Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mars 1927 21 mars 1927
Description : 1927/03/21 (A28,N45). 1927/03/21 (A28,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451040c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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La pénétration dans les pays moï
Lu itki" que M. Outrey, emporté par
sa haine contre M. Varenne, a soulevés au
Par tenant, «fin d'essayer île porter atteinte à
la personne du Gouverneur Général de l'Indo-
chine, a ramené l'attention sur un des éléments
les plus curieux de la population indochinoise :
les Mol.
L'on sait que l'Indochine n'a pas plus
d'unité ethnographique que d'unité géographi-
que. En effet, à côté des Cambodgiens et des
Annamites, les uns d'origine indo-européenne,
Annamites, d'origine thibétaine et de civilisa-
les autres
tion chinoise, nous trouvons les Laotiens pro-
ches parents des Annamites et les Moi ou
Kha, c'est-à-dire les « Sauvages ».
Les Mol sont, autant qu on puisse le savoir,
de véritables autochtones, alors que les autres
peuples sont des conquérants venus du Nord,
et qui se sont emparés naturellement des meil-
leures terres. Il s'est passé en Indochine ce
que l'on constate à propos de toutes les inva-
sions : les nouveaux venus s'établissent par la
force, occupent les parties du territoire qui sont
les plus fertiles, les plus faciles à cultiver et en
expulsent les premiers occupants, les extermi-
nent ou les réduisent en esclavage. C est ce
qui est arrivé dans la péninsule indochinoise.
Les Moï ont été refoulés peu à peu des plaines
alluvionnaires vers les régions montagneuses et
n' ont échappé à la destruction que parce
qu'ils ont trouvé un refuge dans la Cordillère
annamite et les plateaux intérieurs d'accès dif-
ficile et une protection dans les forêts. Il faut
ajouter que ce passé, qui n'est peut-être pas
très lointain, exerce encore son influence, quoi-
que atténuée par le temps, sur les relations qui
existent entre les Annamites et ces races dites
inférieures.
Il ne semble pas que ces populations primi-
tives appartiennent toutes à la même race,
Elles portent dans le langage courant des
dénominations diverses, mais il serait peut-être
imprudent de voir dans ces différences d'ap-
pellation des différences d'origine. Une chose
est certaine : c'est leur différence de culture.
Ces peuples, qui forment un total de 5 à
600.000 individus, sont loin d'être parvenus
au même degré de civilisation. Les uns, les
Kha, sont fort arriérés et fort misérables, tan-
dis que les Radé mènent une existence un peu
moins primitive. Sans être complètement séden-
taires, ces derniers tendent à se fixer et ont un
commencement d'organisation. Malheureuse-
ment, ces peuples ne paraissent pas tous éga-
lement capables d'évolution. Il y a là une
œuvre longue et fort délicate à accomplir.
Au moment de notre arrivée en Indochine,
ces Mot vivaient à l'écart du mouvement gé-
néral des peuples. Les Annamites, maîtres du
littoral. après quelques essais infructueux de
pénétration, s'étaient contentés d'établir sur
la lisière de la montagne une série de postes
fortifiés destinés à contenir les peuplades de
l'intérieur et à les empêcher de faire des incur
sions dans la plaine, où elles venaient enlever
des femmes et du bétail.
Depuis une vingtaine d'années, l'adminis- 1
tration française s est préoccupée de pénétrer
dans ces régions inconnues pour les explorer
et les mettre en valeur. Les efforts tentés ne
furent pas tout d abord coordonnés. Ce furent
des tentatives décousues, sans unité de direc-
tion. L'absence d'un plan d'ensemble ne de-
vait évidemment pas en favoriser le succès.
Cependant, ces efforts ne furent pas complè-
tement vains, puisqu'on est parvenu à créer et
à organiser en Annam trois provinces : celles
de Kantum, du Darlac et du Haut-Donnaï,
D'autre part, les cantons moï de Cochinchine
et le plateau de Boloven, au Laos, ont été
complètement soumis. Ces résultats ne furent
pas acquis sans de pénibles incidents comme
les assassinats des administrateurs Odendhal,
Maître et Truffot. Mais la tâche est loin d'être
terminée : il reste dans la chaîne annamite de
vastes territoires qui n'ont pas encore été expl o-
rés, et dont les habitants ne sont pas du tout
disposés à abandonner leur indépendance.
« L'état de stagnation sociale et économique
dans lequel végète cette immense région limi-
trophe de pays aussi évolués que la Cochin-
chine, l'Annam, le Cambodge, le Laos, est
à l'heure actuelle, dit M. Archimbaud, com-
me un anachronisme choquant, une tache som-
bre altérant la belle ordonnance du tableau
clair et harmonieux que figure l'ensemble de
l' œuvte française dans notre grand Empire
d'Extrême-Orient. Nous nous devons à nous-
mêmes de poursuivre dans ces régions notre
mission civilisatrice en prenant contact avec ces
peuplades attardées, pour les amener progres-
sivement, sans brutalité, par la douceur et la
persuasion, à renoncer à leur isolement farou-
che et à leur vie errante et barbare. » Je re-
connais bien là le zèle évanélique de mon
distingué collègue. Mais que 1 on soit prudent
et que l'on ne fasse pas de la persuasion à
coups de fusil.
En tout cas, ce sera très long. Nous nous
trouvons là en présence de tribus, la plupart
nomades, animées à l'égard les unes des autres
de sentiments hostiles et de méfiance envers
l'étranger. Surmonter leurs défiances, les grou-
per en une organisation administrative, cohé-
rente et unitaire ne sera pas très facile. Cepen-
dant, d'aucuns prétendent que cet émiettement
politique serait de date récente, et l'une des
conséquences de la sécurité relative dont ces
peuples jouissent depuis notre arrivée en Indo-
chine. Les tribus auraient donc connu ouelque
chose d'analogue à l'unité politique de cer-
tains moments, notamment lorsqu'il s' agissait
de résister à un ennemi commun. Ce sont là
des indices favorables, mais dont il ne faudrait
pas s'exagérer la valeur.
L'oeuvre n'en reste pas moins délicate. Il
sera, en effet, extrêmement difficile de décou-
vrir les affinités qui rapprochent certaines tri-
bus et les points sur lesquels d'autres se sépa-
rent, afin de préparer un groupement rationnel
et appelé à durer. Il faudra ensuite constituer
des unités administratives adaptées au milieu
physique et moral. Il va de soi que cela ne
pourra se faire que progressivement et com-
portera de nombreux tâtonnements. De même
qu'on ne trouvera pas du premier coup, selon
toute vraisemblance, les méthodes d'adminis-
tration qui conviendront le mieux.
Pour cette entreprise, il ne faudra pas dési-
gner les premiers fonctionnaires venus. Des qua-
lités diverses et parfois difficiles à concilier dans
le même individu sont requises : courage, au-
dace, prudence, énergie sans brutalité, activité
qui ne se décourage pas, sont quelques-unes
parmi celles qui sont jugées indispensables.
Quant à l'action à mener, elle est ainsi dé-
finie : « Notre action, dit une note officielle,
devra etre avant tout pacifique et progressive.
Elle devra faire tache d huile, absorber tout
d abord les régions déjà occupées, habituer
leurs populations à notre présence et à nos prin-
cipes d' a dminiftration, leur 4onner des preuves
palpables et tangibles des bienfaits que nous
pouvons leur apporter en assurant leur sécurité,
en les recourant en cas de famine et en orga-
nisant r assistance médicale parmi ces peu-
plades souvent décimées par les épidémies. »
Parallèlement, il faudra négocier avec elles,
dissiper leur méfiance, leur hostilité. Il faudra
s armer de patience et ne pas compromettre,
par une hâte maladroite, les résultats lente-
ment obtenus.
Ce sont là d'heureuses prescriptions, et il
est du devoir du Gouverneur Général de l' In-
dochine et du Ministère des Colonies de veil-
ler à ce qu'elles soient observées.
f en dirai autant du plan administratif, judi-
ciaire, financier qui nous est proposé. Il est
bien évident qu'une bonne organisation de la
justice est une chose indispensable. Même
chez les peuples les moins évolués, le senti-
ment de ce qui est juste et de ce qui ne l'est
pas est déjà aigu. Il convient de ne pas le
froisser.
La diffusion de lemeignement n est pas
moins importante. Elle constituera entre les
Moï et nous un lien puissant et secondera effi-
cacement notre action politique et économique.
La difficulté sera de choisir ce qui fera l'objet
d un enseignement : va-t-on leur inculquer la
culture annamite ou cambodgienne, ou bien
sera-ce une culture franco-annamite ? Le choix
aura des conséquences considérables, et il ne
faut l'opérer qu à bon escient. Il sera, en tout
cas, nécessaire de former aussi rapidement que
possible des instituteurs et des moniteurs de
race mol. C'est ce qu'avait réalisé à Ben-Me.
thuot M. Sabatier au cours du long séjour
qu'il a fait au Darlac.
L'organisation de l'assistance médicale de-
vra être l'une de nos premières préoccupa-
tions. Les personnes qui ont quelques rensei-
gnements sur la mentalité de ces populations
primitives prétendent que l' exercice de la mé-
decine est particulièrement délicat dans ces
milieux où règnent la défiance et la supersti-
tion. Un insuccès peut ne pas être sans danger
aussi bien pour la personne que pour le pres-
tige de l'homme de l'art. Aussi l'on conçoit
les difficultés qui se présentent dans ce do-
maine. Elles ne sont pas insurmontables, puis-
que, dans les provinces déjà constituées, on a
obtenu des résultats appréciables.
Les travaux publics, les routes surtout qui
manquent totalement, les mesures relatives à
I agriculture et aux échanges s' imposent évi-
demment à notre administration. Il sera surtout
indispensable de construire des voies de com-
munication. Ce sont depuis les Perses et les
Romains les meilleurs, ou plus exactement les
plus utiles agents de pénétration et de domina-
tion.
-- Ces - indications rapides et un peu sèches
donnent à peine une idée de la grandeur de
la tâche à accomplir. <( Cette besogne silen-
cieuse et de longue haleine, dit M. Archim-
baud, téduit moins que la construction d'un
pont, d'un chemin de fer, d'un réseau de ca-
naux auxquels on attache son nom. Nous espé-
rons, cependant, qu'elle ne paraîtra pas indi-
gne d'eux au Gouverneur"Général de l'Indo-
chine et aux Résidents Supérieurs intéressés. »
Ce sera aussi notre avis.
Henry fontanler,
Député du CantaL
Vice-président de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères.
el.
Cinéma colonial
On va « tourner » à Tunis
On va commencer, ces jours-ci, à tourner
un film à Tunis. Il auta pour titre Le Ma-
riage de Chariot, et sera interprété par Mar-
cet Ducret, assisté de Mlle Jenny et de quel-
ques autres bons acteurs.
La troupe est arrivée à Tunis, sous la con-
duite du metteur en scène Courtin. Elle
opère pour l'Essor Commercial dont ce sera
là première production cinématographique
pour la Tunisie.
Les principales scènes seront tournées dans
les rues les plus fréquentées, au Belvédère
et dans les plus jolis sites des environs.
Le film sera entièrement -situé à Tunis.
•
* *
Le directeur divisionnaire de la Paramount 1
de Marseille est venu à Tunis en voyage
d'études avec M. Bellgeh d'Alger, ils sont
repartis ensuite avec M. Valensi pour cette
mftnc destination.
le
w *
M. Delafontaine, accompagné de M. Mar-
kus sont venus également à Tunis faire des
études d'extérieurs pour un nouveau film
qu'ils comptent tourner fin avril en Tunisie.
le
w w
Une grande vedette italienne, Maria Jaco-
bin, sera à Tunis prochainement avec M.
Harnisch, le célèbre metteur en scène pour
tourner Musa Samari ou le Secret aune
mère.
Un documentaire sur l'Afrique
A Nice, les habitués du cinéma assistant à
l'inauguration du Rialto ont eu la primeur
d'un joli film documentaire sur l'Afrique.
Bourse et Colonies
fit
Le Conseil des ministres ritmi
hier a décidé comme suite aux in-
terpellations de vendredi et sur le
destr exprimé de longue date aussi bien par
III. Perrier que par M. Varenne et en
séance par la presque unanimité de la
Chambre d'envoyer une mission d'enquctc
sur le régime des concessions dans le Darlac.
On en verra, d'autre part, le but. C'est par
fait, mais pourquoi uniquement dans le
Darlac et pas dans l'Indochine tout entier c,
à Madagascar et en Afrique ?
Mais cela est une autre question, fc veux
revenir, au jour d'hui, sur le côté financier
du problème des sociétés coloniales, fc l'ai
déjà abordé, il y a quelques mois dans les
colonnes des Annales Coloniales, l'ami
pierre Valude l'a précisé à la Chambre avec
une maestria, à laquelle, bon gré malgré,
M. Raymond Poincaré a rendu un hommage
justifié.
Assainissons le marché des valeurs colo-
niales. Il n'y en a qu'un à nettoyer, ("est
d'ailleurs celui où hs émules coloniaux de
Rochcttc ont établi leur scandaleuse fortune,
on en cite un qui, en cinq ans. a ramasse
pris d'un milliard de francs à l'épargne
française par l'émission, à jet continu, de ti-
tres coloniaux que de multiples publications
de toutes sortes soutenaient. jusqu'à ce que
les parts de fondateurs et actions d* ap ports
aient été rcpassées aux poires métropoli-
taines.
M. Henri n'est qu'un enfant, car il a fait
beaucou p moins.
Pourquoi, au lieu de l'envoyer à la Santé,
ne pas lui donner la légion d'honneur,
comme aux autres.
Cette opinion, /'Argent l'émettait vélum en-
te ment jeudi, notre confrère le Petit Bleu
l'a exprimé en termes catégoriques, le Gau-
lois partageait également cet avis vendredi
et la plupart de nos confrères politiques
suivaient le mouvement.
Les victimes de ces opérations financières
sont de plusieurs sortes : d'abord, il y a les
colonies, qui n'ont rien à gagner au vol au
titre, ensuite les gogos qui, à défaut de mi-
nes d'or de la place de la Concorde, de co-
chons malades et de renards dhargell/és,
achètent des parts et des actions de mines
tout aussi hypothétiques, il y a enfin les af-
faires viables, bien étudiées, constituées par
des coloniaux sérieux, ayant vécu aux colo-
nies, sachant ce qu'ils font, attendant patiem-
ment leur heure et ne récoltant pas avant
d'avoir semé. ce qui s'aptelle la cueillette
des poires,
M. Ernest Outrey, en jetant volontaire-
ment le discrédit sur les allllirfs (¡)lclllia'f,
par ses interventions réitérées et son inter-
pellation regretitible - reçrctfablc pour les
colonies et surtout pour lui - a agi un peu
comme un hanneton dans un arrosoir. Il est
navrant qu'il n'ai pas tourné sept fois
son projet dans son cerveau avant soit inter-
vention. Je lui sais des gens sym pathiques
qui ont été profondément désillusionnés dt
son intervention à la tribune, je connais de
ses amis au elle a rendu maladn,
Mais revenons à la question.
Il va falloir réglementer - suivez bien
les arcades de la Bourse - le marché hors
cote qui n'est pas coté hors cote, car il y a
le parquet, il y a la coutisse. il y a le mar
ché hors cote, qui est surveillé par le syn-
dicat des banquiers au comptant et où les
cours publics ont été réellement pratiqués
et il y a le marché hors cote non surveillé
et dont certains journaux aussi bien l'Infoir-
mation que la Cote Desfossés, la Cote Auxi-
liaire, la Cote Michel on autres feuilles
d'agence donnent les cours approximatifs,
sans garanties et oÙ ils peuvent gliucr, S.
lon leur bon plaisir - beaucoup ne s'en
privent pas - telles valeurs par eux créées
la veille ou à créer demain - cours qui sont
toujours bons pour les clients qu'ils invitent
à acheter, mais rarement pour ceux qui veu-
lent vendre.
M. Albert Dreyfus, aileur de la
France Economique et Financière confir-
mait hier qu'un commencement de régle-
mentation très arbitraire des valeurs hors
cote avait été entrepris jeudi, veille de l'in-
terpellation, rtglcmottatiOtz que M. Poin-
caré annonçait à Valude (JOliS la nuit de
vendredi.
M. Albert Dreyfus en signale les dan-
gers. Il proteste et tous les bons Français
protesteront avec lui contre ce régime de dé-
faveur qui veut viser uniquement les valeurs
coloniales et te ni à faire payer aux bons
artisans de la grande oeuvre coloniale fran-
çaise qu'on s'applique à faire méconnaître
les crimes commis par les chevaliers éhontés
de la finance coloniale.
Réglementons, empêchons les cotations
fantaisistes et intéressées, interdisons la
vente des titres avant que les premiers bi-
lans aient été publiés, mais nue soit englobé
dans la nouvelle les manigances .d( tous ceux
qui vendent du papier, qu'il soit métro-
politain, étranger ou colonial.
Marcel Raedel
La ambitionsjotoRiiits d8 niant
-<- 00
Le Popolo d'Italia, commentant le discours
du ministre des Colonies Federzoni, dit que
l'Italie, calonisatrice par excellence, est très
pauvre en colonies, tandis que d'autres peu-
ples ont trouvé la voie libre pour conquérir
en Afrique et en Asie d'immenses empires
qu'ils ne pourront jamais exploiter à cause
de l'insuffisance de leur population, injustice
aggravée par l'accaparement colonial du
traité de Versailles.
Le Giornale d'Italia, traitant le même su-
jet, dit que la zone coloniale de l'Italie est
insuffisante ; ses aptitudes à coloniser lui
donnent le -, droit d'obtenir des superficies
plus vastes pour valoriser les terres afri-
caines,. .,
Les concessions en Indochine
-0.0--
Le dernier Conseil des Ministres s'est oc-
cupé de l'interpellation de la veille à la Cham-
bre. Il a donné satisfaction à la demande for-
mulée par M. A. Varenne au sujet des con-
cessions en Indochine.
Sur la proposition de M. Raymond Poin-
caré, président du Conseil, et de M. Léon
Perrier, ministre des Colonies, le Gouver-
nement a décidé d'envoyer en Indochine une
Commission d'enquête, composée d'inspecteurs
des Colonies et présidée par un conseiller
d'Etat, pour examiner le régime des conces-
sions dans le Darlac. Ce président sera, pa-
rait-il. M. Charles Uivet, un des plus jeunes
conseillers d'Etat.
En attendant les conclusions de cette en-
quête, le Conseil a confirmé les instructions
déjà données par le ministre des Colonies, et
tendant à interdire jusqu'à nouvel ordre toute
concession nouvelle.
L'effet des concessions déjà accordées dans
le Darlac restera suspendu.
L, Commission des Domaines et Conces-
sions Coloniales siégeant au Ministère des Co-
lonies, récemment chargée de préparer l'étude
d' un nouveau décret relatif à l'octroi des con-
cessions et du cahier des charges, est invitée
à Ici miner ses travaux dans un bref délai.
M. Poincaré reçoit M. Varenne
A la fin de la journée. M. Alexandre Va-
renne a été reçu par M. Poincaré. M. Per-
rier, ministre des Colonies, arrivé quelques
instants après M. Varenne au Ministère des
Finances, a pris part à l' entretien qui s' est pro-
longée jusqu'après huit heures.
Quel était le but de cette conférence ? Les
adversaires du Gouverneur Général posaient
une alternative pt penchaient pour la se-
conde solution : préparation de r enquête, ou
démission du Gouverneur Général ?
Mais on dut écarter cette dernière supposi-
tion :
- Je me réjouis de la décision du Conseil
des ministres, a dit. en effet, M. Alexandre
Varenne en sortant du cabinet ciu président du
Conseil. L'enquête fera la pleine lumière sur
les faits que j'ai exposés à la tribune. Elle
confirmera tous mu dires.
Et le Gouverneur Général a annoncé son
départ pour le 8 avril. à bord du d'Artagnan.
La Commission d'enquête administrative pren-
dra le même paquebot.
M. Perrier, interrogé à son tour, s'est re-
fusé à toute communication.
Revisez, codifiez, simplifiez, unifiez, c'csl
parfait.
Mais que ileut dire cette suspension ? Les
gens ont, de bonne foi, sur le vu des traités
signés et des concessions régulièrement don-
nées par le Résident Supérieur en Annam, M.
Pasquier, acheté de leurs deniers les actions
des diverses sociétés installées ou à la veille de
s'installer au Darlac. Que valent leurs titres ?
ils doivent se le demander anxiewement.
Et après. va-t-on suspendre aussi toutes les
concessions antérieures données ici ou là, en
Indochine ou ailleurs, sans adjudication ni
appel d'offres ?
Puisqu'on va faire de la législation a pos-
teriori, où va-t-on s'arrêter ?
Nous posons la question au ministre des
Finances et aussi au Conseil d'Etat.
AU CONSEIL D'ÉTAT
-o-
Le service médical de l'hospice civil
de Saint-Louis (Sénégal)
Le Conseil d'Etat a rejeté -commc portée
devunt. une juridiction illcompôtellte-la. re-
quête que M. Crau, adjoint principal des
officines indigènes de l'Afrique occidentale
française, avait introduite, à l'effet d'nh-
teir l'annulation : 1° de la décision impli-
cite de rejet résultant du silence gardé, pen-
dant plus de quatre mois, par le Gouver-
neur général de l'A. O. 1-'. sur &a demande
d'indemnité, formulée ii raison du préju-
dice que lui aurait causé le fonctionnement
défectueux du service médical de l'hos-
pice de Snint-Louis (Sénégal) ;
2° lia tant que de besoin, la décision
implicite de rejet résultant du silence gardé
pendant plus de quatre mois par le mi-
nistre des Colonies sur sa demande d'in-
demnité fondée sur les mêmes motifs.
Le requérant fondait son droit à indem-
nité sur les motifs suivants :
Un traitement en ImJ, a IHospice civu
de Saint-Louis, pour fracture do la rotule,
il eo serait vu refuser, par le médecin chef
de cet établissement, les soins qui lui
étaient indispensables, d'où demande d'ln-
demnité de ôO.O(M) fr. au Gouverneur géné-
ral de l'A. n. F. et nu ministre des Colonies.
Pour justifier son refus d'accorder l'in-
demnité en question, le ministre des Colo-
nies n fait valoir, dans sa défense, présen-
tée au 'Conseil d'Ktat, que l'hApital dont.
s'agit, est entretenu sur les fonds du bud-
gel. de la colonie du Sénégal - des lors
c'tlait au Lieutenant-gouverneur, représen-
tant. cette colonie, qu'auraient du être
adressées les demandes d'indemnité.
D'autre i>art, le requérant, à qui un
congé de convalescence avait été accordé
le 20 août 191;, devait, i son arrivée en
Franco, se faire hospitaliser au titre de
fonctionnaire colonial.
lit le Conseil d'ivtat de justifier son ar-
rêt. '« déclarant l'incompétence » en rappe-
tant que îles faits articulés par le requérant
en les supposant, établis - se rattache-
raient au fonctionnement d'un service sani-
taire local, et ne pourraient, i\ raison de la
faute qui en résulterait, entraîner la res-
ponsabilité de la personne morale chargée
do la gestion du service public dont s'ngit.
Qu'il sort de là que le litige soulevé est.
par sa .nature, du nombre de ceux dont le
décret du f) août 1881, rendu applicable à
foules les colonies par le décret du 7 sep-
tembre suivant, a, dans son article 3, at-
tribué la connaissance aux conseils du
contentieux administratifs.
Tels sont les principaux motifs pour
lesquels le Conseil d'mat a rejeté la re-
quête. de M. Cran, adjoint principal des
officines indigènes do l'A. 0. F.
VOYAGES
oo––*
M. Pierre Benoit. l'aúteur du Roi Lépreux,
qui a situé son dernier roman en Cochinchine
et au Cambodge, nous a dit la semaine der-
nière son intention de repartir pour de lointains
rivages. Il a hésité beaucoup entre la Perse et
Tahiti, mais nous croyons que c'est vers le
pays de la reine Pomaré qu'il se dirigera en
faisant une longue escale au Nicaragua. Et ça
fera peut-être deux romans très vivants au lieu
d'un.
• •
On nous apprend, d' autre part, le' prochain
départ de Roland Dorgelès, qui eut les hon-
neurs de la tribune de la Chambre vendredi à
propos des affaires d'Indochine, pour la Perse
via Beyro ith-Bagdad.
• •
Annonçons enfin le * départ pour l'été pro-
chain de Henry Champly qui s'en ira vers la
Grande lie : Madagascar.
M. Viollette dans l'Aurès
.JI, Maurice Yiolletle, Gouverneur général,
accompagné de M. t rtottx, directeur de son
cabinet, a quitte Alger pour se rendre cf/lits
Awès où il examinera la delicate question
du partage des eaux dans cette région, ainsi
que celte de Védification du IJdrrage de
/• oum-et-K hersa, actuellement soumise à
l'enquête en vue de la déclaration d'utilite
publique. Il sera de retour à Alger le ven-
dredi 2 5 mars.
(Par dépêche.)
M. Lucien Saint dans le Sud- Tunisien
CI-
M. Lucien Saint, Résident général à Tu-
nis, vient d'aecomphr un nouveau voyage
d'inspection dans L intérieur de ta Régence.
l'art t de Sfclx, où il est installé depuis près
d'un mots, le ministre a parcouru ta région
des steppes qui commt, sous l'occupation ro-
maine, une enorme prospérité qu'attestent lej
ruines imposantes de villes comme SlIlfdulcl,
Mactar, i helepte. Sur plusieurs points de
ces immenses etendues, dont la population in-
digène se contentait d'exploiter les peuple-
ments d'alfa sans s'y livrer à aucun travail
agricole, des cololls français ont crée des do-
maines prospères, mais leur êloignement et
l'absence de votes de cdmmuntcation rendent
leur tâche ingrate et dillicile.
Le représentant de la France a tenu à leur
apporter personnellement le témoignage ite
la sollicitude du Gouvernement français. Un
programme de routes et de mise en valeur dit
sol va être immédiatement mis à l'étude.
Après avoir visité les centres de Sbâtlcl,
S^ buma, Nohicl, l'hiilti, Ilactiir, Kasserine et
l'érianu, le Résident général a tenu à POIlS-
ser une pointe jusqu'à la frontière de l'Algé-
rie pour se rendre compte de l'état d'avance-
ment des travaux de la route stratégique et
dit chemin de fer en construction qui doivent
assurer les communications de Tebessa à
Thelepte d'une part el de Tebessa à Kalaa-
duerda d'autre Part, entre les deux régions
nord-africaines.
,1/. Lucien Saint, qu'accompagnaient Mme
Saint, M. V oisard, chef adjoint de son cabi-
net, et M. Bertholle, contrôleur cidl, chef
de région est revenu à S fax par Gafsa, après
quatre jours d'un voyage fatigant mais par-
ticulièrement utile tant au point de vue po-
litique qu'tilt point de vue colonisation.
(Par dépêche.)
Inspection de M. Steeg
0-0
M. Steeg, Résident Général au Maroc,
quittera Rabat mardi, pour Kénifra. Il sera
accompagné des généraux Vidalon et Mougin,
du colonel Gendre et du chef des renseigne-
ments Duclos.
Au cours de ce voyage, M. Steeg remettra
la croix d'officier de la Légion d' honneur au
fils de Moha ou Homou Si Hassan, qui com-
mande à tous les Zaiens.
M. Steeg se rendru mercredi à A zrou et à
Hajeb. (Par dépêche.)
La mission de M. Steeg
---0-0--
Au Conseil des Ministres do sameTh der-
nier, M. Aristide lUiand, ministre des Af-
faires étrangères, a soumis au président de
la République, le décret renouvelant la iiiis-
sion temporaire de M. Steog, comme rési-
dant. général au Maroc.
La mission de M. Barlhe
-0-0--
M. Barthe, député de l'Hérault, chargé do
mission à la Martinique, ainsi que nous
l'avons relaté, s'est embarqué hier à Saint-
Nazaire a destination de Fort-de-France.
M. Barthe, au moment do son départ, a
déclare aux journalistes présents ;
- La tâche est délicate, mais j'espère:
aboutir. Je compte même, après avoir réglé
le contlit d'ordre particulier, trouver le
moyen de développer la production du sucre.
« Tout en maintenant le contingentement,
je voudrais arriver à diriger dans de meil-
leures conditions le supplément d'alcool vers
les emplois industriels, en sorte que le con-
tingentement, au lieu de diminuer la t ulturo
de la canne dans la colonie, serve à la dé-
velopper. »
M. Barthe a ajouté I
(le, laisser la politique s'in-
filtrer dans des problèmes d'ordre purement
économique.
« On peut faire œuvre utile, mais à con-
dition de se maintenir uniquement sur le
terrain pratique. »
Le recrutement des médecins coloniaux
o-o
Dans le concours qui sera ouvert [fc 5 jlul.
let pour l'emploi d'élève de l'Keole du
service de saule militaire, le nombre des
élèves Ú admettre dans la Section :( méde-
cine. troupes coloniales H. est fixé ii M pour
les étudiants en médeoine 1 4 inscriptions
et les candidats P. C- N.
Ce (Iiii augmentera d'autant le nombre
des médecins sortant de l'Keole de méde-
cine navale et coloniale de ttordeaux.
Les emballages pour les colonies
00
Ce qui est vrai pour les Belges, est vrai
pour les Français : les produits de fabri-
cation française sont souvent mal emballés.
Ainsi que l'écrit l'Essor Colonial et Ma-
ritime, l'expéditeur qui emballe mal sa mar-
chandise s expose à perdre un client, voire
tout un marché. li mécontente le destina-
taire auquel il fait subir un retard appré-
ciable tout en subissant lui-même des pertes.
Beaucoup d'expéditeurs doivent apprendre
comment les produits les plus variés doivent
être emballés, non seulement pour résister
aux épreuves générales du chargement et du
déchargement, du transport par les chemins
de fer et des traversées en bateau, mais pour
satisfaire aux conditions spéciales de la ma-
nutention dans la colonie, et aussi aux vœux
et aux exigences des destinataires.
Les rapports économiques insistent égale-
men sur la nécessité pour nos exportateurs
coloniaux de soigner leurs emballages.
Le Comité Belge de l'Association pour le
Perfectionnement du Matériel Colonial a
pensé qu'il serait utile et intéressant d'or-
ganiser dans le Hall de l'Office Colonial,
mis gracieusement à la disposition des expo-
sants, une nouvelle exposition des modes
d'emballage. Mais cette fois on ne se bor-
nerait pas à exposer des modèles d'embal-
lage, mais on s efforcerait plutôt à montrer
ce qui, en pratique, a été réalisé dans cet
ordre d'idées. Dans ce but, l'Association pré-
citée ferait appel non seulement à l'Office
Central des emballages du Département des
Colonies et aux spéciaistes, mais également
aux sociétés coloniales et aux particuliers
qui importent et exportent des produits. En
fait, chaque exposant serait admis à exposer
ses emballages et, éventuellement, des types
nouveaux.
Il entre dans les vues de l'Association de
former deux sections, l'une réservée aux
marchandises exportées de Belgique, l'autre
aux produits importés dans la Métropole.
Souhaitons que les fabricants français ail-
lent visiter cette exposition. Us en tireront
le plus grand profit.
moisa
Connu on8 de Debarquement
en Airiqoo occmootaio Française
Un décret du 5 mars 1927 vient de com-
pléter la réglementation fixant les conditions
dans lesquelles les voyageurs français et
étrangers sont admis à débarquer en Afri-
que Occidentale Française.
Le but principal de ce texte est de rentoi-
cer la législation établie par le décret du
24 janvier 1925 en ce qui concerne les dis-
positions d'ordre sanitaire destinées à pru-
téger la colonie contre certaines maladies
épidémiques ou contagieuses susceptibles
d être apportées par des immigrants prove-
nant d'autres pays.
En même temps, certaines simplifications
ont été apportées aux formalités d'admisaion
des étrangers appelés à ne séjourner que
quelques jours dans la colonie pour y at-
tendre un bateau les conduisant à leur des-
tination définitive ; dans ce cas, ils sont dis-
pensés de la production du casôer judiciaire
et du certificat médical du pays d'origine,
sous réserve d'une déclaration écrite certi-
fiant leur passage en transit. Ces exceptions
sent étendues aux officiers ou fonctionnaire-)
étrangers voyageant sur l'ordre de leur gou-
vernement ; toutefois, ils doivent produire
une attestation certifiant qu'ils sont autori-
sés a circuler sur le territoire français.
Par ailleurs, la consignation ou la caution
imposée jusqu'alors aux étrangers en garan-
tie dç leurs frais de retour, pourra être dé-
sormais remplacée par une attestation offi-
cielle des autorités du pays d'origine de l'in-
téressé comportant l'engagement de rembour-
ser, le cas échéant, le montant des frais de
rapatriement.
-
L'AVIATION COLONIALE
Le commandant Guilbaud
à l' « Intransigeant »
Le capitaine de corvette Uuilbaud, le hé-
ros du raid de Madagascar, accompagné
du mécanicien lîapin, a été solennellement
re<,u, samedi après-midi, par les pilotes
fiançais, en Hi cAtés de M. Léon Mailbv, l'éminent direc-
teur de notre excellent confrère, MM. Ley-
( Hokanowski, le général C.ouraud, Rï
vice-amiral Saluuii, le vice-amiral Frochot
assistaient à cette belle réception, entourés
des généraux l'ujo, lluet, Harès. Girod, de
tioys4 Delcambre, Ferlant, Bouuabeille, Du-
mesnil, Saceoney, Houre, des colonels W'a-
teau et Brocard, des commandants Pin-
sard, ignés, Lo Prieur, du capitaine Ar-
l'achart, de MM. P.-l-:. Flalldin, Haardt, et
de nombreux « as » : Fonck, Challc, llae-
gelen, Willy Coppers, Coste, Bossoutrot,
Carol, Sadi Loeointe,-" de Yitrolles, etc.
C'est au capitaine Arraehart qu'est reve-
nu l'honneur d'accueillir tîuilbaud au nom
des aviateurs français.
Le raid de Pinedo
L'aviateur italien Pinedo, qui avait titi
s'arrêter quelques jours Snint-Louis-de-
C.aeérès, attendant (les condlions atmosphé-
riques favorables, a repris son vol jeudi
pour la traversée du Brésil, suivant l'iti-
néraire de son tour de l'Atlantique.
Après avoir fait escale à Guaraja-Mirim,
il a réussi hier A gagner Manama, ville si-
tuée sur l'Aina/one et distante de OiX) mil-
les.
Le raid portugais
l/.lpilotée par le commandant Sar-
niiento de Boires, a amerri hier A Pernam-
iioue. venant de Port-Natal.
Dépêches de l'Indochine
Marins hollandais à Saison
1.,'. ('IHlulll/;,'r('8 hollandaises < Soemha n
et I( Fl()l'i' 1) SIIII( Ilrri"I:" /) SIl/O'Hl, Des
(rtes sont organisées en leur honneur.
(Indopaeifi.)
Banque d'État du Maroc
-- ().()---
T c Conseil d'administration de la Banque
d'Etat du Maroc a nommé aujourd'hui M.
Drsoubry, directeur do cet établissement.
M. Dosoubry s'embarquera dans les pre-
I miers jours d'avril pour rejoindre son poste.
CS NUMBItO : 80 CKNTIMB8
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- UJNItt SOIR, 21 MARS 19ZI
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Les Annales Coloniales
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La pénétration dans les pays moï
Lu itki" que M. Outrey, emporté par
sa haine contre M. Varenne, a soulevés au
Par tenant, «fin d'essayer île porter atteinte à
la personne du Gouverneur Général de l'Indo-
chine, a ramené l'attention sur un des éléments
les plus curieux de la population indochinoise :
les Mol.
L'on sait que l'Indochine n'a pas plus
d'unité ethnographique que d'unité géographi-
que. En effet, à côté des Cambodgiens et des
Annamites, les uns d'origine indo-européenne,
Annamites, d'origine thibétaine et de civilisa-
les autres
tion chinoise, nous trouvons les Laotiens pro-
ches parents des Annamites et les Moi ou
Kha, c'est-à-dire les « Sauvages ».
Les Mol sont, autant qu on puisse le savoir,
de véritables autochtones, alors que les autres
peuples sont des conquérants venus du Nord,
et qui se sont emparés naturellement des meil-
leures terres. Il s'est passé en Indochine ce
que l'on constate à propos de toutes les inva-
sions : les nouveaux venus s'établissent par la
force, occupent les parties du territoire qui sont
les plus fertiles, les plus faciles à cultiver et en
expulsent les premiers occupants, les extermi-
nent ou les réduisent en esclavage. C est ce
qui est arrivé dans la péninsule indochinoise.
Les Moï ont été refoulés peu à peu des plaines
alluvionnaires vers les régions montagneuses et
n' ont échappé à la destruction que parce
qu'ils ont trouvé un refuge dans la Cordillère
annamite et les plateaux intérieurs d'accès dif-
ficile et une protection dans les forêts. Il faut
ajouter que ce passé, qui n'est peut-être pas
très lointain, exerce encore son influence, quoi-
que atténuée par le temps, sur les relations qui
existent entre les Annamites et ces races dites
inférieures.
Il ne semble pas que ces populations primi-
tives appartiennent toutes à la même race,
Elles portent dans le langage courant des
dénominations diverses, mais il serait peut-être
imprudent de voir dans ces différences d'ap-
pellation des différences d'origine. Une chose
est certaine : c'est leur différence de culture.
Ces peuples, qui forment un total de 5 à
600.000 individus, sont loin d'être parvenus
au même degré de civilisation. Les uns, les
Kha, sont fort arriérés et fort misérables, tan-
dis que les Radé mènent une existence un peu
moins primitive. Sans être complètement séden-
taires, ces derniers tendent à se fixer et ont un
commencement d'organisation. Malheureuse-
ment, ces peuples ne paraissent pas tous éga-
lement capables d'évolution. Il y a là une
œuvre longue et fort délicate à accomplir.
Au moment de notre arrivée en Indochine,
ces Mot vivaient à l'écart du mouvement gé-
néral des peuples. Les Annamites, maîtres du
littoral. après quelques essais infructueux de
pénétration, s'étaient contentés d'établir sur
la lisière de la montagne une série de postes
fortifiés destinés à contenir les peuplades de
l'intérieur et à les empêcher de faire des incur
sions dans la plaine, où elles venaient enlever
des femmes et du bétail.
Depuis une vingtaine d'années, l'adminis- 1
tration française s est préoccupée de pénétrer
dans ces régions inconnues pour les explorer
et les mettre en valeur. Les efforts tentés ne
furent pas tout d abord coordonnés. Ce furent
des tentatives décousues, sans unité de direc-
tion. L'absence d'un plan d'ensemble ne de-
vait évidemment pas en favoriser le succès.
Cependant, ces efforts ne furent pas complè-
tement vains, puisqu'on est parvenu à créer et
à organiser en Annam trois provinces : celles
de Kantum, du Darlac et du Haut-Donnaï,
D'autre part, les cantons moï de Cochinchine
et le plateau de Boloven, au Laos, ont été
complètement soumis. Ces résultats ne furent
pas acquis sans de pénibles incidents comme
les assassinats des administrateurs Odendhal,
Maître et Truffot. Mais la tâche est loin d'être
terminée : il reste dans la chaîne annamite de
vastes territoires qui n'ont pas encore été expl o-
rés, et dont les habitants ne sont pas du tout
disposés à abandonner leur indépendance.
« L'état de stagnation sociale et économique
dans lequel végète cette immense région limi-
trophe de pays aussi évolués que la Cochin-
chine, l'Annam, le Cambodge, le Laos, est
à l'heure actuelle, dit M. Archimbaud, com-
me un anachronisme choquant, une tache som-
bre altérant la belle ordonnance du tableau
clair et harmonieux que figure l'ensemble de
l' œuvte française dans notre grand Empire
d'Extrême-Orient. Nous nous devons à nous-
mêmes de poursuivre dans ces régions notre
mission civilisatrice en prenant contact avec ces
peuplades attardées, pour les amener progres-
sivement, sans brutalité, par la douceur et la
persuasion, à renoncer à leur isolement farou-
che et à leur vie errante et barbare. » Je re-
connais bien là le zèle évanélique de mon
distingué collègue. Mais que 1 on soit prudent
et que l'on ne fasse pas de la persuasion à
coups de fusil.
En tout cas, ce sera très long. Nous nous
trouvons là en présence de tribus, la plupart
nomades, animées à l'égard les unes des autres
de sentiments hostiles et de méfiance envers
l'étranger. Surmonter leurs défiances, les grou-
per en une organisation administrative, cohé-
rente et unitaire ne sera pas très facile. Cepen-
dant, d'aucuns prétendent que cet émiettement
politique serait de date récente, et l'une des
conséquences de la sécurité relative dont ces
peuples jouissent depuis notre arrivée en Indo-
chine. Les tribus auraient donc connu ouelque
chose d'analogue à l'unité politique de cer-
tains moments, notamment lorsqu'il s' agissait
de résister à un ennemi commun. Ce sont là
des indices favorables, mais dont il ne faudrait
pas s'exagérer la valeur.
L'oeuvre n'en reste pas moins délicate. Il
sera, en effet, extrêmement difficile de décou-
vrir les affinités qui rapprochent certaines tri-
bus et les points sur lesquels d'autres se sépa-
rent, afin de préparer un groupement rationnel
et appelé à durer. Il faudra ensuite constituer
des unités administratives adaptées au milieu
physique et moral. Il va de soi que cela ne
pourra se faire que progressivement et com-
portera de nombreux tâtonnements. De même
qu'on ne trouvera pas du premier coup, selon
toute vraisemblance, les méthodes d'adminis-
tration qui conviendront le mieux.
Pour cette entreprise, il ne faudra pas dési-
gner les premiers fonctionnaires venus. Des qua-
lités diverses et parfois difficiles à concilier dans
le même individu sont requises : courage, au-
dace, prudence, énergie sans brutalité, activité
qui ne se décourage pas, sont quelques-unes
parmi celles qui sont jugées indispensables.
Quant à l'action à mener, elle est ainsi dé-
finie : « Notre action, dit une note officielle,
devra etre avant tout pacifique et progressive.
Elle devra faire tache d huile, absorber tout
d abord les régions déjà occupées, habituer
leurs populations à notre présence et à nos prin-
cipes d' a dminiftration, leur 4onner des preuves
palpables et tangibles des bienfaits que nous
pouvons leur apporter en assurant leur sécurité,
en les recourant en cas de famine et en orga-
nisant r assistance médicale parmi ces peu-
plades souvent décimées par les épidémies. »
Parallèlement, il faudra négocier avec elles,
dissiper leur méfiance, leur hostilité. Il faudra
s armer de patience et ne pas compromettre,
par une hâte maladroite, les résultats lente-
ment obtenus.
Ce sont là d'heureuses prescriptions, et il
est du devoir du Gouverneur Général de l' In-
dochine et du Ministère des Colonies de veil-
ler à ce qu'elles soient observées.
f en dirai autant du plan administratif, judi-
ciaire, financier qui nous est proposé. Il est
bien évident qu'une bonne organisation de la
justice est une chose indispensable. Même
chez les peuples les moins évolués, le senti-
ment de ce qui est juste et de ce qui ne l'est
pas est déjà aigu. Il convient de ne pas le
froisser.
La diffusion de lemeignement n est pas
moins importante. Elle constituera entre les
Moï et nous un lien puissant et secondera effi-
cacement notre action politique et économique.
La difficulté sera de choisir ce qui fera l'objet
d un enseignement : va-t-on leur inculquer la
culture annamite ou cambodgienne, ou bien
sera-ce une culture franco-annamite ? Le choix
aura des conséquences considérables, et il ne
faut l'opérer qu à bon escient. Il sera, en tout
cas, nécessaire de former aussi rapidement que
possible des instituteurs et des moniteurs de
race mol. C'est ce qu'avait réalisé à Ben-Me.
thuot M. Sabatier au cours du long séjour
qu'il a fait au Darlac.
L'organisation de l'assistance médicale de-
vra être l'une de nos premières préoccupa-
tions. Les personnes qui ont quelques rensei-
gnements sur la mentalité de ces populations
primitives prétendent que l' exercice de la mé-
decine est particulièrement délicat dans ces
milieux où règnent la défiance et la supersti-
tion. Un insuccès peut ne pas être sans danger
aussi bien pour la personne que pour le pres-
tige de l'homme de l'art. Aussi l'on conçoit
les difficultés qui se présentent dans ce do-
maine. Elles ne sont pas insurmontables, puis-
que, dans les provinces déjà constituées, on a
obtenu des résultats appréciables.
Les travaux publics, les routes surtout qui
manquent totalement, les mesures relatives à
I agriculture et aux échanges s' imposent évi-
demment à notre administration. Il sera surtout
indispensable de construire des voies de com-
munication. Ce sont depuis les Perses et les
Romains les meilleurs, ou plus exactement les
plus utiles agents de pénétration et de domina-
tion.
-- Ces - indications rapides et un peu sèches
donnent à peine une idée de la grandeur de
la tâche à accomplir. <( Cette besogne silen-
cieuse et de longue haleine, dit M. Archim-
baud, téduit moins que la construction d'un
pont, d'un chemin de fer, d'un réseau de ca-
naux auxquels on attache son nom. Nous espé-
rons, cependant, qu'elle ne paraîtra pas indi-
gne d'eux au Gouverneur"Général de l'Indo-
chine et aux Résidents Supérieurs intéressés. »
Ce sera aussi notre avis.
Henry fontanler,
Député du CantaL
Vice-président de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères.
el.
Cinéma colonial
On va « tourner » à Tunis
On va commencer, ces jours-ci, à tourner
un film à Tunis. Il auta pour titre Le Ma-
riage de Chariot, et sera interprété par Mar-
cet Ducret, assisté de Mlle Jenny et de quel-
ques autres bons acteurs.
La troupe est arrivée à Tunis, sous la con-
duite du metteur en scène Courtin. Elle
opère pour l'Essor Commercial dont ce sera
là première production cinématographique
pour la Tunisie.
Les principales scènes seront tournées dans
les rues les plus fréquentées, au Belvédère
et dans les plus jolis sites des environs.
Le film sera entièrement -situé à Tunis.
•
* *
Le directeur divisionnaire de la Paramount 1
de Marseille est venu à Tunis en voyage
d'études avec M. Bellgeh d'Alger, ils sont
repartis ensuite avec M. Valensi pour cette
mftnc destination.
le
w *
M. Delafontaine, accompagné de M. Mar-
kus sont venus également à Tunis faire des
études d'extérieurs pour un nouveau film
qu'ils comptent tourner fin avril en Tunisie.
le
w w
Une grande vedette italienne, Maria Jaco-
bin, sera à Tunis prochainement avec M.
Harnisch, le célèbre metteur en scène pour
tourner Musa Samari ou le Secret aune
mère.
Un documentaire sur l'Afrique
A Nice, les habitués du cinéma assistant à
l'inauguration du Rialto ont eu la primeur
d'un joli film documentaire sur l'Afrique.
Bourse et Colonies
fit
Le Conseil des ministres ritmi
hier a décidé comme suite aux in-
terpellations de vendredi et sur le
destr exprimé de longue date aussi bien par
III. Perrier que par M. Varenne et en
séance par la presque unanimité de la
Chambre d'envoyer une mission d'enquctc
sur le régime des concessions dans le Darlac.
On en verra, d'autre part, le but. C'est par
fait, mais pourquoi uniquement dans le
Darlac et pas dans l'Indochine tout entier c,
à Madagascar et en Afrique ?
Mais cela est une autre question, fc veux
revenir, au jour d'hui, sur le côté financier
du problème des sociétés coloniales, fc l'ai
déjà abordé, il y a quelques mois dans les
colonnes des Annales Coloniales, l'ami
pierre Valude l'a précisé à la Chambre avec
une maestria, à laquelle, bon gré malgré,
M. Raymond Poincaré a rendu un hommage
justifié.
Assainissons le marché des valeurs colo-
niales. Il n'y en a qu'un à nettoyer, ("est
d'ailleurs celui où hs émules coloniaux de
Rochcttc ont établi leur scandaleuse fortune,
on en cite un qui, en cinq ans. a ramasse
pris d'un milliard de francs à l'épargne
française par l'émission, à jet continu, de ti-
tres coloniaux que de multiples publications
de toutes sortes soutenaient. jusqu'à ce que
les parts de fondateurs et actions d* ap ports
aient été rcpassées aux poires métropoli-
taines.
M. Henri n'est qu'un enfant, car il a fait
beaucou p moins.
Pourquoi, au lieu de l'envoyer à la Santé,
ne pas lui donner la légion d'honneur,
comme aux autres.
Cette opinion, /'Argent l'émettait vélum en-
te ment jeudi, notre confrère le Petit Bleu
l'a exprimé en termes catégoriques, le Gau-
lois partageait également cet avis vendredi
et la plupart de nos confrères politiques
suivaient le mouvement.
Les victimes de ces opérations financières
sont de plusieurs sortes : d'abord, il y a les
colonies, qui n'ont rien à gagner au vol au
titre, ensuite les gogos qui, à défaut de mi-
nes d'or de la place de la Concorde, de co-
chons malades et de renards dhargell/és,
achètent des parts et des actions de mines
tout aussi hypothétiques, il y a enfin les af-
faires viables, bien étudiées, constituées par
des coloniaux sérieux, ayant vécu aux colo-
nies, sachant ce qu'ils font, attendant patiem-
ment leur heure et ne récoltant pas avant
d'avoir semé. ce qui s'aptelle la cueillette
des poires,
M. Ernest Outrey, en jetant volontaire-
ment le discrédit sur les allllirfs (¡)lclllia'f,
par ses interventions réitérées et son inter-
pellation regretitible - reçrctfablc pour les
colonies et surtout pour lui - a agi un peu
comme un hanneton dans un arrosoir. Il est
navrant qu'il n'ai pas tourné sept fois
son projet dans son cerveau avant soit inter-
vention. Je lui sais des gens sym pathiques
qui ont été profondément désillusionnés dt
son intervention à la tribune, je connais de
ses amis au elle a rendu maladn,
Mais revenons à la question.
Il va falloir réglementer - suivez bien
les arcades de la Bourse - le marché hors
cote qui n'est pas coté hors cote, car il y a
le parquet, il y a la coutisse. il y a le mar
ché hors cote, qui est surveillé par le syn-
dicat des banquiers au comptant et où les
cours publics ont été réellement pratiqués
et il y a le marché hors cote non surveillé
et dont certains journaux aussi bien l'Infoir-
mation que la Cote Desfossés, la Cote Auxi-
liaire, la Cote Michel on autres feuilles
d'agence donnent les cours approximatifs,
sans garanties et oÙ ils peuvent gliucr, S.
lon leur bon plaisir - beaucoup ne s'en
privent pas - telles valeurs par eux créées
la veille ou à créer demain - cours qui sont
toujours bons pour les clients qu'ils invitent
à acheter, mais rarement pour ceux qui veu-
lent vendre.
M. Albert Dreyfus, aileur de la
France Economique et Financière confir-
mait hier qu'un commencement de régle-
mentation très arbitraire des valeurs hors
cote avait été entrepris jeudi, veille de l'in-
terpellation, rtglcmottatiOtz que M. Poin-
caré annonçait à Valude (JOliS la nuit de
vendredi.
M. Albert Dreyfus en signale les dan-
gers. Il proteste et tous les bons Français
protesteront avec lui contre ce régime de dé-
faveur qui veut viser uniquement les valeurs
coloniales et te ni à faire payer aux bons
artisans de la grande oeuvre coloniale fran-
çaise qu'on s'applique à faire méconnaître
les crimes commis par les chevaliers éhontés
de la finance coloniale.
Réglementons, empêchons les cotations
fantaisistes et intéressées, interdisons la
vente des titres avant que les premiers bi-
lans aient été publiés, mais nue soit englobé
dans la nouvelle les manigances .d( tous ceux
qui vendent du papier, qu'il soit métro-
politain, étranger ou colonial.
Marcel Raedel
La ambitionsjotoRiiits d8 niant
-<- 00
Le Popolo d'Italia, commentant le discours
du ministre des Colonies Federzoni, dit que
l'Italie, calonisatrice par excellence, est très
pauvre en colonies, tandis que d'autres peu-
ples ont trouvé la voie libre pour conquérir
en Afrique et en Asie d'immenses empires
qu'ils ne pourront jamais exploiter à cause
de l'insuffisance de leur population, injustice
aggravée par l'accaparement colonial du
traité de Versailles.
Le Giornale d'Italia, traitant le même su-
jet, dit que la zone coloniale de l'Italie est
insuffisante ; ses aptitudes à coloniser lui
donnent le -, droit d'obtenir des superficies
plus vastes pour valoriser les terres afri-
caines,. .,
Les concessions en Indochine
-0.0--
Le dernier Conseil des Ministres s'est oc-
cupé de l'interpellation de la veille à la Cham-
bre. Il a donné satisfaction à la demande for-
mulée par M. A. Varenne au sujet des con-
cessions en Indochine.
Sur la proposition de M. Raymond Poin-
caré, président du Conseil, et de M. Léon
Perrier, ministre des Colonies, le Gouver-
nement a décidé d'envoyer en Indochine une
Commission d'enquête, composée d'inspecteurs
des Colonies et présidée par un conseiller
d'Etat, pour examiner le régime des conces-
sions dans le Darlac. Ce président sera, pa-
rait-il. M. Charles Uivet, un des plus jeunes
conseillers d'Etat.
En attendant les conclusions de cette en-
quête, le Conseil a confirmé les instructions
déjà données par le ministre des Colonies, et
tendant à interdire jusqu'à nouvel ordre toute
concession nouvelle.
L'effet des concessions déjà accordées dans
le Darlac restera suspendu.
L, Commission des Domaines et Conces-
sions Coloniales siégeant au Ministère des Co-
lonies, récemment chargée de préparer l'étude
d' un nouveau décret relatif à l'octroi des con-
cessions et du cahier des charges, est invitée
à Ici miner ses travaux dans un bref délai.
M. Poincaré reçoit M. Varenne
A la fin de la journée. M. Alexandre Va-
renne a été reçu par M. Poincaré. M. Per-
rier, ministre des Colonies, arrivé quelques
instants après M. Varenne au Ministère des
Finances, a pris part à l' entretien qui s' est pro-
longée jusqu'après huit heures.
Quel était le but de cette conférence ? Les
adversaires du Gouverneur Général posaient
une alternative pt penchaient pour la se-
conde solution : préparation de r enquête, ou
démission du Gouverneur Général ?
Mais on dut écarter cette dernière supposi-
tion :
- Je me réjouis de la décision du Conseil
des ministres, a dit. en effet, M. Alexandre
Varenne en sortant du cabinet ciu président du
Conseil. L'enquête fera la pleine lumière sur
les faits que j'ai exposés à la tribune. Elle
confirmera tous mu dires.
Et le Gouverneur Général a annoncé son
départ pour le 8 avril. à bord du d'Artagnan.
La Commission d'enquête administrative pren-
dra le même paquebot.
M. Perrier, interrogé à son tour, s'est re-
fusé à toute communication.
Revisez, codifiez, simplifiez, unifiez, c'csl
parfait.
Mais que ileut dire cette suspension ? Les
gens ont, de bonne foi, sur le vu des traités
signés et des concessions régulièrement don-
nées par le Résident Supérieur en Annam, M.
Pasquier, acheté de leurs deniers les actions
des diverses sociétés installées ou à la veille de
s'installer au Darlac. Que valent leurs titres ?
ils doivent se le demander anxiewement.
Et après. va-t-on suspendre aussi toutes les
concessions antérieures données ici ou là, en
Indochine ou ailleurs, sans adjudication ni
appel d'offres ?
Puisqu'on va faire de la législation a pos-
teriori, où va-t-on s'arrêter ?
Nous posons la question au ministre des
Finances et aussi au Conseil d'Etat.
AU CONSEIL D'ÉTAT
-o-
Le service médical de l'hospice civil
de Saint-Louis (Sénégal)
Le Conseil d'Etat a rejeté -commc portée
devunt. une juridiction illcompôtellte-la. re-
quête que M. Crau, adjoint principal des
officines indigènes de l'Afrique occidentale
française, avait introduite, à l'effet d'nh-
teir l'annulation : 1° de la décision impli-
cite de rejet résultant du silence gardé, pen-
dant plus de quatre mois, par le Gouver-
neur général de l'A. O. 1-'. sur &a demande
d'indemnité, formulée ii raison du préju-
dice que lui aurait causé le fonctionnement
défectueux du service médical de l'hos-
pice de Snint-Louis (Sénégal) ;
2° lia tant que de besoin, la décision
implicite de rejet résultant du silence gardé
pendant plus de quatre mois par le mi-
nistre des Colonies sur sa demande d'in-
demnité fondée sur les mêmes motifs.
Le requérant fondait son droit à indem-
nité sur les motifs suivants :
Un traitement en ImJ, a IHospice civu
de Saint-Louis, pour fracture do la rotule,
il eo serait vu refuser, par le médecin chef
de cet établissement, les soins qui lui
étaient indispensables, d'où demande d'ln-
demnité de ôO.O(M) fr. au Gouverneur géné-
ral de l'A. n. F. et nu ministre des Colonies.
Pour justifier son refus d'accorder l'in-
demnité en question, le ministre des Colo-
nies n fait valoir, dans sa défense, présen-
tée au 'Conseil d'Ktat, que l'hApital dont.
s'agit, est entretenu sur les fonds du bud-
gel. de la colonie du Sénégal - des lors
c'tlait au Lieutenant-gouverneur, représen-
tant. cette colonie, qu'auraient du être
adressées les demandes d'indemnité.
D'autre i>art, le requérant, à qui un
congé de convalescence avait été accordé
le 20 août 191;, devait, i son arrivée en
Franco, se faire hospitaliser au titre de
fonctionnaire colonial.
lit le Conseil d'ivtat de justifier son ar-
rêt. '« déclarant l'incompétence » en rappe-
tant que îles faits articulés par le requérant
en les supposant, établis - se rattache-
raient au fonctionnement d'un service sani-
taire local, et ne pourraient, i\ raison de la
faute qui en résulterait, entraîner la res-
ponsabilité de la personne morale chargée
do la gestion du service public dont s'ngit.
Qu'il sort de là que le litige soulevé est.
par sa .nature, du nombre de ceux dont le
décret du f) août 1881, rendu applicable à
foules les colonies par le décret du 7 sep-
tembre suivant, a, dans son article 3, at-
tribué la connaissance aux conseils du
contentieux administratifs.
Tels sont les principaux motifs pour
lesquels le Conseil d'mat a rejeté la re-
quête. de M. Cran, adjoint principal des
officines indigènes do l'A. 0. F.
VOYAGES
oo––*
M. Pierre Benoit. l'aúteur du Roi Lépreux,
qui a situé son dernier roman en Cochinchine
et au Cambodge, nous a dit la semaine der-
nière son intention de repartir pour de lointains
rivages. Il a hésité beaucoup entre la Perse et
Tahiti, mais nous croyons que c'est vers le
pays de la reine Pomaré qu'il se dirigera en
faisant une longue escale au Nicaragua. Et ça
fera peut-être deux romans très vivants au lieu
d'un.
• •
On nous apprend, d' autre part, le' prochain
départ de Roland Dorgelès, qui eut les hon-
neurs de la tribune de la Chambre vendredi à
propos des affaires d'Indochine, pour la Perse
via Beyro ith-Bagdad.
• •
Annonçons enfin le * départ pour l'été pro-
chain de Henry Champly qui s'en ira vers la
Grande lie : Madagascar.
M. Viollette dans l'Aurès
.JI, Maurice Yiolletle, Gouverneur général,
accompagné de M. t rtottx, directeur de son
cabinet, a quitte Alger pour se rendre cf/lits
Awès où il examinera la delicate question
du partage des eaux dans cette région, ainsi
que celte de Védification du IJdrrage de
/• oum-et-K hersa, actuellement soumise à
l'enquête en vue de la déclaration d'utilite
publique. Il sera de retour à Alger le ven-
dredi 2 5 mars.
(Par dépêche.)
M. Lucien Saint dans le Sud- Tunisien
CI-
M. Lucien Saint, Résident général à Tu-
nis, vient d'aecomphr un nouveau voyage
d'inspection dans L intérieur de ta Régence.
l'art t de Sfclx, où il est installé depuis près
d'un mots, le ministre a parcouru ta région
des steppes qui commt, sous l'occupation ro-
maine, une enorme prospérité qu'attestent lej
ruines imposantes de villes comme SlIlfdulcl,
Mactar, i helepte. Sur plusieurs points de
ces immenses etendues, dont la population in-
digène se contentait d'exploiter les peuple-
ments d'alfa sans s'y livrer à aucun travail
agricole, des cololls français ont crée des do-
maines prospères, mais leur êloignement et
l'absence de votes de cdmmuntcation rendent
leur tâche ingrate et dillicile.
Le représentant de la France a tenu à leur
apporter personnellement le témoignage ite
la sollicitude du Gouvernement français. Un
programme de routes et de mise en valeur dit
sol va être immédiatement mis à l'étude.
Après avoir visité les centres de Sbâtlcl,
S^ buma, Nohicl, l'hiilti, Ilactiir, Kasserine et
l'érianu, le Résident général a tenu à POIlS-
ser une pointe jusqu'à la frontière de l'Algé-
rie pour se rendre compte de l'état d'avance-
ment des travaux de la route stratégique et
dit chemin de fer en construction qui doivent
assurer les communications de Tebessa à
Thelepte d'une part el de Tebessa à Kalaa-
duerda d'autre Part, entre les deux régions
nord-africaines.
,1/. Lucien Saint, qu'accompagnaient Mme
Saint, M. V oisard, chef adjoint de son cabi-
net, et M. Bertholle, contrôleur cidl, chef
de région est revenu à S fax par Gafsa, après
quatre jours d'un voyage fatigant mais par-
ticulièrement utile tant au point de vue po-
litique qu'tilt point de vue colonisation.
(Par dépêche.)
Inspection de M. Steeg
0-0
M. Steeg, Résident Général au Maroc,
quittera Rabat mardi, pour Kénifra. Il sera
accompagné des généraux Vidalon et Mougin,
du colonel Gendre et du chef des renseigne-
ments Duclos.
Au cours de ce voyage, M. Steeg remettra
la croix d'officier de la Légion d' honneur au
fils de Moha ou Homou Si Hassan, qui com-
mande à tous les Zaiens.
M. Steeg se rendru mercredi à A zrou et à
Hajeb. (Par dépêche.)
La mission de M. Steeg
---0-0--
Au Conseil des Ministres do sameTh der-
nier, M. Aristide lUiand, ministre des Af-
faires étrangères, a soumis au président de
la République, le décret renouvelant la iiiis-
sion temporaire de M. Steog, comme rési-
dant. général au Maroc.
La mission de M. Barlhe
-0-0--
M. Barthe, député de l'Hérault, chargé do
mission à la Martinique, ainsi que nous
l'avons relaté, s'est embarqué hier à Saint-
Nazaire a destination de Fort-de-France.
M. Barthe, au moment do son départ, a
déclare aux journalistes présents ;
- La tâche est délicate, mais j'espère:
aboutir. Je compte même, après avoir réglé
le contlit d'ordre particulier, trouver le
moyen de développer la production du sucre.
« Tout en maintenant le contingentement,
je voudrais arriver à diriger dans de meil-
leures conditions le supplément d'alcool vers
les emplois industriels, en sorte que le con-
tingentement, au lieu de diminuer la t ulturo
de la canne dans la colonie, serve à la dé-
velopper. »
M. Barthe a ajouté I
(le, laisser la politique s'in-
filtrer dans des problèmes d'ordre purement
économique.
« On peut faire œuvre utile, mais à con-
dition de se maintenir uniquement sur le
terrain pratique. »
Le recrutement des médecins coloniaux
o-o
Dans le concours qui sera ouvert [fc 5 jlul.
let pour l'emploi d'élève de l'Keole du
service de saule militaire, le nombre des
élèves Ú admettre dans la Section :( méde-
cine. troupes coloniales H. est fixé ii M pour
les étudiants en médeoine 1 4 inscriptions
et les candidats P. C- N.
Ce (Iiii augmentera d'autant le nombre
des médecins sortant de l'Keole de méde-
cine navale et coloniale de ttordeaux.
Les emballages pour les colonies
00
Ce qui est vrai pour les Belges, est vrai
pour les Français : les produits de fabri-
cation française sont souvent mal emballés.
Ainsi que l'écrit l'Essor Colonial et Ma-
ritime, l'expéditeur qui emballe mal sa mar-
chandise s expose à perdre un client, voire
tout un marché. li mécontente le destina-
taire auquel il fait subir un retard appré-
ciable tout en subissant lui-même des pertes.
Beaucoup d'expéditeurs doivent apprendre
comment les produits les plus variés doivent
être emballés, non seulement pour résister
aux épreuves générales du chargement et du
déchargement, du transport par les chemins
de fer et des traversées en bateau, mais pour
satisfaire aux conditions spéciales de la ma-
nutention dans la colonie, et aussi aux vœux
et aux exigences des destinataires.
Les rapports économiques insistent égale-
men sur la nécessité pour nos exportateurs
coloniaux de soigner leurs emballages.
Le Comité Belge de l'Association pour le
Perfectionnement du Matériel Colonial a
pensé qu'il serait utile et intéressant d'or-
ganiser dans le Hall de l'Office Colonial,
mis gracieusement à la disposition des expo-
sants, une nouvelle exposition des modes
d'emballage. Mais cette fois on ne se bor-
nerait pas à exposer des modèles d'embal-
lage, mais on s efforcerait plutôt à montrer
ce qui, en pratique, a été réalisé dans cet
ordre d'idées. Dans ce but, l'Association pré-
citée ferait appel non seulement à l'Office
Central des emballages du Département des
Colonies et aux spéciaistes, mais également
aux sociétés coloniales et aux particuliers
qui importent et exportent des produits. En
fait, chaque exposant serait admis à exposer
ses emballages et, éventuellement, des types
nouveaux.
Il entre dans les vues de l'Association de
former deux sections, l'une réservée aux
marchandises exportées de Belgique, l'autre
aux produits importés dans la Métropole.
Souhaitons que les fabricants français ail-
lent visiter cette exposition. Us en tireront
le plus grand profit.
moisa
Connu on8 de Debarquement
en Airiqoo occmootaio Française
Un décret du 5 mars 1927 vient de com-
pléter la réglementation fixant les conditions
dans lesquelles les voyageurs français et
étrangers sont admis à débarquer en Afri-
que Occidentale Française.
Le but principal de ce texte est de rentoi-
cer la législation établie par le décret du
24 janvier 1925 en ce qui concerne les dis-
positions d'ordre sanitaire destinées à pru-
téger la colonie contre certaines maladies
épidémiques ou contagieuses susceptibles
d être apportées par des immigrants prove-
nant d'autres pays.
En même temps, certaines simplifications
ont été apportées aux formalités d'admisaion
des étrangers appelés à ne séjourner que
quelques jours dans la colonie pour y at-
tendre un bateau les conduisant à leur des-
tination définitive ; dans ce cas, ils sont dis-
pensés de la production du casôer judiciaire
et du certificat médical du pays d'origine,
sous réserve d'une déclaration écrite certi-
fiant leur passage en transit. Ces exceptions
sent étendues aux officiers ou fonctionnaire-)
étrangers voyageant sur l'ordre de leur gou-
vernement ; toutefois, ils doivent produire
une attestation certifiant qu'ils sont autori-
sés a circuler sur le territoire français.
Par ailleurs, la consignation ou la caution
imposée jusqu'alors aux étrangers en garan-
tie dç leurs frais de retour, pourra être dé-
sormais remplacée par une attestation offi-
cielle des autorités du pays d'origine de l'in-
téressé comportant l'engagement de rembour-
ser, le cas échéant, le montant des frais de
rapatriement.
-
L'AVIATION COLONIALE
Le commandant Guilbaud
à l' « Intransigeant »
Le capitaine de corvette Uuilbaud, le hé-
ros du raid de Madagascar, accompagné
du mécanicien lîapin, a été solennellement
re<,u, samedi après-midi, par les pilotes
fiançais, en Hi
teur de notre excellent confrère, MM. Ley-
( Hokanowski, le général C.ouraud, Rï
vice-amiral Saluuii, le vice-amiral Frochot
assistaient à cette belle réception, entourés
des généraux l'ujo, lluet, Harès. Girod, de
tioys4 Delcambre, Ferlant, Bouuabeille, Du-
mesnil, Saceoney, Houre, des colonels W'a-
teau et Brocard, des commandants Pin-
sard, ignés, Lo Prieur, du capitaine Ar-
l'achart, de MM. P.-l-:. Flalldin, Haardt, et
de nombreux « as » : Fonck, Challc, llae-
gelen, Willy Coppers, Coste, Bossoutrot,
Carol, Sadi Loeointe,-" de Yitrolles, etc.
C'est au capitaine Arraehart qu'est reve-
nu l'honneur d'accueillir tîuilbaud au nom
des aviateurs français.
Le raid de Pinedo
L'aviateur italien Pinedo, qui avait titi
s'arrêter quelques jours Snint-Louis-de-
C.aeérès, attendant (les condlions atmosphé-
riques favorables, a repris son vol jeudi
pour la traversée du Brésil, suivant l'iti-
néraire de son tour de l'Atlantique.
Après avoir fait escale à Guaraja-Mirim,
il a réussi hier A gagner Manama, ville si-
tuée sur l'Aina/one et distante de OiX) mil-
les.
Le raid portugais
l/.lpilotée par le commandant Sar-
niiento de Boires, a amerri hier A Pernam-
iioue. venant de Port-Natal.
Dépêches de l'Indochine
Marins hollandais à Saison
1.,'. ('IHlulll/;,'r('8 hollandaises < Soemha n
et I( Fl()l'i' 1) SIIII( Ilrri"I:" /) SIl/O'Hl, Des
(rtes sont organisées en leur honneur.
(Indopaeifi.)
Banque d'État du Maroc
-- ().()---
T c Conseil d'administration de la Banque
d'Etat du Maroc a nommé aujourd'hui M.
Drsoubry, directeur do cet établissement.
M. Dosoubry s'embarquera dans les pre-
I miers jours d'avril pour rejoindre son poste.
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