Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-10-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 octobre 1927 22 octobre 1927
Description : 1927/10/22 (A28,N155). 1927/10/22 (A28,N155).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451149f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. - No 165
M NUMERO ; qo CENTIMES
SAMEDI SOIR, 22 OCTOnnE 1927
Les Annales Coloniales
Lu 4aumes et réclames sont rqua Mt
bureau dia journal.
DmecTKURS : Maroil RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Les ANNALES COLONIALES ne publient que des arti-
cil, inédit#, qui sont leur propriété exclusive.
JOURNAL QUOTIDIEN
RMsction & Administration :
84, tMMMMUMtf
- PARIS 0111)
TtUtPH. 1 LOUVRK le-37
RICHELIEU «7-M
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un an 6 Mois 3 Moi*
France et
Colonies 120. 68 9 85 il
Étranger 180 » 100 » 50 >
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poeto.
La France et l'fsypte
«Obe
Le roi Fcuad est notre hôte. Peut-être est-ce
l'occasion de voir rapidement les liens qui unis-
sent son pays et le notre et de risquer quelques
réflexions touchant la situation un peu para-
doxale de la France dans cette vallee du Nil
soumise à une dogunation autre que la sienne
et où, pourtant, son inlluence est aussi étendue
et aussi protonde que dans certaines de ses
propres possessions. »
« L'blgypte est, dit M. Pernot, l'un des
plus riches pays du monde enlier. » Déjà pros-
père en 1914, sa richesse a à peu près quintu-
plé depuis lors. En 1(595, la récolte de coton
produisait 13 millions de livres égyptiennes, en
1923 M millions, et elle avait atteint en 1919
le chmre exceptionnel de IUJ millions, i^es
progrès sont le doutée résultat de la hausse
des prix et de l extension de la sudace culti-
vée.
La balance commerciale est nettement favo-
rable. Lite était, en 191.4, en excéaent de >4
millions de livres.
La prospérité de l'Etat n'est pas moindre.
Au 31 mars 1926, on comptait au tonds de
réserve générale 3U millions de livres égyp-
tiennes. Il est aujourd'hui peu d Etats qui
pourraient, toutes proportions gardées, présen-
ter des hnances en pareil état de prospérité.
Le développement intellectuel n est pas né-
gligé. Les écoles se multiplient. ht à côté des
élargissements d' enseignement supéiieur et se-
condaire, on compte un nombre toujours crois-
sant d'écoles primaire.
Il y a bien quetques ombres à ce tableau.
La prospérité des entreprises industrielles, agri-
coles, hnancières, ne doit pas nous cacher la
misère matérielle et morale d une partie de la
_1 '1 _&
population. Il existe une élite intellectuelle et
sociale très cultivée, mais très restreinte, et une
masse illettrée et pauvre. Les conditions de vie
du fellah ont besoin d'être considérablement
améliorées. Et le roi Fouad lui-même com-
prend combien il est nécessaire de créer les
institutions sociales que l'on rencontre dans les
pays occidenaux. 'de fonder des < écoles, des
hôpitaux, de se préoccuper de l'hygiène de
la masse. 11 y a évidemment fort à faire dans
ce domaine.
Mais pour beaucoup de voyageu.s, ces ques-
tions-là ne retiennent guère leur attention et ils
ne voient que la situation favorable des entre-
prises dont la prospérité est reconnue, affirmée,
proclamée par tous. - ,
Cette prospérité est due au double effort de
la population indigène et des Européens.
Ceux-ci ont été les directeurs, les Il techni-
ciens » pour employer l'expression aujourd hui
courante de cette mise en oeuvre des ressources
du oavs. Les Egyptiens le reconnaissent eux-
mêmes. - « Tous les Egyptiens éclairés, écrit
M. Pernot, hommes d'Etat ou hommes d af-
faires, m'ont dit : « Nous avons besoin de
l' Europe. » Tous les Européens fixés depuis
un certain .temps en Egypte m' ont déclaré :
« C'est nous qui avons fait ce pays ; sans nous,
il n'existerait pas, et il ne peut pas encore
vivre sans nous. L'Europe a envoyé ici ses
capitaux, ses techniciens, ses admnistrateurs.
Les irrigations, les chemins de fer, les ports,
les usines, les banques, tout ce qui constitue
l'outillage économique de ce pays est r œuvre
de l'Europe. » Ainsi parlaient à M. Pernot
les différents Européens qu'il a interrogés lors
de son vovaRe en 1924.
Quelle est la part des Français dans cette
création de l'Egypte moderne et contempo-
raine ? Quand on ouvre un livre quelconque
d'histoire et de géographie, un de ces ouvrages
que l'on met entre les mains des élèves de
l'école primaire ou de l'enseignement secon-
daire, on ne manque pas de lire la phrase habi-
tuelle : « L Egypte moderne est l' œuvre de
la France. » Il y a une part d'exagération
dans ce propos, mais il y a une très grande
part de vérité. »
Le roi Fouad, dans son toast de l'Elysée,
jeudi dernier, a reconnu le grand rôle que
nous avions joué dans sa patrie depuis plus
d'un siècle. Il serait puéril de le nier comme
il est ridicule -- de méconnaître celui des autres
pays.
L'histoire de l'activité de nos ingénieurs, de
nos industriels, de nos commerçants serait trop
longue à faire ici. A chaque progrès de
l'Egypte, nous trouvons le nom d'un de nos
compatriotes.
C'est l'ingénieur Mougel qui, à l'époque de
Mehemet-Ali, imagine le système d'irrigation
pérenne grâce auquel ta productivité de la
vattéo du Nil a été au moins doublée. Ai-je
besoin de parler du canal de Suez ? Ce point
d'histoire est trop connu pour qu'il soit néces-
saire d'y insister.
Les Français ont délaissé à peu près la cul-
ture du coton, mais ils ont accaparé presque
toute la production de la canne à sucre. Les
« Sucreries d'Egypte » ont été fondées par un
de nos compatriotes. Aujourd'hui, elles achè-
tent toutes les cannes du pays. C'est en ce
moment l'une des plus grandes entreprises de
l'ancienne terre des Pharaons.
Le rôle des établissements de crédit français
n'est pas moins considérable. Celui du Crédit
Foncier Egyptien, constitué surtout avec des
capitaux français, est connu de tous. C'est
grâce à lui que des achats de terre ont été
effectués dans tout le royaume et que les plan-
tations de riz, de coton ou de canne ont trouvé
leurs premiers capitaux. Le Crédit Lyonnais,
le Comptoir National d'E là-
scompte, qui ont là-
bas des succursales, tiennent une grande place
dans le mouvement économique. Nous n' arri-
vons pas au premier rang dans le mouvement
commercial. Nous sommes dépassés à l'impor-
tation par la Grande-Bretagne et l'Italie, et
l'exportation par la Grande-Bretagne et les
Etats-Unis. Nos achats en Egypte sont presque
uniquement représentés par le coton. C'est
aussi le cas pour les Etats-Unis. Quant aux
ventes,, elles consistent en grande partie en ob-
jets , de luxe, en modes. Il convient, d'ailleurs,
d'ajouter à cette exportation dont on trouve les
chiffres sur les livres de douane, celle qui ne
figure sur aucun registre et qui est due aux
achats que font les nombreux Egyptiens qui
viennent chez nous, de sorte que nous pouvons
considérer qu'au total nous vendons plus à
l'Egypte que ne le fait l'Italie qui, sur les
statistiques, vient avant nous.
Mais c'est dans le domaine intellectuel que
notre place est, sans contestation possible, la
première. Dans certaines de ses parties, nous
aV>!ins été longtemps les seuls. C'est le cas pour
l'égyptologie qui est une science essentielle-
ment française et qui, pendant longtemps, n'a
été représentée que par des Français. Bien que
des savants d'autres nationalités s'y soient inté-
ressés, notre prépondérance en cette matière
- n' est - mise en discussion par personne. - --
Dans les autres partiee du domaine intellec-
tuel, notre effort a été facilité par l'attitude
même des Anglais qui se désintéressaient à peu
près complètement de l'instruction de l'Egyp-
tien. « Il leur suffisait, dit M. Pernot, de
trouver des paysans pour l'exploitation agri-
cole, des ouvriers pour les usines, des manœu-
vres pour les grands travaux publics. » Aussi,
s'ils ont donné à la vallée du Nil des canaux
et des chemins de fer, ils ne l'ont pas dotée
d'écoles.
Nous avons suppléé en partie à leur négli-
gence voulue en cette matière, au risque, d'ail-
leurs, d'encourir la mauvaise humeur de lord
Kitchener qui nous reprochait, en 1912, d'avoir
introduit dans le pays qu'il gouvernait un « en-
seignement secondaire et supérieur parfaite-
ment inutile ».
Peut-être les Anglais ont-ils été mal avisés
en dédaignant à ce point d'instruire les peuples
dont ils avaient assumé la direction. Les pa-
triotes égyptiens leur en font souvent le repro-
che, tandis qu'ils - savent gré à la France de
ses institutions scolaires.
Celles-ci sont de tous ordres et de toute ca-
tégorie. A côté des établissements des frères
de la doctrine chrétienne qui donnent à la fois
J'enseignement primaire, primaire supérieur et
technique, nous trouvons les lycées du Caire
et d'Alexandrie créés par la Mission laïque. Il
faut signaler aussi les écoles que dirigent des
religieuses, et celles plus nombreuses de l'Al-
liance israëlite où l' enseignement est donné
aussi en français. Enfin, nous avons au Caire
une école française de droit qui avait le don de
provoquer la colère de lord - Kitchener. -
Nous devons à ces institutions d enseigne-
ment de jouir là-bas d'un crédit et .d'un pres-
tige moral que ne possède aucun autre pays.
Nous leur devons aussi l'usage très répandu de
notre langue qui est la plus parlée de toutes
les langues étrangères. Le français est employé
dans les tribunaux à l'égal de l'arabe, et sur
les trente quotidiens étrangers, dix-huit sont ré-
digés en français.
Cette situation intellectuelle privilégiée se
maintiendra-t-elle toujours ? On ne saurait l'af-
firmer.
Les Egyptiens éclairés, qui sont patriotes
et poursuivent la idéalisation de l'indépendance
nationale, se rendent parfaitement compte que
l'indépendance politique suppose un certain
nombre de conditions. Dans un livre écrit avec
passion, qui est du plus vif intérêt, et qui a
pour titre : Le Drame égyptien, M. Raymond
Colrat montre les efforts que fait là-bas une
élite pour libérer son pays de la tutelle an-
glaise. Il note les tendances à l'indépendance
intellectuelle comme le marque aussi M. Mau-
rice Pernot. Les patriotes égyptiens songent
aussi à conquérir l'indépendance économique,
base de leur indépendance politique. Mais ces
projets sont d'une réalisation assez lointaine
et on passera par bien des étapes avant d'at-
teindre le but final.
Quoi qu'il en soit, notre situation tout à fait
particulière en Egypte nous fait voir qu'il n'est
pas toujours nécessaire de dominer politique-
ment un pays pour y exercer une influence
considérable et jouer dans sa vie un rôle de
premier plan. Certains écrivains allemands,
dont nous avons signalé récemment l'opinion,
l'avaient dit dans une circonstance semblable.
Ce que nous venons d'indiquer au cours de cet
article confirme leur thèse.
Henry Fontanier
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies.
« 1 '@Ob
BROUSSES
4k BROUTILLES
Petits cadeaux
Un hydravion de la ligne Antibes-Tunis
avait été, il y a quelque temps, contraint
par la tempête, d'amerrir dans les parages
de la Sardaigne. Sur l'initiative de M. Do-
rienzo, préfet de Cagliari, des recherches
furent immédiatement entreprises pour re-
trouver l'appareil en perdition.
L'Aéro-Club de France, en remerciement,
a décerné à M. Doricnzo, au colonel Gaeta
et au canonnier Sccchi des çiédailles d'hon-
neur qui viennent de leur être apportées de
Tunis en hydravion par M. Flamand, di-
recteur des lignes aéronautiques de la Mé-
diterranée, accompagné de M. Jules Curtc-
lin. - -
Espérons que ces petits cadeaux contri-
bueront, comme c'est leur fonction tradition-
nelle, à entretenir une amitié si nécessaire
à la paix du monde. Il est vraiment inex-
plicable que les Puissances perdent parfois
de vue ce qu'elles pourraient donner de sim-
ple et de sain à la vie internationale, si
elles s'imposaient la règle de n'échanger ja-
mais que de bons procédés.
Les médailles de l'Aéro-Club sont-elles en
or ? I.'or, en ce cas, coûte moina cher que le
fer et l'acier.
Audion
La Maison de l'Indochine
»♦»
Là-bas, à la périphérie pari-
sienne près du parc Montsouris
- s'élève, déià grandiose, la Cité
Universitaire, création d'un généreux tué
cette qui voulut attéllua, en faveur des étu-
diants étrangers fréquentant l'Université de
Paris, l'angoissant problème de la vie chère.
la cité va hiclllôt s'enorgueillir d' tin nou-
veau pavillon, et les étudiants alli/amilcs,
cambodgiens et laotiens vont y voir inces-
samment construire leur maisoll.
Cette création vaut mieux que l'informa-
tion laconique communiquée par le Ministère
des Colonies.. Elle constitue un admirable
geste de collaboration franco-indocltinoisc,
caractérisant le génie colonisateur de la
France, fait d'une ardente solidarité entre
les Français de nos possessions d'outre-mer
et les populations indigènes.
L'œuvre qui vient si heureusement d'abou-
tir fait le plus grand honneur à M. Léon
Perrier, Ministre des Colonies, dont on con-
naît le grand coettr.1, et à M. A .-R. Fon-
taine, président du Comité d' liiiiiiiiiilil,
dont la haute autorité et le dévouement ont
permis de venir à bout de toutes les diffi-
lultés..
C'est il y a six mois que s'est fondé, à
Vappel de M. A.-R. Fontaine, le Comité
d'Initiative où se trouvent groupés MM. les
Résidents supérieurs Pasqttier et Sitttoni,
MM. Launayt Jacques et Vigne, le colonel
Do-IIu-Chouh, Tra-vatt-IJoc, président, et
Do-Iltlc-Ilo, secrétaire de VAssociation Gé-
nérale des Etudiants Indochinois.
Le recteur de VAcadémie de Paris a fait
remise il y a quelques jours à M. A.-R.
Fontaine, du terrain dans la Cité Universi-
taire, sur lequel va être édifice la « Maison
.de VIndochine » qui demandera deux ans
à construire et coulera environ 4 millions.
Elle sera, après son installation, la propriété
de l'Université de Paris qui en fera bénéfi-
cier les étudiants clnnamitt's, cambodgiens et
laotiens poursuivant ici des études supérieu-
rcs, nés en Indochine ou dont les parents
y sont domicilés. -
L'immeuble, de quatre étages, s'inspirera
du style annamite et contiendra cent cham-
bres et tous les services généraux, sdlons,
bibliothèques, salle à manger.
Pour aSSl/fa l'entretien de cette jOllda-
tion, le Comité poursuit la création en Indo-
chine de Comités régionaux qui recueilleront
les fonds souscrits par les colons et les fa-
milles indigènes et auront à examiner les
titres et la situation pécuniaire des étudiants
sollicitant leur admission dans la « Maison
de VIndochine ».
Le Comité d'Initiative /1(:, limite pas son
œuvre à l'Université de Paris. Il est dans
son programme de s'intéresser également aux
étudiants inscrits dans les facultés cf. écoles
de province. Pour ceux-ci, il a prévu l'achat
ou la location dans chaque ville universitaire
d'un immeuble où les étudiants indochinois
seraient groupés.
Tous les jeunes indigènes attirés dans la
Métropole par le rayonnement de-la science
française, 11e manqueront pas d'apprécier
les immenses avantages dont ils pourront
prochainement bénéficier à la t Maison de
l'Indochine » et dans ses filiales provin-
daies. i
Ils s'apercevront aussi combien fausses
Kont les critiques de certains extrémistes
cherchant à ternir le beau visage de la
France dans son œuvre coloniale, oubliant
son humaine bonté pour ne voir que les
prétendus calculs du plus bas égoïsme.
Cette élite indigène indochinoise qui re-
vendique ses justes droits ne verra pas sans
une juste fierté la France la placer sur un
terrain d'égalité avec les Dominions de
l'Empire britannique, dont le Prince de
Galles inaugurait récemment le pavillon à la
Cité Universitaire.
La collaboration à la politique indigène
de la France de tous les étudiants groupés
demain à la Maison de l'Indochine, affir-
mera de jour en jour, d'une manière plus
absolue, l'unité de l'œuvre française en
I ndochine.
L.-G. Thébault
Le départ de M. Steeg
M. Théodore Steeg, Résident Général au
Maroc, qui rejoint son poste à Casablanca,
a quitté Paris, hier, par le rapide de 19 h. 50.
Il était accompagné de Mme Steeg, du gé-
néral Mougin et de M. Dubroca, directeur
de son cabinet. Le Résident Général a été
salué, sur le quai de la gare de Lyon, par
MM. Paul Bouju, préfet de la Seine ; Char-
les Chaumet et Auguste Mounié, sénateurs ;
de Saint-Quentin représentant le Quai d'Or-
say; Si Kaddour ben Gabrit, Mafrand, maire
adjoint du 14° arrondissement; Nacivet, di-
recteur de l'Office du Maroc ; Kampmann,
directeur à l'Office du Maroc; Mony-Sa-
bin, chef adjoint de son cabinet civil, et par
de nombreux amis.
M. Steeg, s'est embarqué ce matin, à Mar-
seille, à bord du paquebot Maréchal-Lyau-
tey, courrier du Maroc.
eloi
Le proiligieax développement de Casablanca
0-0-
La construction a pris tm essor formidable
dans Casablanca, et le chiffre des demandes
de constructions en 1927 prend une allure réel-
lement impressionnante.
A la fin de la guerre, le total des demandes
de constructions s'arrêtait à 20.500.000 francs.
Or, 1927 parait devoir battre tous les records :
du 10 octobre, ce chiffre atteint 52 rntlliofIJ,
(Par dipeche.)
Les dragages de la rivière de Saigon
-oO()-
On informe de Saigon que M. Octave
Homberg aurait obtenu pour la Société de
Dragage et de Travaux publics dont il est le
président les travaux de dragage de la rivière
de Saigon. D'où un fort mouvement en Bourse
de Paris sur cette valeur.
A la mémoire des Indochinois
00 -
Le mercredi 2 novembrc, auront lieu à
Nogent-sur-Marnc, sous les auspices du Sou-
venir Indochinois, les cérémonies tradition-
nelles à la mémoire des Indochinois morts
pour la France.
A 9 h. 30, visite au Temple comincmoratif
annamite, au Jardin colonial, avenue de la
lielle-Gabrielle ;
A 11 heurts, messe de Requiem à la mé-
moire des Indochinois catholiques morts pour
la France, à l'église paroissiale.
Les dames sont particulièrement priées
d'assister à ces cérémonies.
Moyens de communication : Métro : Vin-
cennes et tramways Nogentais. Chemin de
fer de Vincenncs, gare de la Bastille : à
8 h. 30 et 9 h. 20.
Dépêches de l'Indochine
--00.-
Au Yunnan
L'attaque, menée le 12 courant, par les I
troupes gouvernementales contre te gène- j
ral dissident Tany-Ki-Yu a été un sérieu.r,
succès, sans toutefois apporter un résultat
définitif.
La ville de Yunnanfou et la plaine en-
vironnante sont complètement dégagées.
Le calme n'flllc sur la ligne tilt chemin de
ici, de Yunnanfou au Tonkin oÙ le service
des trains s'améliore. IndojVteili.
La libération de l'ingénieur Patoux
00 -
Le journal France-Indochine, d' Hanuï, ar-
rivé à Marseille par la malle anglaise, ap-
porte des détails sur la mise en liberté après
14 î jours de captivité (que nous avons re-
latée en son temps) de M. Patoux, ingénieur
du trafic des chemins de fer du Yunnan, fait
prisonnier par les pirates du Yunnan. M. Pa-
toux ne fut jamais maltraité mais endura
de grandes fatigues. Les pirates l'obligèrcnt,
en effet, à les suivre à pied dans leurs pé-
régrinations, le nourrissant à la chinoise,
c'est-à-dire d'une manière tout à fait iUbuffi.
sante pour un Européen. ,
-
Mission d'étude en Algérie
0-0 -
M. Paiuevé a décidé d'envoyer le général
large, membre du Conseil Supérieur de la
Guerre, président du Comité Supérieur du
domaine militaire, étudier sur place la question
du domaine militaire en Algérie. On sait, en
effet, qu'une partie de ce domaine date de
l'époque de la conquête et n'est plus adaptée
aux besoins de la Défense nationale. M. La-
teyrie, conseiller maître à la Cour des
Comptes, président de la Commission du Do-
maine national, se rendra en même temps en
Algérie pour participer à la même étude. Le
général Targe profitera de son passage en
Algérie pour y examiner, sous tous ses aspects,
h question du recrutement des militaires de
carrière français et indigènes.
Une caravane commerciale
.0-
Algérie-A.O.F.
Une caravane-exposition, employant cinq
voitures automobiles de série ordinaire à quatre
roues, de 6 et 11 CV, et pouvant charger envi-
ron 2.000 kilos de marchandises, a quitté Al-
ger avec l'intention de gagner le Niger à Gao,
après avoir traversé la partie centrale du Sahara
en suivant la piste qui, d'Alger, passe à El-
Goléa, In-Salah et Reggan, De Gao, la cara-
vane poursuivrait sur Niamey et Ouagadougou,
d'où elle bifurquerait sur Bamako et sur Da-
kar, ayant ainsi parcouru, en A. O. F., les
colonies du Niger, de la Haute-Volta, du Sou-
dan et du Sénégal.
Le but de cette caravane est de démontrer
la possibilité de créer des relations commer-
ciales entre l'Algérie et l'A.O.F. en attendant
la construction du Transsaharien.
Cinéma Colonial
0 -o--
« Dans l'ombre du harem »
Au studio des Réservoirs, à Joinville, MM.
Léon Mathot et André Liabel terminent les
dernières scènes d'intérieur du film Dans
l'ombre du harem. Jeudi prochain, les inter-
prètes et le personnel du film s'embarqueront
pour le Maroc, d'où ils se rendront dans
le Sud-Algérien pour y tourner les exté-
rieurs extrêmement importants que comporte
le scénario, et qui nécessitent une nombreuse
figuration et le concours des troupes.
Fétiche
On parlait à Gabriel Gabrio de fétiches,
porte-veine, etc.
Et vous, lui dit-on, quel est votre féti-
che? Vous avez tourné une partie de Duel
en avion.
Gabriel Gabrio répond :
- Mon fétiche, en avion : un parachute.
Pour être triste
Gabriel Gabrio tournait aux confins du
désert quelques-unes des scènes les plus tra-
giques de Duel, la dernière production de
J. de Baroncelli.
- - Aujourd'hui, dit-il à Jean Muiat, il ne
faut pas rire et je ne rirai pas.
C'est à voir, répondit Madv Christian*.
Je parie que je vous ferai rire.
Au cours des prises de vues c'est en vain
que la charmante artiste s'ingénia à dis-
traire son camarade. Gabrio demeurait
morne et impassible.
Quand le travail fut terminé, il triompha.
J'étais sûr de moi, s'écria-t-il. Pour ne
pas rire, j'ai mis des pois secs dans mes
bottines. Cela fait un mal de chien. Mais
quel meilleur moyen employer pour paraî-
tre songeur et maussade? -----
Pour l'Exposition Coloniale de 1931
0-0
M. Kaymoinl l'oincaré a !\'cu hier après
midi M. Léon l'erricr et le maréchal Lyau
tey. Le Président du Conseil s'est entretenu
avec le ministre des Colonies et le commis
sa ire général «U- l'Exposition Coloniale, de
la modification de la ilate et des dispositions qu'aura à prendre le
(iouvernement s'il accepte, comme c'est pro-
bable, de reporter de 1929 à 1931 cette so-
lennité internatiunale.
–,
La fièvre jaune
©xx A. O. F1.
* Un de nos confrères exagère en pi éten-
dant que rien n'a été fait ou presque pai
l'admimsiration responsable pour enrayer la
lièvre jaune.
Les mesures les plus sévères ont été pres-
crites dès que la maladie présenta un carac-
tère dangereux. Chacun sait, du re^te, qu'au
moment où M. le Gouverneur Général Carde,
dont la santé était fortement ébranlée, quitta.
il avait ( l t dl'
Dakar le 21 juin 19.17, il avait déjà paru au
O. de la colonie une circulaire du .!I mai
1927 lelative aux mesures d'hygiène et la
prophylaxie de la fièvre jaune.
Al'Hour et Tivaouane déclarées contami-
nées de fièvre jaune le 21 mai, avaient été
visitées par M. Carde, qui apportait par sa
présence un précieux réconfort aux habitants
de ces deux escales.
- - -
Mais, repetons-lc, a cette date du 21 juin
1927, la fièvre jaune ne pouvait être consi-
dérée que comme une manifestation pour
ainsi dire normale de son état endémique
au cours de chaque saison des pluies.
Et c'est bien sans s'être rétabli complè-
tement, devant l'aggravation de l'épidé-
mie, que M. Carde a spontanément décide
de rejoindre son poste le 28 septembre.
Il a tenu lui-même à faire part de sa dé-
rision au Gouvernement métropolitain - en
même temps qu'a une délégation du Com-
merce représentée par MM. Le Ccsnc, Ve-
zia, Lucien Maurel et Philippe Delmas, ac-
compagnée de M. Biaise IJiagnc, député du
Sénégal. ,
Le retour de M. Carde a été hautement
apprécié par toutes les populations de l'A.
0. F., et en particulier par celle du Séné-
gal, comme une marque nouvelle de solli-
ritude, et à une hure dont la gravité ré-
clame
citude, l'énergie et le sang-froid de ceux qui
dirigent comme de ceux qui doivent obéir
et qui obéissent parfois si difficilement dans
l'intérêt de tous.
1-8 -- --
LE esv "I
Le vapeur Sybit, dont nous avons nn-
nnncc la mise en quarantaine tî son arri-
vée à Las PHIIIIU, a cause de 11) înurins at-
teints du lièvre jaune, avait été rencontré
en nier par le vapeur lloggar, courrier de
1n Ci>lu ( >cei hier ù Marseille.
('est à 100 milles au sud do Las Palnias
que 11; lloggar a rencontré le SybH, tous
feux éteints, flon équipage, sauf le com-
mandant. et lo second étaient atteints do
flftvro jaune.
Le commandant, du lloggar, le capitaine
Martino et le médecin du bord se rendirent
en chaloupe vers le Sijbil ; le docteur soi-
gna l'équipngc, remit des médicaments et
du lait., Sur le refus du capitaine Le Ilir
d'accepter la remorque, le commandant du
lloggar reprit sa route vers Las Palmas.
Union coloniale Française
-o-
Au cours de sa dernière séance, la Section
de l'Afrique Equatoriale a étudié le régime
fiscal des Sociétés françaises établies en A.
E. F. ; elle a, notamment, examiné un récent
arrêté du Gouverneur Général des Colonies du
groupe qui crée un impôt du timbre sur les
actions et obligations de ces Sociétés et une
taxe sur les revenus par elles distribués. Elle
a exprimé le vœu que ces Sociétés puissent
être abonnées au timbre et dispensées de son
apposition matérielle.
Elle a également examiné différentes ques-
tions se rapportant à l'exploitation forestière
et au régime de la main-d' œuvre au Gabon
et décidé d'ouvrir une enquête parmi ses mem-
bres sur ce sujet avant de soumettre ses deside-
rata à l'Administration.
Enfin, elle a émis un vœu en faveur de la
nomination au Conseil Supérieur des Colonies,
d'un délégué spécial au Gabon.
obe
Main-d'œuvre coloniale
--0-0--
Un de nos confrères s'imagine avoir une idée
nouvelle en conseillant au Département des
Colonies et à l'Adminislration locale de nos
colonies d'utiliser comme maiii-d'oettvre indi-
gène les 200.000 esclaves qui vont être libérés
au Sierra Leone.
Mais pas plus loin qu'au Libéria, voisin de
Sierra Leone et de notre Côte d'Ivoire, de
nombreux indigènes, autochtones de l'hinter-
land, sont employés par les exploitants fores-
tiers de notre colonie qui remédient ainsi à la
pénurie de la main-d'œuvre locale.
L'idée de notre conf rère n'est donc pas
neuve, mais elle n'en est pas moins très heu-
reuse.
Monof-
^4»
Une nouvelle croisitee lui Kerguelen
T., vapeur Lozère, de la Compagnie
Transatlantique affrété par la Société! des
Péelios Australes est reparti pour les ,1 es
(titi titi
poil du Havre. In eMil^^r^mnic du
Lozère annonce! son arrivée sur les lieux
de pôcho sans aucun incident ; tout l'équi-
page est en bonne santé.
Lire en seconde page :
La Commission des Concessions coloniales;
L'aviation coloniale ;
Cartographie.
PHILATÉLIE
"0
Bureaux français du Levant
Les butcaux liam,aH du Levant datent de
1X30, c'ost-à-diie avant 1 invention du timbre-
j(Oste. Depuis cette date, ils ont natinelle-
ment subi pas mal de modifications, dlpla-
cements, fermetures, créations nouvelle*, etc.
jusqu'à leur dernier avatar qui est tout sim-
plement leur suppiession radi< aie, par appli-
cation du timbre de Lausanne, en n)-v
Des bureaux existèrent à Alep, Alexan-
diettc, Alexandrie, Beyrouth, Le Caire, Calt-
fa, Cavallo, Constantinople, Dédéagh, Enos,
Calatz, Gallipoli, Jaffa, JtrUsaklll, Kna-
sunde, Kustendje, Lagos 'Turquie), Latta-
quié, .Mersine, Port-Said, Rhodes, Salonique,
Samsoun, Sinope, Smyrne. Suez, Trébizonde,
Tripoli, Tulsdla, Varna, Vaio et Vainv.
A l'origine du timbre-poste, les bureaux
du Levant utilisèrent les vignettes métropu-
litaines. On ne peut reconnaître les timbrer
ainsi utilisés qu'à l'oblitération, c'est-à-dire :
l') jusqu'en 1802, le numéro attribué au bu-
reau de poste, numéio en petits cbiiïies pla-
cé dans un losange de points; 2" de 1862 à
1S70, le nouveau numéio attribué à ces bu-
reaux par suite d'un changement de llomcn-
clature et cette fois numéro eu gros clii flies ;
3" cachet à date indiquant le 110111 du but eau ;
ces cachets à date fuient employée en nu'ine
temps que les cachets à losange, mais fureur
utilisés exclusivement de 1S7O à i<)2
Ces oblitérations sur timbres fiançais sunt
très recherchées par les collectionneurs spé-
cialistes, il cil est de foit rares, car certaine
bureaux n'ont eu qu'une bien courte existence
- Enos, par exemple (n" 5153), ouvert en
janvier 1S74, fermé en avril 1X75 - ou n'ont
eu que bien peu de correspondances à expé-
dier, comme Siuope, Tutquie d':\-.ie (n" 5007
gros chiffre, n" 4014 petit « hilîre), ouveit
de 1S5 7 à 1S69.
Il 11 y a pas de cote proprement dite pour
ces leur valeur peut aller de
1 à 2 francs pour les plus communes, ù n-,
20, 50 et ion trams pour les plus tares. Ccm
s'entend naturellement pour l'obi itération
pure et simple, le timbre-poste n'étant pas
envisagé. 11 est bien certain qu'un beau 5 Ir.
de l'Empire, même avec le cachet commun
d'Alexandrie (Il') 50.X0 gros chiffre), vaudia
toujours beaucoup plus de 2 francs.
Indochine
La nouvelle série annoncée depuis long-
temps a fait son apparition; elle est toit
laide.
Kouang-Tcheou-Wan
La nouvelle série en surcharge sut Indo-
chine vient de paiaitre.
.,
MaOagaSCar emprun era-t-M
-o-o-
La Section de Madagascar de t Union Co-
loniale française a consacré sa dernière réunion
à l' examen de la situation financière de la
Grande-Hc. Elle s'est montrée unanime à de-
mander que la question de l'emprunt pour le
financement des grands travaux soit résol ument
abordée dans le plus bref délai.
Diverses questions de fret et de transports
maritimes ont été étudiées. La concurrence de
Compagnies étrangères risquerait non seulement
d'accaparer le trafic, mais encore de diriger
les produits malgaches de préférence sur les
marchés étrangers. Elle a décidé d'intervcnir
auprès de l'Administration locale pour obtenir,
d'une part, que certaines mesu.es soient prises
contre l'alcoolisme qui risque de prendre une
extension inquiétante et, d' autre part, pour
qu'un poids public soit créé dans chacun des
grands ports d'exportation de la colonie.
iab l
Les débouchés pour les conserves
en Afrique Occidentale Française
–0-0–
Dans un pays comme l'Afrique Occidentale
Française où les vivres frais fonL souvent dé-
faut, on a recours volontiers à la traditionnelle
boîte de conserve dont les différentes spécia-
lités sont toujours appréciées qu'il s'agisse de
légumes, de viandes, de gibier ou de pâtés de
foie gras.
La moyenne annuelle des importations de
conserves de viandes en A. O. F.. au cours des
trois dernières années s' est élevée à 200 ton-
nes en chiffres ronds. Les conserves de viandes
proprement dites, sont de beaucoup, les plus
demandées et comprennent notamment des sau-
cisses fumées, des andouillettes, des tripes à
la mode de Caen, des cassoulets, des jambon-
neaux désossés, des - « plats préparés - n, etc. --
Importation, Conserves de viande. Au
cours de l'année 1926, le Sénégal s'est montré
le plus gros client des fabricants de conserves
en s' inscrivant aux statistiques douanières pour
86.608 k, d'articles de conserves de viandes,
ce qui représente 44,7 '; 1 des importations to-
tales de cette spécialité. Il faut considérer,
toutefois, qu' une partie de ces produits ne fait
que transiter par le Sénégal pour être consom-
mée en Mauritanie et au Soudan français. La
Côte d'Ivoire suit d'assez près la colonie du
Sénégal avec 68.997 k. Viennent ensuite le
Dahomey avec 17.200 k., le Soudan 13.005
kilos, la Guinée, 5.560 kilos, et enfin la Mau-
ritanie.
Conserves de gibiers. Les conserves de
gihicr sont relativement peu demandées, ce qui
se conçoit étant donné 1*abondance de gibier
dans certaines parties de l'A.O.F., les impor-
tations de 1926 ont atteint 171 k. répartis en
tre le Sénégal 12 k., la Guinée 37 k. et la
Côte d'hoire 7 k.
Pâtés de joie gras. P.ir contre, les pâ.
les de foie viras paraissent très recherchés par
la clientèle si l'on en juge d'après les dernières
statistiques. Alors que l'on comptait 3.011 k.
de ces spécialités en 1924, les entrées ont at-
teint uu:e!',!>i\emelll 6.474 k. et 8.382 k. le*,
années suivantes. Sur ce dernier chiffre, c'est
encore le Sénégal qui tient la tête avec 3.691
kilos précédant de très peu la Cote d'Ivoire
qui s'inscrit aux importations avec 3.446. La
Guinée et le Soudan se partagent le reliquat
M NUMERO ; qo CENTIMES
SAMEDI SOIR, 22 OCTOnnE 1927
Les Annales Coloniales
Lu 4aumes et réclames sont rqua Mt
bureau dia journal.
DmecTKURS : Maroil RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
Les ANNALES COLONIALES ne publient que des arti-
cil, inédit#, qui sont leur propriété exclusive.
JOURNAL QUOTIDIEN
RMsction & Administration :
84, tMMMMUMtf
- PARIS 0111)
TtUtPH. 1 LOUVRK le-37
RICHELIEU «7-M
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un an 6 Mois 3 Moi*
France et
Colonies 120. 68 9 85 il
Étranger 180 » 100 » 50 >
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poeto.
La France et l'fsypte
«Obe
Le roi Fcuad est notre hôte. Peut-être est-ce
l'occasion de voir rapidement les liens qui unis-
sent son pays et le notre et de risquer quelques
réflexions touchant la situation un peu para-
doxale de la France dans cette vallee du Nil
soumise à une dogunation autre que la sienne
et où, pourtant, son inlluence est aussi étendue
et aussi protonde que dans certaines de ses
propres possessions. »
« L'blgypte est, dit M. Pernot, l'un des
plus riches pays du monde enlier. » Déjà pros-
père en 1914, sa richesse a à peu près quintu-
plé depuis lors. En 1(595, la récolte de coton
produisait 13 millions de livres égyptiennes, en
1923 M millions, et elle avait atteint en 1919
le chmre exceptionnel de IUJ millions, i^es
progrès sont le doutée résultat de la hausse
des prix et de l extension de la sudace culti-
vée.
La balance commerciale est nettement favo-
rable. Lite était, en 191.4, en excéaent de >4
millions de livres.
La prospérité de l'Etat n'est pas moindre.
Au 31 mars 1926, on comptait au tonds de
réserve générale 3U millions de livres égyp-
tiennes. Il est aujourd'hui peu d Etats qui
pourraient, toutes proportions gardées, présen-
ter des hnances en pareil état de prospérité.
Le développement intellectuel n est pas né-
gligé. Les écoles se multiplient. ht à côté des
élargissements d' enseignement supéiieur et se-
condaire, on compte un nombre toujours crois-
sant d'écoles primaire.
Il y a bien quetques ombres à ce tableau.
La prospérité des entreprises industrielles, agri-
coles, hnancières, ne doit pas nous cacher la
misère matérielle et morale d une partie de la
_1 '1 _&
population. Il existe une élite intellectuelle et
sociale très cultivée, mais très restreinte, et une
masse illettrée et pauvre. Les conditions de vie
du fellah ont besoin d'être considérablement
améliorées. Et le roi Fouad lui-même com-
prend combien il est nécessaire de créer les
institutions sociales que l'on rencontre dans les
pays occidenaux. 'de fonder des < écoles, des
hôpitaux, de se préoccuper de l'hygiène de
la masse. 11 y a évidemment fort à faire dans
ce domaine.
Mais pour beaucoup de voyageu.s, ces ques-
tions-là ne retiennent guère leur attention et ils
ne voient que la situation favorable des entre-
prises dont la prospérité est reconnue, affirmée,
proclamée par tous. - ,
Cette prospérité est due au double effort de
la population indigène et des Européens.
Ceux-ci ont été les directeurs, les Il techni-
ciens » pour employer l'expression aujourd hui
courante de cette mise en oeuvre des ressources
du oavs. Les Egyptiens le reconnaissent eux-
mêmes. - « Tous les Egyptiens éclairés, écrit
M. Pernot, hommes d'Etat ou hommes d af-
faires, m'ont dit : « Nous avons besoin de
l' Europe. » Tous les Européens fixés depuis
un certain .temps en Egypte m' ont déclaré :
« C'est nous qui avons fait ce pays ; sans nous,
il n'existerait pas, et il ne peut pas encore
vivre sans nous. L'Europe a envoyé ici ses
capitaux, ses techniciens, ses admnistrateurs.
Les irrigations, les chemins de fer, les ports,
les usines, les banques, tout ce qui constitue
l'outillage économique de ce pays est r œuvre
de l'Europe. » Ainsi parlaient à M. Pernot
les différents Européens qu'il a interrogés lors
de son vovaRe en 1924.
Quelle est la part des Français dans cette
création de l'Egypte moderne et contempo-
raine ? Quand on ouvre un livre quelconque
d'histoire et de géographie, un de ces ouvrages
que l'on met entre les mains des élèves de
l'école primaire ou de l'enseignement secon-
daire, on ne manque pas de lire la phrase habi-
tuelle : « L Egypte moderne est l' œuvre de
la France. » Il y a une part d'exagération
dans ce propos, mais il y a une très grande
part de vérité. »
Le roi Fouad, dans son toast de l'Elysée,
jeudi dernier, a reconnu le grand rôle que
nous avions joué dans sa patrie depuis plus
d'un siècle. Il serait puéril de le nier comme
il est ridicule -- de méconnaître celui des autres
pays.
L'histoire de l'activité de nos ingénieurs, de
nos industriels, de nos commerçants serait trop
longue à faire ici. A chaque progrès de
l'Egypte, nous trouvons le nom d'un de nos
compatriotes.
C'est l'ingénieur Mougel qui, à l'époque de
Mehemet-Ali, imagine le système d'irrigation
pérenne grâce auquel ta productivité de la
vattéo du Nil a été au moins doublée. Ai-je
besoin de parler du canal de Suez ? Ce point
d'histoire est trop connu pour qu'il soit néces-
saire d'y insister.
Les Français ont délaissé à peu près la cul-
ture du coton, mais ils ont accaparé presque
toute la production de la canne à sucre. Les
« Sucreries d'Egypte » ont été fondées par un
de nos compatriotes. Aujourd'hui, elles achè-
tent toutes les cannes du pays. C'est en ce
moment l'une des plus grandes entreprises de
l'ancienne terre des Pharaons.
Le rôle des établissements de crédit français
n'est pas moins considérable. Celui du Crédit
Foncier Egyptien, constitué surtout avec des
capitaux français, est connu de tous. C'est
grâce à lui que des achats de terre ont été
effectués dans tout le royaume et que les plan-
tations de riz, de coton ou de canne ont trouvé
leurs premiers capitaux. Le Crédit Lyonnais,
le Comptoir National d'E là-
scompte, qui ont là-
bas des succursales, tiennent une grande place
dans le mouvement économique. Nous n' arri-
vons pas au premier rang dans le mouvement
commercial. Nous sommes dépassés à l'impor-
tation par la Grande-Bretagne et l'Italie, et
l'exportation par la Grande-Bretagne et les
Etats-Unis. Nos achats en Egypte sont presque
uniquement représentés par le coton. C'est
aussi le cas pour les Etats-Unis. Quant aux
ventes,, elles consistent en grande partie en ob-
jets , de luxe, en modes. Il convient, d'ailleurs,
d'ajouter à cette exportation dont on trouve les
chiffres sur les livres de douane, celle qui ne
figure sur aucun registre et qui est due aux
achats que font les nombreux Egyptiens qui
viennent chez nous, de sorte que nous pouvons
considérer qu'au total nous vendons plus à
l'Egypte que ne le fait l'Italie qui, sur les
statistiques, vient avant nous.
Mais c'est dans le domaine intellectuel que
notre place est, sans contestation possible, la
première. Dans certaines de ses parties, nous
aV>!ins été longtemps les seuls. C'est le cas pour
l'égyptologie qui est une science essentielle-
ment française et qui, pendant longtemps, n'a
été représentée que par des Français. Bien que
des savants d'autres nationalités s'y soient inté-
ressés, notre prépondérance en cette matière
- n' est - mise en discussion par personne. - --
Dans les autres partiee du domaine intellec-
tuel, notre effort a été facilité par l'attitude
même des Anglais qui se désintéressaient à peu
près complètement de l'instruction de l'Egyp-
tien. « Il leur suffisait, dit M. Pernot, de
trouver des paysans pour l'exploitation agri-
cole, des ouvriers pour les usines, des manœu-
vres pour les grands travaux publics. » Aussi,
s'ils ont donné à la vallée du Nil des canaux
et des chemins de fer, ils ne l'ont pas dotée
d'écoles.
Nous avons suppléé en partie à leur négli-
gence voulue en cette matière, au risque, d'ail-
leurs, d'encourir la mauvaise humeur de lord
Kitchener qui nous reprochait, en 1912, d'avoir
introduit dans le pays qu'il gouvernait un « en-
seignement secondaire et supérieur parfaite-
ment inutile ».
Peut-être les Anglais ont-ils été mal avisés
en dédaignant à ce point d'instruire les peuples
dont ils avaient assumé la direction. Les pa-
triotes égyptiens leur en font souvent le repro-
che, tandis qu'ils - savent gré à la France de
ses institutions scolaires.
Celles-ci sont de tous ordres et de toute ca-
tégorie. A côté des établissements des frères
de la doctrine chrétienne qui donnent à la fois
J'enseignement primaire, primaire supérieur et
technique, nous trouvons les lycées du Caire
et d'Alexandrie créés par la Mission laïque. Il
faut signaler aussi les écoles que dirigent des
religieuses, et celles plus nombreuses de l'Al-
liance israëlite où l' enseignement est donné
aussi en français. Enfin, nous avons au Caire
une école française de droit qui avait le don de
provoquer la colère de lord - Kitchener. -
Nous devons à ces institutions d enseigne-
ment de jouir là-bas d'un crédit et .d'un pres-
tige moral que ne possède aucun autre pays.
Nous leur devons aussi l'usage très répandu de
notre langue qui est la plus parlée de toutes
les langues étrangères. Le français est employé
dans les tribunaux à l'égal de l'arabe, et sur
les trente quotidiens étrangers, dix-huit sont ré-
digés en français.
Cette situation intellectuelle privilégiée se
maintiendra-t-elle toujours ? On ne saurait l'af-
firmer.
Les Egyptiens éclairés, qui sont patriotes
et poursuivent la idéalisation de l'indépendance
nationale, se rendent parfaitement compte que
l'indépendance politique suppose un certain
nombre de conditions. Dans un livre écrit avec
passion, qui est du plus vif intérêt, et qui a
pour titre : Le Drame égyptien, M. Raymond
Colrat montre les efforts que fait là-bas une
élite pour libérer son pays de la tutelle an-
glaise. Il note les tendances à l'indépendance
intellectuelle comme le marque aussi M. Mau-
rice Pernot. Les patriotes égyptiens songent
aussi à conquérir l'indépendance économique,
base de leur indépendance politique. Mais ces
projets sont d'une réalisation assez lointaine
et on passera par bien des étapes avant d'at-
teindre le but final.
Quoi qu'il en soit, notre situation tout à fait
particulière en Egypte nous fait voir qu'il n'est
pas toujours nécessaire de dominer politique-
ment un pays pour y exercer une influence
considérable et jouer dans sa vie un rôle de
premier plan. Certains écrivains allemands,
dont nous avons signalé récemment l'opinion,
l'avaient dit dans une circonstance semblable.
Ce que nous venons d'indiquer au cours de cet
article confirme leur thèse.
Henry Fontanier
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies.
« 1 '@Ob
BROUSSES
4k BROUTILLES
Petits cadeaux
Un hydravion de la ligne Antibes-Tunis
avait été, il y a quelque temps, contraint
par la tempête, d'amerrir dans les parages
de la Sardaigne. Sur l'initiative de M. Do-
rienzo, préfet de Cagliari, des recherches
furent immédiatement entreprises pour re-
trouver l'appareil en perdition.
L'Aéro-Club de France, en remerciement,
a décerné à M. Doricnzo, au colonel Gaeta
et au canonnier Sccchi des çiédailles d'hon-
neur qui viennent de leur être apportées de
Tunis en hydravion par M. Flamand, di-
recteur des lignes aéronautiques de la Mé-
diterranée, accompagné de M. Jules Curtc-
lin. - -
Espérons que ces petits cadeaux contri-
bueront, comme c'est leur fonction tradition-
nelle, à entretenir une amitié si nécessaire
à la paix du monde. Il est vraiment inex-
plicable que les Puissances perdent parfois
de vue ce qu'elles pourraient donner de sim-
ple et de sain à la vie internationale, si
elles s'imposaient la règle de n'échanger ja-
mais que de bons procédés.
Les médailles de l'Aéro-Club sont-elles en
or ? I.'or, en ce cas, coûte moina cher que le
fer et l'acier.
Audion
La Maison de l'Indochine
»♦»
Là-bas, à la périphérie pari-
sienne près du parc Montsouris
- s'élève, déià grandiose, la Cité
Universitaire, création d'un généreux tué
cette qui voulut attéllua, en faveur des étu-
diants étrangers fréquentant l'Université de
Paris, l'angoissant problème de la vie chère.
la cité va hiclllôt s'enorgueillir d' tin nou-
veau pavillon, et les étudiants alli/amilcs,
cambodgiens et laotiens vont y voir inces-
samment construire leur maisoll.
Cette création vaut mieux que l'informa-
tion laconique communiquée par le Ministère
des Colonies.. Elle constitue un admirable
geste de collaboration franco-indocltinoisc,
caractérisant le génie colonisateur de la
France, fait d'une ardente solidarité entre
les Français de nos possessions d'outre-mer
et les populations indigènes.
L'œuvre qui vient si heureusement d'abou-
tir fait le plus grand honneur à M. Léon
Perrier, Ministre des Colonies, dont on con-
naît le grand coettr.1, et à M. A .-R. Fon-
taine, président du Comité d' liiiiiiiiiilil,
dont la haute autorité et le dévouement ont
permis de venir à bout de toutes les diffi-
lultés..
C'est il y a six mois que s'est fondé, à
Vappel de M. A.-R. Fontaine, le Comité
d'Initiative où se trouvent groupés MM. les
Résidents supérieurs Pasqttier et Sitttoni,
MM. Launayt Jacques et Vigne, le colonel
Do-IIu-Chouh, Tra-vatt-IJoc, président, et
Do-Iltlc-Ilo, secrétaire de VAssociation Gé-
nérale des Etudiants Indochinois.
Le recteur de VAcadémie de Paris a fait
remise il y a quelques jours à M. A.-R.
Fontaine, du terrain dans la Cité Universi-
taire, sur lequel va être édifice la « Maison
.de VIndochine » qui demandera deux ans
à construire et coulera environ 4 millions.
Elle sera, après son installation, la propriété
de l'Université de Paris qui en fera bénéfi-
cier les étudiants clnnamitt's, cambodgiens et
laotiens poursuivant ici des études supérieu-
rcs, nés en Indochine ou dont les parents
y sont domicilés. -
L'immeuble, de quatre étages, s'inspirera
du style annamite et contiendra cent cham-
bres et tous les services généraux, sdlons,
bibliothèques, salle à manger.
Pour aSSl/fa l'entretien de cette jOllda-
tion, le Comité poursuit la création en Indo-
chine de Comités régionaux qui recueilleront
les fonds souscrits par les colons et les fa-
milles indigènes et auront à examiner les
titres et la situation pécuniaire des étudiants
sollicitant leur admission dans la « Maison
de VIndochine ».
Le Comité d'Initiative /1(:, limite pas son
œuvre à l'Université de Paris. Il est dans
son programme de s'intéresser également aux
étudiants inscrits dans les facultés cf. écoles
de province. Pour ceux-ci, il a prévu l'achat
ou la location dans chaque ville universitaire
d'un immeuble où les étudiants indochinois
seraient groupés.
Tous les jeunes indigènes attirés dans la
Métropole par le rayonnement de-la science
française, 11e manqueront pas d'apprécier
les immenses avantages dont ils pourront
prochainement bénéficier à la t Maison de
l'Indochine » et dans ses filiales provin-
daies. i
Ils s'apercevront aussi combien fausses
Kont les critiques de certains extrémistes
cherchant à ternir le beau visage de la
France dans son œuvre coloniale, oubliant
son humaine bonté pour ne voir que les
prétendus calculs du plus bas égoïsme.
Cette élite indigène indochinoise qui re-
vendique ses justes droits ne verra pas sans
une juste fierté la France la placer sur un
terrain d'égalité avec les Dominions de
l'Empire britannique, dont le Prince de
Galles inaugurait récemment le pavillon à la
Cité Universitaire.
La collaboration à la politique indigène
de la France de tous les étudiants groupés
demain à la Maison de l'Indochine, affir-
mera de jour en jour, d'une manière plus
absolue, l'unité de l'œuvre française en
I ndochine.
L.-G. Thébault
Le départ de M. Steeg
M. Théodore Steeg, Résident Général au
Maroc, qui rejoint son poste à Casablanca,
a quitté Paris, hier, par le rapide de 19 h. 50.
Il était accompagné de Mme Steeg, du gé-
néral Mougin et de M. Dubroca, directeur
de son cabinet. Le Résident Général a été
salué, sur le quai de la gare de Lyon, par
MM. Paul Bouju, préfet de la Seine ; Char-
les Chaumet et Auguste Mounié, sénateurs ;
de Saint-Quentin représentant le Quai d'Or-
say; Si Kaddour ben Gabrit, Mafrand, maire
adjoint du 14° arrondissement; Nacivet, di-
recteur de l'Office du Maroc ; Kampmann,
directeur à l'Office du Maroc; Mony-Sa-
bin, chef adjoint de son cabinet civil, et par
de nombreux amis.
M. Steeg, s'est embarqué ce matin, à Mar-
seille, à bord du paquebot Maréchal-Lyau-
tey, courrier du Maroc.
eloi
Le proiligieax développement de Casablanca
0-0-
La construction a pris tm essor formidable
dans Casablanca, et le chiffre des demandes
de constructions en 1927 prend une allure réel-
lement impressionnante.
A la fin de la guerre, le total des demandes
de constructions s'arrêtait à 20.500.000 francs.
Or, 1927 parait devoir battre tous les records :
du 10 octobre, ce chiffre atteint 52 rntlliofIJ,
(Par dipeche.)
Les dragages de la rivière de Saigon
-oO()-
On informe de Saigon que M. Octave
Homberg aurait obtenu pour la Société de
Dragage et de Travaux publics dont il est le
président les travaux de dragage de la rivière
de Saigon. D'où un fort mouvement en Bourse
de Paris sur cette valeur.
A la mémoire des Indochinois
00 -
Le mercredi 2 novembrc, auront lieu à
Nogent-sur-Marnc, sous les auspices du Sou-
venir Indochinois, les cérémonies tradition-
nelles à la mémoire des Indochinois morts
pour la France.
A 9 h. 30, visite au Temple comincmoratif
annamite, au Jardin colonial, avenue de la
lielle-Gabrielle ;
A 11 heurts, messe de Requiem à la mé-
moire des Indochinois catholiques morts pour
la France, à l'église paroissiale.
Les dames sont particulièrement priées
d'assister à ces cérémonies.
Moyens de communication : Métro : Vin-
cennes et tramways Nogentais. Chemin de
fer de Vincenncs, gare de la Bastille : à
8 h. 30 et 9 h. 20.
Dépêches de l'Indochine
--00.-
Au Yunnan
L'attaque, menée le 12 courant, par les I
troupes gouvernementales contre te gène- j
ral dissident Tany-Ki-Yu a été un sérieu.r,
succès, sans toutefois apporter un résultat
définitif.
La ville de Yunnanfou et la plaine en-
vironnante sont complètement dégagées.
Le calme n'flllc sur la ligne tilt chemin de
ici, de Yunnanfou au Tonkin oÙ le service
des trains s'améliore. IndojVteili.
La libération de l'ingénieur Patoux
00 -
Le journal France-Indochine, d' Hanuï, ar-
rivé à Marseille par la malle anglaise, ap-
porte des détails sur la mise en liberté après
14 î jours de captivité (que nous avons re-
latée en son temps) de M. Patoux, ingénieur
du trafic des chemins de fer du Yunnan, fait
prisonnier par les pirates du Yunnan. M. Pa-
toux ne fut jamais maltraité mais endura
de grandes fatigues. Les pirates l'obligèrcnt,
en effet, à les suivre à pied dans leurs pé-
régrinations, le nourrissant à la chinoise,
c'est-à-dire d'une manière tout à fait iUbuffi.
sante pour un Européen. ,
-
Mission d'étude en Algérie
0-0 -
M. Paiuevé a décidé d'envoyer le général
large, membre du Conseil Supérieur de la
Guerre, président du Comité Supérieur du
domaine militaire, étudier sur place la question
du domaine militaire en Algérie. On sait, en
effet, qu'une partie de ce domaine date de
l'époque de la conquête et n'est plus adaptée
aux besoins de la Défense nationale. M. La-
teyrie, conseiller maître à la Cour des
Comptes, président de la Commission du Do-
maine national, se rendra en même temps en
Algérie pour participer à la même étude. Le
général Targe profitera de son passage en
Algérie pour y examiner, sous tous ses aspects,
h question du recrutement des militaires de
carrière français et indigènes.
Une caravane commerciale
.0-
Algérie-A.O.F.
Une caravane-exposition, employant cinq
voitures automobiles de série ordinaire à quatre
roues, de 6 et 11 CV, et pouvant charger envi-
ron 2.000 kilos de marchandises, a quitté Al-
ger avec l'intention de gagner le Niger à Gao,
après avoir traversé la partie centrale du Sahara
en suivant la piste qui, d'Alger, passe à El-
Goléa, In-Salah et Reggan, De Gao, la cara-
vane poursuivrait sur Niamey et Ouagadougou,
d'où elle bifurquerait sur Bamako et sur Da-
kar, ayant ainsi parcouru, en A. O. F., les
colonies du Niger, de la Haute-Volta, du Sou-
dan et du Sénégal.
Le but de cette caravane est de démontrer
la possibilité de créer des relations commer-
ciales entre l'Algérie et l'A.O.F. en attendant
la construction du Transsaharien.
Cinéma Colonial
0 -o--
« Dans l'ombre du harem »
Au studio des Réservoirs, à Joinville, MM.
Léon Mathot et André Liabel terminent les
dernières scènes d'intérieur du film Dans
l'ombre du harem. Jeudi prochain, les inter-
prètes et le personnel du film s'embarqueront
pour le Maroc, d'où ils se rendront dans
le Sud-Algérien pour y tourner les exté-
rieurs extrêmement importants que comporte
le scénario, et qui nécessitent une nombreuse
figuration et le concours des troupes.
Fétiche
On parlait à Gabriel Gabrio de fétiches,
porte-veine, etc.
Et vous, lui dit-on, quel est votre féti-
che? Vous avez tourné une partie de Duel
en avion.
Gabriel Gabrio répond :
- Mon fétiche, en avion : un parachute.
Pour être triste
Gabriel Gabrio tournait aux confins du
désert quelques-unes des scènes les plus tra-
giques de Duel, la dernière production de
J. de Baroncelli.
- - Aujourd'hui, dit-il à Jean Muiat, il ne
faut pas rire et je ne rirai pas.
C'est à voir, répondit Madv Christian*.
Je parie que je vous ferai rire.
Au cours des prises de vues c'est en vain
que la charmante artiste s'ingénia à dis-
traire son camarade. Gabrio demeurait
morne et impassible.
Quand le travail fut terminé, il triompha.
J'étais sûr de moi, s'écria-t-il. Pour ne
pas rire, j'ai mis des pois secs dans mes
bottines. Cela fait un mal de chien. Mais
quel meilleur moyen employer pour paraî-
tre songeur et maussade? -----
Pour l'Exposition Coloniale de 1931
0-0
M. Kaymoinl l'oincaré a !\'cu hier après
midi M. Léon l'erricr et le maréchal Lyau
tey. Le Président du Conseil s'est entretenu
avec le ministre des Colonies et le commis
sa ire général «U- l'Exposition Coloniale, de
la modification de la ilate
(iouvernement s'il accepte, comme c'est pro-
bable, de reporter de 1929 à 1931 cette so-
lennité internatiunale.
–,
La fièvre jaune
©xx A. O. F1.
* Un de nos confrères exagère en pi éten-
dant que rien n'a été fait ou presque pai
l'admimsiration responsable pour enrayer la
lièvre jaune.
Les mesures les plus sévères ont été pres-
crites dès que la maladie présenta un carac-
tère dangereux. Chacun sait, du re^te, qu'au
moment où M. le Gouverneur Général Carde,
dont la santé était fortement ébranlée, quitta.
il avait ( l t dl'
Dakar le 21 juin 19.17, il avait déjà paru au
O. de la colonie une circulaire du .!I mai
1927 lelative aux mesures d'hygiène et la
prophylaxie de la fièvre jaune.
Al'Hour et Tivaouane déclarées contami-
nées de fièvre jaune le 21 mai, avaient été
visitées par M. Carde, qui apportait par sa
présence un précieux réconfort aux habitants
de ces deux escales.
- - -
Mais, repetons-lc, a cette date du 21 juin
1927, la fièvre jaune ne pouvait être consi-
dérée que comme une manifestation pour
ainsi dire normale de son état endémique
au cours de chaque saison des pluies.
Et c'est bien sans s'être rétabli complè-
tement, devant l'aggravation de l'épidé-
mie, que M. Carde a spontanément décide
de rejoindre son poste le 28 septembre.
Il a tenu lui-même à faire part de sa dé-
rision au Gouvernement métropolitain - en
même temps qu'a une délégation du Com-
merce représentée par MM. Le Ccsnc, Ve-
zia, Lucien Maurel et Philippe Delmas, ac-
compagnée de M. Biaise IJiagnc, député du
Sénégal. ,
Le retour de M. Carde a été hautement
apprécié par toutes les populations de l'A.
0. F., et en particulier par celle du Séné-
gal, comme une marque nouvelle de solli-
ritude, et à une hure dont la gravité ré-
clame
citude, l'énergie et le sang-froid de ceux qui
dirigent comme de ceux qui doivent obéir
et qui obéissent parfois si difficilement dans
l'intérêt de tous.
1-8 -- --
LE esv "I
Le vapeur Sybit, dont nous avons nn-
nnncc la mise en quarantaine tî son arri-
vée à Las PHIIIIU, a cause de 11) înurins at-
teints du lièvre jaune, avait été rencontré
en nier par le vapeur lloggar, courrier de
1n Ci>lu ( >cei
('est à 100 milles au sud do Las Palnias
que 11; lloggar a rencontré le SybH, tous
feux éteints, flon équipage, sauf le com-
mandant. et lo second étaient atteints do
flftvro jaune.
Le commandant, du lloggar, le capitaine
Martino et le médecin du bord se rendirent
en chaloupe vers le Sijbil ; le docteur soi-
gna l'équipngc, remit des médicaments et
du lait., Sur le refus du capitaine Le Ilir
d'accepter la remorque, le commandant du
lloggar reprit sa route vers Las Palmas.
Union coloniale Française
-o-
Au cours de sa dernière séance, la Section
de l'Afrique Equatoriale a étudié le régime
fiscal des Sociétés françaises établies en A.
E. F. ; elle a, notamment, examiné un récent
arrêté du Gouverneur Général des Colonies du
groupe qui crée un impôt du timbre sur les
actions et obligations de ces Sociétés et une
taxe sur les revenus par elles distribués. Elle
a exprimé le vœu que ces Sociétés puissent
être abonnées au timbre et dispensées de son
apposition matérielle.
Elle a également examiné différentes ques-
tions se rapportant à l'exploitation forestière
et au régime de la main-d' œuvre au Gabon
et décidé d'ouvrir une enquête parmi ses mem-
bres sur ce sujet avant de soumettre ses deside-
rata à l'Administration.
Enfin, elle a émis un vœu en faveur de la
nomination au Conseil Supérieur des Colonies,
d'un délégué spécial au Gabon.
obe
Main-d'œuvre coloniale
--0-0--
Un de nos confrères s'imagine avoir une idée
nouvelle en conseillant au Département des
Colonies et à l'Adminislration locale de nos
colonies d'utiliser comme maiii-d'oettvre indi-
gène les 200.000 esclaves qui vont être libérés
au Sierra Leone.
Mais pas plus loin qu'au Libéria, voisin de
Sierra Leone et de notre Côte d'Ivoire, de
nombreux indigènes, autochtones de l'hinter-
land, sont employés par les exploitants fores-
tiers de notre colonie qui remédient ainsi à la
pénurie de la main-d'œuvre locale.
L'idée de notre conf rère n'est donc pas
neuve, mais elle n'en est pas moins très heu-
reuse.
Monof-
^4»
Une nouvelle croisitee lui Kerguelen
T., vapeur Lozère, de la Compagnie
Transatlantique affrété par la Société! des
Péelios Australes est reparti pour les ,1 es
(titi titi
poil du Havre. In eMil^^r^mnic du
Lozère annonce! son arrivée sur les lieux
de pôcho sans aucun incident ; tout l'équi-
page est en bonne santé.
Lire en seconde page :
La Commission des Concessions coloniales;
L'aviation coloniale ;
Cartographie.
PHILATÉLIE
"0
Bureaux français du Levant
Les butcaux liam,aH du Levant datent de
1X30, c'ost-à-diie avant 1 invention du timbre-
j(Oste. Depuis cette date, ils ont natinelle-
ment subi pas mal de modifications, dlpla-
cements, fermetures, créations nouvelle*, etc.
jusqu'à leur dernier avatar qui est tout sim-
plement leur suppiession radi< aie, par appli-
cation du timbre de Lausanne, en n)-v
Des bureaux existèrent à Alep, Alexan-
diettc, Alexandrie, Beyrouth, Le Caire, Calt-
fa, Cavallo, Constantinople, Dédéagh, Enos,
Calatz, Gallipoli, Jaffa, JtrUsaklll, Kna-
sunde, Kustendje, Lagos 'Turquie), Latta-
quié, .Mersine, Port-Said, Rhodes, Salonique,
Samsoun, Sinope, Smyrne. Suez, Trébizonde,
Tripoli, Tulsdla, Varna, Vaio et Vainv.
A l'origine du timbre-poste, les bureaux
du Levant utilisèrent les vignettes métropu-
litaines. On ne peut reconnaître les timbrer
ainsi utilisés qu'à l'oblitération, c'est-à-dire :
l') jusqu'en 1802, le numéro attribué au bu-
reau de poste, numéio en petits cbiiïies pla-
cé dans un losange de points; 2" de 1862 à
1S70, le nouveau numéio attribué à ces bu-
reaux par suite d'un changement de llomcn-
clature et cette fois numéro eu gros clii flies ;
3" cachet à date indiquant le 110111 du but eau ;
ces cachets à date fuient employée en nu'ine
temps que les cachets à losange, mais fureur
utilisés exclusivement de 1S7O à i<)2
Ces oblitérations sur timbres fiançais sunt
très recherchées par les collectionneurs spé-
cialistes, il cil est de foit rares, car certaine
bureaux n'ont eu qu'une bien courte existence
- Enos, par exemple (n" 5153), ouvert en
janvier 1S74, fermé en avril 1X75 - ou n'ont
eu que bien peu de correspondances à expé-
dier, comme Siuope, Tutquie d':\-.ie (n" 5007
gros chiffre, n" 4014 petit « hilîre), ouveit
de 1S5 7 à 1S69.
Il 11 y a pas de cote proprement dite pour
ces leur valeur peut aller de
1 à 2 francs pour les plus communes, ù n-,
20, 50 et ion trams pour les plus tares. Ccm
s'entend naturellement pour l'obi itération
pure et simple, le timbre-poste n'étant pas
envisagé. 11 est bien certain qu'un beau 5 Ir.
de l'Empire, même avec le cachet commun
d'Alexandrie (Il') 50.X0 gros chiffre), vaudia
toujours beaucoup plus de 2 francs.
Indochine
La nouvelle série annoncée depuis long-
temps a fait son apparition; elle est toit
laide.
Kouang-Tcheou-Wan
La nouvelle série en surcharge sut Indo-
chine vient de paiaitre.
.,
MaOagaSCar emprun era-t-M
-o-o-
La Section de Madagascar de t Union Co-
loniale française a consacré sa dernière réunion
à l' examen de la situation financière de la
Grande-Hc. Elle s'est montrée unanime à de-
mander que la question de l'emprunt pour le
financement des grands travaux soit résol ument
abordée dans le plus bref délai.
Diverses questions de fret et de transports
maritimes ont été étudiées. La concurrence de
Compagnies étrangères risquerait non seulement
d'accaparer le trafic, mais encore de diriger
les produits malgaches de préférence sur les
marchés étrangers. Elle a décidé d'intervcnir
auprès de l'Administration locale pour obtenir,
d'une part, que certaines mesu.es soient prises
contre l'alcoolisme qui risque de prendre une
extension inquiétante et, d' autre part, pour
qu'un poids public soit créé dans chacun des
grands ports d'exportation de la colonie.
iab l
Les débouchés pour les conserves
en Afrique Occidentale Française
–0-0–
Dans un pays comme l'Afrique Occidentale
Française où les vivres frais fonL souvent dé-
faut, on a recours volontiers à la traditionnelle
boîte de conserve dont les différentes spécia-
lités sont toujours appréciées qu'il s'agisse de
légumes, de viandes, de gibier ou de pâtés de
foie gras.
La moyenne annuelle des importations de
conserves de viandes en A. O. F.. au cours des
trois dernières années s' est élevée à 200 ton-
nes en chiffres ronds. Les conserves de viandes
proprement dites, sont de beaucoup, les plus
demandées et comprennent notamment des sau-
cisses fumées, des andouillettes, des tripes à
la mode de Caen, des cassoulets, des jambon-
neaux désossés, des - « plats préparés - n, etc. --
Importation, Conserves de viande. Au
cours de l'année 1926, le Sénégal s'est montré
le plus gros client des fabricants de conserves
en s' inscrivant aux statistiques douanières pour
86.608 k, d'articles de conserves de viandes,
ce qui représente 44,7 '; 1 des importations to-
tales de cette spécialité. Il faut considérer,
toutefois, qu' une partie de ces produits ne fait
que transiter par le Sénégal pour être consom-
mée en Mauritanie et au Soudan français. La
Côte d'Ivoire suit d'assez près la colonie du
Sénégal avec 68.997 k. Viennent ensuite le
Dahomey avec 17.200 k., le Soudan 13.005
kilos, la Guinée, 5.560 kilos, et enfin la Mau-
ritanie.
Conserves de gibiers. Les conserves de
gihicr sont relativement peu demandées, ce qui
se conçoit étant donné 1*abondance de gibier
dans certaines parties de l'A.O.F., les impor-
tations de 1926 ont atteint 171 k. répartis en
tre le Sénégal 12 k., la Guinée 37 k. et la
Côte d'hoire 7 k.
Pâtés de joie gras. P.ir contre, les pâ.
les de foie viras paraissent très recherchés par
la clientèle si l'on en juge d'après les dernières
statistiques. Alors que l'on comptait 3.011 k.
de ces spécialités en 1924, les entrées ont at-
teint uu:e!',!>i\emelll 6.474 k. et 8.382 k. le*,
années suivantes. Sur ce dernier chiffre, c'est
encore le Sénégal qui tient la tête avec 3.691
kilos précédant de très peu la Cote d'Ivoire
qui s'inscrit aux importations avec 3.446. La
Guinée et le Soudan se partagent le reliquat
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