviennent nos conci-
toyens sont si peu des « bâtards » ou des ré-
voltés que leurs enfants ne se distinguent, en
aucune façon, de leurs camarades de classe.
qui! ne faut pas deux générations pour que
1 assimilation soit complète ? Et, sans doute,
il y a des communistes parmi les populations
de nos provinces africaines, et j'ai montré plus
d'une fois comment ils s'accrochaient aux na-
tionalistes pour se faire remorquer par eux avec
l'espoir de les torpiller à la première occasion ;
mais j'ai fait voir aussi comment on était sûr
de désarmer une propagande, dont je suis loin
de nier les périls, en apportant à-nos frères de
l'Afrique du Nord et d'ailleurs toujours plus
de bien-être, matériel et moral. Quant aux
francs-maçons, je sais qu'ils sont les bêtes
noires du fascisme, et que le triangle symbo-
lique produit sur les fascistes le même effet que
le manteau rouge sur le taureau dans l'arène
Mais quoi ! Nous éprouvons pour eux, en
-France, des sentiments d'horreur moins vio-
lents, et, sauf quelques arriérés qui croient en-
core que les frères boivent le sang des petits
garçons et des petites filles dans des crânes,
nous n'avons pour eux aucune épouvante. Sa
bres de bois, pistolets de paille ! Tous ces
croquemitaines ne feront pas dresser les che-
veux sur les têtes de ceux qui en ont.
Mais voici qui est plus sérieux, et qui m-
rite, en effet, de nous arrêter. L'ancien sous-
secrétaire d'Etat nous signal e le thénomène le
plus grave, le plus profond, le plus dangereu\
(c'est lui qui l'appelle ainsi), qui est u le man-
que conscient et affiché de toute solidarité euro-
péenne dans le bassin de la Méditerranée ».
Oui, il a raison de le dire : le sentiment que
les Européens sont divisés, qu'ils ne sont pas
solidaires, qu'ils sont incapables de constituer
un front unique pour tenir tête, au nom de notre
civilisation occidentale, à tout ce qui peut
l'envahir et la détruire, est funeste pour l'ave-
nir des empires coloniaux. Seulement, j' ai le
droit de demander : A qui la faute ? Le dan-
ger est grand autre part qu'en Méditerranée.
Dans le bassin méditerranéen même, le Cor-
nera della Sera prétend que toute la politique
fasciste est inspirée par le souci de renforcer
cette solidarité à laquelle les indigènes ne
croient plus. Est-ce bien sûr ? Est-il bien dé:'
montré que jamais le fascisme n' a fait un geste,
n'a prononcé une parole, n'a pris une attitude
qui pouvait faire croire à tous le contraire ?
J' ai précisément sous les yeux le compte
rendu détaillé du Congrès de la Presse La-
tine qui a eu lieu, le mois dernier, à Bucarest.
La Roumanie revendique l'honneur d'être un
avant-poste de la race latine, d'avoir conservé
et défendu « les idées d'ordre » en face des
autres civilisations et d'avoir gardé « une
croyance de plus en plus profonde et de plus
en plus vivace dans l'énergie de la race la-
tine ». Et le journal 1 Indépendance, au len-
demain de la dernière séance, déclarait :
« Pour arriver au rapprochement réel de ces
peuples latins qui, pendant des siècles, se sont
igncrés ou entre-déchirés, il ne suffit pas de
réunions sentimentales et de discussions plato-
niques. Il faut une action organisée systémati-
quement pour écarter les suspicions, aplanir les
conflits, éviter les discordes, pour préparer, en
un mot, l'opinion publique à imposer une poli-
tique de solidarité latine ». Est-ce que le fas-
cisme a conscience d'avoir travaillé à organiser
svstématiquement cette action ? L'Indépen-
dance ajoute : « La politique des pays latins
d' urope s' inspire-t-elle tant soit peu de l'idée
de solidarité de race qui est si marquée chez
les Anglo-Saxons et chez les Slaves ? Pas le
moins du monde. » Réponse catégorique. Qu'a
fait l'Italie pour boucher « les crevasses ou-
vertes dans la solidité occidentale ? Est-elle
bien convaincue qu'elle n'en a pas ouvert de
nouvelles ? « Si les journaux, concluait Vin-
dépendance, envisageaient jour par jour les
grands problèmes politiques dans l' esprit de la
solidarité latine, il est certain que le public se'
rendrait compte que les frères de même race
doivent s'unir au lieu de se jalouser, et ceux
qui dirigent nos pays finiraient par se rallier
eux-mêmes à cette politique. » Les journaux,
il faut bien l'avouer, n'envisagent pas jour par
jour les grands problèmes politiques dans 1 es-
prit de la solidarité latine, ni certains journaux
français, ni a fortiori les journaux italiens. Oui,
l'ancien sous-secrétaire d Etat aux colonies fait
bien de signaler que les espoirs inconsidérés et
imprudents de la propagande prétendue indi.
gène que j'ai dénoncée reposent sur cette cons-
tatation que les peuples colonisateurs ne font
pas le front unique, que la civilisation occiden-
tale n'a pas pour rempart inexpugnable la soli-
darité des nations colonisatrices faisant face,
toutes ensemble, « à l'arabisme civilisé et au
panarabisme bolchevisé » ; il donne un avertis-
sement salutaire en affirmant que les efforts
conjugués des uns et des autres minent le pres-
tige et la puissance de tous les Etats colonisa-
teurs : mais encore une fois, à qui la faute f
et dans le partage des responsabilités, est-ce la
France qui doit passer au premier rang, ou
ceux qui, sans tenir compte de ses efforts et
des résultats qu' elle a obtenus, l' accusent de
ne pas être une puissance colonisatrice et
d'avoir compromis, par ignorance ou par mala-
dresse, le sort des autres peuples colonisateurs
en compromettant le sien ?
Mario Roustan,
Sénateur de tileruuit, ancien ministre
VJi.e-j/rûsuleni de lu commission
sénatoriale des Cotantes.
A la Commission de I Algérie,
des Colonies et des Pioleclorals
--0-0--
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, se réunira demain mardi
8 novembre, à 15 heures.
A l'ordre du jour figurent :
I. Budget des colonies;
11. Désignation de rapporteurs :
10 Pour le projet de loi n° 4787 portant ap-
plication aux colonies de l'article premier
de la loi du 19 mars igic) concernant la
réhabilitation en temps de guerre des
condamnés et modifiant le paragraphe cin-
quième de l'article 621 du Code d'ins-
truction criminelle;
20 Pour le projet de loi no 4788 relatifs au
régime des aliénés à La Réunion ;
3° Pour le projet de loi n° 4794 rendant
applicable aux Antilles et à La Réunion,
la loi du 27 mars 1923 modifiant l'article
317 du Code pénal sur l'avortement ;
4° Pour le projet n° 4723 ayant pour objet
l'amélioration et l'extension du port de
Djidjelli (Algérie) (Avis).
III. - Questions diverses.
-–
L'Aviation Coloniale
_--
Une croisière d'hydravions
Les quatre hydravions britanniques qui
élaient. arrivas A Alexnndrolte ont quitta
celle villo hier malin, eu direction de )Jatf-
dad.
De Khartoum à Kano
Trois biplnns H. A. F. Fairoy, partis de
Khnrlonm on direction do Kano (Nigcria
septentrionale) ont atteint El Obeïd lo 29
octobre dernier puis F,1 Fnsher. situé à ell-
viron 350 milles Il l'ouest. Ils ont atterri il
lura, A. â0 milles d'Kl Fasber, où des avions
leur ont pOl't{ du ravitaillement qui leur
permettra de poursuivre leur route.
Bruxelles-Congo
T.es aviateurs Mednels et Verhaegen se
préparent îi prendre leur vol demain mntin,
it 0 heures, à bord du Ttcinc-Klisnbnth,
•pour tenter de oasaner, sans eseale, le Congo
belge. î.cs aviateurs so proposent de sur-
voler Dijon, Lyon (If, Marseille.
Paris-Saïgon et retour
Les aviateurs Clialle et Hapin sont arri-
vés ii Karachi.
Le coton des Antilles
Si éloignées soient-elles de la
métropole, nos Antilles méritent ce-
pendant d'attirer notre attention au
moment où tous ceux qui se préoccupent du
relèvement financier et économique de la
France songent à recourir aux produits co-
loniaux. Fort peu de gens pensent aux An-
tilles. it\:ous ne trouvions, jusqu'à présent,
dans aucune publication sur le colon, la
moindre trace de culture du coton aux An-
tilles françaises.
Cepoldant, si nous nous reportons à
Vétude de M. Ray C. P. Boove, dans le Bul-
letin de l'Agence Générale des Colonies
(mai 1927), nous apprellons qu'au xv" siècle,
la culture du coton était déjà très répandue
dans les Indes Occidentales. C'était même
une des principales cultures auxquelles
s'adonnèrent les premiers colons.
Cette culture fut abandonnée, puis re-
prise, selon les événements et les fluctuations
des conditions atmospllériqllt's qui jouent un
rôle prépondérant.
tes Antilles anglaises dont les cxporta-
tions étaient de 925 tonnes de cn/Olt Sca.
Islands en 1901-1902 de 1.445 kilogrammes
(Aloll/solat et Saint-Kitts) qudqtt clllnét's
plus tard, ont fait de nouveaux efforts SOIt-
tenus- par la « Brilish Grouing Association »
et par le Département Impérial d'Agri-
i-ulitire.
De notre côté, rien ne fut tenté pour amé-
liorer le coton que produit la Guadeloupe
depuis .1695. Epoque à laquelle cette tl-c et
ses voisines produisaient un textile capable
de rivaliser avec les meilleures sortes améri-
caines. Ce seraient même des graines impor-
tées de la Guadeloupe qui auraient donné
dans la Caroline du Sud, le coton de toute
première qualité le. « Sca Islands. dont nous
parlions plus haut.
Le coton de Marie Galante était très
apprécié dans les îles anglaises, écrit M.
P. Boove.
Ajoutons que Saint-Martin, les Saintes et
Barthélémy produisaient avec Marie Ga-
lante plus de 700 balles de coton d'un poids
moyen de 240 kilos.
A elle seule, en 1915, Vile de Saint-Mar-
tin a exporté 150 tonnes de colon égrené.
Et nous ne comptons pas ce qui est resté aux
Antilles pour les besoins locaux. Du reste,
nous savons que la plus grande partie de ce
coton exporté de nos Antilles va sur l'An-
gleterre par les Antilles anglaises qui appré-
cient fort la qualité t Marie Galante o.
« Si on outillait mieux nos colons et si on
leur offrait des prix rémunérateurs, disait un
cololt de Saint-Martin, la production cotOll-
nière serait plus grande et de beaucoup. »
Les Antilles françaises sont, en effet, si-
tuées dans la zone propre à la culture coton-
nière.
A la Désirade oii M. P. Boove étudie par-
ticulièrement le coton antillais, c'est la par-
tie occidentale de l'île qui convient le mieux
à cette culture. Il faut semer juste avant les
premières pluies qui précèdent Vhivernage
(saison des pluies proprement dite), c'ut-fl-
dire vers la fin avril.
Nous retrouvons aux Antilles un climat
analogue à nos régions tropicales africaines.
la première cueillette commença fin jan-
vier, la seconde dans la première quinzaine
d'avril.
Ile rendement fut le suivant : une moyenne
de 650 kilogrammes de colon-graine par
hectare donnant à l'égrcnace entre 26 et
31 de fibre, soit 182 kilo!;.de coton-fibre
à l'hectare.
Une balle de coton de 200 kilos de la Dé-
sirade devrait revenir, au plus bas mot, ren-
due au Havre à 500 ou 520 francs sans
compter les frais généraux, etc.
Mais il faut tenir compte des procédés en-
core très primitifs employés par les indigè-
nes tant pour la culture que pour la récolte
et la préparation.
Si nous voulions bien faire aux Antilles
des efiorts analogues à ceux qui ont été le ils
en A. O. F. et aussi en Indochine, nous
obtiendrions un plus grand rendement avec
cet avantage que la qualité « Sea Islands »
est. autochtone, ainsi que la « Marie Ga-
lante ». Ce n'est donc que dans le perfec-
tionnement de la niaiii-d'oeuvre et de Voutil-
lage que nous devons orienter nos efforts.
Et comme au XVIIIO siècle, Bordeaux re-
cevra du coton, du beau coton des Antilles
en quantité suffisante pour être un apport
sérieux à la consommation de la métropole
après avoir répondu aux besoins de la c en-
sommation locale.
Nous ne devons donc pas négliger la cul-
ture cotonnier c des Antilles qui, avec celle I
de ses sœurs cadettes du groupe de l' A.O.F.,
contribuera à combler le déficit de la produc-
tion des pays cotonniers par excellence. La
marge est grande puisque Ict consommation
française est montée de, 800.000 balles en
1921 à 1.179.000 balles en 1923. île colon
est un besoin national, son industrie fait vi-
vrc environ un million de Français.
1
Ni VAssociation Cotonnière Coloniale si
dévouée aux intérêts cotonniers de l'A. O. F.
et de Madagascar ni VAdministration Colo-
niale il1 ont le droit de se désintéresser du
coton des Antilles.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
.1.
Départs de Marseille
---o-f'.--
A bord du paquebot Maréchal-Lyautey, qui
est parti hier à Il heures pour Casablanca,
se trouvaient M. Auray, sénateur de la Seine ;
M. Mercier, consul de France, inspecteur gé-
néral des affaires indigènes au Maroc.
Du haut de mon cocotier
0
Trocs coloniaux
00
[ JJne dépêche de Londres reproduit les sen-
sationnelles déclarations du rédacteur diploma-
tique du Daily HeralJ, le grand journal tra-
vailliste.
Reproduisons-la in extenso :
Le mois dernier, le général Primo de Ri-
vera, dans une interview accordée à un repré-
sentant d'un journal de Londres, avait déclaré
que l'Espagne aimerait abandonner ses posses-
sions marocaines, qu'il serait difficile d'en opé-
rer le transfert à une autre puissance, mais que
sir Austen Chamberlain aurait dit qu'il pour-
rait montrer un chemin pour sortir de la diffi-
culté.
D'après le correspondant de Londres du
New- York Evening Post et du Philadelphia
Public Ledger, le plan que sir Austen Cham-
berlain envisagerait serait le suioant :
« L'Espagne, en échange d'une compensa-
tion financière, abandonnerait le Maroc à la
France.
« La France transférerait le mandat sur la
Syrie à l'Italie.
« L'Italie, de son côté, s'engagerait à ne
pas participer à des aventures militaires dans les
Balkans et en Anatolie.
« L'A llemagne recevrait un mandat sur sa
vieille colonie du Cameroun. »
Et le rédacteur diplomatique ajoute :
« Ce n'est pas là une histoire fantaisiste ;
elle est publiée dans des journaux il une haute
réputation internationale. Elle cadre avec des
foits et des aspirations connues. Elle n'est pas
seulement plausible, mais elle est excessivement
probable. »
Il va sans dire que nous ne publions cette
fantastique information que sous les plus extrê-
mes réserves.
Nous ne nous étonnerons pas outre mesure
que ce soit le grand journal d'opposition tra-
vailliste - doublé de feuilles américaines -
qui révèle les plans du ministre des Affaires
étrangères britannique, car la vie est bien sou-
vent ainsi faite.
Mais il nous semble que le papier du Daily
Herald demande quelques compléments d'in-
formation.
D'abord, les Syriens veulent-ils du mandat
italien chez eux ?
Ensuite, quand les Anglais parlent du Ca-
meroun, c'est, bien entendu, du Cameroun sur
lequel ils ont un mandat dont ils disposent,
d'accord avec les indigènes du pays, et non
pas de la fraction du Cameroun - confiée à la
France.
Enfin, il va de soi que si la France aban-
donnait le mandat syrien en échange de
l'extension de son protectorat au Maroc sur la
zone espagnole, s'il y a une indemnité à payer
au Gouvernement d'Alphonse XIII, ce ne
serait pas à la France à la verser, mais à l'Ita-
lie seule ou à l'Italie en compte avec tel ou tel
pays des Balkans que la turbulence mussoli-
nienne inquiète - s'il y en a.
Au point de vue français, l'information -
ou le canard - lancée à tire-d' aile, aujour-
d'hui, comme elle l'a été auparavant, comme
elle le sera peut-être dans un avenir prochain,
avait besoin d'être précisée.
Balaoo.
Enseignes constantinoises
00
On passe parfois de gais moments à consi-
dérer les enseignes pittoresques, soit à Paris,
soit en province.
Mais si l'on traverse la Méditerranée, si l'on
va en Algérie, les écriteaux de « l'autre
France » ne manquent pas non plus de saveur.
Ainsi, à Constantine, un indigène proprié-
taire a posé sur la clôture de son jardin l'aver-
tissement suivant :
BOICHI ZEMPOISONNÉ
Ne cherchez pas : c'est du « sabir ». Cela j
veut dire aux maraudeurs qu'il y a des « poiâ
chiches empoisonnés ».
Non loin de là, route de Jemmapes, un per-
ruquier, non moins indigène, a orné sa bouti-
que d'une pancarte portant ces mots :
TRIPE ESTRÉE D'EAU POPONASSE
Vous devinez sans peine, ajoute le Diman-
che Illustré, que cela signifie : « Triple extrait
d'opoponax. »
Du sport Iranco-aluerien
-0-0-
Hier après-midi, l'équipe du R.S.O. est
partie de la gare d'Orsay pour son voyage
en Afrique du Nord. Elle s'arrêtera d'abord
à Carcassonne pour y visiter la fameuse Cité.
Puis, elle se rendra à Perpignan, où elle
s'entraînera en lever de rideau du match de
championnat de l'U.S P. contre Lourdes.
Lundi, elle s'embarquera à Port-Vendres,
sur le paquebot MustaPha, qui longe les côtes
d'Espagne, passe entre les Baléares et, après
36 heures de traversée, débarquera à Oran,
premier point de son circuit.
Après quelques jours d'excursions, viendra
la réunion organisée par l'A,S,M,O" club de
Kader.
Le clou çn sera une Américaine franco-
arabe : Marchal-Scialo contre Beddari-Kader.
L'équipe se rendra à Alger pour une
deuxième réunion dont le programme n'est
pas encore connu.
Une mission d'é!udes
sur des bancs de pèche
–0-0–
Le vapeur Hakuhomaru a quitté la baie de
Tokio pour effectuer, sous les auspices du
(Gouvernement, une mission d'études sur les
bancs de pêche, dans la mer de Chine, au
large des côtes de l'Indochine et des Indes
Néerlandaises. Il passera à Saigon en janvier
prochain après avoir touché Haïphong et
Tourane.
LA FIÈVRE JAUNE
00 -
Tous les coloniaux ont approuvé les mesu-
res prises ou plutôt prescrites par M. le Gou-
verneur Général Carde et dont l'application
a enrayé presque tout à fait l'épidémie
Néanmoins, nous avons appris avec étonne-
ment que l'application de ces mesures n'a
pas été aussi rapide que l'on pouvait l'espé-
rer par ce fait que certains magistrats de
l'A. O. F. ont longuement ergoté sur le sens
précis « au cas d'urgence », vis, par le décret
du 27 septembre 1927. De là des lenteurs
dangereuses dans l'application des mesures
répressives que l'on pourrait appeler « de
sécurité publique ».
Contre la fièvre jaune au Maroc #
L'administration du protectorat chérifien a pris
dès l'origine toutes les mesures nécessaires pour
que la fièvre jaune ne pénètre pas au Maroc.
Les avions assurant les services réguliers
entre Dakar et Toulouse avec escales dans les
villes marocaines sont soumis à des mesures
hygiéniques de protection contre la fièvre jaune
dans Extrême-Sud. Les appareils eux-mêmes
et le courrier sont arrêtés à Agadir où ils su-
bissent la désinfection complète.
L'ETAT SANJAIRE
dans l'Ouest Africain britannique
On s';im>nlc à miisliitor une grandn nmOIio-
ratli'ii dans IVtut similaire dus Kuropcens dans
l'Afrique O('('i.(t'lIlnl, hi'ilanniqui'. Dl' 21,2 pour
cent en l'.MH', la mortalité est tombée il 8,0 pour
cent eu )''2U.
Au cours de celle (h-mien1 année, il Il'Y eut
que deux cas mortels de lic\r<> jaune parmi les
agents dt rAilmini.-trati,)!». Depuis le Il'r jan-
vier de 11*27 aucun agent européen n'est mort
(te lièvre jaune.
---
GOLD COAST
*
l'n cas mortel de lièvre jaune a été constata
clic/, un indigène a koforidnn (province, orien-
tale), le 2t! ocloPre dernier. I,'arrêté déclarant.
Kpando-Konda infecté de lièvre jaune a été rap-
porté le 2(> octobre. j
TOGO ET TOGOLAND
0-0-
I.es travaux de la mission de délimitation de
la frontière enlre le 'l'ofo français et lu 'logo
anglais (Togoland) sont en bonne voie. Les
frontières de IUIW ont été reconnues comme con-
formes aux désirs des deux puissances intéres-
-000
L'exportation des boissons
sur l'A. 0. F.
A la diminution de l'importation des spi-
ritueux due à une réglementation sévère,
coïncide une forte augmentation dans les en-
trées de vins en A. O. F.
Car, au fur et à mesure que se répandent
les bienfaits de la civilisation parmi les po-
pulations noires de nos possessions africaines
et qu'en même temps s'améliorent leurs con-
ditions d'existence, elles s'habituent de plus
en plus à user des vins de France et des au-
tres boissons hygiéniques métropolitaines
dont l'importation ne fera que croître.
Déjà, en 1924, les expéditions françaises
représentaient plus de la moitié du total des
importations de vins de l'A. O. F. Le reste
était fourni principalement par l'Espagne et
le Portugal.
Dans toutes les parties, au Sénégal, au
Soudan, à la Côte d'Ivoire comme dans la
Hautc-Vclta et le Niger, la consommation
du vin et celle de la bière du reste, suit
maintenant la multiplication et le dévelop-
pement des comptoirs de vente.
Le trafic havrais, lisons-nous dans le Jour-
nal du liavre, bénéficie grandement de cette
évolution.
Naturellement, le Havre qui ne dessert
aucune région vinicole, ne saurait avoir de
hautes prétentions pour les vins. Néan-
moins, en 1926, il a expédié vers l' A.O. F et
le Cameroun, 602 hectolitres de vins ordi-
naires français en futailles et 36 hectolitres
de yins ordinaires en bouteilles dont 5 de la
Gironde, alors qu'en 1913, nos envois, dans
cette direction, n'étaient que de 252 hectoli-
tres de vins en futailles.
Plus de 200 hectolitres de champagne et
autres vins mousseux ont aussi été embar-
ques au Havre l'année dernière à destina-
tion de l'A. O. F., du Togo et du Came-
roun ; progression encore sur l'exportation
de 1913 où ne figuraient que 85 hectolitres
de ces vins. De même touchant les vins de
liqueurs et les liqueurs, rien, en 1^13, pour
l'A. 0. F., et 129 hectolitres en 1926. Pour
Tes vinaigres, rien également la première an-
née, et 54 hectolitres la seconde.
Les quantités d'eau-de-vie de vins en-
voyées par le Havre à l'A. O. F., en 1926,
restent minimes, mais celles de rhums et
tafias français ont pris de l'importance. De
36 hectolitres en 1913, voici qu'elles dépas-
sent 1.260 hectolitres en 1926.
Au contraire, les autres eaux-de-vie mar-
quent une diminution (2 hectolitres contre 28
en 1913, ainsi que les cidres poirés 6 hec-
tolitres contre 57).
En ce qui concerne ceux-ci, il est à espé-
rer que cette chute n'est que momentanée,
car nos boissons normandes par excellence
peuvent et doivent trouver dans les colonies
qui nous occupent les débouchés dont elles
font dignes. 7/éloignement, le long trans-
port par mer, la chaleur des climats afri-
cains ne sont plus des empêchements au-
jourd'hui que la science met à* la disposi-
tion des brasseries des procédés do fabrica-
tion et de conservation perfectionnés.
Le beau résultat que le trafic havrais en-
retristrc en 1026 avec la bière est l'exemple
le plus encourageant que l'on puisse donner
amr brasseurs.
En 1013, l'A. O. F. recevait par le TTavre
r.i;oo hectolitres de bière nui sont devenus
10.035 hectolitres l'année dernière.
- - - - - ---
TAUX DE H PIASTRE
-..-nçlb-
î.e Gouverneur Cfénérnl de l'Indochine vient
de faire connaître nu nrnistreta (lnte du novembre t0°7 le tnux officiel de
In piastre était de 12 fr. 70.
Un marché aux fauves
0-0
Dans le courant de l'année dernière, nous
avons signalé que des acquisitions de fau-
ves avaient été faites en Cochinchine et quel
ces animaux avaient été embarqués à Saï-
gon. Il fut question à cette époque de créer
à Saigon un centre d'approvisionnement
d'animaux de toute sorte pour les mnale-
ries. Ce projet n'ayant pas eu de suite, M.
Giran, chef de la province de Darlac, a eu
l'idée de créer un marché aux fauves à Ban-
Mé-Thuot.
Sachant qu'on pouvait capturer sans dan-
ger de dépeuplement plus d'éiéphants que
n'en achètent ordinairement la Birmanie et
le Siam, il a pensé qu'il y avait lieu de
susciter des concurrents aux acheteurs ha-
bituels.
Une battue organisée par un chasseur ra..
mena neuf prisonniers. Un industriel de
Saïgon étant de passage a Ban-Mé-Thuot,
M. Giran sut l'intéresser au commerce des
éléphants. L'industriel acheta cinq pachy-
dermes et se préoccupa. de les placer en Eu.
rope. Une seule des bêtes rendue à Mar-
seille fut payée 120.000 francs par Hagen-
beck, le grand approvisionneur des ména-
geries. Celui-ci envoya alors un de ses
agents en Indochine pour organiser de con.
cert avec l'industriel saïgonnais des envois
d'éléphants, de tigres, de panthères, de cro-
codiles et d'autres animaux du Darlac. Le
chef de la province de Darlac recevait en'
même temps des demandes de renseigne-
ments qui lui étaient adressées par d'autres
acheteurs européens.
C'est alors que M. Giran eut l'idée de
créer à Ban-Mé-Thuot une foire annuelle
des fauves.
On ne vendra pas que des animaux vi-
vants. La foire aux fauves sera aussi la'
foire aux fourrures, et l'on peut être assuré
d'un marché amplement pourvu de dépouil-
les de tigres, de cervidés, de bœu fs sauva-
ges, etc., etc. En 1926, il a été expédié du
Darlac quinze mille de ces dépouilles.
La première foire aux fauves aura lieu
au mois d'avril prochain.
Dépêches de l'Indochine
-0 ().-
Une Bourse à Saigon
f 'm* lUmrsr des valeurs sentit prochaine-
ment eréi1' à .S'tr'f/o/j. ("est. à cette, informa-
tion i/ue serait due la reprise des valeurs
de caoutchouc indochiuoisôs.
L'inspection des colonias
dans les Etablissements français de l'Inde
00 -
La mission d'inspection des Colonies ayant
à sa tête M. Lecomte, inspecteur général des
Colonies, est arrivée à Pondichéry.
(Par dépêche.)
4 l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
-0-0.-
La médaille Blanchet a été décernée à M.
Pallary pour ses importants travaux sur la
préhistoire de l'Afrique du Nord.
I,lltE KN SKCONDK PAGE :
LK n.\i>i>onv suit /,/•; IH UOET mes CO.
L(JN/1S PAU M. UWN AllCUIMIiALl)
Au Conseil supérieur
de l'Instruction Publique
Parmi les six candidats du Conseil supé-
rieur de l'Instruction publique proposés par
la Fédération des syndicats de l'enseignement
laïque, nous avons noté M. Gustave Toulisse,
surveillant général au Lycée de Casablanca.
.,. ---
Une danseuse noire
on
Il ne s'agit pas de Joséphine Baker qui,
heureusement, pour les fervents de l'art nègre
agité, est encore en vie, mais de Miss Florence
Mills, qui vient de mourir à New-York des
suites de l'opération de l'appendicite.
Les Londoniens ont vivement déploré cette
mort, car ils se souviennent du talent de Miss
Mills dans Black Bird et la Coloured Revue,
en septembre 1926. Chanteuse et danseuse,
cettp gracieuse « Coloured Girl » avait obtenu
un grand succès et comptait de nombreux amis.
De race noire, Miss Florence Mills considé-
rait que sa mission était d'assurer le bien-être
de ses frères de race.
-
La maladie du sommeil
---{)-o--
M. de Coppet, administrateur en chef des
Colonies, Lieutenant-Gouvcrneur p. i. du
Tchad, un autre administrateur et sa femme
sont atteints de la maladie du sommeil.
Promotions de gouverneurs
O-O
Nous croyons savoir qu'un avancement do
classe parmi les Gouverneurs des Colonies aura
lieu incessamment, et que, notamment, M.
Lamblin, Gouverneur de l'Oubanghi Chari,
qui doit rejoindre prochainement sa colonie,
sera promu à la première classe.
INT"RI["
M. Glnsor .Tcan-Pienv. chef dp burcrm
hors classe des Secrétariats lîéncraux
colonies, «1 été (lélc^iî;1. nar intérim,les fnneliens de secrétaire généra! du l'o'
vcrnenient de ).t Hénr.iun, pondant !':\\:: .:-
ce (],> M. Kabre. titulaire du poste, a-.:: ".J?»1*
à rentrer en France.
HONORAKMA T
Par décret en dnle du -. tvtobre 1027
rendu sur la propositU"! d". ministre des
C.olrniio.8, M. Ciarnior i' rt-Kdmnnd,Jo-
seph.Marins). luVi.îe: : -antérieur ndi^is A
faire valoir ses dr MÎS » 'a retraite, a été
nommé. Hésidcnt sup. 1, ur honoraire d"
l'IlId,\t":inl',
LE NUMERO : 30 CENTIMES
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Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçue. au
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Les ANNALES COLONIALES ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
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Colonies 120 1) 55 9 35 1)
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Pllltlque coloniale et siiilaritt eiropÊenu
Qui bene amat, bene castigat. Nous avons,
en Italie, et plus particulièrement au Corrierc
delle Sera, des gens qui doivent avoir pour
nous une profonde affection, et qui nous témoi-
gnent leur tendresse en frappant fort, même
sans se préoccuper de frapper juste. Voici
comment un ancien sous-secrétaire d'Etat aux
Colonies juge la politique coloniale de la
France.
De Tanger à Damas, sur les territoires où
la politique française se heurte à l' Islam et aux
races arabes et berbères, il commence par nous
affirmer que nous n' avons pas réussi. Il ne
veut pas nous laisser la moindre illusion : on ne
nous aime pas au Maroc, en Tunisie, en Al-
gérie, en Syrie ; on nous fait bonne grâce, on
nous prodigue parfois les témoignages d'affec-
tion ; tout cela est un chapitre a jouté au code
de la civilité puérile et honnête, à l' usais
des nations. « Aucun de ces peuples n'aime la
France dans le sens spontané et complet de ce
grand mot. » Et, pour le sens spontané et com-
plet de ce grand mot, on peut se fier aux dic-
tionnaires italiens : elisire d'amore, ô Doni-
zetti !
Donc, ô Français, si vous voulez de l'amour,
comme on chante dans le refrain populaire, ne
vous adressez pas aux Arabes, aux Berbères,
aux nations de l'Islam. C'est la faute à votre
« Gouvernement » : au Maroc, le ferment
berbère n'est pas apaisé; en Tunisie, l'aspect
socialiste cache une renaissance redoutable du
nationalisme ; en Syrje (je cite textuellement),
« la corruption de la magistrature et des offi-
ces publics crée un malaise moral parmi les po-
pulations. » Allons, allons, les Français n' ont
pas de chance, et ce ft'étai^pas la peine assu-
rément d'avoir un tel Qcuvernement.
Mais attendez. Le malheur du voisin ne
nous console pas du nôtre, il est vrai, cepen-
dant il peut nous faire prendre notre mal avec
plus de philosophie. Ce ne sont pas seulement
es Français qui marchent à grand pas vers la
faillite coloniale ; tous les peuples qui ont des
colonies sont logés à la même enseigne. Ecou-
tez cette déclaration catégorique : « Si toutes
les puissances coloniales dont la politique est
défectueuse devaient évacuer leurs possessions,
le jour de la liberté complète des peuples
d'Afrique et d'Orient serait très prochain. »
Parlez-moi de la méthode italienne : à la
bonne heure ! Mais les autres sont impuissantes,
maladroites, dangereuses. Nul n aura l'esprit
colonial hors nous et nos amis. Encore de nos
amis ne pouvons-nous pas répondre !
Comment dmc la France commet-elle 1 er-
reur de n' obstiner à ne pas quitter ses posses-
sions ? Bien plus, comment a-t-elle la préten-
tion d'essayer de renforcer une situation irré-
médiablement compromise ? IJ y a deux « fail-
les » dans la politique coloniale française : le
défaut des ressources nécessaires pour déve-
lopper les richesses d'un vaste empire colonial
(avez-vous songé que l'Italie allait nous aider
en trouver de nouvelles ?), le manque de ca-
dres de commandement. La France est obligée
de remplacer aux colonies les hommes qui lui
font défaut par des étrangers et des indigènes.
Or, nous dit-on, jamais les étrangers naturalises
ne seront des Français authentiques. Ainsi les
Italiens de Tunisie ne feront que des citoyens
« bâtards », gardant un invincible attachement
à leur mère et une défiance enracinée envers îeu.
marâtre. Ailleurs, difficultés plus inextricables
encore : les Arabes, les Berbères francisés sont
des nationalistes, des irrédentistes, des socia-
listes, des communistes, et ce qui est l'abomi-
nation de la désolation, des francs-maçcm.
Alors, il vaudrait mieux, n'est-ce pas, faire
son paquet sans plus attendre.
On croit rêver vraiment en usant pareilles
calembredaines. Avons-nous besoin de répéter
que les Italiens de Tunisie demandent, avant
tout, qu'on les laisse tranquilles, dans une pa-
trie où ils gagnent leur vie et où leur travail est
protégé, et que ceux qui deviennent nos conci-
toyens sont si peu des « bâtards » ou des ré-
voltés que leurs enfants ne se distinguent, en
aucune façon, de leurs camarades de classe.
qui! ne faut pas deux générations pour que
1 assimilation soit complète ? Et, sans doute,
il y a des communistes parmi les populations
de nos provinces africaines, et j'ai montré plus
d'une fois comment ils s'accrochaient aux na-
tionalistes pour se faire remorquer par eux avec
l'espoir de les torpiller à la première occasion ;
mais j'ai fait voir aussi comment on était sûr
de désarmer une propagande, dont je suis loin
de nier les périls, en apportant à-nos frères de
l'Afrique du Nord et d'ailleurs toujours plus
de bien-être, matériel et moral. Quant aux
francs-maçons, je sais qu'ils sont les bêtes
noires du fascisme, et que le triangle symbo-
lique produit sur les fascistes le même effet que
le manteau rouge sur le taureau dans l'arène
Mais quoi ! Nous éprouvons pour eux, en
-France, des sentiments d'horreur moins vio-
lents, et, sauf quelques arriérés qui croient en-
core que les frères boivent le sang des petits
garçons et des petites filles dans des crânes,
nous n'avons pour eux aucune épouvante. Sa
bres de bois, pistolets de paille ! Tous ces
croquemitaines ne feront pas dresser les che-
veux sur les têtes de ceux qui en ont.
Mais voici qui est plus sérieux, et qui m-
rite, en effet, de nous arrêter. L'ancien sous-
secrétaire d'Etat nous signal e le thénomène le
plus grave, le plus profond, le plus dangereu\
(c'est lui qui l'appelle ainsi), qui est u le man-
que conscient et affiché de toute solidarité euro-
péenne dans le bassin de la Méditerranée ».
Oui, il a raison de le dire : le sentiment que
les Européens sont divisés, qu'ils ne sont pas
solidaires, qu'ils sont incapables de constituer
un front unique pour tenir tête, au nom de notre
civilisation occidentale, à tout ce qui peut
l'envahir et la détruire, est funeste pour l'ave-
nir des empires coloniaux. Seulement, j' ai le
droit de demander : A qui la faute ? Le dan-
ger est grand autre part qu'en Méditerranée.
Dans le bassin méditerranéen même, le Cor-
nera della Sera prétend que toute la politique
fasciste est inspirée par le souci de renforcer
cette solidarité à laquelle les indigènes ne
croient plus. Est-ce bien sûr ? Est-il bien dé:'
montré que jamais le fascisme n' a fait un geste,
n'a prononcé une parole, n'a pris une attitude
qui pouvait faire croire à tous le contraire ?
J' ai précisément sous les yeux le compte
rendu détaillé du Congrès de la Presse La-
tine qui a eu lieu, le mois dernier, à Bucarest.
La Roumanie revendique l'honneur d'être un
avant-poste de la race latine, d'avoir conservé
et défendu « les idées d'ordre » en face des
autres civilisations et d'avoir gardé « une
croyance de plus en plus profonde et de plus
en plus vivace dans l'énergie de la race la-
tine ». Et le journal 1 Indépendance, au len-
demain de la dernière séance, déclarait :
« Pour arriver au rapprochement réel de ces
peuples latins qui, pendant des siècles, se sont
igncrés ou entre-déchirés, il ne suffit pas de
réunions sentimentales et de discussions plato-
niques. Il faut une action organisée systémati-
quement pour écarter les suspicions, aplanir les
conflits, éviter les discordes, pour préparer, en
un mot, l'opinion publique à imposer une poli-
tique de solidarité latine ». Est-ce que le fas-
cisme a conscience d'avoir travaillé à organiser
svstématiquement cette action ? L'Indépen-
dance ajoute : « La politique des pays latins
d' urope s' inspire-t-elle tant soit peu de l'idée
de solidarité de race qui est si marquée chez
les Anglo-Saxons et chez les Slaves ? Pas le
moins du monde. » Réponse catégorique. Qu'a
fait l'Italie pour boucher « les crevasses ou-
vertes dans la solidité occidentale ? Est-elle
bien convaincue qu'elle n'en a pas ouvert de
nouvelles ? « Si les journaux, concluait Vin-
dépendance, envisageaient jour par jour les
grands problèmes politiques dans l' esprit de la
solidarité latine, il est certain que le public se'
rendrait compte que les frères de même race
doivent s'unir au lieu de se jalouser, et ceux
qui dirigent nos pays finiraient par se rallier
eux-mêmes à cette politique. » Les journaux,
il faut bien l'avouer, n'envisagent pas jour par
jour les grands problèmes politiques dans 1 es-
prit de la solidarité latine, ni certains journaux
français, ni a fortiori les journaux italiens. Oui,
l'ancien sous-secrétaire d Etat aux colonies fait
bien de signaler que les espoirs inconsidérés et
imprudents de la propagande prétendue indi.
gène que j'ai dénoncée reposent sur cette cons-
tatation que les peuples colonisateurs ne font
pas le front unique, que la civilisation occiden-
tale n'a pas pour rempart inexpugnable la soli-
darité des nations colonisatrices faisant face,
toutes ensemble, « à l'arabisme civilisé et au
panarabisme bolchevisé » ; il donne un avertis-
sement salutaire en affirmant que les efforts
conjugués des uns et des autres minent le pres-
tige et la puissance de tous les Etats colonisa-
teurs : mais encore une fois, à qui la faute f
et dans le partage des responsabilités, est-ce la
France qui doit passer au premier rang, ou
ceux qui, sans tenir compte de ses efforts et
des résultats qu' elle a obtenus, l' accusent de
ne pas être une puissance colonisatrice et
d'avoir compromis, par ignorance ou par mala-
dresse, le sort des autres peuples colonisateurs
en compromettant le sien ?
Mario Roustan,
Sénateur de tileruuit, ancien ministre
VJi.e-j/rûsuleni de lu commission
sénatoriale des Cotantes.
A la Commission de I Algérie,
des Colonies et des Pioleclorals
--0-0--
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, se réunira demain mardi
8 novembre, à 15 heures.
A l'ordre du jour figurent :
I. Budget des colonies;
11. Désignation de rapporteurs :
10 Pour le projet de loi n° 4787 portant ap-
plication aux colonies de l'article premier
de la loi du 19 mars igic) concernant la
réhabilitation en temps de guerre des
condamnés et modifiant le paragraphe cin-
quième de l'article 621 du Code d'ins-
truction criminelle;
20 Pour le projet de loi no 4788 relatifs au
régime des aliénés à La Réunion ;
3° Pour le projet de loi n° 4794 rendant
applicable aux Antilles et à La Réunion,
la loi du 27 mars 1923 modifiant l'article
317 du Code pénal sur l'avortement ;
4° Pour le projet n° 4723 ayant pour objet
l'amélioration et l'extension du port de
Djidjelli (Algérie) (Avis).
III. - Questions diverses.
-–
L'Aviation Coloniale
_--
Une croisière d'hydravions
Les quatre hydravions britanniques qui
élaient. arrivas A Alexnndrolte ont quitta
celle villo hier malin, eu direction de )Jatf-
dad.
De Khartoum à Kano
Trois biplnns H. A. F. Fairoy, partis de
Khnrlonm on direction do Kano (Nigcria
septentrionale) ont atteint El Obeïd lo 29
octobre dernier puis F,1 Fnsher. situé à ell-
viron 350 milles Il l'ouest. Ils ont atterri il
lura, A. â0 milles d'Kl Fasber, où des avions
leur ont pOl't{ du ravitaillement qui leur
permettra de poursuivre leur route.
Bruxelles-Congo
T.es aviateurs Mednels et Verhaegen se
préparent îi prendre leur vol demain mntin,
it 0 heures, à bord du Ttcinc-Klisnbnth,
•pour tenter de oasaner, sans eseale, le Congo
belge. î.cs aviateurs so proposent de sur-
voler Dijon, Lyon (If, Marseille.
Paris-Saïgon et retour
Les aviateurs Clialle et Hapin sont arri-
vés ii Karachi.
Le coton des Antilles
Si éloignées soient-elles de la
métropole, nos Antilles méritent ce-
pendant d'attirer notre attention au
moment où tous ceux qui se préoccupent du
relèvement financier et économique de la
France songent à recourir aux produits co-
loniaux. Fort peu de gens pensent aux An-
tilles. it\:ous ne trouvions, jusqu'à présent,
dans aucune publication sur le colon, la
moindre trace de culture du coton aux An-
tilles françaises.
Cepoldant, si nous nous reportons à
Vétude de M. Ray C. P. Boove, dans le Bul-
letin de l'Agence Générale des Colonies
(mai 1927), nous apprellons qu'au xv" siècle,
la culture du coton était déjà très répandue
dans les Indes Occidentales. C'était même
une des principales cultures auxquelles
s'adonnèrent les premiers colons.
Cette culture fut abandonnée, puis re-
prise, selon les événements et les fluctuations
des conditions atmospllériqllt's qui jouent un
rôle prépondérant.
tes Antilles anglaises dont les cxporta-
tions étaient de 925 tonnes de cn/Olt Sca.
Islands en 1901-1902 de 1.445 kilogrammes
(Aloll/solat et Saint-Kitts) qudqtt clllnét's
plus tard, ont fait de nouveaux efforts SOIt-
tenus- par la « Brilish Grouing Association »
et par le Département Impérial d'Agri-
i-ulitire.
De notre côté, rien ne fut tenté pour amé-
liorer le coton que produit la Guadeloupe
depuis .1695. Epoque à laquelle cette tl-c et
ses voisines produisaient un textile capable
de rivaliser avec les meilleures sortes améri-
caines. Ce seraient même des graines impor-
tées de la Guadeloupe qui auraient donné
dans la Caroline du Sud, le coton de toute
première qualité le. « Sca Islands. dont nous
parlions plus haut.
Le coton de Marie Galante était très
apprécié dans les îles anglaises, écrit M.
P. Boove.
Ajoutons que Saint-Martin, les Saintes et
Barthélémy produisaient avec Marie Ga-
lante plus de 700 balles de coton d'un poids
moyen de 240 kilos.
A elle seule, en 1915, Vile de Saint-Mar-
tin a exporté 150 tonnes de colon égrené.
Et nous ne comptons pas ce qui est resté aux
Antilles pour les besoins locaux. Du reste,
nous savons que la plus grande partie de ce
coton exporté de nos Antilles va sur l'An-
gleterre par les Antilles anglaises qui appré-
cient fort la qualité t Marie Galante o.
« Si on outillait mieux nos colons et si on
leur offrait des prix rémunérateurs, disait un
cololt de Saint-Martin, la production cotOll-
nière serait plus grande et de beaucoup. »
Les Antilles françaises sont, en effet, si-
tuées dans la zone propre à la culture coton-
nière.
A la Désirade oii M. P. Boove étudie par-
ticulièrement le coton antillais, c'est la par-
tie occidentale de l'île qui convient le mieux
à cette culture. Il faut semer juste avant les
premières pluies qui précèdent Vhivernage
(saison des pluies proprement dite), c'ut-fl-
dire vers la fin avril.
Nous retrouvons aux Antilles un climat
analogue à nos régions tropicales africaines.
la première cueillette commença fin jan-
vier, la seconde dans la première quinzaine
d'avril.
Ile rendement fut le suivant : une moyenne
de 650 kilogrammes de colon-graine par
hectare donnant à l'égrcnace entre 26 et
31 de fibre, soit 182 kilo!;.de coton-fibre
à l'hectare.
Une balle de coton de 200 kilos de la Dé-
sirade devrait revenir, au plus bas mot, ren-
due au Havre à 500 ou 520 francs sans
compter les frais généraux, etc.
Mais il faut tenir compte des procédés en-
core très primitifs employés par les indigè-
nes tant pour la culture que pour la récolte
et la préparation.
Si nous voulions bien faire aux Antilles
des efiorts analogues à ceux qui ont été le ils
en A. O. F. et aussi en Indochine, nous
obtiendrions un plus grand rendement avec
cet avantage que la qualité « Sea Islands »
est. autochtone, ainsi que la « Marie Ga-
lante ». Ce n'est donc que dans le perfec-
tionnement de la niaiii-d'oeuvre et de Voutil-
lage que nous devons orienter nos efforts.
Et comme au XVIIIO siècle, Bordeaux re-
cevra du coton, du beau coton des Antilles
en quantité suffisante pour être un apport
sérieux à la consommation de la métropole
après avoir répondu aux besoins de la c en-
sommation locale.
Nous ne devons donc pas négliger la cul-
ture cotonnier c des Antilles qui, avec celle I
de ses sœurs cadettes du groupe de l' A.O.F.,
contribuera à combler le déficit de la produc-
tion des pays cotonniers par excellence. La
marge est grande puisque Ict consommation
française est montée de, 800.000 balles en
1921 à 1.179.000 balles en 1923. île colon
est un besoin national, son industrie fait vi-
vrc environ un million de Français.
1
Ni VAssociation Cotonnière Coloniale si
dévouée aux intérêts cotonniers de l'A. O. F.
et de Madagascar ni VAdministration Colo-
niale il1 ont le droit de se désintéresser du
coton des Antilles.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
.1.
Départs de Marseille
---o-f'.--
A bord du paquebot Maréchal-Lyautey, qui
est parti hier à Il heures pour Casablanca,
se trouvaient M. Auray, sénateur de la Seine ;
M. Mercier, consul de France, inspecteur gé-
néral des affaires indigènes au Maroc.
Du haut de mon cocotier
0
Trocs coloniaux
00
[ JJne dépêche de Londres reproduit les sen-
sationnelles déclarations du rédacteur diploma-
tique du Daily HeralJ, le grand journal tra-
vailliste.
Reproduisons-la in extenso :
Le mois dernier, le général Primo de Ri-
vera, dans une interview accordée à un repré-
sentant d'un journal de Londres, avait déclaré
que l'Espagne aimerait abandonner ses posses-
sions marocaines, qu'il serait difficile d'en opé-
rer le transfert à une autre puissance, mais que
sir Austen Chamberlain aurait dit qu'il pour-
rait montrer un chemin pour sortir de la diffi-
culté.
D'après le correspondant de Londres du
New- York Evening Post et du Philadelphia
Public Ledger, le plan que sir Austen Cham-
berlain envisagerait serait le suioant :
« L'Espagne, en échange d'une compensa-
tion financière, abandonnerait le Maroc à la
France.
« La France transférerait le mandat sur la
Syrie à l'Italie.
« L'Italie, de son côté, s'engagerait à ne
pas participer à des aventures militaires dans les
Balkans et en Anatolie.
« L'A llemagne recevrait un mandat sur sa
vieille colonie du Cameroun. »
Et le rédacteur diplomatique ajoute :
« Ce n'est pas là une histoire fantaisiste ;
elle est publiée dans des journaux il une haute
réputation internationale. Elle cadre avec des
foits et des aspirations connues. Elle n'est pas
seulement plausible, mais elle est excessivement
probable. »
Il va sans dire que nous ne publions cette
fantastique information que sous les plus extrê-
mes réserves.
Nous ne nous étonnerons pas outre mesure
que ce soit le grand journal d'opposition tra-
vailliste - doublé de feuilles américaines -
qui révèle les plans du ministre des Affaires
étrangères britannique, car la vie est bien sou-
vent ainsi faite.
Mais il nous semble que le papier du Daily
Herald demande quelques compléments d'in-
formation.
D'abord, les Syriens veulent-ils du mandat
italien chez eux ?
Ensuite, quand les Anglais parlent du Ca-
meroun, c'est, bien entendu, du Cameroun sur
lequel ils ont un mandat dont ils disposent,
d'accord avec les indigènes du pays, et non
pas de la fraction du Cameroun - confiée à la
France.
Enfin, il va de soi que si la France aban-
donnait le mandat syrien en échange de
l'extension de son protectorat au Maroc sur la
zone espagnole, s'il y a une indemnité à payer
au Gouvernement d'Alphonse XIII, ce ne
serait pas à la France à la verser, mais à l'Ita-
lie seule ou à l'Italie en compte avec tel ou tel
pays des Balkans que la turbulence mussoli-
nienne inquiète - s'il y en a.
Au point de vue français, l'information -
ou le canard - lancée à tire-d' aile, aujour-
d'hui, comme elle l'a été auparavant, comme
elle le sera peut-être dans un avenir prochain,
avait besoin d'être précisée.
Balaoo.
Enseignes constantinoises
00
On passe parfois de gais moments à consi-
dérer les enseignes pittoresques, soit à Paris,
soit en province.
Mais si l'on traverse la Méditerranée, si l'on
va en Algérie, les écriteaux de « l'autre
France » ne manquent pas non plus de saveur.
Ainsi, à Constantine, un indigène proprié-
taire a posé sur la clôture de son jardin l'aver-
tissement suivant :
BOICHI ZEMPOISONNÉ
Ne cherchez pas : c'est du « sabir ». Cela j
veut dire aux maraudeurs qu'il y a des « poiâ
chiches empoisonnés ».
Non loin de là, route de Jemmapes, un per-
ruquier, non moins indigène, a orné sa bouti-
que d'une pancarte portant ces mots :
TRIPE ESTRÉE D'EAU POPONASSE
Vous devinez sans peine, ajoute le Diman-
che Illustré, que cela signifie : « Triple extrait
d'opoponax. »
Du sport Iranco-aluerien
-0-0-
Hier après-midi, l'équipe du R.S.O. est
partie de la gare d'Orsay pour son voyage
en Afrique du Nord. Elle s'arrêtera d'abord
à Carcassonne pour y visiter la fameuse Cité.
Puis, elle se rendra à Perpignan, où elle
s'entraînera en lever de rideau du match de
championnat de l'U.S P. contre Lourdes.
Lundi, elle s'embarquera à Port-Vendres,
sur le paquebot MustaPha, qui longe les côtes
d'Espagne, passe entre les Baléares et, après
36 heures de traversée, débarquera à Oran,
premier point de son circuit.
Après quelques jours d'excursions, viendra
la réunion organisée par l'A,S,M,O" club de
Kader.
Le clou çn sera une Américaine franco-
arabe : Marchal-Scialo contre Beddari-Kader.
L'équipe se rendra à Alger pour une
deuxième réunion dont le programme n'est
pas encore connu.
Une mission d'é!udes
sur des bancs de pèche
–0-0–
Le vapeur Hakuhomaru a quitté la baie de
Tokio pour effectuer, sous les auspices du
(Gouvernement, une mission d'études sur les
bancs de pêche, dans la mer de Chine, au
large des côtes de l'Indochine et des Indes
Néerlandaises. Il passera à Saigon en janvier
prochain après avoir touché Haïphong et
Tourane.
LA FIÈVRE JAUNE
00 -
Tous les coloniaux ont approuvé les mesu-
res prises ou plutôt prescrites par M. le Gou-
verneur Général Carde et dont l'application
a enrayé presque tout à fait l'épidémie
Néanmoins, nous avons appris avec étonne-
ment que l'application de ces mesures n'a
pas été aussi rapide que l'on pouvait l'espé-
rer par ce fait que certains magistrats de
l'A. O. F. ont longuement ergoté sur le sens
précis « au cas d'urgence », vis, par le décret
du 27 septembre 1927. De là des lenteurs
dangereuses dans l'application des mesures
répressives que l'on pourrait appeler « de
sécurité publique ».
Contre la fièvre jaune au Maroc #
L'administration du protectorat chérifien a pris
dès l'origine toutes les mesures nécessaires pour
que la fièvre jaune ne pénètre pas au Maroc.
Les avions assurant les services réguliers
entre Dakar et Toulouse avec escales dans les
villes marocaines sont soumis à des mesures
hygiéniques de protection contre la fièvre jaune
dans Extrême-Sud. Les appareils eux-mêmes
et le courrier sont arrêtés à Agadir où ils su-
bissent la désinfection complète.
L'ETAT SANJAIRE
dans l'Ouest Africain britannique
On s';im>nlc à miisliitor une grandn nmOIio-
ratli'ii dans IVtut similaire dus Kuropcens dans
l'Afrique O('('i.(t'lIlnl, hi'ilanniqui'. Dl' 21,2 pour
cent en l'.MH', la mortalité est tombée il 8,0 pour
cent eu )''2U.
Au cours de celle (h-mien1 année, il Il'Y eut
que deux cas mortels de lic\r<> jaune parmi les
agents dt rAilmini.-trati,)!». Depuis le Il'r jan-
vier de 11*27 aucun agent européen n'est mort
(te lièvre jaune.
---
GOLD COAST
*
l'n cas mortel de lièvre jaune a été constata
clic/, un indigène a koforidnn (province, orien-
tale), le 2t! ocloPre dernier. I,'arrêté déclarant.
Kpando-Konda infecté de lièvre jaune a été rap-
porté le 2(> octobre. j
TOGO ET TOGOLAND
0-0-
I.es travaux de la mission de délimitation de
la frontière enlre le 'l'ofo français et lu 'logo
anglais (Togoland) sont en bonne voie. Les
frontières de IUIW ont été reconnues comme con-
formes aux désirs des deux puissances intéres-
-000
L'exportation des boissons
sur l'A. 0. F.
A la diminution de l'importation des spi-
ritueux due à une réglementation sévère,
coïncide une forte augmentation dans les en-
trées de vins en A. O. F.
Car, au fur et à mesure que se répandent
les bienfaits de la civilisation parmi les po-
pulations noires de nos possessions africaines
et qu'en même temps s'améliorent leurs con-
ditions d'existence, elles s'habituent de plus
en plus à user des vins de France et des au-
tres boissons hygiéniques métropolitaines
dont l'importation ne fera que croître.
Déjà, en 1924, les expéditions françaises
représentaient plus de la moitié du total des
importations de vins de l'A. O. F. Le reste
était fourni principalement par l'Espagne et
le Portugal.
Dans toutes les parties, au Sénégal, au
Soudan, à la Côte d'Ivoire comme dans la
Hautc-Vclta et le Niger, la consommation
du vin et celle de la bière du reste, suit
maintenant la multiplication et le dévelop-
pement des comptoirs de vente.
Le trafic havrais, lisons-nous dans le Jour-
nal du liavre, bénéficie grandement de cette
évolution.
Naturellement, le Havre qui ne dessert
aucune région vinicole, ne saurait avoir de
hautes prétentions pour les vins. Néan-
moins, en 1926, il a expédié vers l' A.O. F et
le Cameroun, 602 hectolitres de vins ordi-
naires français en futailles et 36 hectolitres
de yins ordinaires en bouteilles dont 5 de la
Gironde, alors qu'en 1913, nos envois, dans
cette direction, n'étaient que de 252 hectoli-
tres de vins en futailles.
Plus de 200 hectolitres de champagne et
autres vins mousseux ont aussi été embar-
ques au Havre l'année dernière à destina-
tion de l'A. O. F., du Togo et du Came-
roun ; progression encore sur l'exportation
de 1913 où ne figuraient que 85 hectolitres
de ces vins. De même touchant les vins de
liqueurs et les liqueurs, rien, en 1^13, pour
l'A. 0. F., et 129 hectolitres en 1926. Pour
Tes vinaigres, rien également la première an-
née, et 54 hectolitres la seconde.
Les quantités d'eau-de-vie de vins en-
voyées par le Havre à l'A. O. F., en 1926,
restent minimes, mais celles de rhums et
tafias français ont pris de l'importance. De
36 hectolitres en 1913, voici qu'elles dépas-
sent 1.260 hectolitres en 1926.
Au contraire, les autres eaux-de-vie mar-
quent une diminution (2 hectolitres contre 28
en 1913, ainsi que les cidres poirés 6 hec-
tolitres contre 57).
En ce qui concerne ceux-ci, il est à espé-
rer que cette chute n'est que momentanée,
car nos boissons normandes par excellence
peuvent et doivent trouver dans les colonies
qui nous occupent les débouchés dont elles
font dignes. 7/éloignement, le long trans-
port par mer, la chaleur des climats afri-
cains ne sont plus des empêchements au-
jourd'hui que la science met à* la disposi-
tion des brasseries des procédés do fabrica-
tion et de conservation perfectionnés.
Le beau résultat que le trafic havrais en-
retristrc en 1026 avec la bière est l'exemple
le plus encourageant que l'on puisse donner
amr brasseurs.
En 1013, l'A. O. F. recevait par le TTavre
r.i;oo hectolitres de bière nui sont devenus
10.035 hectolitres l'année dernière.
- - - - - ---
TAUX DE H PIASTRE
-..-nçlb-
î.e Gouverneur Cfénérnl de l'Indochine vient
de faire connaître nu nrnistre
In piastre était de 12 fr. 70.
Un marché aux fauves
0-0
Dans le courant de l'année dernière, nous
avons signalé que des acquisitions de fau-
ves avaient été faites en Cochinchine et quel
ces animaux avaient été embarqués à Saï-
gon. Il fut question à cette époque de créer
à Saigon un centre d'approvisionnement
d'animaux de toute sorte pour les mnale-
ries. Ce projet n'ayant pas eu de suite, M.
Giran, chef de la province de Darlac, a eu
l'idée de créer un marché aux fauves à Ban-
Mé-Thuot.
Sachant qu'on pouvait capturer sans dan-
ger de dépeuplement plus d'éiéphants que
n'en achètent ordinairement la Birmanie et
le Siam, il a pensé qu'il y avait lieu de
susciter des concurrents aux acheteurs ha-
bituels.
Une battue organisée par un chasseur ra..
mena neuf prisonniers. Un industriel de
Saïgon étant de passage a Ban-Mé-Thuot,
M. Giran sut l'intéresser au commerce des
éléphants. L'industriel acheta cinq pachy-
dermes et se préoccupa. de les placer en Eu.
rope. Une seule des bêtes rendue à Mar-
seille fut payée 120.000 francs par Hagen-
beck, le grand approvisionneur des ména-
geries. Celui-ci envoya alors un de ses
agents en Indochine pour organiser de con.
cert avec l'industriel saïgonnais des envois
d'éléphants, de tigres, de panthères, de cro-
codiles et d'autres animaux du Darlac. Le
chef de la province de Darlac recevait en'
même temps des demandes de renseigne-
ments qui lui étaient adressées par d'autres
acheteurs européens.
C'est alors que M. Giran eut l'idée de
créer à Ban-Mé-Thuot une foire annuelle
des fauves.
On ne vendra pas que des animaux vi-
vants. La foire aux fauves sera aussi la'
foire aux fourrures, et l'on peut être assuré
d'un marché amplement pourvu de dépouil-
les de tigres, de cervidés, de bœu fs sauva-
ges, etc., etc. En 1926, il a été expédié du
Darlac quinze mille de ces dépouilles.
La première foire aux fauves aura lieu
au mois d'avril prochain.
Dépêches de l'Indochine
-0 ().-
Une Bourse à Saigon
f 'm* lUmrsr des valeurs sentit prochaine-
ment eréi1' à .S'tr'f/o/j. ("est. à cette, informa-
tion i/ue serait due la reprise des valeurs
de caoutchouc indochiuoisôs.
L'inspection des colonias
dans les Etablissements français de l'Inde
00 -
La mission d'inspection des Colonies ayant
à sa tête M. Lecomte, inspecteur général des
Colonies, est arrivée à Pondichéry.
(Par dépêche.)
4 l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
-0-0.-
La médaille Blanchet a été décernée à M.
Pallary pour ses importants travaux sur la
préhistoire de l'Afrique du Nord.
I,lltE KN SKCONDK PAGE :
LK n.\i>i>onv suit /,/•; IH UOET mes CO.
L(JN/1S PAU M. UWN AllCUIMIiALl)
Au Conseil supérieur
de l'Instruction Publique
Parmi les six candidats du Conseil supé-
rieur de l'Instruction publique proposés par
la Fédération des syndicats de l'enseignement
laïque, nous avons noté M. Gustave Toulisse,
surveillant général au Lycée de Casablanca.
.,. ---
Une danseuse noire
on
Il ne s'agit pas de Joséphine Baker qui,
heureusement, pour les fervents de l'art nègre
agité, est encore en vie, mais de Miss Florence
Mills, qui vient de mourir à New-York des
suites de l'opération de l'appendicite.
Les Londoniens ont vivement déploré cette
mort, car ils se souviennent du talent de Miss
Mills dans Black Bird et la Coloured Revue,
en septembre 1926. Chanteuse et danseuse,
cettp gracieuse « Coloured Girl » avait obtenu
un grand succès et comptait de nombreux amis.
De race noire, Miss Florence Mills considé-
rait que sa mission était d'assurer le bien-être
de ses frères de race.
-
La maladie du sommeil
---{)-o--
M. de Coppet, administrateur en chef des
Colonies, Lieutenant-Gouvcrneur p. i. du
Tchad, un autre administrateur et sa femme
sont atteints de la maladie du sommeil.
Promotions de gouverneurs
O-O
Nous croyons savoir qu'un avancement do
classe parmi les Gouverneurs des Colonies aura
lieu incessamment, et que, notamment, M.
Lamblin, Gouverneur de l'Oubanghi Chari,
qui doit rejoindre prochainement sa colonie,
sera promu à la première classe.
INT"RI["
M. Glnsor .Tcan-Pienv. chef dp burcrm
hors classe des Secrétariats lîéncraux
colonies, «1 été (lélc^iî;1. nar intérim,
vcrnenient de ).t Hénr.iun, pondant !':\\:: .:-
ce (],> M. Kabre. titulaire du poste, a-.:: ".J?»1*
à rentrer en France.
HONORAKMA T
Par décret en dnle du -. tvtobre 1027
rendu sur la propositU"! d". ministre des
C.olrniio.8, M. Ciarnior i' rt-Kdmnnd,Jo-
seph.Marins). luVi.îe: : -antérieur ndi^is A
faire valoir ses dr MÎS » 'a retraite, a été
nommé. Hésidcnt sup. 1, ur honoraire d"
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