Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-07-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juillet 1927 21 juillet 1927
Description : 1927/07/21 (A28,N112). 1927/07/21 (A28,N112).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. - No 112. al NUMERO : le CBMTIM8 JEUDI SOIR, 21 JUILLET 1927,
Les Annales Coloniales
U. reçue. O.CT.UM. Marcel RUEDEL et L.-G THBAUL T Ldt AMALES CoLoiqlALU ne publient que des arti.
bursau du jourmi. ci" inédit$, qui sont leur propriété exclusive.
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Rédaction & Administration i
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avec le supplément illustré :
Un 80 6 Mois 3 Moi.
France et
CotoniM..t20* 65 » 35 »
Étranger 180 > 100 » 50.
On s'abonne sans frais dans
tous les bureau de posta.
Les Musulmans d'Algérie
1.8,
S'il est utile de suivre attentivement les
vxrès de certaines propagandes, impruden-
tes, dangereuses malgré l'évidence de leurs
excès, il est non moins nécessaire de signaler
les manifestations de loyalisme qui nous
montrent que la France est dans la bonne
voie.
l.e rédacteur en chef du journal constanti-
nois Nadjah étant de passage au Caire, a
donné au journal El Ahram une série de dé-
clarations sur les sentiments des musulmans
d'Algérie, et sur leur opinion touchant les
questions essentielles. Ses déclarations ont
porté sur les points ci-après : amélioration
de la situation matérielle, progrès de l'en-
seignement, développement de l'industrie, des
cultures agricoles, libre exercice des prati-
ques religieuses, maintien de la législation
et de la tradition.
Sur la situation matérielle, il ne saurait y
avoir de doute : les musulmans ne peuvent
pas ne pas reconnaître tous les efforts qui ont
alxniti à assurer la sécurité d'un hout à l'au-
tre du territoire, la multiplication des tra-
vaux d'édilité, des routes, des moyens de
transport, etc.
l'our l'enseignement, le rédacteur en chef
du Nadjall a signalé, avec des éloges, les di-
vers établissements scolaires dont les musul-
mans proclament l'utilité : médersas (le mot
s'applique aux écoles supérieures, le termr
mill étant plus général) officielles d'Alger,
de Tlemccn. de Constantine où des maîtres
enseignent l'aral.c et les principes de l'isla-
misme; écoles professionne lles, fréquentées
par la population autochtone ; ecoles m agri-
culture, qui se créent peu a peu dans les di-
verses régions et <>ù les jeunes indigènes sont
nuttcs aux méthodes scientifiques les plus
modernes ; écoles de Iillcs, où les professeurs
de langue française voisinent avec les profes-
seurs ,J'enseignement ménager. Quant aux
("('oies primaires, on en trouve jusque dans
)es populations nomades. Le rédacteur en
chef ne manque pas de signaler que, dans
les écoles normales. les lycées, les facultés,
)a plupart des diplômes qui consacrent la fin
des études exigent la connaissance de l'arabe,
même des Français.
Même continuité dans les progrès de l'in-
dustrie, des cultures agricoles. Ici encore, nul
ne saurait les mettre en doute. Au point de
vue religieux, les musulmans algériens sui-
vent en toute liberté et scrupuleusement les
préceptes de leur religion : le Coran reste le
livre, et les sciences théologiques jouissent
ile la même faveur ; dans les centres nouvel-
lement créés, les mosquées s'élèvent et celles
qui existent déjà s'agrandissent. On a fait
mûrir le bruit qu'il avait été défendu aux
muezzins d'appeler les fidèles à la prière t
« ela est absolument faux. Enfin, les pratiques
contraires à l'esprit de l'Islam sont délais-
sées et les innovations sont proscrites : l'in-
fluence, à ce point de vue, du savant cheikh
Mouloud ben El Mouhoub, muphti de Cons-
tantine et professeur à la médersa de cette
ville, est prépondérante.
Les musulmans conservent donc leurs tra-
ditions les plus chères. Ils ont aussi leur
presse; non seulement ils lisent les journaux
tunisiens, non moins répandus en Algérie
qu'en Tunisie, mais ils possèdent six journaux
dont trois sont publiés en langue française;
cinq sont hebdomadaires, sauf le Nadjah,
qui parait trois fois par semaine.
Le journal du Caire a interrogé son visi-
teur pour savoir de lui quelle était la part
ries indigènes dans la vie politique et admi-
nistrative du pays, et notamment quelles
étaient les fonctions auxquelles ils pouvaient
prétendre; la réponse a été celle-ci: depuis
la loi du 4 février 1919, les indigènes peu-
vent prétendre à des fonctions, autrefois
accessibles aux seuls Français; il y a là,
pour ainsi dire, des expériences destinées à
mettre les indigènes à l'épreuve ; s'ils réus-
sissent, on étendra la liste des emplois aux-
quels ils auront accès, mais les indigènes al-
gériens, d'après leur interprète, ne témoi-
gnent pour les postes de fonctionnaires qu'un
goût modéré : ils préfèrent, de beaucoup,
être agriculteurs ou commerçants.
La représentation des indigènes au Parle-
ment français n'est assurée que par des dépu-
tés et des sénateurs français. Les indigènes
désireraient avoir des représentants de leur
race ; à cette revendication, le public français
ne se montre nullement hostile, mais les mu-
sulmans algériens comprennent parfaitement
qu'il faut au préalable une revision des lois
constitutionnelles de la République et que
tout cela ne se fera qu'à la longue, le temps
aidant.
Tel est le sens général des réponses faites
par le rédacteur en chef du Nadja/l, Elles
nous paraissent plus conformes à l'opinion
exacte de la grande majorité des musulmans
algériens que les manifestations isolées et
douteuses de quelques agitateurs un peu in-
conséquents. Certes, le rédacteur du Nadjah
n'ignore nullement qu'il y a des Jeunes-Al-
gériens comme des Jeunes-Tunisiens, des Jeu-
nes-Turcs, des Jeunes-Egyptiens. Mais voyez
avec quelle prudence il s'exprime, par exem-
ple, sur les rapports entre les Egyptiens et
Jes indigènes de l'Algérie ; il déclare que
ses compatriotes et lui s'intéressent avec une
sympathie fraternelle à tous les efforts que
tentent les Egyptiens dans la voie du progrès,
qu'il souhaite ardemment que des rapports
commerciaux très étroits s'établissent entre
tous les peuples de l'Afrique du Nord et que
ces liens économiques nécessaires deviendront
plus précis et plus nombreux le jour où une
grande voie ferrée les rapprodheim.
C'est tout. Cela nous console de bien des
déclamations. 8 Ne soyons pas étonnés, écri-
vait Louis Cros dans son livre : L'Algérie et
la Tunisie four tous, si, parfois, de notre
Afrique Mineure, s'élèvent les protestations
%'un thaleb (instituteur et, par extension, sa-
vant) déçu, les rumeurs d'une zaouïa (établis-
sement religieux) en fermentation, l'appel au
madhi sauveur ou les anathèmes d'un dervi-
che illuminé. La vie moghrebine est faite de
ces incidents qu'on ne peut interpréter sé-
neusement comme autant de motifs capables
de justifier la menace d'un péril musulman.
Au surplus, la France a, depuis longtemps,
pris pâture dans ses colonies, protectorats et
régions i,t mandat où les religions les plus di-
verses se trouvent en conflit. Les indigènes
de toutes doctrines y apparaissent comme des
associés tians l'œuvre commune de relèvement
et de nroerès. »
L'attitude de la France est toute natu-
relle, et le resjiéct des croyances religieuses,
des institutions sociales, des traditions de fa-
mille, s'impose à la patrie des Droits de
l'Homme, tant qu'aucune d'entre elles ne
viole l'iflée suprême d'humanité. Elle ne re-
connaît à aucune de ses provinces lointaines
le droit de rétablir l'esclavage ou d'égorger
son proehain sur l'autel de la divinité. Mais
elle se garde de heurter des sentiments et des
coutumes qui sont l'héritage des ancêtres. Il
est hon que, de temps à autre, un de ces
indigènes associés le dise bien haut, de façon
k imposer silence aux anathèmes des exaltés
ou aux palabres de 'demi-savants dont les
ambitions exagérées et les convoitises déçues
expliquent amplement les haines et les ran-
cunes.
Mario Roustan,
Sénateur de l'ilérault, ancien mtnisfre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des CoLont".
LE CAFARD
00 -
Le cafard, si souvent décrit par nos roman-
ciers modernes, a eu un précurseur dans une de
nos anciennes colonies du XVIIIe siècle, à Saint-
Domingue.
En voici un exemple que nous avons trouvé
dans la correspondance, que publie la Revue
de l'histoire des colonies françaises, de Claude
Lambert, ordonnateur du Cap en 1756-1757.
- - - - -
« Un certain Gauthier, son secrétaire, s était
mis en tête de se faire nommer, tout en con-
servant ses fonctions, à la succession d'un
homme de loi qui venait de mourir.
N'étant pas satisfait des nombreux avantages
de son état, écrit Claude Lambert, et croyant
apparemment que je ne pouvais mç passer de
lui, il vint hier me faire de nouvelles repré-
sentations pour demander cette commission de
notaire à la juridiction. il en vint à me dire,
que, puisque je ne lui procurais point cette
commission de notaire,$ ne pouvait plus res-
ter dans mon bureau. Je fus extrêmement sur-
pris de ce procédé inattendu et je lui obser-
vai qu'il devait réfléchir sur le parti qu'il pa-
raissait vouloir prendre ; mais m'ayant ajouté
qu'il y était résolu. je lui dis qu'il était le
maître et, sur-le-champ, il me remit les clefs
des armoires et s en ailla.
Bien entendu, quatre jours plus tard.
Le sieur Gauthier ayant fait des réflexions
sur le parti qu'il avait pris, est revenu à moi et
m'a prié d'oublier ce qui s'était passé.
Ensuite le susdit Gauthier redoubla de
zèle. »
Dam sa correspondance à M. de Lalanne.
Claude Lambert signale que, comme de nos
jours, l' absence de la colonie était une Sorte
de règle, les fonctionnaires voisins, nombreux
*t assez peu occupés faisaient les intérims. A
tout moment, tout à coup, l'ordonnateur appre-
nait, par hasard, qu'un de se* subordonnés
était parti pour Ja France, sans lui en donner
avis.
En parcourant les journaux officiels de nos
colonies, il n' est pas rare de voir la radiation
des cadres. de fonctionnaires qui n. ont pas re-
joint leur poste, ou qui s'en sont absentés.
sans autorisation, à cause du cafard.
La suite très curieuse de cette correspon-
dance dont nous devons le dépouillement à
M. J. Tramond, nous montre les difficultés
au milieu desquelles se débattait le pauvre
ordonnateur pour ramener l' argent dans les co-
Iionies. rétablir les finances et réformer l'admi-
nistration.
B. D.
..8 -
Une rude pêche à la baleine
–00–
Les journaux japonais publient le récit d'une
bataille acharnée entre environ 5.000 pécheurs
et sept grandes baleines.
Cette bataille, déclarent les gazettes, qui s'est
livrée dans la baie de Korinamura, n'a pas
duré moins de vingt-quatre heures et s'est ter-
minée par le capture des sept monstres ma-
rins.
EN TRIPOLITAINE
Succès des troupes italiennes
Un ensemble d'opérations nouvelles a com-
mencé le 9 juillet en vue de la répression de
l'activité des rebelles en Cyrénaïque dans le
Djebel central. Le 10 juillet, les rebelles Uora.
boindt , après s'être heurtés à la oolonne italienne,
abandonné sur le terrain 22 morts, plus
de la moitié de la caravane transportant les
tentes et lea-yîvres.
Le 13 juillet, le gros des forces rebelles a
été attaqué par la colonne du général Mezzetti
qui les a poursuivis pendant 10 Kilomètres. Les
rebelles ont abandonné de nombreux morts
et des femmes et des enfants ainsi que 300 cha-
meaux chargés de tentes, d'effets et de vivres.
Les pertes Italiennes sont légères, celles de
l'ennemi sont importantes.
L'aviation IL ooopéré brillamment à toutes les
opérations. Le 13 juillet, un avion a bombanM
efficacement les rebelles. Cet avion a été at-
teint par la fusillade. Le mécanicien a été tué
et l'appareil, quoique endommagé, a pu ren-
trer dans les lignes italiennes.
LA CELLULOSE
Matière prewère d'imporiaice capitale
00
NOUS DEVONS PRENDRE DES DIS-
POSITIONS DANS NOS COLONIES
POUR AIDER AU RAVITAILLE-
MENT DE LA METROPOLE
L'emploi dans la fabrication du
papier des celluloses de bois est de
date relativement récente, mais cèt
emploi s'est développé avec une très grande
raPidité. On petit dire que c'est grâce à lui,
grâce au faible pdriix re Je iie c'est grâce à lii i ,
grâce au faible prix de revient du papier
obtenu avec les pâtes de bois, qu'ont pu se
multiplier, dans tous les pays du monde,
les publications de toutes sortes, journaux,
revues et magazines.
La consommation de cellulose atteint des
maintenant des chiffres formidables. En
France, elle est de Vordre de 700.000 ton-
nes. Nous en produisons 250.000 à peine
(pâtes de bois ou de fibres, diverses, chif-
fons, etc.) et nous devons importer le com-
plément de Suède, Norvège ou Canada, seuls
pays où la production dépasse encore les be-
soins de la consommation local*. Mais l'ac-
croissement de cette consommation est tel,
dans les deux continents, que nous pouvons
redouter, dans un avenir prochain de ne
plus trouver à acheter au dehors les quanti-
tés atti nous seront nécessaires.
Certes, en France même, la production
̃beut augmenter sensiblement, soit par Vuti-
lisation ches nous des Allas d'Algérie, soit
par le traitement des pins des Landes que
nous exportons sous forme de poteaux de
mine, soit ensuite par V exploitation des peu-
plements de résineux, de peupliers ou autres
essences que nous pouvons crier sur les vastes
superficies qui, dans notre pays, restent l'II-
core incultes.
L'écart entre notre production et notre con-
sommation de cellulose, déjà considérable,
peut néanmoins s'accentuer encore, si nous
ne prenons très rapidement des dispositions
pour le combler, l.a cellulose. si elle a été
employée presque exclusivement, jusqu'ici,
à la fabrication du papier et du celluloïd,
tend en effet à trouver son utilisation dans
nombre d'industries nouvelles où elle rem-
placera avantageusement, au point de vue
prix, le coton, la soie, la laine et d'autres
produits ou denrées. Sans doute les soies
ou laines artificielles n'auront pas certaines
des qualités des laines ou soies naturelles,
en ce qui concerne par exemple la non con-
ductibilité de la chaleur, mais il n'est pas
douteux que ces produits trouveront, le fait
est déjà démontré pour la soiede très nom-
breuses applications. Quant au coton artifi-
ciel, rien ne paraît s'opposer à ce qu'il pos-
sède toutes les qualités du coton naturel.
Seule probablement la question des prix tU.
cidera de son succès.
Les perspectives d'utilisatioll des pâtes de
cellulose sont donc considérables et il n'est
pas trop tôt pour envisager l'adoption de me-
sures destinées à favoriser, dans nos colonies
comme en France, la production de matières
premières propres à leur fabrication. Nom-
bre de nos colonies possèdent de très belles
forêts. Il s'agit malheureusement de - forêts
très hétérogènes peu faciles à exploiter en
7ne d'un rendement intensif d'essences dé-
terminées. Il doit être possible, en tout cas,
une fois étudiées celles de ces essences qui
comiennent le mieux à la fabrication de la
cellulose et, parmi elles, celles qui croissent
le plus rapidement, de créer des peuplements
assez importants pour justifier l'instal-
lation d'usines en vue du traitement mécani-
que ou chimique des bois obtelltls. Il a déjà
été question, je crois, du fromager et surtout
'du parasolier qu'il serait très facile de pro-
pager dans nos colonies d'Afrique, essences
très tendres qui donneraient un papier d'assez
bonne qualité. On a parlé aussi du lata-
nier (dont il existe des peuplements à Ma-
dafasca" mais qui pousse beaucoup trot len-
tement à mon avis, pour présenter un réel
intérêt à ce point 'de vue) et même du palé-
tuvier. Il doit y en arooir d'autres ; qu'on les
étudie et qu'on tlloÙiisse. Le vulgaire froma-
ger, méprisé aujourd'hui, sera peut-être plus
,prédeux pour nous dans un demi-siècle que
ne le sont actuellement les acajous et palis-
sandres importés pour V ébènisterie.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien ministre.
La politique coloniale
de l'Angleterre
--00--
Au cours d'un débat qui a eu lieu avant-
hier à la Chambre des Communes sur la poli-
tique coloniale de l'Angleterre, M. J.-H.
Thomas, ancien ministre des Colonies dans
le cabinet Mac Donald, a critiqué la récente
conférence des gouverneurs coloniaux, qui
ç'est tenue à Londres, a exprimé des craintes
pour la politique traditionnelle par laquelle'
lç Gouvernement de la métropole était seul:
responsable du sort des indigènes, laissant
aux gouverneurs un rôle purement ad mini s-
tiatif, et a combattu à 1 avance un projet
tendant à créer une grande fédération de
l'Afrique orientale autour de la colonie de
Kenya.
M. Amery, ministre des Dominions et des
Colonies, a répondu et a défendu les aspi-
rations à l'autonomie des colons blancs du
Kenya et des pays voisins, et a soutenu que
la nouvelle Commission, dite de l'Afrique
orientale, qui va se réunir prochainement,
devra envisager des changements administra-
tifs et législatifs dans ces territoires, en vue
de créer éventuellement un grand Dominion
tropical.
Le ministre a donné toutes les assurances
qu'on lui demandait touchant la ttRelle des
noirs et les droits des colons indiens dans
cette contrée africaine.
Le statut de Tanger
-- 00 -
Au cours d'un interview qu'il a accordé
à M. Jean Lefranc, du Temps, le général
Primo de Rivera, que notre confrère appelle
le « dictateur débonnaire », formule l'espoir
que les négociations entreprises pour le rè-
glement du statut de Tanger se résoudront
a la satisfaction des intéressés.
La santé de Moulay Youssef
0-0
Alors qu'une cll'P"!lc de Télouan annonce
que lï'Wit «le sanlé «lu sultan du Maroc s'ug-
gruve considérablement. La luiblesse du
«î'i'iir augmente progressivement et les mé-
decins prévoient su lin prochaine. Lu suc-
cession au tronc n'offrirait dit-on, aucune
ilifliciiitç.l"s formalités ayant été prévues ».
.vus sommes informés de l'exagération de
ccs nouvelles.
Moulay Youssuf est, un effet, souffrant,
mais une l aule personnalité «lui l'approche
ii^ lai e que son étal actuel'u'inspire aucune
inquiétude.
p 8..
Le Tanger-Feaç
C'est seulement dimanche que circulera le
premier train Tanger-Fès, dont le départ avait
été annoncé pour avant-hier.
L'affaire du Lotus99
, Le difféiend entre les gouvernements
français et turc, à la suite de l'abordage, le
2 août 192O, entre les vapeurs lioz-Kourt et
Lotus, viendra devant la Cour de justice in-
ternationale mardi prochain.
Le Gouvernement français sera représenté
par le professeur Basdlvant, jurisconsulte
adjoint au ministère des Affaires Etrangères ;
le Gouvernement turc par Mahmoud Essay
bey, ministre de la Justice.
La Cour devra se prononcer sur les ques-
tions suivantes la Turquie a-t-elle agi con-
tiairement au droit international en exerçant
des poursuites pénales à l'égard de l'officier
de juart du Lotus. et. dans l'affirmative,
quelle réparation pécuniaire sera éventuelle-
ment due ?
La politique indigène
au Congo Belge
-0-0..-
L'immense étendue de leur colonie avait
ccnduit les Belges, dès 1910, à la partici-
pat ion des indigènes à l'administration de
leur territoire.
En vertu du décret du 2 mai 1910, en ef-
fet, « le chef et le sous-chef indigènes exer-
cent leur autorité dans la mesure et de la
manière fixées par la coutume indigène n.
Mais, dans l'application de ce décret, écrit
M. A.-J. Moeller, Gouverneur de la pro-
vince orientale du Congo belge, dans le Bul-
letin de la Société Belge d'Etudes et d'Ex-
pansion, il semble qu'on soit parti de l'hypo-
thèse d'une autorité à juguler d'abus à pré-
venir plutôt que de celle, plus conforme à
la réalité, d'un pouvoir fort détérioré au
contact d'une action économique et morale.
Bien que le décret précité eût été modifié
et amendé à plusieurs reprises, l'appréhen.
sion de certains agents européens de l'Admi-
nistration d'une atteinte portée à leur pres-
tige et à leur autorité empêcha l'application
intégrale de ce principe de la collaboration
des indigènes à l'admininstration locale.
La création de tribunaux indigènes fit faire,
dès 1921, un grand progrès à cette question.
L'expérience a montré que l'autorité euro-
péenne n'a fait que gagner en déléguant aux
chefs le règlement des différends dans les-
quels elle éprouvait de la peine à se débrouil-
ler. en donnant toute cette activité, où elle
n'intervient désormais que comme pouvoir de
direction et de revision.
Le développement, dans un esprit souple
et large, des chefferies indigènes est donc
appelé à faciliter la tâche de l'Administra-
tion européenne ; c'est du reste ce que la
France a pu réaliser dans ses possessions
d'outre-mer, grâce aux résultats remarqua-
bles obtenus dans l'évolution de la plupart
de ses sujets indigènes.
Mono£.
0080
Une excellente idée
Un officier écrit ceci dans la Frapce Mili-
taire :
(c Au moment où un officier est affecté
dans un corps indigène nord-africain, je
ciois qu'il serait excellent de lui faire faire
un stage de trois mois pour apprendre la
langue arabe ou tout au moins ce qui lui
sera indispensable pour comprendre et se
faire comorendre. Il nourrait ainsi se nas-
ser d'intirprètes qui, du reste, ne tradui-
sent jamais exactement ce qui leur a été dit,
surtout lorsque dans une compagnie se pro-
duit une petite histoire où des gradés indi-
gènes sont plus ou moins mêlés emprunts
d'argent à des inférieurs, par exemple -
cas extrêmement fréquent et pour lequel le
tirailleur ne réclame que très rarement et
souvent lorsque l'on ne peut plus rien faire.
« Cette connaissance de la langue donne-
rait davantage confiance au tirailleur, sur-
tout au jeune soldat, en son officier, et je
crois que la discipline n'y ferait que gagner.
Ce ne serait certainement pas du temps
perdu. » & & -
Malheureusement pour nos troupes noires,
la chose est plus difficile, car les nombreux
dialectes, très différents les uns des autres,
ne peuvent être appris tous à la fois. Néan-
moins, le mandingue et le peulh semblent
suffire, car ils sont compris à peu près par
tous les indigènes.
0800
Le recrutement des coloniaux
et des colons 00
----0-0-
Jeunes gens qui allez bientôt vous présenter
devant les conseils de révision, n'oubliez pas
de demander au conseil, 10rs de votre convo-
cation, les moyens qui vous sont, donnés d'al-
ler faire votre service militaire aux colonies et
de bénéficier des avantages qui vous sont of-
ferts en échange de six mois de service sup-
plémentaire.
Tel est le conseil lies ministres de la Uuerre
et des Colonies aux jeunes recrues.
Les débouchés pour la verroterie
en Afrique Occidentale Française
b
La première parure que reçoit dès son jeune
âge, l'indigène de la Côte Occidentale d'Afri-
que, est faite de quelques perles de verrote-
rie de couleur vive. Ces objets de coquetterie
ne se rencontrent pas seulement chez Jes en-
fants, car les variétés de perles aux tons mul-
tiples exposées dans les vitrines des boutiquiers
exercent une attraction particulière auprès des
femmes indigènes qui en font souvent l'em-
plette pour procéder elles-mêmes à la confec-
tion de leurs colliers ou bracelets.
Depuis plusieurs années, la vente de ces
articles a pris, en Afrique Occidentale Fran-
aise, une extension qui vaut d être signalée à
r industrie française.
Si l'on se reporte, en effet, aux dernières
statistiques douanières, on relève que 82.096
kilos d'articles inscrits sous la dénomination
K vitrifications en grains percés (verroterie) »
ont été importés en 1923, et que ces entrées
sont passées à 229.795 kilos en 1924 pour
atteindre, un an ptfus tard, 410.784 kilos, soit
le quintuple des importations de l'année 1923.
L'article le plus répandu est la perle dite
« Charlotte n. qui se fait en diverses couleurs,
notamment en blanc, en noir, en rouge. ces
dernières qui sont une imitation de la perle
corail sont toutefois plus recherchées par les
indigènes.
Importations 1925. - Au cours de l'année
1925. le Sénégal a été le principal client des
fabricants de verroterie ; il figure au premier
rang des colonies du groupe avec un tonnage
de 149.871 kilos. ce qui représente 36 "{, des
importations totales de l' année. Les Sénéga-
lais ne sont toutefois pas les uniques acheteurs
de ces marchandises dont une grande partie
ne fait que transiter par lie Sénégal pour être
vendue aux populations mauritaniennes et sou-
danaises.
Tout en augmentant chaque année ses im-
portations de verroterie, la Guinée française
n'occupe plus, depuis 1924. que le deuxième
rang. qui était alors tenu par le Sénégal. En
1925, l'Administration des Douanes de la
Guinée a enregistré l'entrée de 104.807 kilos
de perles de verre, soit le quart des entrées
de l'Afrique Occidentale française.
La Côte d'Ivoire se dlasse troisième avec
78.576 kilos, et le Soudan français, en impor-
tant 51.832 kilos, précède le Dahomey qui
n a reçu, en 1925, que 25.698 kilos en pro-
gression d'une demi-tonne seulement sur 1924.
Concurrence. La France a de nombreux
concurrents sur le marché de la Côte Occiden-
tale d'Afrique dans cette spécialité. Elle se
classe cependant au premier rang des fournis-
seurs ayec 224.093 kilos, soit 54 des im-
portations totales de 1925.
L'Allemagne vient ensuite avec 60.550 ki-
los. devancant de très oeu l'Italie oui se classe
troisième avçc 58.076 kilos, en triplant ses
exportations de l'année 1924.
Les perles de Tchéco-Slovaquie ont été
moins demandées en 1925 (12.559 kilos) qu'en
1924 (33.203 kilos).
La fabrication anglaise ne vient qu'au cin-
quième rang avec 3.830 kilos, dont 2.031 kilos
provenant des colonies britanniques de la Côte
d'Afrique.
Les Pays-Bas figurent aux statistiques pour
3.231 kilos et lia Belgique pour 2.437 kilos.
Les « autres pays » se partagent le reliquat
des importations.
Valeur à l'entrée. - D' après le tableau
général des Douanes, les valeurs à l'entrée des
« vitrifications en grains percés (verroterie), en
1925, sont les suivantes :
Kilos Francs
France 224.093 2.568 584
France (réexporta-
tions 'étrangères). 3-815 135.399
Allemagne. 60.550 1.830.969
Italie, , , , 58.076 671 990
Tchéco-Slovaquie 12.559 437.496
Angleterre 3.830 60 077
HoHande 3.231 111.664
Belgique. 2.437 37 62C
Autres pays 42.193 867.164
Ce qui donne un prix unitaire moyen de :
11 fr. 46 le kilo pour la France ; 30 fr. 23
le kilo pour l'Allemagne ; Il fr. 57 pour l'Ita-
lie ; 34 fr. 83 pour la Tchéco-Slovaquie ;
15 fr. 68 pour l'Angleterre ; 34 fr. 56 pour
la Hollande; 15 fr. 43 pour la Belgique ;
20 fr. 55 pour les « autres pays ».
Les prix de vente de ces articles varient
selon les procédés employés pour leur fabrica-
tion et leur mode de présentation. On peut les
déterminer en ajoutant au prix initial pratiqué
en France les frais de transport, les droits de
douane et le bénéfice du vendeur qui est ap-
précié à un pourcentage comprenant la rému-
nération des intermédiaires et les frais géné-
raux.
Maisons locales susceptibles de recevoir des
offres, - La plupart des maisons importatrices
de la colonie sont susceptibles de recevoir des
offres. L'Agence Economique de l'Afrique
Occidentale Française. 159, boulevard Hauss-
mann, à Paris, tient à la disposition des fabri-
cants et commerçants que ces articles pour-
raient intéresser les listes des principales firmes
installées en A.O.F.
Méthodes commerciales. Les perles de
verre destinées à être vendues aux indigènes
sont présentées sur un fil de coton de 91 cen-
timètres de longueur. Ces fils sont réunis par
douzaines et livrés au commerce par grosse.
's expéditions sont faites par caisses de 50
à 60 kilos type Exportation.
Les méthodes commerciales employées pour
la vente et l'exportation des articles dont il
s'agit sont celles communes à toutes les mar-
chandises expédiées des différents ports de la
métropole (Le Havre, Cordeaux, Marseille)
par les maisons de commerce à leurs MIccur-
sales. La marchandise est généralement ven-
due par le fabricant franco au poit d'embar-
quement. Les paiements s' effectuent soit au
comptant, soit à 30 jours ou 90 jours. Let
fabricants étrangers vendent FOB.
Régime douanier. - A l'entrée en Afrique
Occidentale française, les vitrifications en grains
percés (verroterie) sont soumises aux droits
ci-après :
1 Au Sénégal. en Guinée française, au
Soudan français : 5 "•> ad valorem pour les
articles français 12 ''(, ad valorem pour les
articles étrangers ;
2° En Côte d'Ivoire et au Dahomey : 10%
ad valorem, quelle que soit l'origine de la
marchandise.
Ces droits ad valorem sont calculés sur le
mentant de la facture majorée de 25 pour
tenir lieu de tous les frais postérieurs à l'achat.
L.e prix de facture est celui de la marchandise
où elle sort des magasins du commerçant expé-
diteur (emballage compris).
En ce qui concerne la justification d'origine
(indispensable pour les colonies du premier
groupe), les marchandises françaises doivent
ctre accompagnées de passavants D n° 8 ou
D n" 9 délivrés par l'Administration des
Douanes de France pour bénéficier des réduc-
tions tarifaires prévues en leur faveur. Des
certificats d'or igine délivrés par les autorités
municipales de la métropole et dûment visés
par la Douane du port d'embarquement peu-
vent être admis à titre exceptionnel à sup-
pléer les passavants adirés sous la double con-
dition que les titres dont il s'agit contiennent
toutes les indications susceptibles de permettre
Identification des envois et qu'ils fassent, en
outre, mention des dates et numéros des pas-
savants levés au port d'embarquement.
Ces formalités sont généralemer:t accomplies
dans les ports par les agents transitaires des
acheteurs.
t ---
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
Les passages gratuits
M. l'iijuemal. député, dcinurule il M. le Mi-
rnstiv snldnt de l'anii'O d'Orient (Syrie), dont les
parents réclumeut lu venue en France en per-
mission exceptionnelle, tin rn ison dt l'état
de santé très grave du père qui esl appelé à
subir une opérai ion mettant ses jours en dan-
ger, est rét'lIc!lwn' illis (ilitis l'ohligution de
paver lui-rnémc les frais du voyage qui dé-
passent, parait-il, 1.300 francs, ce qui, naturel-
lement, ne permet pas au soldai d'accepter
III permission qu'on lui accorde et autorise
ni l Isi 1 (le let à
que l'intéressé a refusé sa permission ; 2*
(1IIn. le cas de l'nflirrnative, que, dans les
cas de force majeure imprévisibles, le soldat
soit rapulrié aux frais de l'Elut, car il ne sau-
rait. être rontlu responsable du yrand éloigne-
ment qui résulte de son envoi outre-mer. (Ques-
tion du 3 juin 1927.)
Réponse. Les hommes de troupe français
du contingent, incorporés outrc-mer et titu-
laires d'une permission exceptionnelle pour
événement dans leur famille (notamment ma-
ladie grave d'un ascendant mettent ses jours
en danger), ont droit à la gratuité de la tra-
versée.
L'envoi d'un engagé sur un T. O. E.
M. Jean Locijuin, député, demande M. le mi-
nistre de la Cuerre u'il est exact qu'un jeune
soldat, engagé volontaire et âgé de moins de
vingt ans, puisse être envoyé en Syrie, sans
qu'il l'nit expressément demandé. (Question du
3 juin 1127.)
Réponse. - Réponse affirmative. L'envoi sur
un théâtre d'opérations extérieur des jeunes
soldais dépend de l'aptitude physique et non
pas de l'âge. Si un militaire âgé de moins do
vingt ans, insent sur les listes de tour de
départ, possède une constitution robuste, il
peut être reconnu @ physiquement apte à servir
sur les théâtres d'opérations extérieurs et être
désigné pour le .\Iaroe ou le Levant.
£ 0 Le cours du riz
[77 SAiGON, 18 juillet
)54 (Cours moyen des 100 kilos, en piastres,
;.'){\ sues perdus, le lona du bord, sans les
droits).
tUxn" 1, £ > brisures Il iî'.t
Kiz n" J, -H) brisures 10 V?
Hizn" 2, :>U a/it brisures î) SO
Rrisuros u'B 1 et 2 N I.»
Brisures n° '3 7 4'.)
Brisures n"1 U;{4
Farines 4 04
Pnddy (usines de r.holon) :
Paddy Vinh-Long (» 77
Pailcly Cn-c Paddy Bac-Kieu (i S-V
Paddy Baixau (> W
Coprah (les HlÚ kil. A Saïgon) lfl »
SAIGON i9 juillet
(Cours moyen des 100 kilos, en piastres,
sacs perdus, le lona du bord, dans les
droits.)
Riz n° 1, 25 brisures. 11 29
Riz n° 2, 40 brisures.,. 10 47
Riz no 2, 50 brisures",.: 9 72
Brisures no 1 et 2 807
Brisures no 3 7 41
Brisures n° 4 6 34
Fahnea 3 95
Paddys (Cours moyen des 100 kilos, en
piastres, sucs perdus, rendus aux usines
de Cholon.)
Paddy Vinh-Long 6 77
Paddy Co-Cong 7 14
Paddy Bac-Lieu. , , 6 1)1
Paddy Baixau 6 99
Copràh (les 100 kilos à Saïgon) 18 80
400-
LE TAUX DE LA PIASTRE
a 1
Au 20 juillet 1027, le taux tir la piastre était
de l'l, fr. K5.
Un cyclone à Formose
Seize personnes ont élé tuées et cent blessées
nn cours d'une violente tempête qui a balayA
depuis cinq jours le sud de Forniôm.
ne riches plantations de canne à sucre ont
été dévastées.
Les Annales Coloniales
U. reçue. O.CT.UM. Marcel RUEDEL et L.-G THBAUL T Ldt AMALES CoLoiqlALU ne publient que des arti.
bursau du jourmi. ci" inédit$, qui sont leur propriété exclusive.
OUIIIL aUITIDIEI
Rédaction & Administration i
m, SU M Mèg-TM
PARIS Cl">
TÉLiFH. t LOUVM 1t-S7
- RICHKLIKU t7-M
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un 80 6 Mois 3 Moi.
France et
CotoniM..t20* 65 » 35 »
Étranger 180 > 100 » 50.
On s'abonne sans frais dans
tous les bureau de posta.
Les Musulmans d'Algérie
1.8,
S'il est utile de suivre attentivement les
vxrès de certaines propagandes, impruden-
tes, dangereuses malgré l'évidence de leurs
excès, il est non moins nécessaire de signaler
les manifestations de loyalisme qui nous
montrent que la France est dans la bonne
voie.
l.e rédacteur en chef du journal constanti-
nois Nadjah étant de passage au Caire, a
donné au journal El Ahram une série de dé-
clarations sur les sentiments des musulmans
d'Algérie, et sur leur opinion touchant les
questions essentielles. Ses déclarations ont
porté sur les points ci-après : amélioration
de la situation matérielle, progrès de l'en-
seignement, développement de l'industrie, des
cultures agricoles, libre exercice des prati-
ques religieuses, maintien de la législation
et de la tradition.
Sur la situation matérielle, il ne saurait y
avoir de doute : les musulmans ne peuvent
pas ne pas reconnaître tous les efforts qui ont
alxniti à assurer la sécurité d'un hout à l'au-
tre du territoire, la multiplication des tra-
vaux d'édilité, des routes, des moyens de
transport, etc.
l'our l'enseignement, le rédacteur en chef
du Nadjall a signalé, avec des éloges, les di-
vers établissements scolaires dont les musul-
mans proclament l'utilité : médersas (le mot
s'applique aux écoles supérieures, le termr
mill étant plus général) officielles d'Alger,
de Tlemccn. de Constantine où des maîtres
enseignent l'aral.c et les principes de l'isla-
misme; écoles professionne lles, fréquentées
par la population autochtone ; ecoles m agri-
culture, qui se créent peu a peu dans les di-
verses régions et <>ù les jeunes indigènes sont
nuttcs aux méthodes scientifiques les plus
modernes ; écoles de Iillcs, où les professeurs
de langue française voisinent avec les profes-
seurs ,J'enseignement ménager. Quant aux
("('oies primaires, on en trouve jusque dans
)es populations nomades. Le rédacteur en
chef ne manque pas de signaler que, dans
les écoles normales. les lycées, les facultés,
)a plupart des diplômes qui consacrent la fin
des études exigent la connaissance de l'arabe,
même des Français.
Même continuité dans les progrès de l'in-
dustrie, des cultures agricoles. Ici encore, nul
ne saurait les mettre en doute. Au point de
vue religieux, les musulmans algériens sui-
vent en toute liberté et scrupuleusement les
préceptes de leur religion : le Coran reste le
livre, et les sciences théologiques jouissent
ile la même faveur ; dans les centres nouvel-
lement créés, les mosquées s'élèvent et celles
qui existent déjà s'agrandissent. On a fait
mûrir le bruit qu'il avait été défendu aux
muezzins d'appeler les fidèles à la prière t
« ela est absolument faux. Enfin, les pratiques
contraires à l'esprit de l'Islam sont délais-
sées et les innovations sont proscrites : l'in-
fluence, à ce point de vue, du savant cheikh
Mouloud ben El Mouhoub, muphti de Cons-
tantine et professeur à la médersa de cette
ville, est prépondérante.
Les musulmans conservent donc leurs tra-
ditions les plus chères. Ils ont aussi leur
presse; non seulement ils lisent les journaux
tunisiens, non moins répandus en Algérie
qu'en Tunisie, mais ils possèdent six journaux
dont trois sont publiés en langue française;
cinq sont hebdomadaires, sauf le Nadjah,
qui parait trois fois par semaine.
Le journal du Caire a interrogé son visi-
teur pour savoir de lui quelle était la part
ries indigènes dans la vie politique et admi-
nistrative du pays, et notamment quelles
étaient les fonctions auxquelles ils pouvaient
prétendre; la réponse a été celle-ci: depuis
la loi du 4 février 1919, les indigènes peu-
vent prétendre à des fonctions, autrefois
accessibles aux seuls Français; il y a là,
pour ainsi dire, des expériences destinées à
mettre les indigènes à l'épreuve ; s'ils réus-
sissent, on étendra la liste des emplois aux-
quels ils auront accès, mais les indigènes al-
gériens, d'après leur interprète, ne témoi-
gnent pour les postes de fonctionnaires qu'un
goût modéré : ils préfèrent, de beaucoup,
être agriculteurs ou commerçants.
La représentation des indigènes au Parle-
ment français n'est assurée que par des dépu-
tés et des sénateurs français. Les indigènes
désireraient avoir des représentants de leur
race ; à cette revendication, le public français
ne se montre nullement hostile, mais les mu-
sulmans algériens comprennent parfaitement
qu'il faut au préalable une revision des lois
constitutionnelles de la République et que
tout cela ne se fera qu'à la longue, le temps
aidant.
Tel est le sens général des réponses faites
par le rédacteur en chef du Nadja/l, Elles
nous paraissent plus conformes à l'opinion
exacte de la grande majorité des musulmans
algériens que les manifestations isolées et
douteuses de quelques agitateurs un peu in-
conséquents. Certes, le rédacteur du Nadjah
n'ignore nullement qu'il y a des Jeunes-Al-
gériens comme des Jeunes-Tunisiens, des Jeu-
nes-Turcs, des Jeunes-Egyptiens. Mais voyez
avec quelle prudence il s'exprime, par exem-
ple, sur les rapports entre les Egyptiens et
Jes indigènes de l'Algérie ; il déclare que
ses compatriotes et lui s'intéressent avec une
sympathie fraternelle à tous les efforts que
tentent les Egyptiens dans la voie du progrès,
qu'il souhaite ardemment que des rapports
commerciaux très étroits s'établissent entre
tous les peuples de l'Afrique du Nord et que
ces liens économiques nécessaires deviendront
plus précis et plus nombreux le jour où une
grande voie ferrée les rapprodheim.
C'est tout. Cela nous console de bien des
déclamations. 8 Ne soyons pas étonnés, écri-
vait Louis Cros dans son livre : L'Algérie et
la Tunisie four tous, si, parfois, de notre
Afrique Mineure, s'élèvent les protestations
%'un thaleb (instituteur et, par extension, sa-
vant) déçu, les rumeurs d'une zaouïa (établis-
sement religieux) en fermentation, l'appel au
madhi sauveur ou les anathèmes d'un dervi-
che illuminé. La vie moghrebine est faite de
ces incidents qu'on ne peut interpréter sé-
neusement comme autant de motifs capables
de justifier la menace d'un péril musulman.
Au surplus, la France a, depuis longtemps,
pris pâture dans ses colonies, protectorats et
régions i,t mandat où les religions les plus di-
verses se trouvent en conflit. Les indigènes
de toutes doctrines y apparaissent comme des
associés tians l'œuvre commune de relèvement
et de nroerès. »
L'attitude de la France est toute natu-
relle, et le resjiéct des croyances religieuses,
des institutions sociales, des traditions de fa-
mille, s'impose à la patrie des Droits de
l'Homme, tant qu'aucune d'entre elles ne
viole l'iflée suprême d'humanité. Elle ne re-
connaît à aucune de ses provinces lointaines
le droit de rétablir l'esclavage ou d'égorger
son proehain sur l'autel de la divinité. Mais
elle se garde de heurter des sentiments et des
coutumes qui sont l'héritage des ancêtres. Il
est hon que, de temps à autre, un de ces
indigènes associés le dise bien haut, de façon
k imposer silence aux anathèmes des exaltés
ou aux palabres de 'demi-savants dont les
ambitions exagérées et les convoitises déçues
expliquent amplement les haines et les ran-
cunes.
Mario Roustan,
Sénateur de l'ilérault, ancien mtnisfre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des CoLont".
LE CAFARD
00 -
Le cafard, si souvent décrit par nos roman-
ciers modernes, a eu un précurseur dans une de
nos anciennes colonies du XVIIIe siècle, à Saint-
Domingue.
En voici un exemple que nous avons trouvé
dans la correspondance, que publie la Revue
de l'histoire des colonies françaises, de Claude
Lambert, ordonnateur du Cap en 1756-1757.
- - - - -
« Un certain Gauthier, son secrétaire, s était
mis en tête de se faire nommer, tout en con-
servant ses fonctions, à la succession d'un
homme de loi qui venait de mourir.
N'étant pas satisfait des nombreux avantages
de son état, écrit Claude Lambert, et croyant
apparemment que je ne pouvais mç passer de
lui, il vint hier me faire de nouvelles repré-
sentations pour demander cette commission de
notaire à la juridiction. il en vint à me dire,
que, puisque je ne lui procurais point cette
commission de notaire,$ ne pouvait plus res-
ter dans mon bureau. Je fus extrêmement sur-
pris de ce procédé inattendu et je lui obser-
vai qu'il devait réfléchir sur le parti qu'il pa-
raissait vouloir prendre ; mais m'ayant ajouté
qu'il y était résolu. je lui dis qu'il était le
maître et, sur-le-champ, il me remit les clefs
des armoires et s en ailla.
Bien entendu, quatre jours plus tard.
Le sieur Gauthier ayant fait des réflexions
sur le parti qu'il avait pris, est revenu à moi et
m'a prié d'oublier ce qui s'était passé.
Ensuite le susdit Gauthier redoubla de
zèle. »
Dam sa correspondance à M. de Lalanne.
Claude Lambert signale que, comme de nos
jours, l' absence de la colonie était une Sorte
de règle, les fonctionnaires voisins, nombreux
*t assez peu occupés faisaient les intérims. A
tout moment, tout à coup, l'ordonnateur appre-
nait, par hasard, qu'un de se* subordonnés
était parti pour Ja France, sans lui en donner
avis.
En parcourant les journaux officiels de nos
colonies, il n' est pas rare de voir la radiation
des cadres. de fonctionnaires qui n. ont pas re-
joint leur poste, ou qui s'en sont absentés.
sans autorisation, à cause du cafard.
La suite très curieuse de cette correspon-
dance dont nous devons le dépouillement à
M. J. Tramond, nous montre les difficultés
au milieu desquelles se débattait le pauvre
ordonnateur pour ramener l' argent dans les co-
Iionies. rétablir les finances et réformer l'admi-
nistration.
B. D.
..8 -
Une rude pêche à la baleine
–00–
Les journaux japonais publient le récit d'une
bataille acharnée entre environ 5.000 pécheurs
et sept grandes baleines.
Cette bataille, déclarent les gazettes, qui s'est
livrée dans la baie de Korinamura, n'a pas
duré moins de vingt-quatre heures et s'est ter-
minée par le capture des sept monstres ma-
rins.
EN TRIPOLITAINE
Succès des troupes italiennes
Un ensemble d'opérations nouvelles a com-
mencé le 9 juillet en vue de la répression de
l'activité des rebelles en Cyrénaïque dans le
Djebel central. Le 10 juillet, les rebelles Uora.
boindt , après s'être heurtés à la oolonne italienne,
abandonné sur le terrain 22 morts, plus
de la moitié de la caravane transportant les
tentes et lea-yîvres.
Le 13 juillet, le gros des forces rebelles a
été attaqué par la colonne du général Mezzetti
qui les a poursuivis pendant 10 Kilomètres. Les
rebelles ont abandonné de nombreux morts
et des femmes et des enfants ainsi que 300 cha-
meaux chargés de tentes, d'effets et de vivres.
Les pertes Italiennes sont légères, celles de
l'ennemi sont importantes.
L'aviation IL ooopéré brillamment à toutes les
opérations. Le 13 juillet, un avion a bombanM
efficacement les rebelles. Cet avion a été at-
teint par la fusillade. Le mécanicien a été tué
et l'appareil, quoique endommagé, a pu ren-
trer dans les lignes italiennes.
LA CELLULOSE
Matière prewère d'imporiaice capitale
00
NOUS DEVONS PRENDRE DES DIS-
POSITIONS DANS NOS COLONIES
POUR AIDER AU RAVITAILLE-
MENT DE LA METROPOLE
L'emploi dans la fabrication du
papier des celluloses de bois est de
date relativement récente, mais cèt
emploi s'est développé avec une très grande
raPidité. On petit dire que c'est grâce à lui,
grâce au faible pdriix re Je iie c'est grâce à lii i ,
grâce au faible prix de revient du papier
obtenu avec les pâtes de bois, qu'ont pu se
multiplier, dans tous les pays du monde,
les publications de toutes sortes, journaux,
revues et magazines.
La consommation de cellulose atteint des
maintenant des chiffres formidables. En
France, elle est de Vordre de 700.000 ton-
nes. Nous en produisons 250.000 à peine
(pâtes de bois ou de fibres, diverses, chif-
fons, etc.) et nous devons importer le com-
plément de Suède, Norvège ou Canada, seuls
pays où la production dépasse encore les be-
soins de la consommation local*. Mais l'ac-
croissement de cette consommation est tel,
dans les deux continents, que nous pouvons
redouter, dans un avenir prochain de ne
plus trouver à acheter au dehors les quanti-
tés atti nous seront nécessaires.
Certes, en France même, la production
̃beut augmenter sensiblement, soit par Vuti-
lisation ches nous des Allas d'Algérie, soit
par le traitement des pins des Landes que
nous exportons sous forme de poteaux de
mine, soit ensuite par V exploitation des peu-
plements de résineux, de peupliers ou autres
essences que nous pouvons crier sur les vastes
superficies qui, dans notre pays, restent l'II-
core incultes.
L'écart entre notre production et notre con-
sommation de cellulose, déjà considérable,
peut néanmoins s'accentuer encore, si nous
ne prenons très rapidement des dispositions
pour le combler, l.a cellulose. si elle a été
employée presque exclusivement, jusqu'ici,
à la fabrication du papier et du celluloïd,
tend en effet à trouver son utilisation dans
nombre d'industries nouvelles où elle rem-
placera avantageusement, au point de vue
prix, le coton, la soie, la laine et d'autres
produits ou denrées. Sans doute les soies
ou laines artificielles n'auront pas certaines
des qualités des laines ou soies naturelles,
en ce qui concerne par exemple la non con-
ductibilité de la chaleur, mais il n'est pas
douteux que ces produits trouveront, le fait
est déjà démontré pour la soiede très nom-
breuses applications. Quant au coton artifi-
ciel, rien ne paraît s'opposer à ce qu'il pos-
sède toutes les qualités du coton naturel.
Seule probablement la question des prix tU.
cidera de son succès.
Les perspectives d'utilisatioll des pâtes de
cellulose sont donc considérables et il n'est
pas trop tôt pour envisager l'adoption de me-
sures destinées à favoriser, dans nos colonies
comme en France, la production de matières
premières propres à leur fabrication. Nom-
bre de nos colonies possèdent de très belles
forêts. Il s'agit malheureusement de - forêts
très hétérogènes peu faciles à exploiter en
7ne d'un rendement intensif d'essences dé-
terminées. Il doit être possible, en tout cas,
une fois étudiées celles de ces essences qui
comiennent le mieux à la fabrication de la
cellulose et, parmi elles, celles qui croissent
le plus rapidement, de créer des peuplements
assez importants pour justifier l'instal-
lation d'usines en vue du traitement mécani-
que ou chimique des bois obtelltls. Il a déjà
été question, je crois, du fromager et surtout
'du parasolier qu'il serait très facile de pro-
pager dans nos colonies d'Afrique, essences
très tendres qui donneraient un papier d'assez
bonne qualité. On a parlé aussi du lata-
nier (dont il existe des peuplements à Ma-
dafasca" mais qui pousse beaucoup trot len-
tement à mon avis, pour présenter un réel
intérêt à ce point 'de vue) et même du palé-
tuvier. Il doit y en arooir d'autres ; qu'on les
étudie et qu'on tlloÙiisse. Le vulgaire froma-
ger, méprisé aujourd'hui, sera peut-être plus
,prédeux pour nous dans un demi-siècle que
ne le sont actuellement les acajous et palis-
sandres importés pour V ébènisterie.
Pierre Valude,
Député du Cher,
Ancien ministre.
La politique coloniale
de l'Angleterre
--00--
Au cours d'un débat qui a eu lieu avant-
hier à la Chambre des Communes sur la poli-
tique coloniale de l'Angleterre, M. J.-H.
Thomas, ancien ministre des Colonies dans
le cabinet Mac Donald, a critiqué la récente
conférence des gouverneurs coloniaux, qui
ç'est tenue à Londres, a exprimé des craintes
pour la politique traditionnelle par laquelle'
lç Gouvernement de la métropole était seul:
responsable du sort des indigènes, laissant
aux gouverneurs un rôle purement ad mini s-
tiatif, et a combattu à 1 avance un projet
tendant à créer une grande fédération de
l'Afrique orientale autour de la colonie de
Kenya.
M. Amery, ministre des Dominions et des
Colonies, a répondu et a défendu les aspi-
rations à l'autonomie des colons blancs du
Kenya et des pays voisins, et a soutenu que
la nouvelle Commission, dite de l'Afrique
orientale, qui va se réunir prochainement,
devra envisager des changements administra-
tifs et législatifs dans ces territoires, en vue
de créer éventuellement un grand Dominion
tropical.
Le ministre a donné toutes les assurances
qu'on lui demandait touchant la ttRelle des
noirs et les droits des colons indiens dans
cette contrée africaine.
Le statut de Tanger
-- 00 -
Au cours d'un interview qu'il a accordé
à M. Jean Lefranc, du Temps, le général
Primo de Rivera, que notre confrère appelle
le « dictateur débonnaire », formule l'espoir
que les négociations entreprises pour le rè-
glement du statut de Tanger se résoudront
a la satisfaction des intéressés.
La santé de Moulay Youssef
0-0
Alors qu'une cll'P"!lc de Télouan annonce
que lï'Wit «le sanlé «lu sultan du Maroc s'ug-
gruve considérablement. La luiblesse du
«î'i'iir augmente progressivement et les mé-
decins prévoient su lin prochaine. Lu suc-
cession au tronc n'offrirait dit-on, aucune
ilifliciiitç.l"s formalités ayant été prévues ».
.vus sommes informés de l'exagération de
ccs nouvelles.
Moulay Youssuf est, un effet, souffrant,
mais une l aule personnalité «lui l'approche
ii^ lai e que son étal actuel'u'inspire aucune
inquiétude.
p 8..
Le Tanger-Feaç
C'est seulement dimanche que circulera le
premier train Tanger-Fès, dont le départ avait
été annoncé pour avant-hier.
L'affaire du Lotus99
, Le difféiend entre les gouvernements
français et turc, à la suite de l'abordage, le
2 août 192O, entre les vapeurs lioz-Kourt et
Lotus, viendra devant la Cour de justice in-
ternationale mardi prochain.
Le Gouvernement français sera représenté
par le professeur Basdlvant, jurisconsulte
adjoint au ministère des Affaires Etrangères ;
le Gouvernement turc par Mahmoud Essay
bey, ministre de la Justice.
La Cour devra se prononcer sur les ques-
tions suivantes la Turquie a-t-elle agi con-
tiairement au droit international en exerçant
des poursuites pénales à l'égard de l'officier
de juart du Lotus. et. dans l'affirmative,
quelle réparation pécuniaire sera éventuelle-
ment due ?
La politique indigène
au Congo Belge
-0-0..-
L'immense étendue de leur colonie avait
ccnduit les Belges, dès 1910, à la partici-
pat ion des indigènes à l'administration de
leur territoire.
En vertu du décret du 2 mai 1910, en ef-
fet, « le chef et le sous-chef indigènes exer-
cent leur autorité dans la mesure et de la
manière fixées par la coutume indigène n.
Mais, dans l'application de ce décret, écrit
M. A.-J. Moeller, Gouverneur de la pro-
vince orientale du Congo belge, dans le Bul-
letin de la Société Belge d'Etudes et d'Ex-
pansion, il semble qu'on soit parti de l'hypo-
thèse d'une autorité à juguler d'abus à pré-
venir plutôt que de celle, plus conforme à
la réalité, d'un pouvoir fort détérioré au
contact d'une action économique et morale.
Bien que le décret précité eût été modifié
et amendé à plusieurs reprises, l'appréhen.
sion de certains agents européens de l'Admi-
nistration d'une atteinte portée à leur pres-
tige et à leur autorité empêcha l'application
intégrale de ce principe de la collaboration
des indigènes à l'admininstration locale.
La création de tribunaux indigènes fit faire,
dès 1921, un grand progrès à cette question.
L'expérience a montré que l'autorité euro-
péenne n'a fait que gagner en déléguant aux
chefs le règlement des différends dans les-
quels elle éprouvait de la peine à se débrouil-
ler. en donnant toute cette activité, où elle
n'intervient désormais que comme pouvoir de
direction et de revision.
Le développement, dans un esprit souple
et large, des chefferies indigènes est donc
appelé à faciliter la tâche de l'Administra-
tion européenne ; c'est du reste ce que la
France a pu réaliser dans ses possessions
d'outre-mer, grâce aux résultats remarqua-
bles obtenus dans l'évolution de la plupart
de ses sujets indigènes.
Mono£.
0080
Une excellente idée
Un officier écrit ceci dans la Frapce Mili-
taire :
(c Au moment où un officier est affecté
dans un corps indigène nord-africain, je
ciois qu'il serait excellent de lui faire faire
un stage de trois mois pour apprendre la
langue arabe ou tout au moins ce qui lui
sera indispensable pour comprendre et se
faire comorendre. Il nourrait ainsi se nas-
ser d'intirprètes qui, du reste, ne tradui-
sent jamais exactement ce qui leur a été dit,
surtout lorsque dans une compagnie se pro-
duit une petite histoire où des gradés indi-
gènes sont plus ou moins mêlés emprunts
d'argent à des inférieurs, par exemple -
cas extrêmement fréquent et pour lequel le
tirailleur ne réclame que très rarement et
souvent lorsque l'on ne peut plus rien faire.
« Cette connaissance de la langue donne-
rait davantage confiance au tirailleur, sur-
tout au jeune soldat, en son officier, et je
crois que la discipline n'y ferait que gagner.
Ce ne serait certainement pas du temps
perdu. » & & -
Malheureusement pour nos troupes noires,
la chose est plus difficile, car les nombreux
dialectes, très différents les uns des autres,
ne peuvent être appris tous à la fois. Néan-
moins, le mandingue et le peulh semblent
suffire, car ils sont compris à peu près par
tous les indigènes.
0800
Le recrutement des coloniaux
et des colons 00
----0-0-
Jeunes gens qui allez bientôt vous présenter
devant les conseils de révision, n'oubliez pas
de demander au conseil, 10rs de votre convo-
cation, les moyens qui vous sont, donnés d'al-
ler faire votre service militaire aux colonies et
de bénéficier des avantages qui vous sont of-
ferts en échange de six mois de service sup-
plémentaire.
Tel est le conseil lies ministres de la Uuerre
et des Colonies aux jeunes recrues.
Les débouchés pour la verroterie
en Afrique Occidentale Française
b
La première parure que reçoit dès son jeune
âge, l'indigène de la Côte Occidentale d'Afri-
que, est faite de quelques perles de verrote-
rie de couleur vive. Ces objets de coquetterie
ne se rencontrent pas seulement chez Jes en-
fants, car les variétés de perles aux tons mul-
tiples exposées dans les vitrines des boutiquiers
exercent une attraction particulière auprès des
femmes indigènes qui en font souvent l'em-
plette pour procéder elles-mêmes à la confec-
tion de leurs colliers ou bracelets.
Depuis plusieurs années, la vente de ces
articles a pris, en Afrique Occidentale Fran-
aise, une extension qui vaut d être signalée à
r industrie française.
Si l'on se reporte, en effet, aux dernières
statistiques douanières, on relève que 82.096
kilos d'articles inscrits sous la dénomination
K vitrifications en grains percés (verroterie) »
ont été importés en 1923, et que ces entrées
sont passées à 229.795 kilos en 1924 pour
atteindre, un an ptfus tard, 410.784 kilos, soit
le quintuple des importations de l'année 1923.
L'article le plus répandu est la perle dite
« Charlotte n. qui se fait en diverses couleurs,
notamment en blanc, en noir, en rouge. ces
dernières qui sont une imitation de la perle
corail sont toutefois plus recherchées par les
indigènes.
Importations 1925. - Au cours de l'année
1925. le Sénégal a été le principal client des
fabricants de verroterie ; il figure au premier
rang des colonies du groupe avec un tonnage
de 149.871 kilos. ce qui représente 36 "{, des
importations totales de l' année. Les Sénéga-
lais ne sont toutefois pas les uniques acheteurs
de ces marchandises dont une grande partie
ne fait que transiter par lie Sénégal pour être
vendue aux populations mauritaniennes et sou-
danaises.
Tout en augmentant chaque année ses im-
portations de verroterie, la Guinée française
n'occupe plus, depuis 1924. que le deuxième
rang. qui était alors tenu par le Sénégal. En
1925, l'Administration des Douanes de la
Guinée a enregistré l'entrée de 104.807 kilos
de perles de verre, soit le quart des entrées
de l'Afrique Occidentale française.
La Côte d'Ivoire se dlasse troisième avec
78.576 kilos, et le Soudan français, en impor-
tant 51.832 kilos, précède le Dahomey qui
n a reçu, en 1925, que 25.698 kilos en pro-
gression d'une demi-tonne seulement sur 1924.
Concurrence. La France a de nombreux
concurrents sur le marché de la Côte Occiden-
tale d'Afrique dans cette spécialité. Elle se
classe cependant au premier rang des fournis-
seurs ayec 224.093 kilos, soit 54 des im-
portations totales de 1925.
L'Allemagne vient ensuite avec 60.550 ki-
los. devancant de très oeu l'Italie oui se classe
troisième avçc 58.076 kilos, en triplant ses
exportations de l'année 1924.
Les perles de Tchéco-Slovaquie ont été
moins demandées en 1925 (12.559 kilos) qu'en
1924 (33.203 kilos).
La fabrication anglaise ne vient qu'au cin-
quième rang avec 3.830 kilos, dont 2.031 kilos
provenant des colonies britanniques de la Côte
d'Afrique.
Les Pays-Bas figurent aux statistiques pour
3.231 kilos et lia Belgique pour 2.437 kilos.
Les « autres pays » se partagent le reliquat
des importations.
Valeur à l'entrée. - D' après le tableau
général des Douanes, les valeurs à l'entrée des
« vitrifications en grains percés (verroterie), en
1925, sont les suivantes :
Kilos Francs
France 224.093 2.568 584
France (réexporta-
tions 'étrangères). 3-815 135.399
Allemagne. 60.550 1.830.969
Italie, , , , 58.076 671 990
Tchéco-Slovaquie 12.559 437.496
Angleterre 3.830 60 077
HoHande 3.231 111.664
Belgique. 2.437 37 62C
Autres pays 42.193 867.164
Ce qui donne un prix unitaire moyen de :
11 fr. 46 le kilo pour la France ; 30 fr. 23
le kilo pour l'Allemagne ; Il fr. 57 pour l'Ita-
lie ; 34 fr. 83 pour la Tchéco-Slovaquie ;
15 fr. 68 pour l'Angleterre ; 34 fr. 56 pour
la Hollande; 15 fr. 43 pour la Belgique ;
20 fr. 55 pour les « autres pays ».
Les prix de vente de ces articles varient
selon les procédés employés pour leur fabrica-
tion et leur mode de présentation. On peut les
déterminer en ajoutant au prix initial pratiqué
en France les frais de transport, les droits de
douane et le bénéfice du vendeur qui est ap-
précié à un pourcentage comprenant la rému-
nération des intermédiaires et les frais géné-
raux.
Maisons locales susceptibles de recevoir des
offres, - La plupart des maisons importatrices
de la colonie sont susceptibles de recevoir des
offres. L'Agence Economique de l'Afrique
Occidentale Française. 159, boulevard Hauss-
mann, à Paris, tient à la disposition des fabri-
cants et commerçants que ces articles pour-
raient intéresser les listes des principales firmes
installées en A.O.F.
Méthodes commerciales. Les perles de
verre destinées à être vendues aux indigènes
sont présentées sur un fil de coton de 91 cen-
timètres de longueur. Ces fils sont réunis par
douzaines et livrés au commerce par grosse.
's expéditions sont faites par caisses de 50
à 60 kilos type Exportation.
Les méthodes commerciales employées pour
la vente et l'exportation des articles dont il
s'agit sont celles communes à toutes les mar-
chandises expédiées des différents ports de la
métropole (Le Havre, Cordeaux, Marseille)
par les maisons de commerce à leurs MIccur-
sales. La marchandise est généralement ven-
due par le fabricant franco au poit d'embar-
quement. Les paiements s' effectuent soit au
comptant, soit à 30 jours ou 90 jours. Let
fabricants étrangers vendent FOB.
Régime douanier. - A l'entrée en Afrique
Occidentale française, les vitrifications en grains
percés (verroterie) sont soumises aux droits
ci-après :
1 Au Sénégal. en Guinée française, au
Soudan français : 5 "•> ad valorem pour les
articles français 12 ''(, ad valorem pour les
articles étrangers ;
2° En Côte d'Ivoire et au Dahomey : 10%
ad valorem, quelle que soit l'origine de la
marchandise.
Ces droits ad valorem sont calculés sur le
mentant de la facture majorée de 25 pour
tenir lieu de tous les frais postérieurs à l'achat.
L.e prix de facture est celui de la marchandise
où elle sort des magasins du commerçant expé-
diteur (emballage compris).
En ce qui concerne la justification d'origine
(indispensable pour les colonies du premier
groupe), les marchandises françaises doivent
ctre accompagnées de passavants D n° 8 ou
D n" 9 délivrés par l'Administration des
Douanes de France pour bénéficier des réduc-
tions tarifaires prévues en leur faveur. Des
certificats d'or igine délivrés par les autorités
municipales de la métropole et dûment visés
par la Douane du port d'embarquement peu-
vent être admis à titre exceptionnel à sup-
pléer les passavants adirés sous la double con-
dition que les titres dont il s'agit contiennent
toutes les indications susceptibles de permettre
Identification des envois et qu'ils fassent, en
outre, mention des dates et numéros des pas-
savants levés au port d'embarquement.
Ces formalités sont généralemer:t accomplies
dans les ports par les agents transitaires des
acheteurs.
t ---
A LA CHAMBRE
QUESTIONS ECRITES
Les passages gratuits
M. l'iijuemal. député, dcinurule il M. le Mi-
rnstiv
parents réclumeut lu venue en France en per-
mission exceptionnelle, tin rn ison dt l'état
de santé très grave du père qui esl appelé à
subir une opérai ion mettant ses jours en dan-
ger, est rét'lIc!lwn' illis (ilitis l'ohligution de
paver lui-rnémc les frais du voyage qui dé-
passent, parait-il, 1.300 francs, ce qui, naturel-
lement, ne permet pas au soldai d'accepter
III permission qu'on lui accorde et autorise
ni l Isi 1 (le let à
que l'intéressé a refusé sa permission ; 2*
(1IIn. le cas de l'nflirrnative, que, dans les
cas de force majeure imprévisibles, le soldat
soit rapulrié aux frais de l'Elut, car il ne sau-
rait. être rontlu responsable du yrand éloigne-
ment qui résulte de son envoi outre-mer. (Ques-
tion du 3 juin 1927.)
Réponse. Les hommes de troupe français
du contingent, incorporés outrc-mer et titu-
laires d'une permission exceptionnelle pour
événement dans leur famille (notamment ma-
ladie grave d'un ascendant mettent ses jours
en danger), ont droit à la gratuité de la tra-
versée.
L'envoi d'un engagé sur un T. O. E.
M. Jean Locijuin, député, demande M. le mi-
nistre de la Cuerre u'il est exact qu'un jeune
soldat, engagé volontaire et âgé de moins de
vingt ans, puisse être envoyé en Syrie, sans
qu'il l'nit expressément demandé. (Question du
3 juin 1127.)
Réponse. - Réponse affirmative. L'envoi sur
un théâtre d'opérations extérieur des jeunes
soldais dépend de l'aptitude physique et non
pas de l'âge. Si un militaire âgé de moins do
vingt ans, insent sur les listes de tour de
départ, possède une constitution robuste, il
peut être reconnu @ physiquement apte à servir
sur les théâtres d'opérations extérieurs et être
désigné pour le .\Iaroe ou le Levant.
£ 0 Le cours du riz
[77 SAiGON, 18 juillet
)54 (Cours moyen des 100 kilos, en piastres,
;.'){\ sues perdus, le lona du bord, sans les
droits).
tUxn" 1, £ > brisures Il iî'.t
Kiz n" J, -H) brisures 10 V?
Hizn" 2, :>U a/it brisures î) SO
Rrisuros u'B 1 et 2 N I.»
Brisures n° '3 7 4'.)
Brisures n"1 U;{4
Farines 4 04
Pnddy (usines de r.holon) :
Paddy Vinh-Long (» 77
Pailcly Cn-c
Paddy Baixau (> W
Coprah (les HlÚ kil. A Saïgon) lfl »
SAIGON i9 juillet
(Cours moyen des 100 kilos, en piastres,
sacs perdus, le lona du bord, dans les
droits.)
Riz n° 1, 25 brisures. 11 29
Riz n° 2, 40 brisures.,. 10 47
Riz no 2, 50 brisures",.: 9 72
Brisures no 1 et 2 807
Brisures no 3 7 41
Brisures n° 4 6 34
Fahnea 3 95
Paddys (Cours moyen des 100 kilos, en
piastres, sucs perdus, rendus aux usines
de Cholon.)
Paddy Vinh-Long 6 77
Paddy Co-Cong 7 14
Paddy Bac-Lieu. , , 6 1)1
Paddy Baixau 6 99
Copràh (les 100 kilos à Saïgon) 18 80
400-
LE TAUX DE LA PIASTRE
a 1
Au 20 juillet 1027, le taux tir la piastre était
de l'l, fr. K5.
Un cyclone à Formose
Seize personnes ont élé tuées et cent blessées
nn cours d'une violente tempête qui a balayA
depuis cinq jours le sud de Forniôm.
ne riches plantations de canne à sucre ont
été dévastées.
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