Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-05-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 30 mai 1927 30 mai 1927
Description : 1927/05/30 (A28,N83). 1927/05/30 (A28,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451078t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N° 83
- -
LE NUMERO : 80 CENTIMES
MND1 SOIn, 30 MAI 102T
Les Annales Cela niâtes
Ltf annonças H rêdnmat «oui ripui an
bu du deurud.
DIIIICTKUM I Maratl RMIDEL «t L.-G. THÊBAULT
Lu Anraus = na pvbliameua des arU-
cU. ""dM., qui sbniJaurpttlpriéti exclusive.
JOMMIQVOTIDIIK
Rédaction & Administration :
d., 14, KM M MM-TMir
PARIS a->
irmàmo a LOUVM le-si
- nimmicu 07-M
IBONNEIENTS
aisac k supplément illustré:
Dm 9 Moi* Ikteii
FrMM st
Cotoales Ito * Us Il »
ttroqu - - 180 e 100 » M »
On a alMM tuf rral» dan
tm - bureau cie
o
L'évolution politique du Japon
L'évolution politique du Japon intéresse tous
les pays qui ont des intérêts dans le Pacifique.
Je sais kieft que la politique ,4e» *anda Ehto
est soumise à certaines conditions écooomiaueS,
sociales, historiques qu'elle ne peut complète-
ment négliger. Mais ce déterminisme est moins
-absolu que ne le prétendent les amateurs de
théories rigides.
C'est ainsi que la politique anglaise à la nn
du dernier siècle n'était pas tout à fait la même.
selon qu'elle était dirigée par Disraeli et ses
successeurs du parti unioniste ou par Gladstone
et ses successeurs sir Henry Campbell, Barmer-
mann ou lord Grey. On pourrait faire chez nous
des observations analogues si la personnalité de
nos ministres des Affaires étrangères avait été
un peu plus accentuée.
La place qu occupe le Japon dans les affaires
mondiales et celle prépondérante qu'il tient
dans tous les problèmes concemant le Pacifiaue,
font que les transformations qui s'opèrent dans
les partis peuvent ne pas être sans influence sur
les rapports qu'il entretient avec les puissances
étrangères, et en particulier avec celles qui sont
établies sur les rives du Grand Océan.
----- - - --
Le Japon est, depuis près de quarante ans,
une monarchie constitutionnelle à la façon de
l'Angleterre du XVllf siècle, ou plus exacte-
ment de la Prusse dos Hohenzollern. il y a un
Parlement formé de deux a-nhre., l'une
ôloe au suffrage restreint, 1 autre choisie par
"empereur avec quelques membres qui y siè-
gent par droit de naissance. Deux parti, alter-
ne# au pouvoit suivant les règles les plus an-
ciennes du régime parlementaire, et I ori parle
en Occident des conservateurs et des libéraux
japonais comme on avait 1 habitude de parler
des conservateurs et des libéraux anglais.
Mais jusqu'aujourd'hui, il n y avait là qu'une
façade et une simple similitude de termet. Les
partis étaient des fantômes, les ministres des ma-
nières de pantins sans volonté propre. et le Par-
lement un décor sans valeur, une institution sans
autarité. Sous des apparences moderne., le ré-
gime restait féodal, et la réalité du pouvoir ap-
partenait aux clans dont les chefs faisaient et
défaisaient les ministères, au fenro, ç est-a-
dire à que chefs de grandes familles qui
formaient un Conseil officieux et tout puissant.
et enlin à 1. empereur.
Il en fut ainsi iusqu k ces derniers tempb.
Mais la guerre et les années ont modifié 1a si-
tuation. Les genro ont disparu peu à peu par
la mort, il n'en reste plus qu un, Je prince Salon-
ji, igé de 84 ans, et qui est le dernier survivant
d'une époque révolue. Les clans subsistent en-
core, mais leur pouvoir périclite. Ils se dislo-
quent peu à peu sous 1 influence du mouvemew
des esprits que la à accentué et qui porte
le pays vers la démocratie.
Cette action de la guerre, tous les twopêens
qui ont visité I* Empire & Soleil-Levant de-
puis moins de dix ans I ont notée. M. Félicien
Challaye l'a fortement marquée dans le dernier
ouvrage qu'il lui a consacré. Les peuples de
PExtrême-Orient ont. semble-t-il. beaucoup
plus attaché dimportance que ceux de l'Occi-
dent, à l'expression répétée sans cesse par les
gouvernants ou il s'agissait de la du
droit, de la liberté, que r enjeu en était la libé-
ration des M.
Chacun d'eux a fait 1 sa situation particu-
lière l'application de cette pensée. Ceux qui
(importaient une domination étrangère 0Dt voulu
la secouer au nom même des principes 40
avaEHé fannulés. Et lA où le
était entre les mains d ime aristocratie ou d une
oligarchie, c'est à elles que 1 on s est attaqué,
et le mouvement a pris une forme démocratique.
̃ n - î
C'est ce qui 8 est passé au Japon. Duccesai-
vement, le maement a dG J»» le CeDI
et finalement établir le suffrage uaivenel, La
démocratisation du régime électoral a eu natu-
rellement une répercussion sur les P^is. fin du
me cela s'est passé en Angleterre* la fin du
siècle dernier avec toutes les cfifférences que
comportent le passé et 1 organisation sociale des
deux pays. Certes, ces changements sont lots
et les attaches avec le Pa" sont encore fortes.
Mais on constate la formation et les promes
d'un grand parti démocratioue qui est favorable
aux paysans. En tout cas, l'adian populaire se
(ait chaque jour plus pande sur le Gouverne-
ment sans que. pour cela, disparaisse totale-
ment celle des clans. Le Japon «rt k une pé-
riode où deux formes politiques coexistent : la
forme aristocratique et la forme cWmocratique,
et.OÙ l'une, la seconde, tend à remplacer l au-
tre M.is ce n est pas la seule caractéristique de
l'évolution politique actuelle de ce pays. A
côté des partis qui acceptent les bases au ré-
gime politique et social actud, se sont ciéés
des groupements qui s y opposent d une façon
plus ou moins violente.
La naissance et le développement de l'in-
dustrie ont donné lieu 1 un mouvement socia-
liste dont les origines sont fut diverses à la
fois chrétiennes et manist mais qui tend
à se rapprocher de celui des pays occidentaux.
Les a"$ du nouveau parti ou plus exacte-
ment des nouveaux partis, car il: Ir a phMMUM
écoles qui ne s'entendent naturellement, furent
extrêmement difficiles, et aujourd'hui enccft,
la propagande socialiste rencontre des obstacles
qu'elle ne trouve pas dans les pays européens
qui sont restés fidèles au régime libéral. Elle
tait cependant des pIOIIà, car les conditions
de travail des ouvriers étaient et sont encore
restées fort dum. Lpt Occidentaux qui .ont
visité le pays "ont constaté ainsi bien M. Lu-
dovic Naudeau que M. weuleme. M. Féli-
den Challaye. ou M. Jean Dhasp, qui est le
pseudonyme d'un brillant diplomate. L on com-
prend que, d- ces milieu, la parole socialiste
se répande avec une facilit6 relative.
Ces partis socialistes ou comraunùtes comp-
tent officiellement un nombre assez faible d'ad-
hérents, mais divers indices permettent de sap*
poser que les sympathies dont ils jouissent par-
mi les auvrien et les petits paysans sont assez
étendues. Il est évidemment difficile de fournir
1 -.
des faits précis, PWO les prochaines élections
qui se feront au suffrage universel ne mancm-
mt pas de «ou» rsaisifier Vce sujet.
Rien à dire du programme du parti commu-
niste qui est ici ce qu'il est dans too, les autres
pays, puisqu'il est imposé par MOIeou.
Le parti social-démôcrate se rapproche assez
des partis occidentaux qui portent le même
nom. J'ai sous lç* yeux la déclaration qu'a
faite son secrétaire à un journaliste qui l'inter-
rogeait sur sa doctrine, et elle ne diffère pas
sensiblement de celle que l'on trouverait dans
la bouche d'un de ses camarades d'Europe.
Dans ce pays où les ouvriers ne sont pas
1.200.000, et où la grosse majorité de Ja po-
pulation est formée de paysans : ouvriers agri-
coles, fermiers, petits propriétaires, il n'est pas
étonnant qu'il se fût formé un parti travailliste
paysan. Ce - n'etf pas un parti. à proprement
parler. socialiste" il n'est pas pour la lutte des
- - - - -
classes, il se déclare prêt à appuyer « tout grou-
pement politique qui s'efforcera loyalement
d'améliorer le sort a" classes laborieuses ».
Cela n'est pas bien révolutionnaire ni absolu-
ment neuf. Voici qui est un peu plus net :
« Notre but, dit son manifeste, est l'émancipa-
tion des masses par l'application d'une politique
réaliste bas ée sur la révision des lois existantes,
d'un partage égalitaire de la terre, de la réor-
ganisation de ta ptoduction et de la distribution
des richesses d'apiès les pnncipe$ du socialis-
me. » S'il en est -, on ne voit pas bien ce
qui sépare ce parti du précédent, à moins que
ce ne soit la question de la démocratie en fa-
veur de laquelle il se prononce d'une manière
moins catégorique que les social-démocrates.
Ce n'est pas le seul parti socialiste qui
s 't adreue aux paysans. Il existe un groupement
qui s'intitule parti des prolétaires ruraux. Son
secrétaire résume ainsi son programme :
1° Emancipation politique, économique et
sociale du polétariat par des mesures en accord
avec la situation, actuel le du Japon ;
2" Revision du statut actuel de la propriété
foncière, de la production et de la distribution
des récoltes par des mesures appropriées ;
3° Lutte contre l'organisation des partis po-
lia tiques actuels qui sont tous bourgeois et réno-
vation du Parlement.
Il est a remarquer que le socialisme japoaai.,
même à ses débuts, se préoccupe pour le moins
autant de conquérir les paysans que les ou-
vriers. La situation économique et sociale du
pays explique cette particularité.
Nous avons vu les grandes lignes des pro-
grammes. Que représentent les force, qui sont
derrière ? On ne saurait le dire pour l'instant.
La politique violenté du Gouvernement envers
les adeptes de ces idées les obligent à se terrer.
Apparaltront-ifs aux élections de l'an prOchain)
C est possible. Mais gardons-nous de vouloir
prédire l'avenir.
Quoi qu'il en soit, il se produit au Japon
une évolution lente et parfois incertaine des
partis, qui ne saurait manquer de retentir sur
la politique extérieure et notamment sur l'atti-
tude de ce pays dans les problèmes du Paci-
fique. C'est à ce point de vue qu'elle mérite
d être notée ici.
Henry Fontanimr.
Député du Cantal,
Vfce-prdsident de ta Committion
da cow".
Sécrétait* d» ta Commission
daa Affaira» itrmngêM».
I III
Chez les administrateurs
ee
M. l'Administrateur en Chef Lefebvre, Pré-
sident de l' Association Professionnelle des Ad-
ministrateurs des Colonies, dont le détache-
ment au ministère des Colonies est arrivé à
expiration. vient de s'embarquer pour la Gua-
deloupe où il est affecté en qualité de Secré-
taire Général. -
Le choix de ses camarades s est porté sur
M. PAttninntmteMf en Chef Coindard, qui
a été dhiané, à l'unanimité des membres du
Comité de l-Auociation, pour lui succéder.
M. Albert Coindard a un long passé afri-
cain et sa distinction appréciée justifie largement
la confiance de ses camarades.
a ;
1 LA SOCIÉTÉ DE GtoGlintE
K rAIlS
00 -
En 1926. la Société de Géographie couron-
nait l'ouvrage consacré à Sumatra par M. O.
Collet ; d'un ouvrage plus général encore, re-
latif à ce véritable monde tropical que sont
les Indes Néerlandaises, la Commission des
Prix a entendu récompenser cette année les mé-
rites par l'attribution du prix Barbié du Bocage
à M. Gabriel Angoulvant, Gouverneur Géné-
ral honoraire des Colonies, député de l'Inde.
A la suite d'un voyage ayant pour objet
l'f examen comparé dés méthodes coloniales
néerlandaises, françaises et autres, M. Gabriel
Anaoulvant, que ses anciennes fonctions ren-
daient particulièrement apte à une telle étude
critique, a résumé dans dieux forts volumes con-
tenant des statistiques graphiques et admirable-
ment illustrés, les résultats de son enquête se
tématique et de ses multiples obseIyation. De
la lecture des quatorze chapitres des Indes Nier-
landaises se Maaae cette CGIIClusion, que la po-
litique indigène, humaine et généreuse, toute de
protection des naturels de la contrée, pratkpiée
par les Pays-Bas depuis un certain nombre d an-
nées a produit de très heureux multati. Si, sur
quelques points, l'organisation agricole de leur
empire. atteste pleinement leur incontestable
maîtrise, U, dans toutes les branches, les me..
mes succès montrent la valeur de leurs métho-
des* rationnelles. L'ouvrage de M. Angoulvant
est à lire, à étudier et à méditer.
Tel a été l'avis de la Commission des Prix
qui, sur la proposition du R., M. Froi-
devaux, a décerné la médaille d'or Barbié du
Bocage et nous en félicitons M. Gabriel
Angoulvant.
$.. 1
u «valu imcHtfiK le m
Li d le rtme swier
le la Elle flvUre et ft Nfeoey
-.: -e..
- La Gouvernement 'lfiIlI.v
sait avec celui d'Angleterre, en
1898, une convention aux termes
de laquelle les citoyens et ressortissants fran-
çais fouissaient en Gold-Coast et en Nigiria,
notamment au point de vue du commerce et
des concessions domaniales, d'avantages
équivalents à ceux qui étaient accordés dans
ces deux colonies aux citoyens ou sujets bri-
tanniques. Les produits ou articles manufac-
turés originaires de France étaient égale.
ment soumis, à leur entrée dans ces deux pos-
sessions anglaises, au même régime douanier
que les produits ou articles originaires de
Grande-Bretagne. Par réciprocité, les ci-
toyens et sujets britanniques se voyaient con-
férer des avantages semblables à la Côte
d'Ivoire et au Dahomey et les marchandises
anglaises entraient dans les deux colonies
françaises aux mêmes conditions que celles
de notre pays. A Vexportation, les produits
du cru des quatre colonies pouvaient être ex-
pédiés indifféremment sur la France ou sur
VAngleterre, sans qu'il puisse être perçu de
taxes différentielles.
Bref, si chacun des Etats souverains res-
tait libre de maintenir ou d'instituer des
droits à Ventrée ou à la sortie des marchan-
dises, dans les colonies visées fltIT la eamrtn-
lio", ces droits ne pouvaient avoir de carac-
tère protecteur pour les articles et produits
originaires de ou destinés aux deux nations
contractuelles. Bien mieux, par le jeu des
traités de commerce et de Vapplication de la
clause réservant le bénéfice de la nation la
plus favorisée, les deux gouvernements s'in-
terdisaient en fait l'institution de droits de
douane - pour protéger, dans ce groupe de co-
lonie, leurs industries nationales contre les
industries de la majeure partie des pays
étrangers. Et, si par la suite, des taxes fu-
rent perçues à Ventrée ou à la sortie, dans un
but fiscal, ce ne put être que des taxes dites
d'importation ou d'exportation frappant in-
distinctement toutes les provenances, toutes
les destinations.
Logiquement, les deux colonies anglaises
étant beaucoup plus vastes et plus peuplées,
plus développées économiquement aussi, que
les deux possessions françaises mises dans
la balance, la convention passé en 1898 tlit
dû être avantageuse au commerce français.
Son exécution ne nous procura guère cepen-
dant que des déboires. Le préjudice causé
alla même s'accentuant au fur - et à mesure
qu'augmentait le mouvement commercial de
la Côte d'Ivoire et du Dahomey. Alors qu'au
Sénégal, au Soudan, en Guinée (cololties voi-
sines, faisant également partie de l'Afrique
Occidentale française) une barrière doua-
nière, assez légère en vérité, assure la pré-
dominance aux marchandises françaises, c'est
à petne si, dans les deux colonies prtat ce s,
nous fournissons respectivement 35 et 25
des diverses marchandises importées par
elles. Encore, dans ces pourcentages, comp-
te le matériel reçu par l'administration (ar-
mes et équipements militaires, matériaux de
construction pour ouvrages d'art et voies
ferrées, matériel de chemin de fer,
etc.), et qui est presque obligatoirement
frallfais. Si Von s'en tenait aux seules mar-
chandises importées par le commerce, la part
de la France ne ressortirait pas à plus de 18
à 20 en moyenne. Cette part a peut-être
été un peu plus importante en 1926, à la fa-
veur d'un change très défavorable pour les
achats effectués à l'étranger, niais il est in-
contestable que l'industrie française peut
très difficilement lutter, à armes égales, avec
les industries étrangères pour la fabrication
de certains articles bon marché, les tissus de
coton teints, notammentt qui sont recherchés
par la clientèle indigène.
A Vexportation, la situation créée n'est
guère pins avantageuse : la majeure partie
des bois, huiles et amandes de palme pro-
duits par la Côte d'Ivoire et le Dahomey
prennent le chemin de l'étranger au détri-
ment du marché français qui, souvent, est
insuffisamment apPfovisiolltlé en ces matii-
res premières.
En regard du préjudice subi par notre
commerce, à la Côte" Ivoire et au Dahomey,
quel bénéfice nous procure la convention en
Gold-Coast et en Nigéria! On peut dire que
ce bénéfice est pratiquement nul. La part des
importations françaises dans ces deux colo-
nies anglaÑtJ est, en effet, de V ordre de 1 à
2 Elle pourrait difficilement être moin-
dret
Devant cette carjnce de notre commerce
dans les colonies anglaises, il paraît indis-
pensable que nous puissions frapper d'un
droit supplémentaire les importations tra"-
gères faites dans. nos possessions de VOuest-
Africain, afin d'assurer à l'industrie métro-
politaine la fourniture d'au moins la moitié
des importations totales de ces possessions.
Pour cela et en attendant, tant qu'on n'ap-
pliful pas partout le libre échange, il nous
faut dénoncer la convention de 1898 qui ar-
rive à expiration Van prochain. Ni VAngle-
terre, ni les autres pays intéressés ne peuvent
trouver étrange que nous reprenions sur - ce
point notre liberté inaction. Nous avons fait
assez de sacrifices dans nos colonies et en
faisons encore d'aises considérables, pour
avoir le droit de prétendre en retirer quelques
avantages 'et surtout avoir l'impression que
trous ne colonisons pas seulement pour le roi
de Prusse.
rlfrfl
Député du Cher,
Ancien ministre.
A LA CHAMBRE
-– GG
QUESTIONS ECRITES
Lee agenta du cadre auxiliaire
die travaux publics de Ilndochine.
M. ministre des Colonies : 1* a) si l'article 72 de
la loi du Il avril 1924, qui dit que les services
locaux accomplis dans les cadres locaux des
administrations coloniales sont admissibles pour
l'établissement du droit à une pension et pour
la liquidation, est bien applicable aux agents
du cadre auxiliaire des travaux publics de l'In-
dochine, qui, entrés trop tardivement dans l'ad-
ministration pour pouvoir être admis dans le
cadre permanent, ont été contraints de quitter le
service par suite de lu suppression dudif cadre
auxiliaire avant lu promulgation de la loi du
14 avril 1924 ; b) si lesdits agents pourront être
autorisés à fuire valider ces services auxiliaires;
2* si le règlement d'administration publique qui
doit être pris en exécution de l'article 71 de la
loi du IIi avril IIJ24, créant une caisse intercolo-
niale de retraites, doit entrer prochainement en
vigueur. (Question du 15 mors 1927.)
Héponse, Les services visés constituant des
« services auxiliaires locaux » ne peuvent être
validés directement par application de l'article
72 do la loi du 14 avril 1921 qui ne vise que
les services locaux proprement dits. Confonnê-
ment à l'indication donnée à cet égartf dans
le dernier paragraphe de l'Instruction finances
du 12 octobre 1924, la validation des services
auxiliaires locaux ne peut être réalisée qu'au ti-
tre de la caisse intercoloniale de retruites. Le ré-
glement préparé pour le fonctionnement de
cette institution et dont toutes les dispositions
viennent d'être maintenues lors de la récente
assemblée du oonite Auber vu être soumis iu-
cessaminent à l'examen du Conseil d'E\tit.
181
Le Ministre des Colonies
à Rouen
M. Léon Penier, ministre des Colonies,
maintenant complètement rétabli, visitera, le
samedi 3 juin, la Foire-Exposition de Rouen.
Un banquet sera offert en son honneur.
RETOUR
M. Lapalud, Lieutenant-Gouverneur de 'la
Côte d'Ivoire, s'est embarqué le 21 mai à bord
du Madona pour rentrer en congé en France,
jusqu'en novembre prochain.
hupraUM da Rasée co'.Mial
lie Lysa
M. Herriot, niuire de Lyon et ministre de
l'Instruction publique, a inauguré hier ma-
tin le musée colonial de la ville de Lyon,
composé en grande partie de pièces et de
documents cédés pur l'Exposition colouiaic
de Marseille et logé dans le même immeu-
ble que le musée CJuimet et le muséurg
d'iiistoiie naturelle. L'intention de M. ller-
riot, en créant ce nouveau musée, a é8ur-
tout. de mettre à la disposition des enfants
des écoles un ensemble de documents et de
produits qui soit une leçon de choses pra-
tique.
Ileçu à l'entrée du musée par le conserva-
teur, M. Fayolle, M. Herriot a écouté un
compliment lu par deux fillettes des écoles,
qui lui ont offert, en même temps, une ger-
be de tleurs. En quelques mots, le ministre
a dit toute la joie qu'il éprouvait à doter sa
ville d'un nouvel instrument de travail,
joie d'autant plus vive et plus profonde que
le .grand espoir de la France réside dans
ses colonies et que faire connaître celles-ci
mieux qu'elles ne le sont est travailler pour
la France et pour son avenir.
Sous la conduite du conservateur et (le
M. Gaillard, directeur du muséum, le mi-
nistre et sa suite ont visité les salles où
sont exposés, colonie par colonie, les pro-
duits de la grande France.
Le cslsnial et les crtcsdiles
00
Un colonial, M. Henri C. , revenant des
pays tropicaux, avait rapporté dans ses ba-
gages 70 petits crocodiles.
Il les logea dans la salle de bains de l'ap-
partement qu'il occupe à Paris, dans le quar-
tier des Grandes-Carrières.
Sa femme pensa d'abord que c'était « pour
rire ». Mais M. C. ayant persévéré diabo-
liquement dans ce qu'elle était en droit de
considérer, au moins, comme une erreur, elle
alla confier au commissaire de police son
affliction et ses alarmes ;
Le premier jour, dit-elle à ce magistrat,
j'ai cru que c'était une plaisanterie. Mais
maintenant, toutes ces sales bêtes ont envahi
l'appartement, la vie n'est plus tenable ; mes
enfants souffrent d'épouvantables cauche-
mars, et je viens vous aviser de mon inten-
tion de me retirer à Rueil chez ma mère.
On se perd en conjectures sur les desseins
de M. C. Veut-il élever à domicile (comme
d'autres cultivent des pois de senteur) et mul-
tiplier ses sauriens pour un futur commerce
de peaux? Ou prétend-il utiliser leurs facul-
tés lacrymogènes pour remplir économique-
ment sa baignoire ?
On ne sait. En attendant, le sympathique
commissaire des Grandes Carrières reste per-
plexe et ne peut même pas dire à la pauvre
mère s'il y a là un cas de divorce. Le Code
n'a. pas prévu l'espèce, et l'on sait que de
minimis non curât preetor.
Cependant, si on laisse 70 crocodiles at-
teindre dans un logis parisien la taille
d'adulte, il ne s'agira plus d'une petite af-
faire. Telle dbit être, du moins, l'opinion de
la concierge.
Audion
CtHlé k TArfifR èi 1imi
ii
Ce Comité fête son deuxième anniversaire
par un dîner qui aura lieu le mercredi 15
juin prochain, à 8 heures du soir à l'Hôtel
Continental. sous la présidence effective de
MM. Briand, ministre des Affaires Etran-
gères, et Sarraut, ministre de rlntéfièur.
I.es adhérents sont priés de se faire Ins-
crire le plus tôt possible au siège du Co-
mité, 3ft, rue de Naples.
AU CONSEIL D'ÉTAT
Rejet d'une requête du gouverneur général
de t Indochine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête
que le Gouverneur général de l'Indochine
avait introduite aux fina d'obtenir l'annu-
lation d'un urrêlé du Conseil de Conten-
tieux de rIndochillc, en date du 21 mai
lîfcM, le condamnant à verser à la caisse
locale au compte de Mme Murcoz, institu-
trice à Saïgon, toutes les sommes qu'il au-
rait dù y déposer depuis le 8 novembre
1912.
Le Gouverneur de rindoéliine soutenait,
dans son pourvoi que la dame iMarcoz
ne pouvait devenir titulaire de la Caisse
des retraites de l'Indochine que du jour de
l'acceptation de sa démission par le minis-
tre de l'Instruction publique, soit le 7 fé-
vrier 1918, le ministre n uyant pu légale-
ment donner à sa décision un effet rétro-
actif et le Gouverneur général n'ayant pu
légalement l'admettre dans le cadre local
avant cette décision..
La du nie Marcor. faisait remarquer, en
réponse à la requête du Gouverneur èné-
ral qu'clic n'avait pas aMaqué la décision
administrative ainsi qu'on lui en faisait le
grier, mais suisi - ainsi qu'die en avait le
droit le Conseil du Contentieux d'une
demande relative à son régime de pen-
sion.
Que, n'ayant pos été détachée par lo mi-
nistre de l'Instruction publique, elle est
devenue titulaire de la Caisse des retraites
locales depuis sa noiniiwvtion en Indo-
chine par application de l'arrêté local du
Ú août t, art. î>.
Appelé à juger cette importante affairé
3ru retiendra 1 attention des instituteurs et
des institutrices en Indochine, le Conseil
d'Etat a ainsi qu'il ert. dit plus haut --
rejeté la requête du Gouverneur général de
l'Indochine et ce pour les motif suivants :
En vertu des dispositions des articles 2
et 3 du décret du 5 mai 1898, les agents
français en services locaux sont titulaires
de la Caisse dr-s retraites civiles de
l'Indochine a la seule condition que
leuis services n'entrent pas en compte
pour l'application des lois sur les pensions
8 la charge de l'Etat.
Considérant que Mme Mnrcoz a été
nommée institutrice duna le cadre local par
a.rrêté du Gouverneur général en date du
8 novembre 1912.
Qu'en admettant que cette nomination
n'eut pu être faite régulièrement à cette
date, où la dame Marcoz n'avait, pas obte-
nu du ministre de l'Instruction publique,
dont elle dépendait, l'autorisation de pren-
dre du service aux colonica, l'arrêté qui
l'a ainsi nommée est devenu définitif,
faute d'avoir été rapporté dans le délai du
recours pour excès de pouvoir.
Considérant qu'à la date du 8 novembre
]l, ou euie est uinsi entree dons le cadre
local, Mme Marcoz, était au point de vue
métropolitain, en congé depuis plus de
trois mois, et par suite, en vertu de l'ar-
ticle 1U du décret du 9 mai 1853, son temps
de congé ne comptuit plus comme services
valables pour une pension de retraite à
la charge de l'Etat.
Le rongé dont elle était alors titulaire
ne lui a pas été renouvelé lors de son
expiration et à aucun moment elle n'a été
l'objet d'un dét-achemnt régulier lui con-
sacrant ses droits à une pension métropo-
litaine.
- - - -
Des lors, le Gouverneur général de
l'Indochine, n'est poliS fondé h soutenir que
c'est h tort que par l'arrêté attaqué. Mme
Marcoz a été reconnu litulaiire de la Caisse
10culc des retraites a compter du 8 no.
vembre 1912, il en résulte que la requête
dont s'agit doit être rejetée.
La prewère baaqie inusité en Indochine |
1
Une Société Anonyme Annamite de Crédit
est en formation en Indochine et depuis le 1 cor
mars 1927 la souscription est ouverte et les ver-
sements sont reçus aux guichets de la Banque
de l'Indochine. - -
Les fondateurs déclarent qu en dehors de la
question des bénéfices à réaliser, les Annamites
doivent considérer la Société Annamite Je Cré-
dit comme une oeuvre leur appartenant à tous
et que chacun a le devoir d'apporter sa pierre
à l'édifice commun.
« Il faut, disent-ils, à l'occasion de la fon-
dation de ce premier établissement de crédit,
que le peuple annamite tout entier marque sa
volonté de lutter dans le domaine économique
où il pourra être le plus fort et imposer le
respect. h
« Alors que d autres peuples, évoluant au
contact de la civilisation occidentale. ont fait
montre desprit d'organisation, nous n'avons pas
encore la plus modeste banque. Notre évolution
serait-elle une évolution de façade, marquée
seulement par des diplômes et des titres, sans
aucun fond sér ieux ?
« Nous avons le devoir de prouver, par des
faits, ce que nous sommes réellement. Dans la
situation où nous nous trouvons, l'inertie serait
un témoignage de notre incapacité et de notre
impuissance.
CI Avec la fondation de la Société Annamite
de Crédit, nous entrons dans la période des
actes. » ;
Nous ne doutons pas que r Administration
soutienne cette intéressante tentative.
Un journal annamite
anti français
- 00
Le parquet a chargé le juge d'instruction
Delalé d ouvrir contre X. une nouvelle in-
formation pour provocation de militaires à la
désobéissance. Cette information vise, notam-
ment. la publication par le journal annamite
Ho-Nam- Viet, qui s'édte à Paris, d'un appel
aux soldats annamites, les exhortant à tourner
leurs armes contre « leurs ennemis » (sic) les
Français.
» ̃ ̃
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Le Gouverneur Générnî ;ic l'Indochine vient
de faire connaître an ministre des C/>li>nila dnte du 28 mai 19?7, le taux olYu-i< | .le la
piastre était de 12 fr. 90.
Les preslaUoDs a lÆadagaStlr
A Madagascar, le budget des prestations
alimenté par une taxe spéciale, est une es-
pèce de budget régional indépendant du bud-
get local. A l'origme, il fut scrupuleusement
régional, c'est-à-dire que les dépenses payées
sur ce budget n'intéressaient réellement que
des travaux ou des services effectués dans la
région où étaient perçus les rachats de pres-
tation. Puis sous l'empire des nécessités, on
autorisa des dérogations ù ce principe et,
enfin aujourd'hui, il est officiellement prévu
à ces budgets soit des travaux d'intérêt gé-
néral tels que routes de grande communica-
tion, canaux d'irrigation, construction d'école
officielle, soit des subventions pour les
mêmes travaux.
Ainsi on ne s'explique pas les décisions
récentes de la Commission chargée à Tana-
narive d'examiner les projets de budget de
Fokonolona et qui s'obstine à faire certaines
distinctions entre les propositions de travaux
inscrites sur ces budgets.
Tout d'abord, rappelons que ces projets
sont établis par des commissions régionales
qui, on voudra bien l'admettre, sont tout de
même plus qualifiées pour savoir ce qui est
nécessaire à leur région que les membres de
la Commission de Tananarive, Et puis ne
serait-il pas temps de penser que tout con-
court finalement à doter la colonie de l'ou-
tillage qui lui est indispensable et que si
cet outillage ne peut être payé par le bud-
get local, il n'y a que des avantages à lais-
ser les budgets régionaux les financer ?
La Commission du chef-lieu devrait se
borner à décider si la dépense proposée est
utile, dans ce cas, si elle peut être assurée
par le budget général de la colonie, et dans
la négative laisser sa réalisation à ceux qui
peuvent l'assurer. Un abattoir et un marché
ne sont pas seulement utiles mais indispen-
sables à une région, Parce que le produit de
ces établissements va au budget local, la
Commission en question prétend que seul ce
budget doit les construire. Et comme il ne
peut le faire, elle s'oppose à cette réalisa-
tion au nom des principes. Maintenant, pour-
quoi la construction d'une route de grande
communication trouve-t-elle grâce à ses yeux
malgré ces mêmes principes?
.1.
A la mémoire
d'un grand Africain
(H>–
On vient d'inaugurer à Anvers, dans les
bâtiments de l'Université Coloniale, avenue
Middelheim, le buste du premier directeur de
l' Ecole. le commandant Lemaire qui fut un
des premiers pionniers de l'oeuvre congolaise,
Il prit part à la lutte contre les esclavagistes
au coeur de l'Afrique. Il fit au Congo des
explorations scientifiques importantes.
De nombreuses personnalités du monde co-
lonial tt du monde politique assistaient à la
cérémonie d'inauguration qui fut précédée d'un
simple et cordial déjeuner avec les élèves de
l'Ecole.
Un des plus ardents zélateurs du dogme co-
loniat. fondateur de r Ecole Coloniale supé-
rieure de Belgique, le commandant Lemaire
quitta le Z régiment d'artillerie le lrr novem-
bre 1889 pour le Congo, où il commença par
organiser la ligne de portage entre Matadi et
Léopoldville, Il créa Coquilhatviile, puis
explora le Ruki, la Busira, la Lulonga. le Lo-
pori, t EJtotomba et le lac Tumba, ainsi que
le lac Lombe, se vouant, au cours de ses
explorations, à l'éducation des indigènes et à
la création autour des postes de cultures vi-
vrières et de plantations d'arbres fruitiers,
En juin 1893. Lemaire descend en pirogue
vers Léopoldville : voulant arrêter des com-
merçants noirs qui, à cette époque encore, se
livraient à un trafic esclavagiste clandestin, ils
lui répondirent à coups de fusil : Lemaire est
blessé d'une balle qui lui traverse la jambe a
bout portant ; sa blesure. mai soignée au dé-
but, s'envenima et le fit souffrir pendant de
nombreuses années.
Rentré en Belgique le 17 octobre 1893.
Lemaire mit toute son activité à y faire con-
naître le Congo.
En avril 1898, il fut chargé par le roi du
commandement de la Mission Scientifique du
Katanga. ,
Pendant deux ans, il parcourut tout le pays,
fixa 3.000 kilomètres d'itinéraires, au moyen
de 195 stations géodésiques, détermina les
composantes magnétiques en une centaine de
points et démontra que les véritables sources
du Congo devaient être recherchées dans le
Haut-Kuleshi si tant est qu'un fleuve immense
comme celui-là doive avoir une source unique
bien déterminée.
Suivant l'expression d'Elisée Reclus, cette
expédition du Katanga marque une date dans
l'histoire de la géocraphie.
Rentré en Belgique en septembre 1909, son
activité ne se ralentit pas ; il publia de nom-
breux ouvrages d'une haute valeur scientifique
qui lui valurent, entre autres distinctions, la
Médaille d'Or de la Société de Géographie
de Paris
En 1902, le capitaine Lemaire fut chargé
d'une nouvelle expédition scientifique et poli.
tioue dans l'enclave de Lado et le Bahr-El.
Ghazal.
Le but de l'expédition était plutôt politique,
il s'agissait d' occuper des territoires donnés à
bail par l' Angleterre à Léopold II, en 1894,
et que la révolte des Madhistes et les contro-
verses entre la France et la Grande-Bretagne
n'avaient pas permis d' occuper auparavant.
Le comman dant Lemaire a marqué de sa
Le commandant Lemaire a marqué de a
forte empreinte les générations qui se sont sui-
vies depuis 1920. Il a su leur communiquer
le feu sacré dont il hrulait lui même, pour
l'oeuvre coloniale ; il a su leur inspirer son
esprit de droiture et de dés intéressement ; il
leur a appris, par l'exemple surtout, à mettre
en toutes circonstances le devoir avant tout et
au-dessus de tout.
Nous ne pouvons que nous associer à l'hom-
mage rendu par nos amis coloniaux belges à
ce grand Africain.
- -
LE NUMERO : 80 CENTIMES
MND1 SOIn, 30 MAI 102T
Les Annales Cela niâtes
Ltf annonças H rêdnmat «oui ripui an
bu du deurud.
DIIIICTKUM I Maratl RMIDEL «t L.-G. THÊBAULT
Lu Anraus = na pvbliameua des arU-
cU. ""dM., qui sbniJaurpttlpriéti exclusive.
JOMMIQVOTIDIIK
Rédaction & Administration :
d., 14, KM M MM-TMir
PARIS a->
irmàmo a LOUVM le-si
- nimmicu 07-M
IBONNEIENTS
aisac k supplément illustré:
Dm 9 Moi* Ikteii
FrMM st
Cotoales Ito * Us Il »
ttroqu - - 180 e 100 » M »
On a alMM tuf rral» dan
tm - bureau cie
o
L'évolution politique du Japon
L'évolution politique du Japon intéresse tous
les pays qui ont des intérêts dans le Pacifique.
Je sais kieft que la politique ,4e» *anda Ehto
est soumise à certaines conditions écooomiaueS,
sociales, historiques qu'elle ne peut complète-
ment négliger. Mais ce déterminisme est moins
-absolu que ne le prétendent les amateurs de
théories rigides.
C'est ainsi que la politique anglaise à la nn
du dernier siècle n'était pas tout à fait la même.
selon qu'elle était dirigée par Disraeli et ses
successeurs du parti unioniste ou par Gladstone
et ses successeurs sir Henry Campbell, Barmer-
mann ou lord Grey. On pourrait faire chez nous
des observations analogues si la personnalité de
nos ministres des Affaires étrangères avait été
un peu plus accentuée.
La place qu occupe le Japon dans les affaires
mondiales et celle prépondérante qu'il tient
dans tous les problèmes concemant le Pacifiaue,
font que les transformations qui s'opèrent dans
les partis peuvent ne pas être sans influence sur
les rapports qu'il entretient avec les puissances
étrangères, et en particulier avec celles qui sont
établies sur les rives du Grand Océan.
----- - - --
Le Japon est, depuis près de quarante ans,
une monarchie constitutionnelle à la façon de
l'Angleterre du XVllf siècle, ou plus exacte-
ment de la Prusse dos Hohenzollern. il y a un
Parlement formé de deux a-nhre., l'une
ôloe au suffrage restreint, 1 autre choisie par
"empereur avec quelques membres qui y siè-
gent par droit de naissance. Deux parti, alter-
ne# au pouvoit suivant les règles les plus an-
ciennes du régime parlementaire, et I ori parle
en Occident des conservateurs et des libéraux
japonais comme on avait 1 habitude de parler
des conservateurs et des libéraux anglais.
Mais jusqu'aujourd'hui, il n y avait là qu'une
façade et une simple similitude de termet. Les
partis étaient des fantômes, les ministres des ma-
nières de pantins sans volonté propre. et le Par-
lement un décor sans valeur, une institution sans
autarité. Sous des apparences moderne., le ré-
gime restait féodal, et la réalité du pouvoir ap-
partenait aux clans dont les chefs faisaient et
défaisaient les ministères, au fenro, ç est-a-
dire à que chefs de grandes familles qui
formaient un Conseil officieux et tout puissant.
et enlin à 1. empereur.
Il en fut ainsi iusqu k ces derniers tempb.
Mais la guerre et les années ont modifié 1a si-
tuation. Les genro ont disparu peu à peu par
la mort, il n'en reste plus qu un, Je prince Salon-
ji, igé de 84 ans, et qui est le dernier survivant
d'une époque révolue. Les clans subsistent en-
core, mais leur pouvoir périclite. Ils se dislo-
quent peu à peu sous 1 influence du mouvemew
des esprits que la à accentué et qui porte
le pays vers la démocratie.
Cette action de la guerre, tous les twopêens
qui ont visité I* Empire & Soleil-Levant de-
puis moins de dix ans I ont notée. M. Félicien
Challaye l'a fortement marquée dans le dernier
ouvrage qu'il lui a consacré. Les peuples de
PExtrême-Orient ont. semble-t-il. beaucoup
plus attaché dimportance que ceux de l'Occi-
dent, à l'expression répétée sans cesse par les
gouvernants ou il s'agissait de la du
droit, de la liberté, que r enjeu en était la libé-
ration des M.
Chacun d'eux a fait 1 sa situation particu-
lière l'application de cette pensée. Ceux qui
(importaient une domination étrangère 0Dt voulu
la secouer au nom même des principes 40
avaEHé fannulés. Et lA où le
était entre les mains d ime aristocratie ou d une
oligarchie, c'est à elles que 1 on s est attaqué,
et le mouvement a pris une forme démocratique.
̃ n - î
C'est ce qui 8 est passé au Japon. Duccesai-
vement, le maement a dG J»» le CeDI
et finalement établir le suffrage uaivenel, La
démocratisation du régime électoral a eu natu-
rellement une répercussion sur les P^is. fin du
me cela s'est passé en Angleterre* la fin du
siècle dernier avec toutes les cfifférences que
comportent le passé et 1 organisation sociale des
deux pays. Certes, ces changements sont lots
et les attaches avec le Pa" sont encore fortes.
Mais on constate la formation et les promes
d'un grand parti démocratioue qui est favorable
aux paysans. En tout cas, l'adian populaire se
(ait chaque jour plus pande sur le Gouverne-
ment sans que. pour cela, disparaisse totale-
ment celle des clans. Le Japon «rt k une pé-
riode où deux formes politiques coexistent : la
forme aristocratique et la forme cWmocratique,
et.OÙ l'une, la seconde, tend à remplacer l au-
tre M.is ce n est pas la seule caractéristique de
l'évolution politique actuelle de ce pays. A
côté des partis qui acceptent les bases au ré-
gime politique et social actud, se sont ciéés
des groupements qui s y opposent d une façon
plus ou moins violente.
La naissance et le développement de l'in-
dustrie ont donné lieu 1 un mouvement socia-
liste dont les origines sont fut diverses à la
fois chrétiennes et manist mais qui tend
à se rapprocher de celui des pays occidentaux.
Les a"$ du nouveau parti ou plus exacte-
ment des nouveaux partis, car il: Ir a phMMUM
écoles qui ne s'entendent naturellement, furent
extrêmement difficiles, et aujourd'hui enccft,
la propagande socialiste rencontre des obstacles
qu'elle ne trouve pas dans les pays européens
qui sont restés fidèles au régime libéral. Elle
tait cependant des pIOIIà, car les conditions
de travail des ouvriers étaient et sont encore
restées fort dum. Lpt Occidentaux qui .ont
visité le pays "ont constaté ainsi bien M. Lu-
dovic Naudeau que M. weuleme. M. Féli-
den Challaye. ou M. Jean Dhasp, qui est le
pseudonyme d'un brillant diplomate. L on com-
prend que, d- ces milieu, la parole socialiste
se répande avec une facilit6 relative.
Ces partis socialistes ou comraunùtes comp-
tent officiellement un nombre assez faible d'ad-
hérents, mais divers indices permettent de sap*
poser que les sympathies dont ils jouissent par-
mi les auvrien et les petits paysans sont assez
étendues. Il est évidemment difficile de fournir
1 -.
des faits précis, PWO les prochaines élections
qui se feront au suffrage universel ne mancm-
mt pas de «ou» rsaisifier Vce sujet.
Rien à dire du programme du parti commu-
niste qui est ici ce qu'il est dans too, les autres
pays, puisqu'il est imposé par MOIeou.
Le parti social-démôcrate se rapproche assez
des partis occidentaux qui portent le même
nom. J'ai sous lç* yeux la déclaration qu'a
faite son secrétaire à un journaliste qui l'inter-
rogeait sur sa doctrine, et elle ne diffère pas
sensiblement de celle que l'on trouverait dans
la bouche d'un de ses camarades d'Europe.
Dans ce pays où les ouvriers ne sont pas
1.200.000, et où la grosse majorité de Ja po-
pulation est formée de paysans : ouvriers agri-
coles, fermiers, petits propriétaires, il n'est pas
étonnant qu'il se fût formé un parti travailliste
paysan. Ce - n'etf pas un parti. à proprement
parler. socialiste" il n'est pas pour la lutte des
- - - - -
classes, il se déclare prêt à appuyer « tout grou-
pement politique qui s'efforcera loyalement
d'améliorer le sort a" classes laborieuses ».
Cela n'est pas bien révolutionnaire ni absolu-
ment neuf. Voici qui est un peu plus net :
« Notre but, dit son manifeste, est l'émancipa-
tion des masses par l'application d'une politique
réaliste bas ée sur la révision des lois existantes,
d'un partage égalitaire de la terre, de la réor-
ganisation de ta ptoduction et de la distribution
des richesses d'apiès les pnncipe$ du socialis-
me. » S'il en est -, on ne voit pas bien ce
qui sépare ce parti du précédent, à moins que
ce ne soit la question de la démocratie en fa-
veur de laquelle il se prononce d'une manière
moins catégorique que les social-démocrates.
Ce n'est pas le seul parti socialiste qui
s 't adreue aux paysans. Il existe un groupement
qui s'intitule parti des prolétaires ruraux. Son
secrétaire résume ainsi son programme :
1° Emancipation politique, économique et
sociale du polétariat par des mesures en accord
avec la situation, actuel le du Japon ;
2" Revision du statut actuel de la propriété
foncière, de la production et de la distribution
des récoltes par des mesures appropriées ;
3° Lutte contre l'organisation des partis po-
lia tiques actuels qui sont tous bourgeois et réno-
vation du Parlement.
Il est a remarquer que le socialisme japoaai.,
même à ses débuts, se préoccupe pour le moins
autant de conquérir les paysans que les ou-
vriers. La situation économique et sociale du
pays explique cette particularité.
Nous avons vu les grandes lignes des pro-
grammes. Que représentent les force, qui sont
derrière ? On ne saurait le dire pour l'instant.
La politique violenté du Gouvernement envers
les adeptes de ces idées les obligent à se terrer.
Apparaltront-ifs aux élections de l'an prOchain)
C est possible. Mais gardons-nous de vouloir
prédire l'avenir.
Quoi qu'il en soit, il se produit au Japon
une évolution lente et parfois incertaine des
partis, qui ne saurait manquer de retentir sur
la politique extérieure et notamment sur l'atti-
tude de ce pays dans les problèmes du Paci-
fique. C'est à ce point de vue qu'elle mérite
d être notée ici.
Henry Fontanimr.
Député du Cantal,
Vfce-prdsident de ta Committion
da cow".
Sécrétait* d» ta Commission
daa Affaira» itrmngêM».
I III
Chez les administrateurs
ee
M. l'Administrateur en Chef Lefebvre, Pré-
sident de l' Association Professionnelle des Ad-
ministrateurs des Colonies, dont le détache-
ment au ministère des Colonies est arrivé à
expiration. vient de s'embarquer pour la Gua-
deloupe où il est affecté en qualité de Secré-
taire Général. -
Le choix de ses camarades s est porté sur
M. PAttninntmteMf en Chef Coindard, qui
a été dhiané, à l'unanimité des membres du
Comité de l-Auociation, pour lui succéder.
M. Albert Coindard a un long passé afri-
cain et sa distinction appréciée justifie largement
la confiance de ses camarades.
a ;
1 LA SOCIÉTÉ DE GtoGlintE
K rAIlS
00 -
En 1926. la Société de Géographie couron-
nait l'ouvrage consacré à Sumatra par M. O.
Collet ; d'un ouvrage plus général encore, re-
latif à ce véritable monde tropical que sont
les Indes Néerlandaises, la Commission des
Prix a entendu récompenser cette année les mé-
rites par l'attribution du prix Barbié du Bocage
à M. Gabriel Angoulvant, Gouverneur Géné-
ral honoraire des Colonies, député de l'Inde.
A la suite d'un voyage ayant pour objet
l'f examen comparé dés méthodes coloniales
néerlandaises, françaises et autres, M. Gabriel
Anaoulvant, que ses anciennes fonctions ren-
daient particulièrement apte à une telle étude
critique, a résumé dans dieux forts volumes con-
tenant des statistiques graphiques et admirable-
ment illustrés, les résultats de son enquête se
tématique et de ses multiples obseIyation. De
la lecture des quatorze chapitres des Indes Nier-
landaises se Maaae cette CGIIClusion, que la po-
litique indigène, humaine et généreuse, toute de
protection des naturels de la contrée, pratkpiée
par les Pays-Bas depuis un certain nombre d an-
nées a produit de très heureux multati. Si, sur
quelques points, l'organisation agricole de leur
empire. atteste pleinement leur incontestable
maîtrise, U, dans toutes les branches, les me..
mes succès montrent la valeur de leurs métho-
des* rationnelles. L'ouvrage de M. Angoulvant
est à lire, à étudier et à méditer.
Tel a été l'avis de la Commission des Prix
qui, sur la proposition du R., M. Froi-
devaux, a décerné la médaille d'or Barbié du
Bocage et nous en félicitons M. Gabriel
Angoulvant.
$.. 1
u «valu imcHtfiK le m
Li d le rtme swier
le la Elle flvUre et ft Nfeoey
-.: -e..
- La Gouvernement 'lfiIlI.v
sait avec celui d'Angleterre, en
1898, une convention aux termes
de laquelle les citoyens et ressortissants fran-
çais fouissaient en Gold-Coast et en Nigiria,
notamment au point de vue du commerce et
des concessions domaniales, d'avantages
équivalents à ceux qui étaient accordés dans
ces deux colonies aux citoyens ou sujets bri-
tanniques. Les produits ou articles manufac-
turés originaires de France étaient égale.
ment soumis, à leur entrée dans ces deux pos-
sessions anglaises, au même régime douanier
que les produits ou articles originaires de
Grande-Bretagne. Par réciprocité, les ci-
toyens et sujets britanniques se voyaient con-
férer des avantages semblables à la Côte
d'Ivoire et au Dahomey et les marchandises
anglaises entraient dans les deux colonies
françaises aux mêmes conditions que celles
de notre pays. A Vexportation, les produits
du cru des quatre colonies pouvaient être ex-
pédiés indifféremment sur la France ou sur
VAngleterre, sans qu'il puisse être perçu de
taxes différentielles.
Bref, si chacun des Etats souverains res-
tait libre de maintenir ou d'instituer des
droits à Ventrée ou à la sortie des marchan-
dises, dans les colonies visées fltIT la eamrtn-
lio", ces droits ne pouvaient avoir de carac-
tère protecteur pour les articles et produits
originaires de ou destinés aux deux nations
contractuelles. Bien mieux, par le jeu des
traités de commerce et de Vapplication de la
clause réservant le bénéfice de la nation la
plus favorisée, les deux gouvernements s'in-
terdisaient en fait l'institution de droits de
douane - pour protéger, dans ce groupe de co-
lonie, leurs industries nationales contre les
industries de la majeure partie des pays
étrangers. Et, si par la suite, des taxes fu-
rent perçues à Ventrée ou à la sortie, dans un
but fiscal, ce ne put être que des taxes dites
d'importation ou d'exportation frappant in-
distinctement toutes les provenances, toutes
les destinations.
Logiquement, les deux colonies anglaises
étant beaucoup plus vastes et plus peuplées,
plus développées économiquement aussi, que
les deux possessions françaises mises dans
la balance, la convention passé en 1898 tlit
dû être avantageuse au commerce français.
Son exécution ne nous procura guère cepen-
dant que des déboires. Le préjudice causé
alla même s'accentuant au fur - et à mesure
qu'augmentait le mouvement commercial de
la Côte d'Ivoire et du Dahomey. Alors qu'au
Sénégal, au Soudan, en Guinée (cololties voi-
sines, faisant également partie de l'Afrique
Occidentale française) une barrière doua-
nière, assez légère en vérité, assure la pré-
dominance aux marchandises françaises, c'est
à petne si, dans les deux colonies prtat ce s,
nous fournissons respectivement 35 et 25
des diverses marchandises importées par
elles. Encore, dans ces pourcentages, comp-
te le matériel reçu par l'administration (ar-
mes et équipements militaires, matériaux de
construction pour ouvrages d'art et voies
ferrées, matériel de chemin de fer,
etc.), et qui est presque obligatoirement
frallfais. Si Von s'en tenait aux seules mar-
chandises importées par le commerce, la part
de la France ne ressortirait pas à plus de 18
à 20 en moyenne. Cette part a peut-être
été un peu plus importante en 1926, à la fa-
veur d'un change très défavorable pour les
achats effectués à l'étranger, niais il est in-
contestable que l'industrie française peut
très difficilement lutter, à armes égales, avec
les industries étrangères pour la fabrication
de certains articles bon marché, les tissus de
coton teints, notammentt qui sont recherchés
par la clientèle indigène.
A Vexportation, la situation créée n'est
guère pins avantageuse : la majeure partie
des bois, huiles et amandes de palme pro-
duits par la Côte d'Ivoire et le Dahomey
prennent le chemin de l'étranger au détri-
ment du marché français qui, souvent, est
insuffisamment apPfovisiolltlé en ces matii-
res premières.
En regard du préjudice subi par notre
commerce, à la Côte" Ivoire et au Dahomey,
quel bénéfice nous procure la convention en
Gold-Coast et en Nigéria! On peut dire que
ce bénéfice est pratiquement nul. La part des
importations françaises dans ces deux colo-
nies anglaÑtJ est, en effet, de V ordre de 1 à
2 Elle pourrait difficilement être moin-
dret
Devant cette carjnce de notre commerce
dans les colonies anglaises, il paraît indis-
pensable que nous puissions frapper d'un
droit supplémentaire les importations tra"-
gères faites dans. nos possessions de VOuest-
Africain, afin d'assurer à l'industrie métro-
politaine la fourniture d'au moins la moitié
des importations totales de ces possessions.
Pour cela et en attendant, tant qu'on n'ap-
pliful pas partout le libre échange, il nous
faut dénoncer la convention de 1898 qui ar-
rive à expiration Van prochain. Ni VAngle-
terre, ni les autres pays intéressés ne peuvent
trouver étrange que nous reprenions sur - ce
point notre liberté inaction. Nous avons fait
assez de sacrifices dans nos colonies et en
faisons encore d'aises considérables, pour
avoir le droit de prétendre en retirer quelques
avantages 'et surtout avoir l'impression que
trous ne colonisons pas seulement pour le roi
de Prusse.
rlfrfl
Député du Cher,
Ancien ministre.
A LA CHAMBRE
-– GG
QUESTIONS ECRITES
Lee agenta du cadre auxiliaire
die travaux publics de Ilndochine.
M.
la loi du Il avril 1924, qui dit que les services
locaux accomplis dans les cadres locaux des
administrations coloniales sont admissibles pour
l'établissement du droit à une pension et pour
la liquidation, est bien applicable aux agents
du cadre auxiliaire des travaux publics de l'In-
dochine, qui, entrés trop tardivement dans l'ad-
ministration pour pouvoir être admis dans le
cadre permanent, ont été contraints de quitter le
service par suite de lu suppression dudif cadre
auxiliaire avant lu promulgation de la loi du
14 avril 1924 ; b) si lesdits agents pourront être
autorisés à fuire valider ces services auxiliaires;
2* si le règlement d'administration publique qui
doit être pris en exécution de l'article 71 de la
loi du IIi avril IIJ24, créant une caisse intercolo-
niale de retraites, doit entrer prochainement en
vigueur. (Question du 15 mors 1927.)
Héponse, Les services visés constituant des
« services auxiliaires locaux » ne peuvent être
validés directement par application de l'article
72 do la loi du 14 avril 1921 qui ne vise que
les services locaux proprement dits. Confonnê-
ment à l'indication donnée à cet égartf dans
le dernier paragraphe de l'Instruction finances
du 12 octobre 1924, la validation des services
auxiliaires locaux ne peut être réalisée qu'au ti-
tre de la caisse intercoloniale de retruites. Le ré-
glement préparé pour le fonctionnement de
cette institution et dont toutes les dispositions
viennent d'être maintenues lors de la récente
assemblée du oonite Auber vu être soumis iu-
cessaminent à l'examen du Conseil d'E\tit.
181
Le Ministre des Colonies
à Rouen
M. Léon Penier, ministre des Colonies,
maintenant complètement rétabli, visitera, le
samedi 3 juin, la Foire-Exposition de Rouen.
Un banquet sera offert en son honneur.
RETOUR
M. Lapalud, Lieutenant-Gouverneur de 'la
Côte d'Ivoire, s'est embarqué le 21 mai à bord
du Madona pour rentrer en congé en France,
jusqu'en novembre prochain.
hupraUM da Rasée co'.Mial
lie Lysa
M. Herriot, niuire de Lyon et ministre de
l'Instruction publique, a inauguré hier ma-
tin le musée colonial de la ville de Lyon,
composé en grande partie de pièces et de
documents cédés pur l'Exposition colouiaic
de Marseille et logé dans le même immeu-
ble que le musée CJuimet et le muséurg
d'iiistoiie naturelle. L'intention de M. ller-
riot, en créant ce nouveau musée, a é8ur-
tout. de mettre à la disposition des enfants
des écoles un ensemble de documents et de
produits qui soit une leçon de choses pra-
tique.
Ileçu à l'entrée du musée par le conserva-
teur, M. Fayolle, M. Herriot a écouté un
compliment lu par deux fillettes des écoles,
qui lui ont offert, en même temps, une ger-
be de tleurs. En quelques mots, le ministre
a dit toute la joie qu'il éprouvait à doter sa
ville d'un nouvel instrument de travail,
joie d'autant plus vive et plus profonde que
le .grand espoir de la France réside dans
ses colonies et que faire connaître celles-ci
mieux qu'elles ne le sont est travailler pour
la France et pour son avenir.
Sous la conduite du conservateur et (le
M. Gaillard, directeur du muséum, le mi-
nistre et sa suite ont visité les salles où
sont exposés, colonie par colonie, les pro-
duits de la grande France.
Le cslsnial et les crtcsdiles
00
Un colonial, M. Henri C. , revenant des
pays tropicaux, avait rapporté dans ses ba-
gages 70 petits crocodiles.
Il les logea dans la salle de bains de l'ap-
partement qu'il occupe à Paris, dans le quar-
tier des Grandes-Carrières.
Sa femme pensa d'abord que c'était « pour
rire ». Mais M. C. ayant persévéré diabo-
liquement dans ce qu'elle était en droit de
considérer, au moins, comme une erreur, elle
alla confier au commissaire de police son
affliction et ses alarmes ;
Le premier jour, dit-elle à ce magistrat,
j'ai cru que c'était une plaisanterie. Mais
maintenant, toutes ces sales bêtes ont envahi
l'appartement, la vie n'est plus tenable ; mes
enfants souffrent d'épouvantables cauche-
mars, et je viens vous aviser de mon inten-
tion de me retirer à Rueil chez ma mère.
On se perd en conjectures sur les desseins
de M. C. Veut-il élever à domicile (comme
d'autres cultivent des pois de senteur) et mul-
tiplier ses sauriens pour un futur commerce
de peaux? Ou prétend-il utiliser leurs facul-
tés lacrymogènes pour remplir économique-
ment sa baignoire ?
On ne sait. En attendant, le sympathique
commissaire des Grandes Carrières reste per-
plexe et ne peut même pas dire à la pauvre
mère s'il y a là un cas de divorce. Le Code
n'a. pas prévu l'espèce, et l'on sait que de
minimis non curât preetor.
Cependant, si on laisse 70 crocodiles at-
teindre dans un logis parisien la taille
d'adulte, il ne s'agira plus d'une petite af-
faire. Telle dbit être, du moins, l'opinion de
la concierge.
Audion
CtHlé k TArfifR èi 1imi
ii
Ce Comité fête son deuxième anniversaire
par un dîner qui aura lieu le mercredi 15
juin prochain, à 8 heures du soir à l'Hôtel
Continental. sous la présidence effective de
MM. Briand, ministre des Affaires Etran-
gères, et Sarraut, ministre de rlntéfièur.
I.es adhérents sont priés de se faire Ins-
crire le plus tôt possible au siège du Co-
mité, 3ft, rue de Naples.
AU CONSEIL D'ÉTAT
Rejet d'une requête du gouverneur général
de t Indochine
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête
que le Gouverneur général de l'Indochine
avait introduite aux fina d'obtenir l'annu-
lation d'un urrêlé du Conseil de Conten-
tieux de rIndochillc, en date du 21 mai
lîfcM, le condamnant à verser à la caisse
locale au compte de Mme Murcoz, institu-
trice à Saïgon, toutes les sommes qu'il au-
rait dù y déposer depuis le 8 novembre
1912.
Le Gouverneur de rindoéliine soutenait,
dans son pourvoi que la dame iMarcoz
ne pouvait devenir titulaire de la Caisse
des retraites de l'Indochine que du jour de
l'acceptation de sa démission par le minis-
tre de l'Instruction publique, soit le 7 fé-
vrier 1918, le ministre n uyant pu légale-
ment donner à sa décision un effet rétro-
actif et le Gouverneur général n'ayant pu
légalement l'admettre dans le cadre local
avant cette décision..
La du nie Marcor. faisait remarquer, en
réponse à la requête du Gouverneur èné-
ral qu'clic n'avait pas aMaqué la décision
administrative ainsi qu'on lui en faisait le
grier, mais suisi - ainsi qu'die en avait le
droit le Conseil du Contentieux d'une
demande relative à son régime de pen-
sion.
Que, n'ayant pos été détachée par lo mi-
nistre de l'Instruction publique, elle est
devenue titulaire de la Caisse des retraites
locales depuis sa noiniiwvtion en Indo-
chine par application de l'arrêté local du
Ú août t, art. î>.
Appelé à juger cette importante affairé
3ru retiendra 1 attention des instituteurs et
des institutrices en Indochine, le Conseil
d'Etat a ainsi qu'il ert. dit plus haut --
rejeté la requête du Gouverneur général de
l'Indochine et ce pour les motif suivants :
En vertu des dispositions des articles 2
et 3 du décret du 5 mai 1898, les agents
français en services locaux sont titulaires
de la Caisse dr-s retraites civiles de
l'Indochine a la seule condition que
leuis services n'entrent pas en compte
pour l'application des lois sur les pensions
8 la charge de l'Etat.
Considérant que Mme Mnrcoz a été
nommée institutrice duna le cadre local par
a.rrêté du Gouverneur général en date du
8 novembre 1912.
Qu'en admettant que cette nomination
n'eut pu être faite régulièrement à cette
date, où la dame Marcoz n'avait, pas obte-
nu du ministre de l'Instruction publique,
dont elle dépendait, l'autorisation de pren-
dre du service aux colonica, l'arrêté qui
l'a ainsi nommée est devenu définitif,
faute d'avoir été rapporté dans le délai du
recours pour excès de pouvoir.
Considérant qu'à la date du 8 novembre
]l, ou euie est uinsi entree dons le cadre
local, Mme Marcoz, était au point de vue
métropolitain, en congé depuis plus de
trois mois, et par suite, en vertu de l'ar-
ticle 1U du décret du 9 mai 1853, son temps
de congé ne comptuit plus comme services
valables pour une pension de retraite à
la charge de l'Etat.
Le rongé dont elle était alors titulaire
ne lui a pas été renouvelé lors de son
expiration et à aucun moment elle n'a été
l'objet d'un dét-achemnt régulier lui con-
sacrant ses droits à une pension métropo-
litaine.
- - - -
Des lors, le Gouverneur général de
l'Indochine, n'est poliS fondé h soutenir que
c'est h tort que par l'arrêté attaqué. Mme
Marcoz a été reconnu litulaiire de la Caisse
10culc des retraites a compter du 8 no.
vembre 1912, il en résulte que la requête
dont s'agit doit être rejetée.
La prewère baaqie inusité en Indochine |
1
Une Société Anonyme Annamite de Crédit
est en formation en Indochine et depuis le 1 cor
mars 1927 la souscription est ouverte et les ver-
sements sont reçus aux guichets de la Banque
de l'Indochine. - -
Les fondateurs déclarent qu en dehors de la
question des bénéfices à réaliser, les Annamites
doivent considérer la Société Annamite Je Cré-
dit comme une oeuvre leur appartenant à tous
et que chacun a le devoir d'apporter sa pierre
à l'édifice commun.
« Il faut, disent-ils, à l'occasion de la fon-
dation de ce premier établissement de crédit,
que le peuple annamite tout entier marque sa
volonté de lutter dans le domaine économique
où il pourra être le plus fort et imposer le
respect. h
« Alors que d autres peuples, évoluant au
contact de la civilisation occidentale. ont fait
montre desprit d'organisation, nous n'avons pas
encore la plus modeste banque. Notre évolution
serait-elle une évolution de façade, marquée
seulement par des diplômes et des titres, sans
aucun fond sér ieux ?
« Nous avons le devoir de prouver, par des
faits, ce que nous sommes réellement. Dans la
situation où nous nous trouvons, l'inertie serait
un témoignage de notre incapacité et de notre
impuissance.
CI Avec la fondation de la Société Annamite
de Crédit, nous entrons dans la période des
actes. » ;
Nous ne doutons pas que r Administration
soutienne cette intéressante tentative.
Un journal annamite
anti français
- 00
Le parquet a chargé le juge d'instruction
Delalé d ouvrir contre X. une nouvelle in-
formation pour provocation de militaires à la
désobéissance. Cette information vise, notam-
ment. la publication par le journal annamite
Ho-Nam- Viet, qui s'édte à Paris, d'un appel
aux soldats annamites, les exhortant à tourner
leurs armes contre « leurs ennemis » (sic) les
Français.
» ̃ ̃
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Le Gouverneur Générnî ;ic l'Indochine vient
de faire connaître an ministre des C/>li>ni
piastre était de 12 fr. 90.
Les preslaUoDs a lÆadagaStlr
A Madagascar, le budget des prestations
alimenté par une taxe spéciale, est une es-
pèce de budget régional indépendant du bud-
get local. A l'origme, il fut scrupuleusement
régional, c'est-à-dire que les dépenses payées
sur ce budget n'intéressaient réellement que
des travaux ou des services effectués dans la
région où étaient perçus les rachats de pres-
tation. Puis sous l'empire des nécessités, on
autorisa des dérogations ù ce principe et,
enfin aujourd'hui, il est officiellement prévu
à ces budgets soit des travaux d'intérêt gé-
néral tels que routes de grande communica-
tion, canaux d'irrigation, construction d'école
officielle, soit des subventions pour les
mêmes travaux.
Ainsi on ne s'explique pas les décisions
récentes de la Commission chargée à Tana-
narive d'examiner les projets de budget de
Fokonolona et qui s'obstine à faire certaines
distinctions entre les propositions de travaux
inscrites sur ces budgets.
Tout d'abord, rappelons que ces projets
sont établis par des commissions régionales
qui, on voudra bien l'admettre, sont tout de
même plus qualifiées pour savoir ce qui est
nécessaire à leur région que les membres de
la Commission de Tananarive, Et puis ne
serait-il pas temps de penser que tout con-
court finalement à doter la colonie de l'ou-
tillage qui lui est indispensable et que si
cet outillage ne peut être payé par le bud-
get local, il n'y a que des avantages à lais-
ser les budgets régionaux les financer ?
La Commission du chef-lieu devrait se
borner à décider si la dépense proposée est
utile, dans ce cas, si elle peut être assurée
par le budget général de la colonie, et dans
la négative laisser sa réalisation à ceux qui
peuvent l'assurer. Un abattoir et un marché
ne sont pas seulement utiles mais indispen-
sables à une région, Parce que le produit de
ces établissements va au budget local, la
Commission en question prétend que seul ce
budget doit les construire. Et comme il ne
peut le faire, elle s'oppose à cette réalisa-
tion au nom des principes. Maintenant, pour-
quoi la construction d'une route de grande
communication trouve-t-elle grâce à ses yeux
malgré ces mêmes principes?
.1.
A la mémoire
d'un grand Africain
(H>–
On vient d'inaugurer à Anvers, dans les
bâtiments de l'Université Coloniale, avenue
Middelheim, le buste du premier directeur de
l' Ecole. le commandant Lemaire qui fut un
des premiers pionniers de l'oeuvre congolaise,
Il prit part à la lutte contre les esclavagistes
au coeur de l'Afrique. Il fit au Congo des
explorations scientifiques importantes.
De nombreuses personnalités du monde co-
lonial tt du monde politique assistaient à la
cérémonie d'inauguration qui fut précédée d'un
simple et cordial déjeuner avec les élèves de
l'Ecole.
Un des plus ardents zélateurs du dogme co-
loniat. fondateur de r Ecole Coloniale supé-
rieure de Belgique, le commandant Lemaire
quitta le Z régiment d'artillerie le lrr novem-
bre 1889 pour le Congo, où il commença par
organiser la ligne de portage entre Matadi et
Léopoldville, Il créa Coquilhatviile, puis
explora le Ruki, la Busira, la Lulonga. le Lo-
pori, t EJtotomba et le lac Tumba, ainsi que
le lac Lombe, se vouant, au cours de ses
explorations, à l'éducation des indigènes et à
la création autour des postes de cultures vi-
vrières et de plantations d'arbres fruitiers,
En juin 1893. Lemaire descend en pirogue
vers Léopoldville : voulant arrêter des com-
merçants noirs qui, à cette époque encore, se
livraient à un trafic esclavagiste clandestin, ils
lui répondirent à coups de fusil : Lemaire est
blessé d'une balle qui lui traverse la jambe a
bout portant ; sa blesure. mai soignée au dé-
but, s'envenima et le fit souffrir pendant de
nombreuses années.
Rentré en Belgique le 17 octobre 1893.
Lemaire mit toute son activité à y faire con-
naître le Congo.
En avril 1898, il fut chargé par le roi du
commandement de la Mission Scientifique du
Katanga. ,
Pendant deux ans, il parcourut tout le pays,
fixa 3.000 kilomètres d'itinéraires, au moyen
de 195 stations géodésiques, détermina les
composantes magnétiques en une centaine de
points et démontra que les véritables sources
du Congo devaient être recherchées dans le
Haut-Kuleshi si tant est qu'un fleuve immense
comme celui-là doive avoir une source unique
bien déterminée.
Suivant l'expression d'Elisée Reclus, cette
expédition du Katanga marque une date dans
l'histoire de la géocraphie.
Rentré en Belgique en septembre 1909, son
activité ne se ralentit pas ; il publia de nom-
breux ouvrages d'une haute valeur scientifique
qui lui valurent, entre autres distinctions, la
Médaille d'Or de la Société de Géographie
de Paris
En 1902, le capitaine Lemaire fut chargé
d'une nouvelle expédition scientifique et poli.
tioue dans l'enclave de Lado et le Bahr-El.
Ghazal.
Le but de l'expédition était plutôt politique,
il s'agissait d' occuper des territoires donnés à
bail par l' Angleterre à Léopold II, en 1894,
et que la révolte des Madhistes et les contro-
verses entre la France et la Grande-Bretagne
n'avaient pas permis d' occuper auparavant.
Le comman dant Lemaire a marqué de sa
Le commandant Lemaire a marqué de a
forte empreinte les générations qui se sont sui-
vies depuis 1920. Il a su leur communiquer
le feu sacré dont il hrulait lui même, pour
l'oeuvre coloniale ; il a su leur inspirer son
esprit de droiture et de dés intéressement ; il
leur a appris, par l'exemple surtout, à mettre
en toutes circonstances le devoir avant tout et
au-dessus de tout.
Nous ne pouvons que nous associer à l'hom-
mage rendu par nos amis coloniaux belges à
ce grand Africain.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65.32%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65.32%.
- Auteurs similaires Indochine française Indochine française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Indochine française" or dc.contributor adj "Indochine française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6451078t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6451078t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6451078t/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6451078t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6451078t
Facebook
Twitter