Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-05-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mai 1927 21 mai 1927
Description : 1927/05/21 (A28,N79). 1927/05/21 (A28,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510745
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N° 79
LE NUMERO : M CENTIMES
SAMEDI SOIR, 21 MAt 1927
j~~ b t ~'l.à"" r 0 le
Les Jmàales Coloniales
La nnonces et réclame* wal reçueï - m '-
bureau
---, elquoTRURs 1 M. RUEDEL et L.-G. THBAUL T
Les AnALES COLONIALES ne publient que des arti-
el" inédits, qui sont leur propriété exclusive.
JOmillJIQTIDICI
Rédaction & Administration :
Ut.
PARIS on
rtlim. * LOUVRK 19-17
- IIICM"U «ffl
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un aD I Mola < Met*
France et
Colonies 120 à66 ib H.
ttrangl' 180 » 100 » 60 »
On s'abonne sana frais dans
tons les bureau: de poste.
M. Alexandre Varesne en Indochine
¡. i
-, Au lendemain du retour à Hanoi^ de M. I
Alexawjn Vaiemie, il peut paraître opportun
de jeter un coup d' oeil sur les événements indo-
chinois depuis trois mois. Certes, il eût été pré-
férable que le Gouvernement, en raison même
des dan. que présente pour l'Indochine la
situation de F Extrême-Orient, n'ait pas accepté
la discussion publique qui a été, par ses con-
eéquenc. néfaste pour notre autorité. Il eût
certainement été plus sage de repousser dans
les temps actuels toute interpellation pouvant
mettre en jeu notre autorité en Indochine, et,
partant, en Extrême-Orient. Le refus d'accep-
ter un débat de cette nature, même par l'épou-
vantail de la question de confiance, eût été
l'acte d'un Gouvernement fort. qui aurait reçu
l'approbation de tous les gens raisonnables qui
connaissent l'Extrême-orient, Il aurait, certes.
évité des mécomptes, dont la gravité sera, il
faut l'espérer, limitée par le retour au Gouver-
nement Général de M. Alexandre Varenne.
Dans notre grande possession d'Extrême-
Orient, les esprits sont travaillés par une pro-
pagande qui a su tirer argument des dernières
campagnes, pour mettre en question la légiti-
mité même des principes de colonisation. 11
est opportun qu' un Gouverneur Général, au-
quel son passé politique donne une grande li-
berté et aussi un large crédit auprès des partis
indigènes dits avancés, et qui se proclament
champions des revendications indigènes, puisse
parler et surtout agir en Indochine, au nom de
l'ordre, dans l'intérêt même de la paix fran-
Îaise, et ce pour le plus grand bien des popu-
ations dont la France a assumé le soin de con-
-- duire les destinées.
- Dans tout ce qui a été dit sur l'Indochine,
au cours des débats et des polémiques qui ont
présenté sous un jour si pénible notre oeuvre
-bas, le point capital semble avoir été soi-
gneusement oublié, aussi bien par les assaillants
que par ceux qui avaient à se défendre. Or,
il n'aurait pas fallu oublier et il ne faut pas
craindre de répéter que l'Indochine a continué
à vivre dans le calme le plus absolu et la pros-
périté la plus large, aljns que la Chine présente
le plus intense foyer révolutionnaire oui fut ja-
mais au monde ; alors que les Hollandais,
malgré la politique plus libérale pratiquée par
eux dans ces dernières années, avaient à répri-
mer un grave soulèvement ; alors qu'aux Phi-
lippines. les Américains devaient étouffer quel-
ques éclosions sporadiques de mouvements ré-
volutionnaires, et que le départ pour la Chine
des troupes indiennes causait dans toute l'Inde
un état d'esprit indigène nettement antianglais
•*entourant de sérieux daerdre"
La tranquillité de l'Ihdochine fait le plus
grand honneur à l'action qu'y a exercée le
Gouverneur Général Varenne, action que son
intérimaire. le Résident Supérieur Pasquier, a
su fort heureusement continuer.
L'Indochine, non seulement n'a pas connu
de troubles, mais l'envoi en Chine, à Shanghaï,
de troupçs annamites, n'a causé aucun désordre.
Cette tranquillité a été non seulement appré-
ciée des indigènes indochinois, mais même des
Chinois, qui bénéficient, dans les divers pays
de l'Union, de la paix française, et le 15 avril,
joui de r anuiverulre de Sun Yat Sen, n'a été
par aucune manifestation et par - aucun
désordre.
Dans ces derniers temps, certaines minorités
indigènes qui se targuent d'idées autonomes et
émancipatrices ont écouté, sans manifestations
extérieures, les échos des polémiques qui
avaient lieu en France au sujet de l'Indochine.
Ces minorités ont, certes, travaillé, une propa-
gande coupable a su leur faire valoir qu'en
France même les partis conservateurs critiquaient
notre oeuvre coloniale et discutaient la légiti-
mité de la colonisation.
Ces insinuations dangereuses et perfides fe
ront, certes. leur chemin dans des esprits avides
de revendications et heureux de trouver matière
à critiques. Nous ne saurions, hélas ! les trop
blimer, quand I on songe à la joie et au plaisir
que prennent les Français à se réjouir de ce
qu'ils appellent les scandales coloniaux !
L'heure, sans être grave, demande pourtant
toute notre attention, si l'on veut que l'Indo-
chine passe indemne au travers de la crise
extrême^ orient aie.
Nous restons, d'ailleurs, confiants et opti-
mistes, car la politique indochinoise a fait ses
preuves. Depuis mon collègue, M. Doumer,
jusqu'à M, Varenne, tous les grand? gouver-
neurs qui se sont succédé à la tête de 1 gouver-
neun qui se IOIIt succédé à la tête de 1 Union
indochinoise, qu'ils s'appellent Beau, Sarraut,
Long ft Merlin, ont eu la sagesse de continuer
et, de perfectionner une politique qui a résisté
aujt épreuve, de la guerre et de la crise bol-
cheviste.
1 l , Lorsque le recul de 1 histoire permettra d en-
visager la vie de l'Indochine depuis la création
de l'Union indochinoise, la caractéristique la
plus belle, la dominante utile de notre œuvre
sera l'unité de vue et de but que les Gouver-
neurs Généraux auront inlassablement poursui-
vie, malgré les attaques et malgré les difficul-
tés «r."il. auront pu rencontrer.
L historien devra apporter son attention à la
recherche des réalisations personnelles et des
adaptations opportunes ciç chacun d'eux, mais
ce travail de mise en lumière de la part de cha-
cun ne fera que faire ressortir avec plus de
clarté l'unité de direction et l'ensemble de
l'œuvre accomplie, _h
Dans les temps aduela, le bouillonnement
des idées, le aoêt enivrant d'une liberté anar-
chique trompeuse Que l'on cherche à donner
aux populations, nécessitent, certes, une atten-
tion soutenue et une autorité particulièrement
vigilante pour maintenir dans sa vraie voie l'évo-
lution de l'Indochine. M. Varenne, par le
poids que donne à son autorité au regard des
masses son passé d'homme politique favorable
aux libertés individuelles et sociales et aux
émancipations, est tout spécialement qualifié
pour assumer la lourde tache de diriger l'In-
dochine. dans la crise extrême orientale pré-
tente. L'examen de la situation économique et
politique de rhtdochtoe est d'ailleurs rassurant.
En voici le tableau brièvement résumé :
A l' i ntérieur
A l'intérieur, prospérité économique –pro-
messes de belles récoltes, assurance d une
exportation fructueuse, par suite de la crise de
riz que la révolution chinoise a fait naître
calme, attachement instinctif des masses à notre
politique, en raison des bénéfices matériels et
moraux qu'elles en retirent. Nécessité de quel-
ques mesures, pour ramener à de plus saines con-
ceptions quelques minorités turbulentes qui ont,
hélas t pris le goût dangereux de la politique
pour la politique et qui satisfont à cette incli-
nation par une opposition automatique et systé-
matique à tout ce qui est fait dans leur pays.
La prospérité intérieure peut être assurée et
améliorée par la simple continuation de 1» po-
litique suivie. Quelques' réformes simples, mûres
depuis longtemps, sont sans doute nécessaires.
C' est ainsi que s'impose 4a mise en oeuvre ra-
pide de grands travaux, depuis longtemps dé-
cidés. Mais la souplesse du jeu des institutions
indochinoises et la situation financière de la
1 1 - -
colonie permettent de taire tace à ces néces-
sités.
Il faut aussi que l'autorité du Gouverneur
Général soit renforcée par la réforme sage des
assemblées élues. 11 faut créer dans chaque pays
de l'Union, des Conseils consultatifs locaux
français travaillant parallèlement avec les Con-
seils consultatifs indigènes, la liaison de ces deux
organismes étant assurée par les chefs d'admi-
nistration locale. Cette réforme tant réclamée
du Conseil du Gouvernement se fera d'elle-
même, le jour où les assemblées locales auront
été rationnellement organisées. Elle permettra
une participation croissante, suivant un rythme
évolutif raisonnable, des indigènes à l' action
gouvernementale et l'admission à cette action
des représentants des intérêts économiques fran-
çais.
Enfin, il y a lieu de pousser les indigènes à
entrer dans le mouvement d'affaires qui se dé-
veloppe, non seulement par la création d'af-
faires purement indigènes comme présentement,
mais aussi dans les affaires franco-indigèn qui
lieront, mieux que toute réforme politique, les
intérêts de la France et de l'Indochine.
A l'extérieur, on ne peut nier le danger chi-
nois, mais à bien considérer les derniers évé-
nements, il semble plus dangereux, par le
rayonnement des idées que ce foyer révolution-
naire dégage que par l' action directe de la
Chine sur nos frontières du Nord.
Néanmoins. il était sage de prévoir un ren-
forcement de nos frontières par des effectifs
plus nombreux et par un armement plus per-
fectionné. M. Varenne est entré résolument
dans cette voie et il a obtenu de la métropole
une grande partie de ce qu'il demandait en
hommes et en armement.
Revenu en Indochine, il va pouvoir juger si
notre frontière doit être renforcée encore, et
nous estimons qu'il serait sage de lui accorder
tout ce qu'il déclarera nécessaire. Nous avons
promis la paix aux populations que nous proté-
geons ; il faut même, au prix de sacrifices pé-
cuniaires importants, être capable de tenir cette
promesse.
Ce rapide coup d' oeil sur la situation écono-
mique et politique de l'Indochine permet de
conclure à des perspectives favorables et de
continuer à envisager l'avenir avec confiance.
Si nous croyons que, malgré la gravité de
l'heure, l'Indochine doit demeurer calme et
prospère, nous subordonnons ce résultat à la con-
tinuation fidèle de la même politique. Il ne fau-
drait pas que des interventions intempestives de
la métropole viennent apporter le trouble dans
l'harmonie de notre action en Indochine. Fort
malheureusement, les derniers débats et les ré-
centes polémiques ont montré la coupable mé-
connaissance et l'effroyable ignorance des
Français de France sur tout ce qui concerne
l'Indochine et l'Extrême-Orient. Il est toujours
dangereux qu'une opinion publique, ignorante
ou égarée, puisse avoir une influence sur notre
politique coloniale,
Depuis 30 ans, nous berçons les indigènes et
les Français d'Indochine du doux rêve de voir
l'Indochine à laquelle ils sont attachés, « vivre
sa vie », « être un véritable Etat en voie de
devenir », « suivre l'évolution sage qui doit
en faire un jour, lorsque l'heure en sera venue,
un grand domaine français ». Ne brisons pas
et les espoirs et les ambitions. Méditons l'exem-
ple de 19 Angleterre aux Indes.
Ne permettons point aux minorités turbu-
lentes de dire que la splendide évolution pro-
mise s'arrête pour laisser revivre un colonialisme
étroit et périmé qui consiste à faire gouverner
tout un pays par des bureaux de Paris.
11 est si naturel et si simple de ne point en-
traver la marche vers le progrès de notre colonie
d'Extrême-Orient au'il faut bien espérer que
la métropole ne se laissera pas influencer par
des questions de personne et par des polémiques
stériles. Le devoir national impose à tous de
renforcer notre autorité et notre prestige en
Extrême-Orient. Une confiance justifiée doit
être faite à M. Varenne, même par ceux qui,
ne professant point ses opinions politiaues À la
Chambre, doivent avoir l la benne foi de recon-
Cham bqrue', il fait œuvre de bon Français en In-
naître
dochine.
Le devoir commun de tous Français est de
s'employer franchement à soutenir l'autorité de
la France, en respectant et en aidant de leur
concours agissant, celui oui a le lourd honneur
et l'écrasante charge de la représenter dans
notre Empire indochinois.
Charte s Debicrre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
des Affaires étrangères.
TAUX DE LA PIASTRE
-.0-
t.e gouverneur général de l'Indochine vient de
fnirc connaître au ministre des Colonies qu'à la
date du 90 mai 1927 le taux officiel de la piastre
Ctait de 12 fr. 75.
Pates à papier
L'ALFA -
, , "':.. ,', - ..-.- »-
.; .-'' - , ni»wrfrJ "W
r Dont acte.
Un de mes excellents collègues -
et amis me reproche que, chaque
fois que je me suis plaint de l'indifférence
témoignée par nos industriels pour les pâtes
de cellulose que l'alla de notre Afrique du
Nord nous offre à profusion, je n'aie pas
songé aux efforts déjà employés à iutilisa-
tion de cette richesse incomparable. « 4 mil-
lions d'hectares d'alfa sur les hauts plateaux
de l'Algérie, de la Tunisie, du ilialocl Les
Anglais y puisent de quoi faire 200.000
tonnes de papier par anl Et nous ne faisons
rien, m'écriai-jet ou fresque rient »
Vous avell tort, me déclare mon collègue
et ami qui, grâce à des capitaux trop avtsès
pour se risquer dans des mines de pétrole
inexistantes ou des porcheries fantasmagori-
ques, a pu travailler à V organisation de la
Société. L'Alla 9, laquelle nous a déli-
vrés en partie du lourd tribut que nous
payons en livres sterling. Et il m'envoie une
notice explicative fort bien présentée.
La question ne se pose pas de la même
façon dans le Royaume-Uni que chez nous.
Ce sont Plus spécialement des maisons ecos-
taises qui fabriquent des papiers d'alfa.
Leur premier avantage est d'être à p,oxi-,,
mité de la mer, c'est-à-dire de ne pas. avoir
de trais de transport par voie terrestre, et
chacun sait que ce mode est coûteux. La so-
lution la plus favorable pour la France pa-
rait la suivante : création d'une grande usi-
ne centrale, bien placée pour l'arrivée des
matières premières, et qui transforme les
libres non pas en papier, mais en pâte blan-
the sèche, prête à l'emploi. C'est sous cette
forme condensée que nous parviennent les
pâtes Scandinaves.
îLt le tiouve la réponse a une autre ques-
tion que l'on pourrait se poser, et qui est
celle-ci : mais, puisque la matière parvient
dans des conditions de meilleur marché lors-
qu'elle est sous cette forme condensée, pour-
quoi ne pas faire l'opération à côté des en-
droits mêmes où les fibres sont rfCtltillÚs 1
Pourquoi pas des usines dans l'Afrique du
No,d ?. Impossible, réplique la notice que
j'ai sous les ytux. Il faut, en effet, à cette
industrie des quantités d'eau considérables
et cette eau doit être très pure, très peu
chargée en matières minérales. L'Afrique
du Nord ne saurait en fournir. Il est même
affirmé qu'une installation, proche de la
Méditerranée, aurait été impossible, parce
que bien des kilomètres au delà de la Ca*
inargue, le sous-sol est imprègne de sel. Il
a donc fallu remonter assez loin, jusqu'à La
Braille, entre le Pontet et S"'t.ues.
e L'alla donne au papier une douceur re-
marquable, une épaisseur jointe à une gran
de légèreté, une aptitude toute spéciale à
prendre l'impression qui vient nette, noire
et lisible ; il fait également les papiers
d'écriture sur lesquels la plume glisse sans
accrocher, les étiquettes bien venues, des
supports de couchage supérieurs. * Ceci
n'est pas du boniment. L'alfa mérite tous
ces éloges, et d'autres encore. La fibre eal-
fa donne au papier, quelle que soit la pro-
portion qu'elle y représente, du moelleux,
de la douceur (car la pâte se mélange aux
chiffons comme aux pâtes de bois). C'est la
pâte la plus légère par unité de surface ;
elle est c soufflée », dit-on en termes tech-
niques, ou encore : elle donne beaucoup de
« main » au papier dans lequel elle entre.
Si vous me demandez un exemple, j'en a4*
un à ma disposition : le papier sur leque
est imprimé la notice que j'ai reçue est du
papier d'alfa. l'étais déjà convaincu, je le
suis plus que jamais.
« Favorisez l'utilisation de nos richesses
coloniales 1 -- Diminuez -- les importations l Exi- -
gez, faites connaître les papiers d alfa fran-
çaisl » Ceci n'est pas, non plus, de la ré-
clame : « L'Alfa », Société Fratzfaise, ex-
ploite les terrains du Sud-Algérois, exac
tement de Djelfa, où l'administration de la
colonie lui a amodié des nappes importan-
tes. Il y en a de plus importantes encore,
de Mogador à Kairouan et, en particulier,
sur les hauts plateaux de l'Oranie. Allons,
à qui le tour? Qui persuadera les capitalis-
tes, grands, moyens et petits, qu'il est cent
fois préférable de confier son argent à des
industriels qui veulent qu'en France les plus
belles éditions, les gravures les plus jolies,
les affiches les plus artistiques, les papiers
d' écriture les plus élégants et les plus com-
modes soient faits, non avec des pâtes de
bois étrangères de qualité inférieure, mais
avec de la cellulose française, tirée de notre
Afrique du Nord, plutôt qu'à des bougres
qui nous subtilisent notre argent pour en-
tretenir le culte du renard argenté.
Mario Rûuaimn,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
AU SENAT
RAPPORT
M. Fenonsû, sénateur du Finistère, a été
chargé par la commission de la marine du
Sénat de rédiger le rapport sur l'arsenal de
Sidi-Abdallah (Tunisie).
t
L'INAUGURATION
de l'Exposition de Montpellier
00 -
M. Léon Penier. ministre des Colonies, a
accepté officiellement de pr&ider l'inauguration
de l'Exposition Internationale de Montpellier,
qui aura lieu te 26 mai.
Dans l'après-midi, le ministre visitera la
Chambre de Commerce.
L ExpMMM CeIIIiae Mernatioaale
de Pari.
–0-0–
La Commission des Colonies a discuté hier
l' lé projet de loi relatif à l'Exposition Coloniale
! liH–jtimuKi de Parts. -
Aux termes de ce projet, l'emplacement est
définitivement fixé au bois de Vincennes. Les
dépenses de premier établissement se montent à
73 250.000 tr. ; les dépenses d'exploitation :
personnel, à 9.500.000 francs ; matériel, à
25.000.000 francs, soit au total 107.750.000
francs, auxquels on ajoute 7.250.000 fr. pour
dépenses imprévues.
L'émission des bons-tickets à lots a fait l'ob.
jet d'une convention avec les principales ban-
ques. Elle comprendra 2.300.000 bons de 60
francs chacun représentant un capital de 138
millions de -- francs.
Les bons participent à 12 tirages comprenant
2.136 lots pour la somme de 24.264.000 fr.,
savoir : 12 lots de 1 million, 12 lots de 500.000
francs, 36 lots de 100.000 francs, 24 lots de
50.000 francs, 24 lots dt 25.000 francs, 300
lots de 1.000 francs, 528 de 500 francs, 1.200
de 250 francs.
Les tirages seront effectués à raison de 2 en
1927, 6 en 1928, 4 en 1929 et comprendront
178 lots par tirage.
La Commission a entendu M. Léon Perrier,
ministre des Colonies, qui lui a indiqué dans
quelles conditions a été déposé le projet de loi.
Il s' est expliqué notamment sur les articles 4
et 7 du projet, relatifs le premier à la conven-
tion passée entre le ministre des Colonies et
le Crédit Foncier, le second à la rémunération
-- des personnes attachées - à l'Exposition. "-
Après I audition du ministre, M. Vincent
Auriol a présenté sur l'article 8 un amende-
ment tendant à décider que les services de
l'Exposition seraient incompatibles avec le man-
dat électif. Cet amendement a été repoussé par
10 voix contre 9. L'ensemble du projet de loi
a été ensuite adopté.
Il est probable que la discussion du projet
viendra en débat à la séance publique de mardi
prochain.
t
Le Sultan Hoalay Ycussel va mieux
---()-Q--
s, M. Mou'aij Youssef a pu en ellet se
rendre dans son palais de MecUnds où il
compte rester une quinzaine de jours, sui-
vant les prescriptions qui lui avaient fit4
imposées par ses médecins à la suite d'une
maladie assez sérieuse dont il avait eu une
crise au moment de son départ de Rabat.
L'iman de la Mosquée de Paria
est parti pour l'Algerle
"A la suite d'une courte maladie qui l'a
fortement déprimé, M. Benchehida Si Mo
hamod Benmaussa, iman A la grande mos-
quée de Paris, vient de quitter Paris pour
se rendre en Algérie.
Les nombreux amis musulmans et fran-
çais que cet homme charmant n su se créer
ici regrettent son départ et espèrent le voir
revenir bientôt complètement rétabli.
Le Maréchal Foch au Maroc
Le maréchal et Mme Foch sont arrivés hier
soir à Casablanca, venant de Marabech.
Etant donné le désir dit nuiréchal de voya-
ger dans le plus itrivt incognito, aucune ré-
ception n'a été donnée en son honneur. Touie-
fois, les autorités locales civiles et militaires
sont allies le saluer lors de son embarque-
ment, aujourd'hui, sur le paquebot Maréchal-
Lyautey, à destination de Marseille.
Le statut de Tanger -
0-0 -
Le roi Alphonse XIII a reçu M. Apuirro
Carrer qui, à la sortie du palais, a déclarr
qu'il partait pour Paris et que, la se-
maine prochaine, les pourparlers au sujet do
Tanprcr reprendront plus activement. M.
Apuirre Carcer a ajouté que, cependant, la
fin des négociations ne peut pas être prévue
avant un mois environ.
L'Allemagne et les mandats coloniaux
Questionné jeudi à la Chambre des com-
munes, sur la demande d'un siège à la
commission/ des mandats de la Société des
rations, sir Austen Chamberlain a ré-
pondu :
On m'a informé que le gouvernement alle-
mand a l'intention de demander un siège pour
un représentant nllemand à 1n commission des
mandats de la Société des nations. La ques-
tion d'une réponse directe de ma part ne se
pose pas et je ne puis pas préjuger non plus
l'attitude du conseil de la Société des nations
par qui la question doit être librement discutée
dans l'éventualité où elle lui serait soumise.
e ..k
Dépêches de l'Indochine
--0-0--
Vers Hanoi
Le gouverneur général et Mme Varenne
se sont embarqués le 19 à 16 heures, sur le
Claudc-Chappe, à destination du Tonkin.
Les chefs de service et la plupart des offi-
ciers et fonctionnaires et un grand nom-
bre de personnalités annamites ont tenu à
venir les saluer à bord avant leur dé-
part.
La coopération franco-annamite
Recevant le 17 mai, à SaIgon, les prési-
dents des corps élus français et le lende-
main les délégations et notabilités annami-
tes qui lui ont exprimé leurs sentiments de
loyal attachement pour la France, M.
Alexandre Varenne, gouverneur général de
l'Indochine, a répondu qu'il a toujours en-
visagé la coopération franco-annamite dans
un esprit très large de collaboration mais
qu'elle ne peut se réaliser que dans le cal-
me et la concorde. L'ordre, a-t il dit, est
une condition de progrès. La France con-
cède toutes les libertés sauf celle de s'oppo-
ser par le désordre à Vœuvre de paix et
d'union qu'elle a entreprise dans ce pavs.
Jalousie
-0-0--
La vaste église catholique de Tananarive
trapue et massive comme une forteresse, est
presque achevée. Elle se dresse au milieu
de la ville neuve et écrase de s?, masse tout
ce qui l'environne. Et c'est en vainque.-le
temple voisin s'est rajeuni, orné d'un porche
en arc de triomphe et coiffé d'un toit en
éteignoir peint en bleu ciel rehaussé d'or. 11
fait figure de parent pauvre, et les fidèles de
la mission protestante en sont bien marris.
Mais voici le pire : cette insolente église
avait déjà deux cloches pas très grosses
qui ne se distinguent pas beaucoup des con-
sœurs de l'autre chapelle. Hélas! voici
qu'une grosse cloche vent d'être montée dans
le clocher. Elle a un son giave, puissant,
qui se répand dans toute la plaine environ.
nante. Et la belle « ramatoa » protestante
à l'enrendre serre son lamba contre son vi-
sage et murmure à sa voisine : « Afa-baraka
izahay >> (Déshonorés nous sommes.)
Esprit de suite
--<)-0---
Le Gouvernement de Madagascar et dé-
pendances a décidé l'an dernier de publier
au Journal Officiel de cette colonie les noms
des Européens et indigènes qui ont sous-
crit à la contribution volontaire pour l'as-
sainissement du franc. Et cette publication
se poursuit en effet depuis quelques mois.
Il faudra une constance remarquable pour
mener à bonne fin cette entreprise. On es-
time à 400.000 le nombre des souscripteurs
de plus de 20 francs qui doivent être publiés.
Comme le journal de la Grande lie publie
hebdomadairement une liste d'environ 500
noms, il faudra donc quelque 15 ans pour
que tous y figurent. Et l'on se plaint sou-
vent du manque d'esprit de suite dans nos
Administrations.
Majiiiija vu de la Rue Royale
-{J-O--
Ayant quitté Mozambique, le lieutenant
de vaisseau Bernard et son mécanicien pi-
quèrent droit sur la côte Nord-Ouest de Ma-
agascar, légèrement au sud de Majunga,
puis ayant reconnu la pointe du Caïman et
Katsepe, s'engagèrent dans la baie de la
Betsibuka. Là, suivant les instructions du
ministère de la Marine, ils cherchèrent une
ville avec maisons de 5 étages et tramway
électrique. Mais en vain multiplièrent-ils les
vols de reconnaissance, ils voyaient bien une
petite ville avec de petites maisons et pas
plus de tram quià Cucugnan. Enfin, ih
amérirent et apprirent qu'ils étaient bien au
but qu'ils s'étaient fixés. C'est égal, le tram
électrique de Majunga! Voilà un nouveau
sujet de conversation pour les Majungais
qui, depuis la fin de la peste, commençaient
à en manquer.
•
La reconstruction à Madagaçcar
La reconstruction à Madagascar
le Gouverneur général fait connaître que
le pont de Nossybe, emporté par le cyclone
qui a sévf tout récemment sur L'fle, a été
remplacé provisoirement par un ouvrage
long de 230 m. qui permet la reprise du
trafic normal sur le chemin de fer Tama-
tave-Tananarivc.
(Par dépêche )
Cinéma colonîal
Le Duel
Jacques de Baroncelli a terminé dans le
bled tunisien de nombreux extérieurs de con
film Duel. Il s'est embarqué avec sa troupe,
son matériel et ses avions et est sur le point
de commencer ses intérieurs à Epinay.
Les artistes de l' « Esclave Blanche »
Nous avons relaté l'accident de chaudière
qui, en Méditerranée, a mis en ditnculté le
paquebot ManouOa. Le metteur eu scène Au-
gusto Genina était à bord, ainsi que tous les
artistes de ['Esclave blanche.
(Quelques journaux ayant insisté sur le dé-
vouement de M. Charles V ane, nous rece-
vons du sympathique artiste les précisions
suivantes :
« Ce qui s'est passé est beaucoup plus sim-
ple. S'il est un nom à signaler c est celui
d'Eugénie Buiïet, qui se trouvait à bord et
sous la direction de laquelle nous avons
pansé ces malheureux, lout le reste n'est
qu'exagération et il serait navrant de ne pas
mettre les choses au point, car dans l'esprit
des passagers et du public, il naîtrait l'idée
que cette publicité est voulue et qu'il n'y a
là qu'un prétexte à cabotinage. «
Ces simples paroles honorent M. Charles
Vanel.
A propos du « Roi lépreux »
M. Jacques Feyder a rapporté du Cam-
bodge, où il prépare, comme on sait, la réa-
lisation du Roi lépreux, les impressions, en-
tre autres, suivantes :
Parcourant le Cambodge du nord au
sud et de l'est à l'ouest, j'ai rencontré pres-
que journellement une magnifique preuve de
la puissance des civilisateurs qui ont tenu le
pays sous leur domination pendant huit siè-
cles.
« Oui, partout d'immenses temples s'élè-
vent à l'abri de remparts robustes et de fos-
sés profonds destinés autant à la protection
des princes, des prêtres et des trésors qu'à
augmenter comme le dit Commaille le
mystère des asiles divins.
« Partout digues, routes, lacs creusés de
main d'homme, ponts de pierres indiquent
quels projets grandioses les maîtres d'Ang-
Kor avaient su concevoir et exécuter.
« Mais de toute cette civilisation formi-
dable, de cet art architectural qui étincela
entre le sixième et le doizième siècle, et qui
résista aux assauts de la forêt, il semble
que rien n'a subsisté de vivant. L'histoire des
royaumes khmers demeure un mystère ; elle
n'est basée que sur des relations où la fan-
taisie tient une si large place qu'il est
malaisé de discerner la vérité de la simple
légende.
« Toutes les traditions artistiques du fol-
klore paraissent perdues. La population re-
pUée sur elle-même semble engourdie, indif-
érente, sans aspirations, et le voyageur cher-
che vainement dans les yeux indigènes quel-
que reflet ardent de la grandeur passée, n
le distingué cinéaste relate d'ailleurs que,
selon l'opinion du directeur de l'Ecole des
Arts cambodgiens, toutes ces choses sont en-
iormies seulement.
Prochaine visite présidentielle africaine
--{).(}--
Le président de la République du Libéria,
M. King, sa famille et sa suite sont partis
avant-hier de Monrovia à bord du paquebot
Amérique, à destination de la France.
..- Rappeltmr que M. Ktnr vient iPfMr réélu
à une imposante majorité.
HOMMAGE AU GOUVERNEUR OBINGER
A son arrivée à Grand-Fiassam, M. le
Gouverneur Binger, dont nous avons an-
noncé l'heureux retour en France, a reçu
un chaleureux accuoil de !a part de la po-
pulation indigène. M. Fielin-Dadié, exploi-
tant forestier, a prononcé une allocution de
bienvenue rendant hommage à la mission
pacifique du ff capitaine Fiinger » à travers
i l'impénétrable forêt de la Côte d'Ivoire,
alors peuplée de fauves et de redoutables
guerriers.
Très prudemment dit l'orateur, sans faire ver-
ser une goutte de sang, le capitaine Binger
poussa dans la mystérieuse forêt son explora-
tion.
.les empreintes de ses pas sont restés dans
notre forêt, son œuvre est toujours appréciée,
son souvenir toujours vivant.
Kn comparant aujourd'hui le pays de ce qu'il
était depuis seulement trente ans, on aura une
idée de l'u^ivre accomplie par lui d'abord, puis
par SP<; dignes successeurs ensuite.
Dans son - stvle simple dénué d'artifice lit-
téraire, ce bon indigène a été certainement
l'intcrrrpte de ses compatriotes et les Eu-
ropéens n'ont pu que s'associer pleinement
il cet hommage in fine rendu au soldat et
A l'administrateur que fut successivement
M. Binger.
E. D.
Allumettes coloniales
r-
Une entente vient d'être conclue avec l'Ad-
ministration des tabacs, qui va bientôt four-
nir des allumettes eu bois colonial. Le* essais
sont en cours, sur des bois à fibres. Ce nou-
veau procédé permettrait une très importante
économie.
C'est le SAMn\ (TliPloclTitoll IIeroxylon),
de la famille des stercu liacées, classé dans
les bois lendres, qui semble a priori devoir
donner les meilleurs rsultats, Le samba se
trouve à la Côte d'ivoire, à environ 70 kilo-
mètres dans l'intérieur.
.1. <
Au Conseil Général
de la Guyane Française
Le Conseil Général de la Guyane Française,
réuni en session extraordinaire, a adressé ses
félicitations au Gouvernement pour les résultats
obtenus dans f œuvre de redressement financier
entreprise, qui permet d'envisager dans un ave-
nir prochain le redressement du crédit national.
AU CONSEIL D'ETAT
-0-0--
Les fonctionnaires du gouvernement géné-
ral de l'Indochine mis en cause par un
capitaine de l'artillerie coloniale.
Cette haute juridiction, a rejeté la re-
quête qu'un capitaine d'artillerie coloniale,
M. Le Itoy d'Etiolies, demeurant à Sul-
gon, avait introduite aux fins d'annulation
d'une décision du Ministre de la Guerre et
des Colonies, refusant de lui accorder une
indemnité pour le dommage que lui ont
causé les fautes, les erreurs commises par
les agents de l'administration des colo-
nies et qui ont entraîné la perte de son
grade de capitaine dans l'armée active.
Cette décision de rejet a été motivée
pour les raisons suivantes :
Le Conseil d'Etat :
Considérant, qu'à l'appui des demandes
d'indemnités, M. Le Roy d'Iitiolles, qui
était capitaine au 4" régiment, d'artillerie
coloniale au Tonkin, soutient qu'il a été
contraint de donner sa démission à la
suite d'une décision arbitraire et illégale,
du Ministre des Colonies, ordonnant son
rapatriement immédiat et intervenue sur
des rapports coloniaux des fonctionnaires
du gouvernement général de l'Indochine,
portant sur des relations que le requérant
aurait entretenues avec les réformistes
chinois, qu'ainsi le dommage résultant
pour lui ne la part des avantages attachés
à sa carrière militaire est la conséquence
des fautes des agents de l'Etat.
Considérant, que le Gouverneur général
de l'Indochine, en signalant au Ministre
des Colonies les inconvénients que pouvait
présenter le maintien de M. le Boy d'Etio-
les au Tonkln, et le Ministre des Colonies
en ordonnant le rapatriement du requé-
rant, ont agi dans l'exercice de leurs attri-
butions, en vue do l'intérêt général, de la
sécurité de la colonie et de ses rapports
avec un gouvernement étr,anger..,l'ordre de
rapatriement immédiat du capitaine La
Hoy d'Etiolles n'avait donc pas le carac-
tère d'une mesure disciplinaire, il résulte
de l'instruction, que le requérant avait sol-
licité sa réintégration dans les cadres du
l'armée, nlors qu'il ne tenait pas des rè-
glements militaires le droit d'être réaffecté
au Tonkin.
Dès lors M. le Roy d'Etiolies, pour
rester au Tonkin, où le retenait des inté-
rêts privés, a offert sa démission pure et
simple, laquelle a été acceptée, en consé-
quence, le requérant n'est pas fondé h soit-
tenir que ladite décision et le préjudice
qui a pu résulter pour lui de 1 abandon
de sa carrière militaire, aient été la consé-
quence dos fautes de l'administration par
suite sa requête doit, être rejetée.
» ̃ ̃ ̃ 4^»
A la Cour de cassation
-{).Q--
L'affaire des voùtes d'Alger
I .a Cour de cassation vient de statuer sur
l'importante question portant sur la clause d'un
bail stipulant le payement du loyer en livres
sterling.
La Société anglaise Th. Alçtiers Law and
Warehousc avait acqui, en 1869, du conces-
sionnaire originaire, l'exploitation des voûtes
formant magasin sous la digue de mer d'Alger.
Elle la recéda en 1883 aux consorts Pélissier
LE NUMERO : M CENTIMES
SAMEDI SOIR, 21 MAt 1927
j~~ b t ~'l.à"" r 0 le
Les Jmàales Coloniales
La nnonces et réclame* wal reçueï - m '-
bureau
---, elquoTRURs 1 M. RUEDEL et L.-G. THBAUL T
Les AnALES COLONIALES ne publient que des arti-
el" inédits, qui sont leur propriété exclusive.
JOmillJIQTIDICI
Rédaction & Administration :
Ut.
PARIS on
rtlim. * LOUVRK 19-17
- IIICM"U «ffl
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un aD I Mola < Met*
France et
Colonies 120 à66 ib H.
ttrangl' 180 » 100 » 60 »
On s'abonne sana frais dans
tons les bureau: de poste.
M. Alexandre Varesne en Indochine
¡. i
-, Au lendemain du retour à Hanoi^ de M. I
Alexawjn Vaiemie, il peut paraître opportun
de jeter un coup d' oeil sur les événements indo-
chinois depuis trois mois. Certes, il eût été pré-
férable que le Gouvernement, en raison même
des dan. que présente pour l'Indochine la
situation de F Extrême-Orient, n'ait pas accepté
la discussion publique qui a été, par ses con-
eéquenc. néfaste pour notre autorité. Il eût
certainement été plus sage de repousser dans
les temps actuels toute interpellation pouvant
mettre en jeu notre autorité en Indochine, et,
partant, en Extrême-Orient. Le refus d'accep-
ter un débat de cette nature, même par l'épou-
vantail de la question de confiance, eût été
l'acte d'un Gouvernement fort. qui aurait reçu
l'approbation de tous les gens raisonnables qui
connaissent l'Extrême-orient, Il aurait, certes.
évité des mécomptes, dont la gravité sera, il
faut l'espérer, limitée par le retour au Gouver-
nement Général de M. Alexandre Varenne.
Dans notre grande possession d'Extrême-
Orient, les esprits sont travaillés par une pro-
pagande qui a su tirer argument des dernières
campagnes, pour mettre en question la légiti-
mité même des principes de colonisation. 11
est opportun qu' un Gouverneur Général, au-
quel son passé politique donne une grande li-
berté et aussi un large crédit auprès des partis
indigènes dits avancés, et qui se proclament
champions des revendications indigènes, puisse
parler et surtout agir en Indochine, au nom de
l'ordre, dans l'intérêt même de la paix fran-
Îaise, et ce pour le plus grand bien des popu-
ations dont la France a assumé le soin de con-
-- duire les destinées.
- Dans tout ce qui a été dit sur l'Indochine,
au cours des débats et des polémiques qui ont
présenté sous un jour si pénible notre oeuvre
-bas, le point capital semble avoir été soi-
gneusement oublié, aussi bien par les assaillants
que par ceux qui avaient à se défendre. Or,
il n'aurait pas fallu oublier et il ne faut pas
craindre de répéter que l'Indochine a continué
à vivre dans le calme le plus absolu et la pros-
périté la plus large, aljns que la Chine présente
le plus intense foyer révolutionnaire oui fut ja-
mais au monde ; alors que les Hollandais,
malgré la politique plus libérale pratiquée par
eux dans ces dernières années, avaient à répri-
mer un grave soulèvement ; alors qu'aux Phi-
lippines. les Américains devaient étouffer quel-
ques éclosions sporadiques de mouvements ré-
volutionnaires, et que le départ pour la Chine
des troupes indiennes causait dans toute l'Inde
un état d'esprit indigène nettement antianglais
•*entourant de sérieux daerdre"
La tranquillité de l'Ihdochine fait le plus
grand honneur à l'action qu'y a exercée le
Gouverneur Général Varenne, action que son
intérimaire. le Résident Supérieur Pasquier, a
su fort heureusement continuer.
L'Indochine, non seulement n'a pas connu
de troubles, mais l'envoi en Chine, à Shanghaï,
de troupçs annamites, n'a causé aucun désordre.
Cette tranquillité a été non seulement appré-
ciée des indigènes indochinois, mais même des
Chinois, qui bénéficient, dans les divers pays
de l'Union, de la paix française, et le 15 avril,
joui de r anuiverulre de Sun Yat Sen, n'a été
par aucune manifestation et par - aucun
désordre.
Dans ces derniers temps, certaines minorités
indigènes qui se targuent d'idées autonomes et
émancipatrices ont écouté, sans manifestations
extérieures, les échos des polémiques qui
avaient lieu en France au sujet de l'Indochine.
Ces minorités ont, certes, travaillé, une propa-
gande coupable a su leur faire valoir qu'en
France même les partis conservateurs critiquaient
notre oeuvre coloniale et discutaient la légiti-
mité de la colonisation.
Ces insinuations dangereuses et perfides fe
ront, certes. leur chemin dans des esprits avides
de revendications et heureux de trouver matière
à critiques. Nous ne saurions, hélas ! les trop
blimer, quand I on songe à la joie et au plaisir
que prennent les Français à se réjouir de ce
qu'ils appellent les scandales coloniaux !
L'heure, sans être grave, demande pourtant
toute notre attention, si l'on veut que l'Indo-
chine passe indemne au travers de la crise
extrême^ orient aie.
Nous restons, d'ailleurs, confiants et opti-
mistes, car la politique indochinoise a fait ses
preuves. Depuis mon collègue, M. Doumer,
jusqu'à M, Varenne, tous les grand? gouver-
neurs qui se sont succédé à la tête de 1 gouver-
neun qui se IOIIt succédé à la tête de 1 Union
indochinoise, qu'ils s'appellent Beau, Sarraut,
Long ft Merlin, ont eu la sagesse de continuer
et, de perfectionner une politique qui a résisté
aujt épreuve, de la guerre et de la crise bol-
cheviste.
1 l , Lorsque le recul de 1 histoire permettra d en-
visager la vie de l'Indochine depuis la création
de l'Union indochinoise, la caractéristique la
plus belle, la dominante utile de notre œuvre
sera l'unité de vue et de but que les Gouver-
neurs Généraux auront inlassablement poursui-
vie, malgré les attaques et malgré les difficul-
tés «r."il. auront pu rencontrer.
L historien devra apporter son attention à la
recherche des réalisations personnelles et des
adaptations opportunes ciç chacun d'eux, mais
ce travail de mise en lumière de la part de cha-
cun ne fera que faire ressortir avec plus de
clarté l'unité de direction et l'ensemble de
l'œuvre accomplie, _h
Dans les temps aduela, le bouillonnement
des idées, le aoêt enivrant d'une liberté anar-
chique trompeuse Que l'on cherche à donner
aux populations, nécessitent, certes, une atten-
tion soutenue et une autorité particulièrement
vigilante pour maintenir dans sa vraie voie l'évo-
lution de l'Indochine. M. Varenne, par le
poids que donne à son autorité au regard des
masses son passé d'homme politique favorable
aux libertés individuelles et sociales et aux
émancipations, est tout spécialement qualifié
pour assumer la lourde tache de diriger l'In-
dochine. dans la crise extrême orientale pré-
tente. L'examen de la situation économique et
politique de rhtdochtoe est d'ailleurs rassurant.
En voici le tableau brièvement résumé :
A l' i ntérieur
A l'intérieur, prospérité économique –pro-
messes de belles récoltes, assurance d une
exportation fructueuse, par suite de la crise de
riz que la révolution chinoise a fait naître
calme, attachement instinctif des masses à notre
politique, en raison des bénéfices matériels et
moraux qu'elles en retirent. Nécessité de quel-
ques mesures, pour ramener à de plus saines con-
ceptions quelques minorités turbulentes qui ont,
hélas t pris le goût dangereux de la politique
pour la politique et qui satisfont à cette incli-
nation par une opposition automatique et systé-
matique à tout ce qui est fait dans leur pays.
La prospérité intérieure peut être assurée et
améliorée par la simple continuation de 1» po-
litique suivie. Quelques' réformes simples, mûres
depuis longtemps, sont sans doute nécessaires.
C' est ainsi que s'impose 4a mise en oeuvre ra-
pide de grands travaux, depuis longtemps dé-
cidés. Mais la souplesse du jeu des institutions
indochinoises et la situation financière de la
1 1 - -
colonie permettent de taire tace à ces néces-
sités.
Il faut aussi que l'autorité du Gouverneur
Général soit renforcée par la réforme sage des
assemblées élues. 11 faut créer dans chaque pays
de l'Union, des Conseils consultatifs locaux
français travaillant parallèlement avec les Con-
seils consultatifs indigènes, la liaison de ces deux
organismes étant assurée par les chefs d'admi-
nistration locale. Cette réforme tant réclamée
du Conseil du Gouvernement se fera d'elle-
même, le jour où les assemblées locales auront
été rationnellement organisées. Elle permettra
une participation croissante, suivant un rythme
évolutif raisonnable, des indigènes à l' action
gouvernementale et l'admission à cette action
des représentants des intérêts économiques fran-
çais.
Enfin, il y a lieu de pousser les indigènes à
entrer dans le mouvement d'affaires qui se dé-
veloppe, non seulement par la création d'af-
faires purement indigènes comme présentement,
mais aussi dans les affaires franco-indigèn qui
lieront, mieux que toute réforme politique, les
intérêts de la France et de l'Indochine.
A l'extérieur, on ne peut nier le danger chi-
nois, mais à bien considérer les derniers évé-
nements, il semble plus dangereux, par le
rayonnement des idées que ce foyer révolution-
naire dégage que par l' action directe de la
Chine sur nos frontières du Nord.
Néanmoins. il était sage de prévoir un ren-
forcement de nos frontières par des effectifs
plus nombreux et par un armement plus per-
fectionné. M. Varenne est entré résolument
dans cette voie et il a obtenu de la métropole
une grande partie de ce qu'il demandait en
hommes et en armement.
Revenu en Indochine, il va pouvoir juger si
notre frontière doit être renforcée encore, et
nous estimons qu'il serait sage de lui accorder
tout ce qu'il déclarera nécessaire. Nous avons
promis la paix aux populations que nous proté-
geons ; il faut même, au prix de sacrifices pé-
cuniaires importants, être capable de tenir cette
promesse.
Ce rapide coup d' oeil sur la situation écono-
mique et politique de l'Indochine permet de
conclure à des perspectives favorables et de
continuer à envisager l'avenir avec confiance.
Si nous croyons que, malgré la gravité de
l'heure, l'Indochine doit demeurer calme et
prospère, nous subordonnons ce résultat à la con-
tinuation fidèle de la même politique. Il ne fau-
drait pas que des interventions intempestives de
la métropole viennent apporter le trouble dans
l'harmonie de notre action en Indochine. Fort
malheureusement, les derniers débats et les ré-
centes polémiques ont montré la coupable mé-
connaissance et l'effroyable ignorance des
Français de France sur tout ce qui concerne
l'Indochine et l'Extrême-Orient. Il est toujours
dangereux qu'une opinion publique, ignorante
ou égarée, puisse avoir une influence sur notre
politique coloniale,
Depuis 30 ans, nous berçons les indigènes et
les Français d'Indochine du doux rêve de voir
l'Indochine à laquelle ils sont attachés, « vivre
sa vie », « être un véritable Etat en voie de
devenir », « suivre l'évolution sage qui doit
en faire un jour, lorsque l'heure en sera venue,
un grand domaine français ». Ne brisons pas
et les espoirs et les ambitions. Méditons l'exem-
ple de 19 Angleterre aux Indes.
Ne permettons point aux minorités turbu-
lentes de dire que la splendide évolution pro-
mise s'arrête pour laisser revivre un colonialisme
étroit et périmé qui consiste à faire gouverner
tout un pays par des bureaux de Paris.
11 est si naturel et si simple de ne point en-
traver la marche vers le progrès de notre colonie
d'Extrême-Orient au'il faut bien espérer que
la métropole ne se laissera pas influencer par
des questions de personne et par des polémiques
stériles. Le devoir national impose à tous de
renforcer notre autorité et notre prestige en
Extrême-Orient. Une confiance justifiée doit
être faite à M. Varenne, même par ceux qui,
ne professant point ses opinions politiaues À la
Chambre, doivent avoir l la benne foi de recon-
Cham bqrue', il fait œuvre de bon Français en In-
naître
dochine.
Le devoir commun de tous Français est de
s'employer franchement à soutenir l'autorité de
la France, en respectant et en aidant de leur
concours agissant, celui oui a le lourd honneur
et l'écrasante charge de la représenter dans
notre Empire indochinois.
Charte s Debicrre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
des Affaires étrangères.
TAUX DE LA PIASTRE
-.0-
t.e gouverneur général de l'Indochine vient de
fnirc connaître au ministre des Colonies qu'à la
date du 90 mai 1927 le taux officiel de la piastre
Ctait de 12 fr. 75.
Pates à papier
L'ALFA -
, , "':.. ,', - ..-.- »-
.; .-'' - , ni»wrfrJ "W
r Dont acte.
Un de mes excellents collègues -
et amis me reproche que, chaque
fois que je me suis plaint de l'indifférence
témoignée par nos industriels pour les pâtes
de cellulose que l'alla de notre Afrique du
Nord nous offre à profusion, je n'aie pas
songé aux efforts déjà employés à iutilisa-
tion de cette richesse incomparable. « 4 mil-
lions d'hectares d'alfa sur les hauts plateaux
de l'Algérie, de la Tunisie, du ilialocl Les
Anglais y puisent de quoi faire 200.000
tonnes de papier par anl Et nous ne faisons
rien, m'écriai-jet ou fresque rient »
Vous avell tort, me déclare mon collègue
et ami qui, grâce à des capitaux trop avtsès
pour se risquer dans des mines de pétrole
inexistantes ou des porcheries fantasmagori-
ques, a pu travailler à V organisation de la
Société. L'Alla 9, laquelle nous a déli-
vrés en partie du lourd tribut que nous
payons en livres sterling. Et il m'envoie une
notice explicative fort bien présentée.
La question ne se pose pas de la même
façon dans le Royaume-Uni que chez nous.
Ce sont Plus spécialement des maisons ecos-
taises qui fabriquent des papiers d'alfa.
Leur premier avantage est d'être à p,oxi-,,
mité de la mer, c'est-à-dire de ne pas. avoir
de trais de transport par voie terrestre, et
chacun sait que ce mode est coûteux. La so-
lution la plus favorable pour la France pa-
rait la suivante : création d'une grande usi-
ne centrale, bien placée pour l'arrivée des
matières premières, et qui transforme les
libres non pas en papier, mais en pâte blan-
the sèche, prête à l'emploi. C'est sous cette
forme condensée que nous parviennent les
pâtes Scandinaves.
îLt le tiouve la réponse a une autre ques-
tion que l'on pourrait se poser, et qui est
celle-ci : mais, puisque la matière parvient
dans des conditions de meilleur marché lors-
qu'elle est sous cette forme condensée, pour-
quoi ne pas faire l'opération à côté des en-
droits mêmes où les fibres sont rfCtltillÚs 1
Pourquoi pas des usines dans l'Afrique du
No,d ?. Impossible, réplique la notice que
j'ai sous les ytux. Il faut, en effet, à cette
industrie des quantités d'eau considérables
et cette eau doit être très pure, très peu
chargée en matières minérales. L'Afrique
du Nord ne saurait en fournir. Il est même
affirmé qu'une installation, proche de la
Méditerranée, aurait été impossible, parce
que bien des kilomètres au delà de la Ca*
inargue, le sous-sol est imprègne de sel. Il
a donc fallu remonter assez loin, jusqu'à La
Braille, entre le Pontet et S"'t.ues.
e L'alla donne au papier une douceur re-
marquable, une épaisseur jointe à une gran
de légèreté, une aptitude toute spéciale à
prendre l'impression qui vient nette, noire
et lisible ; il fait également les papiers
d'écriture sur lesquels la plume glisse sans
accrocher, les étiquettes bien venues, des
supports de couchage supérieurs. * Ceci
n'est pas du boniment. L'alfa mérite tous
ces éloges, et d'autres encore. La fibre eal-
fa donne au papier, quelle que soit la pro-
portion qu'elle y représente, du moelleux,
de la douceur (car la pâte se mélange aux
chiffons comme aux pâtes de bois). C'est la
pâte la plus légère par unité de surface ;
elle est c soufflée », dit-on en termes tech-
niques, ou encore : elle donne beaucoup de
« main » au papier dans lequel elle entre.
Si vous me demandez un exemple, j'en a4*
un à ma disposition : le papier sur leque
est imprimé la notice que j'ai reçue est du
papier d'alfa. l'étais déjà convaincu, je le
suis plus que jamais.
« Favorisez l'utilisation de nos richesses
coloniales 1 -- Diminuez -- les importations l Exi- -
gez, faites connaître les papiers d alfa fran-
çaisl » Ceci n'est pas, non plus, de la ré-
clame : « L'Alfa », Société Fratzfaise, ex-
ploite les terrains du Sud-Algérois, exac
tement de Djelfa, où l'administration de la
colonie lui a amodié des nappes importan-
tes. Il y en a de plus importantes encore,
de Mogador à Kairouan et, en particulier,
sur les hauts plateaux de l'Oranie. Allons,
à qui le tour? Qui persuadera les capitalis-
tes, grands, moyens et petits, qu'il est cent
fois préférable de confier son argent à des
industriels qui veulent qu'en France les plus
belles éditions, les gravures les plus jolies,
les affiches les plus artistiques, les papiers
d' écriture les plus élégants et les plus com-
modes soient faits, non avec des pâtes de
bois étrangères de qualité inférieure, mais
avec de la cellulose française, tirée de notre
Afrique du Nord, plutôt qu'à des bougres
qui nous subtilisent notre argent pour en-
tretenir le culte du renard argenté.
Mario Rûuaimn,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
AU SENAT
RAPPORT
M. Fenonsû, sénateur du Finistère, a été
chargé par la commission de la marine du
Sénat de rédiger le rapport sur l'arsenal de
Sidi-Abdallah (Tunisie).
t
L'INAUGURATION
de l'Exposition de Montpellier
00 -
M. Léon Penier. ministre des Colonies, a
accepté officiellement de pr&ider l'inauguration
de l'Exposition Internationale de Montpellier,
qui aura lieu te 26 mai.
Dans l'après-midi, le ministre visitera la
Chambre de Commerce.
L ExpMMM CeIIIiae Mernatioaale
de Pari.
–0-0–
La Commission des Colonies a discuté hier
l' lé projet de loi relatif à l'Exposition Coloniale
! liH–jtimuKi de Parts. -
Aux termes de ce projet, l'emplacement est
définitivement fixé au bois de Vincennes. Les
dépenses de premier établissement se montent à
73 250.000 tr. ; les dépenses d'exploitation :
personnel, à 9.500.000 francs ; matériel, à
25.000.000 francs, soit au total 107.750.000
francs, auxquels on ajoute 7.250.000 fr. pour
dépenses imprévues.
L'émission des bons-tickets à lots a fait l'ob.
jet d'une convention avec les principales ban-
ques. Elle comprendra 2.300.000 bons de 60
francs chacun représentant un capital de 138
millions de -- francs.
Les bons participent à 12 tirages comprenant
2.136 lots pour la somme de 24.264.000 fr.,
savoir : 12 lots de 1 million, 12 lots de 500.000
francs, 36 lots de 100.000 francs, 24 lots de
50.000 francs, 24 lots dt 25.000 francs, 300
lots de 1.000 francs, 528 de 500 francs, 1.200
de 250 francs.
Les tirages seront effectués à raison de 2 en
1927, 6 en 1928, 4 en 1929 et comprendront
178 lots par tirage.
La Commission a entendu M. Léon Perrier,
ministre des Colonies, qui lui a indiqué dans
quelles conditions a été déposé le projet de loi.
Il s' est expliqué notamment sur les articles 4
et 7 du projet, relatifs le premier à la conven-
tion passée entre le ministre des Colonies et
le Crédit Foncier, le second à la rémunération
-- des personnes attachées - à l'Exposition. "-
Après I audition du ministre, M. Vincent
Auriol a présenté sur l'article 8 un amende-
ment tendant à décider que les services de
l'Exposition seraient incompatibles avec le man-
dat électif. Cet amendement a été repoussé par
10 voix contre 9. L'ensemble du projet de loi
a été ensuite adopté.
Il est probable que la discussion du projet
viendra en débat à la séance publique de mardi
prochain.
t
Le Sultan Hoalay Ycussel va mieux
---()-Q--
s, M. Mou'aij Youssef a pu en ellet se
rendre dans son palais de MecUnds où il
compte rester une quinzaine de jours, sui-
vant les prescriptions qui lui avaient fit4
imposées par ses médecins à la suite d'une
maladie assez sérieuse dont il avait eu une
crise au moment de son départ de Rabat.
L'iman de la Mosquée de Paria
est parti pour l'Algerle
"A la suite d'une courte maladie qui l'a
fortement déprimé, M. Benchehida Si Mo
hamod Benmaussa, iman A la grande mos-
quée de Paris, vient de quitter Paris pour
se rendre en Algérie.
Les nombreux amis musulmans et fran-
çais que cet homme charmant n su se créer
ici regrettent son départ et espèrent le voir
revenir bientôt complètement rétabli.
Le Maréchal Foch au Maroc
Le maréchal et Mme Foch sont arrivés hier
soir à Casablanca, venant de Marabech.
Etant donné le désir dit nuiréchal de voya-
ger dans le plus itrivt incognito, aucune ré-
ception n'a été donnée en son honneur. Touie-
fois, les autorités locales civiles et militaires
sont allies le saluer lors de son embarque-
ment, aujourd'hui, sur le paquebot Maréchal-
Lyautey, à destination de Marseille.
Le statut de Tanger -
0-0 -
Le roi Alphonse XIII a reçu M. Apuirro
Carrer qui, à la sortie du palais, a déclarr
qu'il partait pour Paris et que, la se-
maine prochaine, les pourparlers au sujet do
Tanprcr reprendront plus activement. M.
Apuirre Carcer a ajouté que, cependant, la
fin des négociations ne peut pas être prévue
avant un mois environ.
L'Allemagne et les mandats coloniaux
Questionné jeudi à la Chambre des com-
munes, sur la demande d'un siège à la
commission/ des mandats de la Société des
rations, sir Austen Chamberlain a ré-
pondu :
On m'a informé que le gouvernement alle-
mand a l'intention de demander un siège pour
un représentant nllemand à 1n commission des
mandats de la Société des nations. La ques-
tion d'une réponse directe de ma part ne se
pose pas et je ne puis pas préjuger non plus
l'attitude du conseil de la Société des nations
par qui la question doit être librement discutée
dans l'éventualité où elle lui serait soumise.
e ..k
Dépêches de l'Indochine
--0-0--
Vers Hanoi
Le gouverneur général et Mme Varenne
se sont embarqués le 19 à 16 heures, sur le
Claudc-Chappe, à destination du Tonkin.
Les chefs de service et la plupart des offi-
ciers et fonctionnaires et un grand nom-
bre de personnalités annamites ont tenu à
venir les saluer à bord avant leur dé-
part.
La coopération franco-annamite
Recevant le 17 mai, à SaIgon, les prési-
dents des corps élus français et le lende-
main les délégations et notabilités annami-
tes qui lui ont exprimé leurs sentiments de
loyal attachement pour la France, M.
Alexandre Varenne, gouverneur général de
l'Indochine, a répondu qu'il a toujours en-
visagé la coopération franco-annamite dans
un esprit très large de collaboration mais
qu'elle ne peut se réaliser que dans le cal-
me et la concorde. L'ordre, a-t il dit, est
une condition de progrès. La France con-
cède toutes les libertés sauf celle de s'oppo-
ser par le désordre à Vœuvre de paix et
d'union qu'elle a entreprise dans ce pavs.
Jalousie
-0-0--
La vaste église catholique de Tananarive
trapue et massive comme une forteresse, est
presque achevée. Elle se dresse au milieu
de la ville neuve et écrase de s?, masse tout
ce qui l'environne. Et c'est en vainque.-le
temple voisin s'est rajeuni, orné d'un porche
en arc de triomphe et coiffé d'un toit en
éteignoir peint en bleu ciel rehaussé d'or. 11
fait figure de parent pauvre, et les fidèles de
la mission protestante en sont bien marris.
Mais voici le pire : cette insolente église
avait déjà deux cloches pas très grosses
qui ne se distinguent pas beaucoup des con-
sœurs de l'autre chapelle. Hélas! voici
qu'une grosse cloche vent d'être montée dans
le clocher. Elle a un son giave, puissant,
qui se répand dans toute la plaine environ.
nante. Et la belle « ramatoa » protestante
à l'enrendre serre son lamba contre son vi-
sage et murmure à sa voisine : « Afa-baraka
izahay >> (Déshonorés nous sommes.)
Esprit de suite
--<)-0---
Le Gouvernement de Madagascar et dé-
pendances a décidé l'an dernier de publier
au Journal Officiel de cette colonie les noms
des Européens et indigènes qui ont sous-
crit à la contribution volontaire pour l'as-
sainissement du franc. Et cette publication
se poursuit en effet depuis quelques mois.
Il faudra une constance remarquable pour
mener à bonne fin cette entreprise. On es-
time à 400.000 le nombre des souscripteurs
de plus de 20 francs qui doivent être publiés.
Comme le journal de la Grande lie publie
hebdomadairement une liste d'environ 500
noms, il faudra donc quelque 15 ans pour
que tous y figurent. Et l'on se plaint sou-
vent du manque d'esprit de suite dans nos
Administrations.
Majiiiija vu de la Rue Royale
-{J-O--
Ayant quitté Mozambique, le lieutenant
de vaisseau Bernard et son mécanicien pi-
quèrent droit sur la côte Nord-Ouest de Ma-
agascar, légèrement au sud de Majunga,
puis ayant reconnu la pointe du Caïman et
Katsepe, s'engagèrent dans la baie de la
Betsibuka. Là, suivant les instructions du
ministère de la Marine, ils cherchèrent une
ville avec maisons de 5 étages et tramway
électrique. Mais en vain multiplièrent-ils les
vols de reconnaissance, ils voyaient bien une
petite ville avec de petites maisons et pas
plus de tram quià Cucugnan. Enfin, ih
amérirent et apprirent qu'ils étaient bien au
but qu'ils s'étaient fixés. C'est égal, le tram
électrique de Majunga! Voilà un nouveau
sujet de conversation pour les Majungais
qui, depuis la fin de la peste, commençaient
à en manquer.
•
La reconstruction à Madagaçcar
La reconstruction à Madagascar
le Gouverneur général fait connaître que
le pont de Nossybe, emporté par le cyclone
qui a sévf tout récemment sur L'fle, a été
remplacé provisoirement par un ouvrage
long de 230 m. qui permet la reprise du
trafic normal sur le chemin de fer Tama-
tave-Tananarivc.
(Par dépêche )
Cinéma colonîal
Le Duel
Jacques de Baroncelli a terminé dans le
bled tunisien de nombreux extérieurs de con
film Duel. Il s'est embarqué avec sa troupe,
son matériel et ses avions et est sur le point
de commencer ses intérieurs à Epinay.
Les artistes de l' « Esclave Blanche »
Nous avons relaté l'accident de chaudière
qui, en Méditerranée, a mis en ditnculté le
paquebot ManouOa. Le metteur eu scène Au-
gusto Genina était à bord, ainsi que tous les
artistes de ['Esclave blanche.
(Quelques journaux ayant insisté sur le dé-
vouement de M. Charles V ane, nous rece-
vons du sympathique artiste les précisions
suivantes :
« Ce qui s'est passé est beaucoup plus sim-
ple. S'il est un nom à signaler c est celui
d'Eugénie Buiïet, qui se trouvait à bord et
sous la direction de laquelle nous avons
pansé ces malheureux, lout le reste n'est
qu'exagération et il serait navrant de ne pas
mettre les choses au point, car dans l'esprit
des passagers et du public, il naîtrait l'idée
que cette publicité est voulue et qu'il n'y a
là qu'un prétexte à cabotinage. «
Ces simples paroles honorent M. Charles
Vanel.
A propos du « Roi lépreux »
M. Jacques Feyder a rapporté du Cam-
bodge, où il prépare, comme on sait, la réa-
lisation du Roi lépreux, les impressions, en-
tre autres, suivantes :
Parcourant le Cambodge du nord au
sud et de l'est à l'ouest, j'ai rencontré pres-
que journellement une magnifique preuve de
la puissance des civilisateurs qui ont tenu le
pays sous leur domination pendant huit siè-
cles.
« Oui, partout d'immenses temples s'élè-
vent à l'abri de remparts robustes et de fos-
sés profonds destinés autant à la protection
des princes, des prêtres et des trésors qu'à
augmenter comme le dit Commaille le
mystère des asiles divins.
« Partout digues, routes, lacs creusés de
main d'homme, ponts de pierres indiquent
quels projets grandioses les maîtres d'Ang-
Kor avaient su concevoir et exécuter.
« Mais de toute cette civilisation formi-
dable, de cet art architectural qui étincela
entre le sixième et le doizième siècle, et qui
résista aux assauts de la forêt, il semble
que rien n'a subsisté de vivant. L'histoire des
royaumes khmers demeure un mystère ; elle
n'est basée que sur des relations où la fan-
taisie tient une si large place qu'il est
malaisé de discerner la vérité de la simple
légende.
« Toutes les traditions artistiques du fol-
klore paraissent perdues. La population re-
pUée sur elle-même semble engourdie, indif-
érente, sans aspirations, et le voyageur cher-
che vainement dans les yeux indigènes quel-
que reflet ardent de la grandeur passée, n
le distingué cinéaste relate d'ailleurs que,
selon l'opinion du directeur de l'Ecole des
Arts cambodgiens, toutes ces choses sont en-
iormies seulement.
Prochaine visite présidentielle africaine
--{).(}--
Le président de la République du Libéria,
M. King, sa famille et sa suite sont partis
avant-hier de Monrovia à bord du paquebot
Amérique, à destination de la France.
..- Rappeltmr que M. Ktnr vient iPfMr réélu
à une imposante majorité.
HOMMAGE AU GOUVERNEUR OBINGER
A son arrivée à Grand-Fiassam, M. le
Gouverneur Binger, dont nous avons an-
noncé l'heureux retour en France, a reçu
un chaleureux accuoil de !a part de la po-
pulation indigène. M. Fielin-Dadié, exploi-
tant forestier, a prononcé une allocution de
bienvenue rendant hommage à la mission
pacifique du ff capitaine Fiinger » à travers
i l'impénétrable forêt de la Côte d'Ivoire,
alors peuplée de fauves et de redoutables
guerriers.
Très prudemment dit l'orateur, sans faire ver-
ser une goutte de sang, le capitaine Binger
poussa dans la mystérieuse forêt son explora-
tion.
.les empreintes de ses pas sont restés dans
notre forêt, son œuvre est toujours appréciée,
son souvenir toujours vivant.
Kn comparant aujourd'hui le pays de ce qu'il
était depuis seulement trente ans, on aura une
idée de l'u^ivre accomplie par lui d'abord, puis
par SP<; dignes successeurs ensuite.
Dans son - stvle simple dénué d'artifice lit-
téraire, ce bon indigène a été certainement
l'intcrrrpte de ses compatriotes et les Eu-
ropéens n'ont pu que s'associer pleinement
il cet hommage in fine rendu au soldat et
A l'administrateur que fut successivement
M. Binger.
E. D.
Allumettes coloniales
r-
Une entente vient d'être conclue avec l'Ad-
ministration des tabacs, qui va bientôt four-
nir des allumettes eu bois colonial. Le* essais
sont en cours, sur des bois à fibres. Ce nou-
veau procédé permettrait une très importante
économie.
C'est le SAMn\ (TliPloclTitoll IIeroxylon),
de la famille des stercu liacées, classé dans
les bois lendres, qui semble a priori devoir
donner les meilleurs rsultats, Le samba se
trouve à la Côte d'ivoire, à environ 70 kilo-
mètres dans l'intérieur.
.1. <
Au Conseil Général
de la Guyane Française
Le Conseil Général de la Guyane Française,
réuni en session extraordinaire, a adressé ses
félicitations au Gouvernement pour les résultats
obtenus dans f œuvre de redressement financier
entreprise, qui permet d'envisager dans un ave-
nir prochain le redressement du crédit national.
AU CONSEIL D'ETAT
-0-0--
Les fonctionnaires du gouvernement géné-
ral de l'Indochine mis en cause par un
capitaine de l'artillerie coloniale.
Cette haute juridiction, a rejeté la re-
quête qu'un capitaine d'artillerie coloniale,
M. Le Itoy d'Etiolies, demeurant à Sul-
gon, avait introduite aux fins d'annulation
d'une décision du Ministre de la Guerre et
des Colonies, refusant de lui accorder une
indemnité pour le dommage que lui ont
causé les fautes, les erreurs commises par
les agents de l'administration des colo-
nies et qui ont entraîné la perte de son
grade de capitaine dans l'armée active.
Cette décision de rejet a été motivée
pour les raisons suivantes :
Le Conseil d'Etat :
Considérant, qu'à l'appui des demandes
d'indemnités, M. Le Roy d'Iitiolles, qui
était capitaine au 4" régiment, d'artillerie
coloniale au Tonkin, soutient qu'il a été
contraint de donner sa démission à la
suite d'une décision arbitraire et illégale,
du Ministre des Colonies, ordonnant son
rapatriement immédiat et intervenue sur
des rapports coloniaux des fonctionnaires
du gouvernement général de l'Indochine,
portant sur des relations que le requérant
aurait entretenues avec les réformistes
chinois, qu'ainsi le dommage résultant
pour lui ne la part des avantages attachés
à sa carrière militaire est la conséquence
des fautes des agents de l'Etat.
Considérant, que le Gouverneur général
de l'Indochine, en signalant au Ministre
des Colonies les inconvénients que pouvait
présenter le maintien de M. le Boy d'Etio-
les au Tonkln, et le Ministre des Colonies
en ordonnant le rapatriement du requé-
rant, ont agi dans l'exercice de leurs attri-
butions, en vue do l'intérêt général, de la
sécurité de la colonie et de ses rapports
avec un gouvernement étr,anger..,l'ordre de
rapatriement immédiat du capitaine La
Hoy d'Etiolles n'avait donc pas le carac-
tère d'une mesure disciplinaire, il résulte
de l'instruction, que le requérant avait sol-
licité sa réintégration dans les cadres du
l'armée, nlors qu'il ne tenait pas des rè-
glements militaires le droit d'être réaffecté
au Tonkin.
Dès lors M. le Roy d'Etiolies, pour
rester au Tonkin, où le retenait des inté-
rêts privés, a offert sa démission pure et
simple, laquelle a été acceptée, en consé-
quence, le requérant n'est pas fondé h soit-
tenir que ladite décision et le préjudice
qui a pu résulter pour lui de 1 abandon
de sa carrière militaire, aient été la consé-
quence dos fautes de l'administration par
suite sa requête doit, être rejetée.
» ̃ ̃ ̃ 4^»
A la Cour de cassation
-{).Q--
L'affaire des voùtes d'Alger
I .a Cour de cassation vient de statuer sur
l'importante question portant sur la clause d'un
bail stipulant le payement du loyer en livres
sterling.
La Société anglaise Th. Alçtiers Law and
Warehousc avait acqui, en 1869, du conces-
sionnaire originaire, l'exploitation des voûtes
formant magasin sous la digue de mer d'Alger.
Elle la recéda en 1883 aux consorts Pélissier
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