Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-05-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mai 1927 12 mai 1927
Description : 1927/05/12 (A28,N74). 1927/05/12 (A28,N74).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451069v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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u àm bageffl ebmur
L'Italie et l'article 13
I
Les journaux italiens et notamment le
Fopolo d'Italie nous apportent de bien
intéressantes révélations, mais qui de-
mandent à être éclairées par un rappel
de l'histoire diplomatique d'après-
guerre.
Quelques semaines avant d'entrer en
guerre contre l'Autriche-Hongrie, l'Ita-
lie signait avec l'Angleterre et la France
Une convention du 26 avril 1915 qui
comprenait un article 13, ainsi conçu :
« Dans te cas où la France et la
Gragide-Brçtagne augmenteraient leurs
domaines coloniaux d'Afrique aux dé-
pens de l'Allemagne, ces deux puissan-
ces reconnaissent en principe que l'Italie
pourrait réclamer quelques compensa-
tions équitables, notamment dans le rè-
glement en sa faveur des questions con-
cernant les frontières des colonies ita-
liennes de l'Erythrée, de la Somalie et
de la Lybie et des colonies voisines de
la France et de la Grande-Bretagne. »
Ce texte resta secret jusqu'au jour où
lés Bolcheviks, en 1917, en publièrent
tune version inexacte. Le député natio-
naliste italien Bevione donna alors lec-
ture à la Chambre italienne, d'un texte
qu'il dit emprunté à la version russe, et
ainsi conçu :
« Dans le cas d'une extension de pos-
sessions coloniales françaises et britan-
niques en Afrique aux dépens de l'Al-
lemagne, la France et la Grande-Bre-
tagne reconnaissent en principe à l'Ita-
lie le droit de demander pour elle-même
certaines compensations sous la forme
d'une extension de ses possessions en
Erythree, dans le pays des Somalis, en
'Lybie et dans les districts coloniaux li-
mitrophes des colonies françaises et bri-
tanniques. »
Là-dessus, l'opinion italienne, qui y
était déjà toute préparée, prend feu.
Les manifestaGons se multiplient.
M. Tittoni prononce, au. Sénat italien,
le 14 décembre 1918, un discours qui a
IID énorme retentissement en Italiel. où
il affirme le droit de l'Italie à de lar-
ges compensations en Afrique. M. Or-
lando, président du Conseil, dans sa
réponse, déclare que M. Tittoni a rendu
un important service au gouvernement
et au pays. On reçoit solennellement à
Rome la mission de Mohammed-er-
Réda, frère de Saïed-Idriss, et les ma-
nifestations colonialistes du 5 janvier
0919 par la « Societa africana d'Italia u,
Du 15 janvier par « le Congrès national
fcolonial pour l'après-guerre, des colo-
nies » enflent bruyamment leurs protes-
tations contre la politique du gouverne-
ment, qu'on trouve trop timide.
Cependant, le 5 mai 1919, la France
et l'Angleterre se répartissent les colo-
nies allemandes. M. Orlando demande
des explications. M. Balfour répond
que les droits de l'Italie sont définis par
l'article 13 de la convention du 26 avril
1915 et qu'une Commission spéciale les
précisera.
Cette Commission, composée de Lord
Milner et MM. Henry Simon et de Mar-
eino, secrétaire général du ministre des
Affaires étrangères d'Italie, assisté de
M. J. Crespi, ministre plénipotentiaire,
tint plusieurs séances au cours du mois
de mai.
On apprenait, en juin, que l'accord
n'avait pu être réalisé en ce qui concerne
Cessola et Djibouti et que les négocia-
tions avaient dû être suspendues.
Finalement, un accord franco-italien
était signé le 12) septembre 1919 et un
accord italo-britannique en mai 1920.
L'Italie obtenait une délimitation des
:frontières sahariennes avec la région tra-
versée par la route de Ghadamès à
Rhat, des avantages pour ses sujets en
Tunisie, tout le territoire situé à l'ouest
du 25* méridien avec les oasis de Djar-
boub et Koufra, et presque tout le Ju-
baland dans F Afrique orientale. - -
L'opinion italienne protesta et la let-
tre officielle italienne qui reconnaissait
J'accord avec la France faisait sienne,
indirectement, cette protestation puis-
qu'elle contenait la phrase suivante :
1 « Le Gouvernement de S. M. le roi
d'Italie et le Gouvernement de la Ré-
publique se sont déjà mis d'accord sur
les points suivants, tout en réservant
d'autres points pour Un prochain exa-
men. n
On sait comment l opimon italienne
a exploité, depuis lors, ces textes et ces
événements pour clamer au monde la
grande injustice dont elle se disait vic-
time de la part des alliés et plus par-
ticulièrement de la part de - la France. - -
Qr, qu'apprenons-nous aujourd'hui ?
M. Pietto Parmi, dans un retentis-
sant article du Popolo d'Italia, après
avoir rappelé, comme nous venons de le
faire, les événements de 1919, en leur
aonnant, naturellement, une tonalité
italienne, nous apprend qu'à la première
réunion de la Commission Milner-Si-
moorde Martino, qui eut lieu le 19 mai
igigé l'Italie demanda le Julalncl,
l'oasis de Djwboub, mm nouvelle làn-
fue de l'hinterland libyque vers le Sa-
ara, des rectifications def ïrontières en
Tunisie, au Cessola, au Somaliland et à
Djibouti. Les délégués anglais et fran-
çais, nous dit M. Pietro Parmi, refusè-
rent toutes modifications du côté de
Cessola et de Djibouti, mais ils accor-
dèrent le Jubaland, l'oasis de Djarboub,
des rectifications en Tunisie, une partie
de la Somalie anglaise, le Tibesti et le
Borkou.
MM. Orlando et Sonnino refusèrent
aussitôt la partie offerte de la Somalie
anglaise, sous prétexte le difficultés
d'ordre technique et, quelque temps
après, le ministre des Colonies, M. Uni-
gi Rossi, refusa également le Tibesti et
le Borkou.
Ainsi donc, si nous en croyons le
journal de M. Mussolini lui-même, ce
sont les Italiens qui, en 1919, refusèrent
les extensions territoriales africaines que
leur offraient les Anglais et les v rançais.
Comment l'opinion italienne pourra-
t-elle reprocher encore aux alliés et à la
Fiance de ne pas avoir tenu leurs en-
gagements de 1915?
Etienne AntoneUi,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'tco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
*
Le Witt local de la Huis Voila
en 10g
En an étant son budget à la somme de
22.357.736 fraue, pour 1927. le Gouverne-
ment de la Haute-Volt a a quadrillé le pro-
gramme financier qu'il avait présenté en 1920
lors de a création de la colonie, et qui s' éle-
vait à 5.102.225 franc*. Cet accroissement est
dû à l' essor commercial de la Haute-Volta
qui a apporté aux populations indigènes un
enrichissement nouveau.
Les luplefttati- envisagées tiennent
compte de la prospérité respective cks cer-
cles, ainsi que do certaines considérations d'or-
dre politiaue pour 1. frontière de la Gold
Coast. Elles fourniront au budget local un
suppléaient de recette» absolument nécessaire
pour permettre à la colonie, malgré les lourdes
.chu.. que lui imposent les mesures prises en
faveur du personnel, de poursuivre la réalisa-
tion du programme bienfaisant de développe-
ment économique et de progrès social.
Les impôts sur rôles, qui comprennent no
t animent 18.317.634 francs d'impôt person-
nel et 650.000 francs de patentes et licences,
sont prévus au budget pour 19.620.034 francs.
Le produit des Domaines, de t Entegititement
et du Timbre et la taxe de circulation appor-
tent 500.600 francs de revenus ; les exploita-
tions industrielles s'inscrivent, de leur côté,
pour 1.2%.500 francs, et enfin les recettes di-
verses sont éval uées à 939.602 francs.'
Ces ressources permettent de faire face aux
dépenses du service tpcal qui se répartissent de
la façon suivante : Personnel, 9.253.957 fr-,
soit 41.39 du budget contre 46,8 en 1926 ;
Matériel, 5.908.193 francs soit 26,43 con-
tre 28.80 l'année précédente ; Travaux pu-
blics, 5.330.000 francs, et Dépenses diverses,
1.865.566 francs.
Si le Gouvernement de la Haute- Volta s' est
efforcé, pour 1927. de réduire dans la plus
large mesure le pourcentage des dépenses de
persoonel. de matériel et des dépenses diver-
ses. il s'est attaché à relever sensiblement les
crédits affectés au programme des travaux pu-
blics et surtout à l'amélioration des voies de
communication dont le enveloppement s'impose
en raison de la situation géographique de la
colonie.
1 8.8
11 colin Il filluilsi igui
–̃O 'D---"-
Sur l'initiative de M. Léon reuier, un
nouveau Comité' de propagande colonial
vient de se constituer à Reims sous la pré-
sidence d'honneur du préfet de la Marne et
du maire de la ville. La direction effective
du groupement est assumée par M. Charbon-
ncaux, président de la Chambre de com-
merce, le secrétariat par M. Baudet, de l'Of-
fice pour la prospérité de Reims.
La grande cité qui eut tant à souffrir de
la guerre a rapidement relevé ses ruines.
Elle compte actuellement plus de 100.000 ha-
bitants, elle est redevenue le centre d'une ré-
gion dont la capacité d'achat se développe
au fur et à mesure de sa reconstitution.
Il en va de même de sa capacité de pro-
duction et d'exportation. Elle fait actuelle-
ment un grand effort pour attirer des indus-
tries nouvelles en remplacement de l'an-
cienne industrie de la laine incomplètement
reconstituée. Dotée peu à peu d'un outillage
puissant et moderne, elle entend mettre à
profit sa situation de grande ville proche de
Paris.
Ainsi se complète progressivement le cycle
des Comités de propagande régionaux, desti-
nés, dans l'esprit de M. Léon Perrier, à as-
surer la liaison entre les industries locales
et les producteurs coloniaux et à travailler
au développement de ces échanges par quoi
s'affirmera définitivement l'intégration éco-
nomique et morale de notre empire d'outre-
mer dans la vie nationale.
.- .et.
Ratifications par le Sla.
d'arrugements internationaux
Conformément wix dispositions de l'article *î
- l'arrangement intornfttiorvnl pour la création
à Pnris d'un office international des épizôoties,
signe à Paris le U janvier 1924, le ministre de
Siam à Paris s'est présenté au ministère des
affaires *irangères de la République française
et a déposé, à la date du 6 mai 1927, l'instrument
nta»r»mte*ttona de S. M. te rot de Siam sur cet
acte intprr.aMnai S. I. le roi de
Fort-Dauphin
les travaux d'adduction tl'eau.
Fort-Dauphin sont enfin, terminés.
- Il y a rme douzaine d'années que
ce projet était en période d éxecution. Et si
nous tenons compte des quatre années de
guerre pendant lesquelles beaucoup de tra-
vaux ont été suspendus, il n'en est pas moins
vrai qu'il aura fallu Imit ans à l'Adminis-
tration pour le réaliser.
Les premiers tuyaux envoyés furent dé-
barqués à Tldéar où le Service es Travaux
publics les utilisa alors comme piliers de vé-
randah. Puis le second envoi alla se perdre à
Antsirabe ou dans les environs. Le troisième
fut bien entreposé à Ta mat ave, mais il man-
quait les joints et autres accessoires et quand
ces derniers arrivèrent, les tuyaux avaient
encore une fois changé d'affectation.
Le vieux colon de Fort-Dauphin qui
m'adresse ces renseignements, me fait part
enfin de son bonheur de voir enfin i'eau dans
sa ville.
Fort-Dauphin qui s'enorgueillit, avec jus-
tice, de sa porte du « Rova 9 portant fière-
ment la date 1660 et d'une demi douzaine
de bastions datant de Flacourt, fort bien
conservés et qui auraient fait bonne figure
au cours de la dernière guerre tant leurs murs
sont épais et solides, est une rtante petite
ville, coquettement installée sur une longue
presqu'île et entre deux baies. Alors qu'elle
était privée d'eau, elle parvenait cependant
à conserver de la verdure et des fleurs. Fi-
laos, chênes du Japofl, arbres parasols, acca-
eias, palmiers, lui assuraient un contittuel
ombrage au-dessous duquel les bougaintil-
lier s, les variétés de cotons, les lianes au-
rores, les bégonias et de nombreuses espèces
de rosiers, d'auillets et d'iris composaient
de rat issants parterres.
Aujourd'hui que l'adduction d'eau amène
l'eau dans les rues et les propriétés, cette
cité va pouvoir développer ses jardins. Or,
il se trouve que Fort-Dauphin est située sur
la route des navires venant de l'Afrique du
Sud ou des Indes. Presque tous reconnaissent
le phare d' Evatra qui se dresse à 10 kilomè-
tres au nord de la ville. Nul doute donc que
certains de ces navires ne viennent relâcher
dans la magnifique baie pour s'approvision-
ner en eau. Passagers et équipages pourront
descendre à terre en tout temps avec les ba-
leinières du bord. Ils emporteront la vision
tl'une ville charmante, très saluhre, bénéfi-
ciant d'un climat tempéré, grâce aux vents
du large.
Si Un hôtel confortable s'y coniruit, on
pourra aisément tirer partie des ressources
culinaires du pays qui sont nombreuses et
variées. On troutc lti. toutes sortes d'excel-
lents poissons, huîtres, moules, langoustes,
asperges, fraises, pêches, légumes frais, mall-
guiers, attanas et oranges.
Est espérant voir bientôt réaliser le irons
f ère ment du camp ,it's tirailleurs qui occufe
un des points les plus pittoresques de la
ville, à l'extrême pointe de la presqu'île, on
peut être certain que Fort-Dauphin devien-
dra, à bref délai, un des centres importants
de la Grande lie. Surtout, lorsque la route
aldomobile qui doit relier cette ville à Ta.
nanarive sera achevée, ce qui ne saurait
fard er.
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député au Finistère.
Viu-Président de la Chambre,
Le mbîoc à Madagascar
La culture du manioc a pris à Madagas-
car, depuis une vingtaine d'années, un
important développement, surtout dans le
Nord-Ouest de la Grande 11c. Cette cul-
tutc n eu le mérite d'assainir de vastes
territoires jusqu'alors transformés en ma-
récages, mû m elle est fort intéressante par
elle-même.
Le manioc, en effet, rend les plus grands
services au ravitaillement local des indi-
gènes. Et il offre le très grand avantage
d'échapper aux sautel'elle et même aux
criquets, qui ne s'attaquent pour ainsi dire
Jamais à la feuille de cette plante et qui
laissent absolument intacte la racine, par-
tie alimentaire du manioc.
En présence de la gravité des invasions
de sauterelles et de criquets, il est très
désirable qu'il y ait, dans toutes les ré-
gions de culture de la Grande Ile, un pour-
centage important de champs de manioc.
Au surplus. le manioc de Madagascar trou-
ve déjà à l'extérieur defiros débouchés et
Il pourrait en avoir davantage encore si la
vente en était bien organisée.
t ̃ ̃
Djibouti inondé !
Le 13 avril dernier, des pluies torrentiel-
les se sont abattues sur la Côte française des
Soman, provoquant l'inondation de la to-
talité du village indigène de Djibouti qui,
en moins d'une heure, se trouva sous t m. 50;
d'eau. La partie de la ville européenne com-
prise entre le plateau de Djibouti et celui,
du Serpent fut elle-même inondée.
Grâce à la promptitude des secours, il n'y
eut à déplorer aucun accident de'personne
dans le village même de Djibouti. La voie
du ohernin de fer fut emportée aux abords
de la rivière d'Ambouli, entraînant une inter-
ruption du trafic pendant plusieurs jours. En
dehors des dégâts matériels, cinq indigènes
surpris en rase campagne ont été noyés.
8'.
MpMMtderMedme
Japon» i« à Saigon
t/i délégation japonaise de la. Conférence
du désarmement naval de Genève avec
l'amiral Saito est arrivé le 8 mai fi SaIgon,
sur le Awa-Maru. lA délégation devait quit-
ter Saigon le 10 mai.
(Indopacifl.)
Henry de Castries
Notre distingué collaborateur M. Henry de
Castries. vient de mourir après une carrière
cree rrtiur.~ainsi dire tout entière tu*
ltaoc.
Descendant d'un ministre de la Marine du
xvw- siècle, le comte Henry de Castries a
joué dès son arrivée en Algérie en 1873 un
rôle prépondérant dans les affaires d'Afrique.
En contact avec les Arabes dès la campagne
contre Bou-Amara, Henry de Castries s'inté-
ressa au Maroc sous la forme d'une carte au
Soo.oo& pour le règlement d'incidents de
frontière avec l'empire chérifien, Il rejoignit
la côte Atlantique par Marrakech, Settat et
Casablanca.
Le Maroc devait, au milieu de ses études,
attirer tout particulièrement son attention de
savant et fixer définitivement l'orientation de
ses travaux
Dès 1878, il désignait le Maghred el Aqça
comme le complément naturel et nécessaire
de notre empire dans l'Afrique du Nord.
Un des principaux fondateurs du Comité
du Maroc, M. Henry de Castries, prit alors
une part active à tout ce qui intéressait le
Maroc, suivant les colonies françaises qui
utilisaient de Casablanca à Marrakech son
itinéraire de 1887.
Il prit part à la guerre contre l'Allemagne
à la tête du 08* régiment d'infanterie terri-
toriale, puis reprit ses études en organisant
la section historique du protectorat chérifien
dont il était le chef.
IJ.es premières publications de M. de Ca&-
tries avaient porté sur des questions géogra-
phiques, islamiques et coloniales assez va-
riées. En 1893, un petit volume d'impressions
et études sur l'Islam, plusieurs fois réim-
primé depuis, avait attiré à sou auteur une
grande notoriété, notamment dans le monde
musulman. Mais ce n'est guère que depuis
1900 que s'était précisé le plan de son œuvre
maîtresse : Les Sources inédites de l'histoire
du Maroc de 1530 à 1845, dont le premier
volume grand in-8 paraissait en 1905 et dont
un auinuème et un seizième sont sous presse,
tandis que plusieurs autres sont encore en
voie d'achèvement ou t:n préparation à la
section historique du Maroc.
A vrai dire, M. de Castries n'avait jamais
cessé de s'occuper du Maroc, tant au point
de vue de son passé que de son avenir poli-
tique, et, de bonne heure, il avait conçu le
projet d'en écrire l'histoire. Mais l'étude des
chroniqueurs arabes, par où ce travail lui
avait paru devoir être abordé, n'avait pas
taidé à lui faire comprendre l'intérêt d'une
exploration approfondie des archives euro-
péennes, où devait se trouver la trace des in-
cessants rapports entretenus au cours des
âges entre les sultans et les Etats chrétiens.
Cette exploration était d'autant plus néces-
saire
04Ce fut donc par dépouillement des archives
des différents pays, au point de vue de leurs
rèlations avec les sultans du Maroc du sei-
zième au dix-neuvième siècle, que M. de Cas-
tries poursuivit la documentation européenne
de son œuvre.
Outre, l'intérêt proprement-marocain d'une
pareille collection de textes, elle constitue,
au point de vue de l'histoire de l'Europe,
une exploration scientifique d'une portée con-
sidérable. Et c'est bien là le double carac-
tère de ces Sources inédites de l'histoire dit
Maroc, qui demeureront l'ccuvre capitale du
comte Henry de .Castries.
Ce formidable Corpus de plus de dix mille
pages d'impression, illustrées de plus d'une
centaine de fac-similés de documents carac-
teristiques, fait le plus grand honneur, non
seulement à l'homme qui l'a conçu et réalisé
tout d'abord par ses seules ressources, mais
encore au protectorat français du Maroc qui
en assure l'avenir.
Comme savant, autant et peut-être plus que
comme soldat, Henry de Castries a travaillé
& la grandeur de son pays dans cette Afrique
du Nord qui est le prolongement naturel du
sol national. Sa propagande en France tet au
Maroc, son œuvre capitale, qui révèle aux
Marocains eux-mêmes les secrets de leur his-
toire, basées l'une et l'autre sur une connais-
sapce incomparable des données du problème,
serviront magnifiquement, dans les années à
venir, à la grande tâche de la collaboration
des deux pays pour le plus grand bien de l'un
et de l'autre. Henry de Castries aura ainsi
montré que les bons serviteurs de leur pays
sont aussi les meilleurs serviteurs de l'hu-
inanité.
Les obsèques du comte de Castries auront
lieu demain vendredi 13 mai, à 10 heures,
en l'église Saint-Thomas-d'Aquin. Inhuma-
tion à Saint-Philbert de-Grandlin. Inhuma-
férieure ).
A la ComIssîm de l'Algérie,
des totales el des Protectorats
---().Q---
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Pays de protectorat s'est réunie au-
jourd'hui 12 mai, il 15 heures, sous la pré-
sidence de M. Biaise Diagne.
A l'ordre du jour iiguraient :
10 La réforme douanière ;
2° Questions diverses.
't Hyménée
: Nous apprenons le prochain mariage de
•H. Terrasson de Fougère, Lieutenant-Gou-
verneur du Soudan, avec Mlle Antoine, tille
dit général Antoine.
"• Nous adressons aux fiancés nos compli-
ments les plus sincères et nos meilleurs vœux
de honheur.
1
Pmt l'eipkiUtiM forestière 4a GakN
Le remorqueur Papyrus, lancé récemment
par les Chantiers et Ateliers de la Manche,
depuis quelques jours dans le port du Havre,
vient d'être embarqué sur le steamer A drar,
qui quittera le 13 mai Le Havre à destination
de la Côte d'Afrique.
Le Papyrus gagnera Port-Gentil, où il
entrera en service. Il sera spécialement affecté
au transport des billes de bois.
A noter que les chaudières de ce nouveau
remorqueur, premier de ce type, ont été -
ciaknNt construites pour le chauffage au bois.
L'AVIATION COLONIALE
00
Paris-Saigon
La mtee au point de l'avion avec lequel
le capitaine Pelletier-Doisy doit tenter le
raid Parip-Saîgon, ea deux étapaa, est K-
tuellement terminé.
Si les conditions atmosphériques se
maintiennent favol'ables,lc départ de l'équi
page Pelletier-Doisy pourra s'effectuer jeu-
di ou vendredi matin.
L'avion du raid, muni d'un moteur de
ffl Ch. emportera une quantité d'essence
d'environ 5.000 litres, lui donnant un rayon
d'action de plus de 7.000 kilomètres, à une
vitesse moyenne de lîK) kil. à l'heure.
L'itinéraire fixé par l'équipage passera
par l'Europe centrale, Consrontinople et la
Perse pour atteindre les Indes anglaises,
à environ 7.000 kilomètres du point de dé-
part, distance supérieure à l'actuel record
du monde de distanc1 de Coste et Gonin,
Pelletier-Doisy a l'intention en cas de réus-
site de poursuivre immédiatement sur Sai-
gon que ce voyage aérien mettrait ainsi à
une centaine d'heures de Paris.
L'accident d'Alger
Alger a fait avant-hier, aux aviateurs
Bonin, Morin et Grnnvoud, victimes de l'ac-
cident que nous avons relaté, des obsè-
ques imposantes.
Les notabilités civiles et militaires
étalent représentées à la cérémonie à la-
quelle assistaient notamment MM. Duroux,
sénateur d'Alger, Cuuserct, secrétaire gé-
néral du gouvernement, le préfet, io maire
le général commandant le 191" corps d'ar-
mée.
Saint-Raphaël-Amérique du Sud
Le télégramme ci-des'.ious de l'anlhassa-
deur de France à llio-de-Janeiro est parve-
nu hier matin au ministère des Affaires
étrangères :
Il a ùté impossible de découvrir l'origine des
bruits selon lesquels l'agioteur de Snint-Homnn
se trouverait en détresse sur quelque place brési-
tienne dépourvue de moyens de communica-
tion.
Les stations lie T .S. F. spécialement alertées
n'ont obtenu aucun renseignement.
L'agent consulaire de France à Peinnm-
bouc aurait, après enquête, reconnu sons
fondement le bruit selon lequel un navire
non désigné aurait, trouvé la trace des avia-
teurs en haute mer.'
Les recherches se poursuivent. Un va-
Keur a été envoyé Slptcia,lement de Pernam-
oue pour explorer les parages des Ilots de
Horus,
Le raid de l'Urugay
A l'occasion du souvetage des aviateurs
uruguayens Larre Borges et 1 barra tombés
en inci, près du - -- l'Ouissam Ala-
ouite fi été conféré, a titre exceptionnel, aux
pilotes aviateur Léon-Eugène-Henri Antoi-
ne, Jean Mermoz, Eloi Ville, Henri Guillau-
met et Mené Hiuuclle,
Pour les morts du « Dixmude »
L'inauguration du monument aux morts
du Dixmiuie aura lieu à Pierrefeu (Var) le
22 courant.
r .040-
M. Lucien Saint en France
.o--
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, s'est embarqué hier à Alger pour Mar-
seille, où il est attendu cet après-midi. Il
sera demain matin à Paris.
M. Lucien Saint rentrera en Tunisie le
27 mai.
Les oatttralisatiofls ta AljèrieJiflisie
---0.0--
Le rapport annuel du directeur des Affaires
civiles et du Sceau sur les résultats de la
naturalisation en 1926, indique que les ré-
sultats officiels de l'Afrique du Nord sont
particulièrement intéressants.
En Algérie, le nombre des étrangers natu-
ralisés et des indigènes ayant obtenu l'ac-
cession aux droits de citoyens français a été
de 859, soit 312 de plus qu'en 1925.
En Tunisie, 1.500 individus (924 hommes et
576 femmes ayant 1.602 enfants mineurs) ont
été naturalisés Français en 1926. Ils com-
prennent 1
Indigènes tunisiens : 475 hommes, 268 fem-
mes, 278 mineurs.
Anglo-Maltais 50 hommes, 36 femmes, 100
mineurs ; Italiens : 330 hommes, .41 femmes,
710 mineurs; Allemands : 2 homme? 1 fem-
me, 3 mineurs; Espagnols : 5 hommes, 3
femmes, 9 mineurs ; Russes : 23 hommes, 7
femmes ; 10 mineurs ; Suisses : 4 hommes, 1
femme, 2 mineurs ; Polonais : 1 homme ;
Grecs : 9 hommes, 8 femmes, 13 mineurs;
Turcs : 15 hommes, 8 femmes, 16 mineurs;
Autrichiens : t homme, 1 femme, 4 mineurs ;
Syriens - 4 hommes, 1 femme, 3 mineurs ;
Portugais : 2 hommes, 2 mineurs ; divers :
3 hommes, t femme, 2 mineurs.
WafMS-resburaals es ladocUae
--{)-o--
Depuis le 15 octobre dernier, des wa-
gons-restaurants sont on service sur la li-
gne Hanoï-Vinh. Wagons provisoires, d'ail-
leurs, qui ont été installés dans des voitu-
res de 4° classe ; deux cloisons transver-
sales délimitent remplacement réservé à
la cuisine et celui destiné à étire la salle de
restaurant, composée de quatre tables.
Des vitres ont été posées et la blancheur
des nappes constitue le seul luxe de la
pièce. La cuisine se compose d'une cuisi-
nière, d'un garde-manger, d'une glacière
et d'un vaisselier.
Celle installaHon est encore rudimcn-
taire et ne rappelle que de loin les wagons-
restauranls que la (Compagnie internatio-
nale des Wagons-Lits met en circulation
sur les lignes des chemins de fer de l'Eu-
rope.
Le service de l'exploitation attend pro-
chainement la livraison de deux wagons
d'un type parfaitement étudié et construits
spécialement pour l'Indochine.
I 1 1
La profondeur des mers
< o
Au cours de sondages effectués par le
croiseur allemand Emden, entre Macossor
(iles Célèbes) et Nagasaki, ce navire a
reilevé une profondeur de 10. ,) mètres.
<atteignait 9.788 mètres.
Le service de la navigation
du Niger au Soudan Français
0-0 -
Au Soudan français, le service de la navi-
gatMiit sur le fleuve Niger est uwé entre
AftSOIIao-Koulikoro et Bamako-KOUIOUIN si-
multanément par l'Administration et par deux
Sociétés privées : la Société de Bamako et les
Messageries africaines. A Koulikoro, l'Ad-
ministration dispose de deux appontements,
d'une grue roulante de 6 tonnes et d'une voie
fluviale à écartement de 1 mètre.
Sur le bief Koulikoro-An son go, la flottille
du service local comprend :
Vapeur Mage, pouvant transporter 36 pas-
sagers de cabine, 45 passagers de pont, 90
tonnes de fret et 20 tonnes de charbon ;
Vapeur Colonel-Bonnier, aménagé pour re-
cevoir 62 passagers et 88 tonnes de marchan-
dises ;
Remorqueur Bamako, ayant une puissance
de traction de 120 à 150 tonnes ;
Vapeur julien-Davoint, pouvant transporter
2 passagers de cabine et remorquer 60 tonnes ;
Vapei* Goucemeur-Clozel. plus spéciale-
ment affecté au transport des hauts fonction-
naires et des malades ;
Remorqueurs Macina et Beledougou, d'une
force de traction de 150 à 200 tonnes ;
Vapeurs Alcyon et Sahel remorquant 15 à
20 tonnes :
La vedette automobile Caron permet, à une
vitesse moyenne horai re de 20 kilomètres,
d effectuer rapidement des voyages d'études
ou d'inspection. 4 passagers de cabine peuvent
prendre place à bord ;
En plus de 27 chaland s de 8 à 60 tonnes,
la batellerie comprend 26 chalands de 4 à 6
tonnes, spécialement aménagés pour assurer le
transport des passagers en période de basses
eaux, 12 pirogues en acier servent à transpor-
ter le courrier postal quand les vapeurs ne peu-
vent plus circuler.
Sur le bief Bamako-Kouroussa. l'Adminis-
tration dispose de 2 remorqueurs Colonel-Moll
et René-Caille, ayant respectivement une puis-
sance de traction de , 75 à 60 tonnes ; des va-
peurs Sikqsso, affecté au service des passagers.
et Tombouctou, aménagé en bac pour la tra-
versée du neuve à Bamako ;
21 chalands de 6 à 50 tonnes et un chaland
réservé au transport des passagers en saison
sèche complètent cette flottille.
Pendant l' année 1926, l'Administration lo-
cale a transporté entre Koulikoro et Ansongo
6.650 tonnes de marchandises, dont 3.830 à
la montée, et entre Bamako et KourousSa,
3.450 tonnes, dont 2.500 à la descente. Le
nombre des passagers a été respectivement de
13.963 et 1.032 sur chacun de ces biefs.
Panni les principales - marchandises transpor-
tées, il faut citer les arachides, riz, peaux,
laine, coton, mil, gomme, kapok, sel, produits
alimentaires et matériaux de construction.
Pour le Muséum
---()-ú--
Le Jardin des Plantes vient de recevoir
les deux jeunes lionnes dont lui fait don
M. Prudhomme. Ces animaux, qui n'ont pas
plus de six ou sept mois, ont bien supporté
le voyage et ont été installés aussitôt dan
la ménagerie.
En même temps lui parvenaient deux ma-
kis mongous. gris et blanc, à longue queue
et deux microcèbes qui tiennent autant du
rat que du singe et dont les oreilles sont
plus longues que la tète. Ces animaux ne se
trouvent qu'à Madagascar d'où les a rame-
nés M. Petit, préparateur au laboratoire des
productions coloniales du Muséum. Il et
également arrivé trois serpents qui seront in-
cessamment installés dans la galerie des rep-
tiles.
On pense, d'autre part, recevoir très pro-
chainement des collections botaniques et mi-
néralogiques.
»
U coalérence lort - mricgst
---Continuant ses travaux, la Conférence a.
émis tles voeux concernant la ax>rdination
et la coopération des diverses formations Sll-
hariennes pour le maintien de l'ordre dans
le Sahara, îles vœux pour que la lutte con-
tre la syphilis soit activement pou.-;sée, la
lutte contre la tiiUrmlose poursuivie notam-
ment par vaccin H. C. G.
En ce qui concerne les urganisations d in-
térêt scientifique, historique ou de propa-
gande intéressant l'ensemble de l'Afrique du
Nord, la Conférence a décidé que les trois
gouvernements se concerteront avant l'attri-
bution par chacun d'eux de fonds à ses or-
ganisations.
La Conférence a unis le vœu que les con-
tacts réalisés l'année précédente et qui ont
déjà donné d'excellents résultats entre les
formations méharistes d Algérie, Tunisie,
Soudan, Niger. Mauritanie, soient mainte-
nus. La Conférence a rc<.u du sultan du Ma-
roc un télégramme de remerciements dans le-
quel le sultan dit notamment :
fi Recevez les vu-ux très sincères que je
forme pour le succès des travaux de la Con-
férence. qui s'inspirent des idées généreuses
qui touiours guidèrent la noble nation pro-
tectrice dans sa mission de civilisation, de
progrès qu'elle assure vis-à-vis des peuples.
dont les destinées lui sont confiées. »
La. Conférence a décidé d'intensifier le-
conditionnement des lames en favorisant la.
constitution de coopératives lainières rt la
création de marchés lainiers.
F.Ile a pris certaines décisions au sujet
du tourisme pour faciliter la visite douanière
des bagages entre la Tunisie. l'Algérie et le
Maroc. Elle a émis le voeu que le Parlement
vote le plus tôt possible le projet de loi des-
tiné à réaliser l'union douanière entre la Tu-
nisie, la France et l'Algérie. Mais la Confé-
rence persiste toutefois à estimer que cette
union douanière, étroitement liée à l'unifica-
tion du régime du pavillon des deux posses-
sions, devrait entraîner l'extension à l'Alger
JNMMLjWTtUII
Rédaction & Administration t
II.
PARIS on
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Les Annales Coloniales
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u àm bageffl ebmur
L'Italie et l'article 13
I
Les journaux italiens et notamment le
Fopolo d'Italie nous apportent de bien
intéressantes révélations, mais qui de-
mandent à être éclairées par un rappel
de l'histoire diplomatique d'après-
guerre.
Quelques semaines avant d'entrer en
guerre contre l'Autriche-Hongrie, l'Ita-
lie signait avec l'Angleterre et la France
Une convention du 26 avril 1915 qui
comprenait un article 13, ainsi conçu :
« Dans te cas où la France et la
Gragide-Brçtagne augmenteraient leurs
domaines coloniaux d'Afrique aux dé-
pens de l'Allemagne, ces deux puissan-
ces reconnaissent en principe que l'Italie
pourrait réclamer quelques compensa-
tions équitables, notamment dans le rè-
glement en sa faveur des questions con-
cernant les frontières des colonies ita-
liennes de l'Erythrée, de la Somalie et
de la Lybie et des colonies voisines de
la France et de la Grande-Bretagne. »
Ce texte resta secret jusqu'au jour où
lés Bolcheviks, en 1917, en publièrent
tune version inexacte. Le député natio-
naliste italien Bevione donna alors lec-
ture à la Chambre italienne, d'un texte
qu'il dit emprunté à la version russe, et
ainsi conçu :
« Dans le cas d'une extension de pos-
sessions coloniales françaises et britan-
niques en Afrique aux dépens de l'Al-
lemagne, la France et la Grande-Bre-
tagne reconnaissent en principe à l'Ita-
lie le droit de demander pour elle-même
certaines compensations sous la forme
d'une extension de ses possessions en
Erythree, dans le pays des Somalis, en
'Lybie et dans les districts coloniaux li-
mitrophes des colonies françaises et bri-
tanniques. »
Là-dessus, l'opinion italienne, qui y
était déjà toute préparée, prend feu.
Les manifestaGons se multiplient.
M. Tittoni prononce, au. Sénat italien,
le 14 décembre 1918, un discours qui a
IID énorme retentissement en Italiel. où
il affirme le droit de l'Italie à de lar-
ges compensations en Afrique. M. Or-
lando, président du Conseil, dans sa
réponse, déclare que M. Tittoni a rendu
un important service au gouvernement
et au pays. On reçoit solennellement à
Rome la mission de Mohammed-er-
Réda, frère de Saïed-Idriss, et les ma-
nifestations colonialistes du 5 janvier
0919 par la « Societa africana d'Italia u,
Du 15 janvier par « le Congrès national
fcolonial pour l'après-guerre, des colo-
nies » enflent bruyamment leurs protes-
tations contre la politique du gouverne-
ment, qu'on trouve trop timide.
Cependant, le 5 mai 1919, la France
et l'Angleterre se répartissent les colo-
nies allemandes. M. Orlando demande
des explications. M. Balfour répond
que les droits de l'Italie sont définis par
l'article 13 de la convention du 26 avril
1915 et qu'une Commission spéciale les
précisera.
Cette Commission, composée de Lord
Milner et MM. Henry Simon et de Mar-
eino, secrétaire général du ministre des
Affaires étrangères d'Italie, assisté de
M. J. Crespi, ministre plénipotentiaire,
tint plusieurs séances au cours du mois
de mai.
On apprenait, en juin, que l'accord
n'avait pu être réalisé en ce qui concerne
Cessola et Djibouti et que les négocia-
tions avaient dû être suspendues.
Finalement, un accord franco-italien
était signé le 12) septembre 1919 et un
accord italo-britannique en mai 1920.
L'Italie obtenait une délimitation des
:frontières sahariennes avec la région tra-
versée par la route de Ghadamès à
Rhat, des avantages pour ses sujets en
Tunisie, tout le territoire situé à l'ouest
du 25* méridien avec les oasis de Djar-
boub et Koufra, et presque tout le Ju-
baland dans F Afrique orientale. - -
L'opinion italienne protesta et la let-
tre officielle italienne qui reconnaissait
J'accord avec la France faisait sienne,
indirectement, cette protestation puis-
qu'elle contenait la phrase suivante :
1 « Le Gouvernement de S. M. le roi
d'Italie et le Gouvernement de la Ré-
publique se sont déjà mis d'accord sur
les points suivants, tout en réservant
d'autres points pour Un prochain exa-
men. n
On sait comment l opimon italienne
a exploité, depuis lors, ces textes et ces
événements pour clamer au monde la
grande injustice dont elle se disait vic-
time de la part des alliés et plus par-
ticulièrement de la part de - la France. - -
Qr, qu'apprenons-nous aujourd'hui ?
M. Pietto Parmi, dans un retentis-
sant article du Popolo d'Italia, après
avoir rappelé, comme nous venons de le
faire, les événements de 1919, en leur
aonnant, naturellement, une tonalité
italienne, nous apprend qu'à la première
réunion de la Commission Milner-Si-
moorde Martino, qui eut lieu le 19 mai
igigé l'Italie demanda le Julalncl,
l'oasis de Djwboub, mm nouvelle làn-
fue de l'hinterland libyque vers le Sa-
ara, des rectifications def ïrontières en
Tunisie, au Cessola, au Somaliland et à
Djibouti. Les délégués anglais et fran-
çais, nous dit M. Pietro Parmi, refusè-
rent toutes modifications du côté de
Cessola et de Djibouti, mais ils accor-
dèrent le Jubaland, l'oasis de Djarboub,
des rectifications en Tunisie, une partie
de la Somalie anglaise, le Tibesti et le
Borkou.
MM. Orlando et Sonnino refusèrent
aussitôt la partie offerte de la Somalie
anglaise, sous prétexte le difficultés
d'ordre technique et, quelque temps
après, le ministre des Colonies, M. Uni-
gi Rossi, refusa également le Tibesti et
le Borkou.
Ainsi donc, si nous en croyons le
journal de M. Mussolini lui-même, ce
sont les Italiens qui, en 1919, refusèrent
les extensions territoriales africaines que
leur offraient les Anglais et les v rançais.
Comment l'opinion italienne pourra-
t-elle reprocher encore aux alliés et à la
Fiance de ne pas avoir tenu leurs en-
gagements de 1915?
Etienne AntoneUi,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'tco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
*
Le Witt local de la Huis Voila
en 10g
En an étant son budget à la somme de
22.357.736 fraue, pour 1927. le Gouverne-
ment de la Haute-Volt a a quadrillé le pro-
gramme financier qu'il avait présenté en 1920
lors de a création de la colonie, et qui s' éle-
vait à 5.102.225 franc*. Cet accroissement est
dû à l' essor commercial de la Haute-Volta
qui a apporté aux populations indigènes un
enrichissement nouveau.
Les luplefttati- envisagées tiennent
compte de la prospérité respective cks cer-
cles, ainsi que do certaines considérations d'or-
dre politiaue pour 1. frontière de la Gold
Coast. Elles fourniront au budget local un
suppléaient de recette» absolument nécessaire
pour permettre à la colonie, malgré les lourdes
.chu.. que lui imposent les mesures prises en
faveur du personnel, de poursuivre la réalisa-
tion du programme bienfaisant de développe-
ment économique et de progrès social.
Les impôts sur rôles, qui comprennent no
t animent 18.317.634 francs d'impôt person-
nel et 650.000 francs de patentes et licences,
sont prévus au budget pour 19.620.034 francs.
Le produit des Domaines, de t Entegititement
et du Timbre et la taxe de circulation appor-
tent 500.600 francs de revenus ; les exploita-
tions industrielles s'inscrivent, de leur côté,
pour 1.2%.500 francs, et enfin les recettes di-
verses sont éval uées à 939.602 francs.'
Ces ressources permettent de faire face aux
dépenses du service tpcal qui se répartissent de
la façon suivante : Personnel, 9.253.957 fr-,
soit 41.39 du budget contre 46,8 en 1926 ;
Matériel, 5.908.193 francs soit 26,43 con-
tre 28.80 l'année précédente ; Travaux pu-
blics, 5.330.000 francs, et Dépenses diverses,
1.865.566 francs.
Si le Gouvernement de la Haute- Volta s' est
efforcé, pour 1927. de réduire dans la plus
large mesure le pourcentage des dépenses de
persoonel. de matériel et des dépenses diver-
ses. il s'est attaché à relever sensiblement les
crédits affectés au programme des travaux pu-
blics et surtout à l'amélioration des voies de
communication dont le enveloppement s'impose
en raison de la situation géographique de la
colonie.
1 8.8
11 colin Il filluilsi igui
–̃O 'D---"-
Sur l'initiative de M. Léon reuier, un
nouveau Comité' de propagande colonial
vient de se constituer à Reims sous la pré-
sidence d'honneur du préfet de la Marne et
du maire de la ville. La direction effective
du groupement est assumée par M. Charbon-
ncaux, président de la Chambre de com-
merce, le secrétariat par M. Baudet, de l'Of-
fice pour la prospérité de Reims.
La grande cité qui eut tant à souffrir de
la guerre a rapidement relevé ses ruines.
Elle compte actuellement plus de 100.000 ha-
bitants, elle est redevenue le centre d'une ré-
gion dont la capacité d'achat se développe
au fur et à mesure de sa reconstitution.
Il en va de même de sa capacité de pro-
duction et d'exportation. Elle fait actuelle-
ment un grand effort pour attirer des indus-
tries nouvelles en remplacement de l'an-
cienne industrie de la laine incomplètement
reconstituée. Dotée peu à peu d'un outillage
puissant et moderne, elle entend mettre à
profit sa situation de grande ville proche de
Paris.
Ainsi se complète progressivement le cycle
des Comités de propagande régionaux, desti-
nés, dans l'esprit de M. Léon Perrier, à as-
surer la liaison entre les industries locales
et les producteurs coloniaux et à travailler
au développement de ces échanges par quoi
s'affirmera définitivement l'intégration éco-
nomique et morale de notre empire d'outre-
mer dans la vie nationale.
.- .et.
Ratifications par le Sla.
d'arrugements internationaux
Conformément wix dispositions de l'article *î
à Pnris d'un office international des épizôoties,
signe à Paris le U janvier 1924, le ministre de
Siam à Paris s'est présenté au ministère des
affaires *irangères de la République française
et a déposé, à la date du 6 mai 1927, l'instrument
nta»r»mte*ttona de S. M. te rot de Siam sur cet
acte intprr.aMnai S. I. le roi de
Fort-Dauphin
les travaux d'adduction tl'eau.
Fort-Dauphin sont enfin, terminés.
- Il y a rme douzaine d'années que
ce projet était en période d éxecution. Et si
nous tenons compte des quatre années de
guerre pendant lesquelles beaucoup de tra-
vaux ont été suspendus, il n'en est pas moins
vrai qu'il aura fallu Imit ans à l'Adminis-
tration pour le réaliser.
Les premiers tuyaux envoyés furent dé-
barqués à Tldéar où le Service es Travaux
publics les utilisa alors comme piliers de vé-
randah. Puis le second envoi alla se perdre à
Antsirabe ou dans les environs. Le troisième
fut bien entreposé à Ta mat ave, mais il man-
quait les joints et autres accessoires et quand
ces derniers arrivèrent, les tuyaux avaient
encore une fois changé d'affectation.
Le vieux colon de Fort-Dauphin qui
m'adresse ces renseignements, me fait part
enfin de son bonheur de voir enfin i'eau dans
sa ville.
Fort-Dauphin qui s'enorgueillit, avec jus-
tice, de sa porte du « Rova 9 portant fière-
ment la date 1660 et d'une demi douzaine
de bastions datant de Flacourt, fort bien
conservés et qui auraient fait bonne figure
au cours de la dernière guerre tant leurs murs
sont épais et solides, est une rtante petite
ville, coquettement installée sur une longue
presqu'île et entre deux baies. Alors qu'elle
était privée d'eau, elle parvenait cependant
à conserver de la verdure et des fleurs. Fi-
laos, chênes du Japofl, arbres parasols, acca-
eias, palmiers, lui assuraient un contittuel
ombrage au-dessous duquel les bougaintil-
lier s, les variétés de cotons, les lianes au-
rores, les bégonias et de nombreuses espèces
de rosiers, d'auillets et d'iris composaient
de rat issants parterres.
Aujourd'hui que l'adduction d'eau amène
l'eau dans les rues et les propriétés, cette
cité va pouvoir développer ses jardins. Or,
il se trouve que Fort-Dauphin est située sur
la route des navires venant de l'Afrique du
Sud ou des Indes. Presque tous reconnaissent
le phare d' Evatra qui se dresse à 10 kilomè-
tres au nord de la ville. Nul doute donc que
certains de ces navires ne viennent relâcher
dans la magnifique baie pour s'approvision-
ner en eau. Passagers et équipages pourront
descendre à terre en tout temps avec les ba-
leinières du bord. Ils emporteront la vision
tl'une ville charmante, très saluhre, bénéfi-
ciant d'un climat tempéré, grâce aux vents
du large.
Si Un hôtel confortable s'y coniruit, on
pourra aisément tirer partie des ressources
culinaires du pays qui sont nombreuses et
variées. On troutc lti. toutes sortes d'excel-
lents poissons, huîtres, moules, langoustes,
asperges, fraises, pêches, légumes frais, mall-
guiers, attanas et oranges.
Est espérant voir bientôt réaliser le irons
f ère ment du camp ,it's tirailleurs qui occufe
un des points les plus pittoresques de la
ville, à l'extrême pointe de la presqu'île, on
peut être certain que Fort-Dauphin devien-
dra, à bref délai, un des centres importants
de la Grande lie. Surtout, lorsque la route
aldomobile qui doit relier cette ville à Ta.
nanarive sera achevée, ce qui ne saurait
fard er.
Maurice Bouilloux-Lmfont
Député au Finistère.
Viu-Président de la Chambre,
Le mbîoc à Madagascar
La culture du manioc a pris à Madagas-
car, depuis une vingtaine d'années, un
important développement, surtout dans le
Nord-Ouest de la Grande 11c. Cette cul-
tutc n eu le mérite d'assainir de vastes
territoires jusqu'alors transformés en ma-
récages, mû m elle est fort intéressante par
elle-même.
Le manioc, en effet, rend les plus grands
services au ravitaillement local des indi-
gènes. Et il offre le très grand avantage
d'échapper aux sautel'elle et même aux
criquets, qui ne s'attaquent pour ainsi dire
Jamais à la feuille de cette plante et qui
laissent absolument intacte la racine, par-
tie alimentaire du manioc.
En présence de la gravité des invasions
de sauterelles et de criquets, il est très
désirable qu'il y ait, dans toutes les ré-
gions de culture de la Grande Ile, un pour-
centage important de champs de manioc.
Au surplus. le manioc de Madagascar trou-
ve déjà à l'extérieur defiros débouchés et
Il pourrait en avoir davantage encore si la
vente en était bien organisée.
t ̃ ̃
Djibouti inondé !
Le 13 avril dernier, des pluies torrentiel-
les se sont abattues sur la Côte française des
Soman, provoquant l'inondation de la to-
talité du village indigène de Djibouti qui,
en moins d'une heure, se trouva sous t m. 50;
d'eau. La partie de la ville européenne com-
prise entre le plateau de Djibouti et celui,
du Serpent fut elle-même inondée.
Grâce à la promptitude des secours, il n'y
eut à déplorer aucun accident de'personne
dans le village même de Djibouti. La voie
du ohernin de fer fut emportée aux abords
de la rivière d'Ambouli, entraînant une inter-
ruption du trafic pendant plusieurs jours. En
dehors des dégâts matériels, cinq indigènes
surpris en rase campagne ont été noyés.
8'.
MpMMtderMedme
Japon» i« à Saigon
t/i délégation japonaise de la. Conférence
du désarmement naval de Genève avec
l'amiral Saito est arrivé le 8 mai fi SaIgon,
sur le Awa-Maru. lA délégation devait quit-
ter Saigon le 10 mai.
(Indopacifl.)
Henry de Castries
Notre distingué collaborateur M. Henry de
Castries. vient de mourir après une carrière
cree rrtiur.~ainsi dire tout entière tu*
ltaoc.
Descendant d'un ministre de la Marine du
xvw- siècle, le comte Henry de Castries a
joué dès son arrivée en Algérie en 1873 un
rôle prépondérant dans les affaires d'Afrique.
En contact avec les Arabes dès la campagne
contre Bou-Amara, Henry de Castries s'inté-
ressa au Maroc sous la forme d'une carte au
Soo.oo& pour le règlement d'incidents de
frontière avec l'empire chérifien, Il rejoignit
la côte Atlantique par Marrakech, Settat et
Casablanca.
Le Maroc devait, au milieu de ses études,
attirer tout particulièrement son attention de
savant et fixer définitivement l'orientation de
ses travaux
Dès 1878, il désignait le Maghred el Aqça
comme le complément naturel et nécessaire
de notre empire dans l'Afrique du Nord.
Un des principaux fondateurs du Comité
du Maroc, M. Henry de Castries, prit alors
une part active à tout ce qui intéressait le
Maroc, suivant les colonies françaises qui
utilisaient de Casablanca à Marrakech son
itinéraire de 1887.
Il prit part à la guerre contre l'Allemagne
à la tête du 08* régiment d'infanterie terri-
toriale, puis reprit ses études en organisant
la section historique du protectorat chérifien
dont il était le chef.
IJ.es premières publications de M. de Ca&-
tries avaient porté sur des questions géogra-
phiques, islamiques et coloniales assez va-
riées. En 1893, un petit volume d'impressions
et études sur l'Islam, plusieurs fois réim-
primé depuis, avait attiré à sou auteur une
grande notoriété, notamment dans le monde
musulman. Mais ce n'est guère que depuis
1900 que s'était précisé le plan de son œuvre
maîtresse : Les Sources inédites de l'histoire
du Maroc de 1530 à 1845, dont le premier
volume grand in-8 paraissait en 1905 et dont
un auinuème et un seizième sont sous presse,
tandis que plusieurs autres sont encore en
voie d'achèvement ou t:n préparation à la
section historique du Maroc.
A vrai dire, M. de Castries n'avait jamais
cessé de s'occuper du Maroc, tant au point
de vue de son passé que de son avenir poli-
tique, et, de bonne heure, il avait conçu le
projet d'en écrire l'histoire. Mais l'étude des
chroniqueurs arabes, par où ce travail lui
avait paru devoir être abordé, n'avait pas
taidé à lui faire comprendre l'intérêt d'une
exploration approfondie des archives euro-
péennes, où devait se trouver la trace des in-
cessants rapports entretenus au cours des
âges entre les sultans et les Etats chrétiens.
Cette exploration était d'autant plus néces-
saire
04Ce fut donc par dépouillement des archives
des différents pays, au point de vue de leurs
rèlations avec les sultans du Maroc du sei-
zième au dix-neuvième siècle, que M. de Cas-
tries poursuivit la documentation européenne
de son œuvre.
Outre, l'intérêt proprement-marocain d'une
pareille collection de textes, elle constitue,
au point de vue de l'histoire de l'Europe,
une exploration scientifique d'une portée con-
sidérable. Et c'est bien là le double carac-
tère de ces Sources inédites de l'histoire dit
Maroc, qui demeureront l'ccuvre capitale du
comte Henry de .Castries.
Ce formidable Corpus de plus de dix mille
pages d'impression, illustrées de plus d'une
centaine de fac-similés de documents carac-
teristiques, fait le plus grand honneur, non
seulement à l'homme qui l'a conçu et réalisé
tout d'abord par ses seules ressources, mais
encore au protectorat français du Maroc qui
en assure l'avenir.
Comme savant, autant et peut-être plus que
comme soldat, Henry de Castries a travaillé
& la grandeur de son pays dans cette Afrique
du Nord qui est le prolongement naturel du
sol national. Sa propagande en France tet au
Maroc, son œuvre capitale, qui révèle aux
Marocains eux-mêmes les secrets de leur his-
toire, basées l'une et l'autre sur une connais-
sapce incomparable des données du problème,
serviront magnifiquement, dans les années à
venir, à la grande tâche de la collaboration
des deux pays pour le plus grand bien de l'un
et de l'autre. Henry de Castries aura ainsi
montré que les bons serviteurs de leur pays
sont aussi les meilleurs serviteurs de l'hu-
inanité.
Les obsèques du comte de Castries auront
lieu demain vendredi 13 mai, à 10 heures,
en l'église Saint-Thomas-d'Aquin. Inhuma-
tion à Saint-Philbert de-Grandlin. Inhuma-
férieure ).
A la ComIssîm de l'Algérie,
des totales el des Protectorats
---().Q---
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Pays de protectorat s'est réunie au-
jourd'hui 12 mai, il 15 heures, sous la pré-
sidence de M. Biaise Diagne.
A l'ordre du jour iiguraient :
10 La réforme douanière ;
2° Questions diverses.
't Hyménée
: Nous apprenons le prochain mariage de
•H. Terrasson de Fougère, Lieutenant-Gou-
verneur du Soudan, avec Mlle Antoine, tille
dit général Antoine.
"• Nous adressons aux fiancés nos compli-
ments les plus sincères et nos meilleurs vœux
de honheur.
1
Pmt l'eipkiUtiM forestière 4a GakN
Le remorqueur Papyrus, lancé récemment
par les Chantiers et Ateliers de la Manche,
depuis quelques jours dans le port du Havre,
vient d'être embarqué sur le steamer A drar,
qui quittera le 13 mai Le Havre à destination
de la Côte d'Afrique.
Le Papyrus gagnera Port-Gentil, où il
entrera en service. Il sera spécialement affecté
au transport des billes de bois.
A noter que les chaudières de ce nouveau
remorqueur, premier de ce type, ont été -
ciaknNt construites pour le chauffage au bois.
L'AVIATION COLONIALE
00
Paris-Saigon
La mtee au point de l'avion avec lequel
le capitaine Pelletier-Doisy doit tenter le
raid Parip-Saîgon, ea deux étapaa, est K-
tuellement terminé.
Si les conditions atmosphériques se
maintiennent favol'ables,lc départ de l'équi
page Pelletier-Doisy pourra s'effectuer jeu-
di ou vendredi matin.
L'avion du raid, muni d'un moteur de
ffl Ch. emportera une quantité d'essence
d'environ 5.000 litres, lui donnant un rayon
d'action de plus de 7.000 kilomètres, à une
vitesse moyenne de lîK) kil. à l'heure.
L'itinéraire fixé par l'équipage passera
par l'Europe centrale, Consrontinople et la
Perse pour atteindre les Indes anglaises,
à environ 7.000 kilomètres du point de dé-
part, distance supérieure à l'actuel record
du monde de distanc1 de Coste et Gonin,
Pelletier-Doisy a l'intention en cas de réus-
site de poursuivre immédiatement sur Sai-
gon que ce voyage aérien mettrait ainsi à
une centaine d'heures de Paris.
L'accident d'Alger
Alger a fait avant-hier, aux aviateurs
Bonin, Morin et Grnnvoud, victimes de l'ac-
cident que nous avons relaté, des obsè-
ques imposantes.
Les notabilités civiles et militaires
étalent représentées à la cérémonie à la-
quelle assistaient notamment MM. Duroux,
sénateur d'Alger, Cuuserct, secrétaire gé-
néral du gouvernement, le préfet, io maire
le général commandant le 191" corps d'ar-
mée.
Saint-Raphaël-Amérique du Sud
Le télégramme ci-des'.ious de l'anlhassa-
deur de France à llio-de-Janeiro est parve-
nu hier matin au ministère des Affaires
étrangères :
Il a ùté impossible de découvrir l'origine des
bruits selon lesquels l'agioteur de Snint-Homnn
se trouverait en détresse sur quelque place brési-
tienne dépourvue de moyens de communica-
tion.
Les stations lie T .S. F. spécialement alertées
n'ont obtenu aucun renseignement.
L'agent consulaire de France à Peinnm-
bouc aurait, après enquête, reconnu sons
fondement le bruit selon lequel un navire
non désigné aurait, trouvé la trace des avia-
teurs en haute mer.'
Les recherches se poursuivent. Un va-
Keur a été envoyé Slptcia,lement de Pernam-
oue pour explorer les parages des Ilots de
Horus,
Le raid de l'Urugay
A l'occasion du souvetage des aviateurs
uruguayens Larre Borges et 1 barra tombés
en inci, près du - -- l'Ouissam Ala-
ouite fi été conféré, a titre exceptionnel, aux
pilotes aviateur Léon-Eugène-Henri Antoi-
ne, Jean Mermoz, Eloi Ville, Henri Guillau-
met et Mené Hiuuclle,
Pour les morts du « Dixmude »
L'inauguration du monument aux morts
du Dixmiuie aura lieu à Pierrefeu (Var) le
22 courant.
r .040-
M. Lucien Saint en France
.o--
M. Lucien Saint, Résident Général en Tu-
nisie, s'est embarqué hier à Alger pour Mar-
seille, où il est attendu cet après-midi. Il
sera demain matin à Paris.
M. Lucien Saint rentrera en Tunisie le
27 mai.
Les oatttralisatiofls ta AljèrieJiflisie
---0.0--
Le rapport annuel du directeur des Affaires
civiles et du Sceau sur les résultats de la
naturalisation en 1926, indique que les ré-
sultats officiels de l'Afrique du Nord sont
particulièrement intéressants.
En Algérie, le nombre des étrangers natu-
ralisés et des indigènes ayant obtenu l'ac-
cession aux droits de citoyens français a été
de 859, soit 312 de plus qu'en 1925.
En Tunisie, 1.500 individus (924 hommes et
576 femmes ayant 1.602 enfants mineurs) ont
été naturalisés Français en 1926. Ils com-
prennent 1
Indigènes tunisiens : 475 hommes, 268 fem-
mes, 278 mineurs.
Anglo-Maltais 50 hommes, 36 femmes, 100
mineurs ; Italiens : 330 hommes, .41 femmes,
710 mineurs; Allemands : 2 homme? 1 fem-
me, 3 mineurs; Espagnols : 5 hommes, 3
femmes, 9 mineurs ; Russes : 23 hommes, 7
femmes ; 10 mineurs ; Suisses : 4 hommes, 1
femme, 2 mineurs ; Polonais : 1 homme ;
Grecs : 9 hommes, 8 femmes, 13 mineurs;
Turcs : 15 hommes, 8 femmes, 16 mineurs;
Autrichiens : t homme, 1 femme, 4 mineurs ;
Syriens - 4 hommes, 1 femme, 3 mineurs ;
Portugais : 2 hommes, 2 mineurs ; divers :
3 hommes, t femme, 2 mineurs.
WafMS-resburaals es ladocUae
--{)-o--
Depuis le 15 octobre dernier, des wa-
gons-restaurants sont on service sur la li-
gne Hanoï-Vinh. Wagons provisoires, d'ail-
leurs, qui ont été installés dans des voitu-
res de 4° classe ; deux cloisons transver-
sales délimitent remplacement réservé à
la cuisine et celui destiné à étire la salle de
restaurant, composée de quatre tables.
Des vitres ont été posées et la blancheur
des nappes constitue le seul luxe de la
pièce. La cuisine se compose d'une cuisi-
nière, d'un garde-manger, d'une glacière
et d'un vaisselier.
Celle installaHon est encore rudimcn-
taire et ne rappelle que de loin les wagons-
restauranls que la (Compagnie internatio-
nale des Wagons-Lits met en circulation
sur les lignes des chemins de fer de l'Eu-
rope.
Le service de l'exploitation attend pro-
chainement la livraison de deux wagons
d'un type parfaitement étudié et construits
spécialement pour l'Indochine.
I 1 1
La profondeur des mers
< o
Au cours de sondages effectués par le
croiseur allemand Emden, entre Macossor
(iles Célèbes) et Nagasaki, ce navire a
reilevé une profondeur de 10. ,) mètres.
<atteignait 9.788 mètres.
Le service de la navigation
du Niger au Soudan Français
0-0 -
Au Soudan français, le service de la navi-
gatMiit sur le fleuve Niger est uwé entre
AftSOIIao-Koulikoro et Bamako-KOUIOUIN si-
multanément par l'Administration et par deux
Sociétés privées : la Société de Bamako et les
Messageries africaines. A Koulikoro, l'Ad-
ministration dispose de deux appontements,
d'une grue roulante de 6 tonnes et d'une voie
fluviale à écartement de 1 mètre.
Sur le bief Koulikoro-An son go, la flottille
du service local comprend :
Vapeur Mage, pouvant transporter 36 pas-
sagers de cabine, 45 passagers de pont, 90
tonnes de fret et 20 tonnes de charbon ;
Vapeur Colonel-Bonnier, aménagé pour re-
cevoir 62 passagers et 88 tonnes de marchan-
dises ;
Remorqueur Bamako, ayant une puissance
de traction de 120 à 150 tonnes ;
Vapeur julien-Davoint, pouvant transporter
2 passagers de cabine et remorquer 60 tonnes ;
Vapei* Goucemeur-Clozel. plus spéciale-
ment affecté au transport des hauts fonction-
naires et des malades ;
Remorqueurs Macina et Beledougou, d'une
force de traction de 150 à 200 tonnes ;
Vapeurs Alcyon et Sahel remorquant 15 à
20 tonnes :
La vedette automobile Caron permet, à une
vitesse moyenne horai re de 20 kilomètres,
d effectuer rapidement des voyages d'études
ou d'inspection. 4 passagers de cabine peuvent
prendre place à bord ;
En plus de 27 chaland s de 8 à 60 tonnes,
la batellerie comprend 26 chalands de 4 à 6
tonnes, spécialement aménagés pour assurer le
transport des passagers en période de basses
eaux, 12 pirogues en acier servent à transpor-
ter le courrier postal quand les vapeurs ne peu-
vent plus circuler.
Sur le bief Bamako-Kouroussa. l'Adminis-
tration dispose de 2 remorqueurs Colonel-Moll
et René-Caille, ayant respectivement une puis-
sance de traction de , 75 à 60 tonnes ; des va-
peurs Sikqsso, affecté au service des passagers.
et Tombouctou, aménagé en bac pour la tra-
versée du neuve à Bamako ;
21 chalands de 6 à 50 tonnes et un chaland
réservé au transport des passagers en saison
sèche complètent cette flottille.
Pendant l' année 1926, l'Administration lo-
cale a transporté entre Koulikoro et Ansongo
6.650 tonnes de marchandises, dont 3.830 à
la montée, et entre Bamako et KourousSa,
3.450 tonnes, dont 2.500 à la descente. Le
nombre des passagers a été respectivement de
13.963 et 1.032 sur chacun de ces biefs.
Panni les principales - marchandises transpor-
tées, il faut citer les arachides, riz, peaux,
laine, coton, mil, gomme, kapok, sel, produits
alimentaires et matériaux de construction.
Pour le Muséum
---()-ú--
Le Jardin des Plantes vient de recevoir
les deux jeunes lionnes dont lui fait don
M. Prudhomme. Ces animaux, qui n'ont pas
plus de six ou sept mois, ont bien supporté
le voyage et ont été installés aussitôt dan
la ménagerie.
En même temps lui parvenaient deux ma-
kis mongous. gris et blanc, à longue queue
et deux microcèbes qui tiennent autant du
rat que du singe et dont les oreilles sont
plus longues que la tète. Ces animaux ne se
trouvent qu'à Madagascar d'où les a rame-
nés M. Petit, préparateur au laboratoire des
productions coloniales du Muséum. Il et
également arrivé trois serpents qui seront in-
cessamment installés dans la galerie des rep-
tiles.
On pense, d'autre part, recevoir très pro-
chainement des collections botaniques et mi-
néralogiques.
»
U coalérence lort - mricgst
---
émis tles voeux concernant la ax>rdination
et la coopération des diverses formations Sll-
hariennes pour le maintien de l'ordre dans
le Sahara, îles vœux pour que la lutte con-
tre la syphilis soit activement pou.-;sée, la
lutte contre la tiiUrmlose poursuivie notam-
ment par vaccin H. C. G.
En ce qui concerne les urganisations d in-
térêt scientifique, historique ou de propa-
gande intéressant l'ensemble de l'Afrique du
Nord, la Conférence a décidé que les trois
gouvernements se concerteront avant l'attri-
bution par chacun d'eux de fonds à ses or-
ganisations.
La Conférence a unis le vœu que les con-
tacts réalisés l'année précédente et qui ont
déjà donné d'excellents résultats entre les
formations méharistes d Algérie, Tunisie,
Soudan, Niger. Mauritanie, soient mainte-
nus. La Conférence a rc<.u du sultan du Ma-
roc un télégramme de remerciements dans le-
quel le sultan dit notamment :
fi Recevez les vu-ux très sincères que je
forme pour le succès des travaux de la Con-
férence. qui s'inspirent des idées généreuses
qui touiours guidèrent la noble nation pro-
tectrice dans sa mission de civilisation, de
progrès qu'elle assure vis-à-vis des peuples.
dont les destinées lui sont confiées. »
La. Conférence a décidé d'intensifier le-
conditionnement des lames en favorisant la.
constitution de coopératives lainières rt la
création de marchés lainiers.
F.Ile a pris certaines décisions au sujet
du tourisme pour faciliter la visite douanière
des bagages entre la Tunisie. l'Algérie et le
Maroc. Elle a émis le voeu que le Parlement
vote le plus tôt possible le projet de loi des-
tiné à réaliser l'union douanière entre la Tu-
nisie, la France et l'Algérie. Mais la Confé-
rence persiste toutefois à estimer que cette
union douanière, étroitement liée à l'unifica-
tion du régime du pavillon des deux posses-
sions, devrait entraîner l'extension à l'Alger
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