Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-02-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 février 1927 21 février 1927
Description : 1927/02/21 (A28,N29). 1927/02/21 (A28,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451023v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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LUNDI SOIR. 21 FEVRIER 1927
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Léùr rtiledàn» ^économie internfction&lé
Sous ce- titre, mon Collègue et ami, M. le
Gouverneur Général te. Angoulvant, député
de l'Inde, vient de publier au « Monde
Nouveau.., 45, boulevard Raspail, préfacé
par M. Edouard Herriot, jancien président
du Conseil, un magnifique" euVràge en deux
toltimes, où il nous donne une description
très complète des Iles de la Sonde, de la
géographie et des populations de l'archipel,
pation hollandaise, de la politique suivie par
les colonisateurs et; enfin* des vastes res-
sources économiques que présentent pour la
petite métropole du Norjd-Ouest de l'Eu-
rope, -son immense empire des Indes.
L'auteur a rapporté, de l'enquête qu'il
est allé faire sur place, une documentation
considérable. Sans doute, l'aide de l'Admi-
nistration locale lui a-t-elle été précieûse en
la circonstance. Moi même, j'a eu l'occasion,
en 1923, lorsque je revenais d'Indochine, de
parcourir l'Ile de Java, cette « Terre en-
chanteresse w; j'ai pu apprécier avec quel em-
pressement, avec quelle affabilité, le Gou-
tfernëment de Ja Colonie s'attachait à me
faciliter les déplacements, à me faire obte-^
air tous renseignements désirables et surtout
à m'éviter toute cause de préoccupation. J'ai
regretté alors d'être obligé d'écourter mon
séjour dans l'Ile; je le regretterais plus
encore aujourd'hui si M. Angoulvant n'avait
entrepris lui même la tâche formidable de
nous faire connaître à fond les beautés et
les ridhesses naturelles de ce pays et le
magnifique développèment économique dont
il est l'objet. Nul, mieux que l'ancien gou-
verneur général de nos Colonies d'Afrique,
n'était qualifié pour examiner et traiter un si
ample sujet. Et l'on peut ajouter qu'il l'a
traité de main de maître.
11 m'est impossible d'analyser, en un ou
deUx' articles, tout ce que contient ce volu-
mineux travail. D'un bout à l'autre, l'ou-
vrage est prodigieusement instructif ; il mé-
rite de figurer dans toutes les bibliothèques.
Je dirai même qu'il constitue un excellent
livre 'de chevet, un cours de colonisation pour
tous les coloniaux ou personnes s'intéressant
aux colonies, parlementaires, savants, fonc-
tionnaires, commerçants, colons, etc.
Après - avoir 'exposé la situation de l'Ar-
cblpeJ. la richesse colossale. de Java (35
militons d'habitants répartis sur *31.500 ki-
lomètres carréa, soit 266 habitants en
moyenne au kilomètre carré, moyenne qui
s'élève à 660 pour certains districts) et les
richesses latentes du reste de l'Archipet (1),
M. Angoulvant nous montre combien la
sage politique instaurée par le Gouvernement
hollandais dans son empire des Indes a été
féconde en résultats, D'une politique d'ex-
ploitation, du début de l'occupation jusqu'au
oiilieu du XIX. siècle les Hollandais ont
tout d'abord été tentés de passer à une poli-
tique d'aasunilation. Si la première était
condamnable, la seconde était très prématu-
rée) nous, en avons fait l'expérience dans
nos propres possessions. Les Hollandais ont
été assez sages pour l'éviter et passer pro-
gressivement à une politique d'association,
assez semblable à celle que nous poursuivons
actuellement dans les colonies françaises et
qui répond aussi parfaitement que possible
à l'état d'évolution des populations de FAr-
chipel. Celles-ci acceptent sans arrière pen-
sée la tutelle du peuple colonisateur, tu..
telle dont elles reconnaissent les bienfaits;
elles ne se sentent du reste pas mûres encore
pour l'indépendance.,Salis doute, U y, a de$
éléments perturbateurs; les récents événe-
ments l'omit prouvé; mais il n'y a, à. pro-
prement parler, ni..part communiste, ni parti
nationaliste; la masse ne se plaint pas d'être
asservie, au contraire. Le gouvernement hoi.
landais fait participer dans une certaine me*,
sure les indigènes à la gestion des Affaires
publiques, en acceptant d'ouvrir quelques
nouvelles portes, surtout dans les Assemblées
élues, il donnerait probablement satisfaction
aux revendications des partis les plus avan-
cés. «
Le Gouvernement hollandais a trouvé en
effet une formule d'administration intermé-
diaire entre le protectorat et l'administrtttign
directe, formule qui est un peu celle du
mandat, pour lêk territoires relevant de la
Société des Nations, et qui paraît donner
d'excellents résultats. Respecter les insti-
tutions existantes" s'inspirer des coutumes,
protéger les indigènes contre leurs propres
défauts et faiblesses, contre les maladies et
épidémies, les protéger aussi contre les Chi-
nois (plus de 800.000 à Java) et les Arabes
5% oo*> ) qui les exploitent, voire même
contre les Européens et contre le fisc, les
instruire, les amener à développer leurs pro-
ductions, résume toute le politique suivie aUx
Indes néedandaisés. C'est te que M. An-
goulvant s'est attaché à faire ressortir dans
son premier volume en,traitant de l'organisa-
tion politique et administrative et ce, non
sans quelques critiques. M. Angoulvant a
étudié toutes les questions très objectivement.
Java et les autres possessions sont divisées
en un petit,,nombre de provinces. A la tête
de ces provinces, une double administration,
européenne et indigène, chacune ayant fts at-
tributions propres, la première contrôlant la
seconde. Les1 provinces sont placées sous l'au-
torité directe du Gouverneur Général, lequel
(1) 14 millions et demi d'habitants répartis
sur une superaide 15 fois plus gronde que Java.
Sumatra, qui 'représente, en surface, tes" de
Madagascar, pogsëde B.Z98.0UO habitants: Bail
.8sùilr inatra, leig .Me ,, les Céltlm, I.lNm,
et Lômbolc, 1.505.000 i les Célèbes, S.TWMSW 1
ntJ'I'ImtJ partie lrolfanflaise îjS&.OOO ;
Timor, 1.417.000; les Moloques. «7.000; la
Nouvelle-Guinée - partie hollandaise - TO5.000.
est assisté d'un Conseil dont il est le Prési-
dent. Il va sans dire qu'à Java, où certaines
provinces renferment plus de 2 millions
d'habitants, et sont très développées écono..
miquement, L'administration des provinces
exige d'assez nombreux fonctionnaires - tant
européens qu'indigènes, mais où la simplifi-
cation et l'économie apparaissent, c'est dans
l'absence de ces gouvernements locaux qui,
dans certaines de nos colonies en A. E. F.
par exemple, sont ruineux et d'une utilité
très contestable.
- La tendance, notamment à Java, est de
passer peu à peu à l'Administration indi-
gène la plupart des attributions de l'Adminis-
tration européenne - certaines de ces attri-,
butions, celles par exemple qui concernent
l'aliénation des terres et où les intérêts des
indigènes et des non-indigènes sont parfois
opposés, montrent quelle confiance le Gou-
vernement place dans l'expérience et la
loyauté des fonctionnaires indigènes.
A Sumatra et autres possessions, l'autorité
et l'influence des fonctionnaires indigènes
sont moindres qu'à Java, cela se comprend,
par suite des conditions plus primitives. où
se trouvent encore les populations. Dans cer-
taines régions, dénommées « Territoires au-
tonomes P, l'Administration hollandaise s'en
tient même à une formule de protectorat;
elle utilise les chefs avec qui sont passés
des traités.
M. Angoulvant nous indique aussi la si-
tuation faite aux, fonctionnaires européens et
indigènes, celle des princes et de l'aristocra-
tie indigènes, dont le rôle est de plus en
plus effacé, le mode d'élection et le fonction-
nement des assemblées représentatives, ,1e
mode d'administration des étrangers asiati-
ques, le fonctionnement de l'indigénat et de
la justice, fait une description de l'organi-
sation financière, du régime fiscal, des mo-
nopoles, et nous expose tout le développe-
ment acquis en matière d'enseignement et
d'assistance médicale.
De toutes les constatations faites par l'au-
teur dans ces différents domaines et dans
le détail desquels je ne puis entrer, nous au-
rions certainement à glaner maintes indica-
tions. utiles pour l'administration des Colo-
nies françaises. En matière économique, nqus
aurions peut-tyrè plus à prendre encore. J'es-
quisserai, dans un prochain article, l'effort
réalisé à ce point de vue par la Hollande
dans son domaine colonial et les résultats
admirables auxquels cet effort à abouti.
Piirrm Vatude,
Député du Cher, ancien mtnutre.
8..
L'AVIATION COLONIALE
Les lignes Lat6coète
L'activité des lignes aériennes Latécoère
ne s'est pas ralentie pendant le mois de
janvier.
En dépit des tempêtes qui ont lait rage
en janvier sur. lea côtes d'Espagne et du
Maroc, les services d'exploitation de la
Compagnie ont réussi à effectuer la tota-
Uté des voyages prévue, sans dnjcidents
notables :
565.879 correspondances, pesant 7.812 ki-
los, ont été transporté et 259 passagers
ont emprunté les avions de la Compagnie
Latécoère.
En ce qui concerne le trafic postal, les
chiffres ci-dessua sont notablement supé-
rieurs à la moyenne mensuelle de l'année
écoulée et laissent 'prévoir que le total de
6.140.489 correspondances déicomptées en
1926 sera largement dépassé cette année.
Le raid Pinedo
L'aviateur de PJnedo, parti le 19 février
a 7 h. 50 de Dakar, est arrivé le même jour
à 11 h. 55 à Porto-Praya (Mes du Cap
Vert).
Malgré deux heures d'effort, le lende-
main, l'aviateur n'a pu prendre son vol
Oomme lors -de sa tentative précédente à
Bolama (Guinée portugaise) son appareil,
trop lourd-par suite de la charge de com-
bustible qui lui est nécessaire, n a pu réus-
sir à s'élever.
De Pinedo va sans doute faire un nouvel
essai. S'il ne peut parvenir à « décoller u
son hydravion, iili deivra aibandonner le raid
qu'il avait commencé de si brillante façon.
l1 faut cependant espérer que ces échecs
successifs ne le contraindront jpoint à une
telle mesure et qu'aux prochaines tentati-
ves, le fameux pilote italien s'en ira vers
la côte du Brésil.
Pise-Bio de Janeiro
L'aviateur uruguayen, le commandant
Larro-Boflges, pilotant un hydravion muni
de deux moteurs de 500 CV Farman est
parti à 10 heures pour Malaga, en présence
du ministre de Uruguay a Rome, de l'at-
taché militaire, des directeurs de la Société
qui a construit IThydrovion et de quelques
invités.
(Larre-Borges sera-t-il plus heureux que
de Pinedo ? Les résultats remarquables en-
registrés lors des essais permettent de l'es-
pérer. L'appareil et les moteurs employés
ont un -rayon d'action de 4.500 kilomètres.
C'est, une course olt. travers l'Atlantique qui
commence entre Larre-Borges et de Pi-
nedo.)
De fenrando-Po à Sévffle
Les aviateurs espagnols qui entrepren-
nent le raid Sévllle-Fernando-Po et retour*
sont toujours à Arrecife (lies Canaries), où
ils sont retenus pof des avaries à leurs ap-
pareil s-.
.-o.A1811
Des cambrioleurs ont pénétré dans les bu-
remre des missions africaines à Lyon et se sont
empares de 15.000 francs en espèces.
La conférence
tremecbm m- --noie
'., ---à»
- i"
LII conférence franco-espngfmt
qui siège en ce moment au Quai
d'Orsay, afin d'ai§Porter au statut
de langer certains aménagements, travaille
dans le silence absolu de la presse. Pas une
noie dans les journaux pour nous apprendre
où elle en est : c'est le secret diplomatique
le plus absolu.
Nous en serions réduits aux hypothèses, si
le général Primo de Rivera n'était venu en
quelque sorte à notre secours. Le dictateur
aime à écrire et à faire comaitre par des
lettres que publient les journaux, ses projets
diplomatiques. Grâces lui soient rendues
puisqu'ainsi nous ne sommes pas tout à fait
sans nouvelles sur ce qu'il attend de la
Conférence de Paris. -
C'est à l'occasion d'une requête que lui
a adressée le 7 février, la Ligue Africaniste,
qu'il nous a confié ses desseins.
La Ligue lui exprimait le désir que Tan-
ger e.t sa zone fussent incorporés au protec-
torat espagnol du Maroc, tout en se confor-
mant au régime spécial que les traités inter-
nationaux prévoient dans la zone espagnole;
Toutefois, si cette solution rencontrait des
difficultés insurmontables, cette vrganisqtipn,
indique un programme minimum : suppres-
sion dû comité de contrôle; désignation par
le calife de Tétouan, sur la proposition de
l'Espagne, du mendoub de Tanger, qui de-
vra être nommé au moins pour dix années;
remplacement des administrateurs par de
hauts commissaires; modification dans la
constitution de l'Assemblée législative, dont
le rôle se bornerait à des fonctions muni-
cipales; disparition du tribunal unique qui
ferait place à un trbunal espagnol; réduction
de la sotte internationale, te reste devant
être incorporé à la zone espagnole; création
d'une gendarmerie espagnole; enfin, sup-
pression du régime douanier actuel et du
contrôle de la deUe.
En échange de ces avantages, l'Espagne
s'engagerait à observer scrupuleusement le
régime de neutralité permanente dans la son,
de Tanger, à assurer la liberté religieuse, à
respecter les écoles, la neutralité économique.
Telles sont les revendications des coloniaux
espagnols. Elles paraissent être celles du
gouvernement, puisque Primo de Rivera se
félicite de, ce que c l'opinion éminente d'une
association aussi illustre et aussi compétente
c&incide dans le fond avec la note qui
a servi de base aux instructions déjà données
aux négociations t. La lettre sera transmise
aux représentants espagnols à la COll/érence,
pour qu'ils en retiennent l'inspiration et
même certaines dispositions utiles.
Nous ne saurions deviner l'accueil qu'ont
dû recevoir à Paris de semblables proposi-
tions. Nous serions cependant surpris que la
France ait laissé entendre qu'elle y acquies-
cerait. Et si l'Espagne se montre intransi.
geante, il est à craindre que la Conférence
n'échoue.
.On peut se demander également ce qu'en
pense le gouvernement anglais. Il n'a pas,
vraisemblablement, changé d'opinion sur
Tanger, opinion que Nelson a formulée
voilà Un peu plus d'un siècle, et qui expri-
mait un des principes fondamentaux et in-
variantes de la politique anglaise.
Le gentiment de' la presse anglaise n'est
pas douteux. Les journaux qui ont Vhabi-
tude de traduire la pensée du Mittisière des
Affaires étrangères ne paraissent pas favo-
rables aux prétentions espagnoles. Le c Ti-
mes », entre autres, reconnaît la possibilité,
la nécessité même d'apporter quelques chan-
gements au statut de Tanger, mais il n'en-
visage que des modifications de détail. Il
faut tenir compte, dit-il, de certaines aspi-
rations de l'Espagne. Les arguments que
donne le dictateur en faveur d'un change-
ment dans la situation du grand fort ma-
rocain sont d'un grand poids, mais, ajoute
le journal anglais, « ils ne sauraient justi-
fier la réouverture d'une question interna-
tionale aussi délicate que l'est celle du statut
de Tanger. Le remède qu'il convient d'ap-
porter aux défauts- que présente le système
de gouvernement de la localité ne corniste
certainement pas à abolir, le régime inter-
national actuel et à supprimer le mécanisme
de son administration locale. mais bien à
perfectionner ledit mécanisme ». Une coopé-
ration plus étroite des puissances "est désira-
ble, mais elle « ne pourra çuère se réaliser
si le gouvernement espagnol persiste à ré-
clamer autre chose que la revision de la con-
vention de 1923 et menace officieusement de
rendre cet instrument inapplicable ».
Si ces vues, qui doivent être à peu près
celles du Cabinet de Paris, sont aussi celles
du Ministère anglais, la Conférence de Paris
risque' d'apporter quelques déceptions au gé-
néral Primo de Rivera.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères.
r" ,
Les élections delllnde
̃ 0*0
v M. Paul Bluysen, sénateur des Etablisse-
ments Français de l'Inde, est rentré à Pa-
ris n &mpte défendre értsrgiquement la
validité des opérations électorales de l'Inde
et revient avec un important dossier.
Au reste, la sous-commission sénatoriale,
composée de MM. ILaobet, Manger et Henry
Roy, a déjà conclu à la validation du vote
du t6 janvier.
Des iétes au Maroc
} J
Cette année autant lieu au Maroc deux
pérémonies qui, espérons-le, concorderont et
fiwneftront à cet» qui doivent iy rendre
d aesister à-l'une et l'autre. -
La, première en date, sera l'inauguration
le 20 août, d'un monument érigé à la mé.
moire du général Poeymirau, qui fut l'un
des bons, artisans de la pacification maro-
caine beaucoup plus par le travail, le
commerce et la collaboration franco-musul-
mane que par l'épée. Cette inauguration
aura lieu à Meknès, où le général Poeymi-
rau commandait en chef lors de sa mort, et
coïncidera avec le congrès de la mutualité
coloniale en présence de nombreuses person-
nalités et de parlementaires.
Un événement de plus grande im-
portance encore sera l'inauguration officielle
à la fin de septembre, du chemin de fer
Tanger-Fez qui reliera le Maroc du Nord
au Sud et consacrera définitivement l'œuvre
de paix poursuivie au Maroc par la France,
d'accord avec le gouvernement chérifien et
les autorités espagnoles.
Espérons seulement que ces deux mani-
festations pourron t se joindre et surtout que
le congrès de la mutualité sera retardé, car
à Meknès comme à Fez, à Rabat, à Casa-
blança et à Marrakech, il fait chaud pen-
dant le canicule. - 4
.-
La conférence Nord-Africaine
o--
La quatrième conférence nord-africaine
qui, depuis 1923, réunit chaque année le
Gouverneur général de l'Algérie et les rési-
dents généraux$n Tunisie et au Maroc pour
traiter les questions intéressant les trois
grandes possessions africaines et, depuis
1026, le Gouverneur général de l'Afrique oc-
cidentale française aura lieu cette année à
Alger. La conférence commencera le 9 mai.
It..
Le statut de Tanger
--0-0--
Au Conseil de cabinet du Gouvernement
espagnol qui s'est tenu le 20 février, le gé-
néral Primo de Rivera et M. Yanguas, mi-
nistre deg Affaires étrangères, se sont oc-
cupés longuement do la question de Tan-
ger. Les autres ministres ont également ex-
iposé deur peint de vue.
eip..
LA PAIX AU MAROC
–(M»–
Chez les Espagnols
Le général SJanjurjoi ,huu,t,.oomrnissai:re
d'Espagne au Maroc, visitant les avant-
postee de la zone, a reçu à Souk-el-Sebt
nl'US de 400 chefs de fraction qui lui ont' réi-
iéré leur adhésion à l'Espagne et lui ont
demandé le concours de forces supplétives,
pour repousser les incursions des bandes
de rôdeurs. *-
j.e iiau L",commi(\h:e leur a offert son
appui et leur a déclaré que des opérations
de police seront effectuées prochainement
pour éteindre totalement les foyers de ré-
bellion encore signalés et que jusqu'à ce
u'elle obtienne le désarmement complet,
1 Espagne poursuivra les rebelles avec
toute la rigueur qui sera nécessaire.
Lo général Sanjurjo a ajouté que le dé-
sarmement totaJI une fois terminé, les ef-
forts de l'Espagne seront dirigés vers le
maintien de la paix, en facilitant aux indi-
gènes les moyens nécessaires pour obtenir
le meillnur rendement de leurs terres.
Les tissus de coton exportés
de France sur les colonies
--0-0-
11 a été constaté, en 1926, une certaine
augmentation des exportations de tissus de
coton. Elle est due exclusivement à une
demande meilleure des colonies ou pays de
protectorat, ainsi que le montre le tableau
ci-après:
- Tissus de coton
exportés de France
1926 1925
Quintaux
Algérie 124.412 125.879
Indochine 107.824 70.482
Tunisie 35*55° 26.784
Madagascar. 34.018 29.945
Afrique occident.. 25.879 15«377
Maroc 12.844 8.310
Autres colonies 16.767 12.311
Pays étrangers 247.134 264.977
Totaux 604.428 554.065
II y eut un léger fléchissement des expor-
tations au titre de l'Algérie, mais celles vers
l'Indochine ont doublé de 1924 à 1926, comme
ont triplé au cours de ces trois dernières
années, celles de Madagascar, à laquelle il
n'avait été adjugé que 116.000 quintaux ,en
1924.
L'augmentation du côté de la Tunisie est à
souligner d'une façon toute particulière, bien
qu'elle ne fasse que suivre la courbe ascen-
sionnélle des échanges entre la métropole et
le protectorat, qui s'affirme d'année en année.
4
DANS LA LEGION D'HONNEUR
Ministère de la Guerre
E§t promu officier :
M. Bergeron (Jean), chef de bureau au minis-
tère de la Guerre.
Nous sommes heureux d'adresser à notre ami
M.' Bergeron nos cordiales félicitations.
Sont nommés chevaliers :
M. Miegeville (Adolphe), sous-chef du secréta-
riat général de la présidence du Sénat.
M. Miegeville est l'actif secrétaire de la Com-
misfeion sénatoriale des Colonies. 1
Nous lui adressons nos sincères félicitations.
M: Meyer, administrateur de commune mixte
à, Gûelma (Algérie).
Ministère de t'intérieur
Est nommé chevalier :
M. Robinet, journaliste, - 1
Nous adressons à notre ami et collnborateur
parlementaire qui ne compte que des amis au
Sénat, nos bien cordiales félicitations.
AU CONSEIL D'ÉTAT
Annulation des élections municipales
r de Saint-Louis" (La Réunion)
Le 3 mai 1928, la Ville de Sa,int-LouT§ (La
.Réunion) était le théâtre de graves événe-
ments.
La politique, séparant amis, familles, était
la cause de combats sanglants. Les révol-
vers sortant comme par enchantement de
toutes les poches armaient les mains de
gens qui, la veilla encore, étaient tendus
les unes vers les autres dans un geste d'ami-
tié, d'estime, de sympathie.
Et le sang coula le 3 mai 1925 à Saint-
Louis.
A cette époque, les Annales Coloniales ont
relaté les « rouges » épisodes de cette jour-
née tragique. Hier, ils ont été évoqués de-
vant le Conseil d'Etat.
Cette haute juridiction avait, en effet, à
statuer sur le recours formé par M. Léon
Bernard, candidat proclamé élu conseiller
municipal à l'effet d'annuler trois arrêtés
des 11, 20 et 21 juin 1925, par lesquels le
Conseil de contentieux admmistratif de la
Héunion, statuant sur les protestations for-
mées par le sieur Payet contre les opéra-
tions électorales dU 3 mai 1925 de Saint-
Louis a autorisé le sieur Payet à faire par
témoins la preuve des faits par eux arti-
culés, et a admis à faire entendre 17 nou-
veaux témoins dont la liste n'avait pas été
donnée à l'ouverture des débats.
D'autre part, le requérant faisait valoir
qu'aucune - des formalités édictées par les
articles 43 et 44 du décret du '5 août 1881
n'avait été respectée lors de l'enquête à
laquelle il avait été procédé. Que la liste
des témoins convoqués par les auteurs de
la prohibition n'avait pas été communiquée
au requérant et n'a pu, pour cette raison,
vérifier leur validité.
Le Conseil d'Etat a annulé les élections
dont s'agit et ce pour les motifs entre autres
suivants :
Le Conseil, considérant qu'aux termes de
l'art. 43 du décret du 5 août 1881, détermi-
nant la procédure qui doit être suivie lors-
qu'une enquête a été prescrite par le conseil
du contentieux administratif « chaque partie
reçoit du secrétaire archiviste un jour au
moins avant l'audition, copie des noms,
professions et demeures des témoins pro-
duits par la partie adverse ». si l'art. 54
dudit décret prévoit qu'en matière électo-
rale les enquêtes sont faites sans frais et
sans citation, ledit article n'a pas ainsi dé-
rogé en ce qui concerne la communication,
susindiquée qui doit être effectuée par le
secrétaire archiviste, aux règles générales
posées par l'art. 43.
Attendu qu'il résulte do l'instruction,
que les candidats élus n'avaient pas reçu
copie des noms, professions et demeures des
nouveaux témoins dont les sieurs Paget et
autres avaient en cours d'enquête de-
mandé l'audition lorsque le Conseil du con-
tentieux administratif a décidé d'entendre
immédiatement les témoins dont s'agit.
dans ces conditions, le sieur Bernard est
fondé iL prétendre que l'enquête est entachée
d'une irrégularité de nature à en entraîner
la nullité. Dès lors il y a lieu d'annuler
l'arrêté par lequel le Conseil du contentieux
administratif - a prononcé l'annulation des
élections municipales.
Considérant qu'il résulte de l'instruction
et qu'il n'est pas contesté qu'à la suite do
troubles et de désordres graves qui se sont
produits lors de l'ouverture du scrutin dans
le bureau du Ruisseau, aucun, vote n'a pu
être émis, dans ledit bureau qui comptait,
1.700 électeurs inscrits, qu'en ajoutant ce
nombre d'électeurs aux 2.4G2 suffrages ex-
primés dans les autres bureaux de vote de
la commune, le chiffre de la majoré abso-
lue doit être fixé il 2.112 - que les candidats
proclamés élus n'ont obtenu qu'un nombre
de voix inférieur audit chiffre, que dès lors
sans qu'il soit besoin d'examiner les autres
griefs contenus dons la protestation, les
opérations électorales ne peuvent être main-
tenues.
Décide.
Les arrêtés des 11 juin, 20 et 21 juin 25
sont anulés.
Les opérations électorales auxquelles il a
été procédé le 3 mai 1925 dans la commune
de Saint-Louis pour le renouvellement du
conseil municipal sont annulées.
Puissent la raison, le temp calmer les
cerveaux des électeurs de Saint-Louis 1 1
-m *
Académie des sciences morales et politiques
-0-0--
Election de M. Jean Brunhes
L'Académie des sciences morales et poli-
tiques vient de procéder à l'élection d'un
membre titulaire dans la section d'histoire,
en remplacement de M. Imbart de la Tour.
Au troisième tour de scrutin, M. Jean
Brunhes a été élu par 20 voix sur 34 votants.
M. Jean Brunhes, qui fut professeur à. la
faculté des lettres de Fribourg, occupe au-
jourd'hui une chaire, du Collège de France.
Il a consacré sa vie à l'étude de la géo.
graphie humaine.
Dans VHistoire de la nation française, pu-
bliée sous la direction de M. Gabriel Hano-
taux, il a rédigé la Géographie de la France.
M. Brunhes est lIgé de 57 ans. Il est an-
cien élève de l'Ecole normale, agrégé d'his-
toire et de géographie, membre de l'Institut
d'Egypte.
Pendant deux années, il fut président du
comité des recteurs des sept universités
suisses.
Il a été chargé de missions très importan..
tes en Espagne, Algérie, Tunisie, Egypte,
Maroc, Ettfts-Unis, Canada, Allemagne, Au-
triche.
gqçb
PHILATÉLIE
---.-0-0-
Dahomey, Côte d'Ivoire,
Côte des Somalis, Guinée, Réunion
Le-7 février ont été mis en vente les tim-
bres de 10 et de 20 francs annoncés, pour
cinq colonies ; Dahomey, Côte d'Ivoire, Côte
des Somalis, Guinée et Réunion. Ces tim-
bres sont en surcharge sur. vignettes de la sé-
rie en cours, couleurs modifiées. Ce sont donc
des provisoires destinés à être remplacés
dans un certain temps, par des timbres défi-
nitifs l
Les plantations de cacaoyers
en Côte d'Ivoire
r .- PO
La région de Soubréj dans le cercle du
Bas-Sassandra, possède les plus anciennes
plantations de cacaoyers. Les plantations
villageoises établies en bordure des routes
sortent chaque année des quantités de plus
en plus importantes de produits; les planta-
tions nouvelles sont nombreuses, établies
correctement en ligne, elles sont du meilleur
aspect. Au cours du premier semestre 1926,
on évaluait la production de cacao sec de la
subdivision de Soubré à 22 5 tonnes contre
177 en 1925.
Dans chaque village, en présence d'an-
ciens élèves de l'Ecole d'agriculture de Sou-
bré, des indications pratiques ont été don-
nées sur la taille, l'entretien des plantations
la préparation des produits et, le cas
échéant, sur la nécessité de lutter contre les
parasites.
Dans le cercle du Haut-Sassandra et, no-
tamment, dans la subdivision d'Issia et de
ce poste à Daloa, des plantations de ca-
caoyers se créent, œuvres collectives des vil-
lages, toutes établies correctement en ligne
sous abri de banauier. D'issia à Gagnoa on
rencontre- dans certains villages des planta-
tions plus âgées en bon état d'entretien.
Aux environs de Daloa, on signale une
belle plantation de cacaoyers et une vaste
surface très bien préparée qui devait être
plantée dans le courant de l'hivernage der-
nier.
Enfin, dans la région de l'Indénié et au
nord de l'Agnéby, leS" agents du Service de
i Agriculture ont procédé à des démonstra-
tions pratiques dans les cacaoyères en pré-
sence des indigènes.
La ferme cotonniire de Kankan
La ferme cotonnière de Kankan en Gui-
née française fonctionne depuis 1925,
Au 31 décembre de la même année, elle
comprenait déjà 7 hectares de cotonniers vi-
vaces du pays, 3 hectares de petits coton-
niers et 3 hectares de cotonniers du Togo.
Le programme de 1926 comportait la réa-
lisation de 13 hectares de vieux coton et 3
hectares de jeune coton Corouiba avec ara-
chides, 29 hectares de riz chinois, Fossa et
Seméné, 3 hectares de fonio, 1.600 mètres
carrés de manioc, 3.000 mètres carrés de
mil, 660 mètres carrés d'arachides et 3 hec-
tares des mêmes graines intercalées de co-
ton
En outre, l'Administration prévoyait,
d'une part : le défrichement de 20 hectares
dont 15 devaient être consacrés au coton avec
cultures intercalaires de légumineuses, 2 au
dâ, 2 au maïs et 1 aux patates, et d'autre
part : 15 hectares de défrichements nou-
veaux dont 2 devaient être semés en tabac
indigène.
La ferme cotonnière de Kankan et l'école
de labourage qui lui est annexée possèdent
actuellement 40 bœufs (cet effectif doit être
porté à 60, en 1927); 20 charrues Africa
et Niger; 12 charrues Brabant double et bil-
lonneuses ; 5 herses émotteuscs ; 2 herses ca-
nadiennes; 4 griffes fouilleuses; 10 bineuses;
3 herses articulées à*3 éléments; 1 cross-
kill; 2 semoirs a riz et à coton; 1 concas-
seur à mil; 1 égrencuse à maïs; 1 van pour
le riz; 5 charrettes à bœuf ; 1 pompe et un
manège.
Le cours du riz
-0
SAIGON, 17 février
(les 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 brisures., 10 60
Riz -ne 2, -10 brisures 9 75
Riz n° 2, 50 brisures. 9 30
Brisures nos 1 et 2 8 40
Brisures n08 3 et i. 7 30
Farines 2 70
Paddy Vinh-Long 6 20
Paddy Co-Cong 6 55
Paddy Bac-Lieu 0 35
Paddy Baixau .,. 6.w
Coprah 17 75
SAIGON, 18 février
!les 100 kilos en via.stres\
Riz n° 1, 25 brisures 10 60
Riz n° 2, 40 brisures 9 80
Riz n° 2, 50 brisures. 9 30
Brisures non 1 et 2 8 40
Brisures n08 3 et 4 7 30
Farines 2 60
Paddy Vinh-Long 6 20
Paddy Co-Co.ng 6 60
Paddy Bac-Lieu. 6 35
Paddy Baixau 6 4'()
Coprah 17 75
.,.
TAUX DE LA ROUPIE
--0-
Le Gouverneur des établissements français
dans l'Inde vient de faire connaître au ministre
des Colonies qU'lt la date du 19 février 1927 la
taux officiel de la roupie était de 8 fr. 00.
Dépêches de l'Indochine
OO
Fin de deuil
Le 17 février, à 7 h rares, a en lieu à Hut
au tombeau de s. M. Kuidinh, la cérémonie
dite « Damtc >>, qui marque la fin du deuil,
en présence des ministres- l'l, des rnandarin.
de la Cour.
Appréciations japonaises sur M. Claudel
Dans son éditorial le journal de Tohio
Asahi (ait. remarquer que le sdiotir de cinq
années de l.'arnbassnrl,('tO' Claudel à Tnkio
représente la période la plus importante
pour les relations franco-japonaises. Sa sin-
( érilé lui permit de comprendre le Japon et
1rs Japonais et permit aux Japonais de le
comprendre personnellement àlnsi que la
VTNGT-ttUiTlttMB ANNBRN° SI
-t. SIQBNTOIBB1
LUNDI SOIR. 21 FEVRIER 1927
JOIRIIL QBÔTIAlEN
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Rédaction& Administration t
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XesAnna/es Coloniales
1
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Léùr rtiledàn» ^économie internfction&lé
Sous ce- titre, mon Collègue et ami, M. le
Gouverneur Général te. Angoulvant, député
de l'Inde, vient de publier au « Monde
Nouveau.., 45, boulevard Raspail, préfacé
par M. Edouard Herriot, jancien président
du Conseil, un magnifique" euVràge en deux
toltimes, où il nous donne une description
très complète des Iles de la Sonde, de la
géographie et des populations de l'archipel,
les colonisateurs et; enfin* des vastes res-
sources économiques que présentent pour la
petite métropole du Norjd-Ouest de l'Eu-
rope, -son immense empire des Indes.
L'auteur a rapporté, de l'enquête qu'il
est allé faire sur place, une documentation
considérable. Sans doute, l'aide de l'Admi-
nistration locale lui a-t-elle été précieûse en
la circonstance. Moi même, j'a eu l'occasion,
en 1923, lorsque je revenais d'Indochine, de
parcourir l'Ile de Java, cette « Terre en-
chanteresse w; j'ai pu apprécier avec quel em-
pressement, avec quelle affabilité, le Gou-
tfernëment de Ja Colonie s'attachait à me
faciliter les déplacements, à me faire obte-^
air tous renseignements désirables et surtout
à m'éviter toute cause de préoccupation. J'ai
regretté alors d'être obligé d'écourter mon
séjour dans l'Ile; je le regretterais plus
encore aujourd'hui si M. Angoulvant n'avait
entrepris lui même la tâche formidable de
nous faire connaître à fond les beautés et
les ridhesses naturelles de ce pays et le
magnifique développèment économique dont
il est l'objet. Nul, mieux que l'ancien gou-
verneur général de nos Colonies d'Afrique,
n'était qualifié pour examiner et traiter un si
ample sujet. Et l'on peut ajouter qu'il l'a
traité de main de maître.
11 m'est impossible d'analyser, en un ou
deUx' articles, tout ce que contient ce volu-
mineux travail. D'un bout à l'autre, l'ou-
vrage est prodigieusement instructif ; il mé-
rite de figurer dans toutes les bibliothèques.
Je dirai même qu'il constitue un excellent
livre 'de chevet, un cours de colonisation pour
tous les coloniaux ou personnes s'intéressant
aux colonies, parlementaires, savants, fonc-
tionnaires, commerçants, colons, etc.
Après - avoir 'exposé la situation de l'Ar-
cblpeJ. la richesse colossale. de Java (35
militons d'habitants répartis sur *31.500 ki-
lomètres carréa, soit 266 habitants en
moyenne au kilomètre carré, moyenne qui
s'élève à 660 pour certains districts) et les
richesses latentes du reste de l'Archipet (1),
M. Angoulvant nous montre combien la
sage politique instaurée par le Gouvernement
hollandais dans son empire des Indes a été
féconde en résultats, D'une politique d'ex-
ploitation, du début de l'occupation jusqu'au
oiilieu du XIX. siècle les Hollandais ont
tout d'abord été tentés de passer à une poli-
tique d'aasunilation. Si la première était
condamnable, la seconde était très prématu-
rée) nous, en avons fait l'expérience dans
nos propres possessions. Les Hollandais ont
été assez sages pour l'éviter et passer pro-
gressivement à une politique d'association,
assez semblable à celle que nous poursuivons
actuellement dans les colonies françaises et
qui répond aussi parfaitement que possible
à l'état d'évolution des populations de FAr-
chipel. Celles-ci acceptent sans arrière pen-
sée la tutelle du peuple colonisateur, tu..
telle dont elles reconnaissent les bienfaits;
elles ne se sentent du reste pas mûres encore
pour l'indépendance.,Salis doute, U y, a de$
éléments perturbateurs; les récents événe-
ments l'omit prouvé; mais il n'y a, à. pro-
prement parler, ni..part communiste, ni parti
nationaliste; la masse ne se plaint pas d'être
asservie, au contraire. Le gouvernement hoi.
landais fait participer dans une certaine me*,
sure les indigènes à la gestion des Affaires
publiques, en acceptant d'ouvrir quelques
nouvelles portes, surtout dans les Assemblées
élues, il donnerait probablement satisfaction
aux revendications des partis les plus avan-
cés. «
Le Gouvernement hollandais a trouvé en
effet une formule d'administration intermé-
diaire entre le protectorat et l'administrtttign
directe, formule qui est un peu celle du
mandat, pour lêk territoires relevant de la
Société des Nations, et qui paraît donner
d'excellents résultats. Respecter les insti-
tutions existantes" s'inspirer des coutumes,
protéger les indigènes contre leurs propres
défauts et faiblesses, contre les maladies et
épidémies, les protéger aussi contre les Chi-
nois (plus de 800.000 à Java) et les Arabes
5% oo*> ) qui les exploitent, voire même
contre les Européens et contre le fisc, les
instruire, les amener à développer leurs pro-
ductions, résume toute le politique suivie aUx
Indes néedandaisés. C'est te que M. An-
goulvant s'est attaché à faire ressortir dans
son premier volume en,traitant de l'organisa-
tion politique et administrative et ce, non
sans quelques critiques. M. Angoulvant a
étudié toutes les questions très objectivement.
Java et les autres possessions sont divisées
en un petit,,nombre de provinces. A la tête
de ces provinces, une double administration,
européenne et indigène, chacune ayant fts at-
tributions propres, la première contrôlant la
seconde. Les1 provinces sont placées sous l'au-
torité directe du Gouverneur Général, lequel
(1) 14 millions et demi d'habitants répartis
sur une superaide 15 fois plus gronde que Java.
Sumatra, qui 'représente, en surface, tes" de
Madagascar, pogsëde B.Z98.0UO habitants: Bail
.8sùilr inatra, leig .Me ,, les Céltlm, I.lNm,
et Lômbolc, 1.505.000 i les Célèbes, S.TWMSW 1
ntJ'I'ImtJ partie lrolfanflaise îjS&.OOO ;
Timor, 1.417.000; les Moloques. «7.000; la
Nouvelle-Guinée - partie hollandaise - TO5.000.
est assisté d'un Conseil dont il est le Prési-
dent. Il va sans dire qu'à Java, où certaines
provinces renferment plus de 2 millions
d'habitants, et sont très développées écono..
miquement, L'administration des provinces
exige d'assez nombreux fonctionnaires - tant
européens qu'indigènes, mais où la simplifi-
cation et l'économie apparaissent, c'est dans
l'absence de ces gouvernements locaux qui,
dans certaines de nos colonies en A. E. F.
par exemple, sont ruineux et d'une utilité
très contestable.
- La tendance, notamment à Java, est de
passer peu à peu à l'Administration indi-
gène la plupart des attributions de l'Adminis-
tration européenne - certaines de ces attri-,
butions, celles par exemple qui concernent
l'aliénation des terres et où les intérêts des
indigènes et des non-indigènes sont parfois
opposés, montrent quelle confiance le Gou-
vernement place dans l'expérience et la
loyauté des fonctionnaires indigènes.
A Sumatra et autres possessions, l'autorité
et l'influence des fonctionnaires indigènes
sont moindres qu'à Java, cela se comprend,
par suite des conditions plus primitives. où
se trouvent encore les populations. Dans cer-
taines régions, dénommées « Territoires au-
tonomes P, l'Administration hollandaise s'en
tient même à une formule de protectorat;
elle utilise les chefs avec qui sont passés
des traités.
M. Angoulvant nous indique aussi la si-
tuation faite aux, fonctionnaires européens et
indigènes, celle des princes et de l'aristocra-
tie indigènes, dont le rôle est de plus en
plus effacé, le mode d'élection et le fonction-
nement des assemblées représentatives, ,1e
mode d'administration des étrangers asiati-
ques, le fonctionnement de l'indigénat et de
la justice, fait une description de l'organi-
sation financière, du régime fiscal, des mo-
nopoles, et nous expose tout le développe-
ment acquis en matière d'enseignement et
d'assistance médicale.
De toutes les constatations faites par l'au-
teur dans ces différents domaines et dans
le détail desquels je ne puis entrer, nous au-
rions certainement à glaner maintes indica-
tions. utiles pour l'administration des Colo-
nies françaises. En matière économique, nqus
aurions peut-tyrè plus à prendre encore. J'es-
quisserai, dans un prochain article, l'effort
réalisé à ce point de vue par la Hollande
dans son domaine colonial et les résultats
admirables auxquels cet effort à abouti.
Piirrm Vatude,
Député du Cher, ancien mtnutre.
8..
L'AVIATION COLONIALE
Les lignes Lat6coète
L'activité des lignes aériennes Latécoère
ne s'est pas ralentie pendant le mois de
janvier.
En dépit des tempêtes qui ont lait rage
en janvier sur. lea côtes d'Espagne et du
Maroc, les services d'exploitation de la
Compagnie ont réussi à effectuer la tota-
Uté des voyages prévue, sans dnjcidents
notables :
565.879 correspondances, pesant 7.812 ki-
los, ont été transporté et 259 passagers
ont emprunté les avions de la Compagnie
Latécoère.
En ce qui concerne le trafic postal, les
chiffres ci-dessua sont notablement supé-
rieurs à la moyenne mensuelle de l'année
écoulée et laissent 'prévoir que le total de
6.140.489 correspondances déicomptées en
1926 sera largement dépassé cette année.
Le raid Pinedo
L'aviateur de PJnedo, parti le 19 février
a 7 h. 50 de Dakar, est arrivé le même jour
à 11 h. 55 à Porto-Praya (Mes du Cap
Vert).
Malgré deux heures d'effort, le lende-
main, l'aviateur n'a pu prendre son vol
Oomme lors -de sa tentative précédente à
Bolama (Guinée portugaise) son appareil,
trop lourd-par suite de la charge de com-
bustible qui lui est nécessaire, n a pu réus-
sir à s'élever.
De Pinedo va sans doute faire un nouvel
essai. S'il ne peut parvenir à « décoller u
son hydravion, iili deivra aibandonner le raid
qu'il avait commencé de si brillante façon.
l1 faut cependant espérer que ces échecs
successifs ne le contraindront jpoint à une
telle mesure et qu'aux prochaines tentati-
ves, le fameux pilote italien s'en ira vers
la côte du Brésil.
Pise-Bio de Janeiro
L'aviateur uruguayen, le commandant
Larro-Boflges, pilotant un hydravion muni
de deux moteurs de 500 CV Farman est
parti à 10 heures pour Malaga, en présence
du ministre de Uruguay a Rome, de l'at-
taché militaire, des directeurs de la Société
qui a construit IThydrovion et de quelques
invités.
(Larre-Borges sera-t-il plus heureux que
de Pinedo ? Les résultats remarquables en-
registrés lors des essais permettent de l'es-
pérer. L'appareil et les moteurs employés
ont un -rayon d'action de 4.500 kilomètres.
C'est, une course olt. travers l'Atlantique qui
commence entre Larre-Borges et de Pi-
nedo.)
De fenrando-Po à Sévffle
Les aviateurs espagnols qui entrepren-
nent le raid Sévllle-Fernando-Po et retour*
sont toujours à Arrecife (lies Canaries), où
ils sont retenus pof des avaries à leurs ap-
pareil s-.
.-o.A1811
Des cambrioleurs ont pénétré dans les bu-
remre des missions africaines à Lyon et se sont
empares de 15.000 francs en espèces.
La conférence
tremecbm m- --noie
'., ---à»
- i"
LII conférence franco-espngfmt
qui siège en ce moment au Quai
d'Orsay, afin d'ai§Porter au statut
de langer certains aménagements, travaille
dans le silence absolu de la presse. Pas une
noie dans les journaux pour nous apprendre
où elle en est : c'est le secret diplomatique
le plus absolu.
Nous en serions réduits aux hypothèses, si
le général Primo de Rivera n'était venu en
quelque sorte à notre secours. Le dictateur
aime à écrire et à faire comaitre par des
lettres que publient les journaux, ses projets
diplomatiques. Grâces lui soient rendues
puisqu'ainsi nous ne sommes pas tout à fait
sans nouvelles sur ce qu'il attend de la
Conférence de Paris. -
C'est à l'occasion d'une requête que lui
a adressée le 7 février, la Ligue Africaniste,
qu'il nous a confié ses desseins.
La Ligue lui exprimait le désir que Tan-
ger e.t sa zone fussent incorporés au protec-
torat espagnol du Maroc, tout en se confor-
mant au régime spécial que les traités inter-
nationaux prévoient dans la zone espagnole;
Toutefois, si cette solution rencontrait des
difficultés insurmontables, cette vrganisqtipn,
indique un programme minimum : suppres-
sion dû comité de contrôle; désignation par
le calife de Tétouan, sur la proposition de
l'Espagne, du mendoub de Tanger, qui de-
vra être nommé au moins pour dix années;
remplacement des administrateurs par de
hauts commissaires; modification dans la
constitution de l'Assemblée législative, dont
le rôle se bornerait à des fonctions muni-
cipales; disparition du tribunal unique qui
ferait place à un trbunal espagnol; réduction
de la sotte internationale, te reste devant
être incorporé à la zone espagnole; création
d'une gendarmerie espagnole; enfin, sup-
pression du régime douanier actuel et du
contrôle de la deUe.
En échange de ces avantages, l'Espagne
s'engagerait à observer scrupuleusement le
régime de neutralité permanente dans la son,
de Tanger, à assurer la liberté religieuse, à
respecter les écoles, la neutralité économique.
Telles sont les revendications des coloniaux
espagnols. Elles paraissent être celles du
gouvernement, puisque Primo de Rivera se
félicite de, ce que c l'opinion éminente d'une
association aussi illustre et aussi compétente
c&incide dans le fond avec la note qui
a servi de base aux instructions déjà données
aux négociations t. La lettre sera transmise
aux représentants espagnols à la COll/érence,
pour qu'ils en retiennent l'inspiration et
même certaines dispositions utiles.
Nous ne saurions deviner l'accueil qu'ont
dû recevoir à Paris de semblables proposi-
tions. Nous serions cependant surpris que la
France ait laissé entendre qu'elle y acquies-
cerait. Et si l'Espagne se montre intransi.
geante, il est à craindre que la Conférence
n'échoue.
.On peut se demander également ce qu'en
pense le gouvernement anglais. Il n'a pas,
vraisemblablement, changé d'opinion sur
Tanger, opinion que Nelson a formulée
voilà Un peu plus d'un siècle, et qui expri-
mait un des principes fondamentaux et in-
variantes de la politique anglaise.
Le gentiment de' la presse anglaise n'est
pas douteux. Les journaux qui ont Vhabi-
tude de traduire la pensée du Mittisière des
Affaires étrangères ne paraissent pas favo-
rables aux prétentions espagnoles. Le c Ti-
mes », entre autres, reconnaît la possibilité,
la nécessité même d'apporter quelques chan-
gements au statut de Tanger, mais il n'en-
visage que des modifications de détail. Il
faut tenir compte, dit-il, de certaines aspi-
rations de l'Espagne. Les arguments que
donne le dictateur en faveur d'un change-
ment dans la situation du grand fort ma-
rocain sont d'un grand poids, mais, ajoute
le journal anglais, « ils ne sauraient justi-
fier la réouverture d'une question interna-
tionale aussi délicate que l'est celle du statut
de Tanger. Le remède qu'il convient d'ap-
porter aux défauts- que présente le système
de gouvernement de la localité ne corniste
certainement pas à abolir, le régime inter-
national actuel et à supprimer le mécanisme
de son administration locale. mais bien à
perfectionner ledit mécanisme ». Une coopé-
ration plus étroite des puissances "est désira-
ble, mais elle « ne pourra çuère se réaliser
si le gouvernement espagnol persiste à ré-
clamer autre chose que la revision de la con-
vention de 1923 et menace officieusement de
rendre cet instrument inapplicable ».
Si ces vues, qui doivent être à peu près
celles du Cabinet de Paris, sont aussi celles
du Ministère anglais, la Conférence de Paris
risque' d'apporter quelques déceptions au gé-
néral Primo de Rivera.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères.
r" ,
Les élections delllnde
̃ 0*0
v M. Paul Bluysen, sénateur des Etablisse-
ments Français de l'Inde, est rentré à Pa-
ris n &mpte défendre értsrgiquement la
validité des opérations électorales de l'Inde
et revient avec un important dossier.
Au reste, la sous-commission sénatoriale,
composée de MM. ILaobet, Manger et Henry
Roy, a déjà conclu à la validation du vote
du t6 janvier.
Des iétes au Maroc
} J
Cette année autant lieu au Maroc deux
pérémonies qui, espérons-le, concorderont et
fiwneftront à cet» qui doivent iy rendre
d aesister à-l'une et l'autre. -
La, première en date, sera l'inauguration
le 20 août, d'un monument érigé à la mé.
moire du général Poeymirau, qui fut l'un
des bons, artisans de la pacification maro-
caine beaucoup plus par le travail, le
commerce et la collaboration franco-musul-
mane que par l'épée. Cette inauguration
aura lieu à Meknès, où le général Poeymi-
rau commandait en chef lors de sa mort, et
coïncidera avec le congrès de la mutualité
coloniale en présence de nombreuses person-
nalités et de parlementaires.
Un événement de plus grande im-
portance encore sera l'inauguration officielle
à la fin de septembre, du chemin de fer
Tanger-Fez qui reliera le Maroc du Nord
au Sud et consacrera définitivement l'œuvre
de paix poursuivie au Maroc par la France,
d'accord avec le gouvernement chérifien et
les autorités espagnoles.
Espérons seulement que ces deux mani-
festations pourron t se joindre et surtout que
le congrès de la mutualité sera retardé, car
à Meknès comme à Fez, à Rabat, à Casa-
blança et à Marrakech, il fait chaud pen-
dant le canicule. - 4
.-
La conférence Nord-Africaine
o--
La quatrième conférence nord-africaine
qui, depuis 1923, réunit chaque année le
Gouverneur général de l'Algérie et les rési-
dents généraux$n Tunisie et au Maroc pour
traiter les questions intéressant les trois
grandes possessions africaines et, depuis
1026, le Gouverneur général de l'Afrique oc-
cidentale française aura lieu cette année à
Alger. La conférence commencera le 9 mai.
It..
Le statut de Tanger
--0-0--
Au Conseil de cabinet du Gouvernement
espagnol qui s'est tenu le 20 février, le gé-
néral Primo de Rivera et M. Yanguas, mi-
nistre deg Affaires étrangères, se sont oc-
cupés longuement do la question de Tan-
ger. Les autres ministres ont également ex-
iposé deur peint de vue.
eip..
LA PAIX AU MAROC
–(M»–
Chez les Espagnols
Le général SJanjurjoi ,huu,t,.oomrnissai:re
d'Espagne au Maroc, visitant les avant-
postee de la zone, a reçu à Souk-el-Sebt
nl'US de 400 chefs de fraction qui lui ont' réi-
iéré leur adhésion à l'Espagne et lui ont
demandé le concours de forces supplétives,
pour repousser les incursions des bandes
de rôdeurs. *-
j.e iiau L",commi(\h:e leur a offert son
appui et leur a déclaré que des opérations
de police seront effectuées prochainement
pour éteindre totalement les foyers de ré-
bellion encore signalés et que jusqu'à ce
u'elle obtienne le désarmement complet,
1 Espagne poursuivra les rebelles avec
toute la rigueur qui sera nécessaire.
Lo général Sanjurjo a ajouté que le dé-
sarmement totaJI une fois terminé, les ef-
forts de l'Espagne seront dirigés vers le
maintien de la paix, en facilitant aux indi-
gènes les moyens nécessaires pour obtenir
le meillnur rendement de leurs terres.
Les tissus de coton exportés
de France sur les colonies
--0-0-
11 a été constaté, en 1926, une certaine
augmentation des exportations de tissus de
coton. Elle est due exclusivement à une
demande meilleure des colonies ou pays de
protectorat, ainsi que le montre le tableau
ci-après:
- Tissus de coton
exportés de France
1926 1925
Quintaux
Algérie 124.412 125.879
Indochine 107.824 70.482
Tunisie 35*55° 26.784
Madagascar. 34.018 29.945
Afrique occident.. 25.879 15«377
Maroc 12.844 8.310
Autres colonies 16.767 12.311
Pays étrangers 247.134 264.977
Totaux 604.428 554.065
II y eut un léger fléchissement des expor-
tations au titre de l'Algérie, mais celles vers
l'Indochine ont doublé de 1924 à 1926, comme
ont triplé au cours de ces trois dernières
années, celles de Madagascar, à laquelle il
n'avait été adjugé que 116.000 quintaux ,en
1924.
L'augmentation du côté de la Tunisie est à
souligner d'une façon toute particulière, bien
qu'elle ne fasse que suivre la courbe ascen-
sionnélle des échanges entre la métropole et
le protectorat, qui s'affirme d'année en année.
4
DANS LA LEGION D'HONNEUR
Ministère de la Guerre
E§t promu officier :
M. Bergeron (Jean), chef de bureau au minis-
tère de la Guerre.
Nous sommes heureux d'adresser à notre ami
M.' Bergeron nos cordiales félicitations.
Sont nommés chevaliers :
M. Miegeville (Adolphe), sous-chef du secréta-
riat général de la présidence du Sénat.
M. Miegeville est l'actif secrétaire de la Com-
misfeion sénatoriale des Colonies. 1
Nous lui adressons nos sincères félicitations.
M: Meyer, administrateur de commune mixte
à, Gûelma (Algérie).
Ministère de t'intérieur
Est nommé chevalier :
M. Robinet, journaliste, - 1
Nous adressons à notre ami et collnborateur
parlementaire qui ne compte que des amis au
Sénat, nos bien cordiales félicitations.
AU CONSEIL D'ÉTAT
Annulation des élections municipales
r de Saint-Louis" (La Réunion)
Le 3 mai 1928, la Ville de Sa,int-LouT§ (La
.Réunion) était le théâtre de graves événe-
ments.
La politique, séparant amis, familles, était
la cause de combats sanglants. Les révol-
vers sortant comme par enchantement de
toutes les poches armaient les mains de
gens qui, la veilla encore, étaient tendus
les unes vers les autres dans un geste d'ami-
tié, d'estime, de sympathie.
Et le sang coula le 3 mai 1925 à Saint-
Louis.
A cette époque, les Annales Coloniales ont
relaté les « rouges » épisodes de cette jour-
née tragique. Hier, ils ont été évoqués de-
vant le Conseil d'Etat.
Cette haute juridiction avait, en effet, à
statuer sur le recours formé par M. Léon
Bernard, candidat proclamé élu conseiller
municipal à l'effet d'annuler trois arrêtés
des 11, 20 et 21 juin 1925, par lesquels le
Conseil de contentieux admmistratif de la
Héunion, statuant sur les protestations for-
mées par le sieur Payet contre les opéra-
tions électorales dU 3 mai 1925 de Saint-
Louis a autorisé le sieur Payet à faire par
témoins la preuve des faits par eux arti-
culés, et a admis à faire entendre 17 nou-
veaux témoins dont la liste n'avait pas été
donnée à l'ouverture des débats.
D'autre part, le requérant faisait valoir
qu'aucune - des formalités édictées par les
articles 43 et 44 du décret du '5 août 1881
n'avait été respectée lors de l'enquête à
laquelle il avait été procédé. Que la liste
des témoins convoqués par les auteurs de
la prohibition n'avait pas été communiquée
au requérant et n'a pu, pour cette raison,
vérifier leur validité.
Le Conseil d'Etat a annulé les élections
dont s'agit et ce pour les motifs entre autres
suivants :
Le Conseil, considérant qu'aux termes de
l'art. 43 du décret du 5 août 1881, détermi-
nant la procédure qui doit être suivie lors-
qu'une enquête a été prescrite par le conseil
du contentieux administratif « chaque partie
reçoit du secrétaire archiviste un jour au
moins avant l'audition, copie des noms,
professions et demeures des témoins pro-
duits par la partie adverse ». si l'art. 54
dudit décret prévoit qu'en matière électo-
rale les enquêtes sont faites sans frais et
sans citation, ledit article n'a pas ainsi dé-
rogé en ce qui concerne la communication,
susindiquée qui doit être effectuée par le
secrétaire archiviste, aux règles générales
posées par l'art. 43.
Attendu qu'il résulte do l'instruction,
que les candidats élus n'avaient pas reçu
copie des noms, professions et demeures des
nouveaux témoins dont les sieurs Paget et
autres avaient en cours d'enquête de-
mandé l'audition lorsque le Conseil du con-
tentieux administratif a décidé d'entendre
immédiatement les témoins dont s'agit.
dans ces conditions, le sieur Bernard est
fondé iL prétendre que l'enquête est entachée
d'une irrégularité de nature à en entraîner
la nullité. Dès lors il y a lieu d'annuler
l'arrêté par lequel le Conseil du contentieux
administratif - a prononcé l'annulation des
élections municipales.
Considérant qu'il résulte de l'instruction
et qu'il n'est pas contesté qu'à la suite do
troubles et de désordres graves qui se sont
produits lors de l'ouverture du scrutin dans
le bureau du Ruisseau, aucun, vote n'a pu
être émis, dans ledit bureau qui comptait,
1.700 électeurs inscrits, qu'en ajoutant ce
nombre d'électeurs aux 2.4G2 suffrages ex-
primés dans les autres bureaux de vote de
la commune, le chiffre de la majoré abso-
lue doit être fixé il 2.112 - que les candidats
proclamés élus n'ont obtenu qu'un nombre
de voix inférieur audit chiffre, que dès lors
sans qu'il soit besoin d'examiner les autres
griefs contenus dons la protestation, les
opérations électorales ne peuvent être main-
tenues.
Décide.
Les arrêtés des 11 juin, 20 et 21 juin 25
sont anulés.
Les opérations électorales auxquelles il a
été procédé le 3 mai 1925 dans la commune
de Saint-Louis pour le renouvellement du
conseil municipal sont annulées.
Puissent la raison, le temp calmer les
cerveaux des électeurs de Saint-Louis 1 1
-m *
Académie des sciences morales et politiques
-0-0--
Election de M. Jean Brunhes
L'Académie des sciences morales et poli-
tiques vient de procéder à l'élection d'un
membre titulaire dans la section d'histoire,
en remplacement de M. Imbart de la Tour.
Au troisième tour de scrutin, M. Jean
Brunhes a été élu par 20 voix sur 34 votants.
M. Jean Brunhes, qui fut professeur à. la
faculté des lettres de Fribourg, occupe au-
jourd'hui une chaire, du Collège de France.
Il a consacré sa vie à l'étude de la géo.
graphie humaine.
Dans VHistoire de la nation française, pu-
bliée sous la direction de M. Gabriel Hano-
taux, il a rédigé la Géographie de la France.
M. Brunhes est lIgé de 57 ans. Il est an-
cien élève de l'Ecole normale, agrégé d'his-
toire et de géographie, membre de l'Institut
d'Egypte.
Pendant deux années, il fut président du
comité des recteurs des sept universités
suisses.
Il a été chargé de missions très importan..
tes en Espagne, Algérie, Tunisie, Egypte,
Maroc, Ettfts-Unis, Canada, Allemagne, Au-
triche.
gqçb
PHILATÉLIE
---.-0-0-
Dahomey, Côte d'Ivoire,
Côte des Somalis, Guinée, Réunion
Le-7 février ont été mis en vente les tim-
bres de 10 et de 20 francs annoncés, pour
cinq colonies ; Dahomey, Côte d'Ivoire, Côte
des Somalis, Guinée et Réunion. Ces tim-
bres sont en surcharge sur. vignettes de la sé-
rie en cours, couleurs modifiées. Ce sont donc
des provisoires destinés à être remplacés
dans un certain temps, par des timbres défi-
nitifs l
Les plantations de cacaoyers
en Côte d'Ivoire
r .- PO
La région de Soubréj dans le cercle du
Bas-Sassandra, possède les plus anciennes
plantations de cacaoyers. Les plantations
villageoises établies en bordure des routes
sortent chaque année des quantités de plus
en plus importantes de produits; les planta-
tions nouvelles sont nombreuses, établies
correctement en ligne, elles sont du meilleur
aspect. Au cours du premier semestre 1926,
on évaluait la production de cacao sec de la
subdivision de Soubré à 22 5 tonnes contre
177 en 1925.
Dans chaque village, en présence d'an-
ciens élèves de l'Ecole d'agriculture de Sou-
bré, des indications pratiques ont été don-
nées sur la taille, l'entretien des plantations
la préparation des produits et, le cas
échéant, sur la nécessité de lutter contre les
parasites.
Dans le cercle du Haut-Sassandra et, no-
tamment, dans la subdivision d'Issia et de
ce poste à Daloa, des plantations de ca-
caoyers se créent, œuvres collectives des vil-
lages, toutes établies correctement en ligne
sous abri de banauier. D'issia à Gagnoa on
rencontre- dans certains villages des planta-
tions plus âgées en bon état d'entretien.
Aux environs de Daloa, on signale une
belle plantation de cacaoyers et une vaste
surface très bien préparée qui devait être
plantée dans le courant de l'hivernage der-
nier.
Enfin, dans la région de l'Indénié et au
nord de l'Agnéby, leS" agents du Service de
i Agriculture ont procédé à des démonstra-
tions pratiques dans les cacaoyères en pré-
sence des indigènes.
La ferme cotonniire de Kankan
La ferme cotonnière de Kankan en Gui-
née française fonctionne depuis 1925,
Au 31 décembre de la même année, elle
comprenait déjà 7 hectares de cotonniers vi-
vaces du pays, 3 hectares de petits coton-
niers et 3 hectares de cotonniers du Togo.
Le programme de 1926 comportait la réa-
lisation de 13 hectares de vieux coton et 3
hectares de jeune coton Corouiba avec ara-
chides, 29 hectares de riz chinois, Fossa et
Seméné, 3 hectares de fonio, 1.600 mètres
carrés de manioc, 3.000 mètres carrés de
mil, 660 mètres carrés d'arachides et 3 hec-
tares des mêmes graines intercalées de co-
ton
En outre, l'Administration prévoyait,
d'une part : le défrichement de 20 hectares
dont 15 devaient être consacrés au coton avec
cultures intercalaires de légumineuses, 2 au
dâ, 2 au maïs et 1 aux patates, et d'autre
part : 15 hectares de défrichements nou-
veaux dont 2 devaient être semés en tabac
indigène.
La ferme cotonnière de Kankan et l'école
de labourage qui lui est annexée possèdent
actuellement 40 bœufs (cet effectif doit être
porté à 60, en 1927); 20 charrues Africa
et Niger; 12 charrues Brabant double et bil-
lonneuses ; 5 herses émotteuscs ; 2 herses ca-
nadiennes; 4 griffes fouilleuses; 10 bineuses;
3 herses articulées à*3 éléments; 1 cross-
kill; 2 semoirs a riz et à coton; 1 concas-
seur à mil; 1 égrencuse à maïs; 1 van pour
le riz; 5 charrettes à bœuf ; 1 pompe et un
manège.
Le cours du riz
-0
SAIGON, 17 février
(les 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 brisures., 10 60
Riz -ne 2, -10 brisures 9 75
Riz n° 2, 50 brisures. 9 30
Brisures nos 1 et 2 8 40
Brisures n08 3 et i. 7 30
Farines 2 70
Paddy Vinh-Long 6 20
Paddy Co-Cong 6 55
Paddy Bac-Lieu 0 35
Paddy Baixau .,. 6.w
Coprah 17 75
SAIGON, 18 février
!les 100 kilos en via.stres\
Riz n° 1, 25 brisures 10 60
Riz n° 2, 40 brisures 9 80
Riz n° 2, 50 brisures. 9 30
Brisures non 1 et 2 8 40
Brisures n08 3 et 4 7 30
Farines 2 60
Paddy Vinh-Long 6 20
Paddy Co-Co.ng 6 60
Paddy Bac-Lieu. 6 35
Paddy Baixau 6 4'()
Coprah 17 75
.,.
TAUX DE LA ROUPIE
--0-
Le Gouverneur des établissements français
dans l'Inde vient de faire connaître au ministre
des Colonies qU'lt la date du 19 février 1927 la
taux officiel de la roupie était de 8 fr. 00.
Dépêches de l'Indochine
OO
Fin de deuil
Le 17 février, à 7 h rares, a en lieu à Hut
au tombeau de s. M. Kuidinh, la cérémonie
dite « Damtc >>, qui marque la fin du deuil,
en présence des ministres- l'l, des rnandarin.
de la Cour.
Appréciations japonaises sur M. Claudel
Dans son éditorial le journal de Tohio
Asahi (ait. remarquer que le sdiotir de cinq
années de l.'arnbassnrl,('tO' Claudel à Tnkio
représente la période la plus importante
pour les relations franco-japonaises. Sa sin-
( érilé lui permit de comprendre le Japon et
1rs Japonais et permit aux Japonais de le
comprendre personnellement àlnsi que la
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