Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-22
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 octobre 1926 22 octobre 1926
Description : 1926/10/22 (A27,N162). 1926/10/22 (A27,N162).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63972112
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VlN (fT-SIOI TIli.MK ANNBK. N° 102 LE NUMERO : 30 CENTIMES YKNblllvIH SOin ̃» OCTOBRE 1W0
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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IMCLUSM DU JOUMCAL
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DIRECTEURS = MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAUL T
IIIiiMii H - - : 34, Rui du Mont-Thabor, PARIS-1" IWpfcwi : UOTBI 1141
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Les revendications de la Chine
Les événements de Chine, dont nous parlions
dans un précédent article, se développent dans
le sens qui était à prévoir. Les armées de Kuo-
Min-Uun continuent leur avance, descendent le
Yang- l sé e* se trouvent même à proximité de
Shanb-Haï. Une grande bataille se livierait en
ce moment pour la possession de cette ville, de
cet immense esnporium le pius considérable c'e
l'Extrême-Orient après Hong-Kong. La prUo
de cette villo parait assez vraisemblable si nous
nous en referons aux nouvelles que nous donnent
ec la façon la plus parcimonieuse et la plus in-
cohérente les agences qui se chargent de nous
renseigner sur les événements du Pacifique.
On ne saurait nier les conséquences de r oc.
cupaticn de Shang-Hal par les troupes natio-
nales, non que l' on puisse supposer avec quel-
que vraisemblance qu' elles partiront de là pour
la conquête de la Chine septentrionale et
qu'elles s' efforceront de donner la main au ma.
réchal chrétien Feng- Y uhSiang qui revient de
Russie, ayant fait une ample provision de toonr
naie et d'ardeur belliqueuse. Les croqua que
donne la presse de grande information en rédui-
sant les distances au delà de toute imagination
latent croire que l'opération est beaucoup plus
tacile qu'elle ne l'est en réalité. L'avenir, au
res:c, et un avenir assez rapproché, je crois,
nous fixera à cet égard.
L'opinion publique occidentale, ou plus exac-
tement l' opinion publique française car, en
Angleterre, les journaux s'émeuvent de la tour-
rure des événements ne parait pas très atten-
tive à ce qui se parte dans ces pays lointains.
Des nouvelles en quelques lignes perdues au
milieu d'un océan d informations la mettent de
temps à au're au courant des faits. Mais on
n'en marque pas l'importance. La prise de la
viiste agglomération Hankeou-Outchang-Han-
Yang a passé pour ainsi dire inaperçue. Et st
la prcsîc bclcheviste, obéissant aux suggestions
de l' ambassade russe, n'avait, pas jeté cette nou-
velle dans le grand public, personne ne s'en
soucierait guère, à l'exception de quelques cer-
cles assez restreints. Les milieux parlementaires
eux-mêmes sont beaucoup plus- soucieux des ré-
sultats du Congrès de Bordeaux ou des mani-
festations oratoires de quelques leaders politi-
(lues que des péripéties d'une lutte qui, bien
qu'elle se déroule à plusieurs, milliers de kilo-
mètres de chez nous, peut avoir sur notre pays
des répercussions qu'il est fort difficile de cal-
culer dès maintenant avec précision, mais qui,
on peut en être sûr, ne manqueront pas d'être
graves.
Quelles seront ou peuvent être les conséquen-
ces de la victoire des armées cantonaises ? La
holche\;sa ion de la Chine s'ensuivra-t-elle ?
Certains le croient, mais ce n'est pas notre sen-
timent ni d'ailleurs celui des hommes qui con-
naissent un peu cet ivunenae pays.
Sur ce qui se passera si I armée Kuo-Min-
Chin entre à bhang-Haï, les suppositions peu-
vent se donner libre cours, et il est loisible à
chacun de se tracer de l' avenir l'image qui lui
convient le mieux. Ce jeu peut ne pas être tota-
lement dépourvu d'intérêt, mais il est, en défi-
nitive. assez vain.
Nous avons heureusement quelques docu-
ments qui sont susceptibles de fixer un peu nos
idées : ce sont les manifestes, les écrits où les
patriotes chinois ont développé leurs revendi-
cations. Parmi ces textes, le plus important est
sans contredit, celui où le ministre des Affaires
étrangères du Gouvernement de Canton Hu-
Han-Min expose aux peuples de T univers les
griefs de son Gouvernement contre les puis-
sances étrangèreJ. Nous allons l'analyser à titre
documentaire.
Hu-Han-Min s'adresse beaucoup moins aux-
Gouvernements qu'aux peuples auxquels il
explique le sens de l'agitation qui ttouble la
Chine. Cette agitation, dit-il, n'est pa? "œuvre
d'influences étrangères ; elle est - due à ce que
les Chinois se sont aperçus que les agissements
des puissances lèsent leurs intérêts. Ils se sont
tendu compte qu'ils ne sont pas une nation
indépendante comme Je Japon, la Russie, r An-
gleterre, la France, etc., que leur pays n'est
même pas une colonie comme l'Inde, mais, sui-
vant l'expression de Sun- Y at-Sen, « une hyper-
colonie » que dominent toutes les puissances si-
Rnataires du Protocole boxer.
- Depuis la guerre de rOpiwn, les puissances
ont imposé à la Chine « une série de traités qui
barrent la route à ses progrès économiques et
politiques ». Ces traités « sont des traités d'iné-
galité, dïnjice, d'inhumanité imposés au
temps de notre (c'est Hu-Min qui parle) fai-
blesse national e ». Ils leur donnent les clefs de
toutes nos portes, de sorte que la Chine est dans
l'impossibilité de régler ses importations et Ni
exportations. elle n'a aucun contrôle sur ses ta-
rifs douaniers. Llle est ainsi dépossédée d'une
des prérogatives essentielles d'un Etat indépen-
dant. Les industries, les voies de communica-
tion, les ports sont entre les mains des puis-
fances étrangères. C'est le cas, notamment, de
Shang-Haï, qui est un Etat dans t hjtat gau-
verné par les lois étrangères. « Les cours de
justice sont administrées par des étrangers, dans
leurs propres intérêts, à l'exclusion des intérêts
de la Chine. » Nos finances sont dominées par
les traités qui nous ont été imposés. « Nos mers
sont soigneusement réglementées et gardées, de
torte que pas un Chinois ne peut avoir une en-
trée ou une sortie dans son propre pays. »
Hu-Han-Min proteste ensuite contre le ré-
gime des concessions étrangères, contre le pri-
vilège d'extraterritorialilé, contre l'exploitation
dont sont victimes les ouvriers chinois traités
» selon les méthodes médiévales, heU. jusqu'à
la plus muett des soumissions et abattus sans
pitié à coups de fusils par des soldats merce-
naires et une police recrutée dans les bas- fonds
de la Société. » Ceci a été écrit au lendemain
de la répression des grèves de Shang-Hal au
printemps 1925.
Le ministre cantonais dénonce l'éducation
qui, dans les concessions, est donnée à la jeu-
nesse chinoise, éducation qui ne se propose pas
son développement intellectuel et moral, mais
a. « en réalité, pour but de la corrompre, de
la dégrader, afin qu' elle puisse être utilisée dans
l'horrible exploitation de notre pays ».
Enfin, dans - les - concessions se trouve la clef
des troubles inférieurs. Car c'est là que les mi-
litaristes trouvent leurs points d'appui. C'est de
là qu'ils tirent les subsides e. les encourage-
ments. « C'est là, écrit Hu-Han-Min, que tou-
tes les conpirations contre notre liberté et con-
tre nos mouvements populaires sont tramées et
invariablement quelque puissance impérialiste
ou ses agents sont derrière les conspirateurs. »
L" auteur du document fait un rapide histori-
9.des événements qui se sont succédé depuis
le mouvement boxer, la chute de la dynastie
mandchoue, le rôle des chefs militaires, agents
stipendiés des puissances rivales, l'un soudoyé
par le Japon, un autre par les Anglo-Saxons,
et il rend les traités imposés à la Chine respon-
sables de ces troubles sans cesse renaissants.
Il continue en ces termes qu'il est utile de
reproduire textuellement : « En conséquence,
nous demandons que notre statut international
soit changé sans délai sur la base de I égalité
avec les autres nations. Notre peuple ne deman-
de qu'à être placé au niveau des autres nations:
égalité dans les relations internationales. indé-
pendance dans l' exercice de son droit souve-
rain. Ceci comporte 1 abolition des droits extra-
territoriaux, de la juridiction étrangère, des pri-
vilèges économiques qui pont unilatéraux dans
leur nature. Nous demandons le retour des
douanes maritimes à la nation, afin qu'elle
puisse adopter telles polices économiques sus-
ceptibles d. avancer notre développement éco-
nomique. Nous demandons les clefs de notre
propre - maison. »
Donc, abolition des traités unilatéraux, abo-
lition des concessions et par là le militarisme
privé de l'appui étranger sera frappé à mort,
les rivalités entre puissances cesseront, la paix
renaîtra en Chine, une collaboration cordiale
s'établira entre elle et les pays étrangers et les
risques d'une guerre mondiale sur les bords du
Pacifique seront écartés.
Le manifeste se tertpine par ces mots: « Peu-
pics de l'univers, la Chine n' est pas dirigée par
des agitateurs qui entretiennent les troubles con-
tre les étrangers, comme on vous le laisse en-
tendre. La Chine se lève. [poussée par un sen-
timent profondément enraciné de torts et d'in.
justices soufferts entre les mains d'exploiteurs
- sans âme. - Elle est - - incapable de supporter plus
longtemps ces torts et ces injustices. La justice
pour nous signifie indépendance, sans préjudice
pour vous. Au contraire, cela signifiera pour
vous plus de prospérité économique, plus d'as-
surance que la paix du monde ne sera pas trou-
blée. Cela signifiera que votre civilisation dif-
fère de la barbarie et des déprédations médié-
vales. »
Tel çst le manifeste éloquent, passionné qui
contient les revendications des nationalistes chi-
nois. Nous n'y avons relevé aucune trace de
pensétf bolcheviste, mais nous y avons remarqué
l'expression d' un patriotisme très vif. Peut-être
que l'analyse que nous en avons impartialement
donnée aidera dans quelque mesure certains de
nos lecteurs à mieux comprendre la portée des
événements qui se déroulent en Extrême-Orient.
Henry Fontanierf
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
UNE COMMISSION 1
MM. Raymond Poincaré, président du
Conseil, ministre des Finances et Léon Per-
rier, ministre des Colonies, se sont mis d'ac-
cord pour décider de nommer une Commis-
sion interministérielle de six membres, trois
de la rue de Rivoli et trois de la rue Oudi-
not, pour examiner dans quelles conditions
doit être établi le nouveau régime de la
Banque de l'Indochine, qui sera ultérieure-
ment soumis à l'examen du Parlement.
L'AVIATION COLONIALE
llaraeiUe-Alger
Le pilote Burri, qui, à bord de l'hydravion
i Météore. avait dû revenir à Marignane, en
est reparti hier à 7 heures. A 13 h. 35, il
amerrissait à Alger, après un voyage sans
incident, mais contrarié par un assez vif vent
debout.
France-Madagascar
L'information que nous donnions hier sur
la croisière des hydravions des lieutenants
de vaisseau Guilbaud et Bernard, est à com-
pléter comme suit : Après avoir amerri à
Port-Etienne, le 17 octobre, à 14 h. 30, ils
ont tous deux atteint Saint-Louis, le 18 oc-
tobre, à 14 h. 30.
Ils ont dû repartir hier à destination de
Bamako.
ln
TAUX DE LA ROUPIE
l.e gouverneur des établissements français
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre des oolonies qu'à la date du 21 octobre 1986
le taux ofllciel de la roupie était de Il fr. 80.
Les mercantis aux colonies
le reçois de V un de mes corres-
pondants habituels en Indochine
une lettre assez amllsallte. et dont
je crois intéressant de donner quelques
extraits.
C'est une diatribe, parfois gaie, parfois
sévère, contre les mercantis. L'espèce ne
manque pas dans les colonies françaises, il
semble même qu'elle y ait trouvé des ter-
rains particulièrement favorables à son dé-
veloppement. Les variétés sont nombreuses.
Mon ami en note quelques-unes d'une plume
alerte et piquante. Puis il réserve ses meil-
leurs coups à ceux qu'il appelle les croco-
diles de L'alimentation.
c Tel article acheté en francs avec une
piastre alors au cours de 12 francs change
d« prix au fur et à mesure de la hausse de
la piastre. » Pour ma part, je trouve cela
assez naturel, le marchand de tel ou tel
article devant, en toute logique, calculer
avant la vente quel sera le prix de rempla-
umellt, Mais évidemment, il y a la mesure
et si je trouve légitime la montée du prix
des marchandises quand se produit la mon-
tée de la piastre, je suis bien obligé de re-
connaître que la seconde montée n'est pas en
relation normale avec la première, on réci-
proquement.
- « Un kilog d'Initié, il y a six mois, coûtait
1 J francs ; la piastre monte de 1 franc, le
kilQ est porté à 17; nouvelle hausse de 1 fr.
sur la piastre, hausse de 8 francs sur le kilo
d'huile qui monte à 25 francs. » Est modus
in rébus, comme nous l'apprend le petit sup-
plément du Larousse à feuilles rouges. Alo"
correspondant ajoute. et i'avoue qu'il m'est
difficile de vérifierf et non moins difficile
de croire à Vinvraisemblance : « Ce sont, du
reste, les crocodiles précités qui alimentent
certaines campagnes dont vous ne pouvez
pas, en France, deviner l'origine, et qui sont
excitées et conduites par des particuliers qui
ont beaucoup plus de soucis pour leur ga-
lette que de craintes d'une révolte, » Et il
remarque, bien entendu, comme tout bon
Français, digne de ce nom : « Notez que si
j'étais à la place de ceux qu'on attaque, je
ne mettrais pas longtemps à fermer le bec
aux assaillants. » Nous sommes toujours et
partout les mêmes : c'est dommage, Garo,
que tu n'es point entré, etc.
Mais continuons notre lecture : « la
hausse appelle la hausse. Et alors, les fonc-
tionnaires vivent très difficilement ; purée
ordinaire, ou purée noire; réclamatiolls, pro-
testations, revendications ; relèvement des
soldes de 5 ou de 6 %; conséquences : relè-
vement des prix de 20 %, les caïmans ou-
vrent leurs gueules et les referment, satis
faits. » Mon correspondant pratique le prin
cipe de la continuité des métaphores. Mais
le voici qui quitte le style figuré :
« On n'arrivera à rien, absolument à rien,
tant qu'on n'aura pas limité ici les bénéfices
des professions de ce genre, et l'on aura
beau augmenter les soldes, jamais on ne
pourra étaler. Avant la guerre, nous avons
connu des commerçants modestes qui vivaient
sur leur fonds, et mettaient de côté, fous les
ans, quelques billets de mille. Ils n'en de-
mandaient pas plus. Maintenant si on ne
fait pas fortune en deux ou trois années, si
on ne se met pas en état de revendre un
fonds de 100.000 francs cinq jois plus qu'on !
ne l'a acheté, on trouve que la vie; n'est pas
intéressante. Alors, il n'y a rien * à espérer
pour les non commerçants aux colonies. »
Il m'est, une fois encore, je le redis, ma-
laisé de distinguer la part de vérité que je
sens grande et celle de l'exagération que je
devine réelle. Il nie paraîtrait fccu conforme
à l'esprit critique de conclure qu'il n y a, en
Indochine ou dans nos colonies, que des
mercantis Pressés de faire fortune par tous
les moyens, et que les commerçants modestes
ont disparu devant toutes les variétés de
crocodiles. le suis persuadé du contraire.
Mais n'est-il pas curieux de retrouver sous
toutes les latitudes les mêmes plaintes et
toujours dans les mêmes le!rencs? Et là où
elles sont fondées, n'est-il pas plus facile
dans nos provinces lointaines que sur notre
vieille terre de France de mettre un terme à
des Praliiiies de ce genre? Car enfin, pour
teprêlldreL le style imagé de mon vieux colo- :
mal, si les crocodiles ont plus de facilités
qu'en France pour se grouper en vue de
l'attaque soit des porte-monnaie, soit des
fonctionnaires, ceux qui ont pour devoir de
leur donner la chasse sont aussi plus à l'aise
pour les poursuivre et les exterminer. Je
n'ignore pas que les caïmans ont la peau
dure, mais c'est le métier du bon chasseur de
savoir où il faut viser, et du bon tireur de
ne pas manquer son coup. ;
Mario Rouit an,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre,
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
A L'OFFICIEL
--0-0-
Les importations d'origine
et de provenance tunisiennes
Lo « Journal Officiel » du 22 octobre publie le
relevé des produits d'origine pt de provenance
tunisiennes importas on France ou en Algérie
pendant la première Monde du mois d'octobre.
Le relevé fqit ressortir notamment qu'à la
date du 10 octobre 1926, les quantités totales
imputées A l'lrrivée étaient les suivantes :
t'our les vins de raisins frais, 210.705 hecto-
litres sur un crédit de 500.000 hectolitres ;
Pour les huiles H'olive et de grignons, 102.415
quintaux sur un crédit de 300.000 quintaux.
Le budget des colonies
--0-0 -
La Commission des Finances de la Cham-
bre a poursuivi, hier après-midi, l'examen du
budget de 1927.
Elle a adopté le budget de la marine (avec
des réductions dont le montant s'élève à 101
millions).
Sur le rapport de M. Archimbaud, elle a
ensuite adopté le budget des colonies, non
sans avoir voté une augmentation de crédits
nécessitée par le renforcement des effectifs
militaires en Indochine. C'est en raison des
événements de Chine et pour protéger éven-
tuellement notre colonie contre les troupes
rouges que la Commission, sur la demande
même de M. Varenne, Gouverneur Général
de l'Indochine, a voté ces crédits qui permet-
tront la nouvelle formation, dans cette co-
lonie, de deux batteries, d'un bataillon et
d'une demi-escadrille.
Rappelons, au reste, que M. Alexandre
Varenne n'avait pas attendu les crédits de
l'an prochain pour commencer à renforcer
sérieusement la défense de l'Indochine, tant
navale qu'aérienne, en organisant et déve-
loppant notamment cette dernière pour la-
quelle il a fait venir de France de nouveaux
appareils. C'est une importante satisfaction
donnée au peuple annamite qui, depuis si
longtemps, aspirait à se sentir défendu.
Les compressions du budget des colonies
Les ministres se sont réunis en conseil de
cabinet, au ministère des Finances, sous la
présidence de M. Raymond Poincaré.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
a donné des indications sur les compressions
de dépenses qu'il compte effectuer dans son
ministère.
M. Léon Perrier a toutefois signalé la mo-
dicité extrême de son budget « civil » dont
la dotation ne dépasse pas 21 millions.
Les Agences coloniales
M. Robert Sérot, député de la Moselle,
a fait adopter hier par la Commission des
finances de la Chambre, un vu-u réclamant
une coordination plus complète des diverses
agences des colonies françaises à Paris et
l'établissement d'une liaison plus étroite en-
tre ces agences et l'Office nat:onal du com-
merce extérieur.
Rappelons qu'il y a deux ans, M. Edouard
Daladier, ministre des Colonies, avait lon-
guement examiné un projet tendant à l'ins-
tallation dans un seul immeuble des diverses
agences coloniales présentement disséminées
dans différents quartiers de Paris.
Une dépense de 20 millions avait été alors
envisagée. Le Gouvernement Général de
l'Indochine avait accepté de prendre à sa
charge 10 millions. Cinq autres millions de-
vaient être supportés par le Gouvernement
Général de l'A. O. F., et les cinq millions
restant devaient être mis à la charge des
Gouvernements Généraux de l'A. E. F., de
Madagascar et des Gouvernements des autres
colonies.
L'économie de ce projet qui ne put alors
aboutir, devait assurer une liaison absolue
entre les divers services des agences colo-
niales et permettre la réunion dans un seul
immeuble de toute la documentation relative
à nos possessions d'outre-mer.
–-
Les mandats coloniaux
00
Le bruit courait à Genève, ocs jours der-
niers, que la session de décembre du Con-
seil de la S. D. N. serait marquée par une
entrevue sensationnelle de MM. Mussolini et
Stresemann. Elle aurait particulièrement
pour objet la répartition (les mandats colo-
niaux à l'égard desquels l'Allemagne et
l'Italie croient avoir des droits semblables.
Mais d'un côté comme de l'autre, des dé-
mentis ont infirmé cette étonnante nouvelle.
Il fallait s'y attendre. L'Allemagne et l'Ita-
lie peuvent bien respectivement chercher
une solution au problème de la. surpopula-
tion, ou des satisfactions au besoin de ma-
tières premières - mais dans une atmos-
phère cordiale. On ne voit pas ce qu'elles
auraient à gagner à former un syndicat de
mécontents.
D'autre part, on dit encore à (lenève que,
dans la prochaine entrevue qui doit avoir
lieu entre MM. Briand et Mussolini, la
question du transfert du mandat syrien à
l'Italie fera l'objet d'une discussion. La
France serait disposée à renoncer à ce man-
dat en faveur de l'Italie, à condition que
le gouvernement de Rome, de son côté, re-
nonce pour l'avenir à toute prétention terri-
toriale visant soit la Tunisie, soit le Maroc.
L'émir Chebik Arslan, qui a eu des entre-
tiens à ce sujet avec M. Grandi, ministre
des Affaires étrangères d'Italie, accepterait
au nom des Syriens ce transfert. Si un ac-
cord se fait à ce sujet, l'Italie prendrait le
mandat pour une période de six années,
mais au bout de trois ans, elle demanderait
à la S. D. N. de lever ledit mandat, lequel,
serait alors transformé en un protectorat.
L'Allemagne réclame, elle aussi, le man-
dat syrien, faisant valoir qu'elle pourrait
ainsi récupérer en partie ses colonies per-
dues.
Ce second « on-dit P, comme on voit, est
en flagrante contradiction avec le premier.
Il évoque une rivalité, plutôt qu'une en-
tente de l'Allemagne et de l'Italie.
L'escadre de la Méditerranée
--00
Une division légère do l'escadre de la
Méditerranée, composée des contre-torpil-
leurs Tigre, Amiral-Senfis ; des torpilleurs
Enseiqnr.-'Rovx, Ensoignc-Cwabohlo., Toua-
reg, Annamite, IIoua, Somali et des sous-
marins Requin, Narval, tf()n-Mignot et
Maurice-Callot, est entrée dans lIe port de
Bizerte pour effectuer son ravitaillement
complet.
U niol fi caRlliigeneral de h Guyall
00 -
La session extraordinaire du Conseil Général
de la Guyane a été ouverte par le Gouverneur
p. i. qui a prononcé à cette occasion une courte
allocution.
Il a d' abord fait un appel à l' Assemblée ppur
fixer la contribution de la Colonie destinée au
relèvement du franc, et un appel à la popula-
tion guyannaise pour la contribution volontaire.
Il a ensuite appelé l' attention du Conseil Gé-
néral sur la deuxième question figurant à l'ordre
du jour, c' est-à-dire l' application aux colonies
de la récente loi du 6 avril 1926 portant relève-
ment des droits inscrits au Tarif général des
Douanes.
« Sans doute, a dit le Gouverneur, le budget 1
local trouverait, dans l' exécution pure et sim-
ple des dispositions de cette loi, une impor-
tante source de revenus qui lui serait du plus
grand profit. Mais cette mesure aurait pour con-
séquence d'entraîner un renchérissement exces-
sif du prix de la vie. Il vous appartiendra donc
de procéder à une judicieuse ventilation qui
permette de tenir compte," autant que possible,
des intérêts en présence.
Après quelques considérations sur cette ques-
lion, le Gouverneur intérimaire a déclaré :
« Laissez-moi, toutefois, avant de quitter
cette enceinte, vous renouveler l'expression des
sentiments de hau'e estime que je professe pour
les membres de votre Assemblée, et vou dire
une fois de plus combien je suis sensible aux
témoignages de confiance et de réelle amitié
que vous me prodiguez. La plus parfaite en-
tente règne entre les Corps éjus et l'Adminis-
tration. »
Dans sa dernière séance, le Conseil Gé-
néral a autorisé à titre de contribution de la
Colonie à la Caisse d'amortissement de la dette
à court terme de rEtat : l' abandon des titres de
rente 3 actuellement en compte à la caisse
de réserve e'. d'une valeur d'achat de 584.590
francs 67.
.Ia ,–
Références professionnelles
Noire humoriste confrère Cyrano évo-
lue l'amusunte histoire d'une demande
administrative d'ouverture à Douala d'une
do ces maisons « que la morale réprouve
et que la police tolère ».
Le chef de !a police de la capitale du
Cllmeroun réclama alors à son collègi
de Cotonou des références de moralité sur
tlu demanderesse déjïi installée au Doho-
mey où elle tenait un débit de Surissons.
La réponse suivante lui fut adressée :
Colonie du Dahomey
Cercle de Cotonuu
Commissariat de police.
Colo non, If, mars 11^5.
Nous soussigné, Z. , commissaire de
police de la ville de Cotonou, chargé d'en-
quêter sur la daine X., domiciliée à Co-
tOlloU, déclarons, après examen conscien-
cieux, que la dame X. gùre depuis plu-
sieurs mois un calé à Cotonou, que ledit
café, pour être d'accueil facile, n'en est
pas moins tn's sérieusement tenu, que
nous n'avons pu, vu noire [ollclioll, expé-
rimenter par nous-même les qualités île
la dame A., mais qu'ayant interroqc à ce
sujet divers jeunes gens, nous avons ap-
pris par eux que ses manières ne donnaient
lieu à aucun reproche et que la dame S.
constituait à tous égards un excellent sujet,
émanant d'ailleurs du cadre des sous-
matlresses de maisons closes de la. Métro-
pole.
En foi de quoi nous avons délivré la
présente attestation.
Ces brillantes références professionnel-
îles décidèrent immédiatement l'oetroi de
l'autorisation sollicitée.
.0»0.
Syadicat de la Presse Coloniale Française
-
A la dernière séance du Syndicat il a été
procédé ii l'Aiection d'un vice-président, en
iinnplacement, de M. Victor Taunny,deeede.
M. (ïratien Can^nee. ,député de la Guade-
loupe, rédacteur à la te l)emoiira:t.ie Sooia-
le n, a été élu vice-président à l unanimité.
UNE VICTOIRE FRANÇAISE AU GOLF
Nous enregistrons avec plaisir la victoire
de Mlle Thion de la Chaume, fdle du dis-
tingué directeur général de la Banque de
la
championnat de golf de W'orlleston (Angle-
terre).
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du 14 octobre 1926 portant modifica-
tion à l'article 252 du décret du 30 décem-
bre 1912 sur le régime financier des colo-
nies. •»
Aux ternies de eo décret, le paragraphe I"1
de l'article ^52 du décret du M c"('lHhl'f' 111:?
est. modifié ainsi qu'il suit, n compter 0111 lor
janvier W27 :
« Les recettes fr effectuer hors dos e.limites
auxquelles elles appartiennent sont reali.-ées
par les comptables du 'lYflsor qui en tiennent,
compte nu trésorier-payeur de la colonie
ermnndnt sur ln Trésor qui est envoyé par l'in-
termédiaire du ministre des l'inaneos. si le
recouvrement est effectué en I rnnee et. par
l'intermédiaire du Gouverneur si ce recouvre-
ment est effectué dans une autre colonie. n
I.e présent décret rvtoires du Topo et. du r.ameroun plneés sous
te mandat français.
(J. 0. du 22 octobre 1926.)
La siioaiion militaire au Marie
–00
La coopération franco-espagnole
Le général lloicliut, ï 11 • • r 1 !V1 • •1 du Conseil
supérieur de la Cuerre, r<.i.iiuaiidaiit su-
périeur des troupes du Matoe, cite l'or-
dre de l'armée le réyiinenl de lé^mu étran-
gère espagnole Kl l'ereio dans 1» s termes
suivants :
Mugnilique régiment qui, sous les ordres 'te
son chef héroïque, plusieurs fois blessé au feu,
a illustré son drr.peau sur tous les champs de
bataille du Maroc,. A aussi appurUi à l'armée
française l'uide la plus eflieaee.
Digne émule de la Lésion étrangère frnnçnisi».
modèle éclatant de la vaillatiee et de l'esprit de
sacrifice.
La présente cilalion cnniporfe i'allribu-
tion de la croix do gin-no des T.O.K. avec
i!nie au drapeau du régiment r't au colo-
'wl Mil'an-Aslruy.
EN SYRIE
---- o o-
A Soueida
M. Consul, accompagné du * nmil (iametin,
a fait à Soueïda une eutr veau haut-commissaire -i cte re«;u p;ir le génerni
Andiva. Iouïes les troupes lu non! et du sud
du DjetM'l, groupées a .Soueïda ont deliie sur
le plateau 01" s'est déroulée !Il bataille pour
la pri.'M* de la ville.
Apres la revue, le haut-< onmiL-suire a reç'u les
grands ̃•Iwfs druses récemment -()'Jmi.;;, pnrnu
Ip';¡¡IJf'!" M/lui fîuffar.
COUMER DE L'ALC£ROE
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Deux meurtres
Le jeune ilard lîogei', soldat eu per-
mission à liirtouta. a tué «Pun coup «le
leu à bout poêlant par le nommé Aissani
Aniar, gardien d(< lu propriété Pou*; Ignace.
\;!''ard était assis sur un-' pierre, a l'en-
Irée de la ferme, quand le gardien h;
mit eu joue e,u lui disant, : Je lire Il,
It 1 ire si tu veux )>, lui aurait, répondu Vil-
lard. Le coup .partit et le pauvre Illlllhcu-
reux tomba foudroyé.
Détail navrant, V illard était l'aîné d'une
fa m il lu nombreuse, à la veille d'être libéré
délinitiivement.
Aïssani, qui ",vai\' disparu dane la nuit
est allé se constituer prisonnier à la gen-
darmerie de lîoufarik.
A lliskra, it !a l'\lIitf de libat.io.nn copieu-
ses, une discussion est survenue entre
llnmrna le-n Salali el l>jenioul ; brusque-
ment. IInmmn. s'est. précipité sur son
ndverttaiiv. armé d'un boussaAdi et Uje-
nioul, l'ai'ère fémorale tranchée, est tombé
frappé c't (1101:'1.
Le meurtrier a pris la fuile ; mais mal-
gré l'heure lardive, après une empiète
(lans tin quartier suspect, il a
été arrôté.
Le lendemain, au cours du transport du
meurtrier pour une confrontation, le père
de III victime i;'Pst élancé pour poignarder
le meurtrevr de sor* fils. L'intervention
opportune de la pnli,'(' a empêché un nou-
veau crime
Asphyxié par les gaz d'un moteur d'auto
Amraoui Ali et Nedja Ahmed, ail ser-
vice de M. Villa, de lliiba-llassen. étaient
venus prendre une aulu en réparâtioy« nu
garage Hagur, à Mirkadem. Cette voiture
n'étant, pue. prête ees deux indigènes
décidèrent de coucher dans l'établissement
pour éviter des frais d'htMel.
Le chauffeur Nedja avait pour mission
d'arrêter le. moteur vers 21 heures, moteur
qui avait été mis en marche pour être rodé.
Niais les deux Arabes '.s'endormirent, et le
moteur marcha toute la nuit, dégageant
des gaz d'oxyde de carbone qui provoquè-
rent leur asphyxie. L'un d'eux, Amaraoui,
est mort ; Nedja, ayant pu avec p 'ine se
traîner au dehors pour respirer, < st hors
de danger.
Une nouvelle ligne terrée
f.a section de La Meskiana à Tébessa de
la nouvelle ligiiç zi voie étroite d'Ouled-
Hhamoun à. Tébessa est ouverte à l'exploi-
tation depuis le 1 T» oclobre i'.i2G.
La nouvelle section comprend, outre les
gares de La Meskiana et de Tébessa, déjà,
ouvertes à l'exploitation, les gares de
M'Zou/.ia et Vouks-les-hains. qui fonction-
nent pour le service complet des colis po$-
1au\, de la grandi; et de la petite vitesse.
Les tarifs (ï.V. et 1\Y. intérieurs ̃ t com-
muns du réseau de l'Kst-Algérien sont élen-
dus à la section de La Meskiana à Tébessa,
qui est ainsi ouverte au Iralie dire
Drame de la vengeance
Le jeune Khelif M'hamed, du douar
Oued lladdad, ;tgé de la ans environ, se
rendait, en compagnie d'un camarade, au
douar voisin pour assister à mie l'été, lors-
qu'il rencontra, en chemin, Metalache Ab-
aelkader, du même douar. ;Vé de ;ï.» ans
environ, accompagné de trois aulre.s indi-
Une conversation sengagea puis, brlls-
quement Melabiche. qui elait orme d un fu-
sil, niit en jolie Khelif M'hamed el déchar-
gea son arme sur lui, presque bout por-
tant. Il s'en I u i I ensuite avec ses trois com-
pagnons.
Khelif M'hamed succomba. ;'i l'ii^pual de
Maneara sans avoir pu pronoueer une seule
parole, t .e crime, aurait eu pour t i 1 < < I > i 1 e la
vengeance.
Lf meurtrier a clé arrêté par ics Roilll\
de l'administrateur de la euinm\):i' mixte
de C.nclierou.
Encore un meurtre
Allonaehe Mohammed Hensaid. d 1 vil-
lage Heni Mammon, douar lk.ni ( hemachi
(Cnmp.dl1.Mnrlehal\ a été tué d- deux
coups de fusil.
Avant de mourir. le mnlheuroiix a pu
désigner son meurtrier.
VlN (fT-SIOI TIli.MK ANNBK. N° 102 LE NUMERO : 30 CENTIMES YKNblllvIH SOin ̃» OCTOBRE 1W0
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1% 0
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
UN AMKUS rUMJtS pàa "LIS ANNALa COLOMAUWMMT LA FftOTMtl*
IMCLUSM DU JOUMCAL
"'A ..Rf 1 .-a.-. r .PIIIII8f
DIRECTEURS = MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAUL T
IIIiiMii H - - : 34, Rui du Mont-Thabor, PARIS-1" IWpfcwi : UOTBI 1141
x f- va m 4 mob a Mob
jw'aaBaf w.- : : .::: : ir.
Ir~m~MM M~- m - - M-
- - - - - - - -
Ch, èàiiam" au dbpm% 'a lu il;m
Les revendications de la Chine
Les événements de Chine, dont nous parlions
dans un précédent article, se développent dans
le sens qui était à prévoir. Les armées de Kuo-
Min-Uun continuent leur avance, descendent le
Yang- l sé e* se trouvent même à proximité de
Shanb-Haï. Une grande bataille se livierait en
ce moment pour la possession de cette ville, de
cet immense esnporium le pius considérable c'e
l'Extrême-Orient après Hong-Kong. La prUo
de cette villo parait assez vraisemblable si nous
nous en referons aux nouvelles que nous donnent
ec la façon la plus parcimonieuse et la plus in-
cohérente les agences qui se chargent de nous
renseigner sur les événements du Pacifique.
On ne saurait nier les conséquences de r oc.
cupaticn de Shang-Hal par les troupes natio-
nales, non que l' on puisse supposer avec quel-
que vraisemblance qu' elles partiront de là pour
la conquête de la Chine septentrionale et
qu'elles s' efforceront de donner la main au ma.
réchal chrétien Feng- Y uhSiang qui revient de
Russie, ayant fait une ample provision de toonr
naie et d'ardeur belliqueuse. Les croqua que
donne la presse de grande information en rédui-
sant les distances au delà de toute imagination
latent croire que l'opération est beaucoup plus
tacile qu'elle ne l'est en réalité. L'avenir, au
res:c, et un avenir assez rapproché, je crois,
nous fixera à cet égard.
L'opinion publique occidentale, ou plus exac-
tement l' opinion publique française car, en
Angleterre, les journaux s'émeuvent de la tour-
rure des événements ne parait pas très atten-
tive à ce qui se parte dans ces pays lointains.
Des nouvelles en quelques lignes perdues au
milieu d'un océan d informations la mettent de
temps à au're au courant des faits. Mais on
n'en marque pas l'importance. La prise de la
viiste agglomération Hankeou-Outchang-Han-
Yang a passé pour ainsi dire inaperçue. Et st
la prcsîc bclcheviste, obéissant aux suggestions
de l' ambassade russe, n'avait, pas jeté cette nou-
velle dans le grand public, personne ne s'en
soucierait guère, à l'exception de quelques cer-
cles assez restreints. Les milieux parlementaires
eux-mêmes sont beaucoup plus- soucieux des ré-
sultats du Congrès de Bordeaux ou des mani-
festations oratoires de quelques leaders politi-
(lues que des péripéties d'une lutte qui, bien
qu'elle se déroule à plusieurs, milliers de kilo-
mètres de chez nous, peut avoir sur notre pays
des répercussions qu'il est fort difficile de cal-
culer dès maintenant avec précision, mais qui,
on peut en être sûr, ne manqueront pas d'être
graves.
Quelles seront ou peuvent être les conséquen-
ces de la victoire des armées cantonaises ? La
holche\;sa ion de la Chine s'ensuivra-t-elle ?
Certains le croient, mais ce n'est pas notre sen-
timent ni d'ailleurs celui des hommes qui con-
naissent un peu cet ivunenae pays.
Sur ce qui se passera si I armée Kuo-Min-
Chin entre à bhang-Haï, les suppositions peu-
vent se donner libre cours, et il est loisible à
chacun de se tracer de l' avenir l'image qui lui
convient le mieux. Ce jeu peut ne pas être tota-
lement dépourvu d'intérêt, mais il est, en défi-
nitive. assez vain.
Nous avons heureusement quelques docu-
ments qui sont susceptibles de fixer un peu nos
idées : ce sont les manifestes, les écrits où les
patriotes chinois ont développé leurs revendi-
cations. Parmi ces textes, le plus important est
sans contredit, celui où le ministre des Affaires
étrangères du Gouvernement de Canton Hu-
Han-Min expose aux peuples de T univers les
griefs de son Gouvernement contre les puis-
sances étrangèreJ. Nous allons l'analyser à titre
documentaire.
Hu-Han-Min s'adresse beaucoup moins aux-
Gouvernements qu'aux peuples auxquels il
explique le sens de l'agitation qui ttouble la
Chine. Cette agitation, dit-il, n'est pa? "œuvre
d'influences étrangères ; elle est - due à ce que
les Chinois se sont aperçus que les agissements
des puissances lèsent leurs intérêts. Ils se sont
tendu compte qu'ils ne sont pas une nation
indépendante comme Je Japon, la Russie, r An-
gleterre, la France, etc., que leur pays n'est
même pas une colonie comme l'Inde, mais, sui-
vant l'expression de Sun- Y at-Sen, « une hyper-
colonie » que dominent toutes les puissances si-
Rnataires du Protocole boxer.
- Depuis la guerre de rOpiwn, les puissances
ont imposé à la Chine « une série de traités qui
barrent la route à ses progrès économiques et
politiques ». Ces traités « sont des traités d'iné-
galité, dïnjice, d'inhumanité imposés au
temps de notre (c'est Hu-Min qui parle) fai-
blesse national e ». Ils leur donnent les clefs de
toutes nos portes, de sorte que la Chine est dans
l'impossibilité de régler ses importations et Ni
exportations. elle n'a aucun contrôle sur ses ta-
rifs douaniers. Llle est ainsi dépossédée d'une
des prérogatives essentielles d'un Etat indépen-
dant. Les industries, les voies de communica-
tion, les ports sont entre les mains des puis-
fances étrangères. C'est le cas, notamment, de
Shang-Haï, qui est un Etat dans t hjtat gau-
verné par les lois étrangères. « Les cours de
justice sont administrées par des étrangers, dans
leurs propres intérêts, à l'exclusion des intérêts
de la Chine. » Nos finances sont dominées par
les traités qui nous ont été imposés. « Nos mers
sont soigneusement réglementées et gardées, de
torte que pas un Chinois ne peut avoir une en-
trée ou une sortie dans son propre pays. »
Hu-Han-Min proteste ensuite contre le ré-
gime des concessions étrangères, contre le pri-
vilège d'extraterritorialilé, contre l'exploitation
dont sont victimes les ouvriers chinois traités
» selon les méthodes médiévales, heU. jusqu'à
la plus muett des soumissions et abattus sans
pitié à coups de fusils par des soldats merce-
naires et une police recrutée dans les bas- fonds
de la Société. » Ceci a été écrit au lendemain
de la répression des grèves de Shang-Hal au
printemps 1925.
Le ministre cantonais dénonce l'éducation
qui, dans les concessions, est donnée à la jeu-
nesse chinoise, éducation qui ne se propose pas
son développement intellectuel et moral, mais
a. « en réalité, pour but de la corrompre, de
la dégrader, afin qu' elle puisse être utilisée dans
l'horrible exploitation de notre pays ».
Enfin, dans - les - concessions se trouve la clef
des troubles inférieurs. Car c'est là que les mi-
litaristes trouvent leurs points d'appui. C'est de
là qu'ils tirent les subsides e. les encourage-
ments. « C'est là, écrit Hu-Han-Min, que tou-
tes les conpirations contre notre liberté et con-
tre nos mouvements populaires sont tramées et
invariablement quelque puissance impérialiste
ou ses agents sont derrière les conspirateurs. »
L" auteur du document fait un rapide histori-
9.des événements qui se sont succédé depuis
le mouvement boxer, la chute de la dynastie
mandchoue, le rôle des chefs militaires, agents
stipendiés des puissances rivales, l'un soudoyé
par le Japon, un autre par les Anglo-Saxons,
et il rend les traités imposés à la Chine respon-
sables de ces troubles sans cesse renaissants.
Il continue en ces termes qu'il est utile de
reproduire textuellement : « En conséquence,
nous demandons que notre statut international
soit changé sans délai sur la base de I égalité
avec les autres nations. Notre peuple ne deman-
de qu'à être placé au niveau des autres nations:
égalité dans les relations internationales. indé-
pendance dans l' exercice de son droit souve-
rain. Ceci comporte 1 abolition des droits extra-
territoriaux, de la juridiction étrangère, des pri-
vilèges économiques qui pont unilatéraux dans
leur nature. Nous demandons le retour des
douanes maritimes à la nation, afin qu'elle
puisse adopter telles polices économiques sus-
ceptibles d. avancer notre développement éco-
nomique. Nous demandons les clefs de notre
propre - maison. »
Donc, abolition des traités unilatéraux, abo-
lition des concessions et par là le militarisme
privé de l'appui étranger sera frappé à mort,
les rivalités entre puissances cesseront, la paix
renaîtra en Chine, une collaboration cordiale
s'établira entre elle et les pays étrangers et les
risques d'une guerre mondiale sur les bords du
Pacifique seront écartés.
Le manifeste se tertpine par ces mots: « Peu-
pics de l'univers, la Chine n' est pas dirigée par
des agitateurs qui entretiennent les troubles con-
tre les étrangers, comme on vous le laisse en-
tendre. La Chine se lève. [poussée par un sen-
timent profondément enraciné de torts et d'in.
justices soufferts entre les mains d'exploiteurs
- sans âme. - Elle est - - incapable de supporter plus
longtemps ces torts et ces injustices. La justice
pour nous signifie indépendance, sans préjudice
pour vous. Au contraire, cela signifiera pour
vous plus de prospérité économique, plus d'as-
surance que la paix du monde ne sera pas trou-
blée. Cela signifiera que votre civilisation dif-
fère de la barbarie et des déprédations médié-
vales. »
Tel çst le manifeste éloquent, passionné qui
contient les revendications des nationalistes chi-
nois. Nous n'y avons relevé aucune trace de
pensétf bolcheviste, mais nous y avons remarqué
l'expression d' un patriotisme très vif. Peut-être
que l'analyse que nous en avons impartialement
donnée aidera dans quelque mesure certains de
nos lecteurs à mieux comprendre la portée des
événements qui se déroulent en Extrême-Orient.
Henry Fontanierf
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Allaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
UNE COMMISSION 1
MM. Raymond Poincaré, président du
Conseil, ministre des Finances et Léon Per-
rier, ministre des Colonies, se sont mis d'ac-
cord pour décider de nommer une Commis-
sion interministérielle de six membres, trois
de la rue de Rivoli et trois de la rue Oudi-
not, pour examiner dans quelles conditions
doit être établi le nouveau régime de la
Banque de l'Indochine, qui sera ultérieure-
ment soumis à l'examen du Parlement.
L'AVIATION COLONIALE
llaraeiUe-Alger
Le pilote Burri, qui, à bord de l'hydravion
i Météore. avait dû revenir à Marignane, en
est reparti hier à 7 heures. A 13 h. 35, il
amerrissait à Alger, après un voyage sans
incident, mais contrarié par un assez vif vent
debout.
France-Madagascar
L'information que nous donnions hier sur
la croisière des hydravions des lieutenants
de vaisseau Guilbaud et Bernard, est à com-
pléter comme suit : Après avoir amerri à
Port-Etienne, le 17 octobre, à 14 h. 30, ils
ont tous deux atteint Saint-Louis, le 18 oc-
tobre, à 14 h. 30.
Ils ont dû repartir hier à destination de
Bamako.
ln
TAUX DE LA ROUPIE
l.e gouverneur des établissements français
dans l'Inde vient de faire connaître au minis-
tre des oolonies qu'à la date du 21 octobre 1986
le taux ofllciel de la roupie était de Il fr. 80.
Les mercantis aux colonies
le reçois de V un de mes corres-
pondants habituels en Indochine
une lettre assez amllsallte. et dont
je crois intéressant de donner quelques
extraits.
C'est une diatribe, parfois gaie, parfois
sévère, contre les mercantis. L'espèce ne
manque pas dans les colonies françaises, il
semble même qu'elle y ait trouvé des ter-
rains particulièrement favorables à son dé-
veloppement. Les variétés sont nombreuses.
Mon ami en note quelques-unes d'une plume
alerte et piquante. Puis il réserve ses meil-
leurs coups à ceux qu'il appelle les croco-
diles de L'alimentation.
c Tel article acheté en francs avec une
piastre alors au cours de 12 francs change
d« prix au fur et à mesure de la hausse de
la piastre. » Pour ma part, je trouve cela
assez naturel, le marchand de tel ou tel
article devant, en toute logique, calculer
avant la vente quel sera le prix de rempla-
umellt, Mais évidemment, il y a la mesure
et si je trouve légitime la montée du prix
des marchandises quand se produit la mon-
tée de la piastre, je suis bien obligé de re-
connaître que la seconde montée n'est pas en
relation normale avec la première, on réci-
proquement.
- « Un kilog d'Initié, il y a six mois, coûtait
1 J francs ; la piastre monte de 1 franc, le
kilQ est porté à 17; nouvelle hausse de 1 fr.
sur la piastre, hausse de 8 francs sur le kilo
d'huile qui monte à 25 francs. » Est modus
in rébus, comme nous l'apprend le petit sup-
plément du Larousse à feuilles rouges. Alo"
correspondant ajoute. et i'avoue qu'il m'est
difficile de vérifierf et non moins difficile
de croire à Vinvraisemblance : « Ce sont, du
reste, les crocodiles précités qui alimentent
certaines campagnes dont vous ne pouvez
pas, en France, deviner l'origine, et qui sont
excitées et conduites par des particuliers qui
ont beaucoup plus de soucis pour leur ga-
lette que de craintes d'une révolte, » Et il
remarque, bien entendu, comme tout bon
Français, digne de ce nom : « Notez que si
j'étais à la place de ceux qu'on attaque, je
ne mettrais pas longtemps à fermer le bec
aux assaillants. » Nous sommes toujours et
partout les mêmes : c'est dommage, Garo,
que tu n'es point entré, etc.
Mais continuons notre lecture : « la
hausse appelle la hausse. Et alors, les fonc-
tionnaires vivent très difficilement ; purée
ordinaire, ou purée noire; réclamatiolls, pro-
testations, revendications ; relèvement des
soldes de 5 ou de 6 %; conséquences : relè-
vement des prix de 20 %, les caïmans ou-
vrent leurs gueules et les referment, satis
faits. » Mon correspondant pratique le prin
cipe de la continuité des métaphores. Mais
le voici qui quitte le style figuré :
« On n'arrivera à rien, absolument à rien,
tant qu'on n'aura pas limité ici les bénéfices
des professions de ce genre, et l'on aura
beau augmenter les soldes, jamais on ne
pourra étaler. Avant la guerre, nous avons
connu des commerçants modestes qui vivaient
sur leur fonds, et mettaient de côté, fous les
ans, quelques billets de mille. Ils n'en de-
mandaient pas plus. Maintenant si on ne
fait pas fortune en deux ou trois années, si
on ne se met pas en état de revendre un
fonds de 100.000 francs cinq jois plus qu'on !
ne l'a acheté, on trouve que la vie; n'est pas
intéressante. Alors, il n'y a rien * à espérer
pour les non commerçants aux colonies. »
Il m'est, une fois encore, je le redis, ma-
laisé de distinguer la part de vérité que je
sens grande et celle de l'exagération que je
devine réelle. Il nie paraîtrait fccu conforme
à l'esprit critique de conclure qu'il n y a, en
Indochine ou dans nos colonies, que des
mercantis Pressés de faire fortune par tous
les moyens, et que les commerçants modestes
ont disparu devant toutes les variétés de
crocodiles. le suis persuadé du contraire.
Mais n'est-il pas curieux de retrouver sous
toutes les latitudes les mêmes plaintes et
toujours dans les mêmes le!rencs? Et là où
elles sont fondées, n'est-il pas plus facile
dans nos provinces lointaines que sur notre
vieille terre de France de mettre un terme à
des Praliiiies de ce genre? Car enfin, pour
teprêlldreL le style imagé de mon vieux colo- :
mal, si les crocodiles ont plus de facilités
qu'en France pour se grouper en vue de
l'attaque soit des porte-monnaie, soit des
fonctionnaires, ceux qui ont pour devoir de
leur donner la chasse sont aussi plus à l'aise
pour les poursuivre et les exterminer. Je
n'ignore pas que les caïmans ont la peau
dure, mais c'est le métier du bon chasseur de
savoir où il faut viser, et du bon tireur de
ne pas manquer son coup. ;
Mario Rouit an,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre,
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
A L'OFFICIEL
--0-0-
Les importations d'origine
et de provenance tunisiennes
Lo « Journal Officiel » du 22 octobre publie le
relevé des produits d'origine pt de provenance
tunisiennes importas on France ou en Algérie
pendant la première Monde du mois d'octobre.
Le relevé fqit ressortir notamment qu'à la
date du 10 octobre 1926, les quantités totales
imputées A l'lrrivée étaient les suivantes :
t'our les vins de raisins frais, 210.705 hecto-
litres sur un crédit de 500.000 hectolitres ;
Pour les huiles H'olive et de grignons, 102.415
quintaux sur un crédit de 300.000 quintaux.
Le budget des colonies
--0-0 -
La Commission des Finances de la Cham-
bre a poursuivi, hier après-midi, l'examen du
budget de 1927.
Elle a adopté le budget de la marine (avec
des réductions dont le montant s'élève à 101
millions).
Sur le rapport de M. Archimbaud, elle a
ensuite adopté le budget des colonies, non
sans avoir voté une augmentation de crédits
nécessitée par le renforcement des effectifs
militaires en Indochine. C'est en raison des
événements de Chine et pour protéger éven-
tuellement notre colonie contre les troupes
rouges que la Commission, sur la demande
même de M. Varenne, Gouverneur Général
de l'Indochine, a voté ces crédits qui permet-
tront la nouvelle formation, dans cette co-
lonie, de deux batteries, d'un bataillon et
d'une demi-escadrille.
Rappelons, au reste, que M. Alexandre
Varenne n'avait pas attendu les crédits de
l'an prochain pour commencer à renforcer
sérieusement la défense de l'Indochine, tant
navale qu'aérienne, en organisant et déve-
loppant notamment cette dernière pour la-
quelle il a fait venir de France de nouveaux
appareils. C'est une importante satisfaction
donnée au peuple annamite qui, depuis si
longtemps, aspirait à se sentir défendu.
Les compressions du budget des colonies
Les ministres se sont réunis en conseil de
cabinet, au ministère des Finances, sous la
présidence de M. Raymond Poincaré.
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
a donné des indications sur les compressions
de dépenses qu'il compte effectuer dans son
ministère.
M. Léon Perrier a toutefois signalé la mo-
dicité extrême de son budget « civil » dont
la dotation ne dépasse pas 21 millions.
Les Agences coloniales
M. Robert Sérot, député de la Moselle,
a fait adopter hier par la Commission des
finances de la Chambre, un vu-u réclamant
une coordination plus complète des diverses
agences des colonies françaises à Paris et
l'établissement d'une liaison plus étroite en-
tre ces agences et l'Office nat:onal du com-
merce extérieur.
Rappelons qu'il y a deux ans, M. Edouard
Daladier, ministre des Colonies, avait lon-
guement examiné un projet tendant à l'ins-
tallation dans un seul immeuble des diverses
agences coloniales présentement disséminées
dans différents quartiers de Paris.
Une dépense de 20 millions avait été alors
envisagée. Le Gouvernement Général de
l'Indochine avait accepté de prendre à sa
charge 10 millions. Cinq autres millions de-
vaient être supportés par le Gouvernement
Général de l'A. O. F., et les cinq millions
restant devaient être mis à la charge des
Gouvernements Généraux de l'A. E. F., de
Madagascar et des Gouvernements des autres
colonies.
L'économie de ce projet qui ne put alors
aboutir, devait assurer une liaison absolue
entre les divers services des agences colo-
niales et permettre la réunion dans un seul
immeuble de toute la documentation relative
à nos possessions d'outre-mer.
–-
Les mandats coloniaux
00
Le bruit courait à Genève, ocs jours der-
niers, que la session de décembre du Con-
seil de la S. D. N. serait marquée par une
entrevue sensationnelle de MM. Mussolini et
Stresemann. Elle aurait particulièrement
pour objet la répartition (les mandats colo-
niaux à l'égard desquels l'Allemagne et
l'Italie croient avoir des droits semblables.
Mais d'un côté comme de l'autre, des dé-
mentis ont infirmé cette étonnante nouvelle.
Il fallait s'y attendre. L'Allemagne et l'Ita-
lie peuvent bien respectivement chercher
une solution au problème de la. surpopula-
tion, ou des satisfactions au besoin de ma-
tières premières - mais dans une atmos-
phère cordiale. On ne voit pas ce qu'elles
auraient à gagner à former un syndicat de
mécontents.
D'autre part, on dit encore à (lenève que,
dans la prochaine entrevue qui doit avoir
lieu entre MM. Briand et Mussolini, la
question du transfert du mandat syrien à
l'Italie fera l'objet d'une discussion. La
France serait disposée à renoncer à ce man-
dat en faveur de l'Italie, à condition que
le gouvernement de Rome, de son côté, re-
nonce pour l'avenir à toute prétention terri-
toriale visant soit la Tunisie, soit le Maroc.
L'émir Chebik Arslan, qui a eu des entre-
tiens à ce sujet avec M. Grandi, ministre
des Affaires étrangères d'Italie, accepterait
au nom des Syriens ce transfert. Si un ac-
cord se fait à ce sujet, l'Italie prendrait le
mandat pour une période de six années,
mais au bout de trois ans, elle demanderait
à la S. D. N. de lever ledit mandat, lequel,
serait alors transformé en un protectorat.
L'Allemagne réclame, elle aussi, le man-
dat syrien, faisant valoir qu'elle pourrait
ainsi récupérer en partie ses colonies per-
dues.
Ce second « on-dit P, comme on voit, est
en flagrante contradiction avec le premier.
Il évoque une rivalité, plutôt qu'une en-
tente de l'Allemagne et de l'Italie.
L'escadre de la Méditerranée
--00
Une division légère do l'escadre de la
Méditerranée, composée des contre-torpil-
leurs Tigre, Amiral-Senfis ; des torpilleurs
Enseiqnr.-'Rovx, Ensoignc-Cwabohlo., Toua-
reg, Annamite, IIoua, Somali et des sous-
marins Requin, Narval, tf()n-Mignot et
Maurice-Callot, est entrée dans lIe port de
Bizerte pour effectuer son ravitaillement
complet.
U niol fi caRlliigeneral de h Guyall
00 -
La session extraordinaire du Conseil Général
de la Guyane a été ouverte par le Gouverneur
p. i. qui a prononcé à cette occasion une courte
allocution.
Il a d' abord fait un appel à l' Assemblée ppur
fixer la contribution de la Colonie destinée au
relèvement du franc, et un appel à la popula-
tion guyannaise pour la contribution volontaire.
Il a ensuite appelé l' attention du Conseil Gé-
néral sur la deuxième question figurant à l'ordre
du jour, c' est-à-dire l' application aux colonies
de la récente loi du 6 avril 1926 portant relève-
ment des droits inscrits au Tarif général des
Douanes.
« Sans doute, a dit le Gouverneur, le budget 1
local trouverait, dans l' exécution pure et sim-
ple des dispositions de cette loi, une impor-
tante source de revenus qui lui serait du plus
grand profit. Mais cette mesure aurait pour con-
séquence d'entraîner un renchérissement exces-
sif du prix de la vie. Il vous appartiendra donc
de procéder à une judicieuse ventilation qui
permette de tenir compte," autant que possible,
des intérêts en présence.
Après quelques considérations sur cette ques-
lion, le Gouverneur intérimaire a déclaré :
« Laissez-moi, toutefois, avant de quitter
cette enceinte, vous renouveler l'expression des
sentiments de hau'e estime que je professe pour
les membres de votre Assemblée, et vou dire
une fois de plus combien je suis sensible aux
témoignages de confiance et de réelle amitié
que vous me prodiguez. La plus parfaite en-
tente règne entre les Corps éjus et l'Adminis-
tration. »
Dans sa dernière séance, le Conseil Gé-
néral a autorisé à titre de contribution de la
Colonie à la Caisse d'amortissement de la dette
à court terme de rEtat : l' abandon des titres de
rente 3 actuellement en compte à la caisse
de réserve e'. d'une valeur d'achat de 584.590
francs 67.
.Ia ,–
Références professionnelles
Noire humoriste confrère Cyrano évo-
lue l'amusunte histoire d'une demande
administrative d'ouverture à Douala d'une
do ces maisons « que la morale réprouve
et que la police tolère ».
Le chef de !a police de la capitale du
Cllmeroun réclama alors à son collègi
de Cotonou des références de moralité sur
tlu demanderesse déjïi installée au Doho-
mey où elle tenait un débit de Surissons.
La réponse suivante lui fut adressée :
Colonie du Dahomey
Cercle de Cotonuu
Commissariat de police.
Colo non, If, mars 11^5.
Nous soussigné, Z. , commissaire de
police de la ville de Cotonou, chargé d'en-
quêter sur la daine X., domiciliée à Co-
tOlloU, déclarons, après examen conscien-
cieux, que la dame X. gùre depuis plu-
sieurs mois un calé à Cotonou, que ledit
café, pour être d'accueil facile, n'en est
pas moins tn's sérieusement tenu, que
nous n'avons pu, vu noire [ollclioll, expé-
rimenter par nous-même les qualités île
la dame A., mais qu'ayant interroqc à ce
sujet divers jeunes gens, nous avons ap-
pris par eux que ses manières ne donnaient
lieu à aucun reproche et que la dame S.
constituait à tous égards un excellent sujet,
émanant d'ailleurs du cadre des sous-
matlresses de maisons closes de la. Métro-
pole.
En foi de quoi nous avons délivré la
présente attestation.
Ces brillantes références professionnel-
îles décidèrent immédiatement l'oetroi de
l'autorisation sollicitée.
.0»0.
Syadicat de la Presse Coloniale Française
-
A la dernière séance du Syndicat il a été
procédé ii l'Aiection d'un vice-président, en
iinnplacement, de M. Victor Taunny,deeede.
M. (ïratien Can^nee. ,député de la Guade-
loupe, rédacteur à la te l)emoiira:t.ie Sooia-
le n, a été élu vice-président à l unanimité.
UNE VICTOIRE FRANÇAISE AU GOLF
Nous enregistrons avec plaisir la victoire
de Mlle Thion de la Chaume, fdle du dis-
tingué directeur général de la Banque de
la
championnat de golf de W'orlleston (Angle-
terre).
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du 14 octobre 1926 portant modifica-
tion à l'article 252 du décret du 30 décem-
bre 1912 sur le régime financier des colo-
nies. •»
Aux ternies de eo décret, le paragraphe I"1
de l'article ^52 du décret du M c"('lHhl'f' 111:?
est. modifié ainsi qu'il suit, n compter 0111 lor
janvier W27 :
« Les recettes fr effectuer hors dos e.limites
auxquelles elles appartiennent sont reali.-ées
par les comptables du 'lYflsor qui en tiennent,
compte nu trésorier-payeur de la colonie
er
termédiaire du ministre des l'inaneos. si le
recouvrement est effectué en I rnnee et. par
l'intermédiaire du Gouverneur si ce recouvre-
ment est effectué dans une autre colonie. n
I.e présent décret rv
te mandat français.
(J. 0. du 22 octobre 1926.)
La siioaiion militaire au Marie
–00
La coopération franco-espagnole
Le général lloicliut, ï 11 • • r 1 !V1 • •1 du Conseil
supérieur de la Cuerre, r<.i.iiuaiidaiit su-
périeur des troupes du Matoe, cite l'or-
dre de l'armée le réyiinenl de lé^mu étran-
gère espagnole Kl l'ereio dans 1» s termes
suivants :
Mugnilique régiment qui, sous les ordres 'te
son chef héroïque, plusieurs fois blessé au feu,
a illustré son drr.peau sur tous les champs de
bataille du Maroc,. A aussi appurUi à l'armée
française l'uide la plus eflieaee.
Digne émule de la Lésion étrangère frnnçnisi».
modèle éclatant de la vaillatiee et de l'esprit de
sacrifice.
La présente cilalion cnniporfe i'allribu-
tion de la croix do gin-no des T.O.K. avec
i!nie au drapeau du régiment r't au colo-
'wl Mil'an-Aslruy.
EN SYRIE
---- o o-
A Soueida
M. Consul, accompagné du * nmil (iametin,
a fait à Soueïda une eutr
Andiva. Iouïes les troupes lu non! et du sud
du DjetM'l, groupées a .Soueïda ont deliie sur
le plateau 01" s'est déroulée !Il bataille pour
la pri.'M* de la ville.
Apres la revue, le haut-< onmiL-suire a reç'u les
grands ̃•Iwfs druses récemment -()'Jmi.;;, pnrnu
Ip';¡¡IJf'!" M/lui fîuffar.
COUMER DE L'ALC£ROE
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Deux meurtres
Le jeune ilard lîogei', soldat eu per-
mission à liirtouta. a tué «Pun coup «le
leu à bout poêlant par le nommé Aissani
Aniar, gardien d(< lu propriété Pou*; Ignace.
\;!''ard était assis sur un-' pierre, a l'en-
Irée de la ferme, quand le gardien h;
mit eu joue e,u lui disant, : Je lire Il,
It 1 ire si tu veux )>, lui aurait, répondu Vil-
lard. Le coup .partit et le pauvre Illlllhcu-
reux tomba foudroyé.
Détail navrant, V illard était l'aîné d'une
fa m il lu nombreuse, à la veille d'être libéré
délinitiivement.
Aïssani, qui ",vai\' disparu dane la nuit
est allé se constituer prisonnier à la gen-
darmerie de lîoufarik.
A lliskra, it !a l'\lIitf de libat.io.nn copieu-
ses, une discussion est survenue entre
llnmrna le-n Salali el l>jenioul ; brusque-
ment. IInmmn. s'est. précipité sur son
ndverttaiiv. armé d'un boussaAdi et Uje-
nioul, l'ai'ère fémorale tranchée, est tombé
frappé c't (1101:'1.
Le meurtrier a pris la fuile ; mais mal-
gré l'heure lardive, après une empiète
(lans tin quartier suspect, il a
été arrôté.
Le lendemain, au cours du transport du
meurtrier pour une confrontation, le père
de III victime i;'Pst élancé pour poignarder
le meurtrevr de sor* fils. L'intervention
opportune de la pnli,'(' a empêché un nou-
veau crime
Asphyxié par les gaz d'un moteur d'auto
Amraoui Ali et Nedja Ahmed, ail ser-
vice de M. Villa, de lliiba-llassen. étaient
venus prendre une aulu en réparâtioy« nu
garage Hagur, à Mirkadem. Cette voiture
n'étant, pue. prête ees deux indigènes
décidèrent de coucher dans l'établissement
pour éviter des frais d'htMel.
Le chauffeur Nedja avait pour mission
d'arrêter le. moteur vers 21 heures, moteur
qui avait été mis en marche pour être rodé.
Niais les deux Arabes '.s'endormirent, et le
moteur marcha toute la nuit, dégageant
des gaz d'oxyde de carbone qui provoquè-
rent leur asphyxie. L'un d'eux, Amaraoui,
est mort ; Nedja, ayant pu avec p 'ine se
traîner au dehors pour respirer, < st hors
de danger.
Une nouvelle ligne terrée
f.a section de La Meskiana à Tébessa de
la nouvelle ligiiç zi voie étroite d'Ouled-
Hhamoun à. Tébessa est ouverte à l'exploi-
tation depuis le 1 T» oclobre i'.i2G.
La nouvelle section comprend, outre les
gares de La Meskiana et de Tébessa, déjà,
ouvertes à l'exploitation, les gares de
M'Zou/.ia et Vouks-les-hains. qui fonction-
nent pour le service complet des colis po$-
1au\, de la grandi; et de la petite vitesse.
Les tarifs (ï.V. et 1\Y. intérieurs ̃ t com-
muns du réseau de l'Kst-Algérien sont élen-
dus à la section de La Meskiana à Tébessa,
qui est ainsi ouverte au Iralie dire
Drame de la vengeance
Le jeune Khelif M'hamed, du douar
Oued lladdad, ;tgé de la ans environ, se
rendait, en compagnie d'un camarade, au
douar voisin pour assister à mie l'été, lors-
qu'il rencontra, en chemin, Metalache Ab-
aelkader, du même douar. ;Vé de ;ï.» ans
environ, accompagné de trois aulre.s indi-
Une conversation sengagea puis, brlls-
quement Melabiche. qui elait orme d un fu-
sil, niit en jolie Khelif M'hamed el déchar-
gea son arme sur lui, presque bout por-
tant. Il s'en I u i I ensuite avec ses trois com-
pagnons.
Khelif M'hamed succomba. ;'i l'ii^pual de
Maneara sans avoir pu pronoueer une seule
parole, t .e crime, aurait eu pour t i 1 < < I > i 1 e la
vengeance.
Lf meurtrier a clé arrêté par ics Roilll\
de l'administrateur de la euinm\):i' mixte
de C.nclierou.
Encore un meurtre
Allonaehe Mohammed Hensaid. d 1 vil-
lage Heni Mammon, douar lk.ni ( hemachi
(Cnmp.dl1.Mnrlehal\ a été tué d- deux
coups de fusil.
Avant de mourir. le mnlheuroiix a pu
désigner son meurtrier.
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