Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-04-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 avril 1927 26 avril 1927
Description : 1927/04/26 (A28,N65). 1927/04/26 (A28,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510604
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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VINO'f..HUITI.m ANNEE; -.N° «s. - i. - LE NUMERO , 80 CBNTQttB MARDI SOIR. M AVRIL 1927
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Les Annales Coloniales
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des inédit4, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEiENTS
avec le supplément illustré :
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FrMMet
Colonies 120 1 69 1 Ha
Étranger 1101 100 » M »
On s'abonne mu frais dut
tom me burulu de Po"
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'M':"" A','. R' , F- ,.' - ',' :' 1'1' "d:' -b-..
: MIO ifont aine et l'Indochine
..-..: .', :', '., ,-.' (' '.- ,.' r -'¡!.,'.- ---_., =.- ;.
Nous ayanf conduits à cette idée que nous
devons nous appuyer sur les. Annlimites,
c'ast-à-dire sur la partie solide, forte, résis-
tante dp .la race, M. A.-R. Fontaine noul
invite à chercher avec lui où nous trouverons
le point d'appui le plus stable.
Ne le cherchons pas, nous conseille-t-il,
dans le milieu des jeunes Annamites qui
pratiquent la méthode du « Lève-toi de là
que je m'y mette » : ils SOtlt une minorité
infime ; ils ne remplacent pas l'innuence du
nombre par celle de la qualité, ils négligent
les masses profondes qui le leur rendent
bîejj. Le pis, c'est qu'ils seraient très em-
barrassés de dire ce qu'ils veulent : des moq,
Jes phrases, des souvenirs de lectures, voilà,
selon M. A.-R. Fontaine, tout ce que peu-
vent offrir ces « triomphateurs de réunions
politiques », et qui n'ont comme mérite, que
; celui de manier a une idéologie verbeuse et
facile ». Ce sont les rhétoriqueurs de la po-
litique; ignorance inquiétante, énorme va-
nité; nous ne .pouvons pas bâtir sur cette
insuffisance. Ils seront, à la rigueur, des
auxiliaires éventuels ; ils seront aussi l'objet
de notre attention, car ils pourraient offrir
une proie facile aux excitateurs extrémistes.
Mats le point d'appui, demandons-le ail-
\e¡Urs.. Les hommes nouveaux ne sauraient
nous l'offrir; adressons-nous aux cadres an-
ciens.
Nous voici parvenus au point capital de
t'ouvrage:
Le cprps mandarinal, la bourgeoisie intel-
lectuelle que nous avons fort malmenée et
pour cause, nous fournit le cadre solide dont
nous avons besoin. N'adorons pas ce que
nous avons brûlé : avouons que les événe-
ments se sont succédé, que les choses ont
changé de face et nous ont imposé envers
ce que .nous brûlions un changement d'atti-
tude. Ce corps mandarinal, nous avions nos
,. raisons de le réduire A l'immobilité et à l'im-
puissance ; nous en avons aujourd'hui
-.cl s le ramener l'activité. Notre politique,
Maflït les cinq pays de l'Union, a été sensi-
blement la même. En Cochinchinei notis
v supprimons le corps mandarinal par extinc-
: ,', taon ; en Anna m, nous lui laissons les appa-
rences de l'autorité, mais c'est pouf la ga-
ljjafie ; au Tonldn, nous lui abandonnons quel-
* quft Initiative, mais nous le contrôlons étroi-
-tement ; au. Cambodge, nous n'avons plus
, que des courtisons et des dignitaires ; au
- BfR»,. il n'y a plus rien; Le jeune Annam
a plus rien.
attaque sans merci les mandarins, sous pré-
̃' :̃ teste qu'ils se sont ainsi laissé dépouiller.
îl Va falloir leur rendre la vigueur qui
F- -"ttftjr fftit défaut,.afin qu'ils sqient éapables
• dç jçftiér un triple rôle : celui d'avertisseurs,
,': pour, nous prévenir quand notre politique
> n'éfet pas nabile; de collaborateurs, pour
oàsader le peuple aux mesures que nous pre-
«non$.< de responsables, pour faire accepter
;.r.U!. Í;,pe.\iple, parfois même avant qu'il en
cffliript&tinè le sens et l'utilité, ces mêmes
: { ui-ea. Le mandarinat, par ce triple rôle,
,,", .=f.(! - )dra' son autorité politique et morale.
:'. ;;:', .ï: inoyéns pratiques? En voici un cer-
tirîn. nombre qui nous sont brièvement indl-
1 qtîéë" î1 restituer leur ancien honneur aux
Études traditionnelles (sans craindre, ajoute-
, ,: t}, la fameuse emprise chinoise initiale)
à.qx examens de lettrés; rétablir les an-
, fonctions indigènes et les distribuer
jfr chacun selon son mérite, (sans même tenir
•̃ ̃é^nï.pt'e si nous sommes en présence de doc-
trhvâires) ; rétablir les formes - honorifiques
J" 1 , Supprimées (même si elles nous semblent
- mcwnpatibles avec un régime démocratique);
eotfeultet toujours officiellement ces digni-
taires (ne fût-ce que pour avoir l'air de
:;-' , pf6«'dre en toutes fcirconstances-leur conseil);
¡' '., ,.ê.tdrt" rétablir toute l'apparence du pouvoir
V.V. •et .tçiites les marques de vénération extérieure
; ::,: l:t{J source prémièté de totfte autorité anna-
ati souverain.^Airisi, des autorités con-
- : siiï'tktlves, avec des dehors très brillants,
? : rloflit la France demandera publiquement les
̃ : délibéràtifs en ne tardant Dour elle nue
,:--;y '1a)"1æisiQJ1. : -,' -
il resté à préciser le rôle de la (commune :
',:. > fi a toujours été de premièr plan. A la com-
:' : ,:' mttue, à son conseil dé notables, aùx délé-
"gi^s de ces conseils et àux délégués des
groupes de communes, chefs de canton, a
:' /été;: dévolu en tout temps le rôle de contre;,
(riids de l'aittorité souveraine, autocratique
: ct tiiéocratique. Si la commune ne bat pas
:', monnaie, elle fixe la quotité des iinpôts que
v Vrti^onnablement elle doit payer ; si. elle ne
; déclare pas la guerre, elle fixe le nombre
I:,tl'mes qu'elle fournira : bref, au sdm-
VrV .mét, le souvëràin j au bas, la une } ja-
.: "(/rnâis le souverain ne ii'.t(jpê à la com-
r. buvertemnt. Le pouvoir de la com-
^p-niiie n'il pas toujours été prépondérant, il
,t>'â iaiïiais été néaliffeâble.
:s,'::.r;;V:Slal=e' Le's re
.le t-ants de la tdmrmine sont tdnjours là,
y pï]|ts à en fgprendre l'ex^cice. Ici, beau-
4 'iqQuP ffioiiis de Changements que dans le
::.;,t.' liiiindafinat. Les hmvtœs des communes sckit
éloignés des fonctions d'autrefois ! ils ne
i, :/ 6p.a'g; ifiîl^ence du maître d'école et du lettre, de
: : la vie loicale, ^orivenirs héréditaires, quAÏî-
;'-:., ; 'naturelles de la rtm. Rendons-leur leurs
ti>Teè et leur emploi ; ils feront d'excellents
auxiliaires et oonseillefs dè l'autorité.
Déjà; on a commencé dans cette voie; on
Cherdie à restituer son importance à latsom-
muitet- pour. m qui txiKente l'emènt,
l'assistance, lThygiène, le cadastre, le ':
ghtie ffsbati et financier, Cest Ja bonne d-
tnode. L drgmgmw egt en meuletlt état que
celui du GOTps' mudarinal ; il est rooinC,
mais il est ftrcact. Enlevons la rouille, fei»
, .illd8Îl8".------"'
en danç l l'Annam ct^nns le nôtre,
, -
t
Hais ces valeurs indigènes reoori'ttuée.,;
quel en sera le lien? Quel sera le représen-
tant suprême? Comment se fera la concen-
tration? Pàt un empereur de l'Annam? Par
un système démocratique, conforme aux aspi-
rations du jeune Annam? M. A.-R: Fontaine
déclare avec prudence qu'on n'a pas à pré-
juger de l'avenir, mais immédiatement après,
et résolument, il affirme qu'à l'heure pré-
sente le peuple n'est pas mûr pour un régime
démocratique, que la tradition séculaire
toute-puissante se soulèverait contre la nou-
veauté républicaine, que nous sommes - obli-
gés de conserver la forme dynastique qui
est une forme nationale. Et cette autorité
dynastique, il est nécessaire de la renforcer
intérieurement pour servir au dessein général
de la politique de collaboration et extérieure-
ment pour que la France d'Asie puisse joyei
le rôle qui lui est réservé dans le Pacifique.
En somme, faire le contraire de tout ce
que nous avons -fait depuis notre arrivée en
Indochine, voilà, en un mot, ce que conseille
M. A.-R. Fontaine ; rendre plus puissant un
souverain qui est notre collaborateur et notre
représentant; restituer l'ancien Empire; re..
constituer l'unité entre l'Annam, le Tonkin
et la Cochinchine (le Cambodge et le Laos
ayant un gouvernement séparé) ; relever mn-
gnifiquement le souverain et aux yeux de
son peuple) et aux yeux de toutes les nations.
C'est, ajoute-t-il, la même politique que celle
de M. Doumer : « L'Indochine n'est plus
une colonie impersonnelle obéissant à la mé -
tropole par l'intermédiaire d'un homme ap-
pelé Gouverneur Général; elle n'est plus pri-
vée de ses organes essentiels et de sa vie
propre. » Dominion? Pas précisément, mais
pays autonome, ayant sa politique intérieure
et la politique extérieure du grand pays de
France qu'il a la charge de représenter.
Telle est la solution qui, selon M. A.-R.
Fontaine, procurera à l'Indochine « le plus
long temps de sécurité, de prospérité et de
concorde 9. Les autres nous exposeraient à
de rapides et dangereuses déconvenues.
Je pense que - l'on aura -- senti avec quelle
maîtrise, avec quelle sûreté l autcur nous
a amenés à ces conclusions. Sur la logique
du système, sur sa cohérence, sur les qua-
lités remarquables de l'argumentation, il n'y
a que des éloges à lui adresser. On sent,
d'ailleurs, une connaissance très sûre de
l'histoire de la race, de ses traditions, de
ses tendances, de sa psychologie, M. A.-R.
Fontaine conquiert l'attention de son lec-
teur et la garde éveillée, intéressée, jusqu'au
bout. Le petit' livre fermé, un certain nom-
bre d'objections se dressent : je demanderai
l'autorisation de les exposer timidement et
brièvement-
Marié Roualan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Dépèches de l'Indochine
Des pourparlers sont engagés pour la IL
bérfttion (le L'ingénieur Patou, des Chemins
de fer de Yunnan, qui avait été arrêté par
les rebelles du Sud.
:. (Par dépêche.)
: -
Le cours du riz
--0-0--
SAIGON
23 avril
iles 100 kilos en viastres)
Riz nO 1, 25 Brisures 11.28
Hiz n° 2, 40 Brisures 10.46
Riz n° 2, 50 Brisures 9 88
Brisures nos 1 et 2 '8 40
Brisuires n O 3 et 4 7-41
Farines 2 96
Paddy Vingh-Long .,. 6 57
Paddy Go-Gong. 7 05
Paddy Bac-Lieu 669
Paddy Baixau 6 73
Coprah. 18 il
Les événements de Chine
On télégraphie de Shanghaï qu'une qua-
rantaine (le Français, eivus et missionnai-
res, ont évacué la province occidentale du
Seutchouen et sont arrivés à Shanghai, où
la situation est calme.
(Par dépêche.)
,,' ^1»
LA nON COLONIALE
MarMIUe'UIIl1011-Ayrea
Après avoir mis son appareil au point,
l'aviateur Saint-Roman a procédé a ses
essais de vol qui continueront aujourd'hui.
Le départ est prévil pour demain 27 avril,
à la première -heure. - -'
INSPECTION DES ,OL.NlfS
la
Par chet du 22 avril 1927, rendu sur la
proposition du ministre des Colonies, M. Li.
pergfe (Louis), inspecteur de ¡e,tl- des Co-
lonies, eft pramu inspecteur de P classe de
Colomes pour compta du 2 mai 1927.
PHILATÉLIE
,. - ",.
tSmgo aotc
L'Administration des colonies envitage le
rempllRBiTOnv prochain d. timbres postaux
tionptaisr du typff Vlôop», par une «tfie
mowciRr répMwntant» MMfoi maim».
À propos d'une thèse
- Le prôplème deif -droits des indi-
gènes dans nos possessions dlouirï-
nier est d'une i brûlante actualités
SÏÏFÏce sujet et sous le titre c tes droits"fV-
litiques des - IndigMes ̃ », M. "Jean Rumer
vient de publier une thèse de doctorat de
droit où V auteur. sans se préoccuper des
fépercussions possibles, va droit à son but,
voulant démontrer le danger d'accorder des
droits politiques aux indigènes de nos colo-
nies : Inde, Indochine, A.O.F., A.E.F.,
Madagascar.
Sur l'octroi aux indigènes de la qualité
de citoyen français, nous voyons se conser-
ver', puisqu'elle ne fut jamais abrqgée, les
effets de la loi du 24 avril 1833, d'après
laquelle « toute personne née libre ou ayant
acqui légalement la liberté, jouit dans les
colonies françaises : 10 des droits civils;
2° des droits politiques sous les conditions
prescrites par les lois ii.
L'Indef le Sénégal (Dakar, Gorée, Saint-
Louis et Rufisque) et Sainte-Marie de Ma-
dagascar étaient alors nos seules colonies à
profiter de la loi de 1833; conséquence de
la déclaration de la Constitution de Van III
article 6: « Les Colonies sont partie inté-
grante de la Métropole », et de la loi du
12 nivôse an VI assimilant les départements
coloniaux aux départements métropolitains.
Quantum- mutatus ab illo t
Il nous .faut arriver pour ainsi dire jus-
qu'au 29 septembre 1926 pour voir décerner
à des indigènes de nos colonies le droit de
cité.
La renonciation au statut personnel n'a
cessé d'intervenir, mais les exigences élecfo-
rales ont souvent fait passer outre et souvent
aussi pour en être débarrassé, on supprima
la représentation coloniale. La Cotir de Cas-
falion, sans avoir trouvé un fondement jti-
ridique à cette solution établit définitivement
le droit de vote aux indigènes des quatre
communes du Sénégal et uniquement dans,
leur colonie d'origine. Mais la loi du 29 sep-
tembre 1916, donne, de nouveau, bien des
soucis à la jurisprudence qui cherche,
d'après l'auteut, à en atténuer les effets,
mais il n'en reste pas moins nettement établi
L que les indigènes originaires des quatre corn-
munes et leurs descendants sont citoyens
français sans aucune réserve.
11 C'est aussi sans aucuiie réserve que ces
Sénégalais des quatres commrltlcs, avec
leurs frères de race, Toucouleurs, Otiolofs,
Bambaras, Mândingues et Sarracolès, sont
venus, sous les plis, du drapeau tricolore, se
faire tuer pour leur patrie d'adoption. Et ce
jour-là on ne leur a pas déclaré que les in-
digènes des possessions françaises ne font,
pas partie de la nation, »
Si ces loit du 26 juin 1889 et du 22 juil-
let 1893 ont accordé aux étrangers la fa-
culté de devenir citoyens français, il est lo-
gique d'accorder la même faculté aux indi-
gènes de nos colonies qui tre, sont encore que
des « sujets français », soit par voie de na-
turalisation, soit par voie d'admission à la
jouissance des j £ rôits de citoyen.
En ce qui me concerne; je regrette que les
formalités pour la naturalisation soient si
compliquées et que l'ott fasse attendre trop
longtemps nos loyaux sujets pour leur ac-
corder ce qu'ils considèrent comme un véri-
table honneur.
Sur la représentation parlementaire tolo
niale M. Jean Runner fait 1 remarquer, non
sans une apparence d'exactitude, qu'aucun
des parlementaires coloniaux ne peut se pré-
senter comme le représentant des indigènes,
le collège électoral qui les élit comprenant
toujours les citoyens français de la colonie,
par conséquent tous les Français, colons ou
fonctionnaires, qui y sont établis. Ce serait
exact si les indigènes ne formaient pas l'im-
mense majorité des électeurs et la preuve dé-
finitivement établie qu'au Sénégal, entre au-
tres, la voix est aux noirs, nous montre bien
que leur député représente bieh les intérêts
des indigènes. Et il en est de. même en
Cochinchine, -
M. Jean Runner ne manque pas de noter
que depuis 1925, les indigènes des colonies
au groupt de lA. O. F. ont été appelés à
élire deux délégués au Conseil d'Adminis-
tration de leur colonie.
En ce qui concerne le Conseil Supérieur
des colonies, M. Jean Rumer a tout à fait
raison, car ce n'est guère qu'un Conseil con-
tultatif composé, en majeure partie, de fonc-
tionnaires et de techniciens, les quelques re-
présentants indigènes prévus par les décrets
., ministre des Co-
devant être désignés par ":.:. ministre des Co-
lonies, Nous savons que àëpUtS quelques an-
nées, le Conseil des Colonies, se téunit, après
être resté pendant, plus de trente, ans en som-
meil et, avec ses trois corps consultatifs, il
joue un rôle important qui serait sans nul
dàute plus fécond si les indigènes étaient
appelés en plus grand nombre à participer
à - ses travaux.
̃ Il eût été fort intéressant de connaître les
détails de la discussion par le jury de la
thèse de M. Jean Runner dont certains argu-
ments n'ont certes pas été sàns heurter quel-
que peu les opinions et les sentiments huma-
nitaires des doctes professeurs. Néanmoins,
comme Vécrit dans la préface de l'outrage
mon excellent collègue LacienHaberti par
le foriâ cotnme par la forme, Vauvïe de M.
ftan Runner est de telles qui ne peuvent res-
ter indifférentes. Le problème de l'acies-
sion dés indigènes de nos colonies au gOfl-
vernement dt leur pays, en toUaboration
étroite met la nation civilisatrice est posé de-
vant FïïpinitfHf tt la France devra lui 'il"
mf: une réponse conforme h fan génie
eWhativr,
Bdanmd Néron,
Sénateur de la Hautt-umn,
Y Ouro
des Dimm.
L'élevage calédonien
, ,; Depuis 1924, on ne cesse de signaler que
l'élevàTCcalédonien est absolument désorga-
nisé at- niathe lentement à sa ruine. Le
boel <|j)nifiu £ çt~le -npînbfe ock* conwmm-
teurs âugmente. ,-
Lê chiffre du cheptel calédonien est au maxi-
mum de 90.000 têtes. Son rendement en bétail
de bouc herie calculé à 12 est de 10.800
têtes. Or, la consommation absorbe : Nouméa
6.000 têtes par an ; l'intérieur de la colonie,
8.000 têtes, et Jes deux usines de conserves,
4.000 têtes, au total 18.000 têtes. En relevant
les exportations des peaux de bétail, on trouve,
pour les trois dernières, les nombres de peaux
suivants: 19.462, 20.601, 18.841 peaux. On
peut donc tabler sur* 18.000 têtes nécessaires
aux besoins de la colonie. Le déficit entre le
croît du bétail et la moyenne de I" abatage an-
nuel peut donc être évalué à 6 ou 7.000 têtes,
et ce déficit est comblé par la liquidation ou
la diminution de certaines stations a élevage et
par l'envoi de vaches mères à l'abattoir. C'est
ainsi que le cheptel diminue annuellement, et
cette diminution est d' autant plus accélérée que
la souche du troupeau est diminuée également.
-0"
Le commerce de la France
avec ses colonies
Pendant le premier trimestre de. 1927, la
France a fait avec ses colonies et protecto-
rats un trafic s'élevant à 3 milliards 409 mil-
lions de francs.
Les importations de nos possessions colo-
niales en France se sont élevées à 1 mil-
liard 440 millions. Les exportations fran-
çaises sur nos colonies ont atteint t'milliard
969 millions, soit 529 millions en faveur de
ta Métropole.
L'Afrique du Nord à elle seule a fait avec
la France 2 milliards 15 millions d'échan-
ges. Elle lui a vendu pour 793 millions
500.000 francs et lui a acheté pour 1 mil-
liard 221 millions 500.000 francs.
Sur l'ensemble de nos possessions, l'Algé-
rie vient toujours en tête. Elle a reçu de
France 797 millions de marchandises et y a
exporté 653 millions de produits. Au total,
i milliard 450 millions.
Immédiatement après, vient l'Indochine,
avec 500 millions dont 330 millions d'impor-
tations de France et 170 millions d'envois à
la métropole.
La troisième place est occupée par l'A.
O. F., qui nous a vendu pour 193 millions
et à laquelle nous avons livré pour 170 mil-
lions. Au total, 363 millions.
La Tunisie suit avec un trafic de 312 mil-
lions, où les achats de la France sont repré-
sentés par 107 millions 500.000 francs et ses
ventes par 204 millions 500.000 francs.
Puis vient le Maroc, dont nous avons reçu
33 millions de produits et à qui nous avons
vendu des articles divers pour 220 millions.
En tout, 253 millions.
Enfin Madagascar compte pour 95 mil-
lions d'exportations de matières premières
en France et pour 85 millions d'importations
de fabrications françaises. Au total 130 mil-
lions.
Quant aux « autres colonies », leur trafic
avec la métropole s'est élevé, pendant le
premier trimestre de cette année, à 351 mil-
lions, dont 102 millions 500.000 francs pour
les importations en provenance de la métro-
pole et 170 millions 500.000 francs pour les
exportations. Sous cette rubrique figurent
l'A. E. F., la Réunion, la Côte des Somalis,
les Etablissements de l'Inde, la Nouvelle-
Calédonie. l'Océanie, la Martinique, la Gua-
deloupe, la Guyane, etc.
M. Doumertuto à Marseille,
visile des blessés coloniaux
Pendant son séjour à Marseille, le Président
de la République a visité l'hôpital militaire
Michel-Lévy, où il a été reçu: pat le général
Emile Mangin, commandant le 15° corps, le
médecin-inspecteur général Oberlé, directeur
du Service de Santé, et le médecin principal
Dor.
Un assez grand nombre d'élèves de l'Ecole
de Santé de Bordeaux font dans cet hôpital des
études spéciales pour l'armée coloniale. Ce
sont, d'ailleurs, principalement des ofifciers,
des sous-ofifciers et soldats des armées de Syrie
et du Maroc qui sont soignés là dans les ser-
vites chirurgicaux et médicaux.
M. L/ouenerçue, qui leur a consacré toute
unie matinée, s est entretenu avec un assez
grand nombre des blessés et des malades, s' in-
formant des circonstances où ils sont tombés et
de l'état de leur, santé. Tous sont en bonne
voie de rétablissement, et, le Président les a
réconfortés de paroles paternelles.
M. Gaston Doumergue s'est arrêté ensuite
au Foyer du Soldat, installé à l'intérieur de
l'hôpital, où les convalescents trouvent de
saities distractions. M. Doumergue a remercié
M. Teyssère, président du Foyer, et constaté
avec plaisir que nos soldats coloniaux, non seu-
lement améliorent là leur santé physique et
morale, mais se perfectionnent dans la connais-
sancç/He la langue française.
, l –- - --.
., : RETOUR
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, est
rentré ce matin à Paris avec M. Gaston Dou-
mergue, revenant de Marseille.
̃" «it -."-
L'in&uguration du poste de T.S.F.
de Brazzaville
0 0
Comme nous l'avons annoncé hier, l'inau-
guration officielle des communications ra-
diotélégraphiques directes entre la France et
l'Afrique Equàtoriale Française aura lieu
dans les salons du ministère des Travaux
publiés, 346, boulevard Saint-Germain, le
-vendredi sg avril prochain, à o heures du
matin, en présence de MM, les ministres des
Colonies et des Travaux publics et de M. An.
'toMM!t& GouVertvearv Général de l'Afrique
rEqusfimsle l'anpia.
M. Albert Sarraut en Algérie
A BODe
Après Constantine, Bône a fêté hier les
noces d'or politiques de M. Gaston Thomson.
":-.- Albert Sarraut, voulant participer à
toutes les phases de cet anniversaire, unique
dans les annales parlementaires, et poursui-
vant en même temps le voyage d'études et
aussi de réalisation qu'il accomplit en Al-
gérie., était revenu tout exprès de Biskra. Le
train spécial dans lequel il avait pris place
en compagnie de M. Viollette, Gouverneur
Général, de M. et Mme Thomson, estvarrivé
un peu avant 8 heures dans la gare de Bône,
toute décorée de feuillages et d'oriflammes
et aux abords de laquelle les tirailleurs al-
gériens avaient peine à contenir une foule
enthousiaste qui allait faire fête au ministre
et à « son député vénéré ».
Il convient de mentionner que, pour tra-
verser cette fois du sud au nord le territoire
algérien, M. Albert Sarraut avait pris le
chemin des touristes. Parti avant-hier matin
à la première heure de la palmeraie de Bis-
kra, il avait quitté le tram à Batna pour
assister à un déjeuner donné en son honneur
et en celui de M. Thomson par la munici-
palité de cette petite cité riante.
Puis, les toats de bienvenue et les paroles
d'encouragement et de réconfort échangés,
M. Albert Sarraut parcourut en auto qua-
rante kilomètres sur les routes poussiéreuses
qui séparent Batna de Timgad. Dans les
ruines antiques, une réception lui avait été
I ménagée.
La cérémonie terminée, le ministre de l'In-
térieur regagna le train qui, sans arrêt, al-
lait le conduire à Bône, à travers des plaines
fertiles toutes plantées de vignes et de tabac.
Reçu par M. Petrolacci, maire, et toutes
les autorités municipales, M. Albert Sarraut
ne prit qu'un court repos à l'hôtel de la sous-
prcfecture et se rendit d'abord devant le
monument aux soldats morts pour la patrie,
au pied duquel il déposa une gerbe de fleurs
au milieu du recueillement des assistants,
tandis que les clairons sonnaient Il aux
champs » ; puis, longeant le port, au ton-
nage sans cesse ateru, traversant des rues
d'une activité grouillante, M. Albert Sar-
raut, accompagné de MM. Thomson et Viol-
lette, alla visiter une des plus importantes
coopératives de tabac de la région algé
rienne. Enfin, un vin d'honneur fut servi,
au cours, duquel un magnifique bronze fut
offert à M. Thomson en témoignage de gra-
titude des 5.600 planteurs adhérents de la
coopérative.
A midi, un grand banquet populaire, or-
ganisé en l'honneur du ministre et de M.
Thomson eut lieu dans la Salle des Fêtes de
l'hôtel de ville. 11 s'est termine par les dis-
cours d'usage. Tour à tour, MM. Petrolacci,
maire; Marchis et Barris, délégués finan-
ciers ; Cuttoli, sénateur, levèrent leur verre
en honneur de M. Albert Sarraut et de M.
Thomson.
M. Viollette fut longuement applaudi lors-
qu'il déclara (lu'à travers la personne de M.
Thomson c'était la France que les uns et les
autres célébraient, et que c'était dans uti
sentiment commun d'admiration pour la
rnère-patrie que s'envolaient les acclama-
tions. Le Gouverneur Général souleva l'en-
thousiasme des convives en rendant hom-
mage à l'œuvre accomplie par M. Poincaré,
auteur de la prestigieuse résurrection de la
France à laquelle le monde assiste depuis
un an.
M. Sarraut prit ensuite la parole. Ce fut
pour dire l'émerveillement que lui causait
œuvre colonisatrice effectuée en Algérie et
dont il pouvait apprécier partout où il pas-
sait les prodigieux et féconds résultats.
- Mais, ajouta-t-il, tous les hommes dont
les efforts collectifs ont abouti aux résultats
qui sont votre fierté, auraient -sans doute
échoué s'ils n'avaient eu pour les conduire
vers la Terre promise des missionnaires qui
surent deviner l'avenir. C'est pourquoi vers
vous, Thomson, monte la reconnaissance de
l'Alcrérie tout entière.
Mais c'est justement parce que cette œuvre
est unique et est un des plus merveilleux
joyaux du patrimoine national qu'il ne faut
pas permettre qu'on y touche.
Après cette. courte allusion à son discours
de Constantine, le ministre a terminé au mi-
lieu des acclamations des convives, qui se
levèrent pour l'applaudir.
- La Révolution, dont nous prétendons
continuer le génie, nous a appris à aimer
par-dessus tout la patrie. Je dirai à Paris? .à
mon retour, combien vous avez contribué, ici,
sur cette terre fertile, à l'œuvre civilisatrice
et généreuse de la France toujours plus
grande.
La cérémonie se termina par un discours
de M. Thomson, qui rendit un nouvel hom- !
mage aux Algériens, nui « oublient leurs di-
visions politiques pour se consacrer d'un
même cœur à l'intérêt commun ».
Après le banquet, une excursion avait été
organisée à Bugeaud, petit village qui sur-
plombe Bône à 800 mètres de hauteur, et
d'où le ministre et sa suite purent contem-
pler un panorama s'étendant jusqu'aux mon-
tagnes de Tunis. MM. Albert Sarraut et
Thomson assistèrent le soir à un dîner à la
préfecture, tandis que dans la ville illumi-
née des réjouissances avaient lieu en leur
honneur.
Cinéma colonial
-0 ib
On va « tourner » dans le désert
La prochaine production de J. de Baron-
celli aura trait à l'aviation. Gabriel Gabrio
et Jean Murat interpréteront tous deux des
rôles de pilotes-aviateurs et seront les héros
d'une action extrêmement dramatique. On
attend d'un jour à l'autre la confirmation de
l'engagement d'une très jolie star étrangère
qui n'a jamais tourné en France.
J. de Baroncelli pense partir prochaine-
ment avec sa troupe vers les grands déserts
africains Vît prépare, à l'heure actuelle, ce
déplacement. Il ne peut indiquer encore
l'endroit exact où il aura la possibilité de si-
tuer son drame, mais cet endroit ne man-
quera certainement pas de pittoresque.
L'BBC AD R E
L'esche de la Méditerranée, retour de Syrie,
es-t partie pour Bizerte. ,
(Par dépêchf.)
LE MAROC ÉCONOMIQUE
LA RAMIB
Par Louis le Barbier.
Au dire des botanistes - gens savants et
généralement aimables qui savent ce qu'ils di-
sent la ramie est une plante de la famille
des urticacées, tribu qui contient nombre de
plantes fibreuses. Ils vantent ses qualités et affir-
ment que sa fibre, blanche, soyeuse, extrême-
ment résistante, est peut-être la fibre la moins
sensible à j'humidité; que les tissus faits avec
elle usent peu, tout en possédant un lustre
et un éclat très supérieurs à ceux de tous les au-
tres tissus y compris ceux confectionnés avec
le lin.
Tout cela est exact. Ce qui l'est moins, c'est
l'affirmation qui se rencontre un peu partout et
qui veut que la ramie ne pousse bien que dans
les pays tropicaux à chaleur humide. La vérité
est, au contraire, que cette plante à végétation
luxuriante et à gros rendements annuels (puis-
que l' on peut faire trois, quatre et même quel-
quefois davantage encore de récoltes par an,
sur la même plante) est facile à acclimater. On
en a introduit dans l'Apiérique du Nord, au
Brésil, dans les parties chaudes de l'Europe
Occidentale. Partout, elle - a dcnné au point
de vue culture de beaux résultats.
Ces considérations d'ordre général sont tout
en faveur de la ramie. Ce qui, l'cet moins,
c'est l'opinion qu'ont d'elle les filateurs et les
tisseurs qui l'emploient et qui, après tout, sont
au moins, autant que les botanistes, intéressés
à savoir ce que l'on peut tirer de cette fibre
théoriquement si belle : par suite quelle opi-
nion on doit avoir de la plante, au point de vue
très terre à terre, mais essentiellement pratique
de son emploi industriel : et, en définitive, quel
intérêt offre sa culture.
Tous sont unanimes à déclarer que, de tou-
tes les plantes textiles, la ramie est la plus
difficile à traiter, pour toutes les opérations qui
suivent sa récolte et précèdent son emploi en
filature. Le fait est qu'on n'a pas encore trouvé,
industriellement parlant, le moyen efficace,
pratique et sûr, de préparer régulièrement les
fibres, autrement dit de les rouir et de les dé-
barrasser du parenchyme et de la substance
gommeuse qui les fait adhérer entre elles. On
a bien tenté des moyens chimiques et c 'est par
eux que l'on arrive à quelque résultat. Mais ces
moyens, s'ils sont poussés, abîment la fibre et
lui ôtent sa résistance - et s'ils ne le sont pas,
ne la débarrasent pas de ses impuretés. Cruel
dilemme.
Aussi, quoiqu'il soit infiniment probable et
même certain qu'au Maroc on pourrait obtenir
de la ramie de bonne qualité, ne recomman-
dons-nous pas cette culture tout au moins
tant qu'on n'aura pas trouvé le moyen pratique
de préparer la fibre que l'on cherche depuis
longtemps déjà - et qu'on Irouvera sûrement
un jour plus ou moins prochain.
Cela dit, voyons ; en quelques mots ; ce que
l'on fait avec la ramie.
C'est de Chine que nous vient, dans l'état
actuel du marché, la plus grande partie de la
ramie employée en Europe. Toutefois, il nous
faut ici constater en passant une de ces ano-
malies commerciales et économiques que nous
voyons à chaque instant, dès que nous jetons
un coup d'œil sur notre production coloniale.
Si toute - ou presque toute - la ramie im-
portée en Europe vient officiellement de Chine
(notamment de Shangaï) une très grosse
partie était née en Indochine. Ce produit d'ori -
gine française est expédié à l'étranger (Chine).
s'en va sur un marché souvent étranger (Angle-
terre) et rentre chez nous après ces deux pro-
menades, pour le moins inutiles.
Il en est de même, par exemple, pour quan-
tités de bois coloniaux d'origine française tran-
sitant par les marchés anglais ou allemands.
Pour les lins de France travaillés en
Belgique et en Angleterre, et revenant sous
forme de batiste d'Irlande chez nous.
Passons.
Les Chinois, réputés jusqu'à ces derniers
temps pour leur labeur patient et le bon marché
de leur main-d'œuvre, décortiquent à la main.
avec des râcloirs, les feuilles de la plante (cel-
les-ci ont souvent de 1 m. 50 à 3 mètres de
long). Ils en font des lannières qui, réunies en
balles pressées, sont envoyées en Europe sous
! le nom de China Grass. La fibre de ce China
-. , 1
Grass n est pas entièrement dégommee ; les
lannières doivent être traitées chimiquement
avant d'être employées.
Leur utilisation est multiple. Si la ramie sert
à confectionner des tissus ou de la - dentclle,
on en tire aussi une pâte à papier qui se recom-
mande par sa solidité et sa beauté. Mais pour
que le papier ainsi obtenu atteigne toutes ses
qualités, il faut que la fibre ait conservé toute
sa robustesse et que, de plus, toutes les im-
puretés, notamment les filaments noirs qui sub-
sistent sur tous les cordons de China Grass,
aient entièrement disparu : que rien ne vienne
faire tâche dans la pâte et que celle-ci soit ré-
sistante et homogène. Tout cela s'obtient rare-
ment et surtout très irrégulièrement. Quant on
arrive à ce degré de pureté, la pâte en ques-
tion est fort recherchée. C'est elle qui sert,
par exemple, pour la confection des billets de
banque de grosse valeur, les coupures de 500
et 1.000 francs. Et. à cet égard, sait-on que,
jusqu'à la gueTre, la Banque de France s'ap-
provisionnait de sa pâte de ramie en Allema-
gne ). Passons encore.
Le rendement des fibres sèches est d envi-
ron 2,5 à 3 du poids des feuilles et tiges
récoltées en vert, ce qui représente une quan-
tité encore fort appréciable, étant donné,
comme nous le disions tout à l'heure, qu'on
peut faire trois et même quatre récoltes par an
sur un même pied.
Nous ne citerons aucun des procédés qui ont
été mis en service pour arriver à la défibration
et au dédommage simultanés. Au dire des in-
venteurs, tous devraient donner des résultats
merveilleux. Pratiquement, m a dépensé beau-
coop d'argent et ces dépenses ont été malheo*
VINO'f..HUITI.m ANNEE; -.N° «s. - i. - LE NUMERO , 80 CBNTQttB MARDI SOIR. M AVRIL 1927
- t , -. -
lOURlIlL .0"Tltll..
Rtdmtibn & AdminUtfitieè t
u, fin (I Éut-ÏMir
- - PARIS :
mini, i iLoiJvMMt-sy ,.
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Les Annales Coloniales
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huîm m jftiiràl,
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Lm AMAUM COLONIALES ne Ptiblimt que. des oKi*
des inédit4, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEiENTS
avec le supplément illustré :
UD" s Mail IIMi
- - -
FrMMet
Colonies 120 1 69 1 Ha
Étranger 1101 100 » M »
On s'abonne mu frais dut
tom me burulu de Po"
:.';.,:,.-, ..:.-, :. "UN'I'SAI DI"àÎJrIQQB"'INIG. - ,-,"
'M':"" A','. R' , F- ,.' - ',' :' 1'1' "d:' -b-..
: MIO ifont aine et l'Indochine
..-..: .', :', '., ,-.' (' '.- ,.' r -'¡!.,'.- ---_., =.- ;.
Nous ayanf conduits à cette idée que nous
devons nous appuyer sur les. Annlimites,
c'ast-à-dire sur la partie solide, forte, résis-
tante dp .la race, M. A.-R. Fontaine noul
invite à chercher avec lui où nous trouverons
le point d'appui le plus stable.
Ne le cherchons pas, nous conseille-t-il,
dans le milieu des jeunes Annamites qui
pratiquent la méthode du « Lève-toi de là
que je m'y mette » : ils SOtlt une minorité
infime ; ils ne remplacent pas l'innuence du
nombre par celle de la qualité, ils négligent
les masses profondes qui le leur rendent
bîejj. Le pis, c'est qu'ils seraient très em-
barrassés de dire ce qu'ils veulent : des moq,
Jes phrases, des souvenirs de lectures, voilà,
selon M. A.-R. Fontaine, tout ce que peu-
vent offrir ces « triomphateurs de réunions
politiques », et qui n'ont comme mérite, que
; celui de manier a une idéologie verbeuse et
facile ». Ce sont les rhétoriqueurs de la po-
litique; ignorance inquiétante, énorme va-
nité; nous ne .pouvons pas bâtir sur cette
insuffisance. Ils seront, à la rigueur, des
auxiliaires éventuels ; ils seront aussi l'objet
de notre attention, car ils pourraient offrir
une proie facile aux excitateurs extrémistes.
Mats le point d'appui, demandons-le ail-
\e¡Urs.. Les hommes nouveaux ne sauraient
nous l'offrir; adressons-nous aux cadres an-
ciens.
Nous voici parvenus au point capital de
t'ouvrage:
Le cprps mandarinal, la bourgeoisie intel-
lectuelle que nous avons fort malmenée et
pour cause, nous fournit le cadre solide dont
nous avons besoin. N'adorons pas ce que
nous avons brûlé : avouons que les événe-
ments se sont succédé, que les choses ont
changé de face et nous ont imposé envers
ce que .nous brûlions un changement d'atti-
tude. Ce corps mandarinal, nous avions nos
,. raisons de le réduire A l'immobilité et à l'im-
puissance ; nous en avons aujourd'hui
-.cl s le ramener l'activité. Notre politique,
Maflït les cinq pays de l'Union, a été sensi-
blement la même. En Cochinchinei notis
v supprimons le corps mandarinal par extinc-
: ,', taon ; en Anna m, nous lui laissons les appa-
rences de l'autorité, mais c'est pouf la ga-
ljjafie ; au Tonldn, nous lui abandonnons quel-
* quft Initiative, mais nous le contrôlons étroi-
-tement ; au. Cambodge, nous n'avons plus
, que des courtisons et des dignitaires ; au
- BfR»,. il n'y a plus rien; Le jeune Annam
a plus rien.
attaque sans merci les mandarins, sous pré-
̃' :̃ teste qu'ils se sont ainsi laissé dépouiller.
îl Va falloir leur rendre la vigueur qui
F- -"ttftjr fftit défaut,.afin qu'ils sqient éapables
• dç jçftiér un triple rôle : celui d'avertisseurs,
,': pour, nous prévenir quand notre politique
> n'éfet pas nabile; de collaborateurs, pour
oàsader le peuple aux mesures que nous pre-
«non$.< de responsables, pour faire accepter
;.r.U!. Í;,pe.\iple, parfois même avant qu'il en
cffliript&tinè le sens et l'utilité, ces mêmes
: { ui-ea. Le mandarinat, par ce triple rôle,
,,", .=f.(! - )dra' son autorité politique et morale.
:'. ;;:', .ï: inoyéns pratiques? En voici un cer-
tirîn. nombre qui nous sont brièvement indl-
1 qtîéë" î1 restituer leur ancien honneur aux
Études traditionnelles (sans craindre, ajoute-
, ,: t}, la fameuse emprise chinoise initiale)
à.qx examens de lettrés; rétablir les an-
, fonctions indigènes et les distribuer
jfr chacun selon son mérite, (sans même tenir
•̃ ̃é^nï.pt'e si nous sommes en présence de doc-
trhvâires) ; rétablir les formes - honorifiques
J" 1 , Supprimées (même si elles nous semblent
- mcwnpatibles avec un régime démocratique);
eotfeultet toujours officiellement ces digni-
taires (ne fût-ce que pour avoir l'air de
:;-' , pf6«'dre en toutes fcirconstances-leur conseil);
¡' '., ,.ê.tdrt" rétablir toute l'apparence du pouvoir
V.V. •et .tçiites les marques de vénération extérieure
; ::,: l:t{J source prémièté de totfte autorité anna-
ati souverain.^Airisi, des autorités con-
- : siiï'tktlves, avec des dehors très brillants,
? : rloflit la France demandera publiquement les
̃ : délibéràtifs en ne tardant Dour elle nue
,:--;y '1a)"1æisiQJ1. : -,' -
il resté à préciser le rôle de la (commune :
',:. > fi a toujours été de premièr plan. A la com-
:' : ,:' mttue, à son conseil dé notables, aùx délé-
"gi^s de ces conseils et àux délégués des
groupes de communes, chefs de canton, a
:' /été;: dévolu en tout temps le rôle de contre;,
(riids de l'aittorité souveraine, autocratique
: ct tiiéocratique. Si la commune ne bat pas
:', monnaie, elle fixe la quotité des iinpôts que
v Vrti^onnablement elle doit payer ; si. elle ne
; déclare pas la guerre, elle fixe le nombre
I:,tl'mes qu'elle fournira : bref, au sdm-
VrV .mét, le souvëràin j au bas, la une } ja-
.: "(/rnâis le souverain ne ii'.t(jpê à la com-
r. buvertemnt. Le pouvoir de la com-
^p-niiie n'il pas toujours été prépondérant, il
,t>'â iaiïiais été néaliffeâble.
:s,'::.r;;V:Slal=e' Le's re
.le t-ants de la tdmrmine sont tdnjours là,
y pï]|ts à en fgprendre l'ex^cice. Ici, beau-
4 'iqQuP ffioiiis de Changements que dans le
::.;,t.' liiiindafinat. Les hmvtœs des communes sckit
éloignés des fonctions d'autrefois ! ils ne
i, :/ 6p.a'g
: : la vie loicale, ^orivenirs héréditaires, quAÏî-
;'-:., ; 'naturelles de la rtm. Rendons-leur leurs
ti>Teè et leur emploi ; ils feront d'excellents
auxiliaires et oonseillefs dè l'autorité.
Déjà; on a commencé dans cette voie; on
Cherdie à restituer son importance à latsom-
muitet- pour. m qui txiKente l'emènt,
l'assistance, lThygiène, le cadastre, le ':
ghtie ffsbati et financier, Cest Ja bonne d-
tnode. L drgmgmw egt en meuletlt état que
celui du GOTps' mudarinal ; il est rooinC,
mais il est ftrcact. Enlevons la rouille, fei»
, .illd8Îl8".------"'
en danç l l'Annam ct^nns le nôtre,
, -
t
Hais ces valeurs indigènes reoori'ttuée.,;
quel en sera le lien? Quel sera le représen-
tant suprême? Comment se fera la concen-
tration? Pàt un empereur de l'Annam? Par
un système démocratique, conforme aux aspi-
rations du jeune Annam? M. A.-R: Fontaine
déclare avec prudence qu'on n'a pas à pré-
juger de l'avenir, mais immédiatement après,
et résolument, il affirme qu'à l'heure pré-
sente le peuple n'est pas mûr pour un régime
démocratique, que la tradition séculaire
toute-puissante se soulèverait contre la nou-
veauté républicaine, que nous sommes - obli-
gés de conserver la forme dynastique qui
est une forme nationale. Et cette autorité
dynastique, il est nécessaire de la renforcer
intérieurement pour servir au dessein général
de la politique de collaboration et extérieure-
ment pour que la France d'Asie puisse joyei
le rôle qui lui est réservé dans le Pacifique.
En somme, faire le contraire de tout ce
que nous avons -fait depuis notre arrivée en
Indochine, voilà, en un mot, ce que conseille
M. A.-R. Fontaine ; rendre plus puissant un
souverain qui est notre collaborateur et notre
représentant; restituer l'ancien Empire; re..
constituer l'unité entre l'Annam, le Tonkin
et la Cochinchine (le Cambodge et le Laos
ayant un gouvernement séparé) ; relever mn-
gnifiquement le souverain et aux yeux de
son peuple) et aux yeux de toutes les nations.
C'est, ajoute-t-il, la même politique que celle
de M. Doumer : « L'Indochine n'est plus
une colonie impersonnelle obéissant à la mé -
tropole par l'intermédiaire d'un homme ap-
pelé Gouverneur Général; elle n'est plus pri-
vée de ses organes essentiels et de sa vie
propre. » Dominion? Pas précisément, mais
pays autonome, ayant sa politique intérieure
et la politique extérieure du grand pays de
France qu'il a la charge de représenter.
Telle est la solution qui, selon M. A.-R.
Fontaine, procurera à l'Indochine « le plus
long temps de sécurité, de prospérité et de
concorde 9. Les autres nous exposeraient à
de rapides et dangereuses déconvenues.
Je pense que - l'on aura -- senti avec quelle
maîtrise, avec quelle sûreté l autcur nous
a amenés à ces conclusions. Sur la logique
du système, sur sa cohérence, sur les qua-
lités remarquables de l'argumentation, il n'y
a que des éloges à lui adresser. On sent,
d'ailleurs, une connaissance très sûre de
l'histoire de la race, de ses traditions, de
ses tendances, de sa psychologie, M. A.-R.
Fontaine conquiert l'attention de son lec-
teur et la garde éveillée, intéressée, jusqu'au
bout. Le petit' livre fermé, un certain nom-
bre d'objections se dressent : je demanderai
l'autorisation de les exposer timidement et
brièvement-
Marié Roualan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Dépèches de l'Indochine
Des pourparlers sont engagés pour la IL
bérfttion (le L'ingénieur Patou, des Chemins
de fer de Yunnan, qui avait été arrêté par
les rebelles du Sud.
:. (Par dépêche.)
: -
Le cours du riz
--0-0--
SAIGON
23 avril
iles 100 kilos en viastres)
Riz nO 1, 25 Brisures 11.28
Hiz n° 2, 40 Brisures 10.46
Riz n° 2, 50 Brisures 9 88
Brisures nos 1 et 2 '8 40
Brisuires n O 3 et 4 7-41
Farines 2 96
Paddy Vingh-Long .,. 6 57
Paddy Go-Gong. 7 05
Paddy Bac-Lieu 669
Paddy Baixau 6 73
Coprah. 18 il
Les événements de Chine
On télégraphie de Shanghaï qu'une qua-
rantaine (le Français, eivus et missionnai-
res, ont évacué la province occidentale du
Seutchouen et sont arrivés à Shanghai, où
la situation est calme.
(Par dépêche.)
,,' ^1»
LA nON COLONIALE
MarMIUe'UIIl1011-Ayrea
Après avoir mis son appareil au point,
l'aviateur Saint-Roman a procédé a ses
essais de vol qui continueront aujourd'hui.
Le départ est prévil pour demain 27 avril,
à la première -heure. - -'
INSPECTION DES ,OL.NlfS
la
Par chet du 22 avril 1927, rendu sur la
proposition du ministre des Colonies, M. Li.
pergfe (Louis), inspecteur de ¡e,tl- des Co-
lonies, eft pramu inspecteur de P classe de
Colomes pour compta du 2 mai 1927.
PHILATÉLIE
,. - ",.
tSmgo aotc
L'Administration des colonies envitage le
rempllRBiTOnv prochain d. timbres postaux
tionptaisr du typff Vlôop», par une «tfie
mowciRr répMwntant» MM
À propos d'une thèse
- Le prôplème deif -droits des indi-
gènes dans nos possessions dlouirï-
nier est d'une i brûlante actualités
SÏÏFÏce sujet et sous le titre c tes droits"fV-
litiques des - IndigMes ̃ », M. "Jean Rumer
vient de publier une thèse de doctorat de
droit où V auteur. sans se préoccuper des
fépercussions possibles, va droit à son but,
voulant démontrer le danger d'accorder des
droits politiques aux indigènes de nos colo-
nies : Inde, Indochine, A.O.F., A.E.F.,
Madagascar.
Sur l'octroi aux indigènes de la qualité
de citoyen français, nous voyons se conser-
ver', puisqu'elle ne fut jamais abrqgée, les
effets de la loi du 24 avril 1833, d'après
laquelle « toute personne née libre ou ayant
acqui légalement la liberté, jouit dans les
colonies françaises : 10 des droits civils;
2° des droits politiques sous les conditions
prescrites par les lois ii.
L'Indef le Sénégal (Dakar, Gorée, Saint-
Louis et Rufisque) et Sainte-Marie de Ma-
dagascar étaient alors nos seules colonies à
profiter de la loi de 1833; conséquence de
la déclaration de la Constitution de Van III
article 6: « Les Colonies sont partie inté-
grante de la Métropole », et de la loi du
12 nivôse an VI assimilant les départements
coloniaux aux départements métropolitains.
Quantum- mutatus ab illo t
Il nous .faut arriver pour ainsi dire jus-
qu'au 29 septembre 1926 pour voir décerner
à des indigènes de nos colonies le droit de
cité.
La renonciation au statut personnel n'a
cessé d'intervenir, mais les exigences élecfo-
rales ont souvent fait passer outre et souvent
aussi pour en être débarrassé, on supprima
la représentation coloniale. La Cotir de Cas-
falion, sans avoir trouvé un fondement jti-
ridique à cette solution établit définitivement
le droit de vote aux indigènes des quatre
communes du Sénégal et uniquement dans,
leur colonie d'origine. Mais la loi du 29 sep-
tembre 1916, donne, de nouveau, bien des
soucis à la jurisprudence qui cherche,
d'après l'auteut, à en atténuer les effets,
mais il n'en reste pas moins nettement établi
L que les indigènes originaires des quatre corn-
munes et leurs descendants sont citoyens
français sans aucune réserve.
11 C'est aussi sans aucuiie réserve que ces
Sénégalais des quatres commrltlcs, avec
leurs frères de race, Toucouleurs, Otiolofs,
Bambaras, Mândingues et Sarracolès, sont
venus, sous les plis, du drapeau tricolore, se
faire tuer pour leur patrie d'adoption. Et ce
jour-là on ne leur a pas déclaré que les in-
digènes des possessions françaises ne font,
pas partie de la nation, »
Si ces loit du 26 juin 1889 et du 22 juil-
let 1893 ont accordé aux étrangers la fa-
culté de devenir citoyens français, il est lo-
gique d'accorder la même faculté aux indi-
gènes de nos colonies qui tre, sont encore que
des « sujets français », soit par voie de na-
turalisation, soit par voie d'admission à la
jouissance des j £ rôits de citoyen.
En ce qui me concerne; je regrette que les
formalités pour la naturalisation soient si
compliquées et que l'ott fasse attendre trop
longtemps nos loyaux sujets pour leur ac-
corder ce qu'ils considèrent comme un véri-
table honneur.
Sur la représentation parlementaire tolo
niale M. Jean Runner fait 1 remarquer, non
sans une apparence d'exactitude, qu'aucun
des parlementaires coloniaux ne peut se pré-
senter comme le représentant des indigènes,
le collège électoral qui les élit comprenant
toujours les citoyens français de la colonie,
par conséquent tous les Français, colons ou
fonctionnaires, qui y sont établis. Ce serait
exact si les indigènes ne formaient pas l'im-
mense majorité des électeurs et la preuve dé-
finitivement établie qu'au Sénégal, entre au-
tres, la voix est aux noirs, nous montre bien
que leur député représente bieh les intérêts
des indigènes. Et il en est de. même en
Cochinchine, -
M. Jean Runner ne manque pas de noter
que depuis 1925, les indigènes des colonies
au groupt de lA. O. F. ont été appelés à
élire deux délégués au Conseil d'Adminis-
tration de leur colonie.
En ce qui concerne le Conseil Supérieur
des colonies, M. Jean Rumer a tout à fait
raison, car ce n'est guère qu'un Conseil con-
tultatif composé, en majeure partie, de fonc-
tionnaires et de techniciens, les quelques re-
présentants indigènes prévus par les décrets
., ministre des Co-
devant être désignés par ":.:. ministre des Co-
lonies, Nous savons que àëpUtS quelques an-
nées, le Conseil des Colonies, se téunit, après
être resté pendant, plus de trente, ans en som-
meil et, avec ses trois corps consultatifs, il
joue un rôle important qui serait sans nul
dàute plus fécond si les indigènes étaient
appelés en plus grand nombre à participer
à - ses travaux.
̃ Il eût été fort intéressant de connaître les
détails de la discussion par le jury de la
thèse de M. Jean Runner dont certains argu-
ments n'ont certes pas été sàns heurter quel-
que peu les opinions et les sentiments huma-
nitaires des doctes professeurs. Néanmoins,
comme Vécrit dans la préface de l'outrage
mon excellent collègue LacienHaberti par
le foriâ cotnme par la forme, Vauvïe de M.
ftan Runner est de telles qui ne peuvent res-
ter indifférentes. Le problème de l'acies-
sion dés indigènes de nos colonies au gOfl-
vernement dt leur pays, en toUaboration
étroite met la nation civilisatrice est posé de-
vant FïïpinitfHf tt la France devra lui 'il"
mf: une réponse conforme h fan génie
eWhativr,
Bdanmd Néron,
Sénateur de la Hautt-umn,
Y Ouro
des Dimm.
L'élevage calédonien
, ,; Depuis 1924, on ne cesse de signaler que
l'élevàTCcalédonien est absolument désorga-
nisé at- niathe lentement à sa ruine. Le
boel <|j)nifiu £ çt~le -npînbfe ock* conwmm-
teurs âugmente. ,-
Lê chiffre du cheptel calédonien est au maxi-
mum de 90.000 têtes. Son rendement en bétail
de bouc herie calculé à 12 est de 10.800
têtes. Or, la consommation absorbe : Nouméa
6.000 têtes par an ; l'intérieur de la colonie,
8.000 têtes, et Jes deux usines de conserves,
4.000 têtes, au total 18.000 têtes. En relevant
les exportations des peaux de bétail, on trouve,
pour les trois dernières, les nombres de peaux
suivants: 19.462, 20.601, 18.841 peaux. On
peut donc tabler sur* 18.000 têtes nécessaires
aux besoins de la colonie. Le déficit entre le
croît du bétail et la moyenne de I" abatage an-
nuel peut donc être évalué à 6 ou 7.000 têtes,
et ce déficit est comblé par la liquidation ou
la diminution de certaines stations a élevage et
par l'envoi de vaches mères à l'abattoir. C'est
ainsi que le cheptel diminue annuellement, et
cette diminution est d' autant plus accélérée que
la souche du troupeau est diminuée également.
-0"
Le commerce de la France
avec ses colonies
Pendant le premier trimestre de. 1927, la
France a fait avec ses colonies et protecto-
rats un trafic s'élevant à 3 milliards 409 mil-
lions de francs.
Les importations de nos possessions colo-
niales en France se sont élevées à 1 mil-
liard 440 millions. Les exportations fran-
çaises sur nos colonies ont atteint t'milliard
969 millions, soit 529 millions en faveur de
ta Métropole.
L'Afrique du Nord à elle seule a fait avec
la France 2 milliards 15 millions d'échan-
ges. Elle lui a vendu pour 793 millions
500.000 francs et lui a acheté pour 1 mil-
liard 221 millions 500.000 francs.
Sur l'ensemble de nos possessions, l'Algé-
rie vient toujours en tête. Elle a reçu de
France 797 millions de marchandises et y a
exporté 653 millions de produits. Au total,
i milliard 450 millions.
Immédiatement après, vient l'Indochine,
avec 500 millions dont 330 millions d'impor-
tations de France et 170 millions d'envois à
la métropole.
La troisième place est occupée par l'A.
O. F., qui nous a vendu pour 193 millions
et à laquelle nous avons livré pour 170 mil-
lions. Au total, 363 millions.
La Tunisie suit avec un trafic de 312 mil-
lions, où les achats de la France sont repré-
sentés par 107 millions 500.000 francs et ses
ventes par 204 millions 500.000 francs.
Puis vient le Maroc, dont nous avons reçu
33 millions de produits et à qui nous avons
vendu des articles divers pour 220 millions.
En tout, 253 millions.
Enfin Madagascar compte pour 95 mil-
lions d'exportations de matières premières
en France et pour 85 millions d'importations
de fabrications françaises. Au total 130 mil-
lions.
Quant aux « autres colonies », leur trafic
avec la métropole s'est élevé, pendant le
premier trimestre de cette année, à 351 mil-
lions, dont 102 millions 500.000 francs pour
les importations en provenance de la métro-
pole et 170 millions 500.000 francs pour les
exportations. Sous cette rubrique figurent
l'A. E. F., la Réunion, la Côte des Somalis,
les Etablissements de l'Inde, la Nouvelle-
Calédonie. l'Océanie, la Martinique, la Gua-
deloupe, la Guyane, etc.
M. Doumertuto à Marseille,
visile des blessés coloniaux
Pendant son séjour à Marseille, le Président
de la République a visité l'hôpital militaire
Michel-Lévy, où il a été reçu: pat le général
Emile Mangin, commandant le 15° corps, le
médecin-inspecteur général Oberlé, directeur
du Service de Santé, et le médecin principal
Dor.
Un assez grand nombre d'élèves de l'Ecole
de Santé de Bordeaux font dans cet hôpital des
études spéciales pour l'armée coloniale. Ce
sont, d'ailleurs, principalement des ofifciers,
des sous-ofifciers et soldats des armées de Syrie
et du Maroc qui sont soignés là dans les ser-
vites chirurgicaux et médicaux.
M. L/ouenerçue, qui leur a consacré toute
unie matinée, s est entretenu avec un assez
grand nombre des blessés et des malades, s' in-
formant des circonstances où ils sont tombés et
de l'état de leur, santé. Tous sont en bonne
voie de rétablissement, et, le Président les a
réconfortés de paroles paternelles.
M. Gaston Doumergue s'est arrêté ensuite
au Foyer du Soldat, installé à l'intérieur de
l'hôpital, où les convalescents trouvent de
saities distractions. M. Doumergue a remercié
M. Teyssère, président du Foyer, et constaté
avec plaisir que nos soldats coloniaux, non seu-
lement améliorent là leur santé physique et
morale, mais se perfectionnent dans la connais-
sancç/He la langue française.
, l –- - --.
., : RETOUR
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, est
rentré ce matin à Paris avec M. Gaston Dou-
mergue, revenant de Marseille.
̃" «it -."-
L'in&uguration du poste de T.S.F.
de Brazzaville
0 0
Comme nous l'avons annoncé hier, l'inau-
guration officielle des communications ra-
diotélégraphiques directes entre la France et
l'Afrique Equàtoriale Française aura lieu
dans les salons du ministère des Travaux
publiés, 346, boulevard Saint-Germain, le
-vendredi sg avril prochain, à o heures du
matin, en présence de MM, les ministres des
Colonies et des Travaux publics et de M. An.
'toMM!t& GouVertvearv Général de l'Afrique
rEqusfimsle l'anpia.
M. Albert Sarraut en Algérie
A BODe
Après Constantine, Bône a fêté hier les
noces d'or politiques de M. Gaston Thomson.
":-.- Albert Sarraut, voulant participer à
toutes les phases de cet anniversaire, unique
dans les annales parlementaires, et poursui-
vant en même temps le voyage d'études et
aussi de réalisation qu'il accomplit en Al-
gérie., était revenu tout exprès de Biskra. Le
train spécial dans lequel il avait pris place
en compagnie de M. Viollette, Gouverneur
Général, de M. et Mme Thomson, estvarrivé
un peu avant 8 heures dans la gare de Bône,
toute décorée de feuillages et d'oriflammes
et aux abords de laquelle les tirailleurs al-
gériens avaient peine à contenir une foule
enthousiaste qui allait faire fête au ministre
et à « son député vénéré ».
Il convient de mentionner que, pour tra-
verser cette fois du sud au nord le territoire
algérien, M. Albert Sarraut avait pris le
chemin des touristes. Parti avant-hier matin
à la première heure de la palmeraie de Bis-
kra, il avait quitté le tram à Batna pour
assister à un déjeuner donné en son honneur
et en celui de M. Thomson par la munici-
palité de cette petite cité riante.
Puis, les toats de bienvenue et les paroles
d'encouragement et de réconfort échangés,
M. Albert Sarraut parcourut en auto qua-
rante kilomètres sur les routes poussiéreuses
qui séparent Batna de Timgad. Dans les
ruines antiques, une réception lui avait été
I ménagée.
La cérémonie terminée, le ministre de l'In-
térieur regagna le train qui, sans arrêt, al-
lait le conduire à Bône, à travers des plaines
fertiles toutes plantées de vignes et de tabac.
Reçu par M. Petrolacci, maire, et toutes
les autorités municipales, M. Albert Sarraut
ne prit qu'un court repos à l'hôtel de la sous-
prcfecture et se rendit d'abord devant le
monument aux soldats morts pour la patrie,
au pied duquel il déposa une gerbe de fleurs
au milieu du recueillement des assistants,
tandis que les clairons sonnaient Il aux
champs » ; puis, longeant le port, au ton-
nage sans cesse ateru, traversant des rues
d'une activité grouillante, M. Albert Sar-
raut, accompagné de MM. Thomson et Viol-
lette, alla visiter une des plus importantes
coopératives de tabac de la région algé
rienne. Enfin, un vin d'honneur fut servi,
au cours, duquel un magnifique bronze fut
offert à M. Thomson en témoignage de gra-
titude des 5.600 planteurs adhérents de la
coopérative.
A midi, un grand banquet populaire, or-
ganisé en l'honneur du ministre et de M.
Thomson eut lieu dans la Salle des Fêtes de
l'hôtel de ville. 11 s'est termine par les dis-
cours d'usage. Tour à tour, MM. Petrolacci,
maire; Marchis et Barris, délégués finan-
ciers ; Cuttoli, sénateur, levèrent leur verre
en honneur de M. Albert Sarraut et de M.
Thomson.
M. Viollette fut longuement applaudi lors-
qu'il déclara (lu'à travers la personne de M.
Thomson c'était la France que les uns et les
autres célébraient, et que c'était dans uti
sentiment commun d'admiration pour la
rnère-patrie que s'envolaient les acclama-
tions. Le Gouverneur Général souleva l'en-
thousiasme des convives en rendant hom-
mage à l'œuvre accomplie par M. Poincaré,
auteur de la prestigieuse résurrection de la
France à laquelle le monde assiste depuis
un an.
M. Sarraut prit ensuite la parole. Ce fut
pour dire l'émerveillement que lui causait
œuvre colonisatrice effectuée en Algérie et
dont il pouvait apprécier partout où il pas-
sait les prodigieux et féconds résultats.
- Mais, ajouta-t-il, tous les hommes dont
les efforts collectifs ont abouti aux résultats
qui sont votre fierté, auraient -sans doute
échoué s'ils n'avaient eu pour les conduire
vers la Terre promise des missionnaires qui
surent deviner l'avenir. C'est pourquoi vers
vous, Thomson, monte la reconnaissance de
l'Alcrérie tout entière.
Mais c'est justement parce que cette œuvre
est unique et est un des plus merveilleux
joyaux du patrimoine national qu'il ne faut
pas permettre qu'on y touche.
Après cette. courte allusion à son discours
de Constantine, le ministre a terminé au mi-
lieu des acclamations des convives, qui se
levèrent pour l'applaudir.
- La Révolution, dont nous prétendons
continuer le génie, nous a appris à aimer
par-dessus tout la patrie. Je dirai à Paris? .à
mon retour, combien vous avez contribué, ici,
sur cette terre fertile, à l'œuvre civilisatrice
et généreuse de la France toujours plus
grande.
La cérémonie se termina par un discours
de M. Thomson, qui rendit un nouvel hom- !
mage aux Algériens, nui « oublient leurs di-
visions politiques pour se consacrer d'un
même cœur à l'intérêt commun ».
Après le banquet, une excursion avait été
organisée à Bugeaud, petit village qui sur-
plombe Bône à 800 mètres de hauteur, et
d'où le ministre et sa suite purent contem-
pler un panorama s'étendant jusqu'aux mon-
tagnes de Tunis. MM. Albert Sarraut et
Thomson assistèrent le soir à un dîner à la
préfecture, tandis que dans la ville illumi-
née des réjouissances avaient lieu en leur
honneur.
Cinéma colonial
-0 ib
On va « tourner » dans le désert
La prochaine production de J. de Baron-
celli aura trait à l'aviation. Gabriel Gabrio
et Jean Murat interpréteront tous deux des
rôles de pilotes-aviateurs et seront les héros
d'une action extrêmement dramatique. On
attend d'un jour à l'autre la confirmation de
l'engagement d'une très jolie star étrangère
qui n'a jamais tourné en France.
J. de Baroncelli pense partir prochaine-
ment avec sa troupe vers les grands déserts
africains Vît prépare, à l'heure actuelle, ce
déplacement. Il ne peut indiquer encore
l'endroit exact où il aura la possibilité de si-
tuer son drame, mais cet endroit ne man-
quera certainement pas de pittoresque.
L'BBC AD R E
L'esche de la Méditerranée, retour de Syrie,
es-t partie pour Bizerte. ,
(Par dépêchf.)
LE MAROC ÉCONOMIQUE
LA RAMIB
Par Louis le Barbier.
Au dire des botanistes - gens savants et
généralement aimables qui savent ce qu'ils di-
sent la ramie est une plante de la famille
des urticacées, tribu qui contient nombre de
plantes fibreuses. Ils vantent ses qualités et affir-
ment que sa fibre, blanche, soyeuse, extrême-
ment résistante, est peut-être la fibre la moins
sensible à j'humidité; que les tissus faits avec
elle usent peu, tout en possédant un lustre
et un éclat très supérieurs à ceux de tous les au-
tres tissus y compris ceux confectionnés avec
le lin.
Tout cela est exact. Ce qui l'est moins, c'est
l'affirmation qui se rencontre un peu partout et
qui veut que la ramie ne pousse bien que dans
les pays tropicaux à chaleur humide. La vérité
est, au contraire, que cette plante à végétation
luxuriante et à gros rendements annuels (puis-
que l' on peut faire trois, quatre et même quel-
quefois davantage encore de récoltes par an,
sur la même plante) est facile à acclimater. On
en a introduit dans l'Apiérique du Nord, au
Brésil, dans les parties chaudes de l'Europe
Occidentale. Partout, elle - a dcnné au point
de vue culture de beaux résultats.
Ces considérations d'ordre général sont tout
en faveur de la ramie. Ce qui, l'cet moins,
c'est l'opinion qu'ont d'elle les filateurs et les
tisseurs qui l'emploient et qui, après tout, sont
au moins, autant que les botanistes, intéressés
à savoir ce que l'on peut tirer de cette fibre
théoriquement si belle : par suite quelle opi-
nion on doit avoir de la plante, au point de vue
très terre à terre, mais essentiellement pratique
de son emploi industriel : et, en définitive, quel
intérêt offre sa culture.
Tous sont unanimes à déclarer que, de tou-
tes les plantes textiles, la ramie est la plus
difficile à traiter, pour toutes les opérations qui
suivent sa récolte et précèdent son emploi en
filature. Le fait est qu'on n'a pas encore trouvé,
industriellement parlant, le moyen efficace,
pratique et sûr, de préparer régulièrement les
fibres, autrement dit de les rouir et de les dé-
barrasser du parenchyme et de la substance
gommeuse qui les fait adhérer entre elles. On
a bien tenté des moyens chimiques et c 'est par
eux que l'on arrive à quelque résultat. Mais ces
moyens, s'ils sont poussés, abîment la fibre et
lui ôtent sa résistance - et s'ils ne le sont pas,
ne la débarrasent pas de ses impuretés. Cruel
dilemme.
Aussi, quoiqu'il soit infiniment probable et
même certain qu'au Maroc on pourrait obtenir
de la ramie de bonne qualité, ne recomman-
dons-nous pas cette culture tout au moins
tant qu'on n'aura pas trouvé le moyen pratique
de préparer la fibre que l'on cherche depuis
longtemps déjà - et qu'on Irouvera sûrement
un jour plus ou moins prochain.
Cela dit, voyons ; en quelques mots ; ce que
l'on fait avec la ramie.
C'est de Chine que nous vient, dans l'état
actuel du marché, la plus grande partie de la
ramie employée en Europe. Toutefois, il nous
faut ici constater en passant une de ces ano-
malies commerciales et économiques que nous
voyons à chaque instant, dès que nous jetons
un coup d'œil sur notre production coloniale.
Si toute - ou presque toute - la ramie im-
portée en Europe vient officiellement de Chine
(notamment de Shangaï) une très grosse
partie était née en Indochine. Ce produit d'ori -
gine française est expédié à l'étranger (Chine).
s'en va sur un marché souvent étranger (Angle-
terre) et rentre chez nous après ces deux pro-
menades, pour le moins inutiles.
Il en est de même, par exemple, pour quan-
tités de bois coloniaux d'origine française tran-
sitant par les marchés anglais ou allemands.
Pour les lins de France travaillés en
Belgique et en Angleterre, et revenant sous
forme de batiste d'Irlande chez nous.
Passons.
Les Chinois, réputés jusqu'à ces derniers
temps pour leur labeur patient et le bon marché
de leur main-d'œuvre, décortiquent à la main.
avec des râcloirs, les feuilles de la plante (cel-
les-ci ont souvent de 1 m. 50 à 3 mètres de
long). Ils en font des lannières qui, réunies en
balles pressées, sont envoyées en Europe sous
! le nom de China Grass. La fibre de ce China
-. , 1
Grass n est pas entièrement dégommee ; les
lannières doivent être traitées chimiquement
avant d'être employées.
Leur utilisation est multiple. Si la ramie sert
à confectionner des tissus ou de la - dentclle,
on en tire aussi une pâte à papier qui se recom-
mande par sa solidité et sa beauté. Mais pour
que le papier ainsi obtenu atteigne toutes ses
qualités, il faut que la fibre ait conservé toute
sa robustesse et que, de plus, toutes les im-
puretés, notamment les filaments noirs qui sub-
sistent sur tous les cordons de China Grass,
aient entièrement disparu : que rien ne vienne
faire tâche dans la pâte et que celle-ci soit ré-
sistante et homogène. Tout cela s'obtient rare-
ment et surtout très irrégulièrement. Quant on
arrive à ce degré de pureté, la pâte en ques-
tion est fort recherchée. C'est elle qui sert,
par exemple, pour la confection des billets de
banque de grosse valeur, les coupures de 500
et 1.000 francs. Et. à cet égard, sait-on que,
jusqu'à la gueTre, la Banque de France s'ap-
provisionnait de sa pâte de ramie en Allema-
gne ). Passons encore.
Le rendement des fibres sèches est d envi-
ron 2,5 à 3 du poids des feuilles et tiges
récoltées en vert, ce qui représente une quan-
tité encore fort appréciable, étant donné,
comme nous le disions tout à l'heure, qu'on
peut faire trois et même quatre récoltes par an
sur un même pied.
Nous ne citerons aucun des procédés qui ont
été mis en service pour arriver à la défibration
et au dédommage simultanés. Au dire des in-
venteurs, tous devraient donner des résultats
merveilleux. Pratiquement, m a dépensé beau-
coop d'argent et ces dépenses ont été malheo*
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