Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-08-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 août 1927 23 août 1927
Description : 1927/08/23 (A28,N126). 1927/08/23 (A28,N126).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451120z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. No 126 CE NUMERO : M CENTIMES MARDI SOIH, 23 AOUT 1927
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Les Annales Coloniales
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Dircctiurs i Mareel RUEDIL et L.-G. THÊBAULT
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L'Allemagne et les Colonies
- 0,
Il est fort intéressant de suivre le mouve-
ment qui se dessine dans une partie de l'Alle-
magne. A quoi bon des colonies ? se deman-
de-t-on. Et l'on blâme toute politique qui
• tendrait à faire accorder à l'Allemagne des
pays lointains qui seraient pour elle des
objets de préoccupations constantes, de sou-
cis permanents, et l'occasion de dépenser un
argent qui sera mille fois mieux employé ail-
leurs.
feGeorg Bernhard a mené dans ce sens une
campagne active. Un article de juillet, paru
dans le Berliner Borsen-Courier, est fort cu-
jrieux à lire. Son titre seul est tout un pro-
gramme : « Pourquoi des colonies ? M Le déve-
loppement résume les raisons qu'ont les Alle-
mands do ne plus s' attarder à réclamer un
nouvel empire colonial. Le seul bénéfice cer-
tain qu'ils auraient à attendre, si on les pre-
nait au mot, ce serait « d'être impliqués dans
les difficultés croissantes des puissances colo-
tales en lutte contre les aspirations émanci-
patrices des popu lations des colonies. » Diffi-
cultés redoutables au-devant desquelles il se-
rait insensé de courir. Et puis, il y a un
tôle que peut jouer l'Allemagne : celui de
défendre « les peuples opprimés », de con-
quérir leur sympathie, et un nouvel empire
colonial lui ferait perdre les avantages de sa
situation actuelle en Chine et en Russie so-
viétique. Il faut qu'elle soit « délivrée de
toute charge de mandat » pour conserver « en
toute conscience » ce rôle qui consiste « à
faire valoir les droits des peuples coloniaux
à disposer d'eux-mêmes », formule qui fait
toujours bien dans le tableau (surtout quand
elle est employée par un peuple qui a at-
tendu de ne plus avoir de colonies pour sa-
luer la sainteté de ces droits). L'Allemagne a
tout intérêt à rester le porte-parole de « tou-
tes les minorités nationales » ; au-dessus de
la mêlée, elle apparaîtra comme la puissance
souveraine qui « aide à concilier les opposi-
tions nationales et développe certaines orga-
nisations internationales ». A elle, notam-
ment, la tâche de hâter l'heure où seront sup-
primées « les entraves au libre trafic » et où
« tous les peuples auront enfin la possibilité
de déployer librement leur activité suivant la
croissance de leurs forces ».
Ainsi soit-il ! Personne, après 1 Allema-
gne, ne saluera ce jour avec plus d'allégresse
que nous. Dans la disparition des entraves au
commerce international, dans 1 institution d'un
régime international où chaque peuple aura
librement sa part de soleil, la France sera
bien pour quelque chose : CI-le aura été 1 ou-
vrière de la première heure. Elle est prête à
tendre loyalement la main à toutes les ou-
vrières de la seconde. EHe est prête à
travailler à cette grande et généreuse besogne,
que l'on soit ou non pourvu de mandat, et
peut-être même le fait de détenir un mandat
offre-t-il des facilités plus grandes à ceux qui
veulent que ce rapprochement et cette libé-
ration des peuples soient menés à bien.
On devine que cette opinion rencontre des
adversaires acharnés : d'abord, elle n'est pas
celle du Gouvernement lui-même, cela va
sans dire, Ott se rappelle en quels termes M.
Streseman annonçait au Reichstag que le Con-
seil de la S. D. N. avait promis à r Allema-
une un siège à la Commission des - mandats.
Si l'Allemagne, disait-il, ne possède ni
mandats ni colonies, ce n'est pas une raison
pour qu'elle ne s'intéresse pas profondément
tau développement des choses coloniales ; la
preuve, c'est que la S. D. N., avant même
que l' Allemagne eût obtenu un siège à la
Commission des mandats, a fait appel à elle
et lui a demandé sa collaboration.
L'Allemagne a collaboré, par exemple, à
la lutte contre les maladies épidémiques. Au
reste, le nombre des Allemands qui habitent
des colonies étrangères est de plus en plus im-
portant ; l'immigration dan? l'ancienne Afri-
que orientale allemande a attiré l'ilittention de
l' Angleterre, et au Cameroun, les Allemands
ont marqué -- leur place. -
L'Allemagne ne doit cas perdre « son ex-
L' A l l emagne ne "teite serait incapa b le
périence coloniale ». EJle serait incapable
d'accomplir l'œuvre financière et économique
qui s'impose à elle si, ayant perdu tout son
avoir à l'étranger, elle n'avait pas, elle aussi,
H la possibilité d'exercer son activité dans ces
domaines des matières premières ». Pour
cela, l' expérience coloniale acquise doit être
conservée ; il faut que, « après la disparition
de cette génération coloniale, d'autres s' occu-
pent de ces choses et fassent œuvre utile pour
l'Allemagne ». Si donc l'admission d'un Al-
lemand à la Commission des mandats a lieu
en septembre, non seulement ce sera un gain
d'avoir conquis un siège dans une des Com-
missions principales, mais cette collaboration
permettra à l'Allemagne d'être renseignée
« sur l'évolution des conditions coloniales dans
ses - anciennes possessions ».
Paroles mal accueillies dans un grand nom-
bre de journaux ; à droite, on proteste en dé-
clarant que l'attribution de ce siège est une
maigre fiche de consolation pour tous les refus
qu'on a essuyés ; à gauche, on proteste en
affirmant que l'Allemagne aurait mieux fait
de se tenir à l'écart de cette Commission. Th.
Wolff blâme la délégation allemande de
s'être laissé jouer, de s'être laissé engager sur
une fausse voie pour satisfaire « quelques stra-
tèges coloniaux ». -
De cette stratégie, un numéro suivant du
Berlmer Tageblatt se flattait de démontrer
l'inanité. M. Streseman avait prétendu que
l'Allemagne ne devait pas perdre son expé-
rience coloniale, qu'elle ne devait pas aban-
donner les domaines des matières premières,
qu'elle devait protéger les intérêts des colons
allemands qui vivent dans des colonies étran-
gères ou des pays à mandat ? Vains prétex-
tes : à partir du jour où l'Allemagne accepte
un siège dans la Commission des mandats,
elle prend gratuitement sa paît de responsa-
bilités redoutables ; elle se mêle, qu'elle le
veuille ou non, aux conflits grandissants qui
divisent les. puissances mandataires et les po-
pulations qu'elles administrent ; eUe perd les
avantages de sa situation actuelle pour aller j
au-devant d' embarras, d'ennuis, de désagré-
ments aue, sans cela, elle aurait évités.
On le voit, c'est la thèse du Berliner Bôr-
len-Courier. Elle rejoint, d'ailleurs, une thèse
plus générale, exprimée par certains hommes
politiques, par certains journaux, au lende-
main surtout du discours de M. Poincaré à
Lunéville : « Nous ne surestimons pas les
possibilités de l'Allemagne, écrivait entre au-
tres la Deutsche Aligemeine Zeilrmg, nous
voyons mieux que l'étranger les défauts de
notre organisme et de notre économie.
Mais nous savons également que l' at-
titude de l'Allemagne est de la plus
grande importance pour la politique des gran-
des puissances occidentales au cours des pro-
chaines années. » Entendez : pour la politi-
que tout entière des puissances d'Occident,
politique" économique, intfustiïelle, commer-
ciale, coloniale : « Nous savons surtout que
la demi-souveraineté de l' Allemagne est in-
compatible avec le fait qu'elle est membre de
la S. D. N. C'est une vérité que des hom-
mes politiques français et anglais ont exprimée
avant nous. Cela n' est compatible ni juridi-
quement, ni politiquement, ni moralement. S'il
doit arriver que les hommes d'Etat de l'an-
cienne Entente ne sachent pas apprécier le
désir de conciliation de l' Allemagne, ils con-
naissent, en tout cas, très bien la valeur du
désintéressement de l'Allemagne ».
Relisez ces lignes très lentement, très at-
tentivement, et vous comprendrez mieux pour-
quoi une certaine partie de l' opinion sonsidère
comme incompatible avec la « demi-souverai-
neté » de l'Allemagne, le fait qu'elle accepte
un siège nouveau dans une des Commissions
principales de la Société des Nations.
Mario Rouëtan,
Sénateur de glitérautt, ancien minMvw
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colone".
.1.
Les aspirations coloniales
italiennes
Les journaux de Rome se bornent à repro-
duire les informations venues de l'étranger
sur une soi-disante entente italo-allemande
pour les questions coloniales. Une seule
chose, disent-ils, reste pour le moment ac-
quise, c'est le droit de priorité que revendi-
querait éventuellement l'Italie si une nou-
velle répartition des mandats venait à être
envisagée.
Quant aux territoires vers lesquels pour-
raient, dans l'avenir, être orientées la main-
d'œuvre et l'activité italiennes, il ressort d'un
premier examen qu'ils seraient peu nom-
breux. On a parlé du Brésil, mais aucun ac-
cord n'a pu être mis sur pied. Par contre,
en Asie Mineure, en Abyssinie, et particuliè-
rement dans ce dernier territoire, les possi-
bilités apparaissent grandes.
D'autre part, à Finale-Ligure, au cours
\d'une cérémonie qui s'est déroulée à l'occa-
sion de l'anniversaire de la bataille de Bain-
sizza, le maréchal Caviglia a dit, notamment:
Quels sont les devoirs d'une nution « pro-
létaire » comme l'Italie ? Celle-ci a un territoire
relativement pauvre et une population sura-
bondante. Ses colonies ne lui permettent pas
d'écouler le trop plein de sa population. Notre
sort est lié à celui des mutions qui se trouvent
dans les mêmes conditions que nous et c'est
lL\eC elles que nous devrons inévitablement
nous entendre pour coopérer aux dures, et iné-
vitables luttes que nous réserve l'avcnir pour
réserver du pain aux hÓnérntions futures.
Sans cris, sans menaces, avec une froide
et intelligente constance, nous devons nous
entraîner pour toute éventuulité.
A la Société des Nations
00
La succession de M. de Jouvenel
La démission de M. Henry de Jouvenel
laisse vacant un poste de délégué à la So-
ciété des Nations.
M. Aristide Briand a déjà examiné la ques.
tion et procédé à diverses consultations. Le
plus prochain Conseil des ministres en déli-
bérera et prendra une décision.
On dit que M. Lucien Hubert, président
de la Commission sénatoriale des affaires
étrangères, paraît avoir les plus grandes
chances de recueillir la succession de M. de
Jouvenel. Les colonies auraient en lui un
défenseur, zélé et compétent, ce qu'elles
n'avaient pas da. ; le sénateur de la Corrèze
et M. Aristide Briand un collaborateur dé-
voué.
Le Transsaharien £
---0-0--
Ainsi que M. Fontanier l'a relaté dans
sor article de samedi, M. Tiné a établi un
rapport sur la question du Transsaharien
et ses conclusions ont été adoptées par la
Chambre de Commerce d'Alger sous la for-
me de vœux qui peuvent se résumer ainsi :
a) Si le Gouvernement el le Parlement
estiment indispensable l'établissement de
cette voie ferrée dans un court délai, ils
doivent tenir compte des avantages poli-
tiques, administratifs, géographiques, fer-
roviruircsl. ima,ri tomes, touristiques et de
sécurité qu'offre le port d'Alger comme
débouché immédiat sur la Méditerranée.
Des « terminus » aux ports des départe-
ments pourraient être ultérieurement envi-
sagés ;
b) Le Transsahairien doit être imscrit par
la Commission des Réparations au pro-
gramme des travaux à exécuter sur le plan
Dawes
Stoell. d'arachides
---0-0--
Dans les docks libres et magasins généraux
du port de Marseille on comptait le 21 août :
1.086.838 kil. d'arachides en coques et 507.15t
kilos d'arachides décortiquées.
1
LIS illirailsigils en Tllisil 1
1
Le IIIouvement qui forte tous les
cléments fort divers de la popula-
tion en Tunisie à solliciter la natu-
ralisation française est général, mais il revet, 1
dans chacune des catégories ethniques chez
lesquelles il se manifeste, un caractère parti-
culier qu'il est intéressant d'étudier.
On ne commet plus qu'un truisme en rap-
pelant que la Tunisie est le véritable carre.
four méditerranéen par sa situation à peu
près à égale distance des deux portes de la
mer intérieure, Suez et Gibraltar, et par sa
qualité de terre africaine à portée facile de
VEurope et de l'Asie.
Aussi nul ne s'étonne plus de savoir que
l'on rencontre en Tunisie des représentants
de presque toutes les nationalités du monde.
Certaines, toutefois, n'y figurent que par de
rares et vagues individualités, d ailleurs le
plus souvent passagères. D'autres, comme les
Grecs, les Espagnols, les Russes, y forment
de petits noyaux perdus. Les races qui ali-
mentent d'une façon plus appréciable le
mouvement des naturalisations sont au nom-
bre de quatre : Maltais, Italiens, Israélites
tunisiens, Musulmans tunisiens.
Les Maltais acceptent la naturalisation au-
tomatique que leur apporte une loi nouvelle
datant de quatre ans. leurs jeunes gens de-
viennent tout naturellement français et n'en
marquent que de la satisfaction.
Du reste, leur colonie a toujours entretenu
les relations les plus cordiales avec la popu-
lation française. Celle-ci tient en particulière
estime et en amitié les braves gens laborieux
et probes qui constituent la grande majorité
des Maltais fixes en Tunisie, et dont beau-
coup sont arrives par le travail et l'économie
à des fortunes bien assises. C'est avec plaisir
qu'elle leur ouvre ses rangs lorsque la natu-
ralisation vient leur donner le droit d'y occu-
per officiellement la place que déjà la vie
quotidienne avait presque consacrée.
Avec les Italiens, la question perd cet
aspect calme, placide et satisfait. Elle est
au contraire, agitée par un souffle de vio-
lence. C'est que les sectateurs du fascisme
voient avec colère un assez grand nombre de
compatriotes 'd'origine solliciter la naturali-
sation française. Un journal plus qu'offi-
cieux qui parait quotidiennement en langue
italienne à Tunis, publie presque dans cha-
que numéro de véritables réquisitoires contre
les naturalisés auxquels il n'épargne ni rail-
leries, ni injures, ni menaces.
On estime même que les décrets de natura-
lisation étant une manifestation de la volonté
du Gouvernement français, le journal en
question défasse trof souvent la mesure.
A côté du journal et recevant les mêmes
inspirations, fonctionne toute une organisa-
tion tendant à contrarier le courant de natu-
ralisation parmi les Italiens. Dès que l'on
connaît ou que l'on soupçontlc seulement
l'intention d'un Italien de faire une demande
dans ce sens, on lui envoie des messagers de
plus en plus pressants, pour l'y faire re-
noncer, en lui faisant honte, de sa désertion.
On lui déclare que les Italiens ne verront
plus en lui qu'un renégat tandis que les Fran-
çais ne le tiendront que pour un national de
« seconde zone ». On le menace dans son tra-
vail, dans son pain, dans l'avenir de ses
enfants.
Et comme, malgré ces manœuvres, le nom-
bre des Italiens qui fersistent à demander
leur naturalisation est important, on ne peut
qu'en conclure à l'attrait du titre de Fran-
çais.
Chez les Israélites tunisiens, il y a un vé-
ritable engouement à devenir Français. Les
demandes se multiplient et comme, quelle
que soit la tendance à faciliter les naturali-
sations, la loi du 20 décembre 1923 qui régit
la matière exige quelques conditions illdis-
pensables que tous les candidats ne remPlis-
sent pas, les fins de non recevoir sont assez
nombreuses.
Les intéressés, qui ne connaissent pas tou-
jours bien exactement ces conditions, voient
le plus souvent dans l'insuccès de leur re-
quête une brimade personnelle.
Il ne paraît pas, du reste, qu'une logique
très claire préside aux sanctions, car il ar-
rive que deux frères sollicitant la lIaturaU-
sation et se trouvant dans les mêmes condi-
tions reçoivent des réponses divergentes dont
Voffosition est inexplicable.
Quant aux Musulmans tunisiens natura-
lisés, si atijourd'hui leur nombre grossit et
si leur situation devient à peu près normale,
il a fallu aux premiers qui ont acquis la
nationalisation française, un vrai courage
pour résister aux attaques dont il ont été
l'objet.
Les sectaires de l'Islam les traitaient ou-
vertement d'afostats; on faisait le vide au-
tour d'eux; on boycottait leur cabinet, leur
étude, leur magasin.
Un avocat, Me Kehaïli, les a groupés pour
la résistance et la Ligue des M tlsulmam fran-
çais dont nous aurons à reparler, a conquis
droit de cité.
C'est Mme Kebaïli, la charmante et très
digne femme du frésident de cette LifitU,
mère de six enfants dont elle paraît, d'ail-
leurs, lé soeur aînée, qui a donné la première
l'exemple d'une dame musulmane assistant,
en toilette de soirée française, à un bal de
la Résidence Générale, au printemps 'der-
nier.
Comme elle est la fille d'une des plus
grandes familles tunisiennes, cet exemple a
produit une sensation profonde dans le
monde arabe.
C'est f eut-être parmi les Musulmans tuni-
siens que la naturalisation française est le
plus intéressante à étudier, et nous en entre.
tiendrons prochainement nos lecteurs.
Ernest Handos,
Sénateur de la Marne,
yice prâsident de la Commission des Douanes.
La santé de rfoulay Youssef
C'est d'une crise d'urémie que souffre le
sultan Moulay Youssef.
Le docteur Mani Fe, de Tanger, ami per-
sonnel dui sultan, a déclaré que le danger
que l'an avait signalé était momentané-
ment écarté. M. Steeg qui devait reiodndre
son poste à Rabat a télégraphié à M. Ur-
bain Blanc, délégué & la résidence qu'il
ajournait son retour à une date ultérieure.
Malgré cette légère amélioration, la santé
de Moulay Youssef reste grave. Son entou-
rage est très inquiet.
Dernières nouvelles
La santé du sultan demeure stationnaire.
Le bulletin suivant a été publié à midi le
22 août.
La nuit a aêlé assez bonne bien que troublée
vers le matin par un malaise.
Iài matinée a S là satisfaisante, malgré la lour-
deur et l'humidité de l'atmosphère.
L'impression générale est meilleure.
(Par dépêche.)
̃ I
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
Les pluies d'Algérie
Au nom de M. Petitjean, do l'observa-
toire d'Alger, M. liigourdan a présenté à
l'Académie des Sciences une intéressante
note concernant l'étude des périodes de
pluie et de sécheresse qui se succèdent en
Algérie avec une régularité remarquable.
Actuellement, et cela depuis 1918, ce sont
les pluies qui sont en décroissance. Cette,
période de sécheresse, par exemple, doit
s'atténuer prochainement.
La courbe générale des pluies est depuis
1S38, le résultat de la superposition de deux
ondes ayant respectivement dix-huit et
lienle-cinq uns de durée, et grftce à ces
observations on peut, a partir de W"lM, pré-
voir un accroissement notable des pluies
qui doivent devenir de plus en plus abon-
dantes si bien que vers 11*35 la période
actuelle de sécheresse se verra remplacée
par une période d'humidité devant attein-
dre son maximum vers HM) et se poursui-
vre jusqu'en 11350, où elle fera alors place
à une nouvelle période de sécheresse de-
vaut rappeler celle de 1806 (lui fut particu-
lièrement grave.
<– ..a
POUR LE MUSÉUM
-
Parmi les animaux dont les Annales Co-
loniales du 18 août 11127 ont signalé l'arri-
vée au muséum, lu famille des pachyder-
mes est représentée par un jeune hippopo-
tame nain, elfra.vé par le voisinage des élé-
phants, mais dune docilité exemplaire.
Les trois jeunes potninochoères sont une
sorte de porcs à la robe fauve, à la tôte
puissante et aux oreilles bizarrement ter-
minées par des pinceaux de poils.
,Les deux antilopes « gulb Il ont une
bejle robe jaune zébrée de blanc, tandis
que les « céphulolophes Il sont de toute
petite taille et portent un toupet de poils
entre les cornes.
Nous citerons encore un gros lézard, très
curieux ,appelé « Varan », dont la peau
mordorée présente des reflets ennnem-
ment artistiques du plus curieux effet.
Enfin, le « clou » de l'arrivage, la pièce
de choix, est l'ibis broraé. Cet oiseau rare,
ti l'instar de ses confrères, les grues et
les marabouts, a déjfi pris sa facHon mé-
Illllcolique, sur une patte.
aisi
L'Aviation Coloniale
Angleterre-Tanger
Un aviateur britannique, le lieutenun:
Hugg, est en ce moment à l'aérodrome de
Lympne, où il attend des conditions almos-
phériques favorables pour entreprendre un
vol sans escale Lympne-Tanger.
L'appareil avec lequel il compte effectuer
ce raid est un petit iluwker Cignett, muni
d'un moteur Cherub il deux cylindres, de
la taille des moteurs couramment utilisés
peur les motocyclettes.
Il convient de rappeler que ce petit appa-
reil lit brillamment ses preuves l'an dernier
dans les circuits d'avions légers.
Le lieutenant Rugig a dû partir ce matin
à l'aube, si l'état de l'atmosphère l'a per-
mis.
La consommation locale
de l'huile de coco au Dahomey
Bien que les plantations de cocotiers s'ac-
cioissent sans cesse au Dahomey depuis 1917.
les exportations de coprah de cette colonie ont
une tendance manifeste à diminuer ; en 1926,
il n'est sorti que 80 tonnes de ce produit con-
tre 143 tonnes en 1925.
Cette baisse provient uniquement de l' aug-
mentation de la consommation locale, le pro-
ducteur ayant plutôt intérêt à vendre sur place
qu'à l'exportateur européen. On payait, en
effet, en 1926, les noix pour faire de l'huile
0 fr. 40 à 0 fr. 50 pièce ; dix noix fournissent
un litre d'huile vendue alors 7 fr. à 7 fr. 50.
Comme, d'autre part, il faut 7 à 8.000 noix
pour faire une tonne de coprah et que la pré-
paration du coprah exige encore pour le cas-
sage des noix, le séchage et les manutentions,
une forte quantité de main-d'oeuvre difficile à
se procurer et coûteuse, on voit tout l'avantage
qu'ont les planteurs à livrer directement les
noix à la consommation locale.
Il faut remarquer qu'au Dahomey le coprah
ne constituera jamais qu'un produit oléagineux
de seconde importance, la zone du cocotier,
large de quelques centaines de mètres le long
de la mer, ne représentant au total qu'une su-
perficie de faible étendue. La première place
restera toujours aux produits du palmier à
huile.
L'Administration de la colonie ne se désin-
téresse pourtant pas de cet appoint. Erre a
créé à Cotonou une station du cocotier dans
laquelle on a récolté en 1926 environ 20.000
noix de coco dont 5.000 ont été vendues, et
le reste seiné ; 15,000 plants sont e. pipi.
1 nière.
1 - -'" ,. ,J'
L'Enseignement élémentaire
eK. CÕelrinchine
Par arrêté du Gouverneur de la Cochirchine
en date du 27 juin 1927.
L'enseignement élémentaire en Cochinchine
est donné conformément aux programmes offi-
ciels par :
a) Les écoles publiques élémentaires et pri-
maires ;
b) Les écoles privées ;
c) Dans les familles par le père de famille
lui-même ou toute autre personne qu'il aura
choisie.
L'instruction élémentaire est obligatoire.
Elle est donnée gratuitement dans les écoles
publiques.
Chaque commune est tenue de construire une
école élémentaire si elle n'en possède déjà
une.
Dans une circulaire qu'il a envoyée aux
administrateurs chefs de province pour leur
donner des instructions sur l'application de cet
arrêté, le Gouverneur de la Cochinchine pré-
voit que chaque commune devra avoir le plus
tôt possible son école et son instituteur. Il en
est peu de si pauvres qu' elles ne puissent éle-
ver au moins une maison de bois et entretenir
un modeste instituteur auxiliaire. Ce dernier
pourra être choisi, en attendant que les pro-
motions des écoles normales permettent de
pourvoir chaque école d un maître qualifié,
parmi les fonctionnaires retraités ou les notables
de bonne volonté ayant des connaissances suf-
fisantes.
4'.
PHILATÉLIE
INDOCHINE
En 1922, on prépare à Paris une petite sé-
rie de six timbres avec les surcharges les
plus usitées, sur timbres changés de couleur,
mais la série définitive étant prête à ce mo-
ment, la colonie ne voulut pas utiliser ces
nouvelles surcharges.
Les timbres de cette série, vendus neufs à
Paris, à l'Agence coloniale, n'existent donc
pas à l'état usé. Ce sont i:
- 1 cent sur 5 c. orange. Valeur etiv. 1 50
2 cents sur 10 c. vert.l.:.:. 3 75
6 cents sur 30 c. rouge.,. 10 »
10 cents sur 50 c. bleu. 15 u
11 cents sur 55 c. violet.:.a! 22 »
12 cents sur 60 c. blteu sur rose.: 30 »
Les timbres ci-dessus n ont jamais été
émis sans surcharge.
Enfin l'émission définitive en monnaie lo-
cale comprend les valeurs ci-après, dont le
prix varie avec le cours de la piastre indo-
chinoise :
1/10 de cent, gris; 1/5 de cent, bleu; 2/5
de cent, brun ; 4/5 de cent, rose ; 1 cent, brun
gris ; 2 cents, vert ; 3 cents, violet ; 4 cents,
orange ; 5 cents, carmin ; 6 cents, rouge ;
7 cents, olive ; 8 cents, gris noir ; 9 cents,
jaune sur vert; 10 cents, bleu; Il cents, vio-
let; 12 cents, brun rouge; 15 cents, jaune
orange; 20 cents, bleu sur jaune; 40 cents,
rouge sur bleu; 1 piastre, vert ; 2 piastres,
violet sur rose.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le (îouverneur C'énérul de faire eonnmtre au ministre des C.olonies qu'il
lu date du ii août Hki7 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr.4J).
LIHE ION SKCON'I>F. PAGE
POlill L'EXPOSITION COLONIALE
DE V INC EN NES
DANS LA L/':rr/O.v DlIOSNEUIl
IN b'Oli M A TIONS M All OC A l MES
LES HEI'ONSES AUX QUESTIONS
ECDITES DB LA CIIAMDDE
Dépêches de l'Indochine
- 0-0- :
Au Conseil colonial de la Cochinchine
Le Conseil colonial de la Cochinchine
s'est réuni en séance ordinaire le 16 cou-
rant. Le Gouverneur Blanchard de la
Brosse prononça le discours d'ouverture,
où il résuma la situation politique, écono-
inique et financière de la Cochinchine. lit
souligna les résultats magnifiques obtenus
par la collaboration franco-annamite. Le
Conseil procéda ensuite à l'élection du bu-
reau. Il réélut par 23 voix sur 24 M. lle-
raud, président, et désigna MM. Blanchard
et Duiquangchieu comme vice-présidents.
Au Yunnan
Le consul de France Lepissier a remer-
cié le chef de la municipalité de Yunnan-
fou pour la protection accordée aux étran-
gers pendant les derniers événements. Le
commissariat des Affaires Etrangères de
Yunnan fou a promis formellement au Con-
sul de France qu'il s'efforcerait de laire res-
pecter la ligne du chemin de fer.
Ly-Cha-Tsang, chef des pirates de la ré-
gion du SlMl-Ouest a été désigné comme
commandant de l'avant-garde chargée d'at-
taquer le général TclLang-Juuyi. Il est en-
tré dans Mong-Tsé acclamé par la popula-
tion.
Le général Tchang-Jouyi, qui parvint à
s'échapper de Louhong a attaqué les trou-
pes (lit général Louhan, lieutenant du géné-
rat Long qui dut envoyer des renforts au
sud-ouest de Yunnan fou. Après un contact
violent mais non décisif, les deux forces
opposées se replièrent, L'une sur Honghal
(général Tcllang) L'autre sur VYnsien (gé-
néral Umg).
Les soldats de Kouetchou, réclamés par
le général llnu-io-ugu, qui avait pris la di-
rection est pour aller à leur rencontre et
sans doute revenir sur la capitale, ont at-
teint la frontière. Deux émissaires de Hou-
iotlyu. et de Tchaniouyi furent chargés de
négocier la conclusion d'une alliance entre
les généraux Hou et T,on!,.
La langue française en Chine
emploi de la langue française que tous
les agents devaient pratiquer, a été formel-
lement interdit sur le chemin de fer Pé-
hin-Ilanhéou. Le* employés qui seraient
surpris à parler français seront emprison-
nés. Les livres. drcttlairc., pièces de ser-
vice imprimés en français seront détruits.
Session de la Chambre
consultative indiène à Pnom Penh
La session ordinaire de la Chambre con-
sultative indigène s'est ouverte à Pnom-
Penh le 11) août, en présence du Résident
Supérieur. S. M. Monivong, entourée du
Conseil des Ministres a marqué dans son
allocution l'importance qu'die attacherait
aux uris éclairés formulés en toute cons-
cience par les membres de la Chambre
consultative. Le ÎUsident Supérieur a rap-
pelé les éminentes qualités de S. M. Siso-
wa/h, d laquelle la Chambre çonsultative
doit la charte qui l'a instituée. If souligna
l'esprit lil)éy-al, tli)pit le (
l'esprit libéral dont le gouvernement fran-
çais, respectueux des traditions khmeres
et des principes du protectorat fit preuve
en approuvant la désignation du nouveau
souverain choisi en toute indépendance,
par le grand conseil. Il invita les membres
de la Chambre consultative à exprimer
avec une entière franchise leurs vœux et
leurs avis.
el"
Un typhon a dévasté Hongkong
--<>-0--
Cn typhon a balayé la ville de Hongkong
et a causé pour liH.UMH) livres de* dégiUs.
Le vent, qui avait atteint une vélocité d'en-
viron 1N(> kilomètres à l'heure, m renversé
de nombreuses maisons et détruit une par-
tie du camp d'aviation. 1 » i x-lin i t. avions ont
été complètement écrasés sens leurs han-
gars. On signale plusieurs pertes de vies
humaines.
les debouches pour les sacs en tissu de iule
en AlrlQue Occidentale française
Q- 1
Avant d'être chargée en vrac dans les cales
des navires à destination de la métropole et
des ports étrangers, l'arachide, qui représente
à elle seule plus de 65 du commerce spé-
cial de l'Afrique Occidentale française (expor-
tat ions 1925), est l'objet d' un ensachage qui
facilite les pesées, transports et diverses opé-
rations de chargement et de déchargement aux-
quelles sont soumises les graines à partir du
moment où elles sont récoltées par l'indigène
jusqu'à leu. arrivée au quai d'embarquement.
La, progression enregistrée de 1923 à 1925
dans l'exportation des arachides et qui est
de l'ordre de 57 %, justifie ainsi l'augmenta-
tion de 61 constatée au cours de la même
période dans les importations de sacs en tissu
de jute neufs et usagés et qui servent égale-
ment au transport par terre et par mer des pal-
mistes, gommes, cafés, cacaos, etc.
L'examen des statistiques douanières, de
1923 à 1925, tend à démontrer que les expor-
tateurs marquent une préférence pour le sac
neuf qui, étant donné la valorisation actuelle
des produits, présente plus de sécurité qu un
sac ayant déjà servi à diverses manutentions.
En 1923, en effet, sur 2.796.935 kilos de
sacs importés, le pourcentage des sacs neufs
était de 78 %, soit 2.206.850 kilos ; en 1925,
ce pourcentage s' est accru de plus de deux
points avec 3.632.760 kilos de sacs neufs pour
881.215 kilos de sacs usagés, soit, dans l' en-
semble. 4.513.975 kilos, contre 3.307.036
kilos en 1924 et 2.796.935 kilos en 1923.
Les dimensions les plus courantes des sacs
utilisés en A.O.F. pour le transport cfes prin-
cipaux produits sont les suivantes, exprimées
en centimètres :
Arachides, 135 x 75 et 110* 70; palmistes.
110 x 70 ; café. 115 x 75; gomme, 110 x 55 ;
cacao, 115 x 70 ; sel, 95 x 55.
Importations 1925. C'est à sa production
en arachides et en gomme que le Sénégal doit
de figurer avec 52 dans les importations de
sacs de jute en Afrique Occidentale française,
soit 2.007.013 kilos de sacs neufs et 385.051
kilos d'enveloppes usagées. Toutefois, il y a
lieu de considérer qu'un grand nombre de ces
articles transite seulement par le Sénégal pour
être utilisé par le commerce local de la Mau-
ritanie et du Soudan français.
Le Dahomey, qui a dépassé le chiffre de
42.000 tonnes de palmistes en 1925, vient au
deuxième rang avec un chiffre de 826.268
kilos, supérieur de 50 tonnes aux importations
de l' annea précédente et répart : comme suit :
638.938 kilos de sacs neufs et 187.330 kilos
de sacs usagés.
Les importations de la Ciuinée Française
sont en régression sur celle de 1924 ; l'admi-
nistration des Douanes de cette colonie accuse,
pour 1925, 503.277 kilos, dont 55 de sacs
neufs contre 602 tonnes en 1924.
Par contre, la Côte d'Ivoire, grâce à ses
exportations de palmistes, de café et de cacao,
a doublé ses entrées de 1924 en atteignant
442.521 kilos, dont 50.740 kilos seulement de
sacs usagés.
Enfin, le Soudan français est la colonie du
groupe où les sacs usagés sont relativement peu
recherchés par les exportateurs. Les entrées
n'atteignent, en effet, que 9 ".> sur un ensem-
ble de 349.845 kilos.
Le tableau ci-dessous indique le nombre de
sacs des deux catégories entrés dans les colo-
nies de l'A.a.F. en 1925 :
Sacs neuf s Sacs usagés
Sénégal. 2 389.106 369.283
Dahomey, 578.588 370.941
Guinée 267.939 453.024
Côte d'Ivoire. 409.504 53.063
Soudan 349.887 46.691
3 995.024 1.293.002
Concurrence. L'industrie française ne
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Les Annales Coloniales
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L'Allemagne et les Colonies
- 0,
Il est fort intéressant de suivre le mouve-
ment qui se dessine dans une partie de l'Alle-
magne. A quoi bon des colonies ? se deman-
de-t-on. Et l'on blâme toute politique qui
• tendrait à faire accorder à l'Allemagne des
pays lointains qui seraient pour elle des
objets de préoccupations constantes, de sou-
cis permanents, et l'occasion de dépenser un
argent qui sera mille fois mieux employé ail-
leurs.
feGeorg Bernhard a mené dans ce sens une
campagne active. Un article de juillet, paru
dans le Berliner Borsen-Courier, est fort cu-
jrieux à lire. Son titre seul est tout un pro-
gramme : « Pourquoi des colonies ? M Le déve-
loppement résume les raisons qu'ont les Alle-
mands do ne plus s' attarder à réclamer un
nouvel empire colonial. Le seul bénéfice cer-
tain qu'ils auraient à attendre, si on les pre-
nait au mot, ce serait « d'être impliqués dans
les difficultés croissantes des puissances colo-
tales en lutte contre les aspirations émanci-
patrices des popu lations des colonies. » Diffi-
cultés redoutables au-devant desquelles il se-
rait insensé de courir. Et puis, il y a un
tôle que peut jouer l'Allemagne : celui de
défendre « les peuples opprimés », de con-
quérir leur sympathie, et un nouvel empire
colonial lui ferait perdre les avantages de sa
situation actuelle en Chine et en Russie so-
viétique. Il faut qu'elle soit « délivrée de
toute charge de mandat » pour conserver « en
toute conscience » ce rôle qui consiste « à
faire valoir les droits des peuples coloniaux
à disposer d'eux-mêmes », formule qui fait
toujours bien dans le tableau (surtout quand
elle est employée par un peuple qui a at-
tendu de ne plus avoir de colonies pour sa-
luer la sainteté de ces droits). L'Allemagne a
tout intérêt à rester le porte-parole de « tou-
tes les minorités nationales » ; au-dessus de
la mêlée, elle apparaîtra comme la puissance
souveraine qui « aide à concilier les opposi-
tions nationales et développe certaines orga-
nisations internationales ». A elle, notam-
ment, la tâche de hâter l'heure où seront sup-
primées « les entraves au libre trafic » et où
« tous les peuples auront enfin la possibilité
de déployer librement leur activité suivant la
croissance de leurs forces ».
Ainsi soit-il ! Personne, après 1 Allema-
gne, ne saluera ce jour avec plus d'allégresse
que nous. Dans la disparition des entraves au
commerce international, dans 1 institution d'un
régime international où chaque peuple aura
librement sa part de soleil, la France sera
bien pour quelque chose : CI-le aura été 1 ou-
vrière de la première heure. Elle est prête à
tendre loyalement la main à toutes les ou-
vrières de la seconde. EHe est prête à
travailler à cette grande et généreuse besogne,
que l'on soit ou non pourvu de mandat, et
peut-être même le fait de détenir un mandat
offre-t-il des facilités plus grandes à ceux qui
veulent que ce rapprochement et cette libé-
ration des peuples soient menés à bien.
On devine que cette opinion rencontre des
adversaires acharnés : d'abord, elle n'est pas
celle du Gouvernement lui-même, cela va
sans dire, Ott se rappelle en quels termes M.
Streseman annonçait au Reichstag que le Con-
seil de la S. D. N. avait promis à r Allema-
une un siège à la Commission des - mandats.
Si l'Allemagne, disait-il, ne possède ni
mandats ni colonies, ce n'est pas une raison
pour qu'elle ne s'intéresse pas profondément
tau développement des choses coloniales ; la
preuve, c'est que la S. D. N., avant même
que l' Allemagne eût obtenu un siège à la
Commission des mandats, a fait appel à elle
et lui a demandé sa collaboration.
L'Allemagne a collaboré, par exemple, à
la lutte contre les maladies épidémiques. Au
reste, le nombre des Allemands qui habitent
des colonies étrangères est de plus en plus im-
portant ; l'immigration dan? l'ancienne Afri-
que orientale allemande a attiré l'ilittention de
l' Angleterre, et au Cameroun, les Allemands
ont marqué -- leur place. -
L'Allemagne ne doit cas perdre « son ex-
L' A l l emagne ne "teite serait incapa b le
périence coloniale ». EJle serait incapable
d'accomplir l'œuvre financière et économique
qui s'impose à elle si, ayant perdu tout son
avoir à l'étranger, elle n'avait pas, elle aussi,
H la possibilité d'exercer son activité dans ces
domaines des matières premières ». Pour
cela, l' expérience coloniale acquise doit être
conservée ; il faut que, « après la disparition
de cette génération coloniale, d'autres s' occu-
pent de ces choses et fassent œuvre utile pour
l'Allemagne ». Si donc l'admission d'un Al-
lemand à la Commission des mandats a lieu
en septembre, non seulement ce sera un gain
d'avoir conquis un siège dans une des Com-
missions principales, mais cette collaboration
permettra à l'Allemagne d'être renseignée
« sur l'évolution des conditions coloniales dans
ses - anciennes possessions ».
Paroles mal accueillies dans un grand nom-
bre de journaux ; à droite, on proteste en dé-
clarant que l'attribution de ce siège est une
maigre fiche de consolation pour tous les refus
qu'on a essuyés ; à gauche, on proteste en
affirmant que l'Allemagne aurait mieux fait
de se tenir à l'écart de cette Commission. Th.
Wolff blâme la délégation allemande de
s'être laissé jouer, de s'être laissé engager sur
une fausse voie pour satisfaire « quelques stra-
tèges coloniaux ». -
De cette stratégie, un numéro suivant du
Berlmer Tageblatt se flattait de démontrer
l'inanité. M. Streseman avait prétendu que
l'Allemagne ne devait pas perdre son expé-
rience coloniale, qu'elle ne devait pas aban-
donner les domaines des matières premières,
qu'elle devait protéger les intérêts des colons
allemands qui vivent dans des colonies étran-
gères ou des pays à mandat ? Vains prétex-
tes : à partir du jour où l'Allemagne accepte
un siège dans la Commission des mandats,
elle prend gratuitement sa paît de responsa-
bilités redoutables ; elle se mêle, qu'elle le
veuille ou non, aux conflits grandissants qui
divisent les. puissances mandataires et les po-
pulations qu'elles administrent ; eUe perd les
avantages de sa situation actuelle pour aller j
au-devant d' embarras, d'ennuis, de désagré-
ments aue, sans cela, elle aurait évités.
On le voit, c'est la thèse du Berliner Bôr-
len-Courier. Elle rejoint, d'ailleurs, une thèse
plus générale, exprimée par certains hommes
politiques, par certains journaux, au lende-
main surtout du discours de M. Poincaré à
Lunéville : « Nous ne surestimons pas les
possibilités de l'Allemagne, écrivait entre au-
tres la Deutsche Aligemeine Zeilrmg, nous
voyons mieux que l'étranger les défauts de
notre organisme et de notre économie.
Mais nous savons également que l' at-
titude de l'Allemagne est de la plus
grande importance pour la politique des gran-
des puissances occidentales au cours des pro-
chaines années. » Entendez : pour la politi-
que tout entière des puissances d'Occident,
politique" économique, intfustiïelle, commer-
ciale, coloniale : « Nous savons surtout que
la demi-souveraineté de l' Allemagne est in-
compatible avec le fait qu'elle est membre de
la S. D. N. C'est une vérité que des hom-
mes politiques français et anglais ont exprimée
avant nous. Cela n' est compatible ni juridi-
quement, ni politiquement, ni moralement. S'il
doit arriver que les hommes d'Etat de l'an-
cienne Entente ne sachent pas apprécier le
désir de conciliation de l' Allemagne, ils con-
naissent, en tout cas, très bien la valeur du
désintéressement de l'Allemagne ».
Relisez ces lignes très lentement, très at-
tentivement, et vous comprendrez mieux pour-
quoi une certaine partie de l' opinion sonsidère
comme incompatible avec la « demi-souverai-
neté » de l'Allemagne, le fait qu'elle accepte
un siège nouveau dans une des Commissions
principales de la Société des Nations.
Mario Rouëtan,
Sénateur de glitérautt, ancien minMvw
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colone".
.1.
Les aspirations coloniales
italiennes
Les journaux de Rome se bornent à repro-
duire les informations venues de l'étranger
sur une soi-disante entente italo-allemande
pour les questions coloniales. Une seule
chose, disent-ils, reste pour le moment ac-
quise, c'est le droit de priorité que revendi-
querait éventuellement l'Italie si une nou-
velle répartition des mandats venait à être
envisagée.
Quant aux territoires vers lesquels pour-
raient, dans l'avenir, être orientées la main-
d'œuvre et l'activité italiennes, il ressort d'un
premier examen qu'ils seraient peu nom-
breux. On a parlé du Brésil, mais aucun ac-
cord n'a pu être mis sur pied. Par contre,
en Asie Mineure, en Abyssinie, et particuliè-
rement dans ce dernier territoire, les possi-
bilités apparaissent grandes.
D'autre part, à Finale-Ligure, au cours
\d'une cérémonie qui s'est déroulée à l'occa-
sion de l'anniversaire de la bataille de Bain-
sizza, le maréchal Caviglia a dit, notamment:
Quels sont les devoirs d'une nution « pro-
létaire » comme l'Italie ? Celle-ci a un territoire
relativement pauvre et une population sura-
bondante. Ses colonies ne lui permettent pas
d'écouler le trop plein de sa population. Notre
sort est lié à celui des mutions qui se trouvent
dans les mêmes conditions que nous et c'est
lL\eC elles que nous devrons inévitablement
nous entendre pour coopérer aux dures, et iné-
vitables luttes que nous réserve l'avcnir pour
réserver du pain aux hÓnérntions futures.
Sans cris, sans menaces, avec une froide
et intelligente constance, nous devons nous
entraîner pour toute éventuulité.
A la Société des Nations
00
La succession de M. de Jouvenel
La démission de M. Henry de Jouvenel
laisse vacant un poste de délégué à la So-
ciété des Nations.
M. Aristide Briand a déjà examiné la ques.
tion et procédé à diverses consultations. Le
plus prochain Conseil des ministres en déli-
bérera et prendra une décision.
On dit que M. Lucien Hubert, président
de la Commission sénatoriale des affaires
étrangères, paraît avoir les plus grandes
chances de recueillir la succession de M. de
Jouvenel. Les colonies auraient en lui un
défenseur, zélé et compétent, ce qu'elles
n'avaient pas da. ; le sénateur de la Corrèze
et M. Aristide Briand un collaborateur dé-
voué.
Le Transsaharien £
---0-0--
Ainsi que M. Fontanier l'a relaté dans
sor article de samedi, M. Tiné a établi un
rapport sur la question du Transsaharien
et ses conclusions ont été adoptées par la
Chambre de Commerce d'Alger sous la for-
me de vœux qui peuvent se résumer ainsi :
a) Si le Gouvernement el le Parlement
estiment indispensable l'établissement de
cette voie ferrée dans un court délai, ils
doivent tenir compte des avantages poli-
tiques, administratifs, géographiques, fer-
roviruircsl. ima,ri tomes, touristiques et de
sécurité qu'offre le port d'Alger comme
débouché immédiat sur la Méditerranée.
Des « terminus » aux ports des départe-
ments pourraient être ultérieurement envi-
sagés ;
b) Le Transsahairien doit être imscrit par
la Commission des Réparations au pro-
gramme des travaux à exécuter sur le plan
Dawes
Stoell. d'arachides
---0-0--
Dans les docks libres et magasins généraux
du port de Marseille on comptait le 21 août :
1.086.838 kil. d'arachides en coques et 507.15t
kilos d'arachides décortiquées.
1
LIS illirailsigils en Tllisil 1
1
Le IIIouvement qui forte tous les
cléments fort divers de la popula-
tion en Tunisie à solliciter la natu-
ralisation française est général, mais il revet, 1
dans chacune des catégories ethniques chez
lesquelles il se manifeste, un caractère parti-
culier qu'il est intéressant d'étudier.
On ne commet plus qu'un truisme en rap-
pelant que la Tunisie est le véritable carre.
four méditerranéen par sa situation à peu
près à égale distance des deux portes de la
mer intérieure, Suez et Gibraltar, et par sa
qualité de terre africaine à portée facile de
VEurope et de l'Asie.
Aussi nul ne s'étonne plus de savoir que
l'on rencontre en Tunisie des représentants
de presque toutes les nationalités du monde.
Certaines, toutefois, n'y figurent que par de
rares et vagues individualités, d ailleurs le
plus souvent passagères. D'autres, comme les
Grecs, les Espagnols, les Russes, y forment
de petits noyaux perdus. Les races qui ali-
mentent d'une façon plus appréciable le
mouvement des naturalisations sont au nom-
bre de quatre : Maltais, Italiens, Israélites
tunisiens, Musulmans tunisiens.
Les Maltais acceptent la naturalisation au-
tomatique que leur apporte une loi nouvelle
datant de quatre ans. leurs jeunes gens de-
viennent tout naturellement français et n'en
marquent que de la satisfaction.
Du reste, leur colonie a toujours entretenu
les relations les plus cordiales avec la popu-
lation française. Celle-ci tient en particulière
estime et en amitié les braves gens laborieux
et probes qui constituent la grande majorité
des Maltais fixes en Tunisie, et dont beau-
coup sont arrives par le travail et l'économie
à des fortunes bien assises. C'est avec plaisir
qu'elle leur ouvre ses rangs lorsque la natu-
ralisation vient leur donner le droit d'y occu-
per officiellement la place que déjà la vie
quotidienne avait presque consacrée.
Avec les Italiens, la question perd cet
aspect calme, placide et satisfait. Elle est
au contraire, agitée par un souffle de vio-
lence. C'est que les sectateurs du fascisme
voient avec colère un assez grand nombre de
compatriotes 'd'origine solliciter la naturali-
sation française. Un journal plus qu'offi-
cieux qui parait quotidiennement en langue
italienne à Tunis, publie presque dans cha-
que numéro de véritables réquisitoires contre
les naturalisés auxquels il n'épargne ni rail-
leries, ni injures, ni menaces.
On estime même que les décrets de natura-
lisation étant une manifestation de la volonté
du Gouvernement français, le journal en
question défasse trof souvent la mesure.
A côté du journal et recevant les mêmes
inspirations, fonctionne toute une organisa-
tion tendant à contrarier le courant de natu-
ralisation parmi les Italiens. Dès que l'on
connaît ou que l'on soupçontlc seulement
l'intention d'un Italien de faire une demande
dans ce sens, on lui envoie des messagers de
plus en plus pressants, pour l'y faire re-
noncer, en lui faisant honte, de sa désertion.
On lui déclare que les Italiens ne verront
plus en lui qu'un renégat tandis que les Fran-
çais ne le tiendront que pour un national de
« seconde zone ». On le menace dans son tra-
vail, dans son pain, dans l'avenir de ses
enfants.
Et comme, malgré ces manœuvres, le nom-
bre des Italiens qui fersistent à demander
leur naturalisation est important, on ne peut
qu'en conclure à l'attrait du titre de Fran-
çais.
Chez les Israélites tunisiens, il y a un vé-
ritable engouement à devenir Français. Les
demandes se multiplient et comme, quelle
que soit la tendance à faciliter les naturali-
sations, la loi du 20 décembre 1923 qui régit
la matière exige quelques conditions illdis-
pensables que tous les candidats ne remPlis-
sent pas, les fins de non recevoir sont assez
nombreuses.
Les intéressés, qui ne connaissent pas tou-
jours bien exactement ces conditions, voient
le plus souvent dans l'insuccès de leur re-
quête une brimade personnelle.
Il ne paraît pas, du reste, qu'une logique
très claire préside aux sanctions, car il ar-
rive que deux frères sollicitant la lIaturaU-
sation et se trouvant dans les mêmes condi-
tions reçoivent des réponses divergentes dont
Voffosition est inexplicable.
Quant aux Musulmans tunisiens natura-
lisés, si atijourd'hui leur nombre grossit et
si leur situation devient à peu près normale,
il a fallu aux premiers qui ont acquis la
nationalisation française, un vrai courage
pour résister aux attaques dont il ont été
l'objet.
Les sectaires de l'Islam les traitaient ou-
vertement d'afostats; on faisait le vide au-
tour d'eux; on boycottait leur cabinet, leur
étude, leur magasin.
Un avocat, Me Kehaïli, les a groupés pour
la résistance et la Ligue des M tlsulmam fran-
çais dont nous aurons à reparler, a conquis
droit de cité.
C'est Mme Kebaïli, la charmante et très
digne femme du frésident de cette LifitU,
mère de six enfants dont elle paraît, d'ail-
leurs, lé soeur aînée, qui a donné la première
l'exemple d'une dame musulmane assistant,
en toilette de soirée française, à un bal de
la Résidence Générale, au printemps 'der-
nier.
Comme elle est la fille d'une des plus
grandes familles tunisiennes, cet exemple a
produit une sensation profonde dans le
monde arabe.
C'est f eut-être parmi les Musulmans tuni-
siens que la naturalisation française est le
plus intéressante à étudier, et nous en entre.
tiendrons prochainement nos lecteurs.
Ernest Handos,
Sénateur de la Marne,
yice prâsident de la Commission des Douanes.
La santé de rfoulay Youssef
C'est d'une crise d'urémie que souffre le
sultan Moulay Youssef.
Le docteur Mani Fe, de Tanger, ami per-
sonnel dui sultan, a déclaré que le danger
que l'an avait signalé était momentané-
ment écarté. M. Steeg qui devait reiodndre
son poste à Rabat a télégraphié à M. Ur-
bain Blanc, délégué & la résidence qu'il
ajournait son retour à une date ultérieure.
Malgré cette légère amélioration, la santé
de Moulay Youssef reste grave. Son entou-
rage est très inquiet.
Dernières nouvelles
La santé du sultan demeure stationnaire.
Le bulletin suivant a été publié à midi le
22 août.
La nuit a aêlé assez bonne bien que troublée
vers le matin par un malaise.
Iài matinée a S là satisfaisante, malgré la lour-
deur et l'humidité de l'atmosphère.
L'impression générale est meilleure.
(Par dépêche.)
̃ I
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
Les pluies d'Algérie
Au nom de M. Petitjean, do l'observa-
toire d'Alger, M. liigourdan a présenté à
l'Académie des Sciences une intéressante
note concernant l'étude des périodes de
pluie et de sécheresse qui se succèdent en
Algérie avec une régularité remarquable.
Actuellement, et cela depuis 1918, ce sont
les pluies qui sont en décroissance. Cette,
période de sécheresse, par exemple, doit
s'atténuer prochainement.
La courbe générale des pluies est depuis
1S38, le résultat de la superposition de deux
ondes ayant respectivement dix-huit et
lienle-cinq uns de durée, et grftce à ces
observations on peut, a partir de W"lM, pré-
voir un accroissement notable des pluies
qui doivent devenir de plus en plus abon-
dantes si bien que vers 11*35 la période
actuelle de sécheresse se verra remplacée
par une période d'humidité devant attein-
dre son maximum vers HM) et se poursui-
vre jusqu'en 11350, où elle fera alors place
à une nouvelle période de sécheresse de-
vaut rappeler celle de 1806 (lui fut particu-
lièrement grave.
<– ..a
POUR LE MUSÉUM
-
Parmi les animaux dont les Annales Co-
loniales du 18 août 11127 ont signalé l'arri-
vée au muséum, lu famille des pachyder-
mes est représentée par un jeune hippopo-
tame nain, elfra.vé par le voisinage des élé-
phants, mais dune docilité exemplaire.
Les trois jeunes potninochoères sont une
sorte de porcs à la robe fauve, à la tôte
puissante et aux oreilles bizarrement ter-
minées par des pinceaux de poils.
,Les deux antilopes « gulb Il ont une
bejle robe jaune zébrée de blanc, tandis
que les « céphulolophes Il sont de toute
petite taille et portent un toupet de poils
entre les cornes.
Nous citerons encore un gros lézard, très
curieux ,appelé « Varan », dont la peau
mordorée présente des reflets ennnem-
ment artistiques du plus curieux effet.
Enfin, le « clou » de l'arrivage, la pièce
de choix, est l'ibis broraé. Cet oiseau rare,
ti l'instar de ses confrères, les grues et
les marabouts, a déjfi pris sa facHon mé-
Illllcolique, sur une patte.
aisi
L'Aviation Coloniale
Angleterre-Tanger
Un aviateur britannique, le lieutenun:
Hugg, est en ce moment à l'aérodrome de
Lympne, où il attend des conditions almos-
phériques favorables pour entreprendre un
vol sans escale Lympne-Tanger.
L'appareil avec lequel il compte effectuer
ce raid est un petit iluwker Cignett, muni
d'un moteur Cherub il deux cylindres, de
la taille des moteurs couramment utilisés
peur les motocyclettes.
Il convient de rappeler que ce petit appa-
reil lit brillamment ses preuves l'an dernier
dans les circuits d'avions légers.
Le lieutenant Rugig a dû partir ce matin
à l'aube, si l'état de l'atmosphère l'a per-
mis.
La consommation locale
de l'huile de coco au Dahomey
Bien que les plantations de cocotiers s'ac-
cioissent sans cesse au Dahomey depuis 1917.
les exportations de coprah de cette colonie ont
une tendance manifeste à diminuer ; en 1926,
il n'est sorti que 80 tonnes de ce produit con-
tre 143 tonnes en 1925.
Cette baisse provient uniquement de l' aug-
mentation de la consommation locale, le pro-
ducteur ayant plutôt intérêt à vendre sur place
qu'à l'exportateur européen. On payait, en
effet, en 1926, les noix pour faire de l'huile
0 fr. 40 à 0 fr. 50 pièce ; dix noix fournissent
un litre d'huile vendue alors 7 fr. à 7 fr. 50.
Comme, d'autre part, il faut 7 à 8.000 noix
pour faire une tonne de coprah et que la pré-
paration du coprah exige encore pour le cas-
sage des noix, le séchage et les manutentions,
une forte quantité de main-d'oeuvre difficile à
se procurer et coûteuse, on voit tout l'avantage
qu'ont les planteurs à livrer directement les
noix à la consommation locale.
Il faut remarquer qu'au Dahomey le coprah
ne constituera jamais qu'un produit oléagineux
de seconde importance, la zone du cocotier,
large de quelques centaines de mètres le long
de la mer, ne représentant au total qu'une su-
perficie de faible étendue. La première place
restera toujours aux produits du palmier à
huile.
L'Administration de la colonie ne se désin-
téresse pourtant pas de cet appoint. Erre a
créé à Cotonou une station du cocotier dans
laquelle on a récolté en 1926 environ 20.000
noix de coco dont 5.000 ont été vendues, et
le reste seiné ; 15,000 plants sont e. pipi.
1 nière.
1 - -'" ,. ,J'
L'Enseignement élémentaire
eK. CÕelrinchine
Par arrêté du Gouverneur de la Cochirchine
en date du 27 juin 1927.
L'enseignement élémentaire en Cochinchine
est donné conformément aux programmes offi-
ciels par :
a) Les écoles publiques élémentaires et pri-
maires ;
b) Les écoles privées ;
c) Dans les familles par le père de famille
lui-même ou toute autre personne qu'il aura
choisie.
L'instruction élémentaire est obligatoire.
Elle est donnée gratuitement dans les écoles
publiques.
Chaque commune est tenue de construire une
école élémentaire si elle n'en possède déjà
une.
Dans une circulaire qu'il a envoyée aux
administrateurs chefs de province pour leur
donner des instructions sur l'application de cet
arrêté, le Gouverneur de la Cochinchine pré-
voit que chaque commune devra avoir le plus
tôt possible son école et son instituteur. Il en
est peu de si pauvres qu' elles ne puissent éle-
ver au moins une maison de bois et entretenir
un modeste instituteur auxiliaire. Ce dernier
pourra être choisi, en attendant que les pro-
motions des écoles normales permettent de
pourvoir chaque école d un maître qualifié,
parmi les fonctionnaires retraités ou les notables
de bonne volonté ayant des connaissances suf-
fisantes.
4'.
PHILATÉLIE
INDOCHINE
En 1922, on prépare à Paris une petite sé-
rie de six timbres avec les surcharges les
plus usitées, sur timbres changés de couleur,
mais la série définitive étant prête à ce mo-
ment, la colonie ne voulut pas utiliser ces
nouvelles surcharges.
Les timbres de cette série, vendus neufs à
Paris, à l'Agence coloniale, n'existent donc
pas à l'état usé. Ce sont i:
- 1 cent sur 5 c. orange. Valeur etiv. 1 50
2 cents sur 10 c. vert.l.:.:. 3 75
6 cents sur 30 c. rouge.,. 10 »
10 cents sur 50 c. bleu. 15 u
11 cents sur 55 c. violet.:.a! 22 »
12 cents sur 60 c. blteu sur rose.: 30 »
Les timbres ci-dessus n ont jamais été
émis sans surcharge.
Enfin l'émission définitive en monnaie lo-
cale comprend les valeurs ci-après, dont le
prix varie avec le cours de la piastre indo-
chinoise :
1/10 de cent, gris; 1/5 de cent, bleu; 2/5
de cent, brun ; 4/5 de cent, rose ; 1 cent, brun
gris ; 2 cents, vert ; 3 cents, violet ; 4 cents,
orange ; 5 cents, carmin ; 6 cents, rouge ;
7 cents, olive ; 8 cents, gris noir ; 9 cents,
jaune sur vert; 10 cents, bleu; Il cents, vio-
let; 12 cents, brun rouge; 15 cents, jaune
orange; 20 cents, bleu sur jaune; 40 cents,
rouge sur bleu; 1 piastre, vert ; 2 piastres,
violet sur rose.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le (îouverneur C'énérul
lu date du ii août Hki7 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr.4J).
LIHE ION SKCON'I>F. PAGE
POlill L'EXPOSITION COLONIALE
DE V INC EN NES
DANS LA L/':rr/O.v DlIOSNEUIl
IN b'Oli M A TIONS M All OC A l MES
LES HEI'ONSES AUX QUESTIONS
ECDITES DB LA CIIAMDDE
Dépêches de l'Indochine
- 0-0- :
Au Conseil colonial de la Cochinchine
Le Conseil colonial de la Cochinchine
s'est réuni en séance ordinaire le 16 cou-
rant. Le Gouverneur Blanchard de la
Brosse prononça le discours d'ouverture,
où il résuma la situation politique, écono-
inique et financière de la Cochinchine. lit
souligna les résultats magnifiques obtenus
par la collaboration franco-annamite. Le
Conseil procéda ensuite à l'élection du bu-
reau. Il réélut par 23 voix sur 24 M. lle-
raud, président, et désigna MM. Blanchard
et Duiquangchieu comme vice-présidents.
Au Yunnan
Le consul de France Lepissier a remer-
cié le chef de la municipalité de Yunnan-
fou pour la protection accordée aux étran-
gers pendant les derniers événements. Le
commissariat des Affaires Etrangères de
Yunnan fou a promis formellement au Con-
sul de France qu'il s'efforcerait de laire res-
pecter la ligne du chemin de fer.
Ly-Cha-Tsang, chef des pirates de la ré-
gion du SlMl-Ouest a été désigné comme
commandant de l'avant-garde chargée d'at-
taquer le général TclLang-Juuyi. Il est en-
tré dans Mong-Tsé acclamé par la popula-
tion.
Le général Tchang-Jouyi, qui parvint à
s'échapper de Louhong a attaqué les trou-
pes (lit général Louhan, lieutenant du géné-
rat Long qui dut envoyer des renforts au
sud-ouest de Yunnan fou. Après un contact
violent mais non décisif, les deux forces
opposées se replièrent, L'une sur Honghal
(général Tcllang) L'autre sur VYnsien (gé-
néral Umg).
Les soldats de Kouetchou, réclamés par
le général llnu-io-ugu, qui avait pris la di-
rection est pour aller à leur rencontre et
sans doute revenir sur la capitale, ont at-
teint la frontière. Deux émissaires de Hou-
iotlyu. et de Tchaniouyi furent chargés de
négocier la conclusion d'une alliance entre
les généraux Hou et T,on!,.
La langue française en Chine
emploi de la langue française que tous
les agents devaient pratiquer, a été formel-
lement interdit sur le chemin de fer Pé-
hin-Ilanhéou. Le* employés qui seraient
surpris à parler français seront emprison-
nés. Les livres. drcttlairc., pièces de ser-
vice imprimés en français seront détruits.
Session de la Chambre
consultative indiène à Pnom Penh
La session ordinaire de la Chambre con-
sultative indigène s'est ouverte à Pnom-
Penh le 11) août, en présence du Résident
Supérieur. S. M. Monivong, entourée du
Conseil des Ministres a marqué dans son
allocution l'importance qu'die attacherait
aux uris éclairés formulés en toute cons-
cience par les membres de la Chambre
consultative. Le ÎUsident Supérieur a rap-
pelé les éminentes qualités de S. M. Siso-
wa/h, d laquelle la Chambre çonsultative
doit la charte qui l'a instituée. If souligna
l'esprit lil)éy-al, tli)pit le (
l'esprit libéral dont le gouvernement fran-
çais, respectueux des traditions khmeres
et des principes du protectorat fit preuve
en approuvant la désignation du nouveau
souverain choisi en toute indépendance,
par le grand conseil. Il invita les membres
de la Chambre consultative à exprimer
avec une entière franchise leurs vœux et
leurs avis.
el"
Un typhon a dévasté Hongkong
--<>-0--
Cn typhon a balayé la ville de Hongkong
et a causé pour liH.UMH) livres de* dégiUs.
Le vent, qui avait atteint une vélocité d'en-
viron 1N(> kilomètres à l'heure, m renversé
de nombreuses maisons et détruit une par-
tie du camp d'aviation. 1 » i x-lin i t. avions ont
été complètement écrasés sens leurs han-
gars. On signale plusieurs pertes de vies
humaines.
les debouches pour les sacs en tissu de iule
en AlrlQue Occidentale française
Q- 1
Avant d'être chargée en vrac dans les cales
des navires à destination de la métropole et
des ports étrangers, l'arachide, qui représente
à elle seule plus de 65 du commerce spé-
cial de l'Afrique Occidentale française (expor-
tat ions 1925), est l'objet d' un ensachage qui
facilite les pesées, transports et diverses opé-
rations de chargement et de déchargement aux-
quelles sont soumises les graines à partir du
moment où elles sont récoltées par l'indigène
jusqu'à leu. arrivée au quai d'embarquement.
La, progression enregistrée de 1923 à 1925
dans l'exportation des arachides et qui est
de l'ordre de 57 %, justifie ainsi l'augmenta-
tion de 61 constatée au cours de la même
période dans les importations de sacs en tissu
de jute neufs et usagés et qui servent égale-
ment au transport par terre et par mer des pal-
mistes, gommes, cafés, cacaos, etc.
L'examen des statistiques douanières, de
1923 à 1925, tend à démontrer que les expor-
tateurs marquent une préférence pour le sac
neuf qui, étant donné la valorisation actuelle
des produits, présente plus de sécurité qu un
sac ayant déjà servi à diverses manutentions.
En 1923, en effet, sur 2.796.935 kilos de
sacs importés, le pourcentage des sacs neufs
était de 78 %, soit 2.206.850 kilos ; en 1925,
ce pourcentage s' est accru de plus de deux
points avec 3.632.760 kilos de sacs neufs pour
881.215 kilos de sacs usagés, soit, dans l' en-
semble. 4.513.975 kilos, contre 3.307.036
kilos en 1924 et 2.796.935 kilos en 1923.
Les dimensions les plus courantes des sacs
utilisés en A.O.F. pour le transport cfes prin-
cipaux produits sont les suivantes, exprimées
en centimètres :
Arachides, 135 x 75 et 110* 70; palmistes.
110 x 70 ; café. 115 x 75; gomme, 110 x 55 ;
cacao, 115 x 70 ; sel, 95 x 55.
Importations 1925. C'est à sa production
en arachides et en gomme que le Sénégal doit
de figurer avec 52 dans les importations de
sacs de jute en Afrique Occidentale française,
soit 2.007.013 kilos de sacs neufs et 385.051
kilos d'enveloppes usagées. Toutefois, il y a
lieu de considérer qu'un grand nombre de ces
articles transite seulement par le Sénégal pour
être utilisé par le commerce local de la Mau-
ritanie et du Soudan français.
Le Dahomey, qui a dépassé le chiffre de
42.000 tonnes de palmistes en 1925, vient au
deuxième rang avec un chiffre de 826.268
kilos, supérieur de 50 tonnes aux importations
de l' annea précédente et répart : comme suit :
638.938 kilos de sacs neufs et 187.330 kilos
de sacs usagés.
Les importations de la Ciuinée Française
sont en régression sur celle de 1924 ; l'admi-
nistration des Douanes de cette colonie accuse,
pour 1925, 503.277 kilos, dont 55 de sacs
neufs contre 602 tonnes en 1924.
Par contre, la Côte d'Ivoire, grâce à ses
exportations de palmistes, de café et de cacao,
a doublé ses entrées de 1924 en atteignant
442.521 kilos, dont 50.740 kilos seulement de
sacs usagés.
Enfin, le Soudan français est la colonie du
groupe où les sacs usagés sont relativement peu
recherchés par les exportateurs. Les entrées
n'atteignent, en effet, que 9 ".> sur un ensem-
ble de 349.845 kilos.
Le tableau ci-dessous indique le nombre de
sacs des deux catégories entrés dans les colo-
nies de l'A.a.F. en 1925 :
Sacs neuf s Sacs usagés
Sénégal. 2 389.106 369.283
Dahomey, 578.588 370.941
Guinée 267.939 453.024
Côte d'Ivoire. 409.504 53.063
Soudan 349.887 46.691
3 995.024 1.293.002
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