Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-11-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 novembre 1926 05 novembre 1926
Description : 1926/11/05 (A27,N169). 1926/11/05 (A27,N169).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VINGT.SEPHBMË ANNEE. - Ne 169. LE NUMERO : 80 GENTIMES viocnnr.nT cnm r» vnvrMnnp DM
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Les Annales Ccloniales
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Les Océaniens et la civilisation
Les savants désignent sous le nom d'Océa-
niens un ensemble de peuples qui occupent tout
ou partie de l' Inde, de r Indochine et des
terres qui sont dispersées à travers l'Océan
Pacifique. Ce sont les Moo-Khmer et les Mun-
da de l'Inde et de l'Indochine, les Mélané-
siens, les Polynésiens, les Indonésiens et les
Australiens. -
Ils sont différents par leurs caractè res phy-
siques et leur civilisation : les Mélanésiens et
les Australiens sont des Noirs, tandis que les
Polynésiens et les Indonésiens sont apparentés
aux jaunes et aux blancs.
Les Mélanésiens ont le crâne étroit, la face
large, très large même, le nez droit, large et
retroussé ; les pommettes sont saillantes, les
arcades sourcillières proéminentes ; le progna-
thisme est fréquent ; la peau est rarement de
couleur très foncée ; les cheveux sont parfois
crépus, parfois longs, - épais, frisés ; la taille
assez élevée peut atteindre 1 m. 80.
Le type des Australiens est quelque peu
différent. La tête est assez allongée, le front
bas, la taille dépasse à peine la moyenne.
Le Polynésien, au contraire, est un bel
homme, à la tête arrondie, aux cheveux ondu-
lés, au nez droit, aux yeux ronds, à la peau
jaune brunâtre d'un ton chaud. La femme est
piescjUe toujours de visage charmant.
L Indonésien de l'archipel asiatique est de
petite taille : il a le crâne allongé, il est de
couleur claire ou jaunâtre ; le nez est droit,
les cheveux fin? et lisses. Les traits du Malais,
qui fait partie du même groupe, sont variés,
mais différents de ceux de l'Indonésien pro-
prement dit. Le Malais est le résultat d'un
métissage avec les peuples voisins : Arabes,
Chinois, Hindous.
Leur civilisation n'est pas moine différente.
L'Australien n'a pas le même genre de vie,
les mêmes conceptions, Je même développe-
ment intellectuel que le Polynésien. Mais en-
tre eux, Mélanésiens, Indonésiens, Polyné-
siens, Australiens, on a découvert un lien lin-
guistique certain. A quoi attribuer ce phéno-
mène qui paraît de prime abord difficile à
expliquer ? Eat-ce qu'à l' origine, il y a quel-
ques millier de siècles, ces peuples ont parlé
h même langue, ou plutôt n'est-ce pas la lan-
gue de l'un d'eux oui s'est imposée aux autres?
C' est à cette seconde hypothèse que les savants
se sont rat fiés. L'ethnologie et l'anthropolo-
gie, quoique n'ayant pas encore donné la clef
de tous les problèmes que pose la vie des peu-
ples à l'époque préhistorique, ont cependant
ipit assez de progrès, réuni assez d éléments
pour qu auiowjhti - nous commencions à aper-
cevoir quelques luem dans la nuit des temps.
En ce qui concerne notamment la question qui
fait l'objet de cet article, elles nous fournissent
des données qui permettent de préciser les rap-
ports entre les peuples dont nous nous occu-
, pons.
Les découvertes faites sur différents points
(T, l'Australie montrent que la race qui l' occu-
pait seule au moment de l' arrivée des Euro-
péens, y est établie depuis très longtemps.
Mais d' autres trouvailles, opérées à Java et au
Tonkin, prouvent que les Australiens n'ont pas
été de tout temps cantonnés dans le continent
où ils vivent aujourd'hui. Ils ont aussi laissé
des traces dans l'Inde, ainsi que Quatrefages
et Hamy l'ont constaté il y a de nombreuses
années. La survivance de 1 emploi du boume-
rang a Célèbes, dans le sud-est de l'Inde et
'dans le Goudjerat, confirme la même hypo-
thèse.
Qu'ils aient occupé aussi certaines fies de
la Mélanésie, c'est ce que semblent indiquer
les résultats de recherches faites dans ces ter-
ritoires. Les savants sont aujourd'hui d'accord
pour affirmer qu'à une époaue très ancienne,
les Australiens ont été établis dans une par-
tie de l'Inde, de l'Indochine et de la Malai-
sie. Et l'on suppose que c'est de ces pays
qu'ils ont émigré vers leur habitat actuel.
Les Mélanésiens, plut' évolués que les peu-
ples précédents, ont, eux aussi, habité des ter-
ritoires plus étendus que ceux - qu'ils occupent
aujourd'hui. Un a trouvé depuis longtemps, en
Polynésie, des traces de leur séjour, et plus
récemment au Tonkin. Un ethnographe alle-
mand, Graebner, prétend qu'ils ont laissé des
vestiges de leur civilisation dans tout le monde
océanien, dans l' archipel indien et dans l'Asie
méridionale.
On connaît également les migrations des
Polynésiens. Quant aux Indonésiens, leur in-
fluence s'est exercée sur tout le monde mélané-
sein et dans lAsie méridionale, en Indochine
(Annam-Tonkin, Cambodge).
Mais ces peuples océaniens ont accompli
des migrations au delà de la limite des pays
que les géographes appellent Océanie.
Un savant, M. Rivet, a démontré dans me
série d'études que les Australiens, et surtout
tes Mélanésiens, avaient contribué au peuple-
ment de l'Amérique. Les Australiens sont en-
core apparentés par la langue aux Patagons et
aux peuples de la Terre de Feu. Les Mélané-
siens le sont avec les indigènes qui se succè-
dent tout le long de la côte du Pacifique, de-
puis FOrégon jusqu'à l'isthme de Téhuanté-
pec.
Il ne saurait être question de dire avec quel-
que précision l'époque où ils atteignirent
l Amérique, ni les voies par lesquelles ils y
accédèrent. Les Mélanésiens ont bien pu, grâce
à leurs connaissances nautiques et à leur piro-
gue à balancier, traverser le Pacifique. Mais
les Australiens, moins bons marins, pourvus de
médiocres instruments de navigation, incapa-
bles de rés ister aux tempêtes, ne pouvaient
s'aventurer dans une longue traversée. Aussi
suppose-t-on qu'ils ont suivi le bord du conti-
nent antarctique, ce que des géologues recon-
naissent comme parfaitement possible il y a
quelque 7.000 ans.
Les peuples océaniens se sont aussi répandus
du côté de l'ouest, bien qu'on. soit beaucoup
moins renseigné ?ur ces miarati. que sur les
précédentes. Lelp eoutunes dont l'existence si-
multanée en Amérique et dans le monde océa-
nien ont permis de conclure à une expansion
des Australiens et d" Mélanésiens dans le
Nouveau-Monde, se retrouvent aussi en Afri-
que. Ce sont notamment Je tambour à signal,
le tambour cylindrique à membrane de peau,
les masques de danse, les têtes-trophées, l'étui
pénien, l'emploi des écorces textiles, les ponts
suspendus, les coquilles-monnaies, I" mutila-
tions digitales en signe de deuil, l'arc à mu-
sique, le churinga, la flûte de Pan, les ta-
blettes à jeu, le boumerang, etc. Le savant
Graebner pense que ces concordances prouvent
qu'un contact a existé entre le monde océanien
et l'Afrique avant les migrations des Malais
à Madagascar. L." , travaux scientifiques les
plus récents confirment cette hypothèse.
Mais, chose curieuse, quelques-uns des ins-
truments ou des usages qui se trouvent en Afri-
que, en Océanie, en Amérique, se rencontrent
aussi en Europe occidentale. comme les muti-
lations digitales, les trépanations, les danses
masquées, la flûte de Pan, les trompettes en
coquilles, le boumerang, etc. Ce fait, signalé
par plusieurs savants, peut s'expliquer, soit
par une influence négroïde exercée par l'inter-
médiaire de l'Afrique du Nord, soit par une
influence directe de la civilisation océanique
sur les olus anciens peuples indo-européens,
puis sur les peupl es indo-européens et sémites
plus récents de r Asie méridionale.
L'influence océanienne sur les lndo-Aryens
n est pas douteuse, déclare M. Rivet dans
l'me des très intéressantes études auxquelles
nous empruntons ces renseignements. Des sa-
vants comme Homell, Sylvain Seir, Sten Ko-
now en ont relevé des traces dans le folklore,
l'ethnographie et la langue de ces peuples. Il
est évidemment assez délicat, ici comme nous
l' avons dit , pour l'Afrique, de préciser les voies
par lesquelles s'est fait sentir cette influence.
Une seule chose est certaine, son existence.
Hornell a montré notamment comment les
ossements en forme d' oeil placé, à l'avant des
navires se sont transmis de proche en proche du
monde océanien à l'Europe méditerranéenne
par l' intermédiaire de l'Asie méridionale. De
même pour le boumerang qui, de l'Inde, a
atteint les régions du Tigre et de l'Euphrate
et de là la Syrie, t* Egypte, où on le trouve
vers- 3.500 avant J.-C., et en Afrique, où il
donne naissance au couteau de jet, et enfin
dans le monde européen préhistorique.
Est-ce par des échanges successifs que cette
expansion s'est faite, ou bien a-t-elle été due
à une migration de peup les > On ne sait. Mais
un savant anglais; M. Buxtoq,. n'écarte pas
cette dernière hypothèse. Il croit pouvoir éta-
blir qu'un même type ethnique dolichocéphale,
se rencontre dans l'Inde, en Mésopotamie,
dans ! Est méditerranéen et dans l'Europe
occidentale à l'époque préhistorique. D'autre
part, certains travaux linguistiques montrent que
vers 3.000 avant notre ère, l'Inde, par la
Basse-Chaldée, était en rapports avec l'Afri-
que et l'Europe.
Ainsi, le rôle des peuples océaniens qui, de
l'Asie méridionale ou de l'archipel indien, ont
occupé l'Océanie et atteint ensuite le Nouveau-
Monde à l'est, et l'Afrique à l'ouest, est bien
plus important qu'on ne l'avait jusqu'ici sup-
posé. Leur influence s'est manifestée dans tou-
tes les parties du monde.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
mooo
A la Société des Nations
--0-0--
Commission des mandats
A la séance d'ouverture de la 10e session
de la Commission des mandais qui a eu
lieu hier ù Genève, 011 remarquait dans le
public l'émir Chekib Arolan et d'antres
membres des comités pour l'indépendance
de la Syrie. - - --
Le vice-préffidenl du la commission, M.
van Hees, ancien vice-président du Conseil
des Indes néerlandaises, a présenté un rap-
port où il a rappelé les objections de prin-
cipe formulées par sir Austen Chamberlain
et M. Briand, contre le questionnaire que la
commission proposait d adresser aux puis-
sances mandataires au sujet de l'adminis-
tration des territoires sous leur mandat et
contre l'audition éventuelle de pétitionnai-
res.
M. William llappaird, recteur de l'univer-
sité de Genève, ancien directeur de la sec-
tion des mandats, a expliqué que les mem-
bres de la commission ne poursuivent d'au-
tre but que de présenter des avis précis au
Conseil de la Société des Nations et de ser-
vir le bien-être moral et matériel des habi-
tants des pays sous mandat. Aussi le ques-
tionnaire qui a donné lieu à tant de discus-
sions a-t-il été proposé dans l'intérêt des
pays mandataires eux-anemes et n'est en
aucune façon une marque de méfiance à
leur égard.
M. Freire d'Andrade, ancien ministre des
Attires étrangères du Portugal, a souligné
que la commission des mandats est complè-
tement indépendante du Conseil, que ses
pouvoirs sont fondés sur l'article 22 du
pacte lui-même et que la commission n'est
nullement tenue de suivre des instructions
ou des directives du Conseil.
Le président, M. Theodoli (Italie), a ap-
puyé cette opinion, en expliquant que la
commission doit présenter des avis au Con-
seil, ce dernier étant libre de les suivre ou
non. Il a ensuite fourni quelques détails
sur le programme de travail de la commis-
sion, en relevant que ce sera surtout l'exa-
men des rapports sur l'exercice du mandat
français en Syrie et du mandat britanni-
que en Irak qui occupera la session.
Les richesses marines
de la Côte algérienne
00
fit
Thons, bonites, sardines, vives,
pagealix, merlus, rougets, soles, cre-
vettes. raies. rascasses. et de nom-
breux coquillages, telles sont les richesses ma-
rines de la Côte algérienne qui approvision-
nent actuellement en partie Marseille et le
sud-est de la France, mais qui par une meil-
leure organisation, pourraient assurer bien
davantage V approvisionnement en poisson de
la Métropole.
M. le professeur Gruvel, dont nous con-
naissons les études sur Vexploitation des Cô-
tes de rA.a.F., de VA.E.F., de Madagas-
car, du Maroc et de VIndochine vient de
poursuivre ses recherches sur les côtes de
l'Afrique du Nord.
Après quelques aperçus de géographie gé-
nérale, de géologie de la Côte Algérienne, il
a étudié les fonds sous-marins au point di
vue spécial de la pêche.
Suivons-le sur la côte des confins tunisiens
à la frontière marocaine.
A l'est, du Cap de l'Eau au Cap Figalo,
le plateau continental s'avance jusqu'à douze
milles au large, il est recouvert d'une vase
molle sur laquelle lès chalutiers recueillent
des langoustines, des grondins et des gros
merlus de 4 à 5 kilos. Puis, la côte devient
accore, avec des fonds de ioo mètres tout
près du rivage ; des roches nombreuses gê-
nent le travail des engins traÎlfallt.
Sable vaseux mélangé à du sable coquil-
lier, tel est le fond de la baie de Mers-cl-
Kebir-Oran. Au pied dit promontoire du Cap
Carbon, on pêche des grands crustacés.
Vase molle avec des fonds très durs jus-
qu'au Cap Ivi, puis le long d'une J alaise ro-
cheuse, et accore au Cap P'c nés, donnant
en grande quantité des rougets-barbets, mais
un peu plus loin, des têtes de roche, avec
des plages de graviers plus ou moins vaseux
ne permettent que la pêche aux palangres. De
Tipaza à Castiglione on rencontre une plage
sableuse étendue, les fonds sous-marins ont
été très exactement déterminés par le docteur
Gavard, sous-directeur de la Station Mari-
time de Castiglione où se trouve un labora-
toire avec un aquarium à eau de mer et eau
douce sous pression, permettant les recher-
ches de biologie marine.
M. Gruvel attribue la présence de cette
énorme quantité de vase molle à la constitu-
tion géologique de la côte et des fonds formés
de tufi: argileux et de schistes qui dissous
dans V eau vont retrouver les éléments terri-
gènes de nature à peu pris identique.
La magnifique baie d'Alger qui s'étend de
la Pointe Pescade au Cap Matifou a des
fonds de 80 à 90 mètres.
La côte devient inhospitalière jusqu'au Cap
Carbon, à 2 milles au large les fonds sont de
500 mètres.
La baie de Bougie est limitée par une plage
de sable blanc ou gris ou rouge recouverte
d'algues vertes.
La saillie du plateau continental à IJjid-
jdli. est prolongée de fonds de sable sur les-
quels les chalutiers pèchent avec profit. Il
faut arriver au vaste golfe qui forme la baie
Philippevillc.-Stora pour retrouver une côte
favorable à la pêclie pour les petits chalutiers
selon une « calée » dite du « Veau Marin D
du Cap Bougoroun à Philippe-ville et une sc-
conde, de ce port au large du Cap de Fa.
Crevettes roses, merlus, baudroies, ras-
casses et raies s'y trouvent en abondance.
Le massif de VEdough forme une côte ro-
cheuse et sauvage jusqu'au Cap de Garde.
La baie de Bône s'étale sur un vaste golfe
de 21 milles de largeur, le fond rocailleux à
partir de 5 milles ait large gène beaucoup la
pèche, mais les pêcheurs s'en vont à l'em-
bouchure de la Seybouse où ils capturent des
mulets et des soles.
De Bône à la frontière tunisienne, on ne
trouve que. le port de la Calle où le corail
rouge semble devenir de nouveau une indus-
trie prospère et rémunératrice.
Les courants, la densité et la salinité des
eaux influent considérablement sur les espè-
ces ainsi que la température de l'eau. Mais
ce qui contribue à amoindrir la quantité des
poissons pris par les entreprises de pêche,
c'est surtout le braconnage que quelques tor-
pilleurs sont Ùlcapables. de supprimer. De
l'avis de M. Gruvel, les chaloupes à moteur
seraient préférables, car elles pourraient
mieux s'approcher des braconniers que des
navires à fumée et bruyants comme sont les
torpilleurs éventés à grande distance.
En créant, dans les grands ports, des éco-
les pratiques de pêche et en attirant dans ces
écoles l'élément berbère, on assurera le re-
crutement des pêcheurs indigènes en voie de
disparition.
La loi du crédit maritime applicable à
l'Algérie permettra aux pêcheurs de perfec-
tionner leur armement par l'emploi de mo-
teurs et d'engins modernes.
L'ostéiculture tentée puis abandonnée à
l'embouchure de la Macta doit être tentée de
nouveau par des spécialistes compétents lra-
bitués à travailler en eau profonde.
Il y a donc beaucoup à attendre du déve-
loppement des pêcheries algériennes. Le lil,
boratoire de la Faculté des Sciences d'Alger,
la Station d'Agriculture et de Pèche de Cas-
tiglione faciliteront la tâche du Gouverne-
ment Général de l'Algérie, qui aura à cœur
de contribuer de la sorte au développement
économique de l'Afrique du Nord et à l'ap-
provisionnement de la métropole de ce pré-
cieux aliment que sont les poissons.
frncit H_
Sêneteur de la Manu,
Vk*-pr4tid*nt de la commtmm
UNE CIRCULAIRE
-00--
M. Léon Perrier a adressé aujourd'hui une
intéressante circulaire aux directeurs de di-
vers offices et agences économiques de nos
colonies.
Il avait été frappé à plusieurs reprises -
et un membre de la Commission des Finan-
ces s'est fait l'écho de ces réclamations lors
de la discussion du rapport Archimbaud -
des difficultés rencontrées par les commer-
çants, industriels ou agriculteurs cherchant
des renseignements sur les colonies.
En vue d'éviter d'inutiles démarches, M.
Léon Perrier invite les directeurs d'agences
à préparer, de concert et à frais commun,
l'édition d'un fascicule donnant immédia-
tement les renseignements généraux indispen-
sables, et indiquant aux intéressés à quelle
porte ils peuvent frapper pour avoir les ren-
seignements particuliers complémentaires.
Le ministre des Colonies compte avoir sous
peu la réponse des agences pour savoir la
suite donnée par elles à ses suggestions.
A l'École Coloniale
00 --
M. Léon Perrier présidera lundi prochain, à
3 heures, l'ouverture de la Session du Conseil
Supérieur des Colonies. Il doit, à cette occa-
sion. prononcer un important discours.
L'élection sénatoriale
dans les Établissements Français de l'Inde
Le collège sénatorial des établissements
français dans l'Inde devra élire le 9 janvier
prochain son sénateur.
A ce sujet, des bruits multiples ont été
répandus.
On a dit que M. Louis Louis-Dreyfus,
commerçant et banquier, qui fut pendant
trois législatures député de la Lozère, de-
vait poser sa candidature.
En réalité, il y a deux ans et demi, le
nom de l'ancien député de la Lozère avait
été prononcé pour les élections législatives du
Il niai, à Ponùichéry, mais aucune suite
n'avait été donnée à ce bruit.
M. Louis Louis-Dreyfus est revenu samedi
dernier d'Amérique, où il s'était rendu, il
y a bientôt deux mois.
C'est dire que toute information au sujet
de sa candidature sénatoriale possible dans
les établissements français de l'Inde, publiée
il y a quinze jours, est prématurée. 11 n'a,
semble-t-il, pris aucune décision à cet égard.
Rappelons que le sénateur sortant est no-
tre distingué confrère, M. Paul Hluysen.
--- .1.
Au Conseil d'État
0-0 -
Irresponsabilité du Gouvernement Général
de l'Algérie
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
la Société « La Guardian » (Compagnie d'as-
surances), subrogée aux droits de MM,
Bucknali et Scholtz, avait introduite, aux
fins d'annuler une décision implicite de re-
jet résultant du -silence ardé par le Gou-
verneur Général de l'Algérie, sur sa de-
mande en remboursement d'une somme de
200.000 francs, payée par cette Compagnie
d'assurances aux négociants dont s'agit, pour
Incendie de lièges déposés sur le terre-plein
de la Scybouse au port de Bône.
Cette décision de rejet a été prise par cette
haute juridiction pour les motifs suivants :
Le Conseil : Considérant qu'en admettant
que les sieurs Bucknali et Scholtz puissent
justifier d'une autorisation régulière en vue
de l'occupation du terrain où ils avaient en-
treposé leur stock de liège, il ne résulte pas
de l'instruction que l'incendie du 23 juillet
1020 puisse être rattaché à une faute com-
mise par les agents de l'administration des
Ponts et Chaussées, et de nature à engager
la responsabilité de l'Algérie ; dans ces con-
ditions, la Société requérante n'est pas fon-
dée à demander l'annulation de la décision
par laquelle le Gouverneur Général a re-
jeté la demande en indemnité, il en résulte
que : la requête de la Société (c La Guar-
dian n doit être rejette.
La pension des surveillants
des Etablissements Pénitentiaires coloniaux
Les surveillants des établissements péniten-
tiaires coloniaux liront avec intérêt, les mo-
tifs - entre autres, pour lesquels le Conseil
d'Etat a, à la requête de M. Corsi, ancien
surveillant de ces établissements - annulé
un décret en date du 2 mars 1925 accordant
au requérant une pension qu'il estimait insuf-
fisante.
Le Conseil : considérant qu'aux termes de
l'article 53 de la loi du 14 avril 1924, les
surveillants militaires des établissements pé-
nitentiaires coloniaux sont soumis aux dis-
positions générales et à l'application des
règles tracées aux chapitres 1, Il et 111 du
titre II de la loi précitée pour les militaires
des armées de terre et de mer ; que l'article
34 compris dans le chapitre ier du titre II
susmentionné édicte en faveur des militaires
non officiers, une règle générale qui leur
permet d'obtenir quinze annuités supplémeh.
taires au delà du minimum de service exigé
pour le droit à pension sans dépasser ce
nombre : il résulte des dispositions du dé-
cret du 20 novembre 1807, alors en vigueur,
fixant le statut des surveillants chefs des éta-
blissements pénitentiaires coloniaux, que ces
derniers sont assimilés aux militaires non
officiers. dès lors, le sieur Corsi a droit
au maximum déterminé en faveur des mili-
taires non officiers, que dès lors, c'est à tort
que la pension du requérant a été limitée au
maximum des trois quarts de sa solde
moyenne.
Décide le décret en date du 2 mars 19^5
concédant une pension au sieur de Corsi est
annulé, le requérant est envoyé devant le
Ministère des Colonies pour être procédé à
une nouvelle liquidation de la pension à la-
quelle il a droit.
Cinéma colonial
----0-0.-
Des figurants à surveiller
Pour une attaque nécessitée par l'action
du film, Sovet, le dévoué régisseur de J. de
Baroncelli, lui avait recruté de véritables
Marocains. Ils avaient un aspect tellement
sinistre qu'une certaine inquiétude vint han-
ter le réalisateur.
Les Marocains ne reçurent que des cartou-
ches à blanc, et les fusiliers marins qui de-
vaient simuler le débarquement, furent in-
vitéa à tenir en respect, le cas échéant, cette
figuration passablement dangereuse.
J. de Baroncelli eut chaud pendant l'atta-
que; mais, tout se passa à merveille et il n'y
eut aucun accident à déplorer.
Au Maroc
C'est au cours des somptueuses fêtes des
mariages des fils du sultan que « La Fille
des Pachas », d'après le roman d'Elissa
Rhaïss a été réalisée par MM. J oë Hamman
et Adrien Gaillard.
La distribution comprend :
Henri Baudin, artiste de composition dont
on se rappelle les toutes dernières créations
dans « Sans Famille u et celle que l'on verra
bientôt à l'écran dans « Le Chemineau »,
tiendra le rôle de pacha; Marguerite Madys,
celui de Zoulika; Camille Bardou, celui
d'Ambara ; Céline James; et Joië Hamman
interprétera le rôle d'Hubert.
Tous les extérieurs ont été réalisés dans
le pays placé sous notre protectorat, avec le
concours des armées française et chérifienne,
grâce à l'appui de M. le Résident Général
de la République au Maroc, M. Th. Steeg.
Les prises de vues ont été enregistrées par
Fouquet et Gondois.
L'achat ficlil d'il domaine en Algérie
L" acbat lictil dr 1. dOlllaioe en - Allérit
En septembre 1925, un certain Ducret avait
fait paraître à Toulon une annonce ainsi
conçue : « Possédant capitaux, désirerais me
créer une situation. » A la suite de cette an-
nonce, un Toulonnais, M. X., qui cherchait
des capitaux pour monter une affaire de pri-
meurs en Algérie, s'adressa à Ducret. Il fut
entendu que Ducret, qui ne possédait pas
les capitaux nécessaires pour entreprendre
l'affaire, se mettrait à la recherche du com-
plément. 11 écrivit donc à Alger, dans di-
verses agences, pour trouver un domaine à
vendre, et reçut des offres de plusieurs côtés.
Il retint trois domaines. M. X., consulte,
choisit celui qui lui parut le plus avanta-
geux, en l'occurrence l'Arba, 120 hectares de
bonnes terres irrigables, bordé par l'Oued
Djemaa et comprenant une maison de maî-
tre, une superbe villa de gérant et trois ou
quatre petits immeubles pour loger le per-
sonnel.
Seulement, comme on demandait un mil-
lion 500.000 francs, plus le fonds de roule-
ment, soit envirqn 2 millions, M. X. crai-
gnit de ne pas trouver un capital si impor-
tant. Ducret fit alors valoir que, marié à la
fille du général Langlois ce qui est faux,
-- il pouvait trouver une partie de la somme.
M. X. donna le complément ; un autre Tou-
lonnais, M. V. ex-courtier, versa une pre-
mière mise de fonds de 100.000 francs. Mais,
romme l'affaire traînait, M. X. voulut al-
ler en Algérie. Ducret s'y opposa. Alors, M.
X. écrivit a un notaire d'Alger qui lui ré-
pondit que l'affaire proposée par Ducret était
malhonnête. M. X. fit part de son indigna-
tion à Ducret, qui s'empressa de disparaître.
Comprenant qu'ils avaient été roulés, M.
X. et M. V. ont porté plainte et la police
s'est mise à la recherche de l'habile escroc
qui se disait officier en retraite et portait 'e
ruban de la Légion d'honneur..
YAOULEDS
Ces gavroches tunisiens ont pour jeu favori
de grimper à la volée sur une remorque de
tramway, à quatre ou cinq, de cribler d injures,
en un choeur malsonnant, le receveur qui craint
pour leur vie, et de sauter à terre, agiles comme
des chats, quand s'approche un juste châti-
ment. D'ailleurs, à portée de la main d'un
digne employé des tramways ou d'un agent de
police, ce ne sont plus qu'enfants modèles,
anges de sagesse. Le pis est qu'ils connais-
sent parfaitement les agents de la police secrète
et ne commettent pas, dans leur voisinage, le
moindre geste repréhensible.
L'administration, cependant, les a « eus M.
Elle a brusquement transformé en « bourgeois »
quelques agents en uniforme, et nombre de
Yaouleds ont été conduits par l'oreille, ces
jours derniers, dans les divers commissariats
par ces faux civils.
Peut-être ne risqueront-ils plus leurs os dans
de pittoresques acrobaties. Mais ils trouveront
autre chose, et l'on verra encore leurs yeux pé-
tiller de malice et leur bouche large ouverte
par la joie du « devoir n accompli.
PROPAGANDE
Un important Comité de propagande colo-
niale vient de se fonder à Clermont-F errand
avec le concours actif de la Chambre de Com-
merce de cette ville. C'est notre ami Lucien
Gasparin qui fit, l'an dernier, une conférence
sur nos colonies en cet'e ville, et fut le premier
animateur de ce groupement auquel notre col-
laborateur Auguste Brunet va prochainement
apporter, lui aussi. l'appui de sa chaude élo-
qucnce.
Nul doute, enfin, que M. A. Varenne n'ap-
porte, lúi aussi, le concours du Gouvernement
Général de l'Indochine au Comité de propa-
gande coloniale de la capitale de l'Auvergne.
EN TRIPOLITAINE
no
Les manifestations antifrançaises
Au cours d'une nouvelle conversation qu'il a
eue avec M. «ïrandi, sous-secrétaire d'Etat aux
affaires tII'llngères, M. Hené Besnard, ambas-
sadeur de France à Home, a renouvelé les
protestations dit Gouvernement, français contre
les incidents de Tripoli, de Benghazi et ceuix
plus récents de Vintimille. Au nom de M. Mus.
solini, M. (ïrandi a, une fois de plus, présenté
des excuses en co qui concerne les manifesta-
tions Tegrettables qui se sont déroulées en
Ubye.
Le palmier-dattier M Maoritalil
01
Le seul procédé de multiplication d'une
variété déterminée de dattier est le boutu-
rage. Le semis donne naissance à des variétés
semblables parfois, mais très souvent dégé-
nérées et aussi à un énorme pourcentage de
plants mâles inutilisables dans une planta-
tion.
Dans la vallée du Sénégal, il existe des
vestiges d'essais de culture du palmier-dat-
tier. Provenant de semis, on est sans certi-
tude sur leur variété. Privés d'arrosage, de
fumure et de tous les soins susceptibles de
les développer, ce sont néanmoins de beaux
végétaux - qui prouvent - - surabondamment ce
que pourrait donner le dattier cultivé dans
le sud de la Mauritanie. Toutes les terres,
même les plus élevées lui sont favorables si
l'on dispose de moyens d'arrosage pendant
la saison sèche. Des puits creusés en des
points de choix et des barrages établis sur
certains marigots donneront les meilleurs ré-
sultats.
Mais le choix des variétés à adopter est
de beaucoup le plus délicat. Il faut tout
d'abord s'adresser à des variétés très hâtives
qui donneront leurs fruits avant les premières
pluies, ou très tardives qui permettront la ré-
colte avant le petit hivernage. Si l'on veut,
en effet, que les dattes soient « marchandes D,
il faut éviter que le fruit suit souillé par les
pluies qui dissoudraient son sucre, le condui-
raient à la fermentation et même à la putré-
faction.
Ces variétés existent dans les oasis de
l'Afrique du Nord. Il y a intérêt à les re-
chercher, à étudier leurs caractéristiques et
à se procurer un certain nombre de boutures
qui seraient mises en pépinière au début d'un
hivernage. Une pépinière de dattiers peut re-
cevoir 3.900 plants à l'hectare, les pieds étant
placés à 1 m. ;o environ les uns des autres.
Après 18 mois de reprise, cet intervalle doit
être. porté à 8 mtrl's. Le feuillage de cette
palmeraie forme peu à peu un couvert léger
mais efficace pour la protection des cultures
sous- jacentes, céréa tes, légumes, fourrages et
même arbres fruitiers.
L'administration de la <*>lonie envisage la.
création prochaine de ces pépinières, la con-
sommation des dattes d'importation au Sé-
négal et en Mauritanie s'étant élevée à
547.778 'kilos en 1925.
.,.
Les artistes coloniaux
--{).o-
La sculpture
En annonçant le vernissage de l'exposi-
tion des œuvres de Mme Anna Quinquand,
qui eut lieu samedi dernier, je croyais, étant
insuffisamment renseigné, qu'il s'agissait de
peintures ou croquis rapportés par l'artiste
de son voyage en A. O. F.
Aussi, quelle fut l'agréable surprise de
trouver a la Galerie d'Art Contemporain, 135,
boulevard Raspail, toute une très jolie col-
lection de statuettes, bustes, en bronze ou en
plâtre, donnant des sujets que j'avais con-
nus tant en Mauritanie qu'au Soudan, une
idée très exacte et des ressemblances frap-
pantes.
Inutile de dire que le buste du Gouverneur
Général Carde est d'une ressemblance par-
faite, énergique et très fin tout il la fois, tel
qu'il est en réalité. M. Carde est entouré de
chefs maures tels que Ahmed Salomon,
l'émir du Tiarza, le targui Chebboun de Nia-
funké, le vieux cadi Maure de Medcrdra,
vénérable vieillard qui se nomme je crois
Khassoum, il ressemble tout au moins à ce
vieil ami de Souet el Ma.
Dans des poses très étudiées, ce sont des
piroguiers ou somonos du Niger, poussant
leurs pirogues à l'aide de leurs longues per-
ches en bambous. Une femme brassant le
couscous dans une calebasse, une danseuse
maure et des femmes pourognes (captives de
Maures) forment un ensemble remarquable-
ment étudié. Au mur, les portraits de Mo-
hamed ould Khabil, chef des Regueibat et
de Ahmed ould Ebnou Abden, cadi des Ou-
lad Sidi L'Fal, complètent agréablement
cette intéressante exposition qui révèle sur-
tout un talent très sûr, soucieux de la. vérité.
Eugène Devaux
––-– «1»
lu Congrès inMional d'anthropologie
Nous descendons du singe
C'est du reste la conviction de la plupart
de ceux qui ont vécu longtemps au milieu
des singes. Et, au Congrès international
d'anthropologie qui se tient à l'occasion du
cinquantenaire de l'Ecole d'anthropologie,
M. Fraipont, professeur à l'Université de
Liège, déclara, qu'à la suite de ses travaux
d'anatomie comparée sur le sacrum et ceux
de son élève, Mlle Suzanne Leclercq, il se
croyait autorisé à conclure que l'homme des.
cendait -- bien - d'un -- animal grimpeur.
Si d'autre part nous nous reportons h la
reconstitution du crâne du pithécanthrope de
Java, reconstitué par le sculpteur J.-H. Mac
Gregor, nous ne pouvons qu'être frappé de
t'analogie qui existe entre ce crâne de
l'homme préhistorique et celui du singe Gib-
bon.
Dépêches de l'Indochine
---06--
L'assassinat du consul Robert
Le corps dit Consul 1 lobcrl, assassiné en
Chine sur la route de l.oHg-Tchéou. a été
dirigé sur Hanoi aprùs une imposante cé-
l'énwni, qui réunit à Lang-Son les euro-
péens et les indigènes de cette province
frontière. Les troupes régulières chinoises,
lancées à la poursuite de la bande de pil-
lanls, auteurs dit guet-apens où périt le
Consul, eurent avec cette bande un enga-
gement dont on ignore encore l'issue.
Le 2 Novembre
Des cérémonies eurent lieu dans l principaux centres de VIndochine pour le
commémoration dit 2 Novembre^ en présen-
ce des autorités et îles notabilités françai-
ses et indigènes. 'A llanoï, le Gouverneur
VINGT.SEPHBMË ANNEE. - Ne 169. LE NUMERO : 80 GENTIMES viocnnr.nT cnm r» vnvrMnnp DM
JIUIIIL OUITIOIEI
Rédaction & Administration :
84, nm ii Mut-mur
PARIS Cl")
liiira. : loovm 1MT
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Les Annales Ccloniales
zde onnmes et réclame» sont MfWM m
bureau du Journal.
DiRBCTftun» « Miratl RUEDEL et L.-O. THÊBAULT
la Amau Onumuam - pnfrHent ni ée» artf.
etm inédit», qw MW lew propriété .JI.
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Étranger 110 > 100. JO.
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te" III feONMB «• KlHi
Les Océaniens et la civilisation
Les savants désignent sous le nom d'Océa-
niens un ensemble de peuples qui occupent tout
ou partie de l' Inde, de r Indochine et des
terres qui sont dispersées à travers l'Océan
Pacifique. Ce sont les Moo-Khmer et les Mun-
da de l'Inde et de l'Indochine, les Mélané-
siens, les Polynésiens, les Indonésiens et les
Australiens. -
Ils sont différents par leurs caractè res phy-
siques et leur civilisation : les Mélanésiens et
les Australiens sont des Noirs, tandis que les
Polynésiens et les Indonésiens sont apparentés
aux jaunes et aux blancs.
Les Mélanésiens ont le crâne étroit, la face
large, très large même, le nez droit, large et
retroussé ; les pommettes sont saillantes, les
arcades sourcillières proéminentes ; le progna-
thisme est fréquent ; la peau est rarement de
couleur très foncée ; les cheveux sont parfois
crépus, parfois longs, - épais, frisés ; la taille
assez élevée peut atteindre 1 m. 80.
Le type des Australiens est quelque peu
différent. La tête est assez allongée, le front
bas, la taille dépasse à peine la moyenne.
Le Polynésien, au contraire, est un bel
homme, à la tête arrondie, aux cheveux ondu-
lés, au nez droit, aux yeux ronds, à la peau
jaune brunâtre d'un ton chaud. La femme est
piescjUe toujours de visage charmant.
L Indonésien de l'archipel asiatique est de
petite taille : il a le crâne allongé, il est de
couleur claire ou jaunâtre ; le nez est droit,
les cheveux fin? et lisses. Les traits du Malais,
qui fait partie du même groupe, sont variés,
mais différents de ceux de l'Indonésien pro-
prement dit. Le Malais est le résultat d'un
métissage avec les peuples voisins : Arabes,
Chinois, Hindous.
Leur civilisation n'est pas moine différente.
L'Australien n'a pas le même genre de vie,
les mêmes conceptions, Je même développe-
ment intellectuel que le Polynésien. Mais en-
tre eux, Mélanésiens, Indonésiens, Polyné-
siens, Australiens, on a découvert un lien lin-
guistique certain. A quoi attribuer ce phéno-
mène qui paraît de prime abord difficile à
expliquer ? Eat-ce qu'à l' origine, il y a quel-
ques millier de siècles, ces peuples ont parlé
h même langue, ou plutôt n'est-ce pas la lan-
gue de l'un d'eux oui s'est imposée aux autres?
C' est à cette seconde hypothèse que les savants
se sont rat fiés. L'ethnologie et l'anthropolo-
gie, quoique n'ayant pas encore donné la clef
de tous les problèmes que pose la vie des peu-
ples à l'époque préhistorique, ont cependant
ipit assez de progrès, réuni assez d éléments
pour qu auiowjhti - nous commencions à aper-
cevoir quelques luem dans la nuit des temps.
En ce qui concerne notamment la question qui
fait l'objet de cet article, elles nous fournissent
des données qui permettent de préciser les rap-
ports entre les peuples dont nous nous occu-
, pons.
Les découvertes faites sur différents points
(T, l'Australie montrent que la race qui l' occu-
pait seule au moment de l' arrivée des Euro-
péens, y est établie depuis très longtemps.
Mais d' autres trouvailles, opérées à Java et au
Tonkin, prouvent que les Australiens n'ont pas
été de tout temps cantonnés dans le continent
où ils vivent aujourd'hui. Ils ont aussi laissé
des traces dans l'Inde, ainsi que Quatrefages
et Hamy l'ont constaté il y a de nombreuses
années. La survivance de 1 emploi du boume-
rang a Célèbes, dans le sud-est de l'Inde et
'dans le Goudjerat, confirme la même hypo-
thèse.
Qu'ils aient occupé aussi certaines fies de
la Mélanésie, c'est ce que semblent indiquer
les résultats de recherches faites dans ces ter-
ritoires. Les savants sont aujourd'hui d'accord
pour affirmer qu'à une époaue très ancienne,
les Australiens ont été établis dans une par-
tie de l'Inde, de l'Indochine et de la Malai-
sie. Et l'on suppose que c'est de ces pays
qu'ils ont émigré vers leur habitat actuel.
Les Mélanésiens, plut' évolués que les peu-
ples précédents, ont, eux aussi, habité des ter-
ritoires plus étendus que ceux - qu'ils occupent
aujourd'hui. Un a trouvé depuis longtemps, en
Polynésie, des traces de leur séjour, et plus
récemment au Tonkin. Un ethnographe alle-
mand, Graebner, prétend qu'ils ont laissé des
vestiges de leur civilisation dans tout le monde
océanien, dans l' archipel indien et dans l'Asie
méridionale.
On connaît également les migrations des
Polynésiens. Quant aux Indonésiens, leur in-
fluence s'est exercée sur tout le monde mélané-
sein et dans lAsie méridionale, en Indochine
(Annam-Tonkin, Cambodge).
Mais ces peuples océaniens ont accompli
des migrations au delà de la limite des pays
que les géographes appellent Océanie.
Un savant, M. Rivet, a démontré dans me
série d'études que les Australiens, et surtout
tes Mélanésiens, avaient contribué au peuple-
ment de l'Amérique. Les Australiens sont en-
core apparentés par la langue aux Patagons et
aux peuples de la Terre de Feu. Les Mélané-
siens le sont avec les indigènes qui se succè-
dent tout le long de la côte du Pacifique, de-
puis FOrégon jusqu'à l'isthme de Téhuanté-
pec.
Il ne saurait être question de dire avec quel-
que précision l'époque où ils atteignirent
l Amérique, ni les voies par lesquelles ils y
accédèrent. Les Mélanésiens ont bien pu, grâce
à leurs connaissances nautiques et à leur piro-
gue à balancier, traverser le Pacifique. Mais
les Australiens, moins bons marins, pourvus de
médiocres instruments de navigation, incapa-
bles de rés ister aux tempêtes, ne pouvaient
s'aventurer dans une longue traversée. Aussi
suppose-t-on qu'ils ont suivi le bord du conti-
nent antarctique, ce que des géologues recon-
naissent comme parfaitement possible il y a
quelque 7.000 ans.
Les peuples océaniens se sont aussi répandus
du côté de l'ouest, bien qu'on. soit beaucoup
moins renseigné ?ur ces miarati. que sur les
précédentes. Lelp eoutunes dont l'existence si-
multanée en Amérique et dans le monde océa-
nien ont permis de conclure à une expansion
des Australiens et d" Mélanésiens dans le
Nouveau-Monde, se retrouvent aussi en Afri-
que. Ce sont notamment Je tambour à signal,
le tambour cylindrique à membrane de peau,
les masques de danse, les têtes-trophées, l'étui
pénien, l'emploi des écorces textiles, les ponts
suspendus, les coquilles-monnaies, I" mutila-
tions digitales en signe de deuil, l'arc à mu-
sique, le churinga, la flûte de Pan, les ta-
blettes à jeu, le boumerang, etc. Le savant
Graebner pense que ces concordances prouvent
qu'un contact a existé entre le monde océanien
et l'Afrique avant les migrations des Malais
à Madagascar. L." , travaux scientifiques les
plus récents confirment cette hypothèse.
Mais, chose curieuse, quelques-uns des ins-
truments ou des usages qui se trouvent en Afri-
que, en Océanie, en Amérique, se rencontrent
aussi en Europe occidentale. comme les muti-
lations digitales, les trépanations, les danses
masquées, la flûte de Pan, les trompettes en
coquilles, le boumerang, etc. Ce fait, signalé
par plusieurs savants, peut s'expliquer, soit
par une influence négroïde exercée par l'inter-
médiaire de l'Afrique du Nord, soit par une
influence directe de la civilisation océanique
sur les olus anciens peuples indo-européens,
puis sur les peupl es indo-européens et sémites
plus récents de r Asie méridionale.
L'influence océanienne sur les lndo-Aryens
n est pas douteuse, déclare M. Rivet dans
l'me des très intéressantes études auxquelles
nous empruntons ces renseignements. Des sa-
vants comme Homell, Sylvain Seir, Sten Ko-
now en ont relevé des traces dans le folklore,
l'ethnographie et la langue de ces peuples. Il
est évidemment assez délicat, ici comme nous
l' avons dit , pour l'Afrique, de préciser les voies
par lesquelles s'est fait sentir cette influence.
Une seule chose est certaine, son existence.
Hornell a montré notamment comment les
ossements en forme d' oeil placé, à l'avant des
navires se sont transmis de proche en proche du
monde océanien à l'Europe méditerranéenne
par l' intermédiaire de l'Asie méridionale. De
même pour le boumerang qui, de l'Inde, a
atteint les régions du Tigre et de l'Euphrate
et de là la Syrie, t* Egypte, où on le trouve
vers- 3.500 avant J.-C., et en Afrique, où il
donne naissance au couteau de jet, et enfin
dans le monde européen préhistorique.
Est-ce par des échanges successifs que cette
expansion s'est faite, ou bien a-t-elle été due
à une migration de peup les > On ne sait. Mais
un savant anglais; M. Buxtoq,. n'écarte pas
cette dernière hypothèse. Il croit pouvoir éta-
blir qu'un même type ethnique dolichocéphale,
se rencontre dans l'Inde, en Mésopotamie,
dans ! Est méditerranéen et dans l'Europe
occidentale à l'époque préhistorique. D'autre
part, certains travaux linguistiques montrent que
vers 3.000 avant notre ère, l'Inde, par la
Basse-Chaldée, était en rapports avec l'Afri-
que et l'Europe.
Ainsi, le rôle des peuples océaniens qui, de
l'Asie méridionale ou de l'archipel indien, ont
occupé l'Océanie et atteint ensuite le Nouveau-
Monde à l'est, et l'Afrique à l'ouest, est bien
plus important qu'on ne l'avait jusqu'ici sup-
posé. Leur influence s'est manifestée dans tou-
tes les parties du monde.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
mooo
A la Société des Nations
--0-0--
Commission des mandats
A la séance d'ouverture de la 10e session
de la Commission des mandais qui a eu
lieu hier ù Genève, 011 remarquait dans le
public l'émir Chekib Arolan et d'antres
membres des comités pour l'indépendance
de la Syrie. - - --
Le vice-préffidenl du la commission, M.
van Hees, ancien vice-président du Conseil
des Indes néerlandaises, a présenté un rap-
port où il a rappelé les objections de prin-
cipe formulées par sir Austen Chamberlain
et M. Briand, contre le questionnaire que la
commission proposait d adresser aux puis-
sances mandataires au sujet de l'adminis-
tration des territoires sous leur mandat et
contre l'audition éventuelle de pétitionnai-
res.
M. William llappaird, recteur de l'univer-
sité de Genève, ancien directeur de la sec-
tion des mandats, a expliqué que les mem-
bres de la commission ne poursuivent d'au-
tre but que de présenter des avis précis au
Conseil de la Société des Nations et de ser-
vir le bien-être moral et matériel des habi-
tants des pays sous mandat. Aussi le ques-
tionnaire qui a donné lieu à tant de discus-
sions a-t-il été proposé dans l'intérêt des
pays mandataires eux-anemes et n'est en
aucune façon une marque de méfiance à
leur égard.
M. Freire d'Andrade, ancien ministre des
Attires étrangères du Portugal, a souligné
que la commission des mandats est complè-
tement indépendante du Conseil, que ses
pouvoirs sont fondés sur l'article 22 du
pacte lui-même et que la commission n'est
nullement tenue de suivre des instructions
ou des directives du Conseil.
Le président, M. Theodoli (Italie), a ap-
puyé cette opinion, en expliquant que la
commission doit présenter des avis au Con-
seil, ce dernier étant libre de les suivre ou
non. Il a ensuite fourni quelques détails
sur le programme de travail de la commis-
sion, en relevant que ce sera surtout l'exa-
men des rapports sur l'exercice du mandat
français en Syrie et du mandat britanni-
que en Irak qui occupera la session.
Les richesses marines
de la Côte algérienne
00
fit
Thons, bonites, sardines, vives,
pagealix, merlus, rougets, soles, cre-
vettes. raies. rascasses. et de nom-
breux coquillages, telles sont les richesses ma-
rines de la Côte algérienne qui approvision-
nent actuellement en partie Marseille et le
sud-est de la France, mais qui par une meil-
leure organisation, pourraient assurer bien
davantage V approvisionnement en poisson de
la Métropole.
M. le professeur Gruvel, dont nous con-
naissons les études sur Vexploitation des Cô-
tes de rA.a.F., de VA.E.F., de Madagas-
car, du Maroc et de VIndochine vient de
poursuivre ses recherches sur les côtes de
l'Afrique du Nord.
Après quelques aperçus de géographie gé-
nérale, de géologie de la Côte Algérienne, il
a étudié les fonds sous-marins au point di
vue spécial de la pêche.
Suivons-le sur la côte des confins tunisiens
à la frontière marocaine.
A l'est, du Cap de l'Eau au Cap Figalo,
le plateau continental s'avance jusqu'à douze
milles au large, il est recouvert d'une vase
molle sur laquelle lès chalutiers recueillent
des langoustines, des grondins et des gros
merlus de 4 à 5 kilos. Puis, la côte devient
accore, avec des fonds de ioo mètres tout
près du rivage ; des roches nombreuses gê-
nent le travail des engins traÎlfallt.
Sable vaseux mélangé à du sable coquil-
lier, tel est le fond de la baie de Mers-cl-
Kebir-Oran. Au pied dit promontoire du Cap
Carbon, on pêche des grands crustacés.
Vase molle avec des fonds très durs jus-
qu'au Cap Ivi, puis le long d'une J alaise ro-
cheuse, et accore au Cap P'c nés, donnant
en grande quantité des rougets-barbets, mais
un peu plus loin, des têtes de roche, avec
des plages de graviers plus ou moins vaseux
ne permettent que la pêche aux palangres. De
Tipaza à Castiglione on rencontre une plage
sableuse étendue, les fonds sous-marins ont
été très exactement déterminés par le docteur
Gavard, sous-directeur de la Station Mari-
time de Castiglione où se trouve un labora-
toire avec un aquarium à eau de mer et eau
douce sous pression, permettant les recher-
ches de biologie marine.
M. Gruvel attribue la présence de cette
énorme quantité de vase molle à la constitu-
tion géologique de la côte et des fonds formés
de tufi: argileux et de schistes qui dissous
dans V eau vont retrouver les éléments terri-
gènes de nature à peu pris identique.
La magnifique baie d'Alger qui s'étend de
la Pointe Pescade au Cap Matifou a des
fonds de 80 à 90 mètres.
La côte devient inhospitalière jusqu'au Cap
Carbon, à 2 milles au large les fonds sont de
500 mètres.
La baie de Bougie est limitée par une plage
de sable blanc ou gris ou rouge recouverte
d'algues vertes.
La saillie du plateau continental à IJjid-
jdli. est prolongée de fonds de sable sur les-
quels les chalutiers pèchent avec profit. Il
faut arriver au vaste golfe qui forme la baie
Philippevillc.-Stora pour retrouver une côte
favorable à la pêclie pour les petits chalutiers
selon une « calée » dite du « Veau Marin D
du Cap Bougoroun à Philippe-ville et une sc-
conde, de ce port au large du Cap de Fa.
Crevettes roses, merlus, baudroies, ras-
casses et raies s'y trouvent en abondance.
Le massif de VEdough forme une côte ro-
cheuse et sauvage jusqu'au Cap de Garde.
La baie de Bône s'étale sur un vaste golfe
de 21 milles de largeur, le fond rocailleux à
partir de 5 milles ait large gène beaucoup la
pèche, mais les pêcheurs s'en vont à l'em-
bouchure de la Seybouse où ils capturent des
mulets et des soles.
De Bône à la frontière tunisienne, on ne
trouve que. le port de la Calle où le corail
rouge semble devenir de nouveau une indus-
trie prospère et rémunératrice.
Les courants, la densité et la salinité des
eaux influent considérablement sur les espè-
ces ainsi que la température de l'eau. Mais
ce qui contribue à amoindrir la quantité des
poissons pris par les entreprises de pêche,
c'est surtout le braconnage que quelques tor-
pilleurs sont Ùlcapables. de supprimer. De
l'avis de M. Gruvel, les chaloupes à moteur
seraient préférables, car elles pourraient
mieux s'approcher des braconniers que des
navires à fumée et bruyants comme sont les
torpilleurs éventés à grande distance.
En créant, dans les grands ports, des éco-
les pratiques de pêche et en attirant dans ces
écoles l'élément berbère, on assurera le re-
crutement des pêcheurs indigènes en voie de
disparition.
La loi du crédit maritime applicable à
l'Algérie permettra aux pêcheurs de perfec-
tionner leur armement par l'emploi de mo-
teurs et d'engins modernes.
L'ostéiculture tentée puis abandonnée à
l'embouchure de la Macta doit être tentée de
nouveau par des spécialistes compétents lra-
bitués à travailler en eau profonde.
Il y a donc beaucoup à attendre du déve-
loppement des pêcheries algériennes. Le lil,
boratoire de la Faculté des Sciences d'Alger,
la Station d'Agriculture et de Pèche de Cas-
tiglione faciliteront la tâche du Gouverne-
ment Général de l'Algérie, qui aura à cœur
de contribuer de la sorte au développement
économique de l'Afrique du Nord et à l'ap-
provisionnement de la métropole de ce pré-
cieux aliment que sont les poissons.
frncit H_
Sêneteur de la Manu,
Vk*-pr4tid*nt de la commtmm
UNE CIRCULAIRE
-00--
M. Léon Perrier a adressé aujourd'hui une
intéressante circulaire aux directeurs de di-
vers offices et agences économiques de nos
colonies.
Il avait été frappé à plusieurs reprises -
et un membre de la Commission des Finan-
ces s'est fait l'écho de ces réclamations lors
de la discussion du rapport Archimbaud -
des difficultés rencontrées par les commer-
çants, industriels ou agriculteurs cherchant
des renseignements sur les colonies.
En vue d'éviter d'inutiles démarches, M.
Léon Perrier invite les directeurs d'agences
à préparer, de concert et à frais commun,
l'édition d'un fascicule donnant immédia-
tement les renseignements généraux indispen-
sables, et indiquant aux intéressés à quelle
porte ils peuvent frapper pour avoir les ren-
seignements particuliers complémentaires.
Le ministre des Colonies compte avoir sous
peu la réponse des agences pour savoir la
suite donnée par elles à ses suggestions.
A l'École Coloniale
00 --
M. Léon Perrier présidera lundi prochain, à
3 heures, l'ouverture de la Session du Conseil
Supérieur des Colonies. Il doit, à cette occa-
sion. prononcer un important discours.
L'élection sénatoriale
dans les Établissements Français de l'Inde
Le collège sénatorial des établissements
français dans l'Inde devra élire le 9 janvier
prochain son sénateur.
A ce sujet, des bruits multiples ont été
répandus.
On a dit que M. Louis Louis-Dreyfus,
commerçant et banquier, qui fut pendant
trois législatures député de la Lozère, de-
vait poser sa candidature.
En réalité, il y a deux ans et demi, le
nom de l'ancien député de la Lozère avait
été prononcé pour les élections législatives du
Il niai, à Ponùichéry, mais aucune suite
n'avait été donnée à ce bruit.
M. Louis Louis-Dreyfus est revenu samedi
dernier d'Amérique, où il s'était rendu, il
y a bientôt deux mois.
C'est dire que toute information au sujet
de sa candidature sénatoriale possible dans
les établissements français de l'Inde, publiée
il y a quinze jours, est prématurée. 11 n'a,
semble-t-il, pris aucune décision à cet égard.
Rappelons que le sénateur sortant est no-
tre distingué confrère, M. Paul Hluysen.
--- .1.
Au Conseil d'État
0-0 -
Irresponsabilité du Gouvernement Général
de l'Algérie
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
la Société « La Guardian » (Compagnie d'as-
surances), subrogée aux droits de MM,
Bucknali et Scholtz, avait introduite, aux
fins d'annuler une décision implicite de re-
jet résultant du -silence ardé par le Gou-
verneur Général de l'Algérie, sur sa de-
mande en remboursement d'une somme de
200.000 francs, payée par cette Compagnie
d'assurances aux négociants dont s'agit, pour
Incendie de lièges déposés sur le terre-plein
de la Scybouse au port de Bône.
Cette décision de rejet a été prise par cette
haute juridiction pour les motifs suivants :
Le Conseil : Considérant qu'en admettant
que les sieurs Bucknali et Scholtz puissent
justifier d'une autorisation régulière en vue
de l'occupation du terrain où ils avaient en-
treposé leur stock de liège, il ne résulte pas
de l'instruction que l'incendie du 23 juillet
1020 puisse être rattaché à une faute com-
mise par les agents de l'administration des
Ponts et Chaussées, et de nature à engager
la responsabilité de l'Algérie ; dans ces con-
ditions, la Société requérante n'est pas fon-
dée à demander l'annulation de la décision
par laquelle le Gouverneur Général a re-
jeté la demande en indemnité, il en résulte
que : la requête de la Société (c La Guar-
dian n doit être rejette.
La pension des surveillants
des Etablissements Pénitentiaires coloniaux
Les surveillants des établissements péniten-
tiaires coloniaux liront avec intérêt, les mo-
tifs - entre autres, pour lesquels le Conseil
d'Etat a, à la requête de M. Corsi, ancien
surveillant de ces établissements - annulé
un décret en date du 2 mars 1925 accordant
au requérant une pension qu'il estimait insuf-
fisante.
Le Conseil : considérant qu'aux termes de
l'article 53 de la loi du 14 avril 1924, les
surveillants militaires des établissements pé-
nitentiaires coloniaux sont soumis aux dis-
positions générales et à l'application des
règles tracées aux chapitres 1, Il et 111 du
titre II de la loi précitée pour les militaires
des armées de terre et de mer ; que l'article
34 compris dans le chapitre ier du titre II
susmentionné édicte en faveur des militaires
non officiers, une règle générale qui leur
permet d'obtenir quinze annuités supplémeh.
taires au delà du minimum de service exigé
pour le droit à pension sans dépasser ce
nombre : il résulte des dispositions du dé-
cret du 20 novembre 1807, alors en vigueur,
fixant le statut des surveillants chefs des éta-
blissements pénitentiaires coloniaux, que ces
derniers sont assimilés aux militaires non
officiers. dès lors, le sieur Corsi a droit
au maximum déterminé en faveur des mili-
taires non officiers, que dès lors, c'est à tort
que la pension du requérant a été limitée au
maximum des trois quarts de sa solde
moyenne.
Décide le décret en date du 2 mars 19^5
concédant une pension au sieur de Corsi est
annulé, le requérant est envoyé devant le
Ministère des Colonies pour être procédé à
une nouvelle liquidation de la pension à la-
quelle il a droit.
Cinéma colonial
----0-0.-
Des figurants à surveiller
Pour une attaque nécessitée par l'action
du film, Sovet, le dévoué régisseur de J. de
Baroncelli, lui avait recruté de véritables
Marocains. Ils avaient un aspect tellement
sinistre qu'une certaine inquiétude vint han-
ter le réalisateur.
Les Marocains ne reçurent que des cartou-
ches à blanc, et les fusiliers marins qui de-
vaient simuler le débarquement, furent in-
vitéa à tenir en respect, le cas échéant, cette
figuration passablement dangereuse.
J. de Baroncelli eut chaud pendant l'atta-
que; mais, tout se passa à merveille et il n'y
eut aucun accident à déplorer.
Au Maroc
C'est au cours des somptueuses fêtes des
mariages des fils du sultan que « La Fille
des Pachas », d'après le roman d'Elissa
Rhaïss a été réalisée par MM. J oë Hamman
et Adrien Gaillard.
La distribution comprend :
Henri Baudin, artiste de composition dont
on se rappelle les toutes dernières créations
dans « Sans Famille u et celle que l'on verra
bientôt à l'écran dans « Le Chemineau »,
tiendra le rôle de pacha; Marguerite Madys,
celui de Zoulika; Camille Bardou, celui
d'Ambara ; Céline James; et Joië Hamman
interprétera le rôle d'Hubert.
Tous les extérieurs ont été réalisés dans
le pays placé sous notre protectorat, avec le
concours des armées française et chérifienne,
grâce à l'appui de M. le Résident Général
de la République au Maroc, M. Th. Steeg.
Les prises de vues ont été enregistrées par
Fouquet et Gondois.
L'achat ficlil d'il domaine en Algérie
L" acbat lictil dr 1. dOlllaioe en - Allérit
En septembre 1925, un certain Ducret avait
fait paraître à Toulon une annonce ainsi
conçue : « Possédant capitaux, désirerais me
créer une situation. » A la suite de cette an-
nonce, un Toulonnais, M. X., qui cherchait
des capitaux pour monter une affaire de pri-
meurs en Algérie, s'adressa à Ducret. Il fut
entendu que Ducret, qui ne possédait pas
les capitaux nécessaires pour entreprendre
l'affaire, se mettrait à la recherche du com-
plément. 11 écrivit donc à Alger, dans di-
verses agences, pour trouver un domaine à
vendre, et reçut des offres de plusieurs côtés.
Il retint trois domaines. M. X., consulte,
choisit celui qui lui parut le plus avanta-
geux, en l'occurrence l'Arba, 120 hectares de
bonnes terres irrigables, bordé par l'Oued
Djemaa et comprenant une maison de maî-
tre, une superbe villa de gérant et trois ou
quatre petits immeubles pour loger le per-
sonnel.
Seulement, comme on demandait un mil-
lion 500.000 francs, plus le fonds de roule-
ment, soit envirqn 2 millions, M. X. crai-
gnit de ne pas trouver un capital si impor-
tant. Ducret fit alors valoir que, marié à la
fille du général Langlois ce qui est faux,
-- il pouvait trouver une partie de la somme.
M. X. donna le complément ; un autre Tou-
lonnais, M. V. ex-courtier, versa une pre-
mière mise de fonds de 100.000 francs. Mais,
romme l'affaire traînait, M. X. voulut al-
ler en Algérie. Ducret s'y opposa. Alors, M.
X. écrivit a un notaire d'Alger qui lui ré-
pondit que l'affaire proposée par Ducret était
malhonnête. M. X. fit part de son indigna-
tion à Ducret, qui s'empressa de disparaître.
Comprenant qu'ils avaient été roulés, M.
X. et M. V. ont porté plainte et la police
s'est mise à la recherche de l'habile escroc
qui se disait officier en retraite et portait 'e
ruban de la Légion d'honneur..
YAOULEDS
Ces gavroches tunisiens ont pour jeu favori
de grimper à la volée sur une remorque de
tramway, à quatre ou cinq, de cribler d injures,
en un choeur malsonnant, le receveur qui craint
pour leur vie, et de sauter à terre, agiles comme
des chats, quand s'approche un juste châti-
ment. D'ailleurs, à portée de la main d'un
digne employé des tramways ou d'un agent de
police, ce ne sont plus qu'enfants modèles,
anges de sagesse. Le pis est qu'ils connais-
sent parfaitement les agents de la police secrète
et ne commettent pas, dans leur voisinage, le
moindre geste repréhensible.
L'administration, cependant, les a « eus M.
Elle a brusquement transformé en « bourgeois »
quelques agents en uniforme, et nombre de
Yaouleds ont été conduits par l'oreille, ces
jours derniers, dans les divers commissariats
par ces faux civils.
Peut-être ne risqueront-ils plus leurs os dans
de pittoresques acrobaties. Mais ils trouveront
autre chose, et l'on verra encore leurs yeux pé-
tiller de malice et leur bouche large ouverte
par la joie du « devoir n accompli.
PROPAGANDE
Un important Comité de propagande colo-
niale vient de se fonder à Clermont-F errand
avec le concours actif de la Chambre de Com-
merce de cette ville. C'est notre ami Lucien
Gasparin qui fit, l'an dernier, une conférence
sur nos colonies en cet'e ville, et fut le premier
animateur de ce groupement auquel notre col-
laborateur Auguste Brunet va prochainement
apporter, lui aussi. l'appui de sa chaude élo-
qucnce.
Nul doute, enfin, que M. A. Varenne n'ap-
porte, lúi aussi, le concours du Gouvernement
Général de l'Indochine au Comité de propa-
gande coloniale de la capitale de l'Auvergne.
EN TRIPOLITAINE
no
Les manifestations antifrançaises
Au cours d'une nouvelle conversation qu'il a
eue avec M. «ïrandi, sous-secrétaire d'Etat aux
affaires tII'llngères, M. Hené Besnard, ambas-
sadeur de France à Home, a renouvelé les
protestations dit Gouvernement, français contre
les incidents de Tripoli, de Benghazi et ceuix
plus récents de Vintimille. Au nom de M. Mus.
solini, M. (ïrandi a, une fois de plus, présenté
des excuses en co qui concerne les manifesta-
tions Tegrettables qui se sont déroulées en
Ubye.
Le palmier-dattier M Maoritalil
01
Le seul procédé de multiplication d'une
variété déterminée de dattier est le boutu-
rage. Le semis donne naissance à des variétés
semblables parfois, mais très souvent dégé-
nérées et aussi à un énorme pourcentage de
plants mâles inutilisables dans une planta-
tion.
Dans la vallée du Sénégal, il existe des
vestiges d'essais de culture du palmier-dat-
tier. Provenant de semis, on est sans certi-
tude sur leur variété. Privés d'arrosage, de
fumure et de tous les soins susceptibles de
les développer, ce sont néanmoins de beaux
végétaux - qui prouvent - - surabondamment ce
que pourrait donner le dattier cultivé dans
le sud de la Mauritanie. Toutes les terres,
même les plus élevées lui sont favorables si
l'on dispose de moyens d'arrosage pendant
la saison sèche. Des puits creusés en des
points de choix et des barrages établis sur
certains marigots donneront les meilleurs ré-
sultats.
Mais le choix des variétés à adopter est
de beaucoup le plus délicat. Il faut tout
d'abord s'adresser à des variétés très hâtives
qui donneront leurs fruits avant les premières
pluies, ou très tardives qui permettront la ré-
colte avant le petit hivernage. Si l'on veut,
en effet, que les dattes soient « marchandes D,
il faut éviter que le fruit suit souillé par les
pluies qui dissoudraient son sucre, le condui-
raient à la fermentation et même à la putré-
faction.
Ces variétés existent dans les oasis de
l'Afrique du Nord. Il y a intérêt à les re-
chercher, à étudier leurs caractéristiques et
à se procurer un certain nombre de boutures
qui seraient mises en pépinière au début d'un
hivernage. Une pépinière de dattiers peut re-
cevoir 3.900 plants à l'hectare, les pieds étant
placés à 1 m. ;o environ les uns des autres.
Après 18 mois de reprise, cet intervalle doit
être. porté à 8 mtrl's. Le feuillage de cette
palmeraie forme peu à peu un couvert léger
mais efficace pour la protection des cultures
sous- jacentes, céréa tes, légumes, fourrages et
même arbres fruitiers.
L'administration de la <*>lonie envisage la.
création prochaine de ces pépinières, la con-
sommation des dattes d'importation au Sé-
négal et en Mauritanie s'étant élevée à
547.778 'kilos en 1925.
.,.
Les artistes coloniaux
--{).o-
La sculpture
En annonçant le vernissage de l'exposi-
tion des œuvres de Mme Anna Quinquand,
qui eut lieu samedi dernier, je croyais, étant
insuffisamment renseigné, qu'il s'agissait de
peintures ou croquis rapportés par l'artiste
de son voyage en A. O. F.
Aussi, quelle fut l'agréable surprise de
trouver a la Galerie d'Art Contemporain, 135,
boulevard Raspail, toute une très jolie col-
lection de statuettes, bustes, en bronze ou en
plâtre, donnant des sujets que j'avais con-
nus tant en Mauritanie qu'au Soudan, une
idée très exacte et des ressemblances frap-
pantes.
Inutile de dire que le buste du Gouverneur
Général Carde est d'une ressemblance par-
faite, énergique et très fin tout il la fois, tel
qu'il est en réalité. M. Carde est entouré de
chefs maures tels que Ahmed Salomon,
l'émir du Tiarza, le targui Chebboun de Nia-
funké, le vieux cadi Maure de Medcrdra,
vénérable vieillard qui se nomme je crois
Khassoum, il ressemble tout au moins à ce
vieil ami de Souet el Ma.
Dans des poses très étudiées, ce sont des
piroguiers ou somonos du Niger, poussant
leurs pirogues à l'aide de leurs longues per-
ches en bambous. Une femme brassant le
couscous dans une calebasse, une danseuse
maure et des femmes pourognes (captives de
Maures) forment un ensemble remarquable-
ment étudié. Au mur, les portraits de Mo-
hamed ould Khabil, chef des Regueibat et
de Ahmed ould Ebnou Abden, cadi des Ou-
lad Sidi L'Fal, complètent agréablement
cette intéressante exposition qui révèle sur-
tout un talent très sûr, soucieux de la. vérité.
Eugène Devaux
––-– «1»
lu Congrès inMional d'anthropologie
Nous descendons du singe
C'est du reste la conviction de la plupart
de ceux qui ont vécu longtemps au milieu
des singes. Et, au Congrès international
d'anthropologie qui se tient à l'occasion du
cinquantenaire de l'Ecole d'anthropologie,
M. Fraipont, professeur à l'Université de
Liège, déclara, qu'à la suite de ses travaux
d'anatomie comparée sur le sacrum et ceux
de son élève, Mlle Suzanne Leclercq, il se
croyait autorisé à conclure que l'homme des.
cendait -- bien - d'un -- animal grimpeur.
Si d'autre part nous nous reportons h la
reconstitution du crâne du pithécanthrope de
Java, reconstitué par le sculpteur J.-H. Mac
Gregor, nous ne pouvons qu'être frappé de
t'analogie qui existe entre ce crâne de
l'homme préhistorique et celui du singe Gib-
bon.
Dépêches de l'Indochine
---06--
L'assassinat du consul Robert
Le corps dit Consul 1 lobcrl, assassiné en
Chine sur la route de l.oHg-Tchéou. a été
dirigé sur Hanoi aprùs une imposante cé-
l'énwni, qui réunit à Lang-Son les euro-
péens et les indigènes de cette province
frontière. Les troupes régulières chinoises,
lancées à la poursuite de la bande de pil-
lanls, auteurs dit guet-apens où périt le
Consul, eurent avec cette bande un enga-
gement dont on ignore encore l'issue.
Le 2 Novembre
Des cérémonies eurent lieu dans l
commémoration dit 2 Novembre^ en présen-
ce des autorités et îles notabilités françai-
ses et indigènes. 'A llanoï, le Gouverneur
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