Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-08-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 août 1927 20 août 1927
Description : 1927/08/20 (A28,N125). 1927/08/20 (A28,N125).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511199
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
La anone.. et riclamet tonI reçue. -
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DIRECTEURS T Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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ABONNEMENTS
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LE TRANSSAHARIEN
Faut-il construire le Transsaharien ? Et si
on le construit, quel service peut-on en atten-
dre ? Cette double question est familière à
nos lecteurs qui se rappellent, sans aucun
doute, les articles qui y ont, ici même, été
consacrés.
Aujourd'hui, aucune difficulté technique ne
parait s'opposer à la construction et à l'ex-
ploitation d'un chemin de fer à travers le
grand désert. « Les études antérieures, écrit
M. l'ingénieur Borigol, et plus' particulière-
ment les raids automobiles des dernières an-
nées, ont montré qu'il était possible d'adopter
un tracé évitant complètement les régions des
dunes, et dont le profit serait particulièrement
satisfaisant. »
Les problèmes techniques, continue-t-il, sont
résolus en ce qui concerne la traction, et l'on
n a que le choix entre différents modes égale-
ment utilisables : traction électrique, loto-trac-
teurs actionnés par moteurs à combustion in-
terne, ou enfin locomotives à vapeur à turbine
et condensateur.
La question de la main-d'œuvre n'est pas
insoluble et est loin de présenter les difficul-
tés que l'on a rencontrées et que l'on rencon-
tre encore en Afrique Equatoriale pour l'éta-
blissement de la ligne Brazzaville-Pointe Noi-
ré. L'ingénieur dont nous citions plus haut
l'opinion, évalue 1 3.000 le nombre des tra-
vailleurs nécessaires, 1.500 à chaque extrémité
de la ligne, car il est vraisemblable que l' on
commencerait les travaux par les deux bouts.
Le recrutement de ces ouvriers, s'il est en-
tendu que, du côté algérien, on pourra recou-
rir 1 la main-d' œuvre pénitentiaire, sera rela-
tivement aisé. Quant à leur ravitaillement, il
sera assuré facilement en utilisant, à l'exem-
ple des Russes du Turkestan. les tronçons de
voie déjà construits.
On n'est pas aussi rassuré au point de vue
financier. La construction de la voie supposera
des ressources considérables, : Les dépenses
sont, à l'heure actuelle, évaluées à 2 milliards
de francs, et il ne fait pas de doute que ces
prévisions seront largement dépassées, ainsi
que cela arrive ordinairement en pareil cas. Où
trouver une telle somme ? Pense-t-on que
1" FJat est en situation de la fournir ? Car c'est
à lui, en définitive, qu'il faudra recourir,
l'opération n'étant pas appelée à un rendement
financier susceptible d'attirer les capitaux. il
y aura, il est vraji, les préstations allemandes,
dont nous avons carié dans un précédent arti-
cle. Mais dans auelle mesure pourra-t-on les
utiliser et ne se heurtera-t-on pas, si on veut
le faire, à des oppositions puissantes et qu' on
- ne pourra surmonter ?
Cependant, les techniciens qui ont étudié ce
caté de l'affaire estiment qu'il est possible de
triompher des difficultés d'ordre financier
comme on a l'espoir de maîtriser celles qui
proviennent du sol et du climat. Acceptons
leurs conclusions et poursuivons notre examen.
Il est donc admis par les ingénieurs et les
financiers que l'on peut unir l'Algérie au Sou-
dan par une voie ferrée. Mais un chemin de
fer doit répondre à certains besoins, servir
certains intérêts. Est-ce que le Transsaharien
satisfait à ces exigences ?
Notre ami Valude a publié, il y a quelques
semaines, sur ce point, un article qui a frappé
tous ceux qui étudient la question sans parti
pris et avec le seul souci de l'intérêt général.
Depuis lors, la Chambre de Commerce
d'Alger nous a fait connaître son avis qui con-
firme en partie la thèse de notre collaborateur.
Son rapporteur, M. Tiné, s'il est partisan de
la voie en question, ne croit guère à sa valeur
économique.
Déjà, - en 1926, un membre de cette hono-
rable Compagnie, M. Poulalion, qui fit partie
de la mission Alger-Niger, écrivait : « On
ne peut affirmer en l'état actuel des choses,
et si l'on se place exclusivement sur le terrain
économique, que le Transsaharien paierait. Un
fait certain, c'est qu'il serait assuré, dès le
début, d'un trafic plus ou moins important qui
ne pourrait que s' améliorer de mois en mois.
De. même que la fonction crée l'organe, le rail
crée le trafic. »
Méfions-nous des raisonnements par analo-
gie : le chemin de fer crée le trafic. Sans
doute. Mais encore faut-il que les éléments
de ce trafic existent, ou s'ils existent, qu'il y
ait intérêt à les détourner de la voie qu'ils
prenaient jusqu'ici et à les diriger sur la nou-
velle. Or, en sera-t-il ainsi avec le Transsaha-
rien ?
Certes, on s'est livré à des calculs nombreux
et ingénieux pour prouver que, dès sa mise en
service, ce chemin de fer transportera d'im-
portantes quantités de marchandises On sup-
pute déjà les têtes de bétail, les tonnes de
coton et de riz que lui donneront les régions
qu'il traversera, subitement appelées à une
prospérité nouvelle. Seulement, ces hypo-
thèses, pour être encourageantes, n'en sont pas
moins d'une réalisation douteuse. Il est beau
de supposer que les produits du Soudan pren-
dront la route de l'Afrique du Nord et de la
métropole à travers les immenses espaces dé-
solés du Sahara. Mais ceci n'est qu'un espoir,
un rêve. Voyons quelle est et quelle sera pen-
dant longtemps encore la réalité.
M. l'ingénieur Borigol s est livré à cette
étude, et il n'est pas arrivé aux conclusions
optimistes qui plaisent tant au public. « Le
Transsaharien, dit-il, tel qu'on l'envisage, doit
relier l'Afrique du Nord à la boucle du Niger
et servir de débouché à la vaste région- com-
prise entre Ouagadougou, Niamey, Gao et
Mapti. Il en sera probablement ainsi tant que
les voies ferrées qui partent de la côte du
golfe de Guinée n auront pas été poussées da-
vantage dans la direction du Nord. Mais cha-
cun sait que,ces lignes seront prolongées sous
peu, qu'on y travaille de même qu'on se
pvtocope a aménager les ports - - de la Côte
d'Ivoire, du Togo et du Dahomey. Lorsque
ces travaux seront réalisés, et ils le seront peut-
être peu après lemoment où le Transsaharien
sera terminé, celui-ci ne sera pas la voie la
plus économique pour lès territoires dont nous
venons de parler.
Il lui restera la région même de Tombouc-
tou, mais elle est déshéritée, peu peuplée. Le
climat ne permet guère d'envisager une exten-
sion notable des cultures. Il y a, il est vrai,
la vallée du Niger. Mais si, dans certaines
de ses parties, entre Bamako et Débo, l' agri-
culture est appelée, grâce à l' irrigation, à
un avenir brillant, on ne saurait faire des pro-
nostics aussi favorables pour la région même
de Tombouctou. Il ne faut pas non plus
compter beaucoup sur l'élevage du bétail,
parce que de longues années seront nécessaires
pour acclimater dans ces pays les espèces
propres à la consommation européenne. Et
puis, ces populations sont misérables. Elles
sont parfois encore décimées par la famine. Et
si elles travaillent et produisent davantage, il
est à prévoir qu' elles consommeront et cela
est naturel une quantité pendant longtemps
croissante de leurs produits. Mais où seropt
alors les possibilités d' exportation ?
Donc, les recettes provenant du trafic des
marchandises restent problématiques. Peut-on
en attendre de meilleures de la part des voya-
geurs ? C'est douteux. Les voyageurs pressés
trouveront, d'ici peu de temps, grâce à l' avia-
tion, des moyens plus rapides et tout aussi
confortables de traverser le Sahara. Quant aux
autres, ils persisteront à préférer le paquebot.
Restent les touristes, mais l'avion ou l'auto-
mobile leur fourniront des moyens plus com-
modes et plus souples de satisfaire leur curio-
sité.
On ne voit donc pas bien ce qui pourra
alimenter la caisse de la nouvelle ligne. M.
Borigol et M. Tiné viennent de nous le dé-
montrer d' une façon qui ne nous paraît pas
contestable.
Ils restent partisans du Transsaharien. Ils
en contestent la valeur économique, mais ils
évoquent l'intérêt national, pendant que d'au-
tres font valoir celui de la colonisation. Cer-
tains prétendent, en effet, que le nouveau
chemin de fer déterminerait un important mou-
vement de colonisation de l'Algérie vers le
Soudan. C'est assez hypothétique. Ce n'est
pas, à notre sens, désirable. L'Afrique du
Nord n'est pas assez peuplée pour qu'on puisse
souhaiter un exode de la partie la plus auda-
cieuse de ses habitants vers les rives du Niger.
Quant à la question nationale, j'avoue ne
pas partager l'enthousiasme qui s'empare de
certains à la pensée de cette voie impériale
franchissant le désert. Il reste à prouver les
services qu'elle pourrait rendre. On a fait re-
marquer qu'ici encore nous sommes victimes
- de quelques illusions.
La seule justification de la ligne projetée
ne peut se trouver que dans des considérations
d'ordre économique. Or, de l' aveu même de
la Chambre de Commerce d'Alger, les rai-
sons de cet ordre sont très faibles. On en est
réduit à faire appel à l'intérêt national, mais
les arguments que l' on fournit sont très con-
testables. La seule solution sage est d'atten-
dre. C'est ce que feront vraisemblablement le
Gouvernement et les Chambres.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
-– .1.
A la Société des Nations
Les pays sous mandat
Le rapport de la dernière session qui
i!I'est tenue à Genève au sujet des pays
sous mandat vient d'être publié par la
S. D. N.
En ce qui concerne la Syrie, le rapport
enregistre avec satisfaction l'augmentation
de la production de la soie, le développe-
ment des cultures cotonnières et des céréa-
les par les travaux d'irrigation, et l'adop-
tion prochaine de la monnaie-or comme
« monnaie de compte » dans les-finances
publiques.
Pour le Cameroun français, la Commis-
sion des mandats demande à ce qu'on lui
expose, dans la prochaine session « les
principes d'où l'Administration tire son
droit de réquisition des travailleurs pour
les Travaux publics ». Elle iprend acte que
l'Administration n'est pas favorable à l'oc-
troi de grandes concessions agricoles et fo-
restières. Elle demande des renseignements
sur le statut actuel de la Compagnie du
Sud-Cameroun, et sur l'émission de jetons-
monnaie.
Pour le Togo français, la Commission
demande des renseignements plus précis- au
sujet du retrait des monnaies étrangères
dans le territoire et des difficultés auxquel-
les il semble avoir donné lieu.
.1.
Les coloniaux menacés
par l'incendie de forêts
L'incendie qui depuis dix jours dévore
les forêts du var atteint actuellement les
forêts des communes de iPuget-sur-Argens
et Fréjue.
Le camp de Fréjus et l'hôpital maritime,
sérieusement menacés, ont dû être évacués
de toute urgence. Les commerçants ins-
tallés dans le camp fuient en toute hAte
emportant. leur mobilier. Toute la troupe
disponible combat le fléau, mais les efforts
sont impuissants. Le feu continue rapide-
ment 8a marche en direction de Valescure
après avoir passé sur les poudrières en
les épargnant.
Pour le carburant colonial
0
Je trouve, dans mon courrier, une
lettre à la fois flatteuse et intéres-
- sante, à propos de mes articles sur
le carburdnt colonial. Je rien retiens ici que
ce qui touche au fond même de la questiont"
Il y en a peu qui aient une telle importance
pour nos colonies, m'écrit mon correspondant
qui s'y connaît mieux que nous tous, et pour
cause.
Le développement des colonies, ajoute-t-il,
« est moins, en effet; une question de produc-
tion que d'évacuation ». Cela signifie :
ayez des chemins de fer, des routes, des
ports, et « la production viendra ensuite
d' elle-même 9. Sous cette forme, qui n'est
paradoxale qu'en apparence, se cache une Vt:.
rité de tout premier ordre.
Mais un chemin de fer, cela représente,
aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que
demain, une dépense très considérable ; dans
des pays qui n'ont pas de population dense,
l'équilibre financier de pareilles entreprises
est tout à fait impossible, tant qu on n'a pas
construit « un réseau de routes en arêtes de
poisson.,. ce sont ces routes qui, multipliées,
améliorées, drainent toujours davantage jus-
qu'à la voie d'évacuation principale, les
marchandises qui doivent être exportées de la
colonie; sans ce réseau, il ;/' v a rien à espé-
rer; l'entreprise s'anémie, phiclite, et ne
parvient pas à vivre.
Sur ces routes des automobiles vont et vien-
nent dans les deux sens; je veux dire que les
automobiles doivent aller et venir; or, 01t
n'en verra jamais beaucoup tant qu'elles ne
pourront être alimentées que par des essences
venues de l'étranger : tous les carburants
sont trop chers quand ils sont importés. Il
faut des carburants « locaux M. de « fabri-
cation locale 9; de l'alcool surtout, qui peut
être produit sur place « en quantités prati
quement illimitées ci à bas prix ».
Les avantages incontestés de l'alcool sont
qu' « il est plus souple que le bois. qu'il
fait gagner le poids mort que représente le
gazogène, qu'il est fabriqué enfin avec des
plantes de végétation raPide, bananier, sisal,
maïs, mil, etc. »
Telle est l'opinion de mon correspondant.
Elle cOIlCordc. on le voit, avec la mienne, en
tous points. On a presque envie d'écrire,
quand on a lu la lettre que je viens de rece-
voir : le développement d'une colonie est
directement proportionnel au développement
de ses industries de l'alcool. Mon correspo/t-
dant insiste sur la nécessité de le dire et de
le redire, sans se lasser, à ce grand public
dont nous devons, nous autres, faire l'éduca.
lion, et auquel nous avons à apprendre que
la mise en valeur d'un domaine colonial est
tout autre chose qu'un thème à dissertations
abondantes ou à lyriques développements. Il
m'engage à continuer ma propagande. C'est
bien ce que j'ai l'illiailioll de faire ici, en
toute occasiolt.
Mario Routtan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
Le commerce de l'Algérie
avec la Grande-Bretagne
L'Algérie, qui réalise avec la France un
commerce de près de 6 milliards de francs,
JI" en fait pas moins, avec la Grande-Bretagne,
un commerce annuel moyen de 180 millions de
francs, soit 4 1^2 0/0 de son commerce total.
Depuis quelques années, les exportations de
l'Algérie sur l'Angleterre dépassent sensible-
ment les importations d'origine britannique. En
1925, la différence en faveur de la balance
commerciale algérienne atteignait déjà près de
60 millions, et alors que les importations an-
glaises étaient de 470.000 tonnes, les expor-
tations algériennes sur la Grande-Bretagne dé-
passaient 1 million de tonnes, composées sur-
tout de matières brutes comme du minerai et
de l'alfa.
Le gros tonnage d'importations anglaises en
Algérie est surtout composé par la houille qui
représente, à elle seule, plus de 50 millions
de francs. Cette importation croissante de
charbons anglais est due au développement de
l'industrie de la colonie et de ses chemins de
fer dont les besoins en combustibles ne cessent
d'augmenter. La colonie achète encore à la
Grande-Bretagne des fers et des aciers, des
machines agricoles, des moteurs, des produits
chimiques, des fils de coton, des tissus de co-
ton, etc.
Tandis que les produits d'origine britanni-
que importés en Algérie sont assez nombreux,
par contre, les exportations algériennes se ré-
duisent à certaines matières premières. Le
plus fort tonnage est dû aux expéditions de
minerai de fer qui oscillen, suivant les an-
nées, entre 700.000 et 1 million et demi de
tonnes. L'Angleterre trouve là, pour son in-
dustrie, les fers non phosphoreux qu'elle uti-
lise pour la fabrication de ses aciers fins. D'au-
tre part, les navires charbonniers anglais, après
avoir débarqué leur cargaison dans les ports
méditerranéens, trouvent dans les chargements
de fers algériens un fret de retour très intéres-
sant.
Au Conseil des Ministres
---«>O-
Au dernier Conseil des Ministres, M. Al-
bert Sarraut, ministre de l'Intérieur, a entre-
tenu ses collègues de la question du commu
nisme en Algérie et de la suppression d'or-
ganes communistes dans cette possession.
-o'e
0. - cm le wtmm <̃ cwmi
M. Poi ncaré a reçu hier mat i n, au Minis-
M. Poincaré a u hier matin, au Minis-
tère des Financee, M. Steeg avec qui il s'est
longuement entretenu des questions du Maroc.
Cinéma Colonial
10
On tourr.ne
Mady Christians, passant par Blidah avec
Jacques de Baroncelli et la troupe du Duel,
y avait acheté un perroquet. Cet oiseau
offrait l'originalité de ne point parler. Il
ufcsiMit,«résolument muet, à toutes les pri-
ses de vues. Et la charmante artiste se pro-
mettait de lui apprendre, dès qu'elle en au-
rait le temps, son métier de perroquet.
Mais à peine Mady Christians était-elle
revenue à Paris, qu'elle fut réveillée en sur-
saut, au milieu de la nuit. C'était le perro-
quet, qui jacassait d'une voix rocailleuse :
Attention! On tourr.ne!
Il fut impossible de le faire taire.
Et comme il récidive toutes les nuits,
Mady Christians a décidé de s'en défaire :
« Cet animal-là, dit-elle, me donnera une
maladie do cœur. »
Joailleries
M. Henri Fescourt tournait récemment au
studio une des scènes parisiennes de La Mai-
son du Maltais, qui se déroule chez Chervin,
le bijoutier.
Parmi les décors somptueux, on remar-
quait une vitrine dans laquelle étaient expo-
sés colliers de perles et rivières de diamant.
L'un des opérateurs eut le mot de la si-
tuation :
« Une scène comme celle-ci, dit-il, on de-
vrait la tourner avec une manivelle en or. »
Et Svl vio de Pedrelli, de son côté, di-
sait à un joaillier présent : « Evidemment.
c'est magnifique, cet étalage, mais quelle
perle, quel diamant auront jamais l'éclat de
mes compagnons de travail. »
v Et 4 désignait au diamantaire une batte-
rie de sunlights.
« La Sirène des Tropiques »
MM. Henri Etiévant et Marius Nalpas
poursuivent activement la mise en scène de
La Sirène dçs Tropiques, d'après le scénario
spécialement écrit pour Joséphine Baker par
Maurice Dekobra.
D'importants décors, avec une nombreuse
figuration, seront prochainement tournés, no-
tamment le Bal des Tropiques. Quant aux
extérieurs, ils seront réalisés d'ici quelques
.semaines en Afrique du Nord.
« Dans l'ombre du harem »
MM. Léon Mathot et André Liabel ter-
minent actuellement la préparation de leur
prochain film, Dans Vombre dit Harem,
d'après l'œuvre de Lucien Bernard.
Le premier tour de manivelle sera donné
dans peu de jours au Stade des Réservoirs
de lOlllville,
L'a distribution comprend les noms de :
Léon Mathot, Louise Lagrange, René Mau-
pré, Jackie Monnier, Volbert, Thérèse Kolb,
Robert Merin, Bouziane, etc.
«*#@b
L'Aviation Coloniale
Bruxelles-Congo
M. Emile Allard, directeur technique de
l'administration de l'aviation civile, profes-
seur d'aérotechnique aux Universités de
Bruxelles et de Liège, est parti de l'aéro-
drome d'Evère, pour un voyage d'études qui
a pour but non point de réaliser un raid ni
d'établir un record, mais de fixer les meil-
leures routes à suivre pour une liaison
aérienne commerciale entre la Belgique et
le Congo belge. On connait les liaisons réa-
lisées précédemment par Thieffry au-dessus
du Sahara, Medaets par le Nil et, enfin, par
M. Allard lui-même, qui, l'année dernière,
emprunta la voie côte occidentale française.
Cette fois, c'est pour se créer une opinion
personnelle que M. Allard entreprend ce
voyage, de comparaison, pourrait-on dire, et
qui ne comptera pas moins de 25.000 kilomè-
tres.
Les étapes sont les suivantes :
Bruxelles-Paris, Paris-Vienne, Vienne-Ve-
nise, Venise-Rome, Rome-Naples. De Na-
ples, un avion militaire italien conduira le
technicien belge jusqu'à Brindisi, et de là,
par une ligne régulière, jusqu'à Athènes et
Tobrouck, en Cyrénaïque.
La suite du voyage comporte :
Tobrouck-Alexandrie,Alexandrie-Karthoum,
Karthoum-Kisumu (lac Victoria), Kisumu-
Rcdjaf et, en auto, cette fois, de Redjaf à
Banghi. Enfin, de nouveau par la voie
aérienne, de Banghi à Gao, en passant par
le lac Tchad, et traversée du Sahara de Gao
à Oran via Adrar.
Si le retour par la voie du Sahara était
impossible, M. Allard rejoindrait Dakar par
la voie aérienne et utiliserait à nouveau les
lignes existantes pour rentrer en Europe.
4M»
Le caoutchouc en A E. F.
Trois sortes de caoutchouc se rencontrent
en A. E. F. : le caoutchouc die funtunia et
de lianes, le caoutchouc de rhizomes et le
caoutchouc de céara.
Ce dernier parait maintenant digne d'at-
tention. Voilà longtemps déjà (depuis 1900
environ) que le céara a été importé du Bré-
sil dans rOuhanghi-Chari. L'hévéa avait
donné de nombreuses déceptions. Des por-
te graines de céréa, au contraire, réussi-
rent parfaitement (et il n'est que juste de
rappeler le nom du promoteur des essais :
M. Maurice Superville, administrateur d'im-
portantes Sociétés Coloniales). L'adminis-
tration, qui cherchait un arbre caoutchou-
tier pouvant constituer de petites plantations
par les soins de la population indigène, fut
frappée de ce succès et favorisa la diffusion
du céara. Actuellement, largement répandu
il fournit une grande partie de la produc-
tion. S'il faut malheureusement constater
que les plantations donnent des résultats
sensiblement moindres entre les mains
des indigènes qu'entre celles des Européens,
il n'y a pas lieu cependant de renoncer à
l'espoir d une satisfaisante exploitation au-
tochtone.
Lindigène saigne prématurément les ar-
bres. Il n'est besoin que de lui faire saisir
le sens de la fable de « la Poule aux œufs
d'or ». Mais on peut souhaiter que ootte,.
œuvre d'éducation soit activement poussée.
On ne produit presque plus, en effet de
caoutchouc de rhizomes, l'administration
ayant interdit sa préparation manuelle
exténuante pour l'indigène. En attendant
que le traitement mécanique du rhizome
soit organisé sur une vaste échelle, nous
devons apprendre aux noirs de rOuban-
ghi..Chall'i à mieux traiter leurs céaras.
Traitements Coloniaux
, r-
Les Annales Coloniales annonçaient, le 6
août, que la Commission chargée de procéder
au relèvement des solfies des cadres généraux
de l'Administration coloniale, avait terminé
ses travaux, et que les décrets fixant ce relè-
vement n'attendaient plus que l'approbation du
ministre des Finances.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
tenant ses promesses, a soumis le 17 août, à
la signature du Président de la République,
notamment les décrets fixant les traitements
des administrateurs des colonies et des admi-
nistrateurs des services civils de l'Indochine.
Voici ces textes importants qu'a publiés le
Journal Ofjicitl du 19 août 1927 :
Décret fixant les traitements des adminis-
trateurs des colonies et des administrateurs des
services civils de /'Indochine :
ARTICLE PREMIER
Les suppléments provisoires de traitement
alloués conformément au décret du 1 er mai
1926 et pour compter du lor janvier 1925
aux fonctionnaires du cadre des administra-
teurs des colonies sont maintenus à titre défini-
tif et intégrés aux traitements de présence des
intéressés.
Les traitements ainsi fixés pour ces fonction-
naires sont également attribués au personnel du
cadre des administrateurs des Services civils,
conformément au tableau de correspondance
dressé à l' article 2 ci-après.
ART. 2
Pour compter du 1er août 1926, les traite-
ments de présence des administrateurs des co-
lonies et des administrateurs des Services ci-
vils de l'Indochine sont fixés ainsi qu'il suit :
Administrateurs des colonies Traitements
de présence
Administrateur en chef :
Après 8 ans (I) 44.000
Après 6 ans 42.000
Après 3 ans 38.000
Avant 3 ans 35.000
Administrateur de 1 ro c/cwe :
Après 6 ans 32.000
Après 3 ans 30.000
Avant 3 an? 28.000
A dministrateur de 2° classe :
Après 3 ans 26.000
Avant 3 ans 24.000
A dminiitrai. -adjoint de 1rB classe :
Après 3 ans (2) 20.000
Avant 3 ans 18.000
Administrai. -adjoint de 20 classe :
Après 3 ans 16.000
Avant 3 ans 15.000
Elève administrateur., 12.000
Administrateurs des Services Traitements
civils de l'Indochine de présence
Administrateur de lr8 classe :
Après 8 ans 44.000
Après 6 ans 42.000
Après 3 ans 38.000
Avant 3 ans 35.000
A dministrateur de 2* classe :
Après 6 ans 32.000
Après 3 ans 30.000
Avant 3 ans 28.000
A dministrateur de 3e classe :
Après 3 ans 26.000
Avant 3 ans 24.000
A Jministrat. -adjoint hors classe : 23.000
(1) Echelon nouveau.
(2) Echelon après 6 ans supprimé.
A dministrat. -adjoint de lra classe :
Après 3. ans. , , 20.000
Avant 3 ans 18-000
A dministrateur-adjoint de 2* classe 16.000
Administrateur-adjoint de 3° classe 15.000
Elève administrateur. 12.000
ART. 3
Les traitements fixés par l'article 2 du pré-
sent décret sont exclusi fs de l'indemnité pro-
visoire de 12 0/0 sur le traitement de présence
allouée par le décret du 19 septembre 1926.
ART. 4
Les relèvements de traitements déterminés
par le présent décret ne peuvent avoir popr
effet d'augmenter le total des émoluments nets
perçus en piastres ou en roupies au titre du
traitement de présence et du supplément colo-
nial par les administrateurs des colonies et les
administrateurs des Services civils pendant leur
séjour en Indochine ou dans les Etablissements
français de l'Inde.
Des arrêtés du Gouverneur jgénéral ou du
Gouverneur intéressé prenant date pour comp-
ter du 1er janvier 1925 interviendront pour
confirmer ou modifier, dans ce but, les régle-
mentations locales actuellement en vigueur.
Décret fixant les traitement du personnel des
bureaux des Services civils de l'Indochine :
ARTICLE PREMIER
Les suppléments provisoires de traitements
alloués conformément au décret du lor mai
1926, et pour compter du Ier janvier 1925 au
personnel des bureaux des Services civils de
l'Indochine sont maintenus à titre définitif et
intégrés aux traitements de présence des inté-
ressés.
ART. 2
Pour compter du Ier août 1926, les traite-
ments de présence du personnel des bureaux
des Services civils de l'Indochine sont fixés
ainsi qu'il suit :
Chef de bureau hors classe :
Après 8 ans 34.000
Après 6 ans 32 .000
Après 3 ans 30.000
Avant 3 ans 28.000
Chef de bureau de lre classe :
Après 3 ans 26.000
Avant 3 ans 24.000
Chef de bureau de 2° classe :
Aprè* 3 ans 22.000
Avant 3 ans 20.000
Sous-chef de bureau de 1 ro classe :
Après 3 ans 18.000
Avant 3 ans 16.000
Sous-chef de bureau de 2" cla3se 15.000
Rédacteur de lro claMe. 14.000
Rédacteur de 28 dcwe..,. 12.000
ART. 3
Les traitements fixés par l'article 2 du pré-
sent décret sont exclusi fs de l'indemnité pro-
visoire de 12 0/0 sur le traitement de présence
allouée par le décret du 19 septembre 1926.
ART. 4
Les relèvements de traitements déterminés
par le présent décret ne peuvent avoir pour
effet d'augmenter le total des émoluments nets
perçus en piastres au titre du traitement de pré-
sence et du supplément colonial par le person-
nel des bureaux des Services civils pendant son
séjour en Indochine.
Un arrêté du Gouverneur Général prenant
date pour compter du Ier janvier 1925 inter-
viendra pour confirmer ou modifier, dans ce
but, la réglementation locale actuellement en
vigueur.
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
--(H)--
MINISTERE DES COLONIES
Est élevé à la dignité de Grand Officier:
M. Henri, inspecteur général de lr0 classe
des Colonies, directeur du Contrôle au Minis-
tère des Colonies.
Est promu Commandeur. :
M. Muller, inspecteur général de 2° classe
des Colonies.
Sont nommés Chevaliers :
MM. Montestruc, médecin aide-major de
1 re classe des troupes coloniales, détaché hors
cadres à la Mission de Prophylaxie de la try-
panosomiase ;
Cigrand, surveillant principal des Eiablisse-
ments pénitentiaires coloniaux ;
Tessier, surveillant principal des Etablis-
sements pénitentiaires coloniaux.
MINISTERE DE L INTERIEUR
Est nommé Chevalier :
M. Jacquard, directeur des Cours industriels
à Oran.
MINISTERE DE LA GUERRE
Est promu Officier:
Le capitaine d'infanterie Charles Gilquin,
retraité pour blessure de guerre.
MARINE MARCHANDE
Est promu Officier :
M. Hubert Giraud, président de la Société
Générale des Transports Maritimes à vapeur,
ancien président de la Chambre de Commerce
l de Marseille.
.t nommés Chevaliers :
M. Banbuck, négociant à Marie-Galante ;
M. Lambert, capitaine de port à Alger.
TAUX DE LA PIASTRE
--00---
A la dnto du 17 aolit, le taux de la piastre à
Saigon était de 12 fr. 50.
L'accord franco-allemand
liasé sur la réciprocité du traitement de
la nation le plus favurisée, l'accord com-
mercial franco-alleniand est conclu pour
seize mois. En décembre 11*28, un traité
déliuitif devra lui être substitué.
Les précédents statuts réglant nos échan-
ges économiques avec l'Allemagne ne pur.
taient que sur certains pruduits. La plupart
des marchandises qui fout l'objet des tmn.
sactions franco-allemandes sont maintenant
soumises à un traitement bien déterminé.
Les avantages obtenus par la France
concernent surtout l'agriculture. Les avan-
tages obtenus par 1 Allemagne favorisent
fi u contraire la grande industrie.
Nos vins seront admis en Allemagne jus-
qu'à concurrence de JUO.Ooo quintaux mé-
uiques. Ce contingentement peut paraitre
abusif ; on fait remarquer cependant qu'il
correspond a la moyenne des exportations
de nos vins en Allemagne.
11 faut rendre hommage à la technicité
et au dévouement de la délégation fran-
çaise qui peut être considérée comme ayant
mené à bien ces transactions si délicates
ave*: la délégation allemande remarquable-
ment composée.
En ce qui concerne le Maroc, bien que
sur ce point l'accord franco-allemand soit
entouré de mystère, on peut en conclure
que les marchandises allemandes pour-
ront désormais débarquer au Maroc sur le
pied d'égalité avec les nôtres, et que les
navires allemands pourront toucher les
pOrfs marocains.
Les relations commerciales
de Rouen avec la Tunisie
--0-0--
Dans le mouvement du port de Rouen, au
cours de l'annfe 1920, la Tunisie se classe
au sixième rang, après l'Angleterre, les
Pays-Ens, l'Algérie, les Etats-Unis et la
Suède.
km MUfctvnc* : se eigmlielbfoo
«AMKUi &OJK, go AOL'T
Les Annales Coloniales
La anone.. et riclamet tonI reçue. -
bureau du tourna.
DIRECTEURS T Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Le* AiauafÉ GouMuup nt pM~Me~ que des ortt-
des inédit t, tmbfm* fcir propriété eclu.
ABONNEMENTS
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On l'aboiM MM fraie «au
tm - TOW As paala.
LE TRANSSAHARIEN
Faut-il construire le Transsaharien ? Et si
on le construit, quel service peut-on en atten-
dre ? Cette double question est familière à
nos lecteurs qui se rappellent, sans aucun
doute, les articles qui y ont, ici même, été
consacrés.
Aujourd'hui, aucune difficulté technique ne
parait s'opposer à la construction et à l'ex-
ploitation d'un chemin de fer à travers le
grand désert. « Les études antérieures, écrit
M. l'ingénieur Borigol, et plus' particulière-
ment les raids automobiles des dernières an-
nées, ont montré qu'il était possible d'adopter
un tracé évitant complètement les régions des
dunes, et dont le profit serait particulièrement
satisfaisant. »
Les problèmes techniques, continue-t-il, sont
résolus en ce qui concerne la traction, et l'on
n a que le choix entre différents modes égale-
ment utilisables : traction électrique, loto-trac-
teurs actionnés par moteurs à combustion in-
terne, ou enfin locomotives à vapeur à turbine
et condensateur.
La question de la main-d'œuvre n'est pas
insoluble et est loin de présenter les difficul-
tés que l'on a rencontrées et que l'on rencon-
tre encore en Afrique Equatoriale pour l'éta-
blissement de la ligne Brazzaville-Pointe Noi-
ré. L'ingénieur dont nous citions plus haut
l'opinion, évalue 1 3.000 le nombre des tra-
vailleurs nécessaires, 1.500 à chaque extrémité
de la ligne, car il est vraisemblable que l' on
commencerait les travaux par les deux bouts.
Le recrutement de ces ouvriers, s'il est en-
tendu que, du côté algérien, on pourra recou-
rir 1 la main-d' œuvre pénitentiaire, sera rela-
tivement aisé. Quant à leur ravitaillement, il
sera assuré facilement en utilisant, à l'exem-
ple des Russes du Turkestan. les tronçons de
voie déjà construits.
On n'est pas aussi rassuré au point de vue
financier. La construction de la voie supposera
des ressources considérables, : Les dépenses
sont, à l'heure actuelle, évaluées à 2 milliards
de francs, et il ne fait pas de doute que ces
prévisions seront largement dépassées, ainsi
que cela arrive ordinairement en pareil cas. Où
trouver une telle somme ? Pense-t-on que
1" FJat est en situation de la fournir ? Car c'est
à lui, en définitive, qu'il faudra recourir,
l'opération n'étant pas appelée à un rendement
financier susceptible d'attirer les capitaux. il
y aura, il est vraji, les préstations allemandes,
dont nous avons carié dans un précédent arti-
cle. Mais dans auelle mesure pourra-t-on les
utiliser et ne se heurtera-t-on pas, si on veut
le faire, à des oppositions puissantes et qu' on
- ne pourra surmonter ?
Cependant, les techniciens qui ont étudié ce
caté de l'affaire estiment qu'il est possible de
triompher des difficultés d'ordre financier
comme on a l'espoir de maîtriser celles qui
proviennent du sol et du climat. Acceptons
leurs conclusions et poursuivons notre examen.
Il est donc admis par les ingénieurs et les
financiers que l'on peut unir l'Algérie au Sou-
dan par une voie ferrée. Mais un chemin de
fer doit répondre à certains besoins, servir
certains intérêts. Est-ce que le Transsaharien
satisfait à ces exigences ?
Notre ami Valude a publié, il y a quelques
semaines, sur ce point, un article qui a frappé
tous ceux qui étudient la question sans parti
pris et avec le seul souci de l'intérêt général.
Depuis lors, la Chambre de Commerce
d'Alger nous a fait connaître son avis qui con-
firme en partie la thèse de notre collaborateur.
Son rapporteur, M. Tiné, s'il est partisan de
la voie en question, ne croit guère à sa valeur
économique.
Déjà, - en 1926, un membre de cette hono-
rable Compagnie, M. Poulalion, qui fit partie
de la mission Alger-Niger, écrivait : « On
ne peut affirmer en l'état actuel des choses,
et si l'on se place exclusivement sur le terrain
économique, que le Transsaharien paierait. Un
fait certain, c'est qu'il serait assuré, dès le
début, d'un trafic plus ou moins important qui
ne pourrait que s' améliorer de mois en mois.
De. même que la fonction crée l'organe, le rail
crée le trafic. »
Méfions-nous des raisonnements par analo-
gie : le chemin de fer crée le trafic. Sans
doute. Mais encore faut-il que les éléments
de ce trafic existent, ou s'ils existent, qu'il y
ait intérêt à les détourner de la voie qu'ils
prenaient jusqu'ici et à les diriger sur la nou-
velle. Or, en sera-t-il ainsi avec le Transsaha-
rien ?
Certes, on s'est livré à des calculs nombreux
et ingénieux pour prouver que, dès sa mise en
service, ce chemin de fer transportera d'im-
portantes quantités de marchandises On sup-
pute déjà les têtes de bétail, les tonnes de
coton et de riz que lui donneront les régions
qu'il traversera, subitement appelées à une
prospérité nouvelle. Seulement, ces hypo-
thèses, pour être encourageantes, n'en sont pas
moins d'une réalisation douteuse. Il est beau
de supposer que les produits du Soudan pren-
dront la route de l'Afrique du Nord et de la
métropole à travers les immenses espaces dé-
solés du Sahara. Mais ceci n'est qu'un espoir,
un rêve. Voyons quelle est et quelle sera pen-
dant longtemps encore la réalité.
M. l'ingénieur Borigol s est livré à cette
étude, et il n'est pas arrivé aux conclusions
optimistes qui plaisent tant au public. « Le
Transsaharien, dit-il, tel qu'on l'envisage, doit
relier l'Afrique du Nord à la boucle du Niger
et servir de débouché à la vaste région- com-
prise entre Ouagadougou, Niamey, Gao et
Mapti. Il en sera probablement ainsi tant que
les voies ferrées qui partent de la côte du
golfe de Guinée n auront pas été poussées da-
vantage dans la direction du Nord. Mais cha-
cun sait que,ces lignes seront prolongées sous
peu, qu'on y travaille de même qu'on se
pvtocope a aménager les ports - - de la Côte
d'Ivoire, du Togo et du Dahomey. Lorsque
ces travaux seront réalisés, et ils le seront peut-
être peu après lemoment où le Transsaharien
sera terminé, celui-ci ne sera pas la voie la
plus économique pour lès territoires dont nous
venons de parler.
Il lui restera la région même de Tombouc-
tou, mais elle est déshéritée, peu peuplée. Le
climat ne permet guère d'envisager une exten-
sion notable des cultures. Il y a, il est vrai,
la vallée du Niger. Mais si, dans certaines
de ses parties, entre Bamako et Débo, l' agri-
culture est appelée, grâce à l' irrigation, à
un avenir brillant, on ne saurait faire des pro-
nostics aussi favorables pour la région même
de Tombouctou. Il ne faut pas non plus
compter beaucoup sur l'élevage du bétail,
parce que de longues années seront nécessaires
pour acclimater dans ces pays les espèces
propres à la consommation européenne. Et
puis, ces populations sont misérables. Elles
sont parfois encore décimées par la famine. Et
si elles travaillent et produisent davantage, il
est à prévoir qu' elles consommeront et cela
est naturel une quantité pendant longtemps
croissante de leurs produits. Mais où seropt
alors les possibilités d' exportation ?
Donc, les recettes provenant du trafic des
marchandises restent problématiques. Peut-on
en attendre de meilleures de la part des voya-
geurs ? C'est douteux. Les voyageurs pressés
trouveront, d'ici peu de temps, grâce à l' avia-
tion, des moyens plus rapides et tout aussi
confortables de traverser le Sahara. Quant aux
autres, ils persisteront à préférer le paquebot.
Restent les touristes, mais l'avion ou l'auto-
mobile leur fourniront des moyens plus com-
modes et plus souples de satisfaire leur curio-
sité.
On ne voit donc pas bien ce qui pourra
alimenter la caisse de la nouvelle ligne. M.
Borigol et M. Tiné viennent de nous le dé-
montrer d' une façon qui ne nous paraît pas
contestable.
Ils restent partisans du Transsaharien. Ils
en contestent la valeur économique, mais ils
évoquent l'intérêt national, pendant que d'au-
tres font valoir celui de la colonisation. Cer-
tains prétendent, en effet, que le nouveau
chemin de fer déterminerait un important mou-
vement de colonisation de l'Algérie vers le
Soudan. C'est assez hypothétique. Ce n'est
pas, à notre sens, désirable. L'Afrique du
Nord n'est pas assez peuplée pour qu'on puisse
souhaiter un exode de la partie la plus auda-
cieuse de ses habitants vers les rives du Niger.
Quant à la question nationale, j'avoue ne
pas partager l'enthousiasme qui s'empare de
certains à la pensée de cette voie impériale
franchissant le désert. Il reste à prouver les
services qu'elle pourrait rendre. On a fait re-
marquer qu'ici encore nous sommes victimes
- de quelques illusions.
La seule justification de la ligne projetée
ne peut se trouver que dans des considérations
d'ordre économique. Or, de l' aveu même de
la Chambre de Commerce d'Alger, les rai-
sons de cet ordre sont très faibles. On en est
réduit à faire appel à l'intérêt national, mais
les arguments que l' on fournit sont très con-
testables. La seule solution sage est d'atten-
dre. C'est ce que feront vraisemblablement le
Gouvernement et les Chambres.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
-– .1.
A la Société des Nations
Les pays sous mandat
Le rapport de la dernière session qui
i!I'est tenue à Genève au sujet des pays
sous mandat vient d'être publié par la
S. D. N.
En ce qui concerne la Syrie, le rapport
enregistre avec satisfaction l'augmentation
de la production de la soie, le développe-
ment des cultures cotonnières et des céréa-
les par les travaux d'irrigation, et l'adop-
tion prochaine de la monnaie-or comme
« monnaie de compte » dans les-finances
publiques.
Pour le Cameroun français, la Commis-
sion des mandats demande à ce qu'on lui
expose, dans la prochaine session « les
principes d'où l'Administration tire son
droit de réquisition des travailleurs pour
les Travaux publics ». Elle iprend acte que
l'Administration n'est pas favorable à l'oc-
troi de grandes concessions agricoles et fo-
restières. Elle demande des renseignements
sur le statut actuel de la Compagnie du
Sud-Cameroun, et sur l'émission de jetons-
monnaie.
Pour le Togo français, la Commission
demande des renseignements plus précis- au
sujet du retrait des monnaies étrangères
dans le territoire et des difficultés auxquel-
les il semble avoir donné lieu.
.1.
Les coloniaux menacés
par l'incendie de forêts
L'incendie qui depuis dix jours dévore
les forêts du var atteint actuellement les
forêts des communes de iPuget-sur-Argens
et Fréjue.
Le camp de Fréjus et l'hôpital maritime,
sérieusement menacés, ont dû être évacués
de toute urgence. Les commerçants ins-
tallés dans le camp fuient en toute hAte
emportant. leur mobilier. Toute la troupe
disponible combat le fléau, mais les efforts
sont impuissants. Le feu continue rapide-
ment 8a marche en direction de Valescure
après avoir passé sur les poudrières en
les épargnant.
Pour le carburant colonial
0
Je trouve, dans mon courrier, une
lettre à la fois flatteuse et intéres-
- sante, à propos de mes articles sur
le carburdnt colonial. Je rien retiens ici que
ce qui touche au fond même de la questiont"
Il y en a peu qui aient une telle importance
pour nos colonies, m'écrit mon correspondant
qui s'y connaît mieux que nous tous, et pour
cause.
Le développement des colonies, ajoute-t-il,
« est moins, en effet; une question de produc-
tion que d'évacuation ». Cela signifie :
ayez des chemins de fer, des routes, des
ports, et « la production viendra ensuite
d' elle-même 9. Sous cette forme, qui n'est
paradoxale qu'en apparence, se cache une Vt:.
rité de tout premier ordre.
Mais un chemin de fer, cela représente,
aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que
demain, une dépense très considérable ; dans
des pays qui n'ont pas de population dense,
l'équilibre financier de pareilles entreprises
est tout à fait impossible, tant qu on n'a pas
construit « un réseau de routes en arêtes de
poisson.,. ce sont ces routes qui, multipliées,
améliorées, drainent toujours davantage jus-
qu'à la voie d'évacuation principale, les
marchandises qui doivent être exportées de la
colonie; sans ce réseau, il ;/' v a rien à espé-
rer; l'entreprise s'anémie, phiclite, et ne
parvient pas à vivre.
Sur ces routes des automobiles vont et vien-
nent dans les deux sens; je veux dire que les
automobiles doivent aller et venir; or, 01t
n'en verra jamais beaucoup tant qu'elles ne
pourront être alimentées que par des essences
venues de l'étranger : tous les carburants
sont trop chers quand ils sont importés. Il
faut des carburants « locaux M. de « fabri-
cation locale 9; de l'alcool surtout, qui peut
être produit sur place « en quantités prati
quement illimitées ci à bas prix ».
Les avantages incontestés de l'alcool sont
qu' « il est plus souple que le bois. qu'il
fait gagner le poids mort que représente le
gazogène, qu'il est fabriqué enfin avec des
plantes de végétation raPide, bananier, sisal,
maïs, mil, etc. »
Telle est l'opinion de mon correspondant.
Elle cOIlCordc. on le voit, avec la mienne, en
tous points. On a presque envie d'écrire,
quand on a lu la lettre que je viens de rece-
voir : le développement d'une colonie est
directement proportionnel au développement
de ses industries de l'alcool. Mon correspo/t-
dant insiste sur la nécessité de le dire et de
le redire, sans se lasser, à ce grand public
dont nous devons, nous autres, faire l'éduca.
lion, et auquel nous avons à apprendre que
la mise en valeur d'un domaine colonial est
tout autre chose qu'un thème à dissertations
abondantes ou à lyriques développements. Il
m'engage à continuer ma propagande. C'est
bien ce que j'ai l'illiailioll de faire ici, en
toute occasiolt.
Mario Routtan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
Le commerce de l'Algérie
avec la Grande-Bretagne
L'Algérie, qui réalise avec la France un
commerce de près de 6 milliards de francs,
JI" en fait pas moins, avec la Grande-Bretagne,
un commerce annuel moyen de 180 millions de
francs, soit 4 1^2 0/0 de son commerce total.
Depuis quelques années, les exportations de
l'Algérie sur l'Angleterre dépassent sensible-
ment les importations d'origine britannique. En
1925, la différence en faveur de la balance
commerciale algérienne atteignait déjà près de
60 millions, et alors que les importations an-
glaises étaient de 470.000 tonnes, les expor-
tations algériennes sur la Grande-Bretagne dé-
passaient 1 million de tonnes, composées sur-
tout de matières brutes comme du minerai et
de l'alfa.
Le gros tonnage d'importations anglaises en
Algérie est surtout composé par la houille qui
représente, à elle seule, plus de 50 millions
de francs. Cette importation croissante de
charbons anglais est due au développement de
l'industrie de la colonie et de ses chemins de
fer dont les besoins en combustibles ne cessent
d'augmenter. La colonie achète encore à la
Grande-Bretagne des fers et des aciers, des
machines agricoles, des moteurs, des produits
chimiques, des fils de coton, des tissus de co-
ton, etc.
Tandis que les produits d'origine britanni-
que importés en Algérie sont assez nombreux,
par contre, les exportations algériennes se ré-
duisent à certaines matières premières. Le
plus fort tonnage est dû aux expéditions de
minerai de fer qui oscillen, suivant les an-
nées, entre 700.000 et 1 million et demi de
tonnes. L'Angleterre trouve là, pour son in-
dustrie, les fers non phosphoreux qu'elle uti-
lise pour la fabrication de ses aciers fins. D'au-
tre part, les navires charbonniers anglais, après
avoir débarqué leur cargaison dans les ports
méditerranéens, trouvent dans les chargements
de fers algériens un fret de retour très intéres-
sant.
Au Conseil des Ministres
---«>O-
Au dernier Conseil des Ministres, M. Al-
bert Sarraut, ministre de l'Intérieur, a entre-
tenu ses collègues de la question du commu
nisme en Algérie et de la suppression d'or-
ganes communistes dans cette possession.
-o'e
0. - cm le wtmm <̃ cwmi
M. Poi ncaré a reçu hier mat i n, au Minis-
M. Poincaré a u hier matin, au Minis-
tère des Financee, M. Steeg avec qui il s'est
longuement entretenu des questions du Maroc.
Cinéma Colonial
10
On tourr.ne
Mady Christians, passant par Blidah avec
Jacques de Baroncelli et la troupe du Duel,
y avait acheté un perroquet. Cet oiseau
offrait l'originalité de ne point parler. Il
ufcsiMit,«résolument muet, à toutes les pri-
ses de vues. Et la charmante artiste se pro-
mettait de lui apprendre, dès qu'elle en au-
rait le temps, son métier de perroquet.
Mais à peine Mady Christians était-elle
revenue à Paris, qu'elle fut réveillée en sur-
saut, au milieu de la nuit. C'était le perro-
quet, qui jacassait d'une voix rocailleuse :
Attention! On tourr.ne!
Il fut impossible de le faire taire.
Et comme il récidive toutes les nuits,
Mady Christians a décidé de s'en défaire :
« Cet animal-là, dit-elle, me donnera une
maladie do cœur. »
Joailleries
M. Henri Fescourt tournait récemment au
studio une des scènes parisiennes de La Mai-
son du Maltais, qui se déroule chez Chervin,
le bijoutier.
Parmi les décors somptueux, on remar-
quait une vitrine dans laquelle étaient expo-
sés colliers de perles et rivières de diamant.
L'un des opérateurs eut le mot de la si-
tuation :
« Une scène comme celle-ci, dit-il, on de-
vrait la tourner avec une manivelle en or. »
Et Svl vio de Pedrelli, de son côté, di-
sait à un joaillier présent : « Evidemment.
c'est magnifique, cet étalage, mais quelle
perle, quel diamant auront jamais l'éclat de
mes compagnons de travail. »
v Et 4 désignait au diamantaire une batte-
rie de sunlights.
« La Sirène des Tropiques »
MM. Henri Etiévant et Marius Nalpas
poursuivent activement la mise en scène de
La Sirène dçs Tropiques, d'après le scénario
spécialement écrit pour Joséphine Baker par
Maurice Dekobra.
D'importants décors, avec une nombreuse
figuration, seront prochainement tournés, no-
tamment le Bal des Tropiques. Quant aux
extérieurs, ils seront réalisés d'ici quelques
.semaines en Afrique du Nord.
« Dans l'ombre du harem »
MM. Léon Mathot et André Liabel ter-
minent actuellement la préparation de leur
prochain film, Dans Vombre dit Harem,
d'après l'œuvre de Lucien Bernard.
Le premier tour de manivelle sera donné
dans peu de jours au Stade des Réservoirs
de lOlllville,
L'a distribution comprend les noms de :
Léon Mathot, Louise Lagrange, René Mau-
pré, Jackie Monnier, Volbert, Thérèse Kolb,
Robert Merin, Bouziane, etc.
«*#@b
L'Aviation Coloniale
Bruxelles-Congo
M. Emile Allard, directeur technique de
l'administration de l'aviation civile, profes-
seur d'aérotechnique aux Universités de
Bruxelles et de Liège, est parti de l'aéro-
drome d'Evère, pour un voyage d'études qui
a pour but non point de réaliser un raid ni
d'établir un record, mais de fixer les meil-
leures routes à suivre pour une liaison
aérienne commerciale entre la Belgique et
le Congo belge. On connait les liaisons réa-
lisées précédemment par Thieffry au-dessus
du Sahara, Medaets par le Nil et, enfin, par
M. Allard lui-même, qui, l'année dernière,
emprunta la voie côte occidentale française.
Cette fois, c'est pour se créer une opinion
personnelle que M. Allard entreprend ce
voyage, de comparaison, pourrait-on dire, et
qui ne comptera pas moins de 25.000 kilomè-
tres.
Les étapes sont les suivantes :
Bruxelles-Paris, Paris-Vienne, Vienne-Ve-
nise, Venise-Rome, Rome-Naples. De Na-
ples, un avion militaire italien conduira le
technicien belge jusqu'à Brindisi, et de là,
par une ligne régulière, jusqu'à Athènes et
Tobrouck, en Cyrénaïque.
La suite du voyage comporte :
Tobrouck-Alexandrie,Alexandrie-Karthoum,
Karthoum-Kisumu (lac Victoria), Kisumu-
Rcdjaf et, en auto, cette fois, de Redjaf à
Banghi. Enfin, de nouveau par la voie
aérienne, de Banghi à Gao, en passant par
le lac Tchad, et traversée du Sahara de Gao
à Oran via Adrar.
Si le retour par la voie du Sahara était
impossible, M. Allard rejoindrait Dakar par
la voie aérienne et utiliserait à nouveau les
lignes existantes pour rentrer en Europe.
4M»
Le caoutchouc en A E. F.
Trois sortes de caoutchouc se rencontrent
en A. E. F. : le caoutchouc die funtunia et
de lianes, le caoutchouc de rhizomes et le
caoutchouc de céara.
Ce dernier parait maintenant digne d'at-
tention. Voilà longtemps déjà (depuis 1900
environ) que le céara a été importé du Bré-
sil dans rOuhanghi-Chari. L'hévéa avait
donné de nombreuses déceptions. Des por-
te graines de céréa, au contraire, réussi-
rent parfaitement (et il n'est que juste de
rappeler le nom du promoteur des essais :
M. Maurice Superville, administrateur d'im-
portantes Sociétés Coloniales). L'adminis-
tration, qui cherchait un arbre caoutchou-
tier pouvant constituer de petites plantations
par les soins de la population indigène, fut
frappée de ce succès et favorisa la diffusion
du céara. Actuellement, largement répandu
il fournit une grande partie de la produc-
tion. S'il faut malheureusement constater
que les plantations donnent des résultats
sensiblement moindres entre les mains
des indigènes qu'entre celles des Européens,
il n'y a pas lieu cependant de renoncer à
l'espoir d une satisfaisante exploitation au-
tochtone.
Lindigène saigne prématurément les ar-
bres. Il n'est besoin que de lui faire saisir
le sens de la fable de « la Poule aux œufs
d'or ». Mais on peut souhaiter que ootte,.
œuvre d'éducation soit activement poussée.
On ne produit presque plus, en effet de
caoutchouc de rhizomes, l'administration
ayant interdit sa préparation manuelle
exténuante pour l'indigène. En attendant
que le traitement mécanique du rhizome
soit organisé sur une vaste échelle, nous
devons apprendre aux noirs de rOuban-
ghi..Chall'i à mieux traiter leurs céaras.
Traitements Coloniaux
, r-
Les Annales Coloniales annonçaient, le 6
août, que la Commission chargée de procéder
au relèvement des solfies des cadres généraux
de l'Administration coloniale, avait terminé
ses travaux, et que les décrets fixant ce relè-
vement n'attendaient plus que l'approbation du
ministre des Finances.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
tenant ses promesses, a soumis le 17 août, à
la signature du Président de la République,
notamment les décrets fixant les traitements
des administrateurs des colonies et des admi-
nistrateurs des services civils de l'Indochine.
Voici ces textes importants qu'a publiés le
Journal Ofjicitl du 19 août 1927 :
Décret fixant les traitements des adminis-
trateurs des colonies et des administrateurs des
services civils de /'Indochine :
ARTICLE PREMIER
Les suppléments provisoires de traitement
alloués conformément au décret du 1 er mai
1926 et pour compter du lor janvier 1925
aux fonctionnaires du cadre des administra-
teurs des colonies sont maintenus à titre défini-
tif et intégrés aux traitements de présence des
intéressés.
Les traitements ainsi fixés pour ces fonction-
naires sont également attribués au personnel du
cadre des administrateurs des Services civils,
conformément au tableau de correspondance
dressé à l' article 2 ci-après.
ART. 2
Pour compter du 1er août 1926, les traite-
ments de présence des administrateurs des co-
lonies et des administrateurs des Services ci-
vils de l'Indochine sont fixés ainsi qu'il suit :
Administrateurs des colonies Traitements
de présence
Administrateur en chef :
Après 8 ans (I) 44.000
Après 6 ans 42.000
Après 3 ans 38.000
Avant 3 ans 35.000
Administrateur de 1 ro c/cwe :
Après 6 ans 32.000
Après 3 ans 30.000
Avant 3 an? 28.000
A dministrateur de 2° classe :
Après 3 ans 26.000
Avant 3 ans 24.000
A dminiitrai. -adjoint de 1rB classe :
Après 3 ans (2) 20.000
Avant 3 ans 18.000
Administrai. -adjoint de 20 classe :
Après 3 ans 16.000
Avant 3 ans 15.000
Elève administrateur., 12.000
Administrateurs des Services Traitements
civils de l'Indochine de présence
Administrateur de lr8 classe :
Après 8 ans 44.000
Après 6 ans 42.000
Après 3 ans 38.000
Avant 3 ans 35.000
A dministrateur de 2* classe :
Après 6 ans 32.000
Après 3 ans 30.000
Avant 3 ans 28.000
A dministrateur de 3e classe :
Après 3 ans 26.000
Avant 3 ans 24.000
A Jministrat. -adjoint hors classe : 23.000
(1) Echelon nouveau.
(2) Echelon après 6 ans supprimé.
A dministrat. -adjoint de lra classe :
Après 3. ans. , , 20.000
Avant 3 ans 18-000
A dministrateur-adjoint de 2* classe 16.000
Administrateur-adjoint de 3° classe 15.000
Elève administrateur. 12.000
ART. 3
Les traitements fixés par l'article 2 du pré-
sent décret sont exclusi fs de l'indemnité pro-
visoire de 12 0/0 sur le traitement de présence
allouée par le décret du 19 septembre 1926.
ART. 4
Les relèvements de traitements déterminés
par le présent décret ne peuvent avoir popr
effet d'augmenter le total des émoluments nets
perçus en piastres ou en roupies au titre du
traitement de présence et du supplément colo-
nial par les administrateurs des colonies et les
administrateurs des Services civils pendant leur
séjour en Indochine ou dans les Etablissements
français de l'Inde.
Des arrêtés du Gouverneur jgénéral ou du
Gouverneur intéressé prenant date pour comp-
ter du 1er janvier 1925 interviendront pour
confirmer ou modifier, dans ce but, les régle-
mentations locales actuellement en vigueur.
Décret fixant les traitement du personnel des
bureaux des Services civils de l'Indochine :
ARTICLE PREMIER
Les suppléments provisoires de traitements
alloués conformément au décret du lor mai
1926, et pour compter du Ier janvier 1925 au
personnel des bureaux des Services civils de
l'Indochine sont maintenus à titre définitif et
intégrés aux traitements de présence des inté-
ressés.
ART. 2
Pour compter du Ier août 1926, les traite-
ments de présence du personnel des bureaux
des Services civils de l'Indochine sont fixés
ainsi qu'il suit :
Chef de bureau hors classe :
Après 8 ans 34.000
Après 6 ans 32 .000
Après 3 ans 30.000
Avant 3 ans 28.000
Chef de bureau de lre classe :
Après 3 ans 26.000
Avant 3 ans 24.000
Chef de bureau de 2° classe :
Aprè* 3 ans 22.000
Avant 3 ans 20.000
Sous-chef de bureau de 1 ro classe :
Après 3 ans 18.000
Avant 3 ans 16.000
Sous-chef de bureau de 2" cla3se 15.000
Rédacteur de lro claMe. 14.000
Rédacteur de 28 dcwe..,. 12.000
ART. 3
Les traitements fixés par l'article 2 du pré-
sent décret sont exclusi fs de l'indemnité pro-
visoire de 12 0/0 sur le traitement de présence
allouée par le décret du 19 septembre 1926.
ART. 4
Les relèvements de traitements déterminés
par le présent décret ne peuvent avoir pour
effet d'augmenter le total des émoluments nets
perçus en piastres au titre du traitement de pré-
sence et du supplément colonial par le person-
nel des bureaux des Services civils pendant son
séjour en Indochine.
Un arrêté du Gouverneur Général prenant
date pour compter du Ier janvier 1925 inter-
viendra pour confirmer ou modifier, dans ce
but, la réglementation locale actuellement en
vigueur.
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
--(H)--
MINISTERE DES COLONIES
Est élevé à la dignité de Grand Officier:
M. Henri, inspecteur général de lr0 classe
des Colonies, directeur du Contrôle au Minis-
tère des Colonies.
Est promu Commandeur. :
M. Muller, inspecteur général de 2° classe
des Colonies.
Sont nommés Chevaliers :
MM. Montestruc, médecin aide-major de
1 re classe des troupes coloniales, détaché hors
cadres à la Mission de Prophylaxie de la try-
panosomiase ;
Cigrand, surveillant principal des Eiablisse-
ments pénitentiaires coloniaux ;
Tessier, surveillant principal des Etablis-
sements pénitentiaires coloniaux.
MINISTERE DE L INTERIEUR
Est nommé Chevalier :
M. Jacquard, directeur des Cours industriels
à Oran.
MINISTERE DE LA GUERRE
Est promu Officier:
Le capitaine d'infanterie Charles Gilquin,
retraité pour blessure de guerre.
MARINE MARCHANDE
Est promu Officier :
M. Hubert Giraud, président de la Société
Générale des Transports Maritimes à vapeur,
ancien président de la Chambre de Commerce
l de Marseille.
.t nommés Chevaliers :
M. Banbuck, négociant à Marie-Galante ;
M. Lambert, capitaine de port à Alger.
TAUX DE LA PIASTRE
--00---
A la dnto du 17 aolit, le taux de la piastre à
Saigon était de 12 fr. 50.
L'accord franco-allemand
liasé sur la réciprocité du traitement de
la nation le plus favurisée, l'accord com-
mercial franco-alleniand est conclu pour
seize mois. En décembre 11*28, un traité
déliuitif devra lui être substitué.
Les précédents statuts réglant nos échan-
ges économiques avec l'Allemagne ne pur.
taient que sur certains pruduits. La plupart
des marchandises qui fout l'objet des tmn.
sactions franco-allemandes sont maintenant
soumises à un traitement bien déterminé.
Les avantages obtenus par la France
concernent surtout l'agriculture. Les avan-
tages obtenus par 1 Allemagne favorisent
fi u contraire la grande industrie.
Nos vins seront admis en Allemagne jus-
qu'à concurrence de JUO.Ooo quintaux mé-
uiques. Ce contingentement peut paraitre
abusif ; on fait remarquer cependant qu'il
correspond a la moyenne des exportations
de nos vins en Allemagne.
11 faut rendre hommage à la technicité
et au dévouement de la délégation fran-
çaise qui peut être considérée comme ayant
mené à bien ces transactions si délicates
ave*: la délégation allemande remarquable-
ment composée.
En ce qui concerne le Maroc, bien que
sur ce point l'accord franco-allemand soit
entouré de mystère, on peut en conclure
que les marchandises allemandes pour-
ront désormais débarquer au Maroc sur le
pied d'égalité avec les nôtres, et que les
navires allemands pourront toucher les
pOrfs marocains.
Les relations commerciales
de Rouen avec la Tunisie
--0-0--
Dans le mouvement du port de Rouen, au
cours de l'annfe 1920, la Tunisie se classe
au sixième rang, après l'Angleterre, les
Pays-Ens, l'Algérie, les Etats-Unis et la
Suède.
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