Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-12-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 décembre 1926 28 décembre 1926
Description : 1926/12/28 (A27,N198). 1926/12/28 (A27,N198).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63972483
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Rédaction & Administrations
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Les Annales Coloniales
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Dimctiuiks i Marcel RUeDEL et L.-G. THÊBAULT
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ABONNEMENTS
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On s'aboatM mm frais émm
lova les tmimm de porte.
Le mémorandum
britannique
--00--
Les journaux nous ont apporté le texte
du mémorandum britannique relatif à la
question chinoise et auquel nous faisions
allusion dans notre dernier article.
Ce document s'adresse aux puissances
signataires du traité de Washington. Il
leur rappelle les événements qui, depuis
plusieurs années, troublent la Chine, leur
marque les difficultés auxquelles elles ont
à faire face et leur montre l'importance
d'un nouvel élément de la situation : le
mouvement national de Canton.
Ces difficulté;, ces troubles, la guerre
civile ont fait que le programme de
Washington n'a pas pu être exécuté.
L'historien impartial ne manquerait pas
d'ajouter que les puissances occidenta-
les n'ont pas apporté grande diligence à
l'opération.
Mais poursuivons l'analyse de la note
anglaise. Le mouvement national existé,
il est devenu puissant, il faut l'accueillir
avec sympathie et compréhension. Le
gouvernement anglais propose donc que
les pays intéressés publient une déclara-
tion par laquelle ils feraient connaître
qu'ils sont disposés à ouvrir des né-
gociations pour la revision des traités et
étudier les autres questions pendantes
dès que les Chinois auront constitué un
gouvernement ayant l'autorité nécessaire
pour ces pourparlers. Les puissances,
ajoute le Cabinet de Londres, devraient
abandonner l'idée que le développement
politique et économique de la Chine n'est
possible que sous la tutelle étrangère.
Elles devraient s'engager à modifier « la
rigidité traditionnelle de leur attitude à
l'égard de ce pays n.
Ces déclarations marquent que la
Grande-Bretagne a rompu avec sa poli-
tique séculaire envers le peuple chinois.
Elles viennent peut-être un peu tard.
Faites il y a plusieurs mois et par toutes
les puissances intéressées, elles auraient
pu épargner à ce malheureux peuple bien
des misères. Mais il n'en a pas été ainsi.
La jalousie et l'âpreté de certaines puis-
sances, jointes à leur aveuglement, n'ont
̃MA voulu ue ces démarches fussent fai.
<«!
tes ú moment or ,
Il ne sert de rien de récriminer sur le
passé. Voyons donc le présent. Or, le
présent, c'est que la note britannique n'a
pas reçu un bon accueil ni de la part des
amis des Cantonais, ni de elle des puis-
sances occidentales.
Les organes qui traduisent la pensée
de Moscou se plaignent de son impréci-
sion, de ses réticences et déclarent qu'elle
ne contient aucune concession positive et
seulement une proposition de négocia-
tions. Ces critiques ne sont pas sans fon-
dement. Mais il faut reconnaître cepen-
dant que l'on trouve dans le document
anglais des déclarations sur l'indépen-
dance de la Chine qui méritent d'être re-
tenues. Seulement, Moscou a intérêt à
empêcher un accord. Nos lecteurs en sa-
vent la raison.
La presse française, d'autre part, ne
parait pas très enthousiaste. Elle fait des
réserves et note avec un plaisir non dissi-
mulé les difficultés de la situation et les
paroles par lesquelles Tchang Tso Lin
affirme que l'abolition des traités est
pour le moment impraticable. Elle re-
commande la prudence et conseille de se
méfier des Cantonais. C'est la note que
l'on rencontre dans le Temps. Nous eus-
sions préféré une autre attitude.
Personne n'ignore que la solution de la
question soit peu facile. Mais pourquoi ne
pas reconnaitre franchement que la note
anglaise, malgré les critiques qui peu-
vent lui être adressées, marque une évo-
lution considérable de la politique bri-
tannique, qu'elle ouvre une nouvelle voie
aux relations entre la Chine et les puis-
sances européennes ? A ce titre, elle méri-
tait autre chose que la réserve hautaine,
froide et maladroite avec laquelle on l'a
accueillie.
Henry Fontanierf
DévuM du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaire. B'Rgm.
membre de la Commission
des Colonies.
Le cours du rlz
---0-0-
SAIGON
21 décembre
îles 100 kilos en piastres)
Riz ne 1, 25 brisures 11 1;)/10 r)
Riz n° 2, W brisures., 10 35/10 10
Riz n° 2, 50 brisures 9 80/ 9 ro
Rrisures n" 1 et 2 8551 * 20
Brisures n* 3 et 4 7 60/ 705
Farines J « g»/ »
Paddy Vinh-Long 6851 620
Paddy Co-Cong ,.,. 7 20 1 630
Paddy Bac-Lieu 7 151 630
Paddy Daixau 7 ml 6 20
Coprah, , , , , , , , , , 18 50
ReamlMMtf d w/nm
indigène m A. 0. F.
0-0
Assurer à la fois un recrutement
annuel de 13.000 hommes, tout en
laissant aux diverses colonies du
groupe de l'A. O. F,, la IlUlill-d'.II'UI" né-
cessaire à sa mise en valeur, est certes un pro-
blème difficile à résoudre et ce n'est pas une
des moindres préoccupations de M. le GOIl-
verneur Générali. Carde,
Dans son discours au Conseil du Gouver-
nement, M. Carde cite comme preuve de l'at-
tachement à la France des populations de
VA. O. F., Vaccueil favorable rencontré pres-
que partout par les commissions de recrute-
ment. Et dans ce discours plein de prudence
et de sagesse, le Gouverneur Général de
l'A. 0. F. ne parle pas d'augmenter ce con-
tingent, car il sait fort bien que la densité
moyenne de la population : 2,6 par kilomètre
carré, ne le lui permet pas et que, d'autre
part, la mise en valeur de la colonie exige
une main-d'iruvre que Von ne peut se pro-
curer que très difficilement.
C'est à la conservation et peut-être à l'ac-
croissement de cette précieuse et indispen-
sable main-d'œuvre que M. J. Carde consacre
tous ses efforts, aidé en la circonstance par
tous ses collaborateurs et surtout par le per-
sonnel médical civil et militaire quit malgré
ses faibles effectifs, a réalisé déjà de nota-
bles progrès.
Il faut que M. Paul Arqué, l'honorable
professeur du lycée de Bordeaux, soit donc
rassuré. Malgré un sens critique développé et
une vive intelligence, M. Paul Arqué, au
cours de son séjour en A. O. F. n'a pas eu
tout le loisir de se documenter complètement
sur les possibilités des diverses colonies du
groupe au point de vue de l'exploitation de
leurs richesses.
Essayant de traiter dans les Annales de
l'Institut Colonial de Bordeaux, cette ques-
tion, qu'il reconnaît complexe, du meilleur
emploi de la main-d @oeuwe de l'A. O. F.,
M. Paul Arqué, avec beaucoup de prudence
souligne les objections, mais il ne doit pas
ignorer qu'il existe dans notre empire ouest-
africain un réservoir de main-d'«uvre, pas
intarissable, mais tout de mime important.
C'est dans le Mossi où la densité des habi-
tants est de J2 à 14 au .,.fo",ètre carré. Ré-
cemment, M. le Gouverneur de la Haute-
Volta, Hesling, disait à ses amis des Annales
Coloniales, que les recensements enregis-
traient des progressions intéressantes. Cha-
cun sait que toutes les autres colonies du
groupe font plus ou moins, appel aux travail-
leurs de ta UmfVoira d'dniSt. Carde a
pris soin de régler l'exode pour ne pas dé-
munir cette colonie de sa propre main-d'œu-
vre. Ce n'est que par un dosage bien réglé
de son utilisation que peuvent être exécutés,
non seulement les travaux agricoles, mais les
grands travaux prévus dans les programmes
de mise en valeur de l'A. O. F.
Le choix de la haute administration est
tout fait : elle fournira les effectifs militaires
qui lui sont demandés pour la police inté-
rieure et pour soulager quelque peu les trou-
pes métropolitaines et, d'autre part, pour le
développement des œuvres de paix, cette
même Administration saura s'assurer le nom-
bre de bras nécessaires à l'exécution pro-
gressive du programme des grands travaux
publics et ce, en développant les cultures vi-
vrières, en améliorant l'hygiène; M. Carde
saura veiller à ce que l'état sanitaire et hygié-
nique des travailleurs leur permette d'exécu-
ter les travaux dans la limite des efforts que
peut faire une race affaiblie jadis par d'in-
terminables guerres, par des siècles de traite
et par des famines périodiques.
Il faut rendre justice aux judicieuses re-
marques de AI. Paul Arqué, sur les inconvé-
nients du service militaire en France, mais
ces inconvénients disparaissent peu à peu et
comme le disait M. Carde, le retour de
ceux qui étaient partis rassure ceux qui s'en
vont et le moment est proche où sur tout le
territoire la conscription sera acceptée comme
une obligation à laquelle tout noir est heu-
reux et fier de se soumettre.
Après avoir fait de bons soldats, nos indi-
gènes feront de meilleurs ouvriers et encadre-
ront leuts compatriotes en leur donnant
l'exemple de la discipline et du dévouement
dont ils nous ont tant donné de prerrues,
Ernest Handos,
Sénateur de la Marne.
VIce-président de la Commission
des Douane»
Lois, Décrets. Arrêtés
Décret relatif aux plans d'aménagement et
d'extension des villes dans la colonie de
Madagascar.
Décret fixant le contingent de manioc de
la Guinée française admissible en fran-
chise en France au cours de l'année
1987.
Décret réglementant la cueillette, le trans-
port et la répression des vols de vanille
verte dans l'archipel des Comores.
Décret modifiant le mode d'assiette des
droits de 80rtie sur les cafés et cacaos
exportés de la Guadeloupe,
Décret complétant le tableau annexé au
décret du il mars 18S7 fixant le mode
d'assiette, de perception et de riParti-
tion des droite d'octroi de mer en Océa-
nie.
Décret transformant le droit spécifique sur
les vanilles et vanillons à la sortie de la
colonie de la Guadeloupe en droit de
douane « ad valorem ».
Décret fixant les contlDg-t. de. tapi.
originaires du Soudan français et de la
Haute-Volta à admettre en France, pen-
dant l'année 1927, au bénéfice de la fran-
chise douanière. •
;j. O. du 28 décembre 1926.)
Un grand explorateur du XVIIe siècle
411 If
Une grande lacune dans notre histoire 00-
loniale du xvu* siècle vient d'être comblée
grlce aux persévérantes et laborieuses techer-
ehes de M: Emile Lauvrière. J
Sur le voyageur français Henri Cavelier
de la Salle qui découvrit la Louisiane en
1682, nous n'avions que peu de documents.
Nous savions seulement, d'après Layisse et
Rambaud, qu'en I, sans subventions, sans
attache officielle, un aventurier de 26 ans,
le Rouennais Cavelier, sieur de la Salle, avait
vendu tous les biens de sa concession de la
Chine, en amont de Montréal, qu'il tenait
des Sulpiciens, pour « aller découvrir à tra-
vers le continent américain un grand fleuve
se jetant dans la mer du Sud ».
Sa découverte de l'Ohio, son séjour chez
les Iroquois, puis sa descente de l'Illinois et
du Mississipi, sa prise de possession de la
Louisiane le 9 avril 1682, au nom du roi de
France, ne nous étaient contées qu'à grands
traits, ainsi que la tentative malheureuse de
l'explorateur pour reconnaître l'embouchure
du Mississipi,
Dans la Revue de l'histoire des colonies
françaises (III* trimestre 1926), M. Emile
Lauvrière, relatant les premières explorations
en Louisiane, s'étend longuement sur l'œuvre
de Cavelier de la Salle, grand et robuste
« gars normand u, tout débordant de forces,
poussé par une nature ardente, inquiète et
impétueuse, vers une vie d'action, d'aventu-
res, de luttes âpres et ambitieuses.
En quittant sa concession de la Chine, Ca-
velier de la Salle voulait, avec l'intendant
Talon, l'extension de la colonie vers le Sud
et trouver par là un passage vers la Chine,
rivalisant avec Christophe Colomb en com-
plétant sa découverte.
Il n'atteint à ce premier voyage que le con-
fluent de l'Ohio avec une rivière fort large
qui vient du Nord, à la hauteur du 370 de
latitude.
Renonçant alors à son chimérique, passage
vers la Chine, de la Salle retourne à Mont-
réal pour préparer la découverte et l'utilisa-
tion d'un passage certain vers les mers du
Sud de toutes ces eaux du Mississipi et de
l'Ohio qui se détournent des Grands Lacs.
11 se livre entre temps à une véritable mise
en valeur du pays, installant à Fm-Fronte-
nac un major, 2 Récollets, 16 soldats, 24 co-
lons et 100 familles sauvages dont 50 enfants
sont instruits et qui ont défriché 1.000 à 1.200
arpents de terre.
Mais son projet n'est pas abandonné. A
Paris, en 1678, il exuose ses plans magnifi-
ques à Colbert qui, par lettres patentes du
12 mai 1678, l'autorise à tenter à ses frais sa
merveilleuse entreprise.
En compagnie de Henri de Tonty, il quitte
La Rochelle le 14 juillet 1678 pour Québec,
puis le fort Frontenac d'où il part pour le
lac Michigan sur lequel il fait voguer le
Gril/Ptt, piemiejLn»vi|rç à voiles voguant sur
l ces mers intérieures. Puis, enfoncé dans les
terres, il doit en revenir en parcourant près
de 500 lieues dans la pire saison.
Malgré tous les déboires et les malheurs,
de la Salle ne perd pas courage et, au mo-
ment de repartir pour sa grande entreprise,
il dit à ses compagnons : « Nous irons à
présent plus volontiers quand nous savons
que la grandeur de notre entreprise fera vi-
vre notre nom après nous, si nous périssons
en l'exécutant. »
Vingt-deux braves répondirent à cet appel
cornélien, dont Tonty, le P. Membré, le
sieur Jacques d'Autray, fils du procureur gé-
néral de Québec, le notaire Jacques de la
Métairie, les jeunes Nicolas de la Salle et
de Boisrondet, plus 30 sauvages dont 10 fem-
mes et 3 enfants.
Le 1er janvier 1682, ce fut le départ pour
le*Mississipi qu'on atteignit par 38° de la-
titude le 6 février.
Et avec le calumet de la paix d'une main,
son fusil abaissé, l'air pacifique mais résolu,
Cavelier de la Salle et son lieutenant Tonty,
t
passèrent au milieu des so-Y tages dont « la
JOI- devenait aussy grande que grande avait
été réhension ».
joye l'apqui p confirme qu'avec tous tel peuples
primitifs la manière douce mais ferme an-
rait souvent prévalu et combien de massacres
n'aurait-on pas évité r
Le 9 avril 1682, la mission se trouvait dans
le delta du Mississipi « par les 28 degrés 18
à 20 à) ; une grande croix et un poteau aux
armes du Grand Roy furent plantés, on chan-
ta un Te Deum et l'on signa l'acte par le-
quel on prenait possession au nom de Sa Ma-
jesté et des successeurs de sa couronne, de
ce pays de Louisiane.
Le retour ne s'effectue pas sans bien des
difficultés auxquelles s'ajoutèrent de vilaines
chicanes et de sournoises calomnies. Le gou-
vemeur La Barre, successeur de Frontenac,
trafiquait en secret avec nos propres ennemis
de la Nouvelle-Angleterre et sacrifiait ce
grand Français qui avait donné à la France
ce merveilleux empire enlevé aux convoitises
espagnoles et anglaises. Mais de la Salle eut
tout de même gain de cause auprès du Roy
qui le nomme, le 14 août 1684, gouverneur
de toutes les contrées de l'Amérique septen-
trionale soumises et à soumettre, depuIs le
Fort Saint-Louis jusqu'à la nouvelle Biscaye.
Avec ce titre, Cavelier de la Salle organise
sa dernière expédition qui a pour but de
reconnaître l'embouchure du Mississipi.
Mal préparée dès le début, cette mission
oui comprenait deux vaisseaux du Roy, le
foly et la Belle, la flûte l'Aimable et la cai-
cbe Saint-François, arriva péniblement à
Saint-Domingue. La petite flottille mouille
par le travers de Mobile, puis, mal rensei-
gnée, s'en va vers l'Ouest, au fond du golfe
du Mexique et s'arrête à Matagorda sur la
côte du Texas. On était à plus de quatre-
vingts lieues du Mississipi.
La situation devenant, par la suite, de plus
en plus tragique, de la Salle résolut de re-
gagner par terre le Canada.
A travers la Louisiane, les survivants se
trainent sous des averses torrentielles, à tra-
vers des fourrés touffus jusqu'à la Maligne,
la Dure, se nourrissant de bisons heureuse-
ment nombreux. Soudain, le 17 mars, à la
suite d'une discussion entre des membres de
la mission, trois sont tués à coups de hache,
dont Crevel de Moranger, neveu de de la
Salle. -
A l'arrivée de ce dernier, les assassins vou-
lant échapper aux conséquences de leur
crime, le tuent d'une balle en pleine tête, à
bout portant. Le site de cette tragédie serait
proche de la ville actuelle de Washington,
dans le Texas, sur le rio Brazos, près de la
rivière de la Trinité.
Ainsi périt ce brave et courageux explora-
teur qui partageait avec ses gens « mesme
vivre, mesme vestir, mesme coucher n,
n'ayant de rigueur que pour les lâches et les
.Ia.kb .., ..,
Son œuvre ne périt pas. Ses compagnons
continuèrent leur route sur ses anciennes
traces, et le 25 juillet 1687, ils retrouvent sur
la rivière des Akansas les gens que le ca-
pitaine Henri de Tonty a installés là pour
les attendre. Le 29 juillet, ils étaient à Qué-
bec où ils s'embarquaient pour La Rochelle
qu'ils atteignirent le 9 octobre.
- Après un pèlerinage au Mont Saint-Michel,
l'abbé Cavelier allait rendre compte au mar-
quis de Seignelay, de la mort de son frère et
de la situation désespérée des malheureux
survivants de Matagorda.
Pierre Lemoyne d'Herville et Jean Le-
moyne d'Herville, aidés de compagnons de
la Salle : le P. Anastase Douay. Henri de
Tonty et Nicolas de La Salle, allèrent ache-
ver l'œuvre de Cavelier de la Salle en ou.
vrant à la civilisation la Louisiane, le cœur
mme de l'Amérique du Nord. Ils trouvèrent
aisément l'embouchure du Mississipi, entre-
prise dont notre héros fut le réel inventeur.
Essfrènm Dmvaux.
A JUA CHAMBRE
oucstions scrites
La question des retraites en Indo-Chine
Af. < haWcs Bertrand, député, demande à M.
le ministre des Colonies pour quelles raisons
l'article 1U de la loi de linances du 23 mars
1923 n'est pas applicable aux fonctionnaires des
services civils de l'Indo-Chine bien que l'ulinéa
Hnal dudit article prescrive : « Les dispositions
du présent article sont applicables à l'Algérie,
aux colonies et aux pays de protectorat » ;
ajoute que plusieurs fonctionnaires des services
civils de l'Indo-Chine, sur le point d'atteindre
la limite d'âge, ont été avisés de leur radiation
prochaine des contrôles. })len qu'ils soient pères
d'au moins trois enfants vivants et en état de
continuer à exercer leur emploi. (Question du
18 novembre 1926.)
Réponse. - L'article 111 de la loi de linances
(lu 30 juin 1923 prévoyant le maintien en service
des pères d'au moins trois enfants jusqu'à l'âe
île 60 ou 65 ans, est applicable à tous les ressor-
tissants du régime des pensions de l'Etat, y
compris ceux en service en Algérie, aux colo-
nies ou dans les pays de protectorat. Son appli-
catioif dans ce cas a été et úra toujours assu-
rée. 11 n'en est pas de même pour les fonc-
tionnaires d'Indo-Chine tributaires de la caisse
locale tte retraites. Le texte susvisé n'est pas en
effet applicable de piano aux organismes auto-
nomes de cette nature. D'autre part, l'adminis-
tration de notre grande possession appelée à
envisager son extension au personnel ressortis-
sant au régime local de retraites, a répondu à
plusieurs reprises par une fin de non recevoir,
estimant cette mesure contraire aux nécessités
du service colonial.
L'impôt sur le chiffre d'affaires
St. Daladiert député, appelle l'attention de M.
le ministre des finances sur l'application des
dernières lois en matières d'impôt sur le chil-
tre d'affaires et demande. 2* en ce qui con-
cerne le marché extérieur : A) Algérie, colonies
et protectorats : si, pour les affaires conclues à
prix ferme avant le 3 août 1926, dont les mar-
chandises auront passé la frontière avant le
l®' novembre 1926, te vendeur bénéficie de
l'exonération de l'impôt sur le montant des
sommes encaissées postérieurement au 3 août
lm
Réponse. Marché extérieur : les affaires con-
clues moyennant un prix ferme avant le 3 août
1926,restent sous le régime de la taxe à l'exporta-
tion prévue par l'article M de la loi du 4 avril
1995 et du décret du 4 mai suivant,queUe que soit
la date de rencaissement du prix,dès lors que les
marchandises ou objets sur lesquels elles portent
ont fait l'objet d'une déclaration de sortie en
dituane avuut le l" novembre Htlô, L'application
de ce principe aux cas envisagés conduit aux
conclusions uslvantes:A.- Marchandises à desti-
nation de l'Algérie, des colonies françaises, des
pays de protectorat et de mandat : le vendeur
bénéficie de l'exemption de la taxe (11° 2 de l'ar-
ticle 54 de la loi du 4 avril li)2Ti).
A propos de deux décrets de M. Lucien Saint
.}/. Marius Moutet, député, demande à M. le
ministre des Affaires Etrangères : 1* s'il ne juge
pas contraire à l'équité les deux décrets pris par
M. Saint, en Tunisie, le 20 janvier 1926, décrets
relatifs : l'un, à la répression des crimes et dé-
lits politiques, l'autre à la législation sur la pres-
se; 2* dans le cas de l'affirmative, quelles mesu-
res il compte prendre. (tJ"'!J:lion du 25 novemDre
1926.)
Iléponsc, - Les décrets du 29 janvier 192(1,1
pris à la suite des troubles survenus en Tuni-
sie, ont eu pour objet d'en prévenir le retour,
dans l'intérêt supérieur du protectorat dont la
France à la charge. La nécessité de soumettre
tous les délits politiques a une même juridiction
avant été rcconnue, celle-ci ne pouvait être que
la juridiction fmnçaisû, L'unité de juridiction en.
trainait l'unile de législation et la coditication
en un seul texte des législations différentes anté-
rieures, ii laquelle le gouvernement du protec-
torat a procédé en s'inspirant à la fois des
lois française et tunisienne. Quant au décret
sur la presse, qui a été présenté comme établis-
sant, par son article 2, des restrictions nouvel-
les, il ne fait que reproduire dans ledit article,
une disposition du décret du 2 janvier 1904, qui,
depuis vingt-deux ans qu'if est promulgué, n'a
fait l'objet d'aucune protestation. Aucun des
deux décrets ne comporte de principe nouveau
de répression.
La motl du ministre des çolonies
de Belgique
--<)00-
M. Edouard Pécher, le jeune ministre
belge des Colonies, est mort, hier à 12 heu-
res 30, d'une bioncho-^meuinoni^ double.
M. Pécher qui n'était Agé que de il ans,
siégeait à la Chambre beige depuis 1012.
M. Pecher occupait les fonctions de mi-
nistre des colonies depuis le remaniement
du Cabinet belge causé por la démission
de M. Francqui.
Dépêches de rhdochme
ou
Les troubles de Java
Le 24 décembre, en présence d'une foule
considdrable, maintenue par un service
d'ordre rigoureux, la cour de Batavia a
jugé cinq accusés pour meurtres de polt.
ciers et organisation de rebetlion. Trois
accusés ont été condamnés à mort, un à
la prison perpétuelle, un à vingt ans d'em-
prisonnement.
Voie ferrée terminée
Le premier tronçon de soixante-huit kilo-
mètres de Vinh à Phuc-Trach sur la ligne
de chemin de fer en construction de vinh
Dongha est entièrement terminée, elle sera
ouverte au trafic des voyageurs et des mar-
chandises à dater du 15 janvier prochain.
Elections à Vinh
A la suite d'un récent arrêté qui basttlue
à Vinh une Chambre mixte de commerce
et d'agriculture, dont la création était de-
venue nécessaire en raison du rapide déve-
loppement économique des régions nord de
"A"nam,,, des élections ont eu lieu le di-
manche 19 pour désigner les neuf nouveaux
membres, dont trois indigènes.
Retour
Le directeur général de ta Compagnie des
Chemins de fer du Yunnan rentre en mis-
sion en France.
La taxe sur les alcools
A l'occasion de t'cxamen. de la majora-
tion de la taxe sur les alcools, nécessité par
la réduction envisagée de la taxt à Vimpor-
tation, votée en septembre dernier, le
Conseil, sur la proposition du Conseil co-
lonial et conformément à Vavis unanime
des membres français et indigènes des
Conseils élus, a adopté à l'unanimité un
vœu tendant à la prise en considération
pure et simple du projet sur la taxe à l'im-
portation, soumis à la dernière session de
septembre par le Gouverneur Général
Varenne, sous la seule réserve d'une réduc-
tton de 4 à 3 0/0 sur la quotité de la taxe.
La pénétration pacifique chez les Moi
Poursuivant son action continue de pé-
nétration pacifique des régions encore in-
soumises de l'hinterland Moi, t'administra-
tion du protectorat de l'Annam vient d'en-
registrer un nouveau succès à l'occasion
de la soumission volontaire du chel d'un
important groupe de villages dans la ré-
gion au nord-est de Cheoreo, province de
Kontum.
(Indopacifl.)
Les ports et le fret
- indoehinoisl"
00
Nous recevons la lettre suivante :
Le 20 novembre 1926.
Chers messieurs,
Dans votre numéro du 18 octobre dernier,
arrivé tout dernièrement, je lis un article au
sujet de la marine marchande et des colo-
nies françaises.
l'our ce qui concerne nos colonies d'Extrê-
nie-Orient, le seul fret intéressant est le riz,
mais il n'y a pas de quoi alimenter nos na-
vires, les exportations étant irrégulières, et
une lionne partie allant aux navires battant
pavillon étranger.
Ici. le fret disponible est de beaucoup
inférieur au tonnage libre, et bon nombre de
navires quittent les ports indochinois avec
peu de cargaison ; il en sera, du reste, tou-
jours ainsi.
Notre flotte indochinoise n'a jamais donné
des résultats. Construite à grands frais pen-
dant la guerre et aussitôt après celle-ci, où
tout était à des prix inabordables, elle a vé-
gété un certain temps avant de sombrer.
Le cabotage local déjà maigre est disputé
par plusieurs Compagnies : Sinpagore, Bang-
kok, Hong-Kong, et tous les ports indochi-
nois sont régulièrement visités, il n'y a pas
de marchandises en souffrance faute de na-
vires.
Xos ports manquent d'outillage, sont si-
tués dans l'intérieur drs terres, d'un accès
difficile aux grands navires, trop de frais et
de formalités.
Saigon, le principal port fluvial de F In-
dochine, manque totalement de l'outillage j
indispensable, il est situé sur un cours en
zigzag de la rivière de Saigon, loin de la
mer, extension difficile.
Ce port aurait dû être construit au Cap
Saint-Jacques et celui de Haïphong en baie
d'Along : ce sont là des fautes irréparables,
à moins de consentir actuellement des sacri-
fices financiers d'un ordre astronomique.
Nous n'avons que des ports bien médio-
cres par comparaison avec nos voisins : Sin-
gapore, Hong-Kong, Shanghaï, et ceux du
Japon.
Et il faut nous résigner et nous contenter
de ce que nous avons su si maladroitement
mettre sur pied.
« Voyez grand, voyez l'avenir, disait un
ancien Gouverneur Général de l'Indochine,
feu M. Van Vollenhoven, tué au front. »
M. Doumer avait aussi des vues gran-
dioses, mais, malheureusement, ces deux
grands chefs n'étaient pas ici aux débuts de
la conquête, et des esprits moins clairvoyants
et petits nous ont donné ce qui est déjà in-
suffisant par rapport à un pays grand, riche,
neuf et d'un avenir merveilleux.
Chacun à sa place suivant ses connais-
sances.
Croyez, chers messieurs, à mes meilleurs
sentiments.
A..F. Pibtovi,
fftflftfeur.
La prllediol de la IIYÍII-
aérienne et maritale en A. O. F.
00
C'est par l'emploi de la radiotélégraphid
que M. l'Administrateur en chef des colo-
nies, Henry Hubert, est parvenu à pré-
voit le temps à des laps de temps suffisants
pour renseigner tant les aviateurs que les
marins naviguant à proximité de la côte oc-
cidentale d'Afrique. Voici les conclusions
auxquelles M. Henry Hubert est arrivé après
une année d'expériences :
io En ce qui concerne les prévisions lo-
cales et à très courte échéance, si l'cm est
encore gêné, pour des régions très étendues*
du fait de l'insuffisance du réseau actuel, il
est possible d'assurer cependant une protec-
tion très efficace de la navigation aérienne
et de la navigation maritime pour une grande
partie de l'Afrique Occidentale Française;
20 Pour les prévisions générales et à courte
échéance, l'insuffisance du réseau radiotélé-
graphique entraine nécessairement des incon-
vénients plus grands que pour les prévisions
locales. Il serait possible toutefois d'aboutir
à des résultats intéressai- condition de
limiter les prévisions aux régions septentrio-
nales de l'Afrique Occidentale;
30 Enfin, pour les prévisions générales et
à longue échéance, on ne pourra envisager
leur réalisation que lorsque des liaisons in-
ternationales continues et très étroites seront
possibles.
Les stations radiotélégraphiques suscepti-
bles de communiquer entre elles se trouvent
irrégulièrement réparties en Afrique Occiden-
tale Française, mais leur situation est telle
qu'elles sont susceptibles de constituer deux
grandes lignes de protection : l'une orientée
est-ouest, de Bilma (Niger) vers l'océan
(3.400 kilomètres environ) ; l'autre, grossière-
ment nord-sud, le long de la côte, de Port-
Etienne à Monrovia (Libéria) (1.800 kilomè-
tré environ).
Les stations météorologiques de l'A. 0. F.
émettant des radiométéos sont les suivantes
avec leur longueur d'onde :
Longueur d'onde
Régime Régime
côtier intérieur
Dakar 600 t)
Port-Etienne 600 1.200
Atar » 1.200
Conakry 600 9.000
Monrovia 600 1.000
Bamako » 2.800
Kabara .,. » 2.300
Araouan n 2.100
Kidal » 2.100
Zinder 2. $oo
Agadez » 2.800
Biltna , , , , , » 1.200
A l'étude de M. Henry Hubert, publiée
dans le numéro de janvier-mars 1926 du
Bulletin du Comité d'Etudes Historiques et
Scientifiques de l'A. O. F., est jointe une
carte détaillée des stations météorologique"
de l'A. 0. F., indiquant les directions des
diverses communications radiotélégraphi-
ques.
1.1.
L'AVIATION COLONIALE
00
Madagascar-Etang de Berre
[Á lieutenant de vaisse.au Bernard, ren-
trant de Madagascar par la voie des airs,
est arrivé hier à Assouan.
i:e brillant officier nviuteur doit termi-
ner eu randonnée à Saint-cliuines étapes sont le Caire, Beyrouth,
Makri, Athènes, Malte et Uizortc.
On peut donc escompter l'arrivée du
lieutenant de vaisseau Bernard à Saint-
Raphaél vers le 3 ou le 1 janvier.]
De Croydon aux Indes
Le ministre britannique de l'Air, sir Sa-
muel Hoare, accompagné de lady iloare,
a quitté l'aérodrome de Croydon hier ma-
tin, à 7 li. ^5, à bord d'un avion trimoteur,
piloté par Barnard, et qui transportait en
outre huit. passagers', dont sir G. Salmond,
vice-maréchal de l'Air.
Après avoir survolé le Bourget, a
9 h. K), sans s'y arrêter, l'avion a pour-
suivi son voyage vers Dijon, où il est
arrivé à 11 h, ;.
Le ministre britannique a été reçu à
l'alterrissage par M. BokmlOwski, minis-
tre du Commerce,
L'avion ayant repris son vol est arrivé
à 15 li. 17) à l'aérodrome de Marignane,
près de Iarsdlle.
Le premier avion, inaugurant la ligne
des Indes et à bord duquel se trouve le
maréchal de l'air, é;ir Seffon Brancker, a
quitté l'aérodrome d'Héliopolis hier matin,
à 8 h. 10, à destination de Jérusalem.
Sir SelTon Brancker doit continuer, au-
jourd'hui, sa randonnée à destination de
Bagdad, où il attendra l'arrivée de sir
Sarlllld lloare pour faire, en sa compa-
gnie. le voyage jusqu'aux Indes.
A l'Association professionnelle
des administrateurs des colonies
CH)
Le Comité de l' Association professionnelle
des Administrateurs des Colonies, nouvelle-
ment constitué à la suite des éfections aux-
quelles a procédé t'Assemblée générale du 5
décembre, a pris possession de ses fonctions
sous la présidence de l' Administrateur en chef,
Lefebvre.
Présenté au Ministre, auquel il avait tout par-
ticulièrement désiré exprimer les sentiments de
respectueux dévouement du personnel qu'il re-
présente, le Comité a reçu du chef du départe-
ment un accueil qui a été pour lui un précieux
témoignage de la bienveillance éclairée de
M. Léon Perrier à l'égard des fonctionnaires
coloniaux, et notamment du corps des adminis-
trateurs.
Il a retiré la même heureuse impression de
l'audience que lui ont également accordée M.
le Gouverneur Joseph, directeur du Cabinet,,
et M. le Gouverneur Juvanon qui, n'oubliant
pas qu'il a longtemps fait partie du Comité, a
demandé à ses anciens camarades de conserver
LH NUMISÎtt) •. W CRNmiKS
MAJti'H SdfH X |>Kf.'RMBP-K
JOURNAL OUOTIDEII
Rédaction & Administrations
14,
PARIS en
tiiiri. : loovu IMl *
Les Annales Coloniales
- 1 e s
Lu OMMMMM et réclamât sont NfUI m
bureau du fourMI.
Dimctiuiks i Marcel RUeDEL et L.-G. THÊBAULT
w. AWALIS GwoiâlM M pubumi ou des «m*
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ABONNEMENTS
am le supplément illustré f
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ColoniM 1W • 66 > U à
ttrmpr 180 » 100, M »
On s'aboatM mm frais émm
lova les tmimm de porte.
Le mémorandum
britannique
--00--
Les journaux nous ont apporté le texte
du mémorandum britannique relatif à la
question chinoise et auquel nous faisions
allusion dans notre dernier article.
Ce document s'adresse aux puissances
signataires du traité de Washington. Il
leur rappelle les événements qui, depuis
plusieurs années, troublent la Chine, leur
marque les difficultés auxquelles elles ont
à faire face et leur montre l'importance
d'un nouvel élément de la situation : le
mouvement national de Canton.
Ces difficulté;, ces troubles, la guerre
civile ont fait que le programme de
Washington n'a pas pu être exécuté.
L'historien impartial ne manquerait pas
d'ajouter que les puissances occidenta-
les n'ont pas apporté grande diligence à
l'opération.
Mais poursuivons l'analyse de la note
anglaise. Le mouvement national existé,
il est devenu puissant, il faut l'accueillir
avec sympathie et compréhension. Le
gouvernement anglais propose donc que
les pays intéressés publient une déclara-
tion par laquelle ils feraient connaître
qu'ils sont disposés à ouvrir des né-
gociations pour la revision des traités et
étudier les autres questions pendantes
dès que les Chinois auront constitué un
gouvernement ayant l'autorité nécessaire
pour ces pourparlers. Les puissances,
ajoute le Cabinet de Londres, devraient
abandonner l'idée que le développement
politique et économique de la Chine n'est
possible que sous la tutelle étrangère.
Elles devraient s'engager à modifier « la
rigidité traditionnelle de leur attitude à
l'égard de ce pays n.
Ces déclarations marquent que la
Grande-Bretagne a rompu avec sa poli-
tique séculaire envers le peuple chinois.
Elles viennent peut-être un peu tard.
Faites il y a plusieurs mois et par toutes
les puissances intéressées, elles auraient
pu épargner à ce malheureux peuple bien
des misères. Mais il n'en a pas été ainsi.
La jalousie et l'âpreté de certaines puis-
sances, jointes à leur aveuglement, n'ont
̃MA voulu ue ces démarches fussent fai.
<«!
tes ú moment or ,
Il ne sert de rien de récriminer sur le
passé. Voyons donc le présent. Or, le
présent, c'est que la note britannique n'a
pas reçu un bon accueil ni de la part des
amis des Cantonais, ni de elle des puis-
sances occidentales.
Les organes qui traduisent la pensée
de Moscou se plaignent de son impréci-
sion, de ses réticences et déclarent qu'elle
ne contient aucune concession positive et
seulement une proposition de négocia-
tions. Ces critiques ne sont pas sans fon-
dement. Mais il faut reconnaître cepen-
dant que l'on trouve dans le document
anglais des déclarations sur l'indépen-
dance de la Chine qui méritent d'être re-
tenues. Seulement, Moscou a intérêt à
empêcher un accord. Nos lecteurs en sa-
vent la raison.
La presse française, d'autre part, ne
parait pas très enthousiaste. Elle fait des
réserves et note avec un plaisir non dissi-
mulé les difficultés de la situation et les
paroles par lesquelles Tchang Tso Lin
affirme que l'abolition des traités est
pour le moment impraticable. Elle re-
commande la prudence et conseille de se
méfier des Cantonais. C'est la note que
l'on rencontre dans le Temps. Nous eus-
sions préféré une autre attitude.
Personne n'ignore que la solution de la
question soit peu facile. Mais pourquoi ne
pas reconnaitre franchement que la note
anglaise, malgré les critiques qui peu-
vent lui être adressées, marque une évo-
lution considérable de la politique bri-
tannique, qu'elle ouvre une nouvelle voie
aux relations entre la Chine et les puis-
sances européennes ? A ce titre, elle méri-
tait autre chose que la réserve hautaine,
froide et maladroite avec laquelle on l'a
accueillie.
Henry Fontanierf
DévuM du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaire. B'Rgm.
membre de la Commission
des Colonies.
Le cours du rlz
---0-0-
SAIGON
21 décembre
îles 100 kilos en piastres)
Riz ne 1, 25 brisures 11 1;)/10 r)
Riz n° 2, W brisures., 10 35/10 10
Riz n° 2, 50 brisures 9 80/ 9 ro
Rrisures n" 1 et 2 8551 * 20
Brisures n* 3 et 4 7 60/ 705
Farines J « g»/ »
Paddy Vinh-Long 6851 620
Paddy Co-Cong ,.,. 7 20 1 630
Paddy Bac-Lieu 7 151 630
Paddy Daixau 7 ml 6 20
Coprah, , , , , , , , , , 18 50
ReamlMMtf d w/nm
indigène m A. 0. F.
0-0
Assurer à la fois un recrutement
annuel de 13.000 hommes, tout en
laissant aux diverses colonies du
groupe de l'A. O. F,, la IlUlill-d'.II'UI" né-
cessaire à sa mise en valeur, est certes un pro-
blème difficile à résoudre et ce n'est pas une
des moindres préoccupations de M. le GOIl-
verneur Générali. Carde,
Dans son discours au Conseil du Gouver-
nement, M. Carde cite comme preuve de l'at-
tachement à la France des populations de
VA. O. F., Vaccueil favorable rencontré pres-
que partout par les commissions de recrute-
ment. Et dans ce discours plein de prudence
et de sagesse, le Gouverneur Général de
l'A. 0. F. ne parle pas d'augmenter ce con-
tingent, car il sait fort bien que la densité
moyenne de la population : 2,6 par kilomètre
carré, ne le lui permet pas et que, d'autre
part, la mise en valeur de la colonie exige
une main-d'iruvre que Von ne peut se pro-
curer que très difficilement.
C'est à la conservation et peut-être à l'ac-
croissement de cette précieuse et indispen-
sable main-d'œuvre que M. J. Carde consacre
tous ses efforts, aidé en la circonstance par
tous ses collaborateurs et surtout par le per-
sonnel médical civil et militaire quit malgré
ses faibles effectifs, a réalisé déjà de nota-
bles progrès.
Il faut que M. Paul Arqué, l'honorable
professeur du lycée de Bordeaux, soit donc
rassuré. Malgré un sens critique développé et
une vive intelligence, M. Paul Arqué, au
cours de son séjour en A. O. F. n'a pas eu
tout le loisir de se documenter complètement
sur les possibilités des diverses colonies du
groupe au point de vue de l'exploitation de
leurs richesses.
Essayant de traiter dans les Annales de
l'Institut Colonial de Bordeaux, cette ques-
tion, qu'il reconnaît complexe, du meilleur
emploi de la main-d @oeuwe de l'A. O. F.,
M. Paul Arqué, avec beaucoup de prudence
souligne les objections, mais il ne doit pas
ignorer qu'il existe dans notre empire ouest-
africain un réservoir de main-d'«uvre, pas
intarissable, mais tout de mime important.
C'est dans le Mossi où la densité des habi-
tants est de J2 à 14 au .,.fo",ètre carré. Ré-
cemment, M. le Gouverneur de la Haute-
Volta, Hesling, disait à ses amis des Annales
Coloniales, que les recensements enregis-
traient des progressions intéressantes. Cha-
cun sait que toutes les autres colonies du
groupe font plus ou moins, appel aux travail-
leurs de ta UmfVoira d'dniSt. Carde a
pris soin de régler l'exode pour ne pas dé-
munir cette colonie de sa propre main-d'œu-
vre. Ce n'est que par un dosage bien réglé
de son utilisation que peuvent être exécutés,
non seulement les travaux agricoles, mais les
grands travaux prévus dans les programmes
de mise en valeur de l'A. O. F.
Le choix de la haute administration est
tout fait : elle fournira les effectifs militaires
qui lui sont demandés pour la police inté-
rieure et pour soulager quelque peu les trou-
pes métropolitaines et, d'autre part, pour le
développement des œuvres de paix, cette
même Administration saura s'assurer le nom-
bre de bras nécessaires à l'exécution pro-
gressive du programme des grands travaux
publics et ce, en développant les cultures vi-
vrières, en améliorant l'hygiène; M. Carde
saura veiller à ce que l'état sanitaire et hygié-
nique des travailleurs leur permette d'exécu-
ter les travaux dans la limite des efforts que
peut faire une race affaiblie jadis par d'in-
terminables guerres, par des siècles de traite
et par des famines périodiques.
Il faut rendre justice aux judicieuses re-
marques de AI. Paul Arqué, sur les inconvé-
nients du service militaire en France, mais
ces inconvénients disparaissent peu à peu et
comme le disait M. Carde, le retour de
ceux qui étaient partis rassure ceux qui s'en
vont et le moment est proche où sur tout le
territoire la conscription sera acceptée comme
une obligation à laquelle tout noir est heu-
reux et fier de se soumettre.
Après avoir fait de bons soldats, nos indi-
gènes feront de meilleurs ouvriers et encadre-
ront leuts compatriotes en leur donnant
l'exemple de la discipline et du dévouement
dont ils nous ont tant donné de prerrues,
Ernest Handos,
Sénateur de la Marne.
VIce-président de la Commission
des Douane»
Lois, Décrets. Arrêtés
Décret relatif aux plans d'aménagement et
d'extension des villes dans la colonie de
Madagascar.
Décret fixant le contingent de manioc de
la Guinée française admissible en fran-
chise en France au cours de l'année
1987.
Décret réglementant la cueillette, le trans-
port et la répression des vols de vanille
verte dans l'archipel des Comores.
Décret modifiant le mode d'assiette des
droits de 80rtie sur les cafés et cacaos
exportés de la Guadeloupe,
Décret complétant le tableau annexé au
décret du il mars 18S7 fixant le mode
d'assiette, de perception et de riParti-
tion des droite d'octroi de mer en Océa-
nie.
Décret transformant le droit spécifique sur
les vanilles et vanillons à la sortie de la
colonie de la Guadeloupe en droit de
douane « ad valorem ».
Décret fixant les contlDg-t. de. tapi.
originaires du Soudan français et de la
Haute-Volta à admettre en France, pen-
dant l'année 1927, au bénéfice de la fran-
chise douanière. •
;j. O. du 28 décembre 1926.)
Un grand explorateur du XVIIe siècle
411 If
Une grande lacune dans notre histoire 00-
loniale du xvu* siècle vient d'être comblée
grlce aux persévérantes et laborieuses techer-
ehes de M: Emile Lauvrière. J
Sur le voyageur français Henri Cavelier
de la Salle qui découvrit la Louisiane en
1682, nous n'avions que peu de documents.
Nous savions seulement, d'après Layisse et
Rambaud, qu'en I, sans subventions, sans
attache officielle, un aventurier de 26 ans,
le Rouennais Cavelier, sieur de la Salle, avait
vendu tous les biens de sa concession de la
Chine, en amont de Montréal, qu'il tenait
des Sulpiciens, pour « aller découvrir à tra-
vers le continent américain un grand fleuve
se jetant dans la mer du Sud ».
Sa découverte de l'Ohio, son séjour chez
les Iroquois, puis sa descente de l'Illinois et
du Mississipi, sa prise de possession de la
Louisiane le 9 avril 1682, au nom du roi de
France, ne nous étaient contées qu'à grands
traits, ainsi que la tentative malheureuse de
l'explorateur pour reconnaître l'embouchure
du Mississipi,
Dans la Revue de l'histoire des colonies
françaises (III* trimestre 1926), M. Emile
Lauvrière, relatant les premières explorations
en Louisiane, s'étend longuement sur l'œuvre
de Cavelier de la Salle, grand et robuste
« gars normand u, tout débordant de forces,
poussé par une nature ardente, inquiète et
impétueuse, vers une vie d'action, d'aventu-
res, de luttes âpres et ambitieuses.
En quittant sa concession de la Chine, Ca-
velier de la Salle voulait, avec l'intendant
Talon, l'extension de la colonie vers le Sud
et trouver par là un passage vers la Chine,
rivalisant avec Christophe Colomb en com-
plétant sa découverte.
Il n'atteint à ce premier voyage que le con-
fluent de l'Ohio avec une rivière fort large
qui vient du Nord, à la hauteur du 370 de
latitude.
Renonçant alors à son chimérique, passage
vers la Chine, de la Salle retourne à Mont-
réal pour préparer la découverte et l'utilisa-
tion d'un passage certain vers les mers du
Sud de toutes ces eaux du Mississipi et de
l'Ohio qui se détournent des Grands Lacs.
11 se livre entre temps à une véritable mise
en valeur du pays, installant à Fm-Fronte-
nac un major, 2 Récollets, 16 soldats, 24 co-
lons et 100 familles sauvages dont 50 enfants
sont instruits et qui ont défriché 1.000 à 1.200
arpents de terre.
Mais son projet n'est pas abandonné. A
Paris, en 1678, il exuose ses plans magnifi-
ques à Colbert qui, par lettres patentes du
12 mai 1678, l'autorise à tenter à ses frais sa
merveilleuse entreprise.
En compagnie de Henri de Tonty, il quitte
La Rochelle le 14 juillet 1678 pour Québec,
puis le fort Frontenac d'où il part pour le
lac Michigan sur lequel il fait voguer le
Gril/Ptt, piemiejLn»vi|rç à voiles voguant sur
l ces mers intérieures. Puis, enfoncé dans les
terres, il doit en revenir en parcourant près
de 500 lieues dans la pire saison.
Malgré tous les déboires et les malheurs,
de la Salle ne perd pas courage et, au mo-
ment de repartir pour sa grande entreprise,
il dit à ses compagnons : « Nous irons à
présent plus volontiers quand nous savons
que la grandeur de notre entreprise fera vi-
vre notre nom après nous, si nous périssons
en l'exécutant. »
Vingt-deux braves répondirent à cet appel
cornélien, dont Tonty, le P. Membré, le
sieur Jacques d'Autray, fils du procureur gé-
néral de Québec, le notaire Jacques de la
Métairie, les jeunes Nicolas de la Salle et
de Boisrondet, plus 30 sauvages dont 10 fem-
mes et 3 enfants.
Le 1er janvier 1682, ce fut le départ pour
le*Mississipi qu'on atteignit par 38° de la-
titude le 6 février.
Et avec le calumet de la paix d'une main,
son fusil abaissé, l'air pacifique mais résolu,
Cavelier de la Salle et son lieutenant Tonty,
t
passèrent au milieu des so-Y tages dont « la
JOI- devenait aussy grande que grande avait
été réhension ».
joye l'apqui p confirme qu'avec tous tel peuples
primitifs la manière douce mais ferme an-
rait souvent prévalu et combien de massacres
n'aurait-on pas évité r
Le 9 avril 1682, la mission se trouvait dans
le delta du Mississipi « par les 28 degrés 18
à 20 à) ; une grande croix et un poteau aux
armes du Grand Roy furent plantés, on chan-
ta un Te Deum et l'on signa l'acte par le-
quel on prenait possession au nom de Sa Ma-
jesté et des successeurs de sa couronne, de
ce pays de Louisiane.
Le retour ne s'effectue pas sans bien des
difficultés auxquelles s'ajoutèrent de vilaines
chicanes et de sournoises calomnies. Le gou-
vemeur La Barre, successeur de Frontenac,
trafiquait en secret avec nos propres ennemis
de la Nouvelle-Angleterre et sacrifiait ce
grand Français qui avait donné à la France
ce merveilleux empire enlevé aux convoitises
espagnoles et anglaises. Mais de la Salle eut
tout de même gain de cause auprès du Roy
qui le nomme, le 14 août 1684, gouverneur
de toutes les contrées de l'Amérique septen-
trionale soumises et à soumettre, depuIs le
Fort Saint-Louis jusqu'à la nouvelle Biscaye.
Avec ce titre, Cavelier de la Salle organise
sa dernière expédition qui a pour but de
reconnaître l'embouchure du Mississipi.
Mal préparée dès le début, cette mission
oui comprenait deux vaisseaux du Roy, le
foly et la Belle, la flûte l'Aimable et la cai-
cbe Saint-François, arriva péniblement à
Saint-Domingue. La petite flottille mouille
par le travers de Mobile, puis, mal rensei-
gnée, s'en va vers l'Ouest, au fond du golfe
du Mexique et s'arrête à Matagorda sur la
côte du Texas. On était à plus de quatre-
vingts lieues du Mississipi.
La situation devenant, par la suite, de plus
en plus tragique, de la Salle résolut de re-
gagner par terre le Canada.
A travers la Louisiane, les survivants se
trainent sous des averses torrentielles, à tra-
vers des fourrés touffus jusqu'à la Maligne,
la Dure, se nourrissant de bisons heureuse-
ment nombreux. Soudain, le 17 mars, à la
suite d'une discussion entre des membres de
la mission, trois sont tués à coups de hache,
dont Crevel de Moranger, neveu de de la
Salle. -
A l'arrivée de ce dernier, les assassins vou-
lant échapper aux conséquences de leur
crime, le tuent d'une balle en pleine tête, à
bout portant. Le site de cette tragédie serait
proche de la ville actuelle de Washington,
dans le Texas, sur le rio Brazos, près de la
rivière de la Trinité.
Ainsi périt ce brave et courageux explora-
teur qui partageait avec ses gens « mesme
vivre, mesme vestir, mesme coucher n,
n'ayant de rigueur que pour les lâches et les
.Ia.kb .., ..,
Son œuvre ne périt pas. Ses compagnons
continuèrent leur route sur ses anciennes
traces, et le 25 juillet 1687, ils retrouvent sur
la rivière des Akansas les gens que le ca-
pitaine Henri de Tonty a installés là pour
les attendre. Le 29 juillet, ils étaient à Qué-
bec où ils s'embarquaient pour La Rochelle
qu'ils atteignirent le 9 octobre.
- Après un pèlerinage au Mont Saint-Michel,
l'abbé Cavelier allait rendre compte au mar-
quis de Seignelay, de la mort de son frère et
de la situation désespérée des malheureux
survivants de Matagorda.
Pierre Lemoyne d'Herville et Jean Le-
moyne d'Herville, aidés de compagnons de
la Salle : le P. Anastase Douay. Henri de
Tonty et Nicolas de La Salle, allèrent ache-
ver l'œuvre de Cavelier de la Salle en ou.
vrant à la civilisation la Louisiane, le cœur
mme de l'Amérique du Nord. Ils trouvèrent
aisément l'embouchure du Mississipi, entre-
prise dont notre héros fut le réel inventeur.
Essfrènm Dmvaux.
A JUA CHAMBRE
oucstions scrites
La question des retraites en Indo-Chine
Af. < haWcs Bertrand, député, demande à M.
le ministre des Colonies pour quelles raisons
l'article 1U de la loi de linances du 23 mars
1923 n'est pas applicable aux fonctionnaires des
services civils de l'Indo-Chine bien que l'ulinéa
Hnal dudit article prescrive : « Les dispositions
du présent article sont applicables à l'Algérie,
aux colonies et aux pays de protectorat » ;
ajoute que plusieurs fonctionnaires des services
civils de l'Indo-Chine, sur le point d'atteindre
la limite d'âge, ont été avisés de leur radiation
prochaine des contrôles. })len qu'ils soient pères
d'au moins trois enfants vivants et en état de
continuer à exercer leur emploi. (Question du
18 novembre 1926.)
Réponse. - L'article 111 de la loi de linances
(lu 30 juin 1923 prévoyant le maintien en service
des pères d'au moins trois enfants jusqu'à l'âe
île 60 ou 65 ans, est applicable à tous les ressor-
tissants du régime des pensions de l'Etat, y
compris ceux en service en Algérie, aux colo-
nies ou dans les pays de protectorat. Son appli-
catioif dans ce cas a été et úra toujours assu-
rée. 11 n'en est pas de même pour les fonc-
tionnaires d'Indo-Chine tributaires de la caisse
locale tte retraites. Le texte susvisé n'est pas en
effet applicable de piano aux organismes auto-
nomes de cette nature. D'autre part, l'adminis-
tration de notre grande possession appelée à
envisager son extension au personnel ressortis-
sant au régime local de retraites, a répondu à
plusieurs reprises par une fin de non recevoir,
estimant cette mesure contraire aux nécessités
du service colonial.
L'impôt sur le chiffre d'affaires
St. Daladiert député, appelle l'attention de M.
le ministre des finances sur l'application des
dernières lois en matières d'impôt sur le chil-
tre d'affaires et demande. 2* en ce qui con-
cerne le marché extérieur : A) Algérie, colonies
et protectorats : si, pour les affaires conclues à
prix ferme avant le 3 août 1926, dont les mar-
chandises auront passé la frontière avant le
l®' novembre 1926, te vendeur bénéficie de
l'exonération de l'impôt sur le montant des
sommes encaissées postérieurement au 3 août
lm
Réponse. Marché extérieur : les affaires con-
clues moyennant un prix ferme avant le 3 août
1926,restent sous le régime de la taxe à l'exporta-
tion prévue par l'article M de la loi du 4 avril
1995 et du décret du 4 mai suivant,queUe que soit
la date de rencaissement du prix,dès lors que les
marchandises ou objets sur lesquels elles portent
ont fait l'objet d'une déclaration de sortie en
dituane avuut le l" novembre Htlô, L'application
de ce principe aux cas envisagés conduit aux
conclusions uslvantes:A.- Marchandises à desti-
nation de l'Algérie, des colonies françaises, des
pays de protectorat et de mandat : le vendeur
bénéficie de l'exemption de la taxe (11° 2 de l'ar-
ticle 54 de la loi du 4 avril li)2Ti).
A propos de deux décrets de M. Lucien Saint
.}/. Marius Moutet, député, demande à M. le
ministre des Affaires Etrangères : 1* s'il ne juge
pas contraire à l'équité les deux décrets pris par
M. Saint, en Tunisie, le 20 janvier 1926, décrets
relatifs : l'un, à la répression des crimes et dé-
lits politiques, l'autre à la législation sur la pres-
se; 2* dans le cas de l'affirmative, quelles mesu-
res il compte prendre. (tJ"'!J:lion du 25 novemDre
1926.)
Iléponsc, - Les décrets du 29 janvier 192(1,1
pris à la suite des troubles survenus en Tuni-
sie, ont eu pour objet d'en prévenir le retour,
dans l'intérêt supérieur du protectorat dont la
France à la charge. La nécessité de soumettre
tous les délits politiques a une même juridiction
avant été rcconnue, celle-ci ne pouvait être que
la juridiction fmnçaisû, L'unité de juridiction en.
trainait l'unile de législation et la coditication
en un seul texte des législations différentes anté-
rieures, ii laquelle le gouvernement du protec-
torat a procédé en s'inspirant à la fois des
lois française et tunisienne. Quant au décret
sur la presse, qui a été présenté comme établis-
sant, par son article 2, des restrictions nouvel-
les, il ne fait que reproduire dans ledit article,
une disposition du décret du 2 janvier 1904, qui,
depuis vingt-deux ans qu'if est promulgué, n'a
fait l'objet d'aucune protestation. Aucun des
deux décrets ne comporte de principe nouveau
de répression.
La motl du ministre des çolonies
de Belgique
--<)00-
M. Edouard Pécher, le jeune ministre
belge des Colonies, est mort, hier à 12 heu-
res 30, d'une bioncho-^meuinoni^ double.
M. Pécher qui n'était Agé que de il ans,
siégeait à la Chambre beige depuis 1012.
M. Pecher occupait les fonctions de mi-
nistre des colonies depuis le remaniement
du Cabinet belge causé por la démission
de M. Francqui.
Dépêches de rhdochme
ou
Les troubles de Java
Le 24 décembre, en présence d'une foule
considdrable, maintenue par un service
d'ordre rigoureux, la cour de Batavia a
jugé cinq accusés pour meurtres de polt.
ciers et organisation de rebetlion. Trois
accusés ont été condamnés à mort, un à
la prison perpétuelle, un à vingt ans d'em-
prisonnement.
Voie ferrée terminée
Le premier tronçon de soixante-huit kilo-
mètres de Vinh à Phuc-Trach sur la ligne
de chemin de fer en construction de vinh
Dongha est entièrement terminée, elle sera
ouverte au trafic des voyageurs et des mar-
chandises à dater du 15 janvier prochain.
Elections à Vinh
A la suite d'un récent arrêté qui basttlue
à Vinh une Chambre mixte de commerce
et d'agriculture, dont la création était de-
venue nécessaire en raison du rapide déve-
loppement économique des régions nord de
"A"nam,,, des élections ont eu lieu le di-
manche 19 pour désigner les neuf nouveaux
membres, dont trois indigènes.
Retour
Le directeur général de ta Compagnie des
Chemins de fer du Yunnan rentre en mis-
sion en France.
La taxe sur les alcools
A l'occasion de t'cxamen. de la majora-
tion de la taxe sur les alcools, nécessité par
la réduction envisagée de la taxt à Vimpor-
tation, votée en septembre dernier, le
Conseil, sur la proposition du Conseil co-
lonial et conformément à Vavis unanime
des membres français et indigènes des
Conseils élus, a adopté à l'unanimité un
vœu tendant à la prise en considération
pure et simple du projet sur la taxe à l'im-
portation, soumis à la dernière session de
septembre par le Gouverneur Général
Varenne, sous la seule réserve d'une réduc-
tton de 4 à 3 0/0 sur la quotité de la taxe.
La pénétration pacifique chez les Moi
Poursuivant son action continue de pé-
nétration pacifique des régions encore in-
soumises de l'hinterland Moi, t'administra-
tion du protectorat de l'Annam vient d'en-
registrer un nouveau succès à l'occasion
de la soumission volontaire du chel d'un
important groupe de villages dans la ré-
gion au nord-est de Cheoreo, province de
Kontum.
(Indopacifl.)
Les ports et le fret
- indoehinoisl"
00
Nous recevons la lettre suivante :
Le 20 novembre 1926.
Chers messieurs,
Dans votre numéro du 18 octobre dernier,
arrivé tout dernièrement, je lis un article au
sujet de la marine marchande et des colo-
nies françaises.
l'our ce qui concerne nos colonies d'Extrê-
nie-Orient, le seul fret intéressant est le riz,
mais il n'y a pas de quoi alimenter nos na-
vires, les exportations étant irrégulières, et
une lionne partie allant aux navires battant
pavillon étranger.
Ici. le fret disponible est de beaucoup
inférieur au tonnage libre, et bon nombre de
navires quittent les ports indochinois avec
peu de cargaison ; il en sera, du reste, tou-
jours ainsi.
Notre flotte indochinoise n'a jamais donné
des résultats. Construite à grands frais pen-
dant la guerre et aussitôt après celle-ci, où
tout était à des prix inabordables, elle a vé-
gété un certain temps avant de sombrer.
Le cabotage local déjà maigre est disputé
par plusieurs Compagnies : Sinpagore, Bang-
kok, Hong-Kong, et tous les ports indochi-
nois sont régulièrement visités, il n'y a pas
de marchandises en souffrance faute de na-
vires.
Xos ports manquent d'outillage, sont si-
tués dans l'intérieur drs terres, d'un accès
difficile aux grands navires, trop de frais et
de formalités.
Saigon, le principal port fluvial de F In-
dochine, manque totalement de l'outillage j
indispensable, il est situé sur un cours en
zigzag de la rivière de Saigon, loin de la
mer, extension difficile.
Ce port aurait dû être construit au Cap
Saint-Jacques et celui de Haïphong en baie
d'Along : ce sont là des fautes irréparables,
à moins de consentir actuellement des sacri-
fices financiers d'un ordre astronomique.
Nous n'avons que des ports bien médio-
cres par comparaison avec nos voisins : Sin-
gapore, Hong-Kong, Shanghaï, et ceux du
Japon.
Et il faut nous résigner et nous contenter
de ce que nous avons su si maladroitement
mettre sur pied.
« Voyez grand, voyez l'avenir, disait un
ancien Gouverneur Général de l'Indochine,
feu M. Van Vollenhoven, tué au front. »
M. Doumer avait aussi des vues gran-
dioses, mais, malheureusement, ces deux
grands chefs n'étaient pas ici aux débuts de
la conquête, et des esprits moins clairvoyants
et petits nous ont donné ce qui est déjà in-
suffisant par rapport à un pays grand, riche,
neuf et d'un avenir merveilleux.
Chacun à sa place suivant ses connais-
sances.
Croyez, chers messieurs, à mes meilleurs
sentiments.
A..F. Pibtovi,
fftflftfeur.
La prllediol de la IIYÍII-
aérienne et maritale en A. O. F.
00
C'est par l'emploi de la radiotélégraphid
que M. l'Administrateur en chef des colo-
nies, Henry Hubert, est parvenu à pré-
voit le temps à des laps de temps suffisants
pour renseigner tant les aviateurs que les
marins naviguant à proximité de la côte oc-
cidentale d'Afrique. Voici les conclusions
auxquelles M. Henry Hubert est arrivé après
une année d'expériences :
io En ce qui concerne les prévisions lo-
cales et à très courte échéance, si l'cm est
encore gêné, pour des régions très étendues*
du fait de l'insuffisance du réseau actuel, il
est possible d'assurer cependant une protec-
tion très efficace de la navigation aérienne
et de la navigation maritime pour une grande
partie de l'Afrique Occidentale Française;
20 Pour les prévisions générales et à courte
échéance, l'insuffisance du réseau radiotélé-
graphique entraine nécessairement des incon-
vénients plus grands que pour les prévisions
locales. Il serait possible toutefois d'aboutir
à des résultats intéressai- condition de
limiter les prévisions aux régions septentrio-
nales de l'Afrique Occidentale;
30 Enfin, pour les prévisions générales et
à longue échéance, on ne pourra envisager
leur réalisation que lorsque des liaisons in-
ternationales continues et très étroites seront
possibles.
Les stations radiotélégraphiques suscepti-
bles de communiquer entre elles se trouvent
irrégulièrement réparties en Afrique Occiden-
tale Française, mais leur situation est telle
qu'elles sont susceptibles de constituer deux
grandes lignes de protection : l'une orientée
est-ouest, de Bilma (Niger) vers l'océan
(3.400 kilomètres environ) ; l'autre, grossière-
ment nord-sud, le long de la côte, de Port-
Etienne à Monrovia (Libéria) (1.800 kilomè-
tré environ).
Les stations météorologiques de l'A. 0. F.
émettant des radiométéos sont les suivantes
avec leur longueur d'onde :
Longueur d'onde
Régime Régime
côtier intérieur
Dakar 600 t)
Port-Etienne 600 1.200
Atar » 1.200
Conakry 600 9.000
Monrovia 600 1.000
Bamako » 2.800
Kabara .,. » 2.300
Araouan n 2.100
Kidal » 2.100
Zinder 2. $oo
Agadez » 2.800
Biltna , , , , , » 1.200
A l'étude de M. Henry Hubert, publiée
dans le numéro de janvier-mars 1926 du
Bulletin du Comité d'Etudes Historiques et
Scientifiques de l'A. O. F., est jointe une
carte détaillée des stations météorologique"
de l'A. 0. F., indiquant les directions des
diverses communications radiotélégraphi-
ques.
1.1.
L'AVIATION COLONIALE
00
Madagascar-Etang de Berre
[Á lieutenant de vaisse.au Bernard, ren-
trant de Madagascar par la voie des airs,
est arrivé hier à Assouan.
i:e brillant officier nviuteur doit termi-
ner eu randonnée à Saint-
Makri, Athènes, Malte et Uizortc.
On peut donc escompter l'arrivée du
lieutenant de vaisseau Bernard à Saint-
Raphaél vers le 3 ou le 1 janvier.]
De Croydon aux Indes
Le ministre britannique de l'Air, sir Sa-
muel Hoare, accompagné de lady iloare,
a quitté l'aérodrome de Croydon hier ma-
tin, à 7 li. ^5, à bord d'un avion trimoteur,
piloté par Barnard, et qui transportait en
outre huit. passagers', dont sir G. Salmond,
vice-maréchal de l'Air.
Après avoir survolé le Bourget, a
9 h. K), sans s'y arrêter, l'avion a pour-
suivi son voyage vers Dijon, où il est
arrivé à 11 h, ;.
Le ministre britannique a été reçu à
l'alterrissage par M. BokmlOwski, minis-
tre du Commerce,
L'avion ayant repris son vol est arrivé
à 15 li. 17) à l'aérodrome de Marignane,
près de Iarsdlle.
Le premier avion, inaugurant la ligne
des Indes et à bord duquel se trouve le
maréchal de l'air, é;ir Seffon Brancker, a
quitté l'aérodrome d'Héliopolis hier matin,
à 8 h. 10, à destination de Jérusalem.
Sir SelTon Brancker doit continuer, au-
jourd'hui, sa randonnée à destination de
Bagdad, où il attendra l'arrivée de sir
Sarlllld lloare pour faire, en sa compa-
gnie. le voyage jusqu'aux Indes.
A l'Association professionnelle
des administrateurs des colonies
CH)
Le Comité de l' Association professionnelle
des Administrateurs des Colonies, nouvelle-
ment constitué à la suite des éfections aux-
quelles a procédé t'Assemblée générale du 5
décembre, a pris possession de ses fonctions
sous la présidence de l' Administrateur en chef,
Lefebvre.
Présenté au Ministre, auquel il avait tout par-
ticulièrement désiré exprimer les sentiments de
respectueux dévouement du personnel qu'il re-
présente, le Comité a reçu du chef du départe-
ment un accueil qui a été pour lui un précieux
témoignage de la bienveillance éclairée de
M. Léon Perrier à l'égard des fonctionnaires
coloniaux, et notamment du corps des adminis-
trateurs.
Il a retiré la même heureuse impression de
l'audience que lui ont également accordée M.
le Gouverneur Joseph, directeur du Cabinet,,
et M. le Gouverneur Juvanon qui, n'oubliant
pas qu'il a longtemps fait partie du Comité, a
demandé à ses anciens camarades de conserver
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