Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 octobre 1926 29 octobre 1926
Description : 1926/10/29 (A27,N166). 1926/10/29 (A27,N166).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397215q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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DIRECTEURS S MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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A travers le Turkestan chinois
osai
Il arrive parfois que les diplomates ne se con-
finent pas absolument dans leur métier et ai-
!L..;dt a regarder un peu autour de soi, noter
ce qu ils voient et communiquer au public le
rcsu.lat ae leurs observations. Il faut s' en féli-
citer, surtout lorsqu'il s'agit de pays que nous
connaissons peu ou quç nous connaissons mal.
Aussi iaut-il savoir gré à M. Skrine, Consul
général britannique dans le Turkestan oriental
ou chinois d'avoir publié ses notes de voyage,
si vivantes, si intéressantes, et qui apportent une
utile contribution à ce que Sven Hedin, Prje-
valski et d' altres nous avaient déjà appris sur
ce pays.
A - beaucoup d' entre nous, le Turkestan
oriental se présente avec je ne sais quoi de
vague et d'incertain. Nous le situons quelque
part en Asie, niais sans arriver à dire sa place
exacte ni à nous faire une idée un peu nette de
sa topographte. Combien d'entre nous se figu-
re:-.t-tls même approximativement ce qu ett, cette
vaste cuvette d'une superficie supérieure à deux
fois celle de la France avec les hautes mon-
tagnes qui l'entourent : le Tian-Chan ou Monts
Célestes, au Nord ; les chaînes du Pamir et
de ! Himatpya, à l'euest, et au sud-ouest, le
Karen-Soun et t Aityn-Tagh au sud, avec son
iT-meme désert de Takla-Maklan qui couvre
presque tout l'intérieur ? Les montagnes et le
désert l'isolent presque du reste du monde. Sur
ce territoire plus grand que la France, l'Alle-
magne, la 5iiipse, la Hollande et la Belgique
réunies, vit une population qui ne dépasse guère
1 million d'individus. La Chine étend sa suze-
raineté sur ces pasteurs et ces agriculteurs par-
courant la steppe, ou vivant groupés dans des
oasis, loin de l' agitation qui gronde sur presque
toutes leurs frontières.
L'accès de ce pays est naturellement diffi-
cite. Avant la guerre, trois routes y condui-
raient ; l'une, empruntant la voie ferrée qui,
ri* Moscou par Orenbourg et Tachkent, attei-
gnait Andidjan, se prolongeait ensuite Dar des
pistes plus ou moins utilisables jusqu'à Kach-
gr. Cette voie était très ancienne et autrefois
p¡:.r les oasis qui s'échelonnent au pied du
Tian-Chan ge continuait jusqu'en Chine.
C'était. la fameuse route de la soie que sui-
les négociants chinois qui se rencontraient
vtfr* KachfliHr avec les marchands prt", les-
(¡,'eh.. à ttavers le Turkestan russe, la Perse
sir 4ciîtrior: aie et T Asie-Mineure, assuraient les
Óchanf;es entre la Méditerranée et l'Asie Cen-
t-nl'Tr et Orientai©. Depuis la révolution n'!sc,
I? ligrtfe du Transcaoien n'est plus utilisée.
Mais ce ne fera probablement pas pour long-
temps, puisqu'on signale les indices d'une ac-
tion des Soviets dans ces régions-là.
La deuxième voie est bien plus longue et
bien plus pénible. Elle part de Pékin, et par
te oodi nous conduit à travers « les solitudes
les plus rébarbatives de la terre », jusque dans
le' bassin du Tadym. Il faut deux mois pour
tatre le voyage de Pékin à Kachgar. La troi-
li ..e enfin est un peu plus courte : elle tra-
vée la région montagneuse qui sépure la val-
lée de rindui du Turkestan. Elle est non seu-
lement - pénible, ma is encore périlleuse.
Le luikestan chijiois n est donc pas un pays
d'accès commode. La route qui le relie à
l'Inde n' est pas facilement praticable. Cepen-
dant, l' Angleterre la fait surveiller attentne-
ment. Se rappelant qu'au VIII;) siècle, une ar-
mée chinoise, passant par des col, - de 5.500
mètres d'altitude, avait pénétré dans la plain
indo-gangelique, elle craint que des partisans
audacieux n'accomplissent le même exploit.
EJle voit, d'autre part, tous les ans, des pèle-
rins du Turkestan traverser ces pays difficiles
pour se rendre à Bombay, et de là s embar-
quer à destination de la Mecque. Aussi fait-
elle observer de très près tous les mouvements,
toutes les entreprises politiques qui peuvent se
produire dans ces territoires dont nombre de
Français soupçonnent à peine l'existence.
Elle redoute notamment l'intervention des
Russes. Les populations - du Turkestan chinois.
nomades ou sédentaires, parlent la même lan-
gue et professent la même religion que celles
du Turkestan russe. Ce sont des liens qui per-
mettent à une diplomatie vigilante de nouer,
d'entretenir et de développer des relations utiles
entre les habitants des deux pays. C'est ce que
n'avaient pas manqué de faire les agents du tsar
avant la guerre. Sous des prétextes plus ou
moins plausibles, des postes militaires avaient
été établis aux pieds des Tian-Chan et même
une petite garnison à Kachgar. L' Angleterre
avait vu cette infiltration russe d'un fort mau-
vais ceil. Aujourd'hui, lés Russes son! partis.
Peut-être reviendront-ils ? Mais pour l'instant,
j'influence britannique s'exerce seule, avec dis-
crétion, il est vrai, sur ce territoire qui feconnaît
l'autorité vacillante et lointaine du Gouverne-
ment de P".
M. 3krine ne nous donne pas des renseigne-
ments sur son activité diplomatique ni sur les
de!sdus de la politique anglaise dans cette par-
tie ( l'Asie. Ses notes sont consacrées à des
descrintions géographiques, et leur intérêt, pour
ê'r: étroitement limité, ne s'en trouve pas di-
miiv.c. Elles nous apportent des renseignements
utiles el souvent nouveaux sur une des parties
de l'Asie que nous connaissons le tnoins.
Il n'est pas facile d'aller de Srinagar, capi-
tale de Cachemire à Kachgar. Il faut, pendant
m mois et demi, cheminer sur des sentiers
l:-C'¡t et faire des ascensions à des altitudes
Ultérieures à celles que nous trouvons dans nos
Aloes françaises. L'escalade de l'Himalaya
est longue : les pics sont très élevés, heureute-
irent qu'ils sont séparés par des dépressions
qu'empruntent les voyageurs. Malgré taut, en
avance lentement et pas toujours sans danger.
Mais, de loin en loin, les parois rocheuses de
la montagne s' écartent et laissent u apparaître
un village dans une conque d'une merveil-
leuse fraîcheur » et d'une admirable fertilité.
C est dans un de ces sites que se trouvent Cet-
git, l'extrême avant-posfé de l'armée anglo-in-
denne, au pied du Pamir, et Baltit, capitale
d'une petite principauté. Dans ces vallées loin-
taines, on trouve comme clet îlots de civilisa-
tion. On y conserve encore le souvenir assez
vivant des conquêtes d' Alexandre. Les usages
y ont pénétré. Invités à déjeuner chez le sou-
verain du pays, M. et Mme Skrine ne furent
pas peu surpris d'y trouver u une table et un
service dignes d' un intérieur européen ».
Uelgit et Daltxt sont des lieux de repos pour
le voyageur. El il est heureux de trouver ainsi
de distance en distance des endroits où l'on
puisse se refaire. Car le chemin qui vous attend
passe par des gorges effrayantes, surplombe des
gouffres d'une profondeur vertigineuse, suit
des escarpements montant plus haut que le
Mont-Blanc. On chemine ainsi durant plusieurs
jours de suite. La route n'étant pas toujours
accessible aux chevaux, ceux-ci doivent faire
d'énormes détours. A de certains moments, on
se trouve devant des glaciers qui n' ont pas
mcins de 60 kilomètres de long. Grâce aux
pierres et aux sables qui les recouvrent, on peut
les traverfer sans accident. On franchit ainsi
l'Hindou-Kouch et on arrive sur le plateau de
Pamir. - --
C est ici le Toit du Monde. On est à plus
de 5.000 mètre; d'altitude. Il n'y a plus de
gorges. de montagnes serrées les unes contre
les autres, mais d'immenses espaces couverts
de pâturages que peuplent les troupeaux de
Kirghizes. On a l'impression des hauts alpages
de Suisse, mais avec cette différence que les
chalets sont remplacés par des tentes. Curieuses
ces tentes kirghizes formées d'un treillage en
bois circulaire recouvert de feutre. L'intérieur
est éclairé par un trou aménagé dans le toit et
décoré de tapis rouges et bleus d'une superbe
tonalité. Il faut plusieits jours de marche pour
traverser ce vaste plateau. Neuf jours d ascen-
ilions et de descentes à travers une - région mon-
tagneuse dont certains sommets atteignent 7.400
ou 7.600 mètres, et l'on est a Kachgar.
Le paysage change. Kachgar est bâti au
milieu de la verdure, -c Partout des bouquets
de peupliers et d' acacias, de" vergers, des jar.
dins potagers, des vignes, des champs de céréa-
les, de cotonniers, séparés par des multitudes
de canaux d'irrigation. C'est une fécondité
'.b Paradis terrestre. Il La fertilité du sol est
telle que si vous plantez une branche elle de-
vient rapidement un arbuste, pour oeu que vous
l'arrosiez. Et au-dessus de ces champs de ver-
dure, les monts neigeux des Tian-Chan.
Au coucher du soleil, le spectacle est mer-
l veilleux. « Le soleil baisse, écrit M. Sluine,
ses rayons enveloppent les maisons et les arbres
de reflets d'or, et au milieu de ce scintillement,
des groupes de femmes travaillant dans les jar-
dins mettent des taches orange, rose, indigo ;
des points d'orgue dans cette symphonie de lu-
mière. L intensité des tonalités laisse un
éblouissement que le temps n'efface pas. »
M. Skrine ne se contenta pas de s'installér
à Kachgar. Dans les oasis qui s'échelonnent au
pied du Kouen-Loun, vivent des colonies
d Hindous et de Musulmans, tous originaires
de l'Inde, commerçants ou agriculteurs. Le
Gouvernement anglais les fait visiter par ses
rgmt,. C'est pourquoi, sur les deux années
qu'il occupa son poste. M. Skrine en passa
plus de la moitié en tournée.
Le voyage, ici, n' est ni fort fatigant, ni dan-
gereux. Des routes ou de bonnes pistes relient
les localités les unes aux autres. Le brigandage
n' y sévit pas. Une femme peut, sans risque,
s'aventurer toute'seule sur une de ces routes.
L'administration chinoise ne pressure pas l'ha-
bitant et se préoccupe même parfois de déve-
lopper son bien-être
Cette succession d'oasis au nord du Kouen-
Loun est un des traits caractéristiques du Tur-
kestan oriental. Le long de la montagne, par-
tout où les torrents des montagnes apportent
leurs eaux bienfaisantes, une riche végétation
recouvre la plaine. « Ce sont de riches cultures,
des fermes. solidement bâties semblables à de
vieilles fermes anglaises, des champs bordés
de canaux d'irrigation, des pâturages peuplés
de bétail, une impression de Hollande asiati-
que, partout un air de prospérité, une sensation
de pays où les gens vivent heureux et dans
l'aisance. »
Youtrand, la principale agglomération de la
région du larym, avec ses 150.000 habitants,
s'é lève au milieu d'une région semblable, et
aussi Khotan, moins peuplée, mais fort curieuse
avec ses 300 bowcadep. C'est à Khotan que,
durant des siècles, on a fabriqué les plus beaux
tapis de l'Asie Centrale. Korga marque la fin
du cAté de l'Est de ce que M. Skrine appelle
le jardin du Turkestan. Au cJelA, sur plus de
1.300 kilafttres, s'étend l'immense désert de
table, aussi dangereux à traverser que les hau-
tes montagnes qui séparent le Turkestan de
l'Inde.
Autrefois, au début de l'ère chrétienne, le
désert était moins étendu. Des villes dont les
ruines émergent étaient bâties, là où aujourd'hui
on ne voit que du sable. Quelques-unes ont été
explorées par des missions scientifiques dont la
plus célèbre est celle de M. Pellk * Pu sable
on a exhumé des panneaux de bois, des étoffes,
des sculptures, des meubles, des manuscrits. Un
Anglais, M.. Stein, a découvert le bureau d'un
fonctionnaire garni de ses archives, de son pa-
pier représentés par des tablettes.
M. Skrine n'a pas limité ses voyages à la
région des oasis, il a exploré les montagnes qui
dominent Kachgar.
M. Skrine a été frappé de la félicité de la
population de ces régions. EJies, vivent loin de
toute agitation. Elles semblent ignorer les pas-
sions qui agitent l'Inde, la Chine, la Russie
d'Asie. U envie en quelque sorte letr bonheur.
Mais les habitants du Turkestan oriental savent-
ils l'apprécier ?
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Attalres Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
.1.
ÉCONOMIES
00
Nous avons signalé hier la publication au
Journal Officiel de quatre décrets concernant
respectivement :
ic Les cadres du personnel des travaux pé-
nitentiaires coloniaux;
20 Les cadres du corps militaire des IU
veillants des établissements pénitentiaires co-
loniaux ;
3° Le régime administratif et financier des
établissements hospitaliers du service géné-
ral à Madagascar;
48 Les droits d'expédition d'actes de l'état
civil délivrés par le dépôt des papiers pu-
blics des colonies.
Ces textes s'inspirent du souci de réduire
les charges de l'Etat.
! Les - deux premiers - suppriment 3 em-
plois dans le personnel des travaux péni-
tentiaires coloniaux et 61 dans celui des sur-
veillants militaires.
Les cadres du personnel des travaux péni-
tentiaires coloniaux sont, en effet, fixés
comme suit :
Conducteur prin ipal. 1
Commis prinripat. 1
Commis ",," 3
Et les cadres du Corps militaire des Sur-
veillants des Etablissement pénitentiaires co-
loniaux sont fixés conformément aux indica-
tions ci-après :
Surveillants principaux,.,. 8
Survrillants-chefs de 11,11 ( la.^e. 14
Surveillants-chefs de 2' classe. 14
Surveillants de j1* da!'c..,. 126
Surveillants dCJ classe. n6
Surveillants de 3* d."s ,'. , , 126
IVautre part, le régime administratif et
ifnancier des établissements hospitaliers du
service général de Madagascar, jusqu'ici en-
tretenus et gérés au (umpte du budget de
l'Etat, est modifié de façon à faire bénéficier
ce dernier d'une économie annuelle de
280.000 franca.
La colonie aura à supporter, par contre, un
surcroit de charges équivalent auquel s'ajou-
teront immédiatement les dépenses supplé-
mentaires provenant des majorations qu ont
subies depuis 1924 les soldes du personnel
aussi bien que les prix des matières et den-
rées de toute nature ; elle devra faire face,
en outre, aux frais que nécessite d\ ne façon
urgente le relèvement des hôpitaux, qui n'ont
pas été sans souffrir, pendant ces dernières
années, des difficultés financières que traverse
la Métropole. Mais, fait remarquer le minis-
tre des Colonies dans son rapport au Prési-
dent de la République, l'œuvre à accomplir
ne parait pas excéder les ressources dont dis-
pose notre grande possession de l'Océan In-
dien, et les modalités d'application de la
léformc sont à très peu près identiques à
celles qui ont été fixées pour l'Afrique Occi-
dentale Française par le décret du 10 avril
1026.
Enfin, ressources nouvelles, il sera perçu,
"our les expéditions d'actes de l'état civil
délivrées par le dépôt des papiers publics des
colonies :
Pour chaque expédition d'un acte de nais-
sance, de reconnaissance ou de décès, 2 fr. 50
(au lieu de 1 fr. 25);
Pour chaque expédition d'un acte de ma-
riage, d'adoption ou de transcription de juge-
ment, 5 fr. (au lieu de 2 fr. 50).
8.a
AKRIVKE
00
A bord du paquebot Angers, des Messa-
geries Maritimes, courrier d'Extrême-
Orient, est arrivé oe matin au bassin de la
Joliette, M. Alexandre Varenne, Gouver-
neur général de l'Indochine, et Mme Va-
renne.
Ils ont été salués par M. Deltini, iprélet
des 'Bouchcs-du-Rhône, le général Mangin,
commandant la 1f11 région et par les auto-
rités de la ville de Marseille.
M. Alexandre Varenne, quittera Mar-
seille ce soir et est attendu demain matin
à Paris.
,.) DBPAHT
o» ̃ ̃
C'est par te rapide de midi et non celui de
10 heures, comme nous l'annoncions hier, que
M. J. Carde, Gouverneur Général de l'A. 0.
F., quittera Paris le samedi 6 novembre pour
s'embarquer à Bordeaux le 8 à bord de YOues-
sant.
M. Lmcien Saint a rejoint son poste
0
M. Lucien Saint, Résident (;énéral en Tu-
nisie, avant de s'embarquer à Marseille,
avant-hier, sur le paquebot GnN'lJe,,,e,,,.(it-
néral-Gréry, pour rejoindre son poste, ac-
compagné du colonel Courtot, chef de son
cabinet militaire, a été salué par MM. Cam-
bon, chef adjoint du cabinet du préfet; Ré-
gis, député, président de l'Office de Tunisie
:\ Marseille, et par MM. Surjous et Boyer,
directeurs.
Le Résident Général est arrivé hier soir à
Tunis.
Polémiques fâcheuses
O
Ce sont des polémiques fâcheu-
ses que celles qui dressent, les uns
contre les otttres, viticulteurs de
France et viticulteurs d'Algérie.
J'écris en insistant : viticulteurs de
Frallcc, et non : viticulteurs du Midi. Parce
que la Fédération des Associa/ioll" viticoles
régionales de France a voté, dans un congrès
tenu à Narbonne, un vœu réclamant le « con-
tingentement » des vins d'Algérie, les Algé-
riens ont crié a Raca » aux quatre départe-
ments méridionaux, gros producteurs de la
boisson nationale. Ils ont voué - à l exécration
la-motion de Narbonne. Elle aurait pte être
de Bordeaux, remarquent les autres, de Di-
jon et même de Paris, si la Fédération avait
tenu son congrès - dans une autre ville que
dans la sous-préfecture de VAude.
Mais ceci n'est qu'un détail. Un viticul-
teurt ancien ministre, a reproché aux Algé-
riens d'avoir délaissé la culture des céréales
pour celle de la vigne. C'est une opinion :
ce nest pas une insulte si elle est exprimée
fn termes décatis, et ce doit être ainsi qu'elle
est exprimée puisqu'il s'agit d'une lettre au
Président du Conseil. Là-dessus les exagéra-
tions recommencent. C'est la viticuliwc algé-
rienne que Von outrage, bien plus, c'est toute
la viticulture de l'Afrique Septentrionale !
On est tenté de retourner le mot célèbre :
Des coups d'épingle, messieurs. mais non des
coups d'épéet A plus forte raison, pas de
coups de matraque! Ft c'en est un que celui
qui est assené par ce journaliste algérien à
mes compatriotes de VHérault : « Si vos ven-
dangt's sont compromises, leur écrivait-il gen-
timent, grâce au mauvais temps que vous Sll-
bissez. nous ne vous plaindrons nullement,
au contraire ; nous croyons en la justice im-
manente, et une fois de plus, elle aura frappé
juste. Amen. » Charité chrétienne, formulée
dans cet : Ainsi soit-il!
Que voulez-vous que fassent les vilicul-
teurs de France ? Qu'ils tendent l'olltre joue.
L'Fvangile le conseille, le - pinard non. Et
alors, les nôtres ripostent avec la même véhé-
tnence, et en hommes vigoureux qui comptent
bien avoir le dernier mot. Wt t on pas traité
les vi:-iulievrs méridionaux, de nababs 10-
(('a. ae richissimes propriétaires, tous sans
O'i'etiQII. Ce paysan est très méchant,
quand on l'attaque il se drftntl. Richissimes,
nous, s'écrient-ils ? Allons donct Ils signa-
lent, même dans le département d'Oran où
les petits producteur s sont plus nombreux,
des caves de 3.000, 3.600, 3.800, 4.700.
5.000 hectolitres; dans le département d'Al-
ge" des caves de 10.000, 25.000, 30.000,
40.000 IleciolUres. Et je songe, pour ma
part, à un certain nombre de communes que
je représente et que je connais bien, où cha-
cun est propriétaire d'un domaine d'tilt. hec-
lareelrviron. Et je me dis aussi qu'il y a
en Algérie pas mal de ces petits proprié-
taires, et que ce nest vraiment pas la peine
de se jeter à la tête réciproquement ces accu-
sations, qu'il y a des nababs et des richis-
simes sous tous les climats, que certains d'en-
tre eux ne Vont pas fait exprès et que nous
avons autre chose à faire qu'à les énumerer
pour jeter de ces arguments-là dans une ba-
taille fratricide.
Il en est de même de l'invitation ironique
adressée aux viticulteurs de la métropole aux-
quels on propose de donner l'exemple en ar-
rachant les premiers. L'Action Vinicole, à
laquelle j'emprunte ces citations, a vite fait
de démontrer qu'en 1850, le vignoble fran-
çais couvrait plus de 2 millions d'hectares,
qu'en 1885 il couvrait une surface moins
considérable, qu'en T907, il couvrait
1.669.257 hectares. qtien 1925 il ne couvrait
plus que 1.426.895 hectares, et, pour tout
dire, que la production totale de 1925 est
approximativement la même qu'en 1907.
Pour les quatre départements du Midi, nous
passons de 482.125 hectares en 1907, à
435.264 en 1925, et, pendant ce temps, pour
l'Algérie, nous passons de 146.985 hectares
à 201.467. Où est i' lxlcmio,,? Là, atlgmen-
Liatiopi de 5.551 hectares; ici, augmentation
de 54.482 hectares.
Il y aura une réplique probablement. Les
viticulteurs algériens ne se tiendront pas pour
bailuJ, et les viticulteurs français ne se con-
tenteront pas de la défensive. Qui ne voit
que ces polétfiiques sont fâcheuses ?
Bataille fratricide, ai-je écrit, je suis de
ceux qui ont lutté pour Vidé? de la solidarité
nécessaire des nations viticoles, à la condi-
tion que mon pays n'en fût pas IcI dupe ;
avant cette solidarité plus large, ne faut-il
pas veiller à ne pas laisser entamer la soli-
darité plus étroite qui doit lier les vins de
France à ceux de la France a/ricaiue. les
producteurs des départements de la métro-
pole à ceux des départements de l'Algérie?
On m'objectera, de ce côté ou de Vautre, que
ce n'est pas le lapin qui a commencé. L'es-
sentiel est que le lapin ne continue pas, et
qu'on arrête ces luttes déplorables en se di-
sant qu'elles ont trop duré. « NOlls ne nous
laisserons pas tondre sans cria w, procla-
ment les Algériens.
Allons, allons, répliquent nos vignerons,
ne cries pas, personne n'a l'intention de vous
tondre, mais de votre côté conduisez vous de
telle sorte que nous ne croyions pas nons
mêmes avoir à craindre pour notre peau.
Mario Rovutan,
Sénateur rte VHérault, ancien minfetre,
Vicf-vrétirient If., la Comminaion
des r.olmlt".,
Secrétaire flânêral
du Groupe VUicole du Pénat.
PIÈCE 166
0-0
14e port de Dakar
0
Il y a quelques mois, une adjudication avait
lieu pour les travaux du port de Dakar. Les
prévisions administratives furent environ de
100 inférieures aux prix demandés par les
soumissionnaires les moins exigeants. Légère-
ment étonné d ur. tel écart entre les prévisions
des services et les conditions des entrepreneurs,
on ne tarda pas à saisir les défauts des propo-
sitions des travaux publics, et notamment l'élé-
vation des coefficients dont il n'avait pas été fait
état dans Ja préparation des appels d offres.
Le Gouverneur Général annula, comme
c t est son droit strict, l' adjudication, bien que
le fait soit assez rare.
Hier, une nouvelle adjudication avait lieu
au ministère des Colonies pour les travaux du
port de Dakar, mais les devis étaient modifiés,
les propositions transformées et la durée des
travaux étendue, cinq ans au lieu de trois ans.
ce qui change sérieusement les conditions
d'amortissement du matériel de dragage, no-
tamment.
27, rue Oudinot, au rez-de-chaussée, pièce
166, à trois heures, M. Le Roux, sous-direc-
teur de l'Agence Economique des Colonies,
préside, entouré de Ml\ Thomasset, inspec-
teur en chef des Travaux publics, directeur des
Travaux publics de l'A.O.F., et Dorland, ins-
pecteur des Travaux publics.
En dehors de ces trois fonctionnaires, huit
personnes dans la salle.
M. Le Roux prononce les ph rases sacra-
mentelles d'usage. Immédiatement trois plis
sont remis au président de séance.
Un quart d'heure d'attente.
Dieu! qu'un quart d'heure est long lors-
qu' on n' a qu'à attendre dans le silence en fu-
mant ou sans fumer des cigarettes.
Trois heures un quart : en ouvre la boîte a
surprises : aucun pli n' a été déposé.
Les trois enveloppes sont ouvertes. Les con-
currents sont moins nombreux qu'à la première
expérience. Ce sont cette fois : *
La Société Nationale des Travaux pubtic.
La CompaRnie Cnéncrale dc. Colonies.
Le" Etablissement- .Vhneider et Daydé.
Les conru'xenU py-irt bien rempli les condi-
tion d'usage (cautionnement, etc.), on déca-
chète leurs soumissions
La Société Nationale de Travaux puMic*
accepte les travaux ttv'c une n..i:)r"lion de
8 ":',. la Compagnie (..tênérale des Colonies
avec une majoration de 6,8 et les établis-
sements Schneider et Daydé avec une majo-
ration de 9
EjiMconséquence l'adjudication, sous réserve
de 1 approbation du Gouverneur Général
Carde, qui, cette fois, n'est pas douteuse, est
acquise à la Compagnie Générale des Colo-
nies qui déjà, il y a quelques mois, lorsque
l'adjudication fut annulée, avait fait les condi-
tions les plus avantageuses.
8.. J. Aytet
«
Mariages princiers
CFO-
Avant-hier soir, la mariée a fait trois fois
le tour du palais sur un tiphour. Elle a été
présentée ce matin à bon mari. Au petit
jour, la mariée s'est dérobée pour se ren-
dre au haman en grande pompe.
Pendant sept jours, elle ne doit voir son
mari que la nuit.
Exceptionnellement, le pacha a envoyé SC3
femmes aux cérémonies.
Au cours de l'après-midi de merc redi, des
fêtes somptueuses ont eu lieu dans le grand
mechouar du palais impérial, en présence du
sultan; cle M. Steepr, des généraux Daugan
et Mougin. des grands dignitaires du makh-
zen, des pachas de tputes les villes, des caïds
de toutes les régions du Maroc.
A 16 h. 30, le cortège a pénétré dans l'im-
mense* cour, ayant à sa tête les fils du sul-
tan, accompagnés d'une foule innombrable
de cavaliers des tribus. Les princes ont été
longuement acclamés par la foule indigène,
contenue par un cordon de gardes impériaux
en grande tenue. Ils se sont u.'rancs jusque
devant la loge où se tenait le sultan, après
avoir passé devant la tente où étaient M.
Steeg et sa suite. , -.
A ce moment, le sultan s est avance et a
remis des décorations, en demandant à M.
Steeg de placer les insignes sur les poitrines
des nouveaux promus.
Le Résident, félicitant chaudement ces der-
niers, a remis alors le cordon de grand-croix
au chambellan Abadou, au chef du nrotocole
Ben Ghabrit, au pacha de Marakech El
Glaoui et les insignes de grand-officier aux
calds Avadi et M'Tougui.
Après cette cérémonie, de magnifiques fan-
tasias se sont continuées jusqu'à la nuit.
Au cours de la matinée, M. Steeg, accom-
pagné de ses collaborateurs, du général Dau-
gan et des fonctionnaires municipaux, a vi-
sité la ville, les hôpitaux et les camps mili-
taires.
Pendant ce temps, Mme Stecg a visité les
œuvres de la Goutte de lait et le dispensaire.
M. Steer dans le Sud Marocain
Profilant, d.- snn séjour daiv* la capitale
du Sud, M. Steeg a reeu la Hésidenee
de llnhio les personnalités européennes et
indigftncfl en audience privée. 11 s'est en-
tretenu avec elles des nécessités et des be-
soins de !a région ef de la ville de Mnvîii-
Keeli.
Le Résident général se proposerait do
se rendre à A sut, grnnd centre tourisliquo
de l'Atlns et réservoir hydraulique do la
région.
Les ruines d'Althiburos
--0.0--
M. Eugène Albertini, directeur des Anti-
quités de r Algérie, professeur à la Faculté
des Lettres d'Alger, allant de Tunis à Te-
bessa, s'est arrêté à Ebba-Ksour, d'où il a
visité les ru'nes romaines d'Althiburos (aujour-
d'hui Medeina). Facilement accessibles
d'Ebba-Ksour, sauf en cas de très mauvais
temps, par une piste d'une douzaine de kilo-
mètres, ces ruines sont au nombre de celles -
le Service des Antiquités de Tunisie a fait
les efforts les plus efficaces. EUes compren-
nent un arc, un forum au voisinage duquel
s'élèvent un Capitole et un autre temple, un
théâtre, plusieurs maisons, sans parler, biea
entendu, des parties non encore déblayées, qui
sont fort vastes; l'ensemble est pittoresque et
beaucoup de détails sont instructifs. Althibims
s'enrichissait, à l'époque romaine, par le com-
'nerce des céréales, comme aujourd'hui Ebba.
Ksour, qui a hérité du rôle d'Althiburos : on
constate à chaque instant, dans notre Afrique.
de telles attaches entre le présent et le pané
de la colonisation. La visite d Atthiburoa doit
être recommandée à tous les voyageurs qui
passent par la Tunisie Centrale.
Dépêches de l'Indochine
La fin du « petit deuil »
Lf «M» nelobve, r l'nccasUni du pii'inh'.r
anniversaire île la mort tir S. M. hhai-Mnh,
a eu lira an tmiihcati île l'rmoer^uv lu eà-
rêmon'i' lifiiellr aile Tiou ti - b: i ti tir-
que la lia du i>etil deuil /n>rh: depuis le dé-
cès da, souverain {>ai les mandaiins subal-
ternes. /.c retient, les /tviaees royale el tous les murulnrins sufo'iicars 1/
assistaient.
---'------ -0
La sériciculture en Indochine
- 0-0-
Lu sériciculture continue à se dévelop-
per dans nos posassions indochinoisea.
O; dév(Mopi»ement toutefois oat assez lent.
La baisse des prix u rabattu l'enthou-
siasme des dernières années.
En t)!.( kM 1'(""I!'t '*'« qunlifA mr»yf;l»ne
valej' i)1 1 piastre > î.îio ; ils t<'»°Torrent
nu débat ù'' 10;ô <) piastie 7• * .;er-'r*. pour
i, en titi
e 'tils.
Les r.ondiKo'.tfc iiWnos, é 'i hiues ont été eu
général très l'II' rnb|» s "i roievnge du ver
;'i. s-lie eti l'V;T) < ! le rendement •. n t-oie des»
,'f "', 'nt a é!
La '"r'1 11:;i des morales il jnov »
no : niais l'absenee d'inondation leur a
permis de rester en production pendant
(ont l'été.
Les trois stulione do giainnge du Ton-
kin : Phu-!ang-tî non, Victrti et Kien-An,
ont produit en 192T» r.. j'M.flOO pontes contre
2.7i?.000 en 1924.
Les Il magnaneries modèles (kA servi-
ces agricoles onl produit (UOO kilos de
cocons.
1)'- nombreuses tournées de dit
ont été fail.en p:ir les fonctionnaires du
service agricole pour amener les indigène»
i\ améliorer leurs méthodes ; des résultai»
très eneou!*ngoan!s ont l'¡ -
------------.------- .--------. - .-..-
La bibfiothèque royale de Pnom-Penh
- 00
Afin de centraliser les documents les plus
intéressants de la littérature Khmer é-pars dans
les pagodes cambodgiennes et de mettre ces
richesses à la disposition de l'élite intellec-
tuelle une bibliothèque a été créée 11 y a deux
ans.
Cette institution a (léjà conquis la faveur du
public.
N^n seulement la bibliothèque est de plus
en plus fréquentée, mais encore de nombreux
érudits viennent consulter manuscrits et livres
cambodgiens qui constituent le trésor de la Bi-
bliothèque Royale.
Cet établissement ne home pas là son acti-
vité. Il a entrepris de rendre accessibles au
grand public les œuvres les plus considérables
de la littérature Khmer.
C'est ainsi que vient de paraitre. sous ces
auspices, un recueil de règles moral es extraites
de la « Triple Corbeille » et traduites en cam-
bodgien : le Gihipadebat.
La Bibliothèque éditera sous peu le
Singaioyadasutta, qui contient une partie de
l'enseignement du Bouddha.
Cet ouvrage est comme les précédents, la
traduction de textes qui n'étaient jusqu'à pré-
sent accessibles qu'aux palisants.
Bientôt aussi va paraître la Revue Cam-
bodgienne Campuchca Sauriya, uù collabore-
ront tous les érudits du Protectorat. Elle sera
pour le Cambodge ce que la Revue des A mis
du vieux Hué est tx)ur l Annam.
Il faut ajouter à ce tableau de i activité de
la Bibliothèque Royale, l'édition de gravures
boudhiques à l'usage du cube.
TAUX DE LA ROUPIE
Le gouverneur «les .'lablissemerits français
dan l'Inde iemt de faire connaître au mi-
nistre, des colonies qu'à la. dute du 27 octobre
1926 le tnux nfHriel «le la roupie était lIe
11 V. :tn.
pour les UaiiNes aomfaretises coloniales
̃ 1 O-O-
T/Académie Française avant r<\n pn don
anonyme 12.000 francs de rente annuelle et
nne somme de 3.ÎV00 francs 'n lions de. b
ïléfenise Nationale, a déridé dVmplo\er ,'
fonds a la création de prix annuels ,'JI 1;,
veur de familles nombreuses des pays dr
protectorat et des colonies : Maroc, Mgérir,
Tunisie, Nouvi IL-< 'alédonio, \!aa.«i.fasc;ii',
1 rie., etc.
VINGT-StëP'l'lliME AN NICE. X* 1C0 LE NUMHRO : oO CENTIMES VENDREDI sulli >
/-\ :.-.' 1. b
t
Les Annales Çoloniales .'?
-.,4., .;.- JOURNAL QUOTIDIEN
Lu Aumm puuift PAU "LSS ANMALBS OOLOW1ALK8*'BOUT LA fHUHUtlt
KtCUUMVK DU JOUMUL
LmÀ/MsmmslRislmmsmtr»tmsmmsBmrmmétJmmnsistésmlmA§smsstésP9iêsÊt
DIRECTEURS S MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RttMfca M Aèehim^iw : 34, Rut du Mont-Thabor, PARIS-110 -. III" : LOtJDI IM7
Ua u 8 moi.. ID-
.el Colonie». w. iTÏ
^̃0u"ŒL ( j Etranger 120» ss » 38 ̃ 1
ghMW4
-.:. l Etf'Oftller - - 120. 85 1 31.,
_8 - -
- itwwMoaai tmmm MMNaswportatleinlwpriidMa librtirw I
A travers le Turkestan chinois
osai
Il arrive parfois que les diplomates ne se con-
finent pas absolument dans leur métier et ai-
!L..;dt a regarder un peu autour de soi, noter
ce qu ils voient et communiquer au public le
rcsu.lat ae leurs observations. Il faut s' en féli-
citer, surtout lorsqu'il s'agit de pays que nous
connaissons peu ou quç nous connaissons mal.
Aussi iaut-il savoir gré à M. Skrine, Consul
général britannique dans le Turkestan oriental
ou chinois d'avoir publié ses notes de voyage,
si vivantes, si intéressantes, et qui apportent une
utile contribution à ce que Sven Hedin, Prje-
valski et d' altres nous avaient déjà appris sur
ce pays.
A - beaucoup d' entre nous, le Turkestan
oriental se présente avec je ne sais quoi de
vague et d'incertain. Nous le situons quelque
part en Asie, niais sans arriver à dire sa place
exacte ni à nous faire une idée un peu nette de
sa topographte. Combien d'entre nous se figu-
re:-.t-tls même approximativement ce qu ett, cette
vaste cuvette d'une superficie supérieure à deux
fois celle de la France avec les hautes mon-
tagnes qui l'entourent : le Tian-Chan ou Monts
Célestes, au Nord ; les chaînes du Pamir et
de ! Himatpya, à l'euest, et au sud-ouest, le
Karen-Soun et t Aityn-Tagh au sud, avec son
iT-meme désert de Takla-Maklan qui couvre
presque tout l'intérieur ? Les montagnes et le
désert l'isolent presque du reste du monde. Sur
ce territoire plus grand que la France, l'Alle-
magne, la 5iiipse, la Hollande et la Belgique
réunies, vit une population qui ne dépasse guère
1 million d'individus. La Chine étend sa suze-
raineté sur ces pasteurs et ces agriculteurs par-
courant la steppe, ou vivant groupés dans des
oasis, loin de l' agitation qui gronde sur presque
toutes leurs frontières.
L'accès de ce pays est naturellement diffi-
cite. Avant la guerre, trois routes y condui-
raient ; l'une, empruntant la voie ferrée qui,
ri* Moscou par Orenbourg et Tachkent, attei-
gnait Andidjan, se prolongeait ensuite Dar des
pistes plus ou moins utilisables jusqu'à Kach-
gr. Cette voie était très ancienne et autrefois
p¡:.r les oasis qui s'échelonnent au pied du
Tian-Chan ge continuait jusqu'en Chine.
C'était. la fameuse route de la soie que sui-
les négociants chinois qui se rencontraient
vtfr* KachfliHr avec les marchands prt", les-
(¡,'eh.. à ttavers le Turkestan russe, la Perse
sir 4ciîtrior: aie et T Asie-Mineure, assuraient les
Óchanf;es entre la Méditerranée et l'Asie Cen-
t-nl'Tr et Orientai©. Depuis la révolution n'!sc,
I? ligrtfe du Transcaoien n'est plus utilisée.
Mais ce ne fera probablement pas pour long-
temps, puisqu'on signale les indices d'une ac-
tion des Soviets dans ces régions-là.
La deuxième voie est bien plus longue et
bien plus pénible. Elle part de Pékin, et par
te oodi nous conduit à travers « les solitudes
les plus rébarbatives de la terre », jusque dans
le' bassin du Tadym. Il faut deux mois pour
tatre le voyage de Pékin à Kachgar. La troi-
li ..e enfin est un peu plus courte : elle tra-
vée la région montagneuse qui sépure la val-
lée de rindui du Turkestan. Elle est non seu-
lement - pénible, ma is encore périlleuse.
Le luikestan chijiois n est donc pas un pays
d'accès commode. La route qui le relie à
l'Inde n' est pas facilement praticable. Cepen-
dant, l' Angleterre la fait surveiller attentne-
ment. Se rappelant qu'au VIII;) siècle, une ar-
mée chinoise, passant par des col, - de 5.500
mètres d'altitude, avait pénétré dans la plain
indo-gangelique, elle craint que des partisans
audacieux n'accomplissent le même exploit.
EJle voit, d'autre part, tous les ans, des pèle-
rins du Turkestan traverser ces pays difficiles
pour se rendre à Bombay, et de là s embar-
quer à destination de la Mecque. Aussi fait-
elle observer de très près tous les mouvements,
toutes les entreprises politiques qui peuvent se
produire dans ces territoires dont nombre de
Français soupçonnent à peine l'existence.
Elle redoute notamment l'intervention des
Russes. Les populations - du Turkestan chinois.
nomades ou sédentaires, parlent la même lan-
gue et professent la même religion que celles
du Turkestan russe. Ce sont des liens qui per-
mettent à une diplomatie vigilante de nouer,
d'entretenir et de développer des relations utiles
entre les habitants des deux pays. C'est ce que
n'avaient pas manqué de faire les agents du tsar
avant la guerre. Sous des prétextes plus ou
moins plausibles, des postes militaires avaient
été établis aux pieds des Tian-Chan et même
une petite garnison à Kachgar. L' Angleterre
avait vu cette infiltration russe d'un fort mau-
vais ceil. Aujourd'hui, lés Russes son! partis.
Peut-être reviendront-ils ? Mais pour l'instant,
j'influence britannique s'exerce seule, avec dis-
crétion, il est vrai, sur ce territoire qui feconnaît
l'autorité vacillante et lointaine du Gouverne-
ment de P".
M. 3krine ne nous donne pas des renseigne-
ments sur son activité diplomatique ni sur les
de!sdus de la politique anglaise dans cette par-
tie ( l'Asie. Ses notes sont consacrées à des
descrintions géographiques, et leur intérêt, pour
ê'r: étroitement limité, ne s'en trouve pas di-
miiv.c. Elles nous apportent des renseignements
utiles el souvent nouveaux sur une des parties
de l'Asie que nous connaissons le tnoins.
Il n'est pas facile d'aller de Srinagar, capi-
tale de Cachemire à Kachgar. Il faut, pendant
m mois et demi, cheminer sur des sentiers
l:-C'¡t et faire des ascensions à des altitudes
Ultérieures à celles que nous trouvons dans nos
Aloes françaises. L'escalade de l'Himalaya
est longue : les pics sont très élevés, heureute-
irent qu'ils sont séparés par des dépressions
qu'empruntent les voyageurs. Malgré taut, en
avance lentement et pas toujours sans danger.
Mais, de loin en loin, les parois rocheuses de
la montagne s' écartent et laissent u apparaître
un village dans une conque d'une merveil-
leuse fraîcheur » et d'une admirable fertilité.
C est dans un de ces sites que se trouvent Cet-
git, l'extrême avant-posfé de l'armée anglo-in-
denne, au pied du Pamir, et Baltit, capitale
d'une petite principauté. Dans ces vallées loin-
taines, on trouve comme clet îlots de civilisa-
tion. On y conserve encore le souvenir assez
vivant des conquêtes d' Alexandre. Les usages
y ont pénétré. Invités à déjeuner chez le sou-
verain du pays, M. et Mme Skrine ne furent
pas peu surpris d'y trouver u une table et un
service dignes d' un intérieur européen ».
Uelgit et Daltxt sont des lieux de repos pour
le voyageur. El il est heureux de trouver ainsi
de distance en distance des endroits où l'on
puisse se refaire. Car le chemin qui vous attend
passe par des gorges effrayantes, surplombe des
gouffres d'une profondeur vertigineuse, suit
des escarpements montant plus haut que le
Mont-Blanc. On chemine ainsi durant plusieurs
jours de suite. La route n'étant pas toujours
accessible aux chevaux, ceux-ci doivent faire
d'énormes détours. A de certains moments, on
se trouve devant des glaciers qui n' ont pas
mcins de 60 kilomètres de long. Grâce aux
pierres et aux sables qui les recouvrent, on peut
les traverfer sans accident. On franchit ainsi
l'Hindou-Kouch et on arrive sur le plateau de
Pamir. - --
C est ici le Toit du Monde. On est à plus
de 5.000 mètre; d'altitude. Il n'y a plus de
gorges. de montagnes serrées les unes contre
les autres, mais d'immenses espaces couverts
de pâturages que peuplent les troupeaux de
Kirghizes. On a l'impression des hauts alpages
de Suisse, mais avec cette différence que les
chalets sont remplacés par des tentes. Curieuses
ces tentes kirghizes formées d'un treillage en
bois circulaire recouvert de feutre. L'intérieur
est éclairé par un trou aménagé dans le toit et
décoré de tapis rouges et bleus d'une superbe
tonalité. Il faut plusieits jours de marche pour
traverser ce vaste plateau. Neuf jours d ascen-
ilions et de descentes à travers une - région mon-
tagneuse dont certains sommets atteignent 7.400
ou 7.600 mètres, et l'on est a Kachgar.
Le paysage change. Kachgar est bâti au
milieu de la verdure, -c Partout des bouquets
de peupliers et d' acacias, de" vergers, des jar.
dins potagers, des vignes, des champs de céréa-
les, de cotonniers, séparés par des multitudes
de canaux d'irrigation. C'est une fécondité
'.b Paradis terrestre. Il La fertilité du sol est
telle que si vous plantez une branche elle de-
vient rapidement un arbuste, pour oeu que vous
l'arrosiez. Et au-dessus de ces champs de ver-
dure, les monts neigeux des Tian-Chan.
Au coucher du soleil, le spectacle est mer-
l veilleux. « Le soleil baisse, écrit M. Sluine,
ses rayons enveloppent les maisons et les arbres
de reflets d'or, et au milieu de ce scintillement,
des groupes de femmes travaillant dans les jar-
dins mettent des taches orange, rose, indigo ;
des points d'orgue dans cette symphonie de lu-
mière. L intensité des tonalités laisse un
éblouissement que le temps n'efface pas. »
M. Skrine ne se contenta pas de s'installér
à Kachgar. Dans les oasis qui s'échelonnent au
pied du Kouen-Loun, vivent des colonies
d Hindous et de Musulmans, tous originaires
de l'Inde, commerçants ou agriculteurs. Le
Gouvernement anglais les fait visiter par ses
rgmt,. C'est pourquoi, sur les deux années
qu'il occupa son poste. M. Skrine en passa
plus de la moitié en tournée.
Le voyage, ici, n' est ni fort fatigant, ni dan-
gereux. Des routes ou de bonnes pistes relient
les localités les unes aux autres. Le brigandage
n' y sévit pas. Une femme peut, sans risque,
s'aventurer toute'seule sur une de ces routes.
L'administration chinoise ne pressure pas l'ha-
bitant et se préoccupe même parfois de déve-
lopper son bien-être
Cette succession d'oasis au nord du Kouen-
Loun est un des traits caractéristiques du Tur-
kestan oriental. Le long de la montagne, par-
tout où les torrents des montagnes apportent
leurs eaux bienfaisantes, une riche végétation
recouvre la plaine. « Ce sont de riches cultures,
des fermes. solidement bâties semblables à de
vieilles fermes anglaises, des champs bordés
de canaux d'irrigation, des pâturages peuplés
de bétail, une impression de Hollande asiati-
que, partout un air de prospérité, une sensation
de pays où les gens vivent heureux et dans
l'aisance. »
Youtrand, la principale agglomération de la
région du larym, avec ses 150.000 habitants,
s'é lève au milieu d'une région semblable, et
aussi Khotan, moins peuplée, mais fort curieuse
avec ses 300 bowcadep. C'est à Khotan que,
durant des siècles, on a fabriqué les plus beaux
tapis de l'Asie Centrale. Korga marque la fin
du cAté de l'Est de ce que M. Skrine appelle
le jardin du Turkestan. Au cJelA, sur plus de
1.300 kilafttres, s'étend l'immense désert de
table, aussi dangereux à traverser que les hau-
tes montagnes qui séparent le Turkestan de
l'Inde.
Autrefois, au début de l'ère chrétienne, le
désert était moins étendu. Des villes dont les
ruines émergent étaient bâties, là où aujourd'hui
on ne voit que du sable. Quelques-unes ont été
explorées par des missions scientifiques dont la
plus célèbre est celle de M. Pellk * Pu sable
on a exhumé des panneaux de bois, des étoffes,
des sculptures, des meubles, des manuscrits. Un
Anglais, M.. Stein, a découvert le bureau d'un
fonctionnaire garni de ses archives, de son pa-
pier représentés par des tablettes.
M. Skrine n'a pas limité ses voyages à la
région des oasis, il a exploré les montagnes qui
dominent Kachgar.
M. Skrine a été frappé de la félicité de la
population de ces régions. EJies, vivent loin de
toute agitation. Elles semblent ignorer les pas-
sions qui agitent l'Inde, la Chine, la Russie
d'Asie. U envie en quelque sorte letr bonheur.
Mais les habitants du Turkestan oriental savent-
ils l'apprécier ?
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Attalres Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
.1.
ÉCONOMIES
00
Nous avons signalé hier la publication au
Journal Officiel de quatre décrets concernant
respectivement :
ic Les cadres du personnel des travaux pé-
nitentiaires coloniaux;
20 Les cadres du corps militaire des IU
veillants des établissements pénitentiaires co-
loniaux ;
3° Le régime administratif et financier des
établissements hospitaliers du service géné-
ral à Madagascar;
48 Les droits d'expédition d'actes de l'état
civil délivrés par le dépôt des papiers pu-
blics des colonies.
Ces textes s'inspirent du souci de réduire
les charges de l'Etat.
! Les - deux premiers - suppriment 3 em-
plois dans le personnel des travaux péni-
tentiaires coloniaux et 61 dans celui des sur-
veillants militaires.
Les cadres du personnel des travaux péni-
tentiaires coloniaux sont, en effet, fixés
comme suit :
Conducteur prin ipal. 1
Commis prinripat. 1
Commis ",," 3
Et les cadres du Corps militaire des Sur-
veillants des Etablissement pénitentiaires co-
loniaux sont fixés conformément aux indica-
tions ci-après :
Surveillants principaux,.,. 8
Survrillants-chefs de 11,11 ( la.^e. 14
Surveillants-chefs de 2' classe. 14
Surveillants de j1* da!'c..,. 126
Surveillants dCJ classe. n6
Surveillants de 3* d."s ,'. , , 126
IVautre part, le régime administratif et
ifnancier des établissements hospitaliers du
service général de Madagascar, jusqu'ici en-
tretenus et gérés au (umpte du budget de
l'Etat, est modifié de façon à faire bénéficier
ce dernier d'une économie annuelle de
280.000 franca.
La colonie aura à supporter, par contre, un
surcroit de charges équivalent auquel s'ajou-
teront immédiatement les dépenses supplé-
mentaires provenant des majorations qu ont
subies depuis 1924 les soldes du personnel
aussi bien que les prix des matières et den-
rées de toute nature ; elle devra faire face,
en outre, aux frais que nécessite d\ ne façon
urgente le relèvement des hôpitaux, qui n'ont
pas été sans souffrir, pendant ces dernières
années, des difficultés financières que traverse
la Métropole. Mais, fait remarquer le minis-
tre des Colonies dans son rapport au Prési-
dent de la République, l'œuvre à accomplir
ne parait pas excéder les ressources dont dis-
pose notre grande possession de l'Océan In-
dien, et les modalités d'application de la
léformc sont à très peu près identiques à
celles qui ont été fixées pour l'Afrique Occi-
dentale Française par le décret du 10 avril
1026.
Enfin, ressources nouvelles, il sera perçu,
"our les expéditions d'actes de l'état civil
délivrées par le dépôt des papiers publics des
colonies :
Pour chaque expédition d'un acte de nais-
sance, de reconnaissance ou de décès, 2 fr. 50
(au lieu de 1 fr. 25);
Pour chaque expédition d'un acte de ma-
riage, d'adoption ou de transcription de juge-
ment, 5 fr. (au lieu de 2 fr. 50).
8.a
AKRIVKE
00
A bord du paquebot Angers, des Messa-
geries Maritimes, courrier d'Extrême-
Orient, est arrivé oe matin au bassin de la
Joliette, M. Alexandre Varenne, Gouver-
neur général de l'Indochine, et Mme Va-
renne.
Ils ont été salués par M. Deltini, iprélet
des 'Bouchcs-du-Rhône, le général Mangin,
commandant la 1f11 région et par les auto-
rités de la ville de Marseille.
M. Alexandre Varenne, quittera Mar-
seille ce soir et est attendu demain matin
à Paris.
,.) DBPAHT
o» ̃ ̃
C'est par te rapide de midi et non celui de
10 heures, comme nous l'annoncions hier, que
M. J. Carde, Gouverneur Général de l'A. 0.
F., quittera Paris le samedi 6 novembre pour
s'embarquer à Bordeaux le 8 à bord de YOues-
sant.
M. Lmcien Saint a rejoint son poste
0
M. Lucien Saint, Résident (;énéral en Tu-
nisie, avant de s'embarquer à Marseille,
avant-hier, sur le paquebot GnN'lJe,,,e,,,.(it-
néral-Gréry, pour rejoindre son poste, ac-
compagné du colonel Courtot, chef de son
cabinet militaire, a été salué par MM. Cam-
bon, chef adjoint du cabinet du préfet; Ré-
gis, député, président de l'Office de Tunisie
:\ Marseille, et par MM. Surjous et Boyer,
directeurs.
Le Résident Général est arrivé hier soir à
Tunis.
Polémiques fâcheuses
O
Ce sont des polémiques fâcheu-
ses que celles qui dressent, les uns
contre les otttres, viticulteurs de
France et viticulteurs d'Algérie.
J'écris en insistant : viticulteurs de
Frallcc, et non : viticulteurs du Midi. Parce
que la Fédération des Associa/ioll" viticoles
régionales de France a voté, dans un congrès
tenu à Narbonne, un vœu réclamant le « con-
tingentement » des vins d'Algérie, les Algé-
riens ont crié a Raca » aux quatre départe-
ments méridionaux, gros producteurs de la
boisson nationale. Ils ont voué - à l exécration
la-motion de Narbonne. Elle aurait pte être
de Bordeaux, remarquent les autres, de Di-
jon et même de Paris, si la Fédération avait
tenu son congrès - dans une autre ville que
dans la sous-préfecture de VAude.
Mais ceci n'est qu'un détail. Un viticul-
teurt ancien ministre, a reproché aux Algé-
riens d'avoir délaissé la culture des céréales
pour celle de la vigne. C'est une opinion :
ce nest pas une insulte si elle est exprimée
fn termes décatis, et ce doit être ainsi qu'elle
est exprimée puisqu'il s'agit d'une lettre au
Président du Conseil. Là-dessus les exagéra-
tions recommencent. C'est la viticuliwc algé-
rienne que Von outrage, bien plus, c'est toute
la viticulture de l'Afrique Septentrionale !
On est tenté de retourner le mot célèbre :
Des coups d'épingle, messieurs. mais non des
coups d'épéet A plus forte raison, pas de
coups de matraque! Ft c'en est un que celui
qui est assené par ce journaliste algérien à
mes compatriotes de VHérault : « Si vos ven-
dangt's sont compromises, leur écrivait-il gen-
timent, grâce au mauvais temps que vous Sll-
bissez. nous ne vous plaindrons nullement,
au contraire ; nous croyons en la justice im-
manente, et une fois de plus, elle aura frappé
juste. Amen. » Charité chrétienne, formulée
dans cet : Ainsi soit-il!
Que voulez-vous que fassent les vilicul-
teurs de France ? Qu'ils tendent l'olltre joue.
L'Fvangile le conseille, le - pinard non. Et
alors, les nôtres ripostent avec la même véhé-
tnence, et en hommes vigoureux qui comptent
bien avoir le dernier mot. Wt t on pas traité
les vi:-iulievrs méridionaux, de nababs 10-
(('a. ae richissimes propriétaires, tous sans
O'i'etiQII. Ce paysan est très méchant,
quand on l'attaque il se drftntl. Richissimes,
nous, s'écrient-ils ? Allons donct Ils signa-
lent, même dans le département d'Oran où
les petits producteur s sont plus nombreux,
des caves de 3.000, 3.600, 3.800, 4.700.
5.000 hectolitres; dans le département d'Al-
ge" des caves de 10.000, 25.000, 30.000,
40.000 IleciolUres. Et je songe, pour ma
part, à un certain nombre de communes que
je représente et que je connais bien, où cha-
cun est propriétaire d'un domaine d'tilt. hec-
lareelrviron. Et je me dis aussi qu'il y a
en Algérie pas mal de ces petits proprié-
taires, et que ce nest vraiment pas la peine
de se jeter à la tête réciproquement ces accu-
sations, qu'il y a des nababs et des richis-
simes sous tous les climats, que certains d'en-
tre eux ne Vont pas fait exprès et que nous
avons autre chose à faire qu'à les énumerer
pour jeter de ces arguments-là dans une ba-
taille fratricide.
Il en est de même de l'invitation ironique
adressée aux viticulteurs de la métropole aux-
quels on propose de donner l'exemple en ar-
rachant les premiers. L'Action Vinicole, à
laquelle j'emprunte ces citations, a vite fait
de démontrer qu'en 1850, le vignoble fran-
çais couvrait plus de 2 millions d'hectares,
qu'en 1885 il couvrait une surface moins
considérable, qu'en T907, il couvrait
1.669.257 hectares. qtien 1925 il ne couvrait
plus que 1.426.895 hectares, et, pour tout
dire, que la production totale de 1925 est
approximativement la même qu'en 1907.
Pour les quatre départements du Midi, nous
passons de 482.125 hectares en 1907, à
435.264 en 1925, et, pendant ce temps, pour
l'Algérie, nous passons de 146.985 hectares
à 201.467. Où est i' lxlcmio,,? Là, atlgmen-
Liatiopi de 5.551 hectares; ici, augmentation
de 54.482 hectares.
Il y aura une réplique probablement. Les
viticulteurs algériens ne se tiendront pas pour
bailuJ, et les viticulteurs français ne se con-
tenteront pas de la défensive. Qui ne voit
que ces polétfiiques sont fâcheuses ?
Bataille fratricide, ai-je écrit, je suis de
ceux qui ont lutté pour Vidé? de la solidarité
nécessaire des nations viticoles, à la condi-
tion que mon pays n'en fût pas IcI dupe ;
avant cette solidarité plus large, ne faut-il
pas veiller à ne pas laisser entamer la soli-
darité plus étroite qui doit lier les vins de
France à ceux de la France a/ricaiue. les
producteurs des départements de la métro-
pole à ceux des départements de l'Algérie?
On m'objectera, de ce côté ou de Vautre, que
ce n'est pas le lapin qui a commencé. L'es-
sentiel est que le lapin ne continue pas, et
qu'on arrête ces luttes déplorables en se di-
sant qu'elles ont trop duré. « NOlls ne nous
laisserons pas tondre sans cria w, procla-
ment les Algériens.
Allons, allons, répliquent nos vignerons,
ne cries pas, personne n'a l'intention de vous
tondre, mais de votre côté conduisez vous de
telle sorte que nous ne croyions pas nons
mêmes avoir à craindre pour notre peau.
Mario Rovutan,
Sénateur rte VHérault, ancien minfetre,
Vicf-vrétirient If., la Comminaion
des r.olmlt".,
Secrétaire flânêral
du Groupe VUicole du Pénat.
PIÈCE 166
0-0
14e port de Dakar
0
Il y a quelques mois, une adjudication avait
lieu pour les travaux du port de Dakar. Les
prévisions administratives furent environ de
100 inférieures aux prix demandés par les
soumissionnaires les moins exigeants. Légère-
ment étonné d ur. tel écart entre les prévisions
des services et les conditions des entrepreneurs,
on ne tarda pas à saisir les défauts des propo-
sitions des travaux publics, et notamment l'élé-
vation des coefficients dont il n'avait pas été fait
état dans Ja préparation des appels d offres.
Le Gouverneur Général annula, comme
c t est son droit strict, l' adjudication, bien que
le fait soit assez rare.
Hier, une nouvelle adjudication avait lieu
au ministère des Colonies pour les travaux du
port de Dakar, mais les devis étaient modifiés,
les propositions transformées et la durée des
travaux étendue, cinq ans au lieu de trois ans.
ce qui change sérieusement les conditions
d'amortissement du matériel de dragage, no-
tamment.
27, rue Oudinot, au rez-de-chaussée, pièce
166, à trois heures, M. Le Roux, sous-direc-
teur de l'Agence Economique des Colonies,
préside, entouré de Ml\ Thomasset, inspec-
teur en chef des Travaux publics, directeur des
Travaux publics de l'A.O.F., et Dorland, ins-
pecteur des Travaux publics.
En dehors de ces trois fonctionnaires, huit
personnes dans la salle.
M. Le Roux prononce les ph rases sacra-
mentelles d'usage. Immédiatement trois plis
sont remis au président de séance.
Un quart d'heure d'attente.
Dieu! qu'un quart d'heure est long lors-
qu' on n' a qu'à attendre dans le silence en fu-
mant ou sans fumer des cigarettes.
Trois heures un quart : en ouvre la boîte a
surprises : aucun pli n' a été déposé.
Les trois enveloppes sont ouvertes. Les con-
currents sont moins nombreux qu'à la première
expérience. Ce sont cette fois : *
La Société Nationale des Travaux pubtic.
La CompaRnie Cnéncrale dc. Colonies.
Le" Etablissement- .Vhneider et Daydé.
Les conru'xenU py-irt bien rempli les condi-
tion d'usage (cautionnement, etc.), on déca-
chète leurs soumissions
La Société Nationale de Travaux puMic*
accepte les travaux ttv'c une n..i:)r"lion de
8 ":',. la Compagnie (..tênérale des Colonies
avec une majoration de 6,8 et les établis-
sements Schneider et Daydé avec une majo-
ration de 9
EjiMconséquence l'adjudication, sous réserve
de 1 approbation du Gouverneur Général
Carde, qui, cette fois, n'est pas douteuse, est
acquise à la Compagnie Générale des Colo-
nies qui déjà, il y a quelques mois, lorsque
l'adjudication fut annulée, avait fait les condi-
tions les plus avantageuses.
8.. J. Aytet
«
Mariages princiers
CFO-
Avant-hier soir, la mariée a fait trois fois
le tour du palais sur un tiphour. Elle a été
présentée ce matin à bon mari. Au petit
jour, la mariée s'est dérobée pour se ren-
dre au haman en grande pompe.
Pendant sept jours, elle ne doit voir son
mari que la nuit.
Exceptionnellement, le pacha a envoyé SC3
femmes aux cérémonies.
Au cours de l'après-midi de merc redi, des
fêtes somptueuses ont eu lieu dans le grand
mechouar du palais impérial, en présence du
sultan; cle M. Steepr, des généraux Daugan
et Mougin. des grands dignitaires du makh-
zen, des pachas de tputes les villes, des caïds
de toutes les régions du Maroc.
A 16 h. 30, le cortège a pénétré dans l'im-
mense* cour, ayant à sa tête les fils du sul-
tan, accompagnés d'une foule innombrable
de cavaliers des tribus. Les princes ont été
longuement acclamés par la foule indigène,
contenue par un cordon de gardes impériaux
en grande tenue. Ils se sont u.'rancs jusque
devant la loge où se tenait le sultan, après
avoir passé devant la tente où étaient M.
Steeg et sa suite. , -.
A ce moment, le sultan s est avance et a
remis des décorations, en demandant à M.
Steeg de placer les insignes sur les poitrines
des nouveaux promus.
Le Résident, félicitant chaudement ces der-
niers, a remis alors le cordon de grand-croix
au chambellan Abadou, au chef du nrotocole
Ben Ghabrit, au pacha de Marakech El
Glaoui et les insignes de grand-officier aux
calds Avadi et M'Tougui.
Après cette cérémonie, de magnifiques fan-
tasias se sont continuées jusqu'à la nuit.
Au cours de la matinée, M. Steeg, accom-
pagné de ses collaborateurs, du général Dau-
gan et des fonctionnaires municipaux, a vi-
sité la ville, les hôpitaux et les camps mili-
taires.
Pendant ce temps, Mme Stecg a visité les
œuvres de la Goutte de lait et le dispensaire.
M. Steer dans le Sud Marocain
Profilant, d.- snn séjour daiv* la capitale
du Sud, M. Steeg a reeu la Hésidenee
de llnhio les personnalités européennes et
indigftncfl en audience privée. 11 s'est en-
tretenu avec elles des nécessités et des be-
soins de !a région ef de la ville de Mnvîii-
Keeli.
Le Résident général se proposerait do
se rendre à A sut, grnnd centre tourisliquo
de l'Atlns et réservoir hydraulique do la
région.
Les ruines d'Althiburos
--0.0--
M. Eugène Albertini, directeur des Anti-
quités de r Algérie, professeur à la Faculté
des Lettres d'Alger, allant de Tunis à Te-
bessa, s'est arrêté à Ebba-Ksour, d'où il a
visité les ru'nes romaines d'Althiburos (aujour-
d'hui Medeina). Facilement accessibles
d'Ebba-Ksour, sauf en cas de très mauvais
temps, par une piste d'une douzaine de kilo-
mètres, ces ruines sont au nombre de celles -
le Service des Antiquités de Tunisie a fait
les efforts les plus efficaces. EUes compren-
nent un arc, un forum au voisinage duquel
s'élèvent un Capitole et un autre temple, un
théâtre, plusieurs maisons, sans parler, biea
entendu, des parties non encore déblayées, qui
sont fort vastes; l'ensemble est pittoresque et
beaucoup de détails sont instructifs. Althibims
s'enrichissait, à l'époque romaine, par le com-
'nerce des céréales, comme aujourd'hui Ebba.
Ksour, qui a hérité du rôle d'Althiburos : on
constate à chaque instant, dans notre Afrique.
de telles attaches entre le présent et le pané
de la colonisation. La visite d Atthiburoa doit
être recommandée à tous les voyageurs qui
passent par la Tunisie Centrale.
Dépêches de l'Indochine
La fin du « petit deuil »
Lf «M» nelobve, r l'nccasUni du pii'inh'.r
anniversaire île la mort tir S. M. hhai-Mnh,
a eu lira an tmiihcati île l'rmoer^uv lu eà-
rêmon'i' lifiiellr aile Tiou ti - b: i ti tir-
que la lia du i>etil deuil /n>rh: depuis le dé-
cès da, souverain {>ai les mandaiins subal-
ternes. /.c retient, les /tviaees royale el tous les murulnrins sufo'iicars 1/
assistaient.
---'------ -0
La sériciculture en Indochine
- 0-0-
Lu sériciculture continue à se dévelop-
per dans nos posassions indochinoisea.
O; dév(Mopi»ement toutefois oat assez lent.
La baisse des prix u rabattu l'enthou-
siasme des dernières années.
En t)!.( kM 1'(""I!'t '*'« qunlifA mr»yf;l»ne
valej' i)1 1 piastre > î.îio ; ils t<'»°Torrent
nu débat ù'' 10;ô <) piastie 7• * .;er-'r*. pour
i, en titi
e 'tils.
Les r.ondiKo'.tfc iiWnos, é 'i hiues ont été eu
général très l'II' rnb|» s "i roievnge du ver
;'i. s-lie eti l'V;T) < ! le rendement •. n t-oie des»
,'f "', 'nt a é!
La '"r'1 11:;i des morales il jnov »
no : niais l'absenee d'inondation leur a
permis de rester en production pendant
(ont l'été.
Les trois stulione do giainnge du Ton-
kin : Phu-!ang-tî non, Victrti et Kien-An,
ont produit en 192T» r.. j'M.flOO pontes contre
2.7i?.000 en 1924.
Les Il magnaneries modèles (kA servi-
ces agricoles onl produit (UOO kilos de
cocons.
1)'- nombreuses tournées de dit
ont été fail.en p:ir les fonctionnaires du
service agricole pour amener les indigène»
i\ améliorer leurs méthodes ; des résultai»
très eneou!*ngoan!s ont l'¡ -
------------.------- .--------. - .-..-
La bibfiothèque royale de Pnom-Penh
- 00
Afin de centraliser les documents les plus
intéressants de la littérature Khmer é-pars dans
les pagodes cambodgiennes et de mettre ces
richesses à la disposition de l'élite intellec-
tuelle une bibliothèque a été créée 11 y a deux
ans.
Cette institution a (léjà conquis la faveur du
public.
N^n seulement la bibliothèque est de plus
en plus fréquentée, mais encore de nombreux
érudits viennent consulter manuscrits et livres
cambodgiens qui constituent le trésor de la Bi-
bliothèque Royale.
Cet établissement ne home pas là son acti-
vité. Il a entrepris de rendre accessibles au
grand public les œuvres les plus considérables
de la littérature Khmer.
C'est ainsi que vient de paraitre. sous ces
auspices, un recueil de règles moral es extraites
de la « Triple Corbeille » et traduites en cam-
bodgien : le Gihipadebat.
La Bibliothèque éditera sous peu le
Singaioyadasutta, qui contient une partie de
l'enseignement du Bouddha.
Cet ouvrage est comme les précédents, la
traduction de textes qui n'étaient jusqu'à pré-
sent accessibles qu'aux palisants.
Bientôt aussi va paraître la Revue Cam-
bodgienne Campuchca Sauriya, uù collabore-
ront tous les érudits du Protectorat. Elle sera
pour le Cambodge ce que la Revue des A mis
du vieux Hué est tx)ur l Annam.
Il faut ajouter à ce tableau de i activité de
la Bibliothèque Royale, l'édition de gravures
boudhiques à l'usage du cube.
TAUX DE LA ROUPIE
Le gouverneur «les .'lablissemerits français
dan l'Inde iemt de faire connaître au mi-
nistre, des colonies qu'à la. dute du 27 octobre
1926 le tnux nfHriel «le la roupie était lIe
11 V. :tn.
pour les UaiiNes aomfaretises coloniales
̃ 1 O-O-
T/Académie Française avant r<\n pn don
anonyme 12.000 francs de rente annuelle et
nne somme de 3.ÎV00 francs 'n lions de. b
ïléfenise Nationale, a déridé dVmplo\er ,'
fonds a la création de prix annuels ,'JI 1;,
veur de familles nombreuses des pays dr
protectorat et des colonies : Maroc, Mgérir,
Tunisie, Nouvi IL-< 'alédonio, \!aa.«i.fasc;ii',
1 rie., etc.
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