Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-12-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 décembre 1926 09 décembre 1926
Description : 1926/12/09 (A27,N187). 1926/12/09 (A27,N187).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VIN
12 NUMERO : 30 CENTIMES
JEUDI SOIR. 9 DH/CEMBRE 1926
JOURNAL QUOTIDIEN
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Les Annales Coloniales
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tm - Nmi M I«fe.
M. Varenne à la Commission des Colonies
M. 'Varenne est venu hier à la Commission ;
des Colonies. Il y était attendu avec curiosité
et impatience. La campagne menée contre lui
par certains journaux de l'Indochine et de
la Métropole avait sans aucun doute troublé
plusieurs commissaires pour la raison bien
simple que des affirmations répétées à sa-
tiété finissent toujours par produire quelque
impression sur les esprits les moins prévenus.
On se demandait ce qu'allait répondre le
Gouverneur Général aux questions que ne
manquerait pas de lui poser son adversaire,
M. Outrey, dont l'âge et un séjour de plus
de trente ans sous les tropiques n'ont pas
affaibli l'ardeur combative ni atténué cette
fâcheuse tendance qui n'est pas spéciale à
la jeunesse, et qui porte à donner créance à
tout ce qui favorise votre passion.
Au premier rang des commissaires, face
à la place où allait s'asseoir dans un instant
le Gouverneur Général, était le député de la
Cochinchine, le stylo à la main, prêt à noter
!es paroles et les déclarations susceptibles
de justifier les questions insidieuses ou
iî'étayer des observations gênantes.
M. Verrier et M. Varenne firent leur en-
trée, présidés de M. Diagne, qui étaient
allés les quérir. La plupart des commissai-
- rcs se levèrent pour saluer les deux person-
nages officiels et un voisin me fit remarquer
l'empressement que mettait M. Ucrthon à
accomplir le geste de déférence et de poli-
tesse. Il n'y a pas à la Commission des
Colonies dVil de Moscou pour veiller sur
!a pureté des attitudes des représentants du
Varti communiste.
Le ministre des Colonies fut bref. C'est
m scientifique, dont le langage ne s'encom-
ore pas de périphrases, et qui aime à appor-
ter dans l'exposé des affaires une simplicité
et une netteté qui tranchent avec l'étmphi-
gouri qu'affectionnent certains bavards qui
se croient des orateurs.
Ce n'est pas lui d'ailleurs que l'on était
venu écouter ; c 'était pour M. Varenne que
s'étaient dérangés et M. le général de
St-Jvst et le rolonel Fahry et tels autres
membres de la Commission qu'on ne voit
guère que IOtsqu'un personnage de marque
est annoncé.
M. Varenne parla donc. Il mit une cer-
taine coquetterie à s'exprimer lentement,
sur un ton fort bas, lequel agaçait cet excel-
lent Charles Baron qui parle avec tout le
feu de sa Provence ensoleillée et n'aime
guère les orateurs qui s'expliquent sur le
mode en usage dans les salons. On aurait
pu croire que ce ton dénotait un certain
ennui, une certaine lassitude de la part de
l'orateur. Rien ne serait plus éloigné de la
vérité qu'une pareille interprétation. Va-
renne voulait donner l'impression d'une
sorte d'indifférence alors qu'une passion in-
térieure bouillait en lui et qui n aurait pas
manqué d'exploser si quelque parole un peu
vive l'avait provoquée" Mais tout le monde
était à la concitiation. Le président avait eu
bien soin de prier les commissaires de ne
pas interrompre l'exposé des orateurs. Et
chacun s'était promis d'être sage et attentif
On aurait dit une classe de gentils petits
enfants qui attendent un récit fantastique
qui satisfera leur curiosité.
M. Varenne essaya de ne pas tromper
leur espoir. Sur un ton bonhomme, il com-
mença son exposé. C'était dit avec facilité,
avec un air complet de franchise, de façon
à donner l'impression que rien d'important
n'était caché. En écoutant ce discours, je me
rappelai celui qu'à la. môme place, à la Com-
mission des Affaires extérieures, avait pro-
noncé, une dizaine de jours auparavant, M.
Aristide Briand. Il y aurait bien des rappro-
chements à faire entre les deux méthodes et
bon nombre de points communs à marquer.
Même parole insinuante, même habileté à
dire tout ce qu'il faut, sans plus, et même
souci de laisser à l'auditeur le soin de con-
pléter la pensée qu'il est préférable de ne
pas dessiner d'un trait trop fort.
Ce furent d'abord les griefs que différents
journaux avaient articulés avec plus de
véhémence que de justice contre le Gouver-
neur général. Question des fonds secrets,
question de la presse, affaire de l'opium,
que sais-je encore. L'accusation fut réduite
à néant avec une facilité qui convainquit le
général de St- Just et laissa tout pantois M.
Outrey, qui ne sut que formuler des réserves
inconsistantes et dont il affaiblit lui-même
la portée en déclarant qu'il n'était pas très
sur de ses renseignements.
Le Gouverneur Général affirma ensuite
avoir abandonné, en quittant la France,
toute préoccupation de parti et ne pas en
avoir d'autre que cellé de s'acquitter avec
honneur de la tâche redoutable qui lui avait
été confiée. Cette déclaration lui valut
l'adhésion de quelques commissaires récalci-
trants. J'en fus, pour ma part, moins satis-
fait. Mais ceci, comme dit Kipling, est une
autre affaire.
M. Varenne, d'ailleurs, s'il s'est tenu à
l'écart des querelles des partis, ne m'a pas
paru avoir oublié les idées fondamentales qui
avaient dirigé en France son action politique
pendant plus de vingt-cinq ans.
C'est ainsi notamment qu'il sut, dans des
affaires, les unes graves, comme celle de
Pham Bâ Châu, d'autres moins importan-
tes, se souvenir des principes de justice qu'il
défendait avant d'avoir été appelé aux hautes
fonctions qu'il occupe. Je ne pense pas, du
teste, que les partisans les plus déterminés
tJe la politique coloniale puissent lui en faire
grief au temps où nous sommes et ou les
mouvements qui se produisent un peu par-
tout montrent aux esprits les moins acces-
sibles aux nouveautés qu'il est prudent de
modifier certaines méthodes de colonisation.
La politique est l'art de s'adapter aux cir-
constances; aux milieux, et la politique co-
loniale, quoi qu'en prétendent certains,
n'échappe pas à cette règle. Les coloniaux
de France rendront peut-être un jour
justice aux hommes qui ont su échapper aux
errements de leurs prédécesseurs et s'engaget
dans la voie nouvelle, et parfois difficile
que leur indiquait l'évolution des mœurs et
des esprits.
Ce n'est pas toujours commode de rompre
avec de vieilles habitudes. Mais il faut le
faire quand on a conscience que c'est là le
salut, que là est l'avenir. On s'expose à ne
pas être compris de tout le monde, et à des
accusations articulées parfois avec bonne foi
mais toujours avec exagération. Mais qu'im-
porte si on est convaincu d'avoir raison.
Que n'a-t-on pas dit, par exemple, à pro-
pos des récentes élections d'Indochine. On
a annoncé une défaite écrasante des amis
du Gouverneur Général qui, après cela,
n'avait plus qu'à demander à être relevé de
ses fonctions. Puis, tout s'est arrangé. Ces
terribles ennemis le M. Varennè se sont
réunis en conseil et ont été presque tous
d'accord pour lui voter des félicitations et
le prier de revenir le plus tôt possible dans
la colonie. Il convient donc de ne pas trop
« s'emballer. sur la signification des consul-
tations électorales.
C'est ce conseil de prudence qui se dé-
gage de toutes les déclarations qui nous
furent faites. Il faut être toujours attentif
à se garder de passion dans l'examen des
faits, même de ceux qui semblent à première
vue les plus sensationnels. Ainsi, certains
s'imaginaient sur la foi d'articles où la
passion tient plus de place que la raison,
que l'Indochine était troublée, qu'elle était
menacée par la révolution chinoise. Ce sont
là de pures exagérations et M. Outrey n'a
pas pu s'empêcher de convenir qu'on avait
donné à certains faits une importance qu'ils
n'avaient pas.
Le Gouverneur Général, d'ailleurs, ne mé-
connaît pas les difficultés, mais il veut les
surmonter par des moyens appropriés qui
conviennent mieux à son tempérament, à son
éducation politique, et à l'esprit de la
France que certaines méthodes simples et
brutales dont l'application réserve les plus
graves déceptions.
Il faut faire aimer la France par les
Annamites. Il faut combattre certains pré-
jugés encore en honneur et oui inclinent au
mépris des gens de couleur. La politique de
collaboration doit sortir du domaine de la
théorie et recevoir une application prudente
mais sans arrière-pensée. Et ce n'est pas
seulement à la classe cultivée nue notre at-
tention doit aller, mais aussi aux catégories
moins favorisées de la population. Le pay-
san, l'ouvrier annamite sont aussi dignes de
nos préoccupations, et il faut établir une
législation qui les protège et favorise leur
activité. Législation sur le travail, sur les
accidents, crédit agricole. Voilà dans quel
sens nous avons à diriger notre activité.
Telles sont les Tttino'pales déclarations de
M. Varenne. Des questions posées par M.
Outrey, par M. Angoulvant, par M. Bru-
net et par moi-même l'amenèrent à préciser
certains points mais n'ajoutèrent pas grand'-
chose à son exposé d'ensemble. Ces explica-
tions ne furent pas superflues. Elles per-
mirent aux hommes de bonne foi de se faire
une idée plus exacte de la réalité et les mi-
rent probablement en défiance contre cer-
taines campagnes plus violentes nue fondées.
M. Varenne nous fournit l'occasion de
préciser certains points de vue. Il nous ap-
prit certaines choses et nous en laissa de-
viner d'autres et réduisit à néant les accu-
sations articulées contre lui. Son audition
ne fut donc pas inutile.
Henry fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Communion
(tes AHaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
08600
INTÉRI
M. Heste, le distingué lieutenant-gouver-
neur du Tchad qui était en congé en France
s'embarquera le H décembre à Bordeaux
pour Brazzaville où il exercera l'intérim
du gouvernement général de L'A. E. F.
pendant l'absence de M. le Gouverneur gé-
néral Antonetti appelé en France par M.
le ministre des Colonies. M. Reste s'embar-
quera à bord de l'Asie,
Association professionnelle
des Administrateurs des Colonies
oo
Les membres 3e cette Association, convo-
qués en assemblée générale, se sont réunis à
Paris, dimanche 5 décembre, pour procéder au
renouvellement de leur Comité.
Ont été nommas :
MM. Belet Brouelard-Faidherbe (du Co-
mité sortant), Bruni, Castaing Mu Comité sor-
tant), Coindard, Lanchon (du Comité sortant),
Lefebvre (du Comité tortant), Meniaud (du Co-
mité sortant), Paris (du Comité sortant), Petre
(du Comité sortant).
Le Bureau a été constitué ainsi :
MM. : Lefebvre, président : Petre, vice-
président ; Paris, trésorier ; Brosselard-F ai-
dherbe, secrétaire.
L'assemblée générale a ensuite, par accla-
mation, conféré le titre de président d'honneur
à M. Deeharte, président sortant.
MM. Decharte, Drouin, Gluck, Larsonneur
et Olivier, membres du Comité sortant, ne
«'étaient pas représentés.
Les saoterellesà Madagascar
Afin d'éviter la disette, l'Ad-
ministration locale de la Grande
lie vient de prendre un arrêta-H*.
ter disant l'exportation du riz. Cette situa-
tion des plus regrettables est due aux ittva-
siotts des sauterelles dont j'ai déjà parlé il
y a quelques mois dans un article des An-
nales Coloniales.
Des quantités considérables de criquets
se sont abattues, cette armée, sur les diverses
régions de la Colonie. Comment lutter
contre ce fléau qui, par soit importance, fait
courir d' énormes risques aux cultures de rizt
Le Gouvernement s'est contenté jusqu'à
ce jour de donner des instructions. Les indi-
gènes doivent détruire les criquets et les
sauterelles. Lçs autorités doivent les réqui-
sitionner à cet effet 5 jours de prtson
à tout réfractaire 20 tr. de prime (en-
viron 8 à 10 kilogrammes de riz au cours
actuel) aux villages qui se distingueront.
Après quelques semaines, de nouveaux rap-
pels viennent du chef-lieu où l'on s'étonne
du peu de résultats obietllls, L'Administra-
- tion n'ayant - -- pas - fait d'études préalables
sur la fJtlestioll, les décisions prises sont le
plus soutient insuffisantes, et les assemblées
locales n'ont pas discuté les solutions effi-
caces.
Madagascar f pays gralld comme la.
France, la Belgique et la Hollande, est
peuplé de 5 millions 1/2 d'habitants, et
possède donc de vastes étendues de terri-
toires désertiques, plaines ou forêts.
Dans ces espaces les criquets ont tout loi-
sir de se multiplier. La population alarmée
reste groupée auprès des cultures pour les
défendre. Comment t ohliger à aller opérer
à plusieurs journées de distance ? Si dans la
plaine on peut brûler les criquets, ce qui,
d'ailleurs, n'est pas facile, Vherbe, au
temps des criquets étant verte, comment
faire dans les forêts souvent ¡mpéllétrables?
1:(5 menaces de sanctions et lés promesses
de récompenses sont mesures illusoires, Il
faut traiter le fléau par des méthodes scien-
tifiques, employées déjà dans d'autres pays.
Il faut installer dans toute la Colonie des
petits postes de combat avec un matériel
modernef^et léger .- lance-bombes asphyxian-
tes, lallu-flammes, pots à feu dégageant
des gaz ou tifS fumées, pulvérisateurs de li-
quides nocifs ; confier ce matériel à des
Européens, et continuer cette action ou toute
alltre reconnue efficace pendant des années.
Voilà comment la question doit être
comprise et résolue avec le ferme désir
d'ahoutir. Les ressources ne manquent pas
dans la Grande Ile, mats ce qui fait défaut
c'est l'esprit de décision rapide et éner-
gique.
Qu'on en juge plutôt. Aux abords même
de Tananarive, de grosses quantités de cri-
quets se sont développées sans qu'aucun
effort réel ait été fait pour les détruire.
Cependant, il y a Iii 60.000 indigènes et
une forte garnison de tirailleurs malgaches
qui pourraient être employés à ces travaux.
Cette inaction est connue dans toute la
Grande lie et a la plus fâcheuse influence
sur les bonnes volontés.
Lucien Gaitparin.
Député de la Réunion.
L'AVIATION COLONIALE
0-0–-
Toulouse-Casablanca
Un avion postal français venant de Tou-
louse, a heurté, en atterrissant à Malaga.
des rochers et a pris feu.
Le pilote et un passager, nommé Guilleve,
ont été assez grièvement blessés. Un autre
passager, M. Paul Sigler, a été blessé à
la tête.
France-Espagne-Algérie
L'adjudant chef Sahuc, du 368 d'aviation,
ccntrôlé le 2 décembre à Casablanca, est
sur le chemin du retour. Il est parti d'AIi-
cante hier matin pour Barcelone,
Antibes-Tunls
Les premiers services d'essais de la ligne
d'hydravions Antibes-Ajaccio-Tunis sont
destinés, paraît-il, à être le prolongement
de la ligne aérienne Londres-Paris-Mar-
seille, lorsque le port aéronautique de Ma-
rignane sera prêt. Mais on envisage déjà,
pour l'avenir, deux prolongements au delà
de Tunis, l'un vers le Centre-Afrique, l'au-
tre vers l'Egypte.
Il est à noter que pour l'organisation de
la ligne d'hydravions Antibes-Aiaccio-Tunis,
le Gouvernement italien a catégoriquement
refusé, iour cette ligne, l'autorisation de
faire escale dans un port du sud de la Sar-
daigne.
Obsèques de l'aviateur Gourp
Les obsèques du pilote-aviateur Gourp,
blessé en Mauritanie et décédé à l'hôpital
de Casablanca, ont eu lieu hier matin, au
milieu d'une grande affluence, en présence
des autorités civiles et militaires.
L'étain a Madagascar
–M–
Certains indigènes de la Grande lie sem-
blent connaître et garder jalousement le secret
des gisements de ce minerai. Mlle Brière, déta-
chée au Service des Mines de Madagascar et
directrice du Laboratoire de Minéralogie, a ré-
cemment îaentihe un fragment de minerai
d'étain (cassiterite) trouvé dans une exploitation
aurifère.
D'autre part, M. Lavila. ingénieur des Mi-
nes, qui a visité la Grande lie, a exprimé ravis
que 1 existence de l'étain est très probable à
Madagascar en raison de la constitution des
terrains de la colonie.
A LA CHAMBRE
DEBATS
Loi de Finances
.4 La Gliambre continue l'examen de la loi
de finances. La discussion est brève, les
articles sont adoptée sans débats.
Signalons une intervention de M. Gra-
tien Caodace au sujet des sociétés tonti-
nières pratiquant la « boule de neûge ».
D'accord avec la Commission d'assu-
rance ete de prévoyance sociales, il de-
manda pour elles l'existence légale avec ce
correctif d'un contrôle allant jusqu'à la no-
minativité des titres.
On. adopte ensuite :
L'artile Il instituant une taxe de 5 francs
sur les législations et visas délivrés pan-
1e Ministre des Colonies,
L'article 12 prévoyant que, à partir du
1er jarwier 1927, toutes les dépenses de
personnel et de matériel occasionnées par
le fonctionnement du Secrétariat gôiwrul et
des secrétariats -des sections du Conseil su-
périeur des Colonies seront inscrites à un
chapitre spécial du Ibudget du Ministère
des Colonies ; elles seront couvertes par
des contributions des colonies fixées cha-
que année par la loi die finances et dont
le produit sera versé au budget des re-
cettes, paragraphe 4 : Il Recettes d'ardre.
- Recettes d'oindre iprojprament dites. »
L'article 13 fixant la contribution des co-
lonies aux dépenses militaires de la métro-
pole, aux dépenses de l'aéronautique mili-
taire aux colonies et aux dépenses d'entre-
tien de l'Ecole coloniale ; de l'Agcntce géné-
rale des coflonies, de l'Institut national
d'agronomie coloniale, du uoi%l)é3 de l'Ins-
pection des colonies et du secrétariat per-
manent du Conseil supérieur des colo-
nies.
Savoir :
La contribution de l'Afrique occidentale
française n été augmentée de 500.000 fr.
La contribution des colonies aux dépen-
ses d'entretien de l'Agence générale des
colonies fixée par le Gouvernement à
2.621.G00 francs pour l'exercice H27, soit
en augmentation de 312.800 francs sur la
dotation précédemment accordée, a été ré-
duite de 9.000 francs par la Commission
des (marnées. Cette réduction s'applique
pour 5.000 francs à la Nouvelle-Calédonie
ot pour i.000 francs aux établi»8emf'Uts
français de l'Océanie. Une augmentation
cornélaitivc de 9.000 francs a été bien en-
tendu apportée au chapitre 11 du budget
du Ministère des Colonies afférent ù. la
contribution de t'Mtnt aux dépenses de
l'Agence générale (les colonies.
Au début de la séance, la Chambre avait
adopté un projet de loi ayant pour objet
d'approuver, conformément aux disposi-
tions de l'article 8 (le la loi du 16 mars
1914 et de l'article 6 de hl loi du 19 août
1920, le compte définitif du budget des
fonds d'emprunt du protectorat du Maroc
pouir l'exercice 1922.
L'abcès est crevé
---0<'---
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Géné-
ral de l'Indochine, a été entendu hier, à 15
heures, par la Commission de l'Algérie, des
Colonies et des Protectorats.
Voici le procès-verbal de la séance commu-
niqué à l'issue de la réunion.
« La Commission des Colonies a entendu cet
après-midi M. Léon Perrier, ministre des Co-
Alexandre Varenne, Gouverneur
lon i es et M. l' I n d oc h ine, qui lui ont fourn i des
Général de 1"lndochine, qui lui ont fourni des
explications complètes sur la situation dans cette
colonie.
Elle a adopté ensuite la motion suivante que
votèrent même des députés de la droite et du
centre, notamment le général de Saint- Just : -
u La Commission, après avoir entendu le
ministre des Colonies et le Gouverneur Géné-
ral de l'Indochine, et entièrement éclairée sur
la situation économique et politique de cette
colonie, approuve les directives données par le
Gouvernement à la politique indbehinoise et se
félicite de leur mise en œuvre par le Gouver-
neur Général Varenne. Elle est heureuse de
constater l'orientation de notre politique indo-
chinoise vers une collaboration de plus en plus
étroite et indissoluble entre la France et les
populations indigènes,
D'autre part, considérant que la politique
indochinoise ne peut être séparée du problème
du Pacifique et de la politique extérieure et
coloniale de la France, la Commission exprime
le vœu que l'action du Gouvernement soit ren-
due plus aisée et plus efficace. »
L'audition de M. Alexandre Varenne a été
très favorablement accueillie. Un échange de
vues a eu lieu entre le Gouverneur Général et
M. Outrey; i quelques explications, a reconnu que les griefs
inimités à M. Varenne n'étaient pas fondés.
D'ailleurs, on peut résumer cette séance par
les quelques mots prononcés à l'issue de cette
audition par M. Diagne. Président de la Com-
mission des Colonies :
(c Il ne reste rien des accusations portées con-
tre M. Alexandre Varenne. »
Ajoutons, en outre, que la Commission a dé-
cidé de limiter les pouvoirs du Gouverneur
Général de l'Indochine en matière de cession
de concession.
Jusqu'alors, le Gouverneur avait le droit
d'accorder un maximum de 10.000 hectares de
concession ; dorénavant, il sera assimilé aux au-
tres Gouverneurs et ne pourra céder qu'un
maximum de 2.000 hectares. - --
Si une demande supérieure est formulée, il
devra en référer à la Commission des Conces-
tions qui siège à Paris.
Etaient présents : MM. Diagne, Outre",
Accambray, Mailre, Proust, Perreau-Pra-
divr. Goirand, Auhriot, rasparin, Goniaux,
AnqoulnanL. nobaglia,, Ttcrthon. Fontanior,
T.afagettp, de la Groudidre, Mallarmé, Saint-
Just. Thomson. William Bertrand, Maze-
rand. Bnmee, Brinqer, Raron, Fabry, Gi-
nott.r n"ff'J'n.on, de Grand-maison, Tlenrf Mi-
chel.
M. Archimhaud, rapporteur du budget
dm Colonies assistait à la réunion en qua-
lité d* délégué de la Commission des Fi-
Iatean6catNB de la prédiction coloniale
--0-0-
Au cours de son récent discours à la
Chambre, M. Poincaré a rappelé que le
Gouvernement, les Chambres et le pays
ont sérieusement commencé l'amortisse,
ment. assurant l'équilibre budgétaire pour
enrayer la hausse des prix.
« Il restera, a déclaré le président du
Conseil, à faire le rétablissement monétaire,
donc à conjurer le péril économique et à
intensifier la production métropolitaine et
coloniale.
cc Nous soumettrons aux Chambres, dès
le début de l'année, un programme pour
développer notre production industrielle et
agricole.
« Il n'est point de stabilisation vraie si
la balance des comptes ne présente pas un
excédent permanent. »
-060- -
Le coton au Maroc
Bien que de nombreux essais eussent démon-
tré que la culture du coton était possible au
Maroc, les superficies ensemencées furent très
réduites jusqu à 19Z4. en raison des difficultés
d'égrenage et de vente qui constituaient de sé-
rieux obstacles.
En 19^5, quelques colons, ayant ensemencé
une centaine d'hectares, se groupèrent pour la
constitution d'une coopérative d'égrenage et de
vente. Les rendements satisfaisants obtenus
malgré des conditions climatologiques défavo-
rables, et les prix de vente rémunérateurs les
encouragèrent à persévérer et, cette année, les
superficies cultivées atteignent environ 400 hec-
tares.
Dans le Maroc occidental, les planteurs de
coton avaient fait quelques essai, disséminés
sans obtenir de résultat appréciable. C' est alors
que l'Administration essaya de coordonner les
efforts, distribua des grains et promit, avec le
concours de VAssociation cotonnière coloniale,
de faciliter - l'égrenage et la vente des récoltes.
C'est dans ce but que des installations d'égre-
nage furent établies à Kénitra et Marrakech.
Actuellement, un Comité du coton est consti-
tué et une Association cotonnière marocaine,
dont la présidence d'honneur a été offerte à M.
tSteeg. groupe tous ceux qui s'intéressent à cette
question.
Il est donc à présumer que cette culture pren-
dra une importance de plus en plus grande dans
les assolements marocains, surtout si les prix se
maintiennent pendant encore quelques années.
Voici, d'autre part, quelques renseignements
sur les résultats obtenus dans les régions où la
culture du coton a été particulièrement suivie.
Dans la région de Kenitra. c' est-à-dire la
partie méridionale de U vallée du Sébou, on a
cultivé environ 50 hectares, les rendements ont
été en moyenne de 230 kgs* de fibre à l'hectare,
avec des variations de 200 à 350 ksts.
A Marrakech, la superficie a été de 98 hec-
tares, la moyenne de production a été de 323
kgs à l'hectare de coton graine, soit 100 kgs de
fibres. Les variations ont été considérables, sui-
vant les parcelles ; l'une a donné 1.625 de co-
ton graine, soit 446 kgs de fibres à l'hectare ;
d'autres oni eu des rendements insignifiants. Il
faut attribuer ce fait aux soins parfois tout à fait
insuffisants qu' on accorde à cette culture et aux
quantités d'cau très variables dont les agricul-
teurs peuvent disposer.
Dans la plaine de Berkane qui est le centre
le plus ancien de la culture du coton, les ren-
dements ont été aussi très variables, la moven-
ne a été de 150 kilos de fibre à l'hectare. Pour
la campagne de 1924, il a été récolté 73.271
kilos de coton brut qui ont donné 21.975 kilos
de coton fibre. c'est-à-dire que 333 kilos ont
donné 100 kilos de coton fibre. Le prix de re-
vient de l' usinage, en y comprenant tous les
frais, dont 12.000 francs de combustible, , es-
sence consommée par un tracteur, les frais d'en-
sachage de transport jusqu'à Oran, les frais de
vente et de commission ont été de 2 fr. 39 par
kilo. Ces frais sont très élevés et sont imputa-
bles à une installation et un outillage qui, à
cette époque, étaient insuffisants.
Les résultats techniques de la campagne 1925
ont été (dans la mesure où on peut les connaître
à ce jour) :
Coton brut, 132.742 kilos ; lro qualité,
108.594 kgs, net 34.847 kgs, soit 311 brut
pour 100 net ; 2° qualité, 24.148 kilos, net
7.148 kilos, soit 336 brut pour 100 net.
M" '-
L'automobilisme au Sahara
0- C -
D'Oran au Niger
C'est une 6 roues Renault, type « grand
confort saharien », qui, partie d'Ornn ll
8 novembre, est arrivée le 17 du mémo mois
à Rourem, gur le Niger.
Cette voiture, qui avait été exposée au
Salon do l'Automobile en octobre dernier,
vient d'entreprendre la traversée du Sa-
luira, sous la conduite des frères Estienne.
Ce qui fait l'intérét de cette nouvelle per- I
formanee, c'est la rapidité avec laquelle
fut établie la liaison Méditerranée-Niger :
moins de onze jours pour effectuer le
trajet Oran-Bourem.
D'autres six roueg Renault partaient vers
la mémo époque de Constantine, avec une.
mission de la Chambre de Commerce de
cette ville, pour reconnaître les grandes
voies commerciales transahariennes et opé-
raient leur jonction i Rourem avec la mis-
sion Estienne.
L'une et l'autre missions avaient effec-
tué leur voynge dans les meilleures condi-
lions, sans que le moindre incident se filt
produit en cours de route.
La traversée du Sahara ne sera bientôt
plus qu'une randonnée de grand tourisme.
A Tanger
0
M. llugli (liiriiey qui. depuis 1901, a été atla-
elifi d'ainba-ssadc ii Vienne, Washington, 1.0 Ha-
vre, Paris, Herlin, Copenhague, Pruxclles et
Tokio a été nommé consul général de Sa Ma-
jesté britannique pour 111 ?one de Tanger et la
7.0110 espagnole (ln protectorat marocain, avec
vésidenco à Tanger.
Au Conseil Général
des Établissements Français dans Hade
00 -
lin ouvrant la deuxième session ordi,
uoire du Conseil Général, M. Le Gouverneur
Uidelot a exposé les considérations que
comportaient le projet de budget de 1927.
11 a constaté que les exercices 1921, 1922,
11*23 et 1U24 s'étaient équilibrés sans dif-
liculté et avaient été clôturés par d'impor-
tants versements à la Cuisse de réserve,
allant de 27.0 la situation budgétaire s'est sensiblement
aggravée au cours de l'exercice 19^5, qui
n'u pu se solder sans mécompte que grâce
uux compressions apportées dans les dé-
penses.
Il a expliqué ce résultat en déclarant
qu'il tenait beaucoup moins à une diminu-
tion de la capacité contribuable qu'au re-
tard apporté dans le recouvrement des ti-
tres émis puisqu'on constatait à la clôture
de l'exercice d importants restes à recou-
vrer formant un total de 208.1&) Rs. 896.
En définitive, l'exercice l(J £ j s'est clos par
un très modeste excédent de recettes de
2.4&4 Hs, 771 versé à la Caisse de réserve.
Le Gouverneur a montré quelque inquié-
tude en ce qui concerne le résultat attendu
du budget de li)2C et il en a donné les ex-
plications.
Aussi l'administration, sans se montrée
pessimiste, n'a pas efu devoir se laisser al-
ler à un trop conliant optimisme dans l'éva-
luation des prévisions de recettes du projet
de budget de 1U27. Ces prévisions s'élèvent
& 2.TSI.ŒA Rs. contre 2.M7.225 l\s. en 1926.
Des crédits assez importants ont été pro-
posés pour les routes coloniales et le Gou-
verneur a demandé au Conseil Général de
voir s'il 11e serait pas nécessaire de réduire
le réseau routier de Pondichéry.
Il a fait connaître à l'assemblée la suite
donnée par l'Administration aux questions
qu'elle a traitées lors de la dernière ses-
sion. Le cadre local des services civils a
été supprimé, mais lu corps des cipayes
existe encore. La Commission qui q exami-
né la question «le l'alNMideint'ut des soldes
des fonctionnaires A traitement fixe en
traites a conclu à la fixation ne varietur »
en roupies des soldes desdits fonctionnai-
res.
Dépêches de l'Indochine
00
Le vote du budget de la Cochinchine
ls. Conseil Colunial «u. cours des séances
des 2 et îl décembre a achevé l'examen du
budget de Cudtincltille, El après diverses
modifications apportées au budget, d'ac-
cord avec le Gouvernement, illut arrété en
« recettes » et « dépenses n il la somme de
17.800.000 piastres et voté à l'unanimité par
le Conseil français et indigène,
(Indopacifl.)
Le cours du riz
----0-0---
SAIGON
7 décembre
(les luù liilos en piastres)
Ui/4 n" I, brisures 11 SU
nil. n° -J, ."><) brisures 10 15
Kix n° 2, il) brisures 10 15
Rrisuivs n"" 1 d 2 8 70
Urisuivs n°" !» «•! i , , , 7 7o
Farines r ii 20
Paddy Yiiih-Long 7 25
Paddy Co-Cong 7 4r>
Paddy Mac-Lieu 7 40
Paddy Raixau 7 fjO
Copiait 18 50
HANOI
(Cours moyen de la semaine, précédente
foh llaiphong France en piastres par 100
Idlos.)
Ri/. Tonkin sans brisures ! i 15
Riz Tonkin, 15,25 brisures 13 10
Iliz 15 hl'iul'l) ,.,.,. 12 25
Rrisures )f0. 10 15
Rrisures n0" 1 d 2 .,. 9 85
Maïs blam* incoté
Maïs roux incoté
Tt je ¡n, , , , , , , , , 13 50
TAUX DE LA PIASTRE
Lr> «îonverneur «H'iiéral de l'Indochine vient
de faire «'onnaitro an ministre des fVuTïmes qu'a
la date du S décembre l'.hV, le taux oftleiel do
ln pia.stre à Saigon était ùe |-> fr. 20.
TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des Etablissements frain<;aia
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre des Colonies qti'f'i la date, du 8 décembre
102C, le taux oflieiel de la roupie était de
8 fr. 65.
Les richesses forestières de l'Indochine
Sur une superficie de 70 millions d'hec-
tares l'Indochine présente :H millions
d'hectares de peuplements forestiers natu-
rels, plus nu moins denses, plus ou moins
riches, et dont beaucoup sont malheureu-
sement ruinés.
Une des premières tAches des services
forestiers de l'Indochine a été la constitu-
tion, sous forme de réserves forestières,
d'un domaine boisé d'Etat.
Depuis leur création, les services fores-
tiers des différents pays de l'Union ont
ainsi constitué .H,-{, réserves couvrant une
superficie de 2.250.000 hectares ainsi répar-
tis : Tonkin 283.995 hectares, Annam 754.357
hectares, Cochinchine 511.852 hectares,
Cambodge C><>9.G0T! hectares.
A l'Académie de médecine
-<>Q-
Parmi les nri.v décernés par l'Académie
de médecine lors de sa dernière séance, le
médecin inspecteur Paul Uouzien, des trou-
pes coloniales, a reçu une médaille d'or
nour l'organisation des services de la dif-
hision de la vaccine, 11iln n.\S colonies de
i'Onest-Africain.
12 NUMERO : 30 CENTIMES
JEUDI SOIR. 9 DH/CEMBRE 1926
JOURNAL QUOTIDIEN
Réduction & Administration t
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Les Annales Coloniales
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ttr«R«*r.. tM» INi M t
08 r.
tm - Nmi M I«fe.
M. Varenne à la Commission des Colonies
M. 'Varenne est venu hier à la Commission ;
des Colonies. Il y était attendu avec curiosité
et impatience. La campagne menée contre lui
par certains journaux de l'Indochine et de
la Métropole avait sans aucun doute troublé
plusieurs commissaires pour la raison bien
simple que des affirmations répétées à sa-
tiété finissent toujours par produire quelque
impression sur les esprits les moins prévenus.
On se demandait ce qu'allait répondre le
Gouverneur Général aux questions que ne
manquerait pas de lui poser son adversaire,
M. Outrey, dont l'âge et un séjour de plus
de trente ans sous les tropiques n'ont pas
affaibli l'ardeur combative ni atténué cette
fâcheuse tendance qui n'est pas spéciale à
la jeunesse, et qui porte à donner créance à
tout ce qui favorise votre passion.
Au premier rang des commissaires, face
à la place où allait s'asseoir dans un instant
le Gouverneur Général, était le député de la
Cochinchine, le stylo à la main, prêt à noter
!es paroles et les déclarations susceptibles
de justifier les questions insidieuses ou
iî'étayer des observations gênantes.
M. Verrier et M. Varenne firent leur en-
trée, présidés de M. Diagne, qui étaient
allés les quérir. La plupart des commissai-
- rcs se levèrent pour saluer les deux person-
nages officiels et un voisin me fit remarquer
l'empressement que mettait M. Ucrthon à
accomplir le geste de déférence et de poli-
tesse. Il n'y a pas à la Commission des
Colonies dVil de Moscou pour veiller sur
!a pureté des attitudes des représentants du
Varti communiste.
Le ministre des Colonies fut bref. C'est
m scientifique, dont le langage ne s'encom-
ore pas de périphrases, et qui aime à appor-
ter dans l'exposé des affaires une simplicité
et une netteté qui tranchent avec l'étmphi-
gouri qu'affectionnent certains bavards qui
se croient des orateurs.
Ce n'est pas lui d'ailleurs que l'on était
venu écouter ; c 'était pour M. Varenne que
s'étaient dérangés et M. le général de
St-Jvst et le rolonel Fahry et tels autres
membres de la Commission qu'on ne voit
guère que IOtsqu'un personnage de marque
est annoncé.
M. Varenne parla donc. Il mit une cer-
taine coquetterie à s'exprimer lentement,
sur un ton fort bas, lequel agaçait cet excel-
lent Charles Baron qui parle avec tout le
feu de sa Provence ensoleillée et n'aime
guère les orateurs qui s'expliquent sur le
mode en usage dans les salons. On aurait
pu croire que ce ton dénotait un certain
ennui, une certaine lassitude de la part de
l'orateur. Rien ne serait plus éloigné de la
vérité qu'une pareille interprétation. Va-
renne voulait donner l'impression d'une
sorte d'indifférence alors qu'une passion in-
térieure bouillait en lui et qui n aurait pas
manqué d'exploser si quelque parole un peu
vive l'avait provoquée" Mais tout le monde
était à la concitiation. Le président avait eu
bien soin de prier les commissaires de ne
pas interrompre l'exposé des orateurs. Et
chacun s'était promis d'être sage et attentif
On aurait dit une classe de gentils petits
enfants qui attendent un récit fantastique
qui satisfera leur curiosité.
M. Varenne essaya de ne pas tromper
leur espoir. Sur un ton bonhomme, il com-
mença son exposé. C'était dit avec facilité,
avec un air complet de franchise, de façon
à donner l'impression que rien d'important
n'était caché. En écoutant ce discours, je me
rappelai celui qu'à la. môme place, à la Com-
mission des Affaires extérieures, avait pro-
noncé, une dizaine de jours auparavant, M.
Aristide Briand. Il y aurait bien des rappro-
chements à faire entre les deux méthodes et
bon nombre de points communs à marquer.
Même parole insinuante, même habileté à
dire tout ce qu'il faut, sans plus, et même
souci de laisser à l'auditeur le soin de con-
pléter la pensée qu'il est préférable de ne
pas dessiner d'un trait trop fort.
Ce furent d'abord les griefs que différents
journaux avaient articulés avec plus de
véhémence que de justice contre le Gouver-
neur général. Question des fonds secrets,
question de la presse, affaire de l'opium,
que sais-je encore. L'accusation fut réduite
à néant avec une facilité qui convainquit le
général de St- Just et laissa tout pantois M.
Outrey, qui ne sut que formuler des réserves
inconsistantes et dont il affaiblit lui-même
la portée en déclarant qu'il n'était pas très
sur de ses renseignements.
Le Gouverneur Général affirma ensuite
avoir abandonné, en quittant la France,
toute préoccupation de parti et ne pas en
avoir d'autre que cellé de s'acquitter avec
honneur de la tâche redoutable qui lui avait
été confiée. Cette déclaration lui valut
l'adhésion de quelques commissaires récalci-
trants. J'en fus, pour ma part, moins satis-
fait. Mais ceci, comme dit Kipling, est une
autre affaire.
M. Varenne, d'ailleurs, s'il s'est tenu à
l'écart des querelles des partis, ne m'a pas
paru avoir oublié les idées fondamentales qui
avaient dirigé en France son action politique
pendant plus de vingt-cinq ans.
C'est ainsi notamment qu'il sut, dans des
affaires, les unes graves, comme celle de
Pham Bâ Châu, d'autres moins importan-
tes, se souvenir des principes de justice qu'il
défendait avant d'avoir été appelé aux hautes
fonctions qu'il occupe. Je ne pense pas, du
teste, que les partisans les plus déterminés
tJe la politique coloniale puissent lui en faire
grief au temps où nous sommes et ou les
mouvements qui se produisent un peu par-
tout montrent aux esprits les moins acces-
sibles aux nouveautés qu'il est prudent de
modifier certaines méthodes de colonisation.
La politique est l'art de s'adapter aux cir-
constances; aux milieux, et la politique co-
loniale, quoi qu'en prétendent certains,
n'échappe pas à cette règle. Les coloniaux
de France rendront peut-être un jour
justice aux hommes qui ont su échapper aux
errements de leurs prédécesseurs et s'engaget
dans la voie nouvelle, et parfois difficile
que leur indiquait l'évolution des mœurs et
des esprits.
Ce n'est pas toujours commode de rompre
avec de vieilles habitudes. Mais il faut le
faire quand on a conscience que c'est là le
salut, que là est l'avenir. On s'expose à ne
pas être compris de tout le monde, et à des
accusations articulées parfois avec bonne foi
mais toujours avec exagération. Mais qu'im-
porte si on est convaincu d'avoir raison.
Que n'a-t-on pas dit, par exemple, à pro-
pos des récentes élections d'Indochine. On
a annoncé une défaite écrasante des amis
du Gouverneur Général qui, après cela,
n'avait plus qu'à demander à être relevé de
ses fonctions. Puis, tout s'est arrangé. Ces
terribles ennemis le M. Varennè se sont
réunis en conseil et ont été presque tous
d'accord pour lui voter des félicitations et
le prier de revenir le plus tôt possible dans
la colonie. Il convient donc de ne pas trop
« s'emballer. sur la signification des consul-
tations électorales.
C'est ce conseil de prudence qui se dé-
gage de toutes les déclarations qui nous
furent faites. Il faut être toujours attentif
à se garder de passion dans l'examen des
faits, même de ceux qui semblent à première
vue les plus sensationnels. Ainsi, certains
s'imaginaient sur la foi d'articles où la
passion tient plus de place que la raison,
que l'Indochine était troublée, qu'elle était
menacée par la révolution chinoise. Ce sont
là de pures exagérations et M. Outrey n'a
pas pu s'empêcher de convenir qu'on avait
donné à certains faits une importance qu'ils
n'avaient pas.
Le Gouverneur Général, d'ailleurs, ne mé-
connaît pas les difficultés, mais il veut les
surmonter par des moyens appropriés qui
conviennent mieux à son tempérament, à son
éducation politique, et à l'esprit de la
France que certaines méthodes simples et
brutales dont l'application réserve les plus
graves déceptions.
Il faut faire aimer la France par les
Annamites. Il faut combattre certains pré-
jugés encore en honneur et oui inclinent au
mépris des gens de couleur. La politique de
collaboration doit sortir du domaine de la
théorie et recevoir une application prudente
mais sans arrière-pensée. Et ce n'est pas
seulement à la classe cultivée nue notre at-
tention doit aller, mais aussi aux catégories
moins favorisées de la population. Le pay-
san, l'ouvrier annamite sont aussi dignes de
nos préoccupations, et il faut établir une
législation qui les protège et favorise leur
activité. Législation sur le travail, sur les
accidents, crédit agricole. Voilà dans quel
sens nous avons à diriger notre activité.
Telles sont les Tttino'pales déclarations de
M. Varenne. Des questions posées par M.
Outrey, par M. Angoulvant, par M. Bru-
net et par moi-même l'amenèrent à préciser
certains points mais n'ajoutèrent pas grand'-
chose à son exposé d'ensemble. Ces explica-
tions ne furent pas superflues. Elles per-
mirent aux hommes de bonne foi de se faire
une idée plus exacte de la réalité et les mi-
rent probablement en défiance contre cer-
taines campagnes plus violentes nue fondées.
M. Varenne nous fournit l'occasion de
préciser certains points de vue. Il nous ap-
prit certaines choses et nous en laissa de-
viner d'autres et réduisit à néant les accu-
sations articulées contre lui. Son audition
ne fut donc pas inutile.
Henry fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Communion
(tes AHaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
08600
INTÉRI
M. Heste, le distingué lieutenant-gouver-
neur du Tchad qui était en congé en France
s'embarquera le H décembre à Bordeaux
pour Brazzaville où il exercera l'intérim
du gouvernement général de L'A. E. F.
pendant l'absence de M. le Gouverneur gé-
néral Antonetti appelé en France par M.
le ministre des Colonies. M. Reste s'embar-
quera à bord de l'Asie,
Association professionnelle
des Administrateurs des Colonies
oo
Les membres 3e cette Association, convo-
qués en assemblée générale, se sont réunis à
Paris, dimanche 5 décembre, pour procéder au
renouvellement de leur Comité.
Ont été nommas :
MM. Belet Brouelard-Faidherbe (du Co-
mité sortant), Bruni, Castaing Mu Comité sor-
tant), Coindard, Lanchon (du Comité sortant),
Lefebvre (du Comité tortant), Meniaud (du Co-
mité sortant), Paris (du Comité sortant), Petre
(du Comité sortant).
Le Bureau a été constitué ainsi :
MM. : Lefebvre, président : Petre, vice-
président ; Paris, trésorier ; Brosselard-F ai-
dherbe, secrétaire.
L'assemblée générale a ensuite, par accla-
mation, conféré le titre de président d'honneur
à M. Deeharte, président sortant.
MM. Decharte, Drouin, Gluck, Larsonneur
et Olivier, membres du Comité sortant, ne
«'étaient pas représentés.
Les saoterellesà Madagascar
Afin d'éviter la disette, l'Ad-
ministration locale de la Grande
lie vient de prendre un arrêta-H*.
ter disant l'exportation du riz. Cette situa-
tion des plus regrettables est due aux ittva-
siotts des sauterelles dont j'ai déjà parlé il
y a quelques mois dans un article des An-
nales Coloniales.
Des quantités considérables de criquets
se sont abattues, cette armée, sur les diverses
régions de la Colonie. Comment lutter
contre ce fléau qui, par soit importance, fait
courir d' énormes risques aux cultures de rizt
Le Gouvernement s'est contenté jusqu'à
ce jour de donner des instructions. Les indi-
gènes doivent détruire les criquets et les
sauterelles. Lçs autorités doivent les réqui-
sitionner à cet effet 5 jours de prtson
à tout réfractaire 20 tr. de prime (en-
viron 8 à 10 kilogrammes de riz au cours
actuel) aux villages qui se distingueront.
Après quelques semaines, de nouveaux rap-
pels viennent du chef-lieu où l'on s'étonne
du peu de résultats obietllls, L'Administra-
- tion n'ayant - -- pas - fait d'études préalables
sur la fJtlestioll, les décisions prises sont le
plus soutient insuffisantes, et les assemblées
locales n'ont pas discuté les solutions effi-
caces.
Madagascar f pays gralld comme la.
France, la Belgique et la Hollande, est
peuplé de 5 millions 1/2 d'habitants, et
possède donc de vastes étendues de terri-
toires désertiques, plaines ou forêts.
Dans ces espaces les criquets ont tout loi-
sir de se multiplier. La population alarmée
reste groupée auprès des cultures pour les
défendre. Comment t ohliger à aller opérer
à plusieurs journées de distance ? Si dans la
plaine on peut brûler les criquets, ce qui,
d'ailleurs, n'est pas facile, Vherbe, au
temps des criquets étant verte, comment
faire dans les forêts souvent ¡mpéllétrables?
1:(5 menaces de sanctions et lés promesses
de récompenses sont mesures illusoires, Il
faut traiter le fléau par des méthodes scien-
tifiques, employées déjà dans d'autres pays.
Il faut installer dans toute la Colonie des
petits postes de combat avec un matériel
modernef^et léger .- lance-bombes asphyxian-
tes, lallu-flammes, pots à feu dégageant
des gaz ou tifS fumées, pulvérisateurs de li-
quides nocifs ; confier ce matériel à des
Européens, et continuer cette action ou toute
alltre reconnue efficace pendant des années.
Voilà comment la question doit être
comprise et résolue avec le ferme désir
d'ahoutir. Les ressources ne manquent pas
dans la Grande Ile, mats ce qui fait défaut
c'est l'esprit de décision rapide et éner-
gique.
Qu'on en juge plutôt. Aux abords même
de Tananarive, de grosses quantités de cri-
quets se sont développées sans qu'aucun
effort réel ait été fait pour les détruire.
Cependant, il y a Iii 60.000 indigènes et
une forte garnison de tirailleurs malgaches
qui pourraient être employés à ces travaux.
Cette inaction est connue dans toute la
Grande lie et a la plus fâcheuse influence
sur les bonnes volontés.
Lucien Gaitparin.
Député de la Réunion.
L'AVIATION COLONIALE
0-0–-
Toulouse-Casablanca
Un avion postal français venant de Tou-
louse, a heurté, en atterrissant à Malaga.
des rochers et a pris feu.
Le pilote et un passager, nommé Guilleve,
ont été assez grièvement blessés. Un autre
passager, M. Paul Sigler, a été blessé à
la tête.
France-Espagne-Algérie
L'adjudant chef Sahuc, du 368 d'aviation,
ccntrôlé le 2 décembre à Casablanca, est
sur le chemin du retour. Il est parti d'AIi-
cante hier matin pour Barcelone,
Antibes-Tunls
Les premiers services d'essais de la ligne
d'hydravions Antibes-Ajaccio-Tunis sont
destinés, paraît-il, à être le prolongement
de la ligne aérienne Londres-Paris-Mar-
seille, lorsque le port aéronautique de Ma-
rignane sera prêt. Mais on envisage déjà,
pour l'avenir, deux prolongements au delà
de Tunis, l'un vers le Centre-Afrique, l'au-
tre vers l'Egypte.
Il est à noter que pour l'organisation de
la ligne d'hydravions Antibes-Aiaccio-Tunis,
le Gouvernement italien a catégoriquement
refusé, iour cette ligne, l'autorisation de
faire escale dans un port du sud de la Sar-
daigne.
Obsèques de l'aviateur Gourp
Les obsèques du pilote-aviateur Gourp,
blessé en Mauritanie et décédé à l'hôpital
de Casablanca, ont eu lieu hier matin, au
milieu d'une grande affluence, en présence
des autorités civiles et militaires.
L'étain a Madagascar
–M–
Certains indigènes de la Grande lie sem-
blent connaître et garder jalousement le secret
des gisements de ce minerai. Mlle Brière, déta-
chée au Service des Mines de Madagascar et
directrice du Laboratoire de Minéralogie, a ré-
cemment îaentihe un fragment de minerai
d'étain (cassiterite) trouvé dans une exploitation
aurifère.
D'autre part, M. Lavila. ingénieur des Mi-
nes, qui a visité la Grande lie, a exprimé ravis
que 1 existence de l'étain est très probable à
Madagascar en raison de la constitution des
terrains de la colonie.
A LA CHAMBRE
DEBATS
Loi de Finances
.4 La Gliambre continue l'examen de la loi
de finances. La discussion est brève, les
articles sont adoptée sans débats.
Signalons une intervention de M. Gra-
tien Caodace au sujet des sociétés tonti-
nières pratiquant la « boule de neûge ».
D'accord avec la Commission d'assu-
rance ete de prévoyance sociales, il de-
manda pour elles l'existence légale avec ce
correctif d'un contrôle allant jusqu'à la no-
minativité des titres.
On. adopte ensuite :
L'artile Il instituant une taxe de 5 francs
sur les législations et visas délivrés pan-
1e Ministre des Colonies,
L'article 12 prévoyant que, à partir du
1er jarwier 1927, toutes les dépenses de
personnel et de matériel occasionnées par
le fonctionnement du Secrétariat gôiwrul et
des secrétariats -des sections du Conseil su-
périeur des Colonies seront inscrites à un
chapitre spécial du Ibudget du Ministère
des Colonies ; elles seront couvertes par
des contributions des colonies fixées cha-
que année par la loi die finances et dont
le produit sera versé au budget des re-
cettes, paragraphe 4 : Il Recettes d'ardre.
- Recettes d'oindre iprojprament dites. »
L'article 13 fixant la contribution des co-
lonies aux dépenses militaires de la métro-
pole, aux dépenses de l'aéronautique mili-
taire aux colonies et aux dépenses d'entre-
tien de l'Ecole coloniale ; de l'Agcntce géné-
rale des coflonies, de l'Institut national
d'agronomie coloniale, du uoi%l)é3 de l'Ins-
pection des colonies et du secrétariat per-
manent du Conseil supérieur des colo-
nies.
Savoir :
La contribution de l'Afrique occidentale
française n été augmentée de 500.000 fr.
La contribution des colonies aux dépen-
ses d'entretien de l'Agence générale des
colonies fixée par le Gouvernement à
2.621.G00 francs pour l'exercice H27, soit
en augmentation de 312.800 francs sur la
dotation précédemment accordée, a été ré-
duite de 9.000 francs par la Commission
des (marnées. Cette réduction s'applique
pour 5.000 francs à la Nouvelle-Calédonie
ot pour i.000 francs aux établi»8emf'Uts
français de l'Océanie. Une augmentation
cornélaitivc de 9.000 francs a été bien en-
tendu apportée au chapitre 11 du budget
du Ministère des Colonies afférent ù. la
contribution de t'Mtnt aux dépenses de
l'Agence générale (les colonies.
Au début de la séance, la Chambre avait
adopté un projet de loi ayant pour objet
d'approuver, conformément aux disposi-
tions de l'article 8 (le la loi du 16 mars
1914 et de l'article 6 de hl loi du 19 août
1920, le compte définitif du budget des
fonds d'emprunt du protectorat du Maroc
pouir l'exercice 1922.
L'abcès est crevé
---0<'---
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Géné-
ral de l'Indochine, a été entendu hier, à 15
heures, par la Commission de l'Algérie, des
Colonies et des Protectorats.
Voici le procès-verbal de la séance commu-
niqué à l'issue de la réunion.
« La Commission des Colonies a entendu cet
après-midi M. Léon Perrier, ministre des Co-
Alexandre Varenne, Gouverneur
lon i es et M. l' I n d oc h ine, qui lui ont fourn i des
Général de 1"lndochine, qui lui ont fourni des
explications complètes sur la situation dans cette
colonie.
Elle a adopté ensuite la motion suivante que
votèrent même des députés de la droite et du
centre, notamment le général de Saint- Just : -
u La Commission, après avoir entendu le
ministre des Colonies et le Gouverneur Géné-
ral de l'Indochine, et entièrement éclairée sur
la situation économique et politique de cette
colonie, approuve les directives données par le
Gouvernement à la politique indbehinoise et se
félicite de leur mise en œuvre par le Gouver-
neur Général Varenne. Elle est heureuse de
constater l'orientation de notre politique indo-
chinoise vers une collaboration de plus en plus
étroite et indissoluble entre la France et les
populations indigènes,
D'autre part, considérant que la politique
indochinoise ne peut être séparée du problème
du Pacifique et de la politique extérieure et
coloniale de la France, la Commission exprime
le vœu que l'action du Gouvernement soit ren-
due plus aisée et plus efficace. »
L'audition de M. Alexandre Varenne a été
très favorablement accueillie. Un échange de
vues a eu lieu entre le Gouverneur Général et
M. Outrey; i
inimités à M. Varenne n'étaient pas fondés.
D'ailleurs, on peut résumer cette séance par
les quelques mots prononcés à l'issue de cette
audition par M. Diagne. Président de la Com-
mission des Colonies :
(c Il ne reste rien des accusations portées con-
tre M. Alexandre Varenne. »
Ajoutons, en outre, que la Commission a dé-
cidé de limiter les pouvoirs du Gouverneur
Général de l'Indochine en matière de cession
de concession.
Jusqu'alors, le Gouverneur avait le droit
d'accorder un maximum de 10.000 hectares de
concession ; dorénavant, il sera assimilé aux au-
tres Gouverneurs et ne pourra céder qu'un
maximum de 2.000 hectares. - --
Si une demande supérieure est formulée, il
devra en référer à la Commission des Conces-
tions qui siège à Paris.
Etaient présents : MM. Diagne, Outre",
Accambray, Mailre, Proust, Perreau-Pra-
divr. Goirand, Auhriot, rasparin, Goniaux,
AnqoulnanL. nobaglia,, Ttcrthon. Fontanior,
T.afagettp, de la Groudidre, Mallarmé, Saint-
Just. Thomson. William Bertrand, Maze-
rand. Bnmee, Brinqer, Raron, Fabry, Gi-
nott.r n"ff'J'n.on, de Grand-maison, Tlenrf Mi-
chel.
M. Archimhaud, rapporteur du budget
dm Colonies assistait à la réunion en qua-
lité d* délégué de la Commission des Fi-
Iatean6catNB de la prédiction coloniale
--0-0-
Au cours de son récent discours à la
Chambre, M. Poincaré a rappelé que le
Gouvernement, les Chambres et le pays
ont sérieusement commencé l'amortisse,
ment. assurant l'équilibre budgétaire pour
enrayer la hausse des prix.
« Il restera, a déclaré le président du
Conseil, à faire le rétablissement monétaire,
donc à conjurer le péril économique et à
intensifier la production métropolitaine et
coloniale.
cc Nous soumettrons aux Chambres, dès
le début de l'année, un programme pour
développer notre production industrielle et
agricole.
« Il n'est point de stabilisation vraie si
la balance des comptes ne présente pas un
excédent permanent. »
-060- -
Le coton au Maroc
Bien que de nombreux essais eussent démon-
tré que la culture du coton était possible au
Maroc, les superficies ensemencées furent très
réduites jusqu à 19Z4. en raison des difficultés
d'égrenage et de vente qui constituaient de sé-
rieux obstacles.
En 19^5, quelques colons, ayant ensemencé
une centaine d'hectares, se groupèrent pour la
constitution d'une coopérative d'égrenage et de
vente. Les rendements satisfaisants obtenus
malgré des conditions climatologiques défavo-
rables, et les prix de vente rémunérateurs les
encouragèrent à persévérer et, cette année, les
superficies cultivées atteignent environ 400 hec-
tares.
Dans le Maroc occidental, les planteurs de
coton avaient fait quelques essai, disséminés
sans obtenir de résultat appréciable. C' est alors
que l'Administration essaya de coordonner les
efforts, distribua des grains et promit, avec le
concours de VAssociation cotonnière coloniale,
de faciliter - l'égrenage et la vente des récoltes.
C'est dans ce but que des installations d'égre-
nage furent établies à Kénitra et Marrakech.
Actuellement, un Comité du coton est consti-
tué et une Association cotonnière marocaine,
dont la présidence d'honneur a été offerte à M.
tSteeg. groupe tous ceux qui s'intéressent à cette
question.
Il est donc à présumer que cette culture pren-
dra une importance de plus en plus grande dans
les assolements marocains, surtout si les prix se
maintiennent pendant encore quelques années.
Voici, d'autre part, quelques renseignements
sur les résultats obtenus dans les régions où la
culture du coton a été particulièrement suivie.
Dans la région de Kenitra. c' est-à-dire la
partie méridionale de U vallée du Sébou, on a
cultivé environ 50 hectares, les rendements ont
été en moyenne de 230 kgs* de fibre à l'hectare,
avec des variations de 200 à 350 ksts.
A Marrakech, la superficie a été de 98 hec-
tares, la moyenne de production a été de 323
kgs à l'hectare de coton graine, soit 100 kgs de
fibres. Les variations ont été considérables, sui-
vant les parcelles ; l'une a donné 1.625 de co-
ton graine, soit 446 kgs de fibres à l'hectare ;
d'autres oni eu des rendements insignifiants. Il
faut attribuer ce fait aux soins parfois tout à fait
insuffisants qu' on accorde à cette culture et aux
quantités d'cau très variables dont les agricul-
teurs peuvent disposer.
Dans la plaine de Berkane qui est le centre
le plus ancien de la culture du coton, les ren-
dements ont été aussi très variables, la moven-
ne a été de 150 kilos de fibre à l'hectare. Pour
la campagne de 1924, il a été récolté 73.271
kilos de coton brut qui ont donné 21.975 kilos
de coton fibre. c'est-à-dire que 333 kilos ont
donné 100 kilos de coton fibre. Le prix de re-
vient de l' usinage, en y comprenant tous les
frais, dont 12.000 francs de combustible, , es-
sence consommée par un tracteur, les frais d'en-
sachage de transport jusqu'à Oran, les frais de
vente et de commission ont été de 2 fr. 39 par
kilo. Ces frais sont très élevés et sont imputa-
bles à une installation et un outillage qui, à
cette époque, étaient insuffisants.
Les résultats techniques de la campagne 1925
ont été (dans la mesure où on peut les connaître
à ce jour) :
Coton brut, 132.742 kilos ; lro qualité,
108.594 kgs, net 34.847 kgs, soit 311 brut
pour 100 net ; 2° qualité, 24.148 kilos, net
7.148 kilos, soit 336 brut pour 100 net.
M" '-
L'automobilisme au Sahara
0- C -
D'Oran au Niger
C'est une 6 roues Renault, type « grand
confort saharien », qui, partie d'Ornn ll
8 novembre, est arrivée le 17 du mémo mois
à Rourem, gur le Niger.
Cette voiture, qui avait été exposée au
Salon do l'Automobile en octobre dernier,
vient d'entreprendre la traversée du Sa-
luira, sous la conduite des frères Estienne.
Ce qui fait l'intérét de cette nouvelle per- I
formanee, c'est la rapidité avec laquelle
fut établie la liaison Méditerranée-Niger :
moins de onze jours pour effectuer le
trajet Oran-Bourem.
D'autres six roueg Renault partaient vers
la mémo époque de Constantine, avec une.
mission de la Chambre de Commerce de
cette ville, pour reconnaître les grandes
voies commerciales transahariennes et opé-
raient leur jonction i Rourem avec la mis-
sion Estienne.
L'une et l'autre missions avaient effec-
tué leur voynge dans les meilleures condi-
lions, sans que le moindre incident se filt
produit en cours de route.
La traversée du Sahara ne sera bientôt
plus qu'une randonnée de grand tourisme.
A Tanger
0
M. llugli (liiriiey qui. depuis 1901, a été atla-
elifi d'ainba-ssadc ii Vienne, Washington, 1.0 Ha-
vre, Paris, Herlin, Copenhague, Pruxclles et
Tokio a été nommé consul général de Sa Ma-
jesté britannique pour 111 ?one de Tanger et la
7.0110 espagnole (ln protectorat marocain, avec
vésidenco à Tanger.
Au Conseil Général
des Établissements Français dans Hade
00 -
lin ouvrant la deuxième session ordi,
uoire du Conseil Général, M. Le Gouverneur
Uidelot a exposé les considérations que
comportaient le projet de budget de 1927.
11 a constaté que les exercices 1921, 1922,
11*23 et 1U24 s'étaient équilibrés sans dif-
liculté et avaient été clôturés par d'impor-
tants versements à la Cuisse de réserve,
allant de 27.0
aggravée au cours de l'exercice 19^5, qui
n'u pu se solder sans mécompte que grâce
uux compressions apportées dans les dé-
penses.
Il a expliqué ce résultat en déclarant
qu'il tenait beaucoup moins à une diminu-
tion de la capacité contribuable qu'au re-
tard apporté dans le recouvrement des ti-
tres émis puisqu'on constatait à la clôture
de l'exercice d importants restes à recou-
vrer formant un total de 208.1&) Rs. 896.
En définitive, l'exercice l(J £ j s'est clos par
un très modeste excédent de recettes de
2.4&4 Hs, 771 versé à la Caisse de réserve.
Le Gouverneur a montré quelque inquié-
tude en ce qui concerne le résultat attendu
du budget de li)2C et il en a donné les ex-
plications.
Aussi l'administration, sans se montrée
pessimiste, n'a pas efu devoir se laisser al-
ler à un trop conliant optimisme dans l'éva-
luation des prévisions de recettes du projet
de budget de 1U27. Ces prévisions s'élèvent
& 2.TSI.ŒA Rs. contre 2.M7.225 l\s. en 1926.
Des crédits assez importants ont été pro-
posés pour les routes coloniales et le Gou-
verneur a demandé au Conseil Général de
voir s'il 11e serait pas nécessaire de réduire
le réseau routier de Pondichéry.
Il a fait connaître à l'assemblée la suite
donnée par l'Administration aux questions
qu'elle a traitées lors de la dernière ses-
sion. Le cadre local des services civils a
été supprimé, mais lu corps des cipayes
existe encore. La Commission qui q exami-
né la question «le l'alNMideint'ut des soldes
des fonctionnaires A traitement fixe en
traites a conclu à la fixation ne varietur »
en roupies des soldes desdits fonctionnai-
res.
Dépêches de l'Indochine
00
Le vote du budget de la Cochinchine
ls. Conseil Colunial «u. cours des séances
des 2 et îl décembre a achevé l'examen du
budget de Cudtincltille, El après diverses
modifications apportées au budget, d'ac-
cord avec le Gouvernement, illut arrété en
« recettes » et « dépenses n il la somme de
17.800.000 piastres et voté à l'unanimité par
le Conseil français et indigène,
(Indopacifl.)
Le cours du riz
----0-0---
SAIGON
7 décembre
(les luù liilos en piastres)
Ui/4 n" I, brisures 11 SU
nil. n° -J, ."><) brisures 10 15
Kix n° 2, il) brisures 10 15
Rrisuivs n"" 1 d 2 8 70
Urisuivs n°" !» «•! i , , , 7 7o
Farines r ii 20
Paddy Yiiih-Long 7 25
Paddy Co-Cong 7 4r>
Paddy Mac-Lieu 7 40
Paddy Raixau 7 fjO
Copiait 18 50
HANOI
(Cours moyen de la semaine, précédente
foh llaiphong France en piastres par 100
Idlos.)
Ri/. Tonkin sans brisures ! i 15
Riz Tonkin, 15,25 brisures 13 10
Iliz 15 hl'iul'l) ,.,.,. 12 25
Rrisures )f0. 10 15
Rrisures n0" 1 d 2 .,. 9 85
Maïs blam* incoté
Maïs roux incoté
Tt je ¡n, , , , , , , , , 13 50
TAUX DE LA PIASTRE
Lr> «îonverneur «H'iiéral de l'Indochine vient
de faire «'onnaitro an ministre des fVuTïmes qu'a
la date du S décembre l'.hV, le taux oftleiel do
ln pia.stre à Saigon était ùe |-> fr. 20.
TAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des Etablissements frain<;aia
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre des Colonies qti'f'i la date, du 8 décembre
102C, le taux oflieiel de la roupie était de
8 fr. 65.
Les richesses forestières de l'Indochine
Sur une superficie de 70 millions d'hec-
tares l'Indochine présente :H millions
d'hectares de peuplements forestiers natu-
rels, plus nu moins denses, plus ou moins
riches, et dont beaucoup sont malheureu-
sement ruinés.
Une des premières tAches des services
forestiers de l'Indochine a été la constitu-
tion, sous forme de réserves forestières,
d'un domaine boisé d'Etat.
Depuis leur création, les services fores-
tiers des différents pays de l'Union ont
ainsi constitué .H,-{, réserves couvrant une
superficie de 2.250.000 hectares ainsi répar-
tis : Tonkin 283.995 hectares, Annam 754.357
hectares, Cochinchine 511.852 hectares,
Cambodge C><>9.G0T! hectares.
A l'Académie de médecine
-<>Q-
Parmi les nri.v décernés par l'Académie
de médecine lors de sa dernière séance, le
médecin inspecteur Paul Uouzien, des trou-
pes coloniales, a reçu une médaille d'or
nour l'organisation des services de la dif-
hision de la vaccine, 11iln n.\S colonies de
i'Onest-Africain.
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