Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-06-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 juin 1927 14 juin 1927
Description : 1927/06/14 (A28,N91). 1927/06/14 (A28,N91).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451086c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. No 01
LE NUMERO : 30 CENTIMES
MARDI SOIR, 14 JUIN 1927.
Les Annales Coloniales
lu muoimm el rMnui ww rqm m
h. MwmmI.
Diiiktmirsi Marcel RUEOEL et L.-G. THÊBAULT
Lm AmiALKs COLONIALES ne pubtteni que dei orli-
cie. inédits, qui sont leur propriété ezclutfue.
meut entiolia
Rédaction & Administrentg ;
14, IN H MM-IMUr
PARIS CM
i» RICHELIEU If "M
ttOMMENEttTS
avec 10 supplément illustré ;
Un se 6 mois 8 Moi*
Franoe et
Colonies 120o 65 » 85 »
ttranger.. 110 t 100 » 60 >
On s'abonne saut frais dans
toua les bureaux de pute.
Les ressources minières de 19ROEOFO
L'inventaire des ressources du sous-sol de
J'A.E.F. n'a pas encore été établi de façon
précise. Toutefois, il ressort des nombreuses
constatations faites, tant par les explora-
teurs que par les missions scientifiques ou les
groupements privés ayant procédé à des pros-
pections partielles, que notre colonie possède
Une très grande variété de substances miné-
irales utiles, dont quelques-unes particulière-
ment abondantes.
Deux régions surtout ont révélé, de ma-
nière très nette, leurs richesses en minéraux :
le Kouango dans l'Oubangui-Chari et le
Mindouli au Moyen Congo. Dans cette der-
nière contrée, se trouvent les gisements de
minerais de cuivre les plus importants de
nos colonies. Leur exploitation a commencé
effectivement, dès 1909, dans les régions du
M'Boko Songho et du Mindouli, et a donné
lieu à un mouvement d'exportation qui est
passé successivement de 330 tonnes en 1913
à 647 en 1924 et 678 en 1925.
Chiffres bien faibles, pourra-t-on objec-
ter? Sans doute. Mais les quantités exportées
seraient peut-être dix fois plus considérables
si, jusqu'à présent, les difficultés de trans-
port n'avaient constitué un obstacle presque
impossible à surmonter. Aussi, dès que
l'achèvement de la voie ferrée Brazzaville-
Océan, dont le tracé passe à proximité des
mines, sera réalisé, la situation sera complè-
tement et heureusement renversée, car alors
le minerai, ne subissant plus, dans son
transport, les trois ruptures de charge iné-
vitables à l'heure actuelle, pourra être amené
directement jusqu'au port d'embarquement.
Ajoutons que les gisements de cuivre de
cette région couvrent une superficie de plus
de 4.000 kilomètres carrés. D'autres exploi-
tations existent encore à Renéville, à 60 ki-
lomètres environ au nord de Brazzaville.
Dans la région du Kouango un nombre
considérable de gisements de graphites a
été récemment découvert. Il résulte des pros-
pections déjà effectuées que l'exploitation de
ces gisements ne sera limitée, pendant de
pombreuses années, que par les possibilités
de vente et de - transport. D'autre part, ces
Kaphites se composent de plusieurs variétés
nt les meilleures, et elles sont prédo-
minantes - semblent déjà devoir rivaliser
Uvantageusement avec celles Je Madagascar
et de Ceylan. Il n'est pas téméraire de con-
clure qu'elles pourront, avant peu, assurer à
la France la maîtrise du marché mondial
Hu graphite. Cette question apparaît donc
gomme une des plus importantes qui se po-
sent actuellement pour l'Afrique Equatoriale
(Française; car l'avenir économique de l'Ou-
tiangui-Chari, conditionné par la tenue du
Blarché du caoutchouc, peut en dépendre.
Au Kouango encore existent des gisements
De monazite qui s'étendent sur une surface
D'environ 50 à 80 kilomètres de rayon. La
Baonazite se rencontre, soit dans les roches en
place. soit surtout dans les alluvions récentes
pu anciennes. D'un premier examen et des
Résultats d'analyse, il semble que son exploi-
tation serait tout à fait intéressante, à tous
Jes points de vue, pour ceux qui oseront l'en-
treprendre.
Le fer est extrêmement abondant en A.
E. F., notamment dans l'Ogooué, dans la
gorge du Congo et dans le Tchiloango, où
il se trouve sous forme de filons d'hématite.
Dans le Haut-Oubangui ainsi que dans le
massif cristallin, il se présente à l'état de
fer magnétique. Quant aux terrains sédimen-
taires, ils renferment des grés ferrugineux
go quantités considérables.
Les ressources de l'A.E.F. en charbon ne
sont pas encore nettement établies. Plusieurs
gisements carbonifères ont été reconnus dans
la région N'Dombo, au nord de Libreville
et dans la région d'Etno. Mais, de même que
pour le pétrole, des explorations scientifiques
Feraient nécessaires pour obtenir une évalua-
lion précise des gisements existants et ex-
ploitables. Il n'est d'ailleurs pas douteux
Rue si les recherches actuellement en cours
aboutissent à des résultats positifs, l'A. E. F.
trouvera là une nouvelle source de richesses;
car elle serait ainsi libérée des importations
si coûteuses de ce combustible.
Des minerais d'étain dont l'importance
exacte n'-.pas été déterminée jusqu'ici ont
été découverts dans le Mayo-Kabbi. Ils se-
raient le prolongement de ceux de Baoutchi,
pn Nigéria, dont l'exploitation est des plus
Ifmunératrices.
Le manganèse existe en grande quantité
pans le Mindouli. - Le plomb, qui se trouve
presque toujours associé à l'argent et au
zinc, sous forme de minerais sulfurés, appa-
raît particulièrement abondant dans les bas-
sins du Niari et du Djoré. D'autre part, les
estuaires du Gabon sont, eux aussi, extrê-
mement riches en combustibles minéraux ou
liquides.
Il importe, en outre, de mentionner la pré-
sence de nombreux bancs calcaires dans la
zone traversée par le chemin de fer en
construction. Cette découverte est d'autant
plus précieuse que la chaux, qui entre pour
une très forte proportion dans l'établisse-
ment du prix du bâtiment, doit être impor-
tée en presque totalité d'Europe. Les ana-
lyses faites, particulièrement satisfaisantes,
permettent d'espérer la découverte de car-
rières à proximité des travaux en cours sur
la voie ferrée, d'où l'on tirera les chaux né-
cessaires aux besoins variés de la Colonie,
Signalons enfin que l'éminent Gouverneur
Général, M. Antonetti qui dirige avec une
rare compétence les destinées de notre A.
E. F., vient de créer à Brazzaville un ser-
vice géologique. Dès le défcut de 1926, est
parti le premier géologue qui doit commen-
cer ses travaux par la frontière du Bahr
el Ghazal, sur laquelle se développent actuel-
lement des prospections intéressantes pour
le cuivre et pour l'or.
De ces données sucettes, il résulte que
notre vaste Colonie de l'.A.E.F., tout , au
moins en certaines de se parties, est forte-
ment minéralisée. A lui seul, le cuivre cons-
titue la principale richesse minière présente
et future de notre Congo. Quant aux autres
minerais que les premières recherches ont
révélés, ils apparaissent susceptibles d'ex-
ploitations très fructueuses. L'achèvement
prochain, envisagé pour 3930, du chemin de
fer Brazzaville-Océan permettra la mise en
valeur rationnelle, pratiqua et facile, de
toutes ces richesses, hier encore insoupçon-
nées.
Mais, il n'en demeure pas moins indis-
pensable de consacrer, dès maintenant, des
capitaux importants au travail de prospec-
tions officielles à entreprendre, de poursui-
cre celui-ci avec les moyens matériels les
plus sérieux, de susciter et d'encourager, en
même tempsH les intiatityçs particulières no-
tamment par l'octroi dt permis de recher-
ches, etc. Alors, nfctrfc empire colonial
s'enrichira d'un nouveau fleuron délaissé jus-
qu'ici et justifiera, en .A.E.J". comme ail-
leurs, de notre mission civilisatrice dans
toutes nos terres d'outre-mer.
ftsnri Michel,
Députe dm ftassts'Alpes, Vice-Presuient
de In Commission de l'Algérie, des
Colonies et des PIloris de Protectorat,
Vice-Président <4e la Commission de
la Marine Militaire.
..r
BROUSSES
* BROUTILLES
Essai de dèWiMllient
On a le sang chad bi la Guadeloupe.
Pour un oui, pour un non* pour une parole,
un nez ou un regard qui déplaît, pour expri-
mer fortement ses conHctions politiques
ou encore pour se poscir fefi héros deJ& re-
prise individuelle w -vous fait joviale-
ment partir dans la figVffc, le pancréas, les
lombes ou le médiastin, des pétoires de tout
format.
A vrai dire, c'est u»fe petite minorité oui
use de ces façons un çjçi*, vives. Mais elle
abuse du droit que l'on 4, kur Antilles, d'être
exubérant.
Le vacarme de tant qdlartillerie portative,
traversant les mers, est venu aux oreilles de
M. Léon Perrier, qui est de mœurs paisi-
bles et de plus un saiumt, Dans le labora-
toire ou le cabinet d« l'homme d'étude, on
n'aime pas les bruits iniobgrus. Le ministre
des Colonies a donc sé-vèrement réglementé
le commerce des (c arrnts 4, feu. munitions et
explosifs à la Guadeloupe et dépendances ».
Si, comme il faut l'espérer, les dispositions
de son récent décret soCat consciencieusement
appliquées, il n'y aura, même plus moyen,
là-bas, de tuer sa fernne. Il faudra, pour
u venger son honneur 1) v-enir à Paris.
Le jugement de Dieu
Il s'agit d'un autre décret, qui vise, ce-
lui-là, à supprimer en A* E. F. là pieuse
coutume du « poison d'épreuve ».
Le poison d'épreuv st une mixture pré-
parée par les ecclésiastiques indigènes, que
on appelle, en A. E., « sorciers ». Elle
est probablement dégoûtante, afin que le mé-
rite de ceux qui l'absorbent en soit aug-
menté. Parmi eux, certains préféreraient la
plus fruste - eau-de-vie, noais qu'importent
leurs préférences, alors (¡\te leur salut est en
jeu ! Car c'est bien leur salut qu'ils peuvent
assurer en buvant sans sourciller, le breuvage
magique. Accusés d'ui* ttféfait quelconque,
et impuissants, d'avelltllr, à se disculper,
ils soumettent leurs entrailles à cette espèce
de jugement de Dieu. Capables, d'épouvan-
tables coliques inscrivant sur leurs visages
convulsés toute la laide-ur du crime inavoué.
On voit l'économie du système : la plupart
du temps, le châtiment suit l'aveu involon-
taire, sans qu'il soit beoi:n de bourreau. In-
nocents, on ne saurait ddwettre ou alors,
il n'y aurait plus de bon Pieu - qu'ils pus-
sent succomber. Cependant, le ciel est par-
fois distrait, et ce m'iest pas gentil de sa
part, su. out lorsqu'il e affaire à de braves
types qui, forts d'une âjnç; aussi blanche que
leur peau est noire, out eux-mêmes exigé
l'épreuve.
C'est, d'une part, poutr parer à ces dis-
ti actions toujours posjbls, pour, d'autre
part, encourager les tribunaux indigènes à
appeler un chat unune absorption forcée, que M. Gaston Dou.
mergue a signé sans hésiter le décret punis-
tant les pratiques dVdalie.
J'ai comme une idte ue le président de
la République, le garde des Sceaux et le mi-
nistre des Colonies Rencaissent pas beau-
coup le moyen Age.
Sanatoria pour Qllhel à sucre
La canne à sucre de Java a tout du ro-
seau pensant. Outre son évidente parenté
avec les diabétiques l'espèce humaine,
elle est sujette à la dégénérescence et elle
s'en peut guérir par des cures d'altitude.
M. Costantin relatait hier, devant ses doc-
tes confrères de l'Académie des Sciences, les
bienfaits dûment éptot»v £ s de ces cures, qui
se font en trois ta ; à 1.800, 750 et 300
mètres.
La méthode est c-ettaitat : les cannes les
plus découragées se redressent, comme par
l'effet d'une eau de Jouvence ou d'une greffe
à la Voronoff.
Salazie à la Réunion, le Mont-Pelé à la
Martinique, nous paraissent tout indiqués
pour l'édification de stonfetoria portant" leur
fronton : « Soyons betts pour les végétaux ».
Audion
Saigon confi"!,-e.
.♦»
Ainsi que je l'indiquais récem-
ment, la correspondance qui m'est
parvenue par l'intermédiaire de la
Section eochinchinoise de la Ligue des Droits
de VHomme à propos de certaines organisa-
tions d'Indochine est plutôt, une confirma
tion, qu'une rectification. le rappelle que
j'avais mis en cause la composition et l'at-
titude vis-à-vis de M. Outrey, des groupe-
ments d'avant-garde de là-bas.
Voici en effet ce que je lis sous la signa-
ture de mon correspondant et ce que j'avais
gardé pour la bonne bouche :
« Notre Section n'a pas toujours été ce
qu'elle est aujourd'hui. C'est rendre hom-
mage à la vérité de le reconnaître. Son action
a, dans un passé pas très éloigné de nous,
donné lieu aux plus vives critiques des meil-
leurs militants républicains de ce pays qui
ont maintenant remplacé les mauvais pilotes.
Le citoyen Goude paraît ignorer ce redres-
sement.
« Par contre, son allusion à l'infiltration
de serviteurs dévoués de M. Outrey à la Li-
gue des Droits de l'Homme, pour la manœu-
vrer à l'occasion, est parfaitement méritée.
« Il est certain que le Comité de la Section
« institué » le 2 février, ainsi que celui élu
le 1er mai 1924, à la veille des élections légis-
latives. étaient, en maiorité. composés d'ou-
treyistes, déclarés ou camoúftés. Il est non
moins certain que les partisans de M. Outrey
dominaient largement la Section. M. Outrey
lui-même avait sa carte de ligueur. Tout
comme son ami de Lachevrotière, le futur
leader d'un fascisme spécial dirigé contre le
représentant de la France en Indochine. Il
est encore certain que l'outreyisme a para-
lysé la Section pendant l'année 1924.
« Mais vers la fin de 1924, la besogne
d'épuration nécessaire était amorcée par 1 en-
voi au Comité Central d'un rapport docu-
menté exposant sous son vrai jour la situation
de la Section. La lutte fut dure. Rien ne fut
épargné aux premiers artisans de l'épuration.
Enfin la victoire couronna leurs efforts. La
Section, allégée de ses éléments troubles, en-
tra dans les traditions de la Ligue et déploya
une activité conforme à ses principes. »
le n'ai rien écrit d'aussi dur à propos de
la Ligue, c'est le renforcement de mes pré-
cédentes affirmations. Voyons maintenant ce
qu'on nous dit à propos des autres groupe-
ments ;
« Je ne suis pas radical, et les Comités ra-
dicaux mis en cause par le député du Finis-
tire, feront ce qu'ils voudront, continue mon
correspondant. Les Loges maçonniques adop-
teront l'attitude que bon leur semblera.
« Mais vieux militant socialiste, j'ai mon
mot à dire sur la Section saïgonnaise du parti
S. F. O. que certains avaient projeté de
fonder. Au sein de ce groupement, dont la
liste originelle des membres m'est connue. 'de-
vaient se retrouver, à côté de très rares dé-
mocrates fourvoyés, quelques républicains
frelatés qui « brûlés » ailleurs escomptaient
opérer, 4.e ce poste, de nouvelles manœuvres
au profit du bloc national local. Ce groupe-
ment, je me flatte de l'avoir « torpillé »
en France dès sa naissance, avec l'appui ve
mes amis de la Seine. L'investiture, tant dé-
sirée, ne lui est jamais venue. Les cartes de
« membres actifs », sorties des presses d'une
imprimerie saïgonnaise, attendent toujours la
main qui les i/istribuera. A aucun moment,
depuis 1920, le parti socialiste S. F. 1. O.
n'a eu, en Cochinchine, une organisation ré-
gulière, le sais qu'il a plu à certain de se dire
ici le « délégué » de ce parti, et il' accomplir.
à ce titre usurpé, quelques vagues démarches.
« Mais il faut que l'on sache, 'dans l'inté-
rêt même de l'avenir des idées républicaines
en ce pays, que ce « délégué » s'était octroyé
lui-même son mandat. Il n'a pu parvenir à se
faire donner une délégation par les organis-
mes centraux. Sur tous ces points, je suis en
plein accord avec le citoyen Goude, au parti
duquel je m'honore d'appartenir depuis bien-
tôt vingt ans. »
Que penitjfont nos lecteurs de cette COUc/II-
sion. le doute qu'ils s'y attendaient. En cc
qui me concerne, elle me sqfisfait pleine-
ment.
Je dois cependant ajouter que nous n'avons
discuté qu'à propos de Saigon.
Mon correspondant voudrait-il maintenant
me faire savoir s'il approuve la brochure in-
titulée « Sauvons l'Indochine », rédigée, si
je ne me trompe, par le « Délégué de la Sec-
tion cambodgienne de la Ligue des Droits
de l' Homme
La section de Saigon sait-elle que l'auteur
de ce tissu de contre-vçritcs s'est adressé
aux sections françaises de la l.¡glu des
Droits de l'llomme, sans en aviser le Comité
Central, afin d'obtenir le vote d'un ordre du
jour flétrissant Alexandre Varenne ?
Voilà des questions au sujet desquelles la
conversation fourrait continuer.
E. Goude.
Dâputâ du Finistère
Membre de la Commission
des Colonies
Un grand antiesclavagiste
- est mort
---0-0--
Le capitaine Joubert, qui vient de mourir au
Congo belge, était une des plus belles figures
de la campagne antiesclavagiste et un des pre-
miers pionniers de la civilisation européenne au
Congo.
Le capitaine Joubert était d'origine bretonne
et ancien zouave pontifical. Il fut parmi les pre-
miers qui répondirent à l'appel du cardinal La-
vigerie pour combattre la traite des nègres en
Afrique.
-– oieo
M. J. Carde à Paris
M. J. Carde, gouverneur général de l'Afri.
que occidentale française, arrivera probable-
ment en France le mois prochain.
Nous croyons savoir que M. J. Carde doit
s'embarquer sur le Valdivia, lors de son
prochain passage à Dakar.
Plantes à parfum
AU MAROC
00
Nous avons consacré un chapitre à la culture
du eéranium-rosat et indiqué son utilisation pour
la distillation d'une essence assez recherchée.
Il n'est pas la seule plante dont on pourrait, au
Maroc, tirer des parfums. Il en est d'autres,
en assez grand nombre, mais de qualités trè$
différentes. Des unes, les indigènes ne font
rien : tels l'acacia Famèse, le laurier-rose, le
jasmin, la marjolaine, etc. Des menthes, ils ne
font emploi que pour donner à leur thé ce goût
spécial, très aromatisé, obtenu en mettant dans
la tasse quelques feuilles de la plante odorifé-
rante, goût spécial qui étonne un peu au pre-
mier abord, mais dont on apprécie vite la saveur
et qu'on regrette lorsque 1 on a quitté le pays.
Des autres, comme la fleur d'oranger et la rose,
ils font un emploi assez grand, confectionnant,
à l'aide d'appareils fort primitifs, des hydrolats
dont ils se montrent très amateurs.
Il est certain que si l' on organise un jour,
comme après tout la chose est possible et même
souhaitable, une distillerie moderne bien outil-
lée, ayant pour base l'exploitation du géranium-
rosat, on pourra lui adjoindre la distillation de
la rose et de la fleur d'oranger, tout au moins,
et peut-être de quelques-unes des plantes que
nous venons de citer et qu'on en retirera pro-
fit. Il est difficile, toutefois de chiffrer exacte-
ment celui-ti, tout Oepenaant du coût de la
matière première, de la main-d' œuvre et natu-
rellement des prix de vente, après paiement du
transport. Problèmes multiples qu on ne peut
résoudre currente calamo ici même, et qui de-
mandent une étude approfondie.
En attendant, voici ouelques explications sur
ce que l'on fait actuellement au Maroc avec
les deux plantes employées par les indigènes
pour contenter leur goût, aussi grand,chez l'homme que chez la femme, des odeurs
suaves, quoique un peu fortes au gré de beau-
coup d'Européens. Nous avouons être du
nombre.
Le rosier à parfum se trouve dans la Drââ,
un peu aux environs de Fez, en bien plus grand
nombre dans la région de Marrakech et le.
Sous. Nous avons déjà indiqué, d'ailleurs, en
parlant du géranium-rosat, que si l'on veut
créer une distillerie, c'est de ce côté qu'il faut
s' installer.
Le rosier à parfum fournit des touffes de 1
à 2 mètres de hauteur et de diamètre. Il n'est
pas cultivé spécialement, on le trouve de ci,
de là, dans les jardins indigènes. Les pétales
des fleurs sont rose pâle ou rose clair et liserés
de jaune à la base. Il appartient à la famille
des rosiers musqués. On récolte bon an mal
an, sur un pied, 600 à 700 BeurJ, pesant, fraî-
ches, 1 kg. 250 à 1 kg. 500. La floraison a
lieu du début d'avril à fin mai. Ce sont les
femmes et quelquefois les enfants qui sont
employés à la cueillette.
On connaît à Marrakech (Iouze ou quinze pe-
tits négociants qui, au moyen de leurs appareils
primitifs, distillent environ 10 à 15.000 kilos
de fleurs par mois. Ils obtiennent environ 6 à
7.000 kilos d'eau de rose dont le prix varie
entre 2 fr. 25 et 3 francs le litre. De plus, les
indigènes font souvent distiller par leurs fem-
mes les roses de leurs jardins. Ils sont incontes-
tablement très friands de ce parfum fade et
entêtant.
Quant à la distillation des fleurs d'oranger,
elle se fait également à Marrakech, qui est le
centre indigène de toutes ces productions, et
qui doit le rester, si jamais on exploite à l' euro-
péenne ce genre d'industrie, car son climat est
celui qui convient le mieux à ces cultures. On
en fait également un peu à Fez, mais beaucoup
moins.
La cueillette, qui est opérée par les femmes,
s'effectue en avril pour la région de Marra-
kech et en mai pour celle de Fez. On estime
qu'un arbre peut donner selon les années et
sa taille, de 2 kg. 500 à 7 kilos de fleurs.
Remarquons que les indigènes, comme pour
les rosiers, ne font que de I eau de fleurs d'oran-
ger, et pas d'essence concentrée, les instru-
ments de travail leur faisant défaut. Ils en sont
presque aussi grands amateurs que de l'eau de
rose.
Louia Le Barbier.
1 -----
Umi bel\\JlWirmg en TMainim®
M. Lucien Saint, Résident Général de
France à Tunis, vient d'inaugurer solennelle-
ment, en présence des autorités locales et d'une
foule considérable d'indigènes, un pont en ci-
ment armé qui franchit l'Oued Mellègue dans
la région de Souk el Arba, à peu de distance
de la frontière algérienne.
Ce pont, d'une portée de 90 mètres, sans
soutien de pile, est probablement le plus grand
du monde construit en ciment armé.
KECINE DOUANIER COLONIAL
---()-o---
Au cours de sa récente réunion, étudiant le
régime douanier colonial, l' Association de l'In-
dustrie et de l'Agriculture françaises préconisant
le système de l'assimilation douanière tempéré
par de larges dérogations applicables aux colo-
nies suivant leur éloignement, leurs besoins et
leur développement, fistima u que la loi doua-
nière doit simplement adapter le régime doua-
nier colonial au nouveau régime métropotitain.
en évitant essentiellement a y apporter des
changements susceptibles d'introduire peu à peu
le régime de la personnalité ou de l' autonomie
douanière, germe de dissociation entre la métro-
pole et les possessions d"outire-meir, et nous pou-
vous ajouter notamment : les possessions fran-
çaises de l'Afrique du Nord. On sait que ces
difficultés n'ont pu être aplanies par la récente
conférence d'Alger.
h YDyage priscir en Indochine
__CK>–
La qualité des voyageurs et l' oeuvTe de bien-
faisance (dispensaire antituberculeux de Ma-
rennes) à Jaquelle était destiné le bénéfice de
la féunion avaient attiré au cinéma du Coly.
sée une société élégante et nombreuse pour en-
tendre !a très gracieuse princesse Achille Murât
présenter le film du beau voyage qu'elle vient
de faire en compagnie de son mari à travers la
Cochinchine, le Cambodge, l'Annam, Je Laos
et le Tonkin.
Les plongées des indigènes autour du paque-
bot pendant une escale produisent un effet très
curieux en cinématographie, puis c'est Saigon,
la doyenne de nos villes indochinoises, nid de
verdure et luxueuse cité que les voyageurs quit-
tent pour remonter l'imposant Mékong aux rives
bordées de la haute végétation tropicale.
Au Cambodge où nous conduit le Mékong,
nous retrouvons S. - M. -- Sisowath et - son corps
de ballet. Les scènes de la vie cambodgienne
nous sont décrites avec beaucoup de charme et
d'esprit par la conférencière fort applaudie. Après
une promenade sur le grand lac, nous arrivons
aux ruines d'Angkor que les touristes visitent à
dos d'éléphant, ce qui ajoute un attrait de plus
à ceux que présentent ces vestiges de la puis-
sance du Royaume Khmer. La rencontre d une
caravane (également à dos d étéphant) d'un
groupe de danseuses cambodgiennes permet à
la princesse Achille Murat de nous les montrer
dansant devant des fresques fort anciennes
représentant leurs ancêtres danseuses dont l' ac-
coutrement et les attitudes sont les mêmes que
celles de leurs descendantes. C'était aussi fort
curieux de -- voir avec quelles précautions les
gros pachydermes posaient leurs énormes pieds
sur les marches des escaliers des palais d Ang-
kor.
Le sanatorium de Dalat et les admirables
chutes de Langbian nous montrent combien il
est facile et agréable d'aller se reposer des fati-
gues de la vie cochinchinoise. Des Moïs, la
princesse Achille Murat nous présente des
paysans fort pacifiques, très heureux de rece-
voir les visiteurs qui les observent dans tous les
détails de leur vie, et, à r accueil qu'ils en re-
oivent, on ne peut croire que ce sont les Moïs
terrorisés par 1 administrateur Sabatier. Quand
au Congo, je rencontrai des indigènes qui
avaient été malmenés par nos prédécesseurs, ils
ne me faisaient pas un si jovial accueil. M.
Sabatier trouverait donc là, si besoin était, un
excellent témoignage en faveur de sa bonne
administration qui nous valut la pacification de
ces êtres si primitifs, et la princesse Achille
Murat de rendre hommage aux administrateurs
coloniaux qui, tout en faisant travailler les indi-
gènes, s' en font aimer et leur font aimer la
France.
Tireur émérite, Je prince Achille Murat dé-
barrassa la région de trois superbes tigres, et il
devait poursuivre au Laos ses exploits cynégé-
tiques.
Le voyage en Annam se poursuit par la route
mandarine qui traverse des rizières à perte de
vue. Nous voyons le labourage de ces plaines
inondées avec une charrue primitive tirée par
des bœufs. Hué, capitale de l' Annam, où les
voyageurs recevaient de S. M. Kaï Dinh, dé-
cédé peu après, un accueil charmant.
Le Laos, si peu connu de nos jours, nous est
révélé par des vues de toute beauté et fort
impressionnantes quand il s'agit des rapides que
les hardit voyageurs franchissent sur de frêles
embarcations. C'est aussi le pays des éléphants
qui nous sont montrés au travail, tirant et pous-
sant d'énormes troncs d'arbres, tout en don-
nant des preuves de la plus grande docilité.
Première européenne ayant pénétré dans la
région des Bolovens, la conférencière est très
fière de nous montrer les Khas dans leur vie
quotidienne, dans leurs danses guerrières et leurs
accoutrements.
Ces guerriers aux longs cheveux sont extrê-
mement curieux, et c'est chez eux que le prince
Achille Murat obtint des tableaux de chasses
remarquables : buffles, tigres, gazelles.
Hanoï, la capitale de l'Indochine, possède
un magnifique palais gouvernemental ; Haï-
phong, le grand port tonkinois, est situé au fond
de la baie d'Ha-long, si cureuse avec son archi-
pel de rochers dont les voyageurs ont visité les
grottes aux lacs intérieurs qui sont une des
choses les plus curieuses de lExtrême-Orient.
C'est par ces vues prises avec un goût exquis
que prit fin le beau voyage qui nous a tant char-
més, et dont le récit fut aussi captivant que les
images.
Eugène Devaux
^1– »
Les importations
en Gambie en 1926
Sur l'année précédente, les cotonnades im-
portées en Gambie en 1926 ont accusé une
augmentation de 1.949.525 yards.d'une va-
leur de 47.787 l.
Sur un total de 162.196 £ , go ':,) provien-
nent du Royaume-Uni.
Les cotons manufacturés accusent une aug-
mentation de 13.571 £ , le total se montant
à la somme de 40.564 î,, dont près de 37
proviennent du Royaume-Uni, alors que les
années précédentes, ce 0;!, avait été de 43,
45, 57 et 58
-- -- - 1 1
Ce qui est surprenant, c est la quantité ae
thé importée : pas moins de 30.261 livres,
d'une valeur de 3.143 l-
Ce thé est largement consommé par les
Arabes qui l'échangent contre des moutons
et des bœufs de l'Hinterland ; il leur coûte
moins cher que partout ailleurs, car il est
exempt de droits en Gambie.
La France en fournit 49,88 et le Royau-
me-Uni 21,51
L'Aviation Coloniale
Paris-Saigon
Les conditions météorologiques étant dé-
favorables, Pelletier Doisy a décidé
d'ajourner sa tentative contre le record de
la distance sans escale.
À la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
--+0--
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, se réunira demain mer-
credi 15 juin, à 16 heures (local du Se bu-
reau).
A l'ordre du jour figurent :
A) Rapports de M. Roux-Freissineng sur :'
IOle projet 3843 tendant à la création d'une
caisse foncière agricole en Algérie ;
20 la proposition de loi 4278 de M. Edouard
de Warren tendant à l'octroi d'un crédit de
dix-huit millions de francs (18.000.000) pour
l'étude technique définitive du projet trans-
saharien ;
30 le projet 4083 tendant à assurer la pro-
tection des eaux souterraines du Sahara
Algérien.
B) Désignation d'un rapporteur pour la
proposition de résolution 4475 de M. Can-
dace, ayant pour objet d'instituer la repré-
sentation parlementaire des indigènes non ci.
toyens français des colonies et des citoyens
français habitant les colonies non représen-
tées.
C) Questions diverses.
AU SENAT
RAPPORT
Le Kayes-Niger
M. Maurice Ordinaire. Sénateur du Doubs
est nommé rapporteur du projet de achat du
chemin de fer du Kavcs-N iger.
t .*♦«.
Comme Rosslon
Hier est arrivé à Marseille le lieutenant Bru-
neteau, officier du Service radiotélégraphique
de l' armée, accompagné du lieutenant belge
Waerens. champion motocycliste, et du radio-
télégraphiste militaire français Cimie.
Le lieutenant et ses deux compagnons vien-
nent de traverser dans toute sa longueur le
Sahara à motocyclette par Oran, Colomb-Bé-
char, Tombouctou et Dakar, au total un voyage
à moto de plus de 8.000 kilomètres.
Ces vaillants ont dû surmonter de terribles
souffrances, notamment celle de la soif, dont ils
ont failli mourir, pour accomplir leur raid.
Ils seront fêtés à Paris. jeudi soir, où un dîner
sera donné en leur honneur au Café de Paris,
sur l'initiative et l'invitation de MM. Henry
Paté, vice-président de la Chambre ; A. de
Gobart, président du Syndicat de la Presse
belge à Paris, et M. Victor Boin, vice-prési-
dent de l'Association Internationale des Journa-
listes sportifs.
On les attend ensuite à Liège.
1; Nouveau venus al Haséflm
Un convoi de tout petits animaux, deux lion-
ceaux et deux chirogales, vient d'arriver au
Jardin des Plantes, expédiés de Madagascar et
d'Abyssinie. ,
Les deux lionceaux, à peine âgés de quatre
mois, semblent perdus dans la grande cage qui
les abrite. Et les visiteurs ne sont pas peu surpris
de voir les nouveaux hôtes à la fois minuscules
et. dépaysés parmi les fauves puissants qui les
entourent.
Ex dans la rotonde des éléphants, les deux
chirogales, le Maki Mongoz et le lepilemur.
disparaissent presque au milieu de la paille où.
frileux, ils se blottissent près d'un chimpanzé
débonnaire.
f
Dépêches de l'Indochine
- -----{)- -
Départ
Le H,:sidellt Supérieur l'ILSI/ltil'r qui a
exercé par intérim les fonctions de Gou-
verneur (\cnernl pemlunt le séjour en
France du (;U!I/I'I¡CllI' Général titulaire
Alexandre \'arenne a quitté Hanoi le 9
dans la soirée par la voie de terre pour
Saïgon, où il s'embarquera sur le D'Arta-
gnàn, à destination de la France. Sur l-cs
quais de la gare, il reçut les souhaits des
notabilités. Le Gouverneur Général tint à
lui apporter les siens, en personne.
Le commerce du Siam
Scion les statistiques annuelles tJui vien-
nent de paraître, le Commerc extérieur
du Houaumr de Simlt s','st élevé au cours
de raimée linis2(> à un
total de -i-2G. 108.000 ticaux en chiures roruls,
soit une augmentation de M millions sur
l'année précédente, savoir :
Exportations : 2A4.731.000 ticaux.
Importations : 181.377.000 ticaux.
La ban lace commerciale se chiffre donc
par G3.354.000 ticaux contre :tt.700.00o en
192i-l!)2r> et iM.TOO.OOO en lH:!{.:!.j.
Pour la dernière, année, les importations
maniuenl une augmentation de 1;?.000.000
sur l'année pré'cédente et les exportations
sont en augmentation de 11.700.000
Contre la propagande bolcheviste
Selon le Siam < >lt5rrvt.'!\ I" ministère de
r Intérieur siamois rii'nt de publier un livre
blanc destiné <) servir de guide aux auto-
rités pour lutter (•outre la propagande bol-
cheviste tu01'/en de mesures de. police déià prises.
I.I'S délégués venus de Canton à Rang-
kol< pour fomenter des troubles ont été mis
dans l'impossibilité de nuire. Il est. à noter,
d'ailleurs que cette propagande a. peu de-
prise même parmi les membres de la co-
lonie chinoise installée au Siam. Le minis-
tère d<> l'Intérieur a décidé de, déporter sans
délai tous le* agitateurs bolcherisies qui
seraient arrêtes,
v
Les exportations de riz
par Haiphong
00 -
L(',ç exportations de riz par llnlphong
pendant le mois de mai ont atteint iei total
de 1.139 tonnes, savoir :
Riz blanc, sur l'étranger 3.485 tonnes
Riz nep, sur l'étranger 628 *
Brisures sur l'étranger M
Brisures nep. sur létraiï/ger 1 r)
Le total général des sorties du riz du
Tonldn depuis le 1Ar 'janvier a atteint
20.984 tonnes.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
MARDI SOIR, 14 JUIN 1927.
Les Annales Coloniales
lu muoimm el rMnui ww rqm m
h. MwmmI.
Diiiktmirsi Marcel RUEOEL et L.-G. THÊBAULT
Lm AmiALKs COLONIALES ne pubtteni que dei orli-
cie. inédits, qui sont leur propriété ezclutfue.
meut entiolia
Rédaction & Administrentg ;
14, IN H MM-IMUr
PARIS CM
i» RICHELIEU If "M
ttOMMENEttTS
avec 10 supplément illustré ;
Un se 6 mois 8 Moi*
Franoe et
Colonies 120o 65 » 85 »
ttranger.. 110 t 100 » 60 >
On s'abonne saut frais dans
toua les bureaux de pute.
Les ressources minières de 19ROEOFO
L'inventaire des ressources du sous-sol de
J'A.E.F. n'a pas encore été établi de façon
précise. Toutefois, il ressort des nombreuses
constatations faites, tant par les explora-
teurs que par les missions scientifiques ou les
groupements privés ayant procédé à des pros-
pections partielles, que notre colonie possède
Une très grande variété de substances miné-
irales utiles, dont quelques-unes particulière-
ment abondantes.
Deux régions surtout ont révélé, de ma-
nière très nette, leurs richesses en minéraux :
le Kouango dans l'Oubangui-Chari et le
Mindouli au Moyen Congo. Dans cette der-
nière contrée, se trouvent les gisements de
minerais de cuivre les plus importants de
nos colonies. Leur exploitation a commencé
effectivement, dès 1909, dans les régions du
M'Boko Songho et du Mindouli, et a donné
lieu à un mouvement d'exportation qui est
passé successivement de 330 tonnes en 1913
à 647 en 1924 et 678 en 1925.
Chiffres bien faibles, pourra-t-on objec-
ter? Sans doute. Mais les quantités exportées
seraient peut-être dix fois plus considérables
si, jusqu'à présent, les difficultés de trans-
port n'avaient constitué un obstacle presque
impossible à surmonter. Aussi, dès que
l'achèvement de la voie ferrée Brazzaville-
Océan, dont le tracé passe à proximité des
mines, sera réalisé, la situation sera complè-
tement et heureusement renversée, car alors
le minerai, ne subissant plus, dans son
transport, les trois ruptures de charge iné-
vitables à l'heure actuelle, pourra être amené
directement jusqu'au port d'embarquement.
Ajoutons que les gisements de cuivre de
cette région couvrent une superficie de plus
de 4.000 kilomètres carrés. D'autres exploi-
tations existent encore à Renéville, à 60 ki-
lomètres environ au nord de Brazzaville.
Dans la région du Kouango un nombre
considérable de gisements de graphites a
été récemment découvert. Il résulte des pros-
pections déjà effectuées que l'exploitation de
ces gisements ne sera limitée, pendant de
pombreuses années, que par les possibilités
de vente et de - transport. D'autre part, ces
Kaphites se composent de plusieurs variétés
nt les meilleures, et elles sont prédo-
minantes - semblent déjà devoir rivaliser
Uvantageusement avec celles Je Madagascar
et de Ceylan. Il n'est pas téméraire de con-
clure qu'elles pourront, avant peu, assurer à
la France la maîtrise du marché mondial
Hu graphite. Cette question apparaît donc
gomme une des plus importantes qui se po-
sent actuellement pour l'Afrique Equatoriale
(Française; car l'avenir économique de l'Ou-
tiangui-Chari, conditionné par la tenue du
Blarché du caoutchouc, peut en dépendre.
Au Kouango encore existent des gisements
De monazite qui s'étendent sur une surface
D'environ 50 à 80 kilomètres de rayon. La
Baonazite se rencontre, soit dans les roches en
place. soit surtout dans les alluvions récentes
pu anciennes. D'un premier examen et des
Résultats d'analyse, il semble que son exploi-
tation serait tout à fait intéressante, à tous
Jes points de vue, pour ceux qui oseront l'en-
treprendre.
Le fer est extrêmement abondant en A.
E. F., notamment dans l'Ogooué, dans la
gorge du Congo et dans le Tchiloango, où
il se trouve sous forme de filons d'hématite.
Dans le Haut-Oubangui ainsi que dans le
massif cristallin, il se présente à l'état de
fer magnétique. Quant aux terrains sédimen-
taires, ils renferment des grés ferrugineux
go quantités considérables.
Les ressources de l'A.E.F. en charbon ne
sont pas encore nettement établies. Plusieurs
gisements carbonifères ont été reconnus dans
la région N'Dombo, au nord de Libreville
et dans la région d'Etno. Mais, de même que
pour le pétrole, des explorations scientifiques
Feraient nécessaires pour obtenir une évalua-
lion précise des gisements existants et ex-
ploitables. Il n'est d'ailleurs pas douteux
Rue si les recherches actuellement en cours
aboutissent à des résultats positifs, l'A. E. F.
trouvera là une nouvelle source de richesses;
car elle serait ainsi libérée des importations
si coûteuses de ce combustible.
Des minerais d'étain dont l'importance
exacte n'-.pas été déterminée jusqu'ici ont
été découverts dans le Mayo-Kabbi. Ils se-
raient le prolongement de ceux de Baoutchi,
pn Nigéria, dont l'exploitation est des plus
Ifmunératrices.
Le manganèse existe en grande quantité
pans le Mindouli. - Le plomb, qui se trouve
presque toujours associé à l'argent et au
zinc, sous forme de minerais sulfurés, appa-
raît particulièrement abondant dans les bas-
sins du Niari et du Djoré. D'autre part, les
estuaires du Gabon sont, eux aussi, extrê-
mement riches en combustibles minéraux ou
liquides.
Il importe, en outre, de mentionner la pré-
sence de nombreux bancs calcaires dans la
zone traversée par le chemin de fer en
construction. Cette découverte est d'autant
plus précieuse que la chaux, qui entre pour
une très forte proportion dans l'établisse-
ment du prix du bâtiment, doit être impor-
tée en presque totalité d'Europe. Les ana-
lyses faites, particulièrement satisfaisantes,
permettent d'espérer la découverte de car-
rières à proximité des travaux en cours sur
la voie ferrée, d'où l'on tirera les chaux né-
cessaires aux besoins variés de la Colonie,
Signalons enfin que l'éminent Gouverneur
Général, M. Antonetti qui dirige avec une
rare compétence les destinées de notre A.
E. F., vient de créer à Brazzaville un ser-
vice géologique. Dès le défcut de 1926, est
parti le premier géologue qui doit commen-
cer ses travaux par la frontière du Bahr
el Ghazal, sur laquelle se développent actuel-
lement des prospections intéressantes pour
le cuivre et pour l'or.
De ces données sucettes, il résulte que
notre vaste Colonie de l'.A.E.F., tout , au
moins en certaines de se parties, est forte-
ment minéralisée. A lui seul, le cuivre cons-
titue la principale richesse minière présente
et future de notre Congo. Quant aux autres
minerais que les premières recherches ont
révélés, ils apparaissent susceptibles d'ex-
ploitations très fructueuses. L'achèvement
prochain, envisagé pour 3930, du chemin de
fer Brazzaville-Océan permettra la mise en
valeur rationnelle, pratiqua et facile, de
toutes ces richesses, hier encore insoupçon-
nées.
Mais, il n'en demeure pas moins indis-
pensable de consacrer, dès maintenant, des
capitaux importants au travail de prospec-
tions officielles à entreprendre, de poursui-
cre celui-ci avec les moyens matériels les
plus sérieux, de susciter et d'encourager, en
même tempsH les intiatityçs particulières no-
tamment par l'octroi dt permis de recher-
ches, etc. Alors, nfctrfc empire colonial
s'enrichira d'un nouveau fleuron délaissé jus-
qu'ici et justifiera, en .A.E.J". comme ail-
leurs, de notre mission civilisatrice dans
toutes nos terres d'outre-mer.
ftsnri Michel,
Députe dm ftassts'Alpes, Vice-Presuient
de In Commission de l'Algérie, des
Colonies et des PIloris de Protectorat,
Vice-Président <4e la Commission de
la Marine Militaire.
..r
BROUSSES
* BROUTILLES
Essai de dèWiMllient
On a le sang chad bi la Guadeloupe.
Pour un oui, pour un non* pour une parole,
un nez ou un regard qui déplaît, pour expri-
mer fortement ses conHctions politiques
ou encore pour se poscir fefi héros deJ& re-
prise individuelle w -vous fait joviale-
ment partir dans la figVffc, le pancréas, les
lombes ou le médiastin, des pétoires de tout
format.
A vrai dire, c'est u»fe petite minorité oui
use de ces façons un çjçi*, vives. Mais elle
abuse du droit que l'on 4, kur Antilles, d'être
exubérant.
Le vacarme de tant qdlartillerie portative,
traversant les mers, est venu aux oreilles de
M. Léon Perrier, qui est de mœurs paisi-
bles et de plus un saiumt, Dans le labora-
toire ou le cabinet d« l'homme d'étude, on
n'aime pas les bruits iniobgrus. Le ministre
des Colonies a donc sé-vèrement réglementé
le commerce des (c arrnts 4, feu. munitions et
explosifs à la Guadeloupe et dépendances ».
Si, comme il faut l'espérer, les dispositions
de son récent décret soCat consciencieusement
appliquées, il n'y aura, même plus moyen,
là-bas, de tuer sa fernne. Il faudra, pour
u venger son honneur 1) v-enir à Paris.
Le jugement de Dieu
Il s'agit d'un autre décret, qui vise, ce-
lui-là, à supprimer en A* E. F. là pieuse
coutume du « poison d'épreuve ».
Le poison d'épreuv st une mixture pré-
parée par les ecclésiastiques indigènes, que
on appelle, en A. E., « sorciers ». Elle
est probablement dégoûtante, afin que le mé-
rite de ceux qui l'absorbent en soit aug-
menté. Parmi eux, certains préféreraient la
plus fruste - eau-de-vie, noais qu'importent
leurs préférences, alors (¡\te leur salut est en
jeu ! Car c'est bien leur salut qu'ils peuvent
assurer en buvant sans sourciller, le breuvage
magique. Accusés d'ui* ttféfait quelconque,
et impuissants, d'avelltllr, à se disculper,
ils soumettent leurs entrailles à cette espèce
de jugement de Dieu. Capables, d'épouvan-
tables coliques inscrivant sur leurs visages
convulsés toute la laide-ur du crime inavoué.
On voit l'économie du système : la plupart
du temps, le châtiment suit l'aveu involon-
taire, sans qu'il soit beoi:n de bourreau. In-
nocents, on ne saurait ddwettre ou alors,
il n'y aurait plus de bon Pieu - qu'ils pus-
sent succomber. Cependant, le ciel est par-
fois distrait, et ce m'iest pas gentil de sa
part, su. out lorsqu'il e affaire à de braves
types qui, forts d'une âjnç; aussi blanche que
leur peau est noire, out eux-mêmes exigé
l'épreuve.
C'est, d'une part, poutr parer à ces dis-
ti actions toujours posjbls, pour, d'autre
part, encourager les tribunaux indigènes à
appeler un chat un
mergue a signé sans hésiter le décret punis-
tant les pratiques dVdalie.
J'ai comme une idte ue le président de
la République, le garde des Sceaux et le mi-
nistre des Colonies Rencaissent pas beau-
coup le moyen Age.
Sanatoria pour Qllhel à sucre
La canne à sucre de Java a tout du ro-
seau pensant. Outre son évidente parenté
avec les diabétiques l'espèce humaine,
elle est sujette à la dégénérescence et elle
s'en peut guérir par des cures d'altitude.
M. Costantin relatait hier, devant ses doc-
tes confrères de l'Académie des Sciences, les
bienfaits dûment éptot»v £ s de ces cures, qui
se font en trois ta ; à 1.800, 750 et 300
mètres.
La méthode est c-ettaitat : les cannes les
plus découragées se redressent, comme par
l'effet d'une eau de Jouvence ou d'une greffe
à la Voronoff.
Salazie à la Réunion, le Mont-Pelé à la
Martinique, nous paraissent tout indiqués
pour l'édification de stonfetoria portant" leur
fronton : « Soyons betts pour les végétaux ».
Audion
Saigon confi"!,-e.
.♦»
Ainsi que je l'indiquais récem-
ment, la correspondance qui m'est
parvenue par l'intermédiaire de la
Section eochinchinoise de la Ligue des Droits
de VHomme à propos de certaines organisa-
tions d'Indochine est plutôt, une confirma
tion, qu'une rectification. le rappelle que
j'avais mis en cause la composition et l'at-
titude vis-à-vis de M. Outrey, des groupe-
ments d'avant-garde de là-bas.
Voici en effet ce que je lis sous la signa-
ture de mon correspondant et ce que j'avais
gardé pour la bonne bouche :
« Notre Section n'a pas toujours été ce
qu'elle est aujourd'hui. C'est rendre hom-
mage à la vérité de le reconnaître. Son action
a, dans un passé pas très éloigné de nous,
donné lieu aux plus vives critiques des meil-
leurs militants républicains de ce pays qui
ont maintenant remplacé les mauvais pilotes.
Le citoyen Goude paraît ignorer ce redres-
sement.
« Par contre, son allusion à l'infiltration
de serviteurs dévoués de M. Outrey à la Li-
gue des Droits de l'Homme, pour la manœu-
vrer à l'occasion, est parfaitement méritée.
« Il est certain que le Comité de la Section
« institué » le 2 février, ainsi que celui élu
le 1er mai 1924, à la veille des élections légis-
latives. étaient, en maiorité. composés d'ou-
treyistes, déclarés ou camoúftés. Il est non
moins certain que les partisans de M. Outrey
dominaient largement la Section. M. Outrey
lui-même avait sa carte de ligueur. Tout
comme son ami de Lachevrotière, le futur
leader d'un fascisme spécial dirigé contre le
représentant de la France en Indochine. Il
est encore certain que l'outreyisme a para-
lysé la Section pendant l'année 1924.
« Mais vers la fin de 1924, la besogne
d'épuration nécessaire était amorcée par 1 en-
voi au Comité Central d'un rapport docu-
menté exposant sous son vrai jour la situation
de la Section. La lutte fut dure. Rien ne fut
épargné aux premiers artisans de l'épuration.
Enfin la victoire couronna leurs efforts. La
Section, allégée de ses éléments troubles, en-
tra dans les traditions de la Ligue et déploya
une activité conforme à ses principes. »
le n'ai rien écrit d'aussi dur à propos de
la Ligue, c'est le renforcement de mes pré-
cédentes affirmations. Voyons maintenant ce
qu'on nous dit à propos des autres groupe-
ments ;
« Je ne suis pas radical, et les Comités ra-
dicaux mis en cause par le député du Finis-
tire, feront ce qu'ils voudront, continue mon
correspondant. Les Loges maçonniques adop-
teront l'attitude que bon leur semblera.
« Mais vieux militant socialiste, j'ai mon
mot à dire sur la Section saïgonnaise du parti
S. F. O. que certains avaient projeté de
fonder. Au sein de ce groupement, dont la
liste originelle des membres m'est connue. 'de-
vaient se retrouver, à côté de très rares dé-
mocrates fourvoyés, quelques républicains
frelatés qui « brûlés » ailleurs escomptaient
opérer, 4.e ce poste, de nouvelles manœuvres
au profit du bloc national local. Ce groupe-
ment, je me flatte de l'avoir « torpillé »
en France dès sa naissance, avec l'appui ve
mes amis de la Seine. L'investiture, tant dé-
sirée, ne lui est jamais venue. Les cartes de
« membres actifs », sorties des presses d'une
imprimerie saïgonnaise, attendent toujours la
main qui les i/istribuera. A aucun moment,
depuis 1920, le parti socialiste S. F. 1. O.
n'a eu, en Cochinchine, une organisation ré-
gulière, le sais qu'il a plu à certain de se dire
ici le « délégué » de ce parti, et il' accomplir.
à ce titre usurpé, quelques vagues démarches.
« Mais il faut que l'on sache, 'dans l'inté-
rêt même de l'avenir des idées républicaines
en ce pays, que ce « délégué » s'était octroyé
lui-même son mandat. Il n'a pu parvenir à se
faire donner une délégation par les organis-
mes centraux. Sur tous ces points, je suis en
plein accord avec le citoyen Goude, au parti
duquel je m'honore d'appartenir depuis bien-
tôt vingt ans. »
Que penitjfont nos lecteurs de cette COUc/II-
sion. le doute qu'ils s'y attendaient. En cc
qui me concerne, elle me sqfisfait pleine-
ment.
Je dois cependant ajouter que nous n'avons
discuté qu'à propos de Saigon.
Mon correspondant voudrait-il maintenant
me faire savoir s'il approuve la brochure in-
titulée « Sauvons l'Indochine », rédigée, si
je ne me trompe, par le « Délégué de la Sec-
tion cambodgienne de la Ligue des Droits
de l' Homme
La section de Saigon sait-elle que l'auteur
de ce tissu de contre-vçritcs s'est adressé
aux sections françaises de la l.¡glu des
Droits de l'llomme, sans en aviser le Comité
Central, afin d'obtenir le vote d'un ordre du
jour flétrissant Alexandre Varenne ?
Voilà des questions au sujet desquelles la
conversation fourrait continuer.
E. Goude.
Dâputâ du Finistère
Membre de la Commission
des Colonies
Un grand antiesclavagiste
- est mort
---0-0--
Le capitaine Joubert, qui vient de mourir au
Congo belge, était une des plus belles figures
de la campagne antiesclavagiste et un des pre-
miers pionniers de la civilisation européenne au
Congo.
Le capitaine Joubert était d'origine bretonne
et ancien zouave pontifical. Il fut parmi les pre-
miers qui répondirent à l'appel du cardinal La-
vigerie pour combattre la traite des nègres en
Afrique.
-– oieo
M. J. Carde à Paris
M. J. Carde, gouverneur général de l'Afri.
que occidentale française, arrivera probable-
ment en France le mois prochain.
Nous croyons savoir que M. J. Carde doit
s'embarquer sur le Valdivia, lors de son
prochain passage à Dakar.
Plantes à parfum
AU MAROC
00
Nous avons consacré un chapitre à la culture
du eéranium-rosat et indiqué son utilisation pour
la distillation d'une essence assez recherchée.
Il n'est pas la seule plante dont on pourrait, au
Maroc, tirer des parfums. Il en est d'autres,
en assez grand nombre, mais de qualités trè$
différentes. Des unes, les indigènes ne font
rien : tels l'acacia Famèse, le laurier-rose, le
jasmin, la marjolaine, etc. Des menthes, ils ne
font emploi que pour donner à leur thé ce goût
spécial, très aromatisé, obtenu en mettant dans
la tasse quelques feuilles de la plante odorifé-
rante, goût spécial qui étonne un peu au pre-
mier abord, mais dont on apprécie vite la saveur
et qu'on regrette lorsque 1 on a quitté le pays.
Des autres, comme la fleur d'oranger et la rose,
ils font un emploi assez grand, confectionnant,
à l'aide d'appareils fort primitifs, des hydrolats
dont ils se montrent très amateurs.
Il est certain que si l' on organise un jour,
comme après tout la chose est possible et même
souhaitable, une distillerie moderne bien outil-
lée, ayant pour base l'exploitation du géranium-
rosat, on pourra lui adjoindre la distillation de
la rose et de la fleur d'oranger, tout au moins,
et peut-être de quelques-unes des plantes que
nous venons de citer et qu'on en retirera pro-
fit. Il est difficile, toutefois de chiffrer exacte-
ment celui-ti, tout Oepenaant du coût de la
matière première, de la main-d' œuvre et natu-
rellement des prix de vente, après paiement du
transport. Problèmes multiples qu on ne peut
résoudre currente calamo ici même, et qui de-
mandent une étude approfondie.
En attendant, voici ouelques explications sur
ce que l'on fait actuellement au Maroc avec
les deux plantes employées par les indigènes
pour contenter leur goût, aussi grand,
suaves, quoique un peu fortes au gré de beau-
coup d'Européens. Nous avouons être du
nombre.
Le rosier à parfum se trouve dans la Drââ,
un peu aux environs de Fez, en bien plus grand
nombre dans la région de Marrakech et le.
Sous. Nous avons déjà indiqué, d'ailleurs, en
parlant du géranium-rosat, que si l'on veut
créer une distillerie, c'est de ce côté qu'il faut
s' installer.
Le rosier à parfum fournit des touffes de 1
à 2 mètres de hauteur et de diamètre. Il n'est
pas cultivé spécialement, on le trouve de ci,
de là, dans les jardins indigènes. Les pétales
des fleurs sont rose pâle ou rose clair et liserés
de jaune à la base. Il appartient à la famille
des rosiers musqués. On récolte bon an mal
an, sur un pied, 600 à 700 BeurJ, pesant, fraî-
ches, 1 kg. 250 à 1 kg. 500. La floraison a
lieu du début d'avril à fin mai. Ce sont les
femmes et quelquefois les enfants qui sont
employés à la cueillette.
On connaît à Marrakech (Iouze ou quinze pe-
tits négociants qui, au moyen de leurs appareils
primitifs, distillent environ 10 à 15.000 kilos
de fleurs par mois. Ils obtiennent environ 6 à
7.000 kilos d'eau de rose dont le prix varie
entre 2 fr. 25 et 3 francs le litre. De plus, les
indigènes font souvent distiller par leurs fem-
mes les roses de leurs jardins. Ils sont incontes-
tablement très friands de ce parfum fade et
entêtant.
Quant à la distillation des fleurs d'oranger,
elle se fait également à Marrakech, qui est le
centre indigène de toutes ces productions, et
qui doit le rester, si jamais on exploite à l' euro-
péenne ce genre d'industrie, car son climat est
celui qui convient le mieux à ces cultures. On
en fait également un peu à Fez, mais beaucoup
moins.
La cueillette, qui est opérée par les femmes,
s'effectue en avril pour la région de Marra-
kech et en mai pour celle de Fez. On estime
qu'un arbre peut donner selon les années et
sa taille, de 2 kg. 500 à 7 kilos de fleurs.
Remarquons que les indigènes, comme pour
les rosiers, ne font que de I eau de fleurs d'oran-
ger, et pas d'essence concentrée, les instru-
ments de travail leur faisant défaut. Ils en sont
presque aussi grands amateurs que de l'eau de
rose.
Louia Le Barbier.
1 -----
Umi bel
M. Lucien Saint, Résident Général de
France à Tunis, vient d'inaugurer solennelle-
ment, en présence des autorités locales et d'une
foule considérable d'indigènes, un pont en ci-
ment armé qui franchit l'Oued Mellègue dans
la région de Souk el Arba, à peu de distance
de la frontière algérienne.
Ce pont, d'une portée de 90 mètres, sans
soutien de pile, est probablement le plus grand
du monde construit en ciment armé.
KECINE DOUANIER COLONIAL
---()-o---
Au cours de sa récente réunion, étudiant le
régime douanier colonial, l' Association de l'In-
dustrie et de l'Agriculture françaises préconisant
le système de l'assimilation douanière tempéré
par de larges dérogations applicables aux colo-
nies suivant leur éloignement, leurs besoins et
leur développement, fistima u que la loi doua-
nière doit simplement adapter le régime doua-
nier colonial au nouveau régime métropotitain.
en évitant essentiellement a y apporter des
changements susceptibles d'introduire peu à peu
le régime de la personnalité ou de l' autonomie
douanière, germe de dissociation entre la métro-
pole et les possessions d"outire-meir, et nous pou-
vous ajouter notamment : les possessions fran-
çaises de l'Afrique du Nord. On sait que ces
difficultés n'ont pu être aplanies par la récente
conférence d'Alger.
h YDyage priscir en Indochine
__CK>–
La qualité des voyageurs et l' oeuvTe de bien-
faisance (dispensaire antituberculeux de Ma-
rennes) à Jaquelle était destiné le bénéfice de
la féunion avaient attiré au cinéma du Coly.
sée une société élégante et nombreuse pour en-
tendre !a très gracieuse princesse Achille Murât
présenter le film du beau voyage qu'elle vient
de faire en compagnie de son mari à travers la
Cochinchine, le Cambodge, l'Annam, Je Laos
et le Tonkin.
Les plongées des indigènes autour du paque-
bot pendant une escale produisent un effet très
curieux en cinématographie, puis c'est Saigon,
la doyenne de nos villes indochinoises, nid de
verdure et luxueuse cité que les voyageurs quit-
tent pour remonter l'imposant Mékong aux rives
bordées de la haute végétation tropicale.
Au Cambodge où nous conduit le Mékong,
nous retrouvons S. - M. -- Sisowath et - son corps
de ballet. Les scènes de la vie cambodgienne
nous sont décrites avec beaucoup de charme et
d'esprit par la conférencière fort applaudie. Après
une promenade sur le grand lac, nous arrivons
aux ruines d'Angkor que les touristes visitent à
dos d'éléphant, ce qui ajoute un attrait de plus
à ceux que présentent ces vestiges de la puis-
sance du Royaume Khmer. La rencontre d une
caravane (également à dos d étéphant) d'un
groupe de danseuses cambodgiennes permet à
la princesse Achille Murat de nous les montrer
dansant devant des fresques fort anciennes
représentant leurs ancêtres danseuses dont l' ac-
coutrement et les attitudes sont les mêmes que
celles de leurs descendantes. C'était aussi fort
curieux de -- voir avec quelles précautions les
gros pachydermes posaient leurs énormes pieds
sur les marches des escaliers des palais d Ang-
kor.
Le sanatorium de Dalat et les admirables
chutes de Langbian nous montrent combien il
est facile et agréable d'aller se reposer des fati-
gues de la vie cochinchinoise. Des Moïs, la
princesse Achille Murat nous présente des
paysans fort pacifiques, très heureux de rece-
voir les visiteurs qui les observent dans tous les
détails de leur vie, et, à r accueil qu'ils en re-
oivent, on ne peut croire que ce sont les Moïs
terrorisés par 1 administrateur Sabatier. Quand
au Congo, je rencontrai des indigènes qui
avaient été malmenés par nos prédécesseurs, ils
ne me faisaient pas un si jovial accueil. M.
Sabatier trouverait donc là, si besoin était, un
excellent témoignage en faveur de sa bonne
administration qui nous valut la pacification de
ces êtres si primitifs, et la princesse Achille
Murat de rendre hommage aux administrateurs
coloniaux qui, tout en faisant travailler les indi-
gènes, s' en font aimer et leur font aimer la
France.
Tireur émérite, Je prince Achille Murat dé-
barrassa la région de trois superbes tigres, et il
devait poursuivre au Laos ses exploits cynégé-
tiques.
Le voyage en Annam se poursuit par la route
mandarine qui traverse des rizières à perte de
vue. Nous voyons le labourage de ces plaines
inondées avec une charrue primitive tirée par
des bœufs. Hué, capitale de l' Annam, où les
voyageurs recevaient de S. M. Kaï Dinh, dé-
cédé peu après, un accueil charmant.
Le Laos, si peu connu de nos jours, nous est
révélé par des vues de toute beauté et fort
impressionnantes quand il s'agit des rapides que
les hardit voyageurs franchissent sur de frêles
embarcations. C'est aussi le pays des éléphants
qui nous sont montrés au travail, tirant et pous-
sant d'énormes troncs d'arbres, tout en don-
nant des preuves de la plus grande docilité.
Première européenne ayant pénétré dans la
région des Bolovens, la conférencière est très
fière de nous montrer les Khas dans leur vie
quotidienne, dans leurs danses guerrières et leurs
accoutrements.
Ces guerriers aux longs cheveux sont extrê-
mement curieux, et c'est chez eux que le prince
Achille Murat obtint des tableaux de chasses
remarquables : buffles, tigres, gazelles.
Hanoï, la capitale de l'Indochine, possède
un magnifique palais gouvernemental ; Haï-
phong, le grand port tonkinois, est situé au fond
de la baie d'Ha-long, si cureuse avec son archi-
pel de rochers dont les voyageurs ont visité les
grottes aux lacs intérieurs qui sont une des
choses les plus curieuses de lExtrême-Orient.
C'est par ces vues prises avec un goût exquis
que prit fin le beau voyage qui nous a tant char-
més, et dont le récit fut aussi captivant que les
images.
Eugène Devaux
^1– »
Les importations
en Gambie en 1926
Sur l'année précédente, les cotonnades im-
portées en Gambie en 1926 ont accusé une
augmentation de 1.949.525 yards.d'une va-
leur de 47.787 l.
Sur un total de 162.196 £ , go ':,) provien-
nent du Royaume-Uni.
Les cotons manufacturés accusent une aug-
mentation de 13.571 £ , le total se montant
à la somme de 40.564 î,, dont près de 37
proviennent du Royaume-Uni, alors que les
années précédentes, ce 0;!, avait été de 43,
45, 57 et 58
-- -- - 1 1
Ce qui est surprenant, c est la quantité ae
thé importée : pas moins de 30.261 livres,
d'une valeur de 3.143 l-
Ce thé est largement consommé par les
Arabes qui l'échangent contre des moutons
et des bœufs de l'Hinterland ; il leur coûte
moins cher que partout ailleurs, car il est
exempt de droits en Gambie.
La France en fournit 49,88 et le Royau-
me-Uni 21,51
L'Aviation Coloniale
Paris-Saigon
Les conditions météorologiques étant dé-
favorables, Pelletier Doisy a décidé
d'ajourner sa tentative contre le record de
la distance sans escale.
À la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
--+0--
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, se réunira demain mer-
credi 15 juin, à 16 heures (local du Se bu-
reau).
A l'ordre du jour figurent :
A) Rapports de M. Roux-Freissineng sur :'
IOle projet 3843 tendant à la création d'une
caisse foncière agricole en Algérie ;
20 la proposition de loi 4278 de M. Edouard
de Warren tendant à l'octroi d'un crédit de
dix-huit millions de francs (18.000.000) pour
l'étude technique définitive du projet trans-
saharien ;
30 le projet 4083 tendant à assurer la pro-
tection des eaux souterraines du Sahara
Algérien.
B) Désignation d'un rapporteur pour la
proposition de résolution 4475 de M. Can-
dace, ayant pour objet d'instituer la repré-
sentation parlementaire des indigènes non ci.
toyens français des colonies et des citoyens
français habitant les colonies non représen-
tées.
C) Questions diverses.
AU SENAT
RAPPORT
Le Kayes-Niger
M. Maurice Ordinaire. Sénateur du Doubs
est nommé rapporteur du projet de achat du
chemin de fer du Kavcs-N iger.
t .*♦«.
Comme Rosslon
Hier est arrivé à Marseille le lieutenant Bru-
neteau, officier du Service radiotélégraphique
de l' armée, accompagné du lieutenant belge
Waerens. champion motocycliste, et du radio-
télégraphiste militaire français Cimie.
Le lieutenant et ses deux compagnons vien-
nent de traverser dans toute sa longueur le
Sahara à motocyclette par Oran, Colomb-Bé-
char, Tombouctou et Dakar, au total un voyage
à moto de plus de 8.000 kilomètres.
Ces vaillants ont dû surmonter de terribles
souffrances, notamment celle de la soif, dont ils
ont failli mourir, pour accomplir leur raid.
Ils seront fêtés à Paris. jeudi soir, où un dîner
sera donné en leur honneur au Café de Paris,
sur l'initiative et l'invitation de MM. Henry
Paté, vice-président de la Chambre ; A. de
Gobart, président du Syndicat de la Presse
belge à Paris, et M. Victor Boin, vice-prési-
dent de l'Association Internationale des Journa-
listes sportifs.
On les attend ensuite à Liège.
1; Nouveau venus al Haséflm
Un convoi de tout petits animaux, deux lion-
ceaux et deux chirogales, vient d'arriver au
Jardin des Plantes, expédiés de Madagascar et
d'Abyssinie. ,
Les deux lionceaux, à peine âgés de quatre
mois, semblent perdus dans la grande cage qui
les abrite. Et les visiteurs ne sont pas peu surpris
de voir les nouveaux hôtes à la fois minuscules
et. dépaysés parmi les fauves puissants qui les
entourent.
Ex dans la rotonde des éléphants, les deux
chirogales, le Maki Mongoz et le lepilemur.
disparaissent presque au milieu de la paille où.
frileux, ils se blottissent près d'un chimpanzé
débonnaire.
f
Dépêches de l'Indochine
- -----{)- -
Départ
Le H,:sidellt Supérieur l'ILSI/ltil'r qui a
exercé par intérim les fonctions de Gou-
verneur (\cnernl pemlunt le séjour en
France du (;U!I/I'I¡CllI' Général titulaire
Alexandre \'arenne a quitté Hanoi le 9
dans la soirée par la voie de terre pour
Saïgon, où il s'embarquera sur le D'Arta-
gnàn, à destination de la France. Sur l-cs
quais de la gare, il reçut les souhaits des
notabilités. Le Gouverneur Général tint à
lui apporter les siens, en personne.
Le commerce du Siam
Scion les statistiques annuelles tJui vien-
nent de paraître, le Commerc extérieur
du Houaumr de Simlt s','st élevé au cours
de raimée linis
total de -i-2G. 108.000 ticaux en chiures roruls,
soit une augmentation de M millions sur
l'année précédente, savoir :
Exportations : 2A4.731.000 ticaux.
Importations : 181.377.000 ticaux.
La ban lace commerciale se chiffre donc
par G3.354.000 ticaux contre :tt.700.00o en
192i-l!)2r> et iM.TOO.OOO en lH:!{.:!.j.
Pour la dernière, année, les importations
maniuenl une augmentation de 1;?.000.000
sur l'année pré'cédente et les exportations
sont en augmentation de 11.700.000
Contre la propagande bolcheviste
Selon le Siam < >lt5rrvt.'!\ I" ministère de
r Intérieur siamois rii'nt de publier un livre
blanc destiné <) servir de guide aux auto-
rités pour lutter (•outre la propagande bol-
cheviste
I.I'S délégués venus de Canton à Rang-
kol< pour fomenter des troubles ont été mis
dans l'impossibilité de nuire. Il est. à noter,
d'ailleurs que cette propagande a. peu de-
prise même parmi les membres de la co-
lonie chinoise installée au Siam. Le minis-
tère d<> l'Intérieur a décidé de, déporter sans
délai tous le* agitateurs bolcherisies qui
seraient arrêtes,
v
Les exportations de riz
par Haiphong
00 -
L(',ç exportations de riz par llnlphong
pendant le mois de mai ont atteint iei total
de 1.139 tonnes, savoir :
Riz blanc, sur l'étranger 3.485 tonnes
Riz nep, sur l'étranger 628 *
Brisures sur l'étranger M
Brisures nep. sur létraiï/ger 1 r)
Le total général des sorties du riz du
Tonldn depuis le 1Ar 'janvier a atteint
20.984 tonnes.
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