Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mars 1927 10 mars 1927
Description : 1927/03/10 (A28,N39). 1927/03/10 (A28,N39).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451034n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. - No."
LE NUMERO : 10 CENTIMES*
Jl&'fil S< >11». 10 MAHS l'Jii?
JOMML OUOTIDIEI
-
Rédaction & Administration !
14, m M mt-lftalir
PARIS a-)
irtLAPH. a Louvm le-si
RICHELIEU 07-84
Les-Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
1
I •
DiMCTeum: Marcel RUEDIL et L.-G. THÉBAULT
Les ANNALES COLONIALEs ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un an Ci Mots 3 Moi»
Francs et
colonies 120 « 85 » 35 1)
Etranger.. 180 s> 100 » 60 »
On s abonne sans frais dans
tous les bureaux de poete.
Le nouveau régime douanier
et les colonies
; ,'- 8.8.. --
Le dépôt du projet de loi portant revision
du régime douanier général et sa discussion
prochaine par le Parlement posent à nouveau
la question du régime douanier spécial des
colonies.
On sait que celui qui est actuellement en
vigueur et qui fut établi par la loi du
n janvier 1892 marque l'aboutissement d'une
longue lutte entre intérêts opposés. Le séna-
tus-consulte du 4 juillet 1866, rompant avec
le système du « pacte colonial. avait rendu
à chaque colonie, en matière douanière, une
liberté quasi complète. Les Conseils géné-
raux coloniaux s'empressèrent d'user de cette
liberté pour établir des octrois de mer qui
frappaient sans distinction les produits mé-
tropolitains et étrangers et supprimer, en tout
ou partie, les droits de douane qui n'attei-
gnaient que les produits étrangers.
Naturellement,' les négociants français ne
cessèrent de protester contre un tel régime
et engagèrent - une longue lutte en faveur de
l'idée de « l'assimilation douanière 9, qui
aboutit à leur triomphe, quasi complet, en
1892. La nouvelle loi douanière, en effet, dis-
tinguait deux catégories de colonies : les
c colonies assimilées P, soumises, en principe,
au même régime douanier que la métropole
et les c colonies non assimilées » (A.O.F.,
A. E. F. (sauf le Gabon), Etablissements
français de l'Océanie, la Côte des Somalis,
les Etablissements français de l'Inde), qui,
en principe, devaient avoir des régimes doua-
niers autonomes.
Mais à l'expérience le système s'est en-
core compliqué. Nous n'avons pas moins,
actuellement, de cinq régimes douaniers : ce-
lui des colonies assimilées, des colonies non
assimilées, des territoires à régime conven-
tionnel international (bassin conventionnel du
Congo), des territoires à régime convention-
nel bilatéral ^territoires du bassin du Niger),
des territoires à mandat. Et, dans la prati-
que, ces régimes voisinent parfois dans les
conditions les plus singulières. Ainsi le grou.
pement A.E.F.-Cameroun qui forme, incon-
testablement, une seule entité économique est
soumis à quatre régimes douaniers différents:
le Gabon est « assimilé 9, une autre partie
est dans « le bassin conventionnel du Con-
go 9, le Cameroun est régi par les règles
du « mandat », le reste est considéré comme
« colonie non assimilée 9. Si l'on ajoute à
tout cela la considération qu'il est matériel-
lement impossible d'établir une ligne de
douanes à l'intérieur du continent africain
et même à quelques kilomètres des côtes, on
juge de la complication inutile d'un tel ré-
gime.
La distinction de 1892 est, par ailleurs,
parfaitement illogique. Des colonies, dont
toute la vie économique se développe en de-
hors des cadres de la Métropole comme la
Nouvelle-Calédonie, Madagascar ou l'Indo-
chine sont soumises, en principe, au régime
douanier métropolitain.
D'autres, comme l'A.O.F. ou l'A. E. F.
dont le commerce se fait ou devrait logique-
ment se faire, d'une façon principale, avec
la métropole, jouissent d'un régime douanier
autonome. L'application stricte de ces prin-
cipes aurait conduit à de telles absurdités
qu'on a dû admettre de larges dérogations :
à leur entrée en France, les produits des
colonies non assimilées, soumis en principe
aux droits du tarif minimum, peuvent jouir
d'exemptions et détaxes, accordées chaque
année par décrets rendus en Conseil d'Etat.
De même, les produits étrangers importés
dans les colonies assimilées sont, en principe
frappés des mêmes droits qu'en France,
maJs l'article 3 de la loi de 1892 prévoit
que des décrets, rendus en forme d'adminis-
tration publique, détermineront les produits
,qui pourront, exceptionnellement, faire l'ob-
jet d'une tarification spéciale.
Mais alors, malgré toutes les précautions
prises par la loi, c'est la possibilité de
l'arbitraire, en dehors de tout contrôle du
Parlement métropolitain et des organes re-
présentatifs coloniaux.
Pour nous en tenir à un exemple tout ré-
cent, signalons le décret du 28 octobre 1926
qui a établi le tarif spécial d'importation de
l'Indochine. Ce décret décide que les droits
spécifiques frappant à l'entrée en Indochine
les marchandises étrangères supporteront des
coefficients de majoration fixés par arrêtés
du Gouverneur Général, pris en Conseil de
Gouvernement ou en Commission permanente
du Conseil de Gouvernement.
La révision de ces coefficients est obliga-
toire tous les six mois.
Les coefficients ne peuvent dépasser 6.
Toutefois, en ce qui concerne les droits du
tarif spécial relatifs aux tissus de soie nafu
relit; ou artificielle et aux articles confec
tionnés avec ces tissus, le taux de ces lOCr-
ficients peut être porté à 10.
N'est-ce pas là en fait, le régime de 1 ar-
bitraire le plus absolu appliqué, au reste,
en vertu d'une interprétation, également
arbitraire, de la loi du 9 janvier 1920, ap-
prouvant le décret du 8 juillet 1919 qui,
instaurant le système des coefficients de ma.
joration, le déclarait applicable ;l l'Algé-
rie sans parler dos autres colonies.
Or, l'arbitraire est plus fâcheux en ma-
tière douanière qu'en toute autre. Il n'y a
point de prévisions commerciales possibles
sans la sécurité d'un régime douanier rela-
tivement stable. L'orientation économique de
nos colonies dépendra, sans aucun doute, de
leur régime douanier et des liaisons qu'on
établira entre celui-ci et le régime doua-
nier métropolitain. L'heure est venue d'y
songer.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, proie..
seur de législation coloniale et d'co-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
LE CYCLonE DE IADABASCAR
--.0--
Pour autant qu'on puisse sp fier à des infor.
mations qui n'ont pas l'estampille officielle, le
disastre est moins complet qu'on pouvait le
craindre. Il est très grave, cependant. A Ta-
malaoe. on aurait à enregistrer une trentaine
de morts et une centaine de blessés ; tout y est
détruit, sauf les immeubles du Comptoir d'Es-
compté et de la Compagnie Lyonnaise. Les
communications télégraphiques sont coupées
d'une part entre Tamatave et Tananarive, et,
d'autre part, entre Majunga et Tananarive, sur
20 kilomètres. Les antennes du poste de T. S.
F. de Tananarive sont brisées et le cable sous-
marin rompu près de Tamatavè. Le chemin de
fer de Tananarioe à Tamataoe est coupé à
Bricltaoille. à 102 kilomètres de Tamatave, le
grand pont métallique de 448 mètres sur le
Ronge Rongo ayant été emporté.
Les installations de la direction de la Ban-
que de Madagascar, à Tananarioe, n'ont pas
souffert. On est pour le moment sans nouvelles
des établissements de la côte. Il y a lieu de
préciser qu'à cette époque de l'année (saison
des pluies), les communications sont déjà, en
temps normal, très difficiles dans la colonie, ce
qui explique, en tout état de cause, le retard
es informations, forcément accentué mainte-
nant par les effets du cyclone.
La succursale de Tamataoe du Comptoir
National d'Escompte serait la seule construc.
lion importante qui n'ait pas été atteinte par le
cyclone.
Le Catinat, de la Compagnie Haoraise
Péniruulair, est considéré comme perdu à 13
kilomètres au nord de Tamataoe. Le Ville-de-
Marseille s'est échoué volontairement dans le
port.
Les établissements des Minerais de la Gran-
de lie n'ont pas souffert.
L'immeuble de pierre de la Compagnie de
l'Océan Indien a été complètement détruit. Il
n ? e pas eu de victimes.
Les nouvelles parvenues au siège des Sucre-
ries Coloniales installées à La Réunion sont
rassuranta.
DERNIERE HEURE MIDI
Le Ministère des Colonies qui, chaque jour,
tente de se mettre en communication avec Ma-
dagascar et La Réunion, n'aoait encore reçu
aucune information nouvelle concernant les
conséquences du cyclone qui a sévi dans la ré-
gion de Tamataoe et qui aurait touché La
Réunion.
Il est très probable que les perturbations
dmoephériques en troublant les communications
..,, momentanément les région» sinistrées.
Le statut de Tanger
-–0-0
La Commission franco-espagnole qui
s'occupe du statut de Tanger a tenu hier
sa troisième séance.
Les délégués ont continué, dans l'esprit
le plus amical, à échanger leurs vues, sur
les jpoints qui ont fait l'objçt du mémoran-
dum espagnol du 1er février et de la ré-
ponse française du 24 du mémo mois ».
C'est dire que les pourparlers n'avan-
cent guère et que les points de vue ont
quelque peine à se rapprocher.
On croit toutefois que le général Primo
de Rivera, se montrant cette fois plus rai-
sonnable, a autorisé ses délégués il ne pas
insister sur J'annexion pure et simple de
Tanger à la zone espagnole, comme J'avait
fait le mémorandum du 1er février. Mais.
sous une forme détournée, les propositions
actuelles du gouvernement de Madrid,
maintiennent cependant l'idée de l'espa-
gnolisation de Tanger, ce qui en fait, sinon
cru droit, supprimerait le caractère intlerna-
iional de l'administration du grand port
Marocain, soustrairait le territoire à la
souveraineté d)u sultan et serait, par con-
séquent, contraire aux traités.
Il serait vain de dissimuler que tant que
r Espagne se placera sur un terrain aussi
peu abordable pour les négociateurs fran-
çais qui ne tolèreront certes pas la moin-
dre atteinte à la souveraineté du Sultan du
Maroc, l'espoir de voir aboutir les pour-
parlers franco-espagnols restera bien fai-
ble.
L'itlonobilisine aux colonies
--()-G--
De la statistique annuelle publiée par les
Etats-Unis sur la circulation automobile
dans le monde nous extrayons les chiffres
suivants qui noue intéressent purticulière-
ment :
Algérie, 27-851.
Maroc, 10.900.
Pour l'Afrique on compte au total 180.476,
en augmentation de 30,2 sur la circula-
'tion en 1926.
Pour les motocyclettes la circulation en
Afrique est actuellement de 48.031.
Si la plus forte proportion d'augmenta-
tion de la locomotion automobile est cons-
tatée en Afrique, c'est parce que c'est le
dernier des continents conquis par cette lo-
comotion.
A LA COUR DE PARIS
M. Vergelot. conseiller à Paris, détaché en
qualité de premier Président à la Cour de
cassation en Syrie et au Liban, est réintégré à
la Cour de Paris dans ses fonctions et à son
rang de conseiller.
Paroles dites aufopr Indochinois
--0-0-
Hier, a eu lieu, tilt Val de-Grâce
une cérémonie très intime et tris
touchante, dont les lecteurs des
Annales Coloniales trouveront par ailleurs
un compte rendu détaillé. Il me plaît attiour-
d'hui de marquer le point de celte réunion
qui avait pour but d'inaugurer le f v ya dit
soldat Indochinois, dans notre premier hô-
pital militaire.
le soulignerai volontiers V hommage ému
qu'a rendu en termes particulièrement choi-
sis, M. le médecin principal de Ira classe,
Geysar, médecin chef du Val-de-Grâce, à
Mme Alexandre Varettne, qui fut l'inspira-
trice de cette fondation et Vanimatrice de
cette -- œuvre. ----
Il est bon, alors que son mari va ré-
pondre sans ambages aux multiples insinua-
tions qui l'ont poursuivi depuis son départ
de la métropole il y a dix-huit mois, aux at-
taques d'adversaires déterminés ou d' « amis
peu sûrs », qu'un homme d'une haute inté-
grité morale comme le médecin. Geysen ait
prononcé les paroles justificatrices et venge-
resses de vaines perfidies ou de mensonges
habilement ré pandus.
Mais ce qu'il faut noter dans ce qui a été
dit hier, cc sont quelques phrases frappées
au coin du bon sens que Varenne a pronon-
cées et qui méritent d'être retenues.
Sa politique en l"doc/¡;'Ic'l Elle est faite
d'intelligente bonté et de solidarité avec les
indigènes, bonté et solidarité dont, le gênerai
Peltier et le colonel Laslle ce dernier à
Fréfus où il compte 300 soldats annamites
sont les collaborateurs dévoués au poit. t de
vue militaire.
Le point, de vue de défense nationale ne
laisse Pas indifférent Alexandre t'clrome.
Nous sommes venus en Indochine appelés
Par des populations auxquelles nous devons
aide et protection : cette aide et cette pro-
tection doivent se manifester autrement que
Par des phrases. Bientôt VIndochine allra sa
station de sous-marins, bientôt VIndochine
aura ses officiers annamites dans l'armée
française et les sept premiers el h'cs of ficiers
annamites sont en cc moment à Fréjus.
Nous sommes en Indochine pour garantir
la population contre les agressions du dehors
et les desordres du dedans, pour initier les
indigènes à une civilisation oui, par maints
côtés, notamment au point de vue scientifi-
que. est inférieure à la nôtre. De ce pro-
gramme-là, qui, ma foi. n'est pas si iiial dans
sa simplicité, Alcxamlre Varenne s'est fait
le champion.
Qu'il poursuive tranquillement son a'uvre.
Marcel Ruedel
Dépêches de l'Indochine
--O
Un croiseur japonais à Haïphong
Le croiseur japonais « Oi », commandé
par le capitaine de vaisseau Aldyuma, ve-
h nant. de Hoihao, arrivera à lluïpiionq le t.!
lt mars où il séiournera quatre jours ; il fera
ensuite escale à Tourane du t8 au 21 mars,
t puis ira aux lies Para.
! (Indopurifi.
Le cours du riz
1 SAIGON, 8 mars
it (les 100 kilos en piustms)
Hiz ltl 1, 25 brisures 11 »
Hiz n° 2, 40 brisures 10 35
Riz 11" 2, 50 brisures 0 fK)
n)iHur<'sn""t et. 2. 8 15
llrisuros Il 08 3 et 4 7 00
Farines 2 55
Paddy Vink-Long 6 50
Paddy Co-Cong 6 80
Paddy Hac-Licu 6 05
Paddy Baixau G 70
Coprah 18 50
1. , _! :
{inuopac t/i.)
LA COINEM MO-MOISE
-0-0
Lu Chambre u ratifié aujourd'hui sans dis-
cussion d'ailleurs, la convention qui a été
conclue il Bangkok, le 25 avril 1020, cuire
la France et lt; Siain.
Cet accord, essentiellement politique! poi-
son esprit et. ses tendances, est le corollaire
du traité d'amitié que les deux pays ont si-
gné à Paris le H février 1025.
La France, par ce premier arrangement,
avait consacré, sauf quelques réserves tran-
sitoires, la pleine souveraienté intérieure du
Siam. On se souvient qu'en considération
de la sugesse politique du Gouvernement, de
Bangkok et de l'état satisfaisant des réfor-
mes dont il ne cesse de poursuivre l'exé-
cution, elle a renoncé à la situation privi-
légiée et, en quelque sorte, extraterritoriale,
que lui assurait le vieux trailé d'établisse-
ment du 15 août, 1850.
Il s'agissait ensuite de tixer les condi-
tions d'application de ce traité à l'Indochine
et, après avoir liquidé tous les points de
friction entre les deux pays, d'« organiser Il
leur voisinage.
Tel a été Te but de la convention signée à
ftangltok par M. Alexandre Varenne, gou-
verneur général de l'indochinr, el donl ln
fhpmbrc vient d'être saisie.
Parmi beaucoup d'exemples de su pondé-
ration et de son esprit de justice, le Siam
fait notamment appel à des légistes et des
juristes français, afin de mettre au point
sa reforme administrative et de donner ainsi
aux étrangers les garanties nécessaires.
L'éminent représentant de la France à
Bangkok, M. Fernand Pila, a brillamment
négocié les deux arrangements.
UW-; KX SECONDE PAUE :
[)'oR. .H! Hm Il, par F.uijùne Deuiux.
Plf/LATELIE.
LES IMPORTATIONS [)'ALf;OUL.
AU SENAT
o-- -
L'élection de l'Inde
La sous-commission du neuvième bu-
r^u du Sénat chargée d'examiner le dos-
sier "électoral de l'Inde Française, s'est réu-
nie mercredi après-midi pour prendre une
décision au-sujet de la validité du suffrage
d'un des délégués sénatoriaux ayant pris
1 art au scrutin.
Après avoir pris connaissance des nou-
veaux documents fournis ces jours der-
nier sur cette question par le Gouverneur
de la colonie, la sous-eommissinn. qui est
composée de MM. Manger, Loubet et Boy
s'est trouvée divisée. Etle a résolu de ne
prendre aucune décision et de soumettre la
question au neuvième bureau tout entier
qui se réunira jeudi après-midi.
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
Marine marchande
Lu Commission de la Marine Marchande
réunie sous la présidence de M. Morinaud
a pris acte de ce que depuis un muis cinq
lois concernant la marine marchande ont
été volées sans débats par la Chambre ;
loi aggravant les peines contre les étran-
gers qui commettent des délilts de pèche
dans les eaux françaises ; loi fixant l'âge
minimum d'admission des jeunes gens
comme soutiers ou chauffeurs ; loi concer-
fants et des jeunes gens employés a bord
des navires ; lui concernant, le placement
des marins ; loi instituant un Mérite Mari-
time.
La Commission a invilé son président fi
demander la mise à l'ordre du jour sans
début du projet de loi sur la navigation au
bornage uinsi que du projet de loi rutiflant
le* dérret qui réduit les crédits pour la Hot-
line de pèche et des ports nuuriliines (rup-
porteurs : MM. Auguste Brunet et Co-
Quelle).
Bile a nommé M. Biinbert, rapporteur de
la proposition de loi de MM. Jadé et Le
Moyne, abrogeant l'article 8 de la loi du
13 décembre 1920 portant code du travail
maritime.
Elle a nommé M. lasso connue rappor-
teur du projet de loi relatif au régime du
pilotage dans les eaux maritimes.
\'::Ie s'est occupée de l'utilisation urgente
des nouveaux docks établis par la Cham-
bre d<; Commerce pour la commodité des
voyageurs à la .lolielte Marseille.
klle M examiné le nouveau texte substi-
tué ;'t celui du gouvernement eu ce <|ui con-
cerne le Irans-port des marchandises par
ruer. Le rapporteur M. Roux-Fres-sineng a
élé chargé de communiquer un texte au
ministre de la marine marchande et de
s'efforcer d'a.boulir !'<)))) accord avec lui.
L'AVIATIONCOLONIALE
Le retour du commandant Guilbaud
L'aviateur Guilbaud est arrivé à Marseille
hier après-midi, il 15 heures. Lue foule
éi non ne était massée sur le Il uu i de Belges,
au bas de la Cannebière, pour fêter le capi-
taine de corvette et son mécanicien Ilapin,
• lui achèvent leur raid niagnilique iï travers
l'Afrique.
Les deux aviateurs, très acclamés, su sont
rendus à. l'iuMel de ville, où une réception
avait été organisée eu leur honneur et où
ils ont été félicités par M. Flaissières, sé-
nateur, maire de Marseille, et par les pré-
sidents de l'Aéro-Club de Provence, de iI
Chambre de commerce et de la Société de
Géographie.
Le capitaine de corvelte (iinlbuud ucheve
ainsi en upolliéose le long voyage d'études
qu'il avait entrepris en octobre dernier en
compagnie du lieutenant de vaisseau Ber-
nard.
L'aviateur, à bord de son hydravion C.
Uli
Irich 4.7» C.V., a donc effectué sans ennui
plus de 10.000 kilomètres, en majeure par-
tie au-dessus de régions difficiles. Au total,
son voyage a comporté, depuis son départ
de Berre. 22.020 kilomètres de vol.
Le raid de Pinedo
Le colonel de Pinedo a dû quitter Bueiios-
Ayres ce matin après avoir fait changer
ses moteurs. De Pinedo repartira pour Mon-
tevideo alin de donner satisfaction la co-
lonie italienne de lTruguay. Après un sé-
jour d'une journée ;'i Montevideo, l'aviateur
italien reprendra sa route vers Asuneion.
en remontant vers le nord, et commencera
ainsi la deuxième partie de sou raid, qui
est de 10.310 kilomètres. La première, qu'il
a accomplie d'Italie à Buenos-Ayres com-
portait 12.833 kilomètres.
Le Conseil municipal de Buenos-Ayres a
décidé d'ériger dans l'Avenida Costanera
un monument en souvenir du vol de de Pi-
nedo et a voté à cet effet une première som-
me de 500.000 francs.
Le raid portugais
L'asiateur Sarmento Beires a décidé de
partir de Bolama (Guinée portugaise) en
laissant, si nécessaire, un avialeur à terre
pour alléger son appareil.
L'aventure de l' « Uruguay »
L'hydravion avait élé aperçu pour la
dernière fois le 2 mars t'i Mogador, à 10 heu-
res. Le port de Las Pal mas asanl signalé
dans la soirée que l'appareil n'était pas ar-
rivé, l'alerte fut aussitôt donnée aux autori-
tés de la zone française de Casablanca à
Agadir.
Dès le 3 mars, ainsi que nous l'avons an-
noncé, le Forfait, seul Intiment (te lit ma-
rine dans les eaux marocaines, et le VUH-
neau, vapeur des travaux publics, pre-
naient la mer. Le i mars, l'aviation mari-
time envoyait en reconnaissance deux g",
liai lis que'le marnais temps et la visibilité
insuffisante obligeaient de rentrer à Agadir.
On connaît la suite. Deux aviateurs des
lignes Lotécoère découvraient l'épave de
l'hydravion à 120 kilomètres à l'est du cilli
•luby.\
On voit donc que les autorités du Ma-
roc, en collaboration avec les pilotes de la
ligne Casablanca-Dakar, ont mis en oeuvre
tous les moyens pour rechercher les avia-
teurs uruguayens
A la Banque d'Etat du Maroc
00
Le bruit court sous les arcades de la Bourse
que le Conseil d'Administration de la Ban-
que d'iltat dit Maroc a soumis (i l'iigréiveiii
dit Gouvernement français, la nomination
comme Directeur Général de la Banque, de
M. Desoubry, sous directeur de la Banque
de Paris et des Pays-Bas.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
--0.0-
La Comn ission des Colonies s'est réunie
aujourd'hui jeudi to mars, à 15 hcurc.
A l'ordre du jour figurent :
il, Envoi d'un télégramme de sympathie
au Gouverneur (,énéral de Madagascar :
2° Audition de M. le Ministre de l'Agricul-
ture sur la question des tourteaux d'arachi-
des ;
30 Rapports :
De M. Brunet sur le projet 2912 ayant pour
objet d'autoriser la vente de terrains et bâti-
ments d'anciennes batteries déclassées de la
Martinique.
Et sur le projet 3604 (modifié par le Sé-
nat), tendant à modifier l'article 4. paragra-
phe premier, de la loi du 21 mais 1010 por-
tant renouvellement du privilège des ban-
ques de la Martinique, de la Guadeloupe, de
la Guyane et de la Réunion.
De M. Fougère sur le projet 3599 portant
modification a la réglementation forestière
de la Guadeloup
De M. Taittinger sur le projet 3733 ayant
pour objet d'autoriser la cession à la colonie
de la Guyane des bâtiments et des terrains
du fort Cépérou à Caycnne.
Et sur le projet ioos ayant pour objet d'au-
toriser la cession à la colonie de la Guade-
loupe de l'ancienne batterie Gustave II r a
Saint-Barthélemy.
4° Audition de M. le colonel Sée sur 1
situation politique indigène en Indo-Chine.
DBS iournaiisies aiiemar ds a Alger
--0-0---
Lrne dépêche d'Alger, en date du S mats,
nou apporte cette nouvelle :
Hier, est rentré dans notre port te paque-
bot allemand Luetzow, venant de Brème,
ayant à sov bord 350 journalistes et écrivante
(Illemmlds, en voyage d'étude. ( es derniers
ont été reçus ce matin par les journalistes Al-
gérois anciens combattants, dans les salons
de l'Hôtel Oriental.
M. liailac, directeur de V Echo d'Aller,
souhaita la bienvenue aux visiteurs et le doc-
teur Filalda, président de VAiademie des
podes allemands, répondit ail nom de ses
com patriotes.
C'est là, à notre avis, une illfulllIOlliol1 qlÚ
mérite d'être soulignée.
La rencontre de ce groupe important d in-
tellectuels ex-ennemis et de journalistes al-
gérois anciens combattants est bien (tans l'es-
prit de Locarno t't il est à pré-.uinei que tout
s'est passé le plus courtoisement du monde.
Mais il nous semble impossible uuc des Alle-
mands prennent conscience de la splendcui
algérienne sans une réaction le leurs senti-
ments profonds, Quel sera le sens de cette
réaction ? On le saura sans doute, en scru-
tant attentivement, ces jours prochains, la
presse d'outre-Rhin.
Puissent quelques-uns, au moins, de nus
confrères germaniques, reconnaître et pro-
clamer qu'un peuple peut être giand et fort
tout en étant bienfaisant à la famille hu-
maine.
R. B. de Laromiguière
.- -
Le procès des "escamoteurs"
-{),O-
Epilogue
Le procès des n escamoteurs » de M• < o>-
navin, député communiste, a continué te S
devant les assises de Constantine.
Vaudience du matin a été consacrée à La
plaidoirie de Ma 4. Uerthon, partie civile,
qui, après avoir fait l'apologie du commu-
nisme, dénonça le « danger fasciste x en ..11-
gérie. Puis M. de Harrtlstiu, procureur, dans
un réquisitoire modàé, conclut en deman-
dant une condamnation de principe. FI/fill,
ili", Baudrèant et Morinaud demandèrent
Vacquittement de leurs clients.
L'audience, levée à midi, est re prise a
14 h. 30. Après plaidoiries de .l/", Laqme'e
et Galle, .1/° Paul Reynaud a la parole. Il
réfute, point par point, les arguments de la
partie civile et demande l'élargissement im-
médiat des « bous Français » qui sont accu-
sés.
Le jury rapporte un verdict d'acquittement.
Des applaudissements se font entendre.
La Cour accorde à la partie civile nu franc
de d 0 mmages-i ntêrêts.
Est-ce vrai ?
0 -o-
l'n ingénieux cheicheui de TlIlli:-..llil;III
imaginé un di:-pu:--il if peiinettant detlec-
tuer une économie considérable, presque to.
talc même, de l'eau utilisée pour le refroi-
dissement des moteurs d'automobil('"
Ce dispositif très simple et liés peu en-
combrant prend place sous le capot de 1.1
machine. Les essais qui ont tté déjà effec-
tués et qui se poursuivent encore ont doiinr
des résultats particulièrement satisfaisante.
Une voiturette, munie de cet appareil dù.
ment plombé, aurait déjà parcouru 8.000 ki-
lomètres, d'après l'un de nos excellent*
confrères de la Régence, sans néces*ilei au
cun renouvellement d'eau.
Cette découverte qui est appelée à îendre
de très grands services dans toutes les lé-
gions à climat chaud, pourra, si le- l'ai
confirment sa vakur, avoir une très giande
importance pour le développement de la trac-
tion automobile à travers le Sahara. Les
droits d'invention sont déjà gaiantis pai un
brevet que. son auteur serait, parait-il, sur le
point de vendre à une grosse firme de Fiante.
8.000 kilomètres sans renouveler l'eiiii'.
Cela équivaut à ne la renouveler jamais.
Nous sommes un peu sceptiques sur ce t hif-
fre. Mais c'est un journal sérieux qui publie
cette nouvelle. Elle doit contenir une pan
de vérité.
Iwgnn du Foyer Indocbinois
an Val de Grâce
par J. Aytet.
Hier mercredi, à 4 heures de l'après-midi.
a été inauguré au Val-de-Grâce le Foyer du
Soldat Indochinois.
M. le Gouverneur Général de l'Indochine
présidait cette cérémonie, entouré de Mme
Alexandre Varenne et de S. M. Bao-Dai, em-
pereur d'Annam.
Parmi les personnalités présentes, signalons
MM. le docteur Darteyre, sénateur ; Paulin.
député ; les représentants des ministres des
Colonies et de la Guerre, MM. Jean Ajalbert,
de l'Académie Goncourt ; Pierre Guesde, Le
Galien et Charles, anciens Résidents Supé-
rieurs ; le docteur Quiseme. Mme Chivas-Ba-
ron; MM. Sambuc. Chatel, Picanon, Dugros.
Rivardo, André Fontaine, Huard, Barthélemy,
Hubert Morand, Goblet ; le général Yung.
le général Audibert. le général Peltier,
le général Lombard, le médecin-inspecteur
général Toubert, le médecin-impecteur géné-
ral Fournial, directeur du Service de Santé
du Gouvernement militaire de Paris ; le
médecin-inspecteur Doptcr, directeur du
Val-de-Grâce ; M. le Pharmacien-inspec-
teur Gautier ; le général Goigoux ; l'in-
tendant Vincendini, directeur du Service des
Déptnturw ; le mcdecin principal de 1 rI> classe
Geysen, médecin-chef du Val-de-Grâce ; le
médecin inspecteur Savornin, directeur du Ser-
vice de Santé ; le médecin-major de lrv classe
Vergne, médecin-chef du Musée, etc., etc.
Les invités furent reçus clins 1 élégant et
pittoresque pavillon de style indochinois du
Foyer.
Le médecin principal de l:v classe Geysen,
médecin-chef de l'hôpital du Val-dc-Grice,
n prononcé une émouvante allocution que nous
reproduisons : elle a été coupée à maintes re-
prises de signes d'approbationt lorsqu'il a sou-
ligné la bonté de Mme Alexandre VarclJnr.
qui eut la première l'idce de cette création.
V oici, d ailleurs, le lexle in extenso ( son
bref discours.
Madame, Monsieur le Goiaeuicur General,
En m'inclinant icpctlucusemcnl devant S.
M. I l'.mpcreur tl Annam qui il bien voulu
honorer de sa prescncc celle céllimollic, ma
pi entière parole doit être une parole de pto-
Undc reconnaissance pour les éminentes per-
sonnalités qui, J' un généieux élan, ont pus
place désormais parmi les bienfaiteurs du Val
de (trace.
Dans l'évolution, un 1 \llanc toi joui s plus ra-
t-ide, qui emporte le monde, c'est au vieux
monarlîrc d'Anne d'Autriche, deCcnu au
cours des siècles le berceau et le patrimoine de
la médecine militait e, que le destin avait tc-
servé l'insigne honneur de recevoir Je vos
mains le premier Çotoi pai isien poin les sol-
dats venus des lointains puys d" Extrême-Orient.
Qtfe grâces et hommages Vous soient rendus.
Madame, pour la généreuse pensée qui, dès
lotie retour en l'rance, vous conduisit à visiter
les malades et inUrmieis indochinois du Val-
de-Grâce. iitl()is t i ti 1,a l -
otre charitable enquête cous a réunis de
constater bien cite ritic. Jépt).,',és. déracinés,
piit'és de tout cc qui constitue la trame de leur
vie inlérieuie, ils avaient besoin d'un fovei
familial bien à eux et à eux seuls, 00ur les
aider a sv.ppoitei la longue absence occiden-
tale loin des parents el amis, des pagodes, du
génie de leur Village i.utal, des tombeaux d'an-
cêtres Vencres, (lIIX(:'IC.:I ils ne ocuceiit plu.,
appotici baguettes d en.ens, bétel rt noix
d arec.
l'ou.s nous avez expliqué (Manquai tous le.
ej\orts que nous uOicns tentés f oui les rappro-
cher du fc'çer du soldat européen éluiclil restés
et resteiaUrt stéiiL.s et inutiles. Et surtout, plus
vivement que ii'Uis 1 neore. Votre coita compa-
tissant a douloureusement' ressenti l'isolement
au soldat annamite loisqi-t, mahnle, hospita-
lisé. perdu eu milice de 0 ou 700 malades
européens, il n' a même plus uumès de lui ses
eenwrcdes habituels, ni la petite chambre de
t (.seinemcrit qui les réunissait, l 'oi.s l'avez vu
a/ois, solitaire et silencieux, en cr indéfini-
les couloirs ou les jardins du l Tal-
dc-Ctràce, à la icchcrche d'autres malades m-
uochiiuis venus el' autres régiments, qu'il ne
con;-.i:t pas, et sens qu'ils raussenl les uns el
les (.litres se leunir ef s alléger à un fovei
commun (jtu sciait du fcVc-T familial dispn,ie.
Métis cotre es Lut c.Vcrli ai'ait déjà rencontré,
lon Indochine des problèmes autrement plus
Vastes que votre actiie luntê avait su résoudre,
.1 la mortalité de l'enfance malheureuse el
abandonnée, vous aviez oppose /'admirable
création des garderies d'enfants, sûrs abris aux-
quels la mère peut désormais confier ses en
fants lorsque la dure 1 écessite du travail l'obli-
ge à abandonner chaque jour famille 11 maison.
1 .a condition nu,iale des soldats indochinois
en l'rance constituait une ijue.u'ion ethnique et
sociale becucoup moit-.s etinavc et complexe,
et votre expétienee acquise l'oii.-i 1/ pennis d' en
énoncer lapidement la conclusion pialique : né-
cessité a'étal lir pour eux et surtout pour Icm
malades un folci si.n\ial en milici: hospitalier.
I n Ire conviction peist.uisnc n< 1 j.c.s eu be-
i,, - I f o Il t'il 1)(*-
soin de plaider longuement cette couse de vé-
rité : M. h: (iouvemeur (icné'al a Indochine
avait déjà la même pensé,- et partageait /('.
mêmes sentiments:. Il a donne aussitôt les ordres
d'exécution néccssaitcs, et le \.l de-(>iàce
vous est aujourd' hui redevable de cette gra
CiCIl,H:: constitution surgic en semantes.
Sous 1 égide du dragon d ln:uiiu et les ima
ges de leurs bienfatteins, U* .\m\amitcs pour-
ront désormais se livier à leurs u ux, aux longs
entretiens sur le poyi nota i, lire, leurs journaux,
suivre leurs coins de hançaix, jouer lents pit-
toresques comédies, constnure dragons ci lan-
ternes pour leurs U:tes et même cultiver que!
ques fleuis.
Par sa t'al cut à la 'p/,\ s\vnbolitfUc et inoi<\hs,
LE NUMERO : 10 CENTIMES*
Jl&'fil S< >11». 10 MAHS l'Jii?
JOMML OUOTIDIEI
-
Rédaction & Administration !
14, m M mt-lftalir
PARIS a-)
irtLAPH. a Louvm le-si
RICHELIEU 07-84
Les-Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
1
I •
DiMCTeum: Marcel RUEDIL et L.-G. THÉBAULT
Les ANNALES COLONIALEs ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un an Ci Mots 3 Moi»
Francs et
colonies 120 « 85 » 35 1)
Etranger.. 180 s> 100 » 60 »
On s abonne sans frais dans
tous les bureaux de poete.
Le nouveau régime douanier
et les colonies
; ,'- 8.8.. --
Le dépôt du projet de loi portant revision
du régime douanier général et sa discussion
prochaine par le Parlement posent à nouveau
la question du régime douanier spécial des
colonies.
On sait que celui qui est actuellement en
vigueur et qui fut établi par la loi du
n janvier 1892 marque l'aboutissement d'une
longue lutte entre intérêts opposés. Le séna-
tus-consulte du 4 juillet 1866, rompant avec
le système du « pacte colonial. avait rendu
à chaque colonie, en matière douanière, une
liberté quasi complète. Les Conseils géné-
raux coloniaux s'empressèrent d'user de cette
liberté pour établir des octrois de mer qui
frappaient sans distinction les produits mé-
tropolitains et étrangers et supprimer, en tout
ou partie, les droits de douane qui n'attei-
gnaient que les produits étrangers.
Naturellement,' les négociants français ne
cessèrent de protester contre un tel régime
et engagèrent - une longue lutte en faveur de
l'idée de « l'assimilation douanière 9, qui
aboutit à leur triomphe, quasi complet, en
1892. La nouvelle loi douanière, en effet, dis-
tinguait deux catégories de colonies : les
c colonies assimilées P, soumises, en principe,
au même régime douanier que la métropole
et les c colonies non assimilées » (A.O.F.,
A. E. F. (sauf le Gabon), Etablissements
français de l'Océanie, la Côte des Somalis,
les Etablissements français de l'Inde), qui,
en principe, devaient avoir des régimes doua-
niers autonomes.
Mais à l'expérience le système s'est en-
core compliqué. Nous n'avons pas moins,
actuellement, de cinq régimes douaniers : ce-
lui des colonies assimilées, des colonies non
assimilées, des territoires à régime conven-
tionnel international (bassin conventionnel du
Congo), des territoires à régime convention-
nel bilatéral ^territoires du bassin du Niger),
des territoires à mandat. Et, dans la prati-
que, ces régimes voisinent parfois dans les
conditions les plus singulières. Ainsi le grou.
pement A.E.F.-Cameroun qui forme, incon-
testablement, une seule entité économique est
soumis à quatre régimes douaniers différents:
le Gabon est « assimilé 9, une autre partie
est dans « le bassin conventionnel du Con-
go 9, le Cameroun est régi par les règles
du « mandat », le reste est considéré comme
« colonie non assimilée 9. Si l'on ajoute à
tout cela la considération qu'il est matériel-
lement impossible d'établir une ligne de
douanes à l'intérieur du continent africain
et même à quelques kilomètres des côtes, on
juge de la complication inutile d'un tel ré-
gime.
La distinction de 1892 est, par ailleurs,
parfaitement illogique. Des colonies, dont
toute la vie économique se développe en de-
hors des cadres de la Métropole comme la
Nouvelle-Calédonie, Madagascar ou l'Indo-
chine sont soumises, en principe, au régime
douanier métropolitain.
D'autres, comme l'A.O.F. ou l'A. E. F.
dont le commerce se fait ou devrait logique-
ment se faire, d'une façon principale, avec
la métropole, jouissent d'un régime douanier
autonome. L'application stricte de ces prin-
cipes aurait conduit à de telles absurdités
qu'on a dû admettre de larges dérogations :
à leur entrée en France, les produits des
colonies non assimilées, soumis en principe
aux droits du tarif minimum, peuvent jouir
d'exemptions et détaxes, accordées chaque
année par décrets rendus en Conseil d'Etat.
De même, les produits étrangers importés
dans les colonies assimilées sont, en principe
frappés des mêmes droits qu'en France,
maJs l'article 3 de la loi de 1892 prévoit
que des décrets, rendus en forme d'adminis-
tration publique, détermineront les produits
,qui pourront, exceptionnellement, faire l'ob-
jet d'une tarification spéciale.
Mais alors, malgré toutes les précautions
prises par la loi, c'est la possibilité de
l'arbitraire, en dehors de tout contrôle du
Parlement métropolitain et des organes re-
présentatifs coloniaux.
Pour nous en tenir à un exemple tout ré-
cent, signalons le décret du 28 octobre 1926
qui a établi le tarif spécial d'importation de
l'Indochine. Ce décret décide que les droits
spécifiques frappant à l'entrée en Indochine
les marchandises étrangères supporteront des
coefficients de majoration fixés par arrêtés
du Gouverneur Général, pris en Conseil de
Gouvernement ou en Commission permanente
du Conseil de Gouvernement.
La révision de ces coefficients est obliga-
toire tous les six mois.
Les coefficients ne peuvent dépasser 6.
Toutefois, en ce qui concerne les droits du
tarif spécial relatifs aux tissus de soie nafu
relit; ou artificielle et aux articles confec
tionnés avec ces tissus, le taux de ces lOCr-
ficients peut être porté à 10.
N'est-ce pas là en fait, le régime de 1 ar-
bitraire le plus absolu appliqué, au reste,
en vertu d'une interprétation, également
arbitraire, de la loi du 9 janvier 1920, ap-
prouvant le décret du 8 juillet 1919 qui,
instaurant le système des coefficients de ma.
joration, le déclarait applicable ;l l'Algé-
rie sans parler dos autres colonies.
Or, l'arbitraire est plus fâcheux en ma-
tière douanière qu'en toute autre. Il n'y a
point de prévisions commerciales possibles
sans la sécurité d'un régime douanier rela-
tivement stable. L'orientation économique de
nos colonies dépendra, sans aucun doute, de
leur régime douanier et des liaisons qu'on
établira entre celui-ci et le régime doua-
nier métropolitain. L'heure est venue d'y
songer.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, proie..
seur de législation coloniale et d'co-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
LE CYCLonE DE IADABASCAR
--.0--
Pour autant qu'on puisse sp fier à des infor.
mations qui n'ont pas l'estampille officielle, le
disastre est moins complet qu'on pouvait le
craindre. Il est très grave, cependant. A Ta-
malaoe. on aurait à enregistrer une trentaine
de morts et une centaine de blessés ; tout y est
détruit, sauf les immeubles du Comptoir d'Es-
compté et de la Compagnie Lyonnaise. Les
communications télégraphiques sont coupées
d'une part entre Tamatave et Tananarive, et,
d'autre part, entre Majunga et Tananarive, sur
20 kilomètres. Les antennes du poste de T. S.
F. de Tananarive sont brisées et le cable sous-
marin rompu près de Tamatavè. Le chemin de
fer de Tananarioe à Tamataoe est coupé à
Bricltaoille. à 102 kilomètres de Tamatave, le
grand pont métallique de 448 mètres sur le
Ronge Rongo ayant été emporté.
Les installations de la direction de la Ban-
que de Madagascar, à Tananarioe, n'ont pas
souffert. On est pour le moment sans nouvelles
des établissements de la côte. Il y a lieu de
préciser qu'à cette époque de l'année (saison
des pluies), les communications sont déjà, en
temps normal, très difficiles dans la colonie, ce
qui explique, en tout état de cause, le retard
es informations, forcément accentué mainte-
nant par les effets du cyclone.
La succursale de Tamataoe du Comptoir
National d'Escompte serait la seule construc.
lion importante qui n'ait pas été atteinte par le
cyclone.
Le Catinat, de la Compagnie Haoraise
Péniruulair, est considéré comme perdu à 13
kilomètres au nord de Tamataoe. Le Ville-de-
Marseille s'est échoué volontairement dans le
port.
Les établissements des Minerais de la Gran-
de lie n'ont pas souffert.
L'immeuble de pierre de la Compagnie de
l'Océan Indien a été complètement détruit. Il
n ? e pas eu de victimes.
Les nouvelles parvenues au siège des Sucre-
ries Coloniales installées à La Réunion sont
rassuranta.
DERNIERE HEURE MIDI
Le Ministère des Colonies qui, chaque jour,
tente de se mettre en communication avec Ma-
dagascar et La Réunion, n'aoait encore reçu
aucune information nouvelle concernant les
conséquences du cyclone qui a sévi dans la ré-
gion de Tamataoe et qui aurait touché La
Réunion.
Il est très probable que les perturbations
dmoephériques en troublant les communications
..,, momentanément les région» sinistrées.
Le statut de Tanger
-–0-0
La Commission franco-espagnole qui
s'occupe du statut de Tanger a tenu hier
sa troisième séance.
Les délégués ont continué, dans l'esprit
le plus amical, à échanger leurs vues, sur
les jpoints qui ont fait l'objçt du mémoran-
dum espagnol du 1er février et de la ré-
ponse française du 24 du mémo mois ».
C'est dire que les pourparlers n'avan-
cent guère et que les points de vue ont
quelque peine à se rapprocher.
On croit toutefois que le général Primo
de Rivera, se montrant cette fois plus rai-
sonnable, a autorisé ses délégués il ne pas
insister sur J'annexion pure et simple de
Tanger à la zone espagnole, comme J'avait
fait le mémorandum du 1er février. Mais.
sous une forme détournée, les propositions
actuelles du gouvernement de Madrid,
maintiennent cependant l'idée de l'espa-
gnolisation de Tanger, ce qui en fait, sinon
cru droit, supprimerait le caractère intlerna-
iional de l'administration du grand port
Marocain, soustrairait le territoire à la
souveraineté d)u sultan et serait, par con-
séquent, contraire aux traités.
Il serait vain de dissimuler que tant que
r Espagne se placera sur un terrain aussi
peu abordable pour les négociateurs fran-
çais qui ne tolèreront certes pas la moin-
dre atteinte à la souveraineté du Sultan du
Maroc, l'espoir de voir aboutir les pour-
parlers franco-espagnols restera bien fai-
ble.
L'itlonobilisine aux colonies
--()-G--
De la statistique annuelle publiée par les
Etats-Unis sur la circulation automobile
dans le monde nous extrayons les chiffres
suivants qui noue intéressent purticulière-
ment :
Algérie, 27-851.
Maroc, 10.900.
Pour l'Afrique on compte au total 180.476,
en augmentation de 30,2 sur la circula-
'tion en 1926.
Pour les motocyclettes la circulation en
Afrique est actuellement de 48.031.
Si la plus forte proportion d'augmenta-
tion de la locomotion automobile est cons-
tatée en Afrique, c'est parce que c'est le
dernier des continents conquis par cette lo-
comotion.
A LA COUR DE PARIS
M. Vergelot. conseiller à Paris, détaché en
qualité de premier Président à la Cour de
cassation en Syrie et au Liban, est réintégré à
la Cour de Paris dans ses fonctions et à son
rang de conseiller.
Paroles dites aufopr Indochinois
--0-0-
Hier, a eu lieu, tilt Val de-Grâce
une cérémonie très intime et tris
touchante, dont les lecteurs des
Annales Coloniales trouveront par ailleurs
un compte rendu détaillé. Il me plaît attiour-
d'hui de marquer le point de celte réunion
qui avait pour but d'inaugurer le f v ya dit
soldat Indochinois, dans notre premier hô-
pital militaire.
le soulignerai volontiers V hommage ému
qu'a rendu en termes particulièrement choi-
sis, M. le médecin principal de Ira classe,
Geysar, médecin chef du Val-de-Grâce, à
Mme Alexandre Varettne, qui fut l'inspira-
trice de cette fondation et Vanimatrice de
cette -- œuvre. ----
Il est bon, alors que son mari va ré-
pondre sans ambages aux multiples insinua-
tions qui l'ont poursuivi depuis son départ
de la métropole il y a dix-huit mois, aux at-
taques d'adversaires déterminés ou d' « amis
peu sûrs », qu'un homme d'une haute inté-
grité morale comme le médecin. Geysen ait
prononcé les paroles justificatrices et venge-
resses de vaines perfidies ou de mensonges
habilement ré pandus.
Mais ce qu'il faut noter dans ce qui a été
dit hier, cc sont quelques phrases frappées
au coin du bon sens que Varenne a pronon-
cées et qui méritent d'être retenues.
Sa politique en l"doc/¡;'Ic'l Elle est faite
d'intelligente bonté et de solidarité avec les
indigènes, bonté et solidarité dont, le gênerai
Peltier et le colonel Laslle ce dernier à
Fréfus où il compte 300 soldats annamites
sont les collaborateurs dévoués au poit. t de
vue militaire.
Le point, de vue de défense nationale ne
laisse Pas indifférent Alexandre t'clrome.
Nous sommes venus en Indochine appelés
Par des populations auxquelles nous devons
aide et protection : cette aide et cette pro-
tection doivent se manifester autrement que
Par des phrases. Bientôt VIndochine allra sa
station de sous-marins, bientôt VIndochine
aura ses officiers annamites dans l'armée
française et les sept premiers el h'cs of ficiers
annamites sont en cc moment à Fréjus.
Nous sommes en Indochine pour garantir
la population contre les agressions du dehors
et les desordres du dedans, pour initier les
indigènes à une civilisation oui, par maints
côtés, notamment au point de vue scientifi-
que. est inférieure à la nôtre. De ce pro-
gramme-là, qui, ma foi. n'est pas si iiial dans
sa simplicité, Alcxamlre Varenne s'est fait
le champion.
Qu'il poursuive tranquillement son a'uvre.
Marcel Ruedel
Dépêches de l'Indochine
--O
Un croiseur japonais à Haïphong
Le croiseur japonais « Oi », commandé
par le capitaine de vaisseau Aldyuma, ve-
h nant. de Hoihao, arrivera à lluïpiionq le t.!
lt mars où il séiournera quatre jours ; il fera
ensuite escale à Tourane du t8 au 21 mars,
t puis ira aux lies Para.
! (Indopurifi.
Le cours du riz
1 SAIGON, 8 mars
it (les 100 kilos en piustms)
Hiz ltl 1, 25 brisures 11 »
Hiz n° 2, 40 brisures 10 35
Riz 11" 2, 50 brisures 0 fK)
n)iHur<'sn""t et. 2. 8 15
llrisuros Il 08 3 et 4 7 00
Farines 2 55
Paddy Vink-Long 6 50
Paddy Co-Cong 6 80
Paddy Hac-Licu 6 05
Paddy Baixau G 70
Coprah 18 50
1. , _! :
{inuopac t/i.)
LA COINEM MO-MOISE
-0-0
Lu Chambre u ratifié aujourd'hui sans dis-
cussion d'ailleurs, la convention qui a été
conclue il Bangkok, le 25 avril 1020, cuire
la France et lt; Siain.
Cet accord, essentiellement politique! poi-
son esprit et. ses tendances, est le corollaire
du traité d'amitié que les deux pays ont si-
gné à Paris le H février 1025.
La France, par ce premier arrangement,
avait consacré, sauf quelques réserves tran-
sitoires, la pleine souveraienté intérieure du
Siam. On se souvient qu'en considération
de la sugesse politique du Gouvernement, de
Bangkok et de l'état satisfaisant des réfor-
mes dont il ne cesse de poursuivre l'exé-
cution, elle a renoncé à la situation privi-
légiée et, en quelque sorte, extraterritoriale,
que lui assurait le vieux trailé d'établisse-
ment du 15 août, 1850.
Il s'agissait ensuite de tixer les condi-
tions d'application de ce traité à l'Indochine
et, après avoir liquidé tous les points de
friction entre les deux pays, d'« organiser Il
leur voisinage.
Tel a été Te but de la convention signée à
ftangltok par M. Alexandre Varenne, gou-
verneur général de l'indochinr, el donl ln
fhpmbrc vient d'être saisie.
Parmi beaucoup d'exemples de su pondé-
ration et de son esprit de justice, le Siam
fait notamment appel à des légistes et des
juristes français, afin de mettre au point
sa reforme administrative et de donner ainsi
aux étrangers les garanties nécessaires.
L'éminent représentant de la France à
Bangkok, M. Fernand Pila, a brillamment
négocié les deux arrangements.
UW-; KX SECONDE PAUE :
[)'oR. .H! Hm Il, par F.uijùne Deuiux.
Plf/LATELIE.
LES IMPORTATIONS [)'ALf;OUL.
AU SENAT
o-- -
L'élection de l'Inde
La sous-commission du neuvième bu-
r^u du Sénat chargée d'examiner le dos-
sier "électoral de l'Inde Française, s'est réu-
nie mercredi après-midi pour prendre une
décision au-sujet de la validité du suffrage
d'un des délégués sénatoriaux ayant pris
1 art au scrutin.
Après avoir pris connaissance des nou-
veaux documents fournis ces jours der-
nier sur cette question par le Gouverneur
de la colonie, la sous-eommissinn. qui est
composée de MM. Manger, Loubet et Boy
s'est trouvée divisée. Etle a résolu de ne
prendre aucune décision et de soumettre la
question au neuvième bureau tout entier
qui se réunira jeudi après-midi.
A LA CHAMBRE
DANS LES COMMISSIONS
Marine marchande
Lu Commission de la Marine Marchande
réunie sous la présidence de M. Morinaud
a pris acte de ce que depuis un muis cinq
lois concernant la marine marchande ont
été volées sans débats par la Chambre ;
loi aggravant les peines contre les étran-
gers qui commettent des délilts de pèche
dans les eaux françaises ; loi fixant l'âge
minimum d'admission des jeunes gens
comme soutiers ou chauffeurs ; loi concer-
des navires ; lui concernant, le placement
des marins ; loi instituant un Mérite Mari-
time.
La Commission a invilé son président fi
demander la mise à l'ordre du jour sans
début du projet de loi sur la navigation au
bornage uinsi que du projet de loi rutiflant
le* dérret qui réduit les crédits pour la Hot-
line de pèche et des ports nuuriliines (rup-
porteurs : MM. Auguste Brunet et Co-
Quelle).
Bile a nommé M. Biinbert, rapporteur de
la proposition de loi de MM. Jadé et Le
Moyne, abrogeant l'article 8 de la loi du
13 décembre 1920 portant code du travail
maritime.
Elle a nommé M. lasso connue rappor-
teur du projet de loi relatif au régime du
pilotage dans les eaux maritimes.
\'::Ie s'est occupée de l'utilisation urgente
des nouveaux docks établis par la Cham-
bre d<; Commerce pour la commodité des
voyageurs à la .lolielte Marseille.
klle M examiné le nouveau texte substi-
tué ;'t celui du gouvernement eu ce <|ui con-
cerne le Irans-port des marchandises par
ruer. Le rapporteur M. Roux-Fres-sineng a
élé chargé de communiquer un texte au
ministre de la marine marchande et de
s'efforcer d'a.boulir !'<)))) accord avec lui.
L'AVIATIONCOLONIALE
Le retour du commandant Guilbaud
L'aviateur Guilbaud est arrivé à Marseille
hier après-midi, il 15 heures. Lue foule
éi non ne était massée sur le Il uu i de Belges,
au bas de la Cannebière, pour fêter le capi-
taine de corvette et son mécanicien Ilapin,
• lui achèvent leur raid niagnilique iï travers
l'Afrique.
Les deux aviateurs, très acclamés, su sont
rendus à. l'iuMel de ville, où une réception
avait été organisée eu leur honneur et où
ils ont été félicités par M. Flaissières, sé-
nateur, maire de Marseille, et par les pré-
sidents de l'Aéro-Club de Provence, de iI
Chambre de commerce et de la Société de
Géographie.
Le capitaine de corvelte (iinlbuud ucheve
ainsi en upolliéose le long voyage d'études
qu'il avait entrepris en octobre dernier en
compagnie du lieutenant de vaisseau Ber-
nard.
L'aviateur, à bord de son hydravion C.
Uli
Irich 4.7» C.V., a donc effectué sans ennui
plus de 10.000 kilomètres, en majeure par-
tie au-dessus de régions difficiles. Au total,
son voyage a comporté, depuis son départ
de Berre. 22.020 kilomètres de vol.
Le raid de Pinedo
Le colonel de Pinedo a dû quitter Bueiios-
Ayres ce matin après avoir fait changer
ses moteurs. De Pinedo repartira pour Mon-
tevideo alin de donner satisfaction la co-
lonie italienne de lTruguay. Après un sé-
jour d'une journée ;'i Montevideo, l'aviateur
italien reprendra sa route vers Asuneion.
en remontant vers le nord, et commencera
ainsi la deuxième partie de sou raid, qui
est de 10.310 kilomètres. La première, qu'il
a accomplie d'Italie à Buenos-Ayres com-
portait 12.833 kilomètres.
Le Conseil municipal de Buenos-Ayres a
décidé d'ériger dans l'Avenida Costanera
un monument en souvenir du vol de de Pi-
nedo et a voté à cet effet une première som-
me de 500.000 francs.
Le raid portugais
L'asiateur Sarmento Beires a décidé de
partir de Bolama (Guinée portugaise) en
laissant, si nécessaire, un avialeur à terre
pour alléger son appareil.
L'aventure de l' « Uruguay »
L'hydravion avait élé aperçu pour la
dernière fois le 2 mars t'i Mogador, à 10 heu-
res. Le port de Las Pal mas asanl signalé
dans la soirée que l'appareil n'était pas ar-
rivé, l'alerte fut aussitôt donnée aux autori-
tés de la zone française de Casablanca à
Agadir.
Dès le 3 mars, ainsi que nous l'avons an-
noncé, le Forfait, seul Intiment (te lit ma-
rine dans les eaux marocaines, et le VUH-
neau, vapeur des travaux publics, pre-
naient la mer. Le i mars, l'aviation mari-
time envoyait en reconnaissance deux g",
liai lis que'le marnais temps et la visibilité
insuffisante obligeaient de rentrer à Agadir.
On connaît la suite. Deux aviateurs des
lignes Lotécoère découvraient l'épave de
l'hydravion à 120 kilomètres à l'est du cilli
•luby.\
On voit donc que les autorités du Ma-
roc, en collaboration avec les pilotes de la
ligne Casablanca-Dakar, ont mis en oeuvre
tous les moyens pour rechercher les avia-
teurs uruguayens
A la Banque d'Etat du Maroc
00
Le bruit court sous les arcades de la Bourse
que le Conseil d'Administration de la Ban-
que d'iltat dit Maroc a soumis (i l'iigréiveiii
dit Gouvernement français, la nomination
comme Directeur Général de la Banque, de
M. Desoubry, sous directeur de la Banque
de Paris et des Pays-Bas.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
--0.0-
La Comn ission des Colonies s'est réunie
aujourd'hui jeudi to mars, à 15 hcurc.
A l'ordre du jour figurent :
il, Envoi d'un télégramme de sympathie
au Gouverneur (,énéral de Madagascar :
2° Audition de M. le Ministre de l'Agricul-
ture sur la question des tourteaux d'arachi-
des ;
30 Rapports :
De M. Brunet sur le projet 2912 ayant pour
objet d'autoriser la vente de terrains et bâti-
ments d'anciennes batteries déclassées de la
Martinique.
Et sur le projet 3604 (modifié par le Sé-
nat), tendant à modifier l'article 4. paragra-
phe premier, de la loi du 21 mais 1010 por-
tant renouvellement du privilège des ban-
ques de la Martinique, de la Guadeloupe, de
la Guyane et de la Réunion.
De M. Fougère sur le projet 3599 portant
modification a la réglementation forestière
de la Guadeloup
De M. Taittinger sur le projet 3733 ayant
pour objet d'autoriser la cession à la colonie
de la Guyane des bâtiments et des terrains
du fort Cépérou à Caycnne.
Et sur le projet ioos ayant pour objet d'au-
toriser la cession à la colonie de la Guade-
loupe de l'ancienne batterie Gustave II r a
Saint-Barthélemy.
4° Audition de M. le colonel Sée sur 1
situation politique indigène en Indo-Chine.
DBS iournaiisies aiiemar ds a Alger
--0-0---
Lrne dépêche d'Alger, en date du S mats,
nou apporte cette nouvelle :
Hier, est rentré dans notre port te paque-
bot allemand Luetzow, venant de Brème,
ayant à sov bord 350 journalistes et écrivante
(Illemmlds, en voyage d'étude. ( es derniers
ont été reçus ce matin par les journalistes Al-
gérois anciens combattants, dans les salons
de l'Hôtel Oriental.
M. liailac, directeur de V Echo d'Aller,
souhaita la bienvenue aux visiteurs et le doc-
teur Filalda, président de VAiademie des
podes allemands, répondit ail nom de ses
com patriotes.
C'est là, à notre avis, une illfulllIOlliol1 qlÚ
mérite d'être soulignée.
La rencontre de ce groupe important d in-
tellectuels ex-ennemis et de journalistes al-
gérois anciens combattants est bien (tans l'es-
prit de Locarno t't il est à pré-.uinei que tout
s'est passé le plus courtoisement du monde.
Mais il nous semble impossible uuc des Alle-
mands prennent conscience de la splendcui
algérienne sans une réaction le leurs senti-
ments profonds, Quel sera le sens de cette
réaction ? On le saura sans doute, en scru-
tant attentivement, ces jours prochains, la
presse d'outre-Rhin.
Puissent quelques-uns, au moins, de nus
confrères germaniques, reconnaître et pro-
clamer qu'un peuple peut être giand et fort
tout en étant bienfaisant à la famille hu-
maine.
R. B. de Laromiguière
.- -
Le procès des "escamoteurs"
-{),O-
Epilogue
Le procès des n escamoteurs » de M• < o>-
navin, député communiste, a continué te S
devant les assises de Constantine.
Vaudience du matin a été consacrée à La
plaidoirie de Ma 4. Uerthon, partie civile,
qui, après avoir fait l'apologie du commu-
nisme, dénonça le « danger fasciste x en ..11-
gérie. Puis M. de Harrtlstiu, procureur, dans
un réquisitoire modàé, conclut en deman-
dant une condamnation de principe. FI/fill,
ili", Baudrèant et Morinaud demandèrent
Vacquittement de leurs clients.
L'audience, levée à midi, est re prise a
14 h. 30. Après plaidoiries de .l/", Laqme'e
et Galle, .1/° Paul Reynaud a la parole. Il
réfute, point par point, les arguments de la
partie civile et demande l'élargissement im-
médiat des « bous Français » qui sont accu-
sés.
Le jury rapporte un verdict d'acquittement.
Des applaudissements se font entendre.
La Cour accorde à la partie civile nu franc
de d 0 mmages-i ntêrêts.
Est-ce vrai ?
0 -o-
l'n ingénieux cheicheui de TlIlli:-..llil;III
imaginé un di:-pu:--il if peiinettant detlec-
tuer une économie considérable, presque to.
talc même, de l'eau utilisée pour le refroi-
dissement des moteurs d'automobil('"
Ce dispositif très simple et liés peu en-
combrant prend place sous le capot de 1.1
machine. Les essais qui ont tté déjà effec-
tués et qui se poursuivent encore ont doiinr
des résultats particulièrement satisfaisante.
Une voiturette, munie de cet appareil dù.
ment plombé, aurait déjà parcouru 8.000 ki-
lomètres, d'après l'un de nos excellent*
confrères de la Régence, sans néces*ilei au
cun renouvellement d'eau.
Cette découverte qui est appelée à îendre
de très grands services dans toutes les lé-
gions à climat chaud, pourra, si le- l'ai
confirment sa vakur, avoir une très giande
importance pour le développement de la trac-
tion automobile à travers le Sahara. Les
droits d'invention sont déjà gaiantis pai un
brevet que. son auteur serait, parait-il, sur le
point de vendre à une grosse firme de Fiante.
8.000 kilomètres sans renouveler l'eiiii'.
Cela équivaut à ne la renouveler jamais.
Nous sommes un peu sceptiques sur ce t hif-
fre. Mais c'est un journal sérieux qui publie
cette nouvelle. Elle doit contenir une pan
de vérité.
Iwgnn du Foyer Indocbinois
an Val de Grâce
par J. Aytet.
Hier mercredi, à 4 heures de l'après-midi.
a été inauguré au Val-de-Grâce le Foyer du
Soldat Indochinois.
M. le Gouverneur Général de l'Indochine
présidait cette cérémonie, entouré de Mme
Alexandre Varenne et de S. M. Bao-Dai, em-
pereur d'Annam.
Parmi les personnalités présentes, signalons
MM. le docteur Darteyre, sénateur ; Paulin.
député ; les représentants des ministres des
Colonies et de la Guerre, MM. Jean Ajalbert,
de l'Académie Goncourt ; Pierre Guesde, Le
Galien et Charles, anciens Résidents Supé-
rieurs ; le docteur Quiseme. Mme Chivas-Ba-
ron; MM. Sambuc. Chatel, Picanon, Dugros.
Rivardo, André Fontaine, Huard, Barthélemy,
Hubert Morand, Goblet ; le général Yung.
le général Audibert. le général Peltier,
le général Lombard, le médecin-inspecteur
général Toubert, le médecin-impecteur géné-
ral Fournial, directeur du Service de Santé
du Gouvernement militaire de Paris ; le
médecin-inspecteur Doptcr, directeur du
Val-de-Grâce ; M. le Pharmacien-inspec-
teur Gautier ; le général Goigoux ; l'in-
tendant Vincendini, directeur du Service des
Déptnturw ; le mcdecin principal de 1 rI> classe
Geysen, médecin-chef du Val-de-Grâce ; le
médecin inspecteur Savornin, directeur du Ser-
vice de Santé ; le médecin-major de lrv classe
Vergne, médecin-chef du Musée, etc., etc.
Les invités furent reçus clins 1 élégant et
pittoresque pavillon de style indochinois du
Foyer.
Le médecin principal de l:v classe Geysen,
médecin-chef de l'hôpital du Val-dc-Grice,
n prononcé une émouvante allocution que nous
reproduisons : elle a été coupée à maintes re-
prises de signes d'approbationt lorsqu'il a sou-
ligné la bonté de Mme Alexandre VarclJnr.
qui eut la première l'idce de cette création.
V oici, d ailleurs, le lexle in extenso ( son
bref discours.
Madame, Monsieur le Goiaeuicur General,
En m'inclinant icpctlucusemcnl devant S.
M. I l'.mpcreur tl Annam qui il bien voulu
honorer de sa prescncc celle céllimollic, ma
pi entière parole doit être une parole de pto-
Undc reconnaissance pour les éminentes per-
sonnalités qui, J' un généieux élan, ont pus
place désormais parmi les bienfaiteurs du Val
de (trace.
Dans l'évolution, un 1 \llanc toi joui s plus ra-
t-ide, qui emporte le monde, c'est au vieux
monarlîrc d'Anne d'Autriche, deCcnu au
cours des siècles le berceau et le patrimoine de
la médecine militait e, que le destin avait tc-
servé l'insigne honneur de recevoir Je vos
mains le premier Çotoi pai isien poin les sol-
dats venus des lointains puys d" Extrême-Orient.
Qtfe grâces et hommages Vous soient rendus.
Madame, pour la généreuse pensée qui, dès
lotie retour en l'rance, vous conduisit à visiter
les malades et inUrmieis indochinois du Val-
de-Grâce. iitl()is t i ti 1,a l -
otre charitable enquête cous a réunis de
constater bien cite ritic. Jépt).,',és. déracinés,
piit'és de tout cc qui constitue la trame de leur
vie inlérieuie, ils avaient besoin d'un fovei
familial bien à eux et à eux seuls, 00ur les
aider a sv.ppoitei la longue absence occiden-
tale loin des parents el amis, des pagodes, du
génie de leur Village i.utal, des tombeaux d'an-
cêtres Vencres, (lIIX(:'IC.:I ils ne ocuceiit plu.,
appotici baguettes d en.ens, bétel rt noix
d arec.
l'ou.s nous avez expliqué (Manquai tous le.
ej\orts que nous uOicns tentés f oui les rappro-
cher du fc'çer du soldat européen éluiclil restés
et resteiaUrt stéiiL.s et inutiles. Et surtout, plus
vivement que ii'Uis 1 neore. Votre coita compa-
tissant a douloureusement' ressenti l'isolement
au soldat annamite loisqi-t, mahnle, hospita-
lisé. perdu eu milice de 0 ou 700 malades
européens, il n' a même plus uumès de lui ses
eenwrcdes habituels, ni la petite chambre de
t (.seinemcrit qui les réunissait, l 'oi.s l'avez vu
a/ois, solitaire et silencieux, en cr indéfini-
les couloirs ou les jardins du l Tal-
dc-Ctràce, à la icchcrche d'autres malades m-
uochiiuis venus el' autres régiments, qu'il ne
con;-.i:t pas, et sens qu'ils raussenl les uns el
les (.litres se leunir ef s alléger à un fovei
commun (jtu sciait du fcVc-T familial dispn,ie.
Métis cotre es Lut c.Vcrli ai'ait déjà rencontré,
lon Indochine des problèmes autrement plus
Vastes que votre actiie luntê avait su résoudre,
.1 la mortalité de l'enfance malheureuse el
abandonnée, vous aviez oppose /'admirable
création des garderies d'enfants, sûrs abris aux-
quels la mère peut désormais confier ses en
fants lorsque la dure 1 écessite du travail l'obli-
ge à abandonner chaque jour famille 11 maison.
1 .a condition nu,iale des soldats indochinois
en l'rance constituait une ijue.u'ion ethnique et
sociale becucoup moit-.s etinavc et complexe,
et votre expétienee acquise l'oii.-i 1/ pennis d' en
énoncer lapidement la conclusion pialique : né-
cessité a'étal lir pour eux et surtout pour Icm
malades un folci si.n\ial en milici: hospitalier.
I n Ire conviction peist.uisnc n< 1 j.c.s eu be-
i,, - I f o Il t'il 1)(*-
soin de plaider longuement cette couse de vé-
rité : M. h: (iouvemeur (icné'al a Indochine
avait déjà la même pensé,- et partageait /('.
mêmes sentiments:. Il a donne aussitôt les ordres
d'exécution néccssaitcs, et le \.l de-(>iàce
vous est aujourd' hui redevable de cette gra
CiCIl,H:: constitution surgic en semantes.
Sous 1 égide du dragon d ln:uiiu et les ima
ges de leurs bienfatteins, U* .\m\amitcs pour-
ront désormais se livier à leurs u ux, aux longs
entretiens sur le poyi nota i, lire, leurs journaux,
suivre leurs coins de hançaix, jouer lents pit-
toresques comédies, constnure dragons ci lan-
ternes pour leurs U:tes et même cultiver que!
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