Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-05-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 mai 1927 05 mai 1927
Description : 1927/05/05 (A28,N70). 1927/05/05 (A28,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510656
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N* TU LU NUMERO : 90 CEIftDI88 JEUDI SOIn, 5 MAI 19CT
JOVMAI JIOTIDIEI
Rédaction & Administrations
14, III II BlU-HUif
PARIS o-ï
Ttiira. 1 LOUVVtC 1MT
RICHBUBU 87..
Les Annales Coloniales
1--.. d e n n al
La .-cil et réclames sont rtçvos -
tuno* du tourml
DIRECTEURS I Marcel RUEDeL et L.-G. THÉBAULT
Les AnALU COLONIALES ne publient qUe det ani.
cil. inédits, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré i
Un aD 6 Moi. a.
France et
Colonie! 120 • 66 » U 9
Étranr«r 1*0 » 100 » fil.
On < tbOBM mm (nii lui
tom les bureau de posta.
Une pollllgne airicaîiie ae ia circalallon
Il est des morts qu'il ne faut pas se
lasser de tuer, parce qu'ils ne se lassent
pas de renaître, comme le phénix an-
tique, de leurs cendres. Le transsaha-
rien est de ceux-là.
Mon collègue et ami Valude a pu
montrer, ici même, qu'on ne pouvait
qu'accueillir par un sourire l'idée de
trouver au Soudan, par la seule vertu
du transsaharien, 275.000 tonnes de
viande congelée, 200.000 tonnes de co-
ton, 7.000 tonnes de beurre et 280.000
tonnes de laine.
Mais il ne serait pas très difficile de
montrer, semble-t-il, que toutes les au-
tres affirmations d'ordre économique,
sur lesquelles repose le nouveau projet,
n'ont point une valeur beaucoup plus
grande. -
Invoquer, par exemple, le service ac-
tuel, « déjà considérable », dit le projet
sans sourire, des colis postaux de nos
grands magasins de Paris vers les po-
pulations noires pour mesurer l'éventuel
trafic du futur transsaharien, apparaî-
tra comme un joyeux paradoxe à qui-
conque voudra réfléchir au projet.
Mais ce paradoxe nous le trouvons,
par une curieuse coïncidence, sous la
plume du Gouverneur Général de l'Al-
gérie, comme sous celle de M. de War-
ren. Devant la Commission des valeurs
en douane de l'Algérie, M. Viollette a
déclaré, en effet, que l'Algérie aurait
« la possibilité d'aclleminer vers VAfri-
que Occidentale les colis postaux, les
conserves et une grande partie des
vovaeeurs. » Et cette affirmation est
d'autant plus significative qu'elle suit,
immédiatement, dans le discours de
M. Viollette, la phrase suivante :
« Cette situation économique se
préciserait bien davantage si le trans-
saharien était réalisé, non pas que
VAfrique Occidentale ait beaucoup de
choses à expédier par Vintermédiaire de
t Algérie, car les bestiaux, les cotons,
les divers produits qu'elle est suscepti-
ble de fournir ne comporteront pas,
vraisemblablement, la possibilité de ré-
munérer les dépenses de transport qu'ils
nécessiteraient. »
Ainsi, le trafic du transsaharien sera
alimenté, dans un sens, par des colis
postaux et des conserves et, dans l'au-
tre sens, par rien. Et cette opinion est
le des hommes les plus sympathiques
au projet, les plus pondérés et les
mieux éclairés. Est-il besoin d'insister?
Est-ce à dire qu'il n'y ait rien à
faire, actuellement? Très loin de moi
cette pensée. Je crois, au contraire, qu'il
est indispensable et urgent, pour l'amé-
nagement économique de l'Afrique
française, de créer un vaste réseau de
moyens de communications et de trans-
port, systématiquement conçu et réa-
lisé.
Une politique des voies de commu-
nication et de transports nous est donc
nécessaire. Elle devrait reposer sur les
principes suivants :
Les voies du trafic lourd et lent res-
teront, pour bien longtemps encore, les
voies maritimes ;
Des voies de fer doivent mettre en
liaison les zones de production avec ces
débouchée maritimes ;
Des voies automobiles assureront, en-
tre le Nord africain, l'Afrique occiden-
tale et l'Afrique équatoriale le trafic
des marchandises de valeur relative-
ment importante sous un volume mé-
diocre et la circurlation locale des
voyageurs.
Des roujtes aériennes, aménagées
pour la poste et le service interrégional
des voyageurs, compléteront ce service
de transports..
Un réseau complet de télégraphie ou
téléphonie sans fil, dont les postes de
Bamako et de Brazzaville pourraient
dès maintenant constituer les bases, re-
liant tous les postes africains, sera mis
à la disposition du public de telle sorte
qu'on puisse télégraphier d'un village
des Vosges ou des Alpes à un poste de
la brousse, aussi facilement qu on télé-
graphie à Paris.
Pour ma part, je souhaiterais que,
mettant à profit les études et les expé-
riences, fragmentaires et trop souvent
empreintes d'un esprit de concurrence
et de rivalité déjà faites par les Cham-
bres de Commerce d'Alger et d'Oran,
par les entreprises particulières, par les
services du réseau intercolonial de télé-
graphie sans-fil, on mit tout de suite à
l'étude ce plan d'ensemble.
La proposition de M. de Warren de-
mande qu'un crédit de 18 millions de
francs soit mis à la disposition du Gou-
vernement pour l'étude technique défi-
nitive du tracé du transsaharien; je
crois qu'on pourrait, très utilement, la
modifier en demandant qu'un crédit de
18 millions de francs soit mis à la dis-
position du Gouvernement pour l'étade
techakpae d'un réseau général de
moyens de communication et de trans-
ports dans l'Afrique française.
Si ce plan était établi rapidement -1
deux ans au maximum, suffiraient, me
semble-t-il les moyens financiers
étant recherchés dans le même temps,
on pourrait, en quelques années, doter
l'Afrique française d'un outillage éco-
nomique complexe, infiniment plus
utile et pour l'Afrique française et pour
la métropole qu'une simple "voie de che-
min de fer.
Ajoutons que, dans le cadre de ce
plan d'ensemble et sous le contrôle su-
périeur de l'Etat et des autorités loca-
les, la réalisation de ce programme,
pouvant se répartir entre un grand
nombre d'entreprises d'hôtellerie, auto-
mobi'isme, aviation, comporterait une
souplesse infiniment plus gande, finan-
cièrement et techniquement que la cons-
truction d'une voie ferrée.
Mais la vérité, c'est que le projet de
transsaharien, qui ne répond à aucune
idée économique sérieuse, est com-
mandé tout entier par une idée mili-
taire que résume cette petite phrase,
placée, modestement, dans un coin de
l'exposé des motifs de la proposition
de M. de Warren mais qui, en réalité,
en forme le centre moral : « Le temps
presse. En 1935, nos classes de recru-
tement tomberont à 150.000 hommes,
tandis que les classes allemandes se-
ront peut-être de 800.000 hommes.
L'évacuation des pays rhénans sera
réalisée à la même époque, au plus tard.
La garantie de sécuirité nationale du
transsaharien nous sera indispensable
pour ce moment. »
Telle est la préoccupation, j'allais
dire l'obsession, d'ordre militaire qui
est au fond de l'actuel projet de transsa-
harien. Qu'on ne nous parle donc pas
d'intérêt économique.
Quand le terrain de la discussion
aura été ainsi déblayé, peut-être sera-t-
il possible de montrer que cette grande
idée militaire n'est qu'une chimère. Ce
n'est pas le transsaliarien qui nous ap-
portera 650.000 hommes par an, en
1935. C'est là une de ces fantasmago-
ries de l'état-major qu'il serait sage de
reléguer, définitivement, dans le musée
des antiquités, à côté de la fameuse
doctrine de la guerre d'offensive par
l'armée de caserne.
Etienne Antonelli,
IMputé de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la "'uculté de Droit
de Lyon.
i -@$-
Dans l'ombre du Harem
0
Cette pièce de M. Lucien llesnard obtient
un beau succès à lu Porte-Saint-Martin.
Ces jours derniers, à la veille de lu « gé-
nérale », l'auteur déclarait
C'est au cours d'un voyngc duns notre Afri-
que du Nord que m'est venu à l'esprit un su-
jet qui comportait tour à tour la rapidité d'un
film et l'émouvante lenteur des méditations
orientales.
Dans l'ombre du harem - une ombre qui
n'est d'ailleurs que symbolique est un - cr-
péluel jeu; du cluirtotecur et de Ja lumière,
tant par sa présentation plastique (la fraîà cheur
parfumée des maisons arabes y succède à des
décors embrasés de soleil) que par la conduite
même de l'action où des épisodes d'une sou-
daineté et d'une variété tout à fait cinémato-
graphiques provoquent chez les personnages
des réactions de sentiment dont j'ai cherché à
exprimer, au ralenti, toute la profondeur et
toute la subtilité.
Avec quel intérêt passionné les avais-je
observés lè-bas, ces grands seigneurs de l'At-
las, cherchant à découvrir dans le mystérieux
regard de leur visage fermé une vérité. sans
doute imaginaire et avec quelle émotion ai-je
ensuite essayé de ilxer les traits du principal
personnage d'homme de ma pièce cet énigma-
tique, cruel et charmant Abd-el-Nacer que re-
présentera Maurice Esoande à la Porte-Saint-
Martin.
M. Lucien Hesnard a-t-il réussi son ta-
bleau de mœurs musulmanes ? En partie,
oui. Il a cherché à 0 faire vrai » et peut-
être art-il réalisé son ambition dans toute
la mesure permise il un lettré français.
On peut en effet se demander si un dra-
maturge de chez nous, mOrne ayant pénétré
h. fond l'âme orientale (mais ici, quel point
d'interrogation ne faut-il pas poser ?), trou-
va dans la langue française, si riche et ei
souple soit-olle, un instrument sûr, un
moyen d'expression fidèle pour traduire ce
qu'il a compris ou senti.
Quoi qu'il en soit, M. Lucien Bestnerd a
nroieté uuelaucs lueurs nouvelles sur nn
monde e;icor;,, connu.
Son oMivre, admirablement, interprétée
pnr Mlle Sylvie, MM. Eseando, Grétillat et
Jolïpe, est aussi méritoire qu'intéressante.
Audion
.,.
Cinéma colonial
On tourne dans l'Atlas
J. de Baroncelli est actuellement dans les
monts de l'Atlas, où il tourne les premières
scènes de Duel, et sous peu il doit se rendre
plus au sud, pour trouver le désert de sable
rtant il a besoin. Parmi ceux qui accompagnent
le réalisateur, citons : les interprètes Mady
Chriltians, Gabriel Gabrio et Jean Murât ; le
fameux aviateur, Marcel Dorât ; l'opirateur
; Chaix. le ifgi iwur s.., et le décorateur Ro-
bert Gj*
AUTOUR DE TANGER
.e.
A
Le Times établit un rapport en-
tre la reprise de l'agitation maro-
caine et le fait que les négociations
avec Tanger étaient arrivées à un point
mort. Les chefs des tribus auraient été en-
couragés à courir les risques d'une révolte à
la nouvelle que les négociations de Paris:
étaient arrêtées : de là, V extension subite
de l'insurrection à la frontière des zones
française et espagnole; incursions, conflits
armés, bref, un nouveau recommencement.
C'est possible, après tout. Il n'y a pas eu
évidemment entre les deux séries de faits un
rapport de cause à effet. Les Berbères du
Maroc septentrional n'ont pas attendu que les
négociations franco-espagnoles fussent à un
temps d'arrêt pour éprouver le besoin de re-
prendre leurs habitudes de maraude. Mais
il est fort possible qu'ils aient cru cette
heure plus favorable et qu'ils aient escompté
des dissensions vraisemblables, pour croire
à une certaine impunité.
Les conclusions logiques sont les sui-
vantes :
-. 1° la nécessité de la permanence de la
collaboration franco-espagnole est une fois
de plus démontrée;
2° les événements d'aujourd'hui hâteront
le dénouement des pourparlers engagés et
poursuivis « en pleine cordialité »,
- 30 ce dénouement doit être tel qu'il dé-
courage tous les pêcheurs en eau trouble qui,
soit par une action cntiespagnole, soit par
une action antifrançaise, cherchent à pro-
duire ou à augmenter une confusion favo-
rable à leurs desseins.
Cela est tout à fait juste. De même, il est
évident que l'administratioll de Tanger.
besoin de réformes urgentes. Le correspon-
dant du Times faisait observer, il y a quel-
ques semaines, que les autorités internatio-
nales s'étaient conformées scrupuleusement
à tous les articles de la convention et
n'avaient pas donné à manger à un seul in-
digent; par contre, leur énergie s'était ré-
vélée intransigeante quand un Français avait
commis la faute impardonnable de tirer un
vanneau dans une région réservée aux chas-
seurs diplomatiques ou consulaires. Ohl tuer
un vanneau, quel crime abominable t Que
dites-vous, d'ailleurs, de ces « chasseurs di-
plomatiques ou consulaires » ? Quel coin
du Paradis saint Hubert leur rescrvera-t-il ?
Le régime actuel est défectueux, impopu-
laire, d'accord. Il ne résout pas les problè-
mes de l'harmonie internationale, problèmes
insolubles si chacun n'y met pas du sien.
Mais, précisément, il s'agit de savoir ce que
chacun y met. Quand on nous parle de subs-
tituer au contrôle international dans la ville
de Tanger le coittrôle espagnol, quand on
nous parle d'incorporer au Maroc espagnol
la zone internationale qui avoisine le port,
nous avons le sentiment que cela n'est pas
aussi simple que les Espagnols veulent bien
le dire. Oui, la ville internationale a été, pen-
dant la campagne d'Abd-el-Krim, un centre
très actif pour la propagande des im;«gés,
pour leur service d'informations militaires,
et aussi pour leur ravitaillement ; elle a été
aussi le centre de correspondance entre le
chef rifain et ses soutiens en Europe, entre
les révoltés et les communistes et les autres
tribus voisines; oui, il y a là un danger réel,
et Tanger ne peut pas, ne doit pas à l'ave-
nir rester une sorte d'asile four les enne-
mis de VEspagne, pas plus, n'est-ce pas?
que pour ceux de la France. De tels abus,
que ne prévoyait pas la convention franco-
anglo-espagnole de 1922, que certainement
elle n'aurait pas autorisés, doivent être ren-
dus impossibles dans l'avenir. Encore une
fois, tout cela est vrai, mais il y a, d'autre
part, des raisons de politique générale dont
on ne saurait méconnaître la valeur. la gra-
vité, et qui empêchent que le Gouvernement
français accepte, les yeux fermés, les pro-
positions dont les journaux espagnols ont en-
tretenu leurs lecteurs.
Des modifications, sans doute ; aussi pro-
fondes que cela sera nécessaire pour la sé-
curité, pour la tranquillité, pour la paix des
années futures, et, j'ajoute, pour la bonne
entente internationale qui, là pas plus qu'ail-
| hurs, peut-être moins -- qu'ailleurs, ne sau-
rait être compromise sans de pressants pé-
rils. Mais que l'un comme l'autre des peu-
ples voisins et dont la collaboration est in-
dispensable sache restreindre son ambition
et modérer ses exigences. Entre les proposi-
tiolls espagnoles et les contre-propositions
françaises, je suis persuadé qu'un accord
n'est pas impossible. Le mot n'est pas fran-
çais. S'il n'est flos, non plus, espagnol, on
deit regarder demain avec confiance.
Mario Rouutan,
Sénateur de illiérauti, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
>
M. Antonettl à Lyon
De passage à Lyon, M. Antonetti, Gou-
verneur Général de l'A.E.F., a été reçu of6-
ciellement avant-hier, - par la - Chambre de
Commerce de cette ville. Dans la matinée,
les membres de cette Compagnie se sont réu-
nis, sous la présidence de M. Pradel, prési-
dent, et ont étudié avec M. Antonetti les di-
verses questions d'ordre commercial qui unis-
sent les intérêts de l'A.E.F. et ceux de la
région lyonnaise.
Un déjeuner a groupé autour de M. Pradel
et de M. Antonetti les membres de la Cham-
bre de Commerce, ainsi que des personnalités
commerciales lyonnaises. A l'issue de ce dé-
leuner, M. Pradel a constaté avec satisfaction
le développement de l'Afrique Equatoriale
Française. Le Gouverneur Général, de son
côté, a exposé les difficultés qu'il faut sur-
monter pour que cette colonie prenne l'essor
qu'elle doit connaître. Il a exposé que l'A.E.
F., riche en ressources du sol et du sous-sol,
améliorera !e marché de la Métropole si on
veut bien fournir à la colonie les moyens in-
dispensables à son essor.
L'Agence Economique
de l'A.O.F. s'installe
-o--
Le Paris des Affaires s'en allant vers
ra.e., l' Agence Economique du Gouverne-
ment Général de l'A. O. F. s'en est allée du
boulevard des Italiens au Parc Monceau. Elle
It119 au 199, boulevard Haussmann dans
l'ancieo. hôtel du Comte de Sessevalle aux
armoiries de Lion debout, sur fond d' azur et
croix de gueule sur fond d'or.
Au premier étage, se trouvent les bureaux du
Gouverneur Général et de son chef de cabinet,
reliés par un vaste sa lon de réception et précé-
dés par une coquette antichambre où le télé-
phone sera mis à la disposition des visiteurs.
Le second étage est réservé aux directeur et
sous-directeur de l'Agence et à une salle d'ar-
chives très complète, a la disposition du public.
Le troisième étage comprend les bureaux de
la presse et de !a statistique.
Reliée avec le centre géographique de Paris
par des tramways qui vont à la Madeleine et
par le métro Saint-Philippe du Roule, l'agen-
ce Je r A, O. F. ne sera pas si loin qu'on le
pensait, et sa nouvelle installation répond fort
bien aux besoins du jour. L'accueil et la com-
plaisance y sont demeurés aussi charmants que
dans le passé.
E. D
LE FONCTIONNEMENT
îles NciéMs de prévoyance aa Séafgal
La Commission Centrale des Sociétés de
Prévoyance du Sénégal a, dans sa séance du
19 février 1927, approuvé sans réserve les pro-
jets de budget de ces Sociétés pour l' exer-
cice 1927. Le total s'en élève à 12.945.000
francs, en chiffres ronds.
Les Sociétés prévoient la distribution à leurs
membres de 8.500 tonnes de semences d' ara-
chides. Cette année, 543.000 francs sont con-
sacrés à la construction de magasins, 443.000
au forage des puits, 315.000 francs à l'achat
d'outillage divers (cribles à arachides, bascu-
les, charrettes, ruches, etc.)
La construction des magasins à arachides se
poursuit dans la subefivision de Foundiougne ;
un deuxième magasin est en construction à So-
kone et l'approvisionnement des matériaux des-
tinés à celui de Sap est commencé.
p–
Le Budget local
du Dahomey en 1927
e"
Le budget local du Dahomey a été arrêté
pour l' année 1927 à 31 millions de francs.
Comparé au budget de l'exercice précédent,
qui s'élevait à 19.102.000 francs, le pro-
gramme financier de 1927 présente un accrois-
sement de 62.8 qui se répartit comme suit
10.907.000 francs sur la section ordinaire pré-
vue pour 28.000.000 fr. et 991.000 fr. sur la
section extraordinaire arrêtée à 3.000.000 fr.
Ces augmentations portent sur tous les chapi-
tres de dépenses mais principalement sur ceux
concernant l'assistance médicale, renseigne-
ment et les travaux.
Grâce au développement économique de la
colonie, aux bénéfices importants réalisés par
les producteurs, les accroissements de dépenses
sont aisément couverts par des relèvements de
taxes affectant certains impôts. Ces majorations
sont d ailleurs plus élevées sur les taxes qui
frappent indirectement la production et la con-
sommation de façon à atténuer dans une cer-
taine mesure la charge de l'impôt personnel des
indigènes. C'est ainsi que les taxes sur le chif-
fre d'affaires et les transactions intérieures des
oléagineux et textiles sont comprises dans les
relèvements en question.
Les revenus de Ja coloni e - du Dahomey
sont, tout d'abord, l'impôt personnel qui repré-
sente 42,4 du budget ordinaire avec une
évaluation de 11.880.000 francs puis les pa-
tentes, licences, taxes sur le chiffre d'affaires et
autres impôts perçus sur rôles : 6.476.000 fr. ;
les d-oits d'enregistrement, de timbre et do-
maines : 755.000 francs ; le produit des exploi-
tations industrielles : 2.380.000 francs ; l'ex-
ploitation du chemin de fer Est-Dahoméen :
1.380.000 francs et 5.129.000 francs de re-
cettes diverses dont 4.200.000 francs de taxes
sur les - oldwpm tezdw.. - -.
Ces ressources ordinaires permettent d équi-
librer les dépenses de la colonie qui se chif-
frent pour les dépenses de personnel à 12 mil-
lions 945.697 francs, soit 46,2 du budget ;
pour les dépenses de matériel à 9.515.865 fr.
soit 33,9 ; pour les dépenses diverses à
496.282 francs et pour les travaux punies a
4.962.000 francs. En dehors de ce dernier
crédit une prévision de 3.000.000 a été ins-
crite à la section extraordinaire du budget de
1927 pour être - affectée intégralement à la
construction du chemin de ter à voie étroite de
Locossa à Grand-Popo avec embranchement de
Segboroue à Adjaha. Cette inscription budgé-
taire porte à 7.962 000 francs les sommes con-
sacrées par le service local, à l'exécution de tra-
vaux d'entretien et d'importante travaux neufs,
notamment la construction de ponts et de rou-
tes nouvelles dans les cercles, la construction
d'une école professionnelle à Cotonou, d'un
groupe scolaire à Ouidah, de marchés dans les
centres importants et l'amélioration des stations
agricoles des formations médicales et d'assis-
tance.
La situation financière du Dahomey per-
mettra la réalisation de ce vaste programme
qui n'est qu'une partie d'un plan de campagne
triennal qui a déjà reçu en 1926 un commen-
cement d exécution.
p .*««. –-
Adjudication prorogée
̃ ̃̃ 0*0
La construction des trois ports de batelage
de Tamatave, Manakara et Majunga devait
être mise en adjudication le 31 mai prochain.
M. le Gouverneur Général Olivi« a décidé
de différer de deux mois cette adjudication,
pour examen complémentaire des besoins mari.
limes de Tamouve.
1
L'AVIÀTION COLONIAIJ:
Alger-Marseille
Les obsèques du pilote aviateur Larmor,
tué en hydrafion lundi en partant d'Alger
pour Marseille, ont eu lieu hier à Alger.
Pi. i-usquct, scnateur, a adressé au mi-
nistre du Commerce et de l'Aéronautique,
une lettre l'informant qu'il l'interpellerait
dès la rentrée sur l'accident de l'hydravion
« Météore ».
Saint-Raphaël-Amérique du Sud
M. Fortant, directeur de l'Aéronautique a,
par dépéche adressée au capitaine de Saint-
Roman, notifié le retrait de tout patronage
officiel au raid France-Amérique latifie, au
cas où le voyage s'effectuerait - comme
l'aviateur se propose de le faire - en avion
non muni de flotteurs.
Ce retrait de patronage ne constitue pas,
toutefois, une interdiction.
D'autre part, à l'Association Paris-Amé-
rique latine, qui patronne ce raid, le direc-
teur, M. Osorio, a déclaré que l'associa-
tion garde toute confiance en Sailll-Homan
et en Mounayres.
Des télégrammes reçue de Saint-Louis si-
gnalent que le capitaine de Saint-ilionian et
Mounayrcs ne partiront pas avant jeudi
par suite du mauvais temps.
Saint-Moran et Mounayres, qui jouissent
à juste titre de l'estime générale et de celle
de leurs chefs, en pmttieulicr, n'auront
point, du reste, à abandonner pour cela
leur expédition.
D'après l'Œuvre, après avoir fait équi-
per à nouveau leur appareil avec les flot-
teurs dont il avait été pourvu à Derre, ils
reprendront leur course au-dessus de l'At-
lantique, vers l'Amérique latine qui les at-
tend.
Croisière aérienne en Corse
Hier est partie du Hourget la première
croisière aérienne organisée par 1 Aéro-
Club de France a destination de la Iorse,
En dix jours (y compris celui du dépurt et
celui du retour), la caravane pourra /isiter
toute l'lie de Beauté.
Ces « croisières aériennes m seront répé-
tées périodiquement.
A bord du, premier appareil, piloté par le
chef pilote BajlW, se trouvent cinq passa-
gers, parmi lesquels Mine Tellic. et M.
Schelcher, de l'Aéro-Club.
Dans le second, piloté par Deneulin,
avaient prie place MM. Cogioz et Florin.
Les deux avions sont arrivés à l'aérodro-
me de Bron, près de Lyon, à 15 h. 45 et
15 h. 53. -
La croisière, d'une durée de cinq jours,
continuera à bord des hydravions de !'Aé-
ro-Navale pour effectuer l'étape Marseille-
Ajaccio. Suivront les étapes ci-après : le G
mai, Ajaccio-llonifacio ; le 7 mai, Bonifpcio.
Marseille.
Le voyage se terminera le 8 mai sur les
avions terrestres de l'Air-Union par l'étape
Marseille-le Bourget.
Voyage expérimental
La duchesse de Bedford est arrivée à
Tanger en avion, venant de Jerez (Espagne),
Après un arrêt de quelques heures, elle re-
partit pour Grenade. C'était là le point ter.
minus du Iraid qu'cnc effectue au-dessus
<*3 la France et de l'Espagne. La duchesse
de Bedford a effectué cette randonnée aé-
rienne uniquement pour pouvoir écrira les
mémoires et impressions d'une femme
aviateur.
L'épilogue de la randonnée africaine
Dève et Rossi effectueront sous peu l'étar-
pe Casablanca-Paris sans escale.
France-Madagascar
Sous les auspices de la Société de Géogra-
phie, le lieutenant de vaisseau Bernard a
fait hier soir, à la Sorbonne, le récit de son
voyage au-dessus de l'Afrique.
A l'issue de cette conférence, la médaille
d'or de la Société de géographie a été re-
mise au vaillant aviateur.
* f
M. Steeg se rend à Alger
M. Steeg venant de Fes est arrivé à Oudjda
mardi soir à 18 heures, Il a été reçu à l'en-
trée de la ville, ait pont de Taourirt, par
le pacha d'Oudjda et par les autorités frall.
çaises. Une imposante escorte composée de
caïds, de cavaliers indigènes et de goumiers,
a accompagné la voiture résidentielle et sa
suite jusqu'à t'hôtel de la région. Après quel-
ques minutes de repos, le Résident Général
a reçu dans la salle des conférences de la ré-
gion civile les corps constitués, les fonction-
naires et les notabilités.
Une grande animation règne dans la ville.
qui a pris son aspect des grands jours de
fête. Les édifices publics et les maisons par-
ticulières sont pavoisés et illuminés. Mercredi
et jeudi le Résident Général visitera les ré-
gions de Berguent et de Benkane. Il partira
ensuite pour Alger, où, comme nous le sa-
vons, il assistera à la quatrième conférence
nord-africaine.
Dépêches de l'Indochine
Navire italien à Saïgon
Le navire de guerre italien Voita est, ar-
rivé à Saigon, faisant route vers Shanghai
avec des troupes.
Indopacitl.
u .,.-
Revenue d'Indochine.
0-0-
- En janvier 1925, Mlle Renée Leflers, artiste
dramatique, a.ant de partir pour une tournée en
Indochine, confiait au fourreur Grunwald deux
manteaux, l'un en zibeline, l'autre en hermine.
Ayant été cambriolé, M. Grunwald ne put
restituer ces deux fourrures à "artiste revenue.
L'une, cependant, fut retrouvée sur le dos
d'une péripatéticienne des boulevards. Mlle
Leflers réclamait avant-hier devant la 5° Cham-
bre civile le prix du second manteau. Après
plaidoiries de M0* Adrien Peytel et Michau-
det, le tribunal lui a accordé 12.000 francs à
titre de dommages-intérêts.
0
RETOUR
M. Léon Porrier, ministre des Colonies,
rentrera demain matin à Paris, venant de
l'Isère où il a présidé à Grenoble la session
du Conseil général.
Le séisme de la Réunion
----0-0--
Un câblogramme du fîouverneur de la
Réunion, en date du 2 mai, informe qu'un
léger tremblement de terre a été ressenti le
27 avril dans la commune de Sainte-Rose.
Le phénomène d'origine volcanique a été
accompagné de projections de loues dans la
rivière de l'Est. Il ne s'est produit aucun
nouveau dégât autre que ceux déjà signalés
et provoqués non par une éruption volcani-
que, mais par les pluies torrentielles. La
population n'est nullement inquiète du fait
du volcan dont l'activité n'est pas anormale.
Comme il arrive trop souvent, les premières
information'; avaient été exagérément pess;
mistes. L'értiption et le séisme de la Réunion
sont certes des événements déplorables, mair
on peut s'estimer heureux qu'ils n'aient pas
eu le caractère désastreux que l'on pouvait
craindre tout d'abord.
'h– -
PERDU CORPS ET BIEN?
On est sans nouvelles du bateau danois
Johanne ayant à bord un chargement de char-
bon potir la Tunisie,
Parti de Cardiff le 29 mtlrs dernier, on
craint que le cargo ne soit perdu corps et
biens.
Seize hommes composaient l'équipage : dix
Danois. cinq Allemands et un Espagnol,
- -
A l'Académie de Médecine
---().
L'hygiène en Tunisie
L'Académie nomme une commission
composée de MM. Léon Bernard, Vem
quez et J. HcnuuIt, pour étudier les
viï.'ux présentés par M. Dinguizli et con-
cernant les mesures d'hygiène qu'il estime
nécessaire d'introduire dans la régence de
TUlli,
1 8.8 ------
Les peintres coloniaux
--0-0--
L'oricntaliste Henri Rousseau a réuni ses
souvenirs d'Algérie, du Maroc et aussi de
Provence jusqu'au 15 mai chez Georges Pe-
tit, 8, rue de Sèze.
t 8.8
L Bafouas
par Tamarig.
--0-0-- f
Les salons de peinture ouvrent leurs portes.
Devançant d'un mois son inauguration habi-
tuelle, le Salon des Tuileries débute au Pa-
lais de Bois de la Porte Maillot.
Très mélangé d'éléments jeunes (les cubis-
tes renoncent enfin à leur formule) et aussi
de dissidents de la Nationale, il ne présente
pas une tenue homogène et la recherche du
laid ou du naïf voulu y prédomine.
Albert Besnard préside avec une belle
figure rouge, de ce beau rouge qu'il a rap-
porté de son voyage aux Indes. A ses côtés,
Mlle Dufau, Aman-Jean, Desvallières, Mail-
loi. Les décors orientaux de Suréda ont tou-
jours leur dessin très sùr et leur mise en page
intéressante.
Notons les sujets algéiiens de P.-E. Du<-
bois, que l'on verra mieux représenté aux Ar-
tistes français, Mainssieux, Verhweren, les nè-
ères de C. Leroy et les paysages tropicaux,
de Frieseke, les tigres de Paul Simon et de
Wery, les Japon de Fantchcmpi, les Espa-
gnes de J. Brissaud, Oudot, Roland.
En sculpture, Bourdelle, Drivier, Despiau
et Bernard. Puis les animaux exotiques de
Hernandez, Mika-Mikoun et surtout les types
du centre africain rapportés par Mlle Quin-
quard du Congo où une bourse de voyage lui
a fait faire une expédition artistique parti-
culièrement intéressante.
Aux Artistes Français, la bonne tenue est
de rigueur. On y retrouve Henri Martin avec
un grand triptyque des vendanges, Biloul et
son nu exquis, Devambez, Baschet, P. Char
bas, Maxence, Henri Royer, les frères Lau-
rens. (irtin. Désiré-Lucas, /o (avec un - mo-
dèle de tapisserie sur le Pays basque), feu
Déchcnaud et Gorguet dont nous apprenons
la mort et qui expose une vue délicate prise
ù l'arrière du « Paris » quittant New-York.
Dabadie expose une belle toile représentant
« Matanza », la pêche au thon en Tunisie.
Les barques qui poussent les gros poissons
se sont rapprochées, formant le « carré de
la mort » où le sang des animaux harpunnés
rougit la mer bleue. C'est une scène bien
observée et puissamment rendue.
Raoul du Gardier expose une vue du ca-
nal d'eau douce à Suez, Doigneau di s élé-
phants des Indes, Fouqueray une scène de
la côte de Malabar et une toile commandée
par le ministère de la Marine : J. Bouchaud
deux peintures rapportées des bords du Mé-
kong-Laos et un portrait (Iii chef des bonzes
de Yun-\an-Fou en Chine.
La belle toile de Lino n Les Terrasses d'Al-
ger » avec ses femmes aux robes colorées,
ses murs blancs, sa mer bleue, nous trans-
portent agréablement au nord de l'Afrique.
Cabane nous montre la Séguia sous la lune
dans le - Sahara algérien: Brigdman et - Fc-
nasses les Ouled-Nahil de Touggourt: Mlle
Thil fait défiler près de Kairouan la cara-
vane partant pour le sud tunisien vers quel-
que ville blanche comme celle qUe B;liller:-
geau nous décrit avec son cimetière blanc,
ses mosquées blanches, >es buinous blancs,
sous un ciel éclatant de lumière,
1.a.ghouat fut à la mode après Fromentin,
puis Bou-Saada après Dincf, maintenant,
c'est Ghardaïa que les peintres visitent avant
que la mode (hélas!) n'y installe des palaces
modem-style. C'est de Ghardaïa que Dabat
a rapporté cette belle tache de couleur qu'il
intitule <1 les Guenilles », que MM. Bouviolle
et P.-E. Dubois ont décrit les marchés grouit.
tant de lnirnous et de foules bibliques, que
Mlle Renée Tourniol et M. Halbrique ont
observé les terrasses et les rues animées.
Citons encore comme sujets nous intt(n',-
sant ceux de Albert Aublet et sa Malbrouka,
Rochegrosse et ses jardins du reve, 1 abbé
Paul Buffet et sa sainte famille d'un senti-
ment ému, Howard-Mercier et son adoration
des mages, Lefeuvre et sa tantaisie grecque,
Marcel Canet avec ses femmes du Sud-Algé-
rien, Mme Delpey-Maisne avec son midah du
Belvédère à Tunis, le portrait oriental de S.
Taib et le portrait de Sa Majesté Impériale
Abdul-Médjid TI peint par Elle-même.
Notons encore Gabriel Giner. Chaffin. Ci-
pra, Yvonne Thivet, la Kro"c Tunisienne de
JOVMAI JIOTIDIEI
Rédaction & Administrations
14, III II BlU-HUif
PARIS o-ï
Ttiira. 1 LOUVVtC 1MT
RICHBUBU 87..
Les Annales Coloniales
1--.. d e n n al
La .-cil et réclames sont rtçvos -
tuno* du tourml
DIRECTEURS I Marcel RUEDeL et L.-G. THÉBAULT
Les AnALU COLONIALES ne publient qUe det ani.
cil. inédits, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré i
Un aD 6 Moi. a.
France et
Colonie! 120 • 66 » U 9
Étranr«r 1*0 » 100 » fil.
On < tbOBM mm (nii lui
tom les bureau de posta.
Une pollllgne airicaîiie ae ia circalallon
Il est des morts qu'il ne faut pas se
lasser de tuer, parce qu'ils ne se lassent
pas de renaître, comme le phénix an-
tique, de leurs cendres. Le transsaha-
rien est de ceux-là.
Mon collègue et ami Valude a pu
montrer, ici même, qu'on ne pouvait
qu'accueillir par un sourire l'idée de
trouver au Soudan, par la seule vertu
du transsaharien, 275.000 tonnes de
viande congelée, 200.000 tonnes de co-
ton, 7.000 tonnes de beurre et 280.000
tonnes de laine.
Mais il ne serait pas très difficile de
montrer, semble-t-il, que toutes les au-
tres affirmations d'ordre économique,
sur lesquelles repose le nouveau projet,
n'ont point une valeur beaucoup plus
grande. -
Invoquer, par exemple, le service ac-
tuel, « déjà considérable », dit le projet
sans sourire, des colis postaux de nos
grands magasins de Paris vers les po-
pulations noires pour mesurer l'éventuel
trafic du futur transsaharien, apparaî-
tra comme un joyeux paradoxe à qui-
conque voudra réfléchir au projet.
Mais ce paradoxe nous le trouvons,
par une curieuse coïncidence, sous la
plume du Gouverneur Général de l'Al-
gérie, comme sous celle de M. de War-
ren. Devant la Commission des valeurs
en douane de l'Algérie, M. Viollette a
déclaré, en effet, que l'Algérie aurait
« la possibilité d'aclleminer vers VAfri-
que Occidentale les colis postaux, les
conserves et une grande partie des
vovaeeurs. » Et cette affirmation est
d'autant plus significative qu'elle suit,
immédiatement, dans le discours de
M. Viollette, la phrase suivante :
« Cette situation économique se
préciserait bien davantage si le trans-
saharien était réalisé, non pas que
VAfrique Occidentale ait beaucoup de
choses à expédier par Vintermédiaire de
t Algérie, car les bestiaux, les cotons,
les divers produits qu'elle est suscepti-
ble de fournir ne comporteront pas,
vraisemblablement, la possibilité de ré-
munérer les dépenses de transport qu'ils
nécessiteraient. »
Ainsi, le trafic du transsaharien sera
alimenté, dans un sens, par des colis
postaux et des conserves et, dans l'au-
tre sens, par rien. Et cette opinion est
le des hommes les plus sympathiques
au projet, les plus pondérés et les
mieux éclairés. Est-il besoin d'insister?
Est-ce à dire qu'il n'y ait rien à
faire, actuellement? Très loin de moi
cette pensée. Je crois, au contraire, qu'il
est indispensable et urgent, pour l'amé-
nagement économique de l'Afrique
française, de créer un vaste réseau de
moyens de communications et de trans-
port, systématiquement conçu et réa-
lisé.
Une politique des voies de commu-
nication et de transports nous est donc
nécessaire. Elle devrait reposer sur les
principes suivants :
Les voies du trafic lourd et lent res-
teront, pour bien longtemps encore, les
voies maritimes ;
Des voies de fer doivent mettre en
liaison les zones de production avec ces
débouchée maritimes ;
Des voies automobiles assureront, en-
tre le Nord africain, l'Afrique occiden-
tale et l'Afrique équatoriale le trafic
des marchandises de valeur relative-
ment importante sous un volume mé-
diocre et la circurlation locale des
voyageurs.
Des roujtes aériennes, aménagées
pour la poste et le service interrégional
des voyageurs, compléteront ce service
de transports..
Un réseau complet de télégraphie ou
téléphonie sans fil, dont les postes de
Bamako et de Brazzaville pourraient
dès maintenant constituer les bases, re-
liant tous les postes africains, sera mis
à la disposition du public de telle sorte
qu'on puisse télégraphier d'un village
des Vosges ou des Alpes à un poste de
la brousse, aussi facilement qu on télé-
graphie à Paris.
Pour ma part, je souhaiterais que,
mettant à profit les études et les expé-
riences, fragmentaires et trop souvent
empreintes d'un esprit de concurrence
et de rivalité déjà faites par les Cham-
bres de Commerce d'Alger et d'Oran,
par les entreprises particulières, par les
services du réseau intercolonial de télé-
graphie sans-fil, on mit tout de suite à
l'étude ce plan d'ensemble.
La proposition de M. de Warren de-
mande qu'un crédit de 18 millions de
francs soit mis à la disposition du Gou-
vernement pour l'étude technique défi-
nitive du tracé du transsaharien; je
crois qu'on pourrait, très utilement, la
modifier en demandant qu'un crédit de
18 millions de francs soit mis à la dis-
position du Gouvernement pour l'étade
techakpae d'un réseau général de
moyens de communication et de trans-
ports dans l'Afrique française.
Si ce plan était établi rapidement -1
deux ans au maximum, suffiraient, me
semble-t-il les moyens financiers
étant recherchés dans le même temps,
on pourrait, en quelques années, doter
l'Afrique française d'un outillage éco-
nomique complexe, infiniment plus
utile et pour l'Afrique française et pour
la métropole qu'une simple "voie de che-
min de fer.
Ajoutons que, dans le cadre de ce
plan d'ensemble et sous le contrôle su-
périeur de l'Etat et des autorités loca-
les, la réalisation de ce programme,
pouvant se répartir entre un grand
nombre d'entreprises d'hôtellerie, auto-
mobi'isme, aviation, comporterait une
souplesse infiniment plus gande, finan-
cièrement et techniquement que la cons-
truction d'une voie ferrée.
Mais la vérité, c'est que le projet de
transsaharien, qui ne répond à aucune
idée économique sérieuse, est com-
mandé tout entier par une idée mili-
taire que résume cette petite phrase,
placée, modestement, dans un coin de
l'exposé des motifs de la proposition
de M. de Warren mais qui, en réalité,
en forme le centre moral : « Le temps
presse. En 1935, nos classes de recru-
tement tomberont à 150.000 hommes,
tandis que les classes allemandes se-
ront peut-être de 800.000 hommes.
L'évacuation des pays rhénans sera
réalisée à la même époque, au plus tard.
La garantie de sécuirité nationale du
transsaharien nous sera indispensable
pour ce moment. »
Telle est la préoccupation, j'allais
dire l'obsession, d'ordre militaire qui
est au fond de l'actuel projet de transsa-
harien. Qu'on ne nous parle donc pas
d'intérêt économique.
Quand le terrain de la discussion
aura été ainsi déblayé, peut-être sera-t-
il possible de montrer que cette grande
idée militaire n'est qu'une chimère. Ce
n'est pas le transsaliarien qui nous ap-
portera 650.000 hommes par an, en
1935. C'est là une de ces fantasmago-
ries de l'état-major qu'il serait sage de
reléguer, définitivement, dans le musée
des antiquités, à côté de la fameuse
doctrine de la guerre d'offensive par
l'armée de caserne.
Etienne Antonelli,
IMputé de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la "'uculté de Droit
de Lyon.
i -@$-
Dans l'ombre du Harem
0
Cette pièce de M. Lucien llesnard obtient
un beau succès à lu Porte-Saint-Martin.
Ces jours derniers, à la veille de lu « gé-
nérale », l'auteur déclarait
C'est au cours d'un voyngc duns notre Afri-
que du Nord que m'est venu à l'esprit un su-
jet qui comportait tour à tour la rapidité d'un
film et l'émouvante lenteur des méditations
orientales.
Dans l'ombre du harem - une ombre qui
n'est d'ailleurs que symbolique est un - cr-
péluel jeu; du cluirtotecur et de Ja lumière,
tant par sa présentation plastique (la fraîà cheur
parfumée des maisons arabes y succède à des
décors embrasés de soleil) que par la conduite
même de l'action où des épisodes d'une sou-
daineté et d'une variété tout à fait cinémato-
graphiques provoquent chez les personnages
des réactions de sentiment dont j'ai cherché à
exprimer, au ralenti, toute la profondeur et
toute la subtilité.
Avec quel intérêt passionné les avais-je
observés lè-bas, ces grands seigneurs de l'At-
las, cherchant à découvrir dans le mystérieux
regard de leur visage fermé une vérité. sans
doute imaginaire et avec quelle émotion ai-je
ensuite essayé de ilxer les traits du principal
personnage d'homme de ma pièce cet énigma-
tique, cruel et charmant Abd-el-Nacer que re-
présentera Maurice Esoande à la Porte-Saint-
Martin.
M. Lucien Hesnard a-t-il réussi son ta-
bleau de mœurs musulmanes ? En partie,
oui. Il a cherché à 0 faire vrai » et peut-
être art-il réalisé son ambition dans toute
la mesure permise il un lettré français.
On peut en effet se demander si un dra-
maturge de chez nous, mOrne ayant pénétré
h. fond l'âme orientale (mais ici, quel point
d'interrogation ne faut-il pas poser ?), trou-
va dans la langue française, si riche et ei
souple soit-olle, un instrument sûr, un
moyen d'expression fidèle pour traduire ce
qu'il a compris ou senti.
Quoi qu'il en soit, M. Lucien Bestnerd a
nroieté uuelaucs lueurs nouvelles sur nn
monde e;icor;,, connu.
Son oMivre, admirablement, interprétée
pnr Mlle Sylvie, MM. Eseando, Grétillat et
Jolïpe, est aussi méritoire qu'intéressante.
Audion
.,.
Cinéma colonial
On tourne dans l'Atlas
J. de Baroncelli est actuellement dans les
monts de l'Atlas, où il tourne les premières
scènes de Duel, et sous peu il doit se rendre
plus au sud, pour trouver le désert de sable
rtant il a besoin. Parmi ceux qui accompagnent
le réalisateur, citons : les interprètes Mady
Chriltians, Gabriel Gabrio et Jean Murât ; le
fameux aviateur, Marcel Dorât ; l'opirateur
; Chaix. le ifgi iwur s.., et le décorateur Ro-
bert Gj*
AUTOUR DE TANGER
.e.
A
Le Times établit un rapport en-
tre la reprise de l'agitation maro-
caine et le fait que les négociations
avec Tanger étaient arrivées à un point
mort. Les chefs des tribus auraient été en-
couragés à courir les risques d'une révolte à
la nouvelle que les négociations de Paris:
étaient arrêtées : de là, V extension subite
de l'insurrection à la frontière des zones
française et espagnole; incursions, conflits
armés, bref, un nouveau recommencement.
C'est possible, après tout. Il n'y a pas eu
évidemment entre les deux séries de faits un
rapport de cause à effet. Les Berbères du
Maroc septentrional n'ont pas attendu que les
négociations franco-espagnoles fussent à un
temps d'arrêt pour éprouver le besoin de re-
prendre leurs habitudes de maraude. Mais
il est fort possible qu'ils aient cru cette
heure plus favorable et qu'ils aient escompté
des dissensions vraisemblables, pour croire
à une certaine impunité.
Les conclusions logiques sont les sui-
vantes :
-. 1° la nécessité de la permanence de la
collaboration franco-espagnole est une fois
de plus démontrée;
2° les événements d'aujourd'hui hâteront
le dénouement des pourparlers engagés et
poursuivis « en pleine cordialité »,
- 30 ce dénouement doit être tel qu'il dé-
courage tous les pêcheurs en eau trouble qui,
soit par une action cntiespagnole, soit par
une action antifrançaise, cherchent à pro-
duire ou à augmenter une confusion favo-
rable à leurs desseins.
Cela est tout à fait juste. De même, il est
évident que l'administratioll de Tanger.
besoin de réformes urgentes. Le correspon-
dant du Times faisait observer, il y a quel-
ques semaines, que les autorités internatio-
nales s'étaient conformées scrupuleusement
à tous les articles de la convention et
n'avaient pas donné à manger à un seul in-
digent; par contre, leur énergie s'était ré-
vélée intransigeante quand un Français avait
commis la faute impardonnable de tirer un
vanneau dans une région réservée aux chas-
seurs diplomatiques ou consulaires. Ohl tuer
un vanneau, quel crime abominable t Que
dites-vous, d'ailleurs, de ces « chasseurs di-
plomatiques ou consulaires » ? Quel coin
du Paradis saint Hubert leur rescrvera-t-il ?
Le régime actuel est défectueux, impopu-
laire, d'accord. Il ne résout pas les problè-
mes de l'harmonie internationale, problèmes
insolubles si chacun n'y met pas du sien.
Mais, précisément, il s'agit de savoir ce que
chacun y met. Quand on nous parle de subs-
tituer au contrôle international dans la ville
de Tanger le coittrôle espagnol, quand on
nous parle d'incorporer au Maroc espagnol
la zone internationale qui avoisine le port,
nous avons le sentiment que cela n'est pas
aussi simple que les Espagnols veulent bien
le dire. Oui, la ville internationale a été, pen-
dant la campagne d'Abd-el-Krim, un centre
très actif pour la propagande des im;«gés,
pour leur service d'informations militaires,
et aussi pour leur ravitaillement ; elle a été
aussi le centre de correspondance entre le
chef rifain et ses soutiens en Europe, entre
les révoltés et les communistes et les autres
tribus voisines; oui, il y a là un danger réel,
et Tanger ne peut pas, ne doit pas à l'ave-
nir rester une sorte d'asile four les enne-
mis de VEspagne, pas plus, n'est-ce pas?
que pour ceux de la France. De tels abus,
que ne prévoyait pas la convention franco-
anglo-espagnole de 1922, que certainement
elle n'aurait pas autorisés, doivent être ren-
dus impossibles dans l'avenir. Encore une
fois, tout cela est vrai, mais il y a, d'autre
part, des raisons de politique générale dont
on ne saurait méconnaître la valeur. la gra-
vité, et qui empêchent que le Gouvernement
français accepte, les yeux fermés, les pro-
positions dont les journaux espagnols ont en-
tretenu leurs lecteurs.
Des modifications, sans doute ; aussi pro-
fondes que cela sera nécessaire pour la sé-
curité, pour la tranquillité, pour la paix des
années futures, et, j'ajoute, pour la bonne
entente internationale qui, là pas plus qu'ail-
| hurs, peut-être moins -- qu'ailleurs, ne sau-
rait être compromise sans de pressants pé-
rils. Mais que l'un comme l'autre des peu-
ples voisins et dont la collaboration est in-
dispensable sache restreindre son ambition
et modérer ses exigences. Entre les proposi-
tiolls espagnoles et les contre-propositions
françaises, je suis persuadé qu'un accord
n'est pas impossible. Le mot n'est pas fran-
çais. S'il n'est flos, non plus, espagnol, on
deit regarder demain avec confiance.
Mario Rouutan,
Sénateur de illiérauti, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
>
M. Antonettl à Lyon
De passage à Lyon, M. Antonetti, Gou-
verneur Général de l'A.E.F., a été reçu of6-
ciellement avant-hier, - par la - Chambre de
Commerce de cette ville. Dans la matinée,
les membres de cette Compagnie se sont réu-
nis, sous la présidence de M. Pradel, prési-
dent, et ont étudié avec M. Antonetti les di-
verses questions d'ordre commercial qui unis-
sent les intérêts de l'A.E.F. et ceux de la
région lyonnaise.
Un déjeuner a groupé autour de M. Pradel
et de M. Antonetti les membres de la Cham-
bre de Commerce, ainsi que des personnalités
commerciales lyonnaises. A l'issue de ce dé-
leuner, M. Pradel a constaté avec satisfaction
le développement de l'Afrique Equatoriale
Française. Le Gouverneur Général, de son
côté, a exposé les difficultés qu'il faut sur-
monter pour que cette colonie prenne l'essor
qu'elle doit connaître. Il a exposé que l'A.E.
F., riche en ressources du sol et du sous-sol,
améliorera !e marché de la Métropole si on
veut bien fournir à la colonie les moyens in-
dispensables à son essor.
L'Agence Economique
de l'A.O.F. s'installe
-o--
Le Paris des Affaires s'en allant vers
ra.e., l' Agence Economique du Gouverne-
ment Général de l'A. O. F. s'en est allée du
boulevard des Italiens au Parc Monceau. Elle
It119 au 199, boulevard Haussmann dans
l'ancieo. hôtel du Comte de Sessevalle aux
armoiries de Lion debout, sur fond d' azur et
croix de gueule sur fond d'or.
Au premier étage, se trouvent les bureaux du
Gouverneur Général et de son chef de cabinet,
reliés par un vaste sa lon de réception et précé-
dés par une coquette antichambre où le télé-
phone sera mis à la disposition des visiteurs.
Le second étage est réservé aux directeur et
sous-directeur de l'Agence et à une salle d'ar-
chives très complète, a la disposition du public.
Le troisième étage comprend les bureaux de
la presse et de !a statistique.
Reliée avec le centre géographique de Paris
par des tramways qui vont à la Madeleine et
par le métro Saint-Philippe du Roule, l'agen-
ce Je r A, O. F. ne sera pas si loin qu'on le
pensait, et sa nouvelle installation répond fort
bien aux besoins du jour. L'accueil et la com-
plaisance y sont demeurés aussi charmants que
dans le passé.
E. D
LE FONCTIONNEMENT
îles NciéMs de prévoyance aa Séafgal
La Commission Centrale des Sociétés de
Prévoyance du Sénégal a, dans sa séance du
19 février 1927, approuvé sans réserve les pro-
jets de budget de ces Sociétés pour l' exer-
cice 1927. Le total s'en élève à 12.945.000
francs, en chiffres ronds.
Les Sociétés prévoient la distribution à leurs
membres de 8.500 tonnes de semences d' ara-
chides. Cette année, 543.000 francs sont con-
sacrés à la construction de magasins, 443.000
au forage des puits, 315.000 francs à l'achat
d'outillage divers (cribles à arachides, bascu-
les, charrettes, ruches, etc.)
La construction des magasins à arachides se
poursuit dans la subefivision de Foundiougne ;
un deuxième magasin est en construction à So-
kone et l'approvisionnement des matériaux des-
tinés à celui de Sap est commencé.
p–
Le Budget local
du Dahomey en 1927
e"
Le budget local du Dahomey a été arrêté
pour l' année 1927 à 31 millions de francs.
Comparé au budget de l'exercice précédent,
qui s'élevait à 19.102.000 francs, le pro-
gramme financier de 1927 présente un accrois-
sement de 62.8 qui se répartit comme suit
10.907.000 francs sur la section ordinaire pré-
vue pour 28.000.000 fr. et 991.000 fr. sur la
section extraordinaire arrêtée à 3.000.000 fr.
Ces augmentations portent sur tous les chapi-
tres de dépenses mais principalement sur ceux
concernant l'assistance médicale, renseigne-
ment et les travaux.
Grâce au développement économique de la
colonie, aux bénéfices importants réalisés par
les producteurs, les accroissements de dépenses
sont aisément couverts par des relèvements de
taxes affectant certains impôts. Ces majorations
sont d ailleurs plus élevées sur les taxes qui
frappent indirectement la production et la con-
sommation de façon à atténuer dans une cer-
taine mesure la charge de l'impôt personnel des
indigènes. C'est ainsi que les taxes sur le chif-
fre d'affaires et les transactions intérieures des
oléagineux et textiles sont comprises dans les
relèvements en question.
Les revenus de Ja coloni e - du Dahomey
sont, tout d'abord, l'impôt personnel qui repré-
sente 42,4 du budget ordinaire avec une
évaluation de 11.880.000 francs puis les pa-
tentes, licences, taxes sur le chiffre d'affaires et
autres impôts perçus sur rôles : 6.476.000 fr. ;
les d-oits d'enregistrement, de timbre et do-
maines : 755.000 francs ; le produit des exploi-
tations industrielles : 2.380.000 francs ; l'ex-
ploitation du chemin de fer Est-Dahoméen :
1.380.000 francs et 5.129.000 francs de re-
cettes diverses dont 4.200.000 francs de taxes
sur les - oldwpm tezdw.. - -.
Ces ressources ordinaires permettent d équi-
librer les dépenses de la colonie qui se chif-
frent pour les dépenses de personnel à 12 mil-
lions 945.697 francs, soit 46,2 du budget ;
pour les dépenses de matériel à 9.515.865 fr.
soit 33,9 ; pour les dépenses diverses à
496.282 francs et pour les travaux punies a
4.962.000 francs. En dehors de ce dernier
crédit une prévision de 3.000.000 a été ins-
crite à la section extraordinaire du budget de
1927 pour être - affectée intégralement à la
construction du chemin de ter à voie étroite de
Locossa à Grand-Popo avec embranchement de
Segboroue à Adjaha. Cette inscription budgé-
taire porte à 7.962 000 francs les sommes con-
sacrées par le service local, à l'exécution de tra-
vaux d'entretien et d'importante travaux neufs,
notamment la construction de ponts et de rou-
tes nouvelles dans les cercles, la construction
d'une école professionnelle à Cotonou, d'un
groupe scolaire à Ouidah, de marchés dans les
centres importants et l'amélioration des stations
agricoles des formations médicales et d'assis-
tance.
La situation financière du Dahomey per-
mettra la réalisation de ce vaste programme
qui n'est qu'une partie d'un plan de campagne
triennal qui a déjà reçu en 1926 un commen-
cement d exécution.
p .*««. –-
Adjudication prorogée
̃ ̃̃ 0*0
La construction des trois ports de batelage
de Tamatave, Manakara et Majunga devait
être mise en adjudication le 31 mai prochain.
M. le Gouverneur Général Olivi« a décidé
de différer de deux mois cette adjudication,
pour examen complémentaire des besoins mari.
limes de Tamouve.
1
L'AVIÀTION COLONIAIJ:
Alger-Marseille
Les obsèques du pilote aviateur Larmor,
tué en hydrafion lundi en partant d'Alger
pour Marseille, ont eu lieu hier à Alger.
Pi. i-usquct, scnateur, a adressé au mi-
nistre du Commerce et de l'Aéronautique,
une lettre l'informant qu'il l'interpellerait
dès la rentrée sur l'accident de l'hydravion
« Météore ».
Saint-Raphaël-Amérique du Sud
M. Fortant, directeur de l'Aéronautique a,
par dépéche adressée au capitaine de Saint-
Roman, notifié le retrait de tout patronage
officiel au raid France-Amérique latifie, au
cas où le voyage s'effectuerait - comme
l'aviateur se propose de le faire - en avion
non muni de flotteurs.
Ce retrait de patronage ne constitue pas,
toutefois, une interdiction.
D'autre part, à l'Association Paris-Amé-
rique latine, qui patronne ce raid, le direc-
teur, M. Osorio, a déclaré que l'associa-
tion garde toute confiance en Sailll-Homan
et en Mounayres.
Des télégrammes reçue de Saint-Louis si-
gnalent que le capitaine de Saint-ilionian et
Mounayrcs ne partiront pas avant jeudi
par suite du mauvais temps.
Saint-Moran et Mounayres, qui jouissent
à juste titre de l'estime générale et de celle
de leurs chefs, en pmttieulicr, n'auront
point, du reste, à abandonner pour cela
leur expédition.
D'après l'Œuvre, après avoir fait équi-
per à nouveau leur appareil avec les flot-
teurs dont il avait été pourvu à Derre, ils
reprendront leur course au-dessus de l'At-
lantique, vers l'Amérique latine qui les at-
tend.
Croisière aérienne en Corse
Hier est partie du Hourget la première
croisière aérienne organisée par 1 Aéro-
Club de France a destination de la Iorse,
En dix jours (y compris celui du dépurt et
celui du retour), la caravane pourra /isiter
toute l'lie de Beauté.
Ces « croisières aériennes m seront répé-
tées périodiquement.
A bord du, premier appareil, piloté par le
chef pilote BajlW, se trouvent cinq passa-
gers, parmi lesquels Mine Tellic. et M.
Schelcher, de l'Aéro-Club.
Dans le second, piloté par Deneulin,
avaient prie place MM. Cogioz et Florin.
Les deux avions sont arrivés à l'aérodro-
me de Bron, près de Lyon, à 15 h. 45 et
15 h. 53. -
La croisière, d'une durée de cinq jours,
continuera à bord des hydravions de !'Aé-
ro-Navale pour effectuer l'étape Marseille-
Ajaccio. Suivront les étapes ci-après : le G
mai, Ajaccio-llonifacio ; le 7 mai, Bonifpcio.
Marseille.
Le voyage se terminera le 8 mai sur les
avions terrestres de l'Air-Union par l'étape
Marseille-le Bourget.
Voyage expérimental
La duchesse de Bedford est arrivée à
Tanger en avion, venant de Jerez (Espagne),
Après un arrêt de quelques heures, elle re-
partit pour Grenade. C'était là le point ter.
minus du Iraid qu'cnc effectue au-dessus
<*3 la France et de l'Espagne. La duchesse
de Bedford a effectué cette randonnée aé-
rienne uniquement pour pouvoir écrira les
mémoires et impressions d'une femme
aviateur.
L'épilogue de la randonnée africaine
Dève et Rossi effectueront sous peu l'étar-
pe Casablanca-Paris sans escale.
France-Madagascar
Sous les auspices de la Société de Géogra-
phie, le lieutenant de vaisseau Bernard a
fait hier soir, à la Sorbonne, le récit de son
voyage au-dessus de l'Afrique.
A l'issue de cette conférence, la médaille
d'or de la Société de géographie a été re-
mise au vaillant aviateur.
* f
M. Steeg se rend à Alger
M. Steeg venant de Fes est arrivé à Oudjda
mardi soir à 18 heures, Il a été reçu à l'en-
trée de la ville, ait pont de Taourirt, par
le pacha d'Oudjda et par les autorités frall.
çaises. Une imposante escorte composée de
caïds, de cavaliers indigènes et de goumiers,
a accompagné la voiture résidentielle et sa
suite jusqu'à t'hôtel de la région. Après quel-
ques minutes de repos, le Résident Général
a reçu dans la salle des conférences de la ré-
gion civile les corps constitués, les fonction-
naires et les notabilités.
Une grande animation règne dans la ville.
qui a pris son aspect des grands jours de
fête. Les édifices publics et les maisons par-
ticulières sont pavoisés et illuminés. Mercredi
et jeudi le Résident Général visitera les ré-
gions de Berguent et de Benkane. Il partira
ensuite pour Alger, où, comme nous le sa-
vons, il assistera à la quatrième conférence
nord-africaine.
Dépêches de l'Indochine
Navire italien à Saïgon
Le navire de guerre italien Voita est, ar-
rivé à Saigon, faisant route vers Shanghai
avec des troupes.
Indopacitl.
u .,.-
Revenue d'Indochine.
0-0-
- En janvier 1925, Mlle Renée Leflers, artiste
dramatique, a.ant de partir pour une tournée en
Indochine, confiait au fourreur Grunwald deux
manteaux, l'un en zibeline, l'autre en hermine.
Ayant été cambriolé, M. Grunwald ne put
restituer ces deux fourrures à "artiste revenue.
L'une, cependant, fut retrouvée sur le dos
d'une péripatéticienne des boulevards. Mlle
Leflers réclamait avant-hier devant la 5° Cham-
bre civile le prix du second manteau. Après
plaidoiries de M0* Adrien Peytel et Michau-
det, le tribunal lui a accordé 12.000 francs à
titre de dommages-intérêts.
0
RETOUR
M. Léon Porrier, ministre des Colonies,
rentrera demain matin à Paris, venant de
l'Isère où il a présidé à Grenoble la session
du Conseil général.
Le séisme de la Réunion
----0-0--
Un câblogramme du fîouverneur de la
Réunion, en date du 2 mai, informe qu'un
léger tremblement de terre a été ressenti le
27 avril dans la commune de Sainte-Rose.
Le phénomène d'origine volcanique a été
accompagné de projections de loues dans la
rivière de l'Est. Il ne s'est produit aucun
nouveau dégât autre que ceux déjà signalés
et provoqués non par une éruption volcani-
que, mais par les pluies torrentielles. La
population n'est nullement inquiète du fait
du volcan dont l'activité n'est pas anormale.
Comme il arrive trop souvent, les premières
information'; avaient été exagérément pess;
mistes. L'értiption et le séisme de la Réunion
sont certes des événements déplorables, mair
on peut s'estimer heureux qu'ils n'aient pas
eu le caractère désastreux que l'on pouvait
craindre tout d'abord.
'h– -
PERDU CORPS ET BIEN?
On est sans nouvelles du bateau danois
Johanne ayant à bord un chargement de char-
bon potir la Tunisie,
Parti de Cardiff le 29 mtlrs dernier, on
craint que le cargo ne soit perdu corps et
biens.
Seize hommes composaient l'équipage : dix
Danois. cinq Allemands et un Espagnol,
- -
A l'Académie de Médecine
---().
L'hygiène en Tunisie
L'Académie nomme une commission
composée de MM. Léon Bernard, Vem
quez et J. HcnuuIt, pour étudier les
viï.'ux présentés par M. Dinguizli et con-
cernant les mesures d'hygiène qu'il estime
nécessaire d'introduire dans la régence de
TUlli,
1 8.8 ------
Les peintres coloniaux
--0-0--
L'oricntaliste Henri Rousseau a réuni ses
souvenirs d'Algérie, du Maroc et aussi de
Provence jusqu'au 15 mai chez Georges Pe-
tit, 8, rue de Sèze.
t 8.8
L Bafouas
par Tamarig.
--0-0-- f
Les salons de peinture ouvrent leurs portes.
Devançant d'un mois son inauguration habi-
tuelle, le Salon des Tuileries débute au Pa-
lais de Bois de la Porte Maillot.
Très mélangé d'éléments jeunes (les cubis-
tes renoncent enfin à leur formule) et aussi
de dissidents de la Nationale, il ne présente
pas une tenue homogène et la recherche du
laid ou du naïf voulu y prédomine.
Albert Besnard préside avec une belle
figure rouge, de ce beau rouge qu'il a rap-
porté de son voyage aux Indes. A ses côtés,
Mlle Dufau, Aman-Jean, Desvallières, Mail-
loi. Les décors orientaux de Suréda ont tou-
jours leur dessin très sùr et leur mise en page
intéressante.
Notons les sujets algéiiens de P.-E. Du<-
bois, que l'on verra mieux représenté aux Ar-
tistes français, Mainssieux, Verhweren, les nè-
ères de C. Leroy et les paysages tropicaux,
de Frieseke, les tigres de Paul Simon et de
Wery, les Japon de Fantchcmpi, les Espa-
gnes de J. Brissaud, Oudot, Roland.
En sculpture, Bourdelle, Drivier, Despiau
et Bernard. Puis les animaux exotiques de
Hernandez, Mika-Mikoun et surtout les types
du centre africain rapportés par Mlle Quin-
quard du Congo où une bourse de voyage lui
a fait faire une expédition artistique parti-
culièrement intéressante.
Aux Artistes Français, la bonne tenue est
de rigueur. On y retrouve Henri Martin avec
un grand triptyque des vendanges, Biloul et
son nu exquis, Devambez, Baschet, P. Char
bas, Maxence, Henri Royer, les frères Lau-
rens. (irtin. Désiré-Lucas, /o (avec un - mo-
dèle de tapisserie sur le Pays basque), feu
Déchcnaud et Gorguet dont nous apprenons
la mort et qui expose une vue délicate prise
ù l'arrière du « Paris » quittant New-York.
Dabadie expose une belle toile représentant
« Matanza », la pêche au thon en Tunisie.
Les barques qui poussent les gros poissons
se sont rapprochées, formant le « carré de
la mort » où le sang des animaux harpunnés
rougit la mer bleue. C'est une scène bien
observée et puissamment rendue.
Raoul du Gardier expose une vue du ca-
nal d'eau douce à Suez, Doigneau di s élé-
phants des Indes, Fouqueray une scène de
la côte de Malabar et une toile commandée
par le ministère de la Marine : J. Bouchaud
deux peintures rapportées des bords du Mé-
kong-Laos et un portrait (Iii chef des bonzes
de Yun-\an-Fou en Chine.
La belle toile de Lino n Les Terrasses d'Al-
ger » avec ses femmes aux robes colorées,
ses murs blancs, sa mer bleue, nous trans-
portent agréablement au nord de l'Afrique.
Cabane nous montre la Séguia sous la lune
dans le - Sahara algérien: Brigdman et - Fc-
nasses les Ouled-Nahil de Touggourt: Mlle
Thil fait défiler près de Kairouan la cara-
vane partant pour le sud tunisien vers quel-
que ville blanche comme celle qUe B;liller:-
geau nous décrit avec son cimetière blanc,
ses mosquées blanches, >es buinous blancs,
sous un ciel éclatant de lumière,
1.a.ghouat fut à la mode après Fromentin,
puis Bou-Saada après Dincf, maintenant,
c'est Ghardaïa que les peintres visitent avant
que la mode (hélas!) n'y installe des palaces
modem-style. C'est de Ghardaïa que Dabat
a rapporté cette belle tache de couleur qu'il
intitule <1 les Guenilles », que MM. Bouviolle
et P.-E. Dubois ont décrit les marchés grouit.
tant de lnirnous et de foules bibliques, que
Mlle Renée Tourniol et M. Halbrique ont
observé les terrasses et les rues animées.
Citons encore comme sujets nous intt(n',-
sant ceux de Albert Aublet et sa Malbrouka,
Rochegrosse et ses jardins du reve, 1 abbé
Paul Buffet et sa sainte famille d'un senti-
ment ému, Howard-Mercier et son adoration
des mages, Lefeuvre et sa tantaisie grecque,
Marcel Canet avec ses femmes du Sud-Algé-
rien, Mme Delpey-Maisne avec son midah du
Belvédère à Tunis, le portrait oriental de S.
Taib et le portrait de Sa Majesté Impériale
Abdul-Médjid TI peint par Elle-même.
Notons encore Gabriel Giner. Chaffin. Ci-
pra, Yvonne Thivet, la Kro"c Tunisienne de
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