Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-01-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 janvier 1927 18 janvier 1927
Description : 1927/01/18 (A28,N10). 1927/01/18 (A28,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451006b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N* 10
US NUMERO : 10 CENTIMES
MARDI SOIR, 18 JANVIER 1927
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PARIS
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Les Annales Coloniales
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POUR LA MISE EN VALEUR DES COLONIES
LI im m wiiuiritni iriuii»
1.1 - Il
Mise en valeur des colonies, y a-t-il un
thème sur lequel aient été exécutées plus
de variations brillantes? Tous ceux qui
tiennent une plume, tous ceux qui ont reçu
du ciel le don de la parole s'y sont essayés.
Presque tous y ont réussi. La matière n'est
pas infeitile et petite. Après l'épi, ce sont
les colonies françaises qui doivent sauver le
franc. Mais dès qu'on descend des hauts
sommets des idées générales dans les plai-
nes des réalités, le développement oratoire
devient moins facile; ou, s'il garde la même
facilité, c'est souvent aux dépens de l'exac-
titude et de la précision. Et cela c'est vrai-
ment dommage.
Contentons-nous de considérations très
simples. Mettre en valeur une colonie, cela
suppose un certain nombre de conditions
essentielles réalisées : il y faut des cultures
propres au terrain à exploiter ou, si l'on
veut, des terrains propres à ces cultures; un
personnel supérieur dont la compétence soit
incontestée, des cadres indigènes, et enfin de
la main-d'œuvre. Bien fol qui partirait à
l'aventure, sans que l'étude scientifique du
sol, de l'air, de l'eau, et des produits na-
turels de la colonie ait été poussée à bout.
Puis, une fois la culture de certains produits
développée, tout est à refaire si on ne la
défend pas contre les maladies de toutes
sortes.
Donc, à l'origine, dans la métropole, des
laboratoires outillés d'après les données de
la science moderne, des écoles préparatoires
destinées à assurer à ceux qui les fréquen-
tent l'enseignement technique théorique dont
ils auront besoin; dans la colonie, des labo-
ratoires, des champs d'expérience où ces
mêmes élèves compléteront l'enseignement
théorique par l'enseignement pratique.
"- C'est à peu près ainsi que, dans une
séance récente de l'Union Coloniale (section
Togo-Cameroun), le Commissaire de la Ré-
publique Française au Togo posait le pro-
blème. Il résumait l'œuvre de l'administra-
tion locale au cours de ces dernières années.
Elle a procédé à des distributions de graines
et de plants; dans les stations agricoles elle
a opéré la sélection des produits et créé des
pépinières; elle a incité les indigènes à
produire grâce à un système de primes; elle
a construit des hsines d'égrenage; elle a
acheté des égreneuses et des presses à kapok,
des trieurs de graines de coton, des dépul-
peurs et des parchemineurs de café,, des hui-
leries de village; elle a organisé des essais
de motoculture avec un tracteur et un maté-
riel moderne, et accordé des primes à cette
motoculture; elle a poursuivi des expériences
destinées à acclimater des produits nou-
veaux. Elle a, aussi bien en France que dans
la colonie, fait faire des analyses des ter-
des eaux, des produits de la région.
Elle a aidé la migration des peuplades du
Nord, gênées par le manque d'espace, vers
d'autres contrées délaissées mais dont le
sol est riche. Elle a créé des syndicats agri-
coles, une caisse de prêts agricoles, une
école de moniteurs agricoles, etc.
Tout cela n'est pas particulier au Togo;
il est hors de doute que je pourrais signaler,
dans d'autres colonies, des tentatives, des
expériences du même genre. Mais le Com-
missaire de la République Française au
Togo avait le courage de 1 avouer : tous ces
efforts louables sont accomplis sans une mé-
thode sûre, sans une coordination qui en as-
sure le succès et en multiplie les consé-
quences heureuses, sans le concours des orga-
nisations scientifiques de la métropole.
L'ordre ici doit décupler les résultats : il
est temps, il est grand temps que nous en-
trions avec hardiesse dans ce que le Com-
missaire de la République Française au
Togo appelait « la phase scientifique et in-
dustrielle avec des moyens très puissants. »
Et, pour cela, il proposait la création
d'un organisme nouveau, une sorte d' « of-
fice local de la mise en valeur J, qui serait
géré par un Conseil d'administration com-
prenant un nombre égal de commerçants et
de fonctionnaires. (J'imagine qu'il y a là un
oubli, ou une brachylogie, comme disent les
pédants; c commerçants is signifie, sans au-
cun doute, agriculteurs, industriels, négo-
ciants, banquiers.) L'Office aurait un bud-
get autonome. Il aurait pour mission de
fournir des bourses aux jeunes gens qui re-
çoivent l'instruction technique dans les éco-
les préparatoires de la métropole, d'acqué-
rir l'outillage industriel nécessaire aux gran-
des plantations, d'acheter les engrais, d'or-
ganiser et de faire valoir de vastes entre-
prises agricoles. Le produit de ces planta-
tions serait versé intégralement dans la caisse
du budget autonome et servirait à développer
d'autres plantations.
Si, à l'heure actuelle, les grandes entre-
prises agricoles en Afrique n'ont pas reçu
l'appui des capitaux français, cela tient à
ce fait que l'on ne sait en France à peu près
rien de ce que l'Afrique pourrait fournir,
qu'on redoute la pénurie d'agents techniques,
et aussi le manque de main-d'œuvre, enfin
qu'on est persuadé que la rémunération des
sommes engagées n'aura lieu qu'à une
échéance très éloignée. Par là s'expliquent
le plus grand nombre d'insuccès, dont
l'exemple toutefois ne doit pas durager
les initiatives particulières; tout cela Changera
- si les efforts de l'Administration et ceux des
Sociétés privées ou des particuliers sont
associés ftroitemeot.. Le budget autonome
de l'Office local serait alimenté avec des
subventions importantes fournies par le bud-
get de la colonie et par une taxe à la sortie
Il à l'entrée des marchandises. Ainsi finirait
la dispersion des efforts, l'incohérence des
tentatives, l'interruption de t'oeuvre entre-
prise; ce serait l'harmonie et la permanence.
Car nul ne saurait nier que le labeur accom-
pli dans nos provinces lointaines soit le plus
souvent digne d'être loué; mais l'instabilité
administrative gâte tout cela; les gouver-
neurs passent, avant que le plan commencé
soit mené à un point où il ne puisse plus
ne pas être exécuté. C'est la création d'un
organisme, analogue à celui de l'Office lo-
cal de la mise en valeur, qui assurerait la
suite dans les idées, la continuité dans le tra-
vail. En même temps, l'exploitation du do-
maine colonial se ferait conformément aux
données les plus récentes de la science; par-
tir dans une colonie, obtenir une concession,
se mettre à la besogne avec courage, mille
déjà l'ont fait, mille pourraient le faire :
cela ne suffit pas, et combien sur mille n'ont
réussi qu'à dépenser en pure perte leur vie
et leur argent? Le budget autonome de mise
en valeur pourrait supporter les frais très
lourds, prévus ou non, d'une grande entre-
prise agricole, et même aider des tentatives
qu'un particulier* malgré sa bonne volonté
et ses ressources, n'oserait pas essayer.
Je ne crois pas qu'un pareil projet échappe
à des objections, dont quelques-unes sont
sérieuses. Ainsi, n'est-il pas à craindre que
cette association entre l'Administration colo-
niale - et - les particuliers manque de ce stimu-
lant qui vient, pour les capitaux privés, du
souci de se tirer d'affaire en ne comptant
pas sur le voisin? Ces fonctionnaires, eux-
mêmes, qui entreront dans ie Conseil d'admi-
nistration, passent comme les. gouverneurs et
parfois plus vite qu'eux; ces « Wmmer-
çants » ne sont souvent que les représentants
temporaires de firmes dont le siège est à
Paris. Fonctionnaires et délégués des par-
ticuliers géreront des capitaux qui n'appar-
tiendront à personne (on entend bien qu'ils
appartiendront à la colonie), dont le revenu
n enrichira personne (on entend bien qu'il
enrichirait la colonie).
Et l'on se demande si, sous une forme
ou sous une autre, ces périls ne seraient pas
évités en introduisant dans le budget de cet
Office local des capitaux apportés par les
grandes maisons qui précisément doivent ti-
rer profit de la mise en valeur du sol. Cela
reviendrait à fonder une grande société agri-
cole dans laquelle le Territoire intervien-
drait, en apportant des terres et des capi-
taux, et retirerait des bénéfices une part pro-
portionnelle à ses apports.
Tout cela aurait besoin d'être revu, cor-
rigé, médité. Il n'est pas commode, je le
répète, de trouver la formule pas plus qu'il
ne serait aisé d'en fixer les applications.
Mais un fait subsiste : les Allemands avaient
organisé au Cameroun et au Togo des cul-
tures tropicales dont nous connaissons l'im-
portance et la valeur. Une autre conclusion
s'impose : nous devons faire aussi bien, et
mieux, si possible. Ces quelques réflexions
démontrent que nous n y parviendrons pas
si nous continuons à travailler sans une mé-
thode et que la meilleure méthode est celle
qui joindra tous les efforts, ceux de l'Admi-
nistration locale et ceux des particuliers,
pour atteindre le but commun : la mise en
valeur de nos colonies.
Mario Roaalalt,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre.
Vice-président de la Commission
HMlomlf du Cotent.
..1.
Il faut qu'une porte
soit ouverte ou fermée
---0-0-
La concession du Grand-Palais est donnée
simultanément à partir du 21 janvier à la
Septième Exposition Internationale du
Caoutchouc et autres Produits Tropicaux,
qui doit occuper la grande nef, et au Salon
es Indépendants auquel ont été accordées
les galeries du premier étage. Mais il y a
une question de portes. L'Exposition du
Caoutchouc, forte d'un plan qui lui a été re-
mis par la Direction des Beaux-Arts et
d'après lequel un coup de crayon bleu lui
concède les trois portes, ne veut rien céder
de ses droits. Les Indépendants entendent
ne pas être relégués à « - des - escaliers - de ser-
vice ». Et, depuis trois jours, M. Paul-
Léon, directeur des Beaux-Arts, est fort en-
nuyé, car s'il est le protecteur des artistes,
il y a le ministère des Colonies qui a une
importante participation officielle à l'Exposi-
tion du Caoutchouc, le ministère du Com-
merce, qui a la charge des gros producteurs,
l'ambassade d'Angleterre. Comment finira
l'histoire des Sublimes Portes?
Miss Browne, commissaire générale de
l'Exposition, avec son humour britannique,
disait hier 1 « Je me figurais que les Indé-
I, par définition, ne voudraient avoir
rien de commun avec personne. même pas
une porte 1 »
Comme nous l'avons annoncé, la Septième
Exposition Internationale jiu Caoutchouc,
autres Produits tropicaux et industries qui
s'y rattachent, sera inaugurée au Grand-Pa-
lais des Champs-Elysées, le vendredi ai jan-
vier, a tnU, heures du matin, par M. Léon
Portier, ministre des Colonies. M. Gaston
Doumergue, Président de la République, la
visitera le samedi 22 janvier, à 10 h. 15 du
matin.
Le lord-maire de Londres, qui doit arri-
fin à Paris la veille, assistera à la visite pré-
sidentielle•
i
TACXBBLAMMHM
Le Gouverneur Général de FÏadoehiM vient
de faire connaître au ministre des Colonies,
n'A la date da M Janvier 1M7 le taux officiel
S e la piastre Malt de tt Dr. K.
Le commerce du Maroc
On vient de publier le tableau du !
commerce du Maroc pour V année,
1925. Hâtons-mus de dire qu'il
marque un progrès sur celui de Vannée
précédente et que si l'on juge de Vactivité
économique d'un pays par celle de ses échan-
ges, le Maroc connaît un développement oglio
cole et industriel de plus en plus grand.
L'examen des statistiques confirme cette
opinion. L'importation de matières nécessai-
res à l'industrie et l'exportation des pro-
duits du sous-sol indiquent une activité in-
dustrielle plus intense et plus étendue, de
même V exportation chaque année plus consi-
dérable des produits agricoles nous fait Cil-
trevoir les progrès de l'élevage et l'extension
des surfaces cultivées.
Les importations sont supérieures aux
exportations de plusieurs centaines de mil-
lions : elles ont atteint, en effet, 1 milliard
189 millions, alors que le chiffre, des expor.
ta/iolls était seule me tri de 556 millions. Les
achats pour l'armée d'occup llioll et la néces-
sité de doter le pays d'un outillage économi-
que expliquent ce rapport.
Avant Voccupation francise, les importa-
tions consistaient surtout en produits alimen-
taires (thé et silcre) et en articles destinés à
l'habillement (cotonnades, soieries). Ces
deux catégories d'articles continuent à tenir
une grande place, mais d'autres sont venus
s'y ajouter.
Le thé, le sucre, les cotonnades ont repre-
senti en 1925 presque 50 du total général
des marchandises importées. La quantité va-
rie d'ailleurs avec l'état des récoltes et la
situation de l'élevage, c'est-à-dire avec la ri-
chesse du pays.
Le thé, entièrement en provenance de
Chine, valait 80 millions de IrOlles.
Le sucre, 225 millions et les cotonnades de
diverses catégories, 200 millions.
Les soieries, les savollS, les bougies, sont
évalués à environ 35 millions de Irallcs.
Mais, à côté de ces produits destinés à la
consommation des occupants et des indigè-
nes, figurent et c'est là ce qui caractérise
le commerce du Maroc ceux qui servent
à la construction et à l'outillage économique
du pays. Ce sont les ciments, les chaux
hydrauliques, les fers ronds les rails de
chemins de fer, les tôles ondulées, les fils et
cibles électriques, le bois d'ébénisterie.
La houille, l'essence, le pétrole, les huiles
de graissage alimentent un commerce de 70
millions ae francs en chiffres ronds. Les
machines agricoles et les moteurs divers re-
présentent 20 millions ; les automobiles, 21
millions; les pièces détachées, 10 millions;
les pneus, bandages et chambres à air, 15
millions.
L'exportation est surtout alimentée par les
produits de l'élevage et ceux des cultures.
L'orge vient en tête, puis c'est le blé avec
les fèves, les amandes. Le coton commence à
figurer sur les statistiques et d'aucuns fon-
dent de grands espoirs sur l'avenir de cette
culture.
Le bétail, moutons, bœufs, chevaux et mu-
lets fournit à l'exportation un important élé-
ment ; les laines, les œufs, les peaux repré-
sentent des sommes et des quantités impor-
tantes puisque l'on évalue à 90 millions de
francs les œufs exportés, à 37 millions les
laines et au même chiffre les peaux.
Nous avons eu l'occasion de formuler cer-
taines réserves sur la richesse minière du A/a-
roc, notamment en ce qui concerne le fer, le
tuivre. l'étain, le pétrole.
Mais elles ne s'appliquaient pas aux phos-
phates dont l'exploitation, déjà en pleine ac-
tivité, n'a pas atteint son extrême limite. Les
phosphates et les divers minerais constituent
un article d'exportation intéressant à de mul-
tiples points de vue. Ils forment pour les na-
vires qui fréquentent les ports du Maroc un
utile fret de retour et ne peuvent que contri-
buer à leur prospérité.
Quelle est la part de la France dans ce
commercef Elle est considérable : 732 mil-
lions 226.000 à l'importation, sur 1 mil-
liard 186 millions et 217.000.000 sur 565 à
Vexportation. Elle fournit la presque totalité
du sucre, une part importante des eotOlrtUl-
des, des voitures, des matériaux et objets di-
vers destinés à Voutillage économique du
pays.
Les chiffres que nous venons d'analyser
marquent, avons-nous dit, un progrès sérieux
sur ceux de 1924, mais ils ont été sans aucun
doute dépassés en 1926 et cela nous rend
optimistes au sujet de l'avenir économique
de ce pays.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
Le cours du riz
SAIGON
15 janvier
(les 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 IBrisures 10 90
Riz no 2, 40 Brisures. 10 »
Riz no 2, 50 Brisures 9 50
Brisures no 1 et 2 8 45
Brisures nO 3 et 4 7 10
Farines 3 10
Paddy Vi'nb-Long 6 15
Paddy Co-Cong 6 50
Paddy Bac-Lieu 6 30
Paddy Daixau <> 35
Coprah 18 Il
(Indopacifi.)
Dépêches de l'Indochine
–-O-O–
Mission médicale
Pur arrêté du Gouverneur Général p. i
te docteur Le ROll des Barres ,ancien di-
recteur du Service de Santé au Tonldn,
membre de la Commission ministérielle du
cancer est chargé d'une missioit. d'études
des voies et moyens pour combattre le
cancer en Indochine.
Un institut médico-légal à Hanoi
Une commission a été instituée pour
étudier les modalités de la création à Ha-
noï d'un institut médico-légat utilisable
également comme institut d'analomie
près t'école de médecine.
Les Relations aériennes entre l'Europe
et les Indes
On mande de Rangoon à Saigon que
dans l'intérêt de l'aviation civile et de la
Roy il Air Force, le port aérien de Kara-
chi, établira un minimum de vingt stations
météorologiques entre Karachi et Basso-
rah, Karachi et Aden, afin d'étudier les
conditions atmosphériques des différentes
altitudes que l'on résumera dans des ta-
bleaux qui faciliteront le développement
des relations aériennes entre l'Europe et
les Indes.
Débarquement à Shangaï ?
On mande du Japon à Saigon que les
cinq puissances ont résolu de débarquer à
Shangaï quand cela sera nécessaire, 5.300
marins comprenant 1.000 français.
(Indopacifi.)
Les vins français en Indochine
A la suite d'une entrevue de M. Cante, dé-
puté de la Gironde, avec M. le ministre des
Colonies, et le Gouverneur Général de l'Indo-
chine, le décret qui instituait depuis un an des
taxes intérieures sur les vins, a été, dans sa
plus grande partie, abrogé-
Désormais, les vins naturels ne paieront au-
cune taxe jusqu'à 15 degrés.
Les vins vinés seront exemptés jusqu'à 12
degrés, et au-dessus de ce chiffre net- paieront
que pour l' excédent.
Ce nouveau règlement donnera satisfaction
aux viticulteurs qui protestent depuis un an.
.1.
L'indu.trie minière
en Indochine en 1925
0-0
Le rapport du service des mines de l'In-
dochine publié dans le dernier numéro du
Bulletin Economique de l'Indochine donne
tes renseignements suivants :
Le nombre des permis des recherches en
vigueur dans chaque pays de l'Union Indo-
chinoise au lor janvier 1926 était de 1.478
au Tonkin, 202 en Annam. 77 au Laos, 8
au Cambodge et 8 en Cac inchinc.
Il a été institué 28 concessions minières
en 1925 et il a été déposé 16 demandes
en concession en 1925 contre 24 en 1924.
La consommation de la houille a été sen-
siblement lu. même en Indochine en 1925
qu'en 1924, d'autre part les exportations
ont subi une faible diminution. Il en est
résulté que la production de houille étant
en 1925 de 10 0/0 su périeure l- la produc-
tiOUI de 1924, la totalitô do Il'ad¡mIeTltation
de la production a été mise en stoak.
Tandis que le marché des charbons en
Indochine est peu sensible aux vicissitudes
du marché en Europe ou en Amérique, la
vente des minerais tonkinois est sous la
dépendance immédiate des conditions du
marché mondial. Cee conditions sont actuel-
lement très favorables, les cours des mé-
taux étant généralement en hausse depuis
1923. Les métaux les plus importants, sauf
19W. Les métaux les iyn"e n e produit pas
le cuivre que l'Indochine ne produit pas
actuellement, sont tous à des cours supe-
rieurs à ceux d'avant guerre.
La production des mines de zinc au Ton-
kin 60 développe rapidement. Depuis la fin
de la guerre la Belgique et la France ont
ropris le premier rang parmi les importa-
teurs de zinc tonkinois.
Les cours exceptionnellement favorables
du plomb ont encouragé l'étude des gise-
menta plombifères en Indochine. Il n'existe
en Indochine qu'un seul gisement de ga-
lène en exploitation dans la province de
Njghè-An (Nord-Annam), celui de la mine
Sporanza. L'extraction de l'année 1925 a
été de 70 tonnes de galène contre 55 ton-
nes de galène et cérusite en 1924.
.La production des mines d'étain indo-
chinoises, quoique encore faible augmente
régulièrement. L'équivalent en étain métal
de la production a été de 587 tonnes
1925, tandis qu'il était de 472 tonnai en
1924, soit une auigimentation de 21 0/0 par
rapport à cette année.
Bien que les gisements d'antimoine soient
assez nombreux au Tonkin, aucun n'est
exploité.
La production de phosphate brut de 1925
est en augmentation de 147 sur celle
de 1924 ; 1 augmentation des phosphates
usinés atteint 41 0/0, et celle des ventes
38 0/0. Le prix de vente des phosphates
moulus est resté stationnaire : 20 piastres
la tonne pris à Haïphong.
L'essai d'exploitation de chrome qui avait
eu .lieu à la fin de 1924 sur le gisement
alluvionnaire de thromite du huyen de
Nong-Cong n'a pas été poursuivi en 1925.
Le recensement accuse dans le district
--- -------------- ------ ------ - -------
de Païlin une production de saphirs de
5.240 carats en 1925 contre 4.168 carats
en 1924. Le nombre des permis d'exploi-
tation est en diminution : 371 en 1925 pour
533 en 1924.
Le riz de Birmanie
La quatrième évaluation des surfaces en-
semencées en riz en Birmanie, pour la
campagne 1926 s'élève à 11.921.100 acres
contre 12.118.700 pour la campagne précé-
dente.
Lo disponible exportable pour 1927 est
évalué & 4.730.000 tonnes, le paddy repré-
sentant 3.500.000 tonnes de riz.
La production de la laine
au Maroc
0
La question de la production et de la con-
kommalion mondiale de la laine est une de
celles qui préoccupent le plus les industriels
des ditlérentes nations. Des 3, M. Aithur
Goldtinch, président de la u ntisll Austia-
lian Wool Réalisation Association » accu-
sait un déficit de 4.000.000 de livres entre
la production et les besoins normaux de la
consommation. L'année suivante, M. F. A.
Kcating, président de l'Australian l'astoral
Co, indiquait que la production était encore
inférieure de 75.000.000 de livres à celle de
l'an précédent et, depuis, la situation est
restée sensiblement la même.
La consommation non seulement ne dimi-
nue pas, mais tend à augmenter : consé-
quence des goûta de bien-être et même de
luxe qui, d'un bout à l'autre du monde ci-
vilisé, gagnent toutes les classes de la po-
pulation.
La production diminue parce que l'éle-
vage du mouton disparait d'un pays à me-
sure que la culture y progresse. Même en
Australie, où la nature du sol et le climat
favorisent à un si haut degré l'industrie pas-
torale, le troupeau ovin est en régression.
Dans la République Argentine, il montre
aussi la même tendance. ON estime qu'il
sera plus difficile de remédier à la diminu-
tion de la production lainière qu'à la disette
du coton.
Récemment, la Chambre de commerce de
Tourcoing rapprochait deux chiffres saisis-
sants : alors que la valeur de la laine con-
sommée par l'industrie française atteint en-
viron 1.750 millions par an, 100 millions à
peine sont d'origine française. Aussi, cet im-
portant groupement a décidé de chercher
dans les colonies françaises le moyen d'assu-
rer dans l'avenir l'approvisionnement lai-
nier de la France, et il a créé en Afrique
Occidentale et à Madagascar des centres
d'élevage en important à grands frais des
béliers et des brebis du Cap.
Mais il faudra de longues années pour que
les entreprises tentées dans des pays nou-
veaux puissent donner des résultats efficaces.
En attendant, l'industrie lainière du monde
entier risque de se trouver à court. Aussi,
est-ce un devoir patriotique de développer
dans tous les pays d'influence française où
l'élevage est possible, la production de la
race ovine apte à fournir une bonne laine.
L'œuvre est d'autant plus engageante qu'elle
peut procurer de - beaux - bénéfices.
- Les meilleurs amis du Maroc sont bien
obligés de le reconnaître : l'élevage des
moutons dans l'Empire chérifien est encore
dans son ensemble, et malgré des améliora-
tions dues à la Direction générale de l'Agri-
culture ou à l'initiative de certains colons,
des plus primitifs. Pendant la période de sé-
cheresse, les moutons laissés à l'abandon
dépérissent, faute de nourriture. Beaucoup
meurent de faim et, seules, les bêtes les plus
résistantes, peuvent atteindre la période des
pluies. Par contre, en hiver, les animaux,
faute d'étables, restent parfois de longs jours
dans l'eau, d'où une grande mortalité. Enfin,
au printemps, la maladie, peu connue et
mal combattue, cause également de grands
ravages dans les troupeaux.
La qualité de la laine étant étroitement
liée à la santé du mouton, on s'explique que
les laines marocaines ne puissent pas lut-
ter, à égalité, avec les laines plus soignées
provenant de la République Argentine ou de
'Australie ; toutefois, prises dans leur en-
semble, elles sont au moins égales, sinon su-
périeures, aux laines tunisiennes et algé-
riennes. Enfin, il faut considérer qu'elles
sont susceptibles d'amélioration très sensi-
bles par le perfectionnement des méthodes
d'élevage.
On distingue au Maroc trois sortes de lai-
nes-mères : la laine « aboudia » qui est la
meilleure; « l'urdighia » et la « beldia »,
qui sont d'une qualité moindre et d'un ren-
ement moins élevé.
On remarque que la qualité des laines du
Maroc suit une progression décroissante à
mesure que l'on avance du nord vers Is sud.
Ce fait tient surtout à la richesse, à la qua-
lité et à la régularité des pâturages.
La tonte des moutons, qui ne porte que
sur les animaux adultes, a lieu une fois l'an.
Les indigènes tondent avec des ciseaux très
grossiers ne permettant pas la tonte rase et
régulière. Il en résulte de sensibles pertes.
L'estimation de la quantité de laine pro-
duite par le Maroc tout entier est assez dif-
ficile eh raison de ce qu'une grande partie
de la production est absorbée par l'industrie
locale. Cependant, l'importance du cheptel
ovin rjeut fournir un chiffre approximatif.
Il varie de 5 à 7 millions de têtes ; en tenant
compte des qualités différentes des toisons,
on peut estimer à 10 millions de kilogram-
mes, bon an mal an, la production totale du
Maroc ; sur cette quantité, un quart seule-
ment est livré à l'exportation, tout le sur.
plus étant absorbé par la consommation lo-
cale.
C'est la France qui importe la plus grande
partie des laines marocaines : de 1917 à ce
jour, l'importation annuelle de laine a été
sensiblement de 1.400.000 kilos, et la valeur
de 5 à 6 millions de francs.
- Après la France, vient la Belgique : elle
importe 400 à 500.000 kilos, d'une valeur de
1.800.000 à t. 000. ooo francs.
Si le climat du Maroc ne se prête pas aux
essais d'acclimatation du mouton mérinos
tels qu'ils se poursuivent en Afrique Occiden-
tale et à Madagascar, il y aurait lieu toute-
fois d'intensifier les croisements obtenus par
l'accouplement de certains béliers et de bre-
bis de races sélectionnées et importés dans ce
but avec de beaux spécimens de la race ovine
indigène. Il y a eu dans ce sens de timides
tentatives ces années dernières, mais elles
n'ont pas été suivies assez attentivement,
avec assez de persévérance. C'est un tort, et
il faut espérer que des éleveurs intelligents,
auxquels les conseils et l'appui éclairé des
services de l'agriculture ne feront pfvs dé-
faut, vont s'occuper de la question.
Louis Le Barbier.
loi*-
Le statut de Tanger
M. Aguirrc de Carcer, qui, depuis dix
ans, participe aux négociations relatives au
Maroc, sera sans doute nommé principal
délégué h. la conférence sur Tanger, qui
aura lieii A Paris.
A propos de la Semaine coloniale"
-()-o--
Cette « Semaine « sera une manifestation
fort utile. Elle augmentera certainement le
nombre des Français curieux des choses co-
loniales et, on aime à le cioire, contribuera
à répandre la notion des exactes proportlon
de la France totale.
Mais, nous sera-t-il permis de souhaitei
qu'elle ait des résultats tangibles, pratiques,
immédiatement utiles?
Qu'est-ce qui presse le plus, dans nos pos-
sessions d'outre-mer? Que d'autres en discu-
tent. Il nous semble, à nous, que la tâche la
plus urgente, et humaine entre toutes, con-
siste à améliorer l'état sanitaire de l'A. O. F.,
de l'A. E. F. et de Madagascar. Certes, l'on
fait à ce point de vue, en ces régions, tout ce
que l'on peut, mais ce n'est pas beaucoup
dire, au regard de ce qu'il faudrait faire.
Pourquoi donc la « Semaine coloniale » ne
serait-elle pas l'occasion de quêtes, de tom-
bolas, de solennités artistiques dont le pro-
duit servirait intégralement à améliorer les
moyens de lutte contre les endémies, la tu-
berculose, la syphilis, etc., et à recruter des
médecins, des infirmiers et infirmières large-
ment rémunérés ?
Dira-t-on que la dignité de la France lui
interdit de recourir, en pareil cas, à des res-
sources qui ressemblent à des expédients?
Quelle singulière dignité ne serait pas celle
qui varierait avec les circonstances! N'a-t-on
pas quêté, dansé et festoyé d'abord pour les
gazés, les mutilés de la guerre de 1914, puis
pour les combattants du Maroc ? Et un Congo-
lais qui se meurt de la maladie du sommeil,
un Malgache que dévore le bacille de Koch
ne méritent-ils pasonotre agissants sympa-
thie au même titre qu'un Sénégalais aux pri-
ses avec les Rifains ? Tous ces Français
d'adoption, en somme, combattent pour un
seul objet : l'affermissement de la paix fran-
çaise.
Un organisme, la Croix-Rouge, est tout dé-
signé pour recueillir et gérer le produit de
ces fêtes telles que nous les préconisons. On
sait qu'un bal de l'Opéra bien organisé peut
fournir à lui seul une somme de l'ordre de
éllt-SIeUrs centaines de mille francs. Il n'est
pas téméraire de prédite que la « Semaine
coloniale » permettra, si toute la Presse s'en
mêle, de constituer un FONDS DE COMBAT SANI-
TAIRE de plusieurs millions. Que l'on y songe !
Le pouvoir de l'argent est grand, là-bas, dans
la mesure même où, sur de trop vastes sur-
faces, ce sont des instruments élémentaires
de défense contre la maladie qui font encore
défaut. Une caisse de quinine peut, à elle
seule, réconforter des milliers de corps dé.
faillants. Un médecin, voire un infirmier,
peut, à lui seul, sauver des milliers d'exis-
tences.
Dans le cas qui nous occupe, plaie d'argent
est souvent mortelle.
R. B. de Laromiguière
Iwlspnleiicc coloniale
---0-0--
Juge de paix et droits d'octroi de mer
AL Boulognet, négociant à La Pointe-à-Pi-
tre (Guadeloupe), demandait à la colonie de
La Guadeloupe le rembourse ment d'une
scmme de 6.200 francs consignée au Trésor
pour toucher l'octroi de mer sur diverses car-
gaisons de sel marin que Boulognet avait re-
çues de l'île Saint-Martin, une des dépendan-
ces de la colonie, placée sous la même admi-
nistration.
Le Gouverneur de La Guadeloupe, pour ré-
sister à cette demande de M. Boulognet, in-
voquait le décret du 25 avril 1908 rendu en
coniorrnité de l'article 6 de la loi du Il jan-
vier 1892, aux termes duquel les droits d'oc-
troi de mer sont applicables aux objets de
toutes provenances, quels qu'ils soient, im-
portés (sic), récoltés, préparés ou fabriqués
dans les colonies.
M. Boulognet prétendait de son côté, que
c'est précisément le décret du 25 avril 1908
qu'il invoquait pour faire frapper de nullité
la taxe dont s'agit, car elle n'est pas perçue
à Saint-Martin sur les sels qui y sont pro-
duits ou consommés.
Le jugement du Tribunal de première ins-
tance de La Pointe-à-Pitre, statuant en appel
sur le jugement du juge de paix, s'est dé-
clarÍ, incompétent en se basant sur cette cir-
constance que la taxe en vertu de laquelle les
droits ont été perçus, n'est pas une taxe doua-
nière.
M. Boulognet s est pourvu en cassation
pour violation de la loi du u janvier 1892 sur
les douanes et de l'ordonnance du 24 septem-
bre 1828 pour violation des principes en ma-
tière des droits de douane, et des règles de
compétence en ce que le jugement attaqué
considère le juge de paix comme incompétent
pour déclarer illégale la perception d'une
taxe sur le sel introduit dans l'île de La Gua-
deloupe et piovenant de l'ile Saint-Martin où
il était indemne de tous droits, bien que la-
',re (I'ui-i droit dif-
dite taxe, revêtant le caractère d'un droit dif-
férentiel et protecteur au profit du sel pro-
duit à Saint-Martin, en exemption d'impôts,
eût constitué un véritable droit de douane
régi par les articles 3, 4 et 5 de la loi du 11
janvier 1892. ,_H -----
La Cour de cassation a connrme 1 incom-
pétence du juge de paix en cette matière. En
effet, dit-elle dans son arrêt, la taxe étant
appliquée conformément à ia délibération du
Conseil général en date du 30 octobre 1907,
approuvée par le décret en forme de règle-
ment d'administration publique du 25 avril
1908 sur les objets importes, préparés ou fa-
briqués dans la colonie, ne pouvait avoir un
caractère différentiel et protecteur propre à la
taxe douanière, et constituait une simple taxe
locale ; que l'absence do perception à l'île
Saint-Martin ne pouvait restreindre la géné-
ralité de cette taxe, et, par suite, en altérer
le principe et la légalité, puisqu'elle tenait
d'après le jugement attaqué, i l'impossibilité
de tout recouvrement, les salines n'étant pas
clôturées et le grappillage satisfaisant aux oe-
soins très réduits de la population indigène.
Mamricç Ribet,
Avocat à la Cour d'appel.
»» ̃>,
Féminisme colonial
--0.0--
Uno élève du Lycée Molière, qui vient
d'être mlmise l'Ecole Française d'Ex.
trême-Orient, a été nommée conservateur
de la bibliothèque royale de Pnom-Penh.
Dana une élude rétrospective dn Diction-
noire, ios Immortels auront à créer le mo\
« conservatrice 1)1
US NUMERO : 10 CENTIMES
MARDI SOIR, 18 JANVIER 1927
1 MMUl ftlITIIIf a ,
JWMm &AémMstreHmt
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PARIS
ttefln. 8 urna Mi
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5 Co 1 1 -9~ ï.' 'i1eé~b
Les Annales Coloniales
r. nUf d F*IMM se« mm m
ewm db tommul
Dmcrwits. MtroM RUEDEL et L-0. THÉBAULT
Lm ASULM CWOWIM M ,.,.
àU* inédit», ««ri «MI Imr propriété eaetuete».
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un I» supplément illustré :
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im 181
POUR LA MISE EN VALEUR DES COLONIES
LI im m wiiuiritni iriuii»
1.1 - Il
Mise en valeur des colonies, y a-t-il un
thème sur lequel aient été exécutées plus
de variations brillantes? Tous ceux qui
tiennent une plume, tous ceux qui ont reçu
du ciel le don de la parole s'y sont essayés.
Presque tous y ont réussi. La matière n'est
pas infeitile et petite. Après l'épi, ce sont
les colonies françaises qui doivent sauver le
franc. Mais dès qu'on descend des hauts
sommets des idées générales dans les plai-
nes des réalités, le développement oratoire
devient moins facile; ou, s'il garde la même
facilité, c'est souvent aux dépens de l'exac-
titude et de la précision. Et cela c'est vrai-
ment dommage.
Contentons-nous de considérations très
simples. Mettre en valeur une colonie, cela
suppose un certain nombre de conditions
essentielles réalisées : il y faut des cultures
propres au terrain à exploiter ou, si l'on
veut, des terrains propres à ces cultures; un
personnel supérieur dont la compétence soit
incontestée, des cadres indigènes, et enfin de
la main-d'œuvre. Bien fol qui partirait à
l'aventure, sans que l'étude scientifique du
sol, de l'air, de l'eau, et des produits na-
turels de la colonie ait été poussée à bout.
Puis, une fois la culture de certains produits
développée, tout est à refaire si on ne la
défend pas contre les maladies de toutes
sortes.
Donc, à l'origine, dans la métropole, des
laboratoires outillés d'après les données de
la science moderne, des écoles préparatoires
destinées à assurer à ceux qui les fréquen-
tent l'enseignement technique théorique dont
ils auront besoin; dans la colonie, des labo-
ratoires, des champs d'expérience où ces
mêmes élèves compléteront l'enseignement
théorique par l'enseignement pratique.
"- C'est à peu près ainsi que, dans une
séance récente de l'Union Coloniale (section
Togo-Cameroun), le Commissaire de la Ré-
publique Française au Togo posait le pro-
blème. Il résumait l'œuvre de l'administra-
tion locale au cours de ces dernières années.
Elle a procédé à des distributions de graines
et de plants; dans les stations agricoles elle
a opéré la sélection des produits et créé des
pépinières; elle a incité les indigènes à
produire grâce à un système de primes; elle
a construit des hsines d'égrenage; elle a
acheté des égreneuses et des presses à kapok,
des trieurs de graines de coton, des dépul-
peurs et des parchemineurs de café,, des hui-
leries de village; elle a organisé des essais
de motoculture avec un tracteur et un maté-
riel moderne, et accordé des primes à cette
motoculture; elle a poursuivi des expériences
destinées à acclimater des produits nou-
veaux. Elle a, aussi bien en France que dans
la colonie, fait faire des analyses des ter-
des eaux, des produits de la région.
Elle a aidé la migration des peuplades du
Nord, gênées par le manque d'espace, vers
d'autres contrées délaissées mais dont le
sol est riche. Elle a créé des syndicats agri-
coles, une caisse de prêts agricoles, une
école de moniteurs agricoles, etc.
Tout cela n'est pas particulier au Togo;
il est hors de doute que je pourrais signaler,
dans d'autres colonies, des tentatives, des
expériences du même genre. Mais le Com-
missaire de la République Française au
Togo avait le courage de 1 avouer : tous ces
efforts louables sont accomplis sans une mé-
thode sûre, sans une coordination qui en as-
sure le succès et en multiplie les consé-
quences heureuses, sans le concours des orga-
nisations scientifiques de la métropole.
L'ordre ici doit décupler les résultats : il
est temps, il est grand temps que nous en-
trions avec hardiesse dans ce que le Com-
missaire de la République Française au
Togo appelait « la phase scientifique et in-
dustrielle avec des moyens très puissants. »
Et, pour cela, il proposait la création
d'un organisme nouveau, une sorte d' « of-
fice local de la mise en valeur J, qui serait
géré par un Conseil d'administration com-
prenant un nombre égal de commerçants et
de fonctionnaires. (J'imagine qu'il y a là un
oubli, ou une brachylogie, comme disent les
pédants; c commerçants is signifie, sans au-
cun doute, agriculteurs, industriels, négo-
ciants, banquiers.) L'Office aurait un bud-
get autonome. Il aurait pour mission de
fournir des bourses aux jeunes gens qui re-
çoivent l'instruction technique dans les éco-
les préparatoires de la métropole, d'acqué-
rir l'outillage industriel nécessaire aux gran-
des plantations, d'acheter les engrais, d'or-
ganiser et de faire valoir de vastes entre-
prises agricoles. Le produit de ces planta-
tions serait versé intégralement dans la caisse
du budget autonome et servirait à développer
d'autres plantations.
Si, à l'heure actuelle, les grandes entre-
prises agricoles en Afrique n'ont pas reçu
l'appui des capitaux français, cela tient à
ce fait que l'on ne sait en France à peu près
rien de ce que l'Afrique pourrait fournir,
qu'on redoute la pénurie d'agents techniques,
et aussi le manque de main-d'œuvre, enfin
qu'on est persuadé que la rémunération des
sommes engagées n'aura lieu qu'à une
échéance très éloignée. Par là s'expliquent
le plus grand nombre d'insuccès, dont
l'exemple toutefois ne doit pas durager
les initiatives particulières; tout cela Changera
- si les efforts de l'Administration et ceux des
Sociétés privées ou des particuliers sont
associés ftroitemeot.. Le budget autonome
de l'Office local serait alimenté avec des
subventions importantes fournies par le bud-
get de la colonie et par une taxe à la sortie
Il à l'entrée des marchandises. Ainsi finirait
la dispersion des efforts, l'incohérence des
tentatives, l'interruption de t'oeuvre entre-
prise; ce serait l'harmonie et la permanence.
Car nul ne saurait nier que le labeur accom-
pli dans nos provinces lointaines soit le plus
souvent digne d'être loué; mais l'instabilité
administrative gâte tout cela; les gouver-
neurs passent, avant que le plan commencé
soit mené à un point où il ne puisse plus
ne pas être exécuté. C'est la création d'un
organisme, analogue à celui de l'Office lo-
cal de la mise en valeur, qui assurerait la
suite dans les idées, la continuité dans le tra-
vail. En même temps, l'exploitation du do-
maine colonial se ferait conformément aux
données les plus récentes de la science; par-
tir dans une colonie, obtenir une concession,
se mettre à la besogne avec courage, mille
déjà l'ont fait, mille pourraient le faire :
cela ne suffit pas, et combien sur mille n'ont
réussi qu'à dépenser en pure perte leur vie
et leur argent? Le budget autonome de mise
en valeur pourrait supporter les frais très
lourds, prévus ou non, d'une grande entre-
prise agricole, et même aider des tentatives
qu'un particulier* malgré sa bonne volonté
et ses ressources, n'oserait pas essayer.
Je ne crois pas qu'un pareil projet échappe
à des objections, dont quelques-unes sont
sérieuses. Ainsi, n'est-il pas à craindre que
cette association entre l'Administration colo-
niale - et - les particuliers manque de ce stimu-
lant qui vient, pour les capitaux privés, du
souci de se tirer d'affaire en ne comptant
pas sur le voisin? Ces fonctionnaires, eux-
mêmes, qui entreront dans ie Conseil d'admi-
nistration, passent comme les. gouverneurs et
parfois plus vite qu'eux; ces « Wmmer-
çants » ne sont souvent que les représentants
temporaires de firmes dont le siège est à
Paris. Fonctionnaires et délégués des par-
ticuliers géreront des capitaux qui n'appar-
tiendront à personne (on entend bien qu'ils
appartiendront à la colonie), dont le revenu
n enrichira personne (on entend bien qu'il
enrichirait la colonie).
Et l'on se demande si, sous une forme
ou sous une autre, ces périls ne seraient pas
évités en introduisant dans le budget de cet
Office local des capitaux apportés par les
grandes maisons qui précisément doivent ti-
rer profit de la mise en valeur du sol. Cela
reviendrait à fonder une grande société agri-
cole dans laquelle le Territoire intervien-
drait, en apportant des terres et des capi-
taux, et retirerait des bénéfices une part pro-
portionnelle à ses apports.
Tout cela aurait besoin d'être revu, cor-
rigé, médité. Il n'est pas commode, je le
répète, de trouver la formule pas plus qu'il
ne serait aisé d'en fixer les applications.
Mais un fait subsiste : les Allemands avaient
organisé au Cameroun et au Togo des cul-
tures tropicales dont nous connaissons l'im-
portance et la valeur. Une autre conclusion
s'impose : nous devons faire aussi bien, et
mieux, si possible. Ces quelques réflexions
démontrent que nous n y parviendrons pas
si nous continuons à travailler sans une mé-
thode et que la meilleure méthode est celle
qui joindra tous les efforts, ceux de l'Admi-
nistration locale et ceux des particuliers,
pour atteindre le but commun : la mise en
valeur de nos colonies.
Mario Roaalalt,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre.
Vice-président de la Commission
HMlomlf du Cotent.
..1.
Il faut qu'une porte
soit ouverte ou fermée
---0-0-
La concession du Grand-Palais est donnée
simultanément à partir du 21 janvier à la
Septième Exposition Internationale du
Caoutchouc et autres Produits Tropicaux,
qui doit occuper la grande nef, et au Salon
es Indépendants auquel ont été accordées
les galeries du premier étage. Mais il y a
une question de portes. L'Exposition du
Caoutchouc, forte d'un plan qui lui a été re-
mis par la Direction des Beaux-Arts et
d'après lequel un coup de crayon bleu lui
concède les trois portes, ne veut rien céder
de ses droits. Les Indépendants entendent
ne pas être relégués à « - des - escaliers - de ser-
vice ». Et, depuis trois jours, M. Paul-
Léon, directeur des Beaux-Arts, est fort en-
nuyé, car s'il est le protecteur des artistes,
il y a le ministère des Colonies qui a une
importante participation officielle à l'Exposi-
tion du Caoutchouc, le ministère du Com-
merce, qui a la charge des gros producteurs,
l'ambassade d'Angleterre. Comment finira
l'histoire des Sublimes Portes?
Miss Browne, commissaire générale de
l'Exposition, avec son humour britannique,
disait hier 1 « Je me figurais que les Indé-
I, par définition, ne voudraient avoir
rien de commun avec personne. même pas
une porte 1 »
Comme nous l'avons annoncé, la Septième
Exposition Internationale jiu Caoutchouc,
autres Produits tropicaux et industries qui
s'y rattachent, sera inaugurée au Grand-Pa-
lais des Champs-Elysées, le vendredi ai jan-
vier, a tnU, heures du matin, par M. Léon
Portier, ministre des Colonies. M. Gaston
Doumergue, Président de la République, la
visitera le samedi 22 janvier, à 10 h. 15 du
matin.
Le lord-maire de Londres, qui doit arri-
fin à Paris la veille, assistera à la visite pré-
sidentielle•
i
TACXBBLAMMHM
Le Gouverneur Général de FÏadoehiM vient
de faire connaître au ministre des Colonies,
n'A la date da M Janvier 1M7 le taux officiel
S e la piastre Malt de tt Dr. K.
Le commerce du Maroc
On vient de publier le tableau du !
commerce du Maroc pour V année,
1925. Hâtons-mus de dire qu'il
marque un progrès sur celui de Vannée
précédente et que si l'on juge de Vactivité
économique d'un pays par celle de ses échan-
ges, le Maroc connaît un développement oglio
cole et industriel de plus en plus grand.
L'examen des statistiques confirme cette
opinion. L'importation de matières nécessai-
res à l'industrie et l'exportation des pro-
duits du sous-sol indiquent une activité in-
dustrielle plus intense et plus étendue, de
même V exportation chaque année plus consi-
dérable des produits agricoles nous fait Cil-
trevoir les progrès de l'élevage et l'extension
des surfaces cultivées.
Les importations sont supérieures aux
exportations de plusieurs centaines de mil-
lions : elles ont atteint, en effet, 1 milliard
189 millions, alors que le chiffre, des expor.
ta/iolls était seule me tri de 556 millions. Les
achats pour l'armée d'occup llioll et la néces-
sité de doter le pays d'un outillage économi-
que expliquent ce rapport.
Avant Voccupation francise, les importa-
tions consistaient surtout en produits alimen-
taires (thé et silcre) et en articles destinés à
l'habillement (cotonnades, soieries). Ces
deux catégories d'articles continuent à tenir
une grande place, mais d'autres sont venus
s'y ajouter.
Le thé, le sucre, les cotonnades ont repre-
senti en 1925 presque 50 du total général
des marchandises importées. La quantité va-
rie d'ailleurs avec l'état des récoltes et la
situation de l'élevage, c'est-à-dire avec la ri-
chesse du pays.
Le thé, entièrement en provenance de
Chine, valait 80 millions de IrOlles.
Le sucre, 225 millions et les cotonnades de
diverses catégories, 200 millions.
Les soieries, les savollS, les bougies, sont
évalués à environ 35 millions de Irallcs.
Mais, à côté de ces produits destinés à la
consommation des occupants et des indigè-
nes, figurent et c'est là ce qui caractérise
le commerce du Maroc ceux qui servent
à la construction et à l'outillage économique
du pays. Ce sont les ciments, les chaux
hydrauliques, les fers ronds les rails de
chemins de fer, les tôles ondulées, les fils et
cibles électriques, le bois d'ébénisterie.
La houille, l'essence, le pétrole, les huiles
de graissage alimentent un commerce de 70
millions ae francs en chiffres ronds. Les
machines agricoles et les moteurs divers re-
présentent 20 millions ; les automobiles, 21
millions; les pièces détachées, 10 millions;
les pneus, bandages et chambres à air, 15
millions.
L'exportation est surtout alimentée par les
produits de l'élevage et ceux des cultures.
L'orge vient en tête, puis c'est le blé avec
les fèves, les amandes. Le coton commence à
figurer sur les statistiques et d'aucuns fon-
dent de grands espoirs sur l'avenir de cette
culture.
Le bétail, moutons, bœufs, chevaux et mu-
lets fournit à l'exportation un important élé-
ment ; les laines, les œufs, les peaux repré-
sentent des sommes et des quantités impor-
tantes puisque l'on évalue à 90 millions de
francs les œufs exportés, à 37 millions les
laines et au même chiffre les peaux.
Nous avons eu l'occasion de formuler cer-
taines réserves sur la richesse minière du A/a-
roc, notamment en ce qui concerne le fer, le
tuivre. l'étain, le pétrole.
Mais elles ne s'appliquaient pas aux phos-
phates dont l'exploitation, déjà en pleine ac-
tivité, n'a pas atteint son extrême limite. Les
phosphates et les divers minerais constituent
un article d'exportation intéressant à de mul-
tiples points de vue. Ils forment pour les na-
vires qui fréquentent les ports du Maroc un
utile fret de retour et ne peuvent que contri-
buer à leur prospérité.
Quelle est la part de la France dans ce
commercef Elle est considérable : 732 mil-
lions 226.000 à l'importation, sur 1 mil-
liard 186 millions et 217.000.000 sur 565 à
Vexportation. Elle fournit la presque totalité
du sucre, une part importante des eotOlrtUl-
des, des voitures, des matériaux et objets di-
vers destinés à Voutillage économique du
pays.
Les chiffres que nous venons d'analyser
marquent, avons-nous dit, un progrès sérieux
sur ceux de 1924, mais ils ont été sans aucun
doute dépassés en 1926 et cela nous rend
optimistes au sujet de l'avenir économique
de ce pays.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
Le cours du riz
SAIGON
15 janvier
(les 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 IBrisures 10 90
Riz no 2, 40 Brisures. 10 »
Riz no 2, 50 Brisures 9 50
Brisures no 1 et 2 8 45
Brisures nO 3 et 4 7 10
Farines 3 10
Paddy Vi'nb-Long 6 15
Paddy Co-Cong 6 50
Paddy Bac-Lieu 6 30
Paddy Daixau <> 35
Coprah 18 Il
(Indopacifi.)
Dépêches de l'Indochine
–-O-O–
Mission médicale
Pur arrêté du Gouverneur Général p. i
te docteur Le ROll des Barres ,ancien di-
recteur du Service de Santé au Tonldn,
membre de la Commission ministérielle du
cancer est chargé d'une missioit. d'études
des voies et moyens pour combattre le
cancer en Indochine.
Un institut médico-légal à Hanoi
Une commission a été instituée pour
étudier les modalités de la création à Ha-
noï d'un institut médico-légat utilisable
également comme institut d'analomie
près t'école de médecine.
Les Relations aériennes entre l'Europe
et les Indes
On mande de Rangoon à Saigon que
dans l'intérêt de l'aviation civile et de la
Roy il Air Force, le port aérien de Kara-
chi, établira un minimum de vingt stations
météorologiques entre Karachi et Basso-
rah, Karachi et Aden, afin d'étudier les
conditions atmosphériques des différentes
altitudes que l'on résumera dans des ta-
bleaux qui faciliteront le développement
des relations aériennes entre l'Europe et
les Indes.
Débarquement à Shangaï ?
On mande du Japon à Saigon que les
cinq puissances ont résolu de débarquer à
Shangaï quand cela sera nécessaire, 5.300
marins comprenant 1.000 français.
(Indopacifi.)
Les vins français en Indochine
A la suite d'une entrevue de M. Cante, dé-
puté de la Gironde, avec M. le ministre des
Colonies, et le Gouverneur Général de l'Indo-
chine, le décret qui instituait depuis un an des
taxes intérieures sur les vins, a été, dans sa
plus grande partie, abrogé-
Désormais, les vins naturels ne paieront au-
cune taxe jusqu'à 15 degrés.
Les vins vinés seront exemptés jusqu'à 12
degrés, et au-dessus de ce chiffre net- paieront
que pour l' excédent.
Ce nouveau règlement donnera satisfaction
aux viticulteurs qui protestent depuis un an.
.1.
L'indu.trie minière
en Indochine en 1925
0-0
Le rapport du service des mines de l'In-
dochine publié dans le dernier numéro du
Bulletin Economique de l'Indochine donne
tes renseignements suivants :
Le nombre des permis des recherches en
vigueur dans chaque pays de l'Union Indo-
chinoise au lor janvier 1926 était de 1.478
au Tonkin, 202 en Annam. 77 au Laos, 8
au Cambodge et 8 en Cac inchinc.
Il a été institué 28 concessions minières
en 1925 et il a été déposé 16 demandes
en concession en 1925 contre 24 en 1924.
La consommation de la houille a été sen-
siblement lu. même en Indochine en 1925
qu'en 1924, d'autre part les exportations
ont subi une faible diminution. Il en est
résulté que la production de houille étant
en 1925 de 10 0/0 su périeure l- la produc-
tiOUI de 1924, la totalitô do Il'ad¡mIeTltation
de la production a été mise en stoak.
Tandis que le marché des charbons en
Indochine est peu sensible aux vicissitudes
du marché en Europe ou en Amérique, la
vente des minerais tonkinois est sous la
dépendance immédiate des conditions du
marché mondial. Cee conditions sont actuel-
lement très favorables, les cours des mé-
taux étant généralement en hausse depuis
1923. Les métaux les plus importants, sauf
19W. Les métaux les iyn"e n e produit pas
le cuivre que l'Indochine ne produit pas
actuellement, sont tous à des cours supe-
rieurs à ceux d'avant guerre.
La production des mines de zinc au Ton-
kin 60 développe rapidement. Depuis la fin
de la guerre la Belgique et la France ont
ropris le premier rang parmi les importa-
teurs de zinc tonkinois.
Les cours exceptionnellement favorables
du plomb ont encouragé l'étude des gise-
menta plombifères en Indochine. Il n'existe
en Indochine qu'un seul gisement de ga-
lène en exploitation dans la province de
Njghè-An (Nord-Annam), celui de la mine
Sporanza. L'extraction de l'année 1925 a
été de 70 tonnes de galène contre 55 ton-
nes de galène et cérusite en 1924.
.La production des mines d'étain indo-
chinoises, quoique encore faible augmente
régulièrement. L'équivalent en étain métal
de la production a été de 587 tonnes
1925, tandis qu'il était de 472 tonnai en
1924, soit une auigimentation de 21 0/0 par
rapport à cette année.
Bien que les gisements d'antimoine soient
assez nombreux au Tonkin, aucun n'est
exploité.
La production de phosphate brut de 1925
est en augmentation de 147 sur celle
de 1924 ; 1 augmentation des phosphates
usinés atteint 41 0/0, et celle des ventes
38 0/0. Le prix de vente des phosphates
moulus est resté stationnaire : 20 piastres
la tonne pris à Haïphong.
L'essai d'exploitation de chrome qui avait
eu .lieu à la fin de 1924 sur le gisement
alluvionnaire de thromite du huyen de
Nong-Cong n'a pas été poursuivi en 1925.
Le recensement accuse dans le district
--- -------------- ------ ------ - -------
de Païlin une production de saphirs de
5.240 carats en 1925 contre 4.168 carats
en 1924. Le nombre des permis d'exploi-
tation est en diminution : 371 en 1925 pour
533 en 1924.
Le riz de Birmanie
La quatrième évaluation des surfaces en-
semencées en riz en Birmanie, pour la
campagne 1926 s'élève à 11.921.100 acres
contre 12.118.700 pour la campagne précé-
dente.
Lo disponible exportable pour 1927 est
évalué & 4.730.000 tonnes, le paddy repré-
sentant 3.500.000 tonnes de riz.
La production de la laine
au Maroc
0
La question de la production et de la con-
kommalion mondiale de la laine est une de
celles qui préoccupent le plus les industriels
des ditlérentes nations. Des 3, M. Aithur
Goldtinch, président de la u ntisll Austia-
lian Wool Réalisation Association » accu-
sait un déficit de 4.000.000 de livres entre
la production et les besoins normaux de la
consommation. L'année suivante, M. F. A.
Kcating, président de l'Australian l'astoral
Co, indiquait que la production était encore
inférieure de 75.000.000 de livres à celle de
l'an précédent et, depuis, la situation est
restée sensiblement la même.
La consommation non seulement ne dimi-
nue pas, mais tend à augmenter : consé-
quence des goûta de bien-être et même de
luxe qui, d'un bout à l'autre du monde ci-
vilisé, gagnent toutes les classes de la po-
pulation.
La production diminue parce que l'éle-
vage du mouton disparait d'un pays à me-
sure que la culture y progresse. Même en
Australie, où la nature du sol et le climat
favorisent à un si haut degré l'industrie pas-
torale, le troupeau ovin est en régression.
Dans la République Argentine, il montre
aussi la même tendance. ON estime qu'il
sera plus difficile de remédier à la diminu-
tion de la production lainière qu'à la disette
du coton.
Récemment, la Chambre de commerce de
Tourcoing rapprochait deux chiffres saisis-
sants : alors que la valeur de la laine con-
sommée par l'industrie française atteint en-
viron 1.750 millions par an, 100 millions à
peine sont d'origine française. Aussi, cet im-
portant groupement a décidé de chercher
dans les colonies françaises le moyen d'assu-
rer dans l'avenir l'approvisionnement lai-
nier de la France, et il a créé en Afrique
Occidentale et à Madagascar des centres
d'élevage en important à grands frais des
béliers et des brebis du Cap.
Mais il faudra de longues années pour que
les entreprises tentées dans des pays nou-
veaux puissent donner des résultats efficaces.
En attendant, l'industrie lainière du monde
entier risque de se trouver à court. Aussi,
est-ce un devoir patriotique de développer
dans tous les pays d'influence française où
l'élevage est possible, la production de la
race ovine apte à fournir une bonne laine.
L'œuvre est d'autant plus engageante qu'elle
peut procurer de - beaux - bénéfices.
- Les meilleurs amis du Maroc sont bien
obligés de le reconnaître : l'élevage des
moutons dans l'Empire chérifien est encore
dans son ensemble, et malgré des améliora-
tions dues à la Direction générale de l'Agri-
culture ou à l'initiative de certains colons,
des plus primitifs. Pendant la période de sé-
cheresse, les moutons laissés à l'abandon
dépérissent, faute de nourriture. Beaucoup
meurent de faim et, seules, les bêtes les plus
résistantes, peuvent atteindre la période des
pluies. Par contre, en hiver, les animaux,
faute d'étables, restent parfois de longs jours
dans l'eau, d'où une grande mortalité. Enfin,
au printemps, la maladie, peu connue et
mal combattue, cause également de grands
ravages dans les troupeaux.
La qualité de la laine étant étroitement
liée à la santé du mouton, on s'explique que
les laines marocaines ne puissent pas lut-
ter, à égalité, avec les laines plus soignées
provenant de la République Argentine ou de
'Australie ; toutefois, prises dans leur en-
semble, elles sont au moins égales, sinon su-
périeures, aux laines tunisiennes et algé-
riennes. Enfin, il faut considérer qu'elles
sont susceptibles d'amélioration très sensi-
bles par le perfectionnement des méthodes
d'élevage.
On distingue au Maroc trois sortes de lai-
nes-mères : la laine « aboudia » qui est la
meilleure; « l'urdighia » et la « beldia »,
qui sont d'une qualité moindre et d'un ren-
ement moins élevé.
On remarque que la qualité des laines du
Maroc suit une progression décroissante à
mesure que l'on avance du nord vers Is sud.
Ce fait tient surtout à la richesse, à la qua-
lité et à la régularité des pâturages.
La tonte des moutons, qui ne porte que
sur les animaux adultes, a lieu une fois l'an.
Les indigènes tondent avec des ciseaux très
grossiers ne permettant pas la tonte rase et
régulière. Il en résulte de sensibles pertes.
L'estimation de la quantité de laine pro-
duite par le Maroc tout entier est assez dif-
ficile eh raison de ce qu'une grande partie
de la production est absorbée par l'industrie
locale. Cependant, l'importance du cheptel
ovin rjeut fournir un chiffre approximatif.
Il varie de 5 à 7 millions de têtes ; en tenant
compte des qualités différentes des toisons,
on peut estimer à 10 millions de kilogram-
mes, bon an mal an, la production totale du
Maroc ; sur cette quantité, un quart seule-
ment est livré à l'exportation, tout le sur.
plus étant absorbé par la consommation lo-
cale.
C'est la France qui importe la plus grande
partie des laines marocaines : de 1917 à ce
jour, l'importation annuelle de laine a été
sensiblement de 1.400.000 kilos, et la valeur
de 5 à 6 millions de francs.
- Après la France, vient la Belgique : elle
importe 400 à 500.000 kilos, d'une valeur de
1.800.000 à t. 000. ooo francs.
Si le climat du Maroc ne se prête pas aux
essais d'acclimatation du mouton mérinos
tels qu'ils se poursuivent en Afrique Occiden-
tale et à Madagascar, il y aurait lieu toute-
fois d'intensifier les croisements obtenus par
l'accouplement de certains béliers et de bre-
bis de races sélectionnées et importés dans ce
but avec de beaux spécimens de la race ovine
indigène. Il y a eu dans ce sens de timides
tentatives ces années dernières, mais elles
n'ont pas été suivies assez attentivement,
avec assez de persévérance. C'est un tort, et
il faut espérer que des éleveurs intelligents,
auxquels les conseils et l'appui éclairé des
services de l'agriculture ne feront pfvs dé-
faut, vont s'occuper de la question.
Louis Le Barbier.
loi*-
Le statut de Tanger
M. Aguirrc de Carcer, qui, depuis dix
ans, participe aux négociations relatives au
Maroc, sera sans doute nommé principal
délégué h. la conférence sur Tanger, qui
aura lieii A Paris.
A propos de la Semaine coloniale"
-()-o--
Cette « Semaine « sera une manifestation
fort utile. Elle augmentera certainement le
nombre des Français curieux des choses co-
loniales et, on aime à le cioire, contribuera
à répandre la notion des exactes proportlon
de la France totale.
Mais, nous sera-t-il permis de souhaitei
qu'elle ait des résultats tangibles, pratiques,
immédiatement utiles?
Qu'est-ce qui presse le plus, dans nos pos-
sessions d'outre-mer? Que d'autres en discu-
tent. Il nous semble, à nous, que la tâche la
plus urgente, et humaine entre toutes, con-
siste à améliorer l'état sanitaire de l'A. O. F.,
de l'A. E. F. et de Madagascar. Certes, l'on
fait à ce point de vue, en ces régions, tout ce
que l'on peut, mais ce n'est pas beaucoup
dire, au regard de ce qu'il faudrait faire.
Pourquoi donc la « Semaine coloniale » ne
serait-elle pas l'occasion de quêtes, de tom-
bolas, de solennités artistiques dont le pro-
duit servirait intégralement à améliorer les
moyens de lutte contre les endémies, la tu-
berculose, la syphilis, etc., et à recruter des
médecins, des infirmiers et infirmières large-
ment rémunérés ?
Dira-t-on que la dignité de la France lui
interdit de recourir, en pareil cas, à des res-
sources qui ressemblent à des expédients?
Quelle singulière dignité ne serait pas celle
qui varierait avec les circonstances! N'a-t-on
pas quêté, dansé et festoyé d'abord pour les
gazés, les mutilés de la guerre de 1914, puis
pour les combattants du Maroc ? Et un Congo-
lais qui se meurt de la maladie du sommeil,
un Malgache que dévore le bacille de Koch
ne méritent-ils pasonotre agissants sympa-
thie au même titre qu'un Sénégalais aux pri-
ses avec les Rifains ? Tous ces Français
d'adoption, en somme, combattent pour un
seul objet : l'affermissement de la paix fran-
çaise.
Un organisme, la Croix-Rouge, est tout dé-
signé pour recueillir et gérer le produit de
ces fêtes telles que nous les préconisons. On
sait qu'un bal de l'Opéra bien organisé peut
fournir à lui seul une somme de l'ordre de
éllt-SIeUrs centaines de mille francs. Il n'est
pas téméraire de prédite que la « Semaine
coloniale » permettra, si toute la Presse s'en
mêle, de constituer un FONDS DE COMBAT SANI-
TAIRE de plusieurs millions. Que l'on y songe !
Le pouvoir de l'argent est grand, là-bas, dans
la mesure même où, sur de trop vastes sur-
faces, ce sont des instruments élémentaires
de défense contre la maladie qui font encore
défaut. Une caisse de quinine peut, à elle
seule, réconforter des milliers de corps dé.
faillants. Un médecin, voire un infirmier,
peut, à lui seul, sauver des milliers d'exis-
tences.
Dans le cas qui nous occupe, plaie d'argent
est souvent mortelle.
R. B. de Laromiguière
Iwlspnleiicc coloniale
---0-0--
Juge de paix et droits d'octroi de mer
AL Boulognet, négociant à La Pointe-à-Pi-
tre (Guadeloupe), demandait à la colonie de
La Guadeloupe le rembourse ment d'une
scmme de 6.200 francs consignée au Trésor
pour toucher l'octroi de mer sur diverses car-
gaisons de sel marin que Boulognet avait re-
çues de l'île Saint-Martin, une des dépendan-
ces de la colonie, placée sous la même admi-
nistration.
Le Gouverneur de La Guadeloupe, pour ré-
sister à cette demande de M. Boulognet, in-
voquait le décret du 25 avril 1908 rendu en
coniorrnité de l'article 6 de la loi du Il jan-
vier 1892, aux termes duquel les droits d'oc-
troi de mer sont applicables aux objets de
toutes provenances, quels qu'ils soient, im-
portés (sic), récoltés, préparés ou fabriqués
dans les colonies.
M. Boulognet prétendait de son côté, que
c'est précisément le décret du 25 avril 1908
qu'il invoquait pour faire frapper de nullité
la taxe dont s'agit, car elle n'est pas perçue
à Saint-Martin sur les sels qui y sont pro-
duits ou consommés.
Le jugement du Tribunal de première ins-
tance de La Pointe-à-Pitre, statuant en appel
sur le jugement du juge de paix, s'est dé-
clarÍ, incompétent en se basant sur cette cir-
constance que la taxe en vertu de laquelle les
droits ont été perçus, n'est pas une taxe doua-
nière.
M. Boulognet s est pourvu en cassation
pour violation de la loi du u janvier 1892 sur
les douanes et de l'ordonnance du 24 septem-
bre 1828 pour violation des principes en ma-
tière des droits de douane, et des règles de
compétence en ce que le jugement attaqué
considère le juge de paix comme incompétent
pour déclarer illégale la perception d'une
taxe sur le sel introduit dans l'île de La Gua-
deloupe et piovenant de l'ile Saint-Martin où
il était indemne de tous droits, bien que la-
',re (I'ui-i droit dif-
dite taxe, revêtant le caractère d'un droit dif-
férentiel et protecteur au profit du sel pro-
duit à Saint-Martin, en exemption d'impôts,
eût constitué un véritable droit de douane
régi par les articles 3, 4 et 5 de la loi du 11
janvier 1892. ,_H -----
La Cour de cassation a connrme 1 incom-
pétence du juge de paix en cette matière. En
effet, dit-elle dans son arrêt, la taxe étant
appliquée conformément à ia délibération du
Conseil général en date du 30 octobre 1907,
approuvée par le décret en forme de règle-
ment d'administration publique du 25 avril
1908 sur les objets importes, préparés ou fa-
briqués dans la colonie, ne pouvait avoir un
caractère différentiel et protecteur propre à la
taxe douanière, et constituait une simple taxe
locale ; que l'absence do perception à l'île
Saint-Martin ne pouvait restreindre la géné-
ralité de cette taxe, et, par suite, en altérer
le principe et la légalité, puisqu'elle tenait
d'après le jugement attaqué, i l'impossibilité
de tout recouvrement, les salines n'étant pas
clôturées et le grappillage satisfaisant aux oe-
soins très réduits de la population indigène.
Mamricç Ribet,
Avocat à la Cour d'appel.
»» ̃>,
Féminisme colonial
--0.0--
Uno élève du Lycée Molière, qui vient
d'être mlmise l'Ecole Française d'Ex.
trême-Orient, a été nommée conservateur
de la bibliothèque royale de Pnom-Penh.
Dana une élude rétrospective dn Diction-
noire, ios Immortels auront à créer le mo\
« conservatrice 1)1
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