Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-04-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1927 30 avril 1927
Description : 1927/04/30 (A28,N67). 1927/04/30 (A28,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451062z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N« 67
US NUMERO: 30 CENTIMES
SAMi;i)l sont.:#) A YJtlL lî»^7
IIIIIIL JIOTIDIEN
Rédaction & Administration*
M, IM H Mt-TMir
PARIS CI-)
VtLÉFH. a LOUVRE lt-97
MMMMUWUMHM
Les Annales Coloniales
tM MMMMtMt et rUlam" sont rlÇUl ou
bureau du journal.
DIRECTEURS ; Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Les ANNALES COLONIALES ne publient que des arti-
cie. t"tdtt't qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré i
Un ta 6 Moi. 3 Moi*
France et
Colonies 120 » 65 » 35 B
Étranrpr 180 » 100 » M »
On sabonne sans frais dans
tous les bureaux de paît*.
Toujours à propos du Transsaharien
-
Les Annales Coloniales ont signalé ré-
cemment que venait d'être déposée, sur le
Bureau de la Chambre, une proposition de
loi tendant à l'octroi d'un crédit de dix-huit
nùllions pour l'étude technique définitive
d'un projet de Transsaharien.
L'auteur de ce projet, M. Edouard de
Warren, député de Meurthe-et-Moselle, veut
nous convaincre des avantages considérables
qui résulteront, pour la métropole, de la
construction de cette voie ferrée. Avantages
à considérer d'un triple point de vue : sécu-
rité nationale, politique coloniale et politique
économique.
Nous avons déjà eu l'occasion de mani-
fester notre opinion sur cette question et
nous sommes surpris que des gens comme M.
de Warren, dont la bonne foi ne peut être
mise en doute, ou M. Mahieu, sénateur du
Nord, Président du Conseil Supérieur des
Chemins de Ter, dont la sincérité n'est pas
non plus discutable, puissent soutenir que
ce Transsaharien serait un instrument écono-
mique de premier ordre et qu'il permettrait
à notre pays de trouver, rien qu'au Soudan,
650 ou 700.000 tonnes de produits (dont
275.000 tonnes de viande congelée, 200.000
tonnes de coton, 7.000 tonnes de beurre et
280.000 tonnes de laine) que nous sommes
actuellement obligés d'importer à grands
frais de l'étranger. -
Nous sommes, malgré nous, obligés de
sourire à l'énoncé de ces chiffres. Dans un
récent article, nous avons dit ce que nous
pensions de l'avenir du coton en Afrique
Occidentale. Que l'on arrive à produire quel-
ques milliers, voire même quelques dizaines
de milliers de tonnes de ce textile, ce n'est
pas impossible, mais ce n'est pas le coton
africain (en tout cas, il peut être évacue-
plus économiquement par mer), qui peut
justhier la construction d'un réseau ferré de
6.000 kilomètres, ni même d'une simple li-
gne de 2.000 kilomètres, si l'on se bornait
à relier le réseau algérien au fleuve Niger
Quant aux ressources à tirer de l'élevage,
eUes sont tout hypothétiques! Nos coloniclt
d'Afrique possèdent, certes, en bœufs et
moutons, un cheptel appréciable, mais la
consommation de viande parait se dévelop*
per sur place plus rapidement que l'élevage
lui-même; les prix du bétail montent cons-
tamment. Les colonies côtières de Gold-
Coast et de Nigéria absorbent tout l'excé-
dent de la production et envoient des ache-
teurs jusque sur les marchés de Tombouctou,
de Gao, de Niamey et de Zinder. A moinb
de fermer l'exportation sur ces pays, ce qui
parait assez difficile à réaliser, toute nouvelle
utilisation des produits de l'élevage aurait
pour conséquence immédiate de faire mon-
ter encore et considérablement les prix.
L'exportation actuelle se chiffre par 80.000
bœufs et do 80 à 100.000 moutons environ :
A 100 kilos de viande par bœuf (chiffre sur
lequel étaient basés les projets de la maison
Maggi en 1913) et 12 kilos au maximum
par mouton, cette exportation, si elle était
exclusivement réservée à la métropole, re-
présenterait donc 9.000 tonnes de viande.
Nous sommes loin des 275.000 tonnes citées
par M. Mahieu! -..
Ajoutons que les races bovines africaines
sont très mauvaises laitières;. que le mode
d'élevage (la transhumance) et la maigre
nourriture fournie aux animaux, pendant
la majeure partie de l'année, ne sont propi-
ces ni au rendement en lait, ni à la fabri-
cation du beurre. Les Européens qui sont sur
place consomment, pour la plupart, du
beurre d'importation 1 Il est possible que,
peu h. peu, les conditions de cet élevage
s'améliorent, que l'indigène arrive progres-
sivement, par la constitution de réserves
fourragères, à augmenter le nombre et la
valeur de ses animaux. Mais c'est là un ave-
nir à très longue échéance, sur lequel il ne
faut pas fonder trop d'espoirs. Pour la pro-
duction de beurre, comme pour celle de la
viande, il convient donc de se montrer assez
circonspect.
La laine? Il en sort un millier de tonnes 1
au total de l'Afrique Occidentale; depuis
20 ans que le commerce local s'intéresse
à ce produit, l'exportation varie d'une an-
née à l'autre, mais n'a fait, dans l'ensemble,
aucun progrès. On peut bien citer pour mé-
moire les très louables essais d'acclimatement
de mérinos tentés en diverses régions par
l'Administration avec le concours de la
Chambre de Commerce de Tourcoing; mais
on ignore ce qu'ils donneront, en définitive.
Le Transsaharien, dont l'usage serait cer-
tainement autant sinon plus coûteux que les
moyens de transport actuellement utilisés
pour l'évacuation de la laine ne pourrait en
tout cas exercer aucune influence pour le dé'
veloppement de cette production.
Nos colonies de l'Afrique Occidentale et
de l'Afrique Equatoriale sont, assurément,
des pays appelés à un très beau développe-
ment économique. Mais l'on ne doit pas se
dissimuler que leur avenir à cet égard est
réservé presque essentiellement à la zone en-
tière, zone assez large, à la vérité, et qui est
suffisamment vaste pour contenir toute la
population et toutes les ressources en main-
d'oeuvre des deux colonies. l.e haut de la
Boucle du Niger, les territoires de Zindei
et du Tchad, trop déshérités par l'insuffi-
sance des pluies et par des sécheresses pro
longées ne fourniront jamais un fort tonnage
de produits à l'exportation. Les habitants
ont déjà du mal à récolter ce qui est né
cessaire à leur nourriture; deux années sut
trois, en moyenne, les récoltes vivrières sont
déficitaires. Comment attendre, dans ces cor.
ditions, un surcroît de production se chif-
frant, pour ces seules régions, par plusieurs
centaines de milliers de tonnes. Car il ne
peut fttro question, en temps nornuE), d'éva
cuer par un Transsaharien, les arachides,
huiles et amandes de palme, les befrtt di-
vers autres produits qui constituent la pres-
que totalité des exportations africaines et
qui sont fournis en presque totalité par la
zone côtière. La distance à parcourir, pat
voie ferrée, pour les rendre à Alger ou Oran,
serait de 3.500 à 4.000 kilomètres ou de
5.000 à 6.000 kilomètres, selon qu'il s'agi-
rait de produits fournis par l'A. O. F. ou
de denrées expédiées par l'A. E. F. Le
transport par chemin de fer sur de telles
distances, coûterait dix fois plus que le
transport par mer. Il coûterait même beau-
coup plus que ne vaudrait la marchandise
transportée.
Dès lors que véhiculerait annuellement le
Transsaharien? Quelques milliers de tonnes
tout au plus de produits ou marchandises
dans chaque sens, quelques centaines de
voyageurs. (Un voyage Algérie-Soudan ou
Algérie-Tchad-Oubanghi coûtera fort cher et
ne sera pas à la portée de toutes les bourses.
Il n'aurait, au surplus, rien de particuliè-
rement attrayant.) C'est loin d'être suffisant
pour justifier un projet dont la seule réali-
sation coûterait des milliards puis ensuite
des centaines de millions annuellement pour
assurer le fonctionnement des communica-
tions.
Au point de vue politique coloniale et po-
lice du Sahara, l'influence du chemin de fer
sera à peu près nulle. Il n'y a jamais eu et
il n'y aura jamais, dans le désert et dans
les régions qui le bordent de résistance ou
de révolte sérieuses. Des hordes de pillards
parcourent de temps à autre le pays; si des
voies ferrées y étaient construites, ces hor-
des se garderaient bien d'opérer dans leur
voisinage, autrement que pour attaquer les
trains, piller les marchandises et dévaliser
les voyageurs. Leur coup fait, elles n'atten-
draient pas, pour déguerpir, que des troupes
armées pussent arriver sur place. La meil-
leure façon d'assurer la police du
désert semble actuellement être dans
l'emploi combiné de l'avion et de l'automo-
bile qui joignent à la vitesse du chemin de
fer, la mobilité du chameau et peuvent per-
mettre à nos troupes d'occupation de para-
lyser ou de réprimer immédiatement toute
velléité de brigandage de la part des noma-
des vivant au voisinage de nos possessions.
Reste la sécurité nationale. 11 ne nous ap-
partient pas de discuter les arguments mis
en avant à cet égard. Qu'on nous permette
cependant de faire observer :
Que le transsaharien n'aboutirait pas en
France, mais en Algérie et qu'en cas de con-
flit avec une ou plusieurs puissances euro-
péennes, si l'Angleterre était également con-
tre nous et nous empêchait de communiquer
par mer avec l'Afrique centrale, rien ne
prouve que nous exercerions une maîtrise suf-
fisante dans la Méditerranée pour assurer les
transports de troupe entre l'Algérie et la mé-
tropole.
Que les troupes noires, dont le contingent
possible peut être chiffré à 150.000 hommes
au maximum, ne nous ont pas, en réalité,
rendu grand service comme troupes de choc
pendant la dernière guerre et devraient sim-
plement, à notre avis, être utilisées pour rem-
placer, en cas de conflit européen, les trou-
pes stationnées en Algérie-Tunisie, au Ma-
roc et en Syrie. - - - -
Enfin, qu un chemin de fer ne servant
qu'à un très faible trafic en temps de paix
pourrait assez difficilement jouer en temps
de guerre le rôle qu'on veut bien lui prêter,
c'est-à-dire transporter rapidement, non seu-
lement des centaines de milliers d'hommes,
mais encore des centaines de milliers de
tonnes des divers produits que le blocus des
côtes Atlantiques nous empêcherait de rece-
voir par la voie normale. Qu'on juge du ma-
tériel qui serait nécessaire et devrait être mis
en réserve pour assurer, à ce moment, des
transports intensifs sur un réseau dont la
longueur totale serait de 6 à 8.000 kilomè-
tres. (Les lignes transsahariennes, pour exer-
cer un rôle utile, devraient être reliées 1 tous
les chemins de fer côtiers.) Qu'on juge aussi
de la puissance des génératrices d'électricité
(les autres modes de traction ne paraissent
guère possibles à réaliser) à installer aux
extrémités des lignes pour assurer la marche
d'un grand nombre de trains sur d'aussi
longues distances ; enfin, de la nécessité de
construire en plein désert, quantité de gares
pour surveiller la marche des convois et as-
surer les croisements.
Si un Transsaharien est vraiment néces-
saire à notre sécurité, qu'on le fasse, en bor-
nant toutefois les travaux à une ligne Algé-
rie-Soudan, car l'Afrique Centrale et l'Afri-
que Equatoriale ne nous prêteront jamais,
en cas de guerre, qu'un concours excessive-
ment faible en hommes et en produits di-
vers. Mais qu'on n'essaie pas de soutenir
qu'un transsaharien, quel qu'il soit, sera un
instrument économique. Son rôle, à ce der-
nier point de vue, sera à peu près nul et son
fonctionnement, outre l'intérêt et l'amortis-
sement des sommes formidables qui de-
vraient être engagées pour la construction et
l'achat de matériel, constituerait pour le con-
tribuable français une très lourde Charge.
Pierre Valade,
Ancien ministre
Député du Cher,
RETOUR DU MAROC
---0-0-
Sont arrivés à Paris M. Baréty, député des
Alpes-Maritimes, et M. Lassalle, député des
Landes, délégué de Madagascar au Conseil
Supérieur des Colonies, qui s'étaient donné
une mission parlementaire et dont nous avons
signalé le séjour au Maroc.
LA CHASSE
dans les mers du Suy
---0-0-
La chasse aux cétacés est prati-
quée depuis fort longtemps. Au-
trefois, au Ilavre, plusieurs arma-
leurs emoyaient chaque année des navires
poursuivre la baleine ou le cachalot.
Mais la rareté des animaux qui avaient
cherché dans les mers du sud un abri contre
les atteintes des hommes, la mévente des
huiles marines concurrencées avec succès par
des corps gras industriels d'alltrc origÙ/f,
avaient amené Vabandon de ce genre de pê-
che. Les Français l'avaient totalement dé-
laissé.
Il est revenu en honneur depuis quelque
temps. Ce retour de faveur date des almees
qui ont immédiatement précédé la guerre et
il s'est accentué depuis. Aujourd'hui, la
chasse aux cétacés a pris un essor cOflsidé.
rable.
Quelles en sont les raisolls,'l Il y eu a de
deux ordres.
Les unes sont tirées des innovations lieu-
reuses apportées par les Norvégiens dans les
procédés de cette industrie'. Les Scandinaves
ont, en effet, introduit dans la chasse el
l'exploitation des produits des animaux ma:
rins producteurs d'huile des méthodes per-
fectionnées qui en rendent fructueuse la cap-
ture.
illais, quel que fût l'intérêt de ces trans-
formations, celles-ci n'eussent pas suffi à
donner à la chasse l'ampleur et l'activité
qu'elle a prise depuis quinze ans.
M. PfclU, conservateur-adjoint du Mu-
séum, en signale d'autres. D'après ce savant,
la cause essentielle tient aux travaux de deux
savants français, M. Sabatier et l'abbé San-
derens qui, en découvrant V hydrogénation
des huiles, ont permis de les transfarmer en
margarine. De telle sorte qu'aujourd'hui ces
huiles qui n'étaient destinées qu'à des usa-
ges industriels, peuvent être utilisées pour
l'alimentation. L'huile provenant des cétacés
peut donc servir à former l'un de ces succé-
danés du beurre dont le prix est exorbitant
- pour quantité d'acheteurs. -------
ielle est la cause capitale de l'essor qu'a
pris la chasse aux cétacés. Ht ainsi un sa-
vant, dans son laboratoire a, une fois de
plus, par son travail silencieux et tenace,
transformé une branche de l'activité hu-
maine. Voilà pourquoi, dit M. l'eau, « nous
voyons les armateurs risquer de nouveau des
bâtiments et des équipages baleiniers et re-
prendre avec une activité Hbrilf, les grandes
chasses d'antan jusque dans les mers polai-
res au milieu des conditions les pins pénibles
et les dangers les moins illusoires. »
Voici quelques résultats des opérations de
chasse pour la campagne eu cours. Deux
mille cent baleines ont déjà été capturées
dans la région de Saldanha lia y et la cam.
pagne n'est pas terminée. En Géorgie du
sud, la Société Argentine qui est la plus puis-
sante, n'a pas donné ses chiffres, mais la
Compagnie Norvégienne qui opère dans ces
parages, déclare avoir produit 79.975 barils
d'huile. Si l'on se rappelle que les plus gros
cétacés ne donnent jamais plus de 300 barils
d'huile, on voit le nombre de baleines captu-
rées par cette seule Société.
Mais il n'y a pas que les cétacés qui soient
recherchés pour l'hiiile. Les phoques en doit-
nent également et qui est d'excellente qua-
lité. Aussi sont-ils pourchassés avec une ar-
deur égale. En 1925, orne vapeurs armes
spécialement pour ces o pérations ont tué,
dans les glaces de la banquise lIord-est de
Terre-Neuve, 128.000 phoques. Malheureux
phoques, à quelles hécatombes ne sont-ils pas
vouésf
Mais cette industrie peut intéresser aussi
la France qui possède dans ces mers du sud
des tics désertes comme les îles Kcrgttelell.
Ces îlots sont appelés à devenir des basa
pour la chasse aux cétacés. Des Français
déjà s'en préoccupent et on nous affirme que
des entreprises de ce genre ont été montées
par eux. Ainsi sous peu nous n'achèterons
plus exclusivement, aux Argentins et aux Nor-
végiens l'huile qui sert à nous fournir les suc-
cédanés destinés à remplacer le beurre, trop
cher Pour les bourses modestes.
Henry Fontanier.
D6put du Cantal,
Vice-président de la Commission
des Colonies,
LI conlérence Noril - Mricaine
--0-0--
Réunion militaire
La Conférence Nord-Africaine qui s'ou.
vrira à Alger le 9 mai sera précédée d'une
réunion militaire pour le règlement des
questions de défense nationale et de mobili
sation économique.
Prendont part à cette conférence prépara-
toire :
Pour le Maroc : le général Mougin et le
commandant Bonnard.
Pour Y Algérie : le général Meynier et le
lieutenant-colonel François.
Pour l'A. O. F. ; le lieutenant-colonel
Pour l'/ l F..
Martin.
Pour la Tunisie : le colonel Courtot.
Rappelons que les principales questions
soumises à l'examen de la Conférence Nord-
Africaine, celles qui intéressent tout particu-
lièrement l'A. O. F. sont les questions mili-
taires des confins qui ont déjà été résolues
avec succès par la Conférence de Tunis et
la question du trnssabarien sur laquelle les
avis sont, comme nous le savons, très par-
tagés.
E. D
M RK RN SEGOXnr, PAGE :
AI,m<:nr sinnAtir nv AT,(mnm,
L.4 COt.nvtSATWN ALLEMANDE r.lmz LES
C FFfiES
L/t f.rTTR ANrurTUnmNNF. A MAnA.
C A SCAn.
LOIS. DECHETS ET AfinETES.
anREwrrrr on gavahsib.
A VECOLE ror.ovMLE.
Cinéma colonial
00
Les risques du métier
M. jLeroy-Granville, qui, en collaboration
avec M. Hayes, met actuellement en scène
Sous le ciel d'Orient, a failli être victime
d'un grave accident.
S'étant aventuré dans le Sud-Tunisien avec
un opérateur et quelques artistes, dont MM.
Gaston Modot, Charles Say et Mlle F lura
Le Breton, il fut surpris par une tornade de
sable.
Ses compagnons purent s'abriter, mais M.
Lcroy-Granville, renversé, fut légèrement
blessé.
Il est aujourd'hui rétabli.
A Biskra
Auguste Genina et sa troupe sont arrivés
en Algérie où ils ont commencé immédiate-
ment à tourner les extérieurs de Y Esclave
blanche. Aussi, à l'hôtel de Biskra, c'est un
(cmue-ménage insolite..
Renée Heribel descend dans le hall, enve-
loppée de longs voiles, suivie de son futut
sauveur, Charles Vanel, de Liane liaid, de
Gaïdaroff.
Et des autocars emmènent metteur en
scène, opérateurs et interprètes.
« La Vestale du Gange »
En Extrême-Orient M. André Hugon ter-
mine les prises de vue de La Vestale du
Gange, d'après le célèbre roman de MM. José
Germain et R. Guérinon.
L'excellent metteur en scène va bientôt
rentrer avec sa troupe : Regina Thomas,
Georges Melchior, Bernard Goctscke et Ca-
mille Bert.
Y'a bon
Dans Martyre, le film de M. Chai les Bur-
guet qui sort cette semaine à Paris, on peut
voir deux artistes qui ont des rôles assez im-
portants dans le film.
Ce sont deux noirs fort réjouissants qui
interviennent au bon moment d'une action
dramatique pour nous amuser par des mines
ahuries et charmantes.
« Feu 1 »
C'est une émouvante tragédie maritime
que M. Jacques de Baroncelli a composée.
Un officier de marinc est amené à couler
un yacht suspect ceci se passe pendant
la guerre du Riff qui transporte, et il le
sait, la femme qu'il aime.
M. Jacques de Baroncelli nous a donné lh
une œuvre importante qui comptera dans sa
production..
81e
L'AVIATION COLONIALE
--0-0--
Raid abandonné
1/équipage frunçais Hussi-nuvé, qui de-
vait effectuer un raid Irunssaliarien, se voit
contraint d'abandonner su randonnée à
Oran, pur suile des mauvaises conditions
atmosphériques régnant actuellement en
Afrique Occidentale Française.
Saint-Raphaël-Amérique du Sud
L'Argentin Del Carril, qui devait prendre
purt au voyage aérien du capitaine Suint-
ftoman vers l'Amérique du Sud, a été l'ull-
pelé à Paris par le ministre d'Argentine,
M. Alvarez de Toledo.
Le capitaine Saint-Hoinan, qui a est pas
encore ynrti de Casablanca, aura dune
connue compagnon le lieutenant de vais-
seau Mounuyrôs. Eu effet, l'ingénicur-mé-
canicien Malliis ne participerait pas, lui lion
plus au voyage. Ce dernier a déclaré qu'il
ne voulait plus partir aveu le capitaine
Saint-Homan a la suite des transformations
de l'avion auquel on a adapta de nouveau
un train d'atterrissage, c'et-à.dil'c qu'il est
redevenu un appareil terrestre. Cette trans-
formation était inutile de l'avis de Matliis,
puisque le l'aris-Amérique latine avait fait
des essais concluants en appareil marin.
D'autre part, il est beaucoup plus dange-
reux de partir avec un avion terrestre
qu'avec un hydravion pour ce voyage, et
c'est là la cause principale de l'abstention
de l'ingénieur-mécanicien.
Le raid yougoslave
Le capitaine Sondermayer et le lieutenant
Hoadjak sont partis hier, à D h. 15, de Ka-
rachi et sont arrivés fi Bombay, réalisant
ainsi le raid Paris-les Indes. Cette dernière
étape a été particulièrement dure en raison
d'une tempête de sable. L'appareil est en
excellent état.
Ces aviateurs avaient quitté Villncoublay
le 20 avril.
Le raid de Pinedo
Le Duilio ayant à bord le nouvel hydra-
vion du colonel de Pinedo, le Sanla-
Maria-tl, doit arriver à New-York, aujour-
d'hui 30 avril.
L'appareil sera prêt en quarante-huit heu-
res.
Le colonel de Pinedo reprendra sans
doute son raid le 3 mai.
A New-York, environ 200 antifascistes ont
attaqué hier, avec des projectiles divers,
un bâtiment à l'intérieur duquel l'aviateur
italien marquis de Pinedo faisait, devant
un auditoire entièrement composé d'Ita-
liens fascistes, une conférence sur son ré-
cent vol au-dessus de l'Atlantique du Sud.
Certains fascistes quittèrent immédiatement
la salle où avait lieu la conférence et vin-
rent en contact, dans la rue, avec leurs
adversaires politiques.
Une mélée se produisit, ii laquelle prirent
part plus de mille personnes, et il fallut
faire appel à plusieurs escouades de pn-
lice pour rétablir l'ordre. Une vingtaine etc
personnes ont été blessées.
Le marquis do Pinedo n'a eu aucun mal.
bien qu'un grand nombre de pierres aient
été jetées dnns sa direction.
I
Enigration tchécoslovaqie ai Sénégal
Les journaux de Prague annoncent que le
ministre de la Prévoyance sociale envoie des
fonctionnaires à Dakar en vue d'étudier , les pos-
sibilités d'une émigration au Sénégal d ouvriers
agricoles tchécoslovaques.
Le Sénégal serait donc devenu une colonie
de r>euolement. Ce serait dû à une heureuse
modification du climat nue les services météoro-
logiques de M. l'administratei» Henry Hubert
ne nous ont pas encore signalée.
L'optimisme de M. Diagne
-
A sou arrivée à Marseille, M. Biaise Dia-
glle, député du Sénégal, a fait la déclura-
tion suivante à notre correspondant parti-
culier :
Parti en Afrique occidentale à la lill du mois
de janvier dernier, je rapjHjrle. après 1111 séjour
du d''u\ mois environ, l'impression la plus
réconforlanle. La situation générale île l'AIri-
que occidental); franeai>e est parfaite. Ü\h
l'administration de M. le (ioinet iieur (iéiuTal
Carde, sous son impulsion énergique, la eoluine
réalise des progrés itm#!enso.s. Sun l ,lld,.!I,t est
en excedeid. Le calme le plus profond y règne.
L'état d'esprit îles indigènes t>l e\celli!nl, cha-
cun 11 : d(-lIllIllllt qu'il trav;ijlli r, il n'y a plu,
de cri?» de inain-d'ieuvre. Ivi somme, * un pays
heureux, où s'uflirnie de plus en plus l'alla.
chement de la population pout la l r;uice.
Un séisme à la Réunion
00 -
Lu volcan est entre en cruylio'i, soule-
vant d'une trentaine de mètres le tOlut
d'une rivièrc. Un séisme s'est produit, ac-
compagne de lueurs et d'un bruit formi-
dable.
J eruptiun fui suivie de geysers, qui pro-
voquèrent des inondations. IL de nombreux
cIflroils, la terre s'est uffaissée, rendant
impraticables un grand nombre de ruules,
Les inondations s'étendent.
Une trombe d'eau a causé des inondations
à Suint-Benoit, emportant une usine de
conserves et un cinéma et démolissant un
pont. Une personne a été tuée.
se
produits ; la route est complètement raii-
liée. On signal,! dans cette localité un mort
et plusieurs IIlcssés.
1/uulre pari, le ministre des Colonies a
reçu du tlouvcrneur de la Béutiion le t..lé-
gtanune suivant :
Les 2~> et 20 avril, des pluies torrentielles
uIIl occasionné des dégdts assez importants
aux roules et aux mUlils de la côte Lst /Le
l'ile. Quelques maisons et puillotles ont et''
enlevées par la crue times. Les cultures ont peu suuf/ul.
Apiès le cyclone de Madagascar
Le Général Duchesiie, courrier de l'Océan
Indien, .!lui arriva à Tuinutuve aussitôt
après la catastrophe, vient d'entrer dans le
port de Marseille.
Lo commandant du navire a rappelé les
circonstances du cyclone dont il évita le
centre grâce à 1111 message de T.Y. Après
avoir dépeint l'état du la ville après lu
passage du cyclone, détails que l'on con-
naît, il a décluré :
Nous avons pu voir lu population se re-
niellre un travail avec une incroyable, eueryie.
Aussitôt après co désastre, des mains pieuses
ont remis sur son soele, face h la nier, la
statue de (îalliéni que» la tempête avait jeté
bas. Il faut voir dans ce gwste un symbole du
désir de rénovation et de rétablissement, qui
permettra à nos énergiques colons de conti-
nuer d'assurer la prospérité et le développement
de lu grande îlo.
Dépêches de l'Indochinel
--0-0--
L Emprunt de la Ville de Hanoï
L'émission d'un emprunt d'un million île
piastres de la ville de Hanoï est [ixô au 2il
mai, clôture
Au Yunnan
in télégramme du consul de franee à
(lit
ral de l'Iluloeliine, donne les informations
les i>lus rassurantes sur la situation il"
Yunnan, où le directoire des chefs militai-
res gui. assume tlepuis février l'uilministra-
tion de la province conserve, le contrôle de
la situation. La sécurité est complète à
Yunnan-Fou où la. communauté {/lW'/lis"
est ton fours restée confial/t",
Les autorités provinciales négocient la
mise en liberté de l'ingénieur l'aton, gui se
trouve en bonne santé ainsi que le chef de
district Poli qui, contrairement, aux infor-
mations précédemment reçues par la Coin
pagaie du chemin de fer du Yunnan, est
encore entre les mains des bandits.
(Indopaciti.)
La situation au Yunnan
Un télégramme reçu au Gouvernement
général <îu Consul de France à Yunnanfou
donne les informations les plus rasslL-
rantes sur la situation au Yunnan où
le Directoire des chefs militaires qui as-
sume depuis février l'administration de la
province conserve le contrôle de. la situa-
tion. La sécurité est complète à Yunnanfou
où la communauté française est loufours
restée confiante.
Les autorités provinciales négocient la
mise en liberté de l'Ingénieur l'alou trouve en bonne santé ainsi que le chef de
district Poli qui, contrairement aux infor-
mations précédemment reçues par la enlH-
pagnie dit Chemin de fer de Yllllnan, est Cft-
core entre les mains de la bande.
mote-
Retour des Iles Kerguelen
Le cargo chasseur de phoques, le Lozère
qui, avec un équipage d'une soixantaine d'hom-
mes, avait été envoyé aux lointaines îles Ker-
guelen pour une campagne scientifiquc, vient
d'arriver à Cherbourg avec une cargaison de
mille tonnes d'huile de phoque.
La concession française établie récemment
dans cet archipel que nous connaissons surtout
d'après les explorations du commandant Ral-
lier du Baty, héritera prochainement des vastes
installations qu'ont réalisées en ce pays les pé-
cheurs norvégiens, dont le droit de chasse con-
cédé pour quinze ans va arriver à expiration.
- 1
Actuellement, un vieux trois-mats sert de
dépôt flottant où les marins du Lozère accumu-
lent le produit de leurs chasses au fusil et au
merlin. Quatre hoftimes sont restés aux Ker-
guelen avec des munitions de chasse et des cha-
loupes à vapeur.
La concession française a reçu des troupeaux
de moutons qui croissent admirablement dans
ses plaines et produisent une laine de toute
beauté dont le T.o:cre a pris un chargement.
L'inauguration officielle
des communications radiotélégraphiques
France-Brazzaville
Eu somme, cette cérémonie d'hier matin
n'eut ren de solennel. Il ne faut pourtant pas
faire un grand effort d'imagination pour conce-
voir le caracteie grandiose de l'événement que
deux ministres el le générai Ferrié entendirent
marquer par trois discours.
Marquer, bien entendu, d' une pierre blan-
che.
M. Léon Perrier, paternel, M. Bokanowski.
élégant, le général Ferrié, autoritaire, s acquit-
tèrent avec une extrême brièveté de cet en-
viable devoir, après avoir subi de bonne grâce
l'éclair aveuglant du magnésium des reporters,
en compagnie de M. Antonetti vaguement sou-
riant (sans doute aux ondes venues de l'Equa-
teur)
M. Léon Perrier donna d'abord lecture du
télégramme qui venait d'etre, à l'instant, expé-
dié du Ministère des Travaux publics à la sta-
tion girondine de Croix-d'Hins et, de là, parlé
à t' adresse de Brazzaville.
Il était ainsi conçu :
L'inauguration du poste de T. S. F. de
Brazzaville marque une date importante dans
1 exécution du programme indispensable au dé-
veloppement du groupe de l'A. E. F. Dans un
avenir que nous pouvons espérer prochain, la
colonie pourra connaître les heureuses consé-
quences économiques d'un ouvrage considéra-
ble, la voie ferrée Brazzaville-Océan, dont le
Gouvernement suit la construction avec la plus
bienveillante attention. Aujourd'hui, à nos
compatriotes et aux indigènes qui travaillent à
la prospérité de l'A. E. F., le ministre du
Commerce et moi sommes heureux, à l' occasion
de l inauguration d'une belle œuvre française,
d'exprimer notre confiance dans leurs efforts et
de leur adresser le salut affectueux de la mère-
pairie.
Puis le général Ferrié, le savant éminent,
dont les travaux contribuèrent si largement aux
rapides piogrcs de la T. S. F. française, ren-
dit I hommage le plus mérité aux techniciens
de la radio-télégraphie militaire, du Ministère
des Travaux publics et cie l'Industrie privée, à
la collaboration desquels Brazzaville est rede-
vable aujourd hui de ses antennes, de ses lam-
pes et de ses éclateurs tout battant neufs.
A son tour. M. Bokanowski, ministre du
Commerce, de r Industrie, des Postes et Télé-
graphcs, se leva de son fauteuil doré pour dire
en quelques mots les bienfaits que le commerce
allait retirer de communications instantanées
entre la France et la terre pacifiquement con-
quise par Savorgnan de Brazza.
Enfin, M. Léon Perrier lut le message de
Brazzaville, écoute à Villejuif et transmis par
téléphone au boulevard Saint-Germain.
Ce message disait notamment :
Toute A. E. F., dont de nombreux repré-
sentanls se trouvent groupés autour de moi, se
réjouit de l'étape importante que marque dans
notre histoûe l'ouvertuie du grand poste de
T. S. F. de Brazzaville. Elle ne peut que bien
augurer pour son évolution des progrès déjà
réalisés grâce à l'appui de la métropole.
Nous avons été particulièrement sensibles à
votre message, qui a apporté un nouveau et
précieux témoignage de voire sollicitude et de
l'intérct si vif que le Gouvernement ne cesse
de témoigner à l A. E. F., au développement
économique et social, et en particulier à la
construction de la voie ferrée Brazzaeillc-
Océan, œuvre capitale pour l'avenir de la co-
lonie-
Sur l'estrade officielle, à gauche de M.
Léon Perrier, face au riant jardin du Ministère
des travaux publics, M. Antonelti écoutait,
certainement ému.
Cérémonie très simple, comme on voit. et
qui ne pouvait ni ne devait être différente. Les
faits se suffisaient à eux-mêmes : du cœur de
la France à BranaviHe. désormais, une dis-
tance de milliers de kilomètres était, pour le
contact des pensées et des sentiments, tombée
à zéro, un abîme de temps et d'espace était
comblé.
R. B. de Larcmiguière
A L'HOTEL DE VILLE
La Mosquée de Paris
Un conseiller municipal. M. KOIKTI Htl.
a fait - dans une lettre adressée aux pré-
fets de la Seine et de Police le procès des
fondateurs et des organisateurs de la Mos-
quée de Paris, laquelle dresse dans le ciel
du ">c arrondissement l'architecture linéaire
de son minaret.
« Au lieu de triinstorun.r va un souk à la
mode, ce qui devrait être un saivlunire isla-
mique déclare ce conseiller municipal on
eut mieux fait d'y organiser un dispensaire
musulman. »
Les commentaires, les critiques du ivprê-
senta.nt. du quartier du Val-de-t"îrftce, doi-
vent élrc cités.
« I.e Conseil municipal, dit-il. a (ail don.
à lu Société des llabous des licllx saints de
l'Islam, d'un vaste terrain sur lequel a été
édifié un monument, éclatant de blancheur,
Henri d'arabesques el de mosaïques, mais dont,
les vasques réflèlenl, en leurs miroirs d'eau,
un orientalisme, par trop mercantile.
« Pour visiter la mosquée, il faut paver une
redevance de ,"i francs comme pour entrer dans
un établissement d'exhibitions.
'< Plus étrange est ee qui se pa^e au res-
taurait de l'Institut musulman attenant il la
mosquée. Créé fi l'orij.ine pour les seuls mu-
culninn*. ce restaurant a été. concédé à un
traiteur.lequel aspire a en faire un établissement.
de lu\e. Chez a Paaliim » -- cY-l i'enseign.'
- le repas est à 2."> francs boisson non comprise,
ee qui revionl. à éliminer le « Français moyen <
aussi bien que le simple. '( "itH tminanl ,'l'';
babouches sur l'asphalte parisien.
'< A défaut de ces h fil os modestes, <>n ren-
ivmtre surtout dans « l'hostellerie. n de l'ln.
titut. musulman, des couples parfois équivoques
et des snobs férus d'un orientalisme do mnu.
vais a loi.
< A noter au surplus que. dan- le re-lnuiant
US NUMERO: 30 CENTIMES
SAMi;i)l sont.:#) A YJtlL lî»^7
IIIIIIL JIOTIDIEN
Rédaction & Administration*
M, IM H Mt-TMir
PARIS CI-)
VtLÉFH. a LOUVRE lt-97
MMMMUWUMHM
Les Annales Coloniales
tM MMMMtMt et rUlam" sont rlÇUl ou
bureau du journal.
DIRECTEURS ; Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Les ANNALES COLONIALES ne publient que des arti-
cie. t"tdtt't qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré i
Un ta 6 Moi. 3 Moi*
France et
Colonies 120 » 65 » 35 B
Étranrpr 180 » 100 » M »
On sabonne sans frais dans
tous les bureaux de paît*.
Toujours à propos du Transsaharien
-
Les Annales Coloniales ont signalé ré-
cemment que venait d'être déposée, sur le
Bureau de la Chambre, une proposition de
loi tendant à l'octroi d'un crédit de dix-huit
nùllions pour l'étude technique définitive
d'un projet de Transsaharien.
L'auteur de ce projet, M. Edouard de
Warren, député de Meurthe-et-Moselle, veut
nous convaincre des avantages considérables
qui résulteront, pour la métropole, de la
construction de cette voie ferrée. Avantages
à considérer d'un triple point de vue : sécu-
rité nationale, politique coloniale et politique
économique.
Nous avons déjà eu l'occasion de mani-
fester notre opinion sur cette question et
nous sommes surpris que des gens comme M.
de Warren, dont la bonne foi ne peut être
mise en doute, ou M. Mahieu, sénateur du
Nord, Président du Conseil Supérieur des
Chemins de Ter, dont la sincérité n'est pas
non plus discutable, puissent soutenir que
ce Transsaharien serait un instrument écono-
mique de premier ordre et qu'il permettrait
à notre pays de trouver, rien qu'au Soudan,
650 ou 700.000 tonnes de produits (dont
275.000 tonnes de viande congelée, 200.000
tonnes de coton, 7.000 tonnes de beurre et
280.000 tonnes de laine) que nous sommes
actuellement obligés d'importer à grands
frais de l'étranger. -
Nous sommes, malgré nous, obligés de
sourire à l'énoncé de ces chiffres. Dans un
récent article, nous avons dit ce que nous
pensions de l'avenir du coton en Afrique
Occidentale. Que l'on arrive à produire quel-
ques milliers, voire même quelques dizaines
de milliers de tonnes de ce textile, ce n'est
pas impossible, mais ce n'est pas le coton
africain (en tout cas, il peut être évacue-
plus économiquement par mer), qui peut
justhier la construction d'un réseau ferré de
6.000 kilomètres, ni même d'une simple li-
gne de 2.000 kilomètres, si l'on se bornait
à relier le réseau algérien au fleuve Niger
Quant aux ressources à tirer de l'élevage,
eUes sont tout hypothétiques! Nos coloniclt
d'Afrique possèdent, certes, en bœufs et
moutons, un cheptel appréciable, mais la
consommation de viande parait se dévelop*
per sur place plus rapidement que l'élevage
lui-même; les prix du bétail montent cons-
tamment. Les colonies côtières de Gold-
Coast et de Nigéria absorbent tout l'excé-
dent de la production et envoient des ache-
teurs jusque sur les marchés de Tombouctou,
de Gao, de Niamey et de Zinder. A moinb
de fermer l'exportation sur ces pays, ce qui
parait assez difficile à réaliser, toute nouvelle
utilisation des produits de l'élevage aurait
pour conséquence immédiate de faire mon-
ter encore et considérablement les prix.
L'exportation actuelle se chiffre par 80.000
bœufs et do 80 à 100.000 moutons environ :
A 100 kilos de viande par bœuf (chiffre sur
lequel étaient basés les projets de la maison
Maggi en 1913) et 12 kilos au maximum
par mouton, cette exportation, si elle était
exclusivement réservée à la métropole, re-
présenterait donc 9.000 tonnes de viande.
Nous sommes loin des 275.000 tonnes citées
par M. Mahieu! -..
Ajoutons que les races bovines africaines
sont très mauvaises laitières;. que le mode
d'élevage (la transhumance) et la maigre
nourriture fournie aux animaux, pendant
la majeure partie de l'année, ne sont propi-
ces ni au rendement en lait, ni à la fabri-
cation du beurre. Les Européens qui sont sur
place consomment, pour la plupart, du
beurre d'importation 1 Il est possible que,
peu h. peu, les conditions de cet élevage
s'améliorent, que l'indigène arrive progres-
sivement, par la constitution de réserves
fourragères, à augmenter le nombre et la
valeur de ses animaux. Mais c'est là un ave-
nir à très longue échéance, sur lequel il ne
faut pas fonder trop d'espoirs. Pour la pro-
duction de beurre, comme pour celle de la
viande, il convient donc de se montrer assez
circonspect.
La laine? Il en sort un millier de tonnes 1
au total de l'Afrique Occidentale; depuis
20 ans que le commerce local s'intéresse
à ce produit, l'exportation varie d'une an-
née à l'autre, mais n'a fait, dans l'ensemble,
aucun progrès. On peut bien citer pour mé-
moire les très louables essais d'acclimatement
de mérinos tentés en diverses régions par
l'Administration avec le concours de la
Chambre de Commerce de Tourcoing; mais
on ignore ce qu'ils donneront, en définitive.
Le Transsaharien, dont l'usage serait cer-
tainement autant sinon plus coûteux que les
moyens de transport actuellement utilisés
pour l'évacuation de la laine ne pourrait en
tout cas exercer aucune influence pour le dé'
veloppement de cette production.
Nos colonies de l'Afrique Occidentale et
de l'Afrique Equatoriale sont, assurément,
des pays appelés à un très beau développe-
ment économique. Mais l'on ne doit pas se
dissimuler que leur avenir à cet égard est
réservé presque essentiellement à la zone en-
tière, zone assez large, à la vérité, et qui est
suffisamment vaste pour contenir toute la
population et toutes les ressources en main-
d'oeuvre des deux colonies. l.e haut de la
Boucle du Niger, les territoires de Zindei
et du Tchad, trop déshérités par l'insuffi-
sance des pluies et par des sécheresses pro
longées ne fourniront jamais un fort tonnage
de produits à l'exportation. Les habitants
ont déjà du mal à récolter ce qui est né
cessaire à leur nourriture; deux années sut
trois, en moyenne, les récoltes vivrières sont
déficitaires. Comment attendre, dans ces cor.
ditions, un surcroît de production se chif-
frant, pour ces seules régions, par plusieurs
centaines de milliers de tonnes. Car il ne
peut fttro question, en temps nornuE), d'éva
cuer par un Transsaharien, les arachides,
huiles et amandes de palme, les befrtt di-
vers autres produits qui constituent la pres-
que totalité des exportations africaines et
qui sont fournis en presque totalité par la
zone côtière. La distance à parcourir, pat
voie ferrée, pour les rendre à Alger ou Oran,
serait de 3.500 à 4.000 kilomètres ou de
5.000 à 6.000 kilomètres, selon qu'il s'agi-
rait de produits fournis par l'A. O. F. ou
de denrées expédiées par l'A. E. F. Le
transport par chemin de fer sur de telles
distances, coûterait dix fois plus que le
transport par mer. Il coûterait même beau-
coup plus que ne vaudrait la marchandise
transportée.
Dès lors que véhiculerait annuellement le
Transsaharien? Quelques milliers de tonnes
tout au plus de produits ou marchandises
dans chaque sens, quelques centaines de
voyageurs. (Un voyage Algérie-Soudan ou
Algérie-Tchad-Oubanghi coûtera fort cher et
ne sera pas à la portée de toutes les bourses.
Il n'aurait, au surplus, rien de particuliè-
rement attrayant.) C'est loin d'être suffisant
pour justifier un projet dont la seule réali-
sation coûterait des milliards puis ensuite
des centaines de millions annuellement pour
assurer le fonctionnement des communica-
tions.
Au point de vue politique coloniale et po-
lice du Sahara, l'influence du chemin de fer
sera à peu près nulle. Il n'y a jamais eu et
il n'y aura jamais, dans le désert et dans
les régions qui le bordent de résistance ou
de révolte sérieuses. Des hordes de pillards
parcourent de temps à autre le pays; si des
voies ferrées y étaient construites, ces hor-
des se garderaient bien d'opérer dans leur
voisinage, autrement que pour attaquer les
trains, piller les marchandises et dévaliser
les voyageurs. Leur coup fait, elles n'atten-
draient pas, pour déguerpir, que des troupes
armées pussent arriver sur place. La meil-
leure façon d'assurer la police du
désert semble actuellement être dans
l'emploi combiné de l'avion et de l'automo-
bile qui joignent à la vitesse du chemin de
fer, la mobilité du chameau et peuvent per-
mettre à nos troupes d'occupation de para-
lyser ou de réprimer immédiatement toute
velléité de brigandage de la part des noma-
des vivant au voisinage de nos possessions.
Reste la sécurité nationale. 11 ne nous ap-
partient pas de discuter les arguments mis
en avant à cet égard. Qu'on nous permette
cependant de faire observer :
Que le transsaharien n'aboutirait pas en
France, mais en Algérie et qu'en cas de con-
flit avec une ou plusieurs puissances euro-
péennes, si l'Angleterre était également con-
tre nous et nous empêchait de communiquer
par mer avec l'Afrique centrale, rien ne
prouve que nous exercerions une maîtrise suf-
fisante dans la Méditerranée pour assurer les
transports de troupe entre l'Algérie et la mé-
tropole.
Que les troupes noires, dont le contingent
possible peut être chiffré à 150.000 hommes
au maximum, ne nous ont pas, en réalité,
rendu grand service comme troupes de choc
pendant la dernière guerre et devraient sim-
plement, à notre avis, être utilisées pour rem-
placer, en cas de conflit européen, les trou-
pes stationnées en Algérie-Tunisie, au Ma-
roc et en Syrie. - - - -
Enfin, qu un chemin de fer ne servant
qu'à un très faible trafic en temps de paix
pourrait assez difficilement jouer en temps
de guerre le rôle qu'on veut bien lui prêter,
c'est-à-dire transporter rapidement, non seu-
lement des centaines de milliers d'hommes,
mais encore des centaines de milliers de
tonnes des divers produits que le blocus des
côtes Atlantiques nous empêcherait de rece-
voir par la voie normale. Qu'on juge du ma-
tériel qui serait nécessaire et devrait être mis
en réserve pour assurer, à ce moment, des
transports intensifs sur un réseau dont la
longueur totale serait de 6 à 8.000 kilomè-
tres. (Les lignes transsahariennes, pour exer-
cer un rôle utile, devraient être reliées 1 tous
les chemins de fer côtiers.) Qu'on juge aussi
de la puissance des génératrices d'électricité
(les autres modes de traction ne paraissent
guère possibles à réaliser) à installer aux
extrémités des lignes pour assurer la marche
d'un grand nombre de trains sur d'aussi
longues distances ; enfin, de la nécessité de
construire en plein désert, quantité de gares
pour surveiller la marche des convois et as-
surer les croisements.
Si un Transsaharien est vraiment néces-
saire à notre sécurité, qu'on le fasse, en bor-
nant toutefois les travaux à une ligne Algé-
rie-Soudan, car l'Afrique Centrale et l'Afri-
que Equatoriale ne nous prêteront jamais,
en cas de guerre, qu'un concours excessive-
ment faible en hommes et en produits di-
vers. Mais qu'on n'essaie pas de soutenir
qu'un transsaharien, quel qu'il soit, sera un
instrument économique. Son rôle, à ce der-
nier point de vue, sera à peu près nul et son
fonctionnement, outre l'intérêt et l'amortis-
sement des sommes formidables qui de-
vraient être engagées pour la construction et
l'achat de matériel, constituerait pour le con-
tribuable français une très lourde Charge.
Pierre Valade,
Ancien ministre
Député du Cher,
RETOUR DU MAROC
---0-0-
Sont arrivés à Paris M. Baréty, député des
Alpes-Maritimes, et M. Lassalle, député des
Landes, délégué de Madagascar au Conseil
Supérieur des Colonies, qui s'étaient donné
une mission parlementaire et dont nous avons
signalé le séjour au Maroc.
LA CHASSE
dans les mers du Suy
---0-0-
La chasse aux cétacés est prati-
quée depuis fort longtemps. Au-
trefois, au Ilavre, plusieurs arma-
leurs emoyaient chaque année des navires
poursuivre la baleine ou le cachalot.
Mais la rareté des animaux qui avaient
cherché dans les mers du sud un abri contre
les atteintes des hommes, la mévente des
huiles marines concurrencées avec succès par
des corps gras industriels d'alltrc origÙ/f,
avaient amené Vabandon de ce genre de pê-
che. Les Français l'avaient totalement dé-
laissé.
Il est revenu en honneur depuis quelque
temps. Ce retour de faveur date des almees
qui ont immédiatement précédé la guerre et
il s'est accentué depuis. Aujourd'hui, la
chasse aux cétacés a pris un essor cOflsidé.
rable.
Quelles en sont les raisolls,'l Il y eu a de
deux ordres.
Les unes sont tirées des innovations lieu-
reuses apportées par les Norvégiens dans les
procédés de cette industrie'. Les Scandinaves
ont, en effet, introduit dans la chasse el
l'exploitation des produits des animaux ma:
rins producteurs d'huile des méthodes per-
fectionnées qui en rendent fructueuse la cap-
ture.
illais, quel que fût l'intérêt de ces trans-
formations, celles-ci n'eussent pas suffi à
donner à la chasse l'ampleur et l'activité
qu'elle a prise depuis quinze ans.
M. PfclU, conservateur-adjoint du Mu-
séum, en signale d'autres. D'après ce savant,
la cause essentielle tient aux travaux de deux
savants français, M. Sabatier et l'abbé San-
derens qui, en découvrant V hydrogénation
des huiles, ont permis de les transfarmer en
margarine. De telle sorte qu'aujourd'hui ces
huiles qui n'étaient destinées qu'à des usa-
ges industriels, peuvent être utilisées pour
l'alimentation. L'huile provenant des cétacés
peut donc servir à former l'un de ces succé-
danés du beurre dont le prix est exorbitant
- pour quantité d'acheteurs. -------
ielle est la cause capitale de l'essor qu'a
pris la chasse aux cétacés. Ht ainsi un sa-
vant, dans son laboratoire a, une fois de
plus, par son travail silencieux et tenace,
transformé une branche de l'activité hu-
maine. Voilà pourquoi, dit M. l'eau, « nous
voyons les armateurs risquer de nouveau des
bâtiments et des équipages baleiniers et re-
prendre avec une activité Hbrilf, les grandes
chasses d'antan jusque dans les mers polai-
res au milieu des conditions les pins pénibles
et les dangers les moins illusoires. »
Voici quelques résultats des opérations de
chasse pour la campagne eu cours. Deux
mille cent baleines ont déjà été capturées
dans la région de Saldanha lia y et la cam.
pagne n'est pas terminée. En Géorgie du
sud, la Société Argentine qui est la plus puis-
sante, n'a pas donné ses chiffres, mais la
Compagnie Norvégienne qui opère dans ces
parages, déclare avoir produit 79.975 barils
d'huile. Si l'on se rappelle que les plus gros
cétacés ne donnent jamais plus de 300 barils
d'huile, on voit le nombre de baleines captu-
rées par cette seule Société.
Mais il n'y a pas que les cétacés qui soient
recherchés pour l'hiiile. Les phoques en doit-
nent également et qui est d'excellente qua-
lité. Aussi sont-ils pourchassés avec une ar-
deur égale. En 1925, orne vapeurs armes
spécialement pour ces o pérations ont tué,
dans les glaces de la banquise lIord-est de
Terre-Neuve, 128.000 phoques. Malheureux
phoques, à quelles hécatombes ne sont-ils pas
vouésf
Mais cette industrie peut intéresser aussi
la France qui possède dans ces mers du sud
des tics désertes comme les îles Kcrgttelell.
Ces îlots sont appelés à devenir des basa
pour la chasse aux cétacés. Des Français
déjà s'en préoccupent et on nous affirme que
des entreprises de ce genre ont été montées
par eux. Ainsi sous peu nous n'achèterons
plus exclusivement, aux Argentins et aux Nor-
végiens l'huile qui sert à nous fournir les suc-
cédanés destinés à remplacer le beurre, trop
cher Pour les bourses modestes.
Henry Fontanier.
D6put du Cantal,
Vice-président de la Commission
des Colonies,
LI conlérence Noril - Mricaine
--0-0--
Réunion militaire
La Conférence Nord-Africaine qui s'ou.
vrira à Alger le 9 mai sera précédée d'une
réunion militaire pour le règlement des
questions de défense nationale et de mobili
sation économique.
Prendont part à cette conférence prépara-
toire :
Pour le Maroc : le général Mougin et le
commandant Bonnard.
Pour Y Algérie : le général Meynier et le
lieutenant-colonel François.
Pour l'A. O. F. ; le lieutenant-colonel
Pour l'/ l F..
Martin.
Pour la Tunisie : le colonel Courtot.
Rappelons que les principales questions
soumises à l'examen de la Conférence Nord-
Africaine, celles qui intéressent tout particu-
lièrement l'A. O. F. sont les questions mili-
taires des confins qui ont déjà été résolues
avec succès par la Conférence de Tunis et
la question du trnssabarien sur laquelle les
avis sont, comme nous le savons, très par-
tagés.
E. D
M RK RN SEGOXnr, PAGE :
AI,m<:nr sinnAtir nv AT,(mnm,
L.4 COt.nvtSATWN ALLEMANDE r.lmz LES
C FFfiES
L/t f.rTTR ANrurTUnmNNF. A MAnA.
C A SCAn.
LOIS. DECHETS ET AfinETES.
anREwrrrr on gavahsib.
A VECOLE ror.ovMLE.
Cinéma colonial
00
Les risques du métier
M. jLeroy-Granville, qui, en collaboration
avec M. Hayes, met actuellement en scène
Sous le ciel d'Orient, a failli être victime
d'un grave accident.
S'étant aventuré dans le Sud-Tunisien avec
un opérateur et quelques artistes, dont MM.
Gaston Modot, Charles Say et Mlle F lura
Le Breton, il fut surpris par une tornade de
sable.
Ses compagnons purent s'abriter, mais M.
Lcroy-Granville, renversé, fut légèrement
blessé.
Il est aujourd'hui rétabli.
A Biskra
Auguste Genina et sa troupe sont arrivés
en Algérie où ils ont commencé immédiate-
ment à tourner les extérieurs de Y Esclave
blanche. Aussi, à l'hôtel de Biskra, c'est un
(cmue-ménage insolite..
Renée Heribel descend dans le hall, enve-
loppée de longs voiles, suivie de son futut
sauveur, Charles Vanel, de Liane liaid, de
Gaïdaroff.
Et des autocars emmènent metteur en
scène, opérateurs et interprètes.
« La Vestale du Gange »
En Extrême-Orient M. André Hugon ter-
mine les prises de vue de La Vestale du
Gange, d'après le célèbre roman de MM. José
Germain et R. Guérinon.
L'excellent metteur en scène va bientôt
rentrer avec sa troupe : Regina Thomas,
Georges Melchior, Bernard Goctscke et Ca-
mille Bert.
Y'a bon
Dans Martyre, le film de M. Chai les Bur-
guet qui sort cette semaine à Paris, on peut
voir deux artistes qui ont des rôles assez im-
portants dans le film.
Ce sont deux noirs fort réjouissants qui
interviennent au bon moment d'une action
dramatique pour nous amuser par des mines
ahuries et charmantes.
« Feu 1 »
C'est une émouvante tragédie maritime
que M. Jacques de Baroncelli a composée.
Un officier de marinc est amené à couler
un yacht suspect ceci se passe pendant
la guerre du Riff qui transporte, et il le
sait, la femme qu'il aime.
M. Jacques de Baroncelli nous a donné lh
une œuvre importante qui comptera dans sa
production..
81e
L'AVIATION COLONIALE
--0-0--
Raid abandonné
1/équipage frunçais Hussi-nuvé, qui de-
vait effectuer un raid Irunssaliarien, se voit
contraint d'abandonner su randonnée à
Oran, pur suile des mauvaises conditions
atmosphériques régnant actuellement en
Afrique Occidentale Française.
Saint-Raphaël-Amérique du Sud
L'Argentin Del Carril, qui devait prendre
purt au voyage aérien du capitaine Suint-
ftoman vers l'Amérique du Sud, a été l'ull-
pelé à Paris par le ministre d'Argentine,
M. Alvarez de Toledo.
Le capitaine Saint-Hoinan, qui a est pas
encore ynrti de Casablanca, aura dune
connue compagnon le lieutenant de vais-
seau Mounuyrôs. Eu effet, l'ingénicur-mé-
canicien Malliis ne participerait pas, lui lion
plus au voyage. Ce dernier a déclaré qu'il
ne voulait plus partir aveu le capitaine
Saint-Homan a la suite des transformations
de l'avion auquel on a adapta de nouveau
un train d'atterrissage, c'et-à.dil'c qu'il est
redevenu un appareil terrestre. Cette trans-
formation était inutile de l'avis de Matliis,
puisque le l'aris-Amérique latine avait fait
des essais concluants en appareil marin.
D'autre part, il est beaucoup plus dange-
reux de partir avec un avion terrestre
qu'avec un hydravion pour ce voyage, et
c'est là la cause principale de l'abstention
de l'ingénieur-mécanicien.
Le raid yougoslave
Le capitaine Sondermayer et le lieutenant
Hoadjak sont partis hier, à D h. 15, de Ka-
rachi et sont arrivés fi Bombay, réalisant
ainsi le raid Paris-les Indes. Cette dernière
étape a été particulièrement dure en raison
d'une tempête de sable. L'appareil est en
excellent état.
Ces aviateurs avaient quitté Villncoublay
le 20 avril.
Le raid de Pinedo
Le Duilio ayant à bord le nouvel hydra-
vion du colonel de Pinedo, le Sanla-
Maria-tl, doit arriver à New-York, aujour-
d'hui 30 avril.
L'appareil sera prêt en quarante-huit heu-
res.
Le colonel de Pinedo reprendra sans
doute son raid le 3 mai.
A New-York, environ 200 antifascistes ont
attaqué hier, avec des projectiles divers,
un bâtiment à l'intérieur duquel l'aviateur
italien marquis de Pinedo faisait, devant
un auditoire entièrement composé d'Ita-
liens fascistes, une conférence sur son ré-
cent vol au-dessus de l'Atlantique du Sud.
Certains fascistes quittèrent immédiatement
la salle où avait lieu la conférence et vin-
rent en contact, dans la rue, avec leurs
adversaires politiques.
Une mélée se produisit, ii laquelle prirent
part plus de mille personnes, et il fallut
faire appel à plusieurs escouades de pn-
lice pour rétablir l'ordre. Une vingtaine etc
personnes ont été blessées.
Le marquis do Pinedo n'a eu aucun mal.
bien qu'un grand nombre de pierres aient
été jetées dnns sa direction.
I
Enigration tchécoslovaqie ai Sénégal
Les journaux de Prague annoncent que le
ministre de la Prévoyance sociale envoie des
fonctionnaires à Dakar en vue d'étudier , les pos-
sibilités d'une émigration au Sénégal d ouvriers
agricoles tchécoslovaques.
Le Sénégal serait donc devenu une colonie
de r>euolement. Ce serait dû à une heureuse
modification du climat nue les services météoro-
logiques de M. l'administratei» Henry Hubert
ne nous ont pas encore signalée.
L'optimisme de M. Diagne
-
A sou arrivée à Marseille, M. Biaise Dia-
glle, député du Sénégal, a fait la déclura-
tion suivante à notre correspondant parti-
culier :
Parti en Afrique occidentale à la lill du mois
de janvier dernier, je rapjHjrle. après 1111 séjour
du d''u\ mois environ, l'impression la plus
réconforlanle. La situation générale île l'AIri-
que occidental); franeai>e est parfaite. Ü\h
l'administration de M. le (ioinet iieur (iéiuTal
Carde, sous son impulsion énergique, la eoluine
réalise des progrés itm#!enso.s. Sun l ,lld,.!I,t est
en excedeid. Le calme le plus profond y règne.
L'état d'esprit îles indigènes t>l e\celli!nl, cha-
cun 11 : d(-lIllIllllt qu'il trav;ijlli r, il n'y a plu,
de cri?» de inain-d'ieuvre. Ivi somme, * un pays
heureux, où s'uflirnie de plus en plus l'alla.
chement de la population pout la l r;uice.
Un séisme à la Réunion
00 -
Lu volcan est entre en cruylio'i, soule-
vant d'une trentaine de mètres le tOlut
d'une rivièrc. Un séisme s'est produit, ac-
compagne de lueurs et d'un bruit formi-
dable.
J eruptiun fui suivie de geysers, qui pro-
voquèrent des inondations. IL de nombreux
cIflroils, la terre s'est uffaissée, rendant
impraticables un grand nombre de ruules,
Les inondations s'étendent.
Une trombe d'eau a causé des inondations
à Suint-Benoit, emportant une usine de
conserves et un cinéma et démolissant un
pont. Une personne a été tuée.
se
produits ; la route est complètement raii-
liée. On signal,! dans cette localité un mort
et plusieurs IIlcssés.
1/uulre pari, le ministre des Colonies a
reçu du tlouvcrneur de la Béutiion le t..lé-
gtanune suivant :
Les 2~> et 20 avril, des pluies torrentielles
uIIl occasionné des dégdts assez importants
aux roules et aux mUlils de la côte Lst /Le
l'ile. Quelques maisons et puillotles ont et''
enlevées par la crue
Apiès le cyclone de Madagascar
Le Général Duchesiie, courrier de l'Océan
Indien, .!lui arriva à Tuinutuve aussitôt
après la catastrophe, vient d'entrer dans le
port de Marseille.
Lo commandant du navire a rappelé les
circonstances du cyclone dont il évita le
centre grâce à 1111 message de T.Y. Après
avoir dépeint l'état du la ville après lu
passage du cyclone, détails que l'on con-
naît, il a décluré :
Nous avons pu voir lu population se re-
niellre un travail avec une incroyable, eueryie.
Aussitôt après co désastre, des mains pieuses
ont remis sur son soele, face h la nier, la
statue de (îalliéni que» la tempête avait jeté
bas. Il faut voir dans ce gwste un symbole du
désir de rénovation et de rétablissement, qui
permettra à nos énergiques colons de conti-
nuer d'assurer la prospérité et le développement
de lu grande îlo.
Dépêches de l'Indochinel
--0-0--
L Emprunt de la Ville de Hanoï
L'émission d'un emprunt d'un million île
piastres de la ville de Hanoï est [ixô au 2il
mai, clôture
Au Yunnan
in télégramme du consul de franee à
(lit
ral de l'Iluloeliine, donne les informations
les i>lus rassurantes sur la situation il"
Yunnan, où le directoire des chefs militai-
res gui. assume tlepuis février l'uilministra-
tion de la province conserve, le contrôle de
la situation. La sécurité est complète à
Yunnan-Fou où la. communauté {/lW'/lis"
est ton fours restée confial/t",
Les autorités provinciales négocient la
mise en liberté de l'ingénieur l'aton, gui se
trouve en bonne santé ainsi que le chef de
district Poli qui, contrairement, aux infor-
mations précédemment reçues par la Coin
pagaie du chemin de fer du Yunnan, est
encore entre les mains des bandits.
(Indopaciti.)
La situation au Yunnan
Un télégramme reçu au Gouvernement
général <îu Consul de France à Yunnanfou
donne les informations les plus rasslL-
rantes sur la situation au Yunnan où
le Directoire des chefs militaires qui as-
sume depuis février l'administration de la
province conserve le contrôle de. la situa-
tion. La sécurité est complète à Yunnanfou
où la communauté française est loufours
restée confiante.
Les autorités provinciales négocient la
mise en liberté de l'Ingénieur l'alou
district Poli qui, contrairement aux infor-
mations précédemment reçues par la enlH-
pagnie dit Chemin de fer de Yllllnan, est Cft-
core entre les mains de la bande.
mote-
Retour des Iles Kerguelen
Le cargo chasseur de phoques, le Lozère
qui, avec un équipage d'une soixantaine d'hom-
mes, avait été envoyé aux lointaines îles Ker-
guelen pour une campagne scientifiquc, vient
d'arriver à Cherbourg avec une cargaison de
mille tonnes d'huile de phoque.
La concession française établie récemment
dans cet archipel que nous connaissons surtout
d'après les explorations du commandant Ral-
lier du Baty, héritera prochainement des vastes
installations qu'ont réalisées en ce pays les pé-
cheurs norvégiens, dont le droit de chasse con-
cédé pour quinze ans va arriver à expiration.
- 1
Actuellement, un vieux trois-mats sert de
dépôt flottant où les marins du Lozère accumu-
lent le produit de leurs chasses au fusil et au
merlin. Quatre hoftimes sont restés aux Ker-
guelen avec des munitions de chasse et des cha-
loupes à vapeur.
La concession française a reçu des troupeaux
de moutons qui croissent admirablement dans
ses plaines et produisent une laine de toute
beauté dont le T.o:cre a pris un chargement.
L'inauguration officielle
des communications radiotélégraphiques
France-Brazzaville
Eu somme, cette cérémonie d'hier matin
n'eut ren de solennel. Il ne faut pourtant pas
faire un grand effort d'imagination pour conce-
voir le caracteie grandiose de l'événement que
deux ministres el le générai Ferrié entendirent
marquer par trois discours.
Marquer, bien entendu, d' une pierre blan-
che.
M. Léon Perrier, paternel, M. Bokanowski.
élégant, le général Ferrié, autoritaire, s acquit-
tèrent avec une extrême brièveté de cet en-
viable devoir, après avoir subi de bonne grâce
l'éclair aveuglant du magnésium des reporters,
en compagnie de M. Antonetti vaguement sou-
riant (sans doute aux ondes venues de l'Equa-
teur)
M. Léon Perrier donna d'abord lecture du
télégramme qui venait d'etre, à l'instant, expé-
dié du Ministère des Travaux publics à la sta-
tion girondine de Croix-d'Hins et, de là, parlé
à t' adresse de Brazzaville.
Il était ainsi conçu :
L'inauguration du poste de T. S. F. de
Brazzaville marque une date importante dans
1 exécution du programme indispensable au dé-
veloppement du groupe de l'A. E. F. Dans un
avenir que nous pouvons espérer prochain, la
colonie pourra connaître les heureuses consé-
quences économiques d'un ouvrage considéra-
ble, la voie ferrée Brazzaville-Océan, dont le
Gouvernement suit la construction avec la plus
bienveillante attention. Aujourd'hui, à nos
compatriotes et aux indigènes qui travaillent à
la prospérité de l'A. E. F., le ministre du
Commerce et moi sommes heureux, à l' occasion
de l inauguration d'une belle œuvre française,
d'exprimer notre confiance dans leurs efforts et
de leur adresser le salut affectueux de la mère-
pairie.
Puis le général Ferrié, le savant éminent,
dont les travaux contribuèrent si largement aux
rapides piogrcs de la T. S. F. française, ren-
dit I hommage le plus mérité aux techniciens
de la radio-télégraphie militaire, du Ministère
des Travaux publics et cie l'Industrie privée, à
la collaboration desquels Brazzaville est rede-
vable aujourd hui de ses antennes, de ses lam-
pes et de ses éclateurs tout battant neufs.
A son tour. M. Bokanowski, ministre du
Commerce, de r Industrie, des Postes et Télé-
graphcs, se leva de son fauteuil doré pour dire
en quelques mots les bienfaits que le commerce
allait retirer de communications instantanées
entre la France et la terre pacifiquement con-
quise par Savorgnan de Brazza.
Enfin, M. Léon Perrier lut le message de
Brazzaville, écoute à Villejuif et transmis par
téléphone au boulevard Saint-Germain.
Ce message disait notamment :
Toute A. E. F., dont de nombreux repré-
sentanls se trouvent groupés autour de moi, se
réjouit de l'étape importante que marque dans
notre histoûe l'ouvertuie du grand poste de
T. S. F. de Brazzaville. Elle ne peut que bien
augurer pour son évolution des progrès déjà
réalisés grâce à l'appui de la métropole.
Nous avons été particulièrement sensibles à
votre message, qui a apporté un nouveau et
précieux témoignage de voire sollicitude et de
l'intérct si vif que le Gouvernement ne cesse
de témoigner à l A. E. F., au développement
économique et social, et en particulier à la
construction de la voie ferrée Brazzaeillc-
Océan, œuvre capitale pour l'avenir de la co-
lonie-
Sur l'estrade officielle, à gauche de M.
Léon Perrier, face au riant jardin du Ministère
des travaux publics, M. Antonelti écoutait,
certainement ému.
Cérémonie très simple, comme on voit. et
qui ne pouvait ni ne devait être différente. Les
faits se suffisaient à eux-mêmes : du cœur de
la France à BranaviHe. désormais, une dis-
tance de milliers de kilomètres était, pour le
contact des pensées et des sentiments, tombée
à zéro, un abîme de temps et d'espace était
comblé.
R. B. de Larcmiguière
A L'HOTEL DE VILLE
La Mosquée de Paris
Un conseiller municipal. M. KOIKTI Htl.
a fait - dans une lettre adressée aux pré-
fets de la Seine et de Police le procès des
fondateurs et des organisateurs de la Mos-
quée de Paris, laquelle dresse dans le ciel
du ">c arrondissement l'architecture linéaire
de son minaret.
« Au lieu de triinstorun.r va un souk à la
mode, ce qui devrait être un saivlunire isla-
mique déclare ce conseiller municipal on
eut mieux fait d'y organiser un dispensaire
musulman. »
Les commentaires, les critiques du ivprê-
senta.nt. du quartier du Val-de-t"îrftce, doi-
vent élrc cités.
« I.e Conseil municipal, dit-il. a (ail don.
à lu Société des llabous des licllx saints de
l'Islam, d'un vaste terrain sur lequel a été
édifié un monument, éclatant de blancheur,
Henri d'arabesques el de mosaïques, mais dont,
les vasques réflèlenl, en leurs miroirs d'eau,
un orientalisme, par trop mercantile.
« Pour visiter la mosquée, il faut paver une
redevance de ,"i francs comme pour entrer dans
un établissement d'exhibitions.
'< Plus étrange est ee qui se pa^e au res-
taurait de l'Institut musulman attenant il la
mosquée. Créé fi l'orij.ine pour les seuls mu-
culninn*. ce restaurant a été. concédé à un
traiteur.lequel aspire a en faire un établissement.
de lu\e. Chez a Paaliim » -- cY-l i'enseign.'
- le repas est à 2."> francs boisson non comprise,
ee qui revionl. à éliminer le « Français moyen <
aussi bien que le simple. '( "itH tminanl ,'l'';
babouches sur l'asphalte parisien.
'< A défaut de ces h fil os modestes, <>n ren-
ivmtre surtout dans « l'hostellerie. n de l'ln.
titut. musulman, des couples parfois équivoques
et des snobs férus d'un orientalisme do mnu.
vais a loi.
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