Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 octobre 1926 25 octobre 1926
Description : 1926/10/25 (A27,N163). 1926/10/25 (A27,N163).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397212g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N" Ifta LE NlTlmO : 30 GENTIMËS I i '\il) uni m <* OTTOnn* 19M
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIU PAR "LES ANNALU COLONIALES" SONT LA PROPRlÉTt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LnAnnonc** et Riclmmeuontrtçtteimtui Banaux 4aJtmmël*i4an»UtAfencti4*PaMkMé
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ABAIMCHCHTt f\ ^Tance Un an ô mois 2S »
iikaM Fronce et Coltmi" 80 1 41.
•w2e le JeSflSiwI ( Etranger 120 1 65 » 35.
08 * «pon–J– tom !«• Boraras d* peste 81 cIIu Im principaux libraire* I
Chez le nouvel Islam
D'avoir écrit ici que, même dans sa
religion, l'Islam évoluait, sous nos
yeux -- ce qui pour tout observateur pa-
raît, certes, le phénomène social le plus
surprenant - m'a valu certaines pro-
testations que je veux relever.
On me dit : « Votre bonne foi scienti-
fique ne se laisse-t-elle point surprendre
par des manifestations extérieures qui,
dans un monde aussi spiritualisé que
l'Islam, où la vie intérieure de l'individu
occupe une telle place, ne présentent
qu'un intérêt très secondaire. L'Islam
peut changer la coiffure de ses hommes,
renoncer au voile de ses femmes, mais
sa religion c'est un bloc qui ne craint
aucune morsure du temps ou des hom-
mes et c'est contre ce bloc que l'Occi-
dent viendra toujours se briser. »
Certes, l'argument est sérieux et ne
peut pas être écarté d'un trait de plume.
Je crois cependant qu'il ne résiste pas
à une analyse sérieuse, approfondie des
faits de l'Islam moderne.
J'ai sous les yeux deux ouvrages. Le
premier est la traduction du « Rissalat
al Tawhid », l'ouvrage célèbre du
Cheikh Mohammed Abdou et qui est le
traité moderne de théologie musulmane
certainement le plus répandu dans le
monde islamique. La traduction est pré-
cédée d'une longue introduction, écrite
par le Cheikh Moustapha Abd el Razik,
sur la vie et les idées du Cheik Moham-
med Abdou (Genthner, éditeur).
Le second que j'ai déjà signalé est le
« Califat, son évolution vers une So-
ciété des nations orientales », par A.
Lanhoury (chez le même éditeur), avec
une préface du professeur Edouard
Lambert, directeur de l'Institut de
Droit comparé de Lyon et ex-ditrecteur
'de l'Ecole khédiviale de Droit du
Caire.
- - - --
La dédicace de ce dernier ouvrage me
parait, à elle seule, éminemment sugges-
tive : l'auteur dédie son travail « à tout
Oriental qui sait concilier ses attaches
religieuses nationales et raciales avec les
liens de sa grande patrie, l'Orient, et
avec ceux d'une Patrie plus grande
encore. l'Humanité ».
Mais l'œuvre tout entière mérite de
retenir l'attention si l'on veut compren-
dre et mesurer la profondeur du senti-
ment qui soulève le monde actuel de
l'Islam. Qu'on lise, en particulier, le
chapitre où .l'auteur, avec une méthode
scientifique parfaite, analyse et classe
les différents courants actuels de la pen-
sée islamique, depuis les conservateurs
jusqu'aux révolutionnaires et assimila-
teurs intégraux, en passant par les évo-
lutionnistes plus modérés, chacune de
ces catégories étant étudiée dans ses re-
présentants religieux, scientifiques et
politiques les plus représentatifs!
Qu'on lise encore le chapitre où l'au-
teur développe sa conception d'une So-
ciété des nations islamiques, en liaison
avec l'idée religieuse du Califat, consi-
dérée comme une section fédérale de la
Société universelle de Genève !
Et l'on se rendra compte, je pense,
de l'erreur ridicule et néfaste de ceux
- des pseudo-orientalistes ou des orienta-
listes littéraires comme Louis Bertrand,
auteur de « Devant l'Islam », ou André
Servier, auteur de « L'Islam et la psy-.
chologie du musulman », qui ne veulent
voir dans le mouvement de renaissance
islamique qu'une menace dirigée contre
la chrétienté.
Et qu'on ne nous dise pas que nous
nous laissons tromper par des hommes
qui dissimulent sous des travaux et des
thèses faites pour nous, Occidentaux,
leurs véritables sentiments.
Car ce mouvement, dont nous consta-
tons l'ardent épanouissement, nous pou-
vons déjà en suivre la trace profonde
dans l'histoire de l'Islam moderne.
Dès avant 1870, nous voyons un
homme comme le Cheikh Djamal Eddir
al Afghani - grand vizir d'Afghanis-
tan à 27 ans, exilé, errant, et enfin re-
cueilli à Constantinople où il meurt, er
1897, dans des conditions assez mysté
récuses - remuer tout l'Orient par soi
action religieuse et politique,
Puis, à partir de 1872, le Cheikh Dja-
mal Eddin forme un disciple, dont l'in-
fluence religieuse devait, dans la der-
nière période du 190 siècle égaler la
sienne dans tout le monde musulman,
le Cheikh Mohammed Abdou.
De celui-ci, MM. Michel et Cheikh
Motistapha Abd el Razik nous donnent,
aujourd'hui, une remarquable biogra-
phie, où se trouve analysée sa doctrine
religieuse et sociale et marquée, avec
force, la profondeur de l'action qu'il
exerça soit par ses premières réformes
d'Al-Azhar, la vieille université islami-
que, soit comme grand Moufti d'Egypte,
dont les « fatwas » (consultations en
matière de droit canon musulman), au-
dacieuses par leur libéralisme doctrinal,
comme celle qui permettait aux mu-
sulmans de manger la chair des ani-
maux abattus par des juifs ou des chré-
tiens, ou celle qui reconnaissait comme
licite le prêt à intérêt - eurent un pro-
fond retentissement dans tout le monde
musulman, soit comme écrivain reli-
gieux.
Et ce courant de pensée rénovatrice
qui pénètre ainsi, depuis des années,
la vie religieuse de l'Islam s'est épandu
aujourd'hui sur tout le monde islami-
que, et ne se manifeste pas seulement
par des œuvres politiques et sociales
comme celles que poursuivent, avec une
si brutale énergie, les kémalistes d'An-
gora, mais encore par des œuvres intel-
lectuelles s'adressant directement au
monde religieux musulman, comme cel-
les du Cheikh Rachid Rida, disciple
direct du Cheikh Abdou ou celle toute
récente, et si suggestive, du Cheikh Ali
Abd el Razik (frère de Moustapha Abd
el Razik) « l'Islam et les principes du
Gouvernement ». publiée au Caire, en
arabe, qui eut un si grand retentisse-
ment que « le grand conseil des Ulé-
mas » (Hay'ait Kitbar al Olama') s'est
réuni exprès, il y a quelques mois, pour
la condamner, dans des conditions en-
core mal précisées, que l'avenir éclair
cira, mais où, dès maintenant, on peut
peut-être deviner plus des influences po-
litiques que des raisons religieuses.
Certes, la vieille tradition islamique
est encore très puissante et bien des in-
térêts s'efforceront de l'exploiter, mais
les forces jeunes et ardentes qui la sa-
pent de l'intérieur font des progrès dont
la rapidité requiert les orientalistes les
plus prudents.
Dès maintenant, la France, grande
nation islamique, n'a plus le droit
d'ignorer le problème social de l'Islam.
Etienne Antonelli,
Député de la liauieqavoie, profet-
geur de législation coloniale et d'éco-
nomfe politique à la Faculté de Droit
de l.flon.
DEPART
M. Lucien Saint, Résident Général à 1 u-
nis, a quitté Paris aujourd'hui pour rejoindre
son poste.
Au cours de son séjour dans la métropole,
M. Lucien Saint a participé, aux côtés du bey
de Tunis, aux réceptions et cérémonies qui ont
marqué le voyage en France de Mohamed el
Abib, voyage qui a eu pour épisode essentiel
la rencontre émouvante à Marseille du bey et
du sultan du Maroc, qu' unissent par-dessus
leurs frontières un égal loyalisme et un égal
attachement envers la France protectrice. D'au-
tre part, M. Lucien Saint s'est entretenu avec
les pouvoirs publics des différentes questions
intérieures et extérieures actuellement à l'ordre
du jour en Tunisie. Il a. en outre, poursuivi
avec la Banque de l'Algérie des négociations
qui ne tarderont sans dou'.e pas à avoir les plus
heureux résultats pour l' organisation en Tunisie
du Crédit agricole indigène.
M. Lucien Saint a été nommé Résident Gé-
néral à Tunis le 20 novembre 1920 : la sep-
tième année de son administration va donc
commencer dans un mois. Au cours des six
années écoulées, bien des difficultés ont été
heureusement surmontées, grâce à sa politique
persévérante de fermeté bienveillante.
Peu après son retour dans la régence, M.
Lucien Saint aura à présider la session ordinaire
du grand Conseil de la Tunisie qui procédera,
comme tous les ans, à l'établissement du bud-
get.
4*» :
M. Léon Perrier à Vincennes
-0.0-
M. Léon rerrier, ministre des Colonies,
a visité samedi dernier les terrains de la fu-
ture Exposition Coloniale Internationale de
Vincennes. Il était accompagné de M. Ga-
briel Angoulyant, député des Etablissements
français dans l'Inde, commissaire général
de l'Exposition.
M. Léon Perrier s'est montré très satisfait
de cette inspection.
AU SEJNAI^
COMMISSION DES FINANCES
Le régime fiscal des Sociétés coloniales
Do nombreuses Sociétés coloniales ont,
depuis un nn, transféré leur siège social
aux lieux mêmes de l'exploitât ion, dans
le hnt, de bénéficier de certains avantages
fiscaux. Un lexte de loi est actuellement
étudié par la Commission des (Finances
du Sénat, pour régler définitivement le
statut fiscal des Sociétés eotÕnialtæ enj
dehors de toute considération relative au
lieu où elles sont domiciliées.
L'Ilalie elles maldats culuniaul
00
Nous devons favoriser dans la mesure du
possible les besoins d'expansion de notre
soeur latine.
0
La question d'une révision des
mandats coloniaux ci de l'attribu-
tion de mandats à l'Allemagne a
ctc j or te ment agitée à p-lotos de V entrée de
ce dernier pays dans la Société des Nations,
par la presse £ outre-Rhin et, disons-le, par
la majeure partie de la presse européenne.
La presse italienne faisait toutefois tt iait
encore remarquer, à juste titre d'ailleurs,
que l'Italie, autant que VAllemagne, a be-
soin de colonies et que, nation alliée de 1:.
France et de VAngleterre, détentrices ac-
tuelles des mandats, victorieuse comme elles,
il était élémentaire que ces dernières nations
pensassent tout d'abord à lui faire confier
un mandat avant de songer à en faire con-
fier à l'Allemagne, puissance adverse, vain-
cue de la dernière guerre et auteur principal.
au sur plus, de la grande catastro phe dont
toute VEurope ressent encore aujourd'hui
les terribles effets.
L'Italie est surpcuplée. Ses colonies de
la Tripolitaine et de l'Erythrée sont insuf-
fisantes pour absorber le sur croit de sa po-
pulation. Elle étouffe dans ses frontières.
L'Amérique du Nord, depuis quelle a con-
tingenté l'immigration, a réduit considéra-
blement les possibilités d'émigration cites
elle des nationaux italiens. le HÚsil, où
existe cependant une très forte colonie ita-
lienne et les autres fiavs de V Amériaue du
Sud vont peut-être imiter, sur ce point, les
Etats-Unis. Les émigrants italiens sont donc
obligés de regarder vers .d1 autres pays. Cer-
tes, la l'tmisic en a accueilli pas mal jus-
qu'à présent, la France, elle-même, qui man-
que de main-d' oeuvre, donne Vhospitalité à
plusieurs centaines de milliers de travail-
leurs d'au delà des Alpes, nombre de ceux-
ci s'installant à demeure, notamment dans
nos départements du Midi, mais, pas plus
en Tunisie qu'en France (le Gouvernement
du Duce ne se fait pas d'illusion à ce sujet),
les colonies italiennes ne répondent aux as-
pirations du pays italien, car tôt ou tard,
elles seront assimilées par les populations
françaises au milieu desquelles elles irivcnt
et évoluent. L'Italie voudrait pouvoir colo-
niser des territoires à elle ou tout au moins
placés sous sa souveraineté, en vertu d'un
mandat de la Société des Nations.
L'Italie, donc, si elle ne s'oppose pas à
ce que des mandats soient accordes à l'Al-
lemagne par la Société des Nations, en rc-
vendique tout d'abord pour elle-même.
Or, sans préjuger de ce que fera l'An-
gleterre qui, ayant beaucoup plus reçu que
nous, fera sans doute beaucoup plus, on
peut dire que la France doit pouvoir offrir
à l'Italie, en échange d'autres avantages,
politiques ou économiques, nn des territoi-
res quelle administre en vertu d'ml man-
dat - on à la suite d'une occupation anté-
rieure à la guerre.
D'aucuns ont déjà pensé à la Syrie, pays
certainement riche de possibilités, mais où
la France ne peut envoyer tous les colons
nécessaires. L'Italie, bien plus vite que nous-
mêmes, mdtrait ce pays en valeur, car elle
pourrait y déverser, chaque année, plusieurs
milliers de ses nationaux. Mais, outre que le
gouvernement français ne peut se désister
actuellement de ses droits sur la Syrie, il ne
doit, pas oublier que tôt ou tard, il lui fau-
dra faire place aussi à l'Allemagne. Et,
comme il ne peut être question d'abandon-
ner ni le Togo ni le C '*neroun, territoires
conquis si péniblement et dont nous avons
besoill, ni aucune de nos colonies de la côte
occidentale d'Afrique, qui font un tout en-
Ire elles, nous devons réserver la Syrie pour
VAllemagne le jour oit la Société des Na-
tions nous demandera d'être généreux pour
ce pays et que celui-ci sera disj)(lÛ à nous
rembourser les sacrifices pécuniaires et au-
tres consentis par nous en Orient depuis
1919.
Il ne peut donc être question de la Syrie.
Notre empire colonial est heureusement assez
vaste et assez varié connue prod uction poto-
que nous puissions en distraire, sans grand
inconvénient pour notre avenir économique,
une deuxième parcelle, celle-ci au profit de
l'Italie. C'est ce qui sera exposé dans nn
prochain article.
Pierre Valu de,
Député du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
Parmi les Gouverneurs
M. Alfassn \Intléo->VI al hieu-\lnuriee,gou-
verneur <1c première classe des colonies,
Lieutenant-Gouverneur du Moyon-( '.on go
(emploi supprimé), chargé, par intérim,
des fondions de Secrétaire général du
Gouvernement Général de l'Afrique lvpia-
toriale Française, a été titularisé dans ce
dernier oinploi, en remplacement de M.
d.. Guise, nommé Gouverneur de la Marti-
nique.
M. de Guise mnh£'I't-Prm\-\tnri(,'i. (Jon.
verneur de 2" classe des cntonics, Gouver-
neur par intérim de la Martinique, a été
nommé Gouverneur de celte dernière colo-
nie, en remplacement de M. Richard,
chargé de mission en France.
Ecole Coloniale
0
Le ministre de la Guerre vient de citer
à l'ordre de l'armée l'Ecole coloniale.
Voici le texte de la citation :
« A fourni, au cours de la Grande Guerre,
pour les unités de toutes armes et notam-
ment des troupes coloniales, des cadres qui
se sont signalés par leur bel enthousiasme,
leur brillantes qualités morales et la valeur
de leur esprit de sacrifice, maintenant ainsi
les nobles traditions de bravoure et de dé-
vouement que leurs aînés, admirables arti-
sans de l'expansion coloniale de la France
leur avaient léguées. »
•%
r ,_---_! ua. a.- -
L uigamsauon et le îoneuonnemeni de l Ecole
coloniale viennent d'être modifiés par un décret
et un urrêté parus au Journal officiel du 24 octo-
bre.
Voici les principales dispositions du décret :
Le Conseil d'udlllinistmtion de l'Ecole colo-
niale est composé de douze membres nonunús
par !e ministre des Colonies, renouvelables par
liors tous les trois uns. Leur mandat peut être
renouvelé. Les séries sortantes seront détermi-
nées pur le sort.
Le ministre désigne le président et le vice-
1 résident du Conseil.
Le vice-président supplée le président.
Le Conseil est assisté d'un secrétaire admi-
nistratif nommé par le ministre.
Le Conseil de perfectionnement, de l'Ecole co-
loniale est présidé par le ministre des Colonies.
Font partie notamment du Conseil :
Les directeurs du ministère des Colonies ; le
président du Conseil supérieur de santé des co-
lonies ; l'inspecteur général des Travaux pu-
blics des colonies ; l'inspecteur conseil de l'Ins-
truction publique du ministère des Colonies ; les
membres du Conseil d'administration de l'Ecole
coloniale ; le directeur de l'Ecole ; un membre
du Conseil d'Etat, élu par les conseillers d'Etllt;
un gouverneur général ou gouverneur dos colo.
nies en activité de service ou en retraite, etc.
Les mctni'res du Conseil de perfectionnement
sont éhis, désignés ou nommés par le minislrc
pour une période de trois ans. Ils peuvent, fi
l'expiration de cette période, être appelés a faire
partie à nouveau du Conseil
Le conseil de perfectionnement lient session,
nu moins une fois par HII, nll mois de novem-
bre.
Le directeur de l'école coloniale est nommé
pur décret sur la proposition du ministre des
Culonies, Un sous-directeur peut être nommé
dans les mêmes conditions, il remplace le di-
recteur en cas d'cni|>êchcment.
Le cas échéant, le directeur peut être remis
à la disposition de son département d'origine
ou réintégré dans les cadres relevant du minis-
tère des Colonies, anrôs avis do la commission
d'examen des candidatures, saisie par )e minis-
tre des Colonies.
Aux termes de l'arrêté le conseil d'adminis-
tration do l'école coloniale, tient au moins une
séunce dans le premier mois de chaque trimes-
tre.
Les membres du conseil d'administration re-
ç( ivent, pour chaque séance du conseil a a-
quelle ils assistent, des jetons de présence dont
le montant est lixé par le ministre.
Le budget de l'école est préparé par le direc-
teur, arrêté pur le conseil d'administration et
soumis à l'approbation du ministre.
Les traitements du directeur, des professeurs
et des différents fonctionnaires demeurent lixés
par les décrets dos 10 avril 1924 et H juin l'hM.
Pour la nomination des professeurs titulaires,
le conseil de perfectionnement, saisi des candi-
datures par le directeur, établit, par ordre de
préférence, une liste triple des candidats. Les
nominations sont faites par le ministre.
La révocation est prononcée, par arrêté minis-
tériel sur III. proposition de l'autorité charger
de la présentation, l'intéressé entendu dans se.'
moyens de défense; présentés soit pur lui-même
sf.it par un conseil.
Les înodillcntions au programme général de
renseignement sont proposées par le directeur
et examinées par le conseil de perfectionne-
ment, qui les soumet a l'approbation du minis-
tre.
11 est créé une commission de l'enseignement
chargée des fonctions dévolues par l'arrêté du
:'>(> janvier 1 SIX t et les actes niodilicatifs subsé
quents à. la sous-commission de l'instruction. Le
président du conseil d'administration préside la
commission.
A chacune de ses séances la commission rece-
vra du directeur communication des tableaux
résumant, les notes des élèves des sections ad-
ministratives. Elle arrête, après les derniers
examens, les listes de sortie et. de passage ù
snunHIre à l'approbation du ministre.
Dépêches de l'Indochine
-----()-()---
Droits spécifiques
Le décret ila 1 i- août 1020 portant modi-
fication (tu taux des droits spécifiques du
tarif douanier France métropolitaine à
rimpollution a rte jnumulquii en Indo-
chine pur arrêté du Pr octobre, inséré au
Journal officiel en date du L> octobre.
Le cours du riz
Le cours du riz
SAIGON
19 octobre
lliz, n" 1, 25 "o brisures 1~ -0
lliz 11" 2, U) brisures 11 jd
Iliz il, brisures 10 rio
Hrisures nOH i d 2 \1 XII
llrisures 1108 et i S 50
Farines ; »
Puddv Yinh-Long 7 '«5
IV.ddy C.o-Gong 7 <»0
Paddy Hae-Licu 7 f>5
i i \ql Il 7 (>5
r.opraHi IN »
.-
TAUX DE LA PIASTRE
t)
Le (îouverneur (îén.-ral de l'Indochine ient
de faire connaître an ministre des Colonies
ou'à la date du oi-lobre le taux ofliciel
de la piastre était de hi francs.
-–
TAUX DE LA ROUPIE
–®–
l e (îouverneur des Etablissements français
dans l'Inde vient. de faire connaître au minis-
tre des Colonies flillà - la date du 23 octobre t!)()
le taux ofliciel de la roupie était de 11 fr. 40.
Les sociétés de prévoyance
au Sénégal
---0-0 -
Les Sociétés de prévoyance, de secours et
de prêts mutuels agricoles ont été instituées en
Afrique Occidentale Française en 1910. Leur
but initial, qui était principalement la consti-
tution de réserves de semences destinées à re-
médier à l'imprévoyance naturelle des iridi-
gèned, a été progressivement élargi par des
textes ultérieurs, et actuellement leur champ
d' action est ainsi défini : d'une part, aider,
dans l'intérêt commun, au développement des
cultures, de l'élevage, de la récolte et de la
préparation des produits agricoles et de cueil-
lette, ainsi qu'à l'amélioration des conditions
dans lesquelles ils s'effectuent ; d'autre part.
venir en aide à leurs adhérents au moyen de
prêts en argent ou en nature.
- - -- - - - -- - - -
Ces Sociétés se sont surtout développées au
Sénégal ; elles sont actuellement dans cette
colonie au nombre de quinze, comportant 138
sections et groupant 1.010.572 sociétaires (1).
Elles possèdent un stock de semences d'ara-
chides de 5.403.107 kilos de graines Enfin,
leur actif net s' élève à 9 399.880 francs et
leur encaisse à 2.410.326 francs.
Leur matériel est également important ; elles
utilisent 20 voitures ou camionnettes automo-
biles, 16 voitures ou tombereaux à chevaux, des
pirogues, un outillage assez considérable. Leur
cheptel comprend des reproducteurs (4) et des
animaux de trait et de labour (29). L'ensemble
des immeubles qui leur appartient (greniers, ma-
gasins, hangars, garages) est évalué à 405.480
francs. Enfin, elles possèdent 711 puits qu'elles
ont creusés ou améliorés ; une seule d'entre
elles, la Société du Siné-Saloum, a 545 puits,
dont la profondeur totale d'ensemble atteint
15.261 mètres.
Par ces quelques chiffres, on se rend compte
de l'état de développement de ces Sociétés qui,
en 1914, ne comptaient que 441.737 socié-
taires, ne possédaient que 876.460 kilos d' ara-
chides en stock et dont l' actif net à cette date
se montait seulement à 1.467.760 fr. Leur im-
portance, depuis la guerre, a donc crû d' une
manière considérable et leur action va se trou-
ver encore élargie l' année prochaine par le
rôle qui va leur être confié d'assurer dans des
champs spéciaux la multiplication des semences
sélectionnées d'arachides que leur distribuera
dans ce but la station expérimentale de
M' Bambey.
.1.
L'AVIATION COLONIALE
---0-0-
Etang de Berre-Madagascar
Les deu.r. liijdruDions de (luilbaud et de
llernard, venant, de hunes, sont arrives à
lUimulio le octobre, à 18 heures.
Rappelons que lC8 deux équipages unt
franchi, depuis leur dépurt, les étapes sui-
vantes :
12 octobre : Marseille-'i, anger ; 13 octu-
bre : Tanger-Casablanca ; 15 octobre : Ca-
sablanca-Las Palmas (Canuries) ; 15 ucto-
bre : Las Palmns-Port Etienne ; 10 octobre :
Port-Etienne-Saint-Louis-du-Sénégal ; 21 ce-
tobre : Saint-Louis-Kayea ; 23 octobre :
Kayes-Bamako,
Aviateurs retrouvés
Le bruit avait couru que l'équipage d un
avion postal Dakar-Casablanca, ayant ut-
terri en Rio de Oro, avait été capturé par
des pillards. On ajoutait même que cet
équipage avait péri.
Ce renseignement n'était pas exact.
L'équipage avait, en effet, atterri, entre
Villa-Cisneros et Ifni (par suite d'un brouil-
lard épais. Mais il a pu continuer sa route
quelque temps après, en direction de Mo-
gador et de Casablanca.
De Saint-Raphaël à Bizerte I
A partir du 26 octobre trois hydravions 1
Goliath, du centre maritime de Saint-Ka-
phaël, effectueront des patrouilles en Mé-
diterranée. Ces appareils partiront de Saint-
Raphaël pour rallier Rizerie en un seul
vol. Ils seront accompagnés durant la tra-
versée par des patrouilleurs de haute mer
du centre d'Ajaccio.
Les aérodromes du cap Juby
et de Villa Cisneros
Une commission formée de représentants
de la Direction générale du Maroc et des
colonies, des ministères des Affaires Etran-
gères, de l'Intérieur, de la Cuerro et du
Travail, a été chargée de rédiger les ins-
tructions qui régiront les aérodromes que
le Gouvernement fait construire au cap
Juby (ancienne capitale de l'éphémère em-
pire du Sahara) et a Villa Cisneros (Hin de
Oro) et y réglementeront l'admission et t.1
séjour des appareils nationaux et étran-
gers.
-_. ---- ----- n_m_nn_-
M. Steeg aux fêtes de Marrakech
En invitant M. Steeg au déjeuner donné à
l' occasion des mariages de ses fils, S. M. Mou-
lay Youssef a tenu à honneur d' associer le
Résident Général à cette fête intime. C'est
dire combien M. Steeg a su gagner r eMimc
des Marocains, et il faut ajouter : des Français
établis là-bas.
Au Maroc, comme en Algérie, M. Steeg
a su joindre u'ic souple diplomatie à la ri il"
djscrète habileté et à la plus exacte connais-
sance (ts besoins des populations indigènes,
sachant concilier tous les intérêts et se rendre
utile à tout le monde. S. M. Moulav Y ollcf
est le premier à s en rendre parfaitement
compte.
(1) Ln population tolnie du Sénéaa)
1.:ttr,.fi00 habilanU.
Une station agricole au Dahomey
Centre d'amélioration de Niaouli
Parmi les stations expérimentales agricoleS
du Dahomey, le Centre d'amélioration de
Niaouli possède une pépinière particulièrement
bien garnie. Au 31 décembre 1925, l'inventaire
de la station accusait notamment 4.000 semis de
cacaoyers, 48.000 plants et semis de caféiers,
25.000 plants et semis de tecks, plus de 13.000
semis de colatiers et de nombreuses variétés d'es-
sences d'arbres fruitiers, etc.
La superficie de la pépinière a, d' ailleurs,
été agrandie en vue d'obtenir plus de plants
pour répondre aux besoins chaque année multi-
pliés. Elle est divisée en trois parties : la pre-
mière est réservée presque uniquement pour la
multiplication des colatiers et des caféiers, la
seconde est destinée exclusivement à traiter les
semis et repiquages des cacaoyers, caféiers et
boutures de vanille ; enfin, la dernière partie est
consacrée aux diverses plantes d' acclimatation,
d' ornement et forestières.
La production des colas n' a pas été abon-
dante, l' an dernier, par suite du manque d'eau.
Les dernières fleurs et follicules, n'ayant pas
trouvé cet aliment pour se former, commençaient
à sécher sur les arbres. La plantation a reçu
sur une grande partie, dans le courant de no-
vembre 1925, un nettoyage bienfaisant. Les
transactions de cola ont été importantes et la
récolte de l'an dernier a été insuffisante pour
les besoins des indigènes, qui réalisent un gros
bénéfice en vendant au détail et au colportage
de 0 fr. 75 à 1 franc la noix de cola.
Pour le caféier, c'est la variété Niaouli qui
est de beaucoup la plus intéressante, et c'est
dans cette plantation qu' ont été choisis de préfé-
rence les pieds mères pour les semences.
Pour le repeuplement forestier, les pépinières
de tecks se développent et croissent normale-
ment. Les jeunes plants souffrent des attaques
des termites, qui ne causent heureusement aucun
dégât aux arbres adultes.
Un essai a été tenté avec le filao, bien que
cet arbre ne se trouve pas dans son domaine
cultural ; sur les 1.125 arbres plantés, la re-
prise fut à peu près bonne et, d'après la vigueur
et le bel aspect des icunes plants essayés, il
est permis de fonder quelque espoir sur leur
développement. ,., ,.
A la station de Niaouli. le service de I agri-
culture a eu à lutter contre un dangereux para-
site, le scolyte, qui s'est introduit au Dahomey
et s' est attaqué au caféier, malgré la vigilance
exercée dans les plantations. Les mesures de
protection consistent à nettoyer les carrés des
plantations et surtout à ramasser tous les fruits
tombés spontanément sur le sol, de même que
tous les débris provenant des plants de caféiers.
On récolte ensuite sur les arbres toutes les
cerises piquées. Tout ce qui est ramassé ou ré -
colté est immédiatement brûlé ; les récipients
ayant servi à ce travail sont désinfectés.
Après avoir détruit le scoiyte dans les planta-
tions, il convient de récolter les cerises aussitôt
leur maturation, afin d'éviter le retour du dan-
ger et avoir des produits propres et sains. Le
scolyte n' attaque le fruit du caféier que lorsque
celui-ci commence à sécher sur l arbre.
Le centre de Niaouli n'est pas seulement un
champ d'expériences destiné à étudier et à met-
tre en valeur les diverses variétés qui peuplent
ses pépinières, il possède en effet une ecole
d'agriculture très fréquentée, où les élèves re-
çoivent d'un spécialiste européen et de moni-
teurs indigènes des notions de culture qu ils
mettront en pratique de retour dans leurs vil-
lages.
Un discours de M. Mlurice Vionette
E'inauguralion d>; ii.iip.iMiV'il, élevé a la
mémoire d1: Paul l)i'«s''!ianii n eu lieu hiei
à. Nogeiit-le-Rolrou sniit* la présidence de
M. Raoul Pérel.
Plusieurs discours onl. élé prononces.
M. 11 o ( 111 : i i ! i. «leputé. a lu celui forl beau
de M. Maurice Yioîletle. fiiuiveineur délie-
rai (le l'Algérie, aeluelîement "il voyage
en Oranie.
M. c.abriel I lauolau <. au nom .le 1 Aca-
(:¡'nli,' française. \1. l.'IIli Bal'llllll1, ;1\'dc
(les See;ui\\ M. Raoul p¡'I"'1. président do
la Chambre, uni ensuite ipvis la parole.
----_--- ,-- - -_-- ---- ------ -- '-
L'allaire Mac Namara en cour (l'appel
O-0
La Cour d'appel d'Alger \ienl de porter
à six mois d'emprisonnement ia piano de
deux mois à laquelle avait été condamne
en mars dernier le lieutenant brilannhiue
Mac Namara, pour menées séditieuses en
Tunisie. Une amende de 2.000 francs lui
est infligée, ainsi que l'exclusion du terri-
! toire français,
- :
UBTOIIK
0-(1-
I.e général iKvers. c-tniinandanl supé-
rieur 11 >̃ s (coupes d,. Madagascar, rentrant,
en l-'r;iii /?c) iil-lhchcsnc.
1
TROUPES COLONIALES
l.A ̃.̃onunaudant Yiilean. nialr. ilét.iehé ;i l'el ;|t-ni:i t du c. iU\erUelUclU
militaire de. Pari-, \icnl. 'lli'lh dil brevet dV|a'-"> la M'.
-.-. -- -
Le gouverneur du Soudan egyptien
I.e roi d'F.gvple a signifié son intention
de nommer sir .1.-1. Mafrey gouverneur du
Soudan.
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PUBLIU PAR "LES ANNALU COLONIALES" SONT LA PROPRlÉTt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LnAnnonc** et Riclmmeuontrtçtteimtui Banaux 4aJtmmël*i4an»UtAfencti4*PaMkMé
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
Rédu" « tMtitttttitt 349 Rue du Mont-Thabor, PARI8-1* Tdépbeu : LOUVRI 19-17
Utt ftQ 6 OBOiS S HlOil
ABAIMCHCHTt f\ ^Tance Un an ô mois 2S »
iikaM Fronce et Coltmi" 80 1 41.
•w2e le JeSflSiwI ( Etranger 120 1 65 » 35.
08 * «pon–J– tom !«• Boraras d* peste 81 cIIu Im principaux libraire* I
Chez le nouvel Islam
D'avoir écrit ici que, même dans sa
religion, l'Islam évoluait, sous nos
yeux -- ce qui pour tout observateur pa-
raît, certes, le phénomène social le plus
surprenant - m'a valu certaines pro-
testations que je veux relever.
On me dit : « Votre bonne foi scienti-
fique ne se laisse-t-elle point surprendre
par des manifestations extérieures qui,
dans un monde aussi spiritualisé que
l'Islam, où la vie intérieure de l'individu
occupe une telle place, ne présentent
qu'un intérêt très secondaire. L'Islam
peut changer la coiffure de ses hommes,
renoncer au voile de ses femmes, mais
sa religion c'est un bloc qui ne craint
aucune morsure du temps ou des hom-
mes et c'est contre ce bloc que l'Occi-
dent viendra toujours se briser. »
Certes, l'argument est sérieux et ne
peut pas être écarté d'un trait de plume.
Je crois cependant qu'il ne résiste pas
à une analyse sérieuse, approfondie des
faits de l'Islam moderne.
J'ai sous les yeux deux ouvrages. Le
premier est la traduction du « Rissalat
al Tawhid », l'ouvrage célèbre du
Cheikh Mohammed Abdou et qui est le
traité moderne de théologie musulmane
certainement le plus répandu dans le
monde islamique. La traduction est pré-
cédée d'une longue introduction, écrite
par le Cheikh Moustapha Abd el Razik,
sur la vie et les idées du Cheik Moham-
med Abdou (Genthner, éditeur).
Le second que j'ai déjà signalé est le
« Califat, son évolution vers une So-
ciété des nations orientales », par A.
Lanhoury (chez le même éditeur), avec
une préface du professeur Edouard
Lambert, directeur de l'Institut de
Droit comparé de Lyon et ex-ditrecteur
'de l'Ecole khédiviale de Droit du
Caire.
- - - --
La dédicace de ce dernier ouvrage me
parait, à elle seule, éminemment sugges-
tive : l'auteur dédie son travail « à tout
Oriental qui sait concilier ses attaches
religieuses nationales et raciales avec les
liens de sa grande patrie, l'Orient, et
avec ceux d'une Patrie plus grande
encore. l'Humanité ».
Mais l'œuvre tout entière mérite de
retenir l'attention si l'on veut compren-
dre et mesurer la profondeur du senti-
ment qui soulève le monde actuel de
l'Islam. Qu'on lise, en particulier, le
chapitre où .l'auteur, avec une méthode
scientifique parfaite, analyse et classe
les différents courants actuels de la pen-
sée islamique, depuis les conservateurs
jusqu'aux révolutionnaires et assimila-
teurs intégraux, en passant par les évo-
lutionnistes plus modérés, chacune de
ces catégories étant étudiée dans ses re-
présentants religieux, scientifiques et
politiques les plus représentatifs!
Qu'on lise encore le chapitre où l'au-
teur développe sa conception d'une So-
ciété des nations islamiques, en liaison
avec l'idée religieuse du Califat, consi-
dérée comme une section fédérale de la
Société universelle de Genève !
Et l'on se rendra compte, je pense,
de l'erreur ridicule et néfaste de ceux
- des pseudo-orientalistes ou des orienta-
listes littéraires comme Louis Bertrand,
auteur de « Devant l'Islam », ou André
Servier, auteur de « L'Islam et la psy-.
chologie du musulman », qui ne veulent
voir dans le mouvement de renaissance
islamique qu'une menace dirigée contre
la chrétienté.
Et qu'on ne nous dise pas que nous
nous laissons tromper par des hommes
qui dissimulent sous des travaux et des
thèses faites pour nous, Occidentaux,
leurs véritables sentiments.
Car ce mouvement, dont nous consta-
tons l'ardent épanouissement, nous pou-
vons déjà en suivre la trace profonde
dans l'histoire de l'Islam moderne.
Dès avant 1870, nous voyons un
homme comme le Cheikh Djamal Eddir
al Afghani - grand vizir d'Afghanis-
tan à 27 ans, exilé, errant, et enfin re-
cueilli à Constantinople où il meurt, er
1897, dans des conditions assez mysté
récuses - remuer tout l'Orient par soi
action religieuse et politique,
Puis, à partir de 1872, le Cheikh Dja-
mal Eddin forme un disciple, dont l'in-
fluence religieuse devait, dans la der-
nière période du 190 siècle égaler la
sienne dans tout le monde musulman,
le Cheikh Mohammed Abdou.
De celui-ci, MM. Michel et Cheikh
Motistapha Abd el Razik nous donnent,
aujourd'hui, une remarquable biogra-
phie, où se trouve analysée sa doctrine
religieuse et sociale et marquée, avec
force, la profondeur de l'action qu'il
exerça soit par ses premières réformes
d'Al-Azhar, la vieille université islami-
que, soit comme grand Moufti d'Egypte,
dont les « fatwas » (consultations en
matière de droit canon musulman), au-
dacieuses par leur libéralisme doctrinal,
comme celle qui permettait aux mu-
sulmans de manger la chair des ani-
maux abattus par des juifs ou des chré-
tiens, ou celle qui reconnaissait comme
licite le prêt à intérêt - eurent un pro-
fond retentissement dans tout le monde
musulman, soit comme écrivain reli-
gieux.
Et ce courant de pensée rénovatrice
qui pénètre ainsi, depuis des années,
la vie religieuse de l'Islam s'est épandu
aujourd'hui sur tout le monde islami-
que, et ne se manifeste pas seulement
par des œuvres politiques et sociales
comme celles que poursuivent, avec une
si brutale énergie, les kémalistes d'An-
gora, mais encore par des œuvres intel-
lectuelles s'adressant directement au
monde religieux musulman, comme cel-
les du Cheikh Rachid Rida, disciple
direct du Cheikh Abdou ou celle toute
récente, et si suggestive, du Cheikh Ali
Abd el Razik (frère de Moustapha Abd
el Razik) « l'Islam et les principes du
Gouvernement ». publiée au Caire, en
arabe, qui eut un si grand retentisse-
ment que « le grand conseil des Ulé-
mas » (Hay'ait Kitbar al Olama') s'est
réuni exprès, il y a quelques mois, pour
la condamner, dans des conditions en-
core mal précisées, que l'avenir éclair
cira, mais où, dès maintenant, on peut
peut-être deviner plus des influences po-
litiques que des raisons religieuses.
Certes, la vieille tradition islamique
est encore très puissante et bien des in-
térêts s'efforceront de l'exploiter, mais
les forces jeunes et ardentes qui la sa-
pent de l'intérieur font des progrès dont
la rapidité requiert les orientalistes les
plus prudents.
Dès maintenant, la France, grande
nation islamique, n'a plus le droit
d'ignorer le problème social de l'Islam.
Etienne Antonelli,
Député de la liauieqavoie, profet-
geur de législation coloniale et d'éco-
nomfe politique à la Faculté de Droit
de l.flon.
DEPART
M. Lucien Saint, Résident Général à 1 u-
nis, a quitté Paris aujourd'hui pour rejoindre
son poste.
Au cours de son séjour dans la métropole,
M. Lucien Saint a participé, aux côtés du bey
de Tunis, aux réceptions et cérémonies qui ont
marqué le voyage en France de Mohamed el
Abib, voyage qui a eu pour épisode essentiel
la rencontre émouvante à Marseille du bey et
du sultan du Maroc, qu' unissent par-dessus
leurs frontières un égal loyalisme et un égal
attachement envers la France protectrice. D'au-
tre part, M. Lucien Saint s'est entretenu avec
les pouvoirs publics des différentes questions
intérieures et extérieures actuellement à l'ordre
du jour en Tunisie. Il a. en outre, poursuivi
avec la Banque de l'Algérie des négociations
qui ne tarderont sans dou'.e pas à avoir les plus
heureux résultats pour l' organisation en Tunisie
du Crédit agricole indigène.
M. Lucien Saint a été nommé Résident Gé-
néral à Tunis le 20 novembre 1920 : la sep-
tième année de son administration va donc
commencer dans un mois. Au cours des six
années écoulées, bien des difficultés ont été
heureusement surmontées, grâce à sa politique
persévérante de fermeté bienveillante.
Peu après son retour dans la régence, M.
Lucien Saint aura à présider la session ordinaire
du grand Conseil de la Tunisie qui procédera,
comme tous les ans, à l'établissement du bud-
get.
4*» :
M. Léon Perrier à Vincennes
-0.0-
M. Léon rerrier, ministre des Colonies,
a visité samedi dernier les terrains de la fu-
ture Exposition Coloniale Internationale de
Vincennes. Il était accompagné de M. Ga-
briel Angoulyant, député des Etablissements
français dans l'Inde, commissaire général
de l'Exposition.
M. Léon Perrier s'est montré très satisfait
de cette inspection.
AU SEJNAI^
COMMISSION DES FINANCES
Le régime fiscal des Sociétés coloniales
Do nombreuses Sociétés coloniales ont,
depuis un nn, transféré leur siège social
aux lieux mêmes de l'exploitât ion, dans
le hnt, de bénéficier de certains avantages
fiscaux. Un lexte de loi est actuellement
étudié par la Commission des (Finances
du Sénat, pour régler définitivement le
statut fiscal des Sociétés eotÕnialtæ enj
dehors de toute considération relative au
lieu où elles sont domiciliées.
L'Ilalie elles maldats culuniaul
00
Nous devons favoriser dans la mesure du
possible les besoins d'expansion de notre
soeur latine.
0
La question d'une révision des
mandats coloniaux ci de l'attribu-
tion de mandats à l'Allemagne a
ctc j or te ment agitée à p-lotos de V entrée de
ce dernier pays dans la Société des Nations,
par la presse £ outre-Rhin et, disons-le, par
la majeure partie de la presse européenne.
La presse italienne faisait toutefois tt iait
encore remarquer, à juste titre d'ailleurs,
que l'Italie, autant que VAllemagne, a be-
soin de colonies et que, nation alliée de 1:.
France et de VAngleterre, détentrices ac-
tuelles des mandats, victorieuse comme elles,
il était élémentaire que ces dernières nations
pensassent tout d'abord à lui faire confier
un mandat avant de songer à en faire con-
fier à l'Allemagne, puissance adverse, vain-
cue de la dernière guerre et auteur principal.
au sur plus, de la grande catastro phe dont
toute VEurope ressent encore aujourd'hui
les terribles effets.
L'Italie est surpcuplée. Ses colonies de
la Tripolitaine et de l'Erythrée sont insuf-
fisantes pour absorber le sur croit de sa po-
pulation. Elle étouffe dans ses frontières.
L'Amérique du Nord, depuis quelle a con-
tingenté l'immigration, a réduit considéra-
blement les possibilités d'émigration cites
elle des nationaux italiens. le HÚsil, où
existe cependant une très forte colonie ita-
lienne et les autres fiavs de V Amériaue du
Sud vont peut-être imiter, sur ce point, les
Etats-Unis. Les émigrants italiens sont donc
obligés de regarder vers .d1 autres pays. Cer-
tes, la l'tmisic en a accueilli pas mal jus-
qu'à présent, la France, elle-même, qui man-
que de main-d' oeuvre, donne Vhospitalité à
plusieurs centaines de milliers de travail-
leurs d'au delà des Alpes, nombre de ceux-
ci s'installant à demeure, notamment dans
nos départements du Midi, mais, pas plus
en Tunisie qu'en France (le Gouvernement
du Duce ne se fait pas d'illusion à ce sujet),
les colonies italiennes ne répondent aux as-
pirations du pays italien, car tôt ou tard,
elles seront assimilées par les populations
françaises au milieu desquelles elles irivcnt
et évoluent. L'Italie voudrait pouvoir colo-
niser des territoires à elle ou tout au moins
placés sous sa souveraineté, en vertu d'un
mandat de la Société des Nations.
L'Italie, donc, si elle ne s'oppose pas à
ce que des mandats soient accordes à l'Al-
lemagne par la Société des Nations, en rc-
vendique tout d'abord pour elle-même.
Or, sans préjuger de ce que fera l'An-
gleterre qui, ayant beaucoup plus reçu que
nous, fera sans doute beaucoup plus, on
peut dire que la France doit pouvoir offrir
à l'Italie, en échange d'autres avantages,
politiques ou économiques, nn des territoi-
res quelle administre en vertu d'ml man-
dat - on à la suite d'une occupation anté-
rieure à la guerre.
D'aucuns ont déjà pensé à la Syrie, pays
certainement riche de possibilités, mais où
la France ne peut envoyer tous les colons
nécessaires. L'Italie, bien plus vite que nous-
mêmes, mdtrait ce pays en valeur, car elle
pourrait y déverser, chaque année, plusieurs
milliers de ses nationaux. Mais, outre que le
gouvernement français ne peut se désister
actuellement de ses droits sur la Syrie, il ne
doit, pas oublier que tôt ou tard, il lui fau-
dra faire place aussi à l'Allemagne. Et,
comme il ne peut être question d'abandon-
ner ni le Togo ni le C '*neroun, territoires
conquis si péniblement et dont nous avons
besoill, ni aucune de nos colonies de la côte
occidentale d'Afrique, qui font un tout en-
Ire elles, nous devons réserver la Syrie pour
VAllemagne le jour oit la Société des Na-
tions nous demandera d'être généreux pour
ce pays et que celui-ci sera disj)(lÛ à nous
rembourser les sacrifices pécuniaires et au-
tres consentis par nous en Orient depuis
1919.
Il ne peut donc être question de la Syrie.
Notre empire colonial est heureusement assez
vaste et assez varié connue prod uction poto-
que nous puissions en distraire, sans grand
inconvénient pour notre avenir économique,
une deuxième parcelle, celle-ci au profit de
l'Italie. C'est ce qui sera exposé dans nn
prochain article.
Pierre Valu de,
Député du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
Parmi les Gouverneurs
M. Alfassn \Intléo->VI al hieu-\lnuriee,gou-
verneur <1c première classe des colonies,
Lieutenant-Gouverneur du Moyon-( '.on go
(emploi supprimé), chargé, par intérim,
des fondions de Secrétaire général du
Gouvernement Général de l'Afrique lvpia-
toriale Française, a été titularisé dans ce
dernier oinploi, en remplacement de M.
d.. Guise, nommé Gouverneur de la Marti-
nique.
M. de Guise mnh£'I't-Prm\-\tnri(,'i. (Jon.
verneur de 2" classe des cntonics, Gouver-
neur par intérim de la Martinique, a été
nommé Gouverneur de celte dernière colo-
nie, en remplacement de M. Richard,
chargé de mission en France.
Ecole Coloniale
0
Le ministre de la Guerre vient de citer
à l'ordre de l'armée l'Ecole coloniale.
Voici le texte de la citation :
« A fourni, au cours de la Grande Guerre,
pour les unités de toutes armes et notam-
ment des troupes coloniales, des cadres qui
se sont signalés par leur bel enthousiasme,
leur brillantes qualités morales et la valeur
de leur esprit de sacrifice, maintenant ainsi
les nobles traditions de bravoure et de dé-
vouement que leurs aînés, admirables arti-
sans de l'expansion coloniale de la France
leur avaient léguées. »
•%
r ,_---_! ua. a.- -
L uigamsauon et le îoneuonnemeni de l Ecole
coloniale viennent d'être modifiés par un décret
et un urrêté parus au Journal officiel du 24 octo-
bre.
Voici les principales dispositions du décret :
Le Conseil d'udlllinistmtion de l'Ecole colo-
niale est composé de douze membres nonunús
par !e ministre des Colonies, renouvelables par
liors tous les trois uns. Leur mandat peut être
renouvelé. Les séries sortantes seront détermi-
nées pur le sort.
Le ministre désigne le président et le vice-
1 résident du Conseil.
Le vice-président supplée le président.
Le Conseil est assisté d'un secrétaire admi-
nistratif nommé par le ministre.
Le Conseil de perfectionnement, de l'Ecole co-
loniale est présidé par le ministre des Colonies.
Font partie notamment du Conseil :
Les directeurs du ministère des Colonies ; le
président du Conseil supérieur de santé des co-
lonies ; l'inspecteur général des Travaux pu-
blics des colonies ; l'inspecteur conseil de l'Ins-
truction publique du ministère des Colonies ; les
membres du Conseil d'administration de l'Ecole
coloniale ; le directeur de l'Ecole ; un membre
du Conseil d'Etat, élu par les conseillers d'Etllt;
un gouverneur général ou gouverneur dos colo.
nies en activité de service ou en retraite, etc.
Les mctni'res du Conseil de perfectionnement
sont éhis, désignés ou nommés par le minislrc
pour une période de trois ans. Ils peuvent, fi
l'expiration de cette période, être appelés a faire
partie à nouveau du Conseil
Le conseil de perfectionnement lient session,
nu moins une fois par HII, nll mois de novem-
bre.
Le directeur de l'école coloniale est nommé
pur décret sur la proposition du ministre des
Culonies, Un sous-directeur peut être nommé
dans les mêmes conditions, il remplace le di-
recteur en cas d'cni|>êchcment.
Le cas échéant, le directeur peut être remis
à la disposition de son département d'origine
ou réintégré dans les cadres relevant du minis-
tère des Colonies, anrôs avis do la commission
d'examen des candidatures, saisie par )e minis-
tre des Colonies.
Aux termes de l'arrêté le conseil d'adminis-
tration do l'école coloniale, tient au moins une
séunce dans le premier mois de chaque trimes-
tre.
Les membres du conseil d'administration re-
ç( ivent, pour chaque séance du conseil a a-
quelle ils assistent, des jetons de présence dont
le montant est lixé par le ministre.
Le budget de l'école est préparé par le direc-
teur, arrêté pur le conseil d'administration et
soumis à l'approbation du ministre.
Les traitements du directeur, des professeurs
et des différents fonctionnaires demeurent lixés
par les décrets dos 10 avril 1924 et H juin l'hM.
Pour la nomination des professeurs titulaires,
le conseil de perfectionnement, saisi des candi-
datures par le directeur, établit, par ordre de
préférence, une liste triple des candidats. Les
nominations sont faites par le ministre.
La révocation est prononcée, par arrêté minis-
tériel sur III. proposition de l'autorité charger
de la présentation, l'intéressé entendu dans se.'
moyens de défense; présentés soit pur lui-même
sf.it par un conseil.
Les înodillcntions au programme général de
renseignement sont proposées par le directeur
et examinées par le conseil de perfectionne-
ment, qui les soumet a l'approbation du minis-
tre.
11 est créé une commission de l'enseignement
chargée des fonctions dévolues par l'arrêté du
:'>(> janvier 1 SIX t et les actes niodilicatifs subsé
quents à. la sous-commission de l'instruction. Le
président du conseil d'administration préside la
commission.
A chacune de ses séances la commission rece-
vra du directeur communication des tableaux
résumant, les notes des élèves des sections ad-
ministratives. Elle arrête, après les derniers
examens, les listes de sortie et. de passage ù
snunHIre à l'approbation du ministre.
Dépêches de l'Indochine
-----()-()---
Droits spécifiques
Le décret ila 1 i- août 1020 portant modi-
fication (tu taux des droits spécifiques du
tarif douanier France métropolitaine à
rimpollution a rte jnumulquii en Indo-
chine pur arrêté du Pr octobre, inséré au
Journal officiel en date du L> octobre.
Le cours du riz
Le cours du riz
SAIGON
19 octobre
lliz, n" 1, 25 "o brisures 1~ -0
lliz 11" 2, U) brisures 11 jd
Iliz il, brisures 10 rio
Hrisures nOH i d 2 \1 XII
llrisures 1108 et i S 50
Farines ; »
Puddv Yinh-Long 7 '«5
IV.ddy C.o-Gong 7 <»0
Paddy Hae-Licu 7 f>5
i i \ql Il 7 (>5
r.opraHi IN »
.-
TAUX DE LA PIASTRE
t)
Le (îouverneur (îén.-ral de l'Indochine ient
de faire connaître an ministre des Colonies
ou'à la date du oi-lobre le taux ofliciel
de la piastre était de hi francs.
-–
TAUX DE LA ROUPIE
–®–
l e (îouverneur des Etablissements français
dans l'Inde vient. de faire connaître au minis-
tre des Colonies flillà - la date du 23 octobre t!)()
le taux ofliciel de la roupie était de 11 fr. 40.
Les sociétés de prévoyance
au Sénégal
---0-0 -
Les Sociétés de prévoyance, de secours et
de prêts mutuels agricoles ont été instituées en
Afrique Occidentale Française en 1910. Leur
but initial, qui était principalement la consti-
tution de réserves de semences destinées à re-
médier à l'imprévoyance naturelle des iridi-
gèned, a été progressivement élargi par des
textes ultérieurs, et actuellement leur champ
d' action est ainsi défini : d'une part, aider,
dans l'intérêt commun, au développement des
cultures, de l'élevage, de la récolte et de la
préparation des produits agricoles et de cueil-
lette, ainsi qu'à l'amélioration des conditions
dans lesquelles ils s'effectuent ; d'autre part.
venir en aide à leurs adhérents au moyen de
prêts en argent ou en nature.
- - -- - - - -- - - -
Ces Sociétés se sont surtout développées au
Sénégal ; elles sont actuellement dans cette
colonie au nombre de quinze, comportant 138
sections et groupant 1.010.572 sociétaires (1).
Elles possèdent un stock de semences d'ara-
chides de 5.403.107 kilos de graines Enfin,
leur actif net s' élève à 9 399.880 francs et
leur encaisse à 2.410.326 francs.
Leur matériel est également important ; elles
utilisent 20 voitures ou camionnettes automo-
biles, 16 voitures ou tombereaux à chevaux, des
pirogues, un outillage assez considérable. Leur
cheptel comprend des reproducteurs (4) et des
animaux de trait et de labour (29). L'ensemble
des immeubles qui leur appartient (greniers, ma-
gasins, hangars, garages) est évalué à 405.480
francs. Enfin, elles possèdent 711 puits qu'elles
ont creusés ou améliorés ; une seule d'entre
elles, la Société du Siné-Saloum, a 545 puits,
dont la profondeur totale d'ensemble atteint
15.261 mètres.
Par ces quelques chiffres, on se rend compte
de l'état de développement de ces Sociétés qui,
en 1914, ne comptaient que 441.737 socié-
taires, ne possédaient que 876.460 kilos d' ara-
chides en stock et dont l' actif net à cette date
se montait seulement à 1.467.760 fr. Leur im-
portance, depuis la guerre, a donc crû d' une
manière considérable et leur action va se trou-
ver encore élargie l' année prochaine par le
rôle qui va leur être confié d'assurer dans des
champs spéciaux la multiplication des semences
sélectionnées d'arachides que leur distribuera
dans ce but la station expérimentale de
M' Bambey.
.1.
L'AVIATION COLONIALE
---0-0-
Etang de Berre-Madagascar
Les deu.r. liijdruDions de (luilbaud et de
llernard, venant, de hunes, sont arrives à
lUimulio le octobre, à 18 heures.
Rappelons que lC8 deux équipages unt
franchi, depuis leur dépurt, les étapes sui-
vantes :
12 octobre : Marseille-'i, anger ; 13 octu-
bre : Tanger-Casablanca ; 15 octobre : Ca-
sablanca-Las Palmas (Canuries) ; 15 ucto-
bre : Las Palmns-Port Etienne ; 10 octobre :
Port-Etienne-Saint-Louis-du-Sénégal ; 21 ce-
tobre : Saint-Louis-Kayea ; 23 octobre :
Kayes-Bamako,
Aviateurs retrouvés
Le bruit avait couru que l'équipage d un
avion postal Dakar-Casablanca, ayant ut-
terri en Rio de Oro, avait été capturé par
des pillards. On ajoutait même que cet
équipage avait péri.
Ce renseignement n'était pas exact.
L'équipage avait, en effet, atterri, entre
Villa-Cisneros et Ifni (par suite d'un brouil-
lard épais. Mais il a pu continuer sa route
quelque temps après, en direction de Mo-
gador et de Casablanca.
De Saint-Raphaël à Bizerte I
A partir du 26 octobre trois hydravions 1
Goliath, du centre maritime de Saint-Ka-
phaël, effectueront des patrouilles en Mé-
diterranée. Ces appareils partiront de Saint-
Raphaël pour rallier Rizerie en un seul
vol. Ils seront accompagnés durant la tra-
versée par des patrouilleurs de haute mer
du centre d'Ajaccio.
Les aérodromes du cap Juby
et de Villa Cisneros
Une commission formée de représentants
de la Direction générale du Maroc et des
colonies, des ministères des Affaires Etran-
gères, de l'Intérieur, de la Cuerro et du
Travail, a été chargée de rédiger les ins-
tructions qui régiront les aérodromes que
le Gouvernement fait construire au cap
Juby (ancienne capitale de l'éphémère em-
pire du Sahara) et a Villa Cisneros (Hin de
Oro) et y réglementeront l'admission et t.1
séjour des appareils nationaux et étran-
gers.
-_. ---- ----- n_m_nn_-
M. Steeg aux fêtes de Marrakech
En invitant M. Steeg au déjeuner donné à
l' occasion des mariages de ses fils, S. M. Mou-
lay Youssef a tenu à honneur d' associer le
Résident Général à cette fête intime. C'est
dire combien M. Steeg a su gagner r eMimc
des Marocains, et il faut ajouter : des Français
établis là-bas.
Au Maroc, comme en Algérie, M. Steeg
a su joindre u'ic souple diplomatie à la ri il"
djscrète habileté et à la plus exacte connais-
sance (ts besoins des populations indigènes,
sachant concilier tous les intérêts et se rendre
utile à tout le monde. S. M. Moulav Y ollcf
est le premier à s en rendre parfaitement
compte.
(1) Ln population tolnie du Sénéaa)
1.:ttr,.fi00 habilanU.
Une station agricole au Dahomey
Centre d'amélioration de Niaouli
Parmi les stations expérimentales agricoleS
du Dahomey, le Centre d'amélioration de
Niaouli possède une pépinière particulièrement
bien garnie. Au 31 décembre 1925, l'inventaire
de la station accusait notamment 4.000 semis de
cacaoyers, 48.000 plants et semis de caféiers,
25.000 plants et semis de tecks, plus de 13.000
semis de colatiers et de nombreuses variétés d'es-
sences d'arbres fruitiers, etc.
La superficie de la pépinière a, d' ailleurs,
été agrandie en vue d'obtenir plus de plants
pour répondre aux besoins chaque année multi-
pliés. Elle est divisée en trois parties : la pre-
mière est réservée presque uniquement pour la
multiplication des colatiers et des caféiers, la
seconde est destinée exclusivement à traiter les
semis et repiquages des cacaoyers, caféiers et
boutures de vanille ; enfin, la dernière partie est
consacrée aux diverses plantes d' acclimatation,
d' ornement et forestières.
La production des colas n' a pas été abon-
dante, l' an dernier, par suite du manque d'eau.
Les dernières fleurs et follicules, n'ayant pas
trouvé cet aliment pour se former, commençaient
à sécher sur les arbres. La plantation a reçu
sur une grande partie, dans le courant de no-
vembre 1925, un nettoyage bienfaisant. Les
transactions de cola ont été importantes et la
récolte de l'an dernier a été insuffisante pour
les besoins des indigènes, qui réalisent un gros
bénéfice en vendant au détail et au colportage
de 0 fr. 75 à 1 franc la noix de cola.
Pour le caféier, c'est la variété Niaouli qui
est de beaucoup la plus intéressante, et c'est
dans cette plantation qu' ont été choisis de préfé-
rence les pieds mères pour les semences.
Pour le repeuplement forestier, les pépinières
de tecks se développent et croissent normale-
ment. Les jeunes plants souffrent des attaques
des termites, qui ne causent heureusement aucun
dégât aux arbres adultes.
Un essai a été tenté avec le filao, bien que
cet arbre ne se trouve pas dans son domaine
cultural ; sur les 1.125 arbres plantés, la re-
prise fut à peu près bonne et, d'après la vigueur
et le bel aspect des icunes plants essayés, il
est permis de fonder quelque espoir sur leur
développement. ,., ,.
A la station de Niaouli. le service de I agri-
culture a eu à lutter contre un dangereux para-
site, le scolyte, qui s'est introduit au Dahomey
et s' est attaqué au caféier, malgré la vigilance
exercée dans les plantations. Les mesures de
protection consistent à nettoyer les carrés des
plantations et surtout à ramasser tous les fruits
tombés spontanément sur le sol, de même que
tous les débris provenant des plants de caféiers.
On récolte ensuite sur les arbres toutes les
cerises piquées. Tout ce qui est ramassé ou ré -
colté est immédiatement brûlé ; les récipients
ayant servi à ce travail sont désinfectés.
Après avoir détruit le scoiyte dans les planta-
tions, il convient de récolter les cerises aussitôt
leur maturation, afin d'éviter le retour du dan-
ger et avoir des produits propres et sains. Le
scolyte n' attaque le fruit du caféier que lorsque
celui-ci commence à sécher sur l arbre.
Le centre de Niaouli n'est pas seulement un
champ d'expériences destiné à étudier et à met-
tre en valeur les diverses variétés qui peuplent
ses pépinières, il possède en effet une ecole
d'agriculture très fréquentée, où les élèves re-
çoivent d'un spécialiste européen et de moni-
teurs indigènes des notions de culture qu ils
mettront en pratique de retour dans leurs vil-
lages.
Un discours de M. Mlurice Vionette
E'inauguralion d>; ii.iip.iMiV'il, élevé a la
mémoire d1: Paul l)i'«s''!ianii n eu lieu hiei
à. Nogeiit-le-Rolrou sniit* la présidence de
M. Raoul Pérel.
Plusieurs discours onl. élé prononces.
M. 11 o ( 111 : i i ! i. «leputé. a lu celui forl beau
de M. Maurice Yioîletle. fiiuiveineur délie-
rai (le l'Algérie, aeluelîement "il voyage
en Oranie.
M. c.abriel I lauolau <. au nom .le 1 Aca-
(:¡'nli,' française. \1. l.'IIli Bal'llllll1, ;1\'dc
(les See;ui\\ M. Raoul p¡'I"'1. président do
la Chambre, uni ensuite ipvis la parole.
----_--- ,-- - -_-- ---- ------ -- '-
L'allaire Mac Namara en cour (l'appel
O-0
La Cour d'appel d'Alger \ienl de porter
à six mois d'emprisonnement ia piano de
deux mois à laquelle avait été condamne
en mars dernier le lieutenant brilannhiue
Mac Namara, pour menées séditieuses en
Tunisie. Une amende de 2.000 francs lui
est infligée, ainsi que l'exclusion du terri-
! toire français,
- :
UBTOIIK
0-(1-
I.e général iKvers. c-tniinandanl supé-
rieur 11 >̃ s (coupes d,. Madagascar, rentrant,
en l-'r;iii
1
TROUPES COLONIALES
l.A ̃.̃onunaudant Yiilean.
militaire de. Pari-, \icnl. 'lli'lh dil brevet dV|a'-"> la M'.
-.-. -- -
Le gouverneur du Soudan egyptien
I.e roi d'F.gvple a signifié son intention
de nommer sir .1.-1. Mafrey gouverneur du
Soudan.
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