Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-11-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 novembre 1926 04 novembre 1926
Description : 1926/11/04 (A27,N168). 1926/11/04 (A27,N168).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397217j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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PATES A * PAPIER
1..
J'ai lu, en beaucoup d'endroits, que pré-
lentement l'Europe voyait fleurir ou dépérir
10.000 journaux environ et que l'Amérique
- publiait 15.000 dont plus de 1.000 sont
quotidiens. Plusieurs de ces journaux ont de
- à 30 pages et exigent, tous les ans, la
matière de 150.000 arbres.
Je n'y suis pas allé voir, mais je crois
à tout cela sur parole. Un sapin de 40 ans,
WB beau sapin des forêts de Suède et de Nor-
vège, donne à peine 150 kilos de pâte. Com-
feien faut-il abattre de géants pour révéler à
eeux qui les ignorent la gloire des héros du
einlma et les pilules pour faire arrondir les
mins? 11 faut dévaster, nous dit-on, une su-
perficie de 1.200.000 hectarès. Il y a une
vingtaine d'années, une dizaine de milliards
de kilogrammes suffisaient à la faim de pa-
pier que manifestait l'univers. Festins mo-
destes! L'ogre en réclame plus de vingt mil-
liards aujourd'hui.
Sauf l'Angleterre et la Finlande, les pays
producteurs n'ont pas augmenté la produc-
tion. La Scandinavie et l'Allemagne ne sau-
taient suffire à l'alimentation de la vieille
Europe. Le Canada, cette année, fournira à.
M seul plus du tiers de toute la pâte à pa-
pier employée dans l'univers et 45 des
matières premières nécessaires à sa fabrica-
tion. Il fallait s'y attendre.
Dès 1920, la valeur de la pulpe et du pa-
pier fabriqués au Canada atteignait 1 mil-
liard 391.000.000 de francs, dont 659 mil-
Bons pour la province de Québec, qui
comptait 46 usines avec un capital de
«82 .000.000 de francs. Ontario venait en-
suite avec 37 usines représentant un capital
de 546.000.000. La production de la pulpe
ét bois était de 1.060.102 tonnes et Québec
figurait sur -- ce chiffre pour - 975.000 tonnes,
soit 447 millions de francs.
Pour le papier, c'était Ontario qui pre-
aait la tête avec 580.531 tonnes, équivalant
à 333 millions de francs; Québec suivait
avec 485.705 tonnes, équivalant à 312 mil-
fibns de francs. 51.000 ouvriers étaient em-
ployés à ces industries, qui avaient à leur
service une force de 610.000 chevaux.
Des cette époque, les rapports officiels
prévoyaient que ces chiffres allaient considé-
sableznent augmenter. « Je dois mentionner
4e nouveau le fait que cette industrie de la
palpe et du papier provoque une utilisation
plus intense de nos domaines forestiers, puis-
- utilise -- même les - petits - bois, et -- nous
'; permet d'espérer de mettre ainsi en valeur
In immenses territoires du Labrador, de
V.Ungava, de la Côte Nord, qui sont si ri-
8Iaes en bois à pulpe ou plutôt pauvres en
5ros bois. Comme les forêts du monde
épuisent de plus en plus, et que l'on n'a
pas encore réussi à trouver de bons substi-
tuts au bois, il s'ensuit que les pays étran-
gers devront s'adresser davantage à notre
province pour en obtenir les pâtes de bois
et les papiers dont ils auront besoin. Il nous
aera facile d'y pourvoir, car nous possédons
et la matière première et aussi les forces
Hydrauliques nécessaires. »
Ainsi s'exprimaient les ministres des Ter-
leS et Forêts de la province de Québec. D'au-
tres partageaient les mêmes espérances, et,
dès les mois qui suivirent l'armistice, ils
affirmaient, qu'étant donné l'abondance de
ses ressources, sa situation géographique, les
iorêts du Canada et les industries qui en dé-
pendaient allaient recruter, dans le monde
entier, des clients de plus en plus nombreux.
Cinq ans après, en 1925, la production ca-
nadienne égalait celle des Etats-Unis; celle
de 1926 la dépasse et de beaucoup. Désor-
mais est vérifié le mot d'un ministre du Ca-
qgja : « De toutes les merveilleuses ressour-
ces naturelles du Dominion, il n'y en a pas
de plus importantes que les forêts. 8
De plus importantes, oui; Son Excellence
aurait-elle ajouté : de* plus durables? Les
inquiétudes-se manifestent et nul n'oserait
dire qu'elles sont sans objet. Les forêts du
monde s'épuisent de plus en plus, c'est le mi-
aistère des Terres et Forêts de Québec qui le
rappelle : Hodie milti, cras tibi, comme
en lit sur les cimetières de nos villages. Le
Canada possède' les forces hydrauliques né-
cessaires et c'est beaucoup ; il possède la
matière première, mais elle n'est pas si abon-
dante que les incendies et les industries du
lois n'en compromettent la production.
Au Congrès forestier de 1922, mon vieil
ami, Louis Martin, sénateur du Var, notait
.'en dix ans, 3.000 personnes étaient mor-
tes au Canada dans les incendies de forêts,
que les - dégâts matériels s'étaient -- élevés à
plus de 1.500.000.000 de francs et qu'une
a journée des feux » avait été instituée pour
enseigner aux habitants les moyens de pré-
venir et de combattre le fléau. Malgré cette
institution, malgré les efforts de l'Ecole
Forestière et de la Commission de Conserva-
tion des Ressources Naturelles, on calculait
que des 3.648 milliards de pieds de bois qui
existaient à 1 origine, les incendies avaient
détruit 2.815 milliards et la colonisation et
- l'industrie du bois 370 milliards de pieds.
Certes, les efforts ont continué. Un service
àérlen des forêts a été organisé ; les avions
surveillent, avertissent par la T. S. F., trans-
portent les équipes de secours. On a cons-
titué des réserves, etc., etc. Mais la forêt ca-
sadienne résistera-t-elle. aux feux de
kousse, aux scies, aux haches, aux pilons,
aux compresseurs, aux bobineurs, aux rota-
tives et aux hommes d'affaires » ? L'auteur
du « Canada pour Tous 3. 1-oliis Cros, ne le
pense pas ; il montre l'Ile du Prince Edouard
Mmuronnée, la Prairie ravaRée, la Colombie
britannique appauvrie, la province d'Onta-
rio perdant 1.500.000.000 de pieds par an-
*, la province de Québec dévastée par les
exigences des Etats-Unis auxquels il faut,
tous les jours, 6.000 tonnes de pulpe, soit
2.190.000 tonnes par an.
c Les forêts meurent dans la proportion
où les banques naissent, et on en compte
déjà 40.000 chez le voisin américain. » On
en compte davantage, depuis. Il ne s'agit ni
de se perdre en conclusions oiseuses ni de
s'égarer en considérations morales. « De
morale il n'y en a pas, à moins qu'on ne la
veuille découvrir dans l'impression des jour-
naux et des magazines. On verrait ainsi - et
ce n'est qu'un exemple qjie les éditeurs
pressés de multiplier a in the world » la bio-
graphie de Chariot, sacrifient chaque jour à
la popularité d'un pitre, la solennelle et vi.
goureuse beauté de la Forêt, premier temple
des hommes. »
Il y a d'autres exemples, assurément, et
j'ajoute : heureusement : Dans tous les pays
du monde, existent des journaux dont l'uni-
que ou le principal souci n'est pas de servir
de trompettes à la popularité des pitres.
Mais peut-être pourrions-nous, nous autres,
Français, tirer d'autres conclusions de cette
étude. Ici, comme ailleurs, le problème qui
se pose est international, et la solidarité des
natIOns, de toutes les nat}qgsxQloit entrer en
ligne de cOtHpte. Quand ôh nous dit que la
forêt canadienne succombera sous des assauts
qui se succèdent depuis trois siècles, nous ne
pouvons nous empêcher de songer que nos
colonies ont des ressources qui sont loin
d'être méprisables, qu'il vaut mieux quel-
ques blessés qu'un tué, qu'on guérit souvent
de ses blessures, tandis que lorsqu'on est
mort, c'est pour longtemps. La clientèle du
monde entier, si elle s'adressait pour ses bois
et plantes à papier, aux 117 millions d'hec-
tares des réserves de la plus grande France,
trouverait toute satisfaction. Je le montrerai
quelque jour en étant aussi précis qu'on peut
le désirer. Je sais bien qu'on m'objectera
que nous n'avons ni les mêmes richesses
hydrauliques, ni les mêmes capitaux, ni les
mêmes outillages. Les mêmes richesses
hydrauliques? Evidemment, nous n'en avons
pas autant partout, mais cela ne signifie pas
que nous n'en avons nulle part. Et quant aux
capitaux et aux outillages, à qui la faute si
nous t n manquons pour mettre en valeur ces
admirables provinces lointaines dont on peut
dire, comme du Canada, qu'elles comptent
les forêts parmi leurs ressources naturelles
les plus merveilleuses?
Mario Rotation,
Sénateur de t'ilérauti, ancien ministre,
l ice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Les colonies à la rescousse
00
On l'a déjà dit mille fois, mais.
Mais nous ne craignons pas ici d'emprunter
à la publicité, lorsque le but en vaut la peine,
ce procédé qui consiste à montrer un quidam
dans la tête duquel un coin a été introduit. Au
vrai, nous ne ferons pas voir cette image meur-
trière, mais, adoptant sa légende, nous vou-
drions, enfoncer dans les crânes les chiffres de
nos importations de matières premières en
1925, publiés hier par l'Association Colonia-
Sciences que préside, comme on sait, l'émi-
nent sénateur de l'Ain, M. Messimy, ancien
ministre des Coloni..
Voici ces chiffres :
Coton étranger : 4.057.823.000 francs.
Coton colonial : 43.841.000 franct. soit 1
de notre importation totale.
Laine étrangère : 3.109.425.000 francs.
Laine coloniale : 129.424.000 francs, soit
3,9 de notre importation totale.
Soie étrangère : 2.043.538.000 francs.
Soie coloniale : 11.083.000 francs, soit
0,5 de notre importation totale.
Céréales étrangères : 1.777.680.000 francs.
Céréales coloniales : 367.990.000 francs,
soit 17,1 de notre importation totale.
Café étranger : 1.672.086.000 francs.
Café colonial : 60.254.000 francs, soit
3,4 de notre importation totale.
Et caetera, et caetera, et caetera.
Si cependant cette histoire vous amuse, nous
la continuerons en notant que nos colonies ont
satisfait nos besoins en bois exotiques dans la
proportion (en valeur) de 42,6 %, en caout-
chouc dans la proportion de 19,4 %, en tabacs
dans la proportion de 8,5
Par contre, nous pouvons un peu nous récon-
forter, en remarquant qu'elles nous ravitaillent
en graphites à raison ae 71,9 (toujours en
valeur) ; en c ire animal e à raison de 77,4
Enfin, gardons-nous d omettre cette glorieuse
constatation où apparait notre volonté de tenir
haut et ferme le sceptre traditionnel de la
Gaule: nous importons pour 29.961.000 fr.
de poivres et piments, sur lesquels notre Em-
pire peut porter à son crédit 29.126.000 francs,
soit 97 - -
Sur ce point. Dieu merci, nous ne devons
rien à personne. |
Mais quant au reste, répétons-le sans nous
lasser, nous sommes trop tributaires de l'étran-
ger, alors que pour presque tout, nous pourrions
nous arranger en famille, c'est-à-dre entre mé-
tropolitains et coloniaux, de façon que l'argent
ne sorte plus de la maison.
Oh ! je sais qu il ne taut pas méconnaître
le nombre et l'importance des difficultés. N'im-
porte ! S'il est bon de ne pas se leurrer d'es-
poirs où se confondent DOSIibilifh immédiates
et virtualités, il est excellent de marquer où le
bat nous blesse le plus (ah ! le coton, et la
laine, et la spie, et les cétéalet: et le tabac 1)
si nous voulons trouver la médication la mieux
appropriée à notre état.
R. B. dm Laromiguièr*
Les initiatives
de l'administration française
an Cameroun t
i 00
On a fu lire dans ce journal
les remarquables résultats obtenus
dans l'ordre économique, par Vad-
ministration française du Cameroun. Dans
toutes les principales branches de la produc-
tion, amandes et huiles de palme, cacao, bois
d1 ébènisterie et bois communs, l'on enregistre
des progrès continus et relativement considé-
rables.
Il n'en est pas moins vrai que le territoire
du Cameroun est, à population égale, tout
comme notre Afrique Equatoriale. du reste,
en retard sensible sur les autres colonies fran-
çaises et anglaises du Golfe du Bénin. Son
outillage économique est très insuffisamment
développé pour répondre à une production
intensive. Le portage à tête d'homme était
encore jusqu'ici le moyen de transport cou-
rant de la majeure partie des produits expor-
tés; or, l'on sait, par exPérience, que le for-
tage, non seulement absorbe une très grande
quantité de main-d'œuvre, laquelle serait
mieux employée au développement de la pro-
duction, mais contribue par ailleurs, avec la
sous-alimentation, à la dégénérescence des ra-
ces indigènes, en tout cas à les placer dansj
c es in t noes
des conditions défectueuses pour résister aux
influences de certaines affections; enfin,
c'est une des causes de la propagation de la
maladie - du sommeil. --
L'Administration française a fort bien
compris quel devait être son rôle en l'occur-
rence et L'on peut féliciter le Gouverneur
Marchand des dispositiolt's prises par lui,
tant en ce qui concerne l'amélioration des
.cultures --- vivrières qu'en ce qui concerne la
construction d'un reseau routier permettant
des transports automobiles et une diminution
importante, sinon la suppression complète,
du portage 1.800 kilomètres de routes ou
de pistes automobilisables existent à l'heure
actuelle; les camions les sillonnent, drainant
vers les chemins de fer et le port de Douala
les produits destinés à V exportation.
Mais il fallait faire plus et M. Marchand
n'a pas hésité à entreprendre la prolongation
de la voie ferrée amorcée par les Allemands
et devant relier Douala à faoundé, chef-lieu
de la colonie. 106 ku n métrés restaient a exé-
cuterla ligne sera entièrement terminée et
ouverte à la circulation en février prochain.
la construction de ce dernier trouçon a pré.
unti d'as ses grandes difficultés. Il suffira
pour en domler une idée de signaler que sur
une distance de 15 kilomètre t cina viaducs
de no mètres et trois tunnels ont dû être
construits.
011 a commtllc," d'autre part Ici construc-
tion d'un chemin de fer partant d'Otélé et se
dirigeant vers le fleuve Nyong. Cette voie
ouvrira à la navigation un bief navigable de
250 kilomètres et permettra la mise en valeur
d'une zone vaste et riche en caoutchouc.
Enfin, il va être procédé à l'agrandisse-
ment du port de Douala, agrandissement
comportant dragage du chenal, construction
d'un second wharf, de boulevards maritimes,
de magasins, etc.
Ce premier programme peut paraitre mo-
deste. Mais son importance relative réelle res-
sort si l'on examine les conditions dans les-
quelles il est réalisé. Le Gouvernement fran.
çais avait autorisé le Cameroun, pour faire
face aux dépenses nécessaires, à émettre un
emprunt, pour lequel il aurait donné sa ga-
rantie. Les ressources du Territoire ont été
heureusement assez souples pour dispenser
VAdministration d'un appel au crédit public,
à un moment où les circonstances et les con-
ditions du marché bancaire étaient particu-
lièrement défavorables. Les plus-values en-
registrées sur les recettes douanières et sur
le - produit des impôts, les bénéfices réalisés
par l'émission de jetons-monnaie, au total
une cinquantaine de millions, ont suffi pour
réaliser le programme établi sans recourir à
l'emprunt.
C'est un beau succès dont VAdministration
française du Cameroun peut se féliciter.
Pierre Vaiude,
Député du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
-mie
Conflit administratif
-
M. Léon Perrier, soucieux d'être informé
par ses collaborateurs les plus compétents
de ce qui ce passe dans notre empire d'outre.
mer, a décidé d'envoyer au Cameroun, en
mission d'inspection, M. Gubian, inspecteur
général des Travaux publics. Cette mission,
dont les frais doivent être supportés par ie
Cameroun n'a pas été sans rencontrer d'ob-
jections. L'inspecteur des finances Padovani,
contrôleur des dépenses engagées au minis-
tère des Colonies, a contesté le droit du mi-
nistre d'envoyer un inspecteur des Travaux
publics, inspecter lesdits travaux sans y être
autorisé par un décret préalable. La ques-
tion ainsi posée a été soumise au Conseil
d'Etat et il semble que la haute assemblée
veuille statuer en faveur des droits du mi-
nistre.
En attendant, sur le quai, l'éminent ins-
pecteur général des Travaux publics attend
avec ses malles.
VAngély
1
DANS LA LEGION DTÎONNEU*
–- 00
Ministère de la Ctaert»
Est nommé chevalier, M. Duthuzo, sous-
préfet de Tlemcen.
AU SÉNÉGAL
Essais d'ilfslroKits aratoires
.: .- i IVBaflfey
00
Les essais effectués à la station de l'ara-
chide de M'Bambey (Sénégal), au cours de
ces dernières années, ont démontré que les
rendements de l'arachide semée dans un sol
préalablement ameubli à la charrue sont su-
périeurs à ceux obtenus dans les lougans in-
digènes.
Parmi les différents types d'instruments
essayés sur une partie des terres. disponibles
de la station, vierge de culture depuis sa
création (1913), il convient de noter la char-
rue Plissonnier type Afrika, les houes Re-
noux tirées par une paire de bœufs, l'hilaire
à roue et l'hilaire attelée, la charrue et l'hi-
laire Bajac, enfin le sweep qui diffère de
l'hilaire attelée par la forme de la partie
travaillante de son soc nettement triangulaire
au lieu d'être arrondie.
'En ce qui concerne les instruments attelés
à traction par âne, il ressort nettement que
l'avantage reste à l'hilaire à roue avec la-
quelle on peut préparer en deux jours une
suiface d'un hectare tandis que l'indigène y
consacre trois fois plus de temps avec son
procédé antique.
En même temps que ces essais de labour,
la station de M'Bambey a procédé à des se-
mis d'arachides effectués avec le semoir Ba-
jac. Cet appareil permet d'ensemencer un hec-
tare en une journée et 4 heures, alors que la
méthode indigène exige 11 jours de travail.
Enfin, dans le sarclage, l'hilaire à roue
se montra encore incontestablement supé-
rieure aux autres instruments attelés au point
de vue rapidité et régularité.
Si l'on compare le rendement des deux
groupes de parcelles ensemencées sur un ter-
rain préparé à l'aide des instruments attelés
et de la charrue Plissonnier, on constate que
dans le premier groupe, il a été récolté 156
kilos d'arachides et 123 'kilos de mil et dans
le second : 209 kilos d'arachides et 156 kilos
de mil soit à l'avantage des labours 55 kilos
d'arachides et 33 kilos de mil, ce qui repré-
sente à l'hectare 100 kilos pour le mil et 88
kilos pour l'arachide.
L emploi de la charrue combiné avec un
semoir et un instrument permettant d'effec-
tuer rapidement n;s sarclages et binages est
un des moyens à faire adopter par le culti-
vateur sénégalais pour intensifier les euhutes
vivrières et industrielles. La vitesse de ces
instruments bien supérieure à célle de l'hi-
laire à main est un facteur possible d'agran-
dissement des surfaces cultivées et des rende-
ments à l'hectare.
L'achat de ce matériel représente un petit
capital que l'indigène n'aura pas toujours à
sa disposition, mais les Sociétés de pré-
voyance qui disposent actuellement de res-
sources suffisantes pourront intervenir utile-
ment dans cette heureuse réforme de l'agri-
culture.
.#««>
Une école de labourage
en Guinée Française
----(H)--
Pays essentiellement agricole, la Guinée
française attend sa principale richesse du travail
de la terre. L'introduction de la charrue a déjà
permis de mettre en val eur des centaines d'hec-
tares demeuré, jusqu'alors incultes.
L'administration locale ne s est pas bornée
à remplir l'office de banque de crédit agricole
en achetant matériel et animaux destinés à être
cédés aux cultivateurs indigènes ; elle a créé à
Kankan une véritable école de labourage où
de jeunes élèves apprennent, sous la direction
d'un agent technique, le maniement des instru-
ments agricoles, l'emploi rationnel des fumiers
et des assolements, le dressage des animaux
et les soins qu'il convient de leur donner, où
ils se famiJisent, en un mot, avec tous les
procédés modernes de culture.
Au début de l'année 1925, trente élèves !
ayant accompli leur année de stage, sont sor-
tis de l'école de Kankan, et tous travaillent
maintenant chez leurs parents ou chez des cul-
tivateurs à la charrue. En 1926, elle compté
cinquante-trois recrues, et panni celles-ci, il
faut citer des moniteurs indigènes venus spécia-
lement de la Côte d'Ivoire et du Dahomey
pour se mettre au courant des méthodes agri-
coles enseignées en Guinée française.
Fusionnée avec la ferme coonnière de Kan-
kan, l'école de labourage possède trois hangars
métalliques de 40 m. x 8 m. servant d'éta-
ble, de réserve de fourrage et de magasin, un
hangar-bouverie de 60 m. x 8 m. et 36 ani-
maux de labour dont 34 taureaux et 2 chevaux.
L'outillage agricole comprend des charrues
Brabant et genre liancourtoise.
Les jeunes indigènes provenant de cette
école sont très recherchés par les cultivateurs
n'ayant pas d'enfants en âge de participer aux
travaux des champs.
41» 4
Le départ de M. Carde
M. Carde, Gouverneur Général de l'Afri-
que occidentale, partira de Paris, comme
nous l'avons annoncé, samedi prochain 6
novembre, pour rejoindre son poste.
TI quittera à midi la gare du quai d'Or.
aay, où ses nombreux amis iront lui ex-
primer tous leurs souhaits pour son pro-
chain séjour en A. O. F., lequel ne peut
manquer d'être fécond en nouveaux pro-
grès pour ÏÏTcolonie.
TOUX DE LA ROUPIE
Le gouverneur des établissements français
dans 1 Inde vient de faire connaître au minis-
tre des colonies qu'a la date du 31 octobre
1926 le taux officiel de la roupie "tntl de 11 fr.
- (Mariages princiers
Les fêtes de Marrakech sont terminées
après avoir été célébrées à la joie de tous.
Elles furent très belles, splendides, et dans
un cadre qui fut le grand facteur de la réus-
site.
Notons que S. M. Moulay Youssef avait,
en effet, faveur toute spéciale, pour la pre-
mière fois au Maroc, convié tous les journa-
listes présents à Marrakech presse locale,
grands journaux d'information, illustrés
français et étrangers. Tous furent représen-
tés par leurs correspondants particuliers ou
leurs envoyés spéciaux.
8..
La richesse des grands caïds
---00-- 1
Elle ne fait de doute pour personne, mais on
cite parmi ces richissimes le beau-père du fils
ainé de S. M. Moulay- Youssef, qui serait un
des hommes les plus richeso de monde. Parmi
ces seigneurs en txvnous blancs qui viennent
à Paris, beaucoup, puissants propriétaires ter-
riens, disposent de ressources considérables.
A l' instar des rois du dollar, on cite tel caïd
A
qui a laissé une coupure de cent francs sur le
comptoir pour un achat de cinquante francs !
Notre confrère qui rapporte ce fait n'ajoute
pas si le barman n' a pas doublé le pourboire
par une adroite partie de zanzi, comme c'est
l'usage.
–,
Le sable du Sahara tombe fil France
---0-0--
La pluie de boue qui est tombée sur la
Côte d'Azur et sur la Provence est égale-
ment tombée sur plusieurs localités du Gard.
Ce phénomène n'est pas nouveau. Il ar-
rive très souvent que des sables, d'origine
généralement saharienne, entrainés par un
vent puissant, retombent à des distances fort
éloignées de leur point de départ. C'est ainsi
que se produisent les « poussières d'alizées n
bien connues dans les régions africaines voi-
sines de l'Atlantique. - -
De même, le vent est susceptible de trans-
porter sur des parcours considérables les
nuages de poussière et de cendres provoqués
par l'éruption des volcans.. En 472, des cen-
dres provenant du Vésuve retombèrent à
Constantinople, et en 1875, celles de l'Hékla
en Islande, parvinrent jusqu'à Stockholm.
Lorsque ces pluies de sables ou de cendres
sont mêlées à des précipitations atmosphéri-
ques, elles deviennent des Il pluies de boue ».
Décftratiofl ilaliene à la "CfûMéfe lolre"
--(H) –-
s, M. )•' roi d'U&Uo vient d'élever A la (If.
liiiiû) ,l,) ooinhiundeur de l'Ordre utT la cou-
ronne d'Italie, M. AJîdr6 Citroën. M. Ocoîfîes-
Marie H nu rit,tl'e.Airtq'Uc, est nommé officier : les autres mem-
bres do la mission, chevaliers.
Cette r'x'otrtptUlKC vient soulirner tout Tinté
l'tt que le :flU \'crnemcn L italien porte aux rî*
forts ilHhhtriel: et coloniaux do nos compa-
triotes. Kilo wnstilne aussi, un gesto do re-
merciement pour la représentation de £ ala
do la Lroisiène Notre, donnée & Home au mois
de mai, sous le haut patronage de la Société
de Crttojîruphie italienne au bénôflce de l'Œu-
\re de la Maiso'i des Abruzzes.
A l' Arsenal de Sidi Abdallah
- 0- « >--
Une requête
Le Comité de Défense des Intérôls du
Port militaire de Bizerte a adressé aux Pou-
voirs Ptiblics et à de nombreux parlemen-
taires une requête où est exposé ce qui
suit :
Soixante-huit jeunes gens de li a lb uns,
fils d'ouvriers de l'arsenal de Sidi Abdal-
iah, ont pris part dernièrement au con-
cours d'admission (l'apprelllli dans cet éta-
blissement. 55 ont été retenus par la Com-
mission ; or, le Ministre n'en a autorisé
que 40 dont deux pupilles de la Nation.
Les délégués ouvriers réclament l'admis-
sion des dix-sept jeunes gens. --
Us font valoir qu'à Ferryvilie, à part
l'Arsenal, il n'existe aucune industrie et
fort peu de commerce. Il en résulte que les
pères de familles d'ouvriers français ne
trouvent aucune facilité pour donner à
leurs enfants l'instruction professionnelle
permettant de les armer pour la vie. -
D'autre part, la Marine a le plus grand
intérêt à recruter, sur place, le personnel
ouvrier européen de l'Arsenal, afin de ré-
duire ses dépenses et de former une main
d'ce:!\ re spécialisée qui lui permette de
ménager ses ressources tant au point de
vue du recrutement de son personnel mili-
taire que de la constitution de ses réserves.
Le Comité en appuyant la requête des dé-
légués ouvriers signale l'importance de
cette Question pour le peuplement français.
« D^s ouvriers français, dit-il, se sant fixés
autour de l'Arsenal de Sidi-Abdallah, y
créant un coin de pays de Franco. » Il est
inadmissible que leur effort ne soit pas sou-
tenu et encouragé et qu'ils soient obligés
de quitter le sol, sur lequel ils ont essaimé
parce qu'ils ne peuvent faire apprendre un
métier à leurs enfants.
Il L'Arsenal, ajoute le Comité. doit être
une pépinière d'ouvriers français pour
l'Afrique du Nord ; l'apprentissage dans
l'Arsenal alimentera cette pépinière. »
Cette requête nous semble mériter le plus
bienveillant examen. Nous nous joignons à
nos confrères de la presse tunisienne pour
la signaler à l'attention de M. Georges Ley-
gues, ministre de la Marine.
PHILATÉLIE
0
Algérie
Le 20 c. qui était vert comme le 25 c. a
changé de couleur : il est maintenant rouge
vermillon.
Maroc français
La nouvelle série de timbres taxe com-
mence à paraître : sont sortis déjà 1 c. brun
et 2 c. lilas.
Bjvto
neux nouveaux provisoires ont fait leur
apparition pour les trois Etats al acuités.
Grand Liban et Sytie, 4 p. sur 25 et 20 p. sur
1,25.
Dépèches de l'Indochine
80
L'assassinat d'un consul de France
M. Robert, consul de France à Loft,-
Tcfiêou et l'administrateur des services cl-
vils Cadet, partis de Long-Tcftéou. dimanche
matin à 6 heures pour HanoI, dans une au-
lomobile conduite par un chauffeur anna-
mite, furent attaqués à la hauteur de
Kiang-Hanh-Uac, à 22 kilomètres de Long-
Tchéou par une bande de pirates cachée
dans la région depuis la veille. Averties par,
un convoyeur de l'entreprise de transports
en commun Maochang, du service régulier
Lony-Tclwou Lang-Son, qu'une automobile
brisée avait été trouvée sur la route, les
autorités chinoises de Long-Tchéou en-
voyèrent aussitôt sur les lieux indiqués, par
automobiles, une avant-garde armée, ac-
compagnant un médecin et un commis chi-
nois du Consulat.
Le corps du consul Rubcrt, qui avait été
tué de dettx balles dans le ventre, fut re-
trouvé dans un sentier dévalant te long d'un
ravin, à proximité de la route. On ne re-
trouva aucune trace de t'administrateur Ca-
det ni du chauffeur annamite. Les bagages
avaient été pillés. Un bataillon chinois de
400 hommes lut immédiatement envoyé et
arriva sur les lieux du drame vers 14 heu-
res.
Le corps du consul liobert a été envoyé
par les autorités chinoises à la résidence de
Lang-Son où il arriva à 21 heures. Durant*
la nuit, les recherches furent poursuivies
pour retrouver les traces de l'administra-
teur Cadet et du chauffeur. Ces derniers,
abandonnés par les pirates sur la route de
Minll-Ging, dans la nuit, à 22 heures, rejoi-
gnaient Long-Tchéou le 1er novembre à 9
heures du matin, sains et saufs, après
vingt-cinq heures de marche dans une ré-
gion montagneuse et dilficile.
1/administrateur Cadet, qui venait d'être
aflr(!t! par le ministère des Affaires étran-
gères pour gérer le consulat de Long-
Tchéou en remplacement du consul liobert,
nommé à Mong-Ilu, prit sur le champ la
direction de son poste et en avisa officiel-
lement la Gouverneur général par intérim.
Les obsèques solennelles du consul Ro-
bert ont eu lieu à lIanol hier matin. Les
autorités constituées de Quanysi, dont l'ac-
tion personnelle au cours de ces événements
w permet pas de mettre en doute fa sincé-
rité de leurs sentiments en la circonstance,
ont demandé l'autorisation d'être représen-
tées aux obsèques par une mission spéciale,
déléauée à cet effet.
Le Gouverneur général p. i. accompagné
(lu Résident supérieur du Tonhin a exprimé
A Mme Robert, actuellement à lIanoI, les
profondes conr/ol,TiwCf's du G0/1.v't'nriw'nt
tfr la République.
(Par dépêche ludopacifi.)
Le cours du riz
-,.-O--I}---
HANOI
1 Cour.y moijnn de la semaine précédente
job Hoïphnng-Vr tnce en piastres uar
100 Idlos) :
Hiz Tonkin sans brisures 14 50
Riz Tonkin 25 0/0 brisures. 13 50
Rix Tonkin 35 0/0 brisures 12 75
Brisures n° 0 9 n
Brisures n°" 1 et 2 8 Jt
Maïs blanc incoté
M aïe roux incoté
Weill. , , , 1B 50
(Indopacifi.)
L'AVIATION COLONIALE
---0.0--
Etang de Berre-Madagascar
Les deux hydravions partis de France
pour Madagascar sont arrivés a Tombouc-
tou le 28 novembre.
Repartis le 29 pour Gao, ils ont atteint
Gaya le 30, d'où ils comptaient se remettre
en route pour Jebba (sur le Bas-Niger).
C'est a Jebba que la voie ferrée Lagos-
Kano franchit le Niger.
Les lient ennuie de vaisseau aviateurs
Guilbaud et Bernard sont arrivés le 3 no-
vembre à l.oko'.dju, au eontluent du Niger
et du l.a Bcnouf. Guilbaud, arrêté par une
panne de nutteur, restera pendant quel-
ques jours à l.okodja et rejoindra ̃ensuitf'
Bernard, qui poursuit normalement son
voyage.
A l'Ecole Coloniale
-00---
Séance de rentrée
L'Ecole coloniale a ouvert ses cours hier
après-midi, sous la présidence de M. Léon
Perrier, ministre des Colonies. Le ministre a
été reçu par le directeur sortant M. Max
Outrey et le nouveau directeur M. Georges
Hardy, entourés de leurs élèves. M. Paul Dis-
lère, président du Conseil d'àdministiation,
a fait un exposé des travaux de l'année et
remis des décorations à deux élèves. M. Léon
Perrier a prononcé l'allocution suivante :
Mes chers amis,
S'il est, pour le ministre des Colonies, un
devoir de sa charge agréable à remplit. c'est
bien celui de venir prendre place, le jour de
l'inauguration des cours de l'Ecole l'olo-
niale, devant les professeurs et les ilr.ts de
la grande institution qtii, depuis treille-cinq
amaées, forme pour nos colonies l'élite de
- leurs administrateurs.
Que ce soit sous l'influence de TOS rela-
tions, de vos origines, de vos lectures, de
conférences entendues, peut-être même de
films qui vous ont enchantés en vous rendant
l'exacte vision des pays oit ÎOUS résiderez et
des empreintes profondes qu'y trace, patiem-
ment, au four le jour, le génie fra/lçais. je
vous faicte, mes chers amis, d'avoir opté
pour la carrière coloniale au grave moment
oii vous aveg eu à décider de la voie dans la-
quelle vous entendiez vous engager.
Ce choix d'une carrière comportant d'in-
déniables risques comme d'inevttables sacri-
fices, vous honore. Il constitue pour nous,
à votre avantage, uue première garantie d'es-
prit de décision de volonté de labeur et d'ac-
tion. Tant de jeunes gens, au sortir du lycée,
sont encore, à votre Age, dans l'irrésolution
du chemin à suivre/
Représentez-vous notre domaine colonial
comme le plus immense champ d'activité qui,
sous l'impulsion tenace de colons {'nflepr
VtNt:T.SEPnEMR ANNEE. N" K , LE NUMERO : 60 OENTIM JBUOI SOiR, 4 NOVEMBRE tWIll'
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Mddaction & Administration :
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Les Annales Coloniales
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IMIM kONMB «• P**»-
PATES A * PAPIER
1..
J'ai lu, en beaucoup d'endroits, que pré-
lentement l'Europe voyait fleurir ou dépérir
10.000 journaux environ et que l'Amérique
- publiait 15.000 dont plus de 1.000 sont
quotidiens. Plusieurs de ces journaux ont de
- à 30 pages et exigent, tous les ans, la
matière de 150.000 arbres.
Je n'y suis pas allé voir, mais je crois
à tout cela sur parole. Un sapin de 40 ans,
WB beau sapin des forêts de Suède et de Nor-
vège, donne à peine 150 kilos de pâte. Com-
feien faut-il abattre de géants pour révéler à
eeux qui les ignorent la gloire des héros du
einlma et les pilules pour faire arrondir les
mins? 11 faut dévaster, nous dit-on, une su-
perficie de 1.200.000 hectarès. Il y a une
vingtaine d'années, une dizaine de milliards
de kilogrammes suffisaient à la faim de pa-
pier que manifestait l'univers. Festins mo-
destes! L'ogre en réclame plus de vingt mil-
liards aujourd'hui.
Sauf l'Angleterre et la Finlande, les pays
producteurs n'ont pas augmenté la produc-
tion. La Scandinavie et l'Allemagne ne sau-
taient suffire à l'alimentation de la vieille
Europe. Le Canada, cette année, fournira à.
M seul plus du tiers de toute la pâte à pa-
pier employée dans l'univers et 45 des
matières premières nécessaires à sa fabrica-
tion. Il fallait s'y attendre.
Dès 1920, la valeur de la pulpe et du pa-
pier fabriqués au Canada atteignait 1 mil-
liard 391.000.000 de francs, dont 659 mil-
Bons pour la province de Québec, qui
comptait 46 usines avec un capital de
«82 .000.000 de francs. Ontario venait en-
suite avec 37 usines représentant un capital
de 546.000.000. La production de la pulpe
ét bois était de 1.060.102 tonnes et Québec
figurait sur -- ce chiffre pour - 975.000 tonnes,
soit 447 millions de francs.
Pour le papier, c'était Ontario qui pre-
aait la tête avec 580.531 tonnes, équivalant
à 333 millions de francs; Québec suivait
avec 485.705 tonnes, équivalant à 312 mil-
fibns de francs. 51.000 ouvriers étaient em-
ployés à ces industries, qui avaient à leur
service une force de 610.000 chevaux.
Des cette époque, les rapports officiels
prévoyaient que ces chiffres allaient considé-
sableznent augmenter. « Je dois mentionner
4e nouveau le fait que cette industrie de la
palpe et du papier provoque une utilisation
plus intense de nos domaines forestiers, puis-
- utilise -- même les - petits - bois, et -- nous
'; permet d'espérer de mettre ainsi en valeur
In immenses territoires du Labrador, de
V.Ungava, de la Côte Nord, qui sont si ri-
8Iaes en bois à pulpe ou plutôt pauvres en
5ros bois. Comme les forêts du monde
épuisent de plus en plus, et que l'on n'a
pas encore réussi à trouver de bons substi-
tuts au bois, il s'ensuit que les pays étran-
gers devront s'adresser davantage à notre
province pour en obtenir les pâtes de bois
et les papiers dont ils auront besoin. Il nous
aera facile d'y pourvoir, car nous possédons
et la matière première et aussi les forces
Hydrauliques nécessaires. »
Ainsi s'exprimaient les ministres des Ter-
leS et Forêts de la province de Québec. D'au-
tres partageaient les mêmes espérances, et,
dès les mois qui suivirent l'armistice, ils
affirmaient, qu'étant donné l'abondance de
ses ressources, sa situation géographique, les
iorêts du Canada et les industries qui en dé-
pendaient allaient recruter, dans le monde
entier, des clients de plus en plus nombreux.
Cinq ans après, en 1925, la production ca-
nadienne égalait celle des Etats-Unis; celle
de 1926 la dépasse et de beaucoup. Désor-
mais est vérifié le mot d'un ministre du Ca-
qgja : « De toutes les merveilleuses ressour-
ces naturelles du Dominion, il n'y en a pas
de plus importantes que les forêts. 8
De plus importantes, oui; Son Excellence
aurait-elle ajouté : de* plus durables? Les
inquiétudes-se manifestent et nul n'oserait
dire qu'elles sont sans objet. Les forêts du
monde s'épuisent de plus en plus, c'est le mi-
aistère des Terres et Forêts de Québec qui le
rappelle : Hodie milti, cras tibi, comme
en lit sur les cimetières de nos villages. Le
Canada possède' les forces hydrauliques né-
cessaires et c'est beaucoup ; il possède la
matière première, mais elle n'est pas si abon-
dante que les incendies et les industries du
lois n'en compromettent la production.
Au Congrès forestier de 1922, mon vieil
ami, Louis Martin, sénateur du Var, notait
.'en dix ans, 3.000 personnes étaient mor-
tes au Canada dans les incendies de forêts,
que les - dégâts matériels s'étaient -- élevés à
plus de 1.500.000.000 de francs et qu'une
a journée des feux » avait été instituée pour
enseigner aux habitants les moyens de pré-
venir et de combattre le fléau. Malgré cette
institution, malgré les efforts de l'Ecole
Forestière et de la Commission de Conserva-
tion des Ressources Naturelles, on calculait
que des 3.648 milliards de pieds de bois qui
existaient à 1 origine, les incendies avaient
détruit 2.815 milliards et la colonisation et
- l'industrie du bois 370 milliards de pieds.
Certes, les efforts ont continué. Un service
àérlen des forêts a été organisé ; les avions
surveillent, avertissent par la T. S. F., trans-
portent les équipes de secours. On a cons-
titué des réserves, etc., etc. Mais la forêt ca-
sadienne résistera-t-elle. aux feux de
kousse, aux scies, aux haches, aux pilons,
aux compresseurs, aux bobineurs, aux rota-
tives et aux hommes d'affaires » ? L'auteur
du « Canada pour Tous 3. 1-oliis Cros, ne le
pense pas ; il montre l'Ile du Prince Edouard
Mmuronnée, la Prairie ravaRée, la Colombie
britannique appauvrie, la province d'Onta-
rio perdant 1.500.000.000 de pieds par an-
*, la province de Québec dévastée par les
exigences des Etats-Unis auxquels il faut,
tous les jours, 6.000 tonnes de pulpe, soit
2.190.000 tonnes par an.
c Les forêts meurent dans la proportion
où les banques naissent, et on en compte
déjà 40.000 chez le voisin américain. » On
en compte davantage, depuis. Il ne s'agit ni
de se perdre en conclusions oiseuses ni de
s'égarer en considérations morales. « De
morale il n'y en a pas, à moins qu'on ne la
veuille découvrir dans l'impression des jour-
naux et des magazines. On verrait ainsi - et
ce n'est qu'un exemple qjie les éditeurs
pressés de multiplier a in the world » la bio-
graphie de Chariot, sacrifient chaque jour à
la popularité d'un pitre, la solennelle et vi.
goureuse beauté de la Forêt, premier temple
des hommes. »
Il y a d'autres exemples, assurément, et
j'ajoute : heureusement : Dans tous les pays
du monde, existent des journaux dont l'uni-
que ou le principal souci n'est pas de servir
de trompettes à la popularité des pitres.
Mais peut-être pourrions-nous, nous autres,
Français, tirer d'autres conclusions de cette
étude. Ici, comme ailleurs, le problème qui
se pose est international, et la solidarité des
natIOns, de toutes les nat}qgsxQloit entrer en
ligne de cOtHpte. Quand ôh nous dit que la
forêt canadienne succombera sous des assauts
qui se succèdent depuis trois siècles, nous ne
pouvons nous empêcher de songer que nos
colonies ont des ressources qui sont loin
d'être méprisables, qu'il vaut mieux quel-
ques blessés qu'un tué, qu'on guérit souvent
de ses blessures, tandis que lorsqu'on est
mort, c'est pour longtemps. La clientèle du
monde entier, si elle s'adressait pour ses bois
et plantes à papier, aux 117 millions d'hec-
tares des réserves de la plus grande France,
trouverait toute satisfaction. Je le montrerai
quelque jour en étant aussi précis qu'on peut
le désirer. Je sais bien qu'on m'objectera
que nous n'avons ni les mêmes richesses
hydrauliques, ni les mêmes capitaux, ni les
mêmes outillages. Les mêmes richesses
hydrauliques? Evidemment, nous n'en avons
pas autant partout, mais cela ne signifie pas
que nous n'en avons nulle part. Et quant aux
capitaux et aux outillages, à qui la faute si
nous t n manquons pour mettre en valeur ces
admirables provinces lointaines dont on peut
dire, comme du Canada, qu'elles comptent
les forêts parmi leurs ressources naturelles
les plus merveilleuses?
Mario Rotation,
Sénateur de t'ilérauti, ancien ministre,
l ice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Les colonies à la rescousse
00
On l'a déjà dit mille fois, mais.
Mais nous ne craignons pas ici d'emprunter
à la publicité, lorsque le but en vaut la peine,
ce procédé qui consiste à montrer un quidam
dans la tête duquel un coin a été introduit. Au
vrai, nous ne ferons pas voir cette image meur-
trière, mais, adoptant sa légende, nous vou-
drions, enfoncer dans les crânes les chiffres de
nos importations de matières premières en
1925, publiés hier par l'Association Colonia-
Sciences que préside, comme on sait, l'émi-
nent sénateur de l'Ain, M. Messimy, ancien
ministre des Coloni..
Voici ces chiffres :
Coton étranger : 4.057.823.000 francs.
Coton colonial : 43.841.000 franct. soit 1
de notre importation totale.
Laine étrangère : 3.109.425.000 francs.
Laine coloniale : 129.424.000 francs, soit
3,9 de notre importation totale.
Soie étrangère : 2.043.538.000 francs.
Soie coloniale : 11.083.000 francs, soit
0,5 de notre importation totale.
Céréales étrangères : 1.777.680.000 francs.
Céréales coloniales : 367.990.000 francs,
soit 17,1 de notre importation totale.
Café étranger : 1.672.086.000 francs.
Café colonial : 60.254.000 francs, soit
3,4 de notre importation totale.
Et caetera, et caetera, et caetera.
Si cependant cette histoire vous amuse, nous
la continuerons en notant que nos colonies ont
satisfait nos besoins en bois exotiques dans la
proportion (en valeur) de 42,6 %, en caout-
chouc dans la proportion de 19,4 %, en tabacs
dans la proportion de 8,5
Par contre, nous pouvons un peu nous récon-
forter, en remarquant qu'elles nous ravitaillent
en graphites à raison ae 71,9 (toujours en
valeur) ; en c ire animal e à raison de 77,4
Enfin, gardons-nous d omettre cette glorieuse
constatation où apparait notre volonté de tenir
haut et ferme le sceptre traditionnel de la
Gaule: nous importons pour 29.961.000 fr.
de poivres et piments, sur lesquels notre Em-
pire peut porter à son crédit 29.126.000 francs,
soit 97 - -
Sur ce point. Dieu merci, nous ne devons
rien à personne. |
Mais quant au reste, répétons-le sans nous
lasser, nous sommes trop tributaires de l'étran-
ger, alors que pour presque tout, nous pourrions
nous arranger en famille, c'est-à-dre entre mé-
tropolitains et coloniaux, de façon que l'argent
ne sorte plus de la maison.
Oh ! je sais qu il ne taut pas méconnaître
le nombre et l'importance des difficultés. N'im-
porte ! S'il est bon de ne pas se leurrer d'es-
poirs où se confondent DOSIibilifh immédiates
et virtualités, il est excellent de marquer où le
bat nous blesse le plus (ah ! le coton, et la
laine, et la spie, et les cétéalet: et le tabac 1)
si nous voulons trouver la médication la mieux
appropriée à notre état.
R. B. dm Laromiguièr*
Les initiatives
de l'administration française
an Cameroun t
i 00
On a fu lire dans ce journal
les remarquables résultats obtenus
dans l'ordre économique, par Vad-
ministration française du Cameroun. Dans
toutes les principales branches de la produc-
tion, amandes et huiles de palme, cacao, bois
d1 ébènisterie et bois communs, l'on enregistre
des progrès continus et relativement considé-
rables.
Il n'en est pas moins vrai que le territoire
du Cameroun est, à population égale, tout
comme notre Afrique Equatoriale. du reste,
en retard sensible sur les autres colonies fran-
çaises et anglaises du Golfe du Bénin. Son
outillage économique est très insuffisamment
développé pour répondre à une production
intensive. Le portage à tête d'homme était
encore jusqu'ici le moyen de transport cou-
rant de la majeure partie des produits expor-
tés; or, l'on sait, par exPérience, que le for-
tage, non seulement absorbe une très grande
quantité de main-d'œuvre, laquelle serait
mieux employée au développement de la pro-
duction, mais contribue par ailleurs, avec la
sous-alimentation, à la dégénérescence des ra-
ces indigènes, en tout cas à les placer dansj
c es in t noes
des conditions défectueuses pour résister aux
influences de certaines affections; enfin,
c'est une des causes de la propagation de la
maladie - du sommeil. --
L'Administration française a fort bien
compris quel devait être son rôle en l'occur-
rence et L'on peut féliciter le Gouverneur
Marchand des dispositiolt's prises par lui,
tant en ce qui concerne l'amélioration des
.cultures --- vivrières qu'en ce qui concerne la
construction d'un reseau routier permettant
des transports automobiles et une diminution
importante, sinon la suppression complète,
du portage 1.800 kilomètres de routes ou
de pistes automobilisables existent à l'heure
actuelle; les camions les sillonnent, drainant
vers les chemins de fer et le port de Douala
les produits destinés à V exportation.
Mais il fallait faire plus et M. Marchand
n'a pas hésité à entreprendre la prolongation
de la voie ferrée amorcée par les Allemands
et devant relier Douala à faoundé, chef-lieu
de la colonie. 106 ku n métrés restaient a exé-
cuterla ligne sera entièrement terminée et
ouverte à la circulation en février prochain.
la construction de ce dernier trouçon a pré.
unti d'as ses grandes difficultés. Il suffira
pour en domler une idée de signaler que sur
une distance de 15 kilomètre t cina viaducs
de no mètres et trois tunnels ont dû être
construits.
011 a commtllc," d'autre part Ici construc-
tion d'un chemin de fer partant d'Otélé et se
dirigeant vers le fleuve Nyong. Cette voie
ouvrira à la navigation un bief navigable de
250 kilomètres et permettra la mise en valeur
d'une zone vaste et riche en caoutchouc.
Enfin, il va être procédé à l'agrandisse-
ment du port de Douala, agrandissement
comportant dragage du chenal, construction
d'un second wharf, de boulevards maritimes,
de magasins, etc.
Ce premier programme peut paraitre mo-
deste. Mais son importance relative réelle res-
sort si l'on examine les conditions dans les-
quelles il est réalisé. Le Gouvernement fran.
çais avait autorisé le Cameroun, pour faire
face aux dépenses nécessaires, à émettre un
emprunt, pour lequel il aurait donné sa ga-
rantie. Les ressources du Territoire ont été
heureusement assez souples pour dispenser
VAdministration d'un appel au crédit public,
à un moment où les circonstances et les con-
ditions du marché bancaire étaient particu-
lièrement défavorables. Les plus-values en-
registrées sur les recettes douanières et sur
le - produit des impôts, les bénéfices réalisés
par l'émission de jetons-monnaie, au total
une cinquantaine de millions, ont suffi pour
réaliser le programme établi sans recourir à
l'emprunt.
C'est un beau succès dont VAdministration
française du Cameroun peut se féliciter.
Pierre Vaiude,
Député du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
-mie
Conflit administratif
-
M. Léon Perrier, soucieux d'être informé
par ses collaborateurs les plus compétents
de ce qui ce passe dans notre empire d'outre.
mer, a décidé d'envoyer au Cameroun, en
mission d'inspection, M. Gubian, inspecteur
général des Travaux publics. Cette mission,
dont les frais doivent être supportés par ie
Cameroun n'a pas été sans rencontrer d'ob-
jections. L'inspecteur des finances Padovani,
contrôleur des dépenses engagées au minis-
tère des Colonies, a contesté le droit du mi-
nistre d'envoyer un inspecteur des Travaux
publics, inspecter lesdits travaux sans y être
autorisé par un décret préalable. La ques-
tion ainsi posée a été soumise au Conseil
d'Etat et il semble que la haute assemblée
veuille statuer en faveur des droits du mi-
nistre.
En attendant, sur le quai, l'éminent ins-
pecteur général des Travaux publics attend
avec ses malles.
VAngély
1
DANS LA LEGION DTÎONNEU*
–- 00
Ministère de la Ctaert»
Est nommé chevalier, M. Duthuzo, sous-
préfet de Tlemcen.
AU SÉNÉGAL
Essais d'ilfslroKits aratoires
.: .- i IVBaflfey
00
Les essais effectués à la station de l'ara-
chide de M'Bambey (Sénégal), au cours de
ces dernières années, ont démontré que les
rendements de l'arachide semée dans un sol
préalablement ameubli à la charrue sont su-
périeurs à ceux obtenus dans les lougans in-
digènes.
Parmi les différents types d'instruments
essayés sur une partie des terres. disponibles
de la station, vierge de culture depuis sa
création (1913), il convient de noter la char-
rue Plissonnier type Afrika, les houes Re-
noux tirées par une paire de bœufs, l'hilaire
à roue et l'hilaire attelée, la charrue et l'hi-
laire Bajac, enfin le sweep qui diffère de
l'hilaire attelée par la forme de la partie
travaillante de son soc nettement triangulaire
au lieu d'être arrondie.
'En ce qui concerne les instruments attelés
à traction par âne, il ressort nettement que
l'avantage reste à l'hilaire à roue avec la-
quelle on peut préparer en deux jours une
suiface d'un hectare tandis que l'indigène y
consacre trois fois plus de temps avec son
procédé antique.
En même temps que ces essais de labour,
la station de M'Bambey a procédé à des se-
mis d'arachides effectués avec le semoir Ba-
jac. Cet appareil permet d'ensemencer un hec-
tare en une journée et 4 heures, alors que la
méthode indigène exige 11 jours de travail.
Enfin, dans le sarclage, l'hilaire à roue
se montra encore incontestablement supé-
rieure aux autres instruments attelés au point
de vue rapidité et régularité.
Si l'on compare le rendement des deux
groupes de parcelles ensemencées sur un ter-
rain préparé à l'aide des instruments attelés
et de la charrue Plissonnier, on constate que
dans le premier groupe, il a été récolté 156
kilos d'arachides et 123 'kilos de mil et dans
le second : 209 kilos d'arachides et 156 kilos
de mil soit à l'avantage des labours 55 kilos
d'arachides et 33 kilos de mil, ce qui repré-
sente à l'hectare 100 kilos pour le mil et 88
kilos pour l'arachide.
L emploi de la charrue combiné avec un
semoir et un instrument permettant d'effec-
tuer rapidement n;s sarclages et binages est
un des moyens à faire adopter par le culti-
vateur sénégalais pour intensifier les euhutes
vivrières et industrielles. La vitesse de ces
instruments bien supérieure à célle de l'hi-
laire à main est un facteur possible d'agran-
dissement des surfaces cultivées et des rende-
ments à l'hectare.
L'achat de ce matériel représente un petit
capital que l'indigène n'aura pas toujours à
sa disposition, mais les Sociétés de pré-
voyance qui disposent actuellement de res-
sources suffisantes pourront intervenir utile-
ment dans cette heureuse réforme de l'agri-
culture.
.#««>
Une école de labourage
en Guinée Française
----(H)--
Pays essentiellement agricole, la Guinée
française attend sa principale richesse du travail
de la terre. L'introduction de la charrue a déjà
permis de mettre en val eur des centaines d'hec-
tares demeuré, jusqu'alors incultes.
L'administration locale ne s est pas bornée
à remplir l'office de banque de crédit agricole
en achetant matériel et animaux destinés à être
cédés aux cultivateurs indigènes ; elle a créé à
Kankan une véritable école de labourage où
de jeunes élèves apprennent, sous la direction
d'un agent technique, le maniement des instru-
ments agricoles, l'emploi rationnel des fumiers
et des assolements, le dressage des animaux
et les soins qu'il convient de leur donner, où
ils se famiJisent, en un mot, avec tous les
procédés modernes de culture.
Au début de l'année 1925, trente élèves !
ayant accompli leur année de stage, sont sor-
tis de l'école de Kankan, et tous travaillent
maintenant chez leurs parents ou chez des cul-
tivateurs à la charrue. En 1926, elle compté
cinquante-trois recrues, et panni celles-ci, il
faut citer des moniteurs indigènes venus spécia-
lement de la Côte d'Ivoire et du Dahomey
pour se mettre au courant des méthodes agri-
coles enseignées en Guinée française.
Fusionnée avec la ferme coonnière de Kan-
kan, l'école de labourage possède trois hangars
métalliques de 40 m. x 8 m. servant d'éta-
ble, de réserve de fourrage et de magasin, un
hangar-bouverie de 60 m. x 8 m. et 36 ani-
maux de labour dont 34 taureaux et 2 chevaux.
L'outillage agricole comprend des charrues
Brabant et genre liancourtoise.
Les jeunes indigènes provenant de cette
école sont très recherchés par les cultivateurs
n'ayant pas d'enfants en âge de participer aux
travaux des champs.
41» 4
Le départ de M. Carde
M. Carde, Gouverneur Général de l'Afri-
que occidentale, partira de Paris, comme
nous l'avons annoncé, samedi prochain 6
novembre, pour rejoindre son poste.
TI quittera à midi la gare du quai d'Or.
aay, où ses nombreux amis iront lui ex-
primer tous leurs souhaits pour son pro-
chain séjour en A. O. F., lequel ne peut
manquer d'être fécond en nouveaux pro-
grès pour ÏÏTcolonie.
TOUX DE LA ROUPIE
Le gouverneur des établissements français
dans 1 Inde vient de faire connaître au minis-
tre des colonies qu'a la date du 31 octobre
1926 le taux officiel de la roupie "tntl de 11 fr.
- (Mariages princiers
Les fêtes de Marrakech sont terminées
après avoir été célébrées à la joie de tous.
Elles furent très belles, splendides, et dans
un cadre qui fut le grand facteur de la réus-
site.
Notons que S. M. Moulay Youssef avait,
en effet, faveur toute spéciale, pour la pre-
mière fois au Maroc, convié tous les journa-
listes présents à Marrakech presse locale,
grands journaux d'information, illustrés
français et étrangers. Tous furent représen-
tés par leurs correspondants particuliers ou
leurs envoyés spéciaux.
8..
La richesse des grands caïds
---00-- 1
Elle ne fait de doute pour personne, mais on
cite parmi ces richissimes le beau-père du fils
ainé de S. M. Moulay- Youssef, qui serait un
des hommes les plus richeso de monde. Parmi
ces seigneurs en txvnous blancs qui viennent
à Paris, beaucoup, puissants propriétaires ter-
riens, disposent de ressources considérables.
A l' instar des rois du dollar, on cite tel caïd
A
qui a laissé une coupure de cent francs sur le
comptoir pour un achat de cinquante francs !
Notre confrère qui rapporte ce fait n'ajoute
pas si le barman n' a pas doublé le pourboire
par une adroite partie de zanzi, comme c'est
l'usage.
–,
Le sable du Sahara tombe fil France
---0-0--
La pluie de boue qui est tombée sur la
Côte d'Azur et sur la Provence est égale-
ment tombée sur plusieurs localités du Gard.
Ce phénomène n'est pas nouveau. Il ar-
rive très souvent que des sables, d'origine
généralement saharienne, entrainés par un
vent puissant, retombent à des distances fort
éloignées de leur point de départ. C'est ainsi
que se produisent les « poussières d'alizées n
bien connues dans les régions africaines voi-
sines de l'Atlantique. - -
De même, le vent est susceptible de trans-
porter sur des parcours considérables les
nuages de poussière et de cendres provoqués
par l'éruption des volcans.. En 472, des cen-
dres provenant du Vésuve retombèrent à
Constantinople, et en 1875, celles de l'Hékla
en Islande, parvinrent jusqu'à Stockholm.
Lorsque ces pluies de sables ou de cendres
sont mêlées à des précipitations atmosphéri-
ques, elles deviennent des Il pluies de boue ».
Décftratiofl ilaliene à la "CfûMéfe lolre"
--(H) –-
s, M. )•' roi d'U&Uo vient d'élever A la (If.
liiiiû) ,l,) ooinhiundeur de l'Ordre utT la cou-
ronne d'Italie, M. AJîdr6 Citroën. M. Ocoîfîes-
Marie H nu rit,
bres do la mission, chevaliers.
Cette r'x'otrtptUlKC vient soulirner tout Tinté
l'tt que le :flU \'crnemcn L italien porte aux rî*
forts ilHhhtriel: et coloniaux do nos compa-
triotes. Kilo wnstilne aussi, un gesto do re-
merciement pour la représentation de £ ala
do la Lroisiène Notre, donnée & Home au mois
de mai, sous le haut patronage de la Société
de Crttojîruphie italienne au bénôflce de l'Œu-
\re de la Maiso'i des Abruzzes.
A l' Arsenal de Sidi Abdallah
- 0- « >--
Une requête
Le Comité de Défense des Intérôls du
Port militaire de Bizerte a adressé aux Pou-
voirs Ptiblics et à de nombreux parlemen-
taires une requête où est exposé ce qui
suit :
Soixante-huit jeunes gens de li a lb uns,
fils d'ouvriers de l'arsenal de Sidi Abdal-
iah, ont pris part dernièrement au con-
cours d'admission (l'apprelllli dans cet éta-
blissement. 55 ont été retenus par la Com-
mission ; or, le Ministre n'en a autorisé
que 40 dont deux pupilles de la Nation.
Les délégués ouvriers réclament l'admis-
sion des dix-sept jeunes gens. --
Us font valoir qu'à Ferryvilie, à part
l'Arsenal, il n'existe aucune industrie et
fort peu de commerce. Il en résulte que les
pères de familles d'ouvriers français ne
trouvent aucune facilité pour donner à
leurs enfants l'instruction professionnelle
permettant de les armer pour la vie. -
D'autre part, la Marine a le plus grand
intérêt à recruter, sur place, le personnel
ouvrier européen de l'Arsenal, afin de ré-
duire ses dépenses et de former une main
d'ce:!\ re spécialisée qui lui permette de
ménager ses ressources tant au point de
vue du recrutement de son personnel mili-
taire que de la constitution de ses réserves.
Le Comité en appuyant la requête des dé-
légués ouvriers signale l'importance de
cette Question pour le peuplement français.
« D^s ouvriers français, dit-il, se sant fixés
autour de l'Arsenal de Sidi-Abdallah, y
créant un coin de pays de Franco. » Il est
inadmissible que leur effort ne soit pas sou-
tenu et encouragé et qu'ils soient obligés
de quitter le sol, sur lequel ils ont essaimé
parce qu'ils ne peuvent faire apprendre un
métier à leurs enfants.
Il L'Arsenal, ajoute le Comité. doit être
une pépinière d'ouvriers français pour
l'Afrique du Nord ; l'apprentissage dans
l'Arsenal alimentera cette pépinière. »
Cette requête nous semble mériter le plus
bienveillant examen. Nous nous joignons à
nos confrères de la presse tunisienne pour
la signaler à l'attention de M. Georges Ley-
gues, ministre de la Marine.
PHILATÉLIE
0
Algérie
Le 20 c. qui était vert comme le 25 c. a
changé de couleur : il est maintenant rouge
vermillon.
Maroc français
La nouvelle série de timbres taxe com-
mence à paraître : sont sortis déjà 1 c. brun
et 2 c. lilas.
Bjvto
neux nouveaux provisoires ont fait leur
apparition pour les trois Etats al acuités.
Grand Liban et Sytie, 4 p. sur 25 et 20 p. sur
1,25.
Dépèches de l'Indochine
80
L'assassinat d'un consul de France
M. Robert, consul de France à Loft,-
Tcfiêou et l'administrateur des services cl-
vils Cadet, partis de Long-Tcftéou. dimanche
matin à 6 heures pour HanoI, dans une au-
lomobile conduite par un chauffeur anna-
mite, furent attaqués à la hauteur de
Kiang-Hanh-Uac, à 22 kilomètres de Long-
Tchéou par une bande de pirates cachée
dans la région depuis la veille. Averties par,
un convoyeur de l'entreprise de transports
en commun Maochang, du service régulier
Lony-Tclwou Lang-Son, qu'une automobile
brisée avait été trouvée sur la route, les
autorités chinoises de Long-Tchéou en-
voyèrent aussitôt sur les lieux indiqués, par
automobiles, une avant-garde armée, ac-
compagnant un médecin et un commis chi-
nois du Consulat.
Le corps du consul Rubcrt, qui avait été
tué de dettx balles dans le ventre, fut re-
trouvé dans un sentier dévalant te long d'un
ravin, à proximité de la route. On ne re-
trouva aucune trace de t'administrateur Ca-
det ni du chauffeur annamite. Les bagages
avaient été pillés. Un bataillon chinois de
400 hommes lut immédiatement envoyé et
arriva sur les lieux du drame vers 14 heu-
res.
Le corps du consul liobert a été envoyé
par les autorités chinoises à la résidence de
Lang-Son où il arriva à 21 heures. Durant*
la nuit, les recherches furent poursuivies
pour retrouver les traces de l'administra-
teur Cadet et du chauffeur. Ces derniers,
abandonnés par les pirates sur la route de
Minll-Ging, dans la nuit, à 22 heures, rejoi-
gnaient Long-Tchéou le 1er novembre à 9
heures du matin, sains et saufs, après
vingt-cinq heures de marche dans une ré-
gion montagneuse et dilficile.
1/administrateur Cadet, qui venait d'être
aflr(!t! par le ministère des Affaires étran-
gères pour gérer le consulat de Long-
Tchéou en remplacement du consul liobert,
nommé à Mong-Ilu, prit sur le champ la
direction de son poste et en avisa officiel-
lement la Gouverneur général par intérim.
Les obsèques solennelles du consul Ro-
bert ont eu lieu à lIanol hier matin. Les
autorités constituées de Quanysi, dont l'ac-
tion personnelle au cours de ces événements
w permet pas de mettre en doute fa sincé-
rité de leurs sentiments en la circonstance,
ont demandé l'autorisation d'être représen-
tées aux obsèques par une mission spéciale,
déléauée à cet effet.
Le Gouverneur général p. i. accompagné
(lu Résident supérieur du Tonhin a exprimé
A Mme Robert, actuellement à lIanoI, les
profondes conr/ol,TiwCf's du G0/1.v't'nriw'nt
tfr la République.
(Par dépêche ludopacifi.)
Le cours du riz
-,.-O--I}---
HANOI
1 Cour.y moijnn de la semaine précédente
job Hoïphnng-Vr tnce en piastres uar
100 Idlos) :
Hiz Tonkin sans brisures 14 50
Riz Tonkin 25 0/0 brisures. 13 50
Rix Tonkin 35 0/0 brisures 12 75
Brisures n° 0 9 n
Brisures n°" 1 et 2 8 Jt
Maïs blanc incoté
M aïe roux incoté
Weill. , , , 1B 50
(Indopacifi.)
L'AVIATION COLONIALE
---0.0--
Etang de Berre-Madagascar
Les deux hydravions partis de France
pour Madagascar sont arrivés a Tombouc-
tou le 28 novembre.
Repartis le 29 pour Gao, ils ont atteint
Gaya le 30, d'où ils comptaient se remettre
en route pour Jebba (sur le Bas-Niger).
C'est a Jebba que la voie ferrée Lagos-
Kano franchit le Niger.
Les lient ennuie de vaisseau aviateurs
Guilbaud et Bernard sont arrivés le 3 no-
vembre à l.oko'.dju, au eontluent du Niger
et du l.a Bcnouf. Guilbaud, arrêté par une
panne de nutteur, restera pendant quel-
ques jours à l.okodja et rejoindra ̃ensuitf'
Bernard, qui poursuit normalement son
voyage.
A l'Ecole Coloniale
-00---
Séance de rentrée
L'Ecole coloniale a ouvert ses cours hier
après-midi, sous la présidence de M. Léon
Perrier, ministre des Colonies. Le ministre a
été reçu par le directeur sortant M. Max
Outrey et le nouveau directeur M. Georges
Hardy, entourés de leurs élèves. M. Paul Dis-
lère, président du Conseil d'àdministiation,
a fait un exposé des travaux de l'année et
remis des décorations à deux élèves. M. Léon
Perrier a prononcé l'allocution suivante :
Mes chers amis,
S'il est, pour le ministre des Colonies, un
devoir de sa charge agréable à remplit. c'est
bien celui de venir prendre place, le jour de
l'inauguration des cours de l'Ecole l'olo-
niale, devant les professeurs et les ilr.ts de
la grande institution qtii, depuis treille-cinq
amaées, forme pour nos colonies l'élite de
- leurs administrateurs.
Que ce soit sous l'influence de TOS rela-
tions, de vos origines, de vos lectures, de
conférences entendues, peut-être même de
films qui vous ont enchantés en vous rendant
l'exacte vision des pays oit ÎOUS résiderez et
des empreintes profondes qu'y trace, patiem-
ment, au four le jour, le génie fra/lçais. je
vous faicte, mes chers amis, d'avoir opté
pour la carrière coloniale au grave moment
oii vous aveg eu à décider de la voie dans la-
quelle vous entendiez vous engager.
Ce choix d'une carrière comportant d'in-
déniables risques comme d'inevttables sacri-
fices, vous honore. Il constitue pour nous,
à votre avantage, uue première garantie d'es-
prit de décision de volonté de labeur et d'ac-
tion. Tant de jeunes gens, au sortir du lycée,
sont encore, à votre Age, dans l'irrésolution
du chemin à suivre/
Représentez-vous notre domaine colonial
comme le plus immense champ d'activité qui,
sous l'impulsion tenace de colons {'nflepr
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