Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-06-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juin 1927 30 juin 1927
Description : 1927/06/30 (A28,N100). 1927/06/30 (A28,N100).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451095b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. - N° 100 CE NUMERO i 80 CENTIMES
JEUDI SOIR, 30 JUIN 1927
- -1 6
Les Annales Coloniales
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Dirbctburb i Marcel RÙBÛfL et L.Q. THÉBAUL T
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ABONNEMENTS
apte k supplément illustré :
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Franoe et
Colonies 120 » 81 » 9f »
Étranger 180 » 100.. 60 >
On l'abonna sans frais dam
tuas les bureaux de poste.
go
Pour notre Cendrillon coloniale
gio
Après le manque de matériel humain et
Vinorganisation économique, la troisième
plaie de l'A.E.F. c'est la grande concession.
On connaît son. histoire. En janvier 1891,
le Conseil supérieur des Colonies avait été
consulté, à ce sujet, par M. Etienne. Et le
ministère de Freycinet avait déposé un pro-
jet de loi autorisant le gouvernement à ac-
corder de grandes concessions au moyen de
décrets rendus en Conseil d'Etat. L'opposi-
tion parlementaire fit échouer le projet.
Mais l'Angleterre avait, le 10 juillet 1886,
accordé une concession à charte à la « Royal
Niger Cy Il et, le 3 septembre 1888, une au-
tre à a l'Imperial British East Africa Cy ».
L'Allemagne, au Cameroun, accordait une
concession de 16.000 hectares à la Compa-
gnie a Victoria P, fondée en 1897, au capital
de 3 millions de marks et, en 1898, la a Com-
pagnie du Sud-Cameroun » avait reçu 9 mil-
lions d'hectares. 1
M. Delcassé, ministre des Colonies, ju- 1
gea que nous ne pouvions rester en arrière.
Passant outre à l'opposition du Parlement,
H accorde par décret du 17 novembre 1893,
il M. Daumas, une concession de trente ans,
dans le bassin du Haut-Ogooué, sur environ
107.000 kmq. Un second décret, du 30 juil-
let 1894, accordait à M. Le Châtclier, poui
trente ans, une concession dans la région du
Fernan-vaz. Puis un belge, la colonel Thys,
demande, en concession, tout le Haut-Ou-
banghi.
L'opinion publique s'émeut. Le 16 juillet
1898, le ministre des Colonies crée une
à conunisMon des concessions J) chargée d'éta-
blir un cahier des charges type et de donner
son avis sur les demandes de concessions.
La commission établit un llécret-type de
concession et un cahier des charges type.
A la suite de ses travaux, 40 grandes con-
cessions sont accordées : 8 au Gabon (So.coo
kmq.), 13 dans le bassin de la Sanghîi
(140.000 kmq.), 12 dans le bassin de l'Ou-
banghi (334.000 mq.), 5 dans les bassins
des mitres affluents (80 000 kmq.), 1 dan
le 1 assin du Tchad (to.ooo kmq.). Au total,
la superficie concédée était de 650.000 kmq.,
poit 100.000 kmq. de plus que la superficie
totale de la France.
En fait, les sociétés concessionnaires se
trouvèrent nanties de véritables droits de sou-
veraineté sur les territoires concédés et les
.populations qui les habitent. Le concession-
naire est propriétaire de tous les produits
naturels. Il fixe lui-même le prix qu'il paie
aux indigènes récoltants : ce prix c'est le
tiers, le' quart, très généralement même
tnoins encore, de la valeur courante dans les
zones de commerce libre. Ainsi, jusqu'à l'an
dernier, les concessionnaires payaient aux in-
digènes 200 francs la tonne les palmistes
qu'ils, revendaient 1.800 a Brazzaville et
3.500 francs la tonne de caoutchouc, qui en
valait 20.000. On devine les conséquences
d'un tel régime de servage économique.
Dès 1906, M. Caillaux soutenait la thèse
du cantonnement des sociétés concessionnai-
res. Finalement, un accoul fut signé avec
onze sociétés, consacrant l'abandon total et
imanéùiat, par ces sociétés, de 5.910.000 hec-
tares contre l'octroi, en pleine propriété, de
12 parcelles de 10.000 hectares chacune. Ces
nze sociétés fusionnèrent pour former 1 a
« Compagnie forestière Sangha-Oubanghi ».
Une seconde série de conventions, du
34 février 1911, avec 20 autres sociétés, don-
nait à celles-ci 3.800 kmq. en pleine pro-
priété, contre l'abandon de 300.500 kmq.
Finalement, en 191 3, il restait dix gran-
des sociétés - les plus importantes étaient
la Société des Sultanats du Haut-Oubonghi
{140.000 kmqet la Société du Hatt-O gooué
107,000 kmq.) - dont les concessions, pour
la plupart, arrivent à expiration en 1929.
Toujours, il a été tacitement convenu
qu'on ne renouvellerait, en aucun cas, les
concessions lorsqu'elles arriveraient à expi-
ration, tout le monde, au Parlement comme
dans les milieux coloniaux, étant d'accord
sur les effets néfastes de ce régime de colo-
cisation,
Mais les intéressés se moquent bien du
Parlement et de l'opinion. Ils sont riches,
ils sont puissants, et ils ont décidée d'obtenir
le renouvellement des concessions. Quicon-
que tente de leur résister, en refusant d'ap-
puyer leur action est menacé d'être brisé.
Soit. Nous sommes encore quelques-uns
au Parlement et dans l'opinion. qui avons
l'esprit libre et les mains nettes. Nous ne
laisserons pas faire.
Il y a quelques semaines, la Ligue des
Droits de l'Homme nous conviait, dans un
meeting aux « Sociétés savantes », à en-
tendre MM. Félicien Challaye, René Maran
et Ernest Laffont, nous narrer les exploits
de la colonisation en A. E.F., sous le régime
es grandes concessions.
.1 M. Augagneur, de son côté, au cours
d'une conférence faite à l'école des Hautes
Etudes sociales, disait, avec l'autorité qui
s'attache à son expérience d'ancien gouver-
neur de l'A E. F. :
« Qu'ont fait les colons en A.E.F.?
assez peu de choses et ce n'est pas à eux qu'il
faut s'en prendre, mais au régime détesta-
ble qui a été imposé à l'Afrinue équatoriale,
fe régime des grandes concessions. »
Puisque tout le monde est. d'accord, il ne
faut ';)as laisser se perpétuer ce a régime
détestable ».
Et, alors, nous, qui ne voulons pas céder
•u chantage des uns ou des autres, qui vou-
tons voir clair dans cette affaire que d'autres
cherchent h obscurcir, nous serons amenés à
poser à qui de droit un certain nombre de
questions précises :
Est-il vrai que déjà, une concession, celle
de la N'Goko-Sangha, de célèbre mémoire,
a été renouvelée, le privilège était réduit,
il est vrai, au seul monopole de la récolte
du caoutchouc, cette opération pouvant-se
justifier, sans doute, à titre de liquidation
d'une affaire litigieuse?
Est-il vrai, que s'appuyant sur ce précé-
dent, et qui n'en est pas un », MM. Tréchot,
concessionnaires des deux grandes concessions
du « Haut-Congo » et de « l'Alimaienne »,
ont demandé le renouvellement pur et simple
du contrat de 1899?
Est-il vrai que le gouverneur général de
l'Afrique équatoriale a donné un avis net-
tement défavorable au renouvellement de
cette concession et, en général de toute gran-
de concession ?
Est-il vrai que, malgré cet avis défavora-
ble, le dossier Tréchot a été transmis à la
commission des concessions?
Il faudra bien qu'on nous réponde.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
) ,
Un fonctionnaire colonial
blessé en service, peut il prétendre
à la gratuité des Irais d'hôpital ?
---(),o-
La question vient de se poser en Guinée et
elle a été résolue négativement par le Gouver-
neur intérimaire de cette Colonie.
Un administrateur en chef commandant un
Cercle se rendait en tournée dans une voiture
automobile, appartenant au service local, lors-
qu'il a été victime d'un accident grave, dont
la responsabilité une Commission d'enquête
l'a nettement établi, - incombe entièrement à
une faute professionnelle du chauffeur, agent
de l'administration.
Après avoir reçu du chef du poste médical
les soins que nécessitait son état, cet adminis-
trateur a été dirigé sur l'hôpital Ballay de Co-
nakry pour un examen plus attentif des bles-
sures reçues au bras.
Le médecin chef diagnostiqua un arrache-
ment des tendons, une foulure douloureuse
- longue à guérir par des massages quotidiens,
mais ne nécessitant pas de traitement spécial.
Après six jours d'hospitalisation, l'adminis-
trateur en chef retourna à son poste.
Son bras n. a pas repris, après deux mois,
son fonctionnement normal. Avant de quitter
Conakry, il sollicita par lettre adressée au
Gouverneur p. i. l'exonération de ses frais
d'hôpital. *
Pour toute réponse, il vient de recevoir, par
la voie du Trésor, l'avis d'émission d'un ordre
de recette lui enjoignant de verser sans délai
le montant de ses frais de traitement à l'hô-
pital.
Sans discuter le procédé peu courtois em-
ployé dans la circonstance, à l'égard d'un ad-
ministrateur en chef, décoré de la Légion
d'honneur et comptant plus de trente années
de services, on peut s'étonner de voir qu'un
fonctionnaire, blessé en service, par la faute
d'un agent de l'Administration, ne puisse pré-
tendre aux soins gratuits dans une formation
sanitaire, peur le traitement de ses blessures.
Les règlements administratifs n'ont pas, nous
assure-t-on, prévu le cas pour les fonction-
naires civils alors que la question a été résolue
pour les militaires dans un sens favorable.
Cette lacune, contraire à la plus élémentaire
équité, doit êtrd comblée dans le plus court
délai possible.
Nous sommes persuadés que tel sera le sen-
timent de M. le ministre des Colonies, lors-
qu'il saura que les fonctionnaires de son dé-
partement en Guinée, tout au moins, n'ont pas
droit à l'hospitalisation gratuite lorsqu'ils sont
victimes d'un accident survenu en service.
*
La caisse intercoloniale
des retraites
Notre excellent. ami et collaborateur M.
Henri Michel avait, ces temps derniera,
exprimé A M. Léon Perrier, ministre deb
Colonies, le désir d'obtenir des renseigne-
ments .relativement à l'état actuel de la
procédure engagée, en ce qui concerne le
règlement prévu à l'article 71 de la loi du
14 avril 1921, pour le fonctionnement de la
Caisse Intercoloniale.
Le ministre .des Colonies a fait connaître
à M. -lionri Michel qu'il avait convoqué na-
guère le Comité qui, sous la présidence de
M. le sénateur Auber, a élaboré le projet
'de règlement de la Caisse Intercoloniale,
pour lui exposer de vive voix les points de
la réglementation proposée qui soulevaient
des difficultés.
M. Léon Perrier ajoutait que le Comité
en question ayant décidé de maintenir inté-
gralement en la matière ses propositions
antérieures, le dossier dudit projet, accom-
pagné d'un rapport de présentation, était
l'objet d'une dernière mise au point et allait
ôlre transmis dans un rtélni. très prochain
à l'examen du Conseil d'Etat.
En ce qui a trait à l'application de l'arti-
cle 72 de la loi de 1024, pour la validation
fie certains services locaux (il s'agit, en
l'espèce, de services auxiliaircs), une dispo-
sition du prffjet de règlement établi permet-
tra aux intéressés, dalis cerTSines-condi-
tions, d'obtenir satisfaction à cet égard.
D'un autre côté, concluait le ministre des
Colonies, toutes les pensions concédées
sans l'entrée en ligne de compte desdits
services, postérieurement au 17 avril 14.
seront révisées et bénéficieront des droits
nouveaux ouverts par le règlement à par-
tir d-e cette date.
Les allemands en Chine
Le traité de Versailles a enlève à
l'Allemagne en Chine tous les avan-
tages officiels que vingt ans de po-
litique active lui avaient assurés. Plus- de
concessions, plus de privilèges judiciaires ou
autres. Le simple droit commun. -
Mais les ressortissants du Reich n'avalent'
pas malgré cela, quitté le Céleste Empire.
Ils restaient nombreux dans cette partie
vitale qu'est la vallée du Yattg tsé
depuis Shanghai jusqu'à Ichanz. Un journal
allemand public sur leur situation des lettres
curieuses et pleines d'intérêt.
La position des Allemands de Chine, dit
un correspondant, est fort simple. Ils sont
neutres et désintéressés. Ils ne font de vœu j
pour aucun parti. Ils tu souhaitent que la
fin de la guerre. Ils ne désirent la victoire
d'aucun des belligérants mais un compromis
qui donnera satisfaction aux légitimes reven-
dications chinoises. Cette attitude leur vaut
naturellement des sympathies dont ne jouis-
sent pas au même degré les autres Européens,
à Vexception cependant des Russes, et dans
une certaine mesure, des Français.
La situation cependant n'est pour eux dé-
pourvue d'ennuis. Les Allemands de l'inté-
rieur et notamment ceux qui sont établis à
Il alllléou sont à la vérité tranquilles. Ils
continuent à vaquer à leurs affaires,
alors que les autres Européens, que les Amé-
rïcains eux mêmes ont leurs malles toutes fai-
tes prêts à fuir à la première alerte vers leurs
navires qui les attendent sur le fleuve. Ils
maintiennent leur école. Leur club est ouvert
et fréquenté et leur Chambre de commerce
tient ses réunions habituelles.
Mais leurs frères de la côte, de Shanghai,
ne connaissent pas cette quiétude. Ils parti-
cipent aux tribulations des Anglais, des Bel-
ges, des Français, car ils vivent sur la con-
cession interllationale. La colonie allemande
est placée sous la protection Qllglcrise. Les
Anglais ne les ont pas maltraités. Bien au
contraire. Ils les ont considères comme des
égaux et les ont protégés au même titre que
tous les sujets de Sa Majesté Britannique.
Mais toute médaille a son revers et la
protection anglaise ne va pa' sans incoirjé-
nient. Les AllemQlldsde Shanghaï sont en-
veloppés dans l'hostilité qui se manifeste à
V égard des Anglais. Et cela en dépit des ef-
forts qtïi sont faits par eux pour essayer de
persuader les révolutionnaires chinois qu'il
lie faut pas les confondre avec les autres
b l altes ou les autres étrangers qui sont des
exploiteurs. Ils n'ont rien de commun avec
les Japonais, les Américains, les Anglais qui
sont 'des instruments politiques aux mains
de leurs gouvernements. Eux, les citoyens du
Reich, n ont aucune vifée potitique, ils ne
poursuivent, - aucun dessein impérialiste. Ils
sont honnêtes, loyaux et désintéresses. Ils
sont les « seuls étrangers vraiment démocra-
tes D.
Ainsi parlent ceux des leurs qui s'instituent
leurs avocats bénévoles auprès des nationa-
listes chinois. Le correspondant qui donne ces
renseignements oublie de nous dire l'effet
de ces discours.
Quoi qu'il en soit, la situation des Alle-
mands en Chine, à la fin du mois dernier
-- car ces informations remontent aux der-
niers jours de mai - était fort CUi' use et
ptut-on dire uniquc. Malheureusement, les
correspondances que nous citons sont trop
bicves pour que nous puissions en tirer sur
le régime à donner aux Européens dans cette
partie de l'Asie, des conclusions solides.
-Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Secrétaire de la Commission
des Araires étrangères.
-«Mi
Le jardin de Camayenne
en Guinée Française
--0-0--
Le jardin de Camayenne en Guinée Fran-
çaise qui était, avant la guerre, un des jardins
botaniques les plus réputés aes Colonies fran-
çaises possède de belles collections de toutes
espèces. Le principal objectif de cet établisse-
ment est de produire des plants de cocotiers,
bananiers, ananas, caféiers et arbres lruitiers
divers pour les céder aux particuliers. A cet
effet, la Colonie fait venir chaque année du
Dahomey des lots importants de semences de
cocotiers.
Pendant l'année 1926, des semences de cro.
talaria de plusieurs variétés provenant du
Congo belge ont été introduites à Camayenne
dans le but de vulgariser chez les planteurs et
les cultivateurs cette plante remarquable par
ses qualités fertilisantes.
Parmi les plants cédés au cours de 1926 aux
particuliers, il faut citer : 9.673 cocotiers,
268 avocatiers, 1.130 bananiers. 400 ananas,
280 hévéas, 12.881 plantes - d'ornement et
10.030 plants de caféiers cédés à titre gratuit
aux indigènes.
--- :
L'escadre de la Méditerranée
à Tanger
-o-
T.rs féles en l'honnûnr de l'escadre de la
Méditerranée ont suscité un grand cru.nou-
siasme dans la colonie française et la po-
pulation tangéroise. Un dîner a été donné
nu consulat, do France ; il a été" suivi d'une
brillante soirée.
L'amiral Violette, commandant en chef
de l'escadre, 0 offert, sur son navire, lu
Bretagne, un déjeuner aux personnalités
françaises. , , ,
Un match (le footnail a oppose 1 équipé 1
de l'escadre et t'équipe Inngéroise. Un thé-
dansant a été donné h bord du cnirnssr-
Amirol et, fi terre, un bal a été offert par
la colonie aux officiers de marine.
AU SÉNAT 1
COMMISSION DES FINANCES
L'exposition Coloniale de Paris
La Commission sénatoriale des finances
s. 'est réunie mercredi .après-midi, sous la
M. Clémente), pour examiner
Te projet d'Exposition Colotniale internatio-
nale à Paris.
MM. Jeanlleny, Joseph Cuilluux, Geor-
ges Bcrthoulat sont intervenus sur la ques-
tion de lu date.
M. Joseph Caillaux interpréta la motion
.présentée lurs. de la dernière séance, par
M. Charles JJumont, à savoir qu'il n est
peut-être pas souhaitable que l'on choque
,la Belgique, soit que l'on fasse l'Exposition
de Pqris avant l'Exposition d'Anvers, soit
qu'on la fasse aussitôt après.
MM. 'François .Muisal et Lebrun inter-
vinrent égaleiiient. xi. Peytral demanda si
les demandes de subsides à inus colonies
pour des Expositions n'étaient pas trop
fréquentes. Déjà, il y a deux ans, 'les Co-
lonies ont été sollicitées pour l'Exposition
de Marseille, on s'adresse encore à elles
maintenant pour l'Exposition de Paris.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
a été alors introduit devant la Commission.
Le ministre a longuement exposé la
question de la subvention prévue pour les
œuvres de presse.
M. Henry Chéron, rapporteur général, a
demandé que cette subvention soit accordée
p-ar un décret signé du ministre des finan-
ces, de façon à ce qu'un contrôle pût être
lait de la répartition de cette subvention.
« Il y aurait intérêt, dit M. l-lonry Chéron,
contrudrcmcnt à l'avis exprimé par M. Léon
Perrier, à ce que cette disposition fut pré-
cisée dans la loi.
Ku ce qui concerne la construction pro-
jetée d'une ligue du Métropolitain, .les expli-
.culilJ'l.S de M. Léon Perrier ont été écoutées
"'l\'It: la plus vive attention.
Une discussion s'est élevée ensuite au su-
jet des incompatibilités parlementaires.
M. Léon Perrier fit alors un exposé liis-
totique impartial de la question et expliqu.t
comment ont été désignés et puyes jusqu'à
ee jour les services du commissariat.
Il a montré uols inconvénients i.1 y au-
rait à se priver des services des parlemen-
taires qui prêtent leur concours gratuit. U
semit nécessaire, en effet, de payer leurs
remplaçants.
M. Cléinentcl a remercié M. Léon Perrier
de son intéressante communication et :t
rappelé à la commission que M. Schrameck,
auteur de l'ameTidcmeut le plus important,
était retenu loin de Paris pour assister aux
olisèqugs de M. Girard, député.
En conséquence la commission, sur la
proposition de son président, a décidé de re-
mettre h vendredi la délibération sur cet
amendement, et sa décision sur l'ensemble
du projet.
La Commission se réunira demain il
11- h. 30 pour statuer - com'me nous l'an-
nonçons plus haut - sur le projet de loi
adopté par la Chambre, relatif à l'Imposi-
lion Coloniale Internationale de Paria.
La Commission examinera ensuite au
fopd le projet de loi adopté par la Cham-
bre, portant modifient ion au régime léga!
et .financier du Chemin, de 1er de Kayes au
Niger.
LE GROUPE DE DEFENSE
DES TEXTILES
Le Groupe de défense des textiles natio-
naux il procède hier à la nomination des
bureaux de ses diverses sections.
M. Cavillon a t'ait part d'une communi-
cation qu'il a adressée au Ministre de
l'Agriculture en ce qui concerne tout par-
ticulièrement la culture du lin et les en-
couragements à donner à cette culture.
Le Ministre a donné l'assurance qu'il
travaillerait volontiers en étroite collabo-
ration avec le Groupe.
M. Cavillon a également renîlu compte
des entretiens qu'il a eu avec M. Léon
Perrier, ministre des Colonies, au sujet do
l'encouragement à donner à la culture des
texfiles- dans les possessions françaises.
M. Léon Perrier s'est montré tout dis-
posé à donner son encouragement aux tex-
titres nationaux. Il a promis de venir pro-
chainement devant le Groupe pour expo-
ser sa manière de voir sur cette question.
lote
A LA CHAMBRE
--0-0--
DEBATS
Prohibition d'exportation
de jetons de bronze d'aluminium
Au début de la dernière séance, la Cham-
bre adopte le projet de loi portant ratifica-
tion du décret du 28 mai 1925 prohibant
dans les colonies françaises et les pays de
protectorat autres que le Maroc et la Tu-
nisie la sortie des jetons frappés en bronze
d'aluminium, lorsque l'envoi a pour desti-
nation des pays autres que la France, les
colonies et pays de protectorat français.
Ouverture et annulation de crédits
L'ordre du jour de la séance d'hier ma-
Un appelait la discussion du projet de loi
portant ouverture et annulation de crédits
sur l'exercice 1926 au titre du budget géné-
ral et des budgets annexes.
Ce fut pour le député André Bcrthon l'oc-
casion de faire une critique véhémente de
.« Ja guerre du Maroc », à laquelle répondi-
rent i\ 1M. l'oincnré et Painlevé.
Puis les crédits furent votés.
COMMISSION DES FINANCES
Le cyclone de Madagascar
La Commission des Finances a adopté le
rapport de M. Lassalle sur le projet de loi
ouvrant un crédit supplémentaire de. 3 mil-
lions en vue d'assurer la répartition des
dommages causés par le récent cyclone de
Tamatave.
Lt Aviation Coloniale
San Francisco-Hawaî
Maitland et Hejrenberger ont atterri hier
à Wheelcr Field (île Oahu) dans l'archipel
des îles HawaY, à 6 h. 22, heure d'Honolulu,
t6 h. 22, à Paris,
M. ClUIDE EN FRANCE
M. Carde a débarqué hier à Marseille
du paquebot Valdivia, sur lequel il
avait pris passage à Dakar.
Quelques instants après l'accostagc,
nous avons pu monter à bord avec de
nombreux amis venus saluer l'éminent
Gouverneur Général de l'¡f. O. F.
M. Carde a "bien voulu accueillir
d'une manière tout particulièrement ai-
mable l'envoyé des Annales Coloniales
et lui a lait les déclarations suiuantes :
Je n'apporte pas seulement l'impression,
mais la certitude que la situation de l'Afri-
que Occidentale Française est en tous
points satisfaisante.
Dans l'ordre politique, elle reste ce qu'elle
était il y a six mois, lorsque j'en ai fait
l'exposé dans mon discours au Conseil du
Gouvernement, c'est-à-dire entièrement ras-
surante
Au point de vue économiquo des ap-
préhensions étaient nées de la sécheresse
anormale de l'année dernière et des diffi-
cuités causées au commerce par la brus-
que revalorisation de notre monnaie ; ce-
pendant, la" situation se présente sous un
jour incontestablement favorable. Ce que
je dis là est bien une appréciation basée
sur les faits .et non une formule banale
d'optimisme officiel.
Le manque de pluies dont ont souffert
les cultures au nord du 10° parallèle a eu,
sans doute, une fûcheuse influence sur le
rendement de la production agricole qui,
suivant les régions, s'est révélée plus ou
moins déficitaire. Les cultures vivrières
ont été assez éprouvées au Sénégal et, en
général, dans toute la zone soudanienne,
mais la situution. si sérieuse qu'elle ait été,
n'a cependant jamais présenté un carac-
tère de réelle gravité et., grâce aux impor-
tations de grains d'une part, grâce à l'up-
point fourni par les cultures de remplace-
ment et par les ressources des greniers de
réserve cTautrc part, il a été possible de
parer de façon suffisante au danger d'une
disette sévère. Les pluies, cette année,
paraissent s'annoncer précoces, et il est
permis d'espérer que la soudure pourra
s'opérer sans trop de difficultés
Les ctilturcs industrielles se sont ressen-
lies également de lu sécheresse. Bien qu'on
manque de données précises sur le laide-
ment, lui-même de lu récolte les seuls
chiffres exacts étant - fournis par les statis-
tiques ferroviaires et par les relevés d'ex-
portation du la douane - il est probable
quo les résultats complets de 1927 feront
apparaître, pour le principal produit : les
arachides, un certain déficit, dç production
par rapport aux résultats exceptionnelle-
ment favorables de 192G. Mais comme le
chiffre de cette dernière année (490.000 ton-
nes) avait été un chiffre-record, l'exporta-
taon de 1927, môme en la supposant défici-
taire d'enviro.11 50 à 100.000 tonnes, restera
nettement supérieure à la moyenne des cinq
années précédentes qui s'établit'à 368.000
tonnes. ICI je rappellerai, entre parenthèses,
que l'exportation d'uvant-guerre oscillait
aux environs de 230.000 tonnes. Vous le
voyez par ces simples indications, la pro-
duction des arachides, oti dépit des elfets
do ta sécherese, s'est maintenue bonne. Ce
qu'il est exact de dire, c'est qu'en réalité
il v a eu plutôt manque 11 gagnecr, et
qu'étant donné l'cxtensiun des ensemence-
ments, c'est par une production considérn-
blement accrue, atteignant 600.000 tonnes
peut-être, qu'eût, été marquée la dernière
récolte, si les précipitations atmosphériques
avaient été suffisantes.
Le coton, particulièrement sensible au
manque d'eau h l'époque de sa végétation,
a subi nu Soudan et en tluule-Volta d'ap-
préciables dégAls qui réduiront fortement
le rendement, en fibre, pour l'exportation,
de la dernière campagne. Et si l'utilité
de l'exécution de travaux d'hydraulique
agricole dans la vallée du Niger avait ne-
soin d'une démonstration supplémentaire,
la sécheresse de 1926, fournirait une nou-
velle et éloquente preuve de la nécessité
qu'il y a de tirer parti, aussi bien d'ail-
leurs pour la sécurité de la production
alimentaire que pour l'avenir de la culture
du coton, des possibilités offertes par un
fleuve magnifique.
Dans les Colonies du Sud (Guinée, Côte
d'Ivoire. Dahomey) que favorise un climat
plus humide, à pluies abondantes, les ré-
coltes tant vivrières qu'industrielles, ont
été cette année satisfaisantes.
Quant au mouvement des affaires, si les
craintes de crise que la rapide améliora-
ration du franc avait pu faire naître fin
192G ont causé un certain flottement an
'llélml dl" la traite des arachide le malaise
n'a été que passager, et avec la reprise
des cours des matières grasses, l'ai-tivité
des transactions s'est rapidement dévelop-
pée dans les confies commerciaux.
Qu'ajouterai-je, pour résumer les rai-
sons de mon optimisme ?
Un mouvement commercial en 1926 de
2 milliards 850 millions de francs, en pro-
grès de 800 millions sur l'année précédente;
un tonnage d'exportation d'environ 750.000
tonnes, chiffre jamais atteint jusqu'ici, dé-
passant de plus de :i0.000 tonnes celui de
1025 ; un total de recettes douanières de
près de 192 millions de francs, en excédent
de p:na de 59 millions sur les perceptions de
1925. Pour le premier trimestre de l'année
en cours, un tonnage d'exportation sensible-
ment égal à quelques milliers de tonnes
près, à celui du premier trimestre 1926 et
des recettes douanières supérieures de 6
millions do francs, sur un total de 72 mil-
lions. au chiffre de la période correspon-
dante de l'année écoulée.
Ces précisions ne sont-elles pas caracté-
ristiques d'une situation pleinement satis-
faisante et ne montrent-elles pas l'heureuse
continuité d'un essor désormais assuré de
son avenir, grftce à la méthodique réalisa-
tion de l'œuvre de mise en valeur entre-
prise dans notre beau domaine ouest-afri-
cain ?
Je rentre pour hâter le règlement de quel-
ques affaires importantes pour l'Afrique
Occidentale et compte rejoindre mon poste
dès le mois d'octobre prochain.
La justice en Indochine
----0-0---
L' organisation de la justice en Indochine
ayant fait ressortir la nécessité de combler cer-
taines lacunes, principalement en ce qui con-
cerne la situation que doit occuper dans Ja ma-
gistrature en Indochine le chef de l' Adminis-
tration judiciaire, les dispositions suivantes ont
été prises par décret du 24 juin 1927, promul-
gué au Journal officiel de la République fran-
çaise du 30 juin 1927.
Dans tous les articles des décrets organiques
de la justice en Indochine où figure la dénomi-
nation (l Directeur de l'Administration judi-
ciaire », celle ci est remplacée par celle de
« Premier Président Chef de VAdministration
judiciaire ».
Le traitement et la parité d'office du Pre-
mier Président chef de l'Administration judi-
ciaire sont ceux déterminés pour le Directeur
de l'Administration judiciaire.
Chaque fois qu'il est prévu dans un texte
antérieur au présent décret, soit explicitement,
soit implicitement, que le Procureur général
agit en qualité de Chef du service judiciairé;
ses fonctions seront remplies par le Premief
Président Chef de l'Administration judiciaire,
à qui sont dévolues toutes ses attributions en la
matière.
Le nouveau décret fait l'énumération des
pouvoirs du Premier Président et du Procureur
général de chaque ressort de Cour d'appel
ainsi que de leurs obligations. Parmi celles-ci,
nous relevons que dans les affaires qui intéres-
sent le Gouvernement, le Procureur général est
tenu, lorsqu'il en est requis par le Gouverneur
général, de faire, conformément aux instnte
tions qu'il en reçoit, les actes nécessaires pour
saisir les tribunaux.
Le choléra au Tonkin
C)
Les nouvelles uppurtées par le dernier
courrier signalent tous les jours une ving-
taine au moins de décès, suns compter les
cas non déclarés. Beaucoup d'indigènes ma-
lades viennent de l'intérieur.
Le cours du riz
SAIGON, 28 juin
(Cours moyens des 100 kilos en piastres,
sacs perdus, le long du bord, sans les
dro'ils.i
Riz n" 1, 25 brisures 11 37
Hiz n° 2, 40 brisures 10 55
Riz n° 2, 50 %, brisures 9 88
Brisures nOI 1 et 2 8 40
Brisures 110 3 7 41
Brisures n° 4 0 50
Farines 0 .a 87
(Cours moyens des 100 kilos, en piastres,
sacs perdus, rendus aux usines de Cho-
lo.n.)
Paddy Vinh-Long 0 77
Paddy Go-Cong 7 25
Paddy Bac-Lieu 6 86
Puddv Bnixau 6 90
Coprah (les 100 kilus il SnIgull) 18 50
TAUX DE LA PIASTRE
•–n -
A la date du 28 juin, le taux de là piastre
ù Saigon était de 12,85.
MMiiimsmp
La Société des Peintres Orientalistes fran-
çais fait à la galerie Petit sa 27e exposition
avec des sujets se rapportant au nord de
l'Afrique.
A côté des regrettés Sh. Cottet et Maurice
Maufra, nous remarquons les envois d'An-
toni dont le Soir en Kabylie est une œuvre
puissante et de beaucoup de caracttrc, Raoul
du Gardier avec ses sujets égyptiens délica-
tement notés, André Suréda qui s'est fait le
narrateur des enterrements musulmans et des
misérables auprès des mosquées de Fez, -Aille
Morstad coloriste très personnel avec ses
bassours et ses scènes de marchés à Biskra,
Rousseau et ses fringants chevaux arabes,
1. Launois avec ses études inspirées des
quartiers borgnes d'Alger, Fouqucray et ses
sujets égyptiens, Emile Bernard, Etienne
Bouchaud, Girardot, Bouchor, Amédée et
Paul Buffet (ce dernier avèc un marché aux
chevaux en Abyssinie).
Le maître Dinet n'est représenté que par
une toile petite, mais charmante, des bai-
gneuses dans l'Oued, Maurice Denis par
deux études à Biskra, Marquct par un port
de Bougie. M. Réalier Dumas nous montre
le cocher anglais sanglé comme à Londres,
qui suit les chevaux de ses maîtres au milieu
di la foule des nègres et des Arabes, jetant
un regard indifférent sur ces u Roumis ».
Simon envoie l'esquisse d'un carton de tapis.
serie « l'Algérie » en cours d'exécution à la
manufacture des Gobelins : Jacques Denier
(un autre ancien pensionnaire de la villa
Abd-El-Tif) de bonnes études du Sud-Ora-
nais.
Citons encore Dagnac-Rivière aux couleurs
triturées comme des émaux, R. d'Erlanger
qui, après avoir créé un palais à Sidi-Rou-
Saïd, doit maintenant s'en faire le bon'
peintre: Bascoulès et ses souvenirs de Toug-
gourt et de, Figuig. Brabo, Mlle Crépin,
Mme Marie Gautier, P. Elie Dltbois, Jouve"
Mainssieux, Girardot, Madrassi (et ses nègres
de la Côte-d'Ivoire et du Sénégal), Majo-'
relie, de la Nczierr, Migonnet, Iaupin et
Mlle Thil.
N'oublions pas les illustrations de L. Cat.a
ré et Mohammed Racim pour les « Mille et
une nuits i), non plus que les sculptures de
Digonnet, Perrault-Harry, J.e Bourgeois et
Fommier.
Tamaris.
Les peintres coloniaux
Mme S. Frémonl, artiste peintre, prix colonial
de Madagascar, qui avait obtenu une bourse de
voyage l'hiver dernier et qui, ainsi que nous en
avions informé nos lecteurs, s'était rendue en
Aurès, en revient avec une forte moisson d'étu-
des qui sera la matière de sa prochaine exposi-
tion chez Georqeq Petit en décembre prochain.
JEUDI SOIR, 30 JUIN 1927
- -1 6
Les Annales Coloniales
- s 1
tiu mwmt si roman "M ruem on
fcurMtt du format.
Dirbctburb i Marcel RÙBÛfL et L.Q. THÉBAUL T
Las Amialbs Coloniales ni pudlfenf vue des ar«.
etet ttUdU,. qui sang leur propriété exclurive.
JOIMIIJJOTIDIEH
Ridmction & Administrmtiou :
14, IN II MM-TMMr
PARIS (W
TlLinklLOUVIII 1.
«_ RICHELIEUI744
ABONNEMENTS
apte k supplément illustré :
Ua ta 6 Mois 8 MoU
Franoe et
Colonies 120 » 81 » 9f »
Étranger 180 » 100.. 60 >
On l'abonna sans frais dam
tuas les bureaux de poste.
go
Pour notre Cendrillon coloniale
gio
Après le manque de matériel humain et
Vinorganisation économique, la troisième
plaie de l'A.E.F. c'est la grande concession.
On connaît son. histoire. En janvier 1891,
le Conseil supérieur des Colonies avait été
consulté, à ce sujet, par M. Etienne. Et le
ministère de Freycinet avait déposé un pro-
jet de loi autorisant le gouvernement à ac-
corder de grandes concessions au moyen de
décrets rendus en Conseil d'Etat. L'opposi-
tion parlementaire fit échouer le projet.
Mais l'Angleterre avait, le 10 juillet 1886,
accordé une concession à charte à la « Royal
Niger Cy Il et, le 3 septembre 1888, une au-
tre à a l'Imperial British East Africa Cy ».
L'Allemagne, au Cameroun, accordait une
concession de 16.000 hectares à la Compa-
gnie a Victoria P, fondée en 1897, au capital
de 3 millions de marks et, en 1898, la a Com-
pagnie du Sud-Cameroun » avait reçu 9 mil-
lions d'hectares. 1
M. Delcassé, ministre des Colonies, ju- 1
gea que nous ne pouvions rester en arrière.
Passant outre à l'opposition du Parlement,
H accorde par décret du 17 novembre 1893,
il M. Daumas, une concession de trente ans,
dans le bassin du Haut-Ogooué, sur environ
107.000 kmq. Un second décret, du 30 juil-
let 1894, accordait à M. Le Châtclier, poui
trente ans, une concession dans la région du
Fernan-vaz. Puis un belge, la colonel Thys,
demande, en concession, tout le Haut-Ou-
banghi.
L'opinion publique s'émeut. Le 16 juillet
1898, le ministre des Colonies crée une
à conunisMon des concessions J) chargée d'éta-
blir un cahier des charges type et de donner
son avis sur les demandes de concessions.
La commission établit un llécret-type de
concession et un cahier des charges type.
A la suite de ses travaux, 40 grandes con-
cessions sont accordées : 8 au Gabon (So.coo
kmq.), 13 dans le bassin de la Sanghîi
(140.000 kmq.), 12 dans le bassin de l'Ou-
banghi (334.000 mq.), 5 dans les bassins
des mitres affluents (80 000 kmq.), 1 dan
le 1 assin du Tchad (to.ooo kmq.). Au total,
la superficie concédée était de 650.000 kmq.,
poit 100.000 kmq. de plus que la superficie
totale de la France.
En fait, les sociétés concessionnaires se
trouvèrent nanties de véritables droits de sou-
veraineté sur les territoires concédés et les
.populations qui les habitent. Le concession-
naire est propriétaire de tous les produits
naturels. Il fixe lui-même le prix qu'il paie
aux indigènes récoltants : ce prix c'est le
tiers, le' quart, très généralement même
tnoins encore, de la valeur courante dans les
zones de commerce libre. Ainsi, jusqu'à l'an
dernier, les concessionnaires payaient aux in-
digènes 200 francs la tonne les palmistes
qu'ils, revendaient 1.800 a Brazzaville et
3.500 francs la tonne de caoutchouc, qui en
valait 20.000. On devine les conséquences
d'un tel régime de servage économique.
Dès 1906, M. Caillaux soutenait la thèse
du cantonnement des sociétés concessionnai-
res. Finalement, un accoul fut signé avec
onze sociétés, consacrant l'abandon total et
imanéùiat, par ces sociétés, de 5.910.000 hec-
tares contre l'octroi, en pleine propriété, de
12 parcelles de 10.000 hectares chacune. Ces
nze sociétés fusionnèrent pour former 1 a
« Compagnie forestière Sangha-Oubanghi ».
Une seconde série de conventions, du
34 février 1911, avec 20 autres sociétés, don-
nait à celles-ci 3.800 kmq. en pleine pro-
priété, contre l'abandon de 300.500 kmq.
Finalement, en 191 3, il restait dix gran-
des sociétés - les plus importantes étaient
la Société des Sultanats du Haut-Oubonghi
{140.000 kmqet la Société du Hatt-O gooué
107,000 kmq.) - dont les concessions, pour
la plupart, arrivent à expiration en 1929.
Toujours, il a été tacitement convenu
qu'on ne renouvellerait, en aucun cas, les
concessions lorsqu'elles arriveraient à expi-
ration, tout le monde, au Parlement comme
dans les milieux coloniaux, étant d'accord
sur les effets néfastes de ce régime de colo-
cisation,
Mais les intéressés se moquent bien du
Parlement et de l'opinion. Ils sont riches,
ils sont puissants, et ils ont décidée d'obtenir
le renouvellement des concessions. Quicon-
que tente de leur résister, en refusant d'ap-
puyer leur action est menacé d'être brisé.
Soit. Nous sommes encore quelques-uns
au Parlement et dans l'opinion. qui avons
l'esprit libre et les mains nettes. Nous ne
laisserons pas faire.
Il y a quelques semaines, la Ligue des
Droits de l'Homme nous conviait, dans un
meeting aux « Sociétés savantes », à en-
tendre MM. Félicien Challaye, René Maran
et Ernest Laffont, nous narrer les exploits
de la colonisation en A. E.F., sous le régime
es grandes concessions.
.1 M. Augagneur, de son côté, au cours
d'une conférence faite à l'école des Hautes
Etudes sociales, disait, avec l'autorité qui
s'attache à son expérience d'ancien gouver-
neur de l'A E. F. :
« Qu'ont fait les colons en A.E.F.?
assez peu de choses et ce n'est pas à eux qu'il
faut s'en prendre, mais au régime détesta-
ble qui a été imposé à l'Afrinue équatoriale,
fe régime des grandes concessions. »
Puisque tout le monde est. d'accord, il ne
faut ';)as laisser se perpétuer ce a régime
détestable ».
Et, alors, nous, qui ne voulons pas céder
•u chantage des uns ou des autres, qui vou-
tons voir clair dans cette affaire que d'autres
cherchent h obscurcir, nous serons amenés à
poser à qui de droit un certain nombre de
questions précises :
Est-il vrai que déjà, une concession, celle
de la N'Goko-Sangha, de célèbre mémoire,
a été renouvelée, le privilège était réduit,
il est vrai, au seul monopole de la récolte
du caoutchouc, cette opération pouvant-se
justifier, sans doute, à titre de liquidation
d'une affaire litigieuse?
Est-il vrai, que s'appuyant sur ce précé-
dent, et qui n'en est pas un », MM. Tréchot,
concessionnaires des deux grandes concessions
du « Haut-Congo » et de « l'Alimaienne »,
ont demandé le renouvellement pur et simple
du contrat de 1899?
Est-il vrai que le gouverneur général de
l'Afrique équatoriale a donné un avis net-
tement défavorable au renouvellement de
cette concession et, en général de toute gran-
de concession ?
Est-il vrai que, malgré cet avis défavora-
ble, le dossier Tréchot a été transmis à la
commission des concessions?
Il faudra bien qu'on nous réponde.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
) ,
Un fonctionnaire colonial
blessé en service, peut il prétendre
à la gratuité des Irais d'hôpital ?
---(),o-
La question vient de se poser en Guinée et
elle a été résolue négativement par le Gouver-
neur intérimaire de cette Colonie.
Un administrateur en chef commandant un
Cercle se rendait en tournée dans une voiture
automobile, appartenant au service local, lors-
qu'il a été victime d'un accident grave, dont
la responsabilité une Commission d'enquête
l'a nettement établi, - incombe entièrement à
une faute professionnelle du chauffeur, agent
de l'administration.
Après avoir reçu du chef du poste médical
les soins que nécessitait son état, cet adminis-
trateur a été dirigé sur l'hôpital Ballay de Co-
nakry pour un examen plus attentif des bles-
sures reçues au bras.
Le médecin chef diagnostiqua un arrache-
ment des tendons, une foulure douloureuse
- longue à guérir par des massages quotidiens,
mais ne nécessitant pas de traitement spécial.
Après six jours d'hospitalisation, l'adminis-
trateur en chef retourna à son poste.
Son bras n. a pas repris, après deux mois,
son fonctionnement normal. Avant de quitter
Conakry, il sollicita par lettre adressée au
Gouverneur p. i. l'exonération de ses frais
d'hôpital. *
Pour toute réponse, il vient de recevoir, par
la voie du Trésor, l'avis d'émission d'un ordre
de recette lui enjoignant de verser sans délai
le montant de ses frais de traitement à l'hô-
pital.
Sans discuter le procédé peu courtois em-
ployé dans la circonstance, à l'égard d'un ad-
ministrateur en chef, décoré de la Légion
d'honneur et comptant plus de trente années
de services, on peut s'étonner de voir qu'un
fonctionnaire, blessé en service, par la faute
d'un agent de l'Administration, ne puisse pré-
tendre aux soins gratuits dans une formation
sanitaire, peur le traitement de ses blessures.
Les règlements administratifs n'ont pas, nous
assure-t-on, prévu le cas pour les fonction-
naires civils alors que la question a été résolue
pour les militaires dans un sens favorable.
Cette lacune, contraire à la plus élémentaire
équité, doit êtrd comblée dans le plus court
délai possible.
Nous sommes persuadés que tel sera le sen-
timent de M. le ministre des Colonies, lors-
qu'il saura que les fonctionnaires de son dé-
partement en Guinée, tout au moins, n'ont pas
droit à l'hospitalisation gratuite lorsqu'ils sont
victimes d'un accident survenu en service.
*
La caisse intercoloniale
des retraites
Notre excellent. ami et collaborateur M.
Henri Michel avait, ces temps derniera,
exprimé A M. Léon Perrier, ministre deb
Colonies, le désir d'obtenir des renseigne-
ments .relativement à l'état actuel de la
procédure engagée, en ce qui concerne le
règlement prévu à l'article 71 de la loi du
14 avril 1921, pour le fonctionnement de la
Caisse Intercoloniale.
Le ministre .des Colonies a fait connaître
à M. -lionri Michel qu'il avait convoqué na-
guère le Comité qui, sous la présidence de
M. le sénateur Auber, a élaboré le projet
'de règlement de la Caisse Intercoloniale,
pour lui exposer de vive voix les points de
la réglementation proposée qui soulevaient
des difficultés.
M. Léon Perrier ajoutait que le Comité
en question ayant décidé de maintenir inté-
gralement en la matière ses propositions
antérieures, le dossier dudit projet, accom-
pagné d'un rapport de présentation, était
l'objet d'une dernière mise au point et allait
ôlre transmis dans un rtélni. très prochain
à l'examen du Conseil d'Etat.
En ce qui a trait à l'application de l'arti-
cle 72 de la loi de 1024, pour la validation
fie certains services locaux (il s'agit, en
l'espèce, de services auxiliaircs), une dispo-
sition du prffjet de règlement établi permet-
tra aux intéressés, dalis cerTSines-condi-
tions, d'obtenir satisfaction à cet égard.
D'un autre côté, concluait le ministre des
Colonies, toutes les pensions concédées
sans l'entrée en ligne de compte desdits
services, postérieurement au 17 avril 14.
seront révisées et bénéficieront des droits
nouveaux ouverts par le règlement à par-
tir d-e cette date.
Les allemands en Chine
Le traité de Versailles a enlève à
l'Allemagne en Chine tous les avan-
tages officiels que vingt ans de po-
litique active lui avaient assurés. Plus- de
concessions, plus de privilèges judiciaires ou
autres. Le simple droit commun. -
Mais les ressortissants du Reich n'avalent'
pas malgré cela, quitté le Céleste Empire.
Ils restaient nombreux dans cette partie
vitale qu'est la vallée du Yattg tsé
depuis Shanghai jusqu'à Ichanz. Un journal
allemand public sur leur situation des lettres
curieuses et pleines d'intérêt.
La position des Allemands de Chine, dit
un correspondant, est fort simple. Ils sont
neutres et désintéressés. Ils ne font de vœu j
pour aucun parti. Ils tu souhaitent que la
fin de la guerre. Ils ne désirent la victoire
d'aucun des belligérants mais un compromis
qui donnera satisfaction aux légitimes reven-
dications chinoises. Cette attitude leur vaut
naturellement des sympathies dont ne jouis-
sent pas au même degré les autres Européens,
à Vexception cependant des Russes, et dans
une certaine mesure, des Français.
La situation cependant n'est pour eux dé-
pourvue d'ennuis. Les Allemands de l'inté-
rieur et notamment ceux qui sont établis à
Il alllléou sont à la vérité tranquilles. Ils
continuent à vaquer à leurs affaires,
alors que les autres Européens, que les Amé-
rïcains eux mêmes ont leurs malles toutes fai-
tes prêts à fuir à la première alerte vers leurs
navires qui les attendent sur le fleuve. Ils
maintiennent leur école. Leur club est ouvert
et fréquenté et leur Chambre de commerce
tient ses réunions habituelles.
Mais leurs frères de la côte, de Shanghai,
ne connaissent pas cette quiétude. Ils parti-
cipent aux tribulations des Anglais, des Bel-
ges, des Français, car ils vivent sur la con-
cession interllationale. La colonie allemande
est placée sous la protection Qllglcrise. Les
Anglais ne les ont pas maltraités. Bien au
contraire. Ils les ont considères comme des
égaux et les ont protégés au même titre que
tous les sujets de Sa Majesté Britannique.
Mais toute médaille a son revers et la
protection anglaise ne va pa' sans incoirjé-
nient. Les AllemQlldsde Shanghaï sont en-
veloppés dans l'hostilité qui se manifeste à
V égard des Anglais. Et cela en dépit des ef-
forts qtïi sont faits par eux pour essayer de
persuader les révolutionnaires chinois qu'il
lie faut pas les confondre avec les autres
b l altes ou les autres étrangers qui sont des
exploiteurs. Ils n'ont rien de commun avec
les Japonais, les Américains, les Anglais qui
sont 'des instruments politiques aux mains
de leurs gouvernements. Eux, les citoyens du
Reich, n ont aucune vifée potitique, ils ne
poursuivent, - aucun dessein impérialiste. Ils
sont honnêtes, loyaux et désintéresses. Ils
sont les « seuls étrangers vraiment démocra-
tes D.
Ainsi parlent ceux des leurs qui s'instituent
leurs avocats bénévoles auprès des nationa-
listes chinois. Le correspondant qui donne ces
renseignements oublie de nous dire l'effet
de ces discours.
Quoi qu'il en soit, la situation des Alle-
mands en Chine, à la fin du mois dernier
-- car ces informations remontent aux der-
niers jours de mai - était fort CUi' use et
ptut-on dire uniquc. Malheureusement, les
correspondances que nous citons sont trop
bicves pour que nous puissions en tirer sur
le régime à donner aux Européens dans cette
partie de l'Asie, des conclusions solides.
-Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Secrétaire de la Commission
des Araires étrangères.
-«Mi
Le jardin de Camayenne
en Guinée Française
--0-0--
Le jardin de Camayenne en Guinée Fran-
çaise qui était, avant la guerre, un des jardins
botaniques les plus réputés aes Colonies fran-
çaises possède de belles collections de toutes
espèces. Le principal objectif de cet établisse-
ment est de produire des plants de cocotiers,
bananiers, ananas, caféiers et arbres lruitiers
divers pour les céder aux particuliers. A cet
effet, la Colonie fait venir chaque année du
Dahomey des lots importants de semences de
cocotiers.
Pendant l'année 1926, des semences de cro.
talaria de plusieurs variétés provenant du
Congo belge ont été introduites à Camayenne
dans le but de vulgariser chez les planteurs et
les cultivateurs cette plante remarquable par
ses qualités fertilisantes.
Parmi les plants cédés au cours de 1926 aux
particuliers, il faut citer : 9.673 cocotiers,
268 avocatiers, 1.130 bananiers. 400 ananas,
280 hévéas, 12.881 plantes - d'ornement et
10.030 plants de caféiers cédés à titre gratuit
aux indigènes.
--- :
L'escadre de la Méditerranée
à Tanger
-o-
T.rs féles en l'honnûnr de l'escadre de la
Méditerranée ont suscité un grand cru.nou-
siasme dans la colonie française et la po-
pulation tangéroise. Un dîner a été donné
nu consulat, do France ; il a été" suivi d'une
brillante soirée.
L'amiral Violette, commandant en chef
de l'escadre, 0 offert, sur son navire, lu
Bretagne, un déjeuner aux personnalités
françaises. , , ,
Un match (le footnail a oppose 1 équipé 1
de l'escadre et t'équipe Inngéroise. Un thé-
dansant a été donné h bord du cnirnssr-
Amirol et, fi terre, un bal a été offert par
la colonie aux officiers de marine.
AU SÉNAT 1
COMMISSION DES FINANCES
L'exposition Coloniale de Paris
La Commission sénatoriale des finances
s. 'est réunie mercredi .après-midi, sous la
M. Clémente), pour examiner
Te projet d'Exposition Colotniale internatio-
nale à Paris.
MM. Jeanlleny, Joseph Cuilluux, Geor-
ges Bcrthoulat sont intervenus sur la ques-
tion de lu date.
M. Joseph Caillaux interpréta la motion
.présentée lurs. de la dernière séance, par
M. Charles JJumont, à savoir qu'il n est
peut-être pas souhaitable que l'on choque
,la Belgique, soit que l'on fasse l'Exposition
de Pqris avant l'Exposition d'Anvers, soit
qu'on la fasse aussitôt après.
MM. 'François .Muisal et Lebrun inter-
vinrent égaleiiient. xi. Peytral demanda si
les demandes de subsides à inus colonies
pour des Expositions n'étaient pas trop
fréquentes. Déjà, il y a deux ans, 'les Co-
lonies ont été sollicitées pour l'Exposition
de Marseille, on s'adresse encore à elles
maintenant pour l'Exposition de Paris.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
a été alors introduit devant la Commission.
Le ministre a longuement exposé la
question de la subvention prévue pour les
œuvres de presse.
M. Henry Chéron, rapporteur général, a
demandé que cette subvention soit accordée
p-ar un décret signé du ministre des finan-
ces, de façon à ce qu'un contrôle pût être
lait de la répartition de cette subvention.
« Il y aurait intérêt, dit M. l-lonry Chéron,
contrudrcmcnt à l'avis exprimé par M. Léon
Perrier, à ce que cette disposition fut pré-
cisée dans la loi.
Ku ce qui concerne la construction pro-
jetée d'une ligue du Métropolitain, .les expli-
.culilJ'l.S de M. Léon Perrier ont été écoutées
"'l\'It: la plus vive attention.
Une discussion s'est élevée ensuite au su-
jet des incompatibilités parlementaires.
M. Léon Perrier fit alors un exposé liis-
totique impartial de la question et expliqu.t
comment ont été désignés et puyes jusqu'à
ee jour les services du commissariat.
Il a montré uols inconvénients i.1 y au-
rait à se priver des services des parlemen-
taires qui prêtent leur concours gratuit. U
semit nécessaire, en effet, de payer leurs
remplaçants.
M. Cléinentcl a remercié M. Léon Perrier
de son intéressante communication et :t
rappelé à la commission que M. Schrameck,
auteur de l'ameTidcmeut le plus important,
était retenu loin de Paris pour assister aux
olisèqugs de M. Girard, député.
En conséquence la commission, sur la
proposition de son président, a décidé de re-
mettre h vendredi la délibération sur cet
amendement, et sa décision sur l'ensemble
du projet.
La Commission se réunira demain il
11- h. 30 pour statuer - com'me nous l'an-
nonçons plus haut - sur le projet de loi
adopté par la Chambre, relatif à l'Imposi-
lion Coloniale Internationale de Paria.
La Commission examinera ensuite au
fopd le projet de loi adopté par la Cham-
bre, portant modifient ion au régime léga!
et .financier du Chemin, de 1er de Kayes au
Niger.
LE GROUPE DE DEFENSE
DES TEXTILES
Le Groupe de défense des textiles natio-
naux il procède hier à la nomination des
bureaux de ses diverses sections.
M. Cavillon a t'ait part d'une communi-
cation qu'il a adressée au Ministre de
l'Agriculture en ce qui concerne tout par-
ticulièrement la culture du lin et les en-
couragements à donner à cette culture.
Le Ministre a donné l'assurance qu'il
travaillerait volontiers en étroite collabo-
ration avec le Groupe.
M. Cavillon a également renîlu compte
des entretiens qu'il a eu avec M. Léon
Perrier, ministre des Colonies, au sujet do
l'encouragement à donner à la culture des
texfiles- dans les possessions françaises.
M. Léon Perrier s'est montré tout dis-
posé à donner son encouragement aux tex-
titres nationaux. Il a promis de venir pro-
chainement devant le Groupe pour expo-
ser sa manière de voir sur cette question.
lote
A LA CHAMBRE
--0-0--
DEBATS
Prohibition d'exportation
de jetons de bronze d'aluminium
Au début de la dernière séance, la Cham-
bre adopte le projet de loi portant ratifica-
tion du décret du 28 mai 1925 prohibant
dans les colonies françaises et les pays de
protectorat autres que le Maroc et la Tu-
nisie la sortie des jetons frappés en bronze
d'aluminium, lorsque l'envoi a pour desti-
nation des pays autres que la France, les
colonies et pays de protectorat français.
Ouverture et annulation de crédits
L'ordre du jour de la séance d'hier ma-
Un appelait la discussion du projet de loi
portant ouverture et annulation de crédits
sur l'exercice 1926 au titre du budget géné-
ral et des budgets annexes.
Ce fut pour le député André Bcrthon l'oc-
casion de faire une critique véhémente de
.« Ja guerre du Maroc », à laquelle répondi-
rent i\ 1M. l'oincnré et Painlevé.
Puis les crédits furent votés.
COMMISSION DES FINANCES
Le cyclone de Madagascar
La Commission des Finances a adopté le
rapport de M. Lassalle sur le projet de loi
ouvrant un crédit supplémentaire de. 3 mil-
lions en vue d'assurer la répartition des
dommages causés par le récent cyclone de
Tamatave.
Lt Aviation Coloniale
San Francisco-Hawaî
Maitland et Hejrenberger ont atterri hier
à Wheelcr Field (île Oahu) dans l'archipel
des îles HawaY, à 6 h. 22, heure d'Honolulu,
t6 h. 22, à Paris,
M. ClUIDE EN FRANCE
M. Carde a débarqué hier à Marseille
du paquebot Valdivia, sur lequel il
avait pris passage à Dakar.
Quelques instants après l'accostagc,
nous avons pu monter à bord avec de
nombreux amis venus saluer l'éminent
Gouverneur Général de l'¡f. O. F.
M. Carde a "bien voulu accueillir
d'une manière tout particulièrement ai-
mable l'envoyé des Annales Coloniales
et lui a lait les déclarations suiuantes :
Je n'apporte pas seulement l'impression,
mais la certitude que la situation de l'Afri-
que Occidentale Française est en tous
points satisfaisante.
Dans l'ordre politique, elle reste ce qu'elle
était il y a six mois, lorsque j'en ai fait
l'exposé dans mon discours au Conseil du
Gouvernement, c'est-à-dire entièrement ras-
surante
Au point de vue économiquo des ap-
préhensions étaient nées de la sécheresse
anormale de l'année dernière et des diffi-
cuités causées au commerce par la brus-
que revalorisation de notre monnaie ; ce-
pendant, la" situation se présente sous un
jour incontestablement favorable. Ce que
je dis là est bien une appréciation basée
sur les faits .et non une formule banale
d'optimisme officiel.
Le manque de pluies dont ont souffert
les cultures au nord du 10° parallèle a eu,
sans doute, une fûcheuse influence sur le
rendement de la production agricole qui,
suivant les régions, s'est révélée plus ou
moins déficitaire. Les cultures vivrières
ont été assez éprouvées au Sénégal et, en
général, dans toute la zone soudanienne,
mais la situution. si sérieuse qu'elle ait été,
n'a cependant jamais présenté un carac-
tère de réelle gravité et., grâce aux impor-
tations de grains d'une part, grâce à l'up-
point fourni par les cultures de remplace-
ment et par les ressources des greniers de
réserve cTautrc part, il a été possible de
parer de façon suffisante au danger d'une
disette sévère. Les pluies, cette année,
paraissent s'annoncer précoces, et il est
permis d'espérer que la soudure pourra
s'opérer sans trop de difficultés
Les ctilturcs industrielles se sont ressen-
lies également de lu sécheresse. Bien qu'on
manque de données précises sur le laide-
ment, lui-même de lu récolte les seuls
chiffres exacts étant - fournis par les statis-
tiques ferroviaires et par les relevés d'ex-
portation du la douane - il est probable
quo les résultats complets de 1927 feront
apparaître, pour le principal produit : les
arachides, un certain déficit, dç production
par rapport aux résultats exceptionnelle-
ment favorables de 192G. Mais comme le
chiffre de cette dernière année (490.000 ton-
nes) avait été un chiffre-record, l'exporta-
taon de 1927, môme en la supposant défici-
taire d'enviro.11 50 à 100.000 tonnes, restera
nettement supérieure à la moyenne des cinq
années précédentes qui s'établit'à 368.000
tonnes. ICI je rappellerai, entre parenthèses,
que l'exportation d'uvant-guerre oscillait
aux environs de 230.000 tonnes. Vous le
voyez par ces simples indications, la pro-
duction des arachides, oti dépit des elfets
do ta sécherese, s'est maintenue bonne. Ce
qu'il est exact de dire, c'est qu'en réalité
il v a eu plutôt manque 11 gagnecr, et
qu'étant donné l'cxtensiun des ensemence-
ments, c'est par une production considérn-
blement accrue, atteignant 600.000 tonnes
peut-être, qu'eût, été marquée la dernière
récolte, si les précipitations atmosphériques
avaient été suffisantes.
Le coton, particulièrement sensible au
manque d'eau h l'époque de sa végétation,
a subi nu Soudan et en tluule-Volta d'ap-
préciables dégAls qui réduiront fortement
le rendement, en fibre, pour l'exportation,
de la dernière campagne. Et si l'utilité
de l'exécution de travaux d'hydraulique
agricole dans la vallée du Niger avait ne-
soin d'une démonstration supplémentaire,
la sécheresse de 1926, fournirait une nou-
velle et éloquente preuve de la nécessité
qu'il y a de tirer parti, aussi bien d'ail-
leurs pour la sécurité de la production
alimentaire que pour l'avenir de la culture
du coton, des possibilités offertes par un
fleuve magnifique.
Dans les Colonies du Sud (Guinée, Côte
d'Ivoire. Dahomey) que favorise un climat
plus humide, à pluies abondantes, les ré-
coltes tant vivrières qu'industrielles, ont
été cette année satisfaisantes.
Quant au mouvement des affaires, si les
craintes de crise que la rapide améliora-
ration du franc avait pu faire naître fin
192G ont causé un certain flottement an
'llélml dl" la traite des arachide le malaise
n'a été que passager, et avec la reprise
des cours des matières grasses, l'ai-tivité
des transactions s'est rapidement dévelop-
pée dans les confies commerciaux.
Qu'ajouterai-je, pour résumer les rai-
sons de mon optimisme ?
Un mouvement commercial en 1926 de
2 milliards 850 millions de francs, en pro-
grès de 800 millions sur l'année précédente;
un tonnage d'exportation d'environ 750.000
tonnes, chiffre jamais atteint jusqu'ici, dé-
passant de plus de :i0.000 tonnes celui de
1025 ; un total de recettes douanières de
près de 192 millions de francs, en excédent
de p:na de 59 millions sur les perceptions de
1925. Pour le premier trimestre de l'année
en cours, un tonnage d'exportation sensible-
ment égal à quelques milliers de tonnes
près, à celui du premier trimestre 1926 et
des recettes douanières supérieures de 6
millions do francs, sur un total de 72 mil-
lions. au chiffre de la période correspon-
dante de l'année écoulée.
Ces précisions ne sont-elles pas caracté-
ristiques d'une situation pleinement satis-
faisante et ne montrent-elles pas l'heureuse
continuité d'un essor désormais assuré de
son avenir, grftce à la méthodique réalisa-
tion de l'œuvre de mise en valeur entre-
prise dans notre beau domaine ouest-afri-
cain ?
Je rentre pour hâter le règlement de quel-
ques affaires importantes pour l'Afrique
Occidentale et compte rejoindre mon poste
dès le mois d'octobre prochain.
La justice en Indochine
----0-0---
L' organisation de la justice en Indochine
ayant fait ressortir la nécessité de combler cer-
taines lacunes, principalement en ce qui con-
cerne la situation que doit occuper dans Ja ma-
gistrature en Indochine le chef de l' Adminis-
tration judiciaire, les dispositions suivantes ont
été prises par décret du 24 juin 1927, promul-
gué au Journal officiel de la République fran-
çaise du 30 juin 1927.
Dans tous les articles des décrets organiques
de la justice en Indochine où figure la dénomi-
nation (l Directeur de l'Administration judi-
ciaire », celle ci est remplacée par celle de
« Premier Président Chef de VAdministration
judiciaire ».
Le traitement et la parité d'office du Pre-
mier Président chef de l'Administration judi-
ciaire sont ceux déterminés pour le Directeur
de l'Administration judiciaire.
Chaque fois qu'il est prévu dans un texte
antérieur au présent décret, soit explicitement,
soit implicitement, que le Procureur général
agit en qualité de Chef du service judiciairé;
ses fonctions seront remplies par le Premief
Président Chef de l'Administration judiciaire,
à qui sont dévolues toutes ses attributions en la
matière.
Le nouveau décret fait l'énumération des
pouvoirs du Premier Président et du Procureur
général de chaque ressort de Cour d'appel
ainsi que de leurs obligations. Parmi celles-ci,
nous relevons que dans les affaires qui intéres-
sent le Gouvernement, le Procureur général est
tenu, lorsqu'il en est requis par le Gouverneur
général, de faire, conformément aux instnte
tions qu'il en reçoit, les actes nécessaires pour
saisir les tribunaux.
Le choléra au Tonkin
C)
Les nouvelles uppurtées par le dernier
courrier signalent tous les jours une ving-
taine au moins de décès, suns compter les
cas non déclarés. Beaucoup d'indigènes ma-
lades viennent de l'intérieur.
Le cours du riz
SAIGON, 28 juin
(Cours moyens des 100 kilos en piastres,
sacs perdus, le long du bord, sans les
dro'ils.i
Riz n" 1, 25 brisures 11 37
Hiz n° 2, 40 brisures 10 55
Riz n° 2, 50 %, brisures 9 88
Brisures nOI 1 et 2 8 40
Brisures 110 3 7 41
Brisures n° 4 0 50
Farines 0 .a 87
(Cours moyens des 100 kilos, en piastres,
sacs perdus, rendus aux usines de Cho-
lo.n.)
Paddy Vinh-Long 0 77
Paddy Go-Cong 7 25
Paddy Bac-Lieu 6 86
Puddv Bnixau 6 90
Coprah (les 100 kilus il SnIgull) 18 50
TAUX DE LA PIASTRE
•–n -
A la date du 28 juin, le taux de là piastre
ù Saigon était de 12,85.
MMiiimsmp
La Société des Peintres Orientalistes fran-
çais fait à la galerie Petit sa 27e exposition
avec des sujets se rapportant au nord de
l'Afrique.
A côté des regrettés Sh. Cottet et Maurice
Maufra, nous remarquons les envois d'An-
toni dont le Soir en Kabylie est une œuvre
puissante et de beaucoup de caracttrc, Raoul
du Gardier avec ses sujets égyptiens délica-
tement notés, André Suréda qui s'est fait le
narrateur des enterrements musulmans et des
misérables auprès des mosquées de Fez, -Aille
Morstad coloriste très personnel avec ses
bassours et ses scènes de marchés à Biskra,
Rousseau et ses fringants chevaux arabes,
1. Launois avec ses études inspirées des
quartiers borgnes d'Alger, Fouqucray et ses
sujets égyptiens, Emile Bernard, Etienne
Bouchaud, Girardot, Bouchor, Amédée et
Paul Buffet (ce dernier avèc un marché aux
chevaux en Abyssinie).
Le maître Dinet n'est représenté que par
une toile petite, mais charmante, des bai-
gneuses dans l'Oued, Maurice Denis par
deux études à Biskra, Marquct par un port
de Bougie. M. Réalier Dumas nous montre
le cocher anglais sanglé comme à Londres,
qui suit les chevaux de ses maîtres au milieu
di la foule des nègres et des Arabes, jetant
un regard indifférent sur ces u Roumis ».
Simon envoie l'esquisse d'un carton de tapis.
serie « l'Algérie » en cours d'exécution à la
manufacture des Gobelins : Jacques Denier
(un autre ancien pensionnaire de la villa
Abd-El-Tif) de bonnes études du Sud-Ora-
nais.
Citons encore Dagnac-Rivière aux couleurs
triturées comme des émaux, R. d'Erlanger
qui, après avoir créé un palais à Sidi-Rou-
Saïd, doit maintenant s'en faire le bon'
peintre: Bascoulès et ses souvenirs de Toug-
gourt et de, Figuig. Brabo, Mlle Crépin,
Mme Marie Gautier, P. Elie Dltbois, Jouve"
Mainssieux, Girardot, Madrassi (et ses nègres
de la Côte-d'Ivoire et du Sénégal), Majo-'
relie, de la Nczierr, Migonnet, Iaupin et
Mlle Thil.
N'oublions pas les illustrations de L. Cat.a
ré et Mohammed Racim pour les « Mille et
une nuits i), non plus que les sculptures de
Digonnet, Perrault-Harry, J.e Bourgeois et
Fommier.
Tamaris.
Les peintres coloniaux
Mme S. Frémonl, artiste peintre, prix colonial
de Madagascar, qui avait obtenu une bourse de
voyage l'hiver dernier et qui, ainsi que nous en
avions informé nos lecteurs, s'était rendue en
Aurès, en revient avec une forte moisson d'étu-
des qui sera la matière de sa prochaine exposi-
tion chez Georqeq Petit en décembre prochain.
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