Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 octobre 1926 28 octobre 1926
Description : 1926/10/28 (A27,N165). 1926/10/28 (A27,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63972149
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
'\1"iT-SEPlïF.:\IE ANNEE. Ne 165 IJ £ XUMUKO : oO CENTIMES JEUDI ()lIt. 28 OCTOIMK I'JbJC.
Les Annales C cl on taie s
JOURNAL QUOTIDIEN
LU AK1KLKS PUBUÉS PAU "LSS ANHALK» OOLOMULM" SONT LA PROTIUM
Kxaumvi PU joumu.
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DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THeBAUL T
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La vallée de la rivière noire
–-–– 8.8
Les quelques renseignements géologi-
ques que nous possédons sur le bassin
de la Kivière Noire, perniellenl de sup-
poser qu'il est d'une extrême richesse
au point de \ue minéralogique. Les ra-
res prospecteurs qui, non rebutés par les
ditlicullés exceptionnelles des déplace-
ments et la réputation d'insalubrité ex-
trême du pays s'y sont aventurés, sont
revenus étonnés de ce qu'ils avaient pu
voir et encore plus de ce qu'ils avaient
pu soupçonner.
Le capitaine L., chargé de mission to-
pographique dans cette région y rencon-
tra un jour un ingénieur des mines
étranger, prospecteur connu, qui reve-
nait d'un voyage d'études en Chine. Au
cours de leur conversation cet ingé-
nieur déclara au capitaine qu'il avait vi-
sité la plupart des régions minières du
globe, mais qu'il n'en connaissait pas
qui présentât plus de promesses d'ave-
hir que celle qu'il venait de traverser et
:IotH' laquelle il s'émerveillait.
Malheureusement ce pays est actuel- ]
huilent impraticable. 11 ne possède
qu'une seule route - plufôt un sentier
- qui suit la rive gauche de la rivière.
En dehors de cette voie, il n'existe que
,it:s pistes qui escaladent les montagnes,
courant en pleine forêt. Ce que nous
thOns dit de la rivière permet de cout-
piendre qu'elle ne soit d'aucune valeur
au point de vue des communications.
aux basses et moyennes eaux, la plu-
part des rapides sont iuiïauchissablej ;
aux hautes eaux beaucoup d'entre eux
sont encore trop difficiles pour être des-
cendus sans grand danger. Dans ces
conditions les transports ne peuvent
cire effectués que par pirogues minus-
cules avec un prix de revient prohibi-
tif pour tout ce qui n'est pas essentiel
à la vie.
On comprend ainsi que les prospec-
teurs ne visitent pas cette région quel-
que attrait qu'elle puisse présenter pour
eux. il est, en effet, bien inutile d'aflron-
ler de dures fatigues, la maladie et
même la mort pour découvrir des gise-
« munis qui, faute de moyens de trans-
port, resteront ineXploités. line seule
mine est ouverte. Elle est extrêmement
riche en minerai de cuivre et sa pro-
duction est assez importante malgré la
pénurie et la mauvaise qualité de la
#.titi ii-d'oeuv i-e. Mais la proportion des
naufrages est telle, lors de l'expédition
du métal sur le delta, que la situation
de l'altaire est précaire, (le gisement se
trouve cependant dans le voisinage im-
médiat du lleuve, par conséquent dans
tles conditions extrêmement favorables.
La transformation en bassin de re-
tenue de la vallée de la civière Noire li-
vrerait à la navigation pendant une
t ronde partie de l'année une nappe
d'eau profonde et tranquille pouvant dé-
passer de beaucoup en longueur cent
kilomètres, et transformerait ainsi tota-
lement la situation de cette région.
Lcvmuation du minerai étant rendue
Ilosgible, de même d'ailleurs que son
traitement sur place, il y aurait dans
cette partie du Tonkin, à la recherche
des gisements ntinéralogiques une v6-
ritable ruée de prospecteurs. L'amé-
nagement de la vallée de la Rivière
\()ire en bassin navigable serait pour
le Tonkin une cause de grand dévelop-
pement. économique.
L'évacuation de l'eau retenue pendant
la période de crue pourrait aussi fournir
une force motrice telle qu'il serait pra-
tiquement impossible de l'utiliser entiè-
rement, à beaucoup prÇs. Transformée
en partie en électricité cette force mo-
trice pourrait être distribuée dans toute
la vallée. Les exploitants des mines au-
raient ainsi à leur disposition, au tarif
minime de l'électricité provenant de
chutes d'eau, toute l'énergie dont ils au-
i aient besoin pour l'extraction de leur
minerai, son transport, sa transforma-
tion en métal affiné qui seul aurait à
filre transporté vers la côte. Si en aval
du barrage la rivière se trouve naviga-
hie, des procédés puissants de transbor-
dement des marchandises et même des
embarcations pourraient être aménagés
griUce à l'énergie disponible. Un chemin
de fer électrique pourrait d'ailleurs re-
lier ce point à Hanoï par la rive droite
du Fleuve Ilouge qui ne possède actuel-
lement qu'une route en mauvais état, ja-
mais entretenue - au-dessus de - ontay. -
Les richesses forestières considéra-
bles de cette vallée de la Rivière Noire
pourraient également être mises en va-
leur. La hausse continuelle des prix du
bois, même des moins précieux, leur ra-
réfaction en Cochinchine et en Annam,
la demande sans cesse croissante de la
Chine et des pays limitrophes de l'Indo
chine, sans compter les besoins de plus
en plus importants de notre colonie elle-
même, ont montré quelle source consi-
dérable de profit était la forêt convena-
blement exploitée comme elle com-
menoe à l'être en Cochinchine. La vallée
de la Rivière Noire ne le céderait à au-
cune, à ce point de vue dès que ses es-
sences précieuses et autres pourront
être abattues et transportées.
Non seulement le barrage projeté
pourrait fournir à la vallée de la Rivière
Noire toute l'énergie dont elle aurait be-
soin luais le Tonkin à peu près tout en-
tier pourrait protlter de la puissance
ainsi mobilisée. Cliobo, point où la Ri-
vière Noire sort de sa ceinture de mon-
tagues, n'est, en effet, à vol tl'oiseau,
qu'à cent kilomètres de Hanoï et
Nam-Dinh à deux cents kilomètres
de HaIphong, Langson et Laokav, à
des distances très inférieures par con-
séquent à celles auxquelles le cou-
rant à haute tension peut être écono-
miquement transporté. Des stations
de pompage pourraient donc être ins-
tallées qui pertnettraicnt aussi l'irri-
gation et la mise en culture de vastes
étendues encore peu peuplées et peu
productive connue larrière-pays de
Sontay.
La densité de la population du delta
est telle que terrain cultivable y signi-
fie terrain immédiatement cultivé. Or.
tout habitant d'un village nouveau,
toute rizière nouvelle constituent pour
le budget un accroissement de revenu
en impôts divers et taxes d'exportation
sur le riz. Tous les chemins de fer du
Tonkin pourraient également être élee-
trifiés eL la création d'industries nou-
velles serait considérablement encou-
ragée par l'assurance d'une force mo-
trice abondante et bon marché.
Les conséquences politiques possibles
de cette modification de la vallée de la
Kivière Noire sont d'ailleurs faciles a
imaginer.
Il serait donc indispensable de com-
mencer sans retard les études géologi-
ques, minéralogiques et techniques né-
cessaires à la mise au point du projet
et d'établir en toute connaissance de
cause ses possibilités de réalisation et
ses conséquences.
Des ingénieurs spécialistes devraient
être chargés de ces travaux préparatoi-
res car retenir de pareilles masses d'eau
qui seront sans doute de l'ordre de dix
milliards dé métrés c'ùbès; les évacuer,
les utiliser constituent un travail de la
seule (oml)(!tenc des techniciens.
Des ouvrages de cette importance
existent déjà en Asie, dans le Inde an-
glaise. Deux fleuves atteignant et dé-
passant mille kilomètres, la Caveri et le
Godavery dont le régime est torren-
tueux ont été transformés en bassin de
retenue aux fins d'irrigation, il y a une
trentaine d'années.
CIe",.I.. Deloncle,
Sénateur de la Seine
Membre de la Commission det Colonien.
A la Société des Nations
GommlMkm des Maftdat»
La Commission des mandats est convo-
quée a Genève pour le 4 novembre. Le
gouvernement français a désigné pour le
représenter M. Robert d'e Caix, ancien se-
crétaire général du haut commissariat en
Syrie et au Liban, pour la Syrie et M. Du-
chêne directeur des affaires politiques au
ministère des Colonies, pour le Togo et le
Cameroun.
Le gouvernement britannique a désigné
pour le Cameroun et le Togo, M. Ormsty-
Gone, sous-secrétaire d'Etat au ministère
des Colonies.
.1.
AU QUAI D'ORSAY
Les appétits italiens
M. Briand, ministre des Affaires étran-
gères, a reçu hier le baron Avezzana,
ambassadeur d'Italie, qui revient de Rome
et avec lequel il s'test entretenu des diver-
ses questions à l'ordre du jour, notamment
de Tanger et de l'Abyssinie.
–-
L'arrivée de M. Varenne
0
Le paquebot Angers, ayant à bord M.
Varenne, gouverneur général de l'Indo-
chine, est attendu à Marseille vendredi mn-
tin vers 8 heures. M. Varenne partira la
lendemain samedi pour Paris où il arrivera
ù 8 h. 40 par la gare de Lyon.
–-
DBANT
00
M. J. Carde le distingué Gouverneur Gé-
néral de 1" A. O. F., quittera Paris le samedi
6 novembre à 10 heures à la late d'Orsay par
le rapide de Bordeaux. II l'embarquera le 8
à bond du paquebot Ouessant, des Chargeurs
Réunis, pour rejoindre Dakar.
maloi
Dans l'inspection
̃ O-O
Par arrêté en date du 18 octobre 1926,
M. Merly, Inspecteur de Ire classe des co-
lones, a été nommé sous-directeur du
Contrôle.
Italie et Angleterre
A
Le gouvernement italien a fait
démentir qu'il eût des vues sur
l'Anatolie. Il serait peut-être d'une
crédulité excessive de prendre à la lettre
cette dénégation.
La presse anglaise n'y croit guère t,t les
journaux qui ont donné sur l'entrevue de Li-
vourne entre sir Austen Chamberlain et
M. Mussolini les renseignements les plus cir.
constanciés et les plus exacts, ne manquent
de professer un scepticisme diplomatique à
l'égard de la note du gouvernement de Rome.
L'observation impartiale mats intttligente
des faits explique cette attitude. L Italie,
disent-ils, regorge de population, et les dé-
bouchés se ferment ou menacent de se fer-
mer à son émigration. La France elle-même,
où les Italiens trouvent une hospitalité si
accueillante, sera obligée, si se produit la
crise économique que certains jugent inévita-
ble, de refouler une partie des travailleurs qui
passent les Alpes pour lui offrir leurs bras.
Que fera alors M. Mussolini? 1 Il est évi-
dent, écrit la Portniehtlv Review, aue cc
n'est ni à Tanger, ni en Abyssinie - que fcul-
se trouver la terre promise. Le Maroc.
l'Egypte, la Tunisie et la Syrie sont entre
les mains des deux grandes puissances avec
lesquelles Mussolini n'est pas disposé à se
mesurer. On a examiné et repoussé comme
irréalisable l'idée de concessions agraires
dans la Russie des Soviets. »
Il ne reste que l'Asie Mineure peu peuplée
et soumise à un gouvernement qui ne semble
pas redoutable à Rome. Lorsque le moment
paraîtra opportun, ou que les circonstances
l'exigeront, Mussolini posera la question de-
vant la Société des Nations qui décidera. Il
est d'ailleurs bien entendu que le gouverne-
ment italien est disposé à passer outre à la
décision de Genève si jamais celle-ci ne lut
est pas favorable. Voilà la pensée profonde,
le dessein arrêté du « Duce P. Les démentis
qui sont donnés portent sur la date, le mo-
ment, mais non sur le fond même de l'af-
faire.
Quelle sera l'attitude de l'Angleterret La
question mérite d'être examinée parce que
c'est d'elle que dépendra en dernière ana-
lyse la politique italienne. L'Angleterre lais-
sera faire. Aucun devoir impérieux ne la
force à intervenir entre l'Italie et. la l^urqui^
La Turquie est une amie traditionnelle de
la Grande-Bretagnemais l'Italie située an
milieu de la Méditerranée est postée sur la
route impériale, et cela suffit, en dehors de
toute autre considération, pour imposer aux
Anglais une attitude conciliante. La sécurité
ie la route impériale peut être réalisée de
leux façons : 10 par le développement de la
puissance militaire britannique, ou 20 par
tme entente amicale avec les riverains. la di-
plomatie anglaise a choisi la seconde solu-
tion. Mais alors elle doit y adapter toute
sa politique méditerranéenne. C'est pourquoi
si Mussolini porte la question devant la Sor
cicté des Nations, VAngleterre lui réservera
l'accueil le plus amical, et s'il a recours à
d'autres moyens, elle laissera faire. Ces
considérations éclairent d'une façon fort
utile le problème méditerranéen.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
0890 –-
Mutinerie de matelots noirs
----0.0-
Un officier de bord du vapeur Condé, de
la Compagnie de Navigation, amarré aux
quais de Marseille, surprit un après-midi
trois noirs dans la coursive. Il Jes invita
à se retirer ; ils résistèrent ; une bouscu-
lade se produisit. Dca membres de l'équi-
page survinrent et les trois noirs furent
repoussés sur le pont. L'un des intrus me-
naça l'officier avec un couteau.
A ce moment, le lieutenant Morvan ren-
tra dans sa cabine, prit un revolver et re-
tourna sur le pont. Il y fut salué par une
eatve de coups de revolver tirés par les
noirs. L'officier, blessé, tomba sur le pont
du navire. Il put faire usage de son arme
et ouvrit le feu sur son agresseur, pen-
dant qu'un autre officier frappait à coups
de barre l'un des noirs.
Enfin, les trois noirs s'enfuirent et se
réfugièrent à bord du vapeur Foria, ancré
tout à côté, où ils furent arrêtés peu après.
On constata alors que l'un des noirs, Bis-
santy Mendy, avait été blessé de trois coups
de revolver. On l'a transporté à l'hôpital
ainsi que l'officier, dont l'état est grav
Les deux autres noirs ont été écrués,
Le trentenaire 1
de l'Union Coloniale Française
0- ',1
Le samedi 30 octobre à 20 heures 112,
dans l'amphithéâtre IVichelieu dé la Sor-
dan,q l 'a
bonne, l'Union Coloniale française com-
mémorera son trentenaire.
Cette solennité sera présidée par k
maréchal Lyautey ; le Président de la
République et le ministre des Colonies y
assisteront.
Rappelons que l'Union Colonial a eu suc-
cessivement à sa tète MM. Memoet, prési-
dent du Comptoir National d'Escompte et
,T.-Charles Roux, président du Conseil d'ad-
ministration de la Compagnie Générale
1 Transatlantique.
Le commerce de la France
avec ses colonies
Le tableau ci-dessous donne les chiffres
relatifs à la valeur de nos importations en
provenance des colonies françaises et pays
de protectorat pendant les neuf premiers
mois de 1926, compares à ceux de la période
correspondante de 1925 :
Importations (en milliers de francs)
16 11*5
- -
Algérie., 1.97S.)«S l.lâ5.8IG
Tunisie.,. 454.890 SS71/J0B
Maroc 235.086 1.300
Afrique occidentale fran-
çaise .,.,.,., 811.0H 41.121
Madagascar et dépendan-
ces .,. 296.633 WI.TOE
Indochine française 004.500 4M.WU
Autres colonies et pays de
protectorat., 008.M UU3.«tt5
Totaux des colonies fran-
çaises et puys de pro-
tectorat 5.048.379 3.235.5
Voici, d'autre part, la valeur comparée
des exportations de Ja France sur les colo-
ntes et pays de protectorat pour les neuf
premiers mois de 1926 et 1925 :
Erportçtfions (en milliers de francs)
1928 1925
AlcVrle 2,332.800 1.902.354
Tunisie 6t8.7t4 a&').361
Maroc .,., 927.007 ¡)ï.U2t\
MX6 OCC!dC",a'eI'0n'
çttÎse 651.9!» »«̃«".
Madngnscnr et dépendul1- ~.6~ 2~1.~
('cs .,., :-J..8.612 21.07b
Indochine Française 1.020.752 507.5y4
Autres colonies et pays do
protectorat,. 497.018 300."n
Totaux des colonies frnn-
caiscs et pays de protec-
torat .,.,.6.410.625 4.370,213
Nous faisions remarquer, à la fin du mois
dernier, que dans le commerce général de
la Franco, ses chômes occupaient, quant
à l'importance des échanges, la troisième
place.
Cette Ms, elles occupent, au point de vue
de leurs ventes à la métropole, le second
rang, apré!:\ les J.:.tats-Unis (5.810.257.francs).
Au point de vue do leurs achots, elles
viennent après la Grunde-Bretagne (7 mil-
liards 050.739.000 1 rancs) et l'Union écono-
mique belgo-luxembourgeoise (6.UlM. l'ât.'JUU
francs).
e"'
t Croitiire dant l'Atlantique-Est
1
Composée uniquement de bâtiments neufs,
la nouvelle croisière prescrite par M. Geor-
ges Lcygues, ministre de la Marine, aura
un programme très étendu. La division na-
vale qui l'effectuera comprendra les croi-
seura Lumoltc-Piquet et Duguay-Trouin, le
contre-torpilleur Chacal, les torpilleurs 1'cm-
ptte, Simoun et Bourrasque et les çous-
marins Souffleur et Narval. Elle sera com-
mandée par le contre-amiral Pirot qui arbo-
rera son pavillon sur le Lamotte-Piquel.
Le groupe léger des contre-torpilleurs,,
topillciirs et sous-marin3 appareillera de
Brest le 10 novembre et gagnera Dakar
après avoir fait escale à Lisbonne, Casa-
blnnca, Agadir et Santa-Cruz de Ténériffe.
Les deux croiseurs quitteront Brest le 25
novembre et feront route directement sur
Dakar où ils retrouveront le groupe léger
le 30 novembre.
La division navale poussera ensuite une
pointe jusqu'à Conakry, puis, par étapes,
après avoir montré notre pavillon dans
r Atlantique-Est., elle ralliera la France. Les
bâtiments seront de retour a Toulon et
Brest avant le 25 décembre pour que les
1 équipages puissent aller dans leurs famil-
les passer tes flc de la Noal et du Jour
de l'An.
Lois, Décrets, Arrêtés
1 o.u
Décret du 22 octobre 1926 fixant les cadres
du personnel des travaux pénitentiaires
coloniaux.
Décret du 22 octobre IM fixant les cadres
du corps militaire des surveillants des
établissements pénitentiaires coloniaux.
Décret du 22 octobre 1926 modifiant le ré-
gime administratif et financier des éta
blissements hospitaliers du service gé-
néral à Madagascar.
Décret du 22 octobre 1926 portant abroga-
tion du décret du 15 novembre 1919 auto-
risant la cession au département des co-
lonies du domaine de Saint-Louis (ban-
lieue de Marseille) et de la convention
passée à cet effet devant le préfet des
Bouches-du-Rhône.
Décret du 22 octobre 1926 modifiant les
droits d'expédition d'actes de l'état civil
délivrés par le dépôt des papiers publics
des colonies.
Arrêté du 22 octobre 1926 chargeant un ins-
pecteur des colonies des fonctions de
sous-directeur du contrôle.
(J. 0. du 28 octobre 1926).-
A L'OFFICIEL
< W t -
Nominations de professeurs
Le J. O. du 27 octobre publie les affec-
tations suivantes :
M. Lpmonnie.', de ta Faculté d'Alger a
Mê nommé professeur îi la chaire de droit
d;V\ a Caen.
M. LatTlmt, agrégé, a «''té nommé a !a
chair*; de la clinique obstétricale de la
Faculté de médecine d'Alger.
M. Port.,, ajjrAgé, a. M6 nommé 1). la
chaire de physique médicale de la Faculté
do médecine d'Alger.
llMMuge de lllarratecb à H. Stecj
0-0
La réception dont M. Stoog a été l'objet,
lisons-nous dans le Petit Bleu, et les mani-
festations de sympathie que lui prodiguè-
rent lee populations européenne et indi-
gène méritent d'être scuJjgnécs.
Marrakech, la ville des grande caïds, a
été longtemps plus rebelle à notre influence
que le reste du Maroc. Nous avons eu par-
tie liee avec tes féodaux de l'Atlas avant
d'être connus par la population. Celle-ci a
prouvé aujourd'hui qu'elle compronait et
appréciait re rôle de la France et de son
i eprésentant, c'ttsl signe qu'un grand pas
a été accompli.
Mais que l'on ne s'y trompe pas, la foule
de Marrakech n'est pas seulement compo-
sée des habitants de cette ville, qui n'y
sont qu'une faible minorité, la foute est
faite des tribus venues de tous lee points
1rs plus éloignes du Sud, de la Maurita-
nie et au delà, pour qui Marrakech est Te
centre d'attraction, le marché où l'on se
mid une fois par an après un voyage de
plusieurs scmaines.
Ceux-là s'en retourneront et diront dans
leurs douars lointains que le Résident de
France est un grand ami de Sidna, quïl6
l'ont vu se rendre aux noces impériales,
qu'il est donc leur ami et leur protecteur.
Ce geste de M. Steeg aura certainement
i.'-ne grande- portée dans lie Maghreb où son
nom est si profondément attaché A la paci-
fication d'une partie du Hir, C'est ce paci-
ficateur qu'ont salué les colons européens,
« « lui qui par sa politique habile et tenace
leur permet, d. travailler à l'abri des per-
turbai ions et Peur donne confiance on
l'avenir.
-060
Mariages princiers
-0-0-
1 )o magnifiques fantasias ont eu lieu
à Mainikecli, mardi dernier, dans la cour du
grand palais, en présence du sultan.
Une foule énorme est accourue dès le dé-
but de l'après-midi et a occupé le pourtour
du vaste mechouar, tandis que le souverain
prenait place dans une loçe élevée.
iM. Steeg, accompagné des généraux Dau-
gan et Mougin, de leur état-major et de leur
tIite, se tenait dans une tribune. Mmes Steeg
et Daugan, entourées des dames de la ville,
occupaient également une tribune.
Les fils du sultan sont arrivés à cheval;
ils ont gagné la tribune et 'bnt rendu hom-
mage au souverain, puis, mettant pied à
terre, ils ont pris place à ses côtés.
Les fantasias, auxquelles plusieurs mil-
liers de cavaliers ont participé, se sont dé-
roulées ensuite.
Au cours de la matinée d'hier, M. Stecg,
accompagné de ses collaborateurs, du géné-
ral Daugan et des fonctionnaires munici-
paux, a visité la ville, les hôpitaux et les
camps militaires.
L'aviation et la cartographie
o
Le relevé des côtes marocaines
L'aviation va entreprendre incessam-
ment le relevé de la côte entre Agadir et
Dakar, par troif Goliath de marine, com-
mandés par le lieutenant de vaisseau
Campredon, qui prendront des vues verti-
cales et obliques sur 3 kilomètres de lar-
geur, pour relever le relief du sol oinsi que
la silhouette de la cMc, Cette mission qui
sera accompagnée d'un navire de guerre,
durera cinq jours. J.c coloncl Armengaud,
du 37° régiment d'aviation, suivra l'opé-
ration.
Mars, vu d'Alger
0
On sait que le monde des astronomes, géné-
ralement paisible, et actuellement en efferves-
cence. Toute une artillerie de télescopes est
braquée sur Mars qui peut-être va livrer le se-
cret de ses a canaux », de ses habitants pos-
sibles. de sa vie propre. En particulier, des sa-
vants français sont allés chercher dans le ciel
d'Algérie des conditions d'observations meil-
leures.
Si le grand mystère venait à être percé par
l'un de ces savants, s'il était réservé à notre
belle possession nord-africaine d'établir la pre-
mière une communication avec r astre rouge
événement qui serait le plus prodigieux de toute
l'histoire hwnaine - on voit d'ici les consé-
quences : à tout le moins l'établissement en Al-
gérie, aux frais du globe, d'un bureau de poste
intersidéral. Mais, hélas ! un récent article de
l'abbé Moreux, qui s'y connaît, fait retomber
un peu rudement sur la terre ces rêves ailés.
Mars est affligé d'une température polaire.
Mars se meurt, si même toute vie n' y est pas
déjà éteinte.
Cependant, cependant. que sçais-je ?. di-
sait un autre sage.
Audion
RETOUR
M. Urbain Blunc, ministre plénipoten-
tiaire, délégué à la Résidence générale du
Maroc à Rabat, qui assure les intérims du
Résident général, est arrivé hier à Mar-
Rille. M. Urbain Blanc prend un cengt
d'un mois.
LES SILVAIN AU MAROC
A la suite des représentations que Mme
Louise Silvnin et l'ex-doyen de la Comédie-
Franeaise onl données dans les principales
villes du Maroc ainsi que 1(,&% Annales Co-
loniales 'l'ont. relaté, les deux grands ar-
tistes ont interprété au théét.ro de la Nature
de Casablanca, les principaux rôles d"Klec-
ln\ la célèbre tragédie de Sophocle, repré-
sentée pour la. première fois à Athènes vers
l'an i20 avant Jésus-Christ.
Il journal annamile saisi à Paris
00
Avec les protestations d'usage. l'Humanité
d'hier nous informe que M. Albert Sairaut
a fait saisir, dans une imprimerie de la rue
Montmartre, le numéro 2 de Phuc-Qttôc,
« organe des revendications des Annami-
tes ».
Nous n'avons pas lu cet exemplaire, et
pour cause, mais à défaut de la prose que
viennent de frapper les foudres du ministre
de l'Intérieur, nous avons sous les yeux le
premier numéro. Trois pages en sont rédi-
gées en annamite et en chinois et les trois
autres en français. Ces dernières suffisent à
éclairer le lecteur sur les tendances du jour-
nal : elles sont nettement antifrançaises et,
par endroits, franchement haineuses.
L'article de tête est une « Réponse ouverte
à M. lJô-hun-Chân, colonel annamite de l'ar-
mée française » (dont on se rappelle les con-
seils de simple bon 5crit"!L l'adresse du peu-
ple annamite). On y apprend que l'auteur
est partisan pour son pays « de l'indépen-
dance totale et immédiate ». On y lit no-
tamment :
Anarchie ipitérit'itre? Mais toute notre his-
toire anéantit cette prévision!. Agression ex-
ti'rieurt'? Mais l'exem l'le dit Sitl m - qui doit
sa sécurité en partie à sa situation d'Etat-
tampon nous permet de croire que nous
non plus, nous ne serions pas attaques im-
médiatement; entre temps, nous aurions le
loisir d'organiser une Ilotle et 7ine armée na-
tlOllale.
Et plus loin :
Pour ma part. je puis. vous dire tout
haut que la France sera absolument incapa-
ble de faire face dit prochain soulèvement
des Annamites.
L'auteur de l'artclc conclut :
Je regrette. de ne pouvoir modifier ma
conviction personnelle. à savoir que notre
peuple doit et peut conquérir immédiatement
son indépendance et qu'il est de l'intérêt
bien compris du peuple français de nous li-
bérer au plus tôt.
Et ce factum est signé : Nguycn-Nhu
Phong, étudiant en phttosophic à la Sor
bonne.
Il est donc parfaitement clair malgré
une certaine prudence d'expression - que si
le peuple français ferme les yeux à son « in-
térêt bien compris », qui est d'abandonner
l'Indochine à elle-même, le peuple annamite
doit se soulever.
Eh bien 1 nous ne savons si le contenu du
numéro 2 de Phuc-Quôc justifiait la saisie,
mais, à notre humble avis, M. Albert Sar-
raut réside place Beauveau pour maintenir
l'ordre et la paix intérieures, pour faire que
les plaintes, les revendications légitimes ne
s'accompagnent pas d'appels plus ou moins
déguisés à la violence : comme ferait, et
bien plus rudement, n'importe quel minis-
tre soviétique.
Qu'il suffise, au demeurant, à l'Indochine
de chasser les Français pour connaître une
douceur de vivre, une justice, un bien-être
supérieurs, c'est si prodigieusement insoute-
nable, que l'on se trouve sans force pour res-
sasser, à l'encontre de cette assertion, des
arguments archi-connus.
On peut cependant demander à Y Huma
nité si elle s'imagine vraiment préparer le
bonhear du prolétariat en poursuivant de seb
invectives le << colonialisme Il, A l'instant
précis où nous sommes, on voit, non pas
de gras capitalistes, ni des bourgeo s grands
ou petits, mais de grandes masses populai-
Ires faire éclater l'Italie dans sa peau. Et,
bon an mal an, les Etats-Unis ferment leur
porte au nez de 300.000 travailleurs italiens.
La solution de ce formidable problème --
et de quelques autres, tel celui des matières
premières? Ah! ('est bien simple: la chasse
au Français, en Afrique du Nord, en Ex-
trême-Orient, partout, par le 1er et par le
fou. Et puis, que M. Mussolini (ou le Mi-
kado) aille ensuite, s'il lui plait, installer
ses sujets dans tous les foyers que la France,
suant sang et eau, a fondés çà et là par le
vaste monde ! A moins que nos remplaçants
n.» soient tout bonnement des communistes,
car Moscou no se prive pas de faire du colo-
nialisme < t du plus démagogique en com-
mençant par flatter et exalter les plus basses
passions nationalistes.
Mais, dans cette admirable politique, que
deviennent les intérêts du prolétariat fran-
çais ?
R. B. de Laromiguière
Dépêches de l'Indochine
Election à la Chambre de Commerce
de Saigon
L'élection de dix membres français à la
Chambre de Commerce de Saiyon a eu lieu
le 2<> au malin. Sont clus :
MM. Canqac, industriel ;
bnrles, Distilleries de l'Itulvchine ;
Cëro, Etablissements Jacque ;
Esfmùiuette, négociant ;
Denis, Société l)enis frères ;
Heraùd, Franco-Asiatique des Pétro-
les ;
r.mn/'i-I(', Société Poinsard Se Weyret ;
Martini, Compagnie de Commerce et
de Navigation ;
MOIJrignac. Société ('oinmerciale fran-
çaise de l'Indochine ;
Orsini, Affréteurs Indochinois.
Décès
On annonce d,! HILtlOï. la mort de M. Du-
rant py président (Ir la Chambre de Com-
merce de Hanoi.
(Pur dépôdhe Indopaeiliy
4,
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général de faire connaître au ministre rtcs (Colonies qu'à
la date 4111 ^'7 octobre HI'¿H le taux ortlrif':! de la
piastre était de 11 lr. jl),
Les Annales C cl on taie s
JOURNAL QUOTIDIEN
LU AK1KLKS PUBUÉS PAU "LSS ANHALK» OOLOMULM" SONT LA PROTIUM
Kxaumvi PU joumu.
..¿fA!? 1 .,1'---8 .----.,.- rn.
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THeBAUL T
XM11 * AjÉhhtwiin 1 94, Rut iu Mont»Th«borv PARIS-1* lilplm : UHJVU IM7
a mi la RE0 LTS Un aD 6 lDoie 8 mois il
flBAttiEncMTC j Fmwe et Colmin. - - - 80 4S 9 --I
mJÀ £ 1
«« ! • V «SSSSLt I Etrmu/er 120. 35. Il
O» ^abuMluilMi Bw*mi d* yoato «I dkM Im pffadpan UbralrM - II
La v » 0 1%
La vallée de la rivière noire
–-–– 8.8
Les quelques renseignements géologi-
ques que nous possédons sur le bassin
de la Kivière Noire, perniellenl de sup-
poser qu'il est d'une extrême richesse
au point de \ue minéralogique. Les ra-
res prospecteurs qui, non rebutés par les
ditlicullés exceptionnelles des déplace-
ments et la réputation d'insalubrité ex-
trême du pays s'y sont aventurés, sont
revenus étonnés de ce qu'ils avaient pu
voir et encore plus de ce qu'ils avaient
pu soupçonner.
Le capitaine L., chargé de mission to-
pographique dans cette région y rencon-
tra un jour un ingénieur des mines
étranger, prospecteur connu, qui reve-
nait d'un voyage d'études en Chine. Au
cours de leur conversation cet ingé-
nieur déclara au capitaine qu'il avait vi-
sité la plupart des régions minières du
globe, mais qu'il n'en connaissait pas
qui présentât plus de promesses d'ave-
hir que celle qu'il venait de traverser et
:IotH' laquelle il s'émerveillait.
Malheureusement ce pays est actuel- ]
huilent impraticable. 11 ne possède
qu'une seule route - plufôt un sentier
- qui suit la rive gauche de la rivière.
En dehors de cette voie, il n'existe que
,it:s pistes qui escaladent les montagnes,
courant en pleine forêt. Ce que nous
thOns dit de la rivière permet de cout-
piendre qu'elle ne soit d'aucune valeur
au point de vue des communications.
aux basses et moyennes eaux, la plu-
part des rapides sont iuiïauchissablej ;
aux hautes eaux beaucoup d'entre eux
sont encore trop difficiles pour être des-
cendus sans grand danger. Dans ces
conditions les transports ne peuvent
cire effectués que par pirogues minus-
cules avec un prix de revient prohibi-
tif pour tout ce qui n'est pas essentiel
à la vie.
On comprend ainsi que les prospec-
teurs ne visitent pas cette région quel-
que attrait qu'elle puisse présenter pour
eux. il est, en effet, bien inutile d'aflron-
ler de dures fatigues, la maladie et
même la mort pour découvrir des gise-
« munis qui, faute de moyens de trans-
port, resteront ineXploités. line seule
mine est ouverte. Elle est extrêmement
riche en minerai de cuivre et sa pro-
duction est assez importante malgré la
pénurie et la mauvaise qualité de la
#.titi ii-d'oeuv i-e. Mais la proportion des
naufrages est telle, lors de l'expédition
du métal sur le delta, que la situation
de l'altaire est précaire, (le gisement se
trouve cependant dans le voisinage im-
médiat du lleuve, par conséquent dans
tles conditions extrêmement favorables.
La transformation en bassin de re-
tenue de la vallée de la civière Noire li-
vrerait à la navigation pendant une
t ronde partie de l'année une nappe
d'eau profonde et tranquille pouvant dé-
passer de beaucoup en longueur cent
kilomètres, et transformerait ainsi tota-
lement la situation de cette région.
Lcvmuation du minerai étant rendue
Ilosgible, de même d'ailleurs que son
traitement sur place, il y aurait dans
cette partie du Tonkin, à la recherche
des gisements ntinéralogiques une v6-
ritable ruée de prospecteurs. L'amé-
nagement de la vallée de la Rivière
\()ire en bassin navigable serait pour
le Tonkin une cause de grand dévelop-
pement. économique.
L'évacuation de l'eau retenue pendant
la période de crue pourrait aussi fournir
une force motrice telle qu'il serait pra-
tiquement impossible de l'utiliser entiè-
rement, à beaucoup prÇs. Transformée
en partie en électricité cette force mo-
trice pourrait être distribuée dans toute
la vallée. Les exploitants des mines au-
raient ainsi à leur disposition, au tarif
minime de l'électricité provenant de
chutes d'eau, toute l'énergie dont ils au-
i aient besoin pour l'extraction de leur
minerai, son transport, sa transforma-
tion en métal affiné qui seul aurait à
filre transporté vers la côte. Si en aval
du barrage la rivière se trouve naviga-
hie, des procédés puissants de transbor-
dement des marchandises et même des
embarcations pourraient être aménagés
griUce à l'énergie disponible. Un chemin
de fer électrique pourrait d'ailleurs re-
lier ce point à Hanoï par la rive droite
du Fleuve Ilouge qui ne possède actuel-
lement qu'une route en mauvais état, ja-
mais entretenue - au-dessus de - ontay. -
Les richesses forestières considéra-
bles de cette vallée de la Rivière Noire
pourraient également être mises en va-
leur. La hausse continuelle des prix du
bois, même des moins précieux, leur ra-
réfaction en Cochinchine et en Annam,
la demande sans cesse croissante de la
Chine et des pays limitrophes de l'Indo
chine, sans compter les besoins de plus
en plus importants de notre colonie elle-
même, ont montré quelle source consi-
dérable de profit était la forêt convena-
blement exploitée comme elle com-
menoe à l'être en Cochinchine. La vallée
de la Rivière Noire ne le céderait à au-
cune, à ce point de vue dès que ses es-
sences précieuses et autres pourront
être abattues et transportées.
Non seulement le barrage projeté
pourrait fournir à la vallée de la Rivière
Noire toute l'énergie dont elle aurait be-
soin luais le Tonkin à peu près tout en-
tier pourrait protlter de la puissance
ainsi mobilisée. Cliobo, point où la Ri-
vière Noire sort de sa ceinture de mon-
tagues, n'est, en effet, à vol tl'oiseau,
qu'à cent kilomètres de Hanoï et
Nam-Dinh à deux cents kilomètres
de HaIphong, Langson et Laokav, à
des distances très inférieures par con-
séquent à celles auxquelles le cou-
rant à haute tension peut être écono-
miquement transporté. Des stations
de pompage pourraient donc être ins-
tallées qui pertnettraicnt aussi l'irri-
gation et la mise en culture de vastes
étendues encore peu peuplées et peu
productive connue larrière-pays de
Sontay.
La densité de la population du delta
est telle que terrain cultivable y signi-
fie terrain immédiatement cultivé. Or.
tout habitant d'un village nouveau,
toute rizière nouvelle constituent pour
le budget un accroissement de revenu
en impôts divers et taxes d'exportation
sur le riz. Tous les chemins de fer du
Tonkin pourraient également être élee-
trifiés eL la création d'industries nou-
velles serait considérablement encou-
ragée par l'assurance d'une force mo-
trice abondante et bon marché.
Les conséquences politiques possibles
de cette modification de la vallée de la
Kivière Noire sont d'ailleurs faciles a
imaginer.
Il serait donc indispensable de com-
mencer sans retard les études géologi-
ques, minéralogiques et techniques né-
cessaires à la mise au point du projet
et d'établir en toute connaissance de
cause ses possibilités de réalisation et
ses conséquences.
Des ingénieurs spécialistes devraient
être chargés de ces travaux préparatoi-
res car retenir de pareilles masses d'eau
qui seront sans doute de l'ordre de dix
milliards dé métrés c'ùbès; les évacuer,
les utiliser constituent un travail de la
seule (oml)(!tenc des techniciens.
Des ouvrages de cette importance
existent déjà en Asie, dans le Inde an-
glaise. Deux fleuves atteignant et dé-
passant mille kilomètres, la Caveri et le
Godavery dont le régime est torren-
tueux ont été transformés en bassin de
retenue aux fins d'irrigation, il y a une
trentaine d'années.
CIe",.I.. Deloncle,
Sénateur de la Seine
Membre de la Commission det Colonien.
A la Société des Nations
GommlMkm des Maftdat»
La Commission des mandats est convo-
quée a Genève pour le 4 novembre. Le
gouvernement français a désigné pour le
représenter M. Robert d'e Caix, ancien se-
crétaire général du haut commissariat en
Syrie et au Liban, pour la Syrie et M. Du-
chêne directeur des affaires politiques au
ministère des Colonies, pour le Togo et le
Cameroun.
Le gouvernement britannique a désigné
pour le Cameroun et le Togo, M. Ormsty-
Gone, sous-secrétaire d'Etat au ministère
des Colonies.
.1.
AU QUAI D'ORSAY
Les appétits italiens
M. Briand, ministre des Affaires étran-
gères, a reçu hier le baron Avezzana,
ambassadeur d'Italie, qui revient de Rome
et avec lequel il s'test entretenu des diver-
ses questions à l'ordre du jour, notamment
de Tanger et de l'Abyssinie.
–-
L'arrivée de M. Varenne
0
Le paquebot Angers, ayant à bord M.
Varenne, gouverneur général de l'Indo-
chine, est attendu à Marseille vendredi mn-
tin vers 8 heures. M. Varenne partira la
lendemain samedi pour Paris où il arrivera
ù 8 h. 40 par la gare de Lyon.
–-
DBANT
00
M. J. Carde le distingué Gouverneur Gé-
néral de 1" A. O. F., quittera Paris le samedi
6 novembre à 10 heures à la late d'Orsay par
le rapide de Bordeaux. II l'embarquera le 8
à bond du paquebot Ouessant, des Chargeurs
Réunis, pour rejoindre Dakar.
maloi
Dans l'inspection
̃ O-O
Par arrêté en date du 18 octobre 1926,
M. Merly, Inspecteur de Ire classe des co-
lones, a été nommé sous-directeur du
Contrôle.
Italie et Angleterre
A
Le gouvernement italien a fait
démentir qu'il eût des vues sur
l'Anatolie. Il serait peut-être d'une
crédulité excessive de prendre à la lettre
cette dénégation.
La presse anglaise n'y croit guère t,t les
journaux qui ont donné sur l'entrevue de Li-
vourne entre sir Austen Chamberlain et
M. Mussolini les renseignements les plus cir.
constanciés et les plus exacts, ne manquent
de professer un scepticisme diplomatique à
l'égard de la note du gouvernement de Rome.
L'observation impartiale mats intttligente
des faits explique cette attitude. L Italie,
disent-ils, regorge de population, et les dé-
bouchés se ferment ou menacent de se fer-
mer à son émigration. La France elle-même,
où les Italiens trouvent une hospitalité si
accueillante, sera obligée, si se produit la
crise économique que certains jugent inévita-
ble, de refouler une partie des travailleurs qui
passent les Alpes pour lui offrir leurs bras.
Que fera alors M. Mussolini? 1 Il est évi-
dent, écrit la Portniehtlv Review, aue cc
n'est ni à Tanger, ni en Abyssinie - que fcul-
se trouver la terre promise. Le Maroc.
l'Egypte, la Tunisie et la Syrie sont entre
les mains des deux grandes puissances avec
lesquelles Mussolini n'est pas disposé à se
mesurer. On a examiné et repoussé comme
irréalisable l'idée de concessions agraires
dans la Russie des Soviets. »
Il ne reste que l'Asie Mineure peu peuplée
et soumise à un gouvernement qui ne semble
pas redoutable à Rome. Lorsque le moment
paraîtra opportun, ou que les circonstances
l'exigeront, Mussolini posera la question de-
vant la Société des Nations qui décidera. Il
est d'ailleurs bien entendu que le gouverne-
ment italien est disposé à passer outre à la
décision de Genève si jamais celle-ci ne lut
est pas favorable. Voilà la pensée profonde,
le dessein arrêté du « Duce P. Les démentis
qui sont donnés portent sur la date, le mo-
ment, mais non sur le fond même de l'af-
faire.
Quelle sera l'attitude de l'Angleterret La
question mérite d'être examinée parce que
c'est d'elle que dépendra en dernière ana-
lyse la politique italienne. L'Angleterre lais-
sera faire. Aucun devoir impérieux ne la
force à intervenir entre l'Italie et. la l^urqui^
La Turquie est une amie traditionnelle de
la Grande-Bretagnemais l'Italie située an
milieu de la Méditerranée est postée sur la
route impériale, et cela suffit, en dehors de
toute autre considération, pour imposer aux
Anglais une attitude conciliante. La sécurité
ie la route impériale peut être réalisée de
leux façons : 10 par le développement de la
puissance militaire britannique, ou 20 par
tme entente amicale avec les riverains. la di-
plomatie anglaise a choisi la seconde solu-
tion. Mais alors elle doit y adapter toute
sa politique méditerranéenne. C'est pourquoi
si Mussolini porte la question devant la Sor
cicté des Nations, VAngleterre lui réservera
l'accueil le plus amical, et s'il a recours à
d'autres moyens, elle laissera faire. Ces
considérations éclairent d'une façon fort
utile le problème méditerranéen.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
0890 –-
Mutinerie de matelots noirs
----0.0-
Un officier de bord du vapeur Condé, de
la Compagnie de Navigation, amarré aux
quais de Marseille, surprit un après-midi
trois noirs dans la coursive. Il Jes invita
à se retirer ; ils résistèrent ; une bouscu-
lade se produisit. Dca membres de l'équi-
page survinrent et les trois noirs furent
repoussés sur le pont. L'un des intrus me-
naça l'officier avec un couteau.
A ce moment, le lieutenant Morvan ren-
tra dans sa cabine, prit un revolver et re-
tourna sur le pont. Il y fut salué par une
eatve de coups de revolver tirés par les
noirs. L'officier, blessé, tomba sur le pont
du navire. Il put faire usage de son arme
et ouvrit le feu sur son agresseur, pen-
dant qu'un autre officier frappait à coups
de barre l'un des noirs.
Enfin, les trois noirs s'enfuirent et se
réfugièrent à bord du vapeur Foria, ancré
tout à côté, où ils furent arrêtés peu après.
On constata alors que l'un des noirs, Bis-
santy Mendy, avait été blessé de trois coups
de revolver. On l'a transporté à l'hôpital
ainsi que l'officier, dont l'état est grav
Les deux autres noirs ont été écrués,
Le trentenaire 1
de l'Union Coloniale Française
0- ',1
Le samedi 30 octobre à 20 heures 112,
dans l'amphithéâtre IVichelieu dé la Sor-
dan,q l 'a
bonne, l'Union Coloniale française com-
mémorera son trentenaire.
Cette solennité sera présidée par k
maréchal Lyautey ; le Président de la
République et le ministre des Colonies y
assisteront.
Rappelons que l'Union Colonial a eu suc-
cessivement à sa tète MM. Memoet, prési-
dent du Comptoir National d'Escompte et
,T.-Charles Roux, président du Conseil d'ad-
ministration de la Compagnie Générale
1 Transatlantique.
Le commerce de la France
avec ses colonies
Le tableau ci-dessous donne les chiffres
relatifs à la valeur de nos importations en
provenance des colonies françaises et pays
de protectorat pendant les neuf premiers
mois de 1926, compares à ceux de la période
correspondante de 1925 :
Importations (en milliers de francs)
16 11*5
- -
Algérie., 1.97S.)«S l.lâ5.8IG
Tunisie.,. 454.890 SS71/J0B
Maroc 235.086 1.300
Afrique occidentale fran-
çaise .,.,.,., 811.0H 41.121
Madagascar et dépendan-
ces .,. 296.633 WI.TOE
Indochine française 004.500 4M.WU
Autres colonies et pays de
protectorat., 008.M UU3.«tt5
Totaux des colonies fran-
çaises et puys de pro-
tectorat 5.048.379 3.235.5
Voici, d'autre part, la valeur comparée
des exportations de Ja France sur les colo-
ntes et pays de protectorat pour les neuf
premiers mois de 1926 et 1925 :
Erportçtfions (en milliers de francs)
1928 1925
AlcVrle 2,332.800 1.902.354
Tunisie 6t8.7t4 a&').361
Maroc .,., 927.007 ¡)ï.U2t\
MX6 OCC!dC",a'eI'0n'
çttÎse 651.9!» »«̃«".
Madngnscnr et dépendul1- ~.6~ 2~1.~
('cs .,., :-J..8.612 21.07b
Indochine Française 1.020.752 507.5y4
Autres colonies et pays do
protectorat,. 497.018 300."n
Totaux des colonies frnn-
caiscs et pays de protec-
torat .,.,.6.410.625 4.370,213
Nous faisions remarquer, à la fin du mois
dernier, que dans le commerce général de
la Franco, ses chômes occupaient, quant
à l'importance des échanges, la troisième
place.
Cette Ms, elles occupent, au point de vue
de leurs ventes à la métropole, le second
rang, apré!:\ les J.:.tats-Unis (5.810.257.
Au point de vue do leurs achots, elles
viennent après la Grunde-Bretagne (7 mil-
liards 050.739.000 1 rancs) et l'Union écono-
mique belgo-luxembourgeoise (6.UlM. l'ât.'JUU
francs).
e"'
t Croitiire dant l'Atlantique-Est
1
Composée uniquement de bâtiments neufs,
la nouvelle croisière prescrite par M. Geor-
ges Lcygues, ministre de la Marine, aura
un programme très étendu. La division na-
vale qui l'effectuera comprendra les croi-
seura Lumoltc-Piquet et Duguay-Trouin, le
contre-torpilleur Chacal, les torpilleurs 1'cm-
ptte, Simoun et Bourrasque et les çous-
marins Souffleur et Narval. Elle sera com-
mandée par le contre-amiral Pirot qui arbo-
rera son pavillon sur le Lamotte-Piquel.
Le groupe léger des contre-torpilleurs,,
topillciirs et sous-marin3 appareillera de
Brest le 10 novembre et gagnera Dakar
après avoir fait escale à Lisbonne, Casa-
blnnca, Agadir et Santa-Cruz de Ténériffe.
Les deux croiseurs quitteront Brest le 25
novembre et feront route directement sur
Dakar où ils retrouveront le groupe léger
le 30 novembre.
La division navale poussera ensuite une
pointe jusqu'à Conakry, puis, par étapes,
après avoir montré notre pavillon dans
r Atlantique-Est., elle ralliera la France. Les
bâtiments seront de retour a Toulon et
Brest avant le 25 décembre pour que les
1 équipages puissent aller dans leurs famil-
les passer tes flc de la Noal et du Jour
de l'An.
Lois, Décrets, Arrêtés
1 o.u
Décret du 22 octobre 1926 fixant les cadres
du personnel des travaux pénitentiaires
coloniaux.
Décret du 22 octobre IM fixant les cadres
du corps militaire des surveillants des
établissements pénitentiaires coloniaux.
Décret du 22 octobre 1926 modifiant le ré-
gime administratif et financier des éta
blissements hospitaliers du service gé-
néral à Madagascar.
Décret du 22 octobre 1926 portant abroga-
tion du décret du 15 novembre 1919 auto-
risant la cession au département des co-
lonies du domaine de Saint-Louis (ban-
lieue de Marseille) et de la convention
passée à cet effet devant le préfet des
Bouches-du-Rhône.
Décret du 22 octobre 1926 modifiant les
droits d'expédition d'actes de l'état civil
délivrés par le dépôt des papiers publics
des colonies.
Arrêté du 22 octobre 1926 chargeant un ins-
pecteur des colonies des fonctions de
sous-directeur du contrôle.
(J. 0. du 28 octobre 1926).-
A L'OFFICIEL
< W t -
Nominations de professeurs
Le J. O. du 27 octobre publie les affec-
tations suivantes :
M. Lpmonnie.', de ta Faculté d'Alger a
Mê nommé professeur îi la chaire de droit
d;V\ a Caen.
M. LatTlmt, agrégé, a «''té nommé a !a
chair*; de la clinique obstétricale de la
Faculté de médecine d'Alger.
M. Port.,, ajjrAgé, a. M6 nommé 1). la
chaire de physique médicale de la Faculté
do médecine d'Alger.
llMMuge de lllarratecb à H. Stecj
0-0
La réception dont M. Stoog a été l'objet,
lisons-nous dans le Petit Bleu, et les mani-
festations de sympathie que lui prodiguè-
rent lee populations européenne et indi-
gène méritent d'être scuJjgnécs.
Marrakech, la ville des grande caïds, a
été longtemps plus rebelle à notre influence
que le reste du Maroc. Nous avons eu par-
tie liee avec tes féodaux de l'Atlas avant
d'être connus par la population. Celle-ci a
prouvé aujourd'hui qu'elle compronait et
appréciait re rôle de la France et de son
i eprésentant, c'ttsl signe qu'un grand pas
a été accompli.
Mais que l'on ne s'y trompe pas, la foule
de Marrakech n'est pas seulement compo-
sée des habitants de cette ville, qui n'y
sont qu'une faible minorité, la foute est
faite des tribus venues de tous lee points
1rs plus éloignes du Sud, de la Maurita-
nie et au delà, pour qui Marrakech est Te
centre d'attraction, le marché où l'on se
mid une fois par an après un voyage de
plusieurs scmaines.
Ceux-là s'en retourneront et diront dans
leurs douars lointains que le Résident de
France est un grand ami de Sidna, quïl6
l'ont vu se rendre aux noces impériales,
qu'il est donc leur ami et leur protecteur.
Ce geste de M. Steeg aura certainement
i.'-ne grande- portée dans lie Maghreb où son
nom est si profondément attaché A la paci-
fication d'une partie du Hir, C'est ce paci-
ficateur qu'ont salué les colons européens,
« « lui qui par sa politique habile et tenace
leur permet, d. travailler à l'abri des per-
turbai ions et Peur donne confiance on
l'avenir.
-060
Mariages princiers
-0-0-
1 )o magnifiques fantasias ont eu lieu
à Mainikecli, mardi dernier, dans la cour du
grand palais, en présence du sultan.
Une foule énorme est accourue dès le dé-
but de l'après-midi et a occupé le pourtour
du vaste mechouar, tandis que le souverain
prenait place dans une loçe élevée.
iM. Steeg, accompagné des généraux Dau-
gan et Mougin, de leur état-major et de leur
tIite, se tenait dans une tribune. Mmes Steeg
et Daugan, entourées des dames de la ville,
occupaient également une tribune.
Les fils du sultan sont arrivés à cheval;
ils ont gagné la tribune et 'bnt rendu hom-
mage au souverain, puis, mettant pied à
terre, ils ont pris place à ses côtés.
Les fantasias, auxquelles plusieurs mil-
liers de cavaliers ont participé, se sont dé-
roulées ensuite.
Au cours de la matinée d'hier, M. Stecg,
accompagné de ses collaborateurs, du géné-
ral Daugan et des fonctionnaires munici-
paux, a visité la ville, les hôpitaux et les
camps militaires.
L'aviation et la cartographie
o
Le relevé des côtes marocaines
L'aviation va entreprendre incessam-
ment le relevé de la côte entre Agadir et
Dakar, par troif Goliath de marine, com-
mandés par le lieutenant de vaisseau
Campredon, qui prendront des vues verti-
cales et obliques sur 3 kilomètres de lar-
geur, pour relever le relief du sol oinsi que
la silhouette de la cMc, Cette mission qui
sera accompagnée d'un navire de guerre,
durera cinq jours. J.c coloncl Armengaud,
du 37° régiment d'aviation, suivra l'opé-
ration.
Mars, vu d'Alger
0
On sait que le monde des astronomes, géné-
ralement paisible, et actuellement en efferves-
cence. Toute une artillerie de télescopes est
braquée sur Mars qui peut-être va livrer le se-
cret de ses a canaux », de ses habitants pos-
sibles. de sa vie propre. En particulier, des sa-
vants français sont allés chercher dans le ciel
d'Algérie des conditions d'observations meil-
leures.
Si le grand mystère venait à être percé par
l'un de ces savants, s'il était réservé à notre
belle possession nord-africaine d'établir la pre-
mière une communication avec r astre rouge
événement qui serait le plus prodigieux de toute
l'histoire hwnaine - on voit d'ici les consé-
quences : à tout le moins l'établissement en Al-
gérie, aux frais du globe, d'un bureau de poste
intersidéral. Mais, hélas ! un récent article de
l'abbé Moreux, qui s'y connaît, fait retomber
un peu rudement sur la terre ces rêves ailés.
Mars est affligé d'une température polaire.
Mars se meurt, si même toute vie n' y est pas
déjà éteinte.
Cependant, cependant. que sçais-je ?. di-
sait un autre sage.
Audion
RETOUR
M. Urbain Blunc, ministre plénipoten-
tiaire, délégué à la Résidence générale du
Maroc à Rabat, qui assure les intérims du
Résident général, est arrivé hier à Mar-
Rille. M. Urbain Blanc prend un cengt
d'un mois.
LES SILVAIN AU MAROC
A la suite des représentations que Mme
Louise Silvnin et l'ex-doyen de la Comédie-
Franeaise onl données dans les principales
villes du Maroc ainsi que 1(,&% Annales Co-
loniales 'l'ont. relaté, les deux grands ar-
tistes ont interprété au théét.ro de la Nature
de Casablanca, les principaux rôles d"Klec-
ln\ la célèbre tragédie de Sophocle, repré-
sentée pour la. première fois à Athènes vers
l'an i20 avant Jésus-Christ.
Il journal annamile saisi à Paris
00
Avec les protestations d'usage. l'Humanité
d'hier nous informe que M. Albert Sairaut
a fait saisir, dans une imprimerie de la rue
Montmartre, le numéro 2 de Phuc-Qttôc,
« organe des revendications des Annami-
tes ».
Nous n'avons pas lu cet exemplaire, et
pour cause, mais à défaut de la prose que
viennent de frapper les foudres du ministre
de l'Intérieur, nous avons sous les yeux le
premier numéro. Trois pages en sont rédi-
gées en annamite et en chinois et les trois
autres en français. Ces dernières suffisent à
éclairer le lecteur sur les tendances du jour-
nal : elles sont nettement antifrançaises et,
par endroits, franchement haineuses.
L'article de tête est une « Réponse ouverte
à M. lJô-hun-Chân, colonel annamite de l'ar-
mée française » (dont on se rappelle les con-
seils de simple bon 5crit"!L l'adresse du peu-
ple annamite). On y apprend que l'auteur
est partisan pour son pays « de l'indépen-
dance totale et immédiate ». On y lit no-
tamment :
Anarchie ipitérit'itre? Mais toute notre his-
toire anéantit cette prévision!. Agression ex-
ti'rieurt'? Mais l'exem l'le dit Sitl m - qui doit
sa sécurité en partie à sa situation d'Etat-
tampon nous permet de croire que nous
non plus, nous ne serions pas attaques im-
médiatement; entre temps, nous aurions le
loisir d'organiser une Ilotle et 7ine armée na-
tlOllale.
Et plus loin :
Pour ma part. je puis. vous dire tout
haut que la France sera absolument incapa-
ble de faire face dit prochain soulèvement
des Annamites.
L'auteur de l'artclc conclut :
Je regrette. de ne pouvoir modifier ma
conviction personnelle. à savoir que notre
peuple doit et peut conquérir immédiatement
son indépendance et qu'il est de l'intérêt
bien compris du peuple français de nous li-
bérer au plus tôt.
Et ce factum est signé : Nguycn-Nhu
Phong, étudiant en phttosophic à la Sor
bonne.
Il est donc parfaitement clair malgré
une certaine prudence d'expression - que si
le peuple français ferme les yeux à son « in-
térêt bien compris », qui est d'abandonner
l'Indochine à elle-même, le peuple annamite
doit se soulever.
Eh bien 1 nous ne savons si le contenu du
numéro 2 de Phuc-Quôc justifiait la saisie,
mais, à notre humble avis, M. Albert Sar-
raut réside place Beauveau pour maintenir
l'ordre et la paix intérieures, pour faire que
les plaintes, les revendications légitimes ne
s'accompagnent pas d'appels plus ou moins
déguisés à la violence : comme ferait, et
bien plus rudement, n'importe quel minis-
tre soviétique.
Qu'il suffise, au demeurant, à l'Indochine
de chasser les Français pour connaître une
douceur de vivre, une justice, un bien-être
supérieurs, c'est si prodigieusement insoute-
nable, que l'on se trouve sans force pour res-
sasser, à l'encontre de cette assertion, des
arguments archi-connus.
On peut cependant demander à Y Huma
nité si elle s'imagine vraiment préparer le
bonhear du prolétariat en poursuivant de seb
invectives le << colonialisme Il, A l'instant
précis où nous sommes, on voit, non pas
de gras capitalistes, ni des bourgeo s grands
ou petits, mais de grandes masses populai-
Ires faire éclater l'Italie dans sa peau. Et,
bon an mal an, les Etats-Unis ferment leur
porte au nez de 300.000 travailleurs italiens.
La solution de ce formidable problème --
et de quelques autres, tel celui des matières
premières? Ah! ('est bien simple: la chasse
au Français, en Afrique du Nord, en Ex-
trême-Orient, partout, par le 1er et par le
fou. Et puis, que M. Mussolini (ou le Mi-
kado) aille ensuite, s'il lui plait, installer
ses sujets dans tous les foyers que la France,
suant sang et eau, a fondés çà et là par le
vaste monde ! A moins que nos remplaçants
n.» soient tout bonnement des communistes,
car Moscou no se prive pas de faire du colo-
nialisme < t du plus démagogique en com-
mençant par flatter et exalter les plus basses
passions nationalistes.
Mais, dans cette admirable politique, que
deviennent les intérêts du prolétariat fran-
çais ?
R. B. de Laromiguière
Dépêches de l'Indochine
Election à la Chambre de Commerce
de Saigon
L'élection de dix membres français à la
Chambre de Commerce de Saiyon a eu lieu
le 2<> au malin. Sont clus :
MM. Canqac, industriel ;
bnrles, Distilleries de l'Itulvchine ;
Cëro, Etablissements Jacque ;
Esfmùiuette, négociant ;
Denis, Société l)enis frères ;
Heraùd, Franco-Asiatique des Pétro-
les ;
r.mn/'i-I(', Société Poinsard Se Weyret ;
Martini, Compagnie de Commerce et
de Navigation ;
MOIJrignac. Société ('oinmerciale fran-
çaise de l'Indochine ;
Orsini, Affréteurs Indochinois.
Décès
On annonce d,! HILtlOï. la mort de M. Du-
rant py président (Ir la Chambre de Com-
merce de Hanoi.
(Pur dépôdhe Indopaeiliy
4,
TAUX DE LA PIASTRE
Le gouverneur général
la date 4111 ^'7 octobre HI'¿H le taux ortlrif':! de la
piastre était de 11 lr. jl),
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