Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-10-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 octobre 1927 31 octobre 1927
Description : 1927/10/31 (A28,N160). 1927/10/31 (A28,N160).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451154r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
'VHWT-WUÏTmME ANNEE. - N* 160.
zJI NUMERO ,,_. GBNTÎMES
LUNDI SOIR, 31 OGTOnRB 1927.
Les Annales Coloniales
Us «MMcn ti. réelamêt sont riftw m
kureati du iàuriiâl.
Directeurs i M. 'RU C-DRT - àt L.taG. THÉBAULT
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Les Ammalbs edLalSALES M publient que des tttM-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
MVMILJHTWIBI
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MéiscHon &^dmini*trmHon i
"ARII cr) -
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- RICHELIKU 17-il
ABONNEMENTS
avec k supplément illustré ;
Ua u 6 Mois à Iteia
France et
Colonies - - 120 9 8t 9 18 »
Étranger.. 180 » 100' M »
On s'abonne sans mis UM
tous lea banaux te part*.
1 Une découverte pour les Colonies
1 Utilisation de là chaleur solaire
- : pour distiller les eaux impures
La Tunisie pourrait bien avoir doté d'une
découverte des plus utiles les pays coloniaux
où l'eau potable est rare, alors que. leur
sous-sol renferme des nappes magnésiennes
ou saturées d'autres sels qui les rendent im-
propre à la consommation.
C'est le cas des vastes territoires du Sud
tunisien où la difficulté de trouver de.l'eau
potable est peut-être celle qui a compliqué le
plus jusqu'ici l'occupation militaire, l'orga-
nisation administrative, et la colonisation,
alors que l'on y rencontre à peu près par-
tout des eaux souterraines fortement magné-
siennes.
La solution de ce problème présente pour
la Tunisie un tel intérêt que, l'année der-
nière, M. Lucien Saint; l'actif et avisé Ré-
sident Général de France à Tunis, institua
un concours ayant pour objet les procédés
susceptibles d'obtenir la distillation de ces
eaux impotables par la seule action de la
chaleur solaire.
Des travaux intéressants furent produits
dont trois furent primés, et sur les donliées
'de l'un d'eux, on construisit un appareil
d'expérience grâce auquel' on put obtenir de
l'eau distillée, par concentration sur un réci-
pient des rayons solaires captés par un mi-
roir sphérique et mobile.
Mais les-résultats ainsi produits n'étaient
pas assez intéressants pour que la question
fût considérée comme résolue, d'autant plus
que l'appareil lui-même n'était pas d'un
fonctionnement parfait.
Or, aujourd'hui, il en est autrement ;
M. Ginestous, directeur et l'on peut dire
fondateur du Service Météorologique de Tu-
nisie, parait bien avoir trouvé une solution
efficàce et pratique dans sa simplicité.
M. Ginestous, ancien préparateur à la
Faculté des Sciences de Toulouse, en Tuni-
sie depuis plus de trente ans, a commencé
dès son arrivée dans ce pays, à relever des
Observations pluviometriqucs. barométriques,
thermométriques et autres qui se sont impo-
ses à l'attention, si bien que le Gouverne-
ment a été amené à instituer sur des bases
d'abord très modestes un Service Météoro-
logique dont il était le. directeur tout dési-
gné et qui a pris une certaine extension.
Il-s'adonnait, lui aussi, au problème de
la distillation des eaux marnésiennes du
Sud par les rayons solaires. Ces jours-ci, il
a soumis ii l'examen un appareil construit
par lui et le résultat des expériences qu'il
a effectuées depuis plusieurs mois.
Partant de ce principe que la vapeur
d'eau est d'autant plus aisément dissoute
dans l'air que l'air est plus chaud, il a
construit un appareil dans lequel l'eau im-
pure amassée dans un récipient inférieur est
portée à 60 degrés puis exposée aux rayons
solaires qui en activent la condensation.
Ce récipient métallique est surmonté
d'une caisse aux parois noircies au-dessus
de laquelle, formant couvercle, est disposée
une lame de verre inclinée vers un réservoir
extérieur. *
Cette plaque de .verre concentre les
rayons solaires sur l'intérieur de la caisse
dont les parois sombres favorisent réchauf-
fement.
Il se dégage alors de l'eau contenue dans
le récipient inférieur une vapeur qui embue
rapidement la surface intérieure de la pla-
que de-.verre. Mais celle-ci étant en contact
avec l'extérieur est à une température moins
élevée. La vapeur refroidie se transforme
en gouttes qui ruissellent, en raison de l'in-
clinaison de la plaque de verre, vers le ré-
servoir extérieur où elle arrive distillée.
Cet été, sur une terrasse de Tunis, M.
Ginestous a fait fonctionner un petit appa-
reil d'expérience, de 69 décimètres carrés
seulement de surface d'insolation. Il a ob-
tenu ainsi, au mois d'août, une moyenne
quotidienne de 2 litres 159 d'une eau excel-
lente.
Pour si chaudes qu'aient été, cette année,
les journées d'aoùt -" à, Tunis, on est exposé
dans les territoires du Sud à des tempéra-
tures beaucoup plus élevées encore et, par
conséquent, le rendement serait supérieur à
celui que nous indiquons qui n'en donne
pas moins une production quotidienne de
100 litres pour une surface de 33 mètres
carrés et 30 litres pour une surface de 10
mètres.
L'appareil de M. Ginestous est facile et
peu coûteux à construire. Il peut être établi,
d'après ses plans, sur place, soit dans les
ateliers militaires, soit par les artisans indi-
gènes, à condition qu'on leur fournisse les
plaques de verre. 0
Ainsi, les camps et les bordjs militaires
du Sud peuvent en être rapidement munis,
de même que les infirmeries et les hôpitaux.
Ce sera une amélioration très importante
pour tous ceux qui ont à séjourner dans le
Sud, car les particuliers pourront aisément
doter d'un ou plusieurs de ces appareils
leurs maisons ou leurs fermes, leurs jardins
ou leurs écuries.
Dans notre immense domaine colonial, il
est d'autres régions pour lesquelles se pose
aussi la question de l'eau potable alors
qu'on y trouve dans le sous-sol des eaux im-
propres à hi consommation. Dans-ïa plupart
des cas, l'appareil combiné par M. Gines-
tous pourra y rendre les grands services que
le Sud tunisien est déjà sûr d'en retirer.
Tl appartient aux gouvernements des co-
lonies intéressées d'étudier cette question.
Nous voulons croire, dans tous les cas,
que si l'on peut tirer grand avantage de l'in-
vention. on n'oubliera pas, comme il est déjà
arrivé, l'inventeur à qui on la doit.
l, Ernest Haudos,
Sénateur de la Mam,
vire inôsidenl de ta Commission des Douanes.
M Edouard Daladier
Président du parti républicain
radical et radical-socialiste
iD 0
M. Edouard Daladier, député de Vauclusè,
ancien ministre des Colonies, de la Guerre et
de l'Instruction publique dans les ministères
Herriot, Painlevé et Briand, a été élu aVant-
hier président du parti tadical. Sa candidature,
vivement combattue par MM. Herriot, Ca-
mille Chautemps, Maurice Sarraut, Israël,
Georges Bônnet et un grand riombre de parfe-
tnentaires, était vigoureusement appuyée par
M. Joseph Çaillaux et la presque unanimité
des militants de province.
Les adversaires de M. Daladier avaient
tenté d'opposer M, Victor Dalbiez, sénateur
des Pyrénées-Orientales, ancien ministre des
Régions libérées, à Tancieri ministre des Co-
lonies M. DatMex s'était refusé à cette ma-
amuvte. Le nouveau présidentdu parti radical
est le plus jeune des nommes ayant présidé le
parti.
Il a laissé d'excellents souvenirs dans les
ministères qu'il a occupés, notamment rue Ou-
dînot, où il fit preuve de qualités d'initiative.
intelligence et d'énergie.
CANDIDAT
Nous apprenons que M. Paul-Prudent Pain.
-levé, ministre de ta Guene. qui a renoncé à
se représenter dans le Se arrondissement de
Paris, aurait accepté la candidature qui lui
ilurait été offerte dans ta circttmtoiptien de
Cannes-Antiba, dans les Alpes-Matitimw.
Le vénéré maire de Qhmfes, M. Capron,
ne se représenterait oai et M. P. Painlevé grou-
perait t'unammité de 14U sur san
n i on national e sur son
nom. Il n'aurait d'ailleurs pas dé-concurrent.
M. Jean Ossola, ancien sous-secrétaire
d'Etat à la Guerre, se représenterait dans l'au-
tre eircôfiseriptibnr de l'arrondissement de
Grasse, où il fat 61u en 19 t 4.
L'Aviation Coloniik
ba
Partt*8aïgon et retour
Le capitaine Chadie et le mécanicien Ra-
pin, poursuivant leur, voyage dê rôtemr,
Sont arrivés à Bangkok, venant de Sal.
Tls repqftironi prdbamement de cette vin,
mercredi.
BROUSSES
& BROUTILLES
'-,..("'--'
Plus fort que la dardine
Gabriel Dugazeau, patron-pêcheur, n'a pas
été peu surpris, alors qu'il pêchait dans les
eaux du Frioul, de trouver dans Ses filets,
bâillant lui-même d'étonnement, un jeune
caïman.
L'homme et le saurien se sont un instant
contemplés, incertains de l'attitude à tenir.
Mais la surprise d'un Marseillais, qui. en a
vu bien d'autres dans les histoires, sinon
dans l'histoire de son pays, ne saurait être
de longue durée. Le pêtheut, avant de jeter
l'écailleux animal dans sa réserve - où
déjà, ajoutent les gazettes, vagissait un veau
marin l'a proprement occis. On ne sait
pas, pensait-il judicieusement; si les croco-
diles aiment le veau.
Du jardin des Plantes au Palais-Bourbon
; Un python de sept mètres, hôte du Jardin
des Plantes, a avalé l'un de ses congénères
qui avait le tort impardonnable de n'en
compter que cinq.
Ainsi s est manifesté, une fois de plus,
l'ordre régulier de la nature, soumis au dé-
cret liminaire de la Providence qui veut
que les gros mangent les petits.
Il y a là matière à réflexion pour certains
candidats aux prochaines élections législa-
tives. S'ils allaient voir au Jardin des Plan-
tes l'important reptile rendu plus important
encore par son travail de digestion, ils com-
prendraient combien il est contre nature,
blasphématoire et, pour tout dire, impie, de
chercher à faire manger les gros par les
pelits.
Et peut-être trouveraient-ils la formule
idéale d'une politique où les hommes renon-
ceraient à se nourrir les uns des autres.
Troc
-Dans l'Ouganda, on « a » une femme pour
un paquet de cartouches (prix fort), de clous
ou d'épingles (au rabais). Au Turkestan, une
citoyenne Ouzbek vaut son poids de beurre
et, en Cafrerie, une brebis a même valeur
qu'une jouvencelle.
- Fi de ce cynisme! Chez nous, pour une
peau 3e bête ou un collier de verroterie, on
n'ose acheter qu'une poule. Et encore fait-on
souvent un marché de dupe.
Awfion
MedaïnM tTHonnaur
.,' IB >.
Le docteur Milllsifher de HiftpRal Mai-
sonnave à Marrakech a reçu une médaille
de bronze niirai que le gendarme Leroux du
détachement de lit Guadeloupe.
t
Guérisseurs, féticheurs
r --0-0-
Guérisseurs indigènes, féticheuff,
sorciers, nous avons quelque tetf
dance - à considérer ces gehs-tà
comme des charlatans 'de bas étage et des
farceurs sans scrupules. Et voici qu'un
kommç qui a beaucoup vécu au milieu d'eux,
médecin lui-même, s'efforce de nous rame-
ner à plus de bienveillance c'est-à-dire à
plus de justice.
Le docteur Patenostre, dont j'ai déjà si-
gnalé les études si remarquables, m'envoie
une série de brochures; dont l'une porte ce
titre modeste : Notes sur la Médecine et
VObstétrique indigènes en Afrique Occiden-
tale. Ces pages ont été publiées dans les
Annales de Médecine et de Pharmacie Colo-
niales. Elles offrent un intérêt qui dépasse
et de beaucoup celui de l'actualité.
Il a visité les peuples qui habitent le qua-
drilatère compris entre Kayes, Tombotictou,
Lahou et Konakry. D'abord, il a été frappé
de ce fait que la plupart des indigènes
connaissent un certain nombre de plantes
auxquelles ils aUribtlellt, * à juste titre le
plus souvent », des qualités thérapeutiques ;
ils savent les préparer à fin de guérison ;
ils savent employer aussi certaines terres et
certains Witterail, enfin des produits ani-
maux. Emptrtsme, sans doute ; mais pas
toujours remèdes de bonnes femmes, ou plu-
tat remèdes qui, essayés pendant des siècles,
ont fait leurs. preuves : « l'efficacité réelle,
connue de si longue date, et si régulièrement
reproduite, prend la valeur d'une action ex-
périmentale. 9
- Parmi ces peuples, on distingue des indi-
vidus plus instruits qui, soit isolés, soit par
castes, possèdent une connaissance empiri-
que plus sérieuse, « des moyens tllérafcu-
tiques plus ou moins unis aux moyens d em-
poisonnement, de protection (gri-gris) et de
conjuration (tiôra des Poulli) sous le terme
élastique de bassi. » La médecine indigène ̃
n'est pas un métier : elle est exercée par
ceux à qui les guérisseurs transmettent leur
science, qu'ils soiettt ou non leurs fils. Les
ministres des cultes locaux s'approprient
volontiers Vart de soigner et même de gué-
rir. Quand le guérisseur est versé dans l'art
des poisons et des contre-poisons il devient
le féticheur, et il acquiert une grande in-
fluence politique pour des raisons faciles à
comprendra ; l'histoire se recommence.
Fabriquer et poser des appareils pour
fracture, ouvrir les abcès, distinguer entre
les abcès suivant qu'ils sont chauds ou
froids, faire, des scarifications, soit au ni-
veau du cuir chevelu ou de la mastoïde,
soit de la poitrine ou des lombes, utiliser à
propos la chaleur comme agent thérapeu-
tique (cataplasmes chauds, pierres plates,
sachets de sable chauffés au soleil contre
- les cÓliques); etc., etc., les guérisseurs font
tout cela fort bien. Sans doute leurs concep-
tions anatoino-palhologiques ne vont pas plus
loin que les notions d'inflammation, de
congestion, de rétention, d'ulcération, d'es-
larrification : encore le docteur Patenostre
déclare-t-il que cela est « probable », sans
être plus affirmatif > sans doute, ils possè-
dent plus de moyens thérapeutiques que de
connaissances Itosologiqucs, 'd'abord parce
qu'ils jugent plus important de guérir une
maladie que d'en savoir très long sur elle
(el je ne trouve pas cela si ridicule, 'du
moins au point de vue du malade), puis
parce que le guérisseur est plus pressé
d'obtenir un résultat qui agit sur l'imagi-
nation du client que de distinguer à fond
la nature secrète de son mal (Montaigne,
là-dessus, dit 'de fort belles choses). Par
suite, ils recherchent constamment de IlOte-
veaux procédés et appliquent de nouvelles
drogues naturelles : excellente méthode pour
finir par mettre dans le mille, si j'ose
m'exprimer ainsi. J'igtrore totalement, et je
m'ell excuse, si le résidu des ItIJuts four-
neaux des Waïlobé du Fouta-Diallon est
vraiment un remède de premier ordre contre
le mal qui répand la terreur : mais j'ima-
gine qu'à la quatrième page de nos jour-
naux on en recommande au public qui ne
valent Pas davantage, et je pense qu'il y
a deux catégories de guérisseurs dans toutes
les latitudes : les honnêtes, et les autres y
les premiers savent abandonner une drogue
quand elle n'a jamais réussi.
Les guérisseurs nègres sont, on le conçoit,
d'habiles pharmaciens ; ils préparent avec
dextérité les médicaments pour l'usage ex-
tente et pour l'usage interne. Bref, loin de
7)oir en eux des concurrents malhonnêtes et
trompeurs, ce qui eût été la solution pares-
seuse, notre toubib qui les a vus à l' œuvre
écrit : « Nous sommes amenés à nous ren-
dre compte que, venus instruits de nos pays,
nous avons néanmoins à emprunter à l'indi-
gène des connaissances, en échange des
procédés thérapeutiques et de prophylaxie
que nous lui apportons : et que, ses coutu-
mes ne lui permettant pas toujours de saisir
un bienfait dont, le mode d'application lé
dérouté, il y a intérêt à agir en conformité
avec elles lorsqu'elles rte sauraient nous
thpquer ; puisque notre sellt hut. est de lui
être utile. »
Paroles sages, conseils pratiques. Oui,
mais vjJilà! Il y a ceux qui e choquent de
tout, sous prétexte qu'ils ont affaire à des
« sauvages » et ceux qui ne se choquent de
rien, parce qu'ils veulent être utiles. J'aime
mieux les seconds que les premiers.
- Mario Roustem,
atn. rlimr fie. Vllêrnnll, andm ministre
Vf-r-prôtifient de la Commission
sénatoriale dllf cotâmes.
A ROMB
Mgr de Oubliant, supérieur des mis-
sions étrangères a été reçu par le Pape.
Dépêches de l'Indochine
La piraterie
Trente bandits chinois ont attaqué le 28
ççtébre, près d'icliang, le vapeur français
nkiIig. Après un combat qui a durd une
heure, au cours duquel plusieurs Chinois
(tirent tués ou blessés, l'équipage du navire
français lut finalement réduit à t'fmptds-
sance. Les bandits pillèrent alors le Kian-
king, puis s'enfuirent dans les montagnes
environnantes, qui sont, presque inaccessi-
bles,
Au Yunnan
D'importantes bandes de pirates se dis-
putent actuellement la maîtrise de la région
de Ko-Kiéou, siège de mines d'étain, près
de Mong-Tseu, au sud de la province.
Le commerce est suspendu à Mong-Tseu.
Les familles aisées quittent la ville. Yunan-
Fou et la voie ferrée vers Hanoi sont cal-
mes.
Le docteur Casaux, directeur de l'Insti-
tut Ophtalmologique de Elanol, est venu à
Yunnanfou spécialement ; il a opéré avec
succès de la cataracte le général Long-Yun,
chef du directoire lIunnaais.
En l'honneur de Bertheloi
Une cérémonie commémoralive eut lieu
lundi 24 octobre au théâtre municipal
d'Hanoï, à l'occasion de l'anniversaire de
III naissance de Marcelin Berthelot, sous la
présidence du Gouverneur .Général Alexan-
dre Varenne. Les inspecteurs généraux de
.t' enseigncmen t, MM. Brochet et Berthele-
my ont exposé devant une nombreuse al-
fmence d'auditeurs européens et annamites
la vie et l'œuvre du grand savant-français.
Un concert organisé par les professeurs du
Conservatoire français de musique d'Extrd..
me-Orient, nouvellement créé, a terminé la
soirée.
Le roi Monivông i
viendra-I-it en France ?
.-0-0- 1
Le nouveau roi du Cambodge, S. M. Mo-
nivong, aurait exprimé au cours, de sa visite <
à M. Varenne, gouverneur général de l'Indo..
chine, son désir de se rendre en France. Le
Gouvernement général étudierait la possibilité
de donner aatis-faction à ce voeu du roi protégé.
- 8'. -
Assassinat d'un directeur
de plantations en Indochine
Les journaux de Cochinchine, parvenus sa-
medi à Mnrsellte; relatent un drame qui a
ensanglanté tine plantation de caoutchouc si-
tuée près de Bien-Hoa.
Des coolies, au nombre d'une centaine, Ont
assassiné, 36 hetms après leur arrivée à la
plantation, le directeur M. Marteil.
Ils s'enfuirent ensuite dans la forêt, où ils
furent, .pour la plupart, arrêtés.
L'enquête a révélé que les coolies, réunis
la veille du drame, avaient juré de tuer leur
directeur.
Au Musée Guimet
Des dons récents vont permettre au mu-
860 Guimet de présenter une collection hin-
doue fort 'importante, sinon par le nombre
des pièces, d'il moins par leur valeur. Mais
c'est aux arts de l'Indochine que s'attache
la plus, grande partie de son activité, car
les pièces klvmercs qu'il possède forment,
le contre et la section la plus considérable
de ses collections ; les œuvres qu'il va y
joindre, par un premier essai de regroupe-
ment entre arçuetfos, vont lui permettre de
présenter un ensemble qui n'avait jamais
pu être réuni en Europe.
M. Victor Aogagaeur candidat
Les nouvelles de la candidature de M. Vic-
tor Augagneur à Lyon ne s'annoncent pas bon-
nes. Non seulement il aura contre lui
M. Edouard Herriot, dont les faiblesses et les
fautes, n'ont pas échappé aux électeurs de gau-
che, mais encore il va se faire défendre à
Lyon par un journal dont la direction serait
confiée à M. Henri Béraud. Ce plumitif sans
talent ni vergogne; on sait qu'il vient de l'ex-
trême-gauche et a fait, au cours d'enquêtes
dans des journaux conservateurs une besogne
que l'Humanité à gauche et d'autres un peu
partout ont sévèrement jugée, fera un grand
tort à l'ancien gouverneur général de Madagas-
car. Il n'avait pas besoin d'être si lourdement
handicapé pour ne pas réussir.
laiel
Les missions catholiques
outre-mer
0'0
Voici la situation actuelle des missions ca-
tholiques dans les pays d'outremer:
Il y a présentement en Asie 4.263 prêtres
Indigènes, soit 52,3 des prêtres qui s'y
trouvent ; en Afrique, il y a 159 prêtres in-
digènes. soit 5,7 des prêtres qui s'y trou-
vent; en Amérique, il y a 82 prêtres indigè-
ttfes, soit 6,2 des prêtres qu'ils trouvent
dans les pays de mission. Enfin, ch Océa-
nie,, il y a douze prêtres indigènes, soit 2,5 %,
des prêtres qui s'y trouvent.
n'autre part, en Asie, il y a 127 petits
séminaires avec 5.691 élèves indigènes et 74
grênds séminaires avec 2.288 élèves indigè.
nés. En Afrique, il y a 48 petits séminaires
avec 1.347 élèves indigènes et 17 grands sé-
minaires avec 291 élèves indigènes.
En Amérique, il y a 4 petits séminaires
avfec 85 élèves indigènes et 4 grands sémi-
naires avec 66 élèves indigènes.
à rtcéle de Ntfecfiie de ttrdean
- -40-
M. Adolphe Diagne, fils du sympathique
dômitè du Sénégal, M. Blaise Dtaigne, vient
d'être- reçu à l'Ecole de médecine cotontale
de nordeaux.
Notre commerce caravanier
-0-0--
L'exposition des produits
du Tchad à Paris
0-0 -
Le commerce caravanier n'est pas chose nou-
velle. Le transport, à dos de chameau, de mar-
chandises précieuses remonte loin dans l'his-
toire des échanges et trafics. Il y a Ibngtemps
que la caravane chemin de fer vivant
fait pénétrer dans le sud les merveilles du
nord, et réciproquement. Bien avant, d'ailleurs,
que le charroi par chalands et attelages ,c
bœufs et de chevaux sillonne - les rivières
- - -.
et les routes métropolitaines du siècle de
Louis XVI, naissant au commerce.
Ce qui est nouveau, c'est cette exposi-
tion des produits du Tchad que, tout derniè-
rement, M. Lucien Saint, Résident général de
Tunisie, inaugurait en plein cœur de Paris.
Dans la salle de la rue de la Ville-l'Evê..
que, quel spectacle inattendu l Devant l'échan.
tillonnage des produits manufacturés du Tchad,
s'évoquent à la fois la faune bondissant à l'en-
tour du lac lointain, les paysages lumineux,
l'activité indigène et les possibilités commer-
ciales de notre grande colonie du nord africain.
Fiers de porter sur leur burnous blanc la
croix de la Légion d'honneur, les frères Hadj
Allane, qui les premiers suivirent la voie tra-
cée par la mission Courtot, nous accueillent.
La liaison commerciale, entre Gabès et le
Tchad, les lecteurs des Annales Coloniales
s'en souviennent, ne fut pas sans danger pour
les deux braves et habiles négociants. Faits pri-
sonniers par les Senoussi, alliés d'une tribu
dissidente, Hadj Mohammed, bien connu pour
son loyalisme envers la France, fut condamné
à mort avec dix de ses hommes. Il ne dut la
vie au* à un miracle.
- C est en nous contant les péripéties de leurs
longs voyages entre I unis et le I chad qui
dure six mois à l'aller, six mois au retour -
que nous admirons les achats faits par les
eux frères, lors de leur dernière expédition.
M. Princiollelli, l'habile organisateur de l'ex-
position, nous sert parfois,, d'interprète.
Des coussins de cuir fauve ou blanc doré,
d'autres en peau de python, rehaussés de cuïr
en lanière découpée, nous. sont présentés
« pour l'automobile ». Des aigrettes fragiles et
neigeuses, des plumes d autruche, aux ondes
serrées et lourdes, voisinent avec de minuscules
sacs à main, taillés dans la peau de l'ourane
le gracieux lézard d'eau. Aux murs, de
riches peàux de bête. Et, comme tombés de
tous ces pelages, dp tous ces cuirs souples, de
tous ces p1ùtnàgés, 'babouches, coussins, sacs,
portefeuilles et tapis attestent les richesses com-
merciales en puissance dans les produits et l'in-
dustrie de notre colonie tunisienne.
Hadj Mohammed Allane nous dit triompha-
lement :
, - Nous avons reçu des offres de grandes
maisons parisiennes pour le cuir filai i (chevreau
tanné du Tchad). L'industrie automobile s'est
aussi vivement intéressée à nos coussins de
peau.
Quels résultats économiques pouvons-nous
attendre de l'initiative du Résident Général de
la Tunisie jointe aux succès remportés par le
colonel Courtot et sa mission ? L'exposition de
la caravane saharienne est éloquente. Pour pre.
mière action, l'heureuse influence de M. Lu-
cien Saint a eu pour résultat de détourner vers
la Régence un grand nombre de caravanes qui,
depuis' l'occupation française en Tunisie, por-
taient du Soudan les produits du centre afri-
cain à Tripoli par Ghadamès. Un commerce
prospère est désormais né sur la longue route
de Tunis au Tchad. Comme jadis la France
s'éveilla au commerce, sous l'influence de
Necker, Turgot et Malesherbes, aujourd'hui,
du sud tunisien au centre de 1 Afrique, s ac-
croissent productions et échanges. Le trafic des
produits coloniaux, par le mouvement des ca-
ravanes, ne développera-t-il pas le courant des
échanges si souhaitable - entre les grands
centres indigènes et la métropole ? Certes, nous
ne pouvons oublier que la faculté supérieure
du commerce réside dans l'invention des che-
mins de mer. Mais si les voies ferrées sont les
artères de l'univers où coule le sang de l'acti-
vité humaine, il est vrai aussi que les sentes
tracées à travers les territoires uniquement sou-
mis à l'autorité française, et par là devenues
praticables aux commerçants caravaniers, ont
accru nettement la vitalité et la richesse tuni-
siennes. Le mérite en revient à la haute et
agissante administration de M. Lucien Saint et
à son principal collaborateur le colonel Cour-
tot. Et aussi à Si Hadj Ahmed Allane, « com-
merçant saharien autorisé à se rendre au Tchad
avec une caravane composée de sept personnes
et vingt-huit chameaux et munie de quatre ca-
rabines de guerre. » *
Mirane-Marcellm De f fins.
&. = :LEI
Ce brave homme, qui avait passé plusieurs
années en Afrique Occidentale Française, atten-
dait impatiemment une pièce administrative que
devait lui transmettre le gouvernement de cette
colonie.
Au bout de plusieurs mois, inquiet de ne
rien recevoir, il fit une enquête : on lui avait
bien expédié le document, mais le scribe - un
gradé de couleur - chargé de rédiger la sus-
cription de l'enveloppe, avait lu : « 8 bis, rue
de C. » et, de sa propre autorité,il avait
converti « 8 bis » en « 16 ».
Et la lettre, raconte la Ltberfi. n'était na-
turellement pas arrivée 1
Mais il ne faut pas dire ; ah tIftO disce
mmes, car on compte de fins lettrés René
Maran excepté - de bons calculateurs et
même des scribes fort doués parmi les noirs de
l'A.O.F.
Questions tunisiennes
-00-
M. Lucien Saint, résident général à Tunfcfl
a traité avec les pouvoirs publics, au cours de
son séjour en France, un certain nombre de
questions intéressant la Régence. L
- Au point de vue de la défense nationale^
l'organisation du fort de Bizerte a fait l'objet
d'entretiens du résident général avec le minis-
tre de la Marine. Au point de vue de la situa-
tion intérieure, M. Lucien Saint a fait connaître
à M. Albert Sarraut que l'agitation commu-
niste, qui avait sévi un moment, est complète*,
ment calmée, grâce aux mesures législatives qui
ont été arrêtées en 1926. Enfin, les bases dit
projet de budget du protectorat pour 1928 ont
été mises au point avec le concours des servi-
ces des Affaires étrangères.
D'autre part, M. Lucien Saint a poursuivi
activement avec les Ministères de l'Intérieur,
des Finances et de l'Agriculture, les conver-
sàtions propres à faire aboutir l'établissement
d'un régime douanier d'union avec la France.
On sait que ce régime est déjà amorcé en ma-
tière agricole par le projet de loi tendant à le
modification de la loi de 1890, projet voté par
la Chambre avant sa séparation et qui sera sou-
mis incessamment aux délibérations du Sénat.
-oie-
L'Italie à Tanger
A l'issue de la revue des troupes fascistes
en commémoration du Ve anniversaire de la
marche sur Rome, M. Mussolini a juré fidé-
lité indéfectible au roi et a affirmé la vo.
lonté du Gouvernement « de défendre les
droits de l'Italie dans le monde ».
L'essentiel pour la France et aussi pour
les autres puissances européennes serait que
l'Italie' ne veuille défendre que les droits
que lui confèrent les traités.
Or, en ce qui concerne le statut de Tan-
ger, on se demande comment MussoTini peut
oublier les traités que l'Italie a signés avec
la France, de 1900 à 1912, et qui procla*
maient le désintéressement de la Péninsule
au Maroc?
Comment, devenu l'allié de Primo de Ri.
vera par le pacte de l'an dernier, demande.
t-il une participation italienne à la munici-
palité de Tanger, alors que l'Espagne vou-
drait avoir Tanger sous sa direction exclu.
sive ?
Il est à remarquer, au surplus, que la
France avait entamé avec le cabinet de Ma-
drid des pourparlers qui devaient conduire
à la révision partielle du statut attribué en
1923 à Tanger. Or il était entendu que le
nouveau statut, si 1 on aboutissait, serait sou-
mis aux puissances intéressées, donc à l'Ita-
lie. >
Le » duce )t a voulu accomplir une démons-
tration de force pour le cinquième anniver.
saire de la marche sur Rome.
Sa politique, nous semble-t-il, est éminem-
ment dangereuse pour les bonnes relations
européennes.
Le prince d'Udine a inauguré l'Institut
scolaire italien et le dispensaire, la Maison
d'Italie et le Faisceau. Il a assisté ensuite à
la projection d'un film italien : « Le Duce
et la Milice ».
Hier dimanche un thé a été offert à bord
des navires italiens aux notabilités tange-
roise.
De tous lés commentaires de la presse
étrangère sur ce que l'on pourrait appeler
« La visite italienne à Tanger » nous avons
noté celui du Daily Telegraph :
C'est évidemment dans un but politique que
l'escadre italienne visite actuellement Tanger
et pour rappeler il la France, comme proba-
blement ii la Grande-Bretagne et ù l'Espagne,
qu'aucun l'rglcment du statut de Tanger no
sera complet et définitif tant que l'Italie n'aura
rien obtenu d'une façon adéquate, dans le
gouvernement international de l'cnrlnvc.
Les journaux allemands consacrent une
large place à la visite navale italienne à
Tanger.
La Nachtausgabc écrit que les milieux di-
plomatiques allemands suivent avec le plus
grand intérêt l'action de M. Mussolini, sans
cependant prendre position, l'Allemagne
n'étant pas intéressée à la question marocaine.
L'organe nationaliste rappelle la récente
croisière de sir Austen Chamberlain en
Méditerranée, son entrevue avec le dictateur
espagnol, et conclut que la démontration ita-
lienne aura certainement un épilogue quelcon-
que entre Londres et Paris et Paris et Rome.
La Deutsche Zeitung écrit que la visite na-
vale italienne à langer rappelle l'envoi par
l'Allemagne à Agadir, en 1911, du croiseur
Panther. Ce qui, ajoute-t-elle, différencie les
deux actes, c'est que celui de M. Mussolini
a eu probablement lieu avec l'accord de l'An-
gleterre, On ne conçoit, du reste, pas très
bien ce geste.
Par trois fois, en 1900, en 1902 et en 1912.
l'Italie a déclaré se désintéresser du Maroc.
En 1912, ce fut sous la forme d'eiie conve n-
tion signée entre M. Poincaré, président iii
Conseil, et M. Titoni, ambassadeur d'itahe À
Paris.
Ainsi, nous ne pouvons pas supposer que,
de près ou de loin, l'Italie ait dee prn.
tions sur un territoire quelconque relevant de
la souveraineté du sultan du Maroc.
En ce qui concerne le statut municipal de
Tanger, la' situation est tout ce qu'il y a de
plus claire. La France et l'Espagne sont en
négociations au sujet de ce statut. L'Espagne
a commencé par revendiquer une situation
prépondérante qui lui aurait assuré le con-
trôle do cette zone. Au cours des conversa-
tions, il est devenu évident que le caractère
de Tanger devait demeurer international.
0»
Les enlèvements de Beni-Mellal
Ces incidents pour fâcheux qu'ils soirnl
ne sont certainement pas aussi, fréquents
que dit temps où les Barbaresques rCII.
maionl la Méditerranée et razziaient les
villaqes en Sardaigne, en Espagne, en Cor-
se et sur les côtes rie France, dont ils cni-
menaient les habitants, il était d'usage en-
suite de payer des rançons considérables
pour le rctmir des prisonniers. On réprou..
vait, en principe, cet état de choses, mais
on était bien obligé de l'accepter.
Au temps de T..m{ls XV, nous entrete-
nions un ambassadeur à la Cour de VEm-
pereur du Maroc et cependant dans les
Etals marocains des milliers de Français
zJI NUMERO ,,_. GBNTÎMES
LUNDI SOIR, 31 OGTOnRB 1927.
Les Annales Coloniales
Us «MMcn ti. réelamêt sont riftw m
kureati du iàuriiâl.
Directeurs i M. 'RU C-DRT - àt L.taG. THÉBAULT
-'
Les Ammalbs edLalSALES M publient que des tttM-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
MVMILJHTWIBI
-
MéiscHon &^dmini*trmHon i
"ARII cr) -
iéiPN.tMUvw^ii
- RICHELIKU 17-il
ABONNEMENTS
avec k supplément illustré ;
Ua u 6 Mois à Iteia
France et
Colonies - - 120 9 8t 9 18 »
Étranger.. 180 » 100' M »
On s'abonne sans mis UM
tous lea banaux te part*.
1 Une découverte pour les Colonies
1 Utilisation de là chaleur solaire
- : pour distiller les eaux impures
La Tunisie pourrait bien avoir doté d'une
découverte des plus utiles les pays coloniaux
où l'eau potable est rare, alors que. leur
sous-sol renferme des nappes magnésiennes
ou saturées d'autres sels qui les rendent im-
propre à la consommation.
C'est le cas des vastes territoires du Sud
tunisien où la difficulté de trouver de.l'eau
potable est peut-être celle qui a compliqué le
plus jusqu'ici l'occupation militaire, l'orga-
nisation administrative, et la colonisation,
alors que l'on y rencontre à peu près par-
tout des eaux souterraines fortement magné-
siennes.
La solution de ce problème présente pour
la Tunisie un tel intérêt que, l'année der-
nière, M. Lucien Saint; l'actif et avisé Ré-
sident Général de France à Tunis, institua
un concours ayant pour objet les procédés
susceptibles d'obtenir la distillation de ces
eaux impotables par la seule action de la
chaleur solaire.
Des travaux intéressants furent produits
dont trois furent primés, et sur les donliées
'de l'un d'eux, on construisit un appareil
d'expérience grâce auquel' on put obtenir de
l'eau distillée, par concentration sur un réci-
pient des rayons solaires captés par un mi-
roir sphérique et mobile.
Mais les-résultats ainsi produits n'étaient
pas assez intéressants pour que la question
fût considérée comme résolue, d'autant plus
que l'appareil lui-même n'était pas d'un
fonctionnement parfait.
Or, aujourd'hui, il en est autrement ;
M. Ginestous, directeur et l'on peut dire
fondateur du Service Météorologique de Tu-
nisie, parait bien avoir trouvé une solution
efficàce et pratique dans sa simplicité.
M. Ginestous, ancien préparateur à la
Faculté des Sciences de Toulouse, en Tuni-
sie depuis plus de trente ans, a commencé
dès son arrivée dans ce pays, à relever des
Observations pluviometriqucs. barométriques,
thermométriques et autres qui se sont impo-
ses à l'attention, si bien que le Gouverne-
ment a été amené à instituer sur des bases
d'abord très modestes un Service Météoro-
logique dont il était le. directeur tout dési-
gné et qui a pris une certaine extension.
Il-s'adonnait, lui aussi, au problème de
la distillation des eaux marnésiennes du
Sud par les rayons solaires. Ces jours-ci, il
a soumis ii l'examen un appareil construit
par lui et le résultat des expériences qu'il
a effectuées depuis plusieurs mois.
Partant de ce principe que la vapeur
d'eau est d'autant plus aisément dissoute
dans l'air que l'air est plus chaud, il a
construit un appareil dans lequel l'eau im-
pure amassée dans un récipient inférieur est
portée à 60 degrés puis exposée aux rayons
solaires qui en activent la condensation.
Ce récipient métallique est surmonté
d'une caisse aux parois noircies au-dessus
de laquelle, formant couvercle, est disposée
une lame de verre inclinée vers un réservoir
extérieur. *
Cette plaque de .verre concentre les
rayons solaires sur l'intérieur de la caisse
dont les parois sombres favorisent réchauf-
fement.
Il se dégage alors de l'eau contenue dans
le récipient inférieur une vapeur qui embue
rapidement la surface intérieure de la pla-
que de-.verre. Mais celle-ci étant en contact
avec l'extérieur est à une température moins
élevée. La vapeur refroidie se transforme
en gouttes qui ruissellent, en raison de l'in-
clinaison de la plaque de verre, vers le ré-
servoir extérieur où elle arrive distillée.
Cet été, sur une terrasse de Tunis, M.
Ginestous a fait fonctionner un petit appa-
reil d'expérience, de 69 décimètres carrés
seulement de surface d'insolation. Il a ob-
tenu ainsi, au mois d'août, une moyenne
quotidienne de 2 litres 159 d'une eau excel-
lente.
Pour si chaudes qu'aient été, cette année,
les journées d'aoùt -" à, Tunis, on est exposé
dans les territoires du Sud à des tempéra-
tures beaucoup plus élevées encore et, par
conséquent, le rendement serait supérieur à
celui que nous indiquons qui n'en donne
pas moins une production quotidienne de
100 litres pour une surface de 33 mètres
carrés et 30 litres pour une surface de 10
mètres.
L'appareil de M. Ginestous est facile et
peu coûteux à construire. Il peut être établi,
d'après ses plans, sur place, soit dans les
ateliers militaires, soit par les artisans indi-
gènes, à condition qu'on leur fournisse les
plaques de verre. 0
Ainsi, les camps et les bordjs militaires
du Sud peuvent en être rapidement munis,
de même que les infirmeries et les hôpitaux.
Ce sera une amélioration très importante
pour tous ceux qui ont à séjourner dans le
Sud, car les particuliers pourront aisément
doter d'un ou plusieurs de ces appareils
leurs maisons ou leurs fermes, leurs jardins
ou leurs écuries.
Dans notre immense domaine colonial, il
est d'autres régions pour lesquelles se pose
aussi la question de l'eau potable alors
qu'on y trouve dans le sous-sol des eaux im-
propres à hi consommation. Dans-ïa plupart
des cas, l'appareil combiné par M. Gines-
tous pourra y rendre les grands services que
le Sud tunisien est déjà sûr d'en retirer.
Tl appartient aux gouvernements des co-
lonies intéressées d'étudier cette question.
Nous voulons croire, dans tous les cas,
que si l'on peut tirer grand avantage de l'in-
vention. on n'oubliera pas, comme il est déjà
arrivé, l'inventeur à qui on la doit.
l, Ernest Haudos,
Sénateur de la Mam,
vire inôsidenl de ta Commission des Douanes.
M Edouard Daladier
Président du parti républicain
radical et radical-socialiste
iD 0
M. Edouard Daladier, député de Vauclusè,
ancien ministre des Colonies, de la Guerre et
de l'Instruction publique dans les ministères
Herriot, Painlevé et Briand, a été élu aVant-
hier président du parti tadical. Sa candidature,
vivement combattue par MM. Herriot, Ca-
mille Chautemps, Maurice Sarraut, Israël,
Georges Bônnet et un grand riombre de parfe-
tnentaires, était vigoureusement appuyée par
M. Joseph Çaillaux et la presque unanimité
des militants de province.
Les adversaires de M. Daladier avaient
tenté d'opposer M, Victor Dalbiez, sénateur
des Pyrénées-Orientales, ancien ministre des
Régions libérées, à Tancieri ministre des Co-
lonies M. DatMex s'était refusé à cette ma-
amuvte. Le nouveau présidentdu parti radical
est le plus jeune des nommes ayant présidé le
parti.
Il a laissé d'excellents souvenirs dans les
ministères qu'il a occupés, notamment rue Ou-
dînot, où il fit preuve de qualités d'initiative.
intelligence et d'énergie.
CANDIDAT
Nous apprenons que M. Paul-Prudent Pain.
-levé, ministre de ta Guene. qui a renoncé à
se représenter dans le Se arrondissement de
Paris, aurait accepté la candidature qui lui
ilurait été offerte dans ta circttmtoiptien de
Cannes-Antiba, dans les Alpes-Matitimw.
Le vénéré maire de Qhmfes, M. Capron,
ne se représenterait oai et M. P. Painlevé grou-
perait t'unammité de 14U sur san
n i on national e sur son
nom. Il n'aurait d'ailleurs pas dé-concurrent.
M. Jean Ossola, ancien sous-secrétaire
d'Etat à la Guerre, se représenterait dans l'au-
tre eircôfiseriptibnr de l'arrondissement de
Grasse, où il fat 61u en 19 t 4.
L'Aviation Coloniik
ba
Partt*8aïgon et retour
Le capitaine Chadie et le mécanicien Ra-
pin, poursuivant leur, voyage dê rôtemr,
Sont arrivés à Bangkok, venant de Sal.
Tls repqftironi prdbamement de cette vin,
mercredi.
BROUSSES
& BROUTILLES
'-,..("'--'
Plus fort que la dardine
Gabriel Dugazeau, patron-pêcheur, n'a pas
été peu surpris, alors qu'il pêchait dans les
eaux du Frioul, de trouver dans Ses filets,
bâillant lui-même d'étonnement, un jeune
caïman.
L'homme et le saurien se sont un instant
contemplés, incertains de l'attitude à tenir.
Mais la surprise d'un Marseillais, qui. en a
vu bien d'autres dans les histoires, sinon
dans l'histoire de son pays, ne saurait être
de longue durée. Le pêtheut, avant de jeter
l'écailleux animal dans sa réserve - où
déjà, ajoutent les gazettes, vagissait un veau
marin l'a proprement occis. On ne sait
pas, pensait-il judicieusement; si les croco-
diles aiment le veau.
Du jardin des Plantes au Palais-Bourbon
; Un python de sept mètres, hôte du Jardin
des Plantes, a avalé l'un de ses congénères
qui avait le tort impardonnable de n'en
compter que cinq.
Ainsi s est manifesté, une fois de plus,
l'ordre régulier de la nature, soumis au dé-
cret liminaire de la Providence qui veut
que les gros mangent les petits.
Il y a là matière à réflexion pour certains
candidats aux prochaines élections législa-
tives. S'ils allaient voir au Jardin des Plan-
tes l'important reptile rendu plus important
encore par son travail de digestion, ils com-
prendraient combien il est contre nature,
blasphématoire et, pour tout dire, impie, de
chercher à faire manger les gros par les
pelits.
Et peut-être trouveraient-ils la formule
idéale d'une politique où les hommes renon-
ceraient à se nourrir les uns des autres.
Troc
-Dans l'Ouganda, on « a » une femme pour
un paquet de cartouches (prix fort), de clous
ou d'épingles (au rabais). Au Turkestan, une
citoyenne Ouzbek vaut son poids de beurre
et, en Cafrerie, une brebis a même valeur
qu'une jouvencelle.
- Fi de ce cynisme! Chez nous, pour une
peau 3e bête ou un collier de verroterie, on
n'ose acheter qu'une poule. Et encore fait-on
souvent un marché de dupe.
Awfion
MedaïnM tTHonnaur
.,' IB >.
Le docteur Milllsifher de HiftpRal Mai-
sonnave à Marrakech a reçu une médaille
de bronze niirai que le gendarme Leroux du
détachement de lit Guadeloupe.
t
Guérisseurs, féticheurs
r --0-0-
Guérisseurs indigènes, féticheuff,
sorciers, nous avons quelque tetf
dance - à considérer ces gehs-tà
comme des charlatans 'de bas étage et des
farceurs sans scrupules. Et voici qu'un
kommç qui a beaucoup vécu au milieu d'eux,
médecin lui-même, s'efforce de nous rame-
ner à plus de bienveillance c'est-à-dire à
plus de justice.
Le docteur Patenostre, dont j'ai déjà si-
gnalé les études si remarquables, m'envoie
une série de brochures; dont l'une porte ce
titre modeste : Notes sur la Médecine et
VObstétrique indigènes en Afrique Occiden-
tale. Ces pages ont été publiées dans les
Annales de Médecine et de Pharmacie Colo-
niales. Elles offrent un intérêt qui dépasse
et de beaucoup celui de l'actualité.
Il a visité les peuples qui habitent le qua-
drilatère compris entre Kayes, Tombotictou,
Lahou et Konakry. D'abord, il a été frappé
de ce fait que la plupart des indigènes
connaissent un certain nombre de plantes
auxquelles ils aUribtlellt, * à juste titre le
plus souvent », des qualités thérapeutiques ;
ils savent les préparer à fin de guérison ;
ils savent employer aussi certaines terres et
certains Witterail, enfin des produits ani-
maux. Emptrtsme, sans doute ; mais pas
toujours remèdes de bonnes femmes, ou plu-
tat remèdes qui, essayés pendant des siècles,
ont fait leurs. preuves : « l'efficacité réelle,
connue de si longue date, et si régulièrement
reproduite, prend la valeur d'une action ex-
périmentale. 9
- Parmi ces peuples, on distingue des indi-
vidus plus instruits qui, soit isolés, soit par
castes, possèdent une connaissance empiri-
que plus sérieuse, « des moyens tllérafcu-
tiques plus ou moins unis aux moyens d em-
poisonnement, de protection (gri-gris) et de
conjuration (tiôra des Poulli) sous le terme
élastique de bassi. » La médecine indigène ̃
n'est pas un métier : elle est exercée par
ceux à qui les guérisseurs transmettent leur
science, qu'ils soiettt ou non leurs fils. Les
ministres des cultes locaux s'approprient
volontiers Vart de soigner et même de gué-
rir. Quand le guérisseur est versé dans l'art
des poisons et des contre-poisons il devient
le féticheur, et il acquiert une grande in-
fluence politique pour des raisons faciles à
comprendra ; l'histoire se recommence.
Fabriquer et poser des appareils pour
fracture, ouvrir les abcès, distinguer entre
les abcès suivant qu'ils sont chauds ou
froids, faire, des scarifications, soit au ni-
veau du cuir chevelu ou de la mastoïde,
soit de la poitrine ou des lombes, utiliser à
propos la chaleur comme agent thérapeu-
tique (cataplasmes chauds, pierres plates,
sachets de sable chauffés au soleil contre
- les cÓliques); etc., etc., les guérisseurs font
tout cela fort bien. Sans doute leurs concep-
tions anatoino-palhologiques ne vont pas plus
loin que les notions d'inflammation, de
congestion, de rétention, d'ulcération, d'es-
larrification : encore le docteur Patenostre
déclare-t-il que cela est « probable », sans
être plus affirmatif > sans doute, ils possè-
dent plus de moyens thérapeutiques que de
connaissances Itosologiqucs, 'd'abord parce
qu'ils jugent plus important de guérir une
maladie que d'en savoir très long sur elle
(el je ne trouve pas cela si ridicule, 'du
moins au point de vue du malade), puis
parce que le guérisseur est plus pressé
d'obtenir un résultat qui agit sur l'imagi-
nation du client que de distinguer à fond
la nature secrète de son mal (Montaigne,
là-dessus, dit 'de fort belles choses). Par
suite, ils recherchent constamment de IlOte-
veaux procédés et appliquent de nouvelles
drogues naturelles : excellente méthode pour
finir par mettre dans le mille, si j'ose
m'exprimer ainsi. J'igtrore totalement, et je
m'ell excuse, si le résidu des ItIJuts four-
neaux des Waïlobé du Fouta-Diallon est
vraiment un remède de premier ordre contre
le mal qui répand la terreur : mais j'ima-
gine qu'à la quatrième page de nos jour-
naux on en recommande au public qui ne
valent Pas davantage, et je pense qu'il y
a deux catégories de guérisseurs dans toutes
les latitudes : les honnêtes, et les autres y
les premiers savent abandonner une drogue
quand elle n'a jamais réussi.
Les guérisseurs nègres sont, on le conçoit,
d'habiles pharmaciens ; ils préparent avec
dextérité les médicaments pour l'usage ex-
tente et pour l'usage interne. Bref, loin de
7)oir en eux des concurrents malhonnêtes et
trompeurs, ce qui eût été la solution pares-
seuse, notre toubib qui les a vus à l' œuvre
écrit : « Nous sommes amenés à nous ren-
dre compte que, venus instruits de nos pays,
nous avons néanmoins à emprunter à l'indi-
gène des connaissances, en échange des
procédés thérapeutiques et de prophylaxie
que nous lui apportons : et que, ses coutu-
mes ne lui permettant pas toujours de saisir
un bienfait dont, le mode d'application lé
dérouté, il y a intérêt à agir en conformité
avec elles lorsqu'elles rte sauraient nous
thpquer ; puisque notre sellt hut. est de lui
être utile. »
Paroles sages, conseils pratiques. Oui,
mais vjJilà! Il y a ceux qui e choquent de
tout, sous prétexte qu'ils ont affaire à des
« sauvages » et ceux qui ne se choquent de
rien, parce qu'ils veulent être utiles. J'aime
mieux les seconds que les premiers.
- Mario Roustem,
atn. rlimr fie. Vllêrnnll, andm ministre
Vf-r-prôtifient de la Commission
sénatoriale dllf cotâmes.
A ROMB
Mgr de Oubliant, supérieur des mis-
sions étrangères a été reçu par le Pape.
Dépêches de l'Indochine
La piraterie
Trente bandits chinois ont attaqué le 28
ççtébre, près d'icliang, le vapeur français
nkiIig. Après un combat qui a durd une
heure, au cours duquel plusieurs Chinois
(tirent tués ou blessés, l'équipage du navire
français lut finalement réduit à t'fmptds-
sance. Les bandits pillèrent alors le Kian-
king, puis s'enfuirent dans les montagnes
environnantes, qui sont, presque inaccessi-
bles,
Au Yunnan
D'importantes bandes de pirates se dis-
putent actuellement la maîtrise de la région
de Ko-Kiéou, siège de mines d'étain, près
de Mong-Tseu, au sud de la province.
Le commerce est suspendu à Mong-Tseu.
Les familles aisées quittent la ville. Yunan-
Fou et la voie ferrée vers Hanoi sont cal-
mes.
Le docteur Casaux, directeur de l'Insti-
tut Ophtalmologique de Elanol, est venu à
Yunnanfou spécialement ; il a opéré avec
succès de la cataracte le général Long-Yun,
chef du directoire lIunnaais.
En l'honneur de Bertheloi
Une cérémonie commémoralive eut lieu
lundi 24 octobre au théâtre municipal
d'Hanoï, à l'occasion de l'anniversaire de
III naissance de Marcelin Berthelot, sous la
présidence du Gouverneur .Général Alexan-
dre Varenne. Les inspecteurs généraux de
.t' enseigncmen t, MM. Brochet et Berthele-
my ont exposé devant une nombreuse al-
fmence d'auditeurs européens et annamites
la vie et l'œuvre du grand savant-français.
Un concert organisé par les professeurs du
Conservatoire français de musique d'Extrd..
me-Orient, nouvellement créé, a terminé la
soirée.
Le roi Monivông i
viendra-I-it en France ?
.-0-0- 1
Le nouveau roi du Cambodge, S. M. Mo-
nivong, aurait exprimé au cours, de sa visite <
à M. Varenne, gouverneur général de l'Indo..
chine, son désir de se rendre en France. Le
Gouvernement général étudierait la possibilité
de donner aatis-faction à ce voeu du roi protégé.
- 8'. -
Assassinat d'un directeur
de plantations en Indochine
Les journaux de Cochinchine, parvenus sa-
medi à Mnrsellte; relatent un drame qui a
ensanglanté tine plantation de caoutchouc si-
tuée près de Bien-Hoa.
Des coolies, au nombre d'une centaine, Ont
assassiné, 36 hetms après leur arrivée à la
plantation, le directeur M. Marteil.
Ils s'enfuirent ensuite dans la forêt, où ils
furent, .pour la plupart, arrêtés.
L'enquête a révélé que les coolies, réunis
la veille du drame, avaient juré de tuer leur
directeur.
Au Musée Guimet
Des dons récents vont permettre au mu-
860 Guimet de présenter une collection hin-
doue fort 'importante, sinon par le nombre
des pièces, d'il moins par leur valeur. Mais
c'est aux arts de l'Indochine que s'attache
la plus, grande partie de son activité, car
les pièces klvmercs qu'il possède forment,
le contre et la section la plus considérable
de ses collections ; les œuvres qu'il va y
joindre, par un premier essai de regroupe-
ment entre arçuetfos, vont lui permettre de
présenter un ensemble qui n'avait jamais
pu être réuni en Europe.
M. Victor Aogagaeur candidat
Les nouvelles de la candidature de M. Vic-
tor Augagneur à Lyon ne s'annoncent pas bon-
nes. Non seulement il aura contre lui
M. Edouard Herriot, dont les faiblesses et les
fautes, n'ont pas échappé aux électeurs de gau-
che, mais encore il va se faire défendre à
Lyon par un journal dont la direction serait
confiée à M. Henri Béraud. Ce plumitif sans
talent ni vergogne; on sait qu'il vient de l'ex-
trême-gauche et a fait, au cours d'enquêtes
dans des journaux conservateurs une besogne
que l'Humanité à gauche et d'autres un peu
partout ont sévèrement jugée, fera un grand
tort à l'ancien gouverneur général de Madagas-
car. Il n'avait pas besoin d'être si lourdement
handicapé pour ne pas réussir.
laiel
Les missions catholiques
outre-mer
0'0
Voici la situation actuelle des missions ca-
tholiques dans les pays d'outremer:
Il y a présentement en Asie 4.263 prêtres
Indigènes, soit 52,3 des prêtres qui s'y
trouvent ; en Afrique, il y a 159 prêtres in-
digènes. soit 5,7 des prêtres qui s'y trou-
vent; en Amérique, il y a 82 prêtres indigè-
ttfes, soit 6,2 des prêtres qu'ils trouvent
dans les pays de mission. Enfin, ch Océa-
nie,, il y a douze prêtres indigènes, soit 2,5 %,
des prêtres qui s'y trouvent.
n'autre part, en Asie, il y a 127 petits
séminaires avec 5.691 élèves indigènes et 74
grênds séminaires avec 2.288 élèves indigè.
nés. En Afrique, il y a 48 petits séminaires
avec 1.347 élèves indigènes et 17 grands sé-
minaires avec 291 élèves indigènes.
En Amérique, il y a 4 petits séminaires
avfec 85 élèves indigènes et 4 grands sémi-
naires avec 66 élèves indigènes.
à rtcéle de Ntfecfiie de ttrdean
- -40-
M. Adolphe Diagne, fils du sympathique
dômitè du Sénégal, M. Blaise Dtaigne, vient
d'être- reçu à l'Ecole de médecine cotontale
de nordeaux.
Notre commerce caravanier
-0-0--
L'exposition des produits
du Tchad à Paris
0-0 -
Le commerce caravanier n'est pas chose nou-
velle. Le transport, à dos de chameau, de mar-
chandises précieuses remonte loin dans l'his-
toire des échanges et trafics. Il y a Ibngtemps
que la caravane chemin de fer vivant
fait pénétrer dans le sud les merveilles du
nord, et réciproquement. Bien avant, d'ailleurs,
que le charroi par chalands et attelages ,c
bœufs et de chevaux sillonne - les rivières
- - -.
et les routes métropolitaines du siècle de
Louis XVI, naissant au commerce.
Ce qui est nouveau, c'est cette exposi-
tion des produits du Tchad que, tout derniè-
rement, M. Lucien Saint, Résident général de
Tunisie, inaugurait en plein cœur de Paris.
Dans la salle de la rue de la Ville-l'Evê..
que, quel spectacle inattendu l Devant l'échan.
tillonnage des produits manufacturés du Tchad,
s'évoquent à la fois la faune bondissant à l'en-
tour du lac lointain, les paysages lumineux,
l'activité indigène et les possibilités commer-
ciales de notre grande colonie du nord africain.
Fiers de porter sur leur burnous blanc la
croix de la Légion d'honneur, les frères Hadj
Allane, qui les premiers suivirent la voie tra-
cée par la mission Courtot, nous accueillent.
La liaison commerciale, entre Gabès et le
Tchad, les lecteurs des Annales Coloniales
s'en souviennent, ne fut pas sans danger pour
les deux braves et habiles négociants. Faits pri-
sonniers par les Senoussi, alliés d'une tribu
dissidente, Hadj Mohammed, bien connu pour
son loyalisme envers la France, fut condamné
à mort avec dix de ses hommes. Il ne dut la
vie au* à un miracle.
- C est en nous contant les péripéties de leurs
longs voyages entre I unis et le I chad qui
dure six mois à l'aller, six mois au retour -
que nous admirons les achats faits par les
eux frères, lors de leur dernière expédition.
M. Princiollelli, l'habile organisateur de l'ex-
position, nous sert parfois,, d'interprète.
Des coussins de cuir fauve ou blanc doré,
d'autres en peau de python, rehaussés de cuïr
en lanière découpée, nous. sont présentés
« pour l'automobile ». Des aigrettes fragiles et
neigeuses, des plumes d autruche, aux ondes
serrées et lourdes, voisinent avec de minuscules
sacs à main, taillés dans la peau de l'ourane
le gracieux lézard d'eau. Aux murs, de
riches peàux de bête. Et, comme tombés de
tous ces pelages, dp tous ces cuirs souples, de
tous ces p1ùtnàgés, 'babouches, coussins, sacs,
portefeuilles et tapis attestent les richesses com-
merciales en puissance dans les produits et l'in-
dustrie de notre colonie tunisienne.
Hadj Mohammed Allane nous dit triompha-
lement :
, - Nous avons reçu des offres de grandes
maisons parisiennes pour le cuir filai i (chevreau
tanné du Tchad). L'industrie automobile s'est
aussi vivement intéressée à nos coussins de
peau.
Quels résultats économiques pouvons-nous
attendre de l'initiative du Résident Général de
la Tunisie jointe aux succès remportés par le
colonel Courtot et sa mission ? L'exposition de
la caravane saharienne est éloquente. Pour pre.
mière action, l'heureuse influence de M. Lu-
cien Saint a eu pour résultat de détourner vers
la Régence un grand nombre de caravanes qui,
depuis' l'occupation française en Tunisie, por-
taient du Soudan les produits du centre afri-
cain à Tripoli par Ghadamès. Un commerce
prospère est désormais né sur la longue route
de Tunis au Tchad. Comme jadis la France
s'éveilla au commerce, sous l'influence de
Necker, Turgot et Malesherbes, aujourd'hui,
du sud tunisien au centre de 1 Afrique, s ac-
croissent productions et échanges. Le trafic des
produits coloniaux, par le mouvement des ca-
ravanes, ne développera-t-il pas le courant des
échanges si souhaitable - entre les grands
centres indigènes et la métropole ? Certes, nous
ne pouvons oublier que la faculté supérieure
du commerce réside dans l'invention des che-
mins de mer. Mais si les voies ferrées sont les
artères de l'univers où coule le sang de l'acti-
vité humaine, il est vrai aussi que les sentes
tracées à travers les territoires uniquement sou-
mis à l'autorité française, et par là devenues
praticables aux commerçants caravaniers, ont
accru nettement la vitalité et la richesse tuni-
siennes. Le mérite en revient à la haute et
agissante administration de M. Lucien Saint et
à son principal collaborateur le colonel Cour-
tot. Et aussi à Si Hadj Ahmed Allane, « com-
merçant saharien autorisé à se rendre au Tchad
avec une caravane composée de sept personnes
et vingt-huit chameaux et munie de quatre ca-
rabines de guerre. » *
Mirane-Marcellm De f fins.
&. = :LEI
Ce brave homme, qui avait passé plusieurs
années en Afrique Occidentale Française, atten-
dait impatiemment une pièce administrative que
devait lui transmettre le gouvernement de cette
colonie.
Au bout de plusieurs mois, inquiet de ne
rien recevoir, il fit une enquête : on lui avait
bien expédié le document, mais le scribe - un
gradé de couleur - chargé de rédiger la sus-
cription de l'enveloppe, avait lu : « 8 bis, rue
de C. » et, de sa propre autorité,il avait
converti « 8 bis » en « 16 ».
Et la lettre, raconte la Ltberfi. n'était na-
turellement pas arrivée 1
Mais il ne faut pas dire ; ah tIftO disce
mmes, car on compte de fins lettrés René
Maran excepté - de bons calculateurs et
même des scribes fort doués parmi les noirs de
l'A.O.F.
Questions tunisiennes
-00-
M. Lucien Saint, résident général à Tunfcfl
a traité avec les pouvoirs publics, au cours de
son séjour en France, un certain nombre de
questions intéressant la Régence. L
- Au point de vue de la défense nationale^
l'organisation du fort de Bizerte a fait l'objet
d'entretiens du résident général avec le minis-
tre de la Marine. Au point de vue de la situa-
tion intérieure, M. Lucien Saint a fait connaître
à M. Albert Sarraut que l'agitation commu-
niste, qui avait sévi un moment, est complète*,
ment calmée, grâce aux mesures législatives qui
ont été arrêtées en 1926. Enfin, les bases dit
projet de budget du protectorat pour 1928 ont
été mises au point avec le concours des servi-
ces des Affaires étrangères.
D'autre part, M. Lucien Saint a poursuivi
activement avec les Ministères de l'Intérieur,
des Finances et de l'Agriculture, les conver-
sàtions propres à faire aboutir l'établissement
d'un régime douanier d'union avec la France.
On sait que ce régime est déjà amorcé en ma-
tière agricole par le projet de loi tendant à le
modification de la loi de 1890, projet voté par
la Chambre avant sa séparation et qui sera sou-
mis incessamment aux délibérations du Sénat.
-oie-
L'Italie à Tanger
A l'issue de la revue des troupes fascistes
en commémoration du Ve anniversaire de la
marche sur Rome, M. Mussolini a juré fidé-
lité indéfectible au roi et a affirmé la vo.
lonté du Gouvernement « de défendre les
droits de l'Italie dans le monde ».
L'essentiel pour la France et aussi pour
les autres puissances européennes serait que
l'Italie' ne veuille défendre que les droits
que lui confèrent les traités.
Or, en ce qui concerne le statut de Tan-
ger, on se demande comment MussoTini peut
oublier les traités que l'Italie a signés avec
la France, de 1900 à 1912, et qui procla*
maient le désintéressement de la Péninsule
au Maroc?
Comment, devenu l'allié de Primo de Ri.
vera par le pacte de l'an dernier, demande.
t-il une participation italienne à la munici-
palité de Tanger, alors que l'Espagne vou-
drait avoir Tanger sous sa direction exclu.
sive ?
Il est à remarquer, au surplus, que la
France avait entamé avec le cabinet de Ma-
drid des pourparlers qui devaient conduire
à la révision partielle du statut attribué en
1923 à Tanger. Or il était entendu que le
nouveau statut, si 1 on aboutissait, serait sou-
mis aux puissances intéressées, donc à l'Ita-
lie. >
Le » duce )t a voulu accomplir une démons-
tration de force pour le cinquième anniver.
saire de la marche sur Rome.
Sa politique, nous semble-t-il, est éminem-
ment dangereuse pour les bonnes relations
européennes.
Le prince d'Udine a inauguré l'Institut
scolaire italien et le dispensaire, la Maison
d'Italie et le Faisceau. Il a assisté ensuite à
la projection d'un film italien : « Le Duce
et la Milice ».
Hier dimanche un thé a été offert à bord
des navires italiens aux notabilités tange-
roise.
De tous lés commentaires de la presse
étrangère sur ce que l'on pourrait appeler
« La visite italienne à Tanger » nous avons
noté celui du Daily Telegraph :
C'est évidemment dans un but politique que
l'escadre italienne visite actuellement Tanger
et pour rappeler il la France, comme proba-
blement ii la Grande-Bretagne et ù l'Espagne,
qu'aucun l'rglcment du statut de Tanger no
sera complet et définitif tant que l'Italie n'aura
rien obtenu d'une façon adéquate, dans le
gouvernement international de l'cnrlnvc.
Les journaux allemands consacrent une
large place à la visite navale italienne à
Tanger.
La Nachtausgabc écrit que les milieux di-
plomatiques allemands suivent avec le plus
grand intérêt l'action de M. Mussolini, sans
cependant prendre position, l'Allemagne
n'étant pas intéressée à la question marocaine.
L'organe nationaliste rappelle la récente
croisière de sir Austen Chamberlain en
Méditerranée, son entrevue avec le dictateur
espagnol, et conclut que la démontration ita-
lienne aura certainement un épilogue quelcon-
que entre Londres et Paris et Paris et Rome.
La Deutsche Zeitung écrit que la visite na-
vale italienne à langer rappelle l'envoi par
l'Allemagne à Agadir, en 1911, du croiseur
Panther. Ce qui, ajoute-t-elle, différencie les
deux actes, c'est que celui de M. Mussolini
a eu probablement lieu avec l'accord de l'An-
gleterre, On ne conçoit, du reste, pas très
bien ce geste.
Par trois fois, en 1900, en 1902 et en 1912.
l'Italie a déclaré se désintéresser du Maroc.
En 1912, ce fut sous la forme d'eiie conve n-
tion signée entre M. Poincaré, président iii
Conseil, et M. Titoni, ambassadeur d'itahe À
Paris.
Ainsi, nous ne pouvons pas supposer que,
de près ou de loin, l'Italie ait dee prn.
tions sur un territoire quelconque relevant de
la souveraineté du sultan du Maroc.
En ce qui concerne le statut municipal de
Tanger, la' situation est tout ce qu'il y a de
plus claire. La France et l'Espagne sont en
négociations au sujet de ce statut. L'Espagne
a commencé par revendiquer une situation
prépondérante qui lui aurait assuré le con-
trôle do cette zone. Au cours des conversa-
tions, il est devenu évident que le caractère
de Tanger devait demeurer international.
0»
Les enlèvements de Beni-Mellal
Ces incidents pour fâcheux qu'ils soirnl
ne sont certainement pas aussi, fréquents
que dit temps où les Barbaresques rCII.
maionl la Méditerranée et razziaient les
villaqes en Sardaigne, en Espagne, en Cor-
se et sur les côtes rie France, dont ils cni-
menaient les habitants, il était d'usage en-
suite de payer des rançons considérables
pour le rctmir des prisonniers. On réprou..
vait, en principe, cet état de choses, mais
on était bien obligé de l'accepter.
Au temps de T..m{ls XV, nous entrete-
nions un ambassadeur à la Cour de VEm-
pereur du Maroc et cependant dans les
Etals marocains des milliers de Français
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