Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-06-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 juin 1927 20 juin 1927
Description : 1927/06/20 (A28,N94). 1927/06/20 (A28,N94).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451089m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
YINGT-IIUITIEME ANNEE. - N* 94
LE NUMERO : 30 CBNTIMIIJ
LUNDI SOIR, 20 JUIN 1927
Les Annales Coloniales
h$a mnomeu «I réekmes tont reçu– m
burm du imr".
Dirbctsurs : Marool RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
LM AHRALB8 CowIfIALIS 1M publient OM é»S «fU*
des inédits, qui sont leur propriété exclusif*.
jMBttL OUOTUMEt
Rédaction & Administration :
S4, m fi ̃•̃t-Tftmr
PARIS CIel)
TtbtPH. I LOUVM is-w
- RI CHILI KU 1144
IlaliflEITS
ente le supplément illustré :
u. 6 Mois 8 Men.
FrlIIOI et
Colonies 120 » 65 » Si »
ttrempr 180 » 100 * M 1
On l'abonne sans frais dans
Iota Jee bureau de poste.
L'évolution de la communauté musulmane
.,.
Y. avocat, qui lit mes article», ,me signale
i >111 nouveau Çode Qvil a été adopté pu U
Chambre Turque le 18 février 1926. Le projet
contenait environ 900 articles. Il a été approuvé
ialil; cÀscusMon ; il est entré en vigueur. Evé-
nement grave, me dit-il. Le nouveau code est
imité du Code civil suisse. C'est la fin des lois
- a -
islamiques, par exemple en matière de mariage,
de succession, de divorce : la monogamie dé-
lient une condition du mariage, la répudiation
eM supprimée, le divorce ne peut être accordé
qu' après jugement du tribunal, la femme ayant
les rihêmes droits que le mari. Elle a aussi les
Bjêr«es droits en matière de successioD, - 1-
Entre les lois islamiques adoptées par les
Tur s quand ils embrassèrent la religion musul-
mane au deuxième siècle de l'Hégire et cette
léï, ! it i oti là il y. a un a b îme. L' obligation du
1
roarhgc civil est chose faite. En présence de
r of fieier c'e l'état civil (douze d'entre eux sont
tpécin lement chargés des mariages à Constanti-
nople) les c'eux époux signent il' acte. Il y aura
flierî quelques heurts, quelques difficultés
4* adaptation. Je n' en veux d' autre preuve que
l'avis du juriste Keinal Bey sur le cas où un
polygame (car rous n'en sommes Das encore au
dernier des Mohicans) se plaindrait de la déso-
béissance d'une de ses femmes : le Tribunal,
d' aDrès le juriste, le mettra en demeure de choi-
nr la femme qu'il désire garder. Malgré tout.
te succès est certain ; « la République » (la
Ojumhouriet) écrivait dès le mois d'octobre :
Il Nous félicitons de tout notre cœur la grande
tation turque, noble et révolutionnaire, d avoir
icoiécic les nouvelles lois à leur iuste valeur
̃•t O/e les -noir adoptées.
Le féminisme y trouve son compte. Il mar-
'H? pns de géant, ou de géante. Deux sœurs
Tort les journaux donnent les noms et les bio-
graphies rentrent d' Arrérique, l'une après avoir
passé son doctorat à la Faculté de Médecine de
Boston et fait des stages dans les hôpitaux amé-
ricains et français ; l'autre après avoir bril-
lamment suivi les cours du Collège américain
d'Arnaould Keui et conquis le diplôme de
r Ecole d' Assistance sociale de New- York.
Jardins des caresses, belles captives, houris et
loukc jm : adieu ! Une autre doctoresse expose
dans les journaux un plan de crèche municipale,
avec fourniture de lait stérilisé aux nourrissons
et. de linge propre aux mères ; à Constanlinople
s' est ouverte une exposition de travaux scolaires
féminins ; un journal demande que Madame la
diplômée de l'Ecole d'Assistance sociale soit
chargée de la direction de ces deux établisse-
vents.
Deux jours après, le même journal dénonce
i l' opinion publique la brutalité d'un mari qui
en est resté à la méthode de la trique : ce
retardataire a cogné sur sa femme pendant
qu'elle faisait sa cuisine, la poële s'est renver-
sée, le feu s'est mis à la - maison, puis au - quar-
tier. Moralité : ne pas battre sa femme quand
elle prépare le repas ? Moralité insuffisante:
4e pareilles mœurs, écrit la Yéni Ses, ne peu-
vent coexister avec la législation nouvelle, le
mari n'est plus le maître de sa femme, et l'ar-
ricle porte ce titre : « Interdire les coups » ;
a ne manque plus qu'à ajouter : « sous peine
af amende ». Et pourquoi pas ?
Une autre feuille flétrit la conduite des époux
ui se croient tout permis, la fainéantise, le jeu,
Il le reste. Pendant que leurs femmes peinent
dans les, champs et dans les jardins, les maris
passent leur temps avec des hétaïres, ou plu-
tôt avec des poules turques, et rapportent à la
maison ce qu'il n'en ont pas emporté. Il faut
sue tout cela cesse.
- Parallèlement, d'autres manifestations nous
permettent de suivre l'évolution de la Turquie
moderne. Il y a une Société du Progrès Ou-
vrier qui ne néglige rien pour mériter ce titre.
Elle a tenu son Congrès à l'unanimité des assis-
tants, au cri de « Vive la République», a dé-
cide l'envoi d'un télégramme de félicitations au
Cazi, et élu président le camarade Kaïr-el-Din;
elle a organisé une Coopérative et un club spor-
tif.
a ",a
Au dernier congrès maçonnique était délégué
Servet fcey ; il est revenu très satisfait de l'ac-
cueil réservé aux maçons orientaux ; on an-
aonce une réorganisation des loges turques, con-
formément aux décisions du Congrès. - -
Les Foyers Turcs sont en pleine activité ; on
a décidé d'y admettre îles enfants, et de leur
fournir des livres à leur portée. On parle du
6al donné par le Foyer de Mersine et de la
loterie qui a suivi la fête ; le Foyer d'Angora
a reçu de la Préfecture une subvention de
10.000 livres.
C'est sur l'enfant que la République Turque
reut agir. Elle a raison. Les nouveaux pro-
grammes de ! enseignement primaire compren-
nent cinq ans : trois sont employés à étudier la
vie, la société, la patrie, la famille, deux à des
études plus {générale* sur les rapports de la so-
ciété avec l individu et réciproquement, > etc.,
etc. ; on doit y développer l'esprit d'initiative.
Recrutement des maîtres, traitements, hygiène
«(' adultes, tout cela est l'objet de l'attention
du gouvernement ; la question des livres aussi :
Fâlih Rifki se plaint que le public préfère les
journaux qui racontent les combats de boxe aux
Jevues et aux ouvrages sérieux; pour les ouvra-
ges techniques, il est scandaleux que les Turcs
soient obligés d'emprunter des ouvrages écrits
en langue étrangère, ce qui les rend aborda-
Mes à une minorité seulement ; 1 exemple des
sionistes est à suivre ; le gouvernement doit lui-
même dresser une liste des ouvrages nécessaires,
recruter de bons techniciens et de bons traduc-
teurs, et veiller à la publication de ces ouvrages;
il ne négligera pas les livres de morale et de
sociologie. -
Doit-on rester Mène à la musique turque ou
adopter celle de l'Europe) L'enquête géné-
rale est ouverte. Les partisans de la musique
européenne remportent. Les autres en sont ré-
duits à proposer une adaptation de la musique
turque OUIL règles d&U musique européenne.
C'est impossible, répliquent les premiers ;
mœurs nouvelles, musique nouvelle ; le Conser-
vatoire ne saurait enseigner « une musique sans
lois bannie de l'école ».
De Paris, le 4 de la lune de Gemmadi 20,
en 1719, Usbek écrivait à son ami Rhédi, alors
à Venise : « Il est vrai que, par une bizarrerie
qui vient plutôt de la nature que de l'esprit des
hommes, il est quelquefois nécessaire de chan-
ger certaines lois. Mais le cas est rare, et, lors-
qu'il arrive, il n'y faut toucher que d'une main
tremblante ; on y doit observer tant de solen-
nités, et apporter tant de précautions, que le
peuple en conclut naturellement que les lois sont
bien saintes, puisqu'il faut tant de formalités
pour les abroger. » Pendant de longs siècles,
les Turcs ont cru que les lois étaient bien sain-
tes ; ils ne le croient plus depuis qu'ils ont vu
qu'on y touchait d'une main hardie. L'auteur
e « L'Esprit des lois » aurait trouvé dans la
Turquie actuelle l'occasion de remarques pro-
fondes ou piquantes sur les rapports réciproques
des mœurs et des lois ; peut-être se serait-il
trouvé quelque peu décontenancé. La Turquie
a évolué très vite dans la république. Le 3 oc-
tobre, Constantinople inaugurait la statue, de
Moustafa Kemal ; la Djumhowiët du lende-
main résumait les discours en disant que la sta-
tue du Ghâzi symbolisait, pour la population,
la vengeance des martyrs, la défaite de l'igno-
rance, l'écrasement du fanatisme, la révolution,
la renaissance, la sécurité à l'extérieur et à l'in-
térieur. On ajoutait qu' au point de vue artisti-
que, la statue était au moins discutable ; cela
ne constitue pas une différence essentielle entre
In république turque et la république française
qui lui a servi de modèle.
Mario Rouatan,
.Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
îce-prôsident de la < o m mission
sénatoriale des Colonies.
V- - -- -le-
L'Aviation Coloniale
00 -
A la recherche de Saint-Roman
Les gouverneurs des Etats d'Alagoas, Per-
nambouc et llahia ont fait savoir hier au
ministre des Affaires étrangères que les re-
cherches faites pour retrouver Saint-Roman
n'ont donné aucun résultat.
Ces enquêtes ont été entreprises sur la de-
mande de la mère de Saint-Roman, qui en
avait manifesté le désir auprès de l'ambas-
sade du Brésil à Paris.
France-Amérique du Sud
On travaille activement à la mise au point
des détails d'organisation de la ligne aérien-
ne France-Amérique du Sud qui doit com-
mencer à fonctionner au cours de l'été.
La durée du trajet, qui avait été récem-
ment signalée comme devant être de neuf
jours, sera en réalité, dès le début de lex-
ploitation, d'une durée très inférieure. C'est
en effet en sept jours et demi seulement que
sera effectuée par la Compagnie Latécoère
la liaison aérienne entre les deux continents.
Franco-Uruguay
Après la ligne de courrier postal aérien
entre l'Europe et l'Argentine, la Compagnie
Latécoère vient de voir un contrat semblable
ratifié par le Gouvernement de l'Uruguay.
Cette Compagnie aérienne dispose mainte-
nant de tous les appuis nécessaires et va
pouvoir réaliser très prochainement la liai-
son aérienne Europe-Amérique du Sud.
-8 ,0>
LA PÊCHE EN TUNISIE
---(}-t
Les indigènes ont installé, depuis un temps
immémorial, un nombre considérable de pê-
cheries fixes - - sur les bancs du - golfe de - Gabès.
Tous les hauts fonds en sont littéralement cou-
verts. Ces pêcheries dénommées « Cherfia », à
Kerkennah et « Zroub », à Djerba, sont con-
fectionnées en branches de palmier ; elles sont
refaites chaque année au mois de septembre.
Elles affectent la forme d un V, dont 1 ouver-
ture est orientée du côté du jusant.
En ce qui concerne les bateaux de pêche, la
statistique de 1925 porte, d'après le Bulletin
mensuel de l'Office du Protectorat français en
Turrisie: navires de pêche, 3.700, dont 943
italiens, 11 grecs, 61 anglo-rnaltais, le surplus
étant franco-tunisien, jauge totale : 10.000 ton-
neaux
Les produits de la pêche sont : sardines et
anchois, 659.000 kilos valant 1 million. Pêche
eu mer, 3.000.000 de kilos, valant 10 millions,
et comprenant les langoustes qu'on pêche à la
Galite (pas de renseignements exacts), et les
poulpes pour 257.000 kilos qui sont mis en con-
serve et exportés à concurrence de 221 -000 ki-
los en Grèce, où ils sont recherchés pour le
Carême orthodoxe. Pêche dans les lacs,
700.000 kilos, valant 3 millions. Eponges :
167.000 kilos, valant 10 millions. Thonaires,
1.600.000 kilos, valant 7 à 8 millions.
aie
Les forêts du Maroc
00
Les superficies recouvertes en forêts
dans notre proteclorat marocain, sont éva-
luées. à 1.5(10.000 hectares (les superficies
forestières de la France atteignent un peu
plus de 18 mUlions d'hectares). On trouve
sur le territoire du protectorat, d'après les
derniers recensements adminiStratifs,
230.000 hectare de chênes-lièges, 150.000
hectares de cèdres, 150.000 noctares, de
chênes yerts et chênes zéens, 200.000 hec-
tares de thuya., 300.000 hectares de pins,
genévriers et essences analogues, 400.000
hectares d'arganiers.
Actuellement, le service des forêts n'ex-
ploite et ne laisse exploiter qu'environ
400.000 hectares de forêts marocaines, Cel-
les-ci fournissent par an, en dehors du liège
mAle et femelle, 900.000 stères de bois à
brûler, 9.000 stères de bois de cèdre, 30.000
traverses de chemin de fer (en chêne), etc.
L'année dernière (1986), le budget marocain
a bénéficié de 5 millions de francs de ré-
coltes forestières, qui correspondent à peu
près aux frais d'exploitation et de gestion.
UnMHmibCMraR
*♦«
La Côte d'Ivoire, perle de VA.
O. F. par la variété et la richesse
de ses productions, a pris deéttii
la guerre fin développement économique
extrêmement rapide. Mais on assiste, depuis
quelques mois, dans la colonie, à un véritable
rush, à une fièvre des affaires qui rappel-
leraient, dans un ordre d'idées différent, les
périodes de découvertes de mines d'or au
Transvaal ou au Colorado.
Je veux supposer que cet emballement est
tout à fait justifié car je n'ai jamais douté
des merveilleuses possibilités qu'otfre la
Côte d'Ivoire.*Une foret d'une étendue con-
sidérable, où abondent de très belles essen-
ces, un climat et des terres convenant admi-
rablement à la culture du palmier à huile, du
cocotier, du cacaoyer, du caféier, du bana-
nier, du tabac, etc., tout cela est certaine-
ment tentant pour les Européens qui sont là
et pciwent s'en rendre compte; mais je crains
une chose, c'est que ccllx-ci veuillent aller
trop vite, ne perçoivent pas suf fisamment le
côté aléatoire de leurs entreprises, et se pré-
parent des déceptions.
Je m'explique. La Côte d'Ivoire n'est pas
très peuplée (1.550.000 habitants environ).
Les indigènes de la zone coticre disposent
à discrétion de palmeraies et retirent en plus,
de la pèche en mer ou en lagune, des pro%.
fits importants ; ceux de la zone foresttere
qui se trouve immédiatement en arrière se
sont engagés progressivement dans la culturc
du cacao J'cr, du caféier ou du kolatier; les
uns et les ardTfs, intéressants par les produc-
tions qu'ils livrent au commerce, ne peuvent
fournir qu'un appoint insignifiant à l'exploi-
tation forestière ou à la colonisation euro-
péenne.
Restent donc seulement les populations de
la zone moyenne de la colonie et celles de
la zone nord, soit au total un million d'ha-
bitants à peine, parmi lesquels on a puisé,
jusqu'à présent, toute la main-cf' œuvre néces-
saire aux Travaux publics, aux chantiers fo-
restiers et aux cultures industrielles. ()r, il
semble que l'on soit arrivé à tirer de cette
population pour les entreprises européennes,
le maximum de travailleurs qui puisse être
obtenu. 1.'exploitation forestière utilise en
effet une moyenne de quinze à vingt mille
ouvriers et manœuvres ; elle en utiliserait da-
vantage si elle pouvait les recruter. Les tra-
vaux administratifs, chemin de fer, wlrarf,
coltslrudiolt et entretien des routes, etc., le
seri'icc militaire, absorbent en permanence un
nombre d'hommes au moins aussi important.
Les cultures vivrières, les cultures on produc-
tions iltdllJtriflles, le portage, qu'on ne peut
supprimer complètement, exigent la présence
dans les villages du complément. D'ores et
déjà, certains exploitants forestiers éprou-
vent de réelles difficultés pour recruter le
nombre d'hommes dont ils ont besoin, et ce
malgré les primes offertes aux chefs indi-
gènes, malgré les salaires relativement élevés
consentis aux engagés. Il y a limite à tout
et, si l'on ne change pas les méthodes d'uti-
lisation de cette main-d'œuvre on assistera
bientôt à un arrêt brusque de la mise en va-
leur de la colonie. Des affaires merveilleuses,
en principe, s'écrouleront peut-être, faute de
pouvoir obtenir les travailleurs indispensables
à leur développement. Et, une fois de plus
on s'en prendra à VAdministrotionl
La main-d'œuvre, à la Côte d'Ivoire, est
souvent gaspillée par les entrepreneurs. Sous
prétexte qu'il est plus simple d'employer
une équipe de 60 ou 80 hommes, plutôt que
de faire venir et utiliser un tracteur ou une
voie Decauville, nombre d'exploitants en sont
encore aux procédés primitifs de tirage des
bois à main d'homme. Ceux qui ont fait
un effort pour moderniser leur exploitation
ne l'ont pas fait suffisant. - Sur tous - les
chantiers, on pourrait, ou doubler la produc-
tion actuelle, ou économiser 50 de la
main-d'œuvre employée. Eh bien, il faut que
cela cesse; et nous faisons confiance autant
à M. le Gouverneur Lapalud Ill/à M. le Gou-
verneur général Carde pour que des mesu-
res soient prises bientôt en vue de modifier
le déplorable état de choses existant. Le
machinisme, le rail, la locomotive, doivent
remplacer l'homme partout où cela est pos-
sible.
Sans doute, pourrait-on faire appel à la
main-d' œuvre de la Haute-Volta. Je crains
toutefois que l'on se fasse beaucoup d'illu-
sions sur ce point. Les Mossis qui trouvent
chez les planteurs indigènes de la Gold-Coast
des conditions de travail excessivement avan-
tageuses, ne se résoudront pas facilement à
s'engager pour venir travailler à la Côte
d'Ivoire, surtout sur les chantiers forestiers.
Les essais déjà tentes le prouvent surabon-
damment.
l'estime personnellement que l'on doit at-
tirer les gens du Soudan et de la Haute-
Volta vers la zone côtière où ils peuvent
produire plus que dans leur propre pays;
mais on le doit faire uniquement pour les
travaux agricoles, si l'on veut réussir, car le
travail des chantiers est beaucoup trop dur
pour des hommes qui, habitués à un climat
sec, auraient en même temps à lutter contre
le climat humide de la foret.
J'ajouterai que l'intervention administra-
tive est parfois défendable pour décider
l'indigène de nos colonies à travailler, à
Produire davantage. Elle ne doit pas s'exer-
cer en tout cas au bénéfice d'entreprises
privées, notamment lorsqu'il s'agit de faire
tenir à ces indigènes le rôle de bêtes de
somme.
Pierre Valnde,
Député du Cher,
Ancien ministre.
AU SÉNAT
00
COMMISSION DES FINANCES
Cette importante Commission se réunira le
pleraedi 22 juin, à 15 heures.
A l'ordre du jour figure l'examen au fond
du projet de loi, adopté par la Chambre des
députés, relatif à l'Exposition coloniale inter-
nationale de Paris.
Rappelons que ce projet est rapporté par
jet est rapporté ffl
notre ami et collaborateur M. Mario Roustan.
QUESTION ECRITE
Fonctionnaires des P. T. T. coloniaux
M. Joseph Courtier, sénateur, demande à M.
le ministre des Colonies pour quelles raisons,
malgré le décret du 15 février 1927, des fonc-
tionnaires métropolitains des postes, des télé
graphes et des téléphones sont maintenus 1 n
service dans une colonie, alors qu'ils ont plus
de cinquante-cinq ans. tandis nue leurs collè-
gues locaux sont mis à la retraite dès - qu'ils ont
atteint cet âgo. (Question du 30 mai 1927.)
Iéporlsc. - Les fonctionnaires métropolitains
des postes et télégraphes actuellement en ser-
vice .'n Indochine, qui ont dépassé l'(lge cte
< in(|uanle-cinq cas, continuent ù exercer leurs
fonctions jusqu'à l'expiration de leur période
de détachement actuellement en cours et qui ne
sera pas renouvelée.
A LA CHAMBRE
---0-0 --
QUESTIONS ECRITES
Les traitements de la magistrature coloniale
M. Adolphe Gtrod, député, demande ù M. le
ministre des Colonies quelles mesures il comple
lîmir lIIeUre les It'uitemcnts de lmse et
parités niri/ u oflice de. , la magistrature colonialp en
nurmoïTie avec les nouveaux traitements de
Ijt magistrature métropolitaine, qui résultent
du décret du 10 janvier 11)27 ; ajoute que, dans
nns colonies, la plupart (les magistrats se trou
ynt défavorisés lxii- comparaison avec les au
très cadres (celui des administrateurs notullI-
ment), et qu'aucune raison ne permet de les
exclure du bénéfice du relèvement moral et
matériel consenti à leurs collègues de la mé-
tiopole, dont les conditions de recrutement
50llt idm)tlqul'S depuis le décret du 3 août
1wULÏV4! (Question du 12 niai 1«J27.)
Hêpomc. I^i Omunision clmrgée d'étudier
les réformes Il apporter au statut de la III",
gistrature coloniale a otaMi un projet de décret
mettant les traitements de hase et les parités
d'ofllce de la magistrature coloniale en harmo-
nie avec les nouveaux traitements de la ma-
gistrature mrtropolitnine. projet, commu-
niqué au groupe des sénateurs et députés co-
IOllinux, sera soumis à l'approlwtion du Conseil
d Ktat dés que la Commission aura terminé
l'élude des modifications demandées par le.s sé-
nateurs et députés,
•
< *
M. Adolphe Girod, député, appelle l'attention
de M. le ministre des Colonies sur l'inégalité
de traitement résultant du rapprochement des
articles 3, in line, et S, paragraphe 1" du dé-
cret du 3 aoilt. 1924, sur le recrutement, de la
magistrature coloniale ; expose qu'il est anor.
mal et jh.'U équitable d'exiger deux ans de
stage des attachés au parquet général et un
on seulement des fonctionnaires ayant rempli
des fonctions judiciaires aux colonies à titre
InlÚrimuire, alors que les premiers remplissent
en général, des fonctions plus importantes et
en tout cas, d'une manière plus approfondi»
que les soconds ; et tlemruHJe, en conséquence,
d'égaliser les conditions sur ce point e'est-à
dire de n'exiger qu'un an de stage des atta-
ches au parquet ou alors de soumettre à un
stage de (Jeux ans le.s fonctionnaires qui ont
exercé des fonctions judiciaires - il titre intéri-
maire. (Question du lii mai 1927.)
/{é/joH.s-r. La Commission chargée d'étudier
les réformes fi apporter au statut de la ma-
gistrature coloniale a préparé «m projet, de
décret d'après lequel il se ru exigé des fonc-
tionnaires deux minées d'intérim de fonctions
judiciaires pour pouvoir (Mre nommés à un
emploi dans la magistrature coloniale. Les con-
ditions de stage deviendrait 't'-nc ies mêmes
que pour les attachés de parquet.
Dans l'ordre de "EIDile Noire
Sur la proposition du Gouverneur Général
de l'A. O. F. et du ministre des Colonies, notre
dévoué collaborateur, M. Eugène Devaux,
vient d'être promu commandeur de l'Etoile
Noire du Bénin par décret du 25 mai 1927.
M. Eugène Devaux a vingt-cinq ans de
services effectifs en A. O. F. et en A. E. F.
Nous lui adressons nos cordiales félicitations.
Dans la presse indochinoise
0 -
L'Opinion et le Cong-Luan-Bao sont deve-
nus la propriété de la Société Indochinoise d'in-
formations.
Le lieutenant-colonel Sée en a quitté la di-
rection maintenant confiée à M. Jules Haag qui
est en même temps directeur et administrateur-
délégué de la nouvelle Société.
M. Jules Haag remplissait au Journal, à
Paris, les fonctions de rédacteur en chef des
éditions départementales.
8.8
Le nouveau maire p. i. de Saigon
-0
M. Alinot, premier adjoint au maire de
Saïgon remplaçant M. Rouelle, maire titu-
laire absent de la Cochinchine et rentrant
lui-même en France, c'est M. Lefèvre,
conseiller municipal et deuxième adjoint
qui va assurer l'intérim de maire de la
vil te de SaIgon.
MISSION SIAMOISE AU CAMBODGE
08
Une mission technique siamoise, dirigée par
l' ingénieur en chef de Bangkok et pilotée par
M. Rigal, ingénieur chef de la Circonscription
'6""111 1 1
territoriale, vient de visiter le Cambodge en
automobile.
Ajoutons, d'autre part, que le roi et la reine
de Siam ont l'intention de se rendre à Angkor
à la fin de cette année pour visiter les célèbres
ruines de la grande cité kmer.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaîtra au Ministre des Colonies
qu'à la date du 18 juin 1927 le taux officiel de
la piastre était de 12 fr. 90.
La mUwm administrative
en A.O.F.
La promulgation en A.O.F. du décret du
31 octobre 1926 va permettre la mise en route
définitive des arauda ttavaux dont les Annale*
Coloniales ont étudié le programme en une
série d'articles de leurs principaux collabora-
teurs parlementaires.
Dans son article Tr, ce décret prescrit ce qui
suit :
Les hommes de la deuxième portion du con-
tingent indigène du groupe de colonies consti-
tuant l'Afrique occidentale française, qui restent
dans lurs foyers il la disposition de l'autor'Vi
militait e, uu titre de l'armée nclivc. I>eiidant
trois ans. peuvent être convoqués au cours de
cette période, par arrêté du Gouverneur général.
pour participer à l'exécution des travaux d'in-
térêt général nécessaires au dévelopiMjment éco-
nomique de la Colonie, tout en restant soumis
aux obligations militaires définies à l'article y
du décret du 30 juillet 1919.
Notons qu'en vertu de l'article 5 de ce dé-
cret, le temps pendant lequel les hommes de
la deuxième portion auront été convoqués dans
les conditions prévues à l'article 1" ne compte
pas comme service militaire effectif et ne donne
droit, en aucun cas, à une pension militaire.
Nous allons voir comment a été organisée,
par M. le Gouverneur Général Carde, cette
main-d œuvre dans les colonies du groupe de
l' A. O. F. Il faut, pour cela, nous reporter à
l' arrêté du 4 décembre 1926, approuvé par
dépêche ministérielle du 21 avril 1927 et pu-
blié au O. de l'A. O- F. du 15 mai 1927,
arrêté créant dans chacune des colônies de la
Fédération un « service de la main-d'œuvre
provenant de la deuxième portion du contin-
gent ». - _u
Les unités de travailleurs seront rassemblées
dans des camps si besoin est et placées sous
les ordres de cadres européens et indigènes (ces
derniers provenant pour la première formation
des gradés ou tirailleurs de première classe libé-
rés ou retraités et des surveillants indigènes des
Travaux publics). Soucieux de l'hygiène et de
L, santé de ces agglomérations d indigènes, M.
Carde a prescrit que sous le contrôle permanent
du chef du service de santé de chaque colonie,
les groupements de tirailleurs d'au moins 200
unités seront pourvus d'une infirmerie avec
pharmacie et installation d'hygiène corporelle.
Un mécïecin ou un aide-médecin indigène sera
affecté à chaque camp.
Dans les groupements de moins de 200 hom-
mes. la visite médicale et les soins médicaux
seront assuré s par le médecin de la formation
sanitaire la plus voisine.
En principe, les appelés de la deuxième
portion du contingent sont utilisés clans leur
colonie 'd'origine. Il n' est dérogé à cette règle,
et par décision du Gouverneur Général, que :
1° Lorsqu'il s'agit de l' exécution de grands
travaux intéressant l'ensemble de la Fédération
ou des travaux communs à deux colonies voi-
sines.
2° Lorsque les ressources en hommes de la
2* portion du contingent d'une colonie sont in-
suffisantes pour assurer l'exécution de son pro-
gramme de grands travaux.
Logés dans des baraques démontables ou
dans des cases confortables, les travailleurs au-
ront chacun un lit isolateur et une natte.
Permission annuelle d'au moins un mois, li-
bération par anticipation en commençant par
les classes les plus anciennes sont prévues, et
nous devons constater que l' organisation de
cette main-d'œuvre, qui ne laisse rien à désirer,
réduira au minimum les pertes et place les tra-
vailleurs dans les meilleures conditions d'hy-
giène.
«««,
A la mémoire de la mission Fonreau-Lainy
-()-Q-
C'est demain, 21 juin, <\ 11 li. 30, qu'aura
lieu dans la cour d'honneur des Invalides
l'inauguration de la plaque commémorative
de la n première traversée du Salin m, que
nous avons annoncée dans les « Annales
Coloniales » du 11 juin. Cette cérémonie se
déroulera sous la présidence de M. Pain-
levé, ministre de la Guerre, et en présence
de MM. Herriot. ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, et Léon Per-
rier, ministre des Colonies.
-000- -
Médecine vétérinaire coloniale
0
On va constituer, à l'Ecole Nationale Vé-
térinaire d'Alfort, un Institut de médecine
vétérinaire exotique.
Cet Institut sera chargé de donner une ins-
truction technique spéciale aux vétérinaires
français désireux d'exercer dans les pays
d'outre-mer. Il aura également pour -- but de
contribuer à développer les recherches scien-
tifiques, en vue d'améliorer et d'intensifier
la production des animaux domestiques en
Algérie, aux colonies et dans les pays de
protectorat.
Il convient de faire remarquer que des
cours spéciaux fonctionnent depuis 1920, cha-
que année, à l'Ecole Vétérinaire d'Alfort
pour les vétérinaires nui se destinent à la
carrière coloniale. Mais cet enseignement
sera appelé à rendre de plus grands servi-
ces, griiee aux subventions qui seront al-
louées à l'Institut, afin d'augmenter le nom-
bre des professeurs.
En Syrie
--{)-o-
Soumission de 20.000 Druses
la direrlhn des membres les jfiits in-
fluents de In famille Mlruche, la colonie druse
de Qa.çr-r.l-Azra 1.: en Transjordanie. ft vie de plu-
de 20.000 ttml's, rient de faire sa soumission
complète mu: autorités françaises et elle va filre
rapahite. Un eommiimqnt offieiel reeonnaU le
eoneours adi, et rordial reçu des autorités an-
alaises et sanli'ine. que eette soumission marque
le retour à la sécurité dans le Djebel Prusc,
( Par dépéche.;
M. Ponsot à Alexandrie
Af. Ponsol a en un lonq entretien avee. M. Gail-
lard. ministre de Franee, <\ bord du Marvetle-
p-icim ).e hnvl eommissnire de la Tlèpubliqve
franrjise en Syrie est pnrh aujourd'hui pour
Hevrouth.
(Par dépêche.)
Le désarmement naval
---0-0-
La conférence à trois sur le désarmement
naval, convoquée sur l'initiative du préai-
dent Coolidge et qui réunit des représen-
tants des Etats-Unis, de la (irande-lireiau
gnl et du Japon, s'ouvre aujourd'hui à Ge-
nève.
La France, comme on sait, n'a pas cru
devoir coopérer activement aux débate,
mais il va sans dire qu'elle les suit avec la
plus grande attention.
Quelque avis que l'on puisse avoir sur
son abstention, qui, notons-le, cause un vif
regret à Genlve, il est bien évident que las
questions en jeu intéressent au suprême
degré la seconde puissance coloniale du
globe.
M. Gibson, l'amoossadeur des Etats-
Unis à Bruxelles, préside cette conférence
des « seuls » armements sur mer, « rivale n,
comme le rappelle notre confrère le Petit
Parisien, de la conférence pour la réduction
générale des armements.
Dans le discours inaugural qu'il se pro-
pose de prononcer et qui sera suivi par une
déclaration de principe de chaque déléga-
tion, M. Gibson exposera, à la fois les sen-
timents généreux auxquels a obéi le pré-
sident Coolidge en prenant cette initiative,
s(' regrets que la France et l'Italie n'aient
pas cru pouvoir y participer plus active-
ment, son espoir, enfin, qu'il sera possible
d'arriver à un accord à trois, auquel puis-
sent ultérieurement s'aecocier Paris et
Rome.
L('s difficultés sont considérables. C'est
d'abord que l'intérét des trois participants
n'est pas identique ; il diffère même sur
certains points autant que diffère leur si-
tuation géographique.
Pour les Kl-ats-l'nis, seule existe I*1 préoc-
cupation île défendre leur double littoral.
Ils n'ont pas de colonies lointaines, pas de
r"t!m)uru<'ttt)(')ts à assurer, sauf eellea,
toutes proches, par h- canal de Panama,
pas d'armements terrestres ti entretenir,
pas d'eiig.'igemnts, quels qu'ils soient, vis-
fi-vis d'autres Etats, leur intérêt serait de
faire adopter, pour les forces auxiliaires.
la même proportion de .r>-r>-:t que pour les
capital ships. D'une part, ils conserve-
raient ainsi, avec la Grande-Bretagne, la
maîtrise de la mer. sans être obligés de
consent il" de gros sacrifies financiers et,
d'autre part, ils rétabliraient, cri leur fa-
veur, l'équilibre qu'ont rompu, depuis cinq
ans. les nombreuses constructions de croi-
seurs auxquelles s'es| livrée l'Amirauté bri-
tannique. Il n'y aura il, pour eux, (III le
voit, que des avantages à conclure, pour
les moyennes et peliies unités, un arran-
gement triparti te analogue Il la convention
à cinq de
Mais quel est le point de vue anglais ?
I/accord de Washington ne portant que
sur les unités d'un tonnage supérieur À
10.000 tonnes, Londres a, au cours de ces
dernières années, spécialement concentré
son effort sur la construction de croiseurs
rapides ne dépassant pas ce tonnage et s'est
assuré ainsi urie supériorité, qui est déjà
formidable^ puisqu'elle se chiffre par vingt-
cinq uni lés. On se doute, tpio l'Angleterre
ne la saer-ilicrait pas de bon gré, même si
rAinérii|iie étant seule en cause il ne
s'agissait que de rétablir l'équilibre entre
cl les.
Sur quelles bases, d'ailleurs, s'accompli-
rait ce sacrifice ? Seraient-ce les Etats-Unis
(-où-
teuses, se mettraient au niveau de la
(jl'anrll'-HI'I"arlu"Otl bien cette dernière qui
eoïKlamnennt à la démolition un nombre
égal de na.vires <\gésle dix fins
et, par- suite, excellents > Elle s'y résou-
drai! d'autant moins volontiers qu'elle pos-
sède, elle, sur tous les points du gloU.». des
colonies nombreuses et. fort éloignées, avec
lesquelles elle doit rester ell cn^u*'.
•Déjà difficile à résoudre, 1,- ;•'Meine se
complique encore du fait que l'Angleterre,
puissance "lIl'np{'I'nn.', .,:-q obligée de
compter avec les flottes des autres nations
continentales, dont, les Etats-Unis peuvent
se désinléresser. Or, les principales de ces
Hottes sont justement celles de la France
et de l'Italie, puissances qui ne prennent
part qu'en spectatrices à la conférence. l>c
là. pour l'Amirauté, un nouvel argument :
n Nous ne pouvons ]vis réduit", dit-elle, le
nombre de nos croiseurs sans une limita-
tion des forces navales auxiliaires j't, plus
particulièrement, des sous marins, qui
contitueiit un des éléments essentiels de la
flotte, française.. On comprend que, sans
notre participation ei «elle de l'Italie, la
conférence perd, pour la Grande-Bretagne,
une grande partie de son intérêt.
Et le point de vue du .lapon ?
Le .lapon est bien déridé ne pas s as-
socier à un arrangement qui !̃' placerait,
pour les unités secondaires, dans la même
position d'infériorité, vis-à-vis des Etats-
Unis et d-e l'Angleterre, que pour les super-
dreadnoughts et des dreadnoughts. Une
veut plus, à aucun prix, de Vi proportion
Ji-Si-S. 11 faudra donc chercher n" autre
l>ase d'accord.
S'il est prêt Ji accepter une limitation
globable ihi lounaç/e. le .la.pon entend,
comme ,1a France, conserver tente sa liberté
d'action quant à la catégorie d'unité qui
lui parait le plus nécessaire pour assurer
sa défense nationale. Et .nous voilà en face
d'un nouveau problème presque insoluble,
car la Grande Bretagne, de son ela limitation pur catégories (!>• navires, de
façon à pouvoir restreindre ainsi le nom-
bre. des sous-marins de ses voisines conti-
nentales.
Enfin, il y a la question brillante des ba-
ses navales de Singapour, des îles llavu\,
du canal de Panama. Sans doute, eette
question n'est pas inscrite à l'ordre du
jour. Elle se posera néanmoins toreement,
ne sera il-ce que sous la pression de l'npi-
nion publique japonaise, qui voit, dans ces
bases navales, des éléments offensifs en
contradiction avec l'esprit de l'accord «le
Washington.
On voit. par ces quelques données. it
quels obstacles vont se heurter les délé-
gués, quelle que soit leur bonne volonté.
Pour la France, quoi qu'il advienne, elle
se doit et. elle doit, aux pays exotiques qui
vivent, et prospèrent, sous son pavillon, de
ne rien céder, dans l'avenir, d'une position
qui est. uniquement défensive.
LE NUMERO : 30 CBNTIMIIJ
LUNDI SOIR, 20 JUIN 1927
Les Annales Coloniales
h$a mnomeu «I réekmes tont reçu– m
burm du imr".
Dirbctsurs : Marool RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
LM AHRALB8 CowIfIALIS 1M publient OM é»S «fU*
des inédits, qui sont leur propriété exclusif*.
jMBttL OUOTUMEt
Rédaction & Administration :
S4, m fi ̃•̃t-Tftmr
PARIS CIel)
TtbtPH. I LOUVM is-w
- RI CHILI KU 1144
IlaliflEITS
ente le supplément illustré :
u. 6 Mois 8 Men.
FrlIIOI et
Colonies 120 » 65 » Si »
ttrempr 180 » 100 * M 1
On l'abonne sans frais dans
Iota Jee bureau de poste.
L'évolution de la communauté musulmane
.,.
Y. avocat, qui lit mes article», ,me signale
i >111 nouveau Çode Qvil a été adopté pu U
Chambre Turque le 18 février 1926. Le projet
contenait environ 900 articles. Il a été approuvé
ialil; cÀscusMon ; il est entré en vigueur. Evé-
nement grave, me dit-il. Le nouveau code est
imité du Code civil suisse. C'est la fin des lois
- a -
islamiques, par exemple en matière de mariage,
de succession, de divorce : la monogamie dé-
lient une condition du mariage, la répudiation
eM supprimée, le divorce ne peut être accordé
qu' après jugement du tribunal, la femme ayant
les rihêmes droits que le mari. Elle a aussi les
Bjêr«es droits en matière de successioD, - 1-
Entre les lois islamiques adoptées par les
Tur s quand ils embrassèrent la religion musul-
mane au deuxième siècle de l'Hégire et cette
léï, ! it i oti là il y. a un a b îme. L' obligation du
1
roarhgc civil est chose faite. En présence de
r of fieier c'e l'état civil (douze d'entre eux sont
tpécin lement chargés des mariages à Constanti-
nople) les c'eux époux signent il' acte. Il y aura
flierî quelques heurts, quelques difficultés
4* adaptation. Je n' en veux d' autre preuve que
l'avis du juriste Keinal Bey sur le cas où un
polygame (car rous n'en sommes Das encore au
dernier des Mohicans) se plaindrait de la déso-
béissance d'une de ses femmes : le Tribunal,
d' aDrès le juriste, le mettra en demeure de choi-
nr la femme qu'il désire garder. Malgré tout.
te succès est certain ; « la République » (la
Ojumhouriet) écrivait dès le mois d'octobre :
Il Nous félicitons de tout notre cœur la grande
tation turque, noble et révolutionnaire, d avoir
icoiécic les nouvelles lois à leur iuste valeur
̃•t O/e les -noir adoptées.
Le féminisme y trouve son compte. Il mar-
'H? pns de géant, ou de géante. Deux sœurs
Tort les journaux donnent les noms et les bio-
graphies rentrent d' Arrérique, l'une après avoir
passé son doctorat à la Faculté de Médecine de
Boston et fait des stages dans les hôpitaux amé-
ricains et français ; l'autre après avoir bril-
lamment suivi les cours du Collège américain
d'Arnaould Keui et conquis le diplôme de
r Ecole d' Assistance sociale de New- York.
Jardins des caresses, belles captives, houris et
loukc jm : adieu ! Une autre doctoresse expose
dans les journaux un plan de crèche municipale,
avec fourniture de lait stérilisé aux nourrissons
et. de linge propre aux mères ; à Constanlinople
s' est ouverte une exposition de travaux scolaires
féminins ; un journal demande que Madame la
diplômée de l'Ecole d'Assistance sociale soit
chargée de la direction de ces deux établisse-
vents.
Deux jours après, le même journal dénonce
i l' opinion publique la brutalité d'un mari qui
en est resté à la méthode de la trique : ce
retardataire a cogné sur sa femme pendant
qu'elle faisait sa cuisine, la poële s'est renver-
sée, le feu s'est mis à la - maison, puis au - quar-
tier. Moralité : ne pas battre sa femme quand
elle prépare le repas ? Moralité insuffisante:
4e pareilles mœurs, écrit la Yéni Ses, ne peu-
vent coexister avec la législation nouvelle, le
mari n'est plus le maître de sa femme, et l'ar-
ricle porte ce titre : « Interdire les coups » ;
a ne manque plus qu'à ajouter : « sous peine
af amende ». Et pourquoi pas ?
Une autre feuille flétrit la conduite des époux
ui se croient tout permis, la fainéantise, le jeu,
Il le reste. Pendant que leurs femmes peinent
dans les, champs et dans les jardins, les maris
passent leur temps avec des hétaïres, ou plu-
tôt avec des poules turques, et rapportent à la
maison ce qu'il n'en ont pas emporté. Il faut
sue tout cela cesse.
- Parallèlement, d'autres manifestations nous
permettent de suivre l'évolution de la Turquie
moderne. Il y a une Société du Progrès Ou-
vrier qui ne néglige rien pour mériter ce titre.
Elle a tenu son Congrès à l'unanimité des assis-
tants, au cri de « Vive la République», a dé-
cide l'envoi d'un télégramme de félicitations au
Cazi, et élu président le camarade Kaïr-el-Din;
elle a organisé une Coopérative et un club spor-
tif.
a ",a
Au dernier congrès maçonnique était délégué
Servet fcey ; il est revenu très satisfait de l'ac-
cueil réservé aux maçons orientaux ; on an-
aonce une réorganisation des loges turques, con-
formément aux décisions du Congrès. - -
Les Foyers Turcs sont en pleine activité ; on
a décidé d'y admettre îles enfants, et de leur
fournir des livres à leur portée. On parle du
6al donné par le Foyer de Mersine et de la
loterie qui a suivi la fête ; le Foyer d'Angora
a reçu de la Préfecture une subvention de
10.000 livres.
C'est sur l'enfant que la République Turque
reut agir. Elle a raison. Les nouveaux pro-
grammes de ! enseignement primaire compren-
nent cinq ans : trois sont employés à étudier la
vie, la société, la patrie, la famille, deux à des
études plus {générale* sur les rapports de la so-
ciété avec l individu et réciproquement, > etc.,
etc. ; on doit y développer l'esprit d'initiative.
Recrutement des maîtres, traitements, hygiène
du gouvernement ; la question des livres aussi :
Fâlih Rifki se plaint que le public préfère les
journaux qui racontent les combats de boxe aux
Jevues et aux ouvrages sérieux; pour les ouvra-
ges techniques, il est scandaleux que les Turcs
soient obligés d'emprunter des ouvrages écrits
en langue étrangère, ce qui les rend aborda-
Mes à une minorité seulement ; 1 exemple des
sionistes est à suivre ; le gouvernement doit lui-
même dresser une liste des ouvrages nécessaires,
recruter de bons techniciens et de bons traduc-
teurs, et veiller à la publication de ces ouvrages;
il ne négligera pas les livres de morale et de
sociologie. -
Doit-on rester Mène à la musique turque ou
adopter celle de l'Europe) L'enquête géné-
rale est ouverte. Les partisans de la musique
européenne remportent. Les autres en sont ré-
duits à proposer une adaptation de la musique
turque OUIL règles d&U musique européenne.
C'est impossible, répliquent les premiers ;
mœurs nouvelles, musique nouvelle ; le Conser-
vatoire ne saurait enseigner « une musique sans
lois bannie de l'école ».
De Paris, le 4 de la lune de Gemmadi 20,
en 1719, Usbek écrivait à son ami Rhédi, alors
à Venise : « Il est vrai que, par une bizarrerie
qui vient plutôt de la nature que de l'esprit des
hommes, il est quelquefois nécessaire de chan-
ger certaines lois. Mais le cas est rare, et, lors-
qu'il arrive, il n'y faut toucher que d'une main
tremblante ; on y doit observer tant de solen-
nités, et apporter tant de précautions, que le
peuple en conclut naturellement que les lois sont
bien saintes, puisqu'il faut tant de formalités
pour les abroger. » Pendant de longs siècles,
les Turcs ont cru que les lois étaient bien sain-
tes ; ils ne le croient plus depuis qu'ils ont vu
qu'on y touchait d'une main hardie. L'auteur
e « L'Esprit des lois » aurait trouvé dans la
Turquie actuelle l'occasion de remarques pro-
fondes ou piquantes sur les rapports réciproques
des mœurs et des lois ; peut-être se serait-il
trouvé quelque peu décontenancé. La Turquie
a évolué très vite dans la république. Le 3 oc-
tobre, Constantinople inaugurait la statue, de
Moustafa Kemal ; la Djumhowiët du lende-
main résumait les discours en disant que la sta-
tue du Ghâzi symbolisait, pour la population,
la vengeance des martyrs, la défaite de l'igno-
rance, l'écrasement du fanatisme, la révolution,
la renaissance, la sécurité à l'extérieur et à l'in-
térieur. On ajoutait qu' au point de vue artisti-
que, la statue était au moins discutable ; cela
ne constitue pas une différence essentielle entre
In république turque et la république française
qui lui a servi de modèle.
Mario Rouatan,
.Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
îce-prôsident de la < o m mission
sénatoriale des Colonies.
V- - -- -le-
L'Aviation Coloniale
00 -
A la recherche de Saint-Roman
Les gouverneurs des Etats d'Alagoas, Per-
nambouc et llahia ont fait savoir hier au
ministre des Affaires étrangères que les re-
cherches faites pour retrouver Saint-Roman
n'ont donné aucun résultat.
Ces enquêtes ont été entreprises sur la de-
mande de la mère de Saint-Roman, qui en
avait manifesté le désir auprès de l'ambas-
sade du Brésil à Paris.
France-Amérique du Sud
On travaille activement à la mise au point
des détails d'organisation de la ligne aérien-
ne France-Amérique du Sud qui doit com-
mencer à fonctionner au cours de l'été.
La durée du trajet, qui avait été récem-
ment signalée comme devant être de neuf
jours, sera en réalité, dès le début de lex-
ploitation, d'une durée très inférieure. C'est
en effet en sept jours et demi seulement que
sera effectuée par la Compagnie Latécoère
la liaison aérienne entre les deux continents.
Franco-Uruguay
Après la ligne de courrier postal aérien
entre l'Europe et l'Argentine, la Compagnie
Latécoère vient de voir un contrat semblable
ratifié par le Gouvernement de l'Uruguay.
Cette Compagnie aérienne dispose mainte-
nant de tous les appuis nécessaires et va
pouvoir réaliser très prochainement la liai-
son aérienne Europe-Amérique du Sud.
-8 ,0>
LA PÊCHE EN TUNISIE
---(}-t
Les indigènes ont installé, depuis un temps
immémorial, un nombre considérable de pê-
cheries fixes - - sur les bancs du - golfe de - Gabès.
Tous les hauts fonds en sont littéralement cou-
verts. Ces pêcheries dénommées « Cherfia », à
Kerkennah et « Zroub », à Djerba, sont con-
fectionnées en branches de palmier ; elles sont
refaites chaque année au mois de septembre.
Elles affectent la forme d un V, dont 1 ouver-
ture est orientée du côté du jusant.
En ce qui concerne les bateaux de pêche, la
statistique de 1925 porte, d'après le Bulletin
mensuel de l'Office du Protectorat français en
Turrisie: navires de pêche, 3.700, dont 943
italiens, 11 grecs, 61 anglo-rnaltais, le surplus
étant franco-tunisien, jauge totale : 10.000 ton-
neaux
Les produits de la pêche sont : sardines et
anchois, 659.000 kilos valant 1 million. Pêche
eu mer, 3.000.000 de kilos, valant 10 millions,
et comprenant les langoustes qu'on pêche à la
Galite (pas de renseignements exacts), et les
poulpes pour 257.000 kilos qui sont mis en con-
serve et exportés à concurrence de 221 -000 ki-
los en Grèce, où ils sont recherchés pour le
Carême orthodoxe. Pêche dans les lacs,
700.000 kilos, valant 3 millions. Eponges :
167.000 kilos, valant 10 millions. Thonaires,
1.600.000 kilos, valant 7 à 8 millions.
aie
Les forêts du Maroc
00
Les superficies recouvertes en forêts
dans notre proteclorat marocain, sont éva-
luées. à 1.5(10.000 hectares (les superficies
forestières de la France atteignent un peu
plus de 18 mUlions d'hectares). On trouve
sur le territoire du protectorat, d'après les
derniers recensements adminiStratifs,
230.000 hectare de chênes-lièges, 150.000
hectares de cèdres, 150.000 noctares, de
chênes yerts et chênes zéens, 200.000 hec-
tares de thuya., 300.000 hectares de pins,
genévriers et essences analogues, 400.000
hectares d'arganiers.
Actuellement, le service des forêts n'ex-
ploite et ne laisse exploiter qu'environ
400.000 hectares de forêts marocaines, Cel-
les-ci fournissent par an, en dehors du liège
mAle et femelle, 900.000 stères de bois à
brûler, 9.000 stères de bois de cèdre, 30.000
traverses de chemin de fer (en chêne), etc.
L'année dernière (1986), le budget marocain
a bénéficié de 5 millions de francs de ré-
coltes forestières, qui correspondent à peu
près aux frais d'exploitation et de gestion.
UnMHmibCMraR
*♦«
La Côte d'Ivoire, perle de VA.
O. F. par la variété et la richesse
de ses productions, a pris deéttii
la guerre fin développement économique
extrêmement rapide. Mais on assiste, depuis
quelques mois, dans la colonie, à un véritable
rush, à une fièvre des affaires qui rappel-
leraient, dans un ordre d'idées différent, les
périodes de découvertes de mines d'or au
Transvaal ou au Colorado.
Je veux supposer que cet emballement est
tout à fait justifié car je n'ai jamais douté
des merveilleuses possibilités qu'otfre la
Côte d'Ivoire.*Une foret d'une étendue con-
sidérable, où abondent de très belles essen-
ces, un climat et des terres convenant admi-
rablement à la culture du palmier à huile, du
cocotier, du cacaoyer, du caféier, du bana-
nier, du tabac, etc., tout cela est certaine-
ment tentant pour les Européens qui sont là
et pciwent s'en rendre compte; mais je crains
une chose, c'est que ccllx-ci veuillent aller
trop vite, ne perçoivent pas suf fisamment le
côté aléatoire de leurs entreprises, et se pré-
parent des déceptions.
Je m'explique. La Côte d'Ivoire n'est pas
très peuplée (1.550.000 habitants environ).
Les indigènes de la zone coticre disposent
à discrétion de palmeraies et retirent en plus,
de la pèche en mer ou en lagune, des pro%.
fits importants ; ceux de la zone foresttere
qui se trouve immédiatement en arrière se
sont engagés progressivement dans la culturc
du cacao J'cr, du caféier ou du kolatier; les
uns et les ardTfs, intéressants par les produc-
tions qu'ils livrent au commerce, ne peuvent
fournir qu'un appoint insignifiant à l'exploi-
tation forestière ou à la colonisation euro-
péenne.
Restent donc seulement les populations de
la zone moyenne de la colonie et celles de
la zone nord, soit au total un million d'ha-
bitants à peine, parmi lesquels on a puisé,
jusqu'à présent, toute la main-cf' œuvre néces-
saire aux Travaux publics, aux chantiers fo-
restiers et aux cultures industrielles. ()r, il
semble que l'on soit arrivé à tirer de cette
population pour les entreprises européennes,
le maximum de travailleurs qui puisse être
obtenu. 1.'exploitation forestière utilise en
effet une moyenne de quinze à vingt mille
ouvriers et manœuvres ; elle en utiliserait da-
vantage si elle pouvait les recruter. Les tra-
vaux administratifs, chemin de fer, wlrarf,
coltslrudiolt et entretien des routes, etc., le
seri'icc militaire, absorbent en permanence un
nombre d'hommes au moins aussi important.
Les cultures vivrières, les cultures on produc-
tions iltdllJtriflles, le portage, qu'on ne peut
supprimer complètement, exigent la présence
dans les villages du complément. D'ores et
déjà, certains exploitants forestiers éprou-
vent de réelles difficultés pour recruter le
nombre d'hommes dont ils ont besoin, et ce
malgré les primes offertes aux chefs indi-
gènes, malgré les salaires relativement élevés
consentis aux engagés. Il y a limite à tout
et, si l'on ne change pas les méthodes d'uti-
lisation de cette main-d'œuvre on assistera
bientôt à un arrêt brusque de la mise en va-
leur de la colonie. Des affaires merveilleuses,
en principe, s'écrouleront peut-être, faute de
pouvoir obtenir les travailleurs indispensables
à leur développement. Et, une fois de plus
on s'en prendra à VAdministrotionl
La main-d'œuvre, à la Côte d'Ivoire, est
souvent gaspillée par les entrepreneurs. Sous
prétexte qu'il est plus simple d'employer
une équipe de 60 ou 80 hommes, plutôt que
de faire venir et utiliser un tracteur ou une
voie Decauville, nombre d'exploitants en sont
encore aux procédés primitifs de tirage des
bois à main d'homme. Ceux qui ont fait
un effort pour moderniser leur exploitation
ne l'ont pas fait suffisant. - Sur tous - les
chantiers, on pourrait, ou doubler la produc-
tion actuelle, ou économiser 50 de la
main-d'œuvre employée. Eh bien, il faut que
cela cesse; et nous faisons confiance autant
à M. le Gouverneur Lapalud Ill/à M. le Gou-
verneur général Carde pour que des mesu-
res soient prises bientôt en vue de modifier
le déplorable état de choses existant. Le
machinisme, le rail, la locomotive, doivent
remplacer l'homme partout où cela est pos-
sible.
Sans doute, pourrait-on faire appel à la
main-d' œuvre de la Haute-Volta. Je crains
toutefois que l'on se fasse beaucoup d'illu-
sions sur ce point. Les Mossis qui trouvent
chez les planteurs indigènes de la Gold-Coast
des conditions de travail excessivement avan-
tageuses, ne se résoudront pas facilement à
s'engager pour venir travailler à la Côte
d'Ivoire, surtout sur les chantiers forestiers.
Les essais déjà tentes le prouvent surabon-
damment.
l'estime personnellement que l'on doit at-
tirer les gens du Soudan et de la Haute-
Volta vers la zone côtière où ils peuvent
produire plus que dans leur propre pays;
mais on le doit faire uniquement pour les
travaux agricoles, si l'on veut réussir, car le
travail des chantiers est beaucoup trop dur
pour des hommes qui, habitués à un climat
sec, auraient en même temps à lutter contre
le climat humide de la foret.
J'ajouterai que l'intervention administra-
tive est parfois défendable pour décider
l'indigène de nos colonies à travailler, à
Produire davantage. Elle ne doit pas s'exer-
cer en tout cas au bénéfice d'entreprises
privées, notamment lorsqu'il s'agit de faire
tenir à ces indigènes le rôle de bêtes de
somme.
Pierre Valnde,
Député du Cher,
Ancien ministre.
AU SÉNAT
00
COMMISSION DES FINANCES
Cette importante Commission se réunira le
pleraedi 22 juin, à 15 heures.
A l'ordre du jour figure l'examen au fond
du projet de loi, adopté par la Chambre des
députés, relatif à l'Exposition coloniale inter-
nationale de Paris.
Rappelons que ce projet est rapporté par
jet est rapporté ffl
notre ami et collaborateur M. Mario Roustan.
QUESTION ECRITE
Fonctionnaires des P. T. T. coloniaux
M. Joseph Courtier, sénateur, demande à M.
le ministre des Colonies pour quelles raisons,
malgré le décret du 15 février 1927, des fonc-
tionnaires métropolitains des postes, des télé
graphes et des téléphones sont maintenus 1 n
service dans une colonie, alors qu'ils ont plus
de cinquante-cinq ans. tandis nue leurs collè-
gues locaux sont mis à la retraite dès - qu'ils ont
atteint cet âgo. (Question du 30 mai 1927.)
Iéporlsc. - Les fonctionnaires métropolitains
des postes et télégraphes actuellement en ser-
vice .'n Indochine, qui ont dépassé l'(lge cte
< in(|uanle-cinq cas, continuent ù exercer leurs
fonctions jusqu'à l'expiration de leur période
de détachement actuellement en cours et qui ne
sera pas renouvelée.
A LA CHAMBRE
---0-0 --
QUESTIONS ECRITES
Les traitements de la magistrature coloniale
M. Adolphe Gtrod, député, demande ù M. le
ministre des Colonies quelles mesures il comple
lîmir lIIeUre les It'uitemcnts de lmse et
parités niri/ u oflice de. , la magistrature colonialp en
nurmoïTie avec les nouveaux traitements de
Ijt magistrature métropolitaine, qui résultent
du décret du 10 janvier 11)27 ; ajoute que, dans
nns colonies, la plupart (les magistrats se trou
ynt défavorisés lxii- comparaison avec les au
très cadres (celui des administrateurs notullI-
ment), et qu'aucune raison ne permet de les
exclure du bénéfice du relèvement moral et
matériel consenti à leurs collègues de la mé-
tiopole, dont les conditions de recrutement
50llt idm)tlqul'S depuis le décret du 3 août
1wULÏV4! (Question du 12 niai 1«J27.)
Hêpomc. I^i Omunision clmrgée d'étudier
les réformes Il apporter au statut de la III",
gistrature coloniale a otaMi un projet de décret
mettant les traitements de hase et les parités
d'ofllce de la magistrature coloniale en harmo-
nie avec les nouveaux traitements de la ma-
gistrature mrtropolitnine. projet, commu-
niqué au groupe des sénateurs et députés co-
IOllinux, sera soumis à l'approlwtion du Conseil
d Ktat dés que la Commission aura terminé
l'élude des modifications demandées par le.s sé-
nateurs et députés,
•
< *
M. Adolphe Girod, député, appelle l'attention
de M. le ministre des Colonies sur l'inégalité
de traitement résultant du rapprochement des
articles 3, in line, et S, paragraphe 1" du dé-
cret du 3 aoilt. 1924, sur le recrutement, de la
magistrature coloniale ; expose qu'il est anor.
mal et jh.'U équitable d'exiger deux ans de
stage des attachés au parquet général et un
on seulement des fonctionnaires ayant rempli
des fonctions judiciaires aux colonies à titre
InlÚrimuire, alors que les premiers remplissent
en général, des fonctions plus importantes et
en tout cas, d'une manière plus approfondi»
que les soconds ; et tlemruHJe, en conséquence,
d'égaliser les conditions sur ce point e'est-à
dire de n'exiger qu'un an de stage des atta-
ches au parquet ou alors de soumettre à un
stage de (Jeux ans le.s fonctionnaires qui ont
exercé des fonctions judiciaires - il titre intéri-
maire. (Question du lii mai 1927.)
/{é/joH.s-r. La Commission chargée d'étudier
les réformes fi apporter au statut de la ma-
gistrature coloniale a préparé «m projet, de
décret d'après lequel il se ru exigé des fonc-
tionnaires deux minées d'intérim de fonctions
judiciaires pour pouvoir (Mre nommés à un
emploi dans la magistrature coloniale. Les con-
ditions de stage deviendrait 't'-nc ies mêmes
que pour les attachés de parquet.
Dans l'ordre de "EIDile Noire
Sur la proposition du Gouverneur Général
de l'A. O. F. et du ministre des Colonies, notre
dévoué collaborateur, M. Eugène Devaux,
vient d'être promu commandeur de l'Etoile
Noire du Bénin par décret du 25 mai 1927.
M. Eugène Devaux a vingt-cinq ans de
services effectifs en A. O. F. et en A. E. F.
Nous lui adressons nos cordiales félicitations.
Dans la presse indochinoise
0 -
L'Opinion et le Cong-Luan-Bao sont deve-
nus la propriété de la Société Indochinoise d'in-
formations.
Le lieutenant-colonel Sée en a quitté la di-
rection maintenant confiée à M. Jules Haag qui
est en même temps directeur et administrateur-
délégué de la nouvelle Société.
M. Jules Haag remplissait au Journal, à
Paris, les fonctions de rédacteur en chef des
éditions départementales.
8.8
Le nouveau maire p. i. de Saigon
-0
M. Alinot, premier adjoint au maire de
Saïgon remplaçant M. Rouelle, maire titu-
laire absent de la Cochinchine et rentrant
lui-même en France, c'est M. Lefèvre,
conseiller municipal et deuxième adjoint
qui va assurer l'intérim de maire de la
vil te de SaIgon.
MISSION SIAMOISE AU CAMBODGE
08
Une mission technique siamoise, dirigée par
l' ingénieur en chef de Bangkok et pilotée par
M. Rigal, ingénieur chef de la Circonscription
'6""111 1 1
territoriale, vient de visiter le Cambodge en
automobile.
Ajoutons, d'autre part, que le roi et la reine
de Siam ont l'intention de se rendre à Angkor
à la fin de cette année pour visiter les célèbres
ruines de la grande cité kmer.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaîtra au Ministre des Colonies
qu'à la date du 18 juin 1927 le taux officiel de
la piastre était de 12 fr. 90.
La mUwm administrative
en A.O.F.
La promulgation en A.O.F. du décret du
31 octobre 1926 va permettre la mise en route
définitive des arauda ttavaux dont les Annale*
Coloniales ont étudié le programme en une
série d'articles de leurs principaux collabora-
teurs parlementaires.
Dans son article Tr, ce décret prescrit ce qui
suit :
Les hommes de la deuxième portion du con-
tingent indigène du groupe de colonies consti-
tuant l'Afrique occidentale française, qui restent
dans lurs foyers il la disposition de l'autor'Vi
militait e, uu titre de l'armée nclivc. I>eiidant
trois ans. peuvent être convoqués au cours de
cette période, par arrêté du Gouverneur général.
pour participer à l'exécution des travaux d'in-
térêt général nécessaires au dévelopiMjment éco-
nomique de la Colonie, tout en restant soumis
aux obligations militaires définies à l'article y
du décret du 30 juillet 1919.
Notons qu'en vertu de l'article 5 de ce dé-
cret, le temps pendant lequel les hommes de
la deuxième portion auront été convoqués dans
les conditions prévues à l'article 1" ne compte
pas comme service militaire effectif et ne donne
droit, en aucun cas, à une pension militaire.
Nous allons voir comment a été organisée,
par M. le Gouverneur Général Carde, cette
main-d œuvre dans les colonies du groupe de
l' A. O. F. Il faut, pour cela, nous reporter à
l' arrêté du 4 décembre 1926, approuvé par
dépêche ministérielle du 21 avril 1927 et pu-
blié au O. de l'A. O- F. du 15 mai 1927,
arrêté créant dans chacune des colônies de la
Fédération un « service de la main-d'œuvre
provenant de la deuxième portion du contin-
gent ». - _u
Les unités de travailleurs seront rassemblées
dans des camps si besoin est et placées sous
les ordres de cadres européens et indigènes (ces
derniers provenant pour la première formation
des gradés ou tirailleurs de première classe libé-
rés ou retraités et des surveillants indigènes des
Travaux publics). Soucieux de l'hygiène et de
L, santé de ces agglomérations d indigènes, M.
Carde a prescrit que sous le contrôle permanent
du chef du service de santé de chaque colonie,
les groupements de tirailleurs d'au moins 200
unités seront pourvus d'une infirmerie avec
pharmacie et installation d'hygiène corporelle.
Un mécïecin ou un aide-médecin indigène sera
affecté à chaque camp.
Dans les groupements de moins de 200 hom-
mes. la visite médicale et les soins médicaux
seront assuré s par le médecin de la formation
sanitaire la plus voisine.
En principe, les appelés de la deuxième
portion du contingent sont utilisés clans leur
colonie 'd'origine. Il n' est dérogé à cette règle,
et par décision du Gouverneur Général, que :
1° Lorsqu'il s'agit de l' exécution de grands
travaux intéressant l'ensemble de la Fédération
ou des travaux communs à deux colonies voi-
sines.
2° Lorsque les ressources en hommes de la
2* portion du contingent d'une colonie sont in-
suffisantes pour assurer l'exécution de son pro-
gramme de grands travaux.
Logés dans des baraques démontables ou
dans des cases confortables, les travailleurs au-
ront chacun un lit isolateur et une natte.
Permission annuelle d'au moins un mois, li-
bération par anticipation en commençant par
les classes les plus anciennes sont prévues, et
nous devons constater que l' organisation de
cette main-d'œuvre, qui ne laisse rien à désirer,
réduira au minimum les pertes et place les tra-
vailleurs dans les meilleures conditions d'hy-
giène.
«««,
A la mémoire de la mission Fonreau-Lainy
-()-Q-
C'est demain, 21 juin, <\ 11 li. 30, qu'aura
lieu dans la cour d'honneur des Invalides
l'inauguration de la plaque commémorative
de la n première traversée du Salin m, que
nous avons annoncée dans les « Annales
Coloniales » du 11 juin. Cette cérémonie se
déroulera sous la présidence de M. Pain-
levé, ministre de la Guerre, et en présence
de MM. Herriot. ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, et Léon Per-
rier, ministre des Colonies.
-000- -
Médecine vétérinaire coloniale
0
On va constituer, à l'Ecole Nationale Vé-
térinaire d'Alfort, un Institut de médecine
vétérinaire exotique.
Cet Institut sera chargé de donner une ins-
truction technique spéciale aux vétérinaires
français désireux d'exercer dans les pays
d'outre-mer. Il aura également pour -- but de
contribuer à développer les recherches scien-
tifiques, en vue d'améliorer et d'intensifier
la production des animaux domestiques en
Algérie, aux colonies et dans les pays de
protectorat.
Il convient de faire remarquer que des
cours spéciaux fonctionnent depuis 1920, cha-
que année, à l'Ecole Vétérinaire d'Alfort
pour les vétérinaires nui se destinent à la
carrière coloniale. Mais cet enseignement
sera appelé à rendre de plus grands servi-
ces, griiee aux subventions qui seront al-
louées à l'Institut, afin d'augmenter le nom-
bre des professeurs.
En Syrie
--{)-o-
Soumission de 20.000 Druses
la direrlhn des membres les jfiits in-
fluents de In famille Mlruche, la colonie druse
de Qa.çr-r.l-Azra 1.: en Transjordanie. ft vie de plu-
de 20.000 ttml's, rient de faire sa soumission
complète mu: autorités françaises et elle va filre
rapahite. Un eommiimqnt offieiel reeonnaU le
eoneours adi, et rordial reçu des autorités an-
alaises et sanli'ine. que eette soumission marque
le retour à la sécurité dans le Djebel Prusc,
( Par dépéche.;
M. Ponsot à Alexandrie
Af. Ponsol a en un lonq entretien avee. M. Gail-
lard. ministre de Franee, <\ bord du Marvetle-
p-icim ).e hnvl eommissnire de la Tlèpubliqve
franrjise en Syrie est pnrh aujourd'hui pour
Hevrouth.
(Par dépêche.)
Le désarmement naval
---0-0-
La conférence à trois sur le désarmement
naval, convoquée sur l'initiative du préai-
dent Coolidge et qui réunit des représen-
tants des Etats-Unis, de la (irande-lireiau
gnl et du Japon, s'ouvre aujourd'hui à Ge-
nève.
La France, comme on sait, n'a pas cru
devoir coopérer activement aux débate,
mais il va sans dire qu'elle les suit avec la
plus grande attention.
Quelque avis que l'on puisse avoir sur
son abstention, qui, notons-le, cause un vif
regret à Genlve, il est bien évident que las
questions en jeu intéressent au suprême
degré la seconde puissance coloniale du
globe.
M. Gibson, l'amoossadeur des Etats-
Unis à Bruxelles, préside cette conférence
des « seuls » armements sur mer, « rivale n,
comme le rappelle notre confrère le Petit
Parisien, de la conférence pour la réduction
générale des armements.
Dans le discours inaugural qu'il se pro-
pose de prononcer et qui sera suivi par une
déclaration de principe de chaque déléga-
tion, M. Gibson exposera, à la fois les sen-
timents généreux auxquels a obéi le pré-
sident Coolidge en prenant cette initiative,
s(' regrets que la France et l'Italie n'aient
pas cru pouvoir y participer plus active-
ment, son espoir, enfin, qu'il sera possible
d'arriver à un accord à trois, auquel puis-
sent ultérieurement s'aecocier Paris et
Rome.
L('s difficultés sont considérables. C'est
d'abord que l'intérét des trois participants
n'est pas identique ; il diffère même sur
certains points autant que diffère leur si-
tuation géographique.
Pour les Kl-ats-l'nis, seule existe I*1 préoc-
cupation île défendre leur double littoral.
Ils n'ont pas de colonies lointaines, pas de
r"t!m)uru<'ttt)(')ts à assurer, sauf eellea,
toutes proches, par h- canal de Panama,
pas d'armements terrestres ti entretenir,
pas d'eiig.'igemnts, quels qu'ils soient, vis-
fi-vis d'autres Etats, leur intérêt serait de
faire adopter, pour les forces auxiliaires.
la même proportion de .r>-r>-:t que pour les
capital ships. D'une part, ils conserve-
raient ainsi, avec la Grande-Bretagne, la
maîtrise de la mer. sans être obligés de
consent il" de gros sacrifies financiers et,
d'autre part, ils rétabliraient, cri leur fa-
veur, l'équilibre qu'ont rompu, depuis cinq
ans. les nombreuses constructions de croi-
seurs auxquelles s'es| livrée l'Amirauté bri-
tannique. Il n'y aura il, pour eux, (III le
voit, que des avantages à conclure, pour
les moyennes et peliies unités, un arran-
gement triparti te analogue Il la convention
à cinq de
Mais quel est le point de vue anglais ?
I/accord de Washington ne portant que
sur les unités d'un tonnage supérieur À
10.000 tonnes, Londres a, au cours de ces
dernières années, spécialement concentré
son effort sur la construction de croiseurs
rapides ne dépassant pas ce tonnage et s'est
assuré ainsi urie supériorité, qui est déjà
formidable^ puisqu'elle se chiffre par vingt-
cinq uni lés. On se doute, tpio l'Angleterre
ne la saer-ilicrait pas de bon gré, même si
rAinérii|iie étant seule en cause il ne
s'agissait que de rétablir l'équilibre entre
cl les.
Sur quelles bases, d'ailleurs, s'accompli-
rait ce sacrifice ? Seraient-ce les Etats-Unis
(-où-
teuses, se mettraient au niveau de la
(jl'anrll'-HI'I"arlu"Otl bien cette dernière qui
eoïKlamnennt à la démolition un nombre
égal de na.vires <\gés
et, par- suite, excellents > Elle s'y résou-
drai! d'autant moins volontiers qu'elle pos-
sède, elle, sur tous les points du gloU.». des
colonies nombreuses et. fort éloignées, avec
lesquelles elle doit rester ell cn^u*'.
•Déjà difficile à résoudre, 1,- ;•'Meine se
complique encore du fait que l'Angleterre,
puissance "lIl'np{'I'nn.', .,:-q obligée de
compter avec les flottes des autres nations
continentales, dont, les Etats-Unis peuvent
se désinléresser. Or, les principales de ces
Hottes sont justement celles de la France
et de l'Italie, puissances qui ne prennent
part qu'en spectatrices à la conférence. l>c
là. pour l'Amirauté, un nouvel argument :
n Nous ne pouvons ]vis réduit", dit-elle, le
nombre de nos croiseurs sans une limita-
tion des forces navales auxiliaires j't, plus
particulièrement, des sous marins, qui
contitueiit un des éléments essentiels de la
flotte, française.. On comprend que, sans
notre participation ei «elle de l'Italie, la
conférence perd, pour la Grande-Bretagne,
une grande partie de son intérêt.
Et le point de vue du .lapon ?
Le .lapon est bien déridé ne pas s as-
socier à un arrangement qui !̃' placerait,
pour les unités secondaires, dans la même
position d'infériorité, vis-à-vis des Etats-
Unis et d-e l'Angleterre, que pour les super-
dreadnoughts et des dreadnoughts. Une
veut plus, à aucun prix, de Vi proportion
Ji-Si-S. 11 faudra donc chercher n" autre
l>ase d'accord.
S'il est prêt Ji accepter une limitation
globable ihi lounaç/e. le .la.pon entend,
comme ,1a France, conserver tente sa liberté
d'action quant à la catégorie d'unité qui
lui parait le plus nécessaire pour assurer
sa défense nationale. Et .nous voilà en face
d'un nouveau problème presque insoluble,
car la Grande Bretagne, de son e
façon à pouvoir restreindre ainsi le nom-
bre. des sous-marins de ses voisines conti-
nentales.
Enfin, il y a la question brillante des ba-
ses navales de Singapour, des îles llavu\,
du canal de Panama. Sans doute, eette
question n'est pas inscrite à l'ordre du
jour. Elle se posera néanmoins toreement,
ne sera il-ce que sous la pression de l'npi-
nion publique japonaise, qui voit, dans ces
bases navales, des éléments offensifs en
contradiction avec l'esprit de l'accord «le
Washington.
On voit. par ces quelques données. it
quels obstacles vont se heurter les délé-
gués, quelle que soit leur bonne volonté.
Pour la France, quoi qu'il advienne, elle
se doit et. elle doit, aux pays exotiques qui
vivent, et prospèrent, sous son pavillon, de
ne rien céder, dans l'avenir, d'une position
qui est. uniquement défensive.
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