Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-11-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 novembre 1926 18 novembre 1926
Description : 1926/11/18 (A27,N175). 1926/11/18 (A27,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397224p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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IRRUSS-UT
Le déclin de TEurope
8.8
! Depuis qu'avec un certain nombre de
géographes et d'économistes, nous avons
dans cette formule accusé le grand mouve-
ment qui tend à modifier si profondément
la carte économique du monde et qui doit,
tpar conséquence, entraîner des bouleverse-
ments sociaux dont nous ne pouvons encore
prendre qu'une vue angoissante, mais très
imprécise, les événements ont apporté, cha-
que jour, à cette « prévision », des confir-
mations significatives.
Mais nos hommes d'Etat ne sont plus,
aujourd'hui, que des hommes d'affaires. Le
grand Colbert envisageait la vie économi-
que de la France, dans la durée et dans le
inonde. Nos Colberts d'aujourd'hui envisa-
gent le mouvement des changes de notre
pays, comme la banque Lazard ou la ban-
que Morgan, et le mouvement de son com-
merce international comme un marchand de
Jour, et, de tous les phénomènes économi-
ques, on prend une vue qui ne dépasse pas
les cadres de cette vie mercantile journa-
lière. Et ceux qui ne peuvent s'empêcher
de penser que les grandes collectivités
humaines que sont nos nations modernes,
-ont d'autres buts sociaux et économiques
qu'une maison de commerce, des buts qui
dépassent singulièrement nos orcflnaires
-contingences quotidiennes, qu'elles ont des
devoirs envers les générations futures com-
me envers les générations du présent ou du
passé, en éprouvent parfois quelque amer-
tume.
On vient de publier les documents sta-
tistiques et officiels concernant le commerce
extérieur britannique pendant les neuf pre-
miers mois de 1926. J'ai sous les yeux un
commentaire de ce travail, qui débute ainsi :
« La grève des mineurs britanniques, qui
dure depuis le il", mai, a péniblement af-
fecté toute l'économie hritannique. Le com-
merce extérieur en a subi le contre-coup. »
Et quand cette explication lui parait
Insuffisante, dans le cours de son travail,
le commentateur fait intervenir la « baisse
u change 8 dans les pays comme la France
ou la Belgique. Le roulier constate qu'il a
parcouru beaucoup moins de chemin aujour-
d'hui qu'hier. Il laisse tomber ses yeux sur
lis cailloux qui, à l'endroit où il se trouve,
coùvrent la route, il décide : « Ces cailloux
'C)ftt bien entravé ma marche. a Et, satis-
fait, il oublie de constater que ses chevaux
'«wt fourbus et que le chemin qui descen-
dait, fcier, dans la plaine, monte aujour-
cilw,,Wim la montagne.
« La grève des mineurs 9, la a baisse du
«rtiange 8t ce sont les cailloux de mon rou-
lier.
c Sans doute, la grève des mineurs a l'n-
tràvé l'exportation du charbon britannique,
'¡d n'a été que de 18 millions de tonnes dans
(Çft néuf premiers mois de 1926, contre 37
initiions de tonnes en 1925. Mais les pro-
duits 1 sidérurgiques, la quincaillerie, les
jirodfoits électro-techniques, les machinas,
accusent le même déficit d'exportation. Si.
«n particulier, j'analyse les chiffras pour
l'industrie textile, je constate que l'expor-
Htemm des filés de cotoiî est passée, en
ffoidVde 139 millions de livres, en 1925,
s24 millions en 1926, et de 23.193.000^
; *, 16.25S.000 j £ en valeur; que l'exporta-
tion des tissus de coton passe de 3.359 mil-
lions de yards carrés en 1925, à 3.009 mil-
lions de yards carrés en 1026, et de 115
taillions 915.000 £. en 1925, à 9î.595000j6
"eg 1926.
, Et, sans doute, la grève des charbon-
nages est pour quelque chose dans ce recul.
- Elle constitue l'élément actuel, accidentel
du mouvement; mais si nous regardons par-
dessus le présent, nous pourrons en trouver
d'autreà.
T Regardons, par exemple, ce qui se passe
aux Indes.
En 19°°,' les manufactures indiennes
possédaient 4.745.783 broches et 40.124
&.x 5.67i broches et
: métiers. En 1910, 6.195.671 broches et
$2.725 métiers; en 1925, 8.510.633 broches"
et 154.202 métiers, dans 337 manufactures.
On 1900, ces manufactures indiennes
datent produit 514 millions de livres de
fils de coton. En 1925, cette production a
.atteint 719 millions de livres.
En 1913, sur une production de 683 mil-
lions de livres de filés, 204.800.000 étaient
'exportés;, en 1925, sur une production de
719 millions de livres, on n'en a exporté
que 37.500.000; le restant étant allé, tout,
aux tissages nationaux.
Pour la production et le commerce des
tissus de coton, nous pouvons faire des
observations analogues. Il
La production des manufactures indien-
nes est passée de 4.964 millions de yards,
en 1910, à 1.970 millions en 1925. Les im-
portations de tissus de Grande-Bretagne,
qui étaient, en 1913, de 2.942 millions de
yards, sont tombées à 1.287 millions en
1926. Enfin, l'exportation des tissus indiens
• qui était de 94 millions de yards, en 1910,
est passée à 182 millions en 1925. Encore
convient-il de remarquer que cette expor-
tation, qui se faisait, principalement, vers
la Chine, en 19TO, a dû se détourner de ce
pays, par suite du développement des indus-
tries textiles chinoises, pour se reporter
vers la Mésopotamie, la Perse, les Straits
Settlements, Ceylan, l'Afrique orientale
'britannique, tous pays où elle a dû entrer
en concurrence avec les industries britanni.
ques.
N'y a-t-il pas, dans ces phénomènes et
-dans tous ceux du même ordre que l'on peut
découvrir dans la vie économique internatio-
unale du monde actuel, des éléments à rete-
nir, aussi importants au moins, pour l'ave-
nir des nations, qu'une grève passagère de
quelques friois ou même une perturbation
des changes de quelques années?
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, promet-
teur de législation coloniale et d'éco-
nomie poiUique A la Faculté de Droit
de Lyon.
Les vins tunisiens
--0-0- -
Nous avons annoncé avant-hier que la
question de l'importation des vins tunisiens
allait faire incessamment l'objet d'un pro-
jet de loi.
Or, certains représentants de la viticul-
ture métropolitaine, prêts à donner leur
adhésion à la formule transactionnelle éla-
borée, se refuseraient maintenant à accepter
le chiffre de 500.000 hectos. Le Conseil de la
Confédération générale des vignerons vient
d'adopter à nouveau, ces jours derniers, une
motion demandant que soit fixé « au chiffre
ne varietur de 350.000 hectolitres le contin-
gent d'importation en franchise des vins tu-
nisiens en France n.
Au ministère de l'Agriculture, on garde
sur cette importante question la plus grande
réserve.
Espérons cependant qu'un accord se fera
à l'entière satisfaction de tous les intéressés.
I.
Us iapressioas de III. lac Donald
Il J'ai fait, a déclaré M. Dac Donald, un
beau voyage de repos d'esprit, mais aussi
d'études et d'observations. »
L'ancien Premier a quitté l'Angleterre
parce qu'il était extrêmement fatigué,
d'abord, et ensuite parce qu'il est un grand
voyageur dewant l'Eternel.
11 est enchanté de son voyage. C'est la
première fois qu'il visite des colonies fran-
çaises et il n'a pas caché la profonde im-
pression qu'il en rapportait.
« L'oeuvre de Rome, ici, fut grande,
a-t-il dit. Mais j'admire sans réserve celle
de la France. »
Il a vu les oasis de Laghouat, de Ghar-
daïa, de Gabès, de Tozeur.
Sur la colline des Temples, à Tipasa, il
a cueilli une plante, très rare en Angle-
terre, une toute petite branche de romarin,
qu'il a soigneusement enfermée dans une
malle.
La visite de Kairouan, la Ville Sainte, a
beaucoup intéressé M. Mac Donald et ses
compagnons de voyage.
Les vignes, les champs de céréales, les
fermes, les villages qu'il reacontrait sur la
route, tant en Algérie qu'en Tunisie, ont vi-
vement frappé l'attention de M. Mac Do-
nald.
-
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
00
Le Palmarès
Parmi les récompenses décernées par l'Aca-
démie des Sciences, nous avons noté :
Prix Monfyon : 2.500 francs à MM. Mau-
rice Blanchard et Gustave Lefrou, de l'Insti-
tut Pasteur de Brazzaville ; 2.500 francs à M.
Etienne Bumet, sous-duecteur de t tnttttut
Pasteur de Tunis. 1
N
Prix Barbier: 2.000 francs à M. André
Donatien, chef de laboratoire à l'Institut Pas-
teur d'Algérie. 1
A l'Académie de médecine
Les lèvres protubérantes
des femmes noires
Au cours d'une récente séance, une commu-
nication accompagnée de projections cinémato-
graphiques a été faite par M. Gapitan sur
« Les Botocudos du Brésil et les Saras djinyès
du Chari de F Afrique Bjquatoriate ».
Ce sont, au Chari, les femmes et, au Brésil,
les hommes qui ornent leur, lèvres d'un plMCtaU,
comme les Occidentales portent des boucles
d'oreilles.
Cela débute par un trou fait dans la lèvre,
et que l'on empêc he de se fermer en y plan-
tant une sorte d'épine acérée, de plus en plus
volumineuse. Quand la lèvre a pris des pro-
portions suffisantes, parfois jusqu'à 20 centi-
mètres de diamètre, on l'entoure d'un cerceau
en bois léger et. Je résultat est celui que nous
avons pu voir à l'Exposition de la Croisière
Noire au Pavillon des Arts Décoratifs.
Avec une bouche de ce genre, on peut faire
beaucoup de bruit et se passer d'assiettes.
Les femmes A plateaux sont généralement
vieilles. Car on s'emploie à préserver de cette
odieuse mutilation. dont la tradition vient fn
ne sait d' où, les jeunes filles et les jeunes gar-
çons. On a prétendu, du moins pour l'Afrique,
que cette mutilation avait pour but de rendre
les femmes hideuses et de les empêcher d'être
capturées par les musulmans esclavagistes voi-
sins.
Quant à la coïncidence si intéressante de
cet usage à la fois africain et amhicain, elle
permet de supposer qu'il y eut, à une époque
qu'on ne savait d'ailleurs préciser pour l'ins-
tant, une pénétration du Nouveau-Monde, que
devait découvrir Christophe Colomb, par cer-
taines peuplades africaines.
Les Yacpas du Haut-Oubangui (Kouango)
ont également des plateaux aux lèvres, mais de
dimensiom moindres. Ils portent vo lontiers plu-
sieurs pointes de mica tout le long de la lèvre
supérieure.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneur Général do l'lndoètlfne vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'A la date du 17 novembre 19M, le taux
officiel de la piastre A Saison ètait de 14 fr. 50.
La Cite-fbmM expédiera-t-ele
ses pieMs par la GoW CtIII
A quoi bon doubler le wharf de
Bassam far celui de Vridi, tou-
jours à la merci d'un ras de ma-
rie, à quoi bon créer un fort en eau pro-
fonde, chose extrêmement coûteuse et héris-
lée de difficultèsî Telle est Vopinion dei
partisans du moindre effort.
Tous ces travaux grèveront ou grèveraient
lourdement le budget de la Côte d'IvoiTf-.
Combien il serait plus facile de les éviter
ainsi que ceux indispensables du port de la
Côte d'Ivoire, grâce à la généreuse initiative
de nos voisins britanniques de la Gold
Coast.
Non contente d'avoir jusqu'à présent dé-
tourné à son profit une grande partie du
commerce de la colonie voisine et de l'ar-
rière-pays (liante-Volta), la Gold Coast,
ppr la création du port de Takoradi, ne dé-
sespère pas de nous voir accepter sa propo-
sition de relier notre chemin de fer d'Abid-
Tan-Bouaké à son nouveau port PIIr une voie
ferrée parallèle à la mer qui se souderait à
Takoradi à, celle qui reliera ce port à Se-
kundi, tête de la voie ferrée de Kumasi vers
le nord de la Gold Coast.
Nous ne devons pas nous désintéresser
des efforts considérables que font nos voi-
sins pour, grâce à ce port en eau ,r%"¡e#t,
donner à leur colonie un prodigieux essor.
., Il nous revient de source très sûre que le
Gouverneur de la Gold Coast, sir Gordon
Guggisbergt a mis en œuvre tous les moyens
dont il dispose pour que le port de Tako-
radi soit terminé à la fin de cette annêet
ainsi que le contrat l'a imposé aux ingé-
nieurs-constructeurs Pal mer et Tritton.
Voici, dans ses grandes lignes, le projet
de ce port qui, comme nous le verrons, sera
principalement alimenté par le cacao, le
manganèse et le bauxite que les mines de
Nsuta pourront sous peu livrer à raison de
300 à 400.000 tonnes par an.
Deux digues entoureront une superficie de
220 acres (115 hectares) pour le mouiKage
des navires. Le quai sur eau profonde pour
les steamers de haute mer se trouvera à Vin-
térieur de la digue côté opposé au vent et
pourvu de quais pour deux grands cargos et
d'un quai pour l'exportation du minerai de
manganèse, présentant une profondeur de
25 à 32 pieds (8 à 10 mètres) à marée basse,
Le long de la plage à la base du port on
a construit un wharf continu de 2.000 pieds
de long., avec des profondeurs de 5 à 10
pieds à marée basse, dans la partie no'd.
tandis que la partie sud forme un wharf
à bois pour les acajous et autres billes de
bois destinés aux navires sur rade.
Les deux quais pour les grands cargos sur
la digue du côté opposé au vent seront pour-
vus chacun de deux hangars de transit de
400 pieds de long sur 30 de large avec voie
ferrée d'accès et des grues électriques. A
l'extrémité du wharf pour le manganèse, il
sera réservé un espace de 450 pieds de long
sur 1 50 de large prJur entreposer le minerai.
On construira par la suite un hangar de tran-
sit pour le cacao, à proximité du wharf d'al-
lège. Le réservoir de 5 millions de litres et
une tour à eau sont presque terminés.
La dépense totale du port de Takoradi est
estimée de 3.000.000 £ à 3.250.000 j £
A la fin de septembre 1926, les travaux
étaient arrivés au point suivant :
Digue principale. Cet ouvrage a atteint
une longueur totale de 6.210 pieds.
Mur, de parapet. 4 870 pieds de lon-
gueur.
Digue du côté opposé au vent. Approxi-
mativement, 2.420 pieds de longueur, repré-
sentant la mise en place de 55.241 yards
cubes de granit rouge, 431.000 yards cubes
de matériaux ont été jetés pour le remblaie-
ment.
Wharf à bois. Pendant le troisième tri-
mestre, 7.844 pieds cubiques ont été renfor-
cés, la plate-forme est construite sur une lon-
gueur de 290 pieds et sur 240 pieds plus loin
le travail est exécuté pour poser la plate-
forme.
Railway. Plus de 3.900 yards cubes
de ballast ont été construits et sur 500 yards
la voie vers la principale, ligne Sekondé-
Kumasi est tracée.
201.019 yards cubes ont été retirés de la
rade pour V affouiUemcnt.
Profitant du premier voyage de Accra,
sir Gordon Guggisberg s'est fait conduire à
Takoradi afin de se rendre compte de visu
de l'avancement des travaux et il a dû cer-
tainement être satisfait.
Mais qu'il ne compte pas que la Côte
d'Ivoire s'endormira, sur ses lauriers. Aux
travaux, déjà importants qui ont été exécutés
tant à Grand Bassam qu'à Abidjean, notre
colonie qui aspire à l'achèvement du second
wharf que l'on n'espère pas avant dix-huit
mois et sans doute aussi Vagrandissement
du wharf de Grand-Bassam actuellement
insuffisant pour la région immédiate qu'il
dessert. Comme les lecteurs des Annales Co-
loniales le savent déjà, des wharfs à Bassam
à Vridi, à Sassandra trouveront toujours
de quoi s'alimellter car ils desserviront cha
cun des régions dont la mise en valeur est
fonction immédiate des moyens d'exporta-
tion.
Tout cela au reste n'évitera pas qu'un jour
prochain soit prise définitivement et résolue
la question du port indispensable de la Côte
d'Ivoire pour lequel depuis vingt ans des
études sont faites et re/aites,
Mais ceci est une autre question.
Ermet Hmdopg
Sénateur de la Marne. i -
\'foI., de la CommlsiKa
dit a
Csaseil Sapériev des Calmes
Le Haut Conseil du Conseil Supérieur des
Col onies, composé exclusivement des anciens
ministres de. CoIoaiea et de, aocÏeIIJ Gquver-
iMwn. Générant .s'est féuni cet apito-midi, à
15 heures, rue Oudinot, sous la présidence de
M. Léon Pari., ministre des Colonies.
0
Ce matin, se sont réunies les sections des
Transports Maritimes et Textiles du Conseil
Supérieur des Colonies, qui ont désigné leurs
représentants à la Commission apédale chargée
d'établir le rapport général sur l'importante
question de la main-d oeuvre dans nos posses-
sions d'outre-mer. Cette réunion a donné lieu
à d'intéressants échanges de vues.
A LA CHAMBRE
DEBATS
Le budget de l'Agriculture
Au cours de la discussion du budget de
l'Agriculture, ,M. Chastanet, député de
l'Isère. a démontré que la vie cESre est la
conséquence des trusts et des cartels ac-
tuellement multres du marché. A l'appui de
sa déclaration, il a cité l'exemple des co-
tonniers qui, stockant la production, espè-
rent ainsi voir augmenter les prix. Une
autre cause du ralentissement de la produc-
tion est la hausse des engrais. A ce propos,
M. Çhastanet a manifesté son intention de
demander la revision du tarif chérifien.
Mis en cause, M. Queuille, ministre de
l'Agriculture a répliqué. Certes, il ne nie
pas qu'il existe au Maroc d'immenses gise-
ments de phosphates mais, liés par l'acte
d'Algésiras, nous ne pouvons en disposer
selon nos besoins. Hemettre cette auestion
en cause, ce serait amener de sérieuses
complications diplomatiqua que le Gouver-
nement, on le comprendra, est désireux
d'éviter. -
Mais, a ajouté le Ministre, des ententes
sont toujours possibles et il est permis
d'envisager le jour où accordant à l'Algé-
rie et à la Tunisie quelque sempensations,
nous pourrons leur demander d'accorder
en échange certains avantages à l'agricul-
ture française. 01
QUESTIONS ECRITES
Les redevables de la taxe sur le chiffre d'affaires
M. Violle, député, expose à M. le ministre des
Finances qu'en vertu de l'article M de la loi du
13 juillet 1925, un certain nombre de représen-
tants de commerce mettant en relation des
commerçants de la métropole acheteurs et des
commerçants d'Algérie ou de Tunisie vendeurs
se voient réclamer par l'Administration la taxe
sur le chiffre d'affaires (2 %). que dans les espè-
qp que nous envisageons. la vente est faite à
quai-France et le représentant ne se charge ni
du dédouanement, dont s'occupe seul le ven-
deur ou son transitaire, ni de la réexpédition
jusqu'à destination dont s'occupe seul l'ache-
teur et estime que dans ces opérations où le
représentant se borne à servir d'intermédiaire
exclusivement pour la formation du contrat de
vente, sans jouer aucun autre rôle ce qui
naturellement réduit sa commission & un chiffre
très modeste la taxe sur le chiffre d'affaires
devrait être perçue soit au moment du dédoua-
nement et en même temps que la taxe à l'im-
portation, soit au moment de la réexpédition
de la marchandise jusqu'à destination, soit
Riéme à l'arrivée de la marchandise à destina-
Uon. Ajoutant que si la taxe sur le chiffre d'af-
faires devait être payée par ces représentants.
elle absorberait et dépasserait souvent la com-
mission qui leur est allouée par les maisons
vendeuses d'Algérie et de Tunisie. (Question du
12 novembre 1926.)
RépORRe. Les ventes envisagées étant faites
sous condition de livraison de la marchandise
en France, les représentants par l'entremise
desquels elles sont effectuées sont redevables de
la taxe du chiffre d'affaires sur le montant des
prix, par application des dispositions du 5* pa-
ragraphe de l'article 84 de la loi du 13 juillet
1025. C'est aux intéressés qu'il appartient de
prendre les dispositions nécessaires en vue de la
récupération de l'impôt. l'Administration
n'ayant pas le pouvoir de rendre responsable
du payement dudit Impôt une autre personne
que celle qui en est légalement débitrice.
L'aviation coloniale
10
Ligne Dakar-Casablanca
A la suite d'un acccident survenu en plein
désert, le courrier acheminé par l'avion
parti de Dakar pour Casablanca le 10 no-
vembre 1926 a été partidllcmcnt détruit.
Un drame au Rio de Oro ?
Il semble se confirmer que l'équipage des
deux avions postaux français qui ont été.
contraints d'atterrir près du cap Bojador, a
été l'objet d'une agression de la part d'une
bande de malfaiteurs, lesquels ont tué, ,au
moment où ils tentaient de s'enfuir, le pilote
Henry et le mécanicien Pintado. Le pilote
Gourd a été blessé.
Les autorités espagnoles du Rio dé Oro
font des démarches dans le but d'obtenir la
libération du pilote blessé.
Marseille-Alger
Continuant ses essais de liaison directe
Marseille-Alger, le pilote Burri a quitté hier
matin Marseille, à 8 h. 10, à bord de l'hy-
dravion Météore trimoteur Hispano-Suiza
pour Alger où il était attendu nu début de
l'après-midi.
1. Bmerfie reperde le sllIa. d« Marte
00
En réponse aux félicitations que S. M.
Moulay Youssef lui avait ndivsaées à l'oc-
irasion <1« l'anniversaire de l'armistice, le
Président die ln République a adressé le
télégramme suivant au sultan :
Tnss sensible aux félicitations que Votre Mtt-
jesté a bien voulu ni'adresser h 'l'occasion des
fétos de la Victoire, je suis lieuroux de lui ex-
primer mes remerciements et. en l'assurant à
nouveau du vif plaisir que j'ai eu il la reccvoii
à Pnris, de lui renouveler l'assurance de mes
sentiments très sympathiques et affectueux.
TAUX DE LA roupie
-0
î.e Gouverneur des Etnhliss('mrnls français
dans l'Inde vient de faire ronnniire nu minis.
tre des Colonies ou'à ln date du 17 novembre
102fi le taux officiel de la roupie étnit de
10 fr. 90.
Dépêches de l'Indochine
---- QWO--
La tempête
Les renseignements qui sont parvenus
du Sud-Annam au sujet du dernier typhon
montrent que la tempête a été partfcnlft-
rement violente dans la région de Nha-
trang, où les tUgdts dont le montant n'est
pas encore estimé, sont considérables, tou-
tefois, les rizeries ont relativement peu
souffert.
Déplacements princiers
Leurs Altesses Royales, la princesse Va-
laya, le prince et la princesse Purachatra,
la princesse Mayurachatra, sont partis le
14 novembre de nanglcol, pour Vlndochine,
via Ream.
•
Distinction honorifique
Parmi les hauts fonctionnaires qui ont
reçu des décorations et des titres nobi-
liaires, décernés par le roi de Siam, à l'oc-
casion de l'anniversaire de sa naissance,
se trouve le Président Niel, français, iuqe
à la Cour Suprême Siamoise, qui reçoit le
titre hautement estimé de Phya-Manou.
Au Conseil colonial de Cochinchine
Le Conseil colonial de Cochinchine s'est
réuni, d Saigon le 15 courant. Le Gouver-
neur par intérim, Le Fol, prononçant l'allo-
cution d'ouverture, a entretenu brièvement
le Conseil de questions d'ordre budgétaire
et fiscal.
Il a adressé un pressant appel à la conci-
liation et proposé, en terminant, une mo-
tion qui fut votée à l'unanimité par les
conseillers français et annamites, atlir-
mant la volonté de pratiquer une politique
de collaboration franco-annamite dans l'or-
dre et la discipline sous la souveraineté de
la France.
Les troubles de Java
On sait qu'un complot communiste dont
l'extension parut considérable, éclata ven-
dredi soir dans la région ouest de Java.
A Batavia, une bande armée attaqua deux
agents de la police dont un fut tué. Des
renforts importants arrivèrent et dispersè-
rent la bande. Plusieurs arrestations furent
opérées. Un rassemblement qui était en
même temps signalé près de Pangeranq lut
dispersé. Vers minuit, une trentaine d'in-
digènrs attaquèrent llataÚia. La garde tira ;
une fusillante s'engagea ; quatre assaillant.
furent bgs-sés dont deux grièvement. Les
communistes occupèrent ensuite la ville
basse et coupèrent les lignes de commu.
nication. Un détachement de troupes lut
envoyé, et après une sommation de se ren-
dre qui resta fans résultat, les troupes ré-
gulières tirèrent quelques salves. Au début
de la matinée plusieurs arrestations furent
opérées. Pendant la nuit de vendredi à sa-
medi, des bandes de communistes débou-
lonnèrent en cinq endroits la voie terrée
à Nagrek, sur la ligne Pantoeng à Tliba-
foc, enlevèrent à Platelage un pont, cou-
pèrent plusieurs lignes télégraphiques et
téléphoniques. Un fonctionnaire indigène
se rendant sur les 4ieux fut attaqué sur la
route et blessé, lamlis qu'un agent indi-
gène venu sans escorte lut tué. Quinze
communistes opérant dans la région de
Tanicrana et Bangtan, attaquèrent le local
de a police. où se trouvaient seulement
cinq agents, les autres étant sortis pour le
service, y causèrent d'importants dégâts,
jusqu'à l'arrivée du représentant du Gou-
vernement accompagné de trois nouveaux
agents, qui, après sommation. durent faire
tirer pour provoquer la retraite des assail-
lants. Une centaine d'individus armés de
fusils et de revolvers, rténétrèrent dans la
maison du chef de district de Passerang.
A Menes, province ouest de Pandang, on
pénétra aussi chez le chef du district, qui
fut tué ; sa femme et ses enfants furent
blessés.
Lundi soir, A 19 heures, à Laboean, une
bande de 500 personnes, portant des armes
à leu et brandissant des drapeaux blancs,
se portèrent en masse vers les casernes.
Le capitaine Baking, commandant de la
garnison. après quelques salves, donna
l'ordre de tirer à volonté. Les assaillants
furent repoussés. Un soldat lut légèrement
blessé. Les rebelles eurent nlusieurs morts
et blessés dont le nombre ne put être fixé
en raison de l'obscurité.
ú, lignes téléphoniques sont coupées et
Laboean est isolée. Des renforts militaires
ont été demandés. Plusieurs ponts sont dé-
truits, les routes bloquées.
Le Gouverneur de l'ouest de Java est
attendu à Rqntam.
Election
La Chambre de Commerce de Hanoi, au
cours de sa séance de lundi soit-, a élu à
l'unanimité M. Perroud, président, en rem-
placement de M. Dttcamp, décédé.
A Saïgon, au Conseil Colonial
Le Conseil colonial, au cours de sa
séance du 15 novembre après le vote una-
nime de la motion en faveur de la colla-
boration franco-annamite, dont noyts avons
parlé, procéda aux élections dit bureau.
Af. de Lachevrotière fut élu par 13 voix (10
bulletins blancs). Dès qu'ils virent assurée
l'élection de M. de Lachevtotière, les
conseillers annamites se retirèrent. Le
Conseil, réunissant le nombre de voix né-
cessaire, malgré leur absence, continua à
procéder aux élections. Furent élus:
Vice-Présidents : MM. Alinot et Ngo-Van-
Huyn.
Secrétaires : MM, Joubert et Dr Tlianh,
M. de Lachevrotière, en prenant posses-
sion du fauteuil, remercia les conseillers
qui avaient voté pour lui. Il rappela l'œu-
vre des précédents Conseils, évoqua le sou-
venir de l'ancien -président, fil appel fi
l'union, et déclara qu'il donnait sa. drrnis-
sion, conformément à la décision prise
précédemment. Le Conseil procéda, alors à
une nouvelle élection présidentielle. Af.
lléraud élu par 12 voix (1 bulletin hlanr"
exprima à ses collègues sa gratitude pour
la marque de confiance qu'ils venaient de
lui donner. et, commentant le discours du
Gouverneur intérimaire, exposa la situa-
tion financière de la Cochinchine. te
Conseil procéda ensuite à la constitution
des Commissions.
(Indopncifi.)
Les soldes du personnel civil
en Indochine
'D'o
Le budget de l'Indochine tel qu'il est Pré-
paré pour 1927 comporte les soldes de 6.900
fonctionnaires environ, dont 6-600 indi.
La dépense totale est évaluée à 15.157.330
piastres, soit 19,3 de l'ensemble du budget.
Les dépenses du personnel européen représea-
tent 13,4 et celles dit personnel indigè».
5,9
Ce pourcentage ne dépasse pas de beaucoup
celui du budget d'avant-guerre, de 1913, ai
la proportion des dépenses de cette nature, ptt
rapport à l'importance totale da budget, M
chiffrait à 18,7
Les dépenses d'abondement des soldes et
indemnités des personnels militaires faisant par-
tie du corps d'occupation ne sont pas com-
prises dans le total de ces chiffres.
Les soldes du personnel européen exigent
7.799.784 piastres ; les indemnités 2.498,851
piastres ; le versement aux caisses de retraites.
186.071 $.
Les soldes du personnel indigène exigent
4.673.000 piastres, dont 3.703.275 piastres
pour les soldes. 818.676 piastres pour les in-
demnités et 149.691 pour les versements à la
Caisse locale des retraites.
goooo
DEMI8«IOX
M. Ernest Outrey, député de la Cochin-
chine, vient d'adresser au président de
l'Institut colonial une lettre 1 avisant qu'il
n'assistera pas demain au banquet organisé
par l'Institut colonial français en l'honneur
d'Alexandre Varenne, Gouverneur zénérad
de l'Indochine, et qu'il donne sa demissioa
de membre de cette association.
Veste d'objets d'art d"Extrène-Orient
00 ---
Des meubles chinois de la collection Paul
Blondeau, ont connu hier à l'Hôtel Drouot
des enchères intéressantes : une armoire
décorée de fleurs et d'oiseaux, du xviii*
siècle, 36.000 fr. ; une autre armoire de la
môme époque, 10.000 fr. ; une table en la-
que. de ton roux, longue de 970 miUUmè*
très, 10.000 fr. ; une grande table en taquç
rouge 20.000 fr. ; une table en laque, ton
ocre è décor noir, 10.100 fr. ; un paravent
du XVIIIe à 4 feuilles, sur fond or, 26.000
francs : un paravent à 2 feuilles, sur fond
d'argent oxydé (XVIIIe siècle), 11.000 ; un pa-
ravent de môme époque, à 2 feuilles, sur
fond d'or, 26.000 francs.
-. - .1..
Le cours du riz
–- 00 1
SAIGON
16 novembre
(les 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 0/0 brisures 12 »
Riz n° 2, 40 0/0 brisures 11 25
Riz n° 2, 50 0/0 brisures. 10 45
Brisures non 1 et 2 9 85
Brisures nIO 3 et 4 8 40
Farines S
Paddy Vinh-Long 7 40
Paddy Co-Cong 7 70
Paddy Bac-Lieu. 7 70
Paddy Baixau 7 75
Copràh 18 50
HANOI
Cours moyen de la semaine précédente
lob Hafplwng-France
en piastres les 100 Icil
Riz Tonkin, sans brisures 14 35
Riz Tonkin, 15-25 brisures 13 20
Riz Tonkin, 35-fô brisures 12 45
Brisures n° 0 10 45
Brisures no 1 et 2 9 45
Mais blanc manque
Mais roux manque
Ricin 13 50
Indopacifi.
8.8 'f
La France, puissance musulmane
est une erreur.
--0-0-
C'est tout au moins l'avis de M. Louis
Bertrand qui, tout en prétendant n'avoir ni
parti pris, ni idée de dénigrement, ne peut
admettre que la France ait construit une
mosquée à Paris, justifiant ainsi le titre de
grande puissance musulmane que lui ont
décerné tous les islamisants, y compris le
maréchal Lyautey, et tous ceux q) a un
point de vue diamétralement opposé à celui
des catholiques, « voient l'Orient en décor
comme une mascarade amusante ».
Des inégalités ethniques, morales et intel-
lectuelles ont fait des pays d'Islam des ré-
gions sans unité sur lesquelles il est, d'après
l'orateur, impossible de raisonner. Ces peu-
ples perdraient à évoluer plus qu'ils n'y ga-
gneraient. Il faut provoquer la rupture de
l'exotisme romantique et du sentimentalisme
humanitaire qui prétendent dicter sa marche
à l'humanité.
Aux yeux des musulmans, déclarer la
France puissance musulmane, c'est rougir
de se dire catholique et chrétien ; accorder
sa protection à des musulmans qui ne sont
même pas Français, voilà ce que M. Louis
Bertrand nous reproche.
Et si François lei' avec Soliman, Charte.
magne avec Alioun al Raschid ont, dans
des moments de crise, cherché seurs au-
près de ces grands seigneurs musulmans, ils
en ont obtenu une neutralité bienveillante
en échange des capitulations abolies hon-
teusement par le traité - de Locarno. -
Sortant de sa neutralité religieuse, en fa-
veur des musulmans, la France a, malgré
eux (c'est M. Louis Bertrand nui le dit), res-
suscité le fanatisme en protégeait les mé-
dersahs et les zaouias, en autorisant des
quêtes dans l'Afrique du Nord.
Notre Gouvernement se disqualifie en
affectant, vis-à-vis des musulmans, d'ignorer
la religion catholique. Pourquoi cette par-
tialité en faveur d'une entité religieuse?
Notre adhésion à l'Islam en plaçant nos
mesures administratives sous un chef du
Coran, nous met en état d'infériorité.
Les Orientaux, les plus subtils des hom-
mes, ne sont nullement dupes de cette co-
iM NUMERO fr M âKNTl MBB
JliUDI SOIR, 18 NOVEMBRE 1W5
JOIIMl QMTIVIEI
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Les Annales Coloniales
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Virant il
CsIMIH t.
brupe.. t. 1 t. 1 m »
IRRUSS-UT
Le déclin de TEurope
8.8
! Depuis qu'avec un certain nombre de
géographes et d'économistes, nous avons
dans cette formule accusé le grand mouve-
ment qui tend à modifier si profondément
la carte économique du monde et qui doit,
tpar conséquence, entraîner des bouleverse-
ments sociaux dont nous ne pouvons encore
prendre qu'une vue angoissante, mais très
imprécise, les événements ont apporté, cha-
que jour, à cette « prévision », des confir-
mations significatives.
Mais nos hommes d'Etat ne sont plus,
aujourd'hui, que des hommes d'affaires. Le
grand Colbert envisageait la vie économi-
que de la France, dans la durée et dans le
inonde. Nos Colberts d'aujourd'hui envisa-
gent le mouvement des changes de notre
pays, comme la banque Lazard ou la ban-
que Morgan, et le mouvement de son com-
merce international comme un marchand de
ques, on prend une vue qui ne dépasse pas
les cadres de cette vie mercantile journa-
lière. Et ceux qui ne peuvent s'empêcher
de penser que les grandes collectivités
humaines que sont nos nations modernes,
-ont d'autres buts sociaux et économiques
qu'une maison de commerce, des buts qui
dépassent singulièrement nos orcflnaires
-contingences quotidiennes, qu'elles ont des
devoirs envers les générations futures com-
me envers les générations du présent ou du
passé, en éprouvent parfois quelque amer-
tume.
On vient de publier les documents sta-
tistiques et officiels concernant le commerce
extérieur britannique pendant les neuf pre-
miers mois de 1926. J'ai sous les yeux un
commentaire de ce travail, qui débute ainsi :
« La grève des mineurs britanniques, qui
dure depuis le il", mai, a péniblement af-
fecté toute l'économie hritannique. Le com-
merce extérieur en a subi le contre-coup. »
Et quand cette explication lui parait
Insuffisante, dans le cours de son travail,
le commentateur fait intervenir la « baisse
u change 8 dans les pays comme la France
ou la Belgique. Le roulier constate qu'il a
parcouru beaucoup moins de chemin aujour-
d'hui qu'hier. Il laisse tomber ses yeux sur
lis cailloux qui, à l'endroit où il se trouve,
coùvrent la route, il décide : « Ces cailloux
'C)ftt bien entravé ma marche. a Et, satis-
fait, il oublie de constater que ses chevaux
'«wt fourbus et que le chemin qui descen-
dait, fcier, dans la plaine, monte aujour-
cilw,,Wim la montagne.
« La grève des mineurs 9, la a baisse du
«rtiange 8t ce sont les cailloux de mon rou-
lier.
c Sans doute, la grève des mineurs a l'n-
tràvé l'exportation du charbon britannique,
'¡d n'a été que de 18 millions de tonnes dans
(Çft néuf premiers mois de 1926, contre 37
initiions de tonnes en 1925. Mais les pro-
duits 1 sidérurgiques, la quincaillerie, les
jirodfoits électro-techniques, les machinas,
accusent le même déficit d'exportation. Si.
«n particulier, j'analyse les chiffras pour
l'industrie textile, je constate que l'expor-
Htemm des filés de cotoiî est passée, en
ffoidVde 139 millions de livres, en 1925,
s24 millions en 1926, et de 23.193.000^
; *, 16.25S.000 j £ en valeur; que l'exporta-
tion des tissus de coton passe de 3.359 mil-
lions de yards carrés en 1925, à 3.009 mil-
lions de yards carrés en 1026, et de 115
taillions 915.000 £. en 1925, à 9î.595000j6
"eg 1926.
, Et, sans doute, la grève des charbon-
nages est pour quelque chose dans ce recul.
- Elle constitue l'élément actuel, accidentel
du mouvement; mais si nous regardons par-
dessus le présent, nous pourrons en trouver
d'autreà.
T Regardons, par exemple, ce qui se passe
aux Indes.
En 19°°,' les manufactures indiennes
possédaient 4.745.783 broches et 40.124
&.x 5.67i broches et
: métiers. En 1910, 6.195.671 broches et
$2.725 métiers; en 1925, 8.510.633 broches"
et 154.202 métiers, dans 337 manufactures.
On 1900, ces manufactures indiennes
datent produit 514 millions de livres de
fils de coton. En 1925, cette production a
.atteint 719 millions de livres.
En 1913, sur une production de 683 mil-
lions de livres de filés, 204.800.000 étaient
'exportés;, en 1925, sur une production de
719 millions de livres, on n'en a exporté
que 37.500.000; le restant étant allé, tout,
aux tissages nationaux.
Pour la production et le commerce des
tissus de coton, nous pouvons faire des
observations analogues. Il
La production des manufactures indien-
nes est passée de 4.964 millions de yards,
en 1910, à 1.970 millions en 1925. Les im-
portations de tissus de Grande-Bretagne,
qui étaient, en 1913, de 2.942 millions de
yards, sont tombées à 1.287 millions en
1926. Enfin, l'exportation des tissus indiens
• qui était de 94 millions de yards, en 1910,
est passée à 182 millions en 1925. Encore
convient-il de remarquer que cette expor-
tation, qui se faisait, principalement, vers
la Chine, en 19TO, a dû se détourner de ce
pays, par suite du développement des indus-
tries textiles chinoises, pour se reporter
vers la Mésopotamie, la Perse, les Straits
Settlements, Ceylan, l'Afrique orientale
'britannique, tous pays où elle a dû entrer
en concurrence avec les industries britanni.
ques.
N'y a-t-il pas, dans ces phénomènes et
-dans tous ceux du même ordre que l'on peut
découvrir dans la vie économique internatio-
unale du monde actuel, des éléments à rete-
nir, aussi importants au moins, pour l'ave-
nir des nations, qu'une grève passagère de
quelques friois ou même une perturbation
des changes de quelques années?
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, promet-
teur de législation coloniale et d'éco-
nomie poiUique A la Faculté de Droit
de Lyon.
Les vins tunisiens
--0-0- -
Nous avons annoncé avant-hier que la
question de l'importation des vins tunisiens
allait faire incessamment l'objet d'un pro-
jet de loi.
Or, certains représentants de la viticul-
ture métropolitaine, prêts à donner leur
adhésion à la formule transactionnelle éla-
borée, se refuseraient maintenant à accepter
le chiffre de 500.000 hectos. Le Conseil de la
Confédération générale des vignerons vient
d'adopter à nouveau, ces jours derniers, une
motion demandant que soit fixé « au chiffre
ne varietur de 350.000 hectolitres le contin-
gent d'importation en franchise des vins tu-
nisiens en France n.
Au ministère de l'Agriculture, on garde
sur cette importante question la plus grande
réserve.
Espérons cependant qu'un accord se fera
à l'entière satisfaction de tous les intéressés.
I.
Us iapressioas de III. lac Donald
Il J'ai fait, a déclaré M. Dac Donald, un
beau voyage de repos d'esprit, mais aussi
d'études et d'observations. »
L'ancien Premier a quitté l'Angleterre
parce qu'il était extrêmement fatigué,
d'abord, et ensuite parce qu'il est un grand
voyageur dewant l'Eternel.
11 est enchanté de son voyage. C'est la
première fois qu'il visite des colonies fran-
çaises et il n'a pas caché la profonde im-
pression qu'il en rapportait.
« L'oeuvre de Rome, ici, fut grande,
a-t-il dit. Mais j'admire sans réserve celle
de la France. »
Il a vu les oasis de Laghouat, de Ghar-
daïa, de Gabès, de Tozeur.
Sur la colline des Temples, à Tipasa, il
a cueilli une plante, très rare en Angle-
terre, une toute petite branche de romarin,
qu'il a soigneusement enfermée dans une
malle.
La visite de Kairouan, la Ville Sainte, a
beaucoup intéressé M. Mac Donald et ses
compagnons de voyage.
Les vignes, les champs de céréales, les
fermes, les villages qu'il reacontrait sur la
route, tant en Algérie qu'en Tunisie, ont vi-
vement frappé l'attention de M. Mac Do-
nald.
-
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
00
Le Palmarès
Parmi les récompenses décernées par l'Aca-
démie des Sciences, nous avons noté :
Prix Monfyon : 2.500 francs à MM. Mau-
rice Blanchard et Gustave Lefrou, de l'Insti-
tut Pasteur de Brazzaville ; 2.500 francs à M.
Etienne Bumet, sous-duecteur de t tnttttut
Pasteur de Tunis. 1
N
Prix Barbier: 2.000 francs à M. André
Donatien, chef de laboratoire à l'Institut Pas-
teur d'Algérie. 1
A l'Académie de médecine
Les lèvres protubérantes
des femmes noires
Au cours d'une récente séance, une commu-
nication accompagnée de projections cinémato-
graphiques a été faite par M. Gapitan sur
« Les Botocudos du Brésil et les Saras djinyès
du Chari de F Afrique Bjquatoriate ».
Ce sont, au Chari, les femmes et, au Brésil,
les hommes qui ornent leur, lèvres d'un plMCtaU,
comme les Occidentales portent des boucles
d'oreilles.
Cela débute par un trou fait dans la lèvre,
et que l'on empêc he de se fermer en y plan-
tant une sorte d'épine acérée, de plus en plus
volumineuse. Quand la lèvre a pris des pro-
portions suffisantes, parfois jusqu'à 20 centi-
mètres de diamètre, on l'entoure d'un cerceau
en bois léger et. Je résultat est celui que nous
avons pu voir à l'Exposition de la Croisière
Noire au Pavillon des Arts Décoratifs.
Avec une bouche de ce genre, on peut faire
beaucoup de bruit et se passer d'assiettes.
Les femmes A plateaux sont généralement
vieilles. Car on s'emploie à préserver de cette
odieuse mutilation. dont la tradition vient fn
ne sait d' où, les jeunes filles et les jeunes gar-
çons. On a prétendu, du moins pour l'Afrique,
que cette mutilation avait pour but de rendre
les femmes hideuses et de les empêcher d'être
capturées par les musulmans esclavagistes voi-
sins.
Quant à la coïncidence si intéressante de
cet usage à la fois africain et amhicain, elle
permet de supposer qu'il y eut, à une époque
qu'on ne savait d'ailleurs préciser pour l'ins-
tant, une pénétration du Nouveau-Monde, que
devait découvrir Christophe Colomb, par cer-
taines peuplades africaines.
Les Yacpas du Haut-Oubangui (Kouango)
ont également des plateaux aux lèvres, mais de
dimensiom moindres. Ils portent vo lontiers plu-
sieurs pointes de mica tout le long de la lèvre
supérieure.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
Le Gouverneur Général do l'lndoètlfne vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'A la date du 17 novembre 19M, le taux
officiel de la piastre A Saison ètait de 14 fr. 50.
La Cite-fbmM expédiera-t-ele
ses pieMs par la GoW CtIII
A quoi bon doubler le wharf de
Bassam far celui de Vridi, tou-
jours à la merci d'un ras de ma-
rie, à quoi bon créer un fort en eau pro-
fonde, chose extrêmement coûteuse et héris-
lée de difficultèsî Telle est Vopinion dei
partisans du moindre effort.
Tous ces travaux grèveront ou grèveraient
lourdement le budget de la Côte d'IvoiTf-.
Combien il serait plus facile de les éviter
ainsi que ceux indispensables du port de la
Côte d'Ivoire, grâce à la généreuse initiative
de nos voisins britanniques de la Gold
Coast.
Non contente d'avoir jusqu'à présent dé-
tourné à son profit une grande partie du
commerce de la colonie voisine et de l'ar-
rière-pays (liante-Volta), la Gold Coast,
ppr la création du port de Takoradi, ne dé-
sespère pas de nous voir accepter sa propo-
sition de relier notre chemin de fer d'Abid-
Tan-Bouaké à son nouveau port PIIr une voie
ferrée parallèle à la mer qui se souderait à
Takoradi à, celle qui reliera ce port à Se-
kundi, tête de la voie ferrée de Kumasi vers
le nord de la Gold Coast.
Nous ne devons pas nous désintéresser
des efforts considérables que font nos voi-
sins pour, grâce à ce port en eau ,r%"¡e#t,
donner à leur colonie un prodigieux essor.
., Il nous revient de source très sûre que le
Gouverneur de la Gold Coast, sir Gordon
Guggisbergt a mis en œuvre tous les moyens
dont il dispose pour que le port de Tako-
radi soit terminé à la fin de cette annêet
ainsi que le contrat l'a imposé aux ingé-
nieurs-constructeurs Pal mer et Tritton.
Voici, dans ses grandes lignes, le projet
de ce port qui, comme nous le verrons, sera
principalement alimenté par le cacao, le
manganèse et le bauxite que les mines de
Nsuta pourront sous peu livrer à raison de
300 à 400.000 tonnes par an.
Deux digues entoureront une superficie de
220 acres (115 hectares) pour le mouiKage
des navires. Le quai sur eau profonde pour
les steamers de haute mer se trouvera à Vin-
térieur de la digue côté opposé au vent et
pourvu de quais pour deux grands cargos et
d'un quai pour l'exportation du minerai de
manganèse, présentant une profondeur de
25 à 32 pieds (8 à 10 mètres) à marée basse,
Le long de la plage à la base du port on
a construit un wharf continu de 2.000 pieds
de long., avec des profondeurs de 5 à 10
pieds à marée basse, dans la partie no'd.
tandis que la partie sud forme un wharf
à bois pour les acajous et autres billes de
bois destinés aux navires sur rade.
Les deux quais pour les grands cargos sur
la digue du côté opposé au vent seront pour-
vus chacun de deux hangars de transit de
400 pieds de long sur 30 de large avec voie
ferrée d'accès et des grues électriques. A
l'extrémité du wharf pour le manganèse, il
sera réservé un espace de 450 pieds de long
sur 1 50 de large prJur entreposer le minerai.
On construira par la suite un hangar de tran-
sit pour le cacao, à proximité du wharf d'al-
lège. Le réservoir de 5 millions de litres et
une tour à eau sont presque terminés.
La dépense totale du port de Takoradi est
estimée de 3.000.000 £ à 3.250.000 j £
A la fin de septembre 1926, les travaux
étaient arrivés au point suivant :
Digue principale. Cet ouvrage a atteint
une longueur totale de 6.210 pieds.
Mur, de parapet. 4 870 pieds de lon-
gueur.
Digue du côté opposé au vent. Approxi-
mativement, 2.420 pieds de longueur, repré-
sentant la mise en place de 55.241 yards
cubes de granit rouge, 431.000 yards cubes
de matériaux ont été jetés pour le remblaie-
ment.
Wharf à bois. Pendant le troisième tri-
mestre, 7.844 pieds cubiques ont été renfor-
cés, la plate-forme est construite sur une lon-
gueur de 290 pieds et sur 240 pieds plus loin
le travail est exécuté pour poser la plate-
forme.
Railway. Plus de 3.900 yards cubes
de ballast ont été construits et sur 500 yards
la voie vers la principale, ligne Sekondé-
Kumasi est tracée.
201.019 yards cubes ont été retirés de la
rade pour V affouiUemcnt.
Profitant du premier voyage de Accra,
sir Gordon Guggisberg s'est fait conduire à
Takoradi afin de se rendre compte de visu
de l'avancement des travaux et il a dû cer-
tainement être satisfait.
Mais qu'il ne compte pas que la Côte
d'Ivoire s'endormira, sur ses lauriers. Aux
travaux, déjà importants qui ont été exécutés
tant à Grand Bassam qu'à Abidjean, notre
colonie qui aspire à l'achèvement du second
wharf que l'on n'espère pas avant dix-huit
mois et sans doute aussi Vagrandissement
du wharf de Grand-Bassam actuellement
insuffisant pour la région immédiate qu'il
dessert. Comme les lecteurs des Annales Co-
loniales le savent déjà, des wharfs à Bassam
à Vridi, à Sassandra trouveront toujours
de quoi s'alimellter car ils desserviront cha
cun des régions dont la mise en valeur est
fonction immédiate des moyens d'exporta-
tion.
Tout cela au reste n'évitera pas qu'un jour
prochain soit prise définitivement et résolue
la question du port indispensable de la Côte
d'Ivoire pour lequel depuis vingt ans des
études sont faites et re/aites,
Mais ceci est une autre question.
Ermet Hmdopg
Sénateur de la Marne. i -
\'foI., de la CommlsiKa
dit a
Csaseil Sapériev des Calmes
Le Haut Conseil du Conseil Supérieur des
Col onies, composé exclusivement des anciens
ministres de. CoIoaiea et de, aocÏeIIJ Gquver-
iMwn. Générant .s'est féuni cet apito-midi, à
15 heures, rue Oudinot, sous la présidence de
M. Léon Pari., ministre des Colonies.
0
Ce matin, se sont réunies les sections des
Transports Maritimes et Textiles du Conseil
Supérieur des Colonies, qui ont désigné leurs
représentants à la Commission apédale chargée
d'établir le rapport général sur l'importante
question de la main-d oeuvre dans nos posses-
sions d'outre-mer. Cette réunion a donné lieu
à d'intéressants échanges de vues.
A LA CHAMBRE
DEBATS
Le budget de l'Agriculture
Au cours de la discussion du budget de
l'Agriculture, ,M. Chastanet, député de
l'Isère. a démontré que la vie cESre est la
conséquence des trusts et des cartels ac-
tuellement multres du marché. A l'appui de
sa déclaration, il a cité l'exemple des co-
tonniers qui, stockant la production, espè-
rent ainsi voir augmenter les prix. Une
autre cause du ralentissement de la produc-
tion est la hausse des engrais. A ce propos,
M. Çhastanet a manifesté son intention de
demander la revision du tarif chérifien.
Mis en cause, M. Queuille, ministre de
l'Agriculture a répliqué. Certes, il ne nie
pas qu'il existe au Maroc d'immenses gise-
ments de phosphates mais, liés par l'acte
d'Algésiras, nous ne pouvons en disposer
selon nos besoins. Hemettre cette auestion
en cause, ce serait amener de sérieuses
complications diplomatiqua que le Gouver-
nement, on le comprendra, est désireux
d'éviter. -
Mais, a ajouté le Ministre, des ententes
sont toujours possibles et il est permis
d'envisager le jour où accordant à l'Algé-
rie et à la Tunisie quelque sempensations,
nous pourrons leur demander d'accorder
en échange certains avantages à l'agricul-
ture française. 01
QUESTIONS ECRITES
Les redevables de la taxe sur le chiffre d'affaires
M. Violle, député, expose à M. le ministre des
Finances qu'en vertu de l'article M de la loi du
13 juillet 1925, un certain nombre de représen-
tants de commerce mettant en relation des
commerçants de la métropole acheteurs et des
commerçants d'Algérie ou de Tunisie vendeurs
se voient réclamer par l'Administration la taxe
sur le chiffre d'affaires (2 %). que dans les espè-
qp que nous envisageons. la vente est faite à
quai-France et le représentant ne se charge ni
du dédouanement, dont s'occupe seul le ven-
deur ou son transitaire, ni de la réexpédition
jusqu'à destination dont s'occupe seul l'ache-
teur et estime que dans ces opérations où le
représentant se borne à servir d'intermédiaire
exclusivement pour la formation du contrat de
vente, sans jouer aucun autre rôle ce qui
naturellement réduit sa commission & un chiffre
très modeste la taxe sur le chiffre d'affaires
devrait être perçue soit au moment du dédoua-
nement et en même temps que la taxe à l'im-
portation, soit au moment de la réexpédition
de la marchandise jusqu'à destination, soit
Riéme à l'arrivée de la marchandise à destina-
Uon. Ajoutant que si la taxe sur le chiffre d'af-
faires devait être payée par ces représentants.
elle absorberait et dépasserait souvent la com-
mission qui leur est allouée par les maisons
vendeuses d'Algérie et de Tunisie. (Question du
12 novembre 1926.)
RépORRe. Les ventes envisagées étant faites
sous condition de livraison de la marchandise
en France, les représentants par l'entremise
desquels elles sont effectuées sont redevables de
la taxe du chiffre d'affaires sur le montant des
prix, par application des dispositions du 5* pa-
ragraphe de l'article 84 de la loi du 13 juillet
1025. C'est aux intéressés qu'il appartient de
prendre les dispositions nécessaires en vue de la
récupération de l'impôt. l'Administration
n'ayant pas le pouvoir de rendre responsable
du payement dudit Impôt une autre personne
que celle qui en est légalement débitrice.
L'aviation coloniale
10
Ligne Dakar-Casablanca
A la suite d'un acccident survenu en plein
désert, le courrier acheminé par l'avion
parti de Dakar pour Casablanca le 10 no-
vembre 1926 a été partidllcmcnt détruit.
Un drame au Rio de Oro ?
Il semble se confirmer que l'équipage des
deux avions postaux français qui ont été.
contraints d'atterrir près du cap Bojador, a
été l'objet d'une agression de la part d'une
bande de malfaiteurs, lesquels ont tué, ,au
moment où ils tentaient de s'enfuir, le pilote
Henry et le mécanicien Pintado. Le pilote
Gourd a été blessé.
Les autorités espagnoles du Rio dé Oro
font des démarches dans le but d'obtenir la
libération du pilote blessé.
Marseille-Alger
Continuant ses essais de liaison directe
Marseille-Alger, le pilote Burri a quitté hier
matin Marseille, à 8 h. 10, à bord de l'hy-
dravion Météore trimoteur Hispano-Suiza
pour Alger où il était attendu nu début de
l'après-midi.
1. Bmerfie reperde le sllIa. d« Marte
00
En réponse aux félicitations que S. M.
Moulay Youssef lui avait ndivsaées à l'oc-
irasion <1« l'anniversaire de l'armistice, le
Président die ln République a adressé le
télégramme suivant au sultan :
Tnss sensible aux félicitations que Votre Mtt-
jesté a bien voulu ni'adresser h 'l'occasion des
fétos de la Victoire, je suis lieuroux de lui ex-
primer mes remerciements et. en l'assurant à
nouveau du vif plaisir que j'ai eu il la reccvoii
à Pnris, de lui renouveler l'assurance de mes
sentiments très sympathiques et affectueux.
TAUX DE LA roupie
-0
î.e Gouverneur des Etnhliss('mrnls français
dans l'Inde vient de faire ronnniire nu minis.
tre des Colonies ou'à ln date du 17 novembre
102fi le taux officiel de la roupie étnit de
10 fr. 90.
Dépêches de l'Indochine
---- QWO--
La tempête
Les renseignements qui sont parvenus
du Sud-Annam au sujet du dernier typhon
montrent que la tempête a été partfcnlft-
rement violente dans la région de Nha-
trang, où les tUgdts dont le montant n'est
pas encore estimé, sont considérables, tou-
tefois, les rizeries ont relativement peu
souffert.
Déplacements princiers
Leurs Altesses Royales, la princesse Va-
laya, le prince et la princesse Purachatra,
la princesse Mayurachatra, sont partis le
14 novembre de nanglcol, pour Vlndochine,
via Ream.
•
Distinction honorifique
Parmi les hauts fonctionnaires qui ont
reçu des décorations et des titres nobi-
liaires, décernés par le roi de Siam, à l'oc-
casion de l'anniversaire de sa naissance,
se trouve le Président Niel, français, iuqe
à la Cour Suprême Siamoise, qui reçoit le
titre hautement estimé de Phya-Manou.
Au Conseil colonial de Cochinchine
Le Conseil colonial de Cochinchine s'est
réuni, d Saigon le 15 courant. Le Gouver-
neur par intérim, Le Fol, prononçant l'allo-
cution d'ouverture, a entretenu brièvement
le Conseil de questions d'ordre budgétaire
et fiscal.
Il a adressé un pressant appel à la conci-
liation et proposé, en terminant, une mo-
tion qui fut votée à l'unanimité par les
conseillers français et annamites, atlir-
mant la volonté de pratiquer une politique
de collaboration franco-annamite dans l'or-
dre et la discipline sous la souveraineté de
la France.
Les troubles de Java
On sait qu'un complot communiste dont
l'extension parut considérable, éclata ven-
dredi soir dans la région ouest de Java.
A Batavia, une bande armée attaqua deux
agents de la police dont un fut tué. Des
renforts importants arrivèrent et dispersè-
rent la bande. Plusieurs arrestations furent
opérées. Un rassemblement qui était en
même temps signalé près de Pangeranq lut
dispersé. Vers minuit, une trentaine d'in-
digènrs attaquèrent llataÚia. La garde tira ;
une fusillante s'engagea ; quatre assaillant.
furent bgs-sés dont deux grièvement. Les
communistes occupèrent ensuite la ville
basse et coupèrent les lignes de commu.
nication. Un détachement de troupes lut
envoyé, et après une sommation de se ren-
dre qui resta fans résultat, les troupes ré-
gulières tirèrent quelques salves. Au début
de la matinée plusieurs arrestations furent
opérées. Pendant la nuit de vendredi à sa-
medi, des bandes de communistes débou-
lonnèrent en cinq endroits la voie terrée
à Nagrek, sur la ligne Pantoeng à Tliba-
foc, enlevèrent à Platelage un pont, cou-
pèrent plusieurs lignes télégraphiques et
téléphoniques. Un fonctionnaire indigène
se rendant sur les 4ieux fut attaqué sur la
route et blessé, lamlis qu'un agent indi-
gène venu sans escorte lut tué. Quinze
communistes opérant dans la région de
Tanicrana et Bangtan, attaquèrent le local
de a police. où se trouvaient seulement
cinq agents, les autres étant sortis pour le
service, y causèrent d'importants dégâts,
jusqu'à l'arrivée du représentant du Gou-
vernement accompagné de trois nouveaux
agents, qui, après sommation. durent faire
tirer pour provoquer la retraite des assail-
lants. Une centaine d'individus armés de
fusils et de revolvers, rténétrèrent dans la
maison du chef de district de Passerang.
A Menes, province ouest de Pandang, on
pénétra aussi chez le chef du district, qui
fut tué ; sa femme et ses enfants furent
blessés.
Lundi soir, A 19 heures, à Laboean, une
bande de 500 personnes, portant des armes
à leu et brandissant des drapeaux blancs,
se portèrent en masse vers les casernes.
Le capitaine Baking, commandant de la
garnison. après quelques salves, donna
l'ordre de tirer à volonté. Les assaillants
furent repoussés. Un soldat lut légèrement
blessé. Les rebelles eurent nlusieurs morts
et blessés dont le nombre ne put être fixé
en raison de l'obscurité.
ú, lignes téléphoniques sont coupées et
Laboean est isolée. Des renforts militaires
ont été demandés. Plusieurs ponts sont dé-
truits, les routes bloquées.
Le Gouverneur de l'ouest de Java est
attendu à Rqntam.
Election
La Chambre de Commerce de Hanoi, au
cours de sa séance de lundi soit-, a élu à
l'unanimité M. Perroud, président, en rem-
placement de M. Dttcamp, décédé.
A Saïgon, au Conseil Colonial
Le Conseil colonial, au cours de sa
séance du 15 novembre après le vote una-
nime de la motion en faveur de la colla-
boration franco-annamite, dont noyts avons
parlé, procéda aux élections dit bureau.
Af. de Lachevrotière fut élu par 13 voix (10
bulletins blancs). Dès qu'ils virent assurée
l'élection de M. de Lachevtotière, les
conseillers annamites se retirèrent. Le
Conseil, réunissant le nombre de voix né-
cessaire, malgré leur absence, continua à
procéder aux élections. Furent élus:
Vice-Présidents : MM. Alinot et Ngo-Van-
Huyn.
Secrétaires : MM, Joubert et Dr Tlianh,
M. de Lachevrotière, en prenant posses-
sion du fauteuil, remercia les conseillers
qui avaient voté pour lui. Il rappela l'œu-
vre des précédents Conseils, évoqua le sou-
venir de l'ancien -président, fil appel fi
l'union, et déclara qu'il donnait sa. drrnis-
sion, conformément à la décision prise
précédemment. Le Conseil procéda, alors à
une nouvelle élection présidentielle. Af.
lléraud élu par 12 voix (1 bulletin hlanr"
exprima à ses collègues sa gratitude pour
la marque de confiance qu'ils venaient de
lui donner. et, commentant le discours du
Gouverneur intérimaire, exposa la situa-
tion financière de la Cochinchine. te
Conseil procéda ensuite à la constitution
des Commissions.
(Indopncifi.)
Les soldes du personnel civil
en Indochine
'D'o
Le budget de l'Indochine tel qu'il est Pré-
paré pour 1927 comporte les soldes de 6.900
fonctionnaires environ, dont 6-600 indi.
La dépense totale est évaluée à 15.157.330
piastres, soit 19,3 de l'ensemble du budget.
Les dépenses du personnel européen représea-
tent 13,4 et celles dit personnel indigè».
5,9
Ce pourcentage ne dépasse pas de beaucoup
celui du budget d'avant-guerre, de 1913, ai
la proportion des dépenses de cette nature, ptt
rapport à l'importance totale da budget, M
chiffrait à 18,7
Les dépenses d'abondement des soldes et
indemnités des personnels militaires faisant par-
tie du corps d'occupation ne sont pas com-
prises dans le total de ces chiffres.
Les soldes du personnel européen exigent
7.799.784 piastres ; les indemnités 2.498,851
piastres ; le versement aux caisses de retraites.
186.071 $.
Les soldes du personnel indigène exigent
4.673.000 piastres, dont 3.703.275 piastres
pour les soldes. 818.676 piastres pour les in-
demnités et 149.691 pour les versements à la
Caisse locale des retraites.
goooo
DEMI8«IOX
M. Ernest Outrey, député de la Cochin-
chine, vient d'adresser au président de
l'Institut colonial une lettre 1 avisant qu'il
n'assistera pas demain au banquet organisé
par l'Institut colonial français en l'honneur
d'Alexandre Varenne, Gouverneur zénérad
de l'Indochine, et qu'il donne sa demissioa
de membre de cette association.
Veste d'objets d'art d"Extrène-Orient
00 ---
Des meubles chinois de la collection Paul
Blondeau, ont connu hier à l'Hôtel Drouot
des enchères intéressantes : une armoire
décorée de fleurs et d'oiseaux, du xviii*
siècle, 36.000 fr. ; une autre armoire de la
môme époque, 10.000 fr. ; une table en la-
que. de ton roux, longue de 970 miUUmè*
très, 10.000 fr. ; une grande table en taquç
rouge 20.000 fr. ; une table en laque, ton
ocre è décor noir, 10.100 fr. ; un paravent
du XVIIIe à 4 feuilles, sur fond or, 26.000
francs : un paravent à 2 feuilles, sur fond
d'argent oxydé (XVIIIe siècle), 11.000 ; un pa-
ravent de môme époque, à 2 feuilles, sur
fond d'or, 26.000 francs.
-. - .1..
Le cours du riz
–- 00 1
SAIGON
16 novembre
(les 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 0/0 brisures 12 »
Riz n° 2, 40 0/0 brisures 11 25
Riz n° 2, 50 0/0 brisures. 10 45
Brisures non 1 et 2 9 85
Brisures nIO 3 et 4 8 40
Farines S
Paddy Vinh-Long 7 40
Paddy Co-Cong 7 70
Paddy Bac-Lieu. 7 70
Paddy Baixau 7 75
Copràh 18 50
HANOI
Cours moyen de la semaine précédente
lob Hafplwng-France
en piastres les 100 Icil
Riz Tonkin, sans brisures 14 35
Riz Tonkin, 15-25 brisures 13 20
Riz Tonkin, 35-fô brisures 12 45
Brisures n° 0 10 45
Brisures no 1 et 2 9 45
Mais blanc manque
Mais roux manque
Ricin 13 50
Indopacifi.
8.8 'f
La France, puissance musulmane
est une erreur.
--0-0-
C'est tout au moins l'avis de M. Louis
Bertrand qui, tout en prétendant n'avoir ni
parti pris, ni idée de dénigrement, ne peut
admettre que la France ait construit une
mosquée à Paris, justifiant ainsi le titre de
grande puissance musulmane que lui ont
décerné tous les islamisants, y compris le
maréchal Lyautey, et tous ceux q) a un
point de vue diamétralement opposé à celui
des catholiques, « voient l'Orient en décor
comme une mascarade amusante ».
Des inégalités ethniques, morales et intel-
lectuelles ont fait des pays d'Islam des ré-
gions sans unité sur lesquelles il est, d'après
l'orateur, impossible de raisonner. Ces peu-
ples perdraient à évoluer plus qu'ils n'y ga-
gneraient. Il faut provoquer la rupture de
l'exotisme romantique et du sentimentalisme
humanitaire qui prétendent dicter sa marche
à l'humanité.
Aux yeux des musulmans, déclarer la
France puissance musulmane, c'est rougir
de se dire catholique et chrétien ; accorder
sa protection à des musulmans qui ne sont
même pas Français, voilà ce que M. Louis
Bertrand nous reproche.
Et si François lei' avec Soliman, Charte.
magne avec Alioun al Raschid ont, dans
des moments de crise, cherché seurs au-
près de ces grands seigneurs musulmans, ils
en ont obtenu une neutralité bienveillante
en échange des capitulations abolies hon-
teusement par le traité - de Locarno. -
Sortant de sa neutralité religieuse, en fa-
veur des musulmans, la France a, malgré
eux (c'est M. Louis Bertrand nui le dit), res-
suscité le fanatisme en protégeait les mé-
dersahs et les zaouias, en autorisant des
quêtes dans l'Afrique du Nord.
Notre Gouvernement se disqualifie en
affectant, vis-à-vis des musulmans, d'ignorer
la religion catholique. Pourquoi cette par-
tialité en faveur d'une entité religieuse?
Notre adhésion à l'Islam en plaçant nos
mesures administratives sous un chef du
Coran, nous met en état d'infériorité.
Les Orientaux, les plus subtils des hom-
mes, ne sont nullement dupes de cette co-
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