Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-08-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 09 août 1927 09 août 1927
Description : 1927/08/09 (A28,N120). 1927/08/09 (A28,N120).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511147
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. - No 120 M NUMBRO : 10 CENTIMES MARDI SOIR. ') AOUT W7
Les Annales Coloniales
---d e v- 14 1
Le» annoncet et réclamet sont reçues au
bureau du foumal.
DIRECTEURS: Maml RUEDEL et l.-G./THEBAULT
,., AJMALER tÓtnfClALBS ne publient que des arti-
C", e tifédits, qui sont leur propriété exclusive.
1 -"
MMML CWOTtDtEW
ttéémciion & Administration »
s«,iMfi Mit-mur
PARIS a'o
TÉLÉra. t LOUv", 1»*iy
- RICHKLIBU1741
ABONNEMENTS
avtc le supplément illustré :
Un an 6 Mois 3 Moi*
France et
Colonies 120.) 65 » 35 »
Étranger 18C » 100 9 50 >
On s'abonne sans frais d&nt
tous les bureau de poste.
PIGUIG
–-
Par sa situation excentrique, à l'extrême
pointe sud-orienlale du Maroc, Figuig a le
privilège d'être inaccessible au p. touristes or-
dinaires qui suivent les grands itinéraires clas-
siques tracés à travers r empire chérifien.
Bien que située en territoire marocain, la cé-
lèbre oasis appartient plutôt au Sud-Oranais
qu'au Maroc proprement dit. On s'y rend par
le chemin de fer d'Oran à Colomb-Béchar.
C'est une ligne à voie étroite, mais les trains y
circulent normalement, comprenant couchettes
el wagon-restaurant, et la Direction du réseau
de ! Etat Algérien s'ingénie à les rendre le
plus confortables possible.
La gare la plus rapprochée de Figuig est
celle de Ben i-Oun if, distante de sept kilomè-
tres seulement de l' oasis. Si l'on est tombé
sur une période de beau temps c'est d oc-
tobre à avril que la saison y est la meilleure
on ne regrettera ni la fatigue, ni la longueur un
peu monotone de ce voyage de dix-neuf heu-
res, à travers la solitude qui précède et an-
nonce le Sahara. Beni-Ounif se trouve, en ef-
fet, à près de 640 kilomètres au sud d'Oran.
Ce n' est pas encore le désert aride, mais c est
déjà une lande ingrate, où la végétation se fait
de plus en plus rare, et où le sable stérile ap-
paraît soit sous la forme d'une nappe grise
striée de rides, soit sous la forme de dunes rou-
ges, cdknme à Aïn-Sefra.
L'oasis de Figuig semble protégée contre
les regarda indiscrets par deux montagnes, le
Djebel Zenaga et le Djebel Tag' !a, hautes
de 1.100 à 1.120 mètres, et séparées par un
col de 4 à 500 mètres de largeur. Ce col
franchi, le plateau de Figuig apparaît, à 900
nètres d altitude, dans un cadre pittoresque
je verdure et de collines bleues, roses, et
mauve tendre. La pureté et la transparence de
l' atmosphère sont telles, en cette région, que
la terre, le sable, l' eau, le ciel, les rochers et
(es arbres y prennent des colorations d'une
faesse délicieuse.
Le nom de Figuig désigne un ensemble de
tept villages ou sours. qui occupent, écrit
M. Ricard, une cuvette elliptique de 20 ki-
lomètres oarrés de superficie. Ce sont les Içsours
418 Zcnago, El Oudaghir, El Abid, El Matz,
Outed Slimane, El Hammam Foufymi (d'en
haut) et El Hammam Tahtani (d'en bas).
La population réunie atteint une quinzaine
vie mille habitants, dort 14.500 Musulmans et
500 Juifs. Les Musulmans appartiennent à la
face BerVère.
Ce qui tait fait la richesse et l'originalité de
Figuig, c' est cette eau qu'on voit sourdre en
ibondince sur le plateau d'Oudaghir et qu'un
éseau de canalisations ingénieux et çompli-
qué distribue à travers l' oasis.
On peut accéder au quartier européen, si-
tué au centre, en suivant la route carrossable
tu col de Zenaga, qui coupe la verte ceinture
Je palmiers dont s'entoure fièrement Figuig :
ette route sinueuse a quelque chose d'étrange;
aile ondule à travers les arbres, les roches et
les falaises, elle semble se jouer des accidents
lu terrain. Mais elle ne peut, malgré tout, ri-
valiser en pittoresque avec l'extraordinaire pe-
it sentier qui s'en détache, à gauche, un peu
avant la porte principale. Par mille détours
capricieux, taccompagné pour ainsi dire dans sa
promenade par une eau claire, bondissante et
joyeuse. qui l' aborde, le suit, le traverse et
t'en écarte en y répandant la fraîcheur, ce
« chemin des cascades » longe les grtands murs
de terre sèche qui enclosent les plantations, se
faufile sous les figuiers et les grenadiers, passe
sous des grottes à stalactites et aboutit enfin à
une terrasse d'où le regard plonge sur la fa-
meuse « mer de palmes » qui est la grande
curiosité de Figuig.
Au milieu de cette oasis, un homme admira-
ble personnifie l'autorité française qu'il a su
faire aimer et respecter, c'est le colonel Ba-
fid, aujourd'hui en retraite, et qui a repris du
Jervice comme contrôleur civil de la région. Il
y réside depuis vingt-quatre ans. Sa parfaite
connaissance du plays, sa culture, le prestige
taême cie sa personne lui assurent un ascendant
considérable sur la population qu'il administre
et sur laquelle sa haute taille, sa longue barbe
blanche, ses grands yeux bleus exercent une
jtorte de fascination. Il réalise le type du pa-
triarche antique, et il est, en même temps, un
apôtre, de la civilisation française dans cet
Ëden saharien. Sa bonté, sa courtoisie exquise
adoraient à son autorité un charme auquel il est
impossible de se soustraire.
Pour se faire une juste idée de Figuig et de
ses habitants, il faut visiter les ksour sous Ja
direction de M; Barlel, qui en connaît à fond
tous les recoins, en a étudié les moeurs à loi-
sir, .avec une curiosité sympathique, est enfin
au courant de tout ce qui intéresse l'existence
Me cette véritable ruche berbère édifiée depuis
le moyen âge dans cette région désertique.
Les monuments d'architecture y sont rares.
Le plus important est la mosquée de Zenaga,
dont le minaret est de construction relativement
récente, niais dont les bâtiments primitifs sont
,encore debout. La façade, sur la place, offre
deux baies surmontées d'un arc ogival et flan-
quées de piliers massifs arrondis à la base et
se prolongeant en pilastres ou contretorts jus-
qu'à la toiture. L'édifice est à un étage. Ce-
lui-ci, indiqué, sur la façade, par ure rangée
de denticules, est percé de trois baies inégales,
deux à gauche et une à droite. C'est une cons-
truction très fruste, mais non sans caractère.
dont les murs sont faits en briques de terre dé-
layée puis séchée au soleil, suivtant l'usage du
pays. Chacun des autres ksour possède sa mos-
quée, mais de proportions plus modestes et dé-
pourvue de minaret. L'entrée de celle d'El
Malt n'est marquée que par de larges bancs
de granit noir polis par les générations de fidè-
lès qui sont venus s y asseoir. Le ksar d'El
Malz est d'ailleurs un des plus curieux. De
loin il s'annonce aux regards; une haute mu-
raille en pains de terre séchée, percée d'al-
véoles en forme de vérandas, - se drev w-
dessus des jardins : c'est là que se trouve l'en-
trée principale du bourg. Nous nous engageons
dans un labyrinthe de ruelles étroites et Mml-
bres, se transformant de place en place en
passages couverts. Dans cette petite ville de
terre séchée, la gifande préoccupation du cons-
tructeur a été de protéger les habitants à la fois
contre le soleil et contre le vent. Les logis
dont les entrées ouvrent sur ces ruelles appa-
raissent comme des trous noirs sans air et sans
lumière. Les notables habitent généralement à
l'étage supérieur. Quelques-unes de leurs mai-
sons se distinguent par une certaine recherche
d'élégance dans le dessin des fenêtres, qui
évoque le style roman. Nous en avons noté
une, entre autres, qui présente une baie gé-
minée formée de deux arcatures en plein cintre
séparées par une colonnette.
Dans une région où l'eau constitue la prin-
cipale richesse, c'est naturellement le régime
de la petite propriété qui s'impose. Les cultu-
res sont rassemblées autour de la cité et cha-
que plantation est entourée de murs de terre
glaise. Ces clôtures ont parfois deux mètres de
hauteur, et sont renforcées d' « agueddim »,
c est-à-dire de tours carrées de 10 à 12 mè-
tres, sur lesquelles des veilleurs armés font le
guet toute la nuit. Il faut voir avec quelle sol-
licitude toutes ces plantations de blé, d'orge,
de fèves, de dattiers, de figuiers sont irri-
guées : elles sont le plus souvent réparties en
compartiments rectangulaires de 8 mètres sur 3,
bordés de bourrelets de terre glaise qui main-
tiennent t eau -- amenée par - des -- rigoles en -- quan-
tité mesurée.
L'organisation politique et administrative du
territoire de Figuig est extrêmement curieuse.
Elle réalise un type singulier de République
démocratique. S'il existe un représentant du
Sultan, un « pacha », c'est pour la forme, car
le pouvoir exécutif est exclusivement exercé
par l'assemblée des notables, ou « djemaâ »,
laquelle n'a ni président, ni caïd à sa tête.
Les membres de la Djemaâ sont élus à vie,
mais leur magistrature n'est pas héréditaire.
Cette assemblée concentre dans ses mains tous
les pouvoirs : législatif, réglementaire, exécu-
tif et judiciaire. Ordinairement, le droit cou-
tumier berbère n'est pas écrit. Mais à Figuig,
on fait exception à la règle : les « kanoun »
sont conservés avec soin dans les registres.
Les procès criminels y sont extrêmement rares.
Le colonel Bariet nous dirait qu'en l'espace
de 14 ans, il n' en avait pas vu un seul cas.
Supposons cependant que cette heureuse tradi-
tion qui nous change un peu des mœurs de so-
ciétés plus « civilisées », soit interrompue, et
qu'un meurtre soit commis. C'est la loi du ta-
lion, l' « outila », qui seiajt applicable, sur-
tout si la victime était d un rang égal a celui
du coupable. L' « outila » n' est ni plus ni
moins que la vendetta corse. Elle consiste à
tuer un des membres de lia famille du meur-
trier. Mais comme cette vengeance en appelle
nécessairement une autre, la Djemaâ fait l'im-
possible pour qu'on n'en vienne pas à cette
extrémité. Le meurtrier doit quitter le village.
On facilite, au besoin, sa fuite. Après quoi,
des notables s'entremettent pour réconcilier les
deux f a mi f tes. A cet effet, on s'adresse le
plus souvent à un marabout réputé pour sa
haute conscience et sa sagesse. Ce dernier
s'installe successivement pendant quelques jours
dans chacune des deux familles et s'efforce de
négocier un accord équitable : La famille du
meurtrier paiera la « dia », le prix du sang,
à celle de la victime. L'accord conclu, les
deux familles se réunissent à la même table et
mangent ensemble. Cette formalité remplie, la
paix est définitivement faite entre elles.
En cas de vol, le coupable est fflappé d'une
peine d'amende ou du bannissement. Comme
assemblée municipale, la djemaâ est appelée à
prendre les mesures les plus diverses.
Elle réglemente la circulation dans les ruel.
les : les ânes doivent observer « le sens uni-
que », et cela, depuis des siècles.
Elle réglemente le balayage : le fumier a
une grande valeur à Figuig, aussi chaque ha-
bitant cherche-t-il à s'en procurer. En prin-
cipe, il a droit à celui qui se trouve devant sa
maison. S'il ne veut pas user personnellement
de son droit, il le cède, moyennant une rétri-
bution, à un autre qui a besoin d'engrais.
Elle réglemente enfin le service des eaux.
Chaque habitant a droit à une certaine quan-
tité d'eau de source. Celui qui n'utilise pas
sa part peut en disposer et la vendre à un au-
tre.
A tous égards, Figuig est intéressant à visi-
ter et à étudier. On y trouve réunis, sous une
forme originale, les canactères d'une civilisa-
tion berbère, vieille de plus de mille ans.
Jean L"cqain.
Député de la Nièvre,
Membre do. la Commission des Finances.
.,.
Exposition coloniale internationale
--()-o-
Sur la proposition du ministre des Colonies,
le Président de la République vient de signer
un décret aux termes duquel sont nommés
membres du Conseil supérieur de 1 Exposition
Coloniale Internationale de 1929 à Pari s :
M. Angoulvant (Gabriel), député, ancien
Gouverneur Général des Colonies, ancien
Commissaire Général de l'Exposition Colo-
niale Internationale de 1929 :
M. Outrey (Ernest), député, ancien Rési-
dent supérieur en Indochine, ancien Commis-
saire Général adjoint de l'Exposition Colo-
niale internationale de 1929 ;
M. Robaglia (Barthélémy), député, ancien
Commissaire Général adjoint de l'Exposition
Coloniale Internationale M. Proust (Louis), député, ancien délégué
dit Gouvernement à l'Exposition Coloniale
r.rj:"ûll" et industrielle -Jî Strasbourg en 1924.
UN PLAIDOYER
POUR Lo ANllENS
à
J'ai lu, non sans quelque émo-
tion, un plaidoyer en laveur des
instituteurs com/nunaltx, dans ta
- - - - -
lribune Indochinoise.
C'était l'époque où Vinstruction française
commençait. Le personnel enseignant n'exis-
tait pas. On battait le rappel pour avoir des
maîtres. Quand il fil arrivait quelques-uns,
on les accueillait avec joie. Dame! Le mé-
tier était dur. Ces pionniers de l'instruction
étaient expédiés dam la brotlsse, où, cou-
rageusement, obscurément, ils apportaient les
premières lueurs de l'esprit français.
On exigeait d'eux plus de dévouement que
de diplômes. Si on avait résolu de n'embau-
cher que des élèvs de Saint-Cloud, on at-
tendrait encore. Les futurs maîtres n'avaient
vtétttc pas tin de ces certificats, lesquels ne
garantissent d'ailhurs jamais que l'im-
pétrant (coppitite on dit en style offi-
ciel) se consacrer -i, cor ps et âme, à
sa tâche. « Ils -- ne présentaient, nous dit-on,
aucun diplôme, et, munis de quelques no-
tions de français, d'arithmétique et de
sciences naturelles, les instituteurs commu-
naux enseignaient le Quôc-Ngu, le mot à
mot français et les quatre opérations. » Ba-
gage léger, sans doute, mais précieux quand
il était colporté par des missionnaires ayant
la foi, au milieu de populations où tout était
à faire.
Les jours ont passé. L'ieuvrc a porte ses
fruits. Vinstruction s'est répandue. Les jeu-
nes Annamites ont affronté, en troupes ser-
rées, l'examen du certificat d'études primai-
res; désormais, f' Administration Il' a plus
que l'embarras du choix et les années
d'abondance ont succédé aux années de di-
sette. Pour être maître communal, faut
montrer patte blanrhe, c'est-à-dire avoir te
bienheureux certificat qui ouvre l'accès à ces
fonctions. Le rédacteur du journal indoclti-
nois applaudit à cette évolution; il exprime
des vaux pour que le recrutement des insti-
tuteurs s'améliore de plus en plus, mais il
réclame pour les maîtres de la première
heure, ce que la stricte justice, à défaut de
la gratitude, oblige l'Adm;,rhtTatioll à leur
accorder.
Ils ont de longues années de services; ils
sont venus à une époque où, sans eux, il n'y
curait pas eu d'enseignement français; ils
ont commencé it instruire les enfants avant
qu'il y eût des diplômes et des programmes
d'examen; ils ont l'expérience qui passe
science; ils demand fil t à être assimilés à
leurs collègues les tard venus et à profiter,
des mêmes avantages de carrière, bien qu'ils
n'aient pas en poche le parchemin officiel.
A qui les irriterait à subir les épreuves
d'examen, ils répliqueraient, qu'on n'est plus
à leur tige candidat à côté def élèves qu'on
a formés; à qui leur conseillerait, de changer
de carrière, ils répliqueraient qu'on a trop
aftotdu. pour leur donner ce conseil-là, et
nous répliquerions, nous, que c'est une façon
singulier: de l/tlf payer la r."co"";JiHtJllcr
qui leur est due.
Et j'ai SOllgt, eu lisant l'article où on les
défrl/d. à un pays où, autrefois, la question
s'est posée de la même façon dans un cer-
tain nombre de cas particuliers. J'ai connu,
dans ma plus tendre er/f ince, des maîtres
d'école qui n'avaient pas tous leurs sacre
mertts universitaires. Il n'en reste plus ait-
jourd'hui. Mais on ne peut pas penser à ces
braves gens sans se dire que, malgré l'insuf-
fisance de leurs titres, ils ont accompli une
tâche précieuse entre toutes. De même, ceux
qui, dans nos provinces lointaines ont été des
initiateurs, ne doivent pas être lésés, en des
temps plus heureux : il serait souverainement
injuste, en ces matières, que les premiers
fussent, dans la suite. les derniers.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commisston
sénatoriale ds colonies.
L'Aviation Coloniale
Tunis-Oran-Tunis
Une escadrille de cinq avions a effectué
le laid Tunis-Oran-Tunis.
A Madatsasoar
Par décret en 3atc du 5 août 1927, rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Bereni (Ange), administrateur en chet des
colonies, a été délégué, à titre intérimaire,
dans les fonctions. de secrétaire général du
Gouvernement général de Madagascar, du-
tant l'absence du titulaire rentrant en congé
en France.
Contre !a vie chère
-0-0---
Parmi les moyens proposés par le Comité
technique de l'Alimentation pour enrayer la
hausse des prix, nous notons avec satisfaction
que celui de poursuivre la pleine mise en va-
leur die notre domaine colonial n' a pas été ou-
blié.
L'idée coloniale fiait des progrès !
Pénurie 4e coîta aux ttds-Ulis
l>r rapport gouvernemental sur la. u'voH*>
<1u coton aux Mtata-tnm. montre m 14? pro-
cltu-1 ifMi d'environ wn million <*e balles an-
dessous de l'ullento 1 le. 11 en est ré-
sulté des achats extravagants faisant mon-
ter les murs do '200 points au-dessus des
prix les plus ms entés dans la matinée.
C'est l'occasion cle' pousser intensive-
ment la culture cotonière dans nos colo-
nies africaines.
au conseil D'état
0-0 ~-
Annulation d'indemnités supplémentaires
à des parlementaires coloniaux
Le Conseil général de la Guadeloupe
avait voté des crédits destinés à attribuer à
chaciui des députés et au sénateur de la
Colonie un supplément d'indemnité de
10.000 francs pour faciliter l'exercice de
leur mandat. Il avait également décidé de
leur attribuer un passage gratuit par an,
aller et retour, pour leur permettre de se
rendre dans lu eolonic. Ces délibérations
avaient été approuvées par le Gouverneur
de la Guadeloupe ; son arrêté rendait exé-
cutoire le budget supplémentaire et rectifi-
catif dans lequel ces crédits étaient com-
pris.
M. Hildevert Lui-a, avocat et propriétaire
à iPointe-à-Piti e, agissant en qualité de con-
tribuable, a déféré au Conseil d'Etat ces
délibérations pour excès de pouvoir. Il
vient d'obtenir gain d., cause.
La décision du C(lI',¡';1 d'Etat, rendue sur
le ivapport de M. Maurice Lugrange, spé-
cifie que les dépenses tendant ù attribuer à
des membres du Parlement soit des indem-
nités supplémentaires, soit des facilités de
transport destinées à leur permettre de se
rendre dans leur- circonscription électorale
ont le caractère de dépenses d'ordre natio-
nal et 11e peuvent, par suite, être votées
que par le Parlement à la dllarge du budget
de l'Etat. L'arrêt ajoute qu'elles échappent
ainsi Ù la compétence des assemblées lo-
cales, que dès lors le sieur Lara est fondé
A soutenir que les dépenses votées par le
conseil général de la Guadeloupe ne sont
.,pus' comprises pur leur nature dans la ca-
tégorie des dépenses facultatives que le
conseil général a la liberté d'engager en
vertu des articles 7 et U du senatus-consulte
du i juillet 18G(>. Les délibérations atta-
quérs ainsi que l'arrêté du Gouverneur de
la fîuadeloupe ont donc été annulés.
Requête d'un fonctionnaire tunisien
M. Uiltairc, ancien contrôleur civil-ad-
joint en Tuniie, demandait à l'Etat, repré-
senté par le ministre des Affaires étran-
gères, une indemnité en raison de préju-
dices subis à diverses époques de sa car-
rière du fait des agissements de rudminis-
tration à sou égard.
Le COllscil d fEtut s'est déclaré incompé-
tent.
Les agents du contrôle civil, dit en subs-
tance lu décision, bien que nommés et ré-
voqués par le Gouvernement, demeurent
cependant des fonctionnaires locaux du
Gouvernement tunisien, payés par la Ré-
gence et affiliés à une caisse des retraites
locales organisée par décrets beylicaux.
L'intervention exceptionnelle du pouvoir
protecteur dans les nominations ne suffit
pas, dans ces conditions, à leur faire per-
dre le caractère de fonctionnaires locaux.
Ils doivent, en conséquence, diriger les ac-
tions du genre de celle du sieur Giltaire
contre le Gouvernement tunisien.
Or, le contentieux administratif étant dé-
volu, en Tunisie, aux tribunaux judiciaires,
c'est devant un de ces tribunaux que M.
Giltaire doit porter son action.
BROUSSES
dk BROUTILLES
–00–
En toute naïveté
Ainsi (voir ci-contre), des étudiants anna-
mites se seraient mis à cinquante pour « châ-
tier » leur compatriote le Doc l'hu Vinh, cou-
pable de loyalisme à l'égard de la France.
Cette jeune troupe a dénlontré par son
geste qu' Il aux âmes bien nées, la valeur
n'attend pas le nombre des années ». Mais
elle eût pu attendre une occasion meilleure
de prouver qu'elle assimile bien notre cul-
ture classique. Car, toute question de vail-
lance mise à part, on est étonné de voir co-
habiter dans un même cerveau l'ardent désir
d'une direction intellectuelle et la haine de
cette direction. Je suis peut-être bien naïf,
mais je voudrais qu'avant d'admettre un in-
digène dans une école française, on lui de-
mandât un serment de fidélité, une parole
d'honneur quelconque. Tenté, plus tard,
par l'instinct si humain d'ingratitude,
notre diplômé, au moment de le manifester,
se sentirait peut-être un peu gêné.
Jaurès et les Annamites
Des Annamites résidant au Havre ont cé-
lébré à la fois, le 2 août, l'anniversaire de
la mort de Jaurès et la mémoire de Luong
Van Can. récemment décédé, et qui avait
subi pendant quinze ans la peine de la dé-
portation
Jaurès!. Il est trop facile de faire parler
les morts et c'est d'ailleurs un genre de lit-
térature aussi choquant qu'arbitraire.
Ce n'est pourtant pas manquer à la mé-
moire du tribun au grand cœur que de dire
qu'après la tuerie de 1914-1918, il eût sans
doute, pour les problèmes coloniaux comme
pour les internationaux, cherché dans
l'amour. et non dans la haine, les solutions
de justice.
Cette supposition trouvera-t-elle des con-
tradicteurs, même chez ceux de mes confrè-
res qui se réclament le plus. sévèrement de
la pensée de Jaurès?
Audion
Dépêches de l'Indochine
De Yunnanfou
Le glllltirai llou Jo Yu ayant S(t retrailc.
couple cl sentant fa partir, prrdnr, iulgo-
rirrait sa reddition. L'ancien direcft>irc fi
tUhnissionniK Le tjttm'ral Houyin, le plus
ancien lieutenant de I.'III(/-YIl/l assure 1'('.1'-
péilitinn des affaires courantes, en atten-
dant an nouveau dil'('clu;,.,',
-----
EN ANNA"
00
Par décret en date du 5 août 1927, rendu
BUI la proposition du ministre des Colonies,
M. Frics (Jules), administrateur de première
classe des Services civils de l'Indochine, a
été nommé Résident supérieur de 38 classe
en Annam, en remplacement de M. Pas-
quier, placé en service détaché et nommé
directeur de l'Agence Economique de Findo
chine.
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
La promotion
GRAND'CROIX
S. M. Sisavang- Vong, roi de Luang-Pra-
bang (Laos).
COMMANDEURS
M. Chailley-Bert, directeur général hono-
raire de l'Union Coloniale française.
S. A. R. le Prince Norodom Phanuvong,
ministre de l'Intérieur et des Cultes au Cam-
bodge.
OFFICIERS
MM. :
Bereni, administrateur en chef des Colonies.
Degoree, directeur de l'E.cole de Médecine
d'Hanoï.
Foumier, Gouverneur des Colonies, Direc-
teur des Finances et de la Comptabilité du
Gouvernement Général de l'Afrique Occiden-
tale ftançaise.
Keller, chef de bureau à l'Administration
centrale du Ministère des Colonies.
Ruffe, Inspecteur des Beaux-Arts, Vice-
Président fondateur de la Société coloniale
des Artistes français.
Simoneau, Procureur général, chef du Ser-
vice judiciaire à la Guyane.
Le Tnmg-Ngog. Tong-Doc de Ire classe,
membre de la 2e Chambre de 1 a Cour d'appel
d'Hanoï.
CHEVALIERS
MM. :
Barbier, administrateur en chef des Colo-
nies.
Bardou, Ingénieur en chef des services
techniques et scientifiques d'Agriculture au
Cameroun.
Bodin de Galembert, administrateur de lro
classe des services civils de l'Indochine.
Bormemaison, Inspecteur principal de la
Garde indigène de Madagascar.
Borel (Joseph-Augdste), planteur au Ton-
kin.
Boutdhnet, Administrateur en chef des Co-
lonies.
Boyer, Administrateur de 1° classe des ser-
vices civils de l'Indochine.
Clerc, Inspecteur des Postes et Télégra-
phes en Indochine.
Dauphiné, Commis au service colonial de
Marseille.
Debonne, administrateur en chef des colo-
nies.
Decamps, Ingénieur agricole, commerçant
et industriel.
Denis, 'adjoint principal hors-classe des ser-
vices civils de Madagascar.
Destaûille, Inspecteur principal des Douanes
en Afrique Ejquatoriale française.
Devillers, Colon agriculteur en Nouvelle-
Calédonie.
Do-Huu-Trxt, Conseiller à la Cour d'appel
de Saïgon.
Douguet, Administrateur de 1 fe classe des
services civils de t* Indochine.
Eychenne. Inspecteur de lro classe des
Douanes et Régies de l'Indochine.
Frissard, Chef du service de l'Exploitation
du Chemin de fer de'Thiès au Niger.
des Colonies
Gal/and, administrateur en chef des Colo-
nies.
Gaudin, Agent technique principal de t"
classe des Travaux public des Colonies.
Hamon, administrateur de Ir., classe des
Colonies.
Hervé, Colon en Océanie.
Hoarau, Instituteur charge de l'intérim de
l'Inspection primaire à La Réunion.
De Kersaint-G il (Jean-Baptiste), Admi-
nistrateur de 1 rI) classe des Colonies.
Lejrancq, Chef de section à l'Agence Gé-
nérale des Colonies.
Lemire. Surveillant chef à l'Administration
centrale du - Ministère - des Colonies.
Le- Van-Chinh, Médecin de l'Assistance
médicale en Indochine.
Martineau, Administrateur en chef des Co-
lonies. <
Meyer, Industriel et négociant à la Marti-
nique.
Michaz, Sous-Ingénieur principal des T ra-
vaux publics de Madagascar.
Michel, Sous-Chef de bureau à l'Adminis-
tration centrale du Ministère des Colonies.
Mil/of, Colon à Madagascar.
Morin, Médecin principal de l'Assistance
médicale indigène en Afrique Occidentale
française.
Mosole-Marie-Cloire. Inspecteur de pro-
phylaxie de l'Institut d'Hygiène et de Micro-
biologie de la Martinique.
Patry, administrateur de Ir" classe des ser-
vices civils de l'Indochine.
Philis, Agriculteur à la Guadeloupe.
De Raffin de La Raffinie, Administrateur
en chef des Colonies.
Ralu, Administrateur de lr0 classe des Co-
lonies.
Rougier, Administrateur de 1 ru classe des
Colonies.
Royet. Administrateur en chef des Colo-
nies.
De Saint-Michel Dunczat, Avocat général
près la Cour d'appel d'Hanoï.
Thomas, Directeur général de la Société
Française des Distilleries de l'Indochine,
Tissier, administrateur en chef des Colonies.
TruilarJ, Administrateur de Iro classe des
Colonies.
Va/mary, Directeur du Collège de Pondi-
chéry. chef du service de l'Instruction publique
dans les Etablissements français de l'Inde.
Azam-Zam, Marabout notable de la tribu
des Oulliminden (Soudan français).
C hao-Duong-Chane, Chao Muong principal
de lro dasse, secrétaire général du Palais-
Royal à Luang-Prabang.
Khunn-Kim, Oudam Montry, Gouverneur
de Kandal (Cambodge).
Le Nhiep, Tuan-Phu de lr0 classe au
Tonkin.
Tamsir M amadou, Aide de santé principal
de )J-C classe en Guinée française.
Tran-Quang-Nha, Doc Phu Su en Cochin-
chine,
Tran- Van-Hanh, Secrétaire principa hors-
classe au Gouvernement général à Hanoï.
Ung-Bang, Tham-Tri au Ministère de la
Guerre en Annam.
A Marseille
--Q-G--
Retour
Le paquebot Porthos, courrier d'Extrê-
me-Orient, vient d'arriver Ù. Marseille avec
800 passagers, dont M. Pcrrin de La Rau-
dière, inspecteur général des nnances,
membre de la Commission d'enquête sur
les concessions du Dar Lac.
M. Perrin de la Raudière, qui n'a fait
aucune déclaration sur les travaux de la
Commission, est le premier enquêteur qui
rentre en France. Les autres membres de
la Commission suivront par le courrier sui-
vant, le Bernardin-de-Saint-Pierre.
Agression
Par le Porthos est également arrivé l'an-
cien chef de district Doc Phu Vinh. Ce di-
gnitaire annamite, ù son débarquement, a
été assailli par une cinquantaine de ses
compatriotes, pour la plupart étudiants, et
venus à Marseille de différents points de la
France pour se livrer à cette manifestation.
Blessé d'un coup de canne, le frianffârin
a été ramené à !bord où il a été pansé. L'un
des agresseurs, un simple garçon de cui-
sine du paquebot Porthos, a pu être arrêté.
L'enquête semble prouver que cette ma-
nifestation avait été concertée par les élé-
ments révolutionnaires de l'Indo-Chine qui
en veulent à Doc Phu Vinh, officier de la
Légion dlhonnetir, d'avoir en toutes cir-
constances repoussé les avances des sépa-
ratistes annamites et prouvé son loyalisme
envers la France.
Le pacha de Marrakech en France
S. H. Kl Cilnnui, pnelui de Marrakech,
dont nous avons annonci» U» débarquement
à Marseille est arrivé j\ Pnris.
Son médecin et son secrétaire, l'accom-
pagnent.
Après quelques jours passés dans la ca-
pitale, Kl (îlaoui compte aller faire une
«.•lire à Yiltel.
11,.
LE VOYAGE D EL MOKRI
̃̃
Le grand vizir Kl Mokri. esl arrivé
hier à Bruxelles. U restera qualre jours
en Belgique et visitera les différentes
villes du pays, notamment Anvers. 11 par-
courra ensuite la Rhénanie avant de ren-
trer en France.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur CnW,ral de l'Indochine vient
de faire connaître au Mfnistre des Colonies
qu'a ln date du rlOIÎI. 1027. le tnux officiel
de la piastre était, de li fr..>5.
Magistrature coloniale
O11 été nommés :
Président de la Cour d'appel de la Nouvclle-
(.aledonie sur sa demande, M. Cornette de Saint-
C\r, président de la Cour d'appel de la u.i.vane,
en ivmplaceinent de M. Simiier, précédemment
uilmis u la retraite.
Président de lu Cour d'appel de la Guyane,
Al. Mondrugon, COUMMIN >̃ a la Cour d'appel do
1 Afrique (k'I'itlt-u(¡tl,' Française, en remplace-
ment de M .Cornette de Saint-Cvr.
Conseiller à la Cour d'appel de l'Afrique Oc. i-
tlenlale française. \1. Figues, jiiLje président IIU
tribunal de Dakar, en remplacement de M Môn-
dragon.
,Iug{' président du tribunal de première ins-
tance de Dakar, sur -a demande, M. de Monfi-
Mossj. conseiller à la Cour d'appel de la Matîi-
niuiue, en 1 emplacement de M. Figues précédem-
ment nomme concilier à la Cour d'appel do
1 Afrique Occidentale.
C-onsciiler à la Cour d'appel de la. Martinique,
M Havmllcr, avocat, n remplacement de M.
Mnnti-Hossi.
Procureur do la Mepublique près le tribunal île
première instance de Pondichéry, M. Philipen'
jupe à F.vreux, en remplnconient'de M. Baptiste
précédemment nommé conseiller iï la Cour d'an-
pel de l'Inde.
Président du tribunal supérieur de Papeeto,
sur fa demande, M. Curv, substitut du procii-
reur gênerai près la Cour de l'Afrique Equnt."),
riale l-rançaise, en remplacement de M. Léonold
Léger.
Substit.ut du procureur général près la Cour
d appel de l'Afrique F.quatoriale Française, sur
sa demande, M. l.éopold Léger, président du
tribunal supérieur de Papeete, en remplacement
de M. Curv.
Juge suppléant dans le ressort de la Cour
d'appel de l'Afrique F.quatoriale. emploi cré £ ,
M. Trognon, adjoint, principal des Services ci-
vils de l'.Vrique F/iuatoriale.
Greffier de ln jiMic de pnix compétence
étendue do Càiv.na Cameroun^, M. r.amlVen,
greffier de la jiMi due de Kangni \flitpc.' F.quatoria!e<.
A L'OFFICIEL
.o---
Le Journal officiel ,lu 8-0 août publie nue
iiuslriiclion pour l'application du décret du
l."> juillet lfh?7 instituant un régime de re-
traites poutr les infirmières appelées a
sei\ir dans les Klnhlisscmcuts hospitaliers
du Service gênerai aux colonies.
------ -
Promotion violette
Sont nommés : Officier d'Académie ;
\I>M. Sangné 'MarceP, Sergent Jules), <)
fiakar, pour services rendus A l'enseigut
ment pnh!Tï\
Les Annales Coloniales
---d e v- 14 1
Le» annoncet et réclamet sont reçues au
bureau du foumal.
DIRECTEURS: Maml RUEDEL et l.-G./THEBAULT
,., AJMALER tÓtnfClALBS ne publient que des arti-
C", e tifédits, qui sont leur propriété exclusive.
1 -"
MMML CWOTtDtEW
ttéémciion & Administration »
s«,iMfi Mit-mur
PARIS a'o
TÉLÉra. t LOUv", 1»*iy
- RICHKLIBU1741
ABONNEMENTS
avtc le supplément illustré :
Un an 6 Mois 3 Moi*
France et
Colonies 120.) 65 » 35 »
Étranger 18C » 100 9 50 >
On s'abonne sans frais d&nt
tous les bureau de poste.
PIGUIG
–-
Par sa situation excentrique, à l'extrême
pointe sud-orienlale du Maroc, Figuig a le
privilège d'être inaccessible au p. touristes or-
dinaires qui suivent les grands itinéraires clas-
siques tracés à travers r empire chérifien.
Bien que située en territoire marocain, la cé-
lèbre oasis appartient plutôt au Sud-Oranais
qu'au Maroc proprement dit. On s'y rend par
le chemin de fer d'Oran à Colomb-Béchar.
C'est une ligne à voie étroite, mais les trains y
circulent normalement, comprenant couchettes
el wagon-restaurant, et la Direction du réseau
de ! Etat Algérien s'ingénie à les rendre le
plus confortables possible.
La gare la plus rapprochée de Figuig est
celle de Ben i-Oun if, distante de sept kilomè-
tres seulement de l' oasis. Si l'on est tombé
sur une période de beau temps c'est d oc-
tobre à avril que la saison y est la meilleure
on ne regrettera ni la fatigue, ni la longueur un
peu monotone de ce voyage de dix-neuf heu-
res, à travers la solitude qui précède et an-
nonce le Sahara. Beni-Ounif se trouve, en ef-
fet, à près de 640 kilomètres au sud d'Oran.
Ce n' est pas encore le désert aride, mais c est
déjà une lande ingrate, où la végétation se fait
de plus en plus rare, et où le sable stérile ap-
paraît soit sous la forme d'une nappe grise
striée de rides, soit sous la forme de dunes rou-
ges, cdknme à Aïn-Sefra.
L'oasis de Figuig semble protégée contre
les regarda indiscrets par deux montagnes, le
Djebel Zenaga et le Djebel Tag' !a, hautes
de 1.100 à 1.120 mètres, et séparées par un
col de 4 à 500 mètres de largeur. Ce col
franchi, le plateau de Figuig apparaît, à 900
nètres d altitude, dans un cadre pittoresque
je verdure et de collines bleues, roses, et
mauve tendre. La pureté et la transparence de
l' atmosphère sont telles, en cette région, que
la terre, le sable, l' eau, le ciel, les rochers et
(es arbres y prennent des colorations d'une
faesse délicieuse.
Le nom de Figuig désigne un ensemble de
tept villages ou sours. qui occupent, écrit
M. Ricard, une cuvette elliptique de 20 ki-
lomètres oarrés de superficie. Ce sont les Içsours
418 Zcnago, El Oudaghir, El Abid, El Matz,
Outed Slimane, El Hammam Foufymi (d'en
haut) et El Hammam Tahtani (d'en bas).
La population réunie atteint une quinzaine
vie mille habitants, dort 14.500 Musulmans et
500 Juifs. Les Musulmans appartiennent à la
face BerVère.
Ce qui tait fait la richesse et l'originalité de
Figuig, c' est cette eau qu'on voit sourdre en
ibondince sur le plateau d'Oudaghir et qu'un
éseau de canalisations ingénieux et çompli-
qué distribue à travers l' oasis.
On peut accéder au quartier européen, si-
tué au centre, en suivant la route carrossable
tu col de Zenaga, qui coupe la verte ceinture
Je palmiers dont s'entoure fièrement Figuig :
ette route sinueuse a quelque chose d'étrange;
aile ondule à travers les arbres, les roches et
les falaises, elle semble se jouer des accidents
lu terrain. Mais elle ne peut, malgré tout, ri-
valiser en pittoresque avec l'extraordinaire pe-
it sentier qui s'en détache, à gauche, un peu
avant la porte principale. Par mille détours
capricieux, taccompagné pour ainsi dire dans sa
promenade par une eau claire, bondissante et
joyeuse. qui l' aborde, le suit, le traverse et
t'en écarte en y répandant la fraîcheur, ce
« chemin des cascades » longe les grtands murs
de terre sèche qui enclosent les plantations, se
faufile sous les figuiers et les grenadiers, passe
sous des grottes à stalactites et aboutit enfin à
une terrasse d'où le regard plonge sur la fa-
meuse « mer de palmes » qui est la grande
curiosité de Figuig.
Au milieu de cette oasis, un homme admira-
ble personnifie l'autorité française qu'il a su
faire aimer et respecter, c'est le colonel Ba-
fid, aujourd'hui en retraite, et qui a repris du
Jervice comme contrôleur civil de la région. Il
y réside depuis vingt-quatre ans. Sa parfaite
connaissance du plays, sa culture, le prestige
taême cie sa personne lui assurent un ascendant
considérable sur la population qu'il administre
et sur laquelle sa haute taille, sa longue barbe
blanche, ses grands yeux bleus exercent une
jtorte de fascination. Il réalise le type du pa-
triarche antique, et il est, en même temps, un
apôtre, de la civilisation française dans cet
Ëden saharien. Sa bonté, sa courtoisie exquise
adoraient à son autorité un charme auquel il est
impossible de se soustraire.
Pour se faire une juste idée de Figuig et de
ses habitants, il faut visiter les ksour sous Ja
direction de M; Barlel, qui en connaît à fond
tous les recoins, en a étudié les moeurs à loi-
sir, .avec une curiosité sympathique, est enfin
au courant de tout ce qui intéresse l'existence
Me cette véritable ruche berbère édifiée depuis
le moyen âge dans cette région désertique.
Les monuments d'architecture y sont rares.
Le plus important est la mosquée de Zenaga,
dont le minaret est de construction relativement
récente, niais dont les bâtiments primitifs sont
,encore debout. La façade, sur la place, offre
deux baies surmontées d'un arc ogival et flan-
quées de piliers massifs arrondis à la base et
se prolongeant en pilastres ou contretorts jus-
qu'à la toiture. L'édifice est à un étage. Ce-
lui-ci, indiqué, sur la façade, par ure rangée
de denticules, est percé de trois baies inégales,
deux à gauche et une à droite. C'est une cons-
truction très fruste, mais non sans caractère.
dont les murs sont faits en briques de terre dé-
layée puis séchée au soleil, suivtant l'usage du
pays. Chacun des autres ksour possède sa mos-
quée, mais de proportions plus modestes et dé-
pourvue de minaret. L'entrée de celle d'El
Malt n'est marquée que par de larges bancs
de granit noir polis par les générations de fidè-
lès qui sont venus s y asseoir. Le ksar d'El
Malz est d'ailleurs un des plus curieux. De
loin il s'annonce aux regards; une haute mu-
raille en pains de terre séchée, percée d'al-
véoles en forme de vérandas, - se drev w-
dessus des jardins : c'est là que se trouve l'en-
trée principale du bourg. Nous nous engageons
dans un labyrinthe de ruelles étroites et Mml-
bres, se transformant de place en place en
passages couverts. Dans cette petite ville de
terre séchée, la gifande préoccupation du cons-
tructeur a été de protéger les habitants à la fois
contre le soleil et contre le vent. Les logis
dont les entrées ouvrent sur ces ruelles appa-
raissent comme des trous noirs sans air et sans
lumière. Les notables habitent généralement à
l'étage supérieur. Quelques-unes de leurs mai-
sons se distinguent par une certaine recherche
d'élégance dans le dessin des fenêtres, qui
évoque le style roman. Nous en avons noté
une, entre autres, qui présente une baie gé-
minée formée de deux arcatures en plein cintre
séparées par une colonnette.
Dans une région où l'eau constitue la prin-
cipale richesse, c'est naturellement le régime
de la petite propriété qui s'impose. Les cultu-
res sont rassemblées autour de la cité et cha-
que plantation est entourée de murs de terre
glaise. Ces clôtures ont parfois deux mètres de
hauteur, et sont renforcées d' « agueddim »,
c est-à-dire de tours carrées de 10 à 12 mè-
tres, sur lesquelles des veilleurs armés font le
guet toute la nuit. Il faut voir avec quelle sol-
licitude toutes ces plantations de blé, d'orge,
de fèves, de dattiers, de figuiers sont irri-
guées : elles sont le plus souvent réparties en
compartiments rectangulaires de 8 mètres sur 3,
bordés de bourrelets de terre glaise qui main-
tiennent t eau -- amenée par - des -- rigoles en -- quan-
tité mesurée.
L'organisation politique et administrative du
territoire de Figuig est extrêmement curieuse.
Elle réalise un type singulier de République
démocratique. S'il existe un représentant du
Sultan, un « pacha », c'est pour la forme, car
le pouvoir exécutif est exclusivement exercé
par l'assemblée des notables, ou « djemaâ »,
laquelle n'a ni président, ni caïd à sa tête.
Les membres de la Djemaâ sont élus à vie,
mais leur magistrature n'est pas héréditaire.
Cette assemblée concentre dans ses mains tous
les pouvoirs : législatif, réglementaire, exécu-
tif et judiciaire. Ordinairement, le droit cou-
tumier berbère n'est pas écrit. Mais à Figuig,
on fait exception à la règle : les « kanoun »
sont conservés avec soin dans les registres.
Les procès criminels y sont extrêmement rares.
Le colonel Bariet nous dirait qu'en l'espace
de 14 ans, il n' en avait pas vu un seul cas.
Supposons cependant que cette heureuse tradi-
tion qui nous change un peu des mœurs de so-
ciétés plus « civilisées », soit interrompue, et
qu'un meurtre soit commis. C'est la loi du ta-
lion, l' « outila », qui seiajt applicable, sur-
tout si la victime était d un rang égal a celui
du coupable. L' « outila » n' est ni plus ni
moins que la vendetta corse. Elle consiste à
tuer un des membres de lia famille du meur-
trier. Mais comme cette vengeance en appelle
nécessairement une autre, la Djemaâ fait l'im-
possible pour qu'on n'en vienne pas à cette
extrémité. Le meurtrier doit quitter le village.
On facilite, au besoin, sa fuite. Après quoi,
des notables s'entremettent pour réconcilier les
deux f a mi f tes. A cet effet, on s'adresse le
plus souvent à un marabout réputé pour sa
haute conscience et sa sagesse. Ce dernier
s'installe successivement pendant quelques jours
dans chacune des deux familles et s'efforce de
négocier un accord équitable : La famille du
meurtrier paiera la « dia », le prix du sang,
à celle de la victime. L'accord conclu, les
deux familles se réunissent à la même table et
mangent ensemble. Cette formalité remplie, la
paix est définitivement faite entre elles.
En cas de vol, le coupable est fflappé d'une
peine d'amende ou du bannissement. Comme
assemblée municipale, la djemaâ est appelée à
prendre les mesures les plus diverses.
Elle réglemente la circulation dans les ruel.
les : les ânes doivent observer « le sens uni-
que », et cela, depuis des siècles.
Elle réglemente le balayage : le fumier a
une grande valeur à Figuig, aussi chaque ha-
bitant cherche-t-il à s'en procurer. En prin-
cipe, il a droit à celui qui se trouve devant sa
maison. S'il ne veut pas user personnellement
de son droit, il le cède, moyennant une rétri-
bution, à un autre qui a besoin d'engrais.
Elle réglemente enfin le service des eaux.
Chaque habitant a droit à une certaine quan-
tité d'eau de source. Celui qui n'utilise pas
sa part peut en disposer et la vendre à un au-
tre.
A tous égards, Figuig est intéressant à visi-
ter et à étudier. On y trouve réunis, sous une
forme originale, les canactères d'une civilisa-
tion berbère, vieille de plus de mille ans.
Jean L"cqain.
Député de la Nièvre,
Membre do. la Commission des Finances.
.,.
Exposition coloniale internationale
--()-o-
Sur la proposition du ministre des Colonies,
le Président de la République vient de signer
un décret aux termes duquel sont nommés
membres du Conseil supérieur de 1 Exposition
Coloniale Internationale de 1929 à Pari s :
M. Angoulvant (Gabriel), député, ancien
Gouverneur Général des Colonies, ancien
Commissaire Général de l'Exposition Colo-
niale Internationale de 1929 :
M. Outrey (Ernest), député, ancien Rési-
dent supérieur en Indochine, ancien Commis-
saire Général adjoint de l'Exposition Colo-
niale internationale de 1929 ;
M. Robaglia (Barthélémy), député, ancien
Commissaire Général adjoint de l'Exposition
Coloniale Internationale
dit Gouvernement à l'Exposition Coloniale
r.rj:"ûll" et industrielle -Jî Strasbourg en 1924.
UN PLAIDOYER
POUR Lo ANllENS
à
J'ai lu, non sans quelque émo-
tion, un plaidoyer en laveur des
instituteurs com/nunaltx, dans ta
- - - - -
lribune Indochinoise.
C'était l'époque où Vinstruction française
commençait. Le personnel enseignant n'exis-
tait pas. On battait le rappel pour avoir des
maîtres. Quand il fil arrivait quelques-uns,
on les accueillait avec joie. Dame! Le mé-
tier était dur. Ces pionniers de l'instruction
étaient expédiés dam la brotlsse, où, cou-
rageusement, obscurément, ils apportaient les
premières lueurs de l'esprit français.
On exigeait d'eux plus de dévouement que
de diplômes. Si on avait résolu de n'embau-
cher que des élèvs de Saint-Cloud, on at-
tendrait encore. Les futurs maîtres n'avaient
vtétttc pas tin de ces certificats, lesquels ne
garantissent d'ailhurs jamais que l'im-
pétrant (coppitite on dit en style offi-
ciel) se consacrer -i, cor ps et âme, à
sa tâche. « Ils -- ne présentaient, nous dit-on,
aucun diplôme, et, munis de quelques no-
tions de français, d'arithmétique et de
sciences naturelles, les instituteurs commu-
naux enseignaient le Quôc-Ngu, le mot à
mot français et les quatre opérations. » Ba-
gage léger, sans doute, mais précieux quand
il était colporté par des missionnaires ayant
la foi, au milieu de populations où tout était
à faire.
Les jours ont passé. L'ieuvrc a porte ses
fruits. Vinstruction s'est répandue. Les jeu-
nes Annamites ont affronté, en troupes ser-
rées, l'examen du certificat d'études primai-
res; désormais, f' Administration Il' a plus
que l'embarras du choix et les années
d'abondance ont succédé aux années de di-
sette. Pour être maître communal, faut
montrer patte blanrhe, c'est-à-dire avoir te
bienheureux certificat qui ouvre l'accès à ces
fonctions. Le rédacteur du journal indoclti-
nois applaudit à cette évolution; il exprime
des vaux pour que le recrutement des insti-
tuteurs s'améliore de plus en plus, mais il
réclame pour les maîtres de la première
heure, ce que la stricte justice, à défaut de
la gratitude, oblige l'Adm;,rhtTatioll à leur
accorder.
Ils ont de longues années de services; ils
sont venus à une époque où, sans eux, il n'y
curait pas eu d'enseignement français; ils
ont commencé it instruire les enfants avant
qu'il y eût des diplômes et des programmes
d'examen; ils ont l'expérience qui passe
science; ils demand fil t à être assimilés à
leurs collègues les tard venus et à profiter,
des mêmes avantages de carrière, bien qu'ils
n'aient pas en poche le parchemin officiel.
A qui les irriterait à subir les épreuves
d'examen, ils répliqueraient, qu'on n'est plus
à leur tige candidat à côté def élèves qu'on
a formés; à qui leur conseillerait, de changer
de carrière, ils répliqueraient qu'on a trop
aftotdu. pour leur donner ce conseil-là, et
nous répliquerions, nous, que c'est une façon
singulier: de l/tlf payer la r."co"";JiHtJllcr
qui leur est due.
Et j'ai SOllgt, eu lisant l'article où on les
défrl/d. à un pays où, autrefois, la question
s'est posée de la même façon dans un cer-
tain nombre de cas particuliers. J'ai connu,
dans ma plus tendre er/f ince, des maîtres
d'école qui n'avaient pas tous leurs sacre
mertts universitaires. Il n'en reste plus ait-
jourd'hui. Mais on ne peut pas penser à ces
braves gens sans se dire que, malgré l'insuf-
fisance de leurs titres, ils ont accompli une
tâche précieuse entre toutes. De même, ceux
qui, dans nos provinces lointaines ont été des
initiateurs, ne doivent pas être lésés, en des
temps plus heureux : il serait souverainement
injuste, en ces matières, que les premiers
fussent, dans la suite. les derniers.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commisston
sénatoriale ds colonies.
L'Aviation Coloniale
Tunis-Oran-Tunis
Une escadrille de cinq avions a effectué
le laid Tunis-Oran-Tunis.
A Madatsasoar
Par décret en 3atc du 5 août 1927, rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Bereni (Ange), administrateur en chet des
colonies, a été délégué, à titre intérimaire,
dans les fonctions. de secrétaire général du
Gouvernement général de Madagascar, du-
tant l'absence du titulaire rentrant en congé
en France.
Contre !a vie chère
-0-0---
Parmi les moyens proposés par le Comité
technique de l'Alimentation pour enrayer la
hausse des prix, nous notons avec satisfaction
que celui de poursuivre la pleine mise en va-
leur die notre domaine colonial n' a pas été ou-
blié.
L'idée coloniale fiait des progrès !
Pénurie 4e coîta aux ttds-Ulis
l>r rapport gouvernemental sur la. u'voH*>
<1u coton aux Mtata-tnm. montre m 14? pro-
cltu-1 ifMi d'environ wn million <*e balles an-
dessous de l'ullento 1 le. 11 en est ré-
sulté des achats extravagants faisant mon-
ter les murs do '200 points au-dessus des
prix les plus ms entés dans la matinée.
C'est l'occasion cle' pousser intensive-
ment la culture cotonière dans nos colo-
nies africaines.
au conseil D'état
0-0 ~-
Annulation d'indemnités supplémentaires
à des parlementaires coloniaux
Le Conseil général de la Guadeloupe
avait voté des crédits destinés à attribuer à
chaciui des députés et au sénateur de la
Colonie un supplément d'indemnité de
10.000 francs pour faciliter l'exercice de
leur mandat. Il avait également décidé de
leur attribuer un passage gratuit par an,
aller et retour, pour leur permettre de se
rendre dans lu eolonic. Ces délibérations
avaient été approuvées par le Gouverneur
de la Guadeloupe ; son arrêté rendait exé-
cutoire le budget supplémentaire et rectifi-
catif dans lequel ces crédits étaient com-
pris.
M. Hildevert Lui-a, avocat et propriétaire
à iPointe-à-Piti e, agissant en qualité de con-
tribuable, a déféré au Conseil d'Etat ces
délibérations pour excès de pouvoir. Il
vient d'obtenir gain d., cause.
La décision du C(lI',¡';1 d'Etat, rendue sur
le ivapport de M. Maurice Lugrange, spé-
cifie que les dépenses tendant ù attribuer à
des membres du Parlement soit des indem-
nités supplémentaires, soit des facilités de
transport destinées à leur permettre de se
rendre dans leur- circonscription électorale
ont le caractère de dépenses d'ordre natio-
nal et 11e peuvent, par suite, être votées
que par le Parlement à la dllarge du budget
de l'Etat. L'arrêt ajoute qu'elles échappent
ainsi Ù la compétence des assemblées lo-
cales, que dès lors le sieur Lara est fondé
A soutenir que les dépenses votées par le
conseil général de la Guadeloupe ne sont
.,pus' comprises pur leur nature dans la ca-
tégorie des dépenses facultatives que le
conseil général a la liberté d'engager en
vertu des articles 7 et U du senatus-consulte
du i juillet 18G(>. Les délibérations atta-
quérs ainsi que l'arrêté du Gouverneur de
la fîuadeloupe ont donc été annulés.
Requête d'un fonctionnaire tunisien
M. Uiltairc, ancien contrôleur civil-ad-
joint en Tuniie, demandait à l'Etat, repré-
senté par le ministre des Affaires étran-
gères, une indemnité en raison de préju-
dices subis à diverses époques de sa car-
rière du fait des agissements de rudminis-
tration à sou égard.
Le COllscil d fEtut s'est déclaré incompé-
tent.
Les agents du contrôle civil, dit en subs-
tance lu décision, bien que nommés et ré-
voqués par le Gouvernement, demeurent
cependant des fonctionnaires locaux du
Gouvernement tunisien, payés par la Ré-
gence et affiliés à une caisse des retraites
locales organisée par décrets beylicaux.
L'intervention exceptionnelle du pouvoir
protecteur dans les nominations ne suffit
pas, dans ces conditions, à leur faire per-
dre le caractère de fonctionnaires locaux.
Ils doivent, en conséquence, diriger les ac-
tions du genre de celle du sieur Giltaire
contre le Gouvernement tunisien.
Or, le contentieux administratif étant dé-
volu, en Tunisie, aux tribunaux judiciaires,
c'est devant un de ces tribunaux que M.
Giltaire doit porter son action.
BROUSSES
dk BROUTILLES
–00–
En toute naïveté
Ainsi (voir ci-contre), des étudiants anna-
mites se seraient mis à cinquante pour « châ-
tier » leur compatriote le Doc l'hu Vinh, cou-
pable de loyalisme à l'égard de la France.
Cette jeune troupe a dénlontré par son
geste qu' Il aux âmes bien nées, la valeur
n'attend pas le nombre des années ». Mais
elle eût pu attendre une occasion meilleure
de prouver qu'elle assimile bien notre cul-
ture classique. Car, toute question de vail-
lance mise à part, on est étonné de voir co-
habiter dans un même cerveau l'ardent désir
d'une direction intellectuelle et la haine de
cette direction. Je suis peut-être bien naïf,
mais je voudrais qu'avant d'admettre un in-
digène dans une école française, on lui de-
mandât un serment de fidélité, une parole
d'honneur quelconque. Tenté, plus tard,
par l'instinct si humain d'ingratitude,
notre diplômé, au moment de le manifester,
se sentirait peut-être un peu gêné.
Jaurès et les Annamites
Des Annamites résidant au Havre ont cé-
lébré à la fois, le 2 août, l'anniversaire de
la mort de Jaurès et la mémoire de Luong
Van Can. récemment décédé, et qui avait
subi pendant quinze ans la peine de la dé-
portation
Jaurès!. Il est trop facile de faire parler
les morts et c'est d'ailleurs un genre de lit-
térature aussi choquant qu'arbitraire.
Ce n'est pourtant pas manquer à la mé-
moire du tribun au grand cœur que de dire
qu'après la tuerie de 1914-1918, il eût sans
doute, pour les problèmes coloniaux comme
pour les internationaux, cherché dans
l'amour. et non dans la haine, les solutions
de justice.
Cette supposition trouvera-t-elle des con-
tradicteurs, même chez ceux de mes confrè-
res qui se réclament le plus. sévèrement de
la pensée de Jaurès?
Audion
Dépêches de l'Indochine
De Yunnanfou
Le glllltirai llou Jo Yu ayant S(t retrailc.
couple cl sentant fa partir, prrdnr, iulgo-
rirrait sa reddition. L'ancien direcft>irc fi
tUhnissionniK Le tjttm'ral Houyin, le plus
ancien lieutenant de I.'III(/-YIl/l assure 1'('.1'-
péilitinn des affaires courantes, en atten-
dant an nouveau dil'('clu;,.,',
-----
EN ANNA"
00
Par décret en date du 5 août 1927, rendu
BUI la proposition du ministre des Colonies,
M. Frics (Jules), administrateur de première
classe des Services civils de l'Indochine, a
été nommé Résident supérieur de 38 classe
en Annam, en remplacement de M. Pas-
quier, placé en service détaché et nommé
directeur de l'Agence Economique de Findo
chine.
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
La promotion
GRAND'CROIX
S. M. Sisavang- Vong, roi de Luang-Pra-
bang (Laos).
COMMANDEURS
M. Chailley-Bert, directeur général hono-
raire de l'Union Coloniale française.
S. A. R. le Prince Norodom Phanuvong,
ministre de l'Intérieur et des Cultes au Cam-
bodge.
OFFICIERS
MM. :
Bereni, administrateur en chef des Colonies.
Degoree, directeur de l'E.cole de Médecine
d'Hanoï.
Foumier, Gouverneur des Colonies, Direc-
teur des Finances et de la Comptabilité du
Gouvernement Général de l'Afrique Occiden-
tale ftançaise.
Keller, chef de bureau à l'Administration
centrale du Ministère des Colonies.
Ruffe, Inspecteur des Beaux-Arts, Vice-
Président fondateur de la Société coloniale
des Artistes français.
Simoneau, Procureur général, chef du Ser-
vice judiciaire à la Guyane.
Le Tnmg-Ngog. Tong-Doc de Ire classe,
membre de la 2e Chambre de 1 a Cour d'appel
d'Hanoï.
CHEVALIERS
MM. :
Barbier, administrateur en chef des Colo-
nies.
Bardou, Ingénieur en chef des services
techniques et scientifiques d'Agriculture au
Cameroun.
Bodin de Galembert, administrateur de lro
classe des services civils de l'Indochine.
Bormemaison, Inspecteur principal de la
Garde indigène de Madagascar.
Borel (Joseph-Augdste), planteur au Ton-
kin.
Boutdhnet, Administrateur en chef des Co-
lonies.
Boyer, Administrateur de 1° classe des ser-
vices civils de l'Indochine.
Clerc, Inspecteur des Postes et Télégra-
phes en Indochine.
Dauphiné, Commis au service colonial de
Marseille.
Debonne, administrateur en chef des colo-
nies.
Decamps, Ingénieur agricole, commerçant
et industriel.
Denis, 'adjoint principal hors-classe des ser-
vices civils de Madagascar.
Destaûille, Inspecteur principal des Douanes
en Afrique Ejquatoriale française.
Devillers, Colon agriculteur en Nouvelle-
Calédonie.
Do-Huu-Trxt, Conseiller à la Cour d'appel
de Saïgon.
Douguet, Administrateur de 1 fe classe des
services civils de t* Indochine.
Eychenne. Inspecteur de lro classe des
Douanes et Régies de l'Indochine.
Frissard, Chef du service de l'Exploitation
du Chemin de fer de'Thiès au Niger.
des Colonies
Gal/and, administrateur en chef des Colo-
nies.
Gaudin, Agent technique principal de t"
classe des Travaux public des Colonies.
Hamon, administrateur de Ir., classe des
Colonies.
Hervé, Colon en Océanie.
Hoarau, Instituteur charge de l'intérim de
l'Inspection primaire à La Réunion.
De Kersaint-G il (Jean-Baptiste), Admi-
nistrateur de 1 rI) classe des Colonies.
Lejrancq, Chef de section à l'Agence Gé-
nérale des Colonies.
Lemire. Surveillant chef à l'Administration
centrale du - Ministère - des Colonies.
Le- Van-Chinh, Médecin de l'Assistance
médicale en Indochine.
Martineau, Administrateur en chef des Co-
lonies. <
Meyer, Industriel et négociant à la Marti-
nique.
Michaz, Sous-Ingénieur principal des T ra-
vaux publics de Madagascar.
Michel, Sous-Chef de bureau à l'Adminis-
tration centrale du Ministère des Colonies.
Mil/of, Colon à Madagascar.
Morin, Médecin principal de l'Assistance
médicale indigène en Afrique Occidentale
française.
Mosole-Marie-Cloire. Inspecteur de pro-
phylaxie de l'Institut d'Hygiène et de Micro-
biologie de la Martinique.
Patry, administrateur de Ir" classe des ser-
vices civils de l'Indochine.
Philis, Agriculteur à la Guadeloupe.
De Raffin de La Raffinie, Administrateur
en chef des Colonies.
Ralu, Administrateur de lr0 classe des Co-
lonies.
Rougier, Administrateur de 1 ru classe des
Colonies.
Royet. Administrateur en chef des Colo-
nies.
De Saint-Michel Dunczat, Avocat général
près la Cour d'appel d'Hanoï.
Thomas, Directeur général de la Société
Française des Distilleries de l'Indochine,
Tissier, administrateur en chef des Colonies.
TruilarJ, Administrateur de Iro classe des
Colonies.
Va/mary, Directeur du Collège de Pondi-
chéry. chef du service de l'Instruction publique
dans les Etablissements français de l'Inde.
Azam-Zam, Marabout notable de la tribu
des Oulliminden (Soudan français).
C hao-Duong-Chane, Chao Muong principal
de lro dasse, secrétaire général du Palais-
Royal à Luang-Prabang.
Khunn-Kim, Oudam Montry, Gouverneur
de Kandal (Cambodge).
Le Nhiep, Tuan-Phu de lr0 classe au
Tonkin.
Tamsir M amadou, Aide de santé principal
de )J-C classe en Guinée française.
Tran-Quang-Nha, Doc Phu Su en Cochin-
chine,
Tran- Van-Hanh, Secrétaire principa hors-
classe au Gouvernement général à Hanoï.
Ung-Bang, Tham-Tri au Ministère de la
Guerre en Annam.
A Marseille
--Q-G--
Retour
Le paquebot Porthos, courrier d'Extrê-
me-Orient, vient d'arriver Ù. Marseille avec
800 passagers, dont M. Pcrrin de La Rau-
dière, inspecteur général des nnances,
membre de la Commission d'enquête sur
les concessions du Dar Lac.
M. Perrin de la Raudière, qui n'a fait
aucune déclaration sur les travaux de la
Commission, est le premier enquêteur qui
rentre en France. Les autres membres de
la Commission suivront par le courrier sui-
vant, le Bernardin-de-Saint-Pierre.
Agression
Par le Porthos est également arrivé l'an-
cien chef de district Doc Phu Vinh. Ce di-
gnitaire annamite, ù son débarquement, a
été assailli par une cinquantaine de ses
compatriotes, pour la plupart étudiants, et
venus à Marseille de différents points de la
France pour se livrer à cette manifestation.
Blessé d'un coup de canne, le frianffârin
a été ramené à !bord où il a été pansé. L'un
des agresseurs, un simple garçon de cui-
sine du paquebot Porthos, a pu être arrêté.
L'enquête semble prouver que cette ma-
nifestation avait été concertée par les élé-
ments révolutionnaires de l'Indo-Chine qui
en veulent à Doc Phu Vinh, officier de la
Légion dlhonnetir, d'avoir en toutes cir-
constances repoussé les avances des sépa-
ratistes annamites et prouvé son loyalisme
envers la France.
Le pacha de Marrakech en France
S. H. Kl Cilnnui, pnelui de Marrakech,
dont nous avons annonci» U» débarquement
à Marseille est arrivé j\ Pnris.
Son médecin et son secrétaire, l'accom-
pagnent.
Après quelques jours passés dans la ca-
pitale, Kl (îlaoui compte aller faire une
«.•lire à Yiltel.
11,.
LE VOYAGE D EL MOKRI
̃̃
Le grand vizir Kl Mokri. esl arrivé
hier à Bruxelles. U restera qualre jours
en Belgique et visitera les différentes
villes du pays, notamment Anvers. 11 par-
courra ensuite la Rhénanie avant de ren-
trer en France.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur CnW,ral de l'Indochine vient
de faire connaître au Mfnistre des Colonies
qu'a ln date du rlOIÎI. 1027. le tnux officiel
de la piastre était, de li fr..>5.
Magistrature coloniale
O11 été nommés :
Président de la Cour d'appel de la Nouvclle-
(.aledonie sur sa demande, M. Cornette de Saint-
C\r, président de la Cour d'appel de la u.i.vane,
en ivmplaceinent de M. Simiier, précédemment
uilmis u la retraite.
Président de lu Cour d'appel de la Guyane,
Al. Mondrugon, COUMMIN >̃ a la Cour d'appel do
1 Afrique (k'I'itlt-u(¡tl,' Française, en remplace-
ment de M .Cornette de Saint-Cvr.
Conseiller à la Cour d'appel de l'Afrique Oc. i-
tlenlale française. \1. Figues, jiiLje président IIU
tribunal de Dakar, en remplacement de M Môn-
dragon.
,Iug{' président du tribunal de première ins-
tance de Dakar, sur -a demande, M. de Monfi-
Mossj. conseiller à la Cour d'appel de la Matîi-
niuiue, en 1 emplacement de M. Figues précédem-
ment nomme concilier à la Cour d'appel do
1 Afrique Occidentale.
C-onsciiler à la Cour d'appel de la. Martinique,
M Havmllcr, avocat, n remplacement de M.
Mnnti-Hossi.
Procureur do la Mepublique près le tribunal île
première instance de Pondichéry, M. Philipen'
jupe à F.vreux, en remplnconient'de M. Baptiste
précédemment nommé conseiller iï la Cour d'an-
pel de l'Inde.
Président du tribunal supérieur de Papeeto,
sur fa demande, M. Curv, substitut du procii-
reur gênerai près la Cour de l'Afrique Equnt."),
riale l-rançaise, en remplacement de M. Léonold
Léger.
Substit.ut du procureur général près la Cour
d appel de l'Afrique F.quatoriale Française, sur
sa demande, M. l.éopold Léger, président du
tribunal supérieur de Papeete, en remplacement
de M. Curv.
Juge suppléant dans le ressort de la Cour
d'appel de l'Afrique F.quatoriale. emploi cré £ ,
M. Trognon, adjoint, principal des Services ci-
vils de l'.Vrique F/iuatoriale.
Greffier de ln jiMic de pnix compétence
étendue do Càiv.na Cameroun^, M. r.amlVen,
greffier de la jiMi
A L'OFFICIEL
.o---
Le Journal officiel ,lu 8-0 août publie nue
iiuslriiclion pour l'application du décret du
l."> juillet lfh?7 instituant un régime de re-
traites poutr les infirmières appelées a
sei\ir dans les Klnhlisscmcuts hospitaliers
du Service gênerai aux colonies.
------ -
Promotion violette
Sont nommés : Officier d'Académie ;
\I>M. Sangné 'MarceP, Sergent Jules), <)
fiakar, pour services rendus A l'enseigut
ment pnh!Tï\
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.62%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.62%.
- Auteurs similaires Indochine française Indochine française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Indochine française" or dc.contributor adj "Indochine française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64511147/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64511147/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64511147/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64511147
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64511147
Facebook
Twitter