Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-04-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 avril 1927 07 avril 1927
Description : 1927/04/07 (A28,N56). 1927/04/07 (A28,N56).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510515
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. - N" bb LE NUMERO : 30 CENTIMES JEUDI SOIR. 7 AV-BIL lW7
JOVMftl elotilota
Rédaction & Administration s
14, RM il Mt-IM*
PARIS ÎÉiPII. t LOUVIW ,.
ItlCHKLIKU W-84
Les Annales Coloniales
l$t mmmm et récotme» tout roçmn m
htUU du joumal.
Dirkctsurs I Marcel RUEPEL et L.-G. THÉBAULT
LM AnALES Coloniales ne publient que des ati.
oies ifiédu#, qui sont leur propriété exclutiwe.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
CD" 8 MoÍl 8 M*U
France et
Colonies 120. 85 1 15.
Etranfor.. 180 a toI 1 Il,
On s'aboniM uns frais dans
mm* les bureau de poste.
SAHARIEN D'HIER ET DE DEMAIN
", .1. ,
Une brochure de M. Rober-Raynaud,
éditée par le Comité Algérie-Tunisie-
Maroc appelle à nouveau l'attention sur
le « transsaharien ».
La brochure, du reste, appuie un
vœu émis par le Comité Algérie-Tuni-
sie-Maroc. dans sa récente séance du 16
février 1927, ainsi conçu :
« Que le Conseil Supérieur de la Dé-
fense nationale, déjà saisi en 1923 de
cette question et qui s'était alors pro-
noncé pour l'exécution immédiate du
transsaharien dans des conditions et
suivant nn tracé déterminés, soit de
nouveau et sans retard invité par Te Gou-
vernement à terminer l'étude technique
de cette voie de pénétration. »
Je n'ai pu me retenir d'un sourire de
scepticisme. Les hommes de ma généra-
--tion pourraient soupirer avec le poète :
IlOlus ! qui1 j'en ni vu mourir do ces projets.
Je ferme les yeux. Voilà, dans le fond
du tableau la barbiche de M. de Freyci-
net, le premier livre de M. Duponchel
sur « le chemin de fer transsaharien n,
de 1879; puis les premières missions de
Pauyanne-Chavenard-Bailly, de l'ingé-
nieur des ponts Choisy, du colonel Flat-
ters. Et c'est ensuite la tragédie de fé-
vrier 1881, le massacre de la mission
Flatters, le rideau tombant sur cette vi-
sion d'horreur, le long entr'acte et, après
les incidents de Fachoda,. la nouvelle
campagne de Paul Leroy-Beaulieu qui
se prolonge, inlassable, avec les projets
de l'ingénieur Souleyre, ceux d'André
Berthelot en 1911, ceux du lieutenant-
colonel Godefray et du fameux Comité
du Rail Africain, en 1918.
Et voilà un nouveau projet, une nou-
velle campagne!
J'ai lu, attentivement, l'étude de M.
Rober-Raynaud. Oserai-je avouer que je
n'y ai rien trouvé de très neuf, sinon
cette a ffirmation, un peu osée à mon
sens, qu'en faisant aboutir un chemin de
fer transafricain français à Bangui, à
6.000 kilomètres des ports algériens
« V Algérie deviendrait ainsi la forte de
VAfrique Centrale Il, (Notez bien que ce
n'est pas inoi qui souligne, mais M.
Rober-Raynaud. )
Mais conséquence inattendue pour
moi et certainement aussi pour l'auteur
- ma lecture m'a apporté des raisons
définitives de renoncer au rêve ferro-
viaire que j'ai, je le reconnais volontiers,
partagé longtemps. J'ai trouvé, en effet,
après l'étude de M. Rober-Raynaud une
note, fort suggestive sur l'historique de
l'automobile au Sahara. J'y découpe
cette phrase : « En novembre et dé-
cembre 1926, les Chambres de Com-
merce d'Oran, d'Alger et de Constan-
tine, appuyées par le Gouverneur Géné-
ral, mettant à profit les efforts de mar-
ques d'autos concurrentes, ont réussi
une traversée du Sahara d'un caractère
tout nouveau. Ce voyage des Chambres
de Commerce n'est plus du tout ur
exploit sportif : il fait prévoir, dans ur
délai bref, l'organisation de véritables
services. »
Et, à l'appui de cette affirmation, la
notice nous indique ce qui a déjà été
fait pour l'aménagement des deux prin-
cipales pistes sahariennes.
La première, route de passage tradi-
tionnelle de la Méditerranée au Soudan,
part d'Alger (par les oasis de Laghouat,
Ghardaia, El Goléo) ou de Constantine
(par Touggourt et l'oasis d'Ouargla) se
prolonge sur In-Salah, Tamanrasset,
Tin-Zaouaten, Kidal, Tabankor et Bou-
rem, sur le Niger. Ce n'est, certes pas
une route-billard, mais c'est déjà beau-
coup mieux qu'une piste ordinaire. Elle
a été aménagée dans les mauvais passa-
ges, rocheux ou sablonneux ; elle a été
jalonnée d'un chapelet de cailloux, par-
tout où cela a paru nécessaire (travail
déjà commencé, avant la guerre, par le
capitaine Charlet). La notice conclut :
« Voilà donc une piste établie, pres-
que aussi utilisable qu'une route; les gî-
tes d'étape sont prêts, à des distances
raisonnables. Là où il n'existe ni oasis,
ni postes militaires, l'administration des
territoires du sud a construit des bordj.
Le cadre est fini, il reste à animer la vie
automobile qui évoluera dans ce ca-
dre. » Déjà des maisons d'entreprises
sont créées (Etablissements Catelan).
Des hôtels sont projetés ou en construc-
tion à In-Salah et à Tamanrasset.
L'autre piste, dite du Tanezrouft,
- oresente un autre caractère. Elle n'est
qu'une route de transit ne desservant,
en principe, aucun point intermédiaire.
mais assurant la traversée du Sahara,
dans le minimum de temps. La mission
des Chambres de Commerce d'Alger et
de Constantine a mis 15 jours à l'aller,
17 jours au retour pour faire le voyage
par la piste du Hoggar. La mission
d'Oran, par la route du Tanezrouft, a
mis 5 jours à l'aller et 4 jours et demi au
retour.
Cette route aussi a déjà reçu un amé-
nagement sérieux..Une entreprise s'est
créée, la Compagnie Générale transsaha-
rienne, deux infatigables pionniers, les
fils du général Estiènne, sous la haute
direction de leur père se sont dévoués à
l'œuvre. Le Tanezrouft offrait une route
naturelle de 1.200 kilomètres, générale-
ment aussi unie que la surface de la
mer, entre Reggan, dernière oasis du
Touat et Bourem, sur le Niger. Cette
route, on l'a jalonnée avec des bidons
d'essence et des bouteilles vides. On y
roule, de jour et de nuit, dans
une vaste auto conçue pour ce
trajet avec tout le confort moderne,
couchettes-sleeping, cuisine, etc. Un hô-
tel caravansérail a été déjà construit à
Reggan. « Dans ces conditions, une di-
ligence transportant sept voyageurs
franchit le Tanezrouft en 48 heures. »
Enfin, la notice se termine par cette vue
suggestive sur le proche avenir : « Après
le triomphe de l'automobile, il devient
possible aujourd'hui d'organiser avec
une précision méticuleuse des routes
transsahariennes, le long desquelles un
service d'avions pourra se faire en toute
sécurité. n
Si l'on veut bien se souvenir qu'il y
a déjà près de deux ans que l'amiral
Fournier faisait à l'Académie des Scien-
ces une communication sur le procédé
de guidage Loth pour dirigeables et
avions, à travers les pays désertiques
comme le Sahara, on reconnaîtra que
l'heure n'est plus à ce vieux moyen de
locomotion qu'est le chemin de fer, mais
à ces modes nouveaux que sont l'auto-
mobile et l'avion. Dans ces régions où
rien ne nous empêche de renouveler le
geste de ce tsar qui, consulté, dit-on, sur
le tracé de la ligne Pétersbourg-Moscou,
trempait son doigt dans l'encre et jetait
sur la carte, une ligne droite entre les
deux villes, où les études déjà faites,
les entreprises déjà créées, nous ont mis
à pied d'œuvre, il serait fou, à mon sens,
de poursuivre la réalisation de ce chemin
de fer, qui coûterait deux milliards au
minimum et probablement 10 ans de tra-
vail, pour un résultat certainement in-
férieur à celui que l'on peut obtenir, dès
maintenant, par une combinaison mé-
thodiquement ordonnée de l'automobi-
lismp, de l'aéronautique et dd la navi-
gation maritime, avec dix fois moins de
capital et dans 1° fois moins de temps.
Le chemin de fer transsaharicn ce fut
le rêve de notre jeunesse. Mais notre
jeunesse, c'est déjà du passé lointain,
regardons vers l'avenir.
Etienne Antonelli,
Député la Haute-Savoie, prote..
rolpir de l,lilisfittion coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
tle I.von
LEHPOSITIOIt CJLOBULE DE 1929
---().o
Un avis favorable à l'installation du Palais
permanent de la future Exposition Coloniale, à
côté dp l'Ecole d'Horticulture de Saint-Mandé
a été émis, hier, par la troisième commission
du Conseil municipal qui a décidé de reporter
la porte monumentale de cette exposition de
la porte de Reuilly à la porte Dorée.
Le Conseil Supérieur de l'Exposition Colo-
niale Internationale de 1929 a été présenté hier
matin à M. Raymond Poincaré par M. Léon
Perrier, ministre de Colonies. "Conseil s'est
longuement entretenu avec le chef du Gouver-
nement du programme financier de la future
Exposition.
D'autre part, le projet de l'Exposition Co-
loniale a subi un arrêt devant la Commission
du Métropolitain. Nombre de conseillers n'ont
pu encore admettre que l'Exposition s'installe
au Bois de Vincennes. Aussi semblent-ils vou-
loir à nouveau discuter l'octroi des terrains de-
mandés:
Cela étant, la Commission du Métropolitain 1
s'est refusée à construire, par priorité, une
nouvelle ligne de métro vers le Bois de Vin-
cennes. Elle argue de l'incertitude où se trouve
le Conseil quant à remplacement définitif de
l'Exposition et de la nécessité qu'il y aurait
d'ajourner faute de fonds la construction
d'autres lignes du Métropolitain si on établis-
sait celle de Vincennes.
Il..
LA MISSION DE M. STEEG
00
Par décret paru au Journal officiel du
6 avril, M. Steeg (Théodore), sénateur, an-
cien ministre, est maintenu en mission tempo-
raire, conformément aux dispositions de 1 ar-
ticle 9, paragraphe 2, de la loi organique du
30 novembre 1875, en qualité de commissaire
résident général de la République française au
Maroc.
41»
A KARIKAL
Nous apprenons qu'nvant-hicr ont eu lien
>¡ Karikai, 80US la présidence de M. Henri
fïnebelè, industriel, Tle grandes fôtes en
l'honneur de la validation de M. Paul Bluy-
sen nu 8(1nat.
Cette manifestation témoigne d'un pro-
rond 'rcvirement poliîique qui vient de ee
produire dans cette importante dépen-
dance.
Les instituteurs indigènes
d'Indochine
00
Les instituteurs indigènes de
VIndochine ne sont pas satisfaits
de leur sort. L'un des derniers nu.
ménls de la Tribune Indochinoise nous pp*
porte un écho de leurs plaintes et V expression
de leurs revendications. C'est un « vieil ins-
tituteur » qui se fait le porte-parole de ses
collègues et prie VAdministration de mettre
fin à une situation intolérable. Et d'abord de
qtioi se plaignent les instituteurv indigènesî
Le correspondant de la Tribune Indochinoise
Vexpose assez longuement et nous ne sau-
rions le suivre dans les détails. Mais voici
Vessentiel. Les instituteurs indigènes souf-
frent d'un manque de considéraHon. Leur
profession n'est pas appréciée cetmme elle
mériterait de l'être. Au lieu de la tenir « pour
un apostolat sublime. on l'assimile « à une
espèce de poste de secours à l'intention de
ceux dont le défaut d'intelligence et de for-
rI/lit empêchent de continuer leurs études en
vue d'une place plus influente ou plus rcmu.
nératrice de l'Administration ». Et l'auteur
de la lettre à laquelle nous empruntons ces
renseignements ajoute : - Tout instituteur
est un homme perdu dans V esprit de ses sem-
blables. Il est ghlé et parfois humilié dans
ses relations sociales. Il éprouve de la dif-
ficulté à se marier et se voit souvent éconduit
au profit de fonctionnaires, qui n'ont ni plus
d'instruction, ni plus de talent que lui.
Il est notamment placé, dans la considéra-
tion publique, bien au-dessous de l'interprète
ou du secrétaire, lesquels ont la même origine
sociale que lui, mais gagnent plus que lui,
bien que les examens au:rque[s.. ils doivent sa-
tisfaire ne soient pas plus difficiles que ceux
que passe le jeune pédagogue. Il n'y a pas,
d'autre part, four l'instituteur, de cadre su-
périeur dont l'accès est hmlori/iqtlc et lucra-
tif, alors qu'on en trouve dans les autres car-
rières et dans celle des secrétaires, notam-
ment.
Aussi le recrutement du personnel en est-il
affecte. C'est pourquoi c'est vers les carrières
mieux payées, moins pénibles, plus honorées,
que se dirigent de préférence les jeunes gens
qui sortent de l'école,
T'Administration devrait s'émouvoir de
cette situation, tandis qu'elle ne parait pas
s'en inquiéter. Et notre vieil instituteur lui
indique quelques-unes des mesures qu'elle
devrait immédiatement envisager.
En premier lieu assimiler, en leur donnant
la même solde, les instituteurs stagiaires aux
élèves secrétaires et. les instituteurs titulaires
de 88 classe aux secrétaires auxiliaires de 3*
classe et ainsi de suite.
Puis instituer dans les services de l'ensei-
gnement un cadre supérieur n'y en a-t-il
pas dans les autres services? Ce cadre se-
rait un corps de directeurs des écoles élbnrn-
taires et d'inspecteurs de l'enseignement élé-
mentaire. Le recrutement, se ferait par voie
de concours, lequel serait ouvert aux institu-
teurs titulaires de 2" classe.
Enfin « supprimer les titres si décriés de
huvett, phu honoraires et honorariat pour
hônorariat, nommer à l'avenir des directeurs,
des inspecteurs honoraires pour que le titre
rime avec la fonction. »
Le vieil instituteur conclut : « Alors les
instituteurs connaîtront de beaux jours, aimés
et respectés de la foule, ce qui est une con-
dition essentielle pour bien faire. »
Est-ce une voix isolée qui s'élève ainsi avec
vélléme"ce 1 Certes non. la Tribune Indochi-
noise affirme que ces revendications répon-
dent en grande partie aux vœux du personnel
enseignant indigène. Aussi faut-il souhaiter
qu'elles rencontrent auprès ai VAdministra-
tion l'accueil favorable qu'elles méritent.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-préstaent ae ia Commission
des colonies
Secrétaire fte la Commission
les Attires Etrangères.
, > -
Foire-exposition de Nantes
ee
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
quitté Paris ce matin, se rendant à Nantes, où
il va représenter le Gouvernement à l'inaugu-
ration de la Foire-Exposition.
M. Léon Perrier profitera de son séjour pour
présider une réunion des groupements colonial
de l' ouest récemment créés.
M. Léon Perrier sera de retour à Paris sa-
medi.
Le régiae douanier des Colonies
)-o--
1
Au cours de l'après-midi d'hier, un certaiif•
nombre de députés, membres de la Commission
des Douanes, ont tenu une conférence au Mi*-
nistère des Colonies dans le Cabinet de M.
Léon Perrier.
La Commission des Douanes n'ayant pas en-
core examiné le projet, M. Léon Perrier a for
mulé son opinion sur l'ensemble et a demandé
aux membres présents de défendre au sein de la
Commission le point de vue colonial dans cer-
taines dispositions.
- -
PHILA TÉLIE
Tunisie
T/Adminislration vient de faire éditer
un nouveau timbre-poste de 1 fr. 50 obtenu
par la surcharge de îigurines de 1 fr. 25
ty' pe Bl-Djeni, bleu.
Ces nouveaux timbres sont mis en vente
dr-nuis le 5 avril.
L'émission des timbres « poste aérien-
ne » est épuisée et il n'est plus possible de
donner satisfaction >?i toule nouvelle de-
mande, sauf toutefois relies ne comportant
nue des timbres h 1 fr. et, h 1 t,.. 75/75 qui
peuvent encore être servies.
AU SENAT
--00--
L'indemnité spéciale de séjour en France
Al. Emile Sari, sénateur, demande à M. le
ministre des Colonies pour quelles raisons les
décrets des 1er août lj924 et 23 octobre TJ25, qui
ont porté successivement il 1.600 et a 2.000 fr.
l'indemnité annuelle spéciale de séjour en
France de 1.800 fr. allouée aux fonctionnaires
coloniaux par le décret du 11 septembre 1920,
n'ont pas été étendues au personnel civil de l'ad-
ministration pénitentiaire coloniale. (Question du
80 février 1927.)
Hépotise. - La question ,osée n'a pas man-
que de retenir l'attention du département, mais
lo décret préparé a fuit l'objet de divers rema-
niements qui cri ont retardé la présélltatton,
Toutefois, le texte déiinitif sera incessumnient
soumis il la luiute sanctloli dit Président de la
llépubliquu.
- .,.
A LA CHAMBRE
O ) –-
RAPPORTS
Les bataillons d'infanterie légère d'Afrique
Au nom de la Commission de l'Armée, M.
Brom a déposé sur le bureau de la Cham-
bre le rapport favorable qu'il a rédigé sur
la proposition de loi réduisant la durée du
temps d'épreuve à subir par les militaires
des butaillons d'infanterie légère d'Afrique
ponr être renvoyés dans un corps ordinaire.
Cette proposition ne comporte qu'un arti-
cle ainsi conçu :
« Les hommes incorporés en vertu des ar-
ticles 5 et C de lu loi du 1er avril 1923 dans
les bataillons d'infanterie légère d'Afrique
ou dans les sections spéciales qui se sont
fait remarquer devant l'ennemi, qui ont
accompli un acte de courage ou de dévoue-
ment et ceux qui ont tenu une conduite ré-
gulière pendant quatre mois peuvent être
renvoyés dans un corps de troupe ordinaire
pour y continuer leur service, par décision
du ministre de la Guerre rendue sur la pro-
position de leurs chefs hiérarchiques. Il
La Banque de la Guadeloupe et les billets
des émissions antérieures à 1907
On se souvient qu'en 1900, un incendie
détruisit. a Basse-Terre, les bâtiments du
Trésor. La caisse du trésorier-payeur dis-
parut. dans le sinistre. Elle contenait pour
(jHdO francs de billets de la Manque (le la
Guadeloupe. Il y a donc lieu de penser que
ces billets furent consumés. Et la banque,
ainsi dispensée d'en assurer l'échange, de-
vait. en rembourser la contrevnleur il l'Etat.
Muis il était impossible d'identitier par
leur numéro matricule les billets détruits.
C'est pourquoi l'on décida, en 1907, de
modifier le type du billet et de retirer de
la circulation toutes les coupures des émis-
sions antérieures.
Nous voici en 1927. Toutes les anciennes
coupures ont été échangées contre les nou-
velles, sauf une somme de 967.870 francs
qui peut être considérée comme représen-
tant les anciens hillets, détruits soit dans
l'incendie du Trésor (H01,980 fr.), soit dans
des sinistres privés.
Au surplus, si quelques-uns d'entre eux
( naient à remboursement, l'Etat les pren-
drait à sa charge, enlevant ainsi à la ban-
que elle-même toute raison d'en conserver
1:1 contrevnleur.
C'est pourquoi M. Roger Lafagette, exa-
minant le projet de loi relatif au versement
au Trésor public, par la Banque de la Gua-
deloupe, de la contrevaleur des billets des
émissions antérieures à 1907 non encore
'préscnlt',s au remboursement, conclut favo-
rablement.
Le doélni imparti à la Banque de la Gua-
deloupe serait, aux termes du projet, de
trois mois fi dater de la promulgation de la
loi.
-
A la Commission de 1" lltérie,
des Colonies et des Protectorats
- ('-0
Cette importante Commission est convoquée
pour demain vendredi 8 avril à 15 heures.
A l'ordre du jour :
1 Avis de M. Petit sur les projets :
Projet de loi n" 3816 ayant pour objet : 1°
le rachat de voies fenées d'intérêt local de
l'Algérie ; 2° le classement de voies fenées
d'intérêt local dans le réseau des chemins de
fer d'intérêt général de la colonie.
Projet de loi n° 3817 relatif au rachat de la
ligne d'intérêt général secondaire de Bône à
Aïn-Mokra (département de -- Constantine) ; -
2° Désignation d'un rapporteur pour le pro-
jet de loi n" 4067 substituant aux articles 542
à 552 inclus des ordonnances du 19 décembre
1827 et du 12 octobre 1828 portant applica-
tion du Code d'instruction criminelle à La Réu-
nion, à la Martinique et à la Guadeloupe, le
chapitre Il du titre V du Code d'instruction
crina¡=:lk !'tptropo!itaill relatif aux renvois d'un
tribunal à un autre pour cause de sûreté pu-
blique ou de suspicion légitime ;
3° Décision finale à prendre au sujet des
tourteaux.
4° Questions diverses.
L'AVIATION COLONIALE
00
Le raid de Pinedo
Après cinq essais infructueux qui ont duré
plus de cinq heures, de Pinedo a réussi à
s'envoler le 6 avril à 6 h. 15 du' matin, en
direction de San-Diego (Californie, sur la
côte occidentale). Il était arrivé à Roosevelt-
Dam, frontière Arizona-Colorado, à 10 h. 17.
Peu après l'amerrissage, une explosion dé-
truisit complètement l'appareil.
A ce moment, l'aviateur et ses compagnons
étaient à terre en conversation avec les jour-
nalistes. Personne n'a été blessé.
On croit que l'explosion a été causée par
une fuite à l'arrivée de 1 essence.
Le Gouvernement américain a offert de
mettre à la disposition du marquis de Pinedo
un hydravion militaire pour lui permettre de 1
continuer sa randonnée.
Le raid portugais
L'hydravion portugais Argus, faisant le
tour du monde, est tombé à la mer après
avoir décollé au départ de Pernambuco pour
Rio-de-Janeiro, et a été gravement endom-
magé. Î.fîs aviateurs sont sains et saufs, mais
cr. croit que le « d abandonné.
LE MAROC ÉCONOMIQUE
aio - :
Le Généranium Rosat
Voici une culture d'un genre plutôt spécial,
mais qui n'est paç sans intérêt, pécuniairement
parlant, pour ceux qui s'y adonnent. Elle a, de
plus, cet avantage d'être agréable pour le sexe
auquel nous devons les mères de nos enfants,
et nos petites amies qui, parfois, sont fort
gran d es, mais importe - %Mt fort
eur procurant
un parfum qu elles apprécient. C'est celle du
géranium rosat. Très pratiquée en Algérie, elle
commence à se développer aussi au Maroc,
principalement aux environs de Marrakech ; on
pourrait l'organiser ailleurs encore.
Les savants discutent entre eux pour savoir
si le géranium rosat est un Pelargonium graveo-
lens, ou mieux un Pélargonium Capitatum, ou
encore un Pélargonium Therebintaceum. Au
fond, peu vous importe probablement, et vous
n'avez pas tort ; l'essentiel est que l'huile
essentielle qu'on en retire est appréciée depuis
quatre-vingts ans bientôt par MM. les parfu-
meurs du monde entier, et que, par suite, cette
culture est devenue avantageuse pour ceux qui
s'y emploient. Voilà qui est vraiment intéres-
sant : te surplus est d'un intérêt très relatif.
D'origine sud-africaine, cette plante, qui
contribue à l'ornementation de nos jardins en
France, où elle est annuelle en pleine tene, et
où elle est implantée depuis 1690 (ce n' est pas
d'hier) est surtout cultivée au point de vue uti-
lisation industrielle en Algérie, en Espagne,
tant soit peu dans le sud de la France, aux
environs de Grasse, à La Réunion, île au cli-
mat modéré et constant, devenue sa terre de
prédilection. A la suite de la crise sur la canne
à sucre de 1904-1906, beaucoup de planteurs
ont abandonné la canne à sucre et ont planté du
géranium. Le succès a récompensé leurs efforts,
Ds~- tous ces pays (et il en est de même
au Maroc), la plante est vivace. Elle dure de
douze à quatorze ans et fournit de grosses touf-
fes dont les tiges atteignent un mètre de hau-
teur. Elle se multiplie par boutures, car les
graines sont généralement stériles. Son exploi-
tation est bajée sur la facilité que possè dent
les tiges, lorsqu elles sont coupées, d émettre à
leur base des bourgeons d' où naissent à leur
tour de nouvelles tiges, géranium rosat de-
mande un pays à température modérée et cons-
tante, où le thermomètre ne descend pas au-
dessous de quatre ou cinq degrés au-dessus de
zéro. Quant à l'huile essentielle, elle est exclu-
sivement contenue dans les feuilles et localisée
dans les - pois - secréteurs.
On peut, au Maroc comme en Algérie, avoir
sur un même pied deux récoltes par an : l' une
vers fin janvier ou sJébut du printemps, moment
où les pousses ont atteint 60 à 70 centimètres
de longueur, l'autre sur les secondes pousses
qui remplacent les premières lorsque celles-ci
ont été enlevées, et qui atteignent 25 à 30 cen-
timètres. A La Réunion, onvobtient trois, ré-
coltes par an, et même on peut dire que les
récoltes se succèdent d'un bout à l'autre de
l' année, puisque certains planteurs en font
quatre par an. Mais cela épuise la plante, et,
de plus, le climat du Maroc, plus sec, ne se
prête pas à cette exploitation intensive.
Pour que les feuilles donnent leur maximum
de rendement en essence, il faut qu'elles aient
été coupées après une période de beau temps.
au moins d' une dizaine de jours. On se sert
pour cette coupe de faucilles, ou, ce qui vaut
mieux, de sécateurs.
Quant à la distillation, elle se fait dans des
alambics ordinaires, c'est-à-dire aussi peu com-
pliqués que possible, et que chaque domaioe-
doit posséder. La dépense a est pas excessive
et l' entretien peu coûteux.
Comme rendement, on compte en moyenne
qu'il faut 1.800 à 2.000 kilos de feuilles pour
faire un kilo d' essence, et on évalue assez gé-
néralement le rendement moyen d'un hectare A
30 kilos d'essence. Sur ces trente kilos, la pre-
mière coupe en donne environ 20.
Les frais de mise en exploitation d'un hec-
tare varient entre 1.000 et 1.500 fr. ; la terre
doit être labourée et tenue très propre pour que
les mauvaises herbes ne gênent pas ta plante.
Des engrais de ferme, quand on peut s'en pro-
curer, aident la végétation. De même dans les
terres humides ou dans celles que l' on peut
irriguer, les récoltes sont plus abondantes. Le
prix moyen de l' essence qui, il y a quelques
années, était monté à 120 et 140 francs, a lé-
gèrement fléchi depuis quelque temps, mais se
maintient encore à un cours rémunérateur.
L'essence de géranium rosat se @ présente au
Maroc comme en Algérie sous l'aspect d'un
liquide jaunâtre. A La Réunion, la liqueur
tire plus sur le vert.' Son odeur très pénétrante
et assez fine se conserve longtemps. Elle est
analogue à celle de la rose. Cette essence est
employée d'une façon courante pour les sa-
vons de toilette ; or, comme la consommation
de ce produit ne décroît pas, la consommation
d'essence de géranium est d'un écoulement fa-
cile. On s'en sert aussi pour faire des parfums
concentrés, dont les femmes d'Orient, plus en-
core que les Européennes, sont très entichées.
La chimie, qui n' aide pas toujours les agri-
culteurs, est venue depuis quelques années of-
frir des concurrents redoutables à l' essence de
géranium ; elle a mis à la disposition des par-
fumeurs et des fabricants de savons des succé-
danés de l' essence de géranium rosat, créés
par les producteurs de parfums synthétiques.
Ces succédanés sept à base de géranol, d'es-
sence de citronnelle, de diphénilmétane et
d'oxyde de phényle. Mais, malgré tout, l'es-
sence naturelle offre encore des avantages réels
à ceux qui en font usage, et, tout en ayant
porté un coup assez sensible à la culture du
géranium, ces succédanés ne l'ont pas rempla-
cée ; il en résulte que les bénéfices de cette
culture sont encore très appréciables.
La culture du géranium n' est donc pas ap-
pelée à un très grand développement mais elle
est encore avantageuse. Il faut seulement lui
apporter pas mal de soins. Elle ne peut être
pratiquée que dans les pays comme le Maroc,
où les prix de la main-d œuvre sont encore
relativement bon marché. Cela peut être un
complément d'exploitation ; à notre avis, cela
ne motiverait pas une exploitation exclusive.
Quant aux prix de transports, ils sont forcé-
ment assez réduits, puisque seu l e l' essence
voyage, et que la récolte par hectare est limi-
tée en quantité et en poids. Nous avons vu que
la moyenne est de 30 kilos. A cet égard, le
Maroc est bien placé.
Leui. Le Barbier.
La Commission d'enquête
en Indochine
La Commission d'enquête en Indochine,
dont nous avons indiqué la composition et les
attributions, quittera Paris, ce soir, pour
s'embarquer demain à midi à bord du paque-
bot D'Artagnan, courrier d'Indochine.
Dépêches de l'Indochine
Les recettes budgétaires
Les recettes effectuées au al janvier au
titre des trois premiers articles du budget
général ont atteint un total de 5.128.747 pias-
tres, à savoir :
1° Douanes et régies 4.192.759 piastres
soit une moins-value de 1.438.491 piastres
sur le douzième échu (les prévisions buil-
gétaires ;
2° Enregistrement, domaines, timbres,
606.612 piastrs soit une plus-value de
110.779 piastres ;
3° Postes, télégraphes, téléphone. 329.375
piastres, soit une plus-value de 45.042 pias-
tres.
Les recettes effectuées pour les douanes
('t régies en janvier accusent une auqmenta-
Iton de 942.910 piastres sur les recottes de
janvier 1926.
Les événements de Chine
L'évacuation des Français habitant les
ports en amont de llankéou est décidée.
La situation à llankéou est très-tendue.
Le Japon évacue les femmes et les enfants.
On croit savoir que la France évacuerait
d'ici peu tous ses ressortissants.
(Par dépêche.)
Renforts trançais
Une compagnie annamite est arrivée à
à Changhah FAle fait partie du bataillon
de renfort qui a été envoyé d'Indochine
pour la défense de la, concession fran-
çaise.
(Par dépécho.)
- -000-
Agence économique de l'Indochine
-0-<>--
L'emploi de cliof do pervire do la Comptabi-
lité de l'Aponee économique est, supprimé en
tnnl. qu'emploi permanent eotirté « un fnnetion-
nnire «les ondres de l'Indochine.
F,n remplacement, de cet emploi; il estera
ft. cette agence, un emploi permanent, de chef de
service de la Propagande et des archives pho-
to-cinématographiques.
Le marché du riz à Saigon
Situation générale : Marché très calme.
Après une période d'activité sans précède*,
les (temandes se raréfièrent. Les prix se
maintiennent à cause de la raicié ties arri-
vages.
Paddy intérieur : La rapproché est tou-
jours difficile à trouver. Clôture, une cer-
taine fermeté semble prévaloir.
Riz : Affaires réduites. Pas de demandes
d'Europe. Quelques petites allaires sont
traitées sur Shanghai et le Japon.
Brisures : Les brisures sont en partie atJ-
sorbées pour l'exécution des contrats fé-
vrier-mars. Les demandes d'Europe sont
réduites. Stocks assez importants.
Farines basses : Le marché, est calme.
Les prix fléchirent sensiblement. Stocks peu
importants. -
Récoltes : La récolte se tcrln illl dans (te
bonnes conditions dans les provinces Vinh.-
Long, Cantho, llnchga, Ca récolte est termi-
née dans les autres provinces.
Les exportations du riz par Saïgon, dans
la deuxième quinzaine de mars atteignent
122.033 tonnes, savoir :
Riz blaxics, sur la France, 4.229 tonnes ,
vers l'étranger, 72.771 tonnes.
Riz cargo, sur la France, 100 tonnes ; vers
l'étranger, 4.690 tonnes.
Paddy, tout vers l'étranger, 13.219 ton-
nes.
Brisures, sur la France, 6.707 tonnes ;
vers l'étranger, lo.r)ll tonnes.
Farines, sur la France, 150 tonnes ; vers
l'étranger, 10.256 tonnes.
'e,rportll([on totale du riz pour la Corhin-
chine depuis le 1er janvier 1927 est 117.299
ton nés.
Indopaeifi.
-
Le cours du riz
SAIGON 5 avril
{les 100 kilos en piastres)
Rizn" 1. 25 brisures 10 79
Riz nrt 2, 10 y, brisures 10 14
liiz it° 2. ;>0 'Y-, brisures ",.,.. !) Gi,
Brisures ir" 1 et, 2 8 48
Brismcs n°» 3 et 4 7 57
Farines ,.,.,. 2
Paddy Vinh-Lnna G :tl
Paddy fîn-Cong 6 65
Paddy Bar-Lieu 6 47
Paddy Baixnu i\ 50
r.oprab .,.,.,., , , , , , 18 10
e..
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du fi avril, le taux de la piastre
fi Snïgon iM.M't de H fr.
JOVMftl elotilota
Rédaction & Administration s
14, RM il Mt-IM*
PARIS
ItlCHKLIKU W-84
Les Annales Coloniales
l$t mmmm et récotme» tout roçmn m
htUU du joumal.
Dirkctsurs I Marcel RUEPEL et L.-G. THÉBAULT
LM AnALES Coloniales ne publient que des ati.
oies ifiédu#, qui sont leur propriété exclutiwe.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
CD" 8 MoÍl 8 M*U
France et
Colonies 120. 85 1 15.
Etranfor.. 180 a toI 1 Il,
On s'aboniM uns frais dans
mm* les bureau de poste.
SAHARIEN D'HIER ET DE DEMAIN
", .1. ,
Une brochure de M. Rober-Raynaud,
éditée par le Comité Algérie-Tunisie-
Maroc appelle à nouveau l'attention sur
le « transsaharien ».
La brochure, du reste, appuie un
vœu émis par le Comité Algérie-Tuni-
sie-Maroc. dans sa récente séance du 16
février 1927, ainsi conçu :
« Que le Conseil Supérieur de la Dé-
fense nationale, déjà saisi en 1923 de
cette question et qui s'était alors pro-
noncé pour l'exécution immédiate du
transsaharien dans des conditions et
suivant nn tracé déterminés, soit de
nouveau et sans retard invité par Te Gou-
vernement à terminer l'étude technique
de cette voie de pénétration. »
Je n'ai pu me retenir d'un sourire de
scepticisme. Les hommes de ma généra-
--tion pourraient soupirer avec le poète :
IlOlus ! qui1 j'en ni vu mourir do ces projets.
Je ferme les yeux. Voilà, dans le fond
du tableau la barbiche de M. de Freyci-
net, le premier livre de M. Duponchel
sur « le chemin de fer transsaharien n,
de 1879; puis les premières missions de
Pauyanne-Chavenard-Bailly, de l'ingé-
nieur des ponts Choisy, du colonel Flat-
ters. Et c'est ensuite la tragédie de fé-
vrier 1881, le massacre de la mission
Flatters, le rideau tombant sur cette vi-
sion d'horreur, le long entr'acte et, après
les incidents de Fachoda,. la nouvelle
campagne de Paul Leroy-Beaulieu qui
se prolonge, inlassable, avec les projets
de l'ingénieur Souleyre, ceux d'André
Berthelot en 1911, ceux du lieutenant-
colonel Godefray et du fameux Comité
du Rail Africain, en 1918.
Et voilà un nouveau projet, une nou-
velle campagne!
J'ai lu, attentivement, l'étude de M.
Rober-Raynaud. Oserai-je avouer que je
n'y ai rien trouvé de très neuf, sinon
cette a ffirmation, un peu osée à mon
sens, qu'en faisant aboutir un chemin de
fer transafricain français à Bangui, à
6.000 kilomètres des ports algériens
« V Algérie deviendrait ainsi la forte de
VAfrique Centrale Il, (Notez bien que ce
n'est pas inoi qui souligne, mais M.
Rober-Raynaud. )
Mais conséquence inattendue pour
moi et certainement aussi pour l'auteur
- ma lecture m'a apporté des raisons
définitives de renoncer au rêve ferro-
viaire que j'ai, je le reconnais volontiers,
partagé longtemps. J'ai trouvé, en effet,
après l'étude de M. Rober-Raynaud une
note, fort suggestive sur l'historique de
l'automobile au Sahara. J'y découpe
cette phrase : « En novembre et dé-
cembre 1926, les Chambres de Com-
merce d'Oran, d'Alger et de Constan-
tine, appuyées par le Gouverneur Géné-
ral, mettant à profit les efforts de mar-
ques d'autos concurrentes, ont réussi
une traversée du Sahara d'un caractère
tout nouveau. Ce voyage des Chambres
de Commerce n'est plus du tout ur
exploit sportif : il fait prévoir, dans ur
délai bref, l'organisation de véritables
services. »
Et, à l'appui de cette affirmation, la
notice nous indique ce qui a déjà été
fait pour l'aménagement des deux prin-
cipales pistes sahariennes.
La première, route de passage tradi-
tionnelle de la Méditerranée au Soudan,
part d'Alger (par les oasis de Laghouat,
Ghardaia, El Goléo) ou de Constantine
(par Touggourt et l'oasis d'Ouargla) se
prolonge sur In-Salah, Tamanrasset,
Tin-Zaouaten, Kidal, Tabankor et Bou-
rem, sur le Niger. Ce n'est, certes pas
une route-billard, mais c'est déjà beau-
coup mieux qu'une piste ordinaire. Elle
a été aménagée dans les mauvais passa-
ges, rocheux ou sablonneux ; elle a été
jalonnée d'un chapelet de cailloux, par-
tout où cela a paru nécessaire (travail
déjà commencé, avant la guerre, par le
capitaine Charlet). La notice conclut :
« Voilà donc une piste établie, pres-
que aussi utilisable qu'une route; les gî-
tes d'étape sont prêts, à des distances
raisonnables. Là où il n'existe ni oasis,
ni postes militaires, l'administration des
territoires du sud a construit des bordj.
Le cadre est fini, il reste à animer la vie
automobile qui évoluera dans ce ca-
dre. » Déjà des maisons d'entreprises
sont créées (Etablissements Catelan).
Des hôtels sont projetés ou en construc-
tion à In-Salah et à Tamanrasset.
L'autre piste, dite du Tanezrouft,
- oresente un autre caractère. Elle n'est
qu'une route de transit ne desservant,
en principe, aucun point intermédiaire.
mais assurant la traversée du Sahara,
dans le minimum de temps. La mission
des Chambres de Commerce d'Alger et
de Constantine a mis 15 jours à l'aller,
17 jours au retour pour faire le voyage
par la piste du Hoggar. La mission
d'Oran, par la route du Tanezrouft, a
mis 5 jours à l'aller et 4 jours et demi au
retour.
Cette route aussi a déjà reçu un amé-
nagement sérieux..Une entreprise s'est
créée, la Compagnie Générale transsaha-
rienne, deux infatigables pionniers, les
fils du général Estiènne, sous la haute
direction de leur père se sont dévoués à
l'œuvre. Le Tanezrouft offrait une route
naturelle de 1.200 kilomètres, générale-
ment aussi unie que la surface de la
mer, entre Reggan, dernière oasis du
Touat et Bourem, sur le Niger. Cette
route, on l'a jalonnée avec des bidons
d'essence et des bouteilles vides. On y
roule, de jour et de nuit, dans
une vaste auto conçue pour ce
trajet avec tout le confort moderne,
couchettes-sleeping, cuisine, etc. Un hô-
tel caravansérail a été déjà construit à
Reggan. « Dans ces conditions, une di-
ligence transportant sept voyageurs
franchit le Tanezrouft en 48 heures. »
Enfin, la notice se termine par cette vue
suggestive sur le proche avenir : « Après
le triomphe de l'automobile, il devient
possible aujourd'hui d'organiser avec
une précision méticuleuse des routes
transsahariennes, le long desquelles un
service d'avions pourra se faire en toute
sécurité. n
Si l'on veut bien se souvenir qu'il y
a déjà près de deux ans que l'amiral
Fournier faisait à l'Académie des Scien-
ces une communication sur le procédé
de guidage Loth pour dirigeables et
avions, à travers les pays désertiques
comme le Sahara, on reconnaîtra que
l'heure n'est plus à ce vieux moyen de
locomotion qu'est le chemin de fer, mais
à ces modes nouveaux que sont l'auto-
mobile et l'avion. Dans ces régions où
rien ne nous empêche de renouveler le
geste de ce tsar qui, consulté, dit-on, sur
le tracé de la ligne Pétersbourg-Moscou,
trempait son doigt dans l'encre et jetait
sur la carte, une ligne droite entre les
deux villes, où les études déjà faites,
les entreprises déjà créées, nous ont mis
à pied d'œuvre, il serait fou, à mon sens,
de poursuivre la réalisation de ce chemin
de fer, qui coûterait deux milliards au
minimum et probablement 10 ans de tra-
vail, pour un résultat certainement in-
férieur à celui que l'on peut obtenir, dès
maintenant, par une combinaison mé-
thodiquement ordonnée de l'automobi-
lismp, de l'aéronautique et dd la navi-
gation maritime, avec dix fois moins de
capital et dans 1° fois moins de temps.
Le chemin de fer transsaharicn ce fut
le rêve de notre jeunesse. Mais notre
jeunesse, c'est déjà du passé lointain,
regardons vers l'avenir.
Etienne Antonelli,
Député la Haute-Savoie, prote..
rolpir de l,lilisfittion coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
tle I.von
LEHPOSITIOIt CJLOBULE DE 1929
---().o
Un avis favorable à l'installation du Palais
permanent de la future Exposition Coloniale, à
côté dp l'Ecole d'Horticulture de Saint-Mandé
a été émis, hier, par la troisième commission
du Conseil municipal qui a décidé de reporter
la porte monumentale de cette exposition de
la porte de Reuilly à la porte Dorée.
Le Conseil Supérieur de l'Exposition Colo-
niale Internationale de 1929 a été présenté hier
matin à M. Raymond Poincaré par M. Léon
Perrier, ministre de Colonies. "Conseil s'est
longuement entretenu avec le chef du Gouver-
nement du programme financier de la future
Exposition.
D'autre part, le projet de l'Exposition Co-
loniale a subi un arrêt devant la Commission
du Métropolitain. Nombre de conseillers n'ont
pu encore admettre que l'Exposition s'installe
au Bois de Vincennes. Aussi semblent-ils vou-
loir à nouveau discuter l'octroi des terrains de-
mandés:
Cela étant, la Commission du Métropolitain 1
s'est refusée à construire, par priorité, une
nouvelle ligne de métro vers le Bois de Vin-
cennes. Elle argue de l'incertitude où se trouve
le Conseil quant à remplacement définitif de
l'Exposition et de la nécessité qu'il y aurait
d'ajourner faute de fonds la construction
d'autres lignes du Métropolitain si on établis-
sait celle de Vincennes.
Il..
LA MISSION DE M. STEEG
00
Par décret paru au Journal officiel du
6 avril, M. Steeg (Théodore), sénateur, an-
cien ministre, est maintenu en mission tempo-
raire, conformément aux dispositions de 1 ar-
ticle 9, paragraphe 2, de la loi organique du
30 novembre 1875, en qualité de commissaire
résident général de la République française au
Maroc.
41»
A KARIKAL
Nous apprenons qu'nvant-hicr ont eu lien
>¡ Karikai, 80US la présidence de M. Henri
fïnebelè, industriel, Tle grandes fôtes en
l'honneur de la validation de M. Paul Bluy-
sen nu 8(1nat.
Cette manifestation témoigne d'un pro-
rond 'rcvirement poliîique qui vient de ee
produire dans cette importante dépen-
dance.
Les instituteurs indigènes
d'Indochine
00
Les instituteurs indigènes de
VIndochine ne sont pas satisfaits
de leur sort. L'un des derniers nu.
ménls de la Tribune Indochinoise nous pp*
porte un écho de leurs plaintes et V expression
de leurs revendications. C'est un « vieil ins-
tituteur » qui se fait le porte-parole de ses
collègues et prie VAdministration de mettre
fin à une situation intolérable. Et d'abord de
qtioi se plaignent les instituteurv indigènesî
Le correspondant de la Tribune Indochinoise
Vexpose assez longuement et nous ne sau-
rions le suivre dans les détails. Mais voici
Vessentiel. Les instituteurs indigènes souf-
frent d'un manque de considéraHon. Leur
profession n'est pas appréciée cetmme elle
mériterait de l'être. Au lieu de la tenir « pour
un apostolat sublime. on l'assimile « à une
espèce de poste de secours à l'intention de
ceux dont le défaut d'intelligence et de for-
rI/lit empêchent de continuer leurs études en
vue d'une place plus influente ou plus rcmu.
nératrice de l'Administration ». Et l'auteur
de la lettre à laquelle nous empruntons ces
renseignements ajoute : - Tout instituteur
est un homme perdu dans V esprit de ses sem-
blables. Il est ghlé et parfois humilié dans
ses relations sociales. Il éprouve de la dif-
ficulté à se marier et se voit souvent éconduit
au profit de fonctionnaires, qui n'ont ni plus
d'instruction, ni plus de talent que lui.
Il est notamment placé, dans la considéra-
tion publique, bien au-dessous de l'interprète
ou du secrétaire, lesquels ont la même origine
sociale que lui, mais gagnent plus que lui,
bien que les examens au:rque[s.. ils doivent sa-
tisfaire ne soient pas plus difficiles que ceux
que passe le jeune pédagogue. Il n'y a pas,
d'autre part, four l'instituteur, de cadre su-
périeur dont l'accès est hmlori/iqtlc et lucra-
tif, alors qu'on en trouve dans les autres car-
rières et dans celle des secrétaires, notam-
ment.
Aussi le recrutement du personnel en est-il
affecte. C'est pourquoi c'est vers les carrières
mieux payées, moins pénibles, plus honorées,
que se dirigent de préférence les jeunes gens
qui sortent de l'école,
T'Administration devrait s'émouvoir de
cette situation, tandis qu'elle ne parait pas
s'en inquiéter. Et notre vieil instituteur lui
indique quelques-unes des mesures qu'elle
devrait immédiatement envisager.
En premier lieu assimiler, en leur donnant
la même solde, les instituteurs stagiaires aux
élèves secrétaires et. les instituteurs titulaires
de 88 classe aux secrétaires auxiliaires de 3*
classe et ainsi de suite.
Puis instituer dans les services de l'ensei-
gnement un cadre supérieur n'y en a-t-il
pas dans les autres services? Ce cadre se-
rait un corps de directeurs des écoles élbnrn-
taires et d'inspecteurs de l'enseignement élé-
mentaire. Le recrutement, se ferait par voie
de concours, lequel serait ouvert aux institu-
teurs titulaires de 2" classe.
Enfin « supprimer les titres si décriés de
huvett, phu honoraires et honorariat pour
hônorariat, nommer à l'avenir des directeurs,
des inspecteurs honoraires pour que le titre
rime avec la fonction. »
Le vieil instituteur conclut : « Alors les
instituteurs connaîtront de beaux jours, aimés
et respectés de la foule, ce qui est une con-
dition essentielle pour bien faire. »
Est-ce une voix isolée qui s'élève ainsi avec
vélléme"ce 1 Certes non. la Tribune Indochi-
noise affirme que ces revendications répon-
dent en grande partie aux vœux du personnel
enseignant indigène. Aussi faut-il souhaiter
qu'elles rencontrent auprès ai VAdministra-
tion l'accueil favorable qu'elles méritent.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-préstaent ae ia Commission
des colonies
Secrétaire fte la Commission
les Attires Etrangères.
, > -
Foire-exposition de Nantes
ee
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
quitté Paris ce matin, se rendant à Nantes, où
il va représenter le Gouvernement à l'inaugu-
ration de la Foire-Exposition.
M. Léon Perrier profitera de son séjour pour
présider une réunion des groupements colonial
de l' ouest récemment créés.
M. Léon Perrier sera de retour à Paris sa-
medi.
Le régiae douanier des Colonies
)-o--
1
Au cours de l'après-midi d'hier, un certaiif•
nombre de députés, membres de la Commission
des Douanes, ont tenu une conférence au Mi*-
nistère des Colonies dans le Cabinet de M.
Léon Perrier.
La Commission des Douanes n'ayant pas en-
core examiné le projet, M. Léon Perrier a for
mulé son opinion sur l'ensemble et a demandé
aux membres présents de défendre au sein de la
Commission le point de vue colonial dans cer-
taines dispositions.
- -
PHILA TÉLIE
Tunisie
T/Adminislration vient de faire éditer
un nouveau timbre-poste de 1 fr. 50 obtenu
par la surcharge de îigurines de 1 fr. 25
ty' pe Bl-Djeni, bleu.
Ces nouveaux timbres sont mis en vente
dr-nuis le 5 avril.
L'émission des timbres « poste aérien-
ne » est épuisée et il n'est plus possible de
donner satisfaction >?i toule nouvelle de-
mande, sauf toutefois relies ne comportant
nue des timbres h 1 fr. et, h 1 t,.. 75/75 qui
peuvent encore être servies.
AU SENAT
--00--
L'indemnité spéciale de séjour en France
Al. Emile Sari, sénateur, demande à M. le
ministre des Colonies pour quelles raisons les
décrets des 1er août lj924 et 23 octobre TJ25, qui
ont porté successivement il 1.600 et a 2.000 fr.
l'indemnité annuelle spéciale de séjour en
France de 1.800 fr. allouée aux fonctionnaires
coloniaux par le décret du 11 septembre 1920,
n'ont pas été étendues au personnel civil de l'ad-
ministration pénitentiaire coloniale. (Question du
80 février 1927.)
Hépotise. - La question ,osée n'a pas man-
que de retenir l'attention du département, mais
lo décret préparé a fuit l'objet de divers rema-
niements qui cri ont retardé la présélltatton,
Toutefois, le texte déiinitif sera incessumnient
soumis il la luiute sanctloli dit Président de la
llépubliquu.
- .,.
A LA CHAMBRE
O ) –-
RAPPORTS
Les bataillons d'infanterie légère d'Afrique
Au nom de la Commission de l'Armée, M.
Brom a déposé sur le bureau de la Cham-
bre le rapport favorable qu'il a rédigé sur
la proposition de loi réduisant la durée du
temps d'épreuve à subir par les militaires
des butaillons d'infanterie légère d'Afrique
ponr être renvoyés dans un corps ordinaire.
Cette proposition ne comporte qu'un arti-
cle ainsi conçu :
« Les hommes incorporés en vertu des ar-
ticles 5 et C de lu loi du 1er avril 1923 dans
les bataillons d'infanterie légère d'Afrique
ou dans les sections spéciales qui se sont
fait remarquer devant l'ennemi, qui ont
accompli un acte de courage ou de dévoue-
ment et ceux qui ont tenu une conduite ré-
gulière pendant quatre mois peuvent être
renvoyés dans un corps de troupe ordinaire
pour y continuer leur service, par décision
du ministre de la Guerre rendue sur la pro-
position de leurs chefs hiérarchiques. Il
La Banque de la Guadeloupe et les billets
des émissions antérieures à 1907
On se souvient qu'en 1900, un incendie
détruisit. a Basse-Terre, les bâtiments du
Trésor. La caisse du trésorier-payeur dis-
parut. dans le sinistre. Elle contenait pour
(jHdO francs de billets de la Manque (le la
Guadeloupe. Il y a donc lieu de penser que
ces billets furent consumés. Et la banque,
ainsi dispensée d'en assurer l'échange, de-
vait. en rembourser la contrevnleur il l'Etat.
Muis il était impossible d'identitier par
leur numéro matricule les billets détruits.
C'est pourquoi l'on décida, en 1907, de
modifier le type du billet et de retirer de
la circulation toutes les coupures des émis-
sions antérieures.
Nous voici en 1927. Toutes les anciennes
coupures ont été échangées contre les nou-
velles, sauf une somme de 967.870 francs
qui peut être considérée comme représen-
tant les anciens hillets, détruits soit dans
l'incendie du Trésor (H01,980 fr.), soit dans
des sinistres privés.
Au surplus, si quelques-uns d'entre eux
( naient à remboursement, l'Etat les pren-
drait à sa charge, enlevant ainsi à la ban-
que elle-même toute raison d'en conserver
1:1 contrevnleur.
C'est pourquoi M. Roger Lafagette, exa-
minant le projet de loi relatif au versement
au Trésor public, par la Banque de la Gua-
deloupe, de la contrevaleur des billets des
émissions antérieures à 1907 non encore
'préscnlt',s au remboursement, conclut favo-
rablement.
Le doélni imparti à la Banque de la Gua-
deloupe serait, aux termes du projet, de
trois mois fi dater de la promulgation de la
loi.
-
A la Commission de 1" lltérie,
des Colonies et des Protectorats
- ('-0
Cette importante Commission est convoquée
pour demain vendredi 8 avril à 15 heures.
A l'ordre du jour :
1 Avis de M. Petit sur les projets :
Projet de loi n" 3816 ayant pour objet : 1°
le rachat de voies fenées d'intérêt local de
l'Algérie ; 2° le classement de voies fenées
d'intérêt local dans le réseau des chemins de
fer d'intérêt général de la colonie.
Projet de loi n° 3817 relatif au rachat de la
ligne d'intérêt général secondaire de Bône à
Aïn-Mokra (département de -- Constantine) ; -
2° Désignation d'un rapporteur pour le pro-
jet de loi n" 4067 substituant aux articles 542
à 552 inclus des ordonnances du 19 décembre
1827 et du 12 octobre 1828 portant applica-
tion du Code d'instruction criminelle à La Réu-
nion, à la Martinique et à la Guadeloupe, le
chapitre Il du titre V du Code d'instruction
crina¡=:lk !'tptropo!itaill relatif aux renvois d'un
tribunal à un autre pour cause de sûreté pu-
blique ou de suspicion légitime ;
3° Décision finale à prendre au sujet des
tourteaux.
4° Questions diverses.
L'AVIATION COLONIALE
00
Le raid de Pinedo
Après cinq essais infructueux qui ont duré
plus de cinq heures, de Pinedo a réussi à
s'envoler le 6 avril à 6 h. 15 du' matin, en
direction de San-Diego (Californie, sur la
côte occidentale). Il était arrivé à Roosevelt-
Dam, frontière Arizona-Colorado, à 10 h. 17.
Peu après l'amerrissage, une explosion dé-
truisit complètement l'appareil.
A ce moment, l'aviateur et ses compagnons
étaient à terre en conversation avec les jour-
nalistes. Personne n'a été blessé.
On croit que l'explosion a été causée par
une fuite à l'arrivée de 1 essence.
Le Gouvernement américain a offert de
mettre à la disposition du marquis de Pinedo
un hydravion militaire pour lui permettre de 1
continuer sa randonnée.
Le raid portugais
L'hydravion portugais Argus, faisant le
tour du monde, est tombé à la mer après
avoir décollé au départ de Pernambuco pour
Rio-de-Janeiro, et a été gravement endom-
magé. Î.fîs aviateurs sont sains et saufs, mais
cr. croit que le « d abandonné.
LE MAROC ÉCONOMIQUE
aio - :
Le Généranium Rosat
Voici une culture d'un genre plutôt spécial,
mais qui n'est paç sans intérêt, pécuniairement
parlant, pour ceux qui s'y adonnent. Elle a, de
plus, cet avantage d'être agréable pour le sexe
auquel nous devons les mères de nos enfants,
et nos petites amies qui, parfois, sont fort
gran d es, mais importe - %Mt fort
eur procurant
un parfum qu elles apprécient. C'est celle du
géranium rosat. Très pratiquée en Algérie, elle
commence à se développer aussi au Maroc,
principalement aux environs de Marrakech ; on
pourrait l'organiser ailleurs encore.
Les savants discutent entre eux pour savoir
si le géranium rosat est un Pelargonium graveo-
lens, ou mieux un Pélargonium Capitatum, ou
encore un Pélargonium Therebintaceum. Au
fond, peu vous importe probablement, et vous
n'avez pas tort ; l'essentiel est que l'huile
essentielle qu'on en retire est appréciée depuis
quatre-vingts ans bientôt par MM. les parfu-
meurs du monde entier, et que, par suite, cette
culture est devenue avantageuse pour ceux qui
s'y emploient. Voilà qui est vraiment intéres-
sant : te surplus est d'un intérêt très relatif.
D'origine sud-africaine, cette plante, qui
contribue à l'ornementation de nos jardins en
France, où elle est annuelle en pleine tene, et
où elle est implantée depuis 1690 (ce n' est pas
d'hier) est surtout cultivée au point de vue uti-
lisation industrielle en Algérie, en Espagne,
tant soit peu dans le sud de la France, aux
environs de Grasse, à La Réunion, île au cli-
mat modéré et constant, devenue sa terre de
prédilection. A la suite de la crise sur la canne
à sucre de 1904-1906, beaucoup de planteurs
ont abandonné la canne à sucre et ont planté du
géranium. Le succès a récompensé leurs efforts,
Ds~- tous ces pays (et il en est de même
au Maroc), la plante est vivace. Elle dure de
douze à quatorze ans et fournit de grosses touf-
fes dont les tiges atteignent un mètre de hau-
teur. Elle se multiplie par boutures, car les
graines sont généralement stériles. Son exploi-
tation est bajée sur la facilité que possè dent
les tiges, lorsqu elles sont coupées, d émettre à
leur base des bourgeons d' où naissent à leur
tour de nouvelles tiges, géranium rosat de-
mande un pays à température modérée et cons-
tante, où le thermomètre ne descend pas au-
dessous de quatre ou cinq degrés au-dessus de
zéro. Quant à l'huile essentielle, elle est exclu-
sivement contenue dans les feuilles et localisée
dans les - pois - secréteurs.
On peut, au Maroc comme en Algérie, avoir
sur un même pied deux récoltes par an : l' une
vers fin janvier ou sJébut du printemps, moment
où les pousses ont atteint 60 à 70 centimètres
de longueur, l'autre sur les secondes pousses
qui remplacent les premières lorsque celles-ci
ont été enlevées, et qui atteignent 25 à 30 cen-
timètres. A La Réunion, onvobtient trois, ré-
coltes par an, et même on peut dire que les
récoltes se succèdent d'un bout à l'autre de
l' année, puisque certains planteurs en font
quatre par an. Mais cela épuise la plante, et,
de plus, le climat du Maroc, plus sec, ne se
prête pas à cette exploitation intensive.
Pour que les feuilles donnent leur maximum
de rendement en essence, il faut qu'elles aient
été coupées après une période de beau temps.
au moins d' une dizaine de jours. On se sert
pour cette coupe de faucilles, ou, ce qui vaut
mieux, de sécateurs.
Quant à la distillation, elle se fait dans des
alambics ordinaires, c'est-à-dire aussi peu com-
pliqués que possible, et que chaque domaioe-
doit posséder. La dépense a est pas excessive
et l' entretien peu coûteux.
Comme rendement, on compte en moyenne
qu'il faut 1.800 à 2.000 kilos de feuilles pour
faire un kilo d' essence, et on évalue assez gé-
néralement le rendement moyen d'un hectare A
30 kilos d'essence. Sur ces trente kilos, la pre-
mière coupe en donne environ 20.
Les frais de mise en exploitation d'un hec-
tare varient entre 1.000 et 1.500 fr. ; la terre
doit être labourée et tenue très propre pour que
les mauvaises herbes ne gênent pas ta plante.
Des engrais de ferme, quand on peut s'en pro-
curer, aident la végétation. De même dans les
terres humides ou dans celles que l' on peut
irriguer, les récoltes sont plus abondantes. Le
prix moyen de l' essence qui, il y a quelques
années, était monté à 120 et 140 francs, a lé-
gèrement fléchi depuis quelque temps, mais se
maintient encore à un cours rémunérateur.
L'essence de géranium rosat se @ présente au
Maroc comme en Algérie sous l'aspect d'un
liquide jaunâtre. A La Réunion, la liqueur
tire plus sur le vert.' Son odeur très pénétrante
et assez fine se conserve longtemps. Elle est
analogue à celle de la rose. Cette essence est
employée d'une façon courante pour les sa-
vons de toilette ; or, comme la consommation
de ce produit ne décroît pas, la consommation
d'essence de géranium est d'un écoulement fa-
cile. On s'en sert aussi pour faire des parfums
concentrés, dont les femmes d'Orient, plus en-
core que les Européennes, sont très entichées.
La chimie, qui n' aide pas toujours les agri-
culteurs, est venue depuis quelques années of-
frir des concurrents redoutables à l' essence de
géranium ; elle a mis à la disposition des par-
fumeurs et des fabricants de savons des succé-
danés de l' essence de géranium rosat, créés
par les producteurs de parfums synthétiques.
Ces succédanés sept à base de géranol, d'es-
sence de citronnelle, de diphénilmétane et
d'oxyde de phényle. Mais, malgré tout, l'es-
sence naturelle offre encore des avantages réels
à ceux qui en font usage, et, tout en ayant
porté un coup assez sensible à la culture du
géranium, ces succédanés ne l'ont pas rempla-
cée ; il en résulte que les bénéfices de cette
culture sont encore très appréciables.
La culture du géranium n' est donc pas ap-
pelée à un très grand développement mais elle
est encore avantageuse. Il faut seulement lui
apporter pas mal de soins. Elle ne peut être
pratiquée que dans les pays comme le Maroc,
où les prix de la main-d œuvre sont encore
relativement bon marché. Cela peut être un
complément d'exploitation ; à notre avis, cela
ne motiverait pas une exploitation exclusive.
Quant aux prix de transports, ils sont forcé-
ment assez réduits, puisque seu l e l' essence
voyage, et que la récolte par hectare est limi-
tée en quantité et en poids. Nous avons vu que
la moyenne est de 30 kilos. A cet égard, le
Maroc est bien placé.
Leui. Le Barbier.
La Commission d'enquête
en Indochine
La Commission d'enquête en Indochine,
dont nous avons indiqué la composition et les
attributions, quittera Paris, ce soir, pour
s'embarquer demain à midi à bord du paque-
bot D'Artagnan, courrier d'Indochine.
Dépêches de l'Indochine
Les recettes budgétaires
Les recettes effectuées au al janvier au
titre des trois premiers articles du budget
général ont atteint un total de 5.128.747 pias-
tres, à savoir :
1° Douanes et régies 4.192.759 piastres
soit une moins-value de 1.438.491 piastres
sur le douzième échu (les prévisions buil-
gétaires ;
2° Enregistrement, domaines, timbres,
606.612 piastrs soit une plus-value de
110.779 piastres ;
3° Postes, télégraphes, téléphone. 329.375
piastres, soit une plus-value de 45.042 pias-
tres.
Les recettes effectuées pour les douanes
('t régies en janvier accusent une auqmenta-
Iton de 942.910 piastres sur les recottes de
janvier 1926.
Les événements de Chine
L'évacuation des Français habitant les
ports en amont de llankéou est décidée.
La situation à llankéou est très-tendue.
Le Japon évacue les femmes et les enfants.
On croit savoir que la France évacuerait
d'ici peu tous ses ressortissants.
(Par dépêche.)
Renforts trançais
Une compagnie annamite est arrivée à
à Changhah FAle fait partie du bataillon
de renfort qui a été envoyé d'Indochine
pour la défense de la, concession fran-
çaise.
(Par dépécho.)
- -000-
Agence économique de l'Indochine
-0-<>--
L'emploi de cliof do pervire do la Comptabi-
lité de l'Aponee économique est, supprimé en
tnnl. qu'emploi permanent eotirté « un fnnetion-
nnire «les ondres de l'Indochine.
F,n remplacement, de cet emploi; il estera
ft. cette agence, un emploi permanent, de chef de
service de la Propagande et des archives pho-
to-cinématographiques.
Le marché du riz à Saigon
Situation générale : Marché très calme.
Après une période d'activité sans précède*,
les (temandes se raréfièrent. Les prix se
maintiennent à cause de la raicié ties arri-
vages.
Paddy intérieur : La rapproché est tou-
jours difficile à trouver. Clôture, une cer-
taine fermeté semble prévaloir.
Riz : Affaires réduites. Pas de demandes
d'Europe. Quelques petites allaires sont
traitées sur Shanghai et le Japon.
Brisures : Les brisures sont en partie atJ-
sorbées pour l'exécution des contrats fé-
vrier-mars. Les demandes d'Europe sont
réduites. Stocks assez importants.
Farines basses : Le marché, est calme.
Les prix fléchirent sensiblement. Stocks peu
importants. -
Récoltes : La récolte se tcrln illl dans (te
bonnes conditions dans les provinces Vinh.-
Long, Cantho, llnchga, Ca récolte est termi-
née dans les autres provinces.
Les exportations du riz par Saïgon, dans
la deuxième quinzaine de mars atteignent
122.033 tonnes, savoir :
Riz blaxics, sur la France, 4.229 tonnes ,
vers l'étranger, 72.771 tonnes.
Riz cargo, sur la France, 100 tonnes ; vers
l'étranger, 4.690 tonnes.
Paddy, tout vers l'étranger, 13.219 ton-
nes.
Brisures, sur la France, 6.707 tonnes ;
vers l'étranger, lo.r)ll tonnes.
Farines, sur la France, 150 tonnes ; vers
l'étranger, 10.256 tonnes.
'e,rportll([on totale du riz pour la Corhin-
chine depuis le 1er janvier 1927 est 117.299
ton nés.
Indopaeifi.
-
Le cours du riz
SAIGON 5 avril
{les 100 kilos en piastres)
Rizn" 1. 25 brisures 10 79
Riz nrt 2, 10 y, brisures 10 14
liiz it° 2. ;>0 'Y-, brisures ",.,.. !) Gi,
Brisures ir" 1 et, 2 8 48
Brismcs n°» 3 et 4 7 57
Farines ,.,.,. 2
Paddy Vinh-Lnna G :tl
Paddy fîn-Cong 6 65
Paddy Bar-Lieu 6 47
Paddy Baixnu i\ 50
r.oprab .,.,.,., , , , , , 18 10
e..
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du fi avril, le taux de la piastre
fi Snïgon iM.M't de H fr.
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