Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-02-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 24 février 1927 24 février 1927
Description : 1927/02/24 (A28,N31). 1927/02/24 (A28,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451025p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. - No 31
LE NUMERO : æ CENTIMES
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JOURNAL OIOTIDIEI
Rédaction & Administration :.
M, Ml II MM-ifeanr
PARIS ory
vitira. i Mmi Ml
Les Annales Coloniales
Un mmmm tt riUxiw mmi mm m
Dirbctbuiis 1 Marcel RUEDEL et L.-G. THéBAUL T
Les AnAlU Colokiales ne publient que des aret-
clet fnldU't qui sont leur propriété exclugtoe.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un an 6 Mois 3 Moi.
France et
Colonies 120 » 65 » 35 »
Étranger.. 180 » 100 » 50 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
u griiieme les triesolms au colonies
Le dernier discours de M. le Gouverneur
Général Carde devant le Conseil de Gou-
vernement de l'A. O. F. contient de très
sages principes en matière de développe-
ment de l'outillage économique colonial :
« La mise en valeur d'un pays neuf
comme l'Afrique Occidentale, dit M. Carde,
doit, en effet, s'effectuer selon une progres-
sion géométrique. Les contingences locales
astreignent cette progression à une loi inva-
riable qu'il faut découvrir, appliquer irté-
gralement, niais non outrepasser. 8
Mais l'éminent Gouverneur me paraît al-
ler trop loin quand il ajoute : k C'est poui-
quoi toutes prévisions à longue échéance
doivent être écartées. »
Certes, la prudence, dans l'exécution,
l'absence de tout parti pris devant .les
faits sont nécessaires à celui qui agit. Mais
prudence et réalisme n'excluent pas la vi-
sion large de plans d'ensemble destinés à
ordonner l'action, à coordonner les efforts.
Ces plans d'ensemble ne doivent pas être
conçus dans l'absolu, ils doivent s'adapter
aux réalités présentes et être assez souples
pour s'adapter à celles de demain quelles
qu'elles soient. Mais à négliger entièrement
les prévisions à longue échéance on risque
aussi bien d'irréparables gaspillages, comme
l'histoire du développement. dr l'outillage
économiques de l'Europe elle-même, au XIX.
siècle. nous en fournirait de nombreux
exemples. •'
Ces idées doivent trouver, aujourd'hui,
leur application principale en matière de
transports coloniaux. Les progrès techni-
ques de l'aéronautique placent, en effet, les
colonies et plus particulièrement les colonies
africaines, dans une situation économique
analogue, à celle de l'Europe, au début du
XIX. siècle, au moment de la naissance des
chemins de fer.
Prenons l'exemple de l'A. O. F.
La colonie a fait approuver par le minis-
tre un plan quinquennal de travaux parfai-
tement conçu. Comme le dit très justement
M. le Gouverneur Général Carde : « Inté-
gralement applicable sans concours finan-
cier extérieur autre que l'aide temporaire
résultant de l'emploi des prestations alle-
mandes en nature, tenant compte de l'état
actuel de notre connaissance du pays, de ses
ressources en main-d'œuvre, de ses facultés
d'évolution, de l'interdépendance des ou-
vrages, il possède sur tout progranune plus
grandiose, l'incontestable avantage que pro-
cure un solide appui sur la réalité. »
Ce programme intéresse les ports et rades
de Dakar. Conakry, Port Bouet, Cotonou,
Kaolack, les voies ferrées à aménager, à
prolonger ou à construire du Thiès-Niger,
de la Guinée, de Longa à Linguiri, de la
Casamance.
Mais 1A. O. F. qui a fait, dans ce do-
maine, depuis quelques années, de remar-
quables progrès, possède 2.340 kilomètres de
routes modernes, 32.000 kilomètres de pistes
aménagées en terrain dur, praticables aux
automobiles au moins pendant toute la sai-
son sèche. Sur ce réseau routier circule déjà
un matériel important. La Haute-Volta, la
Guinée et le Dahomey possèdent des services
réguliers d'automobiles. 2.659 automobiles
y circulent déjà. Il a été introduit, en
A. O. F., depuis 1919, 3.172 voitures au-
tomobiles et, dans la seule année 1925,
1.353.
Par ailleurs, il existe dans la colonie 270
terrains d'atterrissage, jalonnant 14 lignes
aériennes susceptibles d'être utilisées par
des services commerciaux comme elles le
sont, aujourd'hui, par le service de l'aéro-
nautique militaire de la colonie.
Enfin, depuis 1925, une ligne internatio-
nale Toulouse-Casablanca-Dakar est ou-
verte au transport des dépêches postales
ainsi qu'au trafic restreint des voyageurs.
A cet effort français dans l'aéronautique,
il convient de rattacher celui qui est fait
ter les autorités belges et certaines sociétés
privées pour développer les communications
Syriennes au Congo belge. - --
Depuis 1925, fonctionne régulièrement
une ligne commerciale joignant Léopoldville
à Luebo. En juin 1926, la ligne a été pro-
longée jusqu'à N'Gulé et, dans quelques
.mois, le dernier tronçon N'Gulé-Elisabeth-
ville, au cœur du Katanga minier, sera mis
en exploitation. Enfin, il y a quelques se-
maines, a été inaugurée la ligne Boma-Kins-
hasa, en correspondance avec les bateaux
arrivant d'Europe. Et déjà apparaît tout
l'illogisme d'un effort incohérent qui fait
aboutir la ligne française de France et
d'Europe vers l'Afrique à Dakar et la li-
jgne belge du Katanga africain vers l'Eu-
rope à Kinshasa.
Et ce désordre menace de s'étendre. Le
Qirect¡eur de ln Société belge il'iaviation
« Sabana le, a fait récemment au Congo un
voyage d'études, en compagnie du directeur
des Services techniques de l'Administration
de l'Aéronautique civile. Le but que se
proposaient les deux voyageurs était l'ins-
pection des lignes aériennes actuellement en
exploitation, au double point de vue techni-
que et financier et la possibilité de dévelop-
pement de nouvelles lignes. La possibilité
d'une ligne Congo belge-Rhodésia, Est afri-
cain anglais-Egypte, fut tout particulière-
ment étudiée.
Ces indications, qui ne veulent être que
documentaire^ ne suffisent-elles pas à mon-
trer tout l'intérêt qu'il y aurait à étudier,
dès maintenant, un programme d'ensemble
des transports de l'A. O. F., qui envisage-
rait la liaison méthodique, rationnelle, en-
tre les divers moyens de transport et de
communications et le rattachement du ré-
seau de la colonie à la ligne aérienne inter-
nationale Frariee-Espagne-Maroc-A. O. F.-
Nigéria-A. E. F.-Congo belge, beaucoup
plus rationnelle et commercialement plus
rentable que telle, étudiée par les Belges,
vers la Rhodes ie «t l'Egypte.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur (te législation coloniale et d'éco-
nemit pratique à la Faculté de Droit
de Lvcm -
oie
A la CoMissiifl de IPlltérle,
des totales et des Protectorats
La Connniseion die l'Algérie, des Colo-
nies et des Protectorats se réunira demain
vendredi, :J février, il 15 heures.
A l'ordre du jour ligure l'audition de
M. le .M'irlls tr des Colorwes sur l'article 55
dl'B statuts aiiiïfi-xés au projet de loi por-
tant ionouveUcrrvMbt des privilèges de la
banque de 1A. O. F.
.t.
A LA CHAMBRE
DANtt LES COMMISSIONS
Commission des boissons
M. Léon Prt'ier, ministre des Çolonies,
a été entendu par 1.8 Commission dee Bois-
sons, que prteidoit M. 13arthe, sur le dé-
cret du 2î)j.iiïivi(\r Lî*27 modifiant, en ce qui
concerne l(* Martinique, le décret du 15
avril 1926 sur le contingentement des
l'huma. -
Ce décret, dont le texte s'inspire plus
exactement des contingences et dœ néces-
sités locales et constitue une mesure de
réparation a rrudgré cela provoqué les pro-
testations d'une partie des distillnteurs.
.I. Alcidu Delmont qui s'en cet fait l'écho,
u déposé une interpellation a ce sujet. Il
reproche uiix termes (lu décret de mainte-
nir en faveur (les gros distillateurs leur
contingent actuel et de faire supporter uni-
quement vr les .moyenS! les avantages
concédés eUx petits producteurs.
Le ministre - des fxilonies a fourni des
expiicatiom nettes et précises sur le dé-
cret pris par lui. De ,nombl'cuscs observa-
tions ont 6 lé présentées ensuite par MM.
Alcide Oelunont, BnrUle, Félix, Poitou-Du-
plessy, LcswhÓ ; et celui-ci a suggéré de
déléguer ft tin qu plusieurs membres de la
Commission k? 80iu de s'enquérir sur place
des conditions (le la production du rhum
et du eucro à la Martinique et de la meil-
leure répartition des rhums contingentés.
La Commission après avis du Ministre
des Colonios s'est ralliée à cette propo-
sition.
SUam-lndochine
La Commission d's Affaires étrangères
s'est l'éunio aujourd'hui sous la présidence
de M. Ki-La Commission s'est pronanoéo dénniti-
vement sur le rapport de iM. Edouard Son-
lier relnitil il une convention avec le Siam
concernant les* frontières et le voisimajge de
l'Indo-CRiiiH?. Co rapport, favornlble à la rati-
fication, a ét6 adopté.
liti Commission n errtamdu un exposé de
NT. Elmmnfflwl Glmuiinié sur l'état actuel des
lignes .H\Ijf'làn(\ intcriwitianrtt-es. Elle a
marqué, il co sujet, le vif intérêt qu'elle
nttn.d!x' il une 1 rte iproclwiine réalisation
des projet s (ta communication aérienne
v ec (toi Sud et avec le Lovant.
Le coûteux voyage
0 0
La Corwtiissioti des Boissons suggère l'en-
voi d'une d élêgation parlementaire à la Mar-
tinique pour enquêter sur les conditions de
production du rhum et du sucre et sur la ré-
partition des contingents de rhums.
On aimer-ait voir figurer dans cette déléga-
tion quelques membres de la Commission des
Colonies. Mais la question se posera-t-elle ?
11 en est une autre, primordiale : celle du
« nerf » clef voyages. Qui paierait, le cas
échéant, Its frais de cette lointaine excur-
sion ?
Les commissions parlementaires ne dispo-
sent, en effet, dit VIntransigeant, d'aucun
crédit, leurs dépenses administratives étant
inscrites itu budgt général de la Chambre
des députés.
Mais ce que notre confrère ignore, c'est
que dès qu) une commission obtient de la
Chambre les pouvoirs d'enquêtet elle a droit
sur le bvjtget de la Chambre à des crédits
qui lui permettent d'accomplir sa mission.
- Faut-il rappeler les travaux des commis-
sions d'enquête sur les opérations électora-
les, ceux si heureux des deux commissions
d'enquête de Vîéna et de la marine, qui
culbutèrent malheureusement pour la
France, poas définitivement - M. G. Cle-
menceau en 1909, et plus récemment ceux
de la commission d'enquête sur la Cerse ?
PERDU CORPS ET BIENS
Des pètJteutSy le 25 janvier, avaient trouvé
près du CtiJp de Fer, à 18 milles de Philif-
peville, tkftt chaloupe de 7 mètres de long
du stell'II' u Odysseus ». A la Marsa, on a
trouvé également un bateau ressemblant à la
chaloupé ainsi que des morceaux de câlines
et des dlbri* du ttavire. -
On crùut donc que tout cela provient de
rÔdyssctts, qiti aurait été perdu corps et
biens.
- -
Les voleurs du diamant rose
fôcoftttus. au Maroc
- 0-0
Lf-on Hcnifr<\r et Emile Sou ter, les voleurs du
diamant r-ose. »&nt. (l'après leur photographie,
reconnus pur M et Mme Verrier, instituteurs
nu Maroc-, comme les deux voyageurs qui
dînèrent nvfUï rux. à Cléry, la veille du cam-
briolage de In basilique de cette ville. 11
semble ilr>w\ hion que Knuffer Pt, Souter
"('T'nlpnt I.,.. TnnTfni tours nynnt dévalisé le trésor
de la h Í iiI} 1te de Cléry.
Le ftiirts te Bruxelles
Il s'est tenu, Vautre semaine, à
Bruxelles, un congrès anti-colonia-
liste dont la presse, à l'exception
des journaux communistes, s'est fort peu
occupée, mais sur lequel les feuilles étrall-
gères ont été moins avares de renseigne-
ments.
La réunion avait été provoquée par un
de ces nombreux groupements qui vivent (n
marge du bolcllevisme et reçoivent de Mos-
cou des conseils, des suggestions et, fort
vraisemblablement, des subsides. Celui qui
organisa le congrès de Bruxelles siège à
Berlin et comprend surtout quelques Russes
mêlés à un certain nombre d'Allemands et
de représentants des pays colonisés.
C'est d'ailleurs à Berlin que, primitive-
ment, la réunion devait avoir lieu. Mais fi-
nalement, pour des raisons de convenance,
on choisit la capitale de la Belgique. On
avait annoncé que de Brouckère, le leader
socialiste belge, le présiderait. Mais ce
n'était qu'un « canard 9, si on veut bien
nous autoriser cette expression familière. De
Brouckère, comme tous les socialistes, n'ap-
prouve pas les yeux fermés les méthodes
employées par les Etats colonisateurs, mais
il n'adopte fas la politique simpliste et
contraire à l intérêt des indigènes qui est
celle des communistes.
Des adhésions assez nombreuses éteaefit'
vcmtes d'un peu partout. Cependant qud.
qucs-filles, comme celle de Moro-Giafferri,
n'étaient pas exactes. Mais il ne convient
pas d'attacher à ce fait trop d'importance.
On constate toujours, dans les congrès de ce
genre, des malentendus semblables.
Peu de personnalités conmtes prirent part
aux délibérations. M. Henri Barbusse ne
vint pas. si nous en croyons l'ami qui assista
au Congrès, et nous donne ces renseigne-
ments. Mais il y avait le socialiste bolche-
visant anglais Lansbury, M. Pimmen, an-
cien secrétaire général de l'Internationale
des transports, le députe socialiste allemand
Ledebour, noble vieillard plein de passion
généreuse, mais qui ne discipline pas tou-
jours assez son ardeur combattive. Puis on
remarquait un nombre assez considérable de
représentants des indigènes des pays colo-
niaux. Un ancien ministre mexicain - s'y
était même égaré. Il voulait protester con-
tre les dangers que l'impérialisme des Etats-
Unis fait courir à son pays. Mais il s1 aper-
çut bientôt qu'il avait commis une méprise
et se retira discrètement.
Une abondante documentation - toute
rédigée en allemand - fut distribuée aux
congressistes, aux représentants de la presse
et aux auditeurs et curieux. Il y avait là
de quoi constituer une petite bibliothèque
coloniale,
Les séances, à côté de quelques discours
de portée générale, de Pimmen, de Ledebour
et de Lansbury, furent remplitrs par les- ex-
posés des délégués des peuples indigènes.
Les plus longs, et aussi les plus intéres-
sants furent ceux des orateurs d'Extrême-
Orient. Chinois, Indiens, Annamites. Un
général, qui représentait le Kuo-ming-tang,
fit un tableau long et complet de la situa-
tion en Chine, et termina en proposant une
résolution dont le sens est facile à deviner.
Un délégué de l'Inde protesta contre ta
domination anglaise dans la péninsule et
contre l'envoi des troupes indiennes en
Chine.
Un orateur annamite préconisa la consti-
tution d'une fédération républicaine indo-
tllinoisc, qui aurait à l'égard de la France
une position assez analogue à eelle des Do-
minions à l'égard de la Grande-Bretagne.
Des résolutions diverses furent votées.
Elles reflétaient V esprit de la politique des
bolcheviks en matière coloniale, à savoir :
l'abandon immédiat total des colonies par
les puissances qui y sont établies.
Nous avons dit plus haut que ces solu-
tions sont trop simples, elles sont même *sim-
plistes. La politique coloniale est beaucoup
plus complexe, surtout quand on l'examine
en se plaçant au point de vue humain. Les
communistes ont rajjon de dénoncer cer-
tains abus - d'autres, d'ailleurs, l'ont fait
avant eux - - mais ils se trompent quand ils
soutiennent que l'intérêt des indigènes con-
siste en toutes circonstances et en tous lieux
dans le départ des puissances européennes.
Vn examen désintéressé de la question abou-
tit à des conclusions fort différentes.
Henry fontanier,
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères.
M. Viollette en France
M. Maurice Viollette, Gouverneur général
de l'Algérie, est arrivé hier à Paris, pour
entretenir le Gouvernement, ainsi que nous
l'avons dit, du projet de budget extraordi-
naire pour 1928 et de la prochaine confé-
rence nord-africaine.
En outre, le Gouverneur général de l'Algé-
rie désire se mettre d'accord avec le ministre
de l'Intérieur sur les conditions d'un voyage
que celui-ci fera bientôt en Algérie à l'oc-
casion du cinquantenaire parlementaire de
M. Thomson, député de Constantine.
D'autres ministres ont été invités à venir
présider divers congrès : M. Marin, le con-
grès des mutilés ; M. Herriot, le congrès
pour l'avancement des sciences, qui se tien-
dra en avril à Constantine, et M. Tardieu
le congrès des pêches qui aura lieu en avril.
'.m,F, fin seconde pnpe :
L'AVtA77ON COLftNÏAt.B
JHV.« LA LEGION WllOXSEVn.
STATl'T 1>F. TAXC/Zn.
m" La leçon de Cartlaage"
Sous ce titre, notre confrère M. Alfred
Detrez, vient de publier dans Y Intransigeant
un excellent article à la gloire de Carthage.
Il commence par « rappeler qu'il y a tou-
jours en Tunisie un problème italien u et
cite ces chiffres : « 60.000 Français dans la
Régence, mais 90.000 Italiens j), dont il fait
ce commentaire :
Alors, à Rome, on pense à Carthage, à
la rivale vaincue. On rêve du passé. On
agite les souvenirs.
Ah oui, se souvenir, frères 'd'Italie, mais
pour comprendre quelle union solide devrait
s'établir, sur tous les bords de la Méditerra-
née, entre votre pays et le nôtre.
101 écrit ensuite :
Carthage ! Le cardinal Lavigerie avait
rêrvé de la ressusciter, et non pas la Car-
thage antique, solitaire passion des archéo-
logues, mais une Carthage jeune et vivante,
moderne cité des marchands et nouvelle reine
de la mer. On ne l'a pas écouté.
Et, plus loin :
Aujourd'hui, de cette masse énorme, bâtie
en granit des montagnes pour les jeux d'un
Empire, il ne reste pas une pierre, pas un
mouvement de terrain qui en rappelle les
contours, pas une trace, rien.
Les Romains ont passé, les Vandales ont
passé, l'Islam a passé. Le fer et le feu.
Alors, au-dessus de nos querelles du jour,
Français et Italiens, oui, nous pouvons pen-
ser et nous devons penser à cette Carthage
disparue qui. n'est plus que le nom d'une
tonte-petite gare au bord d'une allée de pal-
miers descendant vers la mer.
M. Detrez conclut :
Là aussi des hommes ont manié l'or, élevé
des palais, verse le sang, conquis des peu-
ples. Ils n'ont rien gardé. La mort a frapté
pour des siècles le site merveilleux. 5eHl't
survit la splendeur du ciel indifférent aux
carnages. La terre, plus « humaine », a re-
poussé l'homme.
Quelle leçon pour nous, les Civilisés I
Et tout cela est bel et bon. Seulement, les
prémisses de l'article ne sont pas tout à fait
exactes.
Notre éminent collaborateur, M. Mario
Koustan, écrivait dans les Annales Colonia-
les du 27 janvier :
Les statistiques établissent qu'en Tunisie,
il y avait, l'an de grâce 1921, 84.779 lta"
liens contre 54.216 Franfais, tandis que l'an-
née dernière on comptait 89.216 Italiens et
7J.020 Français, soit une augmentation de
4.417 Italiens contre une augmentation de
16.545 Français.
Dans ces conditions, s' « il y a toujours en
Tunisie un problème italien », chaque jour
qui passe n'en change-t-il pas les données ?
Mais nous chicanerons d autant moins no-
tre confrère sur ses chiffres, que nous ju-
geons des bienfaits de l'union exactement
comme lui.
11 y a la voie de la vanité nationale, de
l'envie, de la haine, qui conduit à coup sûr
à des décombres.
Il y a la voie de l'amitié qui conduirait
non moins sûrement à des Carthages ressus-
citées, à des constructions d'une splendeur
qui éblouit. Et dire que les hommes, tous
les hommes n'ont pas encore fait leur choix !
R. B. de Laromiguière
On jouera au golf en Tunisie
On se rappelle pèut-être le vœu, formulé
il y a quelques semaines par M. Marcel Rue.
de dans les Annales Coloniales, tendant a
l'établissement de terrains de golf..en Afri-
que du Nord.
De Zarzis à Agadir, certes, ce ue sont pas
les attraits qui manquent pour allécher les
touristes. Mais le golf pouvait être une at-
traction de plus.
Tel dut être l'avis du Syndicat d'initia-
tive de Tunis. Nous apprenons, en effet, que
le docteur Gérard, l'actif président de ce
groupement, est en train de faire les démar-
ches nécessaires pour doter la Régence de
ce sport cher aux Anglo-Saxons et qui mérite
de se répandre en France d'outre-mer comme
il s'est répandu dans la métropole.
Le docteur Gérard serait, dit-on, sur le
point d'aboutir.
Une Société serait déjà constituée, et le
terrain, choisi en bordure du lac, permet-
trait un golf d'une douzaine de trous.
Tous nos compliments au Syndicat et à son
Président.
Evidemment, le pittoresque tunisien ne
gagnera rien à cette importation. Rien, en
effet, n'est d'une laideur plus agressive que
ces demi-culottes de zouave d'où émergent,
arpentant les « links », des bas écossais qui
ont l'air de recouvrir des bouts de bois.
Mais notre éminent culottier national, M.
Maurice de Waleffe; nous inventera bien,
pour les manieurs de « clubs », un vêtement
qui ne soit plus une offense aux regards.
Andion
Le statut des banques coloniales
--0-0--
Nous avons déjà fait connaître les modi-
fications que M. Angoulvant se propose de
réclamer au statut de la banque de l'A.O.F.
Nous avons rencontré dans les couloirs
de ta Chambre, le (léputé de l'Inde fran-
çaise, qui nous a déclaré :
« M. Léon Perrier se&a entendu vendredi
prochain par la Commission des Colonies,
au sujet des amendements que j'ai déposés.
e - Je m'en suis déjà entretenu avec lui et
j'ai obtenu une première satisfaction. Le mi-
nistre est d'accord avec moi sur le point
suivant : « Le Directeur de la Banque sera
choisi par le Conseil (FAdministration et
présenté par celui-ci à l'agrément (lu gou-
vernement. Ainsi, la séparation sera très
nette entre le président du Conseil (F Admi-
nistration choisi par l'Etat et le Directcur,
choisi par les intéressés eux-mêmes.
« Il - reste à phtenir la suppression de
l':utid qui subordonne toute ophation
d'escompte ou de change à l'approhation du
Conseil d'Administration. Sur ce point, je
me suis heurté à une résistance du ministre
des Colonies. »
AU SENAT
COMMISSION DES COLONIES
Répartition des rapports
Au cours de sa réunion die mercredi, la
Coiiunission sénatoriale des Colonies, pré-
sidée pur M. Messirny, a décidé de charger
un certain nombre de ses membres de sui-
vre d'uiiie façon pennuiiente toutes les ques-
tions touchant au développement de nos di-
verses colonies.
Les rapports ont été répartis de la ma-
nière suivante- :
Indu-Ulinc, M. lJunon, sénateur du Loi-
ret ;
Muduguseur, M. Bulum (Gironde) ;
Afrique occidentale française, M. Tour-
nant (Gers) ;
Travaux oublies de l'Afrique occidentale
française et traqssuliuricn et ports, M. Mol-
lard (Savoie) ;
(juyane et Antilles, M. Beaumont (Allier);
Iléunion, Indes et cÓtc- des Somalis, M.
Marlin-Binaclion (Haute-Loire) ;
Possessions océaniennes, M. Jean Durand
(Aude) ;
Afrique équatoriule française, M. Jean
Philip (Gers) ;
Territoires à mandats (Togo et Came-
roun), M. Albert Letbrun (Meurthe-et-Mo-
selle) ;
La Commission a décidé en outre qu'un
certain nombre de questions visant l'en-
semble de notre domaine colonial seraient
l'objet de rapports particuliers.
- - Les rapporteurs de -- ces - questions généra-
les sont les suivants :
Etude comparative du développement des
colonies françaises et des colonies étran-
gères, M. Henry Bérenger (Guadedoupe).
Ligue de navigation reliant la métropole
aux colonies et les colonies entre elles, M.
Duroux (Alger) ;
Régime douanier colonial, M. Lnurnine
(Charente-Inférieifflve) ;
Uutilisotion des prestations en nature
pour la mise en valeur des Colonies, M.
Cluvgnaud (Creuse) ;
Exposition coloniale de 1029, M. Charles
Deloncle (Seine).
L'ELECTION DE L INDE
Devant le neuvième bureau du Sénat,
présidé par M. Dumeccur, M. Henry Roy a
fait mercredi dernier un exposé, au nom de
la sous-commission dont il fait partie avec
MM. Mauger et Louvet, du résultat de
l'examen du. dossier électoral de l'Inde.
L'étude des chiffres du scrutin du 16 jan-
vier d'après lequel M. Paul Bluysen a été
élu à une voix de majorité contre son con-
current le docteur .Le Moignic, a amené la
Bous-commission fi proposer la validation
du sénateur sortant.
Le président du neuvième bureau a trans-
mis à la sous-commission pour qu'elle
puisse les étudier, des documents qui lui
ont été adressés par MM. Paul Bluysen,
Matteï et le docteur Le Moignic.
La sous-commission a pris connaissance
de ces pièces.
nana une prochaine réunion du neuvième
bureau, elle rendra compte de cet examen
et proposera que conformément à leur dé-
sir, MM. Patti Bluysen et Le Moignic soient
entendus, soit par la sous-commission
seule, soit par le neuvième bureau tout
entier.
DEBATS
Les expropriations en Algérie
Au cours de sa dernière séance, le Sé-
nat a adoplé sans discussion les conclu-
sions du rapport de M. Maurice Ordinaire,
tendant à l'adoption du projet voté par la
Chambre relatif aux expropriations, pour
cause d'utilité publique, avec prise de pos-
session d'urgence, en Algérie.
---- 8..
Questions algériennes
MM. Thornson, Morinaud, Mallarmé,
Fiori, Houx-Freissineng et Petit, députés, et
Duroux, sénateur, tous parlementaires d'Al-
gérie, accompagnés de MM. Hunebelle, Tar-
ting, Hue et Jouveau, délégués des grou-
pements agricoles algériens, se sont rendus
chez M. de Margerie, directeur général des
contributions indirectes au Ministère des
Finances, pour lui exposer à nouveau les
revendications des communes de l'Algérie
au sujet de l'application de la taxe sur le
chiffre d'affaires aux produits de la Métro-
pole.
M. de Margerie s'est engagé à faire une
nouvelle étude de cette délicate question et
<\ rechercher les moyens d'éviter les diffi-
cultés résultant de l'application de l'article
Si - de - la - loi du 13 juillet - 1925. ---
Par ailleurs, les mêmes parlementaires et
les délégués algériens ont examiné diffé-
rentes questions d'actualité, notamment la
fabrication des vins doux naturels et de la
nicotine en Algérie ; en ce qui concerne le
traité provisoire de commerce franco-alle-
mand : l'avancement de la date d'entrée des
raisins de chasselas algériens en Allema-
gne (au 1er juillet au lieu du 1er août) et des
fruits et primeurs (comme les dattes, les
prunes, les petits pois et les haricots verts) ;
les droits d'octroi frappant, à leur entrée à
Paris, les oranges, mandarines et citrons
d'Algérie.
.1.
A propos d'une décoration
En annonçant "avant-hier la nomination
au grade de chevalier de la Légion d'hon-
neur de M. Arnaud Legasse, une erreur
s'est glissée par suite de la suppression
d'un paquet de copie dans lequel nous indi-
quions que M. Arnaud Legasse avait été,
avec son frère M. Louis Legasse, un des
fondateurs de la Société de la Morue Fran-
çaise et des Séche-rics de Fécamp. M. Louis
Legasse, également administrateur délégué,
est chevalier de la Légion d'honneur depuis
4 ans et, durant 25 ans, a été élu de Saint-
Pierre et Miqiielon au Conseil Supérieur des
Colonies. ---
-eoeb
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
do faire connaître an ministre des Colonies
qu'il la date du 23 février 1927, le taux officiel
de la piastre était de 13 fr. 30.
Les droits d'importation
sur les vins ordinaires
en Afrique Occidentale Française
-0-0--
Un arrêté du 4 décembre dernier a fixé
pour le premier semestre 1927 le taux des
mercuriales officielles servant au calcul des
droits ad valorem à l'entrée et à la sortie des
colonies de l'Afrique Occidentale Française.
et à l'établissement des statistiques du com-
merce.
Les nouvelles mercuriales présentent sur,
celles du semestre précédent une modification
heureuse en vue de favoriser l'importation
des vins ordinaires.
Cette importation s'effectuait jusqu'ici par
le commerce, soit en bouteilles, soit en fûts.,
L'importation v,."1 bouteilles est taxée, en rai-
son de la grande diversité de prix que peut
présenter 1 article, d'apiès la valeur de fac-
ture majorée de 25 L'importation en fûts
est, par contre, taxée d'après une valeur
mercuriale lorsque le prix du vin - embal-
lage compris - est égal ou inférieur à une
certaine somme (fixée actuellement à 275 fr.,
l'hectolitre logé); la valeur de lecture sert
de base à la perception quand le prix du vin
dépasse ladite somme.
Comme on le voit, dans le cas où la mer-
curiale vient à jouer pour l'application du
tarif, le prix du récipient influe sur le mon-
tant du droit acquitté.
Or, depuis peu, des expéditions de vins
ordinaires sont effectuées en demi-muids.
Ces logements étant utilisés par le commerce
en location et étant d'une valeur plus élevée
(600 à 700 francs environ) que les fûts em-
ployés jusque cè jour, les vins ordinaires
importés dans ces récipients et identiques
aux vins importés en fûts se trouvaient frap-
pés plus lourdement, du seul fait de cette
différence d'emballage.
Afin de faire cesser cette inégalité de trai-
tement susceptible de contrarier la consom-
mation des vins ordinaires, il a été décidé,
lors de l'établissement des mercuriales du
premier semestre 1927, que les demi-muids,
dont la contenance est égale au volume de
trois barriques, seraient valorisés à un chif-
fre forfaitaire de 200 francs seulement.
Les vins ordinaires dont le prix dépasse
275 francs l'hectolitre logé, échappent à la
mercurialisation et sont, par suite, soumis au
droit d'après la règle générale de la taxa-
tion ad valorem (c est-à-dire d'après la va-
leur de facture majorée de 25 %).
Les nouvelles voies ferrées
au Sénégal
-0-0--
Le chemin de fer de Louga à Linguèré.
- La voie ferrée de Louga à Linguèré se dé-
veloppera de l'ouest à l'est dans un terrain peu
accidenté sur une longueur d'environ 130 kilo-
mètres. La largeur de la voie adoptée est
1 mètre.
L'étude du projet est faite par une mission
civile. La construction est confiée à une mission
militaire comprenant : 1 capitaine, 2 lieute-
nants, 12 sous-officiers, et pouvant disposer de
500 travailleurs réquisitionnés dans les pro-
vinces que traversera la nouvelle voie ferrée.
Le tronçon des 10 premiers kilomètres a été
approuvé le 28 octobre par le Gouverneur Gé-
néral ; le personnel de la mission a débarqué
à Dakar par fractions échelonnées du 24 octo-
bre au 19 novembre 1926.
Cette période a été activement employée à
approvisionner l' outillage et le matériel, et à
construire les cases destinées à abriter les tra-
vailleurs eJ, le personnel de la mission.
Au 1er décembre, 250 travailleurs sont à
pied d'oeuvre ; ils sont logés dans un camp à
proximité des travaux. Ils sont nourris et re-
çoivent un salaire journalier. L'assistance mé-
dicale est assurée par le médecin chef de ser-
vice à Louga, en attendant qu'un médecin
auxiliaire soit affecté à - la mission.
Les travailleurs sont constitués en équipes
de 20 à 25 hommes commandés par un chef
d'équipe indigène. Celui-ci est désigné par le
chef de province et jouit d'une autorité sur ses
hommes, même en dehors du chantier. Au
chantier, la tâche quotidienne, préalablement
calculée par les cadres de la mission, est con-
fiée au chef d'équipe qui en assure la bonne
exécution.
Afin d'éviter des fatigues et des pertes de
temps, le repas de midi préparé au camp est
transporté sur le chantier par camion automo-
bile.
Au 30 décembre, la plateforme a été entre-
prise sur une longueur d environ 2 1cm. 400 et
entièrement terminée sur 1 km. 400. Le ren-
dement de la main-d' œuvre est considéré com-
me satisfaisant.
Chemin de jer Je la Casamance. - Les
missions d'études, l'une militaire, pour le che-
min de fer, l'autre civile, pour le fleuve, sont
rendues à pied d' œuvre. Elles procèdent de
concert. L'achèvement de leurs travaux est
prévu pour fin 1927.
.1..
Arrivée de M. Antonetti
M. Antonetti. Gouverneur Général de l'A.
E. F., est arrivé cet après-midi à Paris venant
de Bordeaux, où il avait été reçu. par MM.
René Suhner. chef du service colonial à Bot-
deaux ; Mirabelle, directeur de l'Agence Eco-
nomique de l' A. E. F., à Paris. M. Phéri-
vong, chef de cabinet, accompagne M. Anto-
netti qui vient conférer avec le ministre des
Colonies d'importantes questions intéressant son
administration et la mise en valeur de l'A.
, E. F. .1.
f– t
les colonies au siècle de Louis XIV
A l'Exposition du « Siècle de Loui s XIV Il,
qui a été inaugurée aujourd'hui à la Biblio-
thèque Nationale. on peut voir les cattes des
colonies --- françaises : le Canada et Québec,
quelques années après l'horrible mort de Ca-
velier de la Salle, dont les Annales Coloniales
du 28 décembre 1926 relataient l'oeuvre colo-
nisatrice ; le Sénégal vers 1664; Madagascar
en 1666.
LE NUMERO : æ CENTIMES
.ll<:l"IH SOIH. :?Í FE\'I\IEH 1W7
JOURNAL OIOTIDIEI
Rédaction & Administration :.
M, Ml II MM-ifeanr
PARIS ory
vitira. i Mmi Ml
Les Annales Coloniales
Un mmmm tt riUxiw mmi mm m
Dirbctbuiis 1 Marcel RUEDEL et L.-G. THéBAUL T
Les AnAlU Colokiales ne publient que des aret-
clet fnldU't qui sont leur propriété exclugtoe.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un an 6 Mois 3 Moi.
France et
Colonies 120 » 65 » 35 »
Étranger.. 180 » 100 » 50 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
u griiieme les triesolms au colonies
Le dernier discours de M. le Gouverneur
Général Carde devant le Conseil de Gou-
vernement de l'A. O. F. contient de très
sages principes en matière de développe-
ment de l'outillage économique colonial :
« La mise en valeur d'un pays neuf
comme l'Afrique Occidentale, dit M. Carde,
doit, en effet, s'effectuer selon une progres-
sion géométrique. Les contingences locales
astreignent cette progression à une loi inva-
riable qu'il faut découvrir, appliquer irté-
gralement, niais non outrepasser. 8
Mais l'éminent Gouverneur me paraît al-
ler trop loin quand il ajoute : k C'est poui-
quoi toutes prévisions à longue échéance
doivent être écartées. »
Certes, la prudence, dans l'exécution,
l'absence de tout parti pris devant .les
faits sont nécessaires à celui qui agit. Mais
prudence et réalisme n'excluent pas la vi-
sion large de plans d'ensemble destinés à
ordonner l'action, à coordonner les efforts.
Ces plans d'ensemble ne doivent pas être
conçus dans l'absolu, ils doivent s'adapter
aux réalités présentes et être assez souples
pour s'adapter à celles de demain quelles
qu'elles soient. Mais à négliger entièrement
les prévisions à longue échéance on risque
aussi bien d'irréparables gaspillages, comme
l'histoire du développement. dr l'outillage
économiques de l'Europe elle-même, au XIX.
siècle. nous en fournirait de nombreux
exemples. •'
Ces idées doivent trouver, aujourd'hui,
leur application principale en matière de
transports coloniaux. Les progrès techni-
ques de l'aéronautique placent, en effet, les
colonies et plus particulièrement les colonies
africaines, dans une situation économique
analogue, à celle de l'Europe, au début du
XIX. siècle, au moment de la naissance des
chemins de fer.
Prenons l'exemple de l'A. O. F.
La colonie a fait approuver par le minis-
tre un plan quinquennal de travaux parfai-
tement conçu. Comme le dit très justement
M. le Gouverneur Général Carde : « Inté-
gralement applicable sans concours finan-
cier extérieur autre que l'aide temporaire
résultant de l'emploi des prestations alle-
mandes en nature, tenant compte de l'état
actuel de notre connaissance du pays, de ses
ressources en main-d'œuvre, de ses facultés
d'évolution, de l'interdépendance des ou-
vrages, il possède sur tout progranune plus
grandiose, l'incontestable avantage que pro-
cure un solide appui sur la réalité. »
Ce programme intéresse les ports et rades
de Dakar. Conakry, Port Bouet, Cotonou,
Kaolack, les voies ferrées à aménager, à
prolonger ou à construire du Thiès-Niger,
de la Guinée, de Longa à Linguiri, de la
Casamance.
Mais 1A. O. F. qui a fait, dans ce do-
maine, depuis quelques années, de remar-
quables progrès, possède 2.340 kilomètres de
routes modernes, 32.000 kilomètres de pistes
aménagées en terrain dur, praticables aux
automobiles au moins pendant toute la sai-
son sèche. Sur ce réseau routier circule déjà
un matériel important. La Haute-Volta, la
Guinée et le Dahomey possèdent des services
réguliers d'automobiles. 2.659 automobiles
y circulent déjà. Il a été introduit, en
A. O. F., depuis 1919, 3.172 voitures au-
tomobiles et, dans la seule année 1925,
1.353.
Par ailleurs, il existe dans la colonie 270
terrains d'atterrissage, jalonnant 14 lignes
aériennes susceptibles d'être utilisées par
des services commerciaux comme elles le
sont, aujourd'hui, par le service de l'aéro-
nautique militaire de la colonie.
Enfin, depuis 1925, une ligne internatio-
nale Toulouse-Casablanca-Dakar est ou-
verte au transport des dépêches postales
ainsi qu'au trafic restreint des voyageurs.
A cet effort français dans l'aéronautique,
il convient de rattacher celui qui est fait
ter les autorités belges et certaines sociétés
privées pour développer les communications
Syriennes au Congo belge. - --
Depuis 1925, fonctionne régulièrement
une ligne commerciale joignant Léopoldville
à Luebo. En juin 1926, la ligne a été pro-
longée jusqu'à N'Gulé et, dans quelques
.mois, le dernier tronçon N'Gulé-Elisabeth-
ville, au cœur du Katanga minier, sera mis
en exploitation. Enfin, il y a quelques se-
maines, a été inaugurée la ligne Boma-Kins-
hasa, en correspondance avec les bateaux
arrivant d'Europe. Et déjà apparaît tout
l'illogisme d'un effort incohérent qui fait
aboutir la ligne française de France et
d'Europe vers l'Afrique à Dakar et la li-
jgne belge du Katanga africain vers l'Eu-
rope à Kinshasa.
Et ce désordre menace de s'étendre. Le
Qirect¡eur de ln Société belge il'iaviation
« Sabana le, a fait récemment au Congo un
voyage d'études, en compagnie du directeur
des Services techniques de l'Administration
de l'Aéronautique civile. Le but que se
proposaient les deux voyageurs était l'ins-
pection des lignes aériennes actuellement en
exploitation, au double point de vue techni-
que et financier et la possibilité de dévelop-
pement de nouvelles lignes. La possibilité
d'une ligne Congo belge-Rhodésia, Est afri-
cain anglais-Egypte, fut tout particulière-
ment étudiée.
Ces indications, qui ne veulent être que
documentaire^ ne suffisent-elles pas à mon-
trer tout l'intérêt qu'il y aurait à étudier,
dès maintenant, un programme d'ensemble
des transports de l'A. O. F., qui envisage-
rait la liaison méthodique, rationnelle, en-
tre les divers moyens de transport et de
communications et le rattachement du ré-
seau de la colonie à la ligne aérienne inter-
nationale Frariee-Espagne-Maroc-A. O. F.-
Nigéria-A. E. F.-Congo belge, beaucoup
plus rationnelle et commercialement plus
rentable que telle, étudiée par les Belges,
vers la Rhodes ie «t l'Egypte.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur (te législation coloniale et d'éco-
nemit pratique à la Faculté de Droit
de Lvcm -
oie
A la CoMissiifl de IPlltérle,
des totales et des Protectorats
La Connniseion die l'Algérie, des Colo-
nies et des Protectorats se réunira demain
vendredi, :J février, il 15 heures.
A l'ordre du jour ligure l'audition de
M. le .M'irlls tr des Colorwes sur l'article 55
dl'B statuts aiiiïfi-xés au projet de loi por-
tant ionouveUcrrvMbt des privilèges de la
banque de 1A. O. F.
.t.
A LA CHAMBRE
DANtt LES COMMISSIONS
Commission des boissons
M. Léon Prt'ier, ministre des Çolonies,
a été entendu par 1.8 Commission dee Bois-
sons, que prteidoit M. 13arthe, sur le dé-
cret du 2î)j.iiïivi(\r Lî*27 modifiant, en ce qui
concerne l(* Martinique, le décret du 15
avril 1926 sur le contingentement des
l'huma. -
Ce décret, dont le texte s'inspire plus
exactement des contingences et dœ néces-
sités locales et constitue une mesure de
réparation a rrudgré cela provoqué les pro-
testations d'une partie des distillnteurs.
.I. Alcidu Delmont qui s'en cet fait l'écho,
u déposé une interpellation a ce sujet. Il
reproche uiix termes (lu décret de mainte-
nir en faveur (les gros distillateurs leur
contingent actuel et de faire supporter uni-
quement vr les .moyenS! les avantages
concédés eUx petits producteurs.
Le ministre - des fxilonies a fourni des
expiicatiom nettes et précises sur le dé-
cret pris par lui. De ,nombl'cuscs observa-
tions ont 6 lé présentées ensuite par MM.
Alcide Oelunont, BnrUle, Félix, Poitou-Du-
plessy, LcswhÓ ; et celui-ci a suggéré de
déléguer ft tin qu plusieurs membres de la
Commission k? 80iu de s'enquérir sur place
des conditions (le la production du rhum
et du eucro à la Martinique et de la meil-
leure répartition des rhums contingentés.
La Commission après avis du Ministre
des Colonios s'est ralliée à cette propo-
sition.
SUam-lndochine
La Commission d's Affaires étrangères
s'est l'éunio aujourd'hui sous la présidence
de M. Ki-
vement sur le rapport de iM. Edouard Son-
lier relnitil il une convention avec le Siam
concernant les* frontières et le voisimajge de
l'Indo-CRiiiH?. Co rapport, favornlble à la rati-
fication, a ét6 adopté.
liti Commission n errtamdu un exposé de
NT. Elmmnfflwl Glmuiinié sur l'état actuel des
lignes .H\Ijf'làn(\ intcriwitianrtt-es. Elle a
marqué, il co sujet, le vif intérêt qu'elle
nttn.d!x' il une 1 rte iproclwiine réalisation
des projet s (ta communication aérienne
v ec (toi Sud et avec le Lovant.
Le coûteux voyage
0 0
La Corwtiissioti des Boissons suggère l'en-
voi d'une d élêgation parlementaire à la Mar-
tinique pour enquêter sur les conditions de
production du rhum et du sucre et sur la ré-
partition des contingents de rhums.
On aimer-ait voir figurer dans cette déléga-
tion quelques membres de la Commission des
Colonies. Mais la question se posera-t-elle ?
11 en est une autre, primordiale : celle du
« nerf » clef voyages. Qui paierait, le cas
échéant, Its frais de cette lointaine excur-
sion ?
Les commissions parlementaires ne dispo-
sent, en effet, dit VIntransigeant, d'aucun
crédit, leurs dépenses administratives étant
inscrites itu budgt général de la Chambre
des députés.
Mais ce que notre confrère ignore, c'est
que dès qu) une commission obtient de la
Chambre les pouvoirs d'enquêtet elle a droit
sur le bvjtget de la Chambre à des crédits
qui lui permettent d'accomplir sa mission.
- Faut-il rappeler les travaux des commis-
sions d'enquête sur les opérations électora-
les, ceux si heureux des deux commissions
d'enquête de Vîéna et de la marine, qui
culbutèrent malheureusement pour la
France, poas définitivement - M. G. Cle-
menceau en 1909, et plus récemment ceux
de la commission d'enquête sur la Cerse ?
PERDU CORPS ET BIENS
Des pètJteutSy le 25 janvier, avaient trouvé
près du CtiJp de Fer, à 18 milles de Philif-
peville, tkftt chaloupe de 7 mètres de long
du stell'II' u Odysseus ». A la Marsa, on a
trouvé également un bateau ressemblant à la
chaloupé ainsi que des morceaux de câlines
et des dlbri* du ttavire. -
On crùut donc que tout cela provient de
rÔdyssctts, qiti aurait été perdu corps et
biens.
- -
Les voleurs du diamant rose
fôcoftttus. au Maroc
- 0-0
Lf-on Hcnifr<\r et Emile Sou ter, les voleurs du
diamant r-ose. »&nt. (l'après leur photographie,
reconnus pur M et Mme Verrier, instituteurs
nu Maroc-, comme les deux voyageurs qui
dînèrent nvfUï rux. à Cléry, la veille du cam-
briolage de In basilique de cette ville. 11
semble ilr>w\ hion que Knuffer Pt, Souter
"('T'nlpnt I.,.. TnnTfni tours nynnt dévalisé le trésor
de la h Í iiI} 1te de Cléry.
Le ftiirts te Bruxelles
Il s'est tenu, Vautre semaine, à
Bruxelles, un congrès anti-colonia-
liste dont la presse, à l'exception
des journaux communistes, s'est fort peu
occupée, mais sur lequel les feuilles étrall-
gères ont été moins avares de renseigne-
ments.
La réunion avait été provoquée par un
de ces nombreux groupements qui vivent (n
marge du bolcllevisme et reçoivent de Mos-
cou des conseils, des suggestions et, fort
vraisemblablement, des subsides. Celui qui
organisa le congrès de Bruxelles siège à
Berlin et comprend surtout quelques Russes
mêlés à un certain nombre d'Allemands et
de représentants des pays colonisés.
C'est d'ailleurs à Berlin que, primitive-
ment, la réunion devait avoir lieu. Mais fi-
nalement, pour des raisons de convenance,
on choisit la capitale de la Belgique. On
avait annoncé que de Brouckère, le leader
socialiste belge, le présiderait. Mais ce
n'était qu'un « canard 9, si on veut bien
nous autoriser cette expression familière. De
Brouckère, comme tous les socialistes, n'ap-
prouve pas les yeux fermés les méthodes
employées par les Etats colonisateurs, mais
il n'adopte fas la politique simpliste et
contraire à l intérêt des indigènes qui est
celle des communistes.
Des adhésions assez nombreuses éteaefit'
vcmtes d'un peu partout. Cependant qud.
qucs-filles, comme celle de Moro-Giafferri,
n'étaient pas exactes. Mais il ne convient
pas d'attacher à ce fait trop d'importance.
On constate toujours, dans les congrès de ce
genre, des malentendus semblables.
Peu de personnalités conmtes prirent part
aux délibérations. M. Henri Barbusse ne
vint pas. si nous en croyons l'ami qui assista
au Congrès, et nous donne ces renseigne-
ments. Mais il y avait le socialiste bolche-
visant anglais Lansbury, M. Pimmen, an-
cien secrétaire général de l'Internationale
des transports, le députe socialiste allemand
Ledebour, noble vieillard plein de passion
généreuse, mais qui ne discipline pas tou-
jours assez son ardeur combattive. Puis on
remarquait un nombre assez considérable de
représentants des indigènes des pays colo-
niaux. Un ancien ministre mexicain - s'y
était même égaré. Il voulait protester con-
tre les dangers que l'impérialisme des Etats-
Unis fait courir à son pays. Mais il s1 aper-
çut bientôt qu'il avait commis une méprise
et se retira discrètement.
Une abondante documentation - toute
rédigée en allemand - fut distribuée aux
congressistes, aux représentants de la presse
et aux auditeurs et curieux. Il y avait là
de quoi constituer une petite bibliothèque
coloniale,
Les séances, à côté de quelques discours
de portée générale, de Pimmen, de Ledebour
et de Lansbury, furent remplitrs par les- ex-
posés des délégués des peuples indigènes.
Les plus longs, et aussi les plus intéres-
sants furent ceux des orateurs d'Extrême-
Orient. Chinois, Indiens, Annamites. Un
général, qui représentait le Kuo-ming-tang,
fit un tableau long et complet de la situa-
tion en Chine, et termina en proposant une
résolution dont le sens est facile à deviner.
Un délégué de l'Inde protesta contre ta
domination anglaise dans la péninsule et
contre l'envoi des troupes indiennes en
Chine.
Un orateur annamite préconisa la consti-
tution d'une fédération républicaine indo-
tllinoisc, qui aurait à l'égard de la France
une position assez analogue à eelle des Do-
minions à l'égard de la Grande-Bretagne.
Des résolutions diverses furent votées.
Elles reflétaient V esprit de la politique des
bolcheviks en matière coloniale, à savoir :
l'abandon immédiat total des colonies par
les puissances qui y sont établies.
Nous avons dit plus haut que ces solu-
tions sont trop simples, elles sont même *sim-
plistes. La politique coloniale est beaucoup
plus complexe, surtout quand on l'examine
en se plaçant au point de vue humain. Les
communistes ont rajjon de dénoncer cer-
tains abus - d'autres, d'ailleurs, l'ont fait
avant eux - - mais ils se trompent quand ils
soutiennent que l'intérêt des indigènes con-
siste en toutes circonstances et en tous lieux
dans le départ des puissances européennes.
Vn examen désintéressé de la question abou-
tit à des conclusions fort différentes.
Henry fontanier,
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères.
M. Viollette en France
M. Maurice Viollette, Gouverneur général
de l'Algérie, est arrivé hier à Paris, pour
entretenir le Gouvernement, ainsi que nous
l'avons dit, du projet de budget extraordi-
naire pour 1928 et de la prochaine confé-
rence nord-africaine.
En outre, le Gouverneur général de l'Algé-
rie désire se mettre d'accord avec le ministre
de l'Intérieur sur les conditions d'un voyage
que celui-ci fera bientôt en Algérie à l'oc-
casion du cinquantenaire parlementaire de
M. Thomson, député de Constantine.
D'autres ministres ont été invités à venir
présider divers congrès : M. Marin, le con-
grès des mutilés ; M. Herriot, le congrès
pour l'avancement des sciences, qui se tien-
dra en avril à Constantine, et M. Tardieu
le congrès des pêches qui aura lieu en avril.
'.m,F, fin seconde pnpe :
L'AVtA77ON COLftNÏAt.B
JHV.« LA LEGION WllOXSEVn.
STATl'T 1>F. TAXC/Zn.
m" La leçon de Cartlaage"
Sous ce titre, notre confrère M. Alfred
Detrez, vient de publier dans Y Intransigeant
un excellent article à la gloire de Carthage.
Il commence par « rappeler qu'il y a tou-
jours en Tunisie un problème italien u et
cite ces chiffres : « 60.000 Français dans la
Régence, mais 90.000 Italiens j), dont il fait
ce commentaire :
Alors, à Rome, on pense à Carthage, à
la rivale vaincue. On rêve du passé. On
agite les souvenirs.
Ah oui, se souvenir, frères 'd'Italie, mais
pour comprendre quelle union solide devrait
s'établir, sur tous les bords de la Méditerra-
née, entre votre pays et le nôtre.
101 écrit ensuite :
Carthage ! Le cardinal Lavigerie avait
rêrvé de la ressusciter, et non pas la Car-
thage antique, solitaire passion des archéo-
logues, mais une Carthage jeune et vivante,
moderne cité des marchands et nouvelle reine
de la mer. On ne l'a pas écouté.
Et, plus loin :
Aujourd'hui, de cette masse énorme, bâtie
en granit des montagnes pour les jeux d'un
Empire, il ne reste pas une pierre, pas un
mouvement de terrain qui en rappelle les
contours, pas une trace, rien.
Les Romains ont passé, les Vandales ont
passé, l'Islam a passé. Le fer et le feu.
Alors, au-dessus de nos querelles du jour,
Français et Italiens, oui, nous pouvons pen-
ser et nous devons penser à cette Carthage
disparue qui. n'est plus que le nom d'une
tonte-petite gare au bord d'une allée de pal-
miers descendant vers la mer.
M. Detrez conclut :
Là aussi des hommes ont manié l'or, élevé
des palais, verse le sang, conquis des peu-
ples. Ils n'ont rien gardé. La mort a frapté
pour des siècles le site merveilleux. 5eHl't
survit la splendeur du ciel indifférent aux
carnages. La terre, plus « humaine », a re-
poussé l'homme.
Quelle leçon pour nous, les Civilisés I
Et tout cela est bel et bon. Seulement, les
prémisses de l'article ne sont pas tout à fait
exactes.
Notre éminent collaborateur, M. Mario
Koustan, écrivait dans les Annales Colonia-
les du 27 janvier :
Les statistiques établissent qu'en Tunisie,
il y avait, l'an de grâce 1921, 84.779 lta"
liens contre 54.216 Franfais, tandis que l'an-
née dernière on comptait 89.216 Italiens et
7J.020 Français, soit une augmentation de
4.417 Italiens contre une augmentation de
16.545 Français.
Dans ces conditions, s' « il y a toujours en
Tunisie un problème italien », chaque jour
qui passe n'en change-t-il pas les données ?
Mais nous chicanerons d autant moins no-
tre confrère sur ses chiffres, que nous ju-
geons des bienfaits de l'union exactement
comme lui.
11 y a la voie de la vanité nationale, de
l'envie, de la haine, qui conduit à coup sûr
à des décombres.
Il y a la voie de l'amitié qui conduirait
non moins sûrement à des Carthages ressus-
citées, à des constructions d'une splendeur
qui éblouit. Et dire que les hommes, tous
les hommes n'ont pas encore fait leur choix !
R. B. de Laromiguière
On jouera au golf en Tunisie
On se rappelle pèut-être le vœu, formulé
il y a quelques semaines par M. Marcel Rue.
de dans les Annales Coloniales, tendant a
l'établissement de terrains de golf..en Afri-
que du Nord.
De Zarzis à Agadir, certes, ce ue sont pas
les attraits qui manquent pour allécher les
touristes. Mais le golf pouvait être une at-
traction de plus.
Tel dut être l'avis du Syndicat d'initia-
tive de Tunis. Nous apprenons, en effet, que
le docteur Gérard, l'actif président de ce
groupement, est en train de faire les démar-
ches nécessaires pour doter la Régence de
ce sport cher aux Anglo-Saxons et qui mérite
de se répandre en France d'outre-mer comme
il s'est répandu dans la métropole.
Le docteur Gérard serait, dit-on, sur le
point d'aboutir.
Une Société serait déjà constituée, et le
terrain, choisi en bordure du lac, permet-
trait un golf d'une douzaine de trous.
Tous nos compliments au Syndicat et à son
Président.
Evidemment, le pittoresque tunisien ne
gagnera rien à cette importation. Rien, en
effet, n'est d'une laideur plus agressive que
ces demi-culottes de zouave d'où émergent,
arpentant les « links », des bas écossais qui
ont l'air de recouvrir des bouts de bois.
Mais notre éminent culottier national, M.
Maurice de Waleffe; nous inventera bien,
pour les manieurs de « clubs », un vêtement
qui ne soit plus une offense aux regards.
Andion
Le statut des banques coloniales
--0-0--
Nous avons déjà fait connaître les modi-
fications que M. Angoulvant se propose de
réclamer au statut de la banque de l'A.O.F.
Nous avons rencontré dans les couloirs
de ta Chambre, le (léputé de l'Inde fran-
çaise, qui nous a déclaré :
« M. Léon Perrier se&a entendu vendredi
prochain par la Commission des Colonies,
au sujet des amendements que j'ai déposés.
e - Je m'en suis déjà entretenu avec lui et
j'ai obtenu une première satisfaction. Le mi-
nistre est d'accord avec moi sur le point
suivant : « Le Directeur de la Banque sera
choisi par le Conseil (FAdministration et
présenté par celui-ci à l'agrément (lu gou-
vernement. Ainsi, la séparation sera très
nette entre le président du Conseil (F Admi-
nistration choisi par l'Etat et le Directcur,
choisi par les intéressés eux-mêmes.
« Il - reste à phtenir la suppression de
l':utid qui subordonne toute ophation
d'escompte ou de change à l'approhation du
Conseil d'Administration. Sur ce point, je
me suis heurté à une résistance du ministre
des Colonies. »
AU SENAT
COMMISSION DES COLONIES
Répartition des rapports
Au cours de sa réunion die mercredi, la
Coiiunission sénatoriale des Colonies, pré-
sidée pur M. Messirny, a décidé de charger
un certain nombre de ses membres de sui-
vre d'uiiie façon pennuiiente toutes les ques-
tions touchant au développement de nos di-
verses colonies.
Les rapports ont été répartis de la ma-
nière suivante- :
Indu-Ulinc, M. lJunon, sénateur du Loi-
ret ;
Muduguseur, M. Bulum (Gironde) ;
Afrique occidentale française, M. Tour-
nant (Gers) ;
Travaux oublies de l'Afrique occidentale
française et traqssuliuricn et ports, M. Mol-
lard (Savoie) ;
(juyane et Antilles, M. Beaumont (Allier);
Iléunion, Indes et cÓtc- des Somalis, M.
Marlin-Binaclion (Haute-Loire) ;
Possessions océaniennes, M. Jean Durand
(Aude) ;
Afrique équatoriule française, M. Jean
Philip (Gers) ;
Territoires à mandats (Togo et Came-
roun), M. Albert Letbrun (Meurthe-et-Mo-
selle) ;
La Commission a décidé en outre qu'un
certain nombre de questions visant l'en-
semble de notre domaine colonial seraient
l'objet de rapports particuliers.
- - Les rapporteurs de -- ces - questions généra-
les sont les suivants :
Etude comparative du développement des
colonies françaises et des colonies étran-
gères, M. Henry Bérenger (Guadedoupe).
Ligue de navigation reliant la métropole
aux colonies et les colonies entre elles, M.
Duroux (Alger) ;
Régime douanier colonial, M. Lnurnine
(Charente-Inférieifflve) ;
Uutilisotion des prestations en nature
pour la mise en valeur des Colonies, M.
Cluvgnaud (Creuse) ;
Exposition coloniale de 1029, M. Charles
Deloncle (Seine).
L'ELECTION DE L INDE
Devant le neuvième bureau du Sénat,
présidé par M. Dumeccur, M. Henry Roy a
fait mercredi dernier un exposé, au nom de
la sous-commission dont il fait partie avec
MM. Mauger et Louvet, du résultat de
l'examen du. dossier électoral de l'Inde.
L'étude des chiffres du scrutin du 16 jan-
vier d'après lequel M. Paul Bluysen a été
élu à une voix de majorité contre son con-
current le docteur .Le Moignic, a amené la
Bous-commission fi proposer la validation
du sénateur sortant.
Le président du neuvième bureau a trans-
mis à la sous-commission pour qu'elle
puisse les étudier, des documents qui lui
ont été adressés par MM. Paul Bluysen,
Matteï et le docteur Le Moignic.
La sous-commission a pris connaissance
de ces pièces.
nana une prochaine réunion du neuvième
bureau, elle rendra compte de cet examen
et proposera que conformément à leur dé-
sir, MM. Patti Bluysen et Le Moignic soient
entendus, soit par la sous-commission
seule, soit par le neuvième bureau tout
entier.
DEBATS
Les expropriations en Algérie
Au cours de sa dernière séance, le Sé-
nat a adoplé sans discussion les conclu-
sions du rapport de M. Maurice Ordinaire,
tendant à l'adoption du projet voté par la
Chambre relatif aux expropriations, pour
cause d'utilité publique, avec prise de pos-
session d'urgence, en Algérie.
---- 8..
Questions algériennes
MM. Thornson, Morinaud, Mallarmé,
Fiori, Houx-Freissineng et Petit, députés, et
Duroux, sénateur, tous parlementaires d'Al-
gérie, accompagnés de MM. Hunebelle, Tar-
ting, Hue et Jouveau, délégués des grou-
pements agricoles algériens, se sont rendus
chez M. de Margerie, directeur général des
contributions indirectes au Ministère des
Finances, pour lui exposer à nouveau les
revendications des communes de l'Algérie
au sujet de l'application de la taxe sur le
chiffre d'affaires aux produits de la Métro-
pole.
M. de Margerie s'est engagé à faire une
nouvelle étude de cette délicate question et
<\ rechercher les moyens d'éviter les diffi-
cultés résultant de l'application de l'article
Si - de - la - loi du 13 juillet - 1925. ---
Par ailleurs, les mêmes parlementaires et
les délégués algériens ont examiné diffé-
rentes questions d'actualité, notamment la
fabrication des vins doux naturels et de la
nicotine en Algérie ; en ce qui concerne le
traité provisoire de commerce franco-alle-
mand : l'avancement de la date d'entrée des
raisins de chasselas algériens en Allema-
gne (au 1er juillet au lieu du 1er août) et des
fruits et primeurs (comme les dattes, les
prunes, les petits pois et les haricots verts) ;
les droits d'octroi frappant, à leur entrée à
Paris, les oranges, mandarines et citrons
d'Algérie.
.1.
A propos d'une décoration
En annonçant "avant-hier la nomination
au grade de chevalier de la Légion d'hon-
neur de M. Arnaud Legasse, une erreur
s'est glissée par suite de la suppression
d'un paquet de copie dans lequel nous indi-
quions que M. Arnaud Legasse avait été,
avec son frère M. Louis Legasse, un des
fondateurs de la Société de la Morue Fran-
çaise et des Séche-rics de Fécamp. M. Louis
Legasse, également administrateur délégué,
est chevalier de la Légion d'honneur depuis
4 ans et, durant 25 ans, a été élu de Saint-
Pierre et Miqiielon au Conseil Supérieur des
Colonies. ---
-eoeb
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
do faire connaître an ministre des Colonies
qu'il la date du 23 février 1927, le taux officiel
de la piastre était de 13 fr. 30.
Les droits d'importation
sur les vins ordinaires
en Afrique Occidentale Française
-0-0--
Un arrêté du 4 décembre dernier a fixé
pour le premier semestre 1927 le taux des
mercuriales officielles servant au calcul des
droits ad valorem à l'entrée et à la sortie des
colonies de l'Afrique Occidentale Française.
et à l'établissement des statistiques du com-
merce.
Les nouvelles mercuriales présentent sur,
celles du semestre précédent une modification
heureuse en vue de favoriser l'importation
des vins ordinaires.
Cette importation s'effectuait jusqu'ici par
le commerce, soit en bouteilles, soit en fûts.,
L'importation v,."1 bouteilles est taxée, en rai-
son de la grande diversité de prix que peut
présenter 1 article, d'apiès la valeur de fac-
ture majorée de 25 L'importation en fûts
est, par contre, taxée d'après une valeur
mercuriale lorsque le prix du vin - embal-
lage compris - est égal ou inférieur à une
certaine somme (fixée actuellement à 275 fr.,
l'hectolitre logé); la valeur de lecture sert
de base à la perception quand le prix du vin
dépasse ladite somme.
Comme on le voit, dans le cas où la mer-
curiale vient à jouer pour l'application du
tarif, le prix du récipient influe sur le mon-
tant du droit acquitté.
Or, depuis peu, des expéditions de vins
ordinaires sont effectuées en demi-muids.
Ces logements étant utilisés par le commerce
en location et étant d'une valeur plus élevée
(600 à 700 francs environ) que les fûts em-
ployés jusque cè jour, les vins ordinaires
importés dans ces récipients et identiques
aux vins importés en fûts se trouvaient frap-
pés plus lourdement, du seul fait de cette
différence d'emballage.
Afin de faire cesser cette inégalité de trai-
tement susceptible de contrarier la consom-
mation des vins ordinaires, il a été décidé,
lors de l'établissement des mercuriales du
premier semestre 1927, que les demi-muids,
dont la contenance est égale au volume de
trois barriques, seraient valorisés à un chif-
fre forfaitaire de 200 francs seulement.
Les vins ordinaires dont le prix dépasse
275 francs l'hectolitre logé, échappent à la
mercurialisation et sont, par suite, soumis au
droit d'après la règle générale de la taxa-
tion ad valorem (c est-à-dire d'après la va-
leur de facture majorée de 25 %).
Les nouvelles voies ferrées
au Sénégal
-0-0--
Le chemin de fer de Louga à Linguèré.
- La voie ferrée de Louga à Linguèré se dé-
veloppera de l'ouest à l'est dans un terrain peu
accidenté sur une longueur d'environ 130 kilo-
mètres. La largeur de la voie adoptée est
1 mètre.
L'étude du projet est faite par une mission
civile. La construction est confiée à une mission
militaire comprenant : 1 capitaine, 2 lieute-
nants, 12 sous-officiers, et pouvant disposer de
500 travailleurs réquisitionnés dans les pro-
vinces que traversera la nouvelle voie ferrée.
Le tronçon des 10 premiers kilomètres a été
approuvé le 28 octobre par le Gouverneur Gé-
néral ; le personnel de la mission a débarqué
à Dakar par fractions échelonnées du 24 octo-
bre au 19 novembre 1926.
Cette période a été activement employée à
approvisionner l' outillage et le matériel, et à
construire les cases destinées à abriter les tra-
vailleurs eJ, le personnel de la mission.
Au 1er décembre, 250 travailleurs sont à
pied d'oeuvre ; ils sont logés dans un camp à
proximité des travaux. Ils sont nourris et re-
çoivent un salaire journalier. L'assistance mé-
dicale est assurée par le médecin chef de ser-
vice à Louga, en attendant qu'un médecin
auxiliaire soit affecté à - la mission.
Les travailleurs sont constitués en équipes
de 20 à 25 hommes commandés par un chef
d'équipe indigène. Celui-ci est désigné par le
chef de province et jouit d'une autorité sur ses
hommes, même en dehors du chantier. Au
chantier, la tâche quotidienne, préalablement
calculée par les cadres de la mission, est con-
fiée au chef d'équipe qui en assure la bonne
exécution.
Afin d'éviter des fatigues et des pertes de
temps, le repas de midi préparé au camp est
transporté sur le chantier par camion automo-
bile.
Au 30 décembre, la plateforme a été entre-
prise sur une longueur d environ 2 1cm. 400 et
entièrement terminée sur 1 km. 400. Le ren-
dement de la main-d' œuvre est considéré com-
me satisfaisant.
Chemin de jer Je la Casamance. - Les
missions d'études, l'une militaire, pour le che-
min de fer, l'autre civile, pour le fleuve, sont
rendues à pied d' œuvre. Elles procèdent de
concert. L'achèvement de leurs travaux est
prévu pour fin 1927.
.1..
Arrivée de M. Antonetti
M. Antonetti. Gouverneur Général de l'A.
E. F., est arrivé cet après-midi à Paris venant
de Bordeaux, où il avait été reçu. par MM.
René Suhner. chef du service colonial à Bot-
deaux ; Mirabelle, directeur de l'Agence Eco-
nomique de l' A. E. F., à Paris. M. Phéri-
vong, chef de cabinet, accompagne M. Anto-
netti qui vient conférer avec le ministre des
Colonies d'importantes questions intéressant son
administration et la mise en valeur de l'A.
, E. F. .1.
f– t
les colonies au siècle de Louis XIV
A l'Exposition du « Siècle de Loui s XIV Il,
qui a été inaugurée aujourd'hui à la Biblio-
thèque Nationale. on peut voir les cattes des
colonies --- françaises : le Canada et Québec,
quelques années après l'horrible mort de Ca-
velier de la Salle, dont les Annales Coloniales
du 28 décembre 1926 relataient l'oeuvre colo-
nisatrice ; le Sénégal vers 1664; Madagascar
en 1666.
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