Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 octobre 1926 26 octobre 1926
Description : 1926/10/26 (A27,N164). 1926/10/26 (A27,N164).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397213w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et Le-G. THC-BAULT
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Il faut redire comment se pose le pro-
blème de l'alcool carburant colonial et pour
les colonies et pour la métropole.
Pour les colonies, c'est le plus souvent une
question de vie ou de mort. Certaines ne
pourront se développer ou vivre que lors-
qu'elles auront la force motrice indispen-
sable ou l'aliment pour les véhicules de
transport. Partout où les routes résistantes
manquent, il ne faut pas songer à l'emploi
de camions à gazogène trop lourds pour les
simples pistes. Bref, une foule d'entreprises
coloniales ne prendront leur essor que le jour
où le carburant colonial leur sera fourni en
quantité suffisante. Jusque-là il faut laisser
toute espérance.
Pour la métropole, le carburant national
ne rendra les services immenses attendus par
tous que si la production d'alcool est assez
importante pour satisfaire aux principales
demandes. J'ai uivi la question de près, j'ai
été rapporteur, au nom de la Commission
des Finances, du projet de l'Office de l'al-
cool industriel, qu'il sera de toute 'justice
d'appeler le projet Maurice Sarraut. J'étais
avec mes collègues et amis, au concours de
Béziers, j'ai constamment fait effort pour
me tenir au courant des expériences scienti-
fiques et des résultats acquis. Nous avons
entendu Daniel Berthelot nous apporter les
conclusions de ses travaux remarquables.
Les qualités du mélange alcool-essence et
alcool-benzol sont désormais hors de contes-
tation, sauf pour les gens très rares qui ont
quelque intérêt à les mettre en doute. Nous
connaissons ceux qui emploient ces mélanges,
et nous savons ce qu'ils en pensent et ce
qu'ils en disent.
Mais nous savons aussi que le Service des
Alcools peut fournir à peine la vingtième
partie de ce que la. France pourrait uti-
liser pour les moteurs. On évalue cette quan-
tité à 6 millions d'hectolitres. Le Service des
Alcools n'a pu fournir à l'industrie et au
commerce de la métropole que 122.700 hec-
tolitres, pour la campagne 1925, chiffre
qu'il faut joindre à celui des 111.500 hec-
tolitres livrés à la Société des Transports en
Commun de la Région Parisienne. Quand
lès autobus ônt prélevé leur part, c'est tout
ce qui reste pour, Ïtt France entière. On est
très loin de compte; on sera toujours loin
de compte malgré les efforts des. planteurs
de betteraves. Il faut chercher ailleurs, c'est-
à-dire aux colonies.
Voilà pourquoi mon ami Barthe, l'infa-
tigable apôtre du carburant national, a dé-
posé sur le bureau de la Chambre sa propo-
sition de Loi tendant à organiser la produc-
tion d'alcool industriel provenant de la dis-
tillation de l'agave, et, aioutait-il, de toutes
les autres plantes alcooligènes. Notre ami
Joseph Railhac a là-dessus écrit un rapport
remarquable, et qui a fait l'objet de plus
d'une discussion. On lui a dit qu'il n'y avait
pas grand'chose à - attendre - des plantes alcoo-
ligèncs autres que 1 agave, et on a invoqué
l'opinion des fonctionnaires du ministère des
Colonies, des gouverneurs, des administra-
teurs. Passe pour le riz; je veux bien qu'en
A O.F. le riz, aliment fondan.ental, ne se-
rait pas, sans danger, détourné de ses fonc-
tions normales potfr être transformé en al-
cool. Je suis moins convaincu qu'il faut re-
noncer aussi à tout espoir de retirer l'alcool
des bananes, et l'argument qui consiste à
comparer le - prix - de vente du -- fruit - comes-
tible et le prix de vente du fruit destiné à
la distillation ne me semble pas irréfutable.
, J'ai traité le problème à cette même place,
en faisant voir que les Allemands, gens
pratiques, n'avaient pas eu de ces hésita-
tions.
Mais enfin, admettons qu'à l'heure pré-
sente il n'y ait à compter comme source d'al-
cool que sur l'agave. €'est une source déjà
fort abondante. Le rapport de Joseph
Railhac est de décembre 1925. Le 5 juin
précédent, l'Office National des Combus-
tibles liquides avait décidé de faire une en-
quête aux colonies sur lè carburant colonial,
et M. R. Fouque, commissaire principal de
la Marine, avait été chargé d'étudier en
Algérie la culture industrielle de l agave.
Les résultats ont été publiés par la presse.
Tenons-nous à l'essentiel : pour un hectare
contenant 200 plants d'agave, donnant des
feuilles utilisables à partir de la cinquième
année, on a récolté 30.000 kilos de feuilles;
en fibres, le rendement industriel minimum
a été de 900 kilos à l'hectare, soit 3 %; la
production de jus obtenu par double pres-
sage atteint 86 %, celle des sucres 8,4 %,
celle de l'alcool 4 (et non 3 %, comme
écrivait Joseph Railhac, que l'on n'accusera
pas d'avoir exagéré). On peut donc s'atten-
dre à une production minima d'alcool de
1.200 litres par an et par hectare; soit, dit-
on encore, un prix de revient de 100 francs
pour un hectolitre d'alcool. Vingt sous le
litre, additionnez les frais de toute nature,
le prix est fort intéressant, malgré tout.
M. Fouque est reparti, depuis, envoyé
en mission par l'Office National des Com-
bustibles Liquides afin de poursuivre ses
études et de tenter, dans l'Afrique du Nord,
des essais semi-industriels dans des condi-
tions très proches de celles où se trouvent les
industries à créer. Il avait lui-même proposé
deux missions : l'une, en Algérie, qui aurait
lieu en juillet et août, afin d'étudier le ré-
gime des sucres en été et de mettre au point
l'emploi des levures, nécessaires parce que
le jus d'agave, en raison des gommes, ma-
tières albuminoïdes, acides et toxiques, ne
donne pas lieu spontanément à une fermen-
tation alcoolique; l'autre qui aurait lieu de
novembre 1926 à mars 1927, au Soudan (ré-
gion de Diaukapé), pour étudier les vastes
exploitations d'agaves qui s'y trouvent et
aussi les autres plantes alcooligènes qui pour-
raient fournir du carburant. On voit que
l'Office National des Combustibles Liquides
n'a pas, lui, perdu toute espérance, en dehors
de - l'agave.
La première mission est finie. M. R. Fou-
que est de retour. Il a été discret, en homme
qui veut exposer d'abord ses observations à
ceux qui l'ont envoyé en Algérie. Mais il n'a
pu se défendre de déclarer à un de nos
confrères qu'en juillet et août, les teneurs
en sucre constatées à Mostaganem sont
extraordinairement élevées, et qu'elles attei-
gnent presque le double de celles qu'il avait
constatées en hiver, soit 8,40 Par consé-
quent, la moyenne de sucre pour l'année est
supérieure à celle qu'on avait prévue, et le
prix de revient sera réduit d'autant. M. R.
Fouque va repartir pour le Soudan et ins-
tallera lui-même l'outillage industriel tel
qu'il sera utilisé dans les vastes distilleries
d'alcool d'agave, qui seront installées dans
ces régions. Songez que, dans le cas de l'ex-
ploitation algérienne, il faut 1.000 hectares
en pleine production pour fournir à une dé-
fibreuse moderne sa ration de ioo tonnes de
feuilles par jour.
Barthe et Railhac, bien qu'ils soient les
représentants d'un département que j'ai quel-
que raison de bien connaître, n'avaient donc,
je le répète, nullement exagéré quand ils
comptaient sur des quantités considérables
d'alcool provenant de la distillation de
l'agave. J'ai dit que je n'étais pas convaincu
qu'ils avaient tort de songer à la production
de l'alcool de bananes. Je montrerai un jour
qu'ils ont peut-être raison quand ils fondent
quelques espérances sur l'alcool tiré des ma-
tières ligneuses, et ce sera un nouveau tha-
pitre à ajouter à celui des set vices que nous
attendons de nos forêts coloniales.
Mario Rouit an,
Sénateur de l'Hérautt, ancien ministre*
Vice-président de lei Commission
sénatoriale des Colonies.
!.,.
̃ ̃̃̃ e. -̃
Départ de M. Lucien Saint
-0-0---
M. Lucien Saint a été salué hier soir à la
gare de Lyon par MM. Geoffroy Saint-Hi-
laire et Barrioulet, directeur et sous-directeur
de l'Office de Tunisie à Paris, et par des amis
personnels. Le Résident Général, arrivé ce
matin à Marseille, s est em barqué à midi pour
Tunis.
IN MEMORIAM
on
A l' occasion de la Fête des Morts, le 2 no-
vembre. à 9 h. 30, le Souvènir indochinois fera
célébrer à la Pagode annamite du Jardin colo-
nial de Nogent-sur-Marne (avenue Gabrielle)
les cérémonies traditionnelles en l'honneur des
Indochinois morts pour la France.
A 10 h. 30, une messe de Requiem sera
dite à l'église paroissiale de Nogent à la mé-
moire des Indochinois catholiques.
Dépêches de l'Indochine
-00-
La coionisation en Annam
Les chiffres officiels font ressortir le dé-
veloppement rapide de la colonisation dans
les diverses provinces de l'Annam depuis
le début de cette année. Jusqu'au 31 décem-
bre 1925, les terres accordées en concession
avaient une superficie totale de 61.981 hec-
tares. Aujourd'hui les demandes domania-
les qui ont été formulées et qui sont en
cours d'enquête portent sur près de 300.000
hectares. Cette tendance ne se produit pas
sur un seul point, elle est générale dans
toutes les provinces de r Annam.
L'exportation du maïs
Le total des exportations de maïs du Ton-
kin par Haïphonq pour les neuf premiers
mois de Vannée 1926 atteint 8. <60 tonnes
environ, dont 3.700 environ sur la France
cf. le reste sur IIonglrong.
o (Par dépêche îndopacifi.)
obee-
Le cours du riz
0-0-
SAIGON
23 cx^&bre
'les 100 kg. en piastres)
Riz n0 1, 25 brisures 13 10
Riz no 2, 40 brisures .12 05
Riz n° 2, 50 brisures. 11 15
Brisures nOn 1 et 2 10 40
Urisuroa no. 3 et 4 8 70
Farines ae.)
Paddy Vinh-Long 7 90
Paddy Co-Cong 8 10
Paddy Hne-Lieu 7 90
Paddy Baixau 8 05
Coprah .,.,.,.,.,. 18 u
TAUX DE LA PIASTRE
.0-
Le gouverneur général de l'Indodhine vient
de faire connaître au ministre des colonies qu'à
la date du 24 octobre 1926 le taux officiel de la
piastre était de 15 fr. 75.
';':-.' , 1.
L'III"I Bill laids coluniaul
H
Nous devons favoriser dans la mesure du
possible les besoins d'expansion de notre
sœur latine.
0
J'ai indiqué hier dans un premier
article les raisons que nous avions
-- de favoriser les besoins d'expan-
sion de l Italie, et celles aussi pour lesquelles
ndus ne pouvions nous dessaisir, au profit
de cette nation, du mandat qui nous a été
confié sur la Syrie.
La Syrie étant écartée, que pouvons-nous
offrir immédiatement à l' /taUe ! Nous pou-
vons lui offrir notre colonie des Somalis, la-
quelle est contiguë à V Erythrée italienne,
ainsi que les droits qui nous ont été reconnus
par les traités en vue de permettre notre
expansion en Abyssinie.
Le petit territoire des Somalis a, pour la
France, assez peu d'intérêt. Il est peu peu-
pif, n'a attiré jusqu'ici aucun colon fran-
çais, ne produit rien par lui-même. Le port
de Djibouti est, d'autre part, sans grande;
valeur, comme port de re/delle, pour les Com-
pagnies françaises de navigation qui desser-
vent Madagascar, VOcéanie ou l'Extrême-
Orient t les navires pouvant aller directement
de Port-Saïd à Colombo ou à Mambaz (Afri-
que Orientale anglaise) (1). Djibouti consti-
tue néanmoins un mouillage excellent et c'est
en outre un port de transit dont l'avenir
peut être fort intéressant. Il peut desservtr
en effet les colonies anglaises et italiennes
voisines. Tête de ligne du chemin de fer du
Harras - le seul qui pénétré encore actuel-
lement en Ethyopie - il est le débouché
naturel de toute VAbyssinie centrale et orien-
tale, vaste territoire assez riche et assez peu-
plé où, grâce à l'altitude, l'Européen peut
vivre très facilement et que l'Angleterre
l'Italie et la France (1l'Angleterre s'étant
plus particulièrement réservé la zone occi-
dentale limitrophe du Soudan Egyptien) se
sont partagés en zones d'influence.
Les événements ont trahi certains espoirs.
L'Ethyopie, membre de la Société des Na-
tions, ne songe nullement à al i tuer son indé-
pendance. Cela ne nous mat en rien
étant donne que nous avons avec e/J.fi,s
rapports de th$bvn vût fixage et que , newt
«'ambitionnant pas, de la coloniser en tout Ou
,bartie. Il est incontestable cependant que la
Puissapice qui posséderait, avec Djibouti,
V Erythrée, au Nord, et les Somalis italienne
et anglaise, au Sud (VAngleterre devant pou-
voir se dessaisir égalemeut sans grand in-
convénient de sa petite colonie voisine de la
nôtre), c'est-à-dire toute la zone littorale
entourant VEthyopie à l'Est, pourrait obte-
nir du gouvernement du Négus, des avait-
tages économiques d'autant plus considéra-
bles, que cette zone littorale serait fortement
organisée par la colonisation européenne et
que la dite puissance aurait de très nombreux
colons à envoyer en Abyssinie même.
Cette éventualité, si elle est un rêve pour
nous, en raison de notre faible natalité et
aussi de la très faible importance territo-
riale de notre colonie des Somalis, peut de-
venir très rapidement, si nous le voulons, une
réalité pour l'Italie.
l'Italie, on l'a vu, doit exporter chaque
année un fort excédent de main-d' œuvre. La
colonie de VErythrée beaucoup plus grande
que la nôtre, a déjà pris un développement
intéressant, mais elle n'a ni port sûr, ni che-
mins de fer de pénétration en Abyssinie. Elle
est de plus, séparée de la Somali italienne,
par les Somalis française et anglaise. En cé-
dant la totalité de nos droits sur ce coin afri-
cain, contre certaines compensations dans
d'autres domaines, notamment en Tunisie
où le provisoire qui règle la situation de la
grande famille italiene dans la Régence dure
depuis trop longtemps, en donnant l'exemple
à VAngleterre, nous répondrions donc au
besoin d'expansion de l'Italie et nous faci-
literions à cette nation d'entreprendre à
elle seule l'oeuvre à accomplir, tant sur le
littoral de la Mer Rouge qu'en Abyssinie.
Bien entendu, nous ne devrions pas négo-
cier cette cession de Djibouti et des droits
qui nous ont été reconnus sur l'Abyssinie
sans consulter nos amis anglais, mais il n'y
a aucune raison pour que ceux-ci n'approu-
vent pas un tel projet, la convention récente
passée entre les Gouvernements de Londres
et de Rome, au sujet de VEthyopie, prouvant
suffisamment qu'il y a, entre l'Angleterre
et l'Italie un réel désir de collaboration et
d'entente.
Bien entendu aussi, le Gouvernement ita-
lien devrait nous rembourser les capitaux que
nous avons t'ltgagés pour la construction du
chemin de fer du Harrar et pour l'aména-
gement du port de Djibouti. Mais ceci est
une question de détail, facile à résoudre.
Ce qui est évident, c est qu'en cédant Dji-
bouti à l'Italie, nous donnerons certainement
beaucoup sans perdre grand.1 chose. 7: c peu
que nous recevrons en échange sera bénéfice
et, ne gagnerions-nous dans le marc lié. que
la reconnaissance de nos voisins cf amis de
la Méditerranée, que ce serait déjà considé-
rable.
Pierre Valade,
Démté du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
(1) Rien ne les empêcherait, (lu reste, de
continuer fi charbonner soit fi Ad en, soit il
Djibouti môme, si ce port passait entre les
mains de lItalie.
"f
Main- d'oeuvre indigène
et développement colonial
00
Délégué du Portugal à la Commission des
Réparations, M. E.-W. Femandez, ancien
ministre des Colonies, a recherché dans un ré-
cent article du Bulletin de la Société Belge
d'Etudes et d'Expansion les moyens de con-
cilier le r6le qui incombe aux nations coloni-
satrices du fait de la possession des richesses
latentes des Colonies avec la nécessité de re-
courir à la tnain-d oeuvre indigène pour la mise
en valeur desdites colonies. Il faut adopter un
système, écrit-il, compatible avec la. liberté
telle qu' on doit la comprendre, et qui ne doit
pas être confondu (comme le pensait M. l'Ad-
ministrateur Georges Brunot, à la Côte dlvoi-
re en 1925) avec l' encouragement à la paresse !
L'évolution des noirs, en ce qui concerne
leurs habitudes de travail, étant encore loin
d'être terminée, une période de transition doit
être prévue, dont il faut tenir compte.
Si r on veut développer les colonies afri-
caines pour qu'elles apportent aux métropoles
les matières premières dont celles-ci ont besoin,
soit pour leur propre approvisionnement, soit
pour lei fournir à d'autres pays, on ne peut pas
se passer du travail des indigènes. Qu'il soit
nécessaire de réglementer les conditions de
travai l de façon à prévenir des abus de la part
des employeurs, tous les coloniaux sont d'ac-
cord sur ce point. Qu'il faille chercher à sup-
pléer à la main-d' œuvre, dans tous les cas où
cela est possible, par des moyens mécaniques,
c'est évident. Que l'on doive autant que pos-
sible - et toujours d'une façon chaque fois
plus large - avoir recours au travail entière-
ment libre, c'est-à-dire à un système de recru-
tement de main-d'oeuvre pour les entreprises
privées ne comportant pas l'intervention des
agents gouwnementaux, c est entièrement à
souhaiter. S il est de l'intérêt même des entre-
prises, grandes ou petites, de ne pas tarir la
source de richesse la plus précieuse de toutes
existant aux colonies, nous croyons que, dans
les mesures de caractère international à prendre
sur une question aussi importante et aussi déli-
cate que celle de la main-d' œuvre indigène,
on doit prendre en considération qu'on ne
favorisera pas l'investissement de capitaux dans
les colonies en adoptant des mesures qui les
empêchent de fructifier.
Nous sommes parfaitement d'accord avec
M. :E.-W. FetJJbde¡" mais nous in»Uton* clé
tKXivfeau sur Je minimum de main.d.'œ'Me m-
dispensable dans certaines entreprises telles que
les exploitations forestières, minimum au-des-
sous duquel on ne saurait descendre sans ren-
dre impossible la mise en valeur de notre do-
maine forestier colonial.
Ces considérations nous amènent à rendre un
public hommage à M. Lapalud, Gouverneur
de la Côte d'Ivoire qui, depuis dix-huit mois,
a fait un énorme effort pour faciliter aux indus-
triels de la colonie le recrutement de la main-
d' œuvre nécessaire aux exploitations.
La géographie coloniale
et les examens de St-Cyr
K*i lisant le nouveau .programme (lies
examens d'admission en 1927 à "Ecole
Spéciale Militaire de Suint-Cyr, j'ai été
svupris do l'imprécision des connaissances
exigées relativement aux Colonies fran-
çaises :
c) LEs r.OI.ONIKS FHANÇAISES
Grands traits de la géographie physique
et économique,
et c'est tout.
Il est vrai que cela laisse une grande
latitude aux candidats comme aux profes-
seurs. Mais ne seront-ils pas tentés les
uns et les autres de se contenter de l'en-
seignement et de l'étude des grands traits.
C'était peut-être suffisant il y a quelque
quarante ans, quoique je sois arrivé à
Kayes, alors chd-licli du Soudan, sans sa-
voir au juste où je me trouvais. Gorée
et Dakar représentaient il celle époque tout
ce qu on savait de bien précis sur le Séné-
gal et les Rivières du Sud. Mais de nos
jours où presque tous les oflieiers sont
appelés à tour de rôle zi servir aux Terri-
toires d'opérations extérieures (T. O. E.)
ou aux Colonies proprement dites, il est
nécessaire et indispensable de demander
aux candidats à nos écoles militaires des
notions étendues et précises sur notre em-
pire colonial qu'ils seront appelés sinon à
conquérir et A pacifier, tout au moins à
coloniser de concert avec leurs collègues
de l'Administration Coloniale proprement
dite, qui, eux, connaissent la géographie
coloniale physique, politique et économi-
que.
Eugène Devaux
–^i>
L'opium en Chine
Les efforts faits à Genève par les puis-
sances occidentales pour limiter les ravages de
l'opium ne semblent pas devoir être, à bref dé-
lai, couronnés de succès. En effet, d'après une
dépêche de l'Agence Indopacifi. « la vente pu-
blique de l'opium continue à Pékin. On compte
400 fumeries officiellement enregistrées. Le
Gouvernement interdit formellement les mani-
festations organisées par la Ligue populaire
antiopium. Les militaires forcent dans les pro-
vinces les paysans à cultiver le pavot ».
TAUX DE LA ROUPIE
0
T.e gouverneur de* lUablissemonts français
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre dos colonies qit'à - la date du 21 octobre V.)2G
le taux officiel de hi roupie était do U fr. M.
Mariages princiers
Le sultan d'abord
Moulay Youssef, sultan du Maroc, s'est
marié avant ses fils, dans cette ville de Mar-
rakech, où vont se dérouler, à la fin de cette
semaine, les grandes fêtes nuptiales fastueu-
sement archaïques.
Le mariage du sultan qui a épousé Aicha,
anciepne femme de Moulay Hafid, a eu lieu
dans la plus stricte intimité. Le secret avait
été bien gardé. A jeun fantasia, aucune pro-
cession, aucune diffa somptueuse. Le repas
de noces fut d'une simplicité biblique.
Cependant, le soir, à l'intérieur du palais
impérial, un cortège aux flambeaux accom-
pagna l'heureuse épouse dans la chambre
conjugale où le sultan l'attendait, entouré de
cierges multicolores, dans des fumées d'en-
cens qui brûlait en des cassolettes d'argent
et d'or.
La veille, accompagné d'une foule de ca-
valiers, il avait visité les mosquées et les kou-
bas qui abritent des saints vénérés de l'Islam
et immolé, selon la caïda, neuf taureaux que
l'on découpa et dont la chair savoureuse fut
offerte aux meskines aveugles pour le tradi-
tionnel couscous garni.
et les tils ensuite
Dans la matinée d'hier, S. M. Moulay
Youssef a reçu solennellement dans son pa-
lais tous les vizirs, grands caïds, pachas,
oulémas.
A 15 h. 45, M. Steeg est arrivé à Marra-
kech, pour assister, comme on sait, au ma-
riage des fils du Sultan.
Une réception solennelle et enthousiaste a
été réservée au représentant de la France
par les populations européenne et indigène
dans la ville européenne appelée Gueliz,
située à Force d'une vaste forêt de palmiers.
Il a été salué, dès sou arrivée, par les
délégués du sultan, le général Uaugan, gou-
verneur de la ville, le pacha Glaoui, entouré
des grands caïds, des fonctionnaires muni-
cipaux et des officiers
Escorté par un escadron de spahis, le Ré-
sident se rendit alors à son palais appelé
Bahia, en traversant la large avenue de
Gueliz, tout le long de laquelle les troupes
de la garnison et du Maghzen et les cava-
liers des tribus, massés, lui ont rendu les
honneurs. Toute la ville a participé à cette
entrée, saluant d'une chaude dVation le Ré-
sident Général.
Le corps consulaire, la Chambre de com-
merce, la Commission municipale 1*1 la Co-
lonie française, rassemblés place du ..St;p-
tembre, ont reçu Il. Stetg, Au milieu d'eux,
s'agitaient des étendards et de grandes pou-
pées berbères, tenues au bout de roseaux,
mettant une note pittoresque dans cette fête.
M. Steeg a quitté Bahia pour *e rendre,
avec les généraux Mougin. Daugan t:t sa
suite, au palais impérial.
Un escadron de spahis et une fanlaie ont
rendu les honneurs.
Devant le palais, la garde noire a pré-
senté les armes, puis M. Stecg, entrant dans
la grande salle d audience, a eu avec le sul-
tan, qu'il a félicité, un entretien, amical.
A la suite de cette visite, le Résident est
rentré à Bahia, tandis que les réjouissances
se poursuivaient au palais du sultan, com-
prenant notamment, un grand dîner offert
par le sultan en l'honneur des vizirs, des ou-
lemas, des grands caids et des notabilités in-
digènes.
go"-
Abd el Krim en exil
Un correspondant de La Réunion nous an-
nonce l'installation d'Abd-Li-Krim clans sa
nouvelle demeure qui n'est autre qu'un château
occupé jusqu ici par un ancien journaliste fran-
çais. -- -
La nombreuse famille de 1 ex-rogui a en-
core augmenté : une de ses épouses est devenue
mère d' un fih peu après son arrivée en exil.
Abd-El-Krim s'occupe de jardinage et s'in-
téresse beaucoup à la mécanique.
Le séjour d1 Abd-El-Krim dans ce splen-
dide château, situé dans un parc léerique, ne
sera pas de longue durée. Il est question, du-
rant la période des fortes chaleurs, de trans-
porter l'exilé et sa famille dans une villa dans
la montagne..
Tanger touristique
--O
Le Comité de Propagande et de Iourisme
de Tanger publie depuis le mois de juillet der-
nier un intéressant bulletin qui deviendra sans
doute mensuel. -
Les numéros de juillet et août qui viennent
de nous parvenir sont édités sur du papier cou-
ché, et les articles sont rédigés en français, en
anglais et en espagnol.
« La prospérité de Tanger par la propa-
gande et par le tourisme avec l' aide et la col -
laboration de tous », tel est le but du Comité
présidé - par M. Paul Servant.
De jolies photographies, des vues artistiques
de Tanger ornent le bulletin qui deviendra un
excellent organe de propagande.
« Tanger ayant derrière elle toute l'Afrique,
autant qu'Alger et que Tunis, et régnant en
plus sur deux p'ers, pourra aspirer au rang de
ville mondiale. Elle occupe évidemment un
lieu souverain »), écrivait le célèbre géographe
E. Reclus.
CONFÉRENCE SUmFRIQIlE DU NORD
---0-0-
Sous le patronnée du gouvernement ffénérd
de l'Algérie cl de la Compagnie dos chemin,
de for l'.-L.-M.. M. Hene d'Orpnval. chef «lu
servii-e de Iourisme el de propi.gande anprf>s
dn protectorat de Tunisie, fera, le mercredi
S novembre prochain. A 01 heures, a la salle
des Sociétés savantes. S, rue nanton, une
conférence avec projections cinématographiques
sur le Tourisme en Afrique du Nord. Partie
musicale. On peut se procurer des cartes d'in-
vitation il l'Office du (ïouvernoment gOnéral de
l'Algérie, 10, rue des Pyramides.
L'AVIATION COLONIALE
Sur la ligne Gasabanca-Dakar
L'avion Casablanca-Dakar a bien été
contraint d'atterrir par un siroco violent
près d'Ifni (au nord du Rio de Oro). Les in-
digènes ont pris soin de l'équipage et du
passager qui ont été ramenés à Tiznit avec
tout le courrier, sauf deux sacs.
Marseille-Alger et retour
Le voyage de retour du Météore, piloté
par l'aviateur Burri, doyen des Vieilles-Ti-
ges, s'est effectué avec la même régularité
qu'à l'aller.
Parti d'Alger le 25 octobre à 7 heures, le
Météore arrivait à Marignane à 12 heures
(vitesse horaire 160 kil.).
Ce vol ne constitue pas une prouesse spor-
tive sans lendemain, mais vraiment un
voyage d'études pratiques, en vue d'une liai-
son régulière prochaine entre l'Algérie et la
métropole.
C'est précisémeut ce même appareil qui,
avec une aisance remarquable et remarquée,
se classa premier au Grand Prix des ! ydra-
vions de transport à Saint-Raphaël, au mois
d'août dernier ; cette nouvelle démonstration
ne fait que confirmer la valeur du premier
hydravion long-courrier récemment acquis
par le Gouvernement, seul hydravion fran-
çais, du reste, possédant le certificat de na-
vigabilité de première catégorie.
- -080-
Émulation nécessaire
--0-0--
LWdiiiiniirlnitioii il..nli".nn¡e., en Tripoli-
liÍlI, u poussé) très aclh'f:IIl"lll les tra-
vaux d'une bonne route eurrossid.'Te le long
du littoral, entre i et la frontière
tunisinMine. lin territoire Unwsien, en
r^vunelie, 11 surtout de lu frontière à Itou
(iurdaix', il n'y n i^lus qu'une piste sablon-
neuse il poiiWï itrueée, passant à travers
la d'.i.ne, où lot* ¡llIloIlIOhil"ti ne peuvent
roti'lRir que très diflieili inenl et 'l"iH' 1 U-'tll
même de rester enlisées.
Il est certain «nio la nalure du terrain
rendra très coûteux rétablissement d'uno
route délinitivo dnnu (,(.tl. région. On doit
cependant aouhailer que les saeiïlices né-
oessaïretj soient, consentis ipour que cetlo
voin de couiniuniea/lioii cesse le plus tôt
possible de prôtier il des (otnjiaraitions
f¡\,d Il' Ut-:l'M,
EN SYRIE
Grave éclicc des relwllna
Les rebelles fuient partie ,, la )):'nt!o
d'ïzzHd'ne, qui int «':!«'•. tu-* à Mmlamitih..-ont
au nombre de til, «;t non de ">1). l'ne fraction
cette bande a été altaquée ù. 10 km. à l'est de
Kissoueh, et a fui, laissant 29 cadavres, après
un combat d'une heure et demie. Huit che-
vaux, vingt fusils ont été capturés, l'urini les
morts llgurent plusieurs chefs reliclles.
Présidents réélus
Les présidents de la f.hiiuibre et du Sénat dv
Liban ont été réélus : il ont visite le patriarche
maronite.
ègypte et Italie
Les négociations entre le Gouvernement
égyptien et l'ltulie concernant l'interpréta-
tion (Tu traité de décembre 11)25 relatif à lu
frontière ouest de l'Egypte touchent il leur
fin.
Le seul point qui demeure encore il lixer
est la question de la nationalité des Sénnus-
siles qui habitent l'oasis de Djarabub.
CDURUR DE L'ALtffi
LES EVENEMENTS ET LES HOMMLS
Arrivée du maréchal Franchet d'Esperev
Le maréchal, Franchct d'Espercij, (lui se
trouvait ilepuis quchiues tours en tournée
d'inspection dans la llégence où il a visité
les corps de troupe des diverses garnisons,
vient d'arriver à Alger.
(•Par dépèche.)
Un poignard improvisé
A Aïn-Temoinlient, ltahli ben Mohamed
cl Mohamed' ben Larhi, s'étant pris de
querelle, ce dernier plongea un sécateur
dans le dos de llahli qui fut grièvement
blessé.
Mohamed a été incarcéré.
Suicide ?
Le corps d'un noyé vient d'être décou-
vert par un pécheur, près des rochers de
la Pointe-P( »SC ade.
!/e corps 11e portait aucune trace de vio-
lenceR. Dans les -poches du malheureux,
on trouvait, ses bijoux, sa montre en or,
une certaine somme d'argent. Toute idée
de crime et de vol est. donc écartée.
Un témoin le l'l'CUlIllUI pour être un
M. 1)., retraité des Domaines, vivant seul,
souffrant d'un mal incurable. M. D. au-
rait mis volontairement lin à ses jours.
Le voyage de M. Ramsay Mac-Donald
M. Ramsay Mue-Donald s <'8l. donné,
comme on sait, six semaines de vacances
c'est
la première fois qu'il se rend dans l'Afri-
que du \ord.
Portant très allègrement ses soixante
uns, l'ancien ministre anglais a été salué
iï sa descente du paquebot {.(wlm'il'it"
par : MM. C. (1. Churchill, consul général
d'Anglc|enre : M. Hdings. vice-consul :
M. Ham, maire d'Alger ; MM. Morin de
Linelnys et Hoehe, directeur et sous-diree-
.1 r de la Compagnie Transatlantique :
M. Cayron et une délégation dn parti so-
cialiste : M. Pounillut, représentant M. !e
(îouvclrneur (îénéral.
Au nom de la Ville d'Alger, M. Raftl a
souhaité la bienvenue M. Ramsay Mac-
Les Annales Cde ni a le s
JOURNAL QUOTIDIEN
LIS AKHCUS PUBLICS PAK **U8 ANMALCS OOLQMliVLIS" SONT LA raonutlt
ncuwvt W JOUBHAL
LmAmmmstiRÊsUmm m» rsçmm emBrnmmésJemmetetésmissA$ssm»éÊPwtèmê
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et Le-G. THC-BAULT
Mtolw « UaUrtnta 8 34, Ru. du Mont-THafeor, PARI8-1* TIMw i ioutm lt-17
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II., Franee et Colonie. m, 48. If. |
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Om a iboaai daaa ttw IM Bvwn de pose t«t cfcss 1M prtacWix libraires - 1
LB mute a lecarttran muni
Il faut redire comment se pose le pro-
blème de l'alcool carburant colonial et pour
les colonies et pour la métropole.
Pour les colonies, c'est le plus souvent une
question de vie ou de mort. Certaines ne
pourront se développer ou vivre que lors-
qu'elles auront la force motrice indispen-
sable ou l'aliment pour les véhicules de
transport. Partout où les routes résistantes
manquent, il ne faut pas songer à l'emploi
de camions à gazogène trop lourds pour les
simples pistes. Bref, une foule d'entreprises
coloniales ne prendront leur essor que le jour
où le carburant colonial leur sera fourni en
quantité suffisante. Jusque-là il faut laisser
toute espérance.
Pour la métropole, le carburant national
ne rendra les services immenses attendus par
tous que si la production d'alcool est assez
importante pour satisfaire aux principales
demandes. J'ai uivi la question de près, j'ai
été rapporteur, au nom de la Commission
des Finances, du projet de l'Office de l'al-
cool industriel, qu'il sera de toute 'justice
d'appeler le projet Maurice Sarraut. J'étais
avec mes collègues et amis, au concours de
Béziers, j'ai constamment fait effort pour
me tenir au courant des expériences scienti-
fiques et des résultats acquis. Nous avons
entendu Daniel Berthelot nous apporter les
conclusions de ses travaux remarquables.
Les qualités du mélange alcool-essence et
alcool-benzol sont désormais hors de contes-
tation, sauf pour les gens très rares qui ont
quelque intérêt à les mettre en doute. Nous
connaissons ceux qui emploient ces mélanges,
et nous savons ce qu'ils en pensent et ce
qu'ils en disent.
Mais nous savons aussi que le Service des
Alcools peut fournir à peine la vingtième
partie de ce que la. France pourrait uti-
liser pour les moteurs. On évalue cette quan-
tité à 6 millions d'hectolitres. Le Service des
Alcools n'a pu fournir à l'industrie et au
commerce de la métropole que 122.700 hec-
tolitres, pour la campagne 1925, chiffre
qu'il faut joindre à celui des 111.500 hec-
tolitres livrés à la Société des Transports en
Commun de la Région Parisienne. Quand
lès autobus ônt prélevé leur part, c'est tout
ce qui reste pour, Ïtt France entière. On est
très loin de compte; on sera toujours loin
de compte malgré les efforts des. planteurs
de betteraves. Il faut chercher ailleurs, c'est-
à-dire aux colonies.
Voilà pourquoi mon ami Barthe, l'infa-
tigable apôtre du carburant national, a dé-
posé sur le bureau de la Chambre sa propo-
sition de Loi tendant à organiser la produc-
tion d'alcool industriel provenant de la dis-
tillation de l'agave, et, aioutait-il, de toutes
les autres plantes alcooligènes. Notre ami
Joseph Railhac a là-dessus écrit un rapport
remarquable, et qui a fait l'objet de plus
d'une discussion. On lui a dit qu'il n'y avait
pas grand'chose à - attendre - des plantes alcoo-
ligèncs autres que 1 agave, et on a invoqué
l'opinion des fonctionnaires du ministère des
Colonies, des gouverneurs, des administra-
teurs. Passe pour le riz; je veux bien qu'en
A O.F. le riz, aliment fondan.ental, ne se-
rait pas, sans danger, détourné de ses fonc-
tions normales potfr être transformé en al-
cool. Je suis moins convaincu qu'il faut re-
noncer aussi à tout espoir de retirer l'alcool
des bananes, et l'argument qui consiste à
comparer le - prix - de vente du -- fruit - comes-
tible et le prix de vente du fruit destiné à
la distillation ne me semble pas irréfutable.
, J'ai traité le problème à cette même place,
en faisant voir que les Allemands, gens
pratiques, n'avaient pas eu de ces hésita-
tions.
Mais enfin, admettons qu'à l'heure pré-
sente il n'y ait à compter comme source d'al-
cool que sur l'agave. €'est une source déjà
fort abondante. Le rapport de Joseph
Railhac est de décembre 1925. Le 5 juin
précédent, l'Office National des Combus-
tibles liquides avait décidé de faire une en-
quête aux colonies sur lè carburant colonial,
et M. R. Fouque, commissaire principal de
la Marine, avait été chargé d'étudier en
Algérie la culture industrielle de l agave.
Les résultats ont été publiés par la presse.
Tenons-nous à l'essentiel : pour un hectare
contenant 200 plants d'agave, donnant des
feuilles utilisables à partir de la cinquième
année, on a récolté 30.000 kilos de feuilles;
en fibres, le rendement industriel minimum
a été de 900 kilos à l'hectare, soit 3 %; la
production de jus obtenu par double pres-
sage atteint 86 %, celle des sucres 8,4 %,
celle de l'alcool 4 (et non 3 %, comme
écrivait Joseph Railhac, que l'on n'accusera
pas d'avoir exagéré). On peut donc s'atten-
dre à une production minima d'alcool de
1.200 litres par an et par hectare; soit, dit-
on encore, un prix de revient de 100 francs
pour un hectolitre d'alcool. Vingt sous le
litre, additionnez les frais de toute nature,
le prix est fort intéressant, malgré tout.
M. Fouque est reparti, depuis, envoyé
en mission par l'Office National des Com-
bustibles Liquides afin de poursuivre ses
études et de tenter, dans l'Afrique du Nord,
des essais semi-industriels dans des condi-
tions très proches de celles où se trouvent les
industries à créer. Il avait lui-même proposé
deux missions : l'une, en Algérie, qui aurait
lieu en juillet et août, afin d'étudier le ré-
gime des sucres en été et de mettre au point
l'emploi des levures, nécessaires parce que
le jus d'agave, en raison des gommes, ma-
tières albuminoïdes, acides et toxiques, ne
donne pas lieu spontanément à une fermen-
tation alcoolique; l'autre qui aurait lieu de
novembre 1926 à mars 1927, au Soudan (ré-
gion de Diaukapé), pour étudier les vastes
exploitations d'agaves qui s'y trouvent et
aussi les autres plantes alcooligènes qui pour-
raient fournir du carburant. On voit que
l'Office National des Combustibles Liquides
n'a pas, lui, perdu toute espérance, en dehors
de - l'agave.
La première mission est finie. M. R. Fou-
que est de retour. Il a été discret, en homme
qui veut exposer d'abord ses observations à
ceux qui l'ont envoyé en Algérie. Mais il n'a
pu se défendre de déclarer à un de nos
confrères qu'en juillet et août, les teneurs
en sucre constatées à Mostaganem sont
extraordinairement élevées, et qu'elles attei-
gnent presque le double de celles qu'il avait
constatées en hiver, soit 8,40 Par consé-
quent, la moyenne de sucre pour l'année est
supérieure à celle qu'on avait prévue, et le
prix de revient sera réduit d'autant. M. R.
Fouque va repartir pour le Soudan et ins-
tallera lui-même l'outillage industriel tel
qu'il sera utilisé dans les vastes distilleries
d'alcool d'agave, qui seront installées dans
ces régions. Songez que, dans le cas de l'ex-
ploitation algérienne, il faut 1.000 hectares
en pleine production pour fournir à une dé-
fibreuse moderne sa ration de ioo tonnes de
feuilles par jour.
Barthe et Railhac, bien qu'ils soient les
représentants d'un département que j'ai quel-
que raison de bien connaître, n'avaient donc,
je le répète, nullement exagéré quand ils
comptaient sur des quantités considérables
d'alcool provenant de la distillation de
l'agave. J'ai dit que je n'étais pas convaincu
qu'ils avaient tort de songer à la production
de l'alcool de bananes. Je montrerai un jour
qu'ils ont peut-être raison quand ils fondent
quelques espérances sur l'alcool tiré des ma-
tières ligneuses, et ce sera un nouveau tha-
pitre à ajouter à celui des set vices que nous
attendons de nos forêts coloniales.
Mario Rouit an,
Sénateur de l'Hérautt, ancien ministre*
Vice-président de lei Commission
sénatoriale des Colonies.
!.,.
̃ ̃̃̃ e. -̃
Départ de M. Lucien Saint
-0-0---
M. Lucien Saint a été salué hier soir à la
gare de Lyon par MM. Geoffroy Saint-Hi-
laire et Barrioulet, directeur et sous-directeur
de l'Office de Tunisie à Paris, et par des amis
personnels. Le Résident Général, arrivé ce
matin à Marseille, s est em barqué à midi pour
Tunis.
IN MEMORIAM
on
A l' occasion de la Fête des Morts, le 2 no-
vembre. à 9 h. 30, le Souvènir indochinois fera
célébrer à la Pagode annamite du Jardin colo-
nial de Nogent-sur-Marne (avenue Gabrielle)
les cérémonies traditionnelles en l'honneur des
Indochinois morts pour la France.
A 10 h. 30, une messe de Requiem sera
dite à l'église paroissiale de Nogent à la mé-
moire des Indochinois catholiques.
Dépêches de l'Indochine
-00-
La coionisation en Annam
Les chiffres officiels font ressortir le dé-
veloppement rapide de la colonisation dans
les diverses provinces de l'Annam depuis
le début de cette année. Jusqu'au 31 décem-
bre 1925, les terres accordées en concession
avaient une superficie totale de 61.981 hec-
tares. Aujourd'hui les demandes domania-
les qui ont été formulées et qui sont en
cours d'enquête portent sur près de 300.000
hectares. Cette tendance ne se produit pas
sur un seul point, elle est générale dans
toutes les provinces de r Annam.
L'exportation du maïs
Le total des exportations de maïs du Ton-
kin par Haïphonq pour les neuf premiers
mois de Vannée 1926 atteint 8. <60 tonnes
environ, dont 3.700 environ sur la France
cf. le reste sur IIonglrong.
o (Par dépêche îndopacifi.)
obee-
Le cours du riz
0-0-
SAIGON
23 cx^&bre
'les 100 kg. en piastres)
Riz n0 1, 25 brisures 13 10
Riz no 2, 40 brisures .12 05
Riz n° 2, 50 brisures. 11 15
Brisures nOn 1 et 2 10 40
Urisuroa no. 3 et 4 8 70
Farines ae.)
Paddy Vinh-Long 7 90
Paddy Co-Cong 8 10
Paddy Hne-Lieu 7 90
Paddy Baixau 8 05
Coprah .,.,.,.,.,. 18 u
TAUX DE LA PIASTRE
.0-
Le gouverneur général de l'Indodhine vient
de faire connaître au ministre des colonies qu'à
la date du 24 octobre 1926 le taux officiel de la
piastre était de 15 fr. 75.
';':-.' , 1.
L'III"I Bill laids coluniaul
H
Nous devons favoriser dans la mesure du
possible les besoins d'expansion de notre
sœur latine.
0
J'ai indiqué hier dans un premier
article les raisons que nous avions
-- de favoriser les besoins d'expan-
sion de l Italie, et celles aussi pour lesquelles
ndus ne pouvions nous dessaisir, au profit
de cette nation, du mandat qui nous a été
confié sur la Syrie.
La Syrie étant écartée, que pouvons-nous
offrir immédiatement à l' /taUe ! Nous pou-
vons lui offrir notre colonie des Somalis, la-
quelle est contiguë à V Erythrée italienne,
ainsi que les droits qui nous ont été reconnus
par les traités en vue de permettre notre
expansion en Abyssinie.
Le petit territoire des Somalis a, pour la
France, assez peu d'intérêt. Il est peu peu-
pif, n'a attiré jusqu'ici aucun colon fran-
çais, ne produit rien par lui-même. Le port
de Djibouti est, d'autre part, sans grande;
valeur, comme port de re/delle, pour les Com-
pagnies françaises de navigation qui desser-
vent Madagascar, VOcéanie ou l'Extrême-
Orient t les navires pouvant aller directement
de Port-Saïd à Colombo ou à Mambaz (Afri-
que Orientale anglaise) (1). Djibouti consti-
tue néanmoins un mouillage excellent et c'est
en outre un port de transit dont l'avenir
peut être fort intéressant. Il peut desservtr
en effet les colonies anglaises et italiennes
voisines. Tête de ligne du chemin de fer du
Harras - le seul qui pénétré encore actuel-
lement en Ethyopie - il est le débouché
naturel de toute VAbyssinie centrale et orien-
tale, vaste territoire assez riche et assez peu-
plé où, grâce à l'altitude, l'Européen peut
vivre très facilement et que l'Angleterre
l'Italie et la France (1l'Angleterre s'étant
plus particulièrement réservé la zone occi-
dentale limitrophe du Soudan Egyptien) se
sont partagés en zones d'influence.
Les événements ont trahi certains espoirs.
L'Ethyopie, membre de la Société des Na-
tions, ne songe nullement à al i tuer son indé-
pendance. Cela ne nous mat en rien
étant donne que nous avons avec e/J.fi,s
rapports de th$bvn vût fixage et que , newt
«'ambitionnant pas, de la coloniser en tout Ou
,bartie. Il est incontestable cependant que la
Puissapice qui posséderait, avec Djibouti,
V Erythrée, au Nord, et les Somalis italienne
et anglaise, au Sud (VAngleterre devant pou-
voir se dessaisir égalemeut sans grand in-
convénient de sa petite colonie voisine de la
nôtre), c'est-à-dire toute la zone littorale
entourant VEthyopie à l'Est, pourrait obte-
nir du gouvernement du Négus, des avait-
tages économiques d'autant plus considéra-
bles, que cette zone littorale serait fortement
organisée par la colonisation européenne et
que la dite puissance aurait de très nombreux
colons à envoyer en Abyssinie même.
Cette éventualité, si elle est un rêve pour
nous, en raison de notre faible natalité et
aussi de la très faible importance territo-
riale de notre colonie des Somalis, peut de-
venir très rapidement, si nous le voulons, une
réalité pour l'Italie.
l'Italie, on l'a vu, doit exporter chaque
année un fort excédent de main-d' œuvre. La
colonie de VErythrée beaucoup plus grande
que la nôtre, a déjà pris un développement
intéressant, mais elle n'a ni port sûr, ni che-
mins de fer de pénétration en Abyssinie. Elle
est de plus, séparée de la Somali italienne,
par les Somalis française et anglaise. En cé-
dant la totalité de nos droits sur ce coin afri-
cain, contre certaines compensations dans
d'autres domaines, notamment en Tunisie
où le provisoire qui règle la situation de la
grande famille italiene dans la Régence dure
depuis trop longtemps, en donnant l'exemple
à VAngleterre, nous répondrions donc au
besoin d'expansion de l'Italie et nous faci-
literions à cette nation d'entreprendre à
elle seule l'oeuvre à accomplir, tant sur le
littoral de la Mer Rouge qu'en Abyssinie.
Bien entendu, nous ne devrions pas négo-
cier cette cession de Djibouti et des droits
qui nous ont été reconnus sur l'Abyssinie
sans consulter nos amis anglais, mais il n'y
a aucune raison pour que ceux-ci n'approu-
vent pas un tel projet, la convention récente
passée entre les Gouvernements de Londres
et de Rome, au sujet de VEthyopie, prouvant
suffisamment qu'il y a, entre l'Angleterre
et l'Italie un réel désir de collaboration et
d'entente.
Bien entendu aussi, le Gouvernement ita-
lien devrait nous rembourser les capitaux que
nous avons t'ltgagés pour la construction du
chemin de fer du Harrar et pour l'aména-
gement du port de Djibouti. Mais ceci est
une question de détail, facile à résoudre.
Ce qui est évident, c est qu'en cédant Dji-
bouti à l'Italie, nous donnerons certainement
beaucoup sans perdre grand.1 chose. 7: c peu
que nous recevrons en échange sera bénéfice
et, ne gagnerions-nous dans le marc lié. que
la reconnaissance de nos voisins cf amis de
la Méditerranée, que ce serait déjà considé-
rable.
Pierre Valade,
Démté du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
(1) Rien ne les empêcherait, (lu reste, de
continuer fi charbonner soit fi Ad en, soit il
Djibouti môme, si ce port passait entre les
mains de lItalie.
"f
Main- d'oeuvre indigène
et développement colonial
00
Délégué du Portugal à la Commission des
Réparations, M. E.-W. Femandez, ancien
ministre des Colonies, a recherché dans un ré-
cent article du Bulletin de la Société Belge
d'Etudes et d'Expansion les moyens de con-
cilier le r6le qui incombe aux nations coloni-
satrices du fait de la possession des richesses
latentes des Colonies avec la nécessité de re-
courir à la tnain-d oeuvre indigène pour la mise
en valeur desdites colonies. Il faut adopter un
système, écrit-il, compatible avec la. liberté
telle qu' on doit la comprendre, et qui ne doit
pas être confondu (comme le pensait M. l'Ad-
ministrateur Georges Brunot, à la Côte dlvoi-
re en 1925) avec l' encouragement à la paresse !
L'évolution des noirs, en ce qui concerne
leurs habitudes de travail, étant encore loin
d'être terminée, une période de transition doit
être prévue, dont il faut tenir compte.
Si r on veut développer les colonies afri-
caines pour qu'elles apportent aux métropoles
les matières premières dont celles-ci ont besoin,
soit pour leur propre approvisionnement, soit
pour lei fournir à d'autres pays, on ne peut pas
se passer du travail des indigènes. Qu'il soit
nécessaire de réglementer les conditions de
travai l de façon à prévenir des abus de la part
des employeurs, tous les coloniaux sont d'ac-
cord sur ce point. Qu'il faille chercher à sup-
pléer à la main-d' œuvre, dans tous les cas où
cela est possible, par des moyens mécaniques,
c'est évident. Que l'on doive autant que pos-
sible - et toujours d'une façon chaque fois
plus large - avoir recours au travail entière-
ment libre, c'est-à-dire à un système de recru-
tement de main-d'oeuvre pour les entreprises
privées ne comportant pas l'intervention des
agents gouwnementaux, c est entièrement à
souhaiter. S il est de l'intérêt même des entre-
prises, grandes ou petites, de ne pas tarir la
source de richesse la plus précieuse de toutes
existant aux colonies, nous croyons que, dans
les mesures de caractère international à prendre
sur une question aussi importante et aussi déli-
cate que celle de la main-d' œuvre indigène,
on doit prendre en considération qu'on ne
favorisera pas l'investissement de capitaux dans
les colonies en adoptant des mesures qui les
empêchent de fructifier.
Nous sommes parfaitement d'accord avec
M. :E.-W. FetJJbde¡" mais nous in»Uton* clé
tKXivfeau sur Je minimum de main.d.'œ'Me m-
dispensable dans certaines entreprises telles que
les exploitations forestières, minimum au-des-
sous duquel on ne saurait descendre sans ren-
dre impossible la mise en valeur de notre do-
maine forestier colonial.
Ces considérations nous amènent à rendre un
public hommage à M. Lapalud, Gouverneur
de la Côte d'Ivoire qui, depuis dix-huit mois,
a fait un énorme effort pour faciliter aux indus-
triels de la colonie le recrutement de la main-
d' œuvre nécessaire aux exploitations.
La géographie coloniale
et les examens de St-Cyr
K*i lisant le nouveau .programme (lies
examens d'admission en 1927 à "Ecole
Spéciale Militaire de Suint-Cyr, j'ai été
svupris do l'imprécision des connaissances
exigées relativement aux Colonies fran-
çaises :
c) LEs r.OI.ONIKS FHANÇAISES
Grands traits de la géographie physique
et économique,
et c'est tout.
Il est vrai que cela laisse une grande
latitude aux candidats comme aux profes-
seurs. Mais ne seront-ils pas tentés les
uns et les autres de se contenter de l'en-
seignement et de l'étude des grands traits.
C'était peut-être suffisant il y a quelque
quarante ans, quoique je sois arrivé à
Kayes, alors chd-licli du Soudan, sans sa-
voir au juste où je me trouvais. Gorée
et Dakar représentaient il celle époque tout
ce qu on savait de bien précis sur le Séné-
gal et les Rivières du Sud. Mais de nos
jours où presque tous les oflieiers sont
appelés à tour de rôle zi servir aux Terri-
toires d'opérations extérieures (T. O. E.)
ou aux Colonies proprement dites, il est
nécessaire et indispensable de demander
aux candidats à nos écoles militaires des
notions étendues et précises sur notre em-
pire colonial qu'ils seront appelés sinon à
conquérir et A pacifier, tout au moins à
coloniser de concert avec leurs collègues
de l'Administration Coloniale proprement
dite, qui, eux, connaissent la géographie
coloniale physique, politique et économi-
que.
Eugène Devaux
–^i>
L'opium en Chine
Les efforts faits à Genève par les puis-
sances occidentales pour limiter les ravages de
l'opium ne semblent pas devoir être, à bref dé-
lai, couronnés de succès. En effet, d'après une
dépêche de l'Agence Indopacifi. « la vente pu-
blique de l'opium continue à Pékin. On compte
400 fumeries officiellement enregistrées. Le
Gouvernement interdit formellement les mani-
festations organisées par la Ligue populaire
antiopium. Les militaires forcent dans les pro-
vinces les paysans à cultiver le pavot ».
TAUX DE LA ROUPIE
0
T.e gouverneur de* lUablissemonts français
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre dos colonies qit'à - la date du 21 octobre V.)2G
le taux officiel de hi roupie était do U fr. M.
Mariages princiers
Le sultan d'abord
Moulay Youssef, sultan du Maroc, s'est
marié avant ses fils, dans cette ville de Mar-
rakech, où vont se dérouler, à la fin de cette
semaine, les grandes fêtes nuptiales fastueu-
sement archaïques.
Le mariage du sultan qui a épousé Aicha,
anciepne femme de Moulay Hafid, a eu lieu
dans la plus stricte intimité. Le secret avait
été bien gardé. A jeun fantasia, aucune pro-
cession, aucune diffa somptueuse. Le repas
de noces fut d'une simplicité biblique.
Cependant, le soir, à l'intérieur du palais
impérial, un cortège aux flambeaux accom-
pagna l'heureuse épouse dans la chambre
conjugale où le sultan l'attendait, entouré de
cierges multicolores, dans des fumées d'en-
cens qui brûlait en des cassolettes d'argent
et d'or.
La veille, accompagné d'une foule de ca-
valiers, il avait visité les mosquées et les kou-
bas qui abritent des saints vénérés de l'Islam
et immolé, selon la caïda, neuf taureaux que
l'on découpa et dont la chair savoureuse fut
offerte aux meskines aveugles pour le tradi-
tionnel couscous garni.
et les tils ensuite
Dans la matinée d'hier, S. M. Moulay
Youssef a reçu solennellement dans son pa-
lais tous les vizirs, grands caïds, pachas,
oulémas.
A 15 h. 45, M. Steeg est arrivé à Marra-
kech, pour assister, comme on sait, au ma-
riage des fils du Sultan.
Une réception solennelle et enthousiaste a
été réservée au représentant de la France
par les populations européenne et indigène
dans la ville européenne appelée Gueliz,
située à Force d'une vaste forêt de palmiers.
Il a été salué, dès sou arrivée, par les
délégués du sultan, le général Uaugan, gou-
verneur de la ville, le pacha Glaoui, entouré
des grands caïds, des fonctionnaires muni-
cipaux et des officiers
Escorté par un escadron de spahis, le Ré-
sident se rendit alors à son palais appelé
Bahia, en traversant la large avenue de
Gueliz, tout le long de laquelle les troupes
de la garnison et du Maghzen et les cava-
liers des tribus, massés, lui ont rendu les
honneurs. Toute la ville a participé à cette
entrée, saluant d'une chaude dVation le Ré-
sident Général.
Le corps consulaire, la Chambre de com-
merce, la Commission municipale 1*1 la Co-
lonie française, rassemblés place du ..St;p-
tembre, ont reçu Il. Stetg, Au milieu d'eux,
s'agitaient des étendards et de grandes pou-
pées berbères, tenues au bout de roseaux,
mettant une note pittoresque dans cette fête.
M. Steeg a quitté Bahia pour *e rendre,
avec les généraux Mougin. Daugan t:t sa
suite, au palais impérial.
Un escadron de spahis et une fanlaie ont
rendu les honneurs.
Devant le palais, la garde noire a pré-
senté les armes, puis M. Stecg, entrant dans
la grande salle d audience, a eu avec le sul-
tan, qu'il a félicité, un entretien, amical.
A la suite de cette visite, le Résident est
rentré à Bahia, tandis que les réjouissances
se poursuivaient au palais du sultan, com-
prenant notamment, un grand dîner offert
par le sultan en l'honneur des vizirs, des ou-
lemas, des grands caids et des notabilités in-
digènes.
go"-
Abd el Krim en exil
Un correspondant de La Réunion nous an-
nonce l'installation d'Abd-Li-Krim clans sa
nouvelle demeure qui n'est autre qu'un château
occupé jusqu ici par un ancien journaliste fran-
çais. -- -
La nombreuse famille de 1 ex-rogui a en-
core augmenté : une de ses épouses est devenue
mère d' un fih peu après son arrivée en exil.
Abd-El-Krim s'occupe de jardinage et s'in-
téresse beaucoup à la mécanique.
Le séjour d1 Abd-El-Krim dans ce splen-
dide château, situé dans un parc léerique, ne
sera pas de longue durée. Il est question, du-
rant la période des fortes chaleurs, de trans-
porter l'exilé et sa famille dans une villa dans
la montagne..
Tanger touristique
--O
Le Comité de Propagande et de Iourisme
de Tanger publie depuis le mois de juillet der-
nier un intéressant bulletin qui deviendra sans
doute mensuel. -
Les numéros de juillet et août qui viennent
de nous parvenir sont édités sur du papier cou-
ché, et les articles sont rédigés en français, en
anglais et en espagnol.
« La prospérité de Tanger par la propa-
gande et par le tourisme avec l' aide et la col -
laboration de tous », tel est le but du Comité
présidé - par M. Paul Servant.
De jolies photographies, des vues artistiques
de Tanger ornent le bulletin qui deviendra un
excellent organe de propagande.
« Tanger ayant derrière elle toute l'Afrique,
autant qu'Alger et que Tunis, et régnant en
plus sur deux p'ers, pourra aspirer au rang de
ville mondiale. Elle occupe évidemment un
lieu souverain »), écrivait le célèbre géographe
E. Reclus.
CONFÉRENCE SUmFRIQIlE DU NORD
---0-0-
Sous le patronnée du gouvernement ffénérd
de l'Algérie cl de la Compagnie dos chemin,
de for l'.-L.-M.. M. Hene d'Orpnval. chef «lu
servii-e de Iourisme el de propi.gande anprf>s
dn protectorat de Tunisie, fera, le mercredi
S novembre prochain. A 01 heures, a la salle
des Sociétés savantes. S, rue nanton, une
conférence avec projections cinématographiques
sur le Tourisme en Afrique du Nord. Partie
musicale. On peut se procurer des cartes d'in-
vitation il l'Office du (ïouvernoment gOnéral de
l'Algérie, 10, rue des Pyramides.
L'AVIATION COLONIALE
Sur la ligne Gasabanca-Dakar
L'avion Casablanca-Dakar a bien été
contraint d'atterrir par un siroco violent
près d'Ifni (au nord du Rio de Oro). Les in-
digènes ont pris soin de l'équipage et du
passager qui ont été ramenés à Tiznit avec
tout le courrier, sauf deux sacs.
Marseille-Alger et retour
Le voyage de retour du Météore, piloté
par l'aviateur Burri, doyen des Vieilles-Ti-
ges, s'est effectué avec la même régularité
qu'à l'aller.
Parti d'Alger le 25 octobre à 7 heures, le
Météore arrivait à Marignane à 12 heures
(vitesse horaire 160 kil.).
Ce vol ne constitue pas une prouesse spor-
tive sans lendemain, mais vraiment un
voyage d'études pratiques, en vue d'une liai-
son régulière prochaine entre l'Algérie et la
métropole.
C'est précisémeut ce même appareil qui,
avec une aisance remarquable et remarquée,
se classa premier au Grand Prix des ! ydra-
vions de transport à Saint-Raphaël, au mois
d'août dernier ; cette nouvelle démonstration
ne fait que confirmer la valeur du premier
hydravion long-courrier récemment acquis
par le Gouvernement, seul hydravion fran-
çais, du reste, possédant le certificat de na-
vigabilité de première catégorie.
- -080-
Émulation nécessaire
--0-0--
LWdiiiiniirlnitioii il..nli".nn¡e., en Tripoli-
liÍlI, u poussé) très aclh'f:IIl"lll les tra-
vaux d'une bonne route eurrossid.'Te le long
du littoral, entre i et la frontière
tunisinMine. lin territoire Unwsien, en
r^vunelie, 11 surtout de lu frontière à Itou
(iurdaix', il n'y n i^lus qu'une piste sablon-
neuse il poiiWï itrueée, passant à travers
la d'.i.ne, où lot* ¡llIloIlIOhil"ti ne peuvent
roti'lRir que très diflieili inenl et 'l"iH' 1 U-'tll
même de rester enlisées.
Il est certain «nio la nalure du terrain
rendra très coûteux rétablissement d'uno
route délinitivo dnnu (,(.tl. région. On doit
cependant aouhailer que les saeiïlices né-
oessaïretj soient, consentis ipour que cetlo
voin de couiniuniea/lioii cesse le plus tôt
possible de prôtier il des (otnjiaraitions
f¡\,d Il' Ut-:l'M,
EN SYRIE
Grave éclicc des relwllna
Les rebelles fuient partie ,, la )):'nt!o
d'ïzzHd'ne, qui int «':!«'•. tu-* à Mmlamitih..-ont
au nombre de til, «;t non de ">1). l'ne fraction
cette bande a été altaquée ù. 10 km. à l'est de
Kissoueh, et a fui, laissant 29 cadavres, après
un combat d'une heure et demie. Huit che-
vaux, vingt fusils ont été capturés, l'urini les
morts llgurent plusieurs chefs reliclles.
Présidents réélus
Les présidents de la f.hiiuibre et du Sénat dv
Liban ont été réélus : il ont visite le patriarche
maronite.
ègypte et Italie
Les négociations entre le Gouvernement
égyptien et l'ltulie concernant l'interpréta-
tion (Tu traité de décembre 11)25 relatif à lu
frontière ouest de l'Egypte touchent il leur
fin.
Le seul point qui demeure encore il lixer
est la question de la nationalité des Sénnus-
siles qui habitent l'oasis de Djarabub.
CDURUR DE L'ALtffi
LES EVENEMENTS ET LES HOMMLS
Arrivée du maréchal Franchet d'Esperev
Le maréchal, Franchct d'Espercij, (lui se
trouvait ilepuis quchiues tours en tournée
d'inspection dans la llégence où il a visité
les corps de troupe des diverses garnisons,
vient d'arriver à Alger.
(•Par dépèche.)
Un poignard improvisé
A Aïn-Temoinlient, ltahli ben Mohamed
cl Mohamed' ben Larhi, s'étant pris de
querelle, ce dernier plongea un sécateur
dans le dos de llahli qui fut grièvement
blessé.
Mohamed a été incarcéré.
Suicide ?
Le corps d'un noyé vient d'être décou-
vert par un pécheur, près des rochers de
la Pointe-P( »SC ade.
!/e corps 11e portait aucune trace de vio-
lenceR. Dans les -poches du malheureux,
on trouvait, ses bijoux, sa montre en or,
une certaine somme d'argent. Toute idée
de crime et de vol est. donc écartée.
Un témoin le l'l'CUlIllUI pour être un
M. 1)., retraité des Domaines, vivant seul,
souffrant d'un mal incurable. M. D. au-
rait mis volontairement lin à ses jours.
Le voyage de M. Ramsay Mac-Donald
M. Ramsay Mue-Donald s <'8l. donné,
comme on sait, six semaines de vacances
c'est
la première fois qu'il se rend dans l'Afri-
que du \ord.
Portant très allègrement ses soixante
uns, l'ancien ministre anglais a été salué
iï sa descente du paquebot {.(wlm'il'it"
par : MM. C. (1. Churchill, consul général
d'Anglc|enre : M. Hdings. vice-consul :
M. Ham, maire d'Alger ; MM. Morin de
Linelnys et Hoehe, directeur et sous-diree-
.1 r de la Compagnie Transatlantique :
M. Cayron et une délégation dn parti so-
cialiste : M. Pounillut, représentant M. !e
(îouvclrneur (îénéral.
Au nom de la Ville d'Alger, M. Raftl a
souhaité la bienvenue M. Ramsay Mac-
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