Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-02-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 février 1927 19 février 1927
Description : 1927/02/19 (A28,N28). 1927/02/19 (A28,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451022f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Une opinion anglaise sur la Chine
<– 8.8
Les événements semblent se précipiter en
Chine, je dis : semblent, car dans ces paya
immati d Extrême-Orient, let apparences
lOIII parfois trompeuses. Les troupes de Canton
auraient remporté un grand succès et menace-
raient Shanghal. Llips ont pris Hang-i cheoi
qui en est à quelque deux cent; kilomètres.
Mais la distance compte peu, puisque l' armée
qui défendait le grand port chinois est en com-
plète déroute.
Les troupes victorieuses attaqueront-elles
Shanghaï ? Les ayi, sqnt partagés. Un de mes
collègues de la Commission des Affaires étran-
gères affirmait l'autre jour avec toute l'autorité
d'un homme qui vit en commerce familier avec
les bonzes du Quai-d'Orsay que jamais rai.
mée sudiste n'oserait tenter une opération aussi
redoutable. C'est possible, après tout. Mais il
arrive parfois de se tromper aux augustes et
mystérieux personnages qui dirigent dans le plus
grand secret notre pçlitique extérieure.
Le journal d'information qui nous décrit le
désastre de l' armée qui opérait au sud de
Shanghai se demande ce qui va se passer. Il
se félicite de l-attitude expectante de la France
qui laisse les Chinois trouver seuls leur voie.
mais celle de l'Angleterre l'inquiète.
La politique anglaise a paru hésitante et
contradictoire. Elle est passée de l'intransi-
geance la plus inopportune aux concessions les
plus larges. A vrai dire, il faut bien se rendre
compte des dtfncuttés que rencontre la Grande-
Bretagne, de l'importance des intérêts qui sont
en jeu et du souci qu elle a de sauver en Chine
à la fois son prestige et ses avantages matériels.
Ce n' est évidemment pas commode.
Les choses se compliquent encore du fait de
l'intervention officieuse, sinon officielle, de la
Russie. Sans doute, le Gouvernement de Mos-
cou a pris soin de déclarer récemment qu'il
n'existait aucun rapport entre Borodine et lui
Cette affirmation prouve simplement que les
Soviets savent uber des fictions diplomatiques*
aussi bien que les vieilles chancelleries.
Aussi bien, personne n'en est dupe. Le conflit
chinois est dans une certaine mesure un conflit
anglotnisse sur le territoire de l'ancien Empire
du Milieu. La rivalité entre l'Ours et la Ba-
leine se poursuit sur les rives du Pacifique par
penonnes interposées. Les troupes du Sud peu-
vent, a certains égards, passer pour les soldats
de la RUflic, tandis que celles du Nord, en
dépit de certaines apparences, porteraient les
couleurs de la Grande-Bretagne. Il y a évi-
demment autre chose au fond db conflit, mais
cet aspect mérite d'être noté. On risque, en le
méconnaissant, de ne prfs comprendre certaines
attitudes - de M. Cheti.
C'est aussi pourquoi, en Angleterre, les par-
tisans de l'interverti ion sont encore puissants et
finiront peut-être par triompher des hésitations
du Gouvernement. La presse conservatrice n'a
pas cessé sa campagne. Les organes périodi-
ques. les revues dont l'inftueace est si grande
sur les milieux dirigeants, joignent leurs ins-
tances à celles des quotidiens. Les uns et les
autre, dénoncent la politique qui prend pour
règle « la Chine aux Chinois ».
Nulle part ette n'est combattue avec plus de
vigueur que dans un tout récent article de
YEnglish Rcuiew. L'Angleterre actuelle ne
connaît pas la Chine, dédare cette revue ; elle
ignore la morale qui domine dans les luttes
auxquelles sont mêlées les factions rivales.
D'où les erreurs de la politique de conciliation
que Je commerce et l'honneur britanniques
expient en ce moment.
Les Soviets, au contraire, « ont suivi les tra-
ditions de la diplomatie ruspe dans l' Extrême-
Orient, telle que l'avaient pratiquée les Mou-
raview, les Cassini, les Pavlov et autres ser-
viteurs du tzar, exploitant, pour atteindre leur
but, la cupidité des politiciens chinoi* qui est
l'élément dominant de leur morale, qu'ils soient
originaires du Nord ou du Sud, vieux ou
jeunes »,
Les Russes savent que toute propagande po-
litique qui « met en avant des promesses de
gain pu de pillage trouvera immédiatement un
écho en Chine et y étendra au loin son in-
fluence ». Avec beaucoup d'argent et des jour-
naux, on peut facilement « soulever une tcMabë
de sens affamés dans les vastes bas-fonds de
la société et les amener à manifester et à rui-
ner l'ordre établi sous toutes ses formes ». Il
en a toujours été ainsi, même quand l'autorité
centrale avait conservé sa force et son prestige.
Mais aujourd'hui qu'elle 4 perdu l'un et l'au-
tre au point de ne plus exister, les conditions
sont beaucoup plus favorables pour les agita-
teurs. Ajoutez que quinze ans de guerre civile
et de brigandage ont augmenté le nombre « des
misérables sans feu, ni lieu, et des affamés,
rs mûrs pour tout coup d'audace qui mettra
de la pâture dans leurs estomacs et de l'argent
dans leur bourse ».
Mais quant à croire qu'il existe un esprit
antiimpérialiste ou un sentiment oatiooalilte, il
ne faut pas s'y arrêter un instant. Avec de
l'argent et la presse, on pourrait tout aussi bien
provoquer un mouvement absolument contraire,
puisqu on trouverait toujours assez de malheu-
reux qui consentiraient à s'enrôler au service de
cette cause, comme d'autres ont accepté de
servir la cause opposée. 1
L'auteur rejoint ici un écrivain français, M.
le D* Leaendre, qui a publié récemment un
ouvrage intéressant et curieux sur la civilisation
chinoise cootempOraiDe. Mais jes assertions
nous paraissent fort contestables. Il est de tra-
dition, dans certains milieux conservateurs, de
tenir aant un grand mépris ceux qui pratiquent
une politique différente de la leur. Cette tour-
nure d'esprit peut flatter quelques personnes*
mais elle ne dôme pu le bon moyen pour con-
naître la vérité. Côtes, dans tous les mouve-
ments populaires, on rencontre dei éléments
troubles et qui n'ont pas une notion bien claire
ou une conception bien noble de leurs actes.
Mais c'est se Uonyei lourdement que de ne
4«ftenir que cet «ipect des choses.
lAt Chinois éclairés, qui ont reçu une édu-
cation européenne, ne valent pas mieux que les
fifres t « P. "It PI éstintuent point pu ce
sentiment du devoir et cette honnêteté des in-
tentions qui constituent la forme la plus élevée
du patriotisme. » Les Cantonais qui ont ac-
cepté l'aide des Soviets n'ont pas eu de préoc-
cupation nationale, mais le souci unique de
leurs intérêts : ils ont eu uniquement en vue la
mainmise sur les revenus de leur pays et sur-
tout sur ceux des douanes.
Leur politique ne diffère pas essentiellement
de celle de Li-Hung-Chang, qui, il y a ving*-
cinq ans, vendit son pays à la Russie. Ainst,
la corruption gangrène tous les partis chinois
qui sont incapables de désintéressement et de
itèle patriotique.
Les Chinois, d'autre part, ne sont pas en
mesure - de se gouverner en appliquant à leur
pays les idées et lep institutions qu'ils ont con-
nues en Europe et en Amérique. Les étrangers
ont commis un grand crime contre la Chine;
Les idées qu'ils y ont importées, ou dont les
jeunes gens se sont imprégnés dans les uni-
versités d'Europe et d'Amérique, ont sapé la
habilité de la nation sans fournir un plan arrêté
pour remplacer ce qui avait été détruit. m Elles
ont fait naître dans la jeunesse un esprit d'in-
discipline et, d'inquiétude et un amour-propre
sensible au plus haut point. Mais elles n ont
rien produit qui révèle des gens capables ni
même désireux d'adapter utilement la science
Je l'Occident ainsi acquise aux coutumes, aux
traditions et aux besoins cie.. Ce sont
les Sociétés américaines qui, dans ces der-
nières années, ont pris la part la plus active
à cette éducation mal dirigée, mais nous de
vons aussi nous reconnaitre, nous Anelait, res-
ponsables de ses funestes résultats. Nous aussi
nous nous sommes efforcés de propager les doc.
trines de la démocratie et de l'idéal social de
l'Occident parmi !* jewsesse d'une nation qui.
en raison de son caractère et des circonstances,
n'est nullement faite pour les institutions d un
régime représentatif. » Donc, rien de bon à
attendre de la Chine : ses politiciens sont tous
corrompus, ce que l'on appelle le sentiment
national n'existe pas, ou plutôt n'a pu de ra-
cine profonde, et les idées occidentales ne con
viennent pas à ce pays. Il n'est pas sage, en
conséquence, d'espérer un arrangement respec-
tant les droits de l'Angleterre, et, d'autre part,
comme on ne se trouve pas en présence d'un
mouvement profond, il est facile d intervenir.
Deux politiques se présentent aux Anglais :
Abandonner leur situation en Extrême-Orient,
ou bien se défendre, résister. Dans ce dernier
cas, car la première solution n'est envisagée
que pour être aussitôt écartée il faut parler
terme à la Russie et la menacer de repré-
sailles; s'entendre avec - le Japon et lui pro-
poser une action commune. Ses intérêts sont
identiques à ceux de l'Angleterre. Enfin,
(r créer le long des principales voies de chemin
de fer et des grandi fleuves navigables des
zones de protection pour les voies de communi-
cation, semblables à celles que les .japonais ont
établies et conservées en Mandchourie et
y maintenir l' ordre. La menace bolcheviste
écartée, ces zones pourraient, pendant un cer-
tain nombre d'années que l' on consacrerait à
la réorganisation administrative et financière du
pays, être administrées de la même façon que
les douanes maritimes sous le contrôle et au
profit du gouvernement chinois et cette organi-
sation, sans violer en rien les droits de souve-
raineté de la Chine, vaudrait au peuple chinois
des avantages incontestables. n
Telle est la politique que l'on préconise
dans certains milieux tonaervateurs. Nous en
avons donné les grandes lignes. Nous la consi-
dérons comme impraticable et contraire non
seulement aux intérêts anglais. mais aux con-
ceptions de justice qui doivent présider aux
relations entre peuples. A-t-elle quelque chan-
ce d'être adoptée ? Nous ne le croyons pas.
Mais il ne faut jurer de rien et les suggestions
les plus fâcheuses trouvent parfois une oreille
complaisante dans les Conseils des Gouverne-
ments.
Henry fontanier,
* Député du Caillai
Vice-président de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères.
00400-
SOUS LA ROBE
Un chef marocain avait eu la curiosité d'as-
sister à une présentation de mo d è les dans un
grand magasin de la rive gauche. -
Comme on sait, les robes nouvelles sont pré-
sentées de la plus aimable façon du monde :
avec, à l'intérieur, un joli « mannequin » qui
n'est pas d'osier. 1
Notre Marocain regardait, impassible, défi-
ier la « collection M. Une robe, soudain, parut
lui plaire.
J'achète, dit-il d'une voix brève.
Une vendeuse s'empressa. Mais il ne s ag's-
sait pas de la robe.
On eut - assure le rédacteur du Soir qui
rapporte cette anecdote beaucoup de peine
à convaincre le caïd que si les robes étaient à
vendre, les jeunes femmes qui les portaient
n'étaient point à acheter.
mie
La production de l'huile
en Afrique du Nord
-' - 1>0-
Iai production totale de l'huile d'olive
pour l'Afrique du Nord, en 1926, a été de
555 millions de quintaux (Algérie 110, Ma-
roc 46, Tunisie 400) contre 600 en 1925 (Al-
roc 452. 50, Maroc 100, Tunisie 310). Il y a
gérie 250, Maroc 100, Tunisie SK)). !1 y a
donc une différence en moins de 135 mil-
lions de quintaux en 1906.
En Algérie et au Maroc, la sécheresse
et le siroco ont endommagé sérieusement
les cultures, si bien que, dans. ces deux
pays, la production d'huile, pour la nou-
velle récolte, s'annonce très inférieure à la
moyenne. En Tunisie, les cultures ont bé-
néficié des pluies du mois de septembre et
la production d'huile sera satisfaisante.
Philosophie et colonisation
8.8
N
Le 8 juin 1637, fan Maire
achevait d'imprimer à Leyde dis
« Essais de Philosophie » compre-
nant trois études : La Dioptrique, le Traité
des Météores, la Géométrie. En guise de
préface, on y trouvait un « Discours de la
Méthode pour bien conduire sa raison et
chercher la vérité dans les sciences J. Œuvre
française entre toutes, qui commençait ainsi ;
« Le bon sens est la chose du monde la
mieux partagée; car chacun pense en être si
bien pourvu que ceux mêmes qui sont les plus
difficiles à contenter en toute autre chose,
n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils
n'en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable
que tous se trompent; mais plutôt cela té-
moigne que la puissance de bien juger et
distinguer le vrai d'r/c. le faux, qui est pro-
prement ce qu'eu nomme le bon sens ou la
raison, cet naturellement égale en tous les
hommes. M
Bon sens, raison, c'est toute une race qui
parle dans ces lignes, race raisonnable et
raisonneuse. René Descartes est un de ceux
qu il faut mettre au premier plan pour qui
veut connaître la France. La raison bien
conduite est souveraine, elle ordonne le
monde, elle le dirige, elle V explique à la
lois et le domine. Plia la volonté à la règle
de l'intelligente, c'est la règle suprême pour
bien penser, pour bien agir. Il n'y a de vé-
rite que pour la raison. Il y a là les ten-
dances essentielles de la race; on lui repro-
che d'être plus intellectuelle que sensible,
plus raisonnabl e que morale, plus positive
que hardie. Peut-être, mais n'allons pas trop
vite : la science en 1637 n'a pas encore
trouvé sa méthode; elle a travaillé un peu à
iaventure; René Descartes a l'ambition de
lui apporter des règles qui vont lui donner
toute sa puissance. Puissance infinie, savoir
c'est pouvoir, la science pourra tout, même
vaincre la maladie, même tuer la mort, le
progrès ne s'arrêtera plus. Descartes donne
la main à Condor ce t.
Orf Jà-bas, dans le plus vaste empire de
l'Asie- Orientale et Centrale, !c Tchoung-
Kouo, ou Empire du Milieu, une race ori-
ginale et féconde s'était développée des mil-
liers et des milliers d'années avant la nô-
tre, des siècles et des siècles avant que Kong
FOIl-lse" que les Occidentaux appellent
Confucius, ne vint citez elle ramener la morale
dit ciel sur la terre. René Desccrtcs, grand
voyageur, s'il s'était* aventuré dans ces ré-
gions beaucoup plus lointaines alors qu'au-
jourd'hui, aurait apparemment mis sous celte
phrase beaucoup plus de choses qu'il n'en
a mis :
IC Kt ainsi que la diversité de nos opinions
11c vient pas de ce que les uns sont plus rai-
sonnables que les autres, mais seulement de
ce que nous conduisons nos pensées par di-
verses voies et ne considérons pas les mêmes
choses. »
Cela est suivi de la maxime célèbre :
Il Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit
bon, mais le principal est de l'appliquer
bien. »
Aurait-il reconnu que les Chinois avaient
l'esprit boni Peut-être. En tout cas, il se
serait refusé à reconnaître qu'ils l'appli.
quèrent bien.
La préface que M. Georges Padoux, mi-
nistre plénipotentiaire de France et conseil-
ler du gouvernement chinois, a placée en tète
de V « Histoire des théories politiques à la
veille des TS'in », dont MM. Jean Escarra
et Robert Germain viennent de publier a
Pékin une traduction partielle, renferme ces
lignes :
, « La logique gréco-latine réduit l'objet'du
raisonnement à des unités ou à des classes
rigoureusement définies. De ces données, le
principe d'ideutitc nous permet de traiter
comme d'éléments distincts nettement séparés
les uns des autres. Est-ce le fait d'une struc-
ture mentale particulière, est-ce l'influence
d'une langue qui se prête mat à l'abstraction
généralisatrice, lil est certain que les notions
dont raisonna le Chinois ne lui apparaissent
pas comme claires et précises. S'il raisonne
de A et de B, il n'est pas très sûr que A soit
toujours A et que B soit toujours B. Sa lo-
gique procède comme son architecture par
empilement plutôt que par synthèse. »
Empilement, vous avez bien lu. Reprenez
alors les second et troisième préceptes du
« Discours de la Méthode 9, fixant les deux
moments principaux de la déduction indi-
recte : « diviser chacune des difficultés en
autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'il
serait requis pour les mieux résoudre - (ana-
lyse), « conduire par ordre mes pensées, en
commençant par les objets les plus simples
et les plus aisés à connaître, pour monter
peu à peu comme par degrés jusques à la con-
naissance des Plus composés et supposant
même de r ordre entre ceux qui ne se précè-
dent point naturellement les uns les autres. »
(Sj-itthèsc.) L'abime est immeme, Quoiî Pas
même là-bas le principe d'rdcntité, qui ap-
pelle contradictoires deux idées qui se trient
et s'excluent réciproquement de la cons-
cience? A, non A; blanc, non blanc; la lo-
gique grÙo-lalittt., la logique française con-
sidère i évidence, comme le caractère de
toute représentation non contredite ; ICI non
évidence, comme le caractère de toute repré-
sentation contradictoire ou contredite. Elle
peme, avec Platon, que tout concept
qui porte intérieurement cette contra-
dition majeure : A est non A, loge l'ennemi
avec soi, qu'il se ruine lui-même, qu'il ne
peut ci fectivement se réaliser, ni comme ob-
jet réel de tg nature, ni comme simple COli.
ception de l'esprit,
A quoi tend ce qui précède î A marquer
une opposition philosophique et intellectuelle
et morale entre deux races dissemblable s ?
Non pas, mais à nous faire réfléchir sur les
erreurs passées et présentes de notre colo-
nisation européenne. C'est par des chapitres
de cc genre qu'un livre sur la politique colo-
niale contemporaine devrait commencer. Ces
idées jaillissent quand je lis : a L'Essai de
Politique Indigène en Indochine 1», de AI.
..l.-R, Fontaine. Ce qui est vrai du Chinois
l'est aussi de presque tous les peuples chez
lesquels nous sommes allés porter Hotre ci-
vilisation. Ce qui met la maison annamite à
l'envers, écrit M. Fontaine, c'est l'idée d'in-
dépendance individuelle « mal comprise m,
(t't,te"dez : comprise comme elle pouvait
l'être par ces cerveaux différents du nôtre)
et l'idée de liberté politique nationale, com-
prise de la même façon. Bourrer des cer-
veaux frustes d'une idéologie vide et creuse,
est fort dangereux; il est plus dangereux
encore de ne pas comprendre que des cer-
veaux, formés d'après d'autres principes et
d'autres traditions que les nôtres, peuvent
singulièrement déformer les idées que nous
y introduisons.
Mario Rouatan,
Sénateur de l'Hérault, ancien mtnUtrê.
Vice-président de la Commission
iMMortale des Cotontes.
Cinéma colonial
A la recherche d'un titre
M. André Gide pensait donner pour titre
au film qu'il a rapporté de l'Afrique Equa-
toriale Française un nom indigène. Mais
rien n'est encore définitif à ce sujet.
La relation de son Voyage au Congo passe
actuellement dans la Nouvelle Revue fran-
faise, La version cinématographique de cette
exploration sera réalisée par M. Marc Al-
legret.
Pompes funèbres
en Afrique Occidentale
Dans le film du Synchronisme cinémati-
que, rapporté d'Afrique Occidentale, nous
verrons la curieuse cérémonie de l'enterre-
ment d'un indigène. Lorsqu'un décès a lieu
on porte le défunt sur une civière devant
l'un des « anciens » du village, on allume
un feu de paille sous les pieds du mort, ce
qui est une façon comme une autre de cons-
tater le décès, puis après diverses cérémo-
nies, l'enterrement a lieu en pleine terre.
On place à côté du mort quelque nourriture,
puis on bouche la fosse qui est si peu pro-
tonde que, souvent, la nuit, les hyènes vien-
nent faire leur sinistre repas.
Le roi lépreux
A son arrivée en Indochine, Jacques Fey-
der a reçu, de la part des autorités, un ac-
cueil très empressé, et tout fut mis en œu-
vre pour lui faciliter le travail de documen-
tation et d'exploration auquel il va se li-
vrer.
Il s'agit, comme on le sait, d'aller choisir,
aux environs d'Angkor, les sites les plus
pittoresques de cette région. Jacques Feydcr
déclare que les premiers jours passés sur la
terre indochinoiae furent pour lui un vérita-
ble enchantement : « Le pays, écrit-il, est
d'une insoupçonnable beauté. Quels exté-
rieurs admirables, insoupçonnés jusqu'à ce
jour, n'allons-nous pas découvrir ici! Tout
est neuf, tout est inconnu des cinéastes, qui
marchent dans les ruines du vieil Angkor
comme au milieu d'ua rêve oriental. Notre
Roi Lépreux aura Certes un cadre digne de
l'importance du Mm. n
Feyder compte rester à Angkor jusqu'à la
fin du mais et reprendre le paquebot pour
Marseille dans les premiers jours dç mars.
L'AVIATION COLONIALE
00
Le raid Pinedo
L'uviulour de Pinedo ayant cunslaté à
Bolania (tiuinée Portugaise) des conditions
trùs excoptionnolk's de tempéruture et une
absence de vent telle, qu'elle pouvait gêner
notablement le décollage avec la charge
complète d'essence et de lubriliant néces-
saire pour l'étape. Uotuma-Port-Natal, a dé-
cidé de prendre le départ pour sa traversée
de l'Océan à Port-Praia ,. (lies du Cap-Vert).
Il a pris son vol hier à It li. 30, de Uolama
pour Dakar, où il est arrivé à 17 h. 30.
On mande df Dakar que l'aviateur de Pi-
nedo a pris son vol Ce malin, à 5 h. 46, à
destination de Port-Praya {lies du Cap-Vert).
(Par dépêche.)
Du Cap à Croydon
Par suite du brouillard pe.rsista.11t, sir Sa-
niuel Houre, ministre de l'Air britannique,
qui no pouvait prolonger plus longtemps son
absence, a pris le rapide de midi 5 à la gaie
du Nord. Le ministre de l'Air est arrivé
à Londres dans la suirée, terminant ainsi
son remarquable raid de Croydon au Cap
et retour.
De Zurich au Cap
L'aviateur suisse Mittelholzer a télégra-
phié que son vol de Durbun a East-London
a duré detiie heures ciwluuule, la mer étant
agitée. Le pilote fut même contraint de des-
cendre sur le fleuve Buffalo.
Mittelholzer compte effectuer dimanche
prochain les mille kilomètres qui le sépa-
rent de la ville du Cap.
Pise-Rio-de-Janeiro
Les aviate,urs urugavens qui devaient s'en-
voler hier matin ont etc contraints de re-
mettre à demain leur départ à la suite de
circonstances atmosphériques défavorables.
Le commandant Larre-Borgos a déclaré
qu'il comptait faire escale à Malaga et non
à Alicnnte, comme on l'avait annoncé tout
d'abord.
1.8 -----
TAUX DE LA PIASTRE
t.1 Gouverneur (iônétfal (Ic l'Indochine viinl
de fotire connaître au ministre des colonies (iii'it
la diitc du 18 février 1987, le taux officiel de
la piastre était de 13 fr. 15.
Dépèches de l'Indochine
8 0––
Un torpilleur italien à Saïgon
Le torpilleur Muggia de la marine ita-
lienne vient d'arriver à Saïgon.
Bases aériennes dans les Indes
Selon un message de Dellti, le mému-
randum relatif à l'aviation commentant les
suggestions de la direction aéronautique
concernant le nombre d'emplacements à
prévoir uour l'établissement de bases aé-
riennes d l'intérieur des Irules, montre que
» Monkey point » à Ilangoon convient par-
faitement pour être déjà utilisé comme base
pour les hydravions, il propose sa remise
par les autorités militaires aux autorités ci-
viles. Les dépenses envisagées pour l'éta-
blissement des bases aériennes sont de
325.000 roupies pour la construction du mât
d'amarrage à Bombay, 141.000 roupies pour
le base de Calcutta, 600.000 roupies pour la
base d'hydravions de Rangoon. La direc-
tion de l'aéronautique recommande forte-
ruent le service par avions entre Calcutta
et Rangoon.
Le gouvernement des Indes a adopté cette
suggestion et se prépare à la réaliser.
8..
ARRIVEE
00
Le paquebot Angers, courrier d'Extrême-
Orient, est arrivé hier matin à Marseille avec
206 passagers.
Il y avait à bord M. Tel lier, Gouverneur
intérimaire de la Côte des Somalis, pendant le
congé de M. Chapon-Bessac ; M. Baudoin,
Résident Supérieur au Cambodge, qui prend
sa retraite ; les deux fils du prince héritier du
Cambodge, les princes Moniwath et Moni.
phong, âgés de quinze et dix-sept ans, oui ont
commencé leurs études au Lycée de Pnom-
Penh et les poursuivront à Nice.
Il y avait également à bord de Y Angers le
prince Prahat, de la famille royale de Siam
qui, accompagné par M. Linguat, juge fran-
çais à Bangkok, vient faire ses études en Fran-
ce ; M. Paul Bluysen, sénateur des Etablisse-
ments français de l'Inde, réélu aux dernières
élections ; M. Trippier, conseiller d'ambas-
sade à Changhal, et plusieurs passagères britan-
niques venant de la région d'Han-Réou.
AU CONSEIL D'ÉTAT
00
Les élections législatives à la Guadeloupe
In IWII, les électeurs de France et des
Colonies étaient appelés aux urnes à reflet
d'élire leurs représentants à la Chambrc.
A la Guadeloupe, la période électorale
fut marquée par des incidents tragiques.
Les passions (politiques provoquèrent des
luttes fratricides. Le sang eoulà. La ville
de Poinle-à-Pitre en fut plus particulière-
ment le théâtre.
En présence de cette situation, le Gou-
\erneur Général (prit, le i niai 10 £ i, un
arrêté, interdisant sous peine d'emprison-
nement, tout attroupement de citoyens,
aux abords des salles de vote le jour du
scrutin. La gendarmerie était cliurgée d'en
assurer l'exécution.
Après la. bataille, deux candidats MM.
Labrousae et lioisneuf estimant qu'en pre-
nant ces mesures, le Gouverneur s'était
arrogé le droit d'intervenir dans la police
des assemblées électorales, introduisirent
une requête au Conseil d'iitat a l'effet d'ob-
tenir l'annulation dudit arrêté pris, ajou-
tèrent-ils dans le but d'entraver la li-
berté du vote.
Le Conseil d'Etat avait donc à statuer
sur lu. question suivante :
lin -prenant ledit arrôté le Gouverneur
n'a-t-il pas excédé ses pouvoirs ?
Cette haute juridiction a répondu par la
négative : u Attendu que ces prohibitions
u ont été édictées par le Gouverneur dans
« la limite des pouvoirs de police qu'il
« tient de l'article 9 du sénatus consulte
Il du 3 mai 1854. » Dès lors la requête de
MM. Labrousse et Boisneuf a été rejetée.
Les mêmes requérants uvuicnt égale-
ment introduit un recours à l'effet d'obte-
nir l'annulation d'un arrêté du Gouver-
neur prorogeant les délais de revision de
la liste électorale de la commune du La-
mentin ainsi que l'annulation d'une déci-
sion du même Gouverneur refusant corn-
munication des listes électorales.
Le Conseil d'Etat se déclarant incompé-
tent, a décidé que les réclamations des
requérants, relatives à des actes faisant
partie intégrante de la procédure de révi-
sion, devaient être portées soit : devant le
juge des demandes en inscription ou en
radiation sur la liste électorale, soit de-
vant le juge de l'élection.
Mais cette, haute juridiction a annulé
l'arrêté en date du 0 avril 1024, par lequel
le Gouverneur de la Guadeloupe avait pro-
noncé la dissolution du Conseil municipal
du Lamentin, à l'occasion des Cédions lé-
gislatives de 1924.
Les requérants, MM. Labrousse, Bois-
neuf, Denon, :-;apolill. et autres membres
de l'assemblée municipale de cette com-
mune faisaient valoir que ledit arrêté était
entaché de détournement de pouvoirs et
partant annulé.
Le Conseil d'Etat sur ce chef a don-
lié gain (II' cause aux requérants, l'arrête
a été annulé :
Attendu. que Si l'article 43 de la loi
du 5 avril 1881, donne aux Gouverneurs,
dans les colonies, régies par cette loi, le
pouvoir de prononcer la dissolution des
Conseils municipaux p;ir arrêtés < n Conseil
privé insérés au Journal Officiel de la Co-
loni♦,, les arrêtés pris «1 cet effet ne -peu-
vent être légalement motivés que par né-
cessité d'assurer le fonctionnement de l'as-
semblée municipale ;
Attendu qu'il résulte de l'instruction
que la dissolution du Conseil municipal de
la commune du Ijimentin a été (prononcée
dans un intérêt autre que celui du bon
fonctionnement du Conseil 1 mnicipal, dès
lors ledit arrêté attaqué doit être annulé
comme entaché de détournement de pou-
voirs.
A la Ci–lui– de l'Algérie,
des Cetoaies et des FrttecUrab
o-
La réunion de la Commission de l'Algé-
rie des Colonies et des Protectorats qui
avait été llxée au vendredi 18 février a été
remise à une date ultérieure.
Il est probable d'ailleurs qu'elle se réuni-
ra mardi prochain mais ce ne sera pas pour
entendre le colonel See dont l'audition par
la Commission des Colonies est remise sine
die.
8..
A LA CHAMBRE
--DEMANDE D INTERPELLATION
Les rhums de la Martinique
M. Alcide Delmont, député de la Marti-
nique, vient de déposer une demande d'in-
ler|Hj4kition sur les condittons dans les-
quelles a été pris le décret du 25 janvier
qui modifie le contingentement des rhums.
M. Alcide Delmont estime qu'en ce qui
con corne la Martinique, les nouvelles dta.
positimlti de ce décret portent atteinte au
bon équilibre du régime économique do
toute une région et, en ne respectant pas
certains e-ngagearients pris dans un décret
antérieur, créent l'inégalité entre les diffé-
rentes catégories de producteurs.
L'ART NÈGRE
̃ ̃ 00
Voici ce que pense M. J..F. Louis Merlet
de notre confrère La Presse, du dernier
« Bal nègre u, illustration vivante du gro-
tesque :
Joséphine Daker, jolie sUituc de bronze a un
talent et une vivacité d'expression que Je re-
connais volontiers. Mais que par mode stupide,
une jeune fille du dernier « avion It se mêle de
torturer ses lombes pour paraître originale,
a la manière du tlrummer de jazz, voilà qur
dépasse l'entendement.
Vti'oti veuille nous imposer des mol ils déeo-
ratirs qui « gueulent It duns un ensemble archl-
lecturnl ; des mesures de bamboulus après une
danse de Grieg, une musique de Debussy ou
do Itit,isky-liorsakoff ; des croupionnemcnts
ubsctncs ù coté d'une ligure de pavane ou la
valse de Mozart, que des managers exploitent
la crédulité féminine et le snobisme des sots,
c'est dépusser le -on sens et le goût public.
Il n'est question ni des défauts ni des qualités
de races différemment colorées.
Je n'en suis plus a co préjugé.
.NlUI6 flous ow-issoncie , rëju,;é.
Muis nous obéissons, blancs et noirs, à des
forces secrètes, à des traditions inéluctables
et il me parait bien difficile d'éviter les pre.
mières et de nous assimiler les autres par
simple contact.
Au pays do Racine et de Frugonard, il est
bon de n'oublier ni lu mesure, ni l'esprit.
obe
La Martinique à Paris
,.,. -v-o
Le plus Parisien des Martiniquais, M.
Edouard Beaudu, notre excellent confrère du
Petit Journal et de l'Intransigéant, secré-
taire général de la Gaité-Lynque, va pré-
senter incessamment dans un grand music-
hall un scénario intitulé Le Carnaval ftotr,
composé de La béguine, du Pas de la dia-
blesse, de la Danse dit Bel-Air et de la Danse
du Colibri.
La Béguine est un souple ondoiement de
tout le corps, d'abord plein de douceur et
de grâce, et qui se change soudain en une
danse vive et saccadée. Quand elle devient
frénétique, on nomme la Béguine le CaJ'se-
Codl Casse cod (casser la corde) est l'expres-
sion qu'emploient les jeunes filles du pays
pout dire qu'elles ont rompu avec le « pré-
jugu Il que combat M. Léou Frapié et que
défend M. Clément Vautel, avec des argu-
ments également troublants. Mais ça, ç est
une autre histoire. Passonsl.
Les Béguines sdnt inspirées par des chan-
sons satiriques. Les plus célèbres sont ú
Peau-Fromage, Lagodtgadaou, Doudou moin
(mon chéri), Cœur motn qu'a fait moin mal.
(mon cœur m'a fait mal).
Le Pas de la diablesse est un pas phrygien
très allongé, dansé par les femmes le mer*
credi des Cendres. La Danse du Bel-Air est
un quadrille qui ressemble au fandango et
qu'on rythme, les poings sur les hanches.
Quant à la Danse du Colibri, c'est une styli-
sation imaginée par Edouard Beaudu sur des
rythmes lents.
Sous la direction de l'inénarrable M. Bour-
guine, l'orchestre des Clfa'chll-lï-Gasofl
(gentils garçons) est composé de Martiniquais
de toutes professions : il y a des étudiants
en droit, en pharmacie, des industriels, un
typographe, des employés. Ils accompagne-
ront le Carnaval Noir.
Et l'étoile de ce Carnaval sera une déli-
cieuse créole de Fort-de-France, au corps
parfait, au visage malicieux et charmant,
Yaya Sapotille, qui parait devoir être une re*
doutable rivale pour Joséphine Baker.
Après le charleston. le blaclfc-bottom. Après
le black-bottom, la Béguine 1 Qu'on le veuille
ou non, les races colorées conquièrent l'Eu-
rope. Après tout, c'est bien leur tour.
La pensée de l'Occident
00
M. Monguillot, Résident Supérieur, avait
créé dei Ledur Tonkinoises, M. Robin, Ré-
sident Supérieur, son successeur au Tonicin,
vient de fonder à côté de cette oeuvre, et pour
la compléter, une bibliothèque de traductions
qui s'intitulera La Pensée de l'Occident, don-
nant ainsi son patronage à une entreprise dirigée
par MM. Vayrac et Nguyen-van-Vinh, et
dont le but est de faire pénétrer la culture occi-
dentale dans les milieux populaires indigènes.
La substitution du Quoc-ngu aux caractères
chinois semble avoir des effets contraires à ceux
qu'on espérait. Nous avons, à notre insu, con-
tribué à propager parmi la foule annamite les
idées, les croyances et les pires préjugés du
peuple chinois. Les Annamites ne savaient ja-
mais assez de caractères pour lire les ouvrages
chinois. Ils savent aujourd'hui assez de quoe-
ngu pour lire les traductions qu'en font certains
lettrés. Nous avions pensé que le quoc-ngu fa-
voriserait t l'expansion des idées occidentales,
et c'est l'influence chinoise qui en a profité.
Tout une librairie annamite s'est c^éée. qiii
n'est guère composée que de traductions dè
romans chinois.
Depuis que fonctionne le dépôt légal, soit
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Les Annales Coloniales
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Une opinion anglaise sur la Chine
<– 8.8
Les événements semblent se précipiter en
Chine, je dis : semblent, car dans ces paya
immati d Extrême-Orient, let apparences
lOIII parfois trompeuses. Les troupes de Canton
auraient remporté un grand succès et menace-
raient Shanghal. Llips ont pris Hang-i cheoi
qui en est à quelque deux cent; kilomètres.
Mais la distance compte peu, puisque l' armée
qui défendait le grand port chinois est en com-
plète déroute.
Les troupes victorieuses attaqueront-elles
Shanghaï ? Les ayi, sqnt partagés. Un de mes
collègues de la Commission des Affaires étran-
gères affirmait l'autre jour avec toute l'autorité
d'un homme qui vit en commerce familier avec
les bonzes du Quai-d'Orsay que jamais rai.
mée sudiste n'oserait tenter une opération aussi
redoutable. C'est possible, après tout. Mais il
arrive parfois de se tromper aux augustes et
mystérieux personnages qui dirigent dans le plus
grand secret notre pçlitique extérieure.
Le journal d'information qui nous décrit le
désastre de l' armée qui opérait au sud de
Shanghai se demande ce qui va se passer. Il
se félicite de l-attitude expectante de la France
qui laisse les Chinois trouver seuls leur voie.
mais celle de l'Angleterre l'inquiète.
La politique anglaise a paru hésitante et
contradictoire. Elle est passée de l'intransi-
geance la plus inopportune aux concessions les
plus larges. A vrai dire, il faut bien se rendre
compte des dtfncuttés que rencontre la Grande-
Bretagne, de l'importance des intérêts qui sont
en jeu et du souci qu elle a de sauver en Chine
à la fois son prestige et ses avantages matériels.
Ce n' est évidemment pas commode.
Les choses se compliquent encore du fait de
l'intervention officieuse, sinon officielle, de la
Russie. Sans doute, le Gouvernement de Mos-
cou a pris soin de déclarer récemment qu'il
n'existait aucun rapport entre Borodine et lui
Cette affirmation prouve simplement que les
Soviets savent uber des fictions diplomatiques*
aussi bien que les vieilles chancelleries.
Aussi bien, personne n'en est dupe. Le conflit
chinois est dans une certaine mesure un conflit
anglotnisse sur le territoire de l'ancien Empire
du Milieu. La rivalité entre l'Ours et la Ba-
leine se poursuit sur les rives du Pacifique par
penonnes interposées. Les troupes du Sud peu-
vent, a certains égards, passer pour les soldats
de la RUflic, tandis que celles du Nord, en
dépit de certaines apparences, porteraient les
couleurs de la Grande-Bretagne. Il y a évi-
demment autre chose au fond db conflit, mais
cet aspect mérite d'être noté. On risque, en le
méconnaissant, de ne prfs comprendre certaines
attitudes - de M. Cheti.
C'est aussi pourquoi, en Angleterre, les par-
tisans de l'interverti ion sont encore puissants et
finiront peut-être par triompher des hésitations
du Gouvernement. La presse conservatrice n'a
pas cessé sa campagne. Les organes périodi-
ques. les revues dont l'inftueace est si grande
sur les milieux dirigeants, joignent leurs ins-
tances à celles des quotidiens. Les uns et les
autre, dénoncent la politique qui prend pour
règle « la Chine aux Chinois ».
Nulle part ette n'est combattue avec plus de
vigueur que dans un tout récent article de
YEnglish Rcuiew. L'Angleterre actuelle ne
connaît pas la Chine, dédare cette revue ; elle
ignore la morale qui domine dans les luttes
auxquelles sont mêlées les factions rivales.
D'où les erreurs de la politique de conciliation
que Je commerce et l'honneur britanniques
expient en ce moment.
Les Soviets, au contraire, « ont suivi les tra-
ditions de la diplomatie ruspe dans l' Extrême-
Orient, telle que l'avaient pratiquée les Mou-
raview, les Cassini, les Pavlov et autres ser-
viteurs du tzar, exploitant, pour atteindre leur
but, la cupidité des politiciens chinoi* qui est
l'élément dominant de leur morale, qu'ils soient
originaires du Nord ou du Sud, vieux ou
jeunes »,
Les Russes savent que toute propagande po-
litique qui « met en avant des promesses de
gain pu de pillage trouvera immédiatement un
écho en Chine et y étendra au loin son in-
fluence ». Avec beaucoup d'argent et des jour-
naux, on peut facilement « soulever une tcMabë
de sens affamés dans les vastes bas-fonds de
la société et les amener à manifester et à rui-
ner l'ordre établi sous toutes ses formes ». Il
en a toujours été ainsi, même quand l'autorité
centrale avait conservé sa force et son prestige.
Mais aujourd'hui qu'elle 4 perdu l'un et l'au-
tre au point de ne plus exister, les conditions
sont beaucoup plus favorables pour les agita-
teurs. Ajoutez que quinze ans de guerre civile
et de brigandage ont augmenté le nombre « des
misérables sans feu, ni lieu, et des affamés,
rs mûrs pour tout coup d'audace qui mettra
de la pâture dans leurs estomacs et de l'argent
dans leur bourse ».
Mais quant à croire qu'il existe un esprit
antiimpérialiste ou un sentiment oatiooalilte, il
ne faut pas s'y arrêter un instant. Avec de
l'argent et la presse, on pourrait tout aussi bien
provoquer un mouvement absolument contraire,
puisqu on trouverait toujours assez de malheu-
reux qui consentiraient à s'enrôler au service de
cette cause, comme d'autres ont accepté de
servir la cause opposée. 1
L'auteur rejoint ici un écrivain français, M.
le D* Leaendre, qui a publié récemment un
ouvrage intéressant et curieux sur la civilisation
chinoise cootempOraiDe. Mais jes assertions
nous paraissent fort contestables. Il est de tra-
dition, dans certains milieux conservateurs, de
tenir aant un grand mépris ceux qui pratiquent
une politique différente de la leur. Cette tour-
nure d'esprit peut flatter quelques personnes*
mais elle ne dôme pu le bon moyen pour con-
naître la vérité. Côtes, dans tous les mouve-
ments populaires, on rencontre dei éléments
troubles et qui n'ont pas une notion bien claire
ou une conception bien noble de leurs actes.
Mais c'est se Uonyei lourdement que de ne
4«ftenir que cet «ipect des choses.
lAt Chinois éclairés, qui ont reçu une édu-
cation européenne, ne valent pas mieux que les
fifres t « P. "It PI éstintuent point pu ce
sentiment du devoir et cette honnêteté des in-
tentions qui constituent la forme la plus élevée
du patriotisme. » Les Cantonais qui ont ac-
cepté l'aide des Soviets n'ont pas eu de préoc-
cupation nationale, mais le souci unique de
leurs intérêts : ils ont eu uniquement en vue la
mainmise sur les revenus de leur pays et sur-
tout sur ceux des douanes.
Leur politique ne diffère pas essentiellement
de celle de Li-Hung-Chang, qui, il y a ving*-
cinq ans, vendit son pays à la Russie. Ainst,
la corruption gangrène tous les partis chinois
qui sont incapables de désintéressement et de
itèle patriotique.
Les Chinois, d'autre part, ne sont pas en
mesure - de se gouverner en appliquant à leur
pays les idées et lep institutions qu'ils ont con-
nues en Europe et en Amérique. Les étrangers
ont commis un grand crime contre la Chine;
Les idées qu'ils y ont importées, ou dont les
jeunes gens se sont imprégnés dans les uni-
versités d'Europe et d'Amérique, ont sapé la
habilité de la nation sans fournir un plan arrêté
pour remplacer ce qui avait été détruit. m Elles
ont fait naître dans la jeunesse un esprit d'in-
discipline et, d'inquiétude et un amour-propre
sensible au plus haut point. Mais elles n ont
rien produit qui révèle des gens capables ni
même désireux d'adapter utilement la science
Je l'Occident ainsi acquise aux coutumes, aux
traditions et aux besoins cie.. Ce sont
les Sociétés américaines qui, dans ces der-
nières années, ont pris la part la plus active
à cette éducation mal dirigée, mais nous de
vons aussi nous reconnaitre, nous Anelait, res-
ponsables de ses funestes résultats. Nous aussi
nous nous sommes efforcés de propager les doc.
trines de la démocratie et de l'idéal social de
l'Occident parmi !* jewsesse d'une nation qui.
en raison de son caractère et des circonstances,
n'est nullement faite pour les institutions d un
régime représentatif. » Donc, rien de bon à
attendre de la Chine : ses politiciens sont tous
corrompus, ce que l'on appelle le sentiment
national n'existe pas, ou plutôt n'a pu de ra-
cine profonde, et les idées occidentales ne con
viennent pas à ce pays. Il n'est pas sage, en
conséquence, d'espérer un arrangement respec-
tant les droits de l'Angleterre, et, d'autre part,
comme on ne se trouve pas en présence d'un
mouvement profond, il est facile d intervenir.
Deux politiques se présentent aux Anglais :
Abandonner leur situation en Extrême-Orient,
ou bien se défendre, résister. Dans ce dernier
cas, car la première solution n'est envisagée
que pour être aussitôt écartée il faut parler
terme à la Russie et la menacer de repré-
sailles; s'entendre avec - le Japon et lui pro-
poser une action commune. Ses intérêts sont
identiques à ceux de l'Angleterre. Enfin,
(r créer le long des principales voies de chemin
de fer et des grandi fleuves navigables des
zones de protection pour les voies de communi-
cation, semblables à celles que les .japonais ont
établies et conservées en Mandchourie et
y maintenir l' ordre. La menace bolcheviste
écartée, ces zones pourraient, pendant un cer-
tain nombre d'années que l' on consacrerait à
la réorganisation administrative et financière du
pays, être administrées de la même façon que
les douanes maritimes sous le contrôle et au
profit du gouvernement chinois et cette organi-
sation, sans violer en rien les droits de souve-
raineté de la Chine, vaudrait au peuple chinois
des avantages incontestables. n
Telle est la politique que l'on préconise
dans certains milieux tonaervateurs. Nous en
avons donné les grandes lignes. Nous la consi-
dérons comme impraticable et contraire non
seulement aux intérêts anglais. mais aux con-
ceptions de justice qui doivent présider aux
relations entre peuples. A-t-elle quelque chan-
ce d'être adoptée ? Nous ne le croyons pas.
Mais il ne faut jurer de rien et les suggestions
les plus fâcheuses trouvent parfois une oreille
complaisante dans les Conseils des Gouverne-
ments.
Henry fontanier,
* Député du Caillai
Vice-président de la Commission
des Colonies
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères.
00400-
SOUS LA ROBE
Un chef marocain avait eu la curiosité d'as-
sister à une présentation de mo d è les dans un
grand magasin de la rive gauche. -
Comme on sait, les robes nouvelles sont pré-
sentées de la plus aimable façon du monde :
avec, à l'intérieur, un joli « mannequin » qui
n'est pas d'osier. 1
Notre Marocain regardait, impassible, défi-
ier la « collection M. Une robe, soudain, parut
lui plaire.
J'achète, dit-il d'une voix brève.
Une vendeuse s'empressa. Mais il ne s ag's-
sait pas de la robe.
On eut - assure le rédacteur du Soir qui
rapporte cette anecdote beaucoup de peine
à convaincre le caïd que si les robes étaient à
vendre, les jeunes femmes qui les portaient
n'étaient point à acheter.
mie
La production de l'huile
en Afrique du Nord
-' - 1>0-
Iai production totale de l'huile d'olive
pour l'Afrique du Nord, en 1926, a été de
555 millions de quintaux (Algérie 110, Ma-
roc 46, Tunisie 400) contre 600 en 1925 (Al-
roc 452. 50, Maroc 100, Tunisie 310). Il y a
gérie 250, Maroc 100, Tunisie SK)). !1 y a
donc une différence en moins de 135 mil-
lions de quintaux en 1906.
En Algérie et au Maroc, la sécheresse
et le siroco ont endommagé sérieusement
les cultures, si bien que, dans. ces deux
pays, la production d'huile, pour la nou-
velle récolte, s'annonce très inférieure à la
moyenne. En Tunisie, les cultures ont bé-
néficié des pluies du mois de septembre et
la production d'huile sera satisfaisante.
Philosophie et colonisation
8.8
N
Le 8 juin 1637, fan Maire
achevait d'imprimer à Leyde dis
« Essais de Philosophie » compre-
nant trois études : La Dioptrique, le Traité
des Météores, la Géométrie. En guise de
préface, on y trouvait un « Discours de la
Méthode pour bien conduire sa raison et
chercher la vérité dans les sciences J. Œuvre
française entre toutes, qui commençait ainsi ;
« Le bon sens est la chose du monde la
mieux partagée; car chacun pense en être si
bien pourvu que ceux mêmes qui sont les plus
difficiles à contenter en toute autre chose,
n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils
n'en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable
que tous se trompent; mais plutôt cela té-
moigne que la puissance de bien juger et
distinguer le vrai d'r/c. le faux, qui est pro-
prement ce qu'eu nomme le bon sens ou la
raison, cet naturellement égale en tous les
hommes. M
Bon sens, raison, c'est toute une race qui
parle dans ces lignes, race raisonnable et
raisonneuse. René Descartes est un de ceux
qu il faut mettre au premier plan pour qui
veut connaître la France. La raison bien
conduite est souveraine, elle ordonne le
monde, elle le dirige, elle V explique à la
lois et le domine. Plia la volonté à la règle
de l'intelligente, c'est la règle suprême pour
bien penser, pour bien agir. Il n'y a de vé-
rite que pour la raison. Il y a là les ten-
dances essentielles de la race; on lui repro-
che d'être plus intellectuelle que sensible,
plus raisonnabl e que morale, plus positive
que hardie. Peut-être, mais n'allons pas trop
vite : la science en 1637 n'a pas encore
trouvé sa méthode; elle a travaillé un peu à
iaventure; René Descartes a l'ambition de
lui apporter des règles qui vont lui donner
toute sa puissance. Puissance infinie, savoir
c'est pouvoir, la science pourra tout, même
vaincre la maladie, même tuer la mort, le
progrès ne s'arrêtera plus. Descartes donne
la main à Condor ce t.
Orf Jà-bas, dans le plus vaste empire de
l'Asie- Orientale et Centrale, !c Tchoung-
Kouo, ou Empire du Milieu, une race ori-
ginale et féconde s'était développée des mil-
liers et des milliers d'années avant la nô-
tre, des siècles et des siècles avant que Kong
FOIl-lse" que les Occidentaux appellent
Confucius, ne vint citez elle ramener la morale
dit ciel sur la terre. René Desccrtcs, grand
voyageur, s'il s'était* aventuré dans ces ré-
gions beaucoup plus lointaines alors qu'au-
jourd'hui, aurait apparemment mis sous celte
phrase beaucoup plus de choses qu'il n'en
a mis :
IC Kt ainsi que la diversité de nos opinions
11c vient pas de ce que les uns sont plus rai-
sonnables que les autres, mais seulement de
ce que nous conduisons nos pensées par di-
verses voies et ne considérons pas les mêmes
choses. »
Cela est suivi de la maxime célèbre :
Il Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit
bon, mais le principal est de l'appliquer
bien. »
Aurait-il reconnu que les Chinois avaient
l'esprit boni Peut-être. En tout cas, il se
serait refusé à reconnaître qu'ils l'appli.
quèrent bien.
La préface que M. Georges Padoux, mi-
nistre plénipotentiaire de France et conseil-
ler du gouvernement chinois, a placée en tète
de V « Histoire des théories politiques à la
veille des TS'in », dont MM. Jean Escarra
et Robert Germain viennent de publier a
Pékin une traduction partielle, renferme ces
lignes :
, « La logique gréco-latine réduit l'objet'du
raisonnement à des unités ou à des classes
rigoureusement définies. De ces données, le
principe d'ideutitc nous permet de traiter
comme d'éléments distincts nettement séparés
les uns des autres. Est-ce le fait d'une struc-
ture mentale particulière, est-ce l'influence
d'une langue qui se prête mat à l'abstraction
généralisatrice, lil est certain que les notions
dont raisonna le Chinois ne lui apparaissent
pas comme claires et précises. S'il raisonne
de A et de B, il n'est pas très sûr que A soit
toujours A et que B soit toujours B. Sa lo-
gique procède comme son architecture par
empilement plutôt que par synthèse. »
Empilement, vous avez bien lu. Reprenez
alors les second et troisième préceptes du
« Discours de la Méthode 9, fixant les deux
moments principaux de la déduction indi-
recte : « diviser chacune des difficultés en
autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'il
serait requis pour les mieux résoudre - (ana-
lyse), « conduire par ordre mes pensées, en
commençant par les objets les plus simples
et les plus aisés à connaître, pour monter
peu à peu comme par degrés jusques à la con-
naissance des Plus composés et supposant
même de r ordre entre ceux qui ne se précè-
dent point naturellement les uns les autres. »
(Sj-itthèsc.) L'abime est immeme, Quoiî Pas
même là-bas le principe d'rdcntité, qui ap-
pelle contradictoires deux idées qui se trient
et s'excluent réciproquement de la cons-
cience? A, non A; blanc, non blanc; la lo-
gique grÙo-lalittt., la logique française con-
sidère i évidence, comme le caractère de
toute représentation non contredite ; ICI non
évidence, comme le caractère de toute repré-
sentation contradictoire ou contredite. Elle
peme, avec Platon, que tout concept
qui porte intérieurement cette contra-
dition majeure : A est non A, loge l'ennemi
avec soi, qu'il se ruine lui-même, qu'il ne
peut ci fectivement se réaliser, ni comme ob-
jet réel de tg nature, ni comme simple COli.
ception de l'esprit,
A quoi tend ce qui précède î A marquer
une opposition philosophique et intellectuelle
et morale entre deux races dissemblable s ?
Non pas, mais à nous faire réfléchir sur les
erreurs passées et présentes de notre colo-
nisation européenne. C'est par des chapitres
de cc genre qu'un livre sur la politique colo-
niale contemporaine devrait commencer. Ces
idées jaillissent quand je lis : a L'Essai de
Politique Indigène en Indochine 1», de AI.
..l.-R, Fontaine. Ce qui est vrai du Chinois
l'est aussi de presque tous les peuples chez
lesquels nous sommes allés porter Hotre ci-
vilisation. Ce qui met la maison annamite à
l'envers, écrit M. Fontaine, c'est l'idée d'in-
dépendance individuelle « mal comprise m,
(t't,te"dez : comprise comme elle pouvait
l'être par ces cerveaux différents du nôtre)
et l'idée de liberté politique nationale, com-
prise de la même façon. Bourrer des cer-
veaux frustes d'une idéologie vide et creuse,
est fort dangereux; il est plus dangereux
encore de ne pas comprendre que des cer-
veaux, formés d'après d'autres principes et
d'autres traditions que les nôtres, peuvent
singulièrement déformer les idées que nous
y introduisons.
Mario Rouatan,
Sénateur de l'Hérault, ancien mtnUtrê.
Vice-président de la Commission
iMMortale des Cotontes.
Cinéma colonial
A la recherche d'un titre
M. André Gide pensait donner pour titre
au film qu'il a rapporté de l'Afrique Equa-
toriale Française un nom indigène. Mais
rien n'est encore définitif à ce sujet.
La relation de son Voyage au Congo passe
actuellement dans la Nouvelle Revue fran-
faise, La version cinématographique de cette
exploration sera réalisée par M. Marc Al-
legret.
Pompes funèbres
en Afrique Occidentale
Dans le film du Synchronisme cinémati-
que, rapporté d'Afrique Occidentale, nous
verrons la curieuse cérémonie de l'enterre-
ment d'un indigène. Lorsqu'un décès a lieu
on porte le défunt sur une civière devant
l'un des « anciens » du village, on allume
un feu de paille sous les pieds du mort, ce
qui est une façon comme une autre de cons-
tater le décès, puis après diverses cérémo-
nies, l'enterrement a lieu en pleine terre.
On place à côté du mort quelque nourriture,
puis on bouche la fosse qui est si peu pro-
tonde que, souvent, la nuit, les hyènes vien-
nent faire leur sinistre repas.
Le roi lépreux
A son arrivée en Indochine, Jacques Fey-
der a reçu, de la part des autorités, un ac-
cueil très empressé, et tout fut mis en œu-
vre pour lui faciliter le travail de documen-
tation et d'exploration auquel il va se li-
vrer.
Il s'agit, comme on le sait, d'aller choisir,
aux environs d'Angkor, les sites les plus
pittoresques de cette région. Jacques Feydcr
déclare que les premiers jours passés sur la
terre indochinoiae furent pour lui un vérita-
ble enchantement : « Le pays, écrit-il, est
d'une insoupçonnable beauté. Quels exté-
rieurs admirables, insoupçonnés jusqu'à ce
jour, n'allons-nous pas découvrir ici! Tout
est neuf, tout est inconnu des cinéastes, qui
marchent dans les ruines du vieil Angkor
comme au milieu d'ua rêve oriental. Notre
Roi Lépreux aura Certes un cadre digne de
l'importance du Mm. n
Feyder compte rester à Angkor jusqu'à la
fin du mais et reprendre le paquebot pour
Marseille dans les premiers jours dç mars.
L'AVIATION COLONIALE
00
Le raid Pinedo
L'uviulour de Pinedo ayant cunslaté à
Bolania (tiuinée Portugaise) des conditions
trùs excoptionnolk's de tempéruture et une
absence de vent telle, qu'elle pouvait gêner
notablement le décollage avec la charge
complète d'essence et de lubriliant néces-
saire pour l'étape. Uotuma-Port-Natal, a dé-
cidé de prendre le départ pour sa traversée
de l'Océan à Port-Praia ,. (lies du Cap-Vert).
Il a pris son vol hier à It li. 30, de Uolama
pour Dakar, où il est arrivé à 17 h. 30.
On mande df Dakar que l'aviateur de Pi-
nedo a pris son vol Ce malin, à 5 h. 46, à
destination de Port-Praya {lies du Cap-Vert).
(Par dépêche.)
Du Cap à Croydon
Par suite du brouillard pe.rsista.11t, sir Sa-
niuel Houre, ministre de l'Air britannique,
qui no pouvait prolonger plus longtemps son
absence, a pris le rapide de midi 5 à la gaie
du Nord. Le ministre de l'Air est arrivé
à Londres dans la suirée, terminant ainsi
son remarquable raid de Croydon au Cap
et retour.
De Zurich au Cap
L'aviateur suisse Mittelholzer a télégra-
phié que son vol de Durbun a East-London
a duré detiie heures ciwluuule, la mer étant
agitée. Le pilote fut même contraint de des-
cendre sur le fleuve Buffalo.
Mittelholzer compte effectuer dimanche
prochain les mille kilomètres qui le sépa-
rent de la ville du Cap.
Pise-Rio-de-Janeiro
Les aviate,urs urugavens qui devaient s'en-
voler hier matin ont etc contraints de re-
mettre à demain leur départ à la suite de
circonstances atmosphériques défavorables.
Le commandant Larre-Borgos a déclaré
qu'il comptait faire escale à Malaga et non
à Alicnnte, comme on l'avait annoncé tout
d'abord.
1.8 -----
TAUX DE LA PIASTRE
t.1 Gouverneur (iônétfal (Ic l'Indochine viinl
de fotire connaître au ministre des colonies (iii'it
la diitc du 18 février 1987, le taux officiel de
la piastre était de 13 fr. 15.
Dépèches de l'Indochine
8 0––
Un torpilleur italien à Saïgon
Le torpilleur Muggia de la marine ita-
lienne vient d'arriver à Saïgon.
Bases aériennes dans les Indes
Selon un message de Dellti, le mému-
randum relatif à l'aviation commentant les
suggestions de la direction aéronautique
concernant le nombre d'emplacements à
prévoir uour l'établissement de bases aé-
riennes d l'intérieur des Irules, montre que
» Monkey point » à Ilangoon convient par-
faitement pour être déjà utilisé comme base
pour les hydravions, il propose sa remise
par les autorités militaires aux autorités ci-
viles. Les dépenses envisagées pour l'éta-
blissement des bases aériennes sont de
325.000 roupies pour la construction du mât
d'amarrage à Bombay, 141.000 roupies pour
le base de Calcutta, 600.000 roupies pour la
base d'hydravions de Rangoon. La direc-
tion de l'aéronautique recommande forte-
ruent le service par avions entre Calcutta
et Rangoon.
Le gouvernement des Indes a adopté cette
suggestion et se prépare à la réaliser.
8..
ARRIVEE
00
Le paquebot Angers, courrier d'Extrême-
Orient, est arrivé hier matin à Marseille avec
206 passagers.
Il y avait à bord M. Tel lier, Gouverneur
intérimaire de la Côte des Somalis, pendant le
congé de M. Chapon-Bessac ; M. Baudoin,
Résident Supérieur au Cambodge, qui prend
sa retraite ; les deux fils du prince héritier du
Cambodge, les princes Moniwath et Moni.
phong, âgés de quinze et dix-sept ans, oui ont
commencé leurs études au Lycée de Pnom-
Penh et les poursuivront à Nice.
Il y avait également à bord de Y Angers le
prince Prahat, de la famille royale de Siam
qui, accompagné par M. Linguat, juge fran-
çais à Bangkok, vient faire ses études en Fran-
ce ; M. Paul Bluysen, sénateur des Etablisse-
ments français de l'Inde, réélu aux dernières
élections ; M. Trippier, conseiller d'ambas-
sade à Changhal, et plusieurs passagères britan-
niques venant de la région d'Han-Réou.
AU CONSEIL D'ÉTAT
00
Les élections législatives à la Guadeloupe
In IWII, les électeurs de France et des
Colonies étaient appelés aux urnes à reflet
d'élire leurs représentants à la Chambrc.
A la Guadeloupe, la période électorale
fut marquée par des incidents tragiques.
Les passions (politiques provoquèrent des
luttes fratricides. Le sang eoulà. La ville
de Poinle-à-Pitre en fut plus particulière-
ment le théâtre.
En présence de cette situation, le Gou-
\erneur Général (prit, le i niai 10 £ i, un
arrêté, interdisant sous peine d'emprison-
nement, tout attroupement de citoyens,
aux abords des salles de vote le jour du
scrutin. La gendarmerie était cliurgée d'en
assurer l'exécution.
Après la. bataille, deux candidats MM.
Labrousae et lioisneuf estimant qu'en pre-
nant ces mesures, le Gouverneur s'était
arrogé le droit d'intervenir dans la police
des assemblées électorales, introduisirent
une requête au Conseil d'iitat a l'effet d'ob-
tenir l'annulation dudit arrêté pris, ajou-
tèrent-ils dans le but d'entraver la li-
berté du vote.
Le Conseil d'Etat avait donc à statuer
sur lu. question suivante :
lin -prenant ledit arrôté le Gouverneur
n'a-t-il pas excédé ses pouvoirs ?
Cette haute juridiction a répondu par la
négative : u Attendu que ces prohibitions
u ont été édictées par le Gouverneur dans
« la limite des pouvoirs de police qu'il
« tient de l'article 9 du sénatus consulte
Il du 3 mai 1854. » Dès lors la requête de
MM. Labrousse et Boisneuf a été rejetée.
Les mêmes requérants uvuicnt égale-
ment introduit un recours à l'effet d'obte-
nir l'annulation d'un arrêté du Gouver-
neur prorogeant les délais de revision de
la liste électorale de la commune du La-
mentin ainsi que l'annulation d'une déci-
sion du même Gouverneur refusant corn-
munication des listes électorales.
Le Conseil d'Etat se déclarant incompé-
tent, a décidé que les réclamations des
requérants, relatives à des actes faisant
partie intégrante de la procédure de révi-
sion, devaient être portées soit : devant le
juge des demandes en inscription ou en
radiation sur la liste électorale, soit de-
vant le juge de l'élection.
Mais cette, haute juridiction a annulé
l'arrêté en date du 0 avril 1024, par lequel
le Gouverneur de la Guadeloupe avait pro-
noncé la dissolution du Conseil municipal
du Lamentin, à l'occasion des Cédions lé-
gislatives de 1924.
Les requérants, MM. Labrousse, Bois-
neuf, Denon, :-;apolill. et autres membres
de l'assemblée municipale de cette com-
mune faisaient valoir que ledit arrêté était
entaché de détournement de pouvoirs et
partant annulé.
Le Conseil d'Etat sur ce chef a don-
lié gain (II' cause aux requérants, l'arrête
a été annulé :
Attendu. que Si l'article 43 de la loi
du 5 avril 1881, donne aux Gouverneurs,
dans les colonies, régies par cette loi, le
pouvoir de prononcer la dissolution des
Conseils municipaux p;ir arrêtés < n Conseil
privé insérés au Journal Officiel de la Co-
loni♦,, les arrêtés pris «1 cet effet ne -peu-
vent être légalement motivés que par né-
cessité d'assurer le fonctionnement de l'as-
semblée municipale ;
Attendu qu'il résulte de l'instruction
que la dissolution du Conseil municipal de
la commune du Ijimentin a été (prononcée
dans un intérêt autre que celui du bon
fonctionnement du Conseil 1 mnicipal, dès
lors ledit arrêté attaqué doit être annulé
comme entaché de détournement de pou-
voirs.
A la Ci–lui– de l'Algérie,
des Cetoaies et des FrttecUrab
o-
La réunion de la Commission de l'Algé-
rie des Colonies et des Protectorats qui
avait été llxée au vendredi 18 février a été
remise à une date ultérieure.
Il est probable d'ailleurs qu'elle se réuni-
ra mardi prochain mais ce ne sera pas pour
entendre le colonel See dont l'audition par
la Commission des Colonies est remise sine
die.
8..
A LA CHAMBRE
--
Les rhums de la Martinique
M. Alcide Delmont, député de la Marti-
nique, vient de déposer une demande d'in-
ler|Hj4kition sur les condittons dans les-
quelles a été pris le décret du 25 janvier
qui modifie le contingentement des rhums.
M. Alcide Delmont estime qu'en ce qui
con corne la Martinique, les nouvelles dta.
positimlti de ce décret portent atteinte au
bon équilibre du régime économique do
toute une région et, en ne respectant pas
certains e-ngagearients pris dans un décret
antérieur, créent l'inégalité entre les diffé-
rentes catégories de producteurs.
L'ART NÈGRE
̃ ̃ 00
Voici ce que pense M. J..F. Louis Merlet
de notre confrère La Presse, du dernier
« Bal nègre u, illustration vivante du gro-
tesque :
Joséphine Daker, jolie sUituc de bronze a un
talent et une vivacité d'expression que Je re-
connais volontiers. Mais que par mode stupide,
une jeune fille du dernier « avion It se mêle de
torturer ses lombes pour paraître originale,
a la manière du tlrummer de jazz, voilà qur
dépasse l'entendement.
Vti'oti veuille nous imposer des mol ils déeo-
ratirs qui « gueulent It duns un ensemble archl-
lecturnl ; des mesures de bamboulus après une
danse de Grieg, une musique de Debussy ou
do Itit,isky-liorsakoff ; des croupionnemcnts
ubsctncs ù coté d'une ligure de pavane ou la
valse de Mozart, que des managers exploitent
la crédulité féminine et le snobisme des sots,
c'est dépusser le -on sens et le goût public.
Il n'est question ni des défauts ni des qualités
de races différemment colorées.
Je n'en suis plus a co préjugé.
.NlUI6 flous ow-issoncie , rëju,;é.
Muis nous obéissons, blancs et noirs, à des
forces secrètes, à des traditions inéluctables
et il me parait bien difficile d'éviter les pre.
mières et de nous assimiler les autres par
simple contact.
Au pays do Racine et de Frugonard, il est
bon de n'oublier ni lu mesure, ni l'esprit.
obe
La Martinique à Paris
,.,. -v-o
Le plus Parisien des Martiniquais, M.
Edouard Beaudu, notre excellent confrère du
Petit Journal et de l'Intransigéant, secré-
taire général de la Gaité-Lynque, va pré-
senter incessamment dans un grand music-
hall un scénario intitulé Le Carnaval ftotr,
composé de La béguine, du Pas de la dia-
blesse, de la Danse dit Bel-Air et de la Danse
du Colibri.
La Béguine est un souple ondoiement de
tout le corps, d'abord plein de douceur et
de grâce, et qui se change soudain en une
danse vive et saccadée. Quand elle devient
frénétique, on nomme la Béguine le CaJ'se-
Codl Casse cod (casser la corde) est l'expres-
sion qu'emploient les jeunes filles du pays
pout dire qu'elles ont rompu avec le « pré-
jugu Il que combat M. Léou Frapié et que
défend M. Clément Vautel, avec des argu-
ments également troublants. Mais ça, ç est
une autre histoire. Passonsl.
Les Béguines sdnt inspirées par des chan-
sons satiriques. Les plus célèbres sont ú
Peau-Fromage, Lagodtgadaou, Doudou moin
(mon chéri), Cœur motn qu'a fait moin mal.
(mon cœur m'a fait mal).
Le Pas de la diablesse est un pas phrygien
très allongé, dansé par les femmes le mer*
credi des Cendres. La Danse du Bel-Air est
un quadrille qui ressemble au fandango et
qu'on rythme, les poings sur les hanches.
Quant à la Danse du Colibri, c'est une styli-
sation imaginée par Edouard Beaudu sur des
rythmes lents.
Sous la direction de l'inénarrable M. Bour-
guine, l'orchestre des Clfa'chll-lï-Gasofl
(gentils garçons) est composé de Martiniquais
de toutes professions : il y a des étudiants
en droit, en pharmacie, des industriels, un
typographe, des employés. Ils accompagne-
ront le Carnaval Noir.
Et l'étoile de ce Carnaval sera une déli-
cieuse créole de Fort-de-France, au corps
parfait, au visage malicieux et charmant,
Yaya Sapotille, qui parait devoir être une re*
doutable rivale pour Joséphine Baker.
Après le charleston. le blaclfc-bottom. Après
le black-bottom, la Béguine 1 Qu'on le veuille
ou non, les races colorées conquièrent l'Eu-
rope. Après tout, c'est bien leur tour.
La pensée de l'Occident
00
M. Monguillot, Résident Supérieur, avait
créé dei Ledur Tonkinoises, M. Robin, Ré-
sident Supérieur, son successeur au Tonicin,
vient de fonder à côté de cette oeuvre, et pour
la compléter, une bibliothèque de traductions
qui s'intitulera La Pensée de l'Occident, don-
nant ainsi son patronage à une entreprise dirigée
par MM. Vayrac et Nguyen-van-Vinh, et
dont le but est de faire pénétrer la culture occi-
dentale dans les milieux populaires indigènes.
La substitution du Quoc-ngu aux caractères
chinois semble avoir des effets contraires à ceux
qu'on espérait. Nous avons, à notre insu, con-
tribué à propager parmi la foule annamite les
idées, les croyances et les pires préjugés du
peuple chinois. Les Annamites ne savaient ja-
mais assez de caractères pour lire les ouvrages
chinois. Ils savent aujourd'hui assez de quoe-
ngu pour lire les traductions qu'en font certains
lettrés. Nous avions pensé que le quoc-ngu fa-
voriserait t l'expansion des idées occidentales,
et c'est l'influence chinoise qui en a profité.
Tout une librairie annamite s'est c^éée. qiii
n'est guère composée que de traductions dè
romans chinois.
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