Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-06-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 juin 1927 25 juin 1927
Description : 1927/06/25 (A28,N97). 1927/06/25 (A28,N97).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510923
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VlNGT-RUITJEME ANNEE. Ne 97
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Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 120. 65 > 35.
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tous les bureaux de posta.
Le penplemenl de !'?? du Nord
ffl-
La question du peuplement dans l'Afrique
du Nord française présente un intérêt écono-
mique et un intérêt politique.
L'avenir économique dépend de l'accroisse-
ment plus ou moins rapide du nombre des ha-
bitants qui est encore relativement faible pour
un ensemble de pays aussi étendu. La mise en
valeur des richesses que contiennent le sol et
le sous-sol exige, en effet, une main-d œuvre
qui est encore insuffisante.
D'autre part, la forme même de la civilisa
tion peut être en quelque mesure affectée par
la prépondérance de tel élément européen au
regard de tel autre.
Enfin, r avenir politique de ces pays dépend,
lui aussi, de l'évolution du peuplement, de
l' augmentation de telle catégorie par rapport
à telle autre et des relations qui s établiront
entre elles. Resteront-elles étrangères les unes
aux autres, ou bien une fusion progressive
s" opérera-t-elle ? Tels sont les éléments des
problèmes qui se posent aujourd'hui dans les
pays qui s'étendent du golfe de Gabès à
l'océan Atlantique.
Nous possédons depuis quelques semaines
les résultats du recensement de 1926. Leur
examen nous permettra de donner une réponse
partielle aux questions que nous venons de po-
ser : pas toutes cependant, parce que le pro-
blème de la fusion n' est pas de ceux dont on
trouve la solution en lisant et en comparant les
chiffres d'une statistique.
La population de l'Algérie est de 6 mil-
lions 64.865 habitants se répartissant ainsi :
Algérie du Nord : 5.522.640 habitants ;
Territoires du Sud : 542.225.
Ces habitants se divisent en deux grands
groupes :
Européens : 872.439 ;
Indigènes : 5.192.426.
Le nombre des Européens dans les terri-
toires du Sud dépasse à peine 7.000 habitants.
Les deux grands groupes ethnographiques :
Européens et indigènes, ne sont pas, comme
chacun sait, absolument homogènes. Quoi-
qu'ils en constituent la partie la plus impor-
tante, les Français ne représentent guère que
67 de la population de leur groupe, le
reste étant constitué par des Italiens, des Es-
pagnols, etc.
Les indigènes sont, eux aussi, divisés en ka-
byles et en Arabes qui appartiennent à des ra-
ces différentes. Seulement la religion crée
entre eux un lien d'une force d'autant plus
considérable qu elle exerce depuis plusieurs
siècles une influence que rien, jusqu à présent,
n' est venu contrebalancer.
Le recensement de 1926 accuse une aug-
mentation de 267 000 habitants par rapport à
celui de 1921. Les indigènes représentent sur
ce chiffre 222.000 et les Européens le reste.Le
tableau officiel ne nous indique pas dans quelle
proportion l'immigration et 'les naissances
contribuent à cet accroissement, somme toute,
lent de la population européenne. Le nombre
des naissances est faible sauf dans la société
israélite où les familles pauvres sont prolifi-
qus, car le riche israélite vante auprès des au-
tres les agréments de la famille nombreuse,
mais préfère ne pas y goûter.
On constate en Algérie la plupart des phé-
nomènes que l'on remarque dans les pays
neufs et en particulier l' accroissement sensible
de la population des villes.
Les villes de plus de 20.000 habitants re-
présentent un total de 867.000 personnes en
chiffres ronds. Les grandes villes comme Alger,
Oran, Constantine ont réalisé des gains impor-
tants. En cinq ans la population d Alger s' est
accrue de vingt mille individus. Celle d'Oran
d'une dizaine de milles et celle de Constan-
tine d'une quinzaine.
L'attraction deaj grandes villes, des villes
tentaculaires, se produit là comme partout ail-
leurs. La facilité et la rapidité des communi-
cations que donnent le téléphone et l'automo-
bile y contribuent pour une targe part. Certains
établissent un rapprochement avec ce que l'on
constate en Angleterre, au Canada ou en Aus-
tralie. La comparaison, est possible, mais elle
ne peut avoir d'autre résultat que de nous
montrer les différences entre ces pays et notre
possession nord-africaine.
La population tunisienne s' accroît, elle aussi,
d'un mouvement continu. Elle s'élève à 2 mil-
lions 159.708 habitants marquant une augmen-
tation de 66.000 par rapport à 1921.1ci comme
en Algérie, les Européens sont une minorité :
173.281 contre 1.986.427 indigènes qui se dé-
composent en 1.932.184 musulmans et 54.243
israélites. Cependant, ils augmentent propor-
tionnellement plus rapidement que les indigè-
nes puisqu'ils ont gagné en cinq ans 17.166
unités alors que ceux-là n'en gagnaient que
42.7%. Dans cet accroissement de la popula-
tion française, les Français représentent la plus
forte proportion. Mais il convient d'observer
que les 2/3 de l'augmentation de l'élément
français proviennent de la naturalisation des
étrangers établis dans le pays. L'excédent des
naissances sur les décès et l'immigration four-
nissent l'autre tiers.
L'administration se réjouit naturellement de
voir l'élément français progresser d'une façon
régulière et s'atténuer peu à peu la différence
qui existait entre le chiffre des Français et ce-
lui des Italiens. En 1901, il y avait sur le ter-
ritoire de la Régence 24.000 Français contre
71.000 Italiens. En 1911, les Français pas-
sent à 46.000 et les Italiens 88.000 et en 1926
les Français sont 71.000 et les Italiens 89.000.
L'élément italien l'emporte encore mais la
prépondérance qu'il avait il y a 25 an, s'est
très sensiblement atténuée.
Il semble bien que le mouvement com-
mencé se poursuivra et s'accentuera. D'une
part, en effet, l'émigration italienne s'est ra-
lentie, Elle ne dépasse pas un millier par an.
D'autre part la politique de naturalisation
et de colonisation pratiquée depuis sh ou tôt
au tend à augmenter l'élément français. En
1921 et en -1926, des lois ont étendu à la Tu-
nisie la loi de 1889 sur la naturalisation. Sur
l'intervention de l'Angleterre, des réserves
furent introduites concernant les Maltais. D' au-
tre part, les conventions de 1896 passées avec
I Italie, interdisent l'application de la naturali-
sation automatique aux sujets de ces pays. Mais
rien ne les empêche de recourir à la natura-
lisation individuelle. C'est ce qu'ils font dans
une proportion assez intéressante puisqu'en cinq
ans, 5.000 d'entre eux ont obtenu le titre de
citoyen français. Il paraît, du reste, que le
mouvement est appelé à se développer, puisque
la presse fasciste de la péninsule et de la Ré-
gence croit utile de dissuader ceux qui en au-
raient le désir, de renoncer à leur nationalité
originelle. Il est impossible de dire dès mainte-
nant les résultats de cette propagande.
Les Italiens de la Régence sont pour la
plupart des petites gens, des ouvriers, des
marins, des pêcheurs, des artisans, des petits
commerçants, des employés de tramways ou de
chemin de fer. Les ouvriers sollicitent la
naturalisation pour des raisons faciles à com-
prendre. Il n' en est pas de même des petits
comrr.erçants ou des artisans.
Les Israélites sont friands de la naturalisation
et l' administration pense qu'il faut modérer leur
empressement. D'une façon générale, on cons-
tate parmi la population non française un désir
assez vif d'adopter notre nationalité. Un écri-
vain fort intéressant qui s igne ses articles du
pseudonyme « Cave », trace en ces termes les
grandes lignes de la politique française en cette
matière : « Compter dans la RéRence, aussi
rapidement que possible, plus de Français que
d'Italiens, annihiler ainsi le grand argument qui
étaye les visées politiques de nos voisins d'au-
delà des Alpes, tel est le but essentiel que doit
se proposer la France en Tuni sie au cours des
plus prochains tustres. Il sera atteint par le dé-
veloppement de la Colonie française et grâce
à de larges emprunts au milieu ethnique euro-
péen qui dans son ensemble n'est ni par prin-
cipe ni par sentiment réfractaire à l'union ».
C'est évidemment une question importante dans
le domaine qui nous occupe. Il y en a d'autres
dont la solution comporte un degré d'urgence
au moins égal, mais que nous laissons de côté
pour le moment.
En ce qui touche le Maroc, les renseigne-
ments sont moins précis que pour les deux pays
précédents. Les évaluations relatives aux popu-
lations indigènes sont seulement approximativcs,
Les chiffres officiels sont les suivants :
Musulmans 4-005.916
Israélites 107.512
Européens 103.396
Total 4.216.324
Les Européens qui étaient 62.000 en 1921,
ont aujourd'hui dépassé le chiffre de 100.000,
tant par l'immigration que par excédent des
naissances sur les décès.
L'on constate ici ce que nous avons remar-
qué en Algérie et ce que l'on trouve en Tuni-
sie : l'attirance des villes qui exercent un attrait
certain, même sur la population indigène.
Dans les trois pays qui composent l'Afrique
du Nord, le problème démographique, social et
aussi politique se pose d'une façon identique.
11 s' agit de savoir comment l'on pourra faire
vivre côte à côte deux civilisations peut-être
pas impénétrables, mais en tout cas différente:
la civilisation musulmane et la civilisation euro-
péenne.
La plupart des personnes qui écrivent sur ce
sujet sont surtout préoccupées de la naturali-
sation, de la meilleure façon de renforcer l'élé-
ment français en y introduisant des apports
italiens, espagnols ou - autres. Ce - côté de la
question a sans aucun doute son intérêt qui n est
pas négligeable. Mais ce n'est pas l' aspect le
plus délicat du problème.
il est d'usage dans les ouvrages de géogra-
phie de comparer l'Afrique du Nord aux pays
comme le Canada ou l' Australie. Dans ces
divers pays le climat permet rétablissement et
le développement de la race blanche, seule-
ment en Australie comme au Canada, l'élément
indigène est peu nombreux, arriéré et disparaît
progressivement. Rien de pareil en Afrique du
Nord où c'est tout le contraire. Aussi, si les
Anglais ont résolu, d'une façon il est vrai par-
fois sauvage le problème de la colonisation de
deux races, les Français ne sauraient en faire
autant.
Le recensement nous montre que Musulmans
et Européens restent, si. on peut dire, sur leurs
positions. De cinq ans en cinq ans, le rapport
des deux éléments reste sensiblement le même.
Voilà le problème fondamental du peuplement
de l'Afrique du Nord Tous les autres s'effa-
cent devant celui-là. La France saura-t-elle le
résoudre ?
Henry Fontanier.
Député du Cantat
<–
Hommage au CC Tonkinois99
----0-0--
Par un juste retour des choses d'ici-bas,
cette appellation de « Tonkinois », qui était
une injure à l'adresse de Jules Ferry, de-
vient un hommage éclatant sur la plaque
commémorative qui a été apposée hier ma-
tin sur la maison de Jules, Charles et Abel
Ferry ; d-es discours ont été prononcés par
deux ministrcs, MM. André Tardicu et
Edouard Hcrriot, et par M. Paul Doumer,
président du Sénat, qui a rappelé notam-
ment le rôle colonial de Jules Ferry. Il a
parlé de l'occupation de la Tunisie et do
l'établissement de notre Protectorat, dus à
cet homme d'Etat, et il a fait allusion aux
événements du Tonkin et à l'affaire de
Lang-Son, qui valurent à Jules Ferry une
si injuste impopularité.
LIRE EN 2e PAGE:
1M Station expérimentale du palmier à huile
de K OMt au Oahomev.
A la chambre.
Au Sénat.
Au Conseil général de la Guyane.
L'italie et le Proche Orient
LE POINT DE VUE
DE L'ITALIE ,
«♦«
J'espère ne pas m'attira cette
fois les remontrances de mes con-
frères italiens, pour ces quelques
lignes ecrites sur le transfert a l Italie, des
mandats de Mésopotamie et de Palestine.
Question prématurée, déclarent ils. Ce
n'est pas le gouvernement britannique qui a
parlé dans l'article du vicomte Rothermere,
pas plus que dans ceux qui l'ont commenté
corn plaisamment. Mais tous les journaux ita-
liens sont d'avis qu'il faut marquer le point
à des propositions CO)ICTi:tes!. Enfin, on
nous parle avec des cartes géographiques à
la mai ni. Enfin l'on peut discuter sans
s'entendre appeler tirâtes ni Ù,cClldiairt:s
C'est un beau résultat fascistel » Je me COli-
tenterai d'observer qu'en France même, il y
a Plus d'tipi d'ollre nous qui ont 'discuté le
problème de l'expansion italienne sans trai-
ter nos voisins d'illulldiaires et de pirates,
et qui ont parlé avec des cartes géographi-
ques à la main. Quant aux propositions
« concrètes », nous n'avions aucune qualité
pour en faire. Toltt au plus, timidement, et
avec une extrême prudence, pouvions-nous
suggérer quelques idées. Symptôme récon-
fortallt, ajoute-t on ailleurs. Il y a long-
temps que de pareils symptômes auraient pu
être enregistrés, avec un peu d'attention et
de bonne volonté. « Le problème de Ici dis-
tribution de la richesse des matières pre-
mières, des mandats et des colonies a sa so-
lution qui remira seule possible une longue
paix, dans des accords et des coIICCSSiOIlS
faites par les ploutocrates ci ceux qui n'ont
rien. » Avons-nous attendu le mois de juin
1927 pour en dire autant, pour montrer le
raAport du problème de r txpelIIsioll italienne
avec des problèmes plus vastes, celui de la
paix, et ce-lui des colonies européennes?
Allons droit au Messagero qui, en se dé-
fendant d'avoir l'ambitioll d'interpréter la
pensée des dirigeants italiens, - examine mé-
thodiquement. la proposition contenue dans
l'article du vicomte de Rothermere. Après
avoir noté que les territoires à mandat peu
vent être comptés parmi ceux qu'un peuple
considère comme lui étant JOlmti. encore
qu'il n'en soit pas ainsi jllridiqllfmflll, et
avoir ajouté que « cette ressemblance dérive
principalement dit fait que le processus,
dangereux bien que ICIII, dc dhlOliollalisa-
tion qui se produit plus on moins dans tous
les Etats ne serait pas possible dans les ter-
ritoires sOllmÍJ au mandat italien », notre
confrère déclare qu'il n'y a aucune raison
de principe qui empêche de discuter prati-
quement. des propositions qui peuvent être
formulées un jour par les gouvernements
eux-mêmes.
Donc, instituer une discussion réaliste, se
garder de toute abstraction, tel est L'esprit
et la méthode. L'empire britannique, malgré
sa richesse et sa puissance, reconnaît qu'il
s'est trompé en acceptant, le mandat sur la
Mésopotamie et la Palestine. L'Italie peut
fort bien Prendre sa place, /.a Palestine est.
le berceau du Christianisme, et « Rome et
Jérusalem représentent une unité idéale t;
voilà pour les catholiques ; voici pour les
juifs : certes l'Italie aurait mieux fait de
ne pas donner son adhésion à l'idée de lord
Bal four qui tend à créer un centre national
hébraïque en Palestille, mais aujourd' hui le
sionisme est une réalité indéniable et l'Italii
lui of fre plus de garanties que les autres
nations fuisqu' elle ne connaît pour ainsi
dire pas l'antisémitisme. Il ne reste plus
qu'à fournir des assurances aux musulmans:
les Italiens les renvoient à ce qui s'est fasse
en Lybie pour qu'ils comprennent combien
elle est respectueuse des traditions et des
institutions de L'Islam.
Pour la Mésopotamie, elle doit non moins
avoir confiance dans un peuple qui se rend
compte de ce qu'elle a été dans les temps
anciens, et qui voit fort bien que cette val-
lée, limitée entre deux grandes voies d'eau,
une fois transformée par toutes les ressour-
ces de la technique moderne n'aurait rien à
envier à la vallée du Nil.
Seulement, l'oeuvre est formidable. Pour
Vaccomplir, l'Italie n'a que soit florissant
développement humain, une main-d'œuvre-
qualifiée aussi nombreuse qu'on 7)oudra, et
des vertus de premier ordre « la capacité
technique, la volonté tenace, l'initiative gé-
niale ib. Cela n'est pas assez. Les Italiens
sent imfécunieux. comme disaient nos pères.
Pour l'effort constructif qui serait néces-
saire, il leur serait indispensable d'avoir
Vappui de la finance anglaise et américaine.
Ainsi se répartiraient les apports : matériel
llllmaÙ" fourni par le peuple italien; res-
sources fitiaprcières, fournies par l'Améri-
que et V Angleterre.
Notre confrère termine ainsi : a Si cette
collaboration italo-anglo-amcricaine se réa-
lisait, il suffit de jeter un regard sur une
carte pour comprendre qu'elle assurerait du
même coup, dans cette partie du Proche
Orient, qui a son débouché naturel sur le
Golfe Persique, une situation capable d'em-
pêcher l'avance de dangereux impérialismes
qui reprennent systématiquement et tenace -
ment des projets, suspendus seulement pen-
dant quelques années, pour ouvrir la route
à la suprématie de leur drafeau b. le jette
un regard sur une carte, et je comprends,
je comfrends tout, sauf l'allusion à ces tfa"
gereux impérialismes ; je vais y réfléchir ; ce
doit être encore de la polémique, et, encore
une fois, j'ai bien arrêté pour aujourd'hui
de m'en abstenir.
Mario Rouatem,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commisston
sénatoriale des colonies.
Cinéma Colonial
A Siax
Pour la Maison du Maltais, Henri FIs.
court a trouvé sur place les foules qui lui
étaient utiles. Un jour où il tournait une
scène de la vie de Sfax, il eut l'idée, suivant
ton scénario, de faire confectionner des ga-
lettes dont les habitants de cette région sont
particulièrement friands.
Le metteur en scène appela alors des en-
fants et leur dit qu'il leur donnerait des ga-
lettes s'ils étaient bien sages.
Une fois la distribution terminée, il s'ap-
prêtait à tourner lorsque, à sa grande stupé-
faction. il vit les gamins quitter le charnu et
aller se blottir à l'ombre. Henri Fescourt
leur rappela leur promesse, mais les enfants
lui répondirent :
Nous li serons sages, mais ici. Là, trop
soleil !
Henri Fescourt n'en saisit pas moins sur
le vif tous les aspects de la vie africaine.
A Biskra
Jacques de Baroncclli continue de tourner
les extérieurs du Duel. L'habile metteur en
scène et ses fidèles interprètes voyagent à
travers l'Afrique du Nord et ont déjà réalise
des paysages magnifiques.
Dernièrement à Biskra, dans un grand
hôtel, le directeur demanda à M. J. de Ba-
roncelli et à ses artistes, Mady Christians.
Gabriel Gabrio et Jean Murât, s'ils désiraient
des chambres avec salle de bain.
Certainement, répondircnt-ils avec en-
semble.
Mais le directeur avait oublié de leur dire
qu'en été il n'y avait jamais d'eau dans les
baignoires.
- 00801
Au Grand Conseil de Tunisie
--o-
Le çratul Conseil a adopte, jeudi mlliiu.
le projet de la commissiOiI dcs finances, con-
sentant l'abandon d'un deuxième tiers de la
taxe personnelle, ou islifan, en faveur des
conseils de régioIJ.
Dans l'après-midi, l'assemblée a ratifié le
projet de créatiolt d'un office du vin destiné
à résoudre les iifficultés que rencontre ac-
tuellement l'exportation des vins.
Le grand Conseil a abordé ensuite la dis-
cussion dit rapport de la Contmisssion des
finances relatif à l'indemnité de résidence
en faveur des fonctionnaires tunisiens, lequel
tend à l'assimilation du régime tunisien au
régime français. Le chiffre de 710.000 francs,
nécessaire pour assurer cette assimilation a
été adopté ; enfin des crédits correspondant
à différentes indemnités en faveur d'admi-
nistrations tunisiennes ont été successive-
ment votés. (par dépèche).
- - -
A propos de l'attaque
de Porl-Êtienne
Pour la seconde fois en moins de quinze
mois, un rezzou venant de Rio-de-Oro a atta-
qué nos installations de Port-Etienne.
La première affensive de ces pillards a été
repoussée, après avoir été tout près d'ailleurs
d'enlever la place de haute lutte.
Ces bandits n' ont pu être porsuivis et châ-
tiés comme il l' aurait fallu, le respect sacro-
saint d'une frontière imaginaire entre l' Espagne
et nous s' y étant opposé.
Cette année-ci, la nouvelle attaque a coïn-
cidé avec la présence en France de S. M. le
Roi d'Espagne. Simple coïncidence de date
d'ailleurs, car il n'y a aucune corrélation de
cause à effet.
Alphonse XIII, il l' a déclaré maintes fois
lui-même, est avec une certaine classe de ses
sujets (ce n'est pas celle où se recrutent les
premiers ministres ou même les ministres tout
court) parmi les rares amis de la France en
Espagne.
A-t-on saisi l'occasion de traiter avec cet
ami éprouvé, la question que les événements
de ces jours-ci remettent au premier plan des
actualités coloniales ?
On aimerait en être sûr.
Rappelons qu'il y a quelques mois, au mo-
ment où s'ouvraient les conférences de Tan-
ger, une note fut remise au Quai d'Orsay par
quelques personnes, croyant, à tort ou à raison,
bien connaître le pays. Dans cette note on pré-
conisait une négociation tendant à obtenir, en
échange de quelques mesures amicales à Tan-
ger (mesures qu'on accordera) une rectifica-
tion des frontières du Rio-de-Oro, un droit de
suite contre les pillards et une rectification des
domaines de sable accordes à l'Espagne au-
dessous de l'Oued Draa.
Par le dédain ou le silence méprisant fu-
rent reçus ces ne disons pas avis mais
modestes suggestions.
Les faits viennent éclairer d'un jour singu-
lièrement troublant leur sagesse.
Si le très court séjour de S. M. Très Ca-
tholique en France n'a pas permis à notre di-
plomatie, sage personne d'âge respectable qui
par suite n'a pas les mouvements d'une réac-
tion ultra rapide, d'entamer la discussion
qu'elle aurait pu cependant aborder il y a quel-
ques mois déjà, est-il exagéré et outrecuidant
de lui demander de ne pas considérer ces sug-
gestions comme a bsolument négligeables, et de
l'implorer d en aborder la discussion, soit avec
les représentants de l'Espagne à la conférence
de Tanger, soit avec Sa Majesté lorsque celle-
ci repassera en France ?
Il y va de la vie d'un certain nombre de nos
nationaux.
Du prestige de la France dans cette région.
Un effort modeste nécessitant deux ou troi s
bataillons (le plan de campagne doit se re-
trouver dans les cartons de Rabat) suffirait.
conjointement avec une démarche politique
peu difficile à mener pour obtenir une solution
depuis trop longtemps différée, mais indispen-
sable.
Laissera-t-on passer l'occasion ?
.tu. moment de mettre sous presse nous
apprenons que le ministère des Colonies
sans renseignements sur les événements de
Port-Etienne vient de cahier à Dakar.
Louië Le Barbier.
Dépêches de l'Indochine
0-0
L'inspection du travail en Annam
Après le ï'onUins lr protectorat ntait a été pourvu d'une inspection de tra-
vail, instituée auprès résident supérieur,
('11 rue. d'étudier les condil ions du travail,
sa réglementation, et de contrôler l'appli-
cation des règlements elL vigueur.
M. Monguillot à Hanoi
l.e liésidenl supérieur Monguillot, secré-
taire général de l'Indo-t'hine est arrivé à
llanoi, le courant.
Assistance morale
L, (joui »rncur général Wirenne. a signé
un arrêté concernant : <« /'Assistance morale
el intellectuelle indocltinoise eu France Il ic-
levunt dit gouverneur !/,!/lt!I'IlI,IIIU;S f"l/I'lio/l-
nant à Paris, l.e but est d'assister morale-
uteni les étudiants et (es travailleurs des
deux sexes, de guider leurs groupements
et d'exercer une action lutélaire sur eui
par des prises de contact individuelles ,¡l';
nombreuses que possible, d'être leur agent
de liaison entre eu.r et les .groupements di-
vers s'intéressant à VIndochine et à son
évolution.
Au Siam : Population, agriculture, élevage.
instruction publique
Selon des stulisligues récemment 1"(-
bliées, la population du, royaume de Sinin
('s,' passée de 7 millions et demi d'habi-
tants en 11)01 à près de 10 millions.
Les terres cultivées en riz s'étendent sur
:!, ¡ttOUO hectares environ, contre 1 million
inn.4100 en I.
Le hélait a augmenté dans de grandes
proportions durant les six dernières an-
nées. Le nombre des éléphants domesligues
est actuellement de 8.000 ; le nombre de
cheiuiu.r, des buffles et des Ini'ufs d doublé
par rapport aux chiffres de IX'0. Aussi le
prix de la vie diminue.-t-il.
On note une régression murguee du nom-
bre des écoles du gouvernement, : il IJ en a
actuellement ûl!>, en diminution de 1:5."» sur
112i.
-
TAUX DE LA PIASTRE
1,1 ̃ (iouvi'i'iii'iir g"I1''I'ill 01.. "I"d"dlill" '!t,n1
île filin; coniiiiitiv ait miniMic (les t :ululli.:,
qu'il la ilul»; 'lu jilfn l'.i.T. le Unix olln'ie!
«If la piastre «.lait de 1- II-. HT).
L'Aviation Coloniale
Tunis-Antibes
.Mrs Dorothihe Hodley, la voyageur an-
glaise qui a été détenue et nialtiaitée par
les autorités italiennes à Cagliari ^Saidaignej
à la suite de l'amerissage forcé, le j juin,
d'un hydravion français se rendant de 'l'uni.'»
à Antibes, a été invitée à se rendre hier au i
Foreign Office pour y faire un rapport sur
les faits dont elle a à se plaindre. Selon le
Daily Express, l'ambassadeur - de Grande-
Bretagne à Rome fera des représentations au
Gouvernement italien a ce sujet et réclamera
une enquête.
L'avion de Saint-Roman
Le ministère de la Marine, qui avait de-
mandé au commandant de la Marine au Ma-
roc, le capitaine de frégate Roux, de lui laite
connaitrc d'urgence la marque et les inscrip-
tions de toute nature des pneus du train d'at-
terrissage de l'avion de Mouneyres, vient dr
recevoir de Casablanca le télégramme, sui-
vant
I. Train «L'atlerrissage Aikuii 1':'II"t'i¡':IIl'-
ment n'a éttf conservé par l'aviation maritime.
I. Pneumatiques Neiifs, roiu-s t'll¡III¡.(I't':' Aga-
dir par esrntlrille "> 11 2 - lïinitMisious
SIXlx ilill d'une des marques Artro Standard,
Aém llulchinson ou Aéro Persan. Im 11 !i111 «
t" préciser laquelle uu lesquelles de ces mar-
ques.
--
Lois, Décrets, Arrêtés
-e-o--
Arrêté rendant applicable à la trésorerie du
Togo les dispositions du décret du 14 fé-
vrier 1925.
Aux termes «le cet arrêté :
l'.xeeplionnellenient el pour une période de
trois ans a compter de la «lato du présent
arrêté, le nombre des nominations prévues <1
l'article 10 du dùcret, du G août l'.t^l pourra,
eu ce teindre la moitié des vacances se produisant
dans Me cadre local du personnel.
(J. O. du 5J4 juin 1U27j
<<>»
Une école de labourage
en Guinée française
l/einprv.stsomenl, des indigènes guinêôi ns
à recourir un labourage de tours terres, a
amené le Gouverneur de la Colonie à an-
nexer une école de lubournge à la ferme
eotomiiôre de IvanJuin créée eu l(J2o.
Cd établissement a >pour but la vulgari-
sai ion des procédés d<ï culture à la char-
rue. I,a format km de laboureurs p"uvant
dresser des boeufs, les soigner, conduire
(-il
vice à l'école, monter et démonter ce ma-
tériel esl à la base de ce programme.
Les élèves sont exercés à la conduite, dl's
semoirs, faucheuses et batteuses à ri/. ;
ils eonfeclionnenl des sillons à la charrue
procèdent aux semis en ligue, sarclage, « le.
et disposent, pour ces Iraxaux d'un impor-
tant malériH agricole el d'animaux de
trait. "-
La durée du slage à l'école de labourage
est en principe de un an. <'ependant. à liliv
exceptionnel, certains élèves lettres sont
rtdmis pour une période d<' trois mois pour
ôlre envoyés ensuite en France, n!lIllnl'
boursiers agricoles, après on sérieux \';-..a-
inen.
A leur sortie de l'école, la pluparl d,;--
élê\es qui relournent dans leur famille de-
mandent. du matériel aratoire en cession
pour appliquer chez eux l<*s méthodes de
eullure enseignées à hnnknll. Certains
élèves se placent dans des exploitations
européennes 011 reviennent auprès de leurs
parents pour se livrer nu\ labours.
Jusqu ni t l'.cuie reeruian si s eie\e>
dans toute la Colonie de la Guinée, mais
l expérieuc.e a démontré la nécessité II!
créer un établissement similaire dans le
Fonta-njallon, Cet établissement a (Ni .,
construit à llomboli au début de celle an-
née.
Le commerce delà Guinée française
Il) :.1 ( ,
Bien que la baisse des devises étrangères ait
entraîné, pendant le second semestre, le flé-
chissement des cours des produits du cru, 1 an-
née 1926 a marqué pour le commerce de la
Guinée Française un progrès important :
Le mouvement de ses échanges a atteint :
Importations. rr. 153-543 498
Exportations 77 753. 728
Total. Fr. 231.297.226
oit un accroissement de 47.5 ., sur les chiffres
de l* année précédente.
La part de la France dans le mouvement
commercial de la Guinée française -1 été de
35 ':,', dans les importations et de 39
dans les exportations.
Comparé aux chiffres d'avant-guerre, qui
étaient pour l'année 1913 de 36.057.964 fr. le
commerce de cette colonie a plus que sextuplé.
Ce résultat n est pas dû seulement comme on
pourrait le supposer, à priori, à la variation des
changes, mais bien au développement économi-
que Je la Guinée f rançaic dont les exporta-
tions sont passées au cours de la même période
de 14.284 tonnes à 22.408 tonnes.
Sans atteindre les chiffres élevés accusés par
certaines autres colonies du groupe, le com-
merce de la Guinée marque un progrès d'au-
tant plus sensible que la colonie dispose dans
son sol et son sous sol de produits aussi variés
que riches.
Il faut citer notamment les amandes de
palme, les bananes et ananas, le caoucliouc, le
sésame, 1 arachide, la gomme copal. la cire,
les noix de colas, 1 ivoire, le café, sans parler
de l'or et de divers minerais (bauxites, fer,
etc., etc.). Sa production de ril, mil et autres
cultures vivrières suffit amplement pour l'ali-
mentation de sa population et même lui per-
met d exporter une partie de ces denrées sur
les colonies voisines.
Les amandes de palme constituent, pour
Il)1.6, le principal produit de la colonie ;
11.293 tonnes cotées 23.424.468 francs, sur
lesquelles 821 tonnes ont été exportées en
France. 6.036 tonnes en Allemagne, 2.821
tonnes en Grande-Bretagne et 1.618 tonnes sur
h colonie anglaise de Sierra Leone.
L'accroissemcnt des exportations de la Gui-
née, en- plus des sorties d'amandes de palme
:-'cst notamment manifesté sur la cire dont !e
tonnage est passé de 138.055 kgs en 1925 à
2H. 179 kgs en 1926: sur l'ivoire qui a pro-
gressé de 1.080 à 1-415 kgs; sur les sésa-
mes dont les sorties (1.002,043 kgs) ont pres-
que doublé celles de 1925 ; sur les noix de
kolas avec 147.543 kilos ; enfin les exporta
tions de bananes 2.018.668 kilos sont en aug-
mentation de 70 ','if sur les chiffres de 1925.
Le caoutchouc, qui fut pendant longtemps
la grosse ressource de la colonie, figure aux
statistiques douanières pour 1.259-076 kgs, co-
tés I$.875.418 francs. La France est le prin-
cipal client de la colonie en absorbant 707.958
kilos contre 304.278 kgs à l'Angleterre. L'Al-
lemagne et la Fiollande viennent ensuite avec
96.747 kgs et 72.430 kgs.
Sur 37.402 têtes de bétail sorties de la co-
lonie. les exportations sur Sierra Leone se
chiffrent par 25 chevaux. 12 67) txruts.
16.614 moutons, 7.397 chèvres et 4 porcs.
Ln outre, le commerce des peaux brutes s' est
élevé à 9.017.171 francs sur lesquels la part
de la France a été de 8.473.199 francs.
Les autres principaux produits exportés par
la Guinée Française sont :
Arachides kilos 3.556.359
Huile de palme",. 761 66i
Beurre de crite. 205 798
Gomme copal 138.051
Indigo. , , 126.999
Coton 108 I 10
1 abac 67560
Riz 45.653
Kapok. , , 37 504
Laine en masse 35 691
Ananas 31.001
Café, , , , , , , 599
Or 167
-. , , ,
Aux importations, à 1 exception des alcools
et liqueurs, savons, guinées'et a-mes. la plu-
part des produits et articles manufacturés in-
troduits en Guinée Française sont en augmen-
tation sur 1925.
Ln ciehors des cotonnades qui représentent
la plus grosse partie des importations, puis-
qu'elle est de l'ordre de. 55 correspondmrt
à une valeur de 84.692.981 francs pour 1 mil-
lion 851.946 kilogs de tissus de coton, l aug-
mentation des entrées de 1926 porte surtout
sur les produits alimentaires ; les farines de
froment sont passées de 676 074 kilogs à
866-725 kilogs; les biscuits de mer, de 62.042
kilogs à 116.945 kilogs ; les sucres de
3$2.409 kilogs à 515.169 ; les colas de
17.317 kilogs à 105.270 kilogs ; les sels ma-
rins ont atteint 5.951.851 kilogs conttr 4 mil-
lions 542.205 kilogs en 1925 ; enfin les vins
(6.560 hectolitres) sont en progression de plus
de 2.12$hectolities sur I année 1()25 ; cette
plus value serait encore plus importante si la
comommat ion de ce! liquide ne se heurtait
dans la colonie, à un principe rel igictix qu,
l'interdit auprès de la population musulmane.
1 es autres principaux produits importés en
Guinée Française sont ;
Matériaux de construction -kilos$. 156 103
Autres tissus 2. 467 682
Ouvrages en métaux 1 975 .387
Pétrole I 015 414
Houille ,," 620-000
Métaux 597-481
Savons ," 245.089
Guinées et similaires mètres 192-572
Tabacs en feuilles kilos 108.3$6
Alcool:, et liqueurs 29$89
Armes 551
11 y a lieu de noter tout spécialement que
le matériel agricole se chiffre par 280.000
tonnes contre 232.000 en 1925 et que 112
voitures et camions automobiles sont entrés en
Guinée Française au cours fie l'année 1926
alors qu'en 1924 et 1925 le nombre des vé-
KG NUMERO ; 80 CENTIMES
SAMEDI SOm, .|| IV |'J:>7
àl 0 l
Les Annales Coloniales
Lu annonces et rMMui sont reçues -
tafMV Ai fowiwU.
DIRBCTCURB. Maroal RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
LM ankalbs Coloniales ne publient que arti-
cle s inédits, qui sont leur propriété exclusive.
.Il VUOTIDIE.
Réêëetio* & Administration :
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PARIS O-)
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tous les bureaux de posta.
Le penplemenl de !'?? du Nord
ffl-
La question du peuplement dans l'Afrique
du Nord française présente un intérêt écono-
mique et un intérêt politique.
L'avenir économique dépend de l'accroisse-
ment plus ou moins rapide du nombre des ha-
bitants qui est encore relativement faible pour
un ensemble de pays aussi étendu. La mise en
valeur des richesses que contiennent le sol et
le sous-sol exige, en effet, une main-d œuvre
qui est encore insuffisante.
D'autre part, la forme même de la civilisa
tion peut être en quelque mesure affectée par
la prépondérance de tel élément européen au
regard de tel autre.
Enfin, r avenir politique de ces pays dépend,
lui aussi, de l'évolution du peuplement, de
l' augmentation de telle catégorie par rapport
à telle autre et des relations qui s établiront
entre elles. Resteront-elles étrangères les unes
aux autres, ou bien une fusion progressive
s" opérera-t-elle ? Tels sont les éléments des
problèmes qui se posent aujourd'hui dans les
pays qui s'étendent du golfe de Gabès à
l'océan Atlantique.
Nous possédons depuis quelques semaines
les résultats du recensement de 1926. Leur
examen nous permettra de donner une réponse
partielle aux questions que nous venons de po-
ser : pas toutes cependant, parce que le pro-
blème de la fusion n' est pas de ceux dont on
trouve la solution en lisant et en comparant les
chiffres d'une statistique.
La population de l'Algérie est de 6 mil-
lions 64.865 habitants se répartissant ainsi :
Algérie du Nord : 5.522.640 habitants ;
Territoires du Sud : 542.225.
Ces habitants se divisent en deux grands
groupes :
Européens : 872.439 ;
Indigènes : 5.192.426.
Le nombre des Européens dans les terri-
toires du Sud dépasse à peine 7.000 habitants.
Les deux grands groupes ethnographiques :
Européens et indigènes, ne sont pas, comme
chacun sait, absolument homogènes. Quoi-
qu'ils en constituent la partie la plus impor-
tante, les Français ne représentent guère que
67 de la population de leur groupe, le
reste étant constitué par des Italiens, des Es-
pagnols, etc.
Les indigènes sont, eux aussi, divisés en ka-
byles et en Arabes qui appartiennent à des ra-
ces différentes. Seulement la religion crée
entre eux un lien d'une force d'autant plus
considérable qu elle exerce depuis plusieurs
siècles une influence que rien, jusqu à présent,
n' est venu contrebalancer.
Le recensement de 1926 accuse une aug-
mentation de 267 000 habitants par rapport à
celui de 1921. Les indigènes représentent sur
ce chiffre 222.000 et les Européens le reste.Le
tableau officiel ne nous indique pas dans quelle
proportion l'immigration et 'les naissances
contribuent à cet accroissement, somme toute,
lent de la population européenne. Le nombre
des naissances est faible sauf dans la société
israélite où les familles pauvres sont prolifi-
qus, car le riche israélite vante auprès des au-
tres les agréments de la famille nombreuse,
mais préfère ne pas y goûter.
On constate en Algérie la plupart des phé-
nomènes que l'on remarque dans les pays
neufs et en particulier l' accroissement sensible
de la population des villes.
Les villes de plus de 20.000 habitants re-
présentent un total de 867.000 personnes en
chiffres ronds. Les grandes villes comme Alger,
Oran, Constantine ont réalisé des gains impor-
tants. En cinq ans la population d Alger s' est
accrue de vingt mille individus. Celle d'Oran
d'une dizaine de milles et celle de Constan-
tine d'une quinzaine.
L'attraction deaj grandes villes, des villes
tentaculaires, se produit là comme partout ail-
leurs. La facilité et la rapidité des communi-
cations que donnent le téléphone et l'automo-
bile y contribuent pour une targe part. Certains
établissent un rapprochement avec ce que l'on
constate en Angleterre, au Canada ou en Aus-
tralie. La comparaison, est possible, mais elle
ne peut avoir d'autre résultat que de nous
montrer les différences entre ces pays et notre
possession nord-africaine.
La population tunisienne s' accroît, elle aussi,
d'un mouvement continu. Elle s'élève à 2 mil-
lions 159.708 habitants marquant une augmen-
tation de 66.000 par rapport à 1921.1ci comme
en Algérie, les Européens sont une minorité :
173.281 contre 1.986.427 indigènes qui se dé-
composent en 1.932.184 musulmans et 54.243
israélites. Cependant, ils augmentent propor-
tionnellement plus rapidement que les indigè-
nes puisqu'ils ont gagné en cinq ans 17.166
unités alors que ceux-là n'en gagnaient que
42.7%. Dans cet accroissement de la popula-
tion française, les Français représentent la plus
forte proportion. Mais il convient d'observer
que les 2/3 de l'augmentation de l'élément
français proviennent de la naturalisation des
étrangers établis dans le pays. L'excédent des
naissances sur les décès et l'immigration four-
nissent l'autre tiers.
L'administration se réjouit naturellement de
voir l'élément français progresser d'une façon
régulière et s'atténuer peu à peu la différence
qui existait entre le chiffre des Français et ce-
lui des Italiens. En 1901, il y avait sur le ter-
ritoire de la Régence 24.000 Français contre
71.000 Italiens. En 1911, les Français pas-
sent à 46.000 et les Italiens 88.000 et en 1926
les Français sont 71.000 et les Italiens 89.000.
L'élément italien l'emporte encore mais la
prépondérance qu'il avait il y a 25 an, s'est
très sensiblement atténuée.
Il semble bien que le mouvement com-
mencé se poursuivra et s'accentuera. D'une
part, en effet, l'émigration italienne s'est ra-
lentie, Elle ne dépasse pas un millier par an.
D'autre part la politique de naturalisation
et de colonisation pratiquée depuis sh ou tôt
au tend à augmenter l'élément français. En
1921 et en -1926, des lois ont étendu à la Tu-
nisie la loi de 1889 sur la naturalisation. Sur
l'intervention de l'Angleterre, des réserves
furent introduites concernant les Maltais. D' au-
tre part, les conventions de 1896 passées avec
I Italie, interdisent l'application de la naturali-
sation automatique aux sujets de ces pays. Mais
rien ne les empêche de recourir à la natura-
lisation individuelle. C'est ce qu'ils font dans
une proportion assez intéressante puisqu'en cinq
ans, 5.000 d'entre eux ont obtenu le titre de
citoyen français. Il paraît, du reste, que le
mouvement est appelé à se développer, puisque
la presse fasciste de la péninsule et de la Ré-
gence croit utile de dissuader ceux qui en au-
raient le désir, de renoncer à leur nationalité
originelle. Il est impossible de dire dès mainte-
nant les résultats de cette propagande.
Les Italiens de la Régence sont pour la
plupart des petites gens, des ouvriers, des
marins, des pêcheurs, des artisans, des petits
commerçants, des employés de tramways ou de
chemin de fer. Les ouvriers sollicitent la
naturalisation pour des raisons faciles à com-
prendre. Il n' en est pas de même des petits
comrr.erçants ou des artisans.
Les Israélites sont friands de la naturalisation
et l' administration pense qu'il faut modérer leur
empressement. D'une façon générale, on cons-
tate parmi la population non française un désir
assez vif d'adopter notre nationalité. Un écri-
vain fort intéressant qui s igne ses articles du
pseudonyme « Cave », trace en ces termes les
grandes lignes de la politique française en cette
matière : « Compter dans la RéRence, aussi
rapidement que possible, plus de Français que
d'Italiens, annihiler ainsi le grand argument qui
étaye les visées politiques de nos voisins d'au-
delà des Alpes, tel est le but essentiel que doit
se proposer la France en Tuni sie au cours des
plus prochains tustres. Il sera atteint par le dé-
veloppement de la Colonie française et grâce
à de larges emprunts au milieu ethnique euro-
péen qui dans son ensemble n'est ni par prin-
cipe ni par sentiment réfractaire à l'union ».
C'est évidemment une question importante dans
le domaine qui nous occupe. Il y en a d'autres
dont la solution comporte un degré d'urgence
au moins égal, mais que nous laissons de côté
pour le moment.
En ce qui touche le Maroc, les renseigne-
ments sont moins précis que pour les deux pays
précédents. Les évaluations relatives aux popu-
lations indigènes sont seulement approximativcs,
Les chiffres officiels sont les suivants :
Musulmans 4-005.916
Israélites 107.512
Européens 103.396
Total 4.216.324
Les Européens qui étaient 62.000 en 1921,
ont aujourd'hui dépassé le chiffre de 100.000,
tant par l'immigration que par excédent des
naissances sur les décès.
L'on constate ici ce que nous avons remar-
qué en Algérie et ce que l'on trouve en Tuni-
sie : l'attirance des villes qui exercent un attrait
certain, même sur la population indigène.
Dans les trois pays qui composent l'Afrique
du Nord, le problème démographique, social et
aussi politique se pose d'une façon identique.
11 s' agit de savoir comment l'on pourra faire
vivre côte à côte deux civilisations peut-être
pas impénétrables, mais en tout cas différente:
la civilisation musulmane et la civilisation euro-
péenne.
La plupart des personnes qui écrivent sur ce
sujet sont surtout préoccupées de la naturali-
sation, de la meilleure façon de renforcer l'élé-
ment français en y introduisant des apports
italiens, espagnols ou - autres. Ce - côté de la
question a sans aucun doute son intérêt qui n est
pas négligeable. Mais ce n'est pas l' aspect le
plus délicat du problème.
il est d'usage dans les ouvrages de géogra-
phie de comparer l'Afrique du Nord aux pays
comme le Canada ou l' Australie. Dans ces
divers pays le climat permet rétablissement et
le développement de la race blanche, seule-
ment en Australie comme au Canada, l'élément
indigène est peu nombreux, arriéré et disparaît
progressivement. Rien de pareil en Afrique du
Nord où c'est tout le contraire. Aussi, si les
Anglais ont résolu, d'une façon il est vrai par-
fois sauvage le problème de la colonisation de
deux races, les Français ne sauraient en faire
autant.
Le recensement nous montre que Musulmans
et Européens restent, si. on peut dire, sur leurs
positions. De cinq ans en cinq ans, le rapport
des deux éléments reste sensiblement le même.
Voilà le problème fondamental du peuplement
de l'Afrique du Nord Tous les autres s'effa-
cent devant celui-là. La France saura-t-elle le
résoudre ?
Henry Fontanier.
Député du Cantat
<–
Hommage au CC Tonkinois99
----0-0--
Par un juste retour des choses d'ici-bas,
cette appellation de « Tonkinois », qui était
une injure à l'adresse de Jules Ferry, de-
vient un hommage éclatant sur la plaque
commémorative qui a été apposée hier ma-
tin sur la maison de Jules, Charles et Abel
Ferry ; d-es discours ont été prononcés par
deux ministrcs, MM. André Tardicu et
Edouard Hcrriot, et par M. Paul Doumer,
président du Sénat, qui a rappelé notam-
ment le rôle colonial de Jules Ferry. Il a
parlé de l'occupation de la Tunisie et do
l'établissement de notre Protectorat, dus à
cet homme d'Etat, et il a fait allusion aux
événements du Tonkin et à l'affaire de
Lang-Son, qui valurent à Jules Ferry une
si injuste impopularité.
LIRE EN 2e PAGE:
1M Station expérimentale du palmier à huile
de K OMt au Oahomev.
A la chambre.
Au Sénat.
Au Conseil général de la Guyane.
L'italie et le Proche Orient
LE POINT DE VUE
DE L'ITALIE ,
«♦«
J'espère ne pas m'attira cette
fois les remontrances de mes con-
frères italiens, pour ces quelques
lignes ecrites sur le transfert a l Italie, des
mandats de Mésopotamie et de Palestine.
Question prématurée, déclarent ils. Ce
n'est pas le gouvernement britannique qui a
parlé dans l'article du vicomte Rothermere,
pas plus que dans ceux qui l'ont commenté
corn plaisamment. Mais tous les journaux ita-
liens sont d'avis qu'il faut marquer le point
à des propositions CO)ICTi:tes!. Enfin, on
nous parle avec des cartes géographiques à
la mai ni. Enfin l'on peut discuter sans
s'entendre appeler tirâtes ni Ù,cClldiairt:s
C'est un beau résultat fascistel » Je me COli-
tenterai d'observer qu'en France même, il y
a Plus d'tipi d'ollre nous qui ont 'discuté le
problème de l'expansion italienne sans trai-
ter nos voisins d'illulldiaires et de pirates,
et qui ont parlé avec des cartes géographi-
ques à la main. Quant aux propositions
« concrètes », nous n'avions aucune qualité
pour en faire. Toltt au plus, timidement, et
avec une extrême prudence, pouvions-nous
suggérer quelques idées. Symptôme récon-
fortallt, ajoute-t on ailleurs. Il y a long-
temps que de pareils symptômes auraient pu
être enregistrés, avec un peu d'attention et
de bonne volonté. « Le problème de Ici dis-
tribution de la richesse des matières pre-
mières, des mandats et des colonies a sa so-
lution qui remira seule possible une longue
paix, dans des accords et des coIICCSSiOIlS
faites par les ploutocrates ci ceux qui n'ont
rien. » Avons-nous attendu le mois de juin
1927 pour en dire autant, pour montrer le
raAport du problème de r txpelIIsioll italienne
avec des problèmes plus vastes, celui de la
paix, et ce-lui des colonies européennes?
Allons droit au Messagero qui, en se dé-
fendant d'avoir l'ambitioll d'interpréter la
pensée des dirigeants italiens, - examine mé-
thodiquement. la proposition contenue dans
l'article du vicomte de Rothermere. Après
avoir noté que les territoires à mandat peu
vent être comptés parmi ceux qu'un peuple
considère comme lui étant JOlmti. encore
qu'il n'en soit pas ainsi jllridiqllfmflll, et
avoir ajouté que « cette ressemblance dérive
principalement dit fait que le processus,
dangereux bien que ICIII, dc dhlOliollalisa-
tion qui se produit plus on moins dans tous
les Etats ne serait pas possible dans les ter-
ritoires sOllmÍJ au mandat italien », notre
confrère déclare qu'il n'y a aucune raison
de principe qui empêche de discuter prati-
quement. des propositions qui peuvent être
formulées un jour par les gouvernements
eux-mêmes.
Donc, instituer une discussion réaliste, se
garder de toute abstraction, tel est L'esprit
et la méthode. L'empire britannique, malgré
sa richesse et sa puissance, reconnaît qu'il
s'est trompé en acceptant, le mandat sur la
Mésopotamie et la Palestine. L'Italie peut
fort bien Prendre sa place, /.a Palestine est.
le berceau du Christianisme, et « Rome et
Jérusalem représentent une unité idéale t;
voilà pour les catholiques ; voici pour les
juifs : certes l'Italie aurait mieux fait de
ne pas donner son adhésion à l'idée de lord
Bal four qui tend à créer un centre national
hébraïque en Palestille, mais aujourd' hui le
sionisme est une réalité indéniable et l'Italii
lui of fre plus de garanties que les autres
nations fuisqu' elle ne connaît pour ainsi
dire pas l'antisémitisme. Il ne reste plus
qu'à fournir des assurances aux musulmans:
les Italiens les renvoient à ce qui s'est fasse
en Lybie pour qu'ils comprennent combien
elle est respectueuse des traditions et des
institutions de L'Islam.
Pour la Mésopotamie, elle doit non moins
avoir confiance dans un peuple qui se rend
compte de ce qu'elle a été dans les temps
anciens, et qui voit fort bien que cette val-
lée, limitée entre deux grandes voies d'eau,
une fois transformée par toutes les ressour-
ces de la technique moderne n'aurait rien à
envier à la vallée du Nil.
Seulement, l'oeuvre est formidable. Pour
Vaccomplir, l'Italie n'a que soit florissant
développement humain, une main-d'œuvre-
qualifiée aussi nombreuse qu'on 7)oudra, et
des vertus de premier ordre « la capacité
technique, la volonté tenace, l'initiative gé-
niale ib. Cela n'est pas assez. Les Italiens
sent imfécunieux. comme disaient nos pères.
Pour l'effort constructif qui serait néces-
saire, il leur serait indispensable d'avoir
Vappui de la finance anglaise et américaine.
Ainsi se répartiraient les apports : matériel
llllmaÙ" fourni par le peuple italien; res-
sources fitiaprcières, fournies par l'Améri-
que et V Angleterre.
Notre confrère termine ainsi : a Si cette
collaboration italo-anglo-amcricaine se réa-
lisait, il suffit de jeter un regard sur une
carte pour comprendre qu'elle assurerait du
même coup, dans cette partie du Proche
Orient, qui a son débouché naturel sur le
Golfe Persique, une situation capable d'em-
pêcher l'avance de dangereux impérialismes
qui reprennent systématiquement et tenace -
ment des projets, suspendus seulement pen-
dant quelques années, pour ouvrir la route
à la suprématie de leur drafeau b. le jette
un regard sur une carte, et je comprends,
je comfrends tout, sauf l'allusion à ces tfa"
gereux impérialismes ; je vais y réfléchir ; ce
doit être encore de la polémique, et, encore
une fois, j'ai bien arrêté pour aujourd'hui
de m'en abstenir.
Mario Rouatem,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commisston
sénatoriale des colonies.
Cinéma Colonial
A Siax
Pour la Maison du Maltais, Henri FIs.
court a trouvé sur place les foules qui lui
étaient utiles. Un jour où il tournait une
scène de la vie de Sfax, il eut l'idée, suivant
ton scénario, de faire confectionner des ga-
lettes dont les habitants de cette région sont
particulièrement friands.
Le metteur en scène appela alors des en-
fants et leur dit qu'il leur donnerait des ga-
lettes s'ils étaient bien sages.
Une fois la distribution terminée, il s'ap-
prêtait à tourner lorsque, à sa grande stupé-
faction. il vit les gamins quitter le charnu et
aller se blottir à l'ombre. Henri Fescourt
leur rappela leur promesse, mais les enfants
lui répondirent :
Nous li serons sages, mais ici. Là, trop
soleil !
Henri Fescourt n'en saisit pas moins sur
le vif tous les aspects de la vie africaine.
A Biskra
Jacques de Baroncclli continue de tourner
les extérieurs du Duel. L'habile metteur en
scène et ses fidèles interprètes voyagent à
travers l'Afrique du Nord et ont déjà réalise
des paysages magnifiques.
Dernièrement à Biskra, dans un grand
hôtel, le directeur demanda à M. J. de Ba-
roncelli et à ses artistes, Mady Christians.
Gabriel Gabrio et Jean Murât, s'ils désiraient
des chambres avec salle de bain.
Certainement, répondircnt-ils avec en-
semble.
Mais le directeur avait oublié de leur dire
qu'en été il n'y avait jamais d'eau dans les
baignoires.
- 00801
Au Grand Conseil de Tunisie
--o-
Le çratul Conseil a adopte, jeudi mlliiu.
le projet de la commissiOiI dcs finances, con-
sentant l'abandon d'un deuxième tiers de la
taxe personnelle, ou islifan, en faveur des
conseils de régioIJ.
Dans l'après-midi, l'assemblée a ratifié le
projet de créatiolt d'un office du vin destiné
à résoudre les iifficultés que rencontre ac-
tuellement l'exportation des vins.
Le grand Conseil a abordé ensuite la dis-
cussion dit rapport de la Contmisssion des
finances relatif à l'indemnité de résidence
en faveur des fonctionnaires tunisiens, lequel
tend à l'assimilation du régime tunisien au
régime français. Le chiffre de 710.000 francs,
nécessaire pour assurer cette assimilation a
été adopté ; enfin des crédits correspondant
à différentes indemnités en faveur d'admi-
nistrations tunisiennes ont été successive-
ment votés. (par dépèche).
- - -
A propos de l'attaque
de Porl-Êtienne
Pour la seconde fois en moins de quinze
mois, un rezzou venant de Rio-de-Oro a atta-
qué nos installations de Port-Etienne.
La première affensive de ces pillards a été
repoussée, après avoir été tout près d'ailleurs
d'enlever la place de haute lutte.
Ces bandits n' ont pu être porsuivis et châ-
tiés comme il l' aurait fallu, le respect sacro-
saint d'une frontière imaginaire entre l' Espagne
et nous s' y étant opposé.
Cette année-ci, la nouvelle attaque a coïn-
cidé avec la présence en France de S. M. le
Roi d'Espagne. Simple coïncidence de date
d'ailleurs, car il n'y a aucune corrélation de
cause à effet.
Alphonse XIII, il l' a déclaré maintes fois
lui-même, est avec une certaine classe de ses
sujets (ce n'est pas celle où se recrutent les
premiers ministres ou même les ministres tout
court) parmi les rares amis de la France en
Espagne.
A-t-on saisi l'occasion de traiter avec cet
ami éprouvé, la question que les événements
de ces jours-ci remettent au premier plan des
actualités coloniales ?
On aimerait en être sûr.
Rappelons qu'il y a quelques mois, au mo-
ment où s'ouvraient les conférences de Tan-
ger, une note fut remise au Quai d'Orsay par
quelques personnes, croyant, à tort ou à raison,
bien connaître le pays. Dans cette note on pré-
conisait une négociation tendant à obtenir, en
échange de quelques mesures amicales à Tan-
ger (mesures qu'on accordera) une rectifica-
tion des frontières du Rio-de-Oro, un droit de
suite contre les pillards et une rectification des
domaines de sable accordes à l'Espagne au-
dessous de l'Oued Draa.
Par le dédain ou le silence méprisant fu-
rent reçus ces ne disons pas avis mais
modestes suggestions.
Les faits viennent éclairer d'un jour singu-
lièrement troublant leur sagesse.
Si le très court séjour de S. M. Très Ca-
tholique en France n'a pas permis à notre di-
plomatie, sage personne d'âge respectable qui
par suite n'a pas les mouvements d'une réac-
tion ultra rapide, d'entamer la discussion
qu'elle aurait pu cependant aborder il y a quel-
ques mois déjà, est-il exagéré et outrecuidant
de lui demander de ne pas considérer ces sug-
gestions comme a bsolument négligeables, et de
l'implorer d en aborder la discussion, soit avec
les représentants de l'Espagne à la conférence
de Tanger, soit avec Sa Majesté lorsque celle-
ci repassera en France ?
Il y va de la vie d'un certain nombre de nos
nationaux.
Du prestige de la France dans cette région.
Un effort modeste nécessitant deux ou troi s
bataillons (le plan de campagne doit se re-
trouver dans les cartons de Rabat) suffirait.
conjointement avec une démarche politique
peu difficile à mener pour obtenir une solution
depuis trop longtemps différée, mais indispen-
sable.
Laissera-t-on passer l'occasion ?
.tu. moment de mettre sous presse nous
apprenons que le ministère des Colonies
sans renseignements sur les événements de
Port-Etienne vient de cahier à Dakar.
Louië Le Barbier.
Dépêches de l'Indochine
0-0
L'inspection du travail en Annam
Après le ï'onUins lr protectorat ntait a été pourvu d'une inspection de tra-
vail, instituée auprès résident supérieur,
('11 rue. d'étudier les condil ions du travail,
sa réglementation, et de contrôler l'appli-
cation des règlements elL vigueur.
M. Monguillot à Hanoi
l.e liésidenl supérieur Monguillot, secré-
taire général de l'Indo-t'hine est arrivé à
llanoi, le courant.
Assistance morale
L, (joui »rncur général Wirenne. a signé
un arrêté concernant : <« /'Assistance morale
el intellectuelle indocltinoise eu France Il ic-
levunt dit gouverneur !/,!/lt!I'IlI,IIIU;S f"l/I'lio/l-
nant à Paris, l.e but est d'assister morale-
uteni les étudiants et (es travailleurs des
deux sexes, de guider leurs groupements
et d'exercer une action lutélaire sur eui
par des prises de contact individuelles ,¡l';
nombreuses que possible, d'être leur agent
de liaison entre eu.r et les .groupements di-
vers s'intéressant à VIndochine et à son
évolution.
Au Siam : Population, agriculture, élevage.
instruction publique
Selon des stulisligues récemment 1"(-
bliées, la population du, royaume de Sinin
('s,' passée de 7 millions et demi d'habi-
tants en 11)01 à près de 10 millions.
Les terres cultivées en riz s'étendent sur
:!, ¡ttOUO hectares environ, contre 1 million
inn.4100 en I.
Le hélait a augmenté dans de grandes
proportions durant les six dernières an-
nées. Le nombre des éléphants domesligues
est actuellement de 8.000 ; le nombre de
cheiuiu.r, des buffles et des Ini'ufs d doublé
par rapport aux chiffres de IX'0. Aussi le
prix de la vie diminue.-t-il.
On note une régression murguee du nom-
bre des écoles du gouvernement, : il IJ en a
actuellement ûl!>, en diminution de 1:5."» sur
112i.
-
TAUX DE LA PIASTRE
1,1 ̃ (iouvi'i'iii'iir g"I1''I'ill 01.. "I"d"dlill" '!t,n1
île filin; coniiiiitiv ait miniMic (les t :ululli.:,
qu'il la ilul»; 'lu jilfn l'.i.T. le Unix olln'ie!
«If la piastre «.lait de 1- II-. HT).
L'Aviation Coloniale
Tunis-Antibes
.Mrs Dorothihe Hodley, la voyageur an-
glaise qui a été détenue et nialtiaitée par
les autorités italiennes à Cagliari ^Saidaignej
à la suite de l'amerissage forcé, le j juin,
d'un hydravion français se rendant de 'l'uni.'»
à Antibes, a été invitée à se rendre hier au i
Foreign Office pour y faire un rapport sur
les faits dont elle a à se plaindre. Selon le
Daily Express, l'ambassadeur - de Grande-
Bretagne à Rome fera des représentations au
Gouvernement italien a ce sujet et réclamera
une enquête.
L'avion de Saint-Roman
Le ministère de la Marine, qui avait de-
mandé au commandant de la Marine au Ma-
roc, le capitaine de frégate Roux, de lui laite
connaitrc d'urgence la marque et les inscrip-
tions de toute nature des pneus du train d'at-
terrissage de l'avion de Mouneyres, vient dr
recevoir de Casablanca le télégramme, sui-
vant
I. Train «L'atlerrissage Aikuii 1':'II"t'i¡':IIl'-
ment n'a éttf conservé par l'aviation maritime.
I. Pneumatiques Neiifs, roiu-s t'll¡III¡.(I't':' Aga-
dir par esrntlrille "> 11 2 - lïinitMisious
SIXlx ilill d'une des marques Artro Standard,
Aém llulchinson ou Aéro Persan. Im 11 !i111 «
t" préciser laquelle uu lesquelles de ces mar-
ques.
--
Lois, Décrets, Arrêtés
-e-o--
Arrêté rendant applicable à la trésorerie du
Togo les dispositions du décret du 14 fé-
vrier 1925.
Aux termes «le cet arrêté :
l'.xeeplionnellenient el pour une période de
trois ans a compter de la «lato du présent
arrêté, le nombre des nominations prévues <1
l'article 10 du dùcret, du G août l'.t^l pourra,
eu ce
dans Me cadre local du personnel.
(J. O. du 5J4 juin 1U27j
<<>»
Une école de labourage
en Guinée française
l/einprv.stsomenl, des indigènes guinêôi ns
à recourir un labourage de tours terres, a
amené le Gouverneur de la Colonie à an-
nexer une école de lubournge à la ferme
eotomiiôre de IvanJuin créée eu l(J2o.
Cd établissement a >pour but la vulgari-
sai ion des procédés d<ï culture à la char-
rue. I,a format km de laboureurs p"uvant
dresser des boeufs, les soigner, conduire
(-il
vice à l'école, monter et démonter ce ma-
tériel esl à la base de ce programme.
Les élèves sont exercés à la conduite, dl's
semoirs, faucheuses et batteuses à ri/. ;
ils eonfeclionnenl des sillons à la charrue
procèdent aux semis en ligue, sarclage, « le.
et disposent, pour ces Iraxaux d'un impor-
tant malériH agricole el d'animaux de
trait. "-
La durée du slage à l'école de labourage
est en principe de un an. <'ependant. à liliv
exceptionnel, certains élèves lettres sont
rtdmis pour une période d<' trois mois pour
ôlre envoyés ensuite en France, n!lIllnl'
boursiers agricoles, après on sérieux \';-..a-
inen.
A leur sortie de l'école, la pluparl d,;--
élê\es qui relournent dans leur famille de-
mandent. du matériel aratoire en cession
pour appliquer chez eux l<*s méthodes de
eullure enseignées à hnnknll. Certains
élèves se placent dans des exploitations
européennes 011 reviennent auprès de leurs
parents pour se livrer nu\ labours.
Jusqu ni t l'.cuie reeruian si s eie\e>
dans toute la Colonie de la Guinée, mais
l expérieuc.e a démontré la nécessité II!
créer un établissement similaire dans le
Fonta-njallon, Cet établissement a (Ni .,
construit à llomboli au début de celle an-
née.
Le commerce delà Guinée française
Il) :.1 ( ,
Bien que la baisse des devises étrangères ait
entraîné, pendant le second semestre, le flé-
chissement des cours des produits du cru, 1 an-
née 1926 a marqué pour le commerce de la
Guinée Française un progrès important :
Le mouvement de ses échanges a atteint :
Importations. rr. 153-543 498
Exportations 77 753. 728
Total. Fr. 231.297.226
oit un accroissement de 47.5 ., sur les chiffres
de l* année précédente.
La part de la France dans le mouvement
commercial de la Guinée française -1 été de
35 ':,', dans les importations et de 39
dans les exportations.
Comparé aux chiffres d'avant-guerre, qui
étaient pour l'année 1913 de 36.057.964 fr. le
commerce de cette colonie a plus que sextuplé.
Ce résultat n est pas dû seulement comme on
pourrait le supposer, à priori, à la variation des
changes, mais bien au développement économi-
que Je la Guinée f rançaic dont les exporta-
tions sont passées au cours de la même période
de 14.284 tonnes à 22.408 tonnes.
Sans atteindre les chiffres élevés accusés par
certaines autres colonies du groupe, le com-
merce de la Guinée marque un progrès d'au-
tant plus sensible que la colonie dispose dans
son sol et son sous sol de produits aussi variés
que riches.
Il faut citer notamment les amandes de
palme, les bananes et ananas, le caoucliouc, le
sésame, 1 arachide, la gomme copal. la cire,
les noix de colas, 1 ivoire, le café, sans parler
de l'or et de divers minerais (bauxites, fer,
etc., etc.). Sa production de ril, mil et autres
cultures vivrières suffit amplement pour l'ali-
mentation de sa population et même lui per-
met d exporter une partie de ces denrées sur
les colonies voisines.
Les amandes de palme constituent, pour
Il)1.6, le principal produit de la colonie ;
11.293 tonnes cotées 23.424.468 francs, sur
lesquelles 821 tonnes ont été exportées en
France. 6.036 tonnes en Allemagne, 2.821
tonnes en Grande-Bretagne et 1.618 tonnes sur
h colonie anglaise de Sierra Leone.
L'accroissemcnt des exportations de la Gui-
née, en- plus des sorties d'amandes de palme
:-'cst notamment manifesté sur la cire dont !e
tonnage est passé de 138.055 kgs en 1925 à
2H. 179 kgs en 1926: sur l'ivoire qui a pro-
gressé de 1.080 à 1-415 kgs; sur les sésa-
mes dont les sorties (1.002,043 kgs) ont pres-
que doublé celles de 1925 ; sur les noix de
kolas avec 147.543 kilos ; enfin les exporta
tions de bananes 2.018.668 kilos sont en aug-
mentation de 70 ','if sur les chiffres de 1925.
Le caoutchouc, qui fut pendant longtemps
la grosse ressource de la colonie, figure aux
statistiques douanières pour 1.259-076 kgs, co-
tés I$.875.418 francs. La France est le prin-
cipal client de la colonie en absorbant 707.958
kilos contre 304.278 kgs à l'Angleterre. L'Al-
lemagne et la Fiollande viennent ensuite avec
96.747 kgs et 72.430 kgs.
Sur 37.402 têtes de bétail sorties de la co-
lonie. les exportations sur Sierra Leone se
chiffrent par 25 chevaux. 12 67) txruts.
16.614 moutons, 7.397 chèvres et 4 porcs.
Ln outre, le commerce des peaux brutes s' est
élevé à 9.017.171 francs sur lesquels la part
de la France a été de 8.473.199 francs.
Les autres principaux produits exportés par
la Guinée Française sont :
Arachides kilos 3.556.359
Huile de palme",. 761 66i
Beurre de crite. 205 798
Gomme copal 138.051
Indigo. , , 126.999
Coton 108 I 10
1 abac 67560
Riz 45.653
Kapok. , , 37 504
Laine en masse 35 691
Ananas 31.001
Café, , , , , , , 599
Or 167
-. , , ,
Aux importations, à 1 exception des alcools
et liqueurs, savons, guinées'et a-mes. la plu-
part des produits et articles manufacturés in-
troduits en Guinée Française sont en augmen-
tation sur 1925.
Ln ciehors des cotonnades qui représentent
la plus grosse partie des importations, puis-
qu'elle est de l'ordre de. 55 correspondmrt
à une valeur de 84.692.981 francs pour 1 mil-
lion 851.946 kilogs de tissus de coton, l aug-
mentation des entrées de 1926 porte surtout
sur les produits alimentaires ; les farines de
froment sont passées de 676 074 kilogs à
866-725 kilogs; les biscuits de mer, de 62.042
kilogs à 116.945 kilogs ; les sucres de
3$2.409 kilogs à 515.169 ; les colas de
17.317 kilogs à 105.270 kilogs ; les sels ma-
rins ont atteint 5.951.851 kilogs conttr 4 mil-
lions 542.205 kilogs en 1925 ; enfin les vins
(6.560 hectolitres) sont en progression de plus
de 2.12$hectolities sur I année 1()25 ; cette
plus value serait encore plus importante si la
comommat ion de ce! liquide ne se heurtait
dans la colonie, à un principe rel igictix qu,
l'interdit auprès de la population musulmane.
1 es autres principaux produits importés en
Guinée Française sont ;
Matériaux de construction -kilos$. 156 103
Autres tissus 2. 467 682
Ouvrages en métaux 1 975 .387
Pétrole I 015 414
Houille ,," 620-000
Métaux 597-481
Savons ," 245.089
Guinées et similaires mètres 192-572
Tabacs en feuilles kilos 108.3$6
Alcool:, et liqueurs 29$89
Armes 551
11 y a lieu de noter tout spécialement que
le matériel agricole se chiffre par 280.000
tonnes contre 232.000 en 1925 et que 112
voitures et camions automobiles sont entrés en
Guinée Française au cours fie l'année 1926
alors qu'en 1924 et 1925 le nombre des vé-
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