Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-06-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juin 1927 21 juin 1927
Description : 1927/06/21 (A28,N95). 1927/06/21 (A28,N95).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510908
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. No 96
LE NUMERO : 30 CENTIMES
MARDI soin, 21 JUIN 1927
Les Annales Coloniales
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DIRECTEURS 1 Mirotl RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
lM AMUALCS COLONIALES ne ptibltenf qu |«I orfl
oUs inédit», qui sont leur propriété exclusive.
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Réduction & Administration :
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Étranger.. ISO » 100 » M »
On t'abonne laDI fraie cIaaI
tooa Jee bureau de poste.
Le Protectorat en Indochine
et l'Administration directe
C'est une question qui a été maintes fois
sou l evée et discutée. Les deux tonnes d'admi-
nistration ont leurs partisans et leurs défenseurs,
et les raisonnements qu'ils formulent sont ép-
lement impressionnants.
Tout récemment, le Gouverneur Général de
l'Indochine, M. Alexandre Varenne, souli-
gnait dans un discours toutes ses préférences à
l'égard du système de protectorat qui lui sem-
blait plus favorable aux goûts et aux aptitudes
de nos protégés et simplifiait en même temps
singulièrement l'action de la France dans cette
importante région.
Nous reconnaissons que c' est une opinion qui
paraît très séduisante et s' impose immédiate-
ment à l'esprit de ceux qui débarquent en In-
dochine et qui parcourent cette colonie. Le
calme et la tranquillité dont jouissent, tout au
moins en apparence, I Annam et le Umbodge,
ne peuvent manquer de contraster à leurs yeux
avec l'agitation appuyée sur des revendications
un peu violentes qui s'est manifestée tout ré-
cemment en Cochinchine.
M. Alexandre Varenne n'a pas manque
'd'en faire la constatation au moment où, dès
la prise de ses fonctions, il s'est heurté à des
difficultés d'un ordre très délicat qui conti-
nuent, d'ailleun, à passionner les esprits.
D'autre part, il n'est pas douteux qu'il s est
trouvé dans un milieu dont les tendances ou
les convenances étaient toutes en faveur d'une
administration purement indigène interposée
entre l'autorité française et se? protégés.
Ce n'est pas la première fois que nous avons
vu soutenir que nous devrions favoriser le réta-
blissement ou le renforcement des anciens
rouages de domination que nous avions trouvés
dans le Days. augmenter même leurs droits et
leurs prérogatives et nous appuyer sur eux.
N'a-t-on même pas, tout récemment, préconisé
une sorte de rattachement plus intime du Ton-
kin et de l'Annam, c' est-à-dire de fortifier
l'autorité du souverain de ce dernier pays et
de remettre de nouveau dans ses mains les des-
tinées de cet ancien fief dont nous nous étions
efforcés de poursuivre l'émancipation pacifique
et morale après les glorieux faits d'armes de
nos soldats. Nous pensions qu' après l'accueil
hostile qu'avait reçu pareil projet et les protes-
tations qui s'étaient élevées de tous eSté.. la
cause était définitivement enten d ue et jugée.
On profite souvent de l'arrivée i d'un
Gouverneur - Général, auquel la multipli-
cité des préoccupations du début n ont pu
permettre une étude plus approfondie des mé-
thodes administratives susceptibles de dévelop-
per notre influence et nos idées, pour ressus-
citer un débat autour duquel viennent surtout
converger des conceptions personnelles ou des
intérêts privés. Les raisons que l'on fait valoir
pour rétablir ou fortifier l'Administration indi-
gène et nous n--servir pour maintenir notre
contrôle sur l'Indochine dans les conditions les
plus pratiques et aussi les plus conformes aux
traditions des populations, auraient une réelle
valeur si nous n'avions été à même de cons-
tater souvent les inconvénients et les vices de
ce système.
L'adoption de celui-ci supposerait tout
d'abord la fidélité et le loyalisme des repré-
sentants de ces anciennes dynasties qui ré-
gnaient dès notre arrivée en Indochine. Or, on
n'a pas oublié les intrigues auxquelles celles-ci
ont été mêlées et contre lesquelles nous avons
dû sévir quand nous avons voulu nous installer
dans le pays d'une façon toute pacifique. Les
difficultés contre lesquelles nous eûmes à lutter
en Cochinchine, au Tonkin et même au Cam-
bodge nous étaient principalement suscitées par
les émissaires des souverains qui ne pouvaient
se résigner à partager le pouvoir avec nous.
C'est ainsi que la Cochinchine s'est peu à peu
émancipée, et que c'est aujourd'hui un pays
d'administration directe où nous estimons que
les Annamites jouissent de véritabl es libertés
plus que partout ailleurs. Que nous n ayons pas
toujours adopté les meilleures combinaisons
pour donner à ce pays les franchises aux-
quelles il avait ckoit, et que nous ayons
aussi commis quelques imprudences, ces fautes
sont vénielles et, pour nous, ne compromettent
pas la grande oeuvre de civilisation que nous
avons accomplie là-bas. Le Tonkin, où nous
avons pris pied plus tard, est en train, lui-
même, de connaitre le bienfait de nos institu-
tions réellement démocratiques, puisque, là
aussi, nous nous sommes efforcés de débarras-
ser la population de la lourde tutelle des man-
darins et des lettrés. Nous nous heurtons à une
tâche beaucoup plus difficile, non seulement
parce que les circonstances ne sont pas tout à
fait les mêmes qu'en Cochinchine, mais aussi
parce que, justement, l'influence de la Cour
d'Annam n'a jamais cessé de contrecarrer nos
efforts.
Nous ne rappellerons que pour mémoire les
tentatives infructueuses que nous avons faites
pour mettre sur le trône de l'Annam des prin-
ces qui semblaient tout à fait gagnés à nos
idées ; nous les avons choisis parmi les meil-
leurs. Quels résultats avons-nous obtenus ?
Nous avons dû écarter du trône Thanh Tai
parce que les agissements de ce prince étaient
en contradiction absolue avec nos principes
d'administration et qu'ils pouvaient être dan-
gereux pour ses sujets comme pour - nous-
mêmes. Son fils Duy tan avait reçu, dès sa
plus tendre jeunesse une éducation et une
instruction sur lesquelles nous pouvions fonder
les meilleurs espoirs. Il nous devait tout, et
nous étions en droit de compter sur lui. Or,
sous des apparences cféclatante sincérité, il
fomentait la révolte contre nous et avait pré-
paré avec ses mandarins le massacre de nos
compatriotes. Khai Dinh est peut-être mort
itssez tôt pour ne pas nous occasionner de pa-
reilles surprises ; mais en supposant qu'il se fût
maintenu strictement dans ses devoirs vis-à-vis
ck la nation protectrice, est-il possible d'affir-
mer que son attitude ait pu en imposer à tous
ces mandarins dont nous ne pourrons jamais
vaincre l'hostilité parce que notre présence en
Indochine sera toujours la négation de leur pou-
voir arbitraire et despotique
La France doit avoir la responsabilité de ses
actes. Servons-nous de l'élément indigène et
amenons-le peu à peu à participer et à s'inté-
resser à l'Administration de son pays, je crois
que nul ne peut en disconvenir, mais que ce
soit un élément annamite que nous aurons
formé et qui ait appris à aimer et à respecter
nos institutions, tout en ayant le souvenir de
ses propres traditions. Pourquoi interposer entre
la France et ceux dont elle veut faire ses col-
laborateurs des représentants de dynasties qui
ont réellement fait leur temps, et dont le main-
tien inconciliable avec nos idées ne ferait que
retarder notre œuvre de civilisation ? Que
nous le voulions ou non, nous aurons toujours
en eux les soutiens d'un ancien régime qui est
en contradiction avec le modernisme actuel.
Que l'on établisse toutes les transitions que
l'on jugera nécessaires, mais que l'on n'arrête
pas par des conceptions singulièrement arriérées
a marche du progrès dont nous avons été les
initiateurs depuis près d'un demi-siècle. On
reconnaît qu'une réaction en Cochinchine serait
absolument impossible, mais on semble admet-
tre que le Tonkin pourrait être remis sous la
tutelle du roi d'Annam. Et quant à ce dernier
pays, on trouverait tout naturel de le maintenir
sous l'oppressive domination de ses mandarins
qui ne sont que les représentants de l'autorité
royale, en dépit certainement des aspirations de
la population qui a pu établir une édifiante
comparaison entre le régime qu'elle subit et
celui dont bénéficient les régions voisines.
Nous ne pensons pas que M. Alexandre
Varenne, dont le passé libéral ne peut être
suspecté, consentirait à être l'ouvrier d'une
politique qui serait en complète contradiction
avec la mission dont la France a toujours été
le champion dans l'univers.
Char/e. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
des Affaires étrangères.
N. Léot Pcrrier à Reims
00
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
procédé hier à l'installation à Reims d'un
comité de propagande coloniale. Il fut
reçu par MM. Emile Charbonneaux, prési-
dent de la Chambre de commerce ; Lange-
ron, préfet; les parlementaires et de nom-
breuses notabilités industrielles.
Aux paroles de bienvenue de M. Charbon-
neaux, le ministre répondit par une allocu-
tion demandant aux industriels et commer-
çants d'entretenir avec les colonies des rela-
tions constantes et organisées, d'orienter leur
production en employant des denrées et du
matériel .venant d'outre-mer, en fabriquant
des objets réclamés sur les marchés colo-
niaux et promit la collaboration du ministère
des Colonies, par l'organisation d'un stand,
à la grande foire commerciale qui aura lieu
à Reims, en 1928. Un lunch fut offert au mi-
nistre par la Chambre de commerce.
Société coloniale des artistes français
0-0-
M. Léon Perrier quittant Paris ce soir
pour se rendre à la Foire-Exposition de
Montpellier, le banquet annuel de cette So-
ciété sera présidé par Pol Léon, directeur
des Beaux-Arts.
A la Guadeloupe
Un cablogramme au département, vient
de donner les résultats des élections muni-
cipales qui ont eu lieu dimanche à Saint-
Claude.
Deux listes se trouvaient en présence.
La liste d'entente républicaine patronnée
par MM. Cabre, Licières et Demeynard a été
élue par 336 voix.
La liste radicale patronné par M. Walter,
maire sortant a obtenu seulement 206 voix.
Lr consultation s'est passée dans un calme
parfait.
1
Les vins importés et réexportés
à St-Pierre et Miquelon
Le ministre des Colonies, ayant reçu de la
Chambre de Commerce de Bordeaux une re-
quête tendant à obtenir le remboursement des
droits perçus sur des vins français importés à
Saint- Pierre et Miquelon, puis réexpédiés sur
Bordeaux, par suite de leur mévente, a répondu
que cette requête n'était susceptible d'aucune
suite, les règlements en vigueut prévoyant
qu'en aucun cas les droits d'octroi de mer et
les taxes de consommation ne pouvaient être
remboursés, et le Ministère des Colonies ne
pouvant se substituer à l'Administration de
Saint-Pierre eti Miquelon pour l'exonération
des taxes locales.
----
L'arrestation de Dieudonné
Le compagnin de Bonnot, Garnier, Car-
rouy, qui s'était évadé du bagne à Cayenne,
où sa honne conduite allait lui valoir une
mesure de grâce, vient d'être arrêté au Bré-
sil.
.Cette nouvelle officielle a été cablée au
ministère des (Colonies par M. Juvanon,
Gouverneur de la Guyane.
L'ambassade de France à Rio-de-Janeiro
a déjà introduit auprès du gouvernement
brésilien une demande d'extradition.
Son expulsion du Brésil étant certaine, son
retour au bagne aura lieu sous peu.
Pour favoriser
les exportations de fA. E. Fe
-––
Notre empire colonial a vu de-
puis de longues années les officiers
du eénie lui rendre les services
les plus importants et les plus appréciés
maintes fois au fur et à mesure des travaux
exécutés par nos sapeurs coloniaux. Et c'est
dans Vexécution des travaux les plus dange-
reux qui exigent des terrassements en des ré-
gions paludéennes que nous les rencon-
trons avec leurs soldats indigènes consti-
tués récemment en corps spécial. Le Lieu-
tenant Matitclel dont nous avons déjà relaté
la participation à la construction du Canal
des Lagunes, à la Côte-d' Ivoire, a publié
dans la Revue du Génie Militaire de janvier -
juin 1927 une étude sur les moyens de
transport (voits ferrées et fluviales) qui
servent d'exutoires aux produits de VAfri-
que Equatoriale
Cette question présente d'autant plus
d'importance que nous savons que le Congo
belge, tout comme notre Afrique Equato-
riale se voit encore embouteillé au port de
Matadi, embouteillage qu'un récent incendie
du port belge n'a pas diminué.
Le Congo belge avait construit en 8 ans
(avec la main-d'œuvre sénagalaise, en gran-
de partie) un chemin de fer de 390 kiloml-
tres, véritable chef-d' oeuvre, un tour de force
même, pour contourner les ratides de l'em-
bouchure du Congo à la traversée des Monts
de cristal. Dans les nouveaux projets belges,
pour augmenter le rendement des chemins
de fer Jfatadi-KÙlsllllsa, la voie sera de
1 m. 067 (voie métrique anglaise).
Les Belges ont fait en outre tout un sys-
tème de voies ferrées (1 m. 067) unissant le
Congo navigable aux provinces les plus
lointaines. Par les chemins de fer du Congo
aux grands lacs qui réunissent les uns aux
autres les biefs navigables du Haut-Congo
en amont de Stanleyville, ils ont organisé une
voie mixte qui donne accès au Tanganyika
d'une part, à Bukama de l'autre, à l'entrée
de la riche province du Katanga, à plus (Pc
3.000 km. de Kinshasa. Cette voie mixte
est st longue et les transbordements y nnt si
nombreux que le Katanga dont le réseau
ferré (750 lun.) se soude au téseau Rll'dé-
siett, est resté économiquement tributaire de
l'Afrique du Sud.
Les Belges, écrit M. Mantelet, possèdent
tin important réseau de chemin de 1er. qui
complète heureusement la merveilleuse dispo-
sition géographique de leur colonie et en fait If
nœud des communications, en uueluue sorte, la
IC plaque tournante » du continent africain.
Sur notre chemin de fer Brazzaville-Océan,
le lieutenant Mantelet n'écrit rien que nous
ne sachions par les renseignements que les
Annales Coloniales ont publiés à diverses re-
prises. Nous retiendrons seulement que
d'après l'auteur, Pointe-Noire, semble de-
voir devenir, grâce à d'importants travaux,
le grand port de l A. /t. /• avec 60 on 80
millions, on pourra construire des jetées per-
mettant de charger à quai, en eau calme, des
bateaux calant 30 pieds.
Notons aussi que le premier tronçon de la
voie ferrée sera équipé avec la voie défÙri-
live de 1 m. 067 et que Von emploie des tra-
verses en palétuviers du Cameroun et des
traverses en essences choisies dans le pays
même.
(A la Côte-d'Ivoire, on débarquait encore
en 1925 des traverses métalliques). C'est à
370 millions que M. il/antclet, nous dit
qu'est estimée la dépense totale en y com-
prenant le matériel roulant d'exploitation
et Vaménagement des ports de Pointe-Noire
et de Brazzaville.
Il est évidellt, conclut M. Mantelet, que
le jour où la première locomotive partie de
l'Océan arrivera à Brazzaville, notre colo-
nie, trop longtemps méconnue, entrera dans
une ère nouvelle. Le commerce, libéré des
entraves actuelles, y prendra un nouvel
essor. Les finances connaîtront UI" prospé-
rité qui rendra possibles d'autres progrès :
ouverture de nouvelles voies de communica-
tion, développement des oeuvres d'hygiène,
d'enseignement et d'assistance.
Les populations c'ongolaises, encouragées
à la culture par le rapport avantagetlx de
leurs plantations, jouiront d'un bicll-étrc
qu'elles n'auront jamais connu,
Enfin, VAfrique equatoriale française,
dont les immenses ressources sont incontes-
tables, pourra soutenir la comparaison avec
l'opulence des territoires circonvoisins et
tiendra véritablement une place honorable
dans la grande famille frallfaise.
L'étude dont nous donnons une analyse
très rapide se poursuit par la description dé-
taillée du projet du colonel belge Vall
Deuren pour rendre navigable, le Bas-Congo,
le Congo inférieur de léopo4dville à la mer.
Nous avons déjà parlé de ce projet d'écluses
et de barrages qui aurait l'avantage de cap-
ter la force hydraulique en une puissance de
7.500.000 chevaux.
Projet d'une très vaste envergure que seul
a pu concevoir un savant d'une grande htcr-
gie, mais dont la réalisation faciliterait
l'electrification de la voie ferrée M ai ad i-
Kinshasa, mettrait fin à Vembouteillage du
Bassin du Congo et par conséquent, servirait
aussi la cause française. Nous ne devons
donc pas rester indifférents aux projets de
nos amis et voisins en Afrique Equatoriale.
Pierre Tmittinger,
9èputé de Part., Vie* président
de la Commiufon de fAlçéfis,
dM Cotffles « des Protectermts.
L'Aviation Coloniale
L'avion de Saint-Roman ?
Des pêcheurs ont découvert non loin des
tôtes, du Brésil, vers Para, des éléments
d'aéroplane et notamment une aile et des
roues du train d'atterrissage. On présume
qu'il s'agit de débris de l'avion de Saint-
Romans.
Ces débris portaient l'inscription suivante :
5 Aero 800x600 12x16.
Tunis-Ajaccio
Un hydravion qui assurait la traversée
d'Ajaccio à Tunis, piloté par les aviateuis
Cottelin et Pommereau, ayant à bord deux
passagers, est tombé en panne en pleine mer,
hier après-midi, à 14 h. 33, au sud de la Sar-
daigne, à environ 40 milles sud du cap Ca-
gliari.
La rade d'Alger a été alertée et un remor-
queur est parti. dans la direction de l'hydra-
vion.
- - - -
A la Société des Nations
---0-0-
Commission des Mandats
La Commission des mandats a ouvert ce
matin sa 11e session sous la présidence du
marquis Theodoli (Italie). Le membre fran-
çais de la Commission est M. Martial Mer-
lin, ancien gouverneur des colonies.
La commission s'occupera notamment au
cours de sa session : 1° d'un rapport du
Gouvernement français sur le Cameroun et
le Togo, en présence de M. Duchène, direc-
teur des affaires politiques au ministère des
Colonies ; 2° d'un rapport sur la Syrie et
le Liban, en présçncc de M. Hubert de Caix,
ancien secrétaire général et haut-commis-
saire de Syrie.
A propos de la résolution du dernier Con-
seil qui a demandé à la Commission des
mandats d'exprimer son avis quant à la
désignation éventuelle d'un membre alle-
mand de la Commission des mandats, M.
Happard (Suisse) a tenu a faire remarquer
que, suivant la constitution mémo de la
Commission des mandats, le futur membre
allemand ne serait à aucun degré le délé-
gué de son Gouvernement.
- Ici a dit. M. Happard, nous faisons de
l'administration et non de la politique.
-00* ––-–
Aux délégations financières
d'Algérie
Au cours de la récente séance plénière
des Délégations, ouverte sous la présidence
rte Viollette, le rapport rédigé au nom
de la Commission intcnll'll'go.tOlrc de l'as-
Rigtnnce. présenté par M. Murtincu, sur
l'étahlisscment des mlirmeries indigènes et
l'ussistuncc. demunile que la Commission
établisse pour les médecins de colonisation
une catégorie snédulc.
M. Viollette reconnaît les besoins des
infirmeries indigènes. Il veut établir des
statuts juridiques pour que les hôpitaux in-
digènes puissent fonctionner sûrement. 11
fait des réserves pour nue catégorie spéciule
de médecins placés sons l'autorité du préfet
et du sous-préfet. Il ajoute que le maire
est mieux placé pour avoir soue son auto-
rité les médecins de tous les services médi-
caux.
M. Zévnco, rapporteur, au nom de la
Commission interdélégntnire de l'assistance,
demande une augmentation de cinq cent
mille francs pour les familles nombreuses.
M. Lévv présente, au nom de la Comn-.is-
sion interdélégntuire, un crédit de 33 mil-
lions pour les chemins de fer.
L'indemnité de 8 pour le personnel des
chemins de fer est adoptée.
Les crédit pour les maisons ¡\ bon marché
sont adoptés.
On aborde la discussion du projet relatif
fi l'établissement rte la ligne du chemin de
fer de Tébessfti-l)jebel-Onk.
M. Martineu expose un projet permettant
l't xnloitation par la Tunisie.
MM. Marchis et Mercier veulent que la
sortie des phosphates ait lieu par un port
nigérien.
M. Joseph Serda demande que l'Adminis-
tration mette au cahier des charges des
hases spéciales qui serviront à une seconde
adjudication et que les délégations étudie-
ront ultérieurement.
La motion de M. Martineu avec la modifi-
rntton proposée par M. Joseph Serda est
adoptée.
Il a été enfin décidé que le projet concer-
nant la construction de la nouvelle gare
de Rône ferait. le plus tôt possihle, l'objet
d'un concours d'architectes. Le projet
adopté sera aussitôt mis à exécution.
GRAND CONSEIL DE TUNISIE
Hier malin, à dix heures, s' est ouverte, pour
une durée de trois jours, une session extraordi-
naire du grand Conseil. Elle a pour objet l'em-
ploi de 10 millions provenant de fonds dispo-
nibles en excédent sur le budget de 1926, Ta
répartition deis indemnités aux fonctionnaires
et le nouveau régime des vins et alcools. Le
grand Conseil aura à prendre certaines décisions
concernant le budget des différentes régions
de la Régence.
La séance s'est ouverte sous la présidence
de M. Lucien Saint, Résident Général.
L'intérêt principal de la session est la ques-
tion des indemnités et de l'indemnité de rési-
dence en particulier, en faveur des fonction-
naires résidant en Tunisie.
r
Une grande première
au Maroc
–-–̃
Au Grand Thédtre, fait sans IH'é",d(!nt
dans les annules marocaines, qui démontre
très nettement révolution une pièce intitulée Saludin, dont l'action se
passe en 118.) après la bataille de Thibé-
riade, en Palestine, a été entièrement, jouée
à Casablanca, par les membres de l'Asso-
ciation des Anciens Elèves de l'Ecole des
Fils de Notables Musulmans.
Le Pacha, le préfet, de la Chaouia. et de
nombreuses personnalités civiles et militai-
res assistèrent A cette représentation.
(Par dépédhe.)
Dépêches de l'Indochine
----o-ar-
Le « Primauguet » à Saïgon
Le croiseur Primauguet est arrivé à
SaIgon, précédé par un hydravion qui avait
quitté le navire au cap Saint-Jacques. Les
visites officielles ont été échangées. Des
fêtes sont organisées, qui comportent un
dîner au gouvernemcnt, un bal à la mai-
rie, une soirée au Ihédtre. Le navire quit-
tera Saigon le e juin.
(Indopacifi.)
-*@Ob -
Hors Cadres
Par décret en date du 12 juin 1927, M.
Pasquier Pierre^Marie-Antoine), Hésident
Supérieur de lro classe en Indochine, a été
placé hors cadres et mis à la disposition du
Gouverneur Général de nndochine, pour
être chargé d'une iniseion spéciale.
La culture du tabac et du théier
en Annam
-0
Le rapport des services agricoles locaux
sur la situation agricole de l'Annam en
1920 donne les renseignements suivants sur
la culture du tu bac et du théier.
La culture du tabac n'a donné que des
résultats médiucres. Les planteurs ont dù
recommencer leurs semis à plusieurs re-
prises à cause des pluies. Plus tard, la sé-
cheresse a nui au rendement.
La superficie cultivée est difficilement
évaluable, les Mois grande producteurs
créent leurs champs eri des endroits diffé-
rents chaque année et d'accès peu acces-
sible. Il semble cependant que [dus de
3.000 hectares ont été cultivés en tubac.
La production, également diflicile à évaluer
par suite de lu contrebande, doit dépasser
3 millions de kilogs.
Jusqu'en 11)21, la culture des théiers
n'était qu'indigène. Depuis cette époque, di-
vers colons se livrent à la culture directe
au lieu de se contenter d'acheter les feuil-
les aux indigènes et de les truiter. Lu pre-
mière plantation* conduite par des Euro-
péens se trouve dans le Quang-Nain ; la
cueillette pourra commencer l'année pro-1
chaine. D autres sont en voie de création
dans le Kontum et le Haut-Donaï.
Les plantations des Annamites se ren-
contrent dans presque toutes les provinces,
surtout le Nghê-Ao. le Quaog-Tri. le Quang-
Nom et le Quang-Ngai. Le thé préparé est
du thé noir, suivant le goût annamite mais
les feuilles sont également vendues vertes.
Lu superficie plantée en théiers peut être
évaluée a 12.000 hectares. La récolte de
1920 a été très bonne et a dû dépasser 2.000
tonnes de feuilles préparées.
1 ------
TAUX DE LA PIASTRE
0
f,i> ("lOUvtM'in'iir (léiHTal de l'Indochine vient,
de fiiire connaître ou ministre des Colonies
qu'l). la tlate du :?O jiUin lrn le taux oflicicl llc
lu piastre était de 12 fr. 85.
et*-
Une création qui s'impose
-().()--
Madagascar est certainement la colonie où
la réglementation administrative est la plus
poussée et même la plus compliquée. Tout le
poids de cette réglementation retombe sur les
chefs de districts qui, avec un personnel indi-
gène réduit, sont chargés de la faire appliquer.
Ils sont ainsi débordés et ne peuvent plus suf-
fire à la multiplicité de leurs fonctions. La per-
ception des impôts qui leur est confiée fait que
les chefs de district doivent tout d'abord éta-
blir les rôles européens et indigènes de leur
subdivision, puis les recouvrer.
Tant que les impôts et taxes en vigueur
étaient conçus suivant des formules assez sim-
p les, ces fonct ionnaires pouvaient s en tirer. Il
n'en est plus de même, cette simplicité a dis-
paru. La nécessité de trouver des ressources
nouvelles oblige nos colons à se rapprocher de
plus en plus des règles suivies en matière fiscale
par la métropole. C'est ainsi que l'impôt per-
sonnel basé sur le revenu existe maintenant
dans la Grande lie. Il semble donc nécessaire
de créer à Madagascar un corps de spécialistes
de la législation fiscale qui assureront au budget
le maximum de rendement.
Depuis trente ans, on a exigé toujours plus
des fonctionnaires des cadres administratifs,
mais à trop demander on risque de perdre
beaucoup. Déjà l'application de certains rè-
glements est négligée, les fonctionnaires d'exé-
cution ne pouvant suivre ceux du chef-lieu,
mais ce qu'il faut avant tout, c'est éviter de
voir la perception des ressources de la colonie
négligée.
,– ----
Projet d'un chemin de fer
à la Guadeloupe
11 est queslioii (h; réaliser le projet, "dl
construction d'un chemin de 1er à la Cua-
deloupe. M. S'este. ingénieur belge, il qllÏ
avait été confiée !;i mission d'en étudier les
possibilités, vient, après deux mois de tra-
vaux, de remettre ses plans el devis au
(îomerneur de la (luudeloupe. Celui-ci va
les soumettre, dans un délai ;isse/. bref, au
Conseil général.
Ce chemin les
principaux centres agricoles et industriels
partirait de la Poinle-à-l'itre pour aboulîr
nu Moule ; des gares seraient établies dans
les localités suivantes : Abv niesbourg, (^>ta-
I re-( "heniins, ( .hAtean-Ui mcaut, I .usuerre,
Cluny et ChOlcnu-tjuillnrd. Il comprendrait
27 kilomètres de voies d'un mètre 'de large.
La durée approximative des travaux serait,
d'une année, et la dépense totale est éva-
luée fv M millions. Il est remarquer toute-
fois qu'aucune subvention ne sera deman-
dée au Conseil général. On prévoit pour le
début un voyage dans chaque sens, par
jour.
BROUSSES
& BROUTILLES
--0-0--
La bague au doigt
La charmante Joséphine Baker aurait con-
volé, dit-on, ces jours derniers, en justes
noces avec le comte Pepito di Albertini, obéis-
sant au conseil de Méphisto (Hlusique de
Gounod) :
Ne donne un baiser, via mie
Que la bague au doigt (bis)
Ah, ah, ah, ah!
Ah, ah, ail, ah!
Et c'est très bien!
11 faudrait être, en effet, vraiment mauvais
coucheur pour voir dans cette conquête quasi-
coloniale du comte di Albertini, qui a vu
le jour, apparemment, aux parages de la mer
Adriatique ou de la Thyrénienne, une mani-
festation fastisto-impérialiste.
Au demeurant, c'est sans doute la jeune
femme qui tiendta le volant du char conju-
gal.
Dans le même temps qu'elle jurait obéis-
sance à son époux, elle se munissait d'un
permis de conduire.
Succédanés
La. Meunerie française vient de tenir un
congrès à Tours. Cette assemblée de puis-
sants seigneurs a émis le ''(l'U (lue la pa-
nification n'admette pas d'autre succédané
que le seigle français. Elle se rangeait ainsi
à l'opinion de M. Ribaud, rapporteur, qui
réclamait hardiment la suppression, notam-
ment, de l'emploi des farines de riz et de
manioc.
>< L'adjonction, disait-il. de ces succédanés
difficilement panifiables. achetés en devises
étrangères, 11e correspond à aUCllIl. (cono-
mie, prive le bétail d'aliments nécessaires et
diminue la qualité du pain. »
Sans insister sur la nécessité, patriotique-
ment dénoncée par M. Ribaud, d'acheter en
devises étrangères du riz et du manioc, nous
remarquerons que pour u-,'r de formules
aussi lapidaires, il faut être, en même temps
que meunier, orfèvre.
Audion
GOLD COAST
on
Succédant au brigadier général sir Gor-
don Guggisberg, sir A. Ransford Slater a ins-
pecté la province septentrionale de Sierra
Leone.
Nous savons le rôle important de l'ancien
Gouverneur de la Golcl Coast dans le dévelop-
pement économique de cette colonie. La pro-
duction annuelle du cacao a atteint 9 millions
de livres sterling. La création du port de Ta-
kovadi a nécessite beaucoup de ténacité et de
courage pour mener à bien cette colossale en-
treprise. 200 milles de voies ferrées, près de
3.500 milles de routes automobilabiés ont été
établis pendant ces dix dernières années.
Les conditions sanitaires ont été grandement
améliorées, et l'hôpital d Accra est un modèle
du genre. (Nous en avons vu les plans et cro-
quis au stand de l'Exposition du Caoutchouc.)
Ajoutons la création du collège d'Achimata
dont le but est d éduquer les indigènes et de
les amener à une collaboration intelligente avec
l'Administration européenne dans l'intérêt de
li race et du pays.
Sierra Leone
---()-o---
Le nouveau Gouverneur, le brigadier géné-
ral Sir Joseph Byrne est attendu à Frec Town
en septembre prochain.
060-
A L'OFFICIEL
Las produits de provenance tunisienne
li » .lotiniiil (iflicirl .1 du I juin 1 I:.! -;' publie
le relevé des produits i! • >i'ifinie el de prove-
nance t)))u.--i''))))''s ini|iOi-l'-i en ¡:r;¡n,', ou en
Algérie, pendant la I,!','III!I,\,,' no ade du mois (k
j 111II l'.Uil.
1.,' relevé f;))< re>«; >rlir notamment qu'à la date
du lo jllill. Ie>, quantités totales imputées il l'ar-
rivée sur les crédit- en cours fiaient, les sui-
vantes
Pour les huit''s d'olive et de grignons..V.l.ùtl
quintaux. >ur un cre.lil de Snu.oeo.
Pour les fé\i>. I.',! quintaux -ur un éivdit de
20(1.(IlMl (llotiv lle pél-i.idé é,,niitu ilééé le P' lllal).
Pour les tapi-;, ;CVi."> lo ties rari' s sur un cré-
dit de tà.UOi).
Pour les dattés, r> SUT «pin.taux, -ur 1111 crédit
d t' l,
----..- -. -------------.-
Lois, Décrets, Arrêtés
eH>
Décret portant augmentation. de l'effectif
du détachement de la gendarmerie de la
Guyane.
Aux termes de >e décret, le détachement de
gendarmerie de !a liuyain-. est, constitué à
l'effectif de un oflieier et trente-deux, gen-
darmes, ii savoir :
Officier :
Lieutenant commandant le détachement I
Troupe :
Adjudant ou adjudant chef pied ou
a cheval .,.,.,',.,. 1
Maréchal des logis chef ou adjudant
comptable 1
(iendarme ou maréchal des logis chef
bccrelaite ..,.,..,.,. t
-. 3
Arme a cheval
Adjudant 1
Maréchaux des logis chefs Z
< îend.U'llie.s H
- fi
Anne à pied
Adjudant 1
Marééhaiix des 10gis ,"lld:-;
(iendarnies 17
- >1
Total '.0
Toutes dispositions contraires au présent
décret ",)III abrogées.
Décret habilitant les commissaires de la
République au Cameroun et au Togo à
prononcer l'expulsion de ces territoires
des individus indésirables français ou
etrangers"
Décret exceptant les marchandises étran-
gères importées au Gabon de l'applica-
tion de la majoration de 30 0 0 prévue
par le décret du 14 août 1926.
Aux termes de ce décret, sont exceptés de
la majoration de :\0 prévue par le décret
du II aoilt tous les articles repris ail
tarif métropolitain en vigueur au lïabon.
(J. O. du 21 juin I):?.)
LE NUMERO : 30 CENTIMES
MARDI soin, 21 JUIN 1927
Les Annales Coloniales
1 - 0 ales
tm mmimm et rMnui nrnl rtfiMt m
kllBAflaa Ai ijiMMA I
WrWV OT fWnlSIt
DIRECTEURS 1 Mirotl RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
lM AMUALCS COLONIALES ne ptibltenf qu |«I orfl
oUs inédit», qui sont leur propriété exclusive.
J$MML QMTtMM
Réduction & Administration :
14, IN fli MM-IMIir
PARIS a"
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- RICHBLIKU «744
ABOHNEIENTS
mu k supplément illustré :
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Franc* tt
Colonies t20 1 61 » 3S »
Étranger.. ISO » 100 » M »
On t'abonne laDI fraie cIaaI
tooa Jee bureau de poste.
Le Protectorat en Indochine
et l'Administration directe
C'est une question qui a été maintes fois
sou l evée et discutée. Les deux tonnes d'admi-
nistration ont leurs partisans et leurs défenseurs,
et les raisonnements qu'ils formulent sont ép-
lement impressionnants.
Tout récemment, le Gouverneur Général de
l'Indochine, M. Alexandre Varenne, souli-
gnait dans un discours toutes ses préférences à
l'égard du système de protectorat qui lui sem-
blait plus favorable aux goûts et aux aptitudes
de nos protégés et simplifiait en même temps
singulièrement l'action de la France dans cette
importante région.
Nous reconnaissons que c' est une opinion qui
paraît très séduisante et s' impose immédiate-
ment à l'esprit de ceux qui débarquent en In-
dochine et qui parcourent cette colonie. Le
calme et la tranquillité dont jouissent, tout au
moins en apparence, I Annam et le Umbodge,
ne peuvent manquer de contraster à leurs yeux
avec l'agitation appuyée sur des revendications
un peu violentes qui s'est manifestée tout ré-
cemment en Cochinchine.
M. Alexandre Varenne n'a pas manque
'd'en faire la constatation au moment où, dès
la prise de ses fonctions, il s'est heurté à des
difficultés d'un ordre très délicat qui conti-
nuent, d'ailleun, à passionner les esprits.
D'autre part, il n'est pas douteux qu'il s est
trouvé dans un milieu dont les tendances ou
les convenances étaient toutes en faveur d'une
administration purement indigène interposée
entre l'autorité française et se? protégés.
Ce n'est pas la première fois que nous avons
vu soutenir que nous devrions favoriser le réta-
blissement ou le renforcement des anciens
rouages de domination que nous avions trouvés
dans le Days. augmenter même leurs droits et
leurs prérogatives et nous appuyer sur eux.
N'a-t-on même pas, tout récemment, préconisé
une sorte de rattachement plus intime du Ton-
kin et de l'Annam, c' est-à-dire de fortifier
l'autorité du souverain de ce dernier pays et
de remettre de nouveau dans ses mains les des-
tinées de cet ancien fief dont nous nous étions
efforcés de poursuivre l'émancipation pacifique
et morale après les glorieux faits d'armes de
nos soldats. Nous pensions qu' après l'accueil
hostile qu'avait reçu pareil projet et les protes-
tations qui s'étaient élevées de tous eSté.. la
cause était définitivement enten d ue et jugée.
On profite souvent de l'arrivée i d'un
Gouverneur - Général, auquel la multipli-
cité des préoccupations du début n ont pu
permettre une étude plus approfondie des mé-
thodes administratives susceptibles de dévelop-
per notre influence et nos idées, pour ressus-
citer un débat autour duquel viennent surtout
converger des conceptions personnelles ou des
intérêts privés. Les raisons que l'on fait valoir
pour rétablir ou fortifier l'Administration indi-
gène et nous n--servir pour maintenir notre
contrôle sur l'Indochine dans les conditions les
plus pratiques et aussi les plus conformes aux
traditions des populations, auraient une réelle
valeur si nous n'avions été à même de cons-
tater souvent les inconvénients et les vices de
ce système.
L'adoption de celui-ci supposerait tout
d'abord la fidélité et le loyalisme des repré-
sentants de ces anciennes dynasties qui ré-
gnaient dès notre arrivée en Indochine. Or, on
n'a pas oublié les intrigues auxquelles celles-ci
ont été mêlées et contre lesquelles nous avons
dû sévir quand nous avons voulu nous installer
dans le pays d'une façon toute pacifique. Les
difficultés contre lesquelles nous eûmes à lutter
en Cochinchine, au Tonkin et même au Cam-
bodge nous étaient principalement suscitées par
les émissaires des souverains qui ne pouvaient
se résigner à partager le pouvoir avec nous.
C'est ainsi que la Cochinchine s'est peu à peu
émancipée, et que c'est aujourd'hui un pays
d'administration directe où nous estimons que
les Annamites jouissent de véritabl es libertés
plus que partout ailleurs. Que nous n ayons pas
toujours adopté les meilleures combinaisons
pour donner à ce pays les franchises aux-
quelles il avait ckoit, et que nous ayons
aussi commis quelques imprudences, ces fautes
sont vénielles et, pour nous, ne compromettent
pas la grande oeuvre de civilisation que nous
avons accomplie là-bas. Le Tonkin, où nous
avons pris pied plus tard, est en train, lui-
même, de connaitre le bienfait de nos institu-
tions réellement démocratiques, puisque, là
aussi, nous nous sommes efforcés de débarras-
ser la population de la lourde tutelle des man-
darins et des lettrés. Nous nous heurtons à une
tâche beaucoup plus difficile, non seulement
parce que les circonstances ne sont pas tout à
fait les mêmes qu'en Cochinchine, mais aussi
parce que, justement, l'influence de la Cour
d'Annam n'a jamais cessé de contrecarrer nos
efforts.
Nous ne rappellerons que pour mémoire les
tentatives infructueuses que nous avons faites
pour mettre sur le trône de l'Annam des prin-
ces qui semblaient tout à fait gagnés à nos
idées ; nous les avons choisis parmi les meil-
leurs. Quels résultats avons-nous obtenus ?
Nous avons dû écarter du trône Thanh Tai
parce que les agissements de ce prince étaient
en contradiction absolue avec nos principes
d'administration et qu'ils pouvaient être dan-
gereux pour ses sujets comme pour - nous-
mêmes. Son fils Duy tan avait reçu, dès sa
plus tendre jeunesse une éducation et une
instruction sur lesquelles nous pouvions fonder
les meilleurs espoirs. Il nous devait tout, et
nous étions en droit de compter sur lui. Or,
sous des apparences cféclatante sincérité, il
fomentait la révolte contre nous et avait pré-
paré avec ses mandarins le massacre de nos
compatriotes. Khai Dinh est peut-être mort
itssez tôt pour ne pas nous occasionner de pa-
reilles surprises ; mais en supposant qu'il se fût
maintenu strictement dans ses devoirs vis-à-vis
ck la nation protectrice, est-il possible d'affir-
mer que son attitude ait pu en imposer à tous
ces mandarins dont nous ne pourrons jamais
vaincre l'hostilité parce que notre présence en
Indochine sera toujours la négation de leur pou-
voir arbitraire et despotique
La France doit avoir la responsabilité de ses
actes. Servons-nous de l'élément indigène et
amenons-le peu à peu à participer et à s'inté-
resser à l'Administration de son pays, je crois
que nul ne peut en disconvenir, mais que ce
soit un élément annamite que nous aurons
formé et qui ait appris à aimer et à respecter
nos institutions, tout en ayant le souvenir de
ses propres traditions. Pourquoi interposer entre
la France et ceux dont elle veut faire ses col-
laborateurs des représentants de dynasties qui
ont réellement fait leur temps, et dont le main-
tien inconciliable avec nos idées ne ferait que
retarder notre œuvre de civilisation ? Que
nous le voulions ou non, nous aurons toujours
en eux les soutiens d'un ancien régime qui est
en contradiction avec le modernisme actuel.
Que l'on établisse toutes les transitions que
l'on jugera nécessaires, mais que l'on n'arrête
pas par des conceptions singulièrement arriérées
a marche du progrès dont nous avons été les
initiateurs depuis près d'un demi-siècle. On
reconnaît qu'une réaction en Cochinchine serait
absolument impossible, mais on semble admet-
tre que le Tonkin pourrait être remis sous la
tutelle du roi d'Annam. Et quant à ce dernier
pays, on trouverait tout naturel de le maintenir
sous l'oppressive domination de ses mandarins
qui ne sont que les représentants de l'autorité
royale, en dépit certainement des aspirations de
la population qui a pu établir une édifiante
comparaison entre le régime qu'elle subit et
celui dont bénéficient les régions voisines.
Nous ne pensons pas que M. Alexandre
Varenne, dont le passé libéral ne peut être
suspecté, consentirait à être l'ouvrier d'une
politique qui serait en complète contradiction
avec la mission dont la France a toujours été
le champion dans l'univers.
Char/e. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
des Affaires étrangères.
N. Léot Pcrrier à Reims
00
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
procédé hier à l'installation à Reims d'un
comité de propagande coloniale. Il fut
reçu par MM. Emile Charbonneaux, prési-
dent de la Chambre de commerce ; Lange-
ron, préfet; les parlementaires et de nom-
breuses notabilités industrielles.
Aux paroles de bienvenue de M. Charbon-
neaux, le ministre répondit par une allocu-
tion demandant aux industriels et commer-
çants d'entretenir avec les colonies des rela-
tions constantes et organisées, d'orienter leur
production en employant des denrées et du
matériel .venant d'outre-mer, en fabriquant
des objets réclamés sur les marchés colo-
niaux et promit la collaboration du ministère
des Colonies, par l'organisation d'un stand,
à la grande foire commerciale qui aura lieu
à Reims, en 1928. Un lunch fut offert au mi-
nistre par la Chambre de commerce.
Société coloniale des artistes français
0-0-
M. Léon Perrier quittant Paris ce soir
pour se rendre à la Foire-Exposition de
Montpellier, le banquet annuel de cette So-
ciété sera présidé par Pol Léon, directeur
des Beaux-Arts.
A la Guadeloupe
Un cablogramme au département, vient
de donner les résultats des élections muni-
cipales qui ont eu lieu dimanche à Saint-
Claude.
Deux listes se trouvaient en présence.
La liste d'entente républicaine patronnée
par MM. Cabre, Licières et Demeynard a été
élue par 336 voix.
La liste radicale patronné par M. Walter,
maire sortant a obtenu seulement 206 voix.
Lr consultation s'est passée dans un calme
parfait.
1
Les vins importés et réexportés
à St-Pierre et Miquelon
Le ministre des Colonies, ayant reçu de la
Chambre de Commerce de Bordeaux une re-
quête tendant à obtenir le remboursement des
droits perçus sur des vins français importés à
Saint- Pierre et Miquelon, puis réexpédiés sur
Bordeaux, par suite de leur mévente, a répondu
que cette requête n'était susceptible d'aucune
suite, les règlements en vigueut prévoyant
qu'en aucun cas les droits d'octroi de mer et
les taxes de consommation ne pouvaient être
remboursés, et le Ministère des Colonies ne
pouvant se substituer à l'Administration de
Saint-Pierre eti Miquelon pour l'exonération
des taxes locales.
----
L'arrestation de Dieudonné
Le compagnin de Bonnot, Garnier, Car-
rouy, qui s'était évadé du bagne à Cayenne,
où sa honne conduite allait lui valoir une
mesure de grâce, vient d'être arrêté au Bré-
sil.
.Cette nouvelle officielle a été cablée au
ministère des (Colonies par M. Juvanon,
Gouverneur de la Guyane.
L'ambassade de France à Rio-de-Janeiro
a déjà introduit auprès du gouvernement
brésilien une demande d'extradition.
Son expulsion du Brésil étant certaine, son
retour au bagne aura lieu sous peu.
Pour favoriser
les exportations de fA. E. Fe
-––
Notre empire colonial a vu de-
puis de longues années les officiers
du eénie lui rendre les services
les plus importants et les plus appréciés
maintes fois au fur et à mesure des travaux
exécutés par nos sapeurs coloniaux. Et c'est
dans Vexécution des travaux les plus dange-
reux qui exigent des terrassements en des ré-
gions paludéennes que nous les rencon-
trons avec leurs soldats indigènes consti-
tués récemment en corps spécial. Le Lieu-
tenant Matitclel dont nous avons déjà relaté
la participation à la construction du Canal
des Lagunes, à la Côte-d' Ivoire, a publié
dans la Revue du Génie Militaire de janvier -
juin 1927 une étude sur les moyens de
transport (voits ferrées et fluviales) qui
servent d'exutoires aux produits de VAfri-
que Equatoriale
Cette question présente d'autant plus
d'importance que nous savons que le Congo
belge, tout comme notre Afrique Equato-
riale se voit encore embouteillé au port de
Matadi, embouteillage qu'un récent incendie
du port belge n'a pas diminué.
Le Congo belge avait construit en 8 ans
(avec la main-d'œuvre sénagalaise, en gran-
de partie) un chemin de fer de 390 kiloml-
tres, véritable chef-d' oeuvre, un tour de force
même, pour contourner les ratides de l'em-
bouchure du Congo à la traversée des Monts
de cristal. Dans les nouveaux projets belges,
pour augmenter le rendement des chemins
de fer Jfatadi-KÙlsllllsa, la voie sera de
1 m. 067 (voie métrique anglaise).
Les Belges ont fait en outre tout un sys-
tème de voies ferrées (1 m. 067) unissant le
Congo navigable aux provinces les plus
lointaines. Par les chemins de fer du Congo
aux grands lacs qui réunissent les uns aux
autres les biefs navigables du Haut-Congo
en amont de Stanleyville, ils ont organisé une
voie mixte qui donne accès au Tanganyika
d'une part, à Bukama de l'autre, à l'entrée
de la riche province du Katanga, à plus (Pc
3.000 km. de Kinshasa. Cette voie mixte
est st longue et les transbordements y nnt si
nombreux que le Katanga dont le réseau
ferré (750 lun.) se soude au téseau Rll'dé-
siett, est resté économiquement tributaire de
l'Afrique du Sud.
Les Belges, écrit M. Mantelet, possèdent
tin important réseau de chemin de 1er. qui
complète heureusement la merveilleuse dispo-
sition géographique de leur colonie et en fait If
nœud des communications, en uueluue sorte, la
IC plaque tournante » du continent africain.
Sur notre chemin de fer Brazzaville-Océan,
le lieutenant Mantelet n'écrit rien que nous
ne sachions par les renseignements que les
Annales Coloniales ont publiés à diverses re-
prises. Nous retiendrons seulement que
d'après l'auteur, Pointe-Noire, semble de-
voir devenir, grâce à d'importants travaux,
le grand port de l A. /t. /• avec 60 on 80
millions, on pourra construire des jetées per-
mettant de charger à quai, en eau calme, des
bateaux calant 30 pieds.
Notons aussi que le premier tronçon de la
voie ferrée sera équipé avec la voie défÙri-
live de 1 m. 067 et que Von emploie des tra-
verses en palétuviers du Cameroun et des
traverses en essences choisies dans le pays
même.
(A la Côte-d'Ivoire, on débarquait encore
en 1925 des traverses métalliques). C'est à
370 millions que M. il/antclet, nous dit
qu'est estimée la dépense totale en y com-
prenant le matériel roulant d'exploitation
et Vaménagement des ports de Pointe-Noire
et de Brazzaville.
Il est évidellt, conclut M. Mantelet, que
le jour où la première locomotive partie de
l'Océan arrivera à Brazzaville, notre colo-
nie, trop longtemps méconnue, entrera dans
une ère nouvelle. Le commerce, libéré des
entraves actuelles, y prendra un nouvel
essor. Les finances connaîtront UI" prospé-
rité qui rendra possibles d'autres progrès :
ouverture de nouvelles voies de communica-
tion, développement des oeuvres d'hygiène,
d'enseignement et d'assistance.
Les populations c'ongolaises, encouragées
à la culture par le rapport avantagetlx de
leurs plantations, jouiront d'un bicll-étrc
qu'elles n'auront jamais connu,
Enfin, VAfrique equatoriale française,
dont les immenses ressources sont incontes-
tables, pourra soutenir la comparaison avec
l'opulence des territoires circonvoisins et
tiendra véritablement une place honorable
dans la grande famille frallfaise.
L'étude dont nous donnons une analyse
très rapide se poursuit par la description dé-
taillée du projet du colonel belge Vall
Deuren pour rendre navigable, le Bas-Congo,
le Congo inférieur de léopo4dville à la mer.
Nous avons déjà parlé de ce projet d'écluses
et de barrages qui aurait l'avantage de cap-
ter la force hydraulique en une puissance de
7.500.000 chevaux.
Projet d'une très vaste envergure que seul
a pu concevoir un savant d'une grande htcr-
gie, mais dont la réalisation faciliterait
l'electrification de la voie ferrée M ai ad i-
Kinshasa, mettrait fin à Vembouteillage du
Bassin du Congo et par conséquent, servirait
aussi la cause française. Nous ne devons
donc pas rester indifférents aux projets de
nos amis et voisins en Afrique Equatoriale.
Pierre Tmittinger,
9èputé de Part., Vie* président
de la Commiufon de fAlçéfis,
dM Cotffles « des Protectermts.
L'Aviation Coloniale
L'avion de Saint-Roman ?
Des pêcheurs ont découvert non loin des
tôtes, du Brésil, vers Para, des éléments
d'aéroplane et notamment une aile et des
roues du train d'atterrissage. On présume
qu'il s'agit de débris de l'avion de Saint-
Romans.
Ces débris portaient l'inscription suivante :
5 Aero 800x600 12x16.
Tunis-Ajaccio
Un hydravion qui assurait la traversée
d'Ajaccio à Tunis, piloté par les aviateuis
Cottelin et Pommereau, ayant à bord deux
passagers, est tombé en panne en pleine mer,
hier après-midi, à 14 h. 33, au sud de la Sar-
daigne, à environ 40 milles sud du cap Ca-
gliari.
La rade d'Alger a été alertée et un remor-
queur est parti. dans la direction de l'hydra-
vion.
- - - -
A la Société des Nations
---0-0-
Commission des Mandats
La Commission des mandats a ouvert ce
matin sa 11e session sous la présidence du
marquis Theodoli (Italie). Le membre fran-
çais de la Commission est M. Martial Mer-
lin, ancien gouverneur des colonies.
La commission s'occupera notamment au
cours de sa session : 1° d'un rapport du
Gouvernement français sur le Cameroun et
le Togo, en présence de M. Duchène, direc-
teur des affaires politiques au ministère des
Colonies ; 2° d'un rapport sur la Syrie et
le Liban, en présçncc de M. Hubert de Caix,
ancien secrétaire général et haut-commis-
saire de Syrie.
A propos de la résolution du dernier Con-
seil qui a demandé à la Commission des
mandats d'exprimer son avis quant à la
désignation éventuelle d'un membre alle-
mand de la Commission des mandats, M.
Happard (Suisse) a tenu a faire remarquer
que, suivant la constitution mémo de la
Commission des mandats, le futur membre
allemand ne serait à aucun degré le délé-
gué de son Gouvernement.
- Ici a dit. M. Happard, nous faisons de
l'administration et non de la politique.
-00* ––-–
Aux délégations financières
d'Algérie
Au cours de la récente séance plénière
des Délégations, ouverte sous la présidence
rte Viollette, le rapport rédigé au nom
de la Commission intcnll'll'go.tOlrc de l'as-
Rigtnnce. présenté par M. Murtincu, sur
l'étahlisscment des mlirmeries indigènes et
l'ussistuncc. demunile que la Commission
établisse pour les médecins de colonisation
une catégorie snédulc.
M. Viollette reconnaît les besoins des
infirmeries indigènes. Il veut établir des
statuts juridiques pour que les hôpitaux in-
digènes puissent fonctionner sûrement. 11
fait des réserves pour nue catégorie spéciule
de médecins placés sons l'autorité du préfet
et du sous-préfet. Il ajoute que le maire
est mieux placé pour avoir soue son auto-
rité les médecins de tous les services médi-
caux.
M. Zévnco, rapporteur, au nom de la
Commission interdélégntnire de l'assistance,
demande une augmentation de cinq cent
mille francs pour les familles nombreuses.
M. Lévv présente, au nom de la Comn-.is-
sion interdélégntuire, un crédit de 33 mil-
lions pour les chemins de fer.
L'indemnité de 8 pour le personnel des
chemins de fer est adoptée.
Les crédit pour les maisons ¡\ bon marché
sont adoptés.
On aborde la discussion du projet relatif
fi l'établissement rte la ligne du chemin de
fer de Tébessfti-l)jebel-Onk.
M. Martineu expose un projet permettant
l't xnloitation par la Tunisie.
MM. Marchis et Mercier veulent que la
sortie des phosphates ait lieu par un port
nigérien.
M. Joseph Serda demande que l'Adminis-
tration mette au cahier des charges des
hases spéciales qui serviront à une seconde
adjudication et que les délégations étudie-
ront ultérieurement.
La motion de M. Martineu avec la modifi-
rntton proposée par M. Joseph Serda est
adoptée.
Il a été enfin décidé que le projet concer-
nant la construction de la nouvelle gare
de Rône ferait. le plus tôt possihle, l'objet
d'un concours d'architectes. Le projet
adopté sera aussitôt mis à exécution.
GRAND CONSEIL DE TUNISIE
Hier malin, à dix heures, s' est ouverte, pour
une durée de trois jours, une session extraordi-
naire du grand Conseil. Elle a pour objet l'em-
ploi de 10 millions provenant de fonds dispo-
nibles en excédent sur le budget de 1926, Ta
répartition deis indemnités aux fonctionnaires
et le nouveau régime des vins et alcools. Le
grand Conseil aura à prendre certaines décisions
concernant le budget des différentes régions
de la Régence.
La séance s'est ouverte sous la présidence
de M. Lucien Saint, Résident Général.
L'intérêt principal de la session est la ques-
tion des indemnités et de l'indemnité de rési-
dence en particulier, en faveur des fonction-
naires résidant en Tunisie.
r
Une grande première
au Maroc
–-
Au Grand Thédtre, fait sans IH'é",d(!nt
dans les annules marocaines, qui démontre
très nettement révolution
passe en 118.) après la bataille de Thibé-
riade, en Palestine, a été entièrement, jouée
à Casablanca, par les membres de l'Asso-
ciation des Anciens Elèves de l'Ecole des
Fils de Notables Musulmans.
Le Pacha, le préfet, de la Chaouia. et de
nombreuses personnalités civiles et militai-
res assistèrent A cette représentation.
(Par dépédhe.)
Dépêches de l'Indochine
----o-ar-
Le « Primauguet » à Saïgon
Le croiseur Primauguet est arrivé à
SaIgon, précédé par un hydravion qui avait
quitté le navire au cap Saint-Jacques. Les
visites officielles ont été échangées. Des
fêtes sont organisées, qui comportent un
dîner au gouvernemcnt, un bal à la mai-
rie, une soirée au Ihédtre. Le navire quit-
tera Saigon le e juin.
(Indopacifi.)
-*@Ob -
Hors Cadres
Par décret en date du 12 juin 1927, M.
Pasquier Pierre^Marie-Antoine), Hésident
Supérieur de lro classe en Indochine, a été
placé hors cadres et mis à la disposition du
Gouverneur Général de nndochine, pour
être chargé d'une iniseion spéciale.
La culture du tabac et du théier
en Annam
-0
Le rapport des services agricoles locaux
sur la situation agricole de l'Annam en
1920 donne les renseignements suivants sur
la culture du tu bac et du théier.
La culture du tabac n'a donné que des
résultats médiucres. Les planteurs ont dù
recommencer leurs semis à plusieurs re-
prises à cause des pluies. Plus tard, la sé-
cheresse a nui au rendement.
La superficie cultivée est difficilement
évaluable, les Mois grande producteurs
créent leurs champs eri des endroits diffé-
rents chaque année et d'accès peu acces-
sible. Il semble cependant que [dus de
3.000 hectares ont été cultivés en tubac.
La production, également diflicile à évaluer
par suite de lu contrebande, doit dépasser
3 millions de kilogs.
Jusqu'en 11)21, la culture des théiers
n'était qu'indigène. Depuis cette époque, di-
vers colons se livrent à la culture directe
au lieu de se contenter d'acheter les feuil-
les aux indigènes et de les truiter. Lu pre-
mière plantation* conduite par des Euro-
péens se trouve dans le Quang-Nain ; la
cueillette pourra commencer l'année pro-1
chaine. D autres sont en voie de création
dans le Kontum et le Haut-Donaï.
Les plantations des Annamites se ren-
contrent dans presque toutes les provinces,
surtout le Nghê-Ao. le Quaog-Tri. le Quang-
Nom et le Quang-Ngai. Le thé préparé est
du thé noir, suivant le goût annamite mais
les feuilles sont également vendues vertes.
Lu superficie plantée en théiers peut être
évaluée a 12.000 hectares. La récolte de
1920 a été très bonne et a dû dépasser 2.000
tonnes de feuilles préparées.
1 ------
TAUX DE LA PIASTRE
0
f,i> ("lOUvtM'in'iir (léiHTal de l'Indochine vient,
de fiiire connaître ou ministre des Colonies
qu'l). la tlate du :?O jiUin lrn le taux oflicicl llc
lu piastre était de 12 fr. 85.
et*-
Une création qui s'impose
-().()--
Madagascar est certainement la colonie où
la réglementation administrative est la plus
poussée et même la plus compliquée. Tout le
poids de cette réglementation retombe sur les
chefs de districts qui, avec un personnel indi-
gène réduit, sont chargés de la faire appliquer.
Ils sont ainsi débordés et ne peuvent plus suf-
fire à la multiplicité de leurs fonctions. La per-
ception des impôts qui leur est confiée fait que
les chefs de district doivent tout d'abord éta-
blir les rôles européens et indigènes de leur
subdivision, puis les recouvrer.
Tant que les impôts et taxes en vigueur
étaient conçus suivant des formules assez sim-
p les, ces fonct ionnaires pouvaient s en tirer. Il
n'en est plus de même, cette simplicité a dis-
paru. La nécessité de trouver des ressources
nouvelles oblige nos colons à se rapprocher de
plus en plus des règles suivies en matière fiscale
par la métropole. C'est ainsi que l'impôt per-
sonnel basé sur le revenu existe maintenant
dans la Grande lie. Il semble donc nécessaire
de créer à Madagascar un corps de spécialistes
de la législation fiscale qui assureront au budget
le maximum de rendement.
Depuis trente ans, on a exigé toujours plus
des fonctionnaires des cadres administratifs,
mais à trop demander on risque de perdre
beaucoup. Déjà l'application de certains rè-
glements est négligée, les fonctionnaires d'exé-
cution ne pouvant suivre ceux du chef-lieu,
mais ce qu'il faut avant tout, c'est éviter de
voir la perception des ressources de la colonie
négligée.
,– ----
Projet d'un chemin de fer
à la Guadeloupe
11 est queslioii (h; réaliser le projet, "dl
construction d'un chemin de 1er à la Cua-
deloupe. M. S'este. ingénieur belge, il qllÏ
avait été confiée !;i mission d'en étudier les
possibilités, vient, après deux mois de tra-
vaux, de remettre ses plans el devis au
(îomerneur de la (luudeloupe. Celui-ci va
les soumettre, dans un délai ;isse/. bref, au
Conseil général.
Ce chemin les
principaux centres agricoles et industriels
partirait de la Poinle-à-l'itre pour aboulîr
nu Moule ; des gares seraient établies dans
les localités suivantes : Abv niesbourg, (^>ta-
I re-( "heniins, ( .hAtean-Ui mcaut, I .usuerre,
Cluny et ChOlcnu-tjuillnrd. Il comprendrait
27 kilomètres de voies d'un mètre 'de large.
La durée approximative des travaux serait,
d'une année, et la dépense totale est éva-
luée fv M millions. Il est remarquer toute-
fois qu'aucune subvention ne sera deman-
dée au Conseil général. On prévoit pour le
début un voyage dans chaque sens, par
jour.
BROUSSES
& BROUTILLES
--0-0--
La bague au doigt
La charmante Joséphine Baker aurait con-
volé, dit-on, ces jours derniers, en justes
noces avec le comte Pepito di Albertini, obéis-
sant au conseil de Méphisto (Hlusique de
Gounod) :
Ne donne un baiser, via mie
Que la bague au doigt (bis)
Ah, ah, ah, ah!
Ah, ah, ail, ah!
Et c'est très bien!
11 faudrait être, en effet, vraiment mauvais
coucheur pour voir dans cette conquête quasi-
coloniale du comte di Albertini, qui a vu
le jour, apparemment, aux parages de la mer
Adriatique ou de la Thyrénienne, une mani-
festation fastisto-impérialiste.
Au demeurant, c'est sans doute la jeune
femme qui tiendta le volant du char conju-
gal.
Dans le même temps qu'elle jurait obéis-
sance à son époux, elle se munissait d'un
permis de conduire.
Succédanés
La. Meunerie française vient de tenir un
congrès à Tours. Cette assemblée de puis-
sants seigneurs a émis le ''(l'U (lue la pa-
nification n'admette pas d'autre succédané
que le seigle français. Elle se rangeait ainsi
à l'opinion de M. Ribaud, rapporteur, qui
réclamait hardiment la suppression, notam-
ment, de l'emploi des farines de riz et de
manioc.
>< L'adjonction, disait-il. de ces succédanés
difficilement panifiables. achetés en devises
étrangères, 11e correspond à aUCllIl. (cono-
mie, prive le bétail d'aliments nécessaires et
diminue la qualité du pain. »
Sans insister sur la nécessité, patriotique-
ment dénoncée par M. Ribaud, d'acheter en
devises étrangères du riz et du manioc, nous
remarquerons que pour u-,'r de formules
aussi lapidaires, il faut être, en même temps
que meunier, orfèvre.
Audion
GOLD COAST
on
Succédant au brigadier général sir Gor-
don Guggisberg, sir A. Ransford Slater a ins-
pecté la province septentrionale de Sierra
Leone.
Nous savons le rôle important de l'ancien
Gouverneur de la Golcl Coast dans le dévelop-
pement économique de cette colonie. La pro-
duction annuelle du cacao a atteint 9 millions
de livres sterling. La création du port de Ta-
kovadi a nécessite beaucoup de ténacité et de
courage pour mener à bien cette colossale en-
treprise. 200 milles de voies ferrées, près de
3.500 milles de routes automobilabiés ont été
établis pendant ces dix dernières années.
Les conditions sanitaires ont été grandement
améliorées, et l'hôpital d Accra est un modèle
du genre. (Nous en avons vu les plans et cro-
quis au stand de l'Exposition du Caoutchouc.)
Ajoutons la création du collège d'Achimata
dont le but est d éduquer les indigènes et de
les amener à une collaboration intelligente avec
l'Administration européenne dans l'intérêt de
li race et du pays.
Sierra Leone
---()-o---
Le nouveau Gouverneur, le brigadier géné-
ral Sir Joseph Byrne est attendu à Frec Town
en septembre prochain.
060-
A L'OFFICIEL
Las produits de provenance tunisienne
li » .lotiniiil (iflicirl .1 du I juin 1 I:.! -;' publie
le relevé des produits i! • >i'ifinie el de prove-
nance t)))u.--i''))))''s ini|iOi-l'-i en ¡:r;¡n,', ou en
Algérie, pendant la I,!','III!I,\,,' no ade du mois (k
j 111II l'.Uil.
1.,' relevé f;))< re>«; >rlir notamment qu'à la date
du lo jllill. Ie>, quantités totales imputées il l'ar-
rivée sur les crédit- en cours fiaient, les sui-
vantes
Pour les huit''s d'olive et de grignons..V.l.ùtl
quintaux. >ur un cre.lil de Snu.oeo.
Pour les fé\i>. I.',! quintaux -ur un éivdit de
20(1.(IlMl (llotiv lle pél-i.idé é,,niitu ilééé le P' lllal).
Pour les tapi-;, ;CVi."> lo ties rari' s sur un cré-
dit de tà.UOi).
Pour les dattés, r> SUT «pin.taux, -ur 1111 crédit
d t' l,
----..- -. -------------.-
Lois, Décrets, Arrêtés
eH>
Décret portant augmentation. de l'effectif
du détachement de la gendarmerie de la
Guyane.
Aux termes de >e décret, le détachement de
gendarmerie de !a liuyain-. est, constitué à
l'effectif de un oflieier et trente-deux, gen-
darmes, ii savoir :
Officier :
Lieutenant commandant le détachement I
Troupe :
Adjudant ou adjudant chef pied ou
a cheval .,.,.,',.,. 1
Maréchal des logis chef ou adjudant
comptable 1
(iendarme ou maréchal des logis chef
bccrelaite ..,.,..,.,. t
-. 3
Arme a cheval
Adjudant 1
Maréchaux des logis chefs Z
< îend.U'llie.s H
- fi
Anne à pied
Adjudant 1
Marééhaiix des 10gis ,"lld:-;
(iendarnies 17
- >1
Total '.0
Toutes dispositions contraires au présent
décret ",)III abrogées.
Décret habilitant les commissaires de la
République au Cameroun et au Togo à
prononcer l'expulsion de ces territoires
des individus indésirables français ou
etrangers"
Décret exceptant les marchandises étran-
gères importées au Gabon de l'applica-
tion de la majoration de 30 0 0 prévue
par le décret du 14 août 1926.
Aux termes de ce décret, sont exceptés de
la majoration de :\0 prévue par le décret
du II aoilt tous les articles repris ail
tarif métropolitain en vigueur au lïabon.
(J. O. du 21 juin I):?.)
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