Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 octobre 1926 19 octobre 1926
Description : 1926/10/19 (A27,N160). 1926/10/19 (A27,N160).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63972090
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
UN ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT Ut PBÔAMtTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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DIRECTEURS : MARCEL RUEDEi. et L.-G. THÊBAULT
Itlltlli.1 et A- : 34, Rim du Mont-Thabor, RARIS-1* IWfàm : LlDftI IMI
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COIIIDI rwéflier aux crillu Flelve RoIge
.- .---- oeu» -
Chaque année à la fin du printemps une
vive inquiétude règne au 1 onkin : Que sera
la crue du l'leuve Rouge ? Hanoï sera-t-il
- menacé ? Les digues du Heuve seront-elles
forcées par les eaux ou volontairement crevées
pour éviter l'inondation de la capitale indo-
chinoise dont une grande partie se trouve à un
niveau très intérieur à celui des berges ? Un
vaste territoire sera-t-il alors submergé et une
grande partie de la récolte perdue ?
De pareilles éventualités ne sont pas rares
et constituent toujours des désastres pour un
pays où la population est si dense qu elle
cultive jusqu' au talus des routes pour se nour-
rir, et même misérablement.
Bien que nous soyons au Tonkin depuis
quarante ans, nous n' avons encore rien fait
'efficace pour remédier à une situation cepen-
dant des plus graves puisque. presque une an-
née sur deux, des centaines de kilomètres car-
rés sont dévastés par l'inondation.
Depuis une quinzaine d' années l'Adminis-
tration des Travaux publics étudie la question.
Ce délai, cependant assez long, ne lui a pas
été suffisant peur rassembler les données défi-
nitives du problème. Elle n en a même, sem-
ble-t-il. recueilli que fort peu et les auteurs des
différents projets présentés jusqu' ici pour la
défense du delta tonkinois contre les déborde-
ments du Fleuve Rouge, ne peuvent témoigner
eux-mêmes, vis-à-vis de leurs propositions,
que d'une confiance extrêmement faible, ce
qui impressionne très péniblement quand on
sait quels intérêts sont en jeu et quelles som-
mes coûteraient les travaux proposés.
Il semble cependant qu' une solution existe
qui, non seulement supprimerait à coup sûr les
crues anormales, mais présenterait pour le
Tonkin, au point de vue économique, de tels
avantages que le coût de sa réalisation ne
constituerait pas un empêchement. Cette so-
lution, qui transformerait en un énorme réser-
voir de retenue., le plus important des affluents
du Fleuve Rouge,, n' a pas été envisagée dans
les études des Ingénieurs des Travaux Pu-
blics du Tonkin. Ceux-ci ont bien énuméré,
parmi d' autres remèdes, l'établissement de ré-
servoirs, mais au point de vue simplement
théorique et pour déclarer que leur exécution
serait impossible en tenant compte des prin-
c bes suivants :
1 ° Les réservoirs de crue ont un effet cer-
tain lorsqu'ils sont établis sur le cours d' eau
principal et sont voisins de la région à proté-
ger ;
2" Lorsque s réservoirs sont placés sur les
affluents, les résultats en deviennent incertains
et le système n'est admissible tout au plus
que dans le cas d'un petit nombre de léser-
voirs établis sur les plus grands affluents et
dans des conditions * absolument spéciales ;
3° Il ne paraît pas y avoir au 1 onkin d em-
placement propre à un réservoir de crue ;
4° En admettant a priori quun emplace-
ment existe pour l'établissement d un réser-
voir efficace, le prix d éxécution serait telle-
ment élevé qu'il serait prohibitif, d'autant plus
qu'un pareil ouvrage n'ayant d'utilité qu en
temps de crue anormale, les sommes dépensées
seraient improductives les années de crue nor-
male.
De ce rapide exposé il apparaît que la
question est traitée avec une certaine étroitesse
d'esprit. Aucune étude approfondie de la ré-
Si on n' a été faite jusqu 'ici, empêchant toute
discussion sur la valeur d'un projet.
Contrairement à l' opinion exprimée par les
ingénieurs, il existe au Tonkin, pour un réser.
voir de retenue, un emplacement tel que cet
ouvrage, quoique non placé sur le Fleuve
Rouge, aurait cependant sur les crues une ac-
tion régulatrice absolue protégeant le delta
avec la plus certaine efficacité. Cet ouvrage se
trouverait bénéficier de conditions de récita-
tion et d'action particulièrement favorables.
Ce réservoir serait en effet unique. Placé
sur le plus grand affluent du Fleuve Rouge :
la Rivière Noire, il serait constitué par la val-
lée de la rivière même, laquelle serait entière-
ment fermée par des barrages dent la hauteur
serait sufifsante pour que la totalité des eaux
de crues à partir d une certaine cote soient re-
tenues dans le bassin de cette rivière.
Il y a là des « circonstances spéciales »
d'une importance capitale suffisant à assurer
l'efftcacité de l'ouvrage. Celui-ci coûterait
évidemment des sommes importantes mais, par
suite des circonstances géologiques et orogra-
phiques de la région, les dépenses seraient
moindres que celles escomptées. D autre part,
les avantages économiques qui en résulteraient
pour la colonie seraient tels qu'ils permet-
traient de ne pas considérer, a priori, comme
dirimant, l' argument tiré du prix de revient
élevé, sans examen approfondi du projet lui-
même et de ses conséquences, examen qu il
est encore à peu près impossible d'effectuer.
La Rivière Noire, affluent du Heuve
Rouge prend sa source au Yunnam, non loin
de ce demier. Les deux cours d'eau coulent
parallèlement séparés seulement par un im-
portant massif montagneux jusqu'à ce que, ar-
rivée à Chobo, à 750 kilomètres environ de sa
source, la Rivière Noire tourne à angle droit
pour se jeter à cent kilomètres de là, dans le
PUnv» Rnuae. à l'entrée du delta.
En amont de Chobo, la rivière Noire
s'est répandue entre deux chaînes ininterrom-
pues de montagnes calcaires, recouvertes de
forêts très denses, souvent très rapprochées et
formant même quelquefois des défilés extrê-
mement étroits. Le profil en est très acd-
denté ; c'est celui d'une rivière creusant son
lit. Sur une longueur de cent cinquante kilo-
mètres, entre Chobp et Vanbu, il existe une
cinquantaine de rapides qui rendent, en lait,
la navigation impossible. Cette vallée, * ainsi
que celle de ses affluents très nombreux mais
le plus souvent de faible longueur, est répu-
tée très malsaine et est î^gjpeu près inhabitée.
Nous avons dû abandonner Vanbu, près de la
rive, pour Sonia que nous avons placé sur une
hauteur. Les Annamites ne se rencontrent
guère que dans nos rares postes. Quant aux
indigènes des autres races qui peuplent cette
région, ils sont en très petit nombre et se
tiennent presque uniquement sur les hauteurs.
Il est facile de concevoir qu' une vallée ainsi
constituée se présente dans des conditions
extrêmement favorables pour être transformée
en réservoir. Elle aurait été créée artificielle-
ment dans ce but au elle n' aurait stère pu
être plus favorablement réalisée. Le ou les
barrages nécessaires pourraient être établis
dans des défilés étroits où leur construction
serait plus facile et relativement peu coûteuse.
La ligne ininterrompue de montagnes qui
borde de chaque côté cette rivière rend sa val-
lée absolument étanche et le plan d'eau pour-
rait être relevé aus haut qu'il serait néces-
saire sans aucun inconvénient puisque la popu-
lation riveraine, peu importante, pourrait très
facilement évacuer la région inondée.
On pourrait ainsi intervenir d' une façon
victorieuse sur les crues du Fleuve Rouge et
les rendre anodines pour le delta.
De pareils travaux, malgré les circons-
tances très favorables de leur exécution, s'élè-
veraient à un chiffre important mais ne reste-
raient jamais improductives. Elles seraient au
contraire pour l'Indochine une source de reve-
nus considérables en année nonnale comme en
année de forte crue, permettant la mise en
valeur de superficies extrêmement étendues et
en particulier de la vallée même de la Rivière
Noire jusqu' ici complètement inexploitée et
improductive, bien qu' elle soit sans doute la
région la plus riche du Tonkin.
Charle. Deloncle,
Sénateur de la Seine
Membre de la Commission des Colonies.
.t.
Les Aatieas Coabalbats de Maroc
Apiès la réception de M. Parent à l'Hô-
tel de Ville, le président de lu Fédération
marocaine des anciens combattants a as-
sisté à iin grand banquet présidé par M.
Louis Marin, ministre des pensions et of-
fert par le comité d'entente des unciens
combattants et prisonniers de gUtrrc.
A l'issue de ce banquet, Al. Jean Dès-
bons, président de la (Fédération nationale
des anciens prisonniers de guerre, parlant
au nom du comité d'entente, montra en
termes particulièrement émouvants l'ad-
mirable et inlassable effort de M. Parent.
M. Parent remercia, ses camarades un-
tiens combattants de leur sympathie.
-. Notre tache, poursuivit-il. n'tilt, pas été
accomplie sans l'aide, sans le soutien dr M. le
résident général de France au Maroc.
« Mes chers camarades, c'est le moment et
le lieu d'exprimer à M. Steeg, l'éminent séna-
teur de la Seine, représenté ici par M. Mony-Sa-
hin, le dld-lldjoint de son cabinet dvil, toute
notre gratitude profonde, toute notre admiration
reconnaissante pour son action politique qui u
eu pour effet d'épargner il la mère patrie de
nouveaux sacrifices de sang, de donner la paix
nu Maroc, et qui lui permet, aujourd'hui d'en-
treprendre avec éclat l'œuvre de consolidation
ct, d'organisation si indispensable au protecto-
rat. » -
M. Louis (Marin, ministre des pensions,
résuma, aux applaudissements chaleureux
et unanimes, les belles actions de M. Pa-
rent ; il les expliqua pur l'influence de ses
origines laborieuses du Nord, par son rôle
de combattant, par ses épreuves de grand
mutilé, par son activité de colon et de pro-
nagandiste au «Maroc, de fondateur de la
Fédération des combattants et mutilés.
M. Edouard Daladier blessé
dans un accident d'automobile
Plusieurs de nos amis se sont étonnés de ne
pas voir M. Edouard Daladier, ancien ministre
des Colonies, de la Guerre et de l' Instruction
publique, assister au Congrès radical et radical-
socialiste de Bordeaux..
Nous avons le regret d'apprendre que le
sympathique député de Vaucluse a été victime,
if y a quelques jours, d'un grave accident d' au-
tomobile.
Les dernières nouvelles du blessé, qui a eu
deux côtes fracturées, sont meilleures, et nous
adressons à M. Edouard Daladier nos cordiaux
souhaits de prompt rétablissement.
- ̃ «i»
Alaii Gerbaalt M Occaaie
- 00
Un câblogramme adressé au ministre des Co-
lonies par le Gouverneur des Etablissements
français de l'Océanie, confirme que le fameux
navigateur Alain Gerbault est immobilisé par
une avarie de son bateau aux iles Wallis.
Le Ffre-Crell, au cours d'une tempête, a
brisé la chaîne de son ancre et a perdu le plomb
de sa quille.
Les réparations demanderont plusieurs se-
maines.
8.1
AU MOZAMBIQUE
7 0-0
M. Alvaro Castro, liaut commissaire de
Mozambique, dont 1% démission, avait été an*
none, a été arrêté et emprisonné à l'nôpi-
m1 militaire de Forw.
L'Italie et la Turquie
La presse anglaise nous apprend
que r Italie aurait des aspiratiolls
sur l'Anatolie, et le joufllal fran-
çais qui reproduit cette information se (If-
mande si c'est exact.
Nous ne savons si la chose est, pour l'ins-
tant, vraie; mais nous sommes persuadés
qu'elle est vraisemblable. En 1919. au mo-
ment des négociations relatives au Traité de
Versailles, et on, sous des prétextes plus ou
moins hypocrites, l'empire britannique et, à
ta suite, les autres vainqueurs, s'arrondis-
saient au détriment des colonies allemandes,
VItalie jetait slIr-/' Asie-M ineure des regards
de convoitise. Des promesses lui avaient été
d'ailleurs faites à Saint-Jean-de-Maurienne,
(11 1917. Pourquoi ne furent-elles pas tenues
et comment se fit-il qu'elle n'eut dans le
partage général que des bribes de territoire.
Nous n'en savons ,it'Il.'! M. Mussolini l'attri-
bue à la maladresse d'Orlando et de Mitti.
C'est fort possible encore qu'il y ait t u vrai-
semblablement d'aulres raisons.
Quoi qu'il en soit. V Italie ne reçut aucun
des territoires dont elle aurait eu besoin pour
y établir le trop.plein de sa population. Elle
en cherche encore, et cette préoccupation do-
mine vraiment toute sa politique. Elle "C
croit menacée d'étouffement. et elle frappe
un peu partout, essayant de trouver un point
de résistance et de rompre ainsi le cercle de
fer qui la gène, l.fs Balkans. Tanger, Ici Tu-
nisie la tentent et l'attirent successivement.
Il ne nous parait donc pas incroyable
qu'elle ait songé à se créer une ZOllf d'in-
fluence en Asie-Mineure, d'où elle détache
avec peine ses retards.
Mais le Gouvernement, turc n'a pas du
tout l'air de vouloir se prêter à ce projet.
Il considéré que l'information de Londres
est un coup de sonde et il fait tenir par ses
organes officieux une réponse à la fois iro-
nique et halltaille, et qui n'est à aucun degré
encollrag, « On sait, dit un communiqué
d'inspiration gouvernementale, que l'Italie
recherche depuis toujours des zones d'in-
Iluetrec, mais un esprit sain se refuse à
croire que son but soit tourné vers des terres
anatoUennes. On n'a pas plus d'esprit. La
note continue, et ceci ne s'adresse pas seu-
lement à M. Mussolini : « La Turquie est
désormais loin de constituer un terrain favo-
rable aux passions de concessions, grdce à
la puissance de son armée et aux sacrifices
de son peuple. » On se rappelle encore qu'il
y a quelques années, tout un monde hostile
envisagea l'idée, d'établir une nouvelle TlIf-
quie avec des zones d'influence, et passa
même o l'action. Personne n'ignore comment
ces projets caducs ont été condamnés à un
échec. Les intéressés doivent comprendre
cette 7.'hité qu'on ne peut plus attaquer im-
punément la Turquie. »
Voilà qui est clair. Voilà qui est parler
nettement. Mais j'ai idée que c'est autant
à l'adresse d'Athènes et de Londres que. de
Rome.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Alfaires Etrangeres
membre de la Commission
des Colonies.
040. ------
DANS LA LEGION JVHONNKL'f 1
0-0
Ministère de l'Intérieur
Ont été nommés Chevaliers :
MM. Alfred Rey, maire de Teleselioun ;
Firmin Meinord, maire de Hebeval ;
Etienne Lignières, maire (in Dra-Eel-Mizah;
Jean-Louis Magné, ancien maire de Chefka;
Jean-François Gerbnulel, maire de Mille-
Rimo ; François-Xavier Vesilli, maire de
Itenier : Paul-Prosper tirégoirc, ancien
maire d'Arzevv.
L'aviation coloniale
0
Etang de Berre-Madagascar
Les deux hydravions de lu marine mi-
litaire pilotés par les lieutenants de vais-
seau Guilbaud et Bernard ont amerri hier
après-midi à 11 h. U) à l'oit-Etienne. (Mau-
ritanie). Ils étaient partis de Las Palnias
à 7 h. 30.
Les deux aviateurs doivent repartir le
jour même pour Saint-Louis-du-Sénégal.
A son arrivée à - Casablanca le lieute-
- .-. - il
nant de vaisseau iiiiilhaud a ueeiare aux
nqnésfhtants de la presse :
<( Jusqu'ici, pas d'incidents. Partis de
l'étang de lierre hier matin, par un temps
superbe, nous arrivons ici par un soleil
radieux. Notre, escale il Tanger nous a
bien reposés de cette petite journée, au
cours de laquelle nous avons traversé la
Méditerranée. Ça ne va pas plus mal dans
l'Atlantique, vous le voyez. Souhaitons de
pouvoir en dire autant en Océan Indien ! »
cwitt i mitM n i» mat m mium
––Au cours de la 8® session du Comité d'hy-
giène qui s'est ouverte le 13 courant, on dis-
cutera entre autres les rapports de la Com-
mission de la maladie du sommeil en Afri-
que centrale, celle du paludisme et celle de
la mortalité infantile. Le Comité sera saisi
du rapport de l'Administration d'hygiène en
Algérie sur la possiblité d'assurer un ser-
vice de renseignements é.pidémiologiquo
africain.
Les lies de Loos
..-0.0--
M. (i. < IrandûJier, qui a la lourde charge
de porter un grand nom de géographe, a
lieauroup voyagé et voyage encore. dans
les livres.
D'une récente excursion sur la Côte
Occidentale d'Afrique, il a rapporté de
très intéressants renseignements sur les
lies de Loos, petit archipel qui, jusqu'en
1904, fut sous pavillon britannique la senti-
nelle vigilante de Conakry, dont il ferme la
rade et commande les abords.
truand on songea à profiter de l'accord
franco-anglais pour obtenir quelques avan-
tages. les îles de Loos et la (lamhie furent
mises en cause dans un rapport à la Cham-
bre des députés de MM. d'Agoult, député
du Sénégal, et A. Muteau, député de la
Côte d Or, mais qui en qualité d'ancien com-
missaire de marine, s'intéressait fort aux
choses coloniales. De l'enclave de la Gambie,
il ne fut pas question dans les pourparlers
franco-anglais, mais les Iles de Loos, Cassa
(t Tamara, nous furent cédées, d désormais,
la rade de Conakry était bien française.
De Tamara, M. G. Grandidier nous fait,
dans les Débats du 13 «.x'tolne ioj6, une
très belle description.
- 1" - - - --
Au pénitencier de f otoba, il a trouvé, au
milieu de criminels de droit commun, des
chefs de village qui détournaient l'impôt à
leur profit, des marabouts qui ameutaient les
fopulationâ contre la France, des princes
maures que tes hasards de la guerre nous
ont livrés %-i%,;tnts. NI. G. Grandidier rap-
pdle que dans son beau livre sur sa croi-
sière, dans les rivières du sud, le comman-
dant Rouch fut surpris de leur insouciance
apparente.
Beaucoup d'entre eux n'ont sans doute pas
compris qu'ils fussent coupables : leur mo-
rale n'est pas la notre. « Aux colonies, plus
encore qu'en France, les fonctions de juge
doivent être très délicates, et il faut être
bien sûr de soi pour décider, en conscience,
où est le bien et où est le mal. », ajoute
M. G. Grandidier.
Et de nos séjours en Guinée, j'ai souvc-
nance de certaines erreurs fort regrettables
dont les conséquences furent très graves, tel.
les que l'affaire Noirot à Boussama, la mort
d'un regretté capitaine. et l'arrestation
d'Alfa Vaya que bien des Guinécns n'ont
pas pu s'expliquer.
Laissons au bagne de Fotoba. ses mys-
tères, et avec M. G. Grandidier, contem-
plons cette plage c le la Côte Sud-Ouest de
Tamara, où il n'y a pas de larges espaces
découverts à marée basse, mais.
En moyenne vingt-cinq à trente mètrcs,
c'est tout le champ qu'un naturaliste peut
espérer f pour ses recherches; il est, toute-
fois, suffisant pour faire une ample moisson
d'observations et de matériaux intéressants,
car la plage est souvent coupée de grandes
fosses où la marée laisse de l'eau et qui
constituent de véritables aquariums. De pe-
tites algues vert olive, rouge brun, des co-
lonie-! de moules, de minuscules coquillages
noir bleuté, en tapissent les bords ; des ané-
mones de mer épanouissent, çà et là, leurs
gracieuses corolles. Des poissons, rappelant
nos perches de France, aux flancs dorés, zé-
brés de taches noires, circulent en tous seni
dans ces bassins d eau claire et tranquille;
d'autres, plus petits, se tiennent presque col-
lés contre la roche, surveillant avec la plus
grande attention leurs œufs déposés contre
la pierre. Fixés à Heur d'eau, on voit encore
d'assez beaux mollusques qui secrètent une
liqueur violacée, laquelle tache les étoffes
d'une façon indélébile : c'est la pourpre des
anciens. Ces Purpura sont comestibles, de
goût assez agréable ; mais il faut avoir soin
de leur enlever la glande à pourpre, qui est
d'une grande amertume.
Sur les rochers tout tapissés d'algues ver-
tes, qui émergent de ia mer à une petite
distance du rivage, sont de grosses balanes
aux coquilles coupantes. Malgré ce revête-
ment rude, les indigènes n'hésitent pas à les
aborder à la nage, car ils y trouvent d'ex-
cellentes huîtres de belle taille. La face in-
terne des valves de ses huîtres a des tons na-
cres d'une grande richesse; mais l'inférieure
faisant, pour ainsi dire, corps avec la pierre,
il faut le marteau et le ciseau pour recueil-
lir l'animal entier. Les habitants de l'île ne
prennent pas tant de peine ; ils emportent
avec eux un caillou ou un galet, pointu de
préférence, cassent la coquille du dessus et
enlèvent la partie comestible de l'huître avec
leurs couteaux; ils mettent tous ces corps
dans le mouchoir qui leur sert de caleçon et
qui est noué à leur ceinture. Les valves de
dessous, qui restent fixées au rocher, donnent,
ensuite, assez l'impression de vaisselle cas-
sée. La récolte terminée, toutes ces huîtres
sont versées dans une lalebasse, et c'est sous
cette forme peu appétissante qu'elles sont
transportées au village, où elles servent de
base à des plats savants e.1 appréciés.
Lois, Décrets, Arrêtés
-()-()--
Décret du 13 octobre portant suppression
de l'indemnité de fonctions aux cadres
français' des bataillons étrangers station-
nés au Tonkin.
Décret du 13 octobre portant attribution
dè l'indemnité pour charges militaires
aux sous-lieutenants de réserve termi-
nant leur service légal.
(J. 0. du 1'7 octobre H)oo.)
Décret du 16 octobre modifiant le règlement
général du pilotage sur les côtes d'Algé-
rie.
(J. 0. du 19 octobre 1986.)
..,
TAUX DE LA PIAStftE
-e-
Le Gouvernent' Général do l'Indochine vient de
faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 17 octobre IM le taux officiel de la
piastre était de 17 fr.
L'Angleterre el fes Dominions
00
Dans les relations de T Angleterre avec les
Dominions, ce qui est en cause, c est la ques-
tion de savoir si la Grande-Bretagne et les Do-
minions continueront à constituer un tout indivi-
sible au point de vue international.
La conférence qui s'ouvre aujourd hui à
Londres pour traiter cette question présente,
cette année, une importance capitale en raison
de la situation que crée la grève des mineurs
à l'intérieur de 1 Angleterre.
Les idées séparatistes ou d' autonomie ont tait
beaucoup de chemin depuis la précédente con-
férence d'octobre 1923.
Il faut tenir compte d'un fait : c'est qu' en
raison de la part qu'ils ont prise à la grande
guerre, la situation des Dominions vis-à-vis de
l' Angleterre a changé du tout au tout. Il n' y a
plus, en ce qui les concerne, de véritable subor-
dination à la mère-patrie ; ils sont devenus, à
proprement parler, des associés qui, de plus en
plus, entendent être traités sur un pied d éga-
lité absolue dans toutes les affaires intérieures
et extérieures intéressant l'ensemble de l lim-
pire. Chez les dirigeants de certains Dominions,
cette revendication de l'égalité va jusqu. à mar-
quer des tendances à l'indépendance totale ;
chez d'autres, elle révèle des aspirations très
nettes' à une autonomie absolue. Tout cela n'est
pas facile à concilier avec l'unité pourtant né-
cessaire de la politique britannique dans le
monde, et surtout, avec ce qu'exige la défense
efficace de I E,mpire.
Il ne suffit plus aux Dominions d'être admis
au sein de la Société des Nations, et que d au-
cuns réclament le droit d'être représentés éven-
tuellement au Conseil de Genève au même titre
que toutes les nations indépendantes, parce que,
soutient-on, il pourra arriver que la Société des
Nations ait à arbitrer un différend venant à se
produire entre l'Angleterre et un de ses Domi-
nions. E.n aucun cas, le Gouvernement de Lon-
dres ne saurait admettre une telle intervention
de l' organisme international de Genève dans les
affaires de l' Empire, qui doivent rester, à ses
yeux, -- des affaires d ordre purement - intérieur.
Il n en est pas moins vrai que, dès à présent,
l'unité politique de l' empire et la solidarité per-
manente de toutes le9 parties de cet Lûnpire avec
la mère-patrie ne pourront longtetnps subsister
telles quelles, du fait même que les Dominions
ne se considèrent plus comme engagés par les
obligations internationales que peut contracter
r Angleterre. C'est le cas, notamment, pour le
Traité de Locarno, qui engage l'Angleterre,
mais non les Dominions. Il est probable que le
débat qui se produira à ce suiet à la Conférence
impériale fixera nettement les choses et dé-
blayera le terrain en vue d' une définition claire
et précise du statut des Dominions par rapport
à la politique internationale. Il n'est guère pos-
sible, en effet, que l' on continue à vivre sur
une équivoque qui risque de créer une dange-
reuse confusion des pouvoirs et d aggraver J'op-
position entre les tendances qui, déjà, se mar-
que si fortement aujourd'hui.
Comprenant son véritable intérêt, le Ciouver-
nement de Londres aurait l'intention d'examiner
avec ces Dominions la question de leurs repré-
sentants à l'étranger. La Ligue des Nations
britanniques doit avoir pour but, écrit le Daily
Mail, son indépendance économique vis-à-vis
des autres nations.
L'Empire continuera, nous en sommes cer-
tains, à assurer à ses Dominions une défense
permanente, à garantir, avec leur dignité, de
nombreux avantages économique?, en échange
dlesquels, renouvelant leur offre de 1923, les
Dominions pourront atténuer la crise du chô-
mage en admettant chez eux-mêmes la main-
d' œuvre britannique en surnombre.
eè,e
Réservoirs de pëtrole dans nos colonies
-0-0
Par suile «le lu substitution de la clÍtwrr.
au pétrole à la chauiïe au uluuhon il*
nouvelles uuilés de notre marine de
guerre, il a paru indispensable de c«jus-
truire dans les priiieipuux points stratégi-
ques de I.'AJrique du Nord el do noire em-
pire colonial de-s réservoirs de pétrole.
1/installation des réservoirs à combusti-
ble liquide a suivi la construction des Tkki-
velles unités, mais avec un retard 0 i.^ide-
ruble el une timidité regrettai"]-- c. ̃ t
qu'au milieu de lltè? que îv.i c r..:vp'ts. ia
construction clos pn-rnu-îs r^orw .rs- Ol.ooO
tonnes a Toulon, l».*.*»' :.:.e< à l»/.erte
Il fallut att- iuli ̃̃ vhi-\ .-.ns. jusqu'au milieu
! de lirj-i. leur - en srrvuv. Au milieu
dt' II:!;¡. un re
eommoneé à Pakar. U 11e fut utulisé cpi à lu
lin do 1 !': £ >. A la lin de lîfc?3, on constate
un effort plus sérieux. Un parc de 50.000
b'nues est entrepris à Hi/fite. 11 pourra
entrer en service prochainement, IRo.C)tM)
luîmes ont été mises en chantier à Toulon
à la lin de l'année dernière, tonnes
l,oriont, 1.000 tonnes à Casablanca. En ré-
SUllIt'" la marin»' 11e possédait encore, au
lrr mars de cette année, qu'environ IW.oOO
tonnes de réservoirs il mazout et 17.000
tonnes d" réservoirs h gas oil. sur lesquels
elle piït immédiatement compter. Il restera
donc à construire, dans les treize années
qui vont s'écouler, de 1926 Il 193S, 1.370.000
ten.nes de réservoirs à mazout et 11 11.<100
tonnes de réservoirs 1\ gas oil, soit, jvir
on, 105.000 tonnes de réservoirs à mazout
et 8.500 tonnes de réservoirs à fine oil.
Quand la flottille do. navires pétroliers
sera au complet elle va être augmentée
de 2 navires de 5.500 tonnes - notre ma-
rine de guerre commencera être en me-
sure de parer ¡\ toutes les éventualités.
TAUX DE LA ROUPIE
Lf (fouverneur d.' Etablissements français
dans l'Inde vient (le faire connaître au minis-
tère des Colonies qu'à la date du 17 octobre lDi?«3
le taux ofllciel de la roupie était de 12 fr.
Au Congo belge
00
Les grandes concessions
Lu réponse à quelques ciitiqiiis sur |.«
système d«*s grandes concessions qui met-
trait en danger les conditions nécessaires
A l.i vie sociale des populations, .M..Iules
I ilinant écrit dans I /.Wo/ (Oloniul fi
Mtirilmif qu'il suflit d'examiner avec,
quelque atleuiioa ce qui se p.-isse au Ka-
langa pour être pleinement nissuré e^ qui
plus est, e«»HV!UI>.eU que il 'S telles aliénées
ne sont pas irréinedia'blenient perdues
pour les indigènes
La part réservé-e aux indigènes est «l'ai'
leurs très grande, on leur laisse sur les
15 millions d'iicclares plus d«> terrain qu'ils
n'en «•ultiveron! jamais.
Les parties \'dl"IJ,' mieux «pie l'élevage
se détachent d'I';-;-IJII\III' et r«'vieiiiienl
aux indigènes qui les cultivent et commen-
cent à devenir de sérieux coneuri'enis
pour Ses colons européens.
Accordées sous condition suspensive,
pendant un premier sta«le, et sous condi-
tions résolutoires pendant un second sta
«'n Ion! |ieiidrn't quilll." uns, les conces-
sions ne <1«.viennent délimtives qu'au bout
de ce laps lie temps el ''hh's ne peuvent,
ainsi avoir été laissées ( 11 friehe.
(les terres sont d'autre part à l'abri d-'
toute spéculation. La plus grande partie de
'.•es leries l'esté consacrée à l'élevage pon-
dant de très longues années. |r reste étant
atfeelé à des cultures de plantes ivrières
ou industrielles. La plus-value des ter-
rains 'llle leur lins.' en \aleiir Sel'U la
u les auront
Fait prospérer.
La vie chère
A Albertville ; lac Tanganyika , le Uo août
dernier, on payait le pain plus de | le kilo : pm grammes de beurre de eon-
sei Cj li anes ; une bouteille de bièie,
!0 et 1"^ francs ; le \in était à 1111 prix m-
ubordiible et, tout à l'avi'iiant.
La T. S. F.
(ir;\co à l'einploi (b\s ondes courtes, les
relations radintélcgraphiqiies entre la Bel-
gique el sa colonie se développent rapi-
dement.
Depuis un mois, le poste de T.S. t onili s
courtes installé à Slauleyville Sololu par
M. Unbert < ioldseiimidf, est en communi-
cations régulières avec le poste de T.S.F.
de Nlaehelen. l'ne seconde relation directe
entre la colonie et la Uelgique se Il'ulI\ f
ainsi réalisée, la première étant L
en service entre, d'une part, le poste de
Léopoldville et, (l'autre part, les portes de
Muchelen et de Foresl.
Le poste ondes courtes de Sololo est l'exil
ù Maclieleu aussi iiieii de jour ipie de nui',
ce qlli constitue un progrès appréciable,
le poste de Léopoldville n'étant reçu ,jue le
soir.
La mise en service de la seconde relation
nlt pour résultat d'accélérer encore les
communient ions radiotélégraphiques entre
in Belgique e| sa colonie, particulièrement
avec ta pmxince orientale.
Le prix de la vie
Par suile de ta hausse persistance du
prix du charbon, ainsi que de l'augmenta-
tion continuelle des antres frais généraux,
la Compagnie Melge Maritime du Congo
s'est vue dans l'obligation de relever «es
frets et prix de passage de ;:o ,, depuis le
1er octobre. Cette augmentation tient, éga-
lement compte de ce que, lors de l'établis-
sement du tarif actuellement "ii vigueur, ia.
livre sterling était cotée à l:rtl, taudis
qu'elle l'ait aetuelleinenl 175 environ.
Huppelons «pie cette Compagnie de navi-
gation abandonne de plus cil plus ses es-
cales dans nos ports «le la 1 ùte occidentale
d'Afriqte.
Les exportations
Ont été expédiés sur la Belgique par
Ylïlixiihi'thrilli' : palmistes, ^0^0 tonnes ;
huiie de palme. |, •“> ; cacao, Mo ; calé,
H1 ; sésames, X;j l:;' ; coton, loX ; caout-
chouc. $1 ; ivoire, li :{'[ ; di\ers. 1 ¡;,
La voie ferrée Algérie-Tuoisie-Naroc
La voie ferrée à éeartenient maniai qi;i,
de Tuniis. atteint la froidière : ..-une :'i
Cdiardimaou, d'où <•!'.• o.mmu • n «i»t ectûm
de t:.:' ':.' "':,,,,:, :,:1::, .,1 d'Aider, est
I d ci ̃ i. s i:n an. d'importants renfor-
«• :! r.:::; [ "11 ; r permettre à des trams plus
1 • • ; r ( 1 s 1 L plus rapides de faciliter et d'acti-
ver les communications entre Tunis. l'Algé-
rie.j'l la frontière marocaine, en attendant
que la construction de la ligne à voie large
l'ez-«-)udjda permette à des trains directs,
eomiiosés de matériel lourd 1I11 svst. 10e eu-
ropéen. de circuler entre Tunis et Casa-
blanca.
Ces travaux de renforcement sont pres-
que terminés en ce qui concerne FV rem-
placement des rails de ;'I S kilos au ne tie
courant par des rails de Ii kilus.
Il reste encore à transformer .cr'iiis
ponts pour leur permettre de supporter les
nouveaux convois de matériel ncil-mt.
-
T. s.
-o-
Les dépêches Paris-Siam
La communication radiotélégrnphique
« Paris-Saigon o pourra désormais être uti-
lisée pour l'acheminement des télégrammes
de presse à destination ou originaires du
Siam. Au-delà de Saïgon, ces télégramme s
seront acheminés par til. La taxe applica-
ble aux messages de l'espèce est fixée à
1 fr. 55 or par mot.
.--,-
Eleore dt. temps de (eu sur I" Il Ale rit,
ftft
La canonnière française Aleile u
essuyé «le nouveaux coups de feu des trou-
pes sudistes le 11 octobre, dans la soirée,
i\ :\l'hio-(hi. Elle n'a pas eu de pertes et
riposta.
0 1 'q 0
Les Annales Coloniales
d d
ilr
JOURNAL QUOTIDIEN
UN ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT Ut PBÔAMtTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
y -- n >
f ̃ iflnnimiMfffTfrfiniif iMÎrrprrr i rfr-r rrr rtt/nmrf
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEi. et L.-G. THÊBAULT
Itlltlli.1 et A- : 34, Rim du Mont-Thabor, RARIS-1* IWfàm : LlDftI IMI
Un m 4 mom 8 Umm
"'- .-:-- Sî". iT? iTÏ
ce« m - m -- , cm_ î
M f .,.-.
*̃̃̃ *–» t– I– fcpwblëwlwpriMliMi "Â-
COIIIDI rwéflier aux crillu Flelve RoIge
.- .---- oeu» -
Chaque année à la fin du printemps une
vive inquiétude règne au 1 onkin : Que sera
la crue du l'leuve Rouge ? Hanoï sera-t-il
- menacé ? Les digues du Heuve seront-elles
forcées par les eaux ou volontairement crevées
pour éviter l'inondation de la capitale indo-
chinoise dont une grande partie se trouve à un
niveau très intérieur à celui des berges ? Un
vaste territoire sera-t-il alors submergé et une
grande partie de la récolte perdue ?
De pareilles éventualités ne sont pas rares
et constituent toujours des désastres pour un
pays où la population est si dense qu elle
cultive jusqu' au talus des routes pour se nour-
rir, et même misérablement.
Bien que nous soyons au Tonkin depuis
quarante ans, nous n' avons encore rien fait
'efficace pour remédier à une situation cepen-
dant des plus graves puisque. presque une an-
née sur deux, des centaines de kilomètres car-
rés sont dévastés par l'inondation.
Depuis une quinzaine d' années l'Adminis-
tration des Travaux publics étudie la question.
Ce délai, cependant assez long, ne lui a pas
été suffisant peur rassembler les données défi-
nitives du problème. Elle n en a même, sem-
ble-t-il. recueilli que fort peu et les auteurs des
différents projets présentés jusqu' ici pour la
défense du delta tonkinois contre les déborde-
ments du Fleuve Rouge, ne peuvent témoigner
eux-mêmes, vis-à-vis de leurs propositions,
que d'une confiance extrêmement faible, ce
qui impressionne très péniblement quand on
sait quels intérêts sont en jeu et quelles som-
mes coûteraient les travaux proposés.
Il semble cependant qu' une solution existe
qui, non seulement supprimerait à coup sûr les
crues anormales, mais présenterait pour le
Tonkin, au point de vue économique, de tels
avantages que le coût de sa réalisation ne
constituerait pas un empêchement. Cette so-
lution, qui transformerait en un énorme réser-
voir de retenue., le plus important des affluents
du Fleuve Rouge,, n' a pas été envisagée dans
les études des Ingénieurs des Travaux Pu-
blics du Tonkin. Ceux-ci ont bien énuméré,
parmi d' autres remèdes, l'établissement de ré-
servoirs, mais au point de vue simplement
théorique et pour déclarer que leur exécution
serait impossible en tenant compte des prin-
c bes suivants :
1 ° Les réservoirs de crue ont un effet cer-
tain lorsqu'ils sont établis sur le cours d' eau
principal et sont voisins de la région à proté-
ger ;
2" Lorsque s réservoirs sont placés sur les
affluents, les résultats en deviennent incertains
et le système n'est admissible tout au plus
que dans le cas d'un petit nombre de léser-
voirs établis sur les plus grands affluents et
dans des conditions * absolument spéciales ;
3° Il ne paraît pas y avoir au 1 onkin d em-
placement propre à un réservoir de crue ;
4° En admettant a priori quun emplace-
ment existe pour l'établissement d un réser-
voir efficace, le prix d éxécution serait telle-
ment élevé qu'il serait prohibitif, d'autant plus
qu'un pareil ouvrage n'ayant d'utilité qu en
temps de crue anormale, les sommes dépensées
seraient improductives les années de crue nor-
male.
De ce rapide exposé il apparaît que la
question est traitée avec une certaine étroitesse
d'esprit. Aucune étude approfondie de la ré-
Si on n' a été faite jusqu 'ici, empêchant toute
discussion sur la valeur d'un projet.
Contrairement à l' opinion exprimée par les
ingénieurs, il existe au Tonkin, pour un réser.
voir de retenue, un emplacement tel que cet
ouvrage, quoique non placé sur le Fleuve
Rouge, aurait cependant sur les crues une ac-
tion régulatrice absolue protégeant le delta
avec la plus certaine efficacité. Cet ouvrage se
trouverait bénéficier de conditions de récita-
tion et d'action particulièrement favorables.
Ce réservoir serait en effet unique. Placé
sur le plus grand affluent du Fleuve Rouge :
la Rivière Noire, il serait constitué par la val-
lée de la rivière même, laquelle serait entière-
ment fermée par des barrages dent la hauteur
serait sufifsante pour que la totalité des eaux
de crues à partir d une certaine cote soient re-
tenues dans le bassin de cette rivière.
Il y a là des « circonstances spéciales »
d'une importance capitale suffisant à assurer
l'efftcacité de l'ouvrage. Celui-ci coûterait
évidemment des sommes importantes mais, par
suite des circonstances géologiques et orogra-
phiques de la région, les dépenses seraient
moindres que celles escomptées. D autre part,
les avantages économiques qui en résulteraient
pour la colonie seraient tels qu'ils permet-
traient de ne pas considérer, a priori, comme
dirimant, l' argument tiré du prix de revient
élevé, sans examen approfondi du projet lui-
même et de ses conséquences, examen qu il
est encore à peu près impossible d'effectuer.
La Rivière Noire, affluent du Heuve
Rouge prend sa source au Yunnam, non loin
de ce demier. Les deux cours d'eau coulent
parallèlement séparés seulement par un im-
portant massif montagneux jusqu'à ce que, ar-
rivée à Chobo, à 750 kilomètres environ de sa
source, la Rivière Noire tourne à angle droit
pour se jeter à cent kilomètres de là, dans le
PUnv» Rnuae. à l'entrée du delta.
En amont de Chobo, la rivière Noire
s'est répandue entre deux chaînes ininterrom-
pues de montagnes calcaires, recouvertes de
forêts très denses, souvent très rapprochées et
formant même quelquefois des défilés extrê-
mement étroits. Le profil en est très acd-
denté ; c'est celui d'une rivière creusant son
lit. Sur une longueur de cent cinquante kilo-
mètres, entre Chobp et Vanbu, il existe une
cinquantaine de rapides qui rendent, en lait,
la navigation impossible. Cette vallée, * ainsi
que celle de ses affluents très nombreux mais
le plus souvent de faible longueur, est répu-
tée très malsaine et est î^gjpeu près inhabitée.
Nous avons dû abandonner Vanbu, près de la
rive, pour Sonia que nous avons placé sur une
hauteur. Les Annamites ne se rencontrent
guère que dans nos rares postes. Quant aux
indigènes des autres races qui peuplent cette
région, ils sont en très petit nombre et se
tiennent presque uniquement sur les hauteurs.
Il est facile de concevoir qu' une vallée ainsi
constituée se présente dans des conditions
extrêmement favorables pour être transformée
en réservoir. Elle aurait été créée artificielle-
ment dans ce but au elle n' aurait stère pu
être plus favorablement réalisée. Le ou les
barrages nécessaires pourraient être établis
dans des défilés étroits où leur construction
serait plus facile et relativement peu coûteuse.
La ligne ininterrompue de montagnes qui
borde de chaque côté cette rivière rend sa val-
lée absolument étanche et le plan d'eau pour-
rait être relevé aus haut qu'il serait néces-
saire sans aucun inconvénient puisque la popu-
lation riveraine, peu importante, pourrait très
facilement évacuer la région inondée.
On pourrait ainsi intervenir d' une façon
victorieuse sur les crues du Fleuve Rouge et
les rendre anodines pour le delta.
De pareils travaux, malgré les circons-
tances très favorables de leur exécution, s'élè-
veraient à un chiffre important mais ne reste-
raient jamais improductives. Elles seraient au
contraire pour l'Indochine une source de reve-
nus considérables en année nonnale comme en
année de forte crue, permettant la mise en
valeur de superficies extrêmement étendues et
en particulier de la vallée même de la Rivière
Noire jusqu' ici complètement inexploitée et
improductive, bien qu' elle soit sans doute la
région la plus riche du Tonkin.
Charle. Deloncle,
Sénateur de la Seine
Membre de la Commission des Colonies.
.t.
Les Aatieas Coabalbats de Maroc
Apiès la réception de M. Parent à l'Hô-
tel de Ville, le président de lu Fédération
marocaine des anciens combattants a as-
sisté à iin grand banquet présidé par M.
Louis Marin, ministre des pensions et of-
fert par le comité d'entente des unciens
combattants et prisonniers de gUtrrc.
A l'issue de ce banquet, Al. Jean Dès-
bons, président de la (Fédération nationale
des anciens prisonniers de guerre, parlant
au nom du comité d'entente, montra en
termes particulièrement émouvants l'ad-
mirable et inlassable effort de M. Parent.
M. Parent remercia, ses camarades un-
tiens combattants de leur sympathie.
-. Notre tache, poursuivit-il. n'tilt, pas été
accomplie sans l'aide, sans le soutien dr M. le
résident général de France au Maroc.
« Mes chers camarades, c'est le moment et
le lieu d'exprimer à M. Steeg, l'éminent séna-
teur de la Seine, représenté ici par M. Mony-Sa-
hin, le dld-lldjoint de son cabinet dvil, toute
notre gratitude profonde, toute notre admiration
reconnaissante pour son action politique qui u
eu pour effet d'épargner il la mère patrie de
nouveaux sacrifices de sang, de donner la paix
nu Maroc, et qui lui permet, aujourd'hui d'en-
treprendre avec éclat l'œuvre de consolidation
ct, d'organisation si indispensable au protecto-
rat. » -
M. Louis (Marin, ministre des pensions,
résuma, aux applaudissements chaleureux
et unanimes, les belles actions de M. Pa-
rent ; il les expliqua pur l'influence de ses
origines laborieuses du Nord, par son rôle
de combattant, par ses épreuves de grand
mutilé, par son activité de colon et de pro-
nagandiste au «Maroc, de fondateur de la
Fédération des combattants et mutilés.
M. Edouard Daladier blessé
dans un accident d'automobile
Plusieurs de nos amis se sont étonnés de ne
pas voir M. Edouard Daladier, ancien ministre
des Colonies, de la Guerre et de l' Instruction
publique, assister au Congrès radical et radical-
socialiste de Bordeaux..
Nous avons le regret d'apprendre que le
sympathique député de Vaucluse a été victime,
if y a quelques jours, d'un grave accident d' au-
tomobile.
Les dernières nouvelles du blessé, qui a eu
deux côtes fracturées, sont meilleures, et nous
adressons à M. Edouard Daladier nos cordiaux
souhaits de prompt rétablissement.
- ̃ «i»
Alaii Gerbaalt M Occaaie
- 00
Un câblogramme adressé au ministre des Co-
lonies par le Gouverneur des Etablissements
français de l'Océanie, confirme que le fameux
navigateur Alain Gerbault est immobilisé par
une avarie de son bateau aux iles Wallis.
Le Ffre-Crell, au cours d'une tempête, a
brisé la chaîne de son ancre et a perdu le plomb
de sa quille.
Les réparations demanderont plusieurs se-
maines.
8.1
AU MOZAMBIQUE
7 0-0
M. Alvaro Castro, liaut commissaire de
Mozambique, dont 1% démission, avait été an*
none, a été arrêté et emprisonné à l'nôpi-
m1 militaire de Forw.
L'Italie et la Turquie
La presse anglaise nous apprend
que r Italie aurait des aspiratiolls
sur l'Anatolie, et le joufllal fran-
çais qui reproduit cette information se (If-
mande si c'est exact.
Nous ne savons si la chose est, pour l'ins-
tant, vraie; mais nous sommes persuadés
qu'elle est vraisemblable. En 1919. au mo-
ment des négociations relatives au Traité de
Versailles, et on, sous des prétextes plus ou
moins hypocrites, l'empire britannique et, à
ta suite, les autres vainqueurs, s'arrondis-
saient au détriment des colonies allemandes,
VItalie jetait slIr-/' Asie-M ineure des regards
de convoitise. Des promesses lui avaient été
d'ailleurs faites à Saint-Jean-de-Maurienne,
(11 1917. Pourquoi ne furent-elles pas tenues
et comment se fit-il qu'elle n'eut dans le
partage général que des bribes de territoire.
Nous n'en savons ,it'Il.'! M. Mussolini l'attri-
bue à la maladresse d'Orlando et de Mitti.
C'est fort possible encore qu'il y ait t u vrai-
semblablement d'aulres raisons.
Quoi qu'il en soit. V Italie ne reçut aucun
des territoires dont elle aurait eu besoin pour
y établir le trop.plein de sa population. Elle
en cherche encore, et cette préoccupation do-
mine vraiment toute sa politique. Elle "C
croit menacée d'étouffement. et elle frappe
un peu partout, essayant de trouver un point
de résistance et de rompre ainsi le cercle de
fer qui la gène, l.fs Balkans. Tanger, Ici Tu-
nisie la tentent et l'attirent successivement.
Il ne nous parait donc pas incroyable
qu'elle ait songé à se créer une ZOllf d'in-
fluence en Asie-Mineure, d'où elle détache
avec peine ses retards.
Mais le Gouvernement, turc n'a pas du
tout l'air de vouloir se prêter à ce projet.
Il considéré que l'information de Londres
est un coup de sonde et il fait tenir par ses
organes officieux une réponse à la fois iro-
nique et halltaille, et qui n'est à aucun degré
encollrag, « On sait, dit un communiqué
d'inspiration gouvernementale, que l'Italie
recherche depuis toujours des zones d'in-
Iluetrec, mais un esprit sain se refuse à
croire que son but soit tourné vers des terres
anatoUennes. On n'a pas plus d'esprit. La
note continue, et ceci ne s'adresse pas seu-
lement à M. Mussolini : « La Turquie est
désormais loin de constituer un terrain favo-
rable aux passions de concessions, grdce à
la puissance de son armée et aux sacrifices
de son peuple. » On se rappelle encore qu'il
y a quelques années, tout un monde hostile
envisagea l'idée, d'établir une nouvelle TlIf-
quie avec des zones d'influence, et passa
même o l'action. Personne n'ignore comment
ces projets caducs ont été condamnés à un
échec. Les intéressés doivent comprendre
cette 7.'hité qu'on ne peut plus attaquer im-
punément la Turquie. »
Voilà qui est clair. Voilà qui est parler
nettement. Mais j'ai idée que c'est autant
à l'adresse d'Athènes et de Londres que. de
Rome.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Alfaires Etrangeres
membre de la Commission
des Colonies.
040. ------
DANS LA LEGION JVHONNKL'f 1
0-0
Ministère de l'Intérieur
Ont été nommés Chevaliers :
MM. Alfred Rey, maire de Teleselioun ;
Firmin Meinord, maire de Hebeval ;
Etienne Lignières, maire (in Dra-Eel-Mizah;
Jean-Louis Magné, ancien maire de Chefka;
Jean-François Gerbnulel, maire de Mille-
Rimo ; François-Xavier Vesilli, maire de
Itenier : Paul-Prosper tirégoirc, ancien
maire d'Arzevv.
L'aviation coloniale
0
Etang de Berre-Madagascar
Les deux hydravions de lu marine mi-
litaire pilotés par les lieutenants de vais-
seau Guilbaud et Bernard ont amerri hier
après-midi à 11 h. U) à l'oit-Etienne. (Mau-
ritanie). Ils étaient partis de Las Palnias
à 7 h. 30.
Les deux aviateurs doivent repartir le
jour même pour Saint-Louis-du-Sénégal.
A son arrivée à - Casablanca le lieute-
- .-. - il
nant de vaisseau iiiiilhaud a ueeiare aux
nqnésfhtants de la presse :
<( Jusqu'ici, pas d'incidents. Partis de
l'étang de lierre hier matin, par un temps
superbe, nous arrivons ici par un soleil
radieux. Notre, escale il Tanger nous a
bien reposés de cette petite journée, au
cours de laquelle nous avons traversé la
Méditerranée. Ça ne va pas plus mal dans
l'Atlantique, vous le voyez. Souhaitons de
pouvoir en dire autant en Océan Indien ! »
cwitt i mitM n i» mat m mium
––
giène qui s'est ouverte le 13 courant, on dis-
cutera entre autres les rapports de la Com-
mission de la maladie du sommeil en Afri-
que centrale, celle du paludisme et celle de
la mortalité infantile. Le Comité sera saisi
du rapport de l'Administration d'hygiène en
Algérie sur la possiblité d'assurer un ser-
vice de renseignements é.pidémiologiquo
africain.
Les lies de Loos
..-0.0--
M. (i. < IrandûJier, qui a la lourde charge
de porter un grand nom de géographe, a
lieauroup voyagé et voyage encore. dans
les livres.
D'une récente excursion sur la Côte
Occidentale d'Afrique, il a rapporté de
très intéressants renseignements sur les
lies de Loos, petit archipel qui, jusqu'en
1904, fut sous pavillon britannique la senti-
nelle vigilante de Conakry, dont il ferme la
rade et commande les abords.
truand on songea à profiter de l'accord
franco-anglais pour obtenir quelques avan-
tages. les îles de Loos et la (lamhie furent
mises en cause dans un rapport à la Cham-
bre des députés de MM. d'Agoult, député
du Sénégal, et A. Muteau, député de la
Côte d Or, mais qui en qualité d'ancien com-
missaire de marine, s'intéressait fort aux
choses coloniales. De l'enclave de la Gambie,
il ne fut pas question dans les pourparlers
franco-anglais, mais les Iles de Loos, Cassa
(t Tamara, nous furent cédées, d désormais,
la rade de Conakry était bien française.
De Tamara, M. G. Grandidier nous fait,
dans les Débats du 13 «.x'tolne ioj6, une
très belle description.
- 1" - - - --
Au pénitencier de f otoba, il a trouvé, au
milieu de criminels de droit commun, des
chefs de village qui détournaient l'impôt à
leur profit, des marabouts qui ameutaient les
fopulationâ contre la France, des princes
maures que tes hasards de la guerre nous
ont livrés %-i%,;tnts. NI. G. Grandidier rap-
pdle que dans son beau livre sur sa croi-
sière, dans les rivières du sud, le comman-
dant Rouch fut surpris de leur insouciance
apparente.
Beaucoup d'entre eux n'ont sans doute pas
compris qu'ils fussent coupables : leur mo-
rale n'est pas la notre. « Aux colonies, plus
encore qu'en France, les fonctions de juge
doivent être très délicates, et il faut être
bien sûr de soi pour décider, en conscience,
où est le bien et où est le mal. », ajoute
M. G. Grandidier.
Et de nos séjours en Guinée, j'ai souvc-
nance de certaines erreurs fort regrettables
dont les conséquences furent très graves, tel.
les que l'affaire Noirot à Boussama, la mort
d'un regretté capitaine. et l'arrestation
d'Alfa Vaya que bien des Guinécns n'ont
pas pu s'expliquer.
Laissons au bagne de Fotoba. ses mys-
tères, et avec M. G. Grandidier, contem-
plons cette plage c le la Côte Sud-Ouest de
Tamara, où il n'y a pas de larges espaces
découverts à marée basse, mais.
En moyenne vingt-cinq à trente mètrcs,
c'est tout le champ qu'un naturaliste peut
espérer f pour ses recherches; il est, toute-
fois, suffisant pour faire une ample moisson
d'observations et de matériaux intéressants,
car la plage est souvent coupée de grandes
fosses où la marée laisse de l'eau et qui
constituent de véritables aquariums. De pe-
tites algues vert olive, rouge brun, des co-
lonie-! de moules, de minuscules coquillages
noir bleuté, en tapissent les bords ; des ané-
mones de mer épanouissent, çà et là, leurs
gracieuses corolles. Des poissons, rappelant
nos perches de France, aux flancs dorés, zé-
brés de taches noires, circulent en tous seni
dans ces bassins d eau claire et tranquille;
d'autres, plus petits, se tiennent presque col-
lés contre la roche, surveillant avec la plus
grande attention leurs œufs déposés contre
la pierre. Fixés à Heur d'eau, on voit encore
d'assez beaux mollusques qui secrètent une
liqueur violacée, laquelle tache les étoffes
d'une façon indélébile : c'est la pourpre des
anciens. Ces Purpura sont comestibles, de
goût assez agréable ; mais il faut avoir soin
de leur enlever la glande à pourpre, qui est
d'une grande amertume.
Sur les rochers tout tapissés d'algues ver-
tes, qui émergent de ia mer à une petite
distance du rivage, sont de grosses balanes
aux coquilles coupantes. Malgré ce revête-
ment rude, les indigènes n'hésitent pas à les
aborder à la nage, car ils y trouvent d'ex-
cellentes huîtres de belle taille. La face in-
terne des valves de ses huîtres a des tons na-
cres d'une grande richesse; mais l'inférieure
faisant, pour ainsi dire, corps avec la pierre,
il faut le marteau et le ciseau pour recueil-
lir l'animal entier. Les habitants de l'île ne
prennent pas tant de peine ; ils emportent
avec eux un caillou ou un galet, pointu de
préférence, cassent la coquille du dessus et
enlèvent la partie comestible de l'huître avec
leurs couteaux; ils mettent tous ces corps
dans le mouchoir qui leur sert de caleçon et
qui est noué à leur ceinture. Les valves de
dessous, qui restent fixées au rocher, donnent,
ensuite, assez l'impression de vaisselle cas-
sée. La récolte terminée, toutes ces huîtres
sont versées dans une lalebasse, et c'est sous
cette forme peu appétissante qu'elles sont
transportées au village, où elles servent de
base à des plats savants e.1 appréciés.
Lois, Décrets, Arrêtés
-()-()--
Décret du 13 octobre portant suppression
de l'indemnité de fonctions aux cadres
français' des bataillons étrangers station-
nés au Tonkin.
Décret du 13 octobre portant attribution
dè l'indemnité pour charges militaires
aux sous-lieutenants de réserve termi-
nant leur service légal.
(J. 0. du 1'7 octobre H)oo.)
Décret du 16 octobre modifiant le règlement
général du pilotage sur les côtes d'Algé-
rie.
(J. 0. du 19 octobre 1986.)
..,
TAUX DE LA PIAStftE
-e-
Le Gouvernent' Général do l'Indochine vient de
faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 17 octobre IM le taux officiel de la
piastre était de 17 fr.
L'Angleterre el fes Dominions
00
Dans les relations de T Angleterre avec les
Dominions, ce qui est en cause, c est la ques-
tion de savoir si la Grande-Bretagne et les Do-
minions continueront à constituer un tout indivi-
sible au point de vue international.
La conférence qui s'ouvre aujourd hui à
Londres pour traiter cette question présente,
cette année, une importance capitale en raison
de la situation que crée la grève des mineurs
à l'intérieur de 1 Angleterre.
Les idées séparatistes ou d' autonomie ont tait
beaucoup de chemin depuis la précédente con-
férence d'octobre 1923.
Il faut tenir compte d'un fait : c'est qu' en
raison de la part qu'ils ont prise à la grande
guerre, la situation des Dominions vis-à-vis de
l' Angleterre a changé du tout au tout. Il n' y a
plus, en ce qui les concerne, de véritable subor-
dination à la mère-patrie ; ils sont devenus, à
proprement parler, des associés qui, de plus en
plus, entendent être traités sur un pied d éga-
lité absolue dans toutes les affaires intérieures
et extérieures intéressant l'ensemble de l lim-
pire. Chez les dirigeants de certains Dominions,
cette revendication de l'égalité va jusqu. à mar-
quer des tendances à l'indépendance totale ;
chez d'autres, elle révèle des aspirations très
nettes' à une autonomie absolue. Tout cela n'est
pas facile à concilier avec l'unité pourtant né-
cessaire de la politique britannique dans le
monde, et surtout, avec ce qu'exige la défense
efficace de I E,mpire.
Il ne suffit plus aux Dominions d'être admis
au sein de la Société des Nations, et que d au-
cuns réclament le droit d'être représentés éven-
tuellement au Conseil de Genève au même titre
que toutes les nations indépendantes, parce que,
soutient-on, il pourra arriver que la Société des
Nations ait à arbitrer un différend venant à se
produire entre l'Angleterre et un de ses Domi-
nions. E.n aucun cas, le Gouvernement de Lon-
dres ne saurait admettre une telle intervention
de l' organisme international de Genève dans les
affaires de l' Empire, qui doivent rester, à ses
yeux, -- des affaires d ordre purement - intérieur.
Il n en est pas moins vrai que, dès à présent,
l'unité politique de l' empire et la solidarité per-
manente de toutes le9 parties de cet Lûnpire avec
la mère-patrie ne pourront longtetnps subsister
telles quelles, du fait même que les Dominions
ne se considèrent plus comme engagés par les
obligations internationales que peut contracter
r Angleterre. C'est le cas, notamment, pour le
Traité de Locarno, qui engage l'Angleterre,
mais non les Dominions. Il est probable que le
débat qui se produira à ce suiet à la Conférence
impériale fixera nettement les choses et dé-
blayera le terrain en vue d' une définition claire
et précise du statut des Dominions par rapport
à la politique internationale. Il n'est guère pos-
sible, en effet, que l' on continue à vivre sur
une équivoque qui risque de créer une dange-
reuse confusion des pouvoirs et d aggraver J'op-
position entre les tendances qui, déjà, se mar-
que si fortement aujourd'hui.
Comprenant son véritable intérêt, le Ciouver-
nement de Londres aurait l'intention d'examiner
avec ces Dominions la question de leurs repré-
sentants à l'étranger. La Ligue des Nations
britanniques doit avoir pour but, écrit le Daily
Mail, son indépendance économique vis-à-vis
des autres nations.
L'Empire continuera, nous en sommes cer-
tains, à assurer à ses Dominions une défense
permanente, à garantir, avec leur dignité, de
nombreux avantages économique?, en échange
dlesquels, renouvelant leur offre de 1923, les
Dominions pourront atténuer la crise du chô-
mage en admettant chez eux-mêmes la main-
d' œuvre britannique en surnombre.
eè,e
Réservoirs de pëtrole dans nos colonies
-0-0
Par suile «le lu substitution de la clÍtwrr.
au pétrole à la chauiïe au uluuhon il*
nouvelles uuilés de notre marine de
guerre, il a paru indispensable de c«jus-
truire dans les priiieipuux points stratégi-
ques de I.'AJrique du Nord el do noire em-
pire colonial de-s réservoirs de pétrole.
1/installation des réservoirs à combusti-
ble liquide a suivi la construction des Tkki-
velles unités, mais avec un retard 0 i.^ide-
ruble el une timidité regrettai"]-- c. ̃ t
qu'au milieu de lltè? que îv.i c r..:vp'ts. ia
construction clos pn-rnu-îs r^orw .rs- Ol.ooO
tonnes a Toulon, l».*.*»' :.:.e< à l»/.erte
Il fallut att- iuli ̃̃ vhi-\ .-.ns. jusqu'au milieu
! de lirj-i. leur - en srrvuv. Au milieu
dt' II:!;¡. un re
eommoneé à Pakar. U 11e fut utulisé cpi à lu
lin do 1 !': £ >. A la lin de lîfc?3, on constate
un effort plus sérieux. Un parc de 50.000
b'nues est entrepris à Hi/fite. 11 pourra
entrer en service prochainement, IRo.C)tM)
luîmes ont été mises en chantier à Toulon
à la lin de l'année dernière, tonnes
l,oriont, 1.000 tonnes à Casablanca. En ré-
SUllIt'" la marin»' 11e possédait encore, au
lrr mars de cette année, qu'environ IW.oOO
tonnes de réservoirs il mazout et 17.000
tonnes d" réservoirs h gas oil. sur lesquels
elle piït immédiatement compter. Il restera
donc à construire, dans les treize années
qui vont s'écouler, de 1926 Il 193S, 1.370.000
ten.nes de réservoirs à mazout et 11 11.<100
tonnes de réservoirs 1\ gas oil, soit, jvir
on, 105.000 tonnes de réservoirs à mazout
et 8.500 tonnes de réservoirs à fine oil.
Quand la flottille do. navires pétroliers
sera au complet elle va être augmentée
de 2 navires de 5.500 tonnes - notre ma-
rine de guerre commencera être en me-
sure de parer ¡\ toutes les éventualités.
TAUX DE LA ROUPIE
Lf (fouverneur d.' Etablissements français
dans l'Inde vient (le faire connaître au minis-
tère des Colonies qu'à la date du 17 octobre lDi?«3
le taux ofllciel de la roupie était de 12 fr.
Au Congo belge
00
Les grandes concessions
Lu réponse à quelques ciitiqiiis sur |.«
système d«*s grandes concessions qui met-
trait en danger les conditions nécessaires
A l.i vie sociale des populations, .M..Iules
I ilinant écrit dans I /.Wo/ (Oloniul fi
Mtirilmif qu'il suflit d'examiner avec,
quelque atleuiioa ce qui se p.-isse au Ka-
langa pour être pleinement nissuré e^ qui
plus est, e«»HV!UI>.eU que il 'S telles aliénées
ne sont pas irréinedia'blenient perdues
pour les indigènes
La part réservé-e aux indigènes est «l'ai'
leurs très grande, on leur laisse sur les
15 millions d'iicclares plus d«> terrain qu'ils
n'en «•ultiveron! jamais.
Les parties \'dl"IJ,' mieux «pie l'élevage
se détachent d'I';-;-IJII\III' et r«'vieiiiienl
aux indigènes qui les cultivent et commen-
cent à devenir de sérieux coneuri'enis
pour Ses colons européens.
Accordées sous condition suspensive,
pendant un premier sta«le, et sous condi-
tions résolutoires pendant un second sta
«'n Ion! |ieiidrn't quilll." uns, les conces-
sions ne <1«.viennent délimtives qu'au bout
de ce laps lie temps el ''hh's ne peuvent,
ainsi avoir été laissées ( 11 friehe.
(les terres sont d'autre part à l'abri d-'
toute spéculation. La plus grande partie de
'.•es leries l'esté consacrée à l'élevage pon-
dant de très longues années. |r reste étant
atfeelé à des cultures de plantes ivrières
ou industrielles. La plus-value des ter-
rains 'llle leur lins.' en \aleiir Sel'U la
u les auront
Fait prospérer.
La vie chère
A Albertville ; lac Tanganyika , le Uo août
dernier, on payait le pain plus de |
sei Cj li anes ; une bouteille de bièie,
!0 et 1"^ francs ; le \in était à 1111 prix m-
ubordiible et, tout à l'avi'iiant.
La T. S. F.
(ir;\co à l'einploi (b\s ondes courtes, les
relations radintélcgraphiqiies entre la Bel-
gique el sa colonie se développent rapi-
dement.
Depuis un mois, le poste de T.S. t onili s
courtes installé à Slauleyville Sololu par
M. Unbert < ioldseiimidf, est en communi-
cations régulières avec le poste de T.S.F.
de Nlaehelen. l'ne seconde relation directe
entre la colonie et la Uelgique se Il'ulI\ f
ainsi réalisée, la première étant L
en service entre, d'une part, le poste de
Léopoldville et, (l'autre part, les portes de
Muchelen et de Foresl.
Le poste ondes courtes de Sololo est l'exil
ù Maclieleu aussi iiieii de jour ipie de nui',
ce qlli constitue un progrès appréciable,
le poste de Léopoldville n'étant reçu ,jue le
soir.
La mise en service de la seconde relation
nlt pour résultat d'accélérer encore les
communient ions radiotélégraphiques entre
in Belgique e| sa colonie, particulièrement
avec ta pmxince orientale.
Le prix de la vie
Par suile de ta hausse persistance du
prix du charbon, ainsi que de l'augmenta-
tion continuelle des antres frais généraux,
la Compagnie Melge Maritime du Congo
s'est vue dans l'obligation de relever «es
frets et prix de passage de ;:o ,, depuis le
1er octobre. Cette augmentation tient, éga-
lement compte de ce que, lors de l'établis-
sement du tarif actuellement "ii vigueur, ia.
livre sterling était cotée à l:rtl, taudis
qu'elle l'ait aetuelleinenl 175 environ.
Huppelons «pie cette Compagnie de navi-
gation abandonne de plus cil plus ses es-
cales dans nos ports «le la 1 ùte occidentale
d'Afriqte.
Les exportations
Ont été expédiés sur la Belgique par
Ylïlixiihi'thrilli' : palmistes, ^0^0 tonnes ;
huiie de palme. |, •“> ; cacao, Mo ; calé,
H1 ; sésames, X;j l:;' ; coton, loX ; caout-
chouc. $1 ; ivoire, li :{'[ ; di\ers. 1 ¡;,
La voie ferrée Algérie-Tuoisie-Naroc
La voie ferrée à éeartenient maniai qi;i,
de Tuniis. atteint la froidière : ..-une :'i
Cdiardimaou, d'où <•!'.• o.mmu • n «i»t ectûm
de t:.:' ':.' "':,,,,:, :,:1::, .,1 d'Aider, est
I d ci ̃ i. s i:n an. d'importants renfor-
«• :! r.:::; [ "11 ; r permettre à des trams plus
1 • • ; r ( 1 s 1 L plus rapides de faciliter et d'acti-
ver les communications entre Tunis. l'Algé-
rie.j'l la frontière marocaine, en attendant
que la construction de la ligne à voie large
l'ez-«-)udjda permette à des trains directs,
eomiiosés de matériel lourd 1I11 svst. 10e eu-
ropéen. de circuler entre Tunis et Casa-
blanca.
Ces travaux de renforcement sont pres-
que terminés en ce qui concerne FV rem-
placement des rails de ;'I S kilos au ne tie
courant par des rails de Ii kilus.
Il reste encore à transformer .cr'iiis
ponts pour leur permettre de supporter les
nouveaux convois de matériel ncil-mt.
-
T. s.
-o-
Les dépêches Paris-Siam
La communication radiotélégrnphique
« Paris-Saigon o pourra désormais être uti-
lisée pour l'acheminement des télégrammes
de presse à destination ou originaires du
Siam. Au-delà de Saïgon, ces télégramme s
seront acheminés par til. La taxe applica-
ble aux messages de l'espèce est fixée à
1 fr. 55 or par mot.
.--,-
Eleore dt. temps de (eu sur I" Il Ale rit,
ftft
La canonnière française Aleile u
essuyé «le nouveaux coups de feu des trou-
pes sudistes le 11 octobre, dans la soirée,
i\ :\l'hio-(hi. Elle n'a pas eu de pertes et
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