Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-01-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 janvier 1927 28 janvier 1927
Description : 1927/01/28 (A28,N16). 1927/01/28 (A28,N16).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510122
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINCiT-lllIITIKME ANNEE. - N° 16
LE NmlliJ\O : 19 CBM1MKR
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JOURNAL QUOTIDIEN
-
Rédaction & Administrations
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Les Annales Coloniales
Les Miumeft el rêclmmee «ml rngwe «
bureau du Journal.
DmicTBUM I Marool RUEDEL et L.-Q. THÈBAULT
lM AnAtIS Coumulm RI pulttent tu dl.
elet inédits, qui sont leur propruu exclusive.
ABONNEMENTS
am le supplément illustré :
Un au 6 Moi. 8 M.
Fran.
colonies 1201 65 > 31 1
ttr"nnge,.. 110. 100 » M »
On raboane sans frais dm
tous 1. bureaux de porta
Impérialisme américain ?
oble-
M. Kellog, ministre d'Etat des Etats-Unis,
Ment de définir l'attitude de son pays à l'égard
de la Chine. Il est prêt à négocier de nouveaux
traités avec le Gouvernement chinois. Il est
dispose à abandonner les droits d'exterritoria-
lité, à reconnattre l'indépendance des tarifs
douaniers. Il ne veut pas prendre parti entre les
belligérants et n'entend favoriser aucun d'eux.
M. Keljcg affirme une grande sympathie
pour le réveil national de la Chine. Cependant,
les Ejtats-Unis ont envoyé en Extrême-Orient
des forces navales considérables. Mais ce n'est
pas dans une intention agressive. Il s'agit sim-
plement de veiller à la protection des intérêts
et des citoyens américains au cas où le* auto-
rités chinoises failliraient à leur tâche.
Ce langage mcècré et raisonnable va faire
plaisir à tous ceux qui redoutent les consé-
quences de la situation troublée qui existe en
Extrême-Orient. Il ne peut qu'avoir un excet-
lent effet sur I* esprit des révolutionnaires du
Sud qui sont en train de se rendre maîtres de
la plus grande partie de la Chine : indépen-
dance financière, politique, traités égaux, dis-
parition des privilèges territoriaux ou autres ac-
orc'^s aux étrangers, telles sont les proposi-
tions fcnnellc!o du Gouvernement de Washing-
ton.
Cette politique se différencie nettement de
ta politique impérialiste de certains autres
Etats. Dans ces conditions, en présence d'une
pareille attitude, comment peut-on accuser en-
core la grande République de l'Amérique du
Mord d'avoir une politique impérialiste, de
Kercher à étendre son influence et son emprise
ur les pays du Pacifique ?
Les apparences donnent raison à cette thèse
lui nie 1 impérialisme des Etats-Unis et op-
pose sa politique modérée et sage à celle de
I* Angleterre et du japon plus vigoureuse et
roins respectueuse du droit des étrangers. Ce-
pendant, les apparences, ici comme en bien
r autres cas, sont trompeuses. A nous fier abso-
lument 1 jus risquons fort de nous lais-
ser induire en feur.
je ne pense pas, pour ma part, que les Etats-
Unis poursuivent en Chine des buts fort diffé-
,ents de ceux des autres grands Etats, le Japon,
Angleterre, la France. L'immense territoire
le l'Etat chinois avec ses centaines de millions
rbabitants, ses ressources non pas encore exac-
tement estimées, mais considér é es par tout le
nonde comme considérables. presque inépuisa-
bles, reste pour le Gouvernement de Washing-
on comme pour ceux de Londres, de - Paris - et
le Tokio, un merveilleux champ d'expansion
économique. Il est même pour Jes Américains
in champ d'expansion morale' sinon intellec-
tuelle, grâce à l'activité inlassable des propa-
tçandistes de l'Y.M.C.A. subventionnés large-
ment par leur propre pays.
Les Etats-Unis n'ont jamais dédaigné les
oays de l' Extrême-Orient. Ce sont eux qui,
oar leur intervention militaire de 1853, ont
léclanché au Japon le mouvement qui devait
conduire ce pays à adopter les principaux usa-
ges de la civilisation européenne.
Ils sont arrivés en Chine après les Anglais
( les Français, mais ils y sont venus, et leur
tcttvtté a été tout de suite digne d'attention.
Cependant, ce n'est que vers la fin du XIXe siè-
cle, au moment où leur production industrielle
« commencé à sentir le besoin de débouchés à
étranger, que cette activité a pris une inten-
sité et une extension vraiment notables.
La guerre en a naturellement favorisé les
progrès. Qrâce à r absence des concurrents
européens, Allemagne, Angleterre, France, les
iffaires américaines prennent un développement
rapide. Des agences d'importation et d expor-
ation représentant plusieurs grandes entreprises
américaines d'électricité, de machines à écrire,
le caoutchouc, de fils de fer, d'automobiles,
;'établissent à Hon Kong, à Shanghai, à
fientsin, à Canton, à Yunnanfou, etc., etc. La
puissante Compagnie pétrolière, la .Standard
Oil, a des ramifications dans les principales
villes. Le commerce américain qui « fut long-
emps inexpérimenté dans le maniement au
marché d'Extrême-Orient, prend de l'assu-
rance, gagne du terrain et implante ses affaires
à côté des établissements européens et japo-
nais, Placements de capitaux, entreprises in-
dustrielles, emprunts, les Etats-Unis tiennent en
main déjà un solide noyau d'affaires ».
Ces lignes étaient écrites en 1920. Elles
étaient exactes, à ce moment-là, mais aujour-
d'hui, les constatations qu'elles traduisent sont
largement dépassées par la réalité. 11 serait
donc inexact de parler du désintéressement des
Etats-Unis. Les Etats-Unis et nous ne di-
sons pas cela pour obéir à des préoccupations
de chauvinisme que nous ignorons totalement
ne sont pas moins âpres au gain que ne le sont
les autres grands Etats qui leur font concurrence
en Chine. Partout, dans ce pays, les Améri-
cains désirent et ils y réussissent - se tail-
ler un domaine proportionné à leur force qui
est grande.
Seulement, ils procèdent d'une façon nette-
ment différente de celle employée par leurs ri-
vaux. Alors que ceux-ci ont pratiqué durant de
longues années la politique du privilège et des
zones d'influence, les Etats-Unis ont revendi-
qué le régime de la porte ouverte qui laisse à
chacun toute sa liberté d'action. Pourquoi ce li-
béralisme ? Est-ce pour des considérations mo-
rales ? Possible. Est-ce parce que, tous les
points intéressants étant occupés, il n'y avait
pas grand avantage à se faire concéder des
ports qui ne pourraient guère que végéter > Ce
n'est pas impossible. L'histoire de la diplo-
matie nous apprend que les Etats se drapent
souvent Jans les grands principes pour cacher
leur impuissance ou leurs déceptions. La Fon-
taine, qui était un grand observateur de l'âme
humaine, a composé sur ce sujet une fable dont
les vers sont dans toutes les mémoires, et dont
la morale s'applique aussi bien à la politique
des Etats qu' aux actions des humbles.
Mais je ne pense pas que la véritable raison
soit dans les deux hypothèses que je viens
d'émettre. Les Etats-Unis se prononcent pour
une politique libérale parce qu ils sont sûrs de
leur force. Ils sont pleins de confiance en leur
supériorité économique, en leurs méthodes.
Comment, d'ailleurs, ne le seraient-ils pas ?
Ils sont aujourd'hui le pays du monde le plus
riche en capitaux. Leur sol, aussi étendu qu'un
continent, possède tout ce qui est nécessaire à
l'industrie. Tandis que i" Etats européens sont
obligés de demander aux pays tropicaux cer-
taines matières premières qu'ils ne peuvent
produire, l'agriculture des Etats-Unis fournit
à la fois les produits des régions tempérées et
ceux de la zone intertropicale. Leur outillage,
constamment renouvelé, est le meilleur oui soit.
Dans ces conditions, on peut entamer la lutte
avec les rivaux sans crainte de succomber. On
n'a pas besoin de ces sortes « de béquilles »
que sont les privilèges que les rivaux ont arra-
chés à un pays sans défense. La lutte loyale,
sans entraves, voilà ce que désirent les Améri-
cains. Et voilà pourquoi ils sont partisans de la
porte ouverte.
- Mais soyez sans crainte, ils ne sont pas moins
attentifs à étendre leur emprise économique que
les autres nations. Ils apportent dans cette ac-
tion autant d'énergie que n'importe lequel des
grands pays capitalistes. Leur impérialisme n'est
pas moins avide de gain et de puissance que
celui de l'Angleterre, celui du Japon ou celui
de tout autre Etat.
Si nous ne tenions à rester dans la limite des
sujets généralement abordés dans ce journal,
il nous serait facile de montrer cette politique
expansionniste en œuvre, surtout depuis le re-
tour au pouvoir des républicains après la chute
de Wilson, au Mexique, en Amérique cen-
trale. au Guatemala, au Nicaraçuh, dans les
Antilles. La finance s'associe à 1 action politi-
que pour placer ces petits pays sous la domina-
tion de la grande république de r Amérique du
Nord. Il y a là un chapitre des plus curieux et
des plus intéressants de l'histoire de la diplo-
matie contemporaine. A la question : Y a-t-il
un impérialisme américain ? il nous permet de
répondre sans hésitation par l' affirmative.
Henry fontanier,
Député du Cantal
icc-firésittcnl de la Commission
des Colonies
Secrétaire de lu. Commission
des Allaites Etrangères.
tll
La succession de M. Lapie
Il semble que lu Tunisie eoit destinée à
fournir do recteurs l'Académie de Paris.
Hier malin, en effet, en Conseil des mi-
nistres, M. Edouard Hcrriot, ministre de
l'Instruction publique, a fait approuver la
nomination de M. Charlèty, recteur à
l'Académie de Paris, en remplacement de
M. Lapie, décédé.
M. Lapie, comme on sait, avait enseigné
1m philosophie au Lycée de Tunis.
M. Charlèty a été, Ini,pcndant de longues
années, Directeur général de renseigne-
ment en Tunisie. Il a rendu les plus emi-
nents services au développement de l'ins-
truction française dans la Régence.
M. Charléty Agé de soixante - ans, est com-
mandeur de la Légion d'honneur.
Professeur agrégé d'histoire et docteur
è9 lettres, le nouveau recteur de l'Académie
de Paris, a publié un important ouvrage
sur les ventes des biens nationaux dans la
région du Hhlmc, à l'époque de la Révolu-
tion et une histoire du Saint-Simonisme.
- - -- - -
Les châtres vides d Alger
00
La grève des étudiants des quatre Facultés
de l'Université d'Alger a pris fin aussitôt qu'a
été connue la promesse formelle que les chaires
de la Faculté de Droit d'Alger seraient très
prochainement pourvues de leurs titulaires.
En attendant que satisfaction entière soit
donnée aux justes demandes des étudiants
d'Alger, M. Herriot, ministre de l'Instruction
publique, vient de désigner M. Breton comme
chargé de cours de droit civil à la Faculté de
cette ville.
MISE ÃÜ POINT
–-00-––
Un journal du soir avait fait suivre une
interview de M. Maurice Viollette d'un
paragraphe conçu en termes désobligeants
pour les colons. Le Gouverneur Général de
l'Algérie, avant de s'embarquer, a tenu à
renier la paternité des paroles qu'on lui
attribue.
Il n'a jamais cessé pendant son séjour a
Paris de célébrer l'effort admirable réalisé
par les colons en Algérie. Jamais aucune
parole de lui n'a démenti les déclarations
maintes fois répétées faites en Algérie et
en France pour exalter l'effort colonisateur
de la France dans les départements afri-
cains.
Poar la production lainière
-o--
Le Conseil de direction du Comité Central
de la Laine u décidé d'adhérer à l'Union
Ovine Coloniale, qui vient de se créer sous le
patronage de l'Union Ovine de l'Afrique du
Nord. Le Conseil a envisagé la possibilité
d'admettre dans la nouvelle section « Produc-
tion de matières premières » les groupements
d'intérêt général dont le but est le développe-
ment de l'élevage ovin en France et dans les
colonies.
Le Conseil a entendu, d autre part, une
importante communication de M. Henri Dewa-
vrin. délégué du Comité d'Etudes et d'Essais
d'élevage du mouton mérinos dans les Colo-
nies françaises lUI l'élevage en A.O.F. Il lui
a été. d'autre part, rendu compte de la sous-
cription lancée panni les membres du Comité
central pour la constitution du Syndicat d'Etu-
des pour l'élevage en A.O.F.
Passages et séjours
coloniaux
--0-0--
Des protestations se sont récem-
ment élevées contre un projet di
suppression des passages des famil-
les des fonctionnaires se rendant à leur poste
colonial ou revenant en France.
Il faut reconnaître que la mesure serait
d'une gravité exceptionnelle. On comprend
le souci des Gouverneurs Généraux de réa-
liser des économies dans leur IJtl(get, mais
ils ont encore plus besoin d'avoir comme
fonctionnaires des hommes instruits, cultivés,
dont la moralité tt la dignité de vie soit au-
dessus de tout reproche. Or, il est certain
que le jeune débutant qui partirait pour la
colonie sachant qu'il ne pourra jamais s'y
créer de loyer ne répondra en aucune façon
à ces desiderata. Il ne faut pas croire, en
effet, que les soldes actuelles de la majorité
des fonctionnaires peuvent permettre à un
chef de famille de payer, tous les trois ou
quatre ans, le passage de sa femme, moins
encore celui d'enfants. Une pareille dépense
absorberait, et an delà, les économies qu'il
aurait pu faire pendant son séjour colonial.
Faire disparaître la femme française de la
vie coloniale ce serait enlever tout ce qu'ellt
a apporté de lalue, de confort, de tiignité,
ce serait installer la femme indigène au
foyer du fonctionnaire et transformer s oui-,
peu d'années en un grave péril, le problème
des métis fil augmentant effroyablement leur
nombre.
Pour solutionner cette questioll, on a aussi
proposé une augmentation Je la durée du
séjour colonial. HI pourtant il y a intérêt
à ce que les fonctionnaires rentrent assez
souvent en Euro pe même s'ils sont fil bonne
santé corporelle, pour s'y retremper intellec-
tuellement.
Il ne tout pas oublia que les climats tro-
picaux ont une influence souvent plus fâ-
cheuse sur les facultés intellectuelles que sur
la santé corporelle, aussi serait-il très regret-
table d'obliger systématiquement les colo-
niaux à des séjours très - prolongés, même
avec la faculté de se rendre chaque année en
des stations d'altitude. D'ailleurs, si sur les
convalescents, ces stations ont une influence
extrêmement heureuse, leur action sur les or-
ganismes simplement fatigués est faible et
le réconfort qu'elles procurent disparaît ra-
pidement après le retour dans la plaine.
Il ne faut pas non plus oublier, d'autre
part, qu'un assez grand nombre de fonction-
naires font instruire leurs enfants dans la
métropole et que retrouver leur famille seu-
lement tous les trois ans est un long délai.
.-
Pour toutes ces raisons il apparait que les
économies recherchées pourraient être plus
heureusement réalisées par d'attlus moyens
que la des séjours coloniaux.
Charles Debierre,
Sénateur du Nord.
Membre de la Commission
des Allaites étrangères
u «tHifft COlalllil
En déplorer la raréfaction de plus en plus
grande et en démontrer l'urgente nécessité sont
désormais des lieux communs.
Tout autres sont les moyens de remédier à la
pénurie de cette main-d'œuvre. Et nous devons
noter tous les projets, tous les conseils, tous
les plans relatifs aux mesures conservatrices des
travailleurs indigènes.
La sous-commission d' enquête de l' Associa-
tion Colonies-Sciences a partagé la manière de
voir de son rapporteur, M. Géraud. qui estime
qu'il ne convient pas de chercher à accroître la
population dans les zones dépeuplées, si ces
zones n' ont pas des richesses intrinsèques, ni
d'activité économique.
M. le Général Messimy, en présidant la der-
nière réunion, a bien indiqué qu'il ne s'agit
pas de répartir également la population dans
les divers territoires, mais de l'appeler partout
où le besoin de main-d' œuvre se fait le plus
vivement sentir.
On prévoit le déplacement des travailleurs
non pas isolément, mais avec leur famille en-
tière pour les fixer définitivement au lieu même
où ils doivent être employés.
Cette mesure ne saurait, à mon avis, être
adoptée qu'avec les plus expresses réserves, car
que deviendront les pays d origine si les habi-
tants n' y retournent pas >
Aussi faut-il louer la prudence de M. le
Gouverneur Général Carde qui répartit avec
mesure l'exode des travailleurs du Mossi et du
Gourounsi vers les colonies voisines à main-
d' œuvre restreinte.
Par ailleurs, il convient d'appliquer à l'égard
de l'indigène la politique du oentre-plem. Les
indigènes ne résisteront aux maladies et ne pro-
duiront un travail utHe qu'autant qu'ils seront
Hien nourris-
Il suffit, du reste, de parcourir la réglemen-
tation du travail indigène pour constater que les
mesures les plus idoines sont prescrites et de
leur côté, la plupart des employeurs, conscients
de la valeur de la main-tourent des plus grands soins et de la plus
grande sollicitude. Car, quoi qu'en prétendent
certains profanes, le progrès sous tous les rap-
ports marche à grand pas en A. O. F ., grâce
au concours de tous ceux qui collaborent à la
mise en valeur de notre empire ouest-africain.
CONFÉRENCE
-n-
Le djlmanclie ft février à 17 lh(nirps, dans
rnmnhit.h de l'Observatoire. M. G. Julien, gouverneur
honoraire des Colonies professeur fi l'Ere,'-»
Coloniale parlera de « l'Ame Malgache Il.
Des projections Illustreront cette conférence.
A LA CHAMBRE
00 -
DANS LES COMMISSIONS
Voici la composition des bureaux des
plus importantes Commissions do la Cham-
re.
Algérie et Colonies
Lu Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats u nommé :
Président : M. Diagne glaise).
N ice-présidents : MM. Tuiltinger "PielTc),
Fonlanier (Henry), Michel (Henri), Houx-
Freissillcng. Outrey (Kt'nesL),Maitrc, Proust
(Louis), Perreau-Pradier tPieJTc).
Sécrétai t es : MM. Caspurin (Lucien),
Nouelle (Georges), Helmont (Alcide), Gouin
(Félix), Poilou-Duplessy (Jucquus,. Alorel
(François), (Tarn).
Marine marchande
La Commission du la Marine nuiivlmude
a nommé :
Président : M. Morinaud Emilc.
Vice-présidente : MM. William-Bertrand.
Cayrol (Antoine), TLsso (Henri), Lc-
buucq (Charles), Massun (Uippulyte), Cana-
velli, Itimberl (Fernand).
Secrétaires : MM. Félix (Jean), Teyssicr
(Lucien), Le liuen (Victor), Coijuelle (Félix),
Begls (L-J.), Houx (Rémy.
Douanes
La Commission des Douanes et des con-
ventions commerciales a nommé :
Président : M. Jeun Bose.
Vice-présidents : MM. Burthe (Kdouurd),
Camuxct (Etienne), Cadenat (Bernard),
Cante (Charles), Delesalle (Charles), Le
Mire (Henry), Hégis (L.-J.).
Secrétaires : MM. Haulhae (Joseph), Ma-
rinié (Jean) (Aveyron), Outrey (Ernest),
Allorffer, Laroche-Joubert (Kdmond;, Pu y ru
(Jean).
Mines
La Commission des Mines et de la lorce
motrice a nommé :
PrésideJit : M. Charles Baron.
Vice-présidents : M'I. Buslv, Hazile (Gas-
ton), Bouveri (Jean), Chariot (Etiennf),
Guilhaumon (Charles), de Wendel \Frull-
çois).
Secrétaires : MM. Audiffret-Pasquier (duc
d'j, Thoumyre (Hobert), Morinaud (Emile),
tinvriur (Isidore), Sixdirc (Henri), nrom
(Josepil), Dauthy (Haymond), Mnndrillon
(Emile), Mués, ltevnaud (Simon) (Loire).
Affaires étrangères
La Commission des Affaires étrangères a
nommé :
Président : M. Fruuklin-Bouillon.
Vice-présidenls : MM. Soulié (Edouard),
Barthélémy (Joseph), Loucheur, Mistrul,
Milhaud (Albert), Borel (Emile).
Secrétaires : MM. Antériou, Chaumié,
Daniélou, Fonlnnier, Freys (Churles),
marquis de la Forronays, Plaisant (Marcel),
Bestid (Paul).
Au Conseil d État
--- 0.0-
Rejet de la requête d'un fonctionnaire
de la Trésorerie d Algérie
Invoquant les dispositions de l'art. ^8 de
la loi du 30 décembre 11)20, d'aorte les-
quelles it le fonctionnaire mis à la retraite
reste en fonctions jusqu'à délivrance
« de son brevet de pension »,
M. Giraud, payeur particulier de la tré-
sorerie d'Algérie, avait introduit une
requête au Conseil d'Etat, aux lins d'an-
nulation pour excès de pouvoir, d'un
arrêté du minisire dee Finances, en date
du 18 mairs m.), lui .prescrivant de cesser
ses fonctions le t,'r mars 1925.
Celle haute juridiction a statué sur cette
affaire, en rejetant la requête dont s'agit
et ce pour les motifa ci-après :
Le Conseil :
Considérant qu'en vertu des dispositions
du 2° alinéa de l'art. 28 de la loi du ol
dôeenuhre 1920, non abrogé par la loi du
li avril l!)2i, les fonctionnaires tenus de
produire un certificat de non « débet », ne
bénéficient pas des dispositions de l'alinéa
précédent du même texte prévoyant le
maintien en activité, jusqu'à délivrance de
- leur -- hrevet de pension, des agents admis -
à faire valoir leurs droits à la" retaite ;
Considérant que le champ d'application
de cette disposition exceptionnelle, qui
reproduit une disposition identique à l'ar-
ticle 47 du décret du 9 novembre 1853, est
reformé par les termes de l'art. 33 du
décret du 9 novembre 1853, que cet article
toujours en vigueur astreint tous les agents
comptables en instance de pension, qu'ils
soient ou non justiciables directs de la
juridiction des oqm-ptes, à produire un
certificat adminiistratif de non « débet ».
M. Giraud, payeur en Algérie, qui pos-
sède la qualité de comptable, en vertu des
dispositions des décrets du 16 janvier HHV2
sur la comptabilité en Algérie, n'est donc
pas fondé a soutenir que le bénéfice du
premier alinéa de l'art. 28 de la loi du 31
décembre 1920 lui a été illAginlenient refusé.
Des lors sa requête est rejetée.
DÉPARTS
M. d'Arbousier, Gouverneur des Colonies,
Commissaire-Résident aux Nouvelles-Hébri-
des, vient de prendre passage à Marseille à
bord du Commissaire-Ramel, des Messageries
Maritimes, pour rejoindre son poste.
M. Chapon-Baissac, Gouverneur de la Côte
Française des Somalis, s' est embarqué aujour-
d'hui sur le Paul-Lccat pour rejoindre son
poste.
[Exposition internationale
du caoutchouc
--0-0-
M. Albert Sarrnut, ministre de l'Intérieur,
a visité longuement l'Exposition Interna-
tionale du Caoutchouc. Comme Gouverneur
Général de l'Indochine, puis comme Minis-
tre des Colonies, il avait antérieurement
honoré de son patronal les précédentes
manifestations de Londres et de Hruxellee.
L9industrialisation
des bois coloniaux
_«o–
A mon retour de Ta Côte d' I voire, j'écri-
vais dans les Annales Coloniales du 7 août
1925 que l'endurance, la ténacité, l'énergie
constante dans l'effort, de l'aviateur
Lachniann, nous les retrouvions dans la
création et l'organisation de sa scierie mo-
dèle installée près d'Abidjan, sur les bords
de la baie du Banco.
Cette usine est actuellement tout à fait au
point, grâce aux perfectionnements que M.
Lachmann n'a cessé d'y apporter avec le
souci fonstant, qui répond aux vues de l'Ad-
ministration, 'le réduire le plus possible la
main-d'œuvre indigène.
Le matériel va être incessamment aug-
menté des appareils suivants :
Un treuil à commande électrique pour
halage des billes de la lagune à la scierie.
Un palan électrique desservant les cha-
riots principaux de scie.
Une pompe à eau électrique pour alimen-
tatiun en eau des bacs de chaudière et des
maisons d'habitation.
Un éclairage électrique des ateliers et ha-
bitations; matériel naval en lagune.
Des dépôts de sciages installés dans les
grands centres de la Côte d'I voire, de la
H aute-Volta, du Dahomey et de la Guinée
assureront à la clientèle un approvisionne-
ment immédiat et nous ne verrons plus, es-
pérons-Ie, importer dans nos colonies de
l'A. n. F., à grands frais et au grand fJam
de notre change, des bois du Nord ou
d'Amérique. Ces résultats seront un titre
suffisant pour mériter à la Société Lachniann
et Cie, la reconnaissance de tous ceux qui
s'intéressent à l'industrialisation des l*>is de
nos colonies.
Eugène Devaux
---
L'AVIATION COLONIALE
-()-&--
Madagascar-Etang de Berre
La Ligue aéronautique de France a n'(u
hier après-midi, à son siège, le lieutenant de
vaisseau Bernard et l'officier des équipages
Dougault.
A cette réception toute intime assistaient le
maréchal Franchct d'Esperey, M. Laurent-
Eynac, ancien sous-secrétaire d'Etat à l'aé-
ronautique, le général Niessel, du Conseil
supérieur de la guerre ; le capitaine de vais-
seau Truey, représentant l'amiral Frochot,
directeur de l'aéronautique au ministère de
la Marine ; le comte H. de la Vaulx, prési-
dent de la Fédération Aéronautique Interna-
tionale; Iacobo Armigio, délégué de l'Espa-
gne à la F. A. I,
Dépêches de l'Indochine
--0-0--
Gouverneur en tournée
M. Delahrossr, prenant possession de son
poste die Gouverneur de Coehinchine, a
visité la région ouest de la colonie. Il a
constaté que partout le travail se poursui-
vait dans la confiance et la prospérité. Se
rendant ensuite dans la région est, il a
reçu la soumission des populations Mots
qui ne s'étaient jusqu'à présent jamais ral-
liées à la France.
Retour de tournée
Le Résident Supérieur llobin île retour de
tournée d'inspection des régions du llaut-
Tonkin est arrivé à llunoï vendredi soir.
La rébellion de Laï-Chau
Après la rébellion des détenus dit péni-
tencier de Laï-Chau, l'appel du soit- a fait
constater que 80 prisonniers manquaient
qui ont pris la fuite en emportant quelques
carabines. Des troupes mobiles se sont
lancées à leur poursuite dans la direction
de la frontière dit Yunnan que les prison-
niers cherchent à gagner.
- .900.
Le cours du riz
SAIGON, 26 janvier
(les 100 kilos en piastres)
niz Il 0 1. 25 0/0 brisures .,., 1O:?O 1
Riz n° 2, 40 0/0 brisures 9 50
Hiz n° 2, 50 0/0 brisures 9 03 1
,> 8 10
Brisures n°' 1 et 2 S 10
Brisures n0* 3 ('t .'1. ",.,.,. 7 20
Farines. , , , , , , 3 05
Paddy Vinh-Long 5 90
Paddy Co-Cong 6 15
Paddy Hac-Lieu 5 80
Paddy Raixau •> 90
Coprah.. , , , , , , , , 17 ?.>
..:LUX DE LA PIASTRE
l.e Gouverneur (n-néral de l'Indochine vient
de faire eonnaitre au ministre des Colonies
q"U'à ln date du 27 janvier 1027, le taux oflicill
de la piastre Nail de 13 fr. 15.
A la mémoire d'un brave
La petite ville de Livron (Basses-Alpes) inau-
gurera au mois «l'avril, un inonuinenl «Steve por
souscriptions au sergent, Hern^s-Cainhot, !nSi"(-
que défenseur du poste de Bibane mii résilia
aux Ihfains du 23 avril au 5 juin 1025.
Le sergent Bernùs-Camlwl fut l'âme de "c
sublime résistance. Dt''li\r«; nue >rviu;;re f \:s,
nprî>s un long blocus, deux fois ->1 essô, il nMint
de conserver son poste «le saerdi •̃>. )v,,c un
demeurèrent los :il'r:'¿t'nl,.¡ lVrvon Voiu' iiU',
le soldat Rabin, toléphonislo des brigadiers
d'artillerie Aimé I.uqlld l't. C.iaudi is i.an'inl,
les artilleurs Paul Uiehant et, Alfred !h":.!\h,
les sergents lie tirailleurs Kakama Hiarra. I Pl-
eine C.amara, et quarante eiivj s«*>négala.-> iYn-
«lant onze jours, cette poignée «l'homme* re-
poussa les assauts des Hifains dans eetlti
deuxième phll.::'l «tu si«sge. I.e 5 juin, (1'\li ¡'"
par les continuels assauts, ils «Maient suhmerg«',s
sous la mitraille, et. l'avalanche ennemie péné-
trait «lans le poste. Ce fut le massacre.
A Bibane. une sUMc rappellera mieux que les
phrases les plus «Moquentes. de. «iuel prix fli-
îvnt payées la paix et la s
Constitution
d'un groupèrent forestier-
au Cameroun
-0-0---
Sous le nom île Il Groupement Forestier du
Cameroun », il vient de se constituer, à Vua-
la, une association des exploitants forestiers
et aclteteurs de. bois du Cameroun.
La présidence de ce groupement a été COli-
liée à M. Eugène ScllIlcider, qui a plus de
trente ails de pratique forestière sur la côte
occidentale d'Afrique et qui, présentement,
est courtier en bois à JJttala.
On peut espérer que M. Schneider, organi-
sateur et critique averti des choses coloniales,
fera de bonlle besog)tc à la tête du nouveau
groupement, notamment en ce qui concerne
tant les conditions de transport par voie fer•
rce et d'embarquement des bois dans la co-
lonie, qu'en ce qui concerne l'organisation, à
Duala même, d'un marché de bois pour l'ex-
portation.
La situation forestière au Cameroun
L'année 1926 se termine par un encombre.
ment général du port de Douala, et ceia, mal-
gré la pénurie continue de wagons pour
l'évacuation des bois : il n'y eut en novem-
bre que peu de navires, et les nombreux ba-
teaux français actuellement dans le port re-
fusent du fret contracté sans doute pour l'an-
née entière à un tarif trop "bas. Ce seront donc
les navires étrangers qui sauveront en partie
ia situation.
Les travaux du port - treize millions pré-
vus pour aménagement de quais - et le nom-
breux matériel qui ne ces:w d'arriver pour
l'achèvement du chemin de fer du Centre al-
lant à Yaoundé, nécessitent tous les chalands
disponibles ; plus de deux mille tonnes de
bois lourds encombrent les ouais.
Il y a de ce fajt un certain ralentissement
dans les achats, et le producteur est d'autant
moins exigeant que la baisse du change et des
produits en général lui démontrent que le
bois suivra le même mouvement.
Summe toute, l'année (kiii termine, vit
l'exploitation forestière faire de grands pro-
grès à tous les points de vue : l'arrêté du
5 juillet nous donne une organisation fores-
tière, et la Chambre de commerce nouvclle-
ment crélc a dans son bureau nombre d'ex-
ploitants qui sauront amener les autorités à
une meilleure organisation des services du
chemin de fer et du port, ce qui permettra
d'intensifier la production et non de la ies-
treindro comme ce fut le cas pour tous ceux
qui ont travaillé jusqu'ici avec des moyens
modernes.
L'exportation des bois et les transactions
se font sur des bases de plus en plus régu-
lières. les ventes se faisant directement entre
producteur et acheteur, généralement au
comptant sur wagon, les envois en consigna-
tion ou de bois non réceptionnés avant départ,
surtout sur des marchés étrangers, ayant
donné lieu à trop de déboires. Cette manière
de faire amènera bientôt à l'achat au mètre
cube plus rationnel que celui au poids dans
un pays où les bascules, quand elles existent,
?ont fausses et les densités d variables. La vente au mètre cube devrait
être la seule unité de transaction puisque
plus loyale et permettant un règlement im-
médiat et définitif, mais cette innovation por-
terait atteinte à trop d'intérêts pour être ad-
mise par les importateurs d(', ports, car elle
favoriserait singulièrement les transactions
directes avec la clientèle de l'intérieur.
L'achetcur local devient ainsi l'intermé-
diaire obligatoire entre le producteur et les
maisons d'Europe désireuses de faire des
achats directs aux lieux, de production ou de
s'assurer des livraisons régulières d'essences
dont elles ont reconnu les qualités.
Les prix pour nos bois d'ébénisterie depuis
juillet surtout, ont toujours hé en hausse, et
les demandes très actives ; cela tient beau-
coup à une meilleure présentation des bois
et à leurs qualités essentielles qui ont fini
par être reconnues. Le sapeli et l'ayous sont
des bois spéciaux au Cameroun et appréciés
à leur valeur, ainsi que l'assié, le magona,
l'iroko, qui peuvent concurrencer les acajous
et bois similaires des meilleures provenancs; -
diverses autres essences moins connues arri-
veront également à conquérir le marché eu-
ropéen. L'ébène a pu s'exporter en quantités
industrielles et en bûches de poids et lon-
gueurs permettant l'utilisation la plus large;
malheureusement, d'autres bois de fantaisie,
bubinga, zingana, biling-a. n'ont eu qu'une
vogue momentanée et ne méritent pas l'aban-
don où on les laisse.
L'exploitation des bois d'industrie, des bois
lourds surtout dont la liste serait assez lon-
gue, n'a fait que peu de progrès, tant à cause
des frets prohibitifs que des prix déjà peu ré-
munérateurs qui le deviendront encore moins
au cours de la livre, puisqu'ils sont destinés
à l'étranger. Le Cameroun peut déjà actuel-
lement être le meilleur fournisseur de ces
bois vu la facilité de les embarquer sur cha-
land en attendant que les quais permettent
rembarquement direct du wagon sans rupture
de charge. Il serait d'ailleurs à souhaiter que
tous les embarquements se tassent uniquement
par chaland et non par tlottage, la différence
de prix de mise à bord se compensant large-
ment par la meilleure pié.-entation et tenue
des bois qui n'ont pas eu à souffrir des lances
à boucles et d'un trop long séjour à l'eau. Il
appartient à une société privée q 1i y trouve-
rait une large rémunération, dv s'occuper
- d'embarquement et transit avec d» chalands.
Les tarifs de plus en plus éle es du che-
min de fer et la difficulté d'emb rquement à
Douala amèneront certainement cgrandes so-
ciétés à envisager l'exploitation on rivière qui
est la seule rationnelle pon. les bois d'in-
dustrie. L'installation de scieries permettrait
aussi de solutionner la question des bois d'in-
dustrie qu'on demande débités : nous voyons
ainsi (ll:jà s'exporter du palétuvier en traver-
ses et merrains travaillés |>onr la tonnellerie.
l'Onll)rO"x travalix
T.'annt:e 1027. grà» e aux nombreux travaux
de standardisation et unifications diverses en-
trepris par les divers groupements du bois en
France, laisse prévoir qu'au Cameroun une
véritable organisation locale se fera d'elle-
même en vue «le faciliter les transactions avec
la métropole et la propagation à l'étranger
de nos essences l appréciées.
Douala. le m ih:eembrc tçj6.
Eugène Schneider
Courtier en loi*.
LE NmlliJ\O : 19 CBM1MKR
YKNJ)Hi:i>| S» »11. 2S JANVILH L27
JOURNAL QUOTIDIEN
-
Rédaction & Administrations
M, RM M MMt-TMHr
PARIS <1">
iriLiPZ. 1 LOO." UH
Les Annales Coloniales
Les Miumeft el rêclmmee «ml rngwe «
bureau du Journal.
DmicTBUM I Marool RUEDEL et L.-Q. THÈBAULT
lM AnAtIS Coumulm RI pulttent tu dl.
elet inédits, qui sont leur propruu exclusive.
ABONNEMENTS
am le supplément illustré :
Un au 6 Moi. 8 M.
Fran.
colonies 1201 65 > 31 1
ttr"nnge,.. 110. 100 » M »
On raboane sans frais dm
tous 1. bureaux de porta
Impérialisme américain ?
oble-
M. Kellog, ministre d'Etat des Etats-Unis,
Ment de définir l'attitude de son pays à l'égard
de la Chine. Il est prêt à négocier de nouveaux
traités avec le Gouvernement chinois. Il est
dispose à abandonner les droits d'exterritoria-
lité, à reconnattre l'indépendance des tarifs
douaniers. Il ne veut pas prendre parti entre les
belligérants et n'entend favoriser aucun d'eux.
M. Keljcg affirme une grande sympathie
pour le réveil national de la Chine. Cependant,
les Ejtats-Unis ont envoyé en Extrême-Orient
des forces navales considérables. Mais ce n'est
pas dans une intention agressive. Il s'agit sim-
plement de veiller à la protection des intérêts
et des citoyens américains au cas où le* auto-
rités chinoises failliraient à leur tâche.
Ce langage mcècré et raisonnable va faire
plaisir à tous ceux qui redoutent les consé-
quences de la situation troublée qui existe en
Extrême-Orient. Il ne peut qu'avoir un excet-
lent effet sur I* esprit des révolutionnaires du
Sud qui sont en train de se rendre maîtres de
la plus grande partie de la Chine : indépen-
dance financière, politique, traités égaux, dis-
parition des privilèges territoriaux ou autres ac-
orc'^s aux étrangers, telles sont les proposi-
tions fcnnellc!o du Gouvernement de Washing-
ton.
Cette politique se différencie nettement de
ta politique impérialiste de certains autres
Etats. Dans ces conditions, en présence d'une
pareille attitude, comment peut-on accuser en-
core la grande République de l'Amérique du
Mord d'avoir une politique impérialiste, de
Kercher à étendre son influence et son emprise
ur les pays du Pacifique ?
Les apparences donnent raison à cette thèse
lui nie 1 impérialisme des Etats-Unis et op-
pose sa politique modérée et sage à celle de
I* Angleterre et du japon plus vigoureuse et
roins respectueuse du droit des étrangers. Ce-
pendant, les apparences, ici comme en bien
r autres cas, sont trompeuses. A nous fier abso-
lument 1 jus risquons fort de nous lais-
ser induire en feur.
je ne pense pas, pour ma part, que les Etats-
Unis poursuivent en Chine des buts fort diffé-
,ents de ceux des autres grands Etats, le Japon,
Angleterre, la France. L'immense territoire
le l'Etat chinois avec ses centaines de millions
rbabitants, ses ressources non pas encore exac-
tement estimées, mais considér é es par tout le
nonde comme considérables. presque inépuisa-
bles, reste pour le Gouvernement de Washing-
on comme pour ceux de Londres, de - Paris - et
le Tokio, un merveilleux champ d'expansion
économique. Il est même pour Jes Américains
in champ d'expansion morale' sinon intellec-
tuelle, grâce à l'activité inlassable des propa-
tçandistes de l'Y.M.C.A. subventionnés large-
ment par leur propre pays.
Les Etats-Unis n'ont jamais dédaigné les
oays de l' Extrême-Orient. Ce sont eux qui,
oar leur intervention militaire de 1853, ont
léclanché au Japon le mouvement qui devait
conduire ce pays à adopter les principaux usa-
ges de la civilisation européenne.
Ils sont arrivés en Chine après les Anglais
( les Français, mais ils y sont venus, et leur
tcttvtté a été tout de suite digne d'attention.
Cependant, ce n'est que vers la fin du XIXe siè-
cle, au moment où leur production industrielle
« commencé à sentir le besoin de débouchés à
étranger, que cette activité a pris une inten-
sité et une extension vraiment notables.
La guerre en a naturellement favorisé les
progrès. Qrâce à r absence des concurrents
européens, Allemagne, Angleterre, France, les
iffaires américaines prennent un développement
rapide. Des agences d'importation et d expor-
ation représentant plusieurs grandes entreprises
américaines d'électricité, de machines à écrire,
le caoutchouc, de fils de fer, d'automobiles,
;'établissent à Hon Kong, à Shanghai, à
fientsin, à Canton, à Yunnanfou, etc., etc. La
puissante Compagnie pétrolière, la .Standard
Oil, a des ramifications dans les principales
villes. Le commerce américain qui « fut long-
emps inexpérimenté dans le maniement au
marché d'Extrême-Orient, prend de l'assu-
rance, gagne du terrain et implante ses affaires
à côté des établissements européens et japo-
nais, Placements de capitaux, entreprises in-
dustrielles, emprunts, les Etats-Unis tiennent en
main déjà un solide noyau d'affaires ».
Ces lignes étaient écrites en 1920. Elles
étaient exactes, à ce moment-là, mais aujour-
d'hui, les constatations qu'elles traduisent sont
largement dépassées par la réalité. 11 serait
donc inexact de parler du désintéressement des
Etats-Unis. Les Etats-Unis et nous ne di-
sons pas cela pour obéir à des préoccupations
de chauvinisme que nous ignorons totalement
ne sont pas moins âpres au gain que ne le sont
les autres grands Etats qui leur font concurrence
en Chine. Partout, dans ce pays, les Améri-
cains désirent et ils y réussissent - se tail-
ler un domaine proportionné à leur force qui
est grande.
Seulement, ils procèdent d'une façon nette-
ment différente de celle employée par leurs ri-
vaux. Alors que ceux-ci ont pratiqué durant de
longues années la politique du privilège et des
zones d'influence, les Etats-Unis ont revendi-
qué le régime de la porte ouverte qui laisse à
chacun toute sa liberté d'action. Pourquoi ce li-
béralisme ? Est-ce pour des considérations mo-
rales ? Possible. Est-ce parce que, tous les
points intéressants étant occupés, il n'y avait
pas grand avantage à se faire concéder des
ports qui ne pourraient guère que végéter > Ce
n'est pas impossible. L'histoire de la diplo-
matie nous apprend que les Etats se drapent
souvent Jans les grands principes pour cacher
leur impuissance ou leurs déceptions. La Fon-
taine, qui était un grand observateur de l'âme
humaine, a composé sur ce sujet une fable dont
les vers sont dans toutes les mémoires, et dont
la morale s'applique aussi bien à la politique
des Etats qu' aux actions des humbles.
Mais je ne pense pas que la véritable raison
soit dans les deux hypothèses que je viens
d'émettre. Les Etats-Unis se prononcent pour
une politique libérale parce qu ils sont sûrs de
leur force. Ils sont pleins de confiance en leur
supériorité économique, en leurs méthodes.
Comment, d'ailleurs, ne le seraient-ils pas ?
Ils sont aujourd'hui le pays du monde le plus
riche en capitaux. Leur sol, aussi étendu qu'un
continent, possède tout ce qui est nécessaire à
l'industrie. Tandis que i" Etats européens sont
obligés de demander aux pays tropicaux cer-
taines matières premières qu'ils ne peuvent
produire, l'agriculture des Etats-Unis fournit
à la fois les produits des régions tempérées et
ceux de la zone intertropicale. Leur outillage,
constamment renouvelé, est le meilleur oui soit.
Dans ces conditions, on peut entamer la lutte
avec les rivaux sans crainte de succomber. On
n'a pas besoin de ces sortes « de béquilles »
que sont les privilèges que les rivaux ont arra-
chés à un pays sans défense. La lutte loyale,
sans entraves, voilà ce que désirent les Améri-
cains. Et voilà pourquoi ils sont partisans de la
porte ouverte.
- Mais soyez sans crainte, ils ne sont pas moins
attentifs à étendre leur emprise économique que
les autres nations. Ils apportent dans cette ac-
tion autant d'énergie que n'importe lequel des
grands pays capitalistes. Leur impérialisme n'est
pas moins avide de gain et de puissance que
celui de l'Angleterre, celui du Japon ou celui
de tout autre Etat.
Si nous ne tenions à rester dans la limite des
sujets généralement abordés dans ce journal,
il nous serait facile de montrer cette politique
expansionniste en œuvre, surtout depuis le re-
tour au pouvoir des républicains après la chute
de Wilson, au Mexique, en Amérique cen-
trale. au Guatemala, au Nicaraçuh, dans les
Antilles. La finance s'associe à 1 action politi-
que pour placer ces petits pays sous la domina-
tion de la grande république de r Amérique du
Nord. Il y a là un chapitre des plus curieux et
des plus intéressants de l'histoire de la diplo-
matie contemporaine. A la question : Y a-t-il
un impérialisme américain ? il nous permet de
répondre sans hésitation par l' affirmative.
Henry fontanier,
Député du Cantal
icc-firésittcnl de la Commission
des Colonies
Secrétaire de lu. Commission
des Allaites Etrangères.
tll
La succession de M. Lapie
Il semble que lu Tunisie eoit destinée à
fournir do recteurs l'Académie de Paris.
Hier malin, en effet, en Conseil des mi-
nistres, M. Edouard Hcrriot, ministre de
l'Instruction publique, a fait approuver la
nomination de M. Charlèty, recteur à
l'Académie de Paris, en remplacement de
M. Lapie, décédé.
M. Lapie, comme on sait, avait enseigné
1m philosophie au Lycée de Tunis.
M. Charlèty a été, Ini,pcndant de longues
années, Directeur général de renseigne-
ment en Tunisie. Il a rendu les plus emi-
nents services au développement de l'ins-
truction française dans la Régence.
M. Charléty Agé de soixante - ans, est com-
mandeur de la Légion d'honneur.
Professeur agrégé d'histoire et docteur
è9 lettres, le nouveau recteur de l'Académie
de Paris, a publié un important ouvrage
sur les ventes des biens nationaux dans la
région du Hhlmc, à l'époque de la Révolu-
tion et une histoire du Saint-Simonisme.
- - -- - -
Les châtres vides d Alger
00
La grève des étudiants des quatre Facultés
de l'Université d'Alger a pris fin aussitôt qu'a
été connue la promesse formelle que les chaires
de la Faculté de Droit d'Alger seraient très
prochainement pourvues de leurs titulaires.
En attendant que satisfaction entière soit
donnée aux justes demandes des étudiants
d'Alger, M. Herriot, ministre de l'Instruction
publique, vient de désigner M. Breton comme
chargé de cours de droit civil à la Faculté de
cette ville.
MISE ÃÜ POINT
–-00-––
Un journal du soir avait fait suivre une
interview de M. Maurice Viollette d'un
paragraphe conçu en termes désobligeants
pour les colons. Le Gouverneur Général de
l'Algérie, avant de s'embarquer, a tenu à
renier la paternité des paroles qu'on lui
attribue.
Il n'a jamais cessé pendant son séjour a
Paris de célébrer l'effort admirable réalisé
par les colons en Algérie. Jamais aucune
parole de lui n'a démenti les déclarations
maintes fois répétées faites en Algérie et
en France pour exalter l'effort colonisateur
de la France dans les départements afri-
cains.
Poar la production lainière
-o--
Le Conseil de direction du Comité Central
de la Laine u décidé d'adhérer à l'Union
Ovine Coloniale, qui vient de se créer sous le
patronage de l'Union Ovine de l'Afrique du
Nord. Le Conseil a envisagé la possibilité
d'admettre dans la nouvelle section « Produc-
tion de matières premières » les groupements
d'intérêt général dont le but est le développe-
ment de l'élevage ovin en France et dans les
colonies.
Le Conseil a entendu, d autre part, une
importante communication de M. Henri Dewa-
vrin. délégué du Comité d'Etudes et d'Essais
d'élevage du mouton mérinos dans les Colo-
nies françaises lUI l'élevage en A.O.F. Il lui
a été. d'autre part, rendu compte de la sous-
cription lancée panni les membres du Comité
central pour la constitution du Syndicat d'Etu-
des pour l'élevage en A.O.F.
Passages et séjours
coloniaux
--0-0--
Des protestations se sont récem-
ment élevées contre un projet di
suppression des passages des famil-
les des fonctionnaires se rendant à leur poste
colonial ou revenant en France.
Il faut reconnaître que la mesure serait
d'une gravité exceptionnelle. On comprend
le souci des Gouverneurs Généraux de réa-
liser des économies dans leur IJtl(get, mais
ils ont encore plus besoin d'avoir comme
fonctionnaires des hommes instruits, cultivés,
dont la moralité tt la dignité de vie soit au-
dessus de tout reproche. Or, il est certain
que le jeune débutant qui partirait pour la
colonie sachant qu'il ne pourra jamais s'y
créer de loyer ne répondra en aucune façon
à ces desiderata. Il ne faut pas croire, en
effet, que les soldes actuelles de la majorité
des fonctionnaires peuvent permettre à un
chef de famille de payer, tous les trois ou
quatre ans, le passage de sa femme, moins
encore celui d'enfants. Une pareille dépense
absorberait, et an delà, les économies qu'il
aurait pu faire pendant son séjour colonial.
Faire disparaître la femme française de la
vie coloniale ce serait enlever tout ce qu'ellt
a apporté de lalue, de confort, de tiignité,
ce serait installer la femme indigène au
foyer du fonctionnaire et transformer s oui-,
peu d'années en un grave péril, le problème
des métis fil augmentant effroyablement leur
nombre.
Pour solutionner cette questioll, on a aussi
proposé une augmentation Je la durée du
séjour colonial. HI pourtant il y a intérêt
à ce que les fonctionnaires rentrent assez
souvent en Euro pe même s'ils sont fil bonne
santé corporelle, pour s'y retremper intellec-
tuellement.
Il ne tout pas oublia que les climats tro-
picaux ont une influence souvent plus fâ-
cheuse sur les facultés intellectuelles que sur
la santé corporelle, aussi serait-il très regret-
table d'obliger systématiquement les colo-
niaux à des séjours très - prolongés, même
avec la faculté de se rendre chaque année en
des stations d'altitude. D'ailleurs, si sur les
convalescents, ces stations ont une influence
extrêmement heureuse, leur action sur les or-
ganismes simplement fatigués est faible et
le réconfort qu'elles procurent disparaît ra-
pidement après le retour dans la plaine.
Il ne faut pas non plus oublier, d'autre
part, qu'un assez grand nombre de fonction-
naires font instruire leurs enfants dans la
métropole et que retrouver leur famille seu-
lement tous les trois ans est un long délai.
.-
Pour toutes ces raisons il apparait que les
économies recherchées pourraient être plus
heureusement réalisées par d'attlus moyens
que la des séjours coloniaux.
Charles Debierre,
Sénateur du Nord.
Membre de la Commission
des Allaites étrangères
u «tHifft COlalllil
En déplorer la raréfaction de plus en plus
grande et en démontrer l'urgente nécessité sont
désormais des lieux communs.
Tout autres sont les moyens de remédier à la
pénurie de cette main-d'œuvre. Et nous devons
noter tous les projets, tous les conseils, tous
les plans relatifs aux mesures conservatrices des
travailleurs indigènes.
La sous-commission d' enquête de l' Associa-
tion Colonies-Sciences a partagé la manière de
voir de son rapporteur, M. Géraud. qui estime
qu'il ne convient pas de chercher à accroître la
population dans les zones dépeuplées, si ces
zones n' ont pas des richesses intrinsèques, ni
d'activité économique.
M. le Général Messimy, en présidant la der-
nière réunion, a bien indiqué qu'il ne s'agit
pas de répartir également la population dans
les divers territoires, mais de l'appeler partout
où le besoin de main-d' œuvre se fait le plus
vivement sentir.
On prévoit le déplacement des travailleurs
non pas isolément, mais avec leur famille en-
tière pour les fixer définitivement au lieu même
où ils doivent être employés.
Cette mesure ne saurait, à mon avis, être
adoptée qu'avec les plus expresses réserves, car
que deviendront les pays d origine si les habi-
tants n' y retournent pas >
Aussi faut-il louer la prudence de M. le
Gouverneur Général Carde qui répartit avec
mesure l'exode des travailleurs du Mossi et du
Gourounsi vers les colonies voisines à main-
d' œuvre restreinte.
Par ailleurs, il convient d'appliquer à l'égard
de l'indigène la politique du oentre-plem. Les
indigènes ne résisteront aux maladies et ne pro-
duiront un travail utHe qu'autant qu'ils seront
Hien nourris-
Il suffit, du reste, de parcourir la réglemen-
tation du travail indigène pour constater que les
mesures les plus idoines sont prescrites et de
leur côté, la plupart des employeurs, conscients
de la valeur de la main-
grande sollicitude. Car, quoi qu'en prétendent
certains profanes, le progrès sous tous les rap-
ports marche à grand pas en A. O. F ., grâce
au concours de tous ceux qui collaborent à la
mise en valeur de notre empire ouest-africain.
CONFÉRENCE
-n-
Le djlmanclie ft février à 17 lh(nirps, dans
rnmnhit.h
honoraire des Colonies professeur fi l'Ere,'-»
Coloniale parlera de « l'Ame Malgache Il.
Des projections Illustreront cette conférence.
A LA CHAMBRE
00 -
DANS LES COMMISSIONS
Voici la composition des bureaux des
plus importantes Commissions do la Cham-
re.
Algérie et Colonies
Lu Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats u nommé :
Président : M. Diagne glaise).
N ice-présidents : MM. Tuiltinger "PielTc),
Fonlanier (Henry), Michel (Henri), Houx-
Freissillcng. Outrey (Kt'nesL),Maitrc, Proust
(Louis), Perreau-Pradier tPieJTc).
Sécrétai t es : MM. Caspurin (Lucien),
Nouelle (Georges), Helmont (Alcide), Gouin
(Félix), Poilou-Duplessy (Jucquus,. Alorel
(François), (Tarn).
Marine marchande
La Commission du la Marine nuiivlmude
a nommé :
Président : M. Morinaud Emilc.
Vice-présidente : MM. William-Bertrand.
Cayrol (Antoine), TLsso (Henri), Lc-
buucq (Charles), Massun (Uippulyte), Cana-
velli, Itimberl (Fernand).
Secrétaires : MM. Félix (Jean), Teyssicr
(Lucien), Le liuen (Victor), Coijuelle (Félix),
Begls (L-J.), Houx (Rémy.
Douanes
La Commission des Douanes et des con-
ventions commerciales a nommé :
Président : M. Jeun Bose.
Vice-présidents : MM. Burthe (Kdouurd),
Camuxct (Etienne), Cadenat (Bernard),
Cante (Charles), Delesalle (Charles), Le
Mire (Henry), Hégis (L.-J.).
Secrétaires : MM. Haulhae (Joseph), Ma-
rinié (Jean) (Aveyron), Outrey (Ernest),
Allorffer, Laroche-Joubert (Kdmond;, Pu y ru
(Jean).
Mines
La Commission des Mines et de la lorce
motrice a nommé :
PrésideJit : M. Charles Baron.
Vice-présidents : M'I. Buslv, Hazile (Gas-
ton), Bouveri (Jean), Chariot (Etiennf),
Guilhaumon (Charles), de Wendel \Frull-
çois).
Secrétaires : MM. Audiffret-Pasquier (duc
d'j, Thoumyre (Hobert), Morinaud (Emile),
tinvriur (Isidore), Sixdirc (Henri), nrom
(Josepil), Dauthy (Haymond), Mnndrillon
(Emile), Mués, ltevnaud (Simon) (Loire).
Affaires étrangères
La Commission des Affaires étrangères a
nommé :
Président : M. Fruuklin-Bouillon.
Vice-présidenls : MM. Soulié (Edouard),
Barthélémy (Joseph), Loucheur, Mistrul,
Milhaud (Albert), Borel (Emile).
Secrétaires : MM. Antériou, Chaumié,
Daniélou, Fonlnnier, Freys (Churles),
marquis de la Forronays, Plaisant (Marcel),
Bestid (Paul).
Au Conseil d État
--- 0.0-
Rejet de la requête d'un fonctionnaire
de la Trésorerie d Algérie
Invoquant les dispositions de l'art. ^8 de
la loi du 30 décembre 11)20, d'aorte les-
quelles it le fonctionnaire mis à la retraite
reste en fonctions jusqu'à délivrance
« de son brevet de pension »,
M. Giraud, payeur particulier de la tré-
sorerie d'Algérie, avait introduit une
requête au Conseil d'Etat, aux lins d'an-
nulation pour excès de pouvoir, d'un
arrêté du minisire dee Finances, en date
du 18 mairs m.), lui .prescrivant de cesser
ses fonctions le t,'r mars 1925.
Celle haute juridiction a statué sur cette
affaire, en rejetant la requête dont s'agit
et ce pour les motifa ci-après :
Le Conseil :
Considérant qu'en vertu des dispositions
du 2° alinéa de l'art. 28 de la loi du ol
dôeenuhre 1920, non abrogé par la loi du
li avril l!)2i, les fonctionnaires tenus de
produire un certificat de non « débet », ne
bénéficient pas des dispositions de l'alinéa
précédent du même texte prévoyant le
maintien en activité, jusqu'à délivrance de
- leur -- hrevet de pension, des agents admis -
à faire valoir leurs droits à la" retaite ;
Considérant que le champ d'application
de cette disposition exceptionnelle, qui
reproduit une disposition identique à l'ar-
ticle 47 du décret du 9 novembre 1853, est
reformé par les termes de l'art. 33 du
décret du 9 novembre 1853, que cet article
toujours en vigueur astreint tous les agents
comptables en instance de pension, qu'ils
soient ou non justiciables directs de la
juridiction des oqm-ptes, à produire un
certificat adminiistratif de non « débet ».
M. Giraud, payeur en Algérie, qui pos-
sède la qualité de comptable, en vertu des
dispositions des décrets du 16 janvier HHV2
sur la comptabilité en Algérie, n'est donc
pas fondé a soutenir que le bénéfice du
premier alinéa de l'art. 28 de la loi du 31
décembre 1920 lui a été illAginlenient refusé.
Des lors sa requête est rejetée.
DÉPARTS
M. d'Arbousier, Gouverneur des Colonies,
Commissaire-Résident aux Nouvelles-Hébri-
des, vient de prendre passage à Marseille à
bord du Commissaire-Ramel, des Messageries
Maritimes, pour rejoindre son poste.
M. Chapon-Baissac, Gouverneur de la Côte
Française des Somalis, s' est embarqué aujour-
d'hui sur le Paul-Lccat pour rejoindre son
poste.
[Exposition internationale
du caoutchouc
--0-0-
M. Albert Sarrnut, ministre de l'Intérieur,
a visité longuement l'Exposition Interna-
tionale du Caoutchouc. Comme Gouverneur
Général de l'Indochine, puis comme Minis-
tre des Colonies, il avait antérieurement
honoré de son patronal les précédentes
manifestations de Londres et de Hruxellee.
L9industrialisation
des bois coloniaux
_«o–
A mon retour de Ta Côte d' I voire, j'écri-
vais dans les Annales Coloniales du 7 août
1925 que l'endurance, la ténacité, l'énergie
constante dans l'effort, de l'aviateur
Lachniann, nous les retrouvions dans la
création et l'organisation de sa scierie mo-
dèle installée près d'Abidjan, sur les bords
de la baie du Banco.
Cette usine est actuellement tout à fait au
point, grâce aux perfectionnements que M.
Lachmann n'a cessé d'y apporter avec le
souci fonstant, qui répond aux vues de l'Ad-
ministration, 'le réduire le plus possible la
main-d'œuvre indigène.
Le matériel va être incessamment aug-
menté des appareils suivants :
Un treuil à commande électrique pour
halage des billes de la lagune à la scierie.
Un palan électrique desservant les cha-
riots principaux de scie.
Une pompe à eau électrique pour alimen-
tatiun en eau des bacs de chaudière et des
maisons d'habitation.
Un éclairage électrique des ateliers et ha-
bitations; matériel naval en lagune.
Des dépôts de sciages installés dans les
grands centres de la Côte d'I voire, de la
H aute-Volta, du Dahomey et de la Guinée
assureront à la clientèle un approvisionne-
ment immédiat et nous ne verrons plus, es-
pérons-Ie, importer dans nos colonies de
l'A. n. F., à grands frais et au grand fJam
de notre change, des bois du Nord ou
d'Amérique. Ces résultats seront un titre
suffisant pour mériter à la Société Lachniann
et Cie, la reconnaissance de tous ceux qui
s'intéressent à l'industrialisation des l*>is de
nos colonies.
Eugène Devaux
---
L'AVIATION COLONIALE
-()-&--
Madagascar-Etang de Berre
La Ligue aéronautique de France a n'(u
hier après-midi, à son siège, le lieutenant de
vaisseau Bernard et l'officier des équipages
Dougault.
A cette réception toute intime assistaient le
maréchal Franchct d'Esperey, M. Laurent-
Eynac, ancien sous-secrétaire d'Etat à l'aé-
ronautique, le général Niessel, du Conseil
supérieur de la guerre ; le capitaine de vais-
seau Truey, représentant l'amiral Frochot,
directeur de l'aéronautique au ministère de
la Marine ; le comte H. de la Vaulx, prési-
dent de la Fédération Aéronautique Interna-
tionale; Iacobo Armigio, délégué de l'Espa-
gne à la F. A. I,
Dépêches de l'Indochine
--0-0--
Gouverneur en tournée
M. Delahrossr, prenant possession de son
poste die Gouverneur de Coehinchine, a
visité la région ouest de la colonie. Il a
constaté que partout le travail se poursui-
vait dans la confiance et la prospérité. Se
rendant ensuite dans la région est, il a
reçu la soumission des populations Mots
qui ne s'étaient jusqu'à présent jamais ral-
liées à la France.
Retour de tournée
Le Résident Supérieur llobin île retour de
tournée d'inspection des régions du llaut-
Tonkin est arrivé à llunoï vendredi soir.
La rébellion de Laï-Chau
Après la rébellion des détenus dit péni-
tencier de Laï-Chau, l'appel du soit- a fait
constater que 80 prisonniers manquaient
qui ont pris la fuite en emportant quelques
carabines. Des troupes mobiles se sont
lancées à leur poursuite dans la direction
de la frontière dit Yunnan que les prison-
niers cherchent à gagner.
- .900.
Le cours du riz
SAIGON, 26 janvier
(les 100 kilos en piastres)
niz Il 0 1. 25 0/0 brisures .,., 1O:?O 1
Riz n° 2, 40 0/0 brisures 9 50
Hiz n° 2, 50 0/0 brisures 9 03 1
,> 8 10
Brisures n°' 1 et 2 S 10
Brisures n0* 3 ('t .'1. ",.,.,. 7 20
Farines. , , , , , , 3 05
Paddy Vinh-Long 5 90
Paddy Co-Cong 6 15
Paddy Hac-Lieu 5 80
Paddy Raixau •> 90
Coprah.. , , , , , , , , 17 ?.>
..:LUX DE LA PIASTRE
l.e Gouverneur (n-néral de l'Indochine vient
de faire eonnaitre au ministre des Colonies
q"U'à ln date du 27 janvier 1027, le taux oflicill
de la piastre Nail de 13 fr. 15.
A la mémoire d'un brave
La petite ville de Livron (Basses-Alpes) inau-
gurera au mois «l'avril, un inonuinenl «Steve por
souscriptions au sergent, Hern^s-Cainhot, !nSi"(-
que défenseur du poste de Bibane mii résilia
aux Ihfains du 23 avril au 5 juin 1025.
Le sergent Bernùs-Camlwl fut l'âme de "c
sublime résistance. Dt''li\r«; nue >rviu;;re f \:s,
nprî>s un long blocus, deux fois ->1 essô, il nMint
de conserver son poste «le saerdi •̃>. )v,,c un
demeurèrent los :il'r:'¿t'nl,.¡ lVrvon Voiu' iiU',
le soldat Rabin, toléphonislo des brigadiers
d'artillerie Aimé I.uqlld l't. C.iaudi is i.an'inl,
les artilleurs Paul Uiehant et, Alfred !h":.!\h,
les sergents lie tirailleurs Kakama Hiarra. I Pl-
eine C.amara, et quarante eiivj s«*>négala.-> iYn-
«lant onze jours, cette poignée «l'homme* re-
poussa les assauts des Hifains dans eetlti
deuxième phll.::'l «tu si«sge. I.e 5 juin, (1'\li ¡'"
par les continuels assauts, ils «Maient suhmerg«',s
sous la mitraille, et. l'avalanche ennemie péné-
trait «lans le poste. Ce fut le massacre.
A Bibane. une sUMc rappellera mieux que les
phrases les plus «Moquentes. de. «iuel prix fli-
îvnt payées la paix et la s
Constitution
d'un groupèrent forestier-
au Cameroun
-0-0---
Sous le nom île Il Groupement Forestier du
Cameroun », il vient de se constituer, à Vua-
la, une association des exploitants forestiers
et aclteteurs de. bois du Cameroun.
La présidence de ce groupement a été COli-
liée à M. Eugène ScllIlcider, qui a plus de
trente ails de pratique forestière sur la côte
occidentale d'Afrique et qui, présentement,
est courtier en bois à JJttala.
On peut espérer que M. Schneider, organi-
sateur et critique averti des choses coloniales,
fera de bonlle besog)tc à la tête du nouveau
groupement, notamment en ce qui concerne
tant les conditions de transport par voie fer•
rce et d'embarquement des bois dans la co-
lonie, qu'en ce qui concerne l'organisation, à
Duala même, d'un marché de bois pour l'ex-
portation.
La situation forestière au Cameroun
L'année 1926 se termine par un encombre.
ment général du port de Douala, et ceia, mal-
gré la pénurie continue de wagons pour
l'évacuation des bois : il n'y eut en novem-
bre que peu de navires, et les nombreux ba-
teaux français actuellement dans le port re-
fusent du fret contracté sans doute pour l'an-
née entière à un tarif trop "bas. Ce seront donc
les navires étrangers qui sauveront en partie
ia situation.
Les travaux du port - treize millions pré-
vus pour aménagement de quais - et le nom-
breux matériel qui ne ces:w d'arriver pour
l'achèvement du chemin de fer du Centre al-
lant à Yaoundé, nécessitent tous les chalands
disponibles ; plus de deux mille tonnes de
bois lourds encombrent les ouais.
Il y a de ce fajt un certain ralentissement
dans les achats, et le producteur est d'autant
moins exigeant que la baisse du change et des
produits en général lui démontrent que le
bois suivra le même mouvement.
Summe toute, l'année (kiii termine, vit
l'exploitation forestière faire de grands pro-
grès à tous les points de vue : l'arrêté du
5 juillet nous donne une organisation fores-
tière, et la Chambre de commerce nouvclle-
ment crélc a dans son bureau nombre d'ex-
ploitants qui sauront amener les autorités à
une meilleure organisation des services du
chemin de fer et du port, ce qui permettra
d'intensifier la production et non de la ies-
treindro comme ce fut le cas pour tous ceux
qui ont travaillé jusqu'ici avec des moyens
modernes.
L'exportation des bois et les transactions
se font sur des bases de plus en plus régu-
lières. les ventes se faisant directement entre
producteur et acheteur, généralement au
comptant sur wagon, les envois en consigna-
tion ou de bois non réceptionnés avant départ,
surtout sur des marchés étrangers, ayant
donné lieu à trop de déboires. Cette manière
de faire amènera bientôt à l'achat au mètre
cube plus rationnel que celui au poids dans
un pays où les bascules, quand elles existent,
?ont fausses et les densités d
être la seule unité de transaction puisque
plus loyale et permettant un règlement im-
médiat et définitif, mais cette innovation por-
terait atteinte à trop d'intérêts pour être ad-
mise par les importateurs d(', ports, car elle
favoriserait singulièrement les transactions
directes avec la clientèle de l'intérieur.
L'achetcur local devient ainsi l'intermé-
diaire obligatoire entre le producteur et les
maisons d'Europe désireuses de faire des
achats directs aux lieux, de production ou de
s'assurer des livraisons régulières d'essences
dont elles ont reconnu les qualités.
Les prix pour nos bois d'ébénisterie depuis
juillet surtout, ont toujours hé en hausse, et
les demandes très actives ; cela tient beau-
coup à une meilleure présentation des bois
et à leurs qualités essentielles qui ont fini
par être reconnues. Le sapeli et l'ayous sont
des bois spéciaux au Cameroun et appréciés
à leur valeur, ainsi que l'assié, le magona,
l'iroko, qui peuvent concurrencer les acajous
et bois similaires des meilleures provenancs; -
diverses autres essences moins connues arri-
veront également à conquérir le marché eu-
ropéen. L'ébène a pu s'exporter en quantités
industrielles et en bûches de poids et lon-
gueurs permettant l'utilisation la plus large;
malheureusement, d'autres bois de fantaisie,
bubinga, zingana, biling-a. n'ont eu qu'une
vogue momentanée et ne méritent pas l'aban-
don où on les laisse.
L'exploitation des bois d'industrie, des bois
lourds surtout dont la liste serait assez lon-
gue, n'a fait que peu de progrès, tant à cause
des frets prohibitifs que des prix déjà peu ré-
munérateurs qui le deviendront encore moins
au cours de la livre, puisqu'ils sont destinés
à l'étranger. Le Cameroun peut déjà actuel-
lement être le meilleur fournisseur de ces
bois vu la facilité de les embarquer sur cha-
land en attendant que les quais permettent
rembarquement direct du wagon sans rupture
de charge. Il serait d'ailleurs à souhaiter que
tous les embarquements se tassent uniquement
par chaland et non par tlottage, la différence
de prix de mise à bord se compensant large-
ment par la meilleure pié.-entation et tenue
des bois qui n'ont pas eu à souffrir des lances
à boucles et d'un trop long séjour à l'eau. Il
appartient à une société privée q 1i y trouve-
rait une large rémunération, dv s'occuper
- d'embarquement et transit avec d» chalands.
Les tarifs de plus en plus éle es du che-
min de fer et la difficulté d'emb rquement à
Douala amèneront certainement cgrandes so-
ciétés à envisager l'exploitation on rivière qui
est la seule rationnelle pon. les bois d'in-
dustrie. L'installation de scieries permettrait
aussi de solutionner la question des bois d'in-
dustrie qu'on demande débités : nous voyons
ainsi (ll:jà s'exporter du palétuvier en traver-
ses et merrains travaillés |>onr la tonnellerie.
l'Onll)rO"x travalix
T.'annt:e 1027. grà» e aux nombreux travaux
de standardisation et unifications diverses en-
trepris par les divers groupements du bois en
France, laisse prévoir qu'au Cameroun une
véritable organisation locale se fera d'elle-
même en vue «le faciliter les transactions avec
la métropole et la propagation à l'étranger
de nos essences l appréciées.
Douala. le m ih:eembrc tçj6.
Eugène Schneider
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