Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 octobre 1926 18 octobre 1926
Description : 1926/10/18 (A27,N159). 1926/10/18 (A27,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397208k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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vrNGT-SEPTIEMK ANNEE. N° 150 LE NUMBRO : 80 CENTIMES LUNDI SOm, 18 OCTOBRE 1920
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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.- DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
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LES DEUX TENDANCES
fr «i»
J'ai exposé, il y a quelques jours, la thèse
des savants allemands qui, mettant en œu-
vre les données de l'histoire et de la géo-
graphie politique, déclarent qu'à partir du
jour où par le développement du machinisme
les colonies sont englobées dans l'activité
protectrice des métropoles, une évolution
commence au terme de laquelle de grands
territoires industriels se constituent dans le
monde. A l'intérieur de ces centres indus-
triels, les frontières politiques perdent peu
à peu leur pouvoir d'isolement : w Si bien
qu aux empires économiques de l'époque
coloniale, de l'humanité, autrefois dispersés
en lambeaux isolés à la surface du globe et
n'ayant qu'un caractère de demi-indépen-
dance, se substituent de vastes domaines éco-
nomiques d'une unité 'beaucoup plus ferme
déjà parvenus à un état d'indépendance éco-
nomique presque complet et entraînés dans
un mouvement de consolidation toujours plus
rapide. »
La géographie politique, nui a créé une
nouvelle idée de l'Etat, et constaté que les
lignes rigides sous lesquelles on avait cou-
tume de le considérer, s'atténuent et dispa-
raissent, constate que ces unités économiques
coïncident avec les unités géographiques, et
que « ce sont toujours exactement les mêmes
grands espaces géographiques où se sont dé-
veloppées des organisations économiques
•s. puissantes et de plus en plus indépen-
dantes. »
Or, voici qu'à cette force prétendue irré-
sistible, qu'à cette évolution considérée
comme fatale, j'allais écrire : scientifique,
s'opposent d'autres mouvements, d'autres
tendances avec lesquelles il faudra bien
compter. Le journal de Madrid El Sol fait
une campagne active pour la réalisation de
l'idée hispano-américaine, si active que le
'Dia de Montevideo y a dénoncé un danger
grave pour les républiques du Nouveau-
Monde. Le Dia reconnaît que les Espagnols
(lOt quelque raison de vouloir que leurs an-
ciennes colonies gravitent autour de l'Espa-
gne, qui se considère, malgré tout, comme
la. mère patrie. Mais les enfants sont devenus
des hommes et, loin de leur mère, ils veu-
lent vivre en pleine indépendance; leurs
:droits sont supérieurs à ceux de leurs pa.
rents; les anciennes colonies espagnoles sont
des nations américaines, et qui entendent
être américaines ; leurs avenir est-lié à celui
'de l'Amérique dont elles font partie, et leur
prospérité ne peut se fonder que sur la soli-
darité étroite de tous les peuples du conti.
nent américain: Pourtant, le Dia serait
moins radicalement hostile à la formule de
latino-américanisme qu'à celle d'hispano-
américanisme; la première en effet tient
compte de toutes les solidarités latines des
nations de l'Amérique du Sud "avec l'Europe
occidentale, la France, l'Italie. Sans doute,
elle doit, elle aussi, céder la place à la for-
mule de l'Amérique aux Américains, mais
elle contient une part de vérité. Le Dia en
donne ailleurs une preuve assez curieuse.
Toute la presse sud-américaine a suivi
très attentivement les travaux du quatrième
Congrès' de la presse latine, qui s'est tenu
à Liège. La plupart des peuples latins s'y
étaient fait représenter. Le Secrétaire Géné-
raf du Congrès a développé un projet, ten-
dant à grouper en une vaste union spiri-
tuelle les 200 millions d'hommes qui com-
posent présentement la race latine. Ils s'uni-
raient, par-dessus les frontières, non pour
défendre des intérêts industriels, commer-
ciaux, agricoles, économiques, mais pour pro-
pager la culture qui leur est commune.
« Sans préjudice de leurs modalités poli-
tiques particulières * ils fonderaient un
vaste empire fédéral. Ce ne serait pas une
1 simple association sur le papier, une asso-
ciation académique, pour ainsi parler. Cha-
cun des Etats latins concéderait le droit de
cité à tous les ressortissants des autres Etats
fédérés' quand ils feraient un séjour sur son
territoire. Bien entendu, à ce droit de cité
correspondraient des devoirs fiscaux, civils,
militaires, auxquels seraient astreints ceux
qui le réclameraient. Diminution des tarifs
'de presse entre les divers Etats de la grande
Confédération, diminution à la fois et uni-
fication, conformément au projet soumis à la
S.D.N., par M. Vanez; facilités des échan-
ges universitaires, étudiants et professeurs;
propagande en faveur de la culture latine,
dans les colonies et dans les protectorats,
- propagande opposée à celle qui est faite en
faveur de la culture anglo-saxonne et de
la culture slave; centralisation à Paris de
tous les efforts, de tous les travaux, dans un
office central dont un des premiers soins
serait de réaliser, dans la capitale du monde
latin, le projet d'érection d'un monument à
Cervantes, « un des esprits lés plus "haute-
ment représentatifs de la latinité 8.
Chose digne de' remarque. Les mêmes
journaux, qui s'élevaient contre le terme
d'hispano-américanisme, et même de latino-
américanisme, approuvent les grandes lignes
de ce vaste dessein. Certes, la science con-
temporaine a démontrê que le concept de
raee est quelque chose de beaucoup plus
vague que longtemps on ne l'a pensé, qu'il
y a d'ailleurs des parentés ethniques dont
l'authenticité est discutable, et qu'enfin on
, * ne saurait bAtir sur cette idée mal définie un
système solide*
Mais la cnltute latine est un fait, l'his-
toire en établit la réalité et la valeur; une
Union fondée pour la défendre, pour la pro-
pager, se constituerait pour une besogne pré-
cise. C'est à peu près ce qui; déclare le IJia
de Montevidéo, et il termine en exprimant
le souhait que le projet exposé au quatrième
Congrès de la presse latine soit mis en oeu-
vre et avec succès.
Cela est-il possible? Il ne m'appartient
pas de le rechercher ici, et mon but n'est ni
d'examiner les objections ni d'en apporter
de nouvelles. *
Mais j'ai voulu montrer, une fois de plus,
qu'il y a de par le monde, autre chose
que des forces économiques, et que, si les
généralisations scientifiques nous permettent
de contempler la marche de l'univers, de
haut et de loin, leurs simplifications un peu
brutales risquent de nous empêcher de voir
juste et bien. Union spirituelle, race, culture,
évidemment ces termes apparaîtront aux sa-
vants dont j'ai parlé comme des a forces an-
tagonistes qui subsistent de l'ancienne épo-
que coloniale a, et -ils avouent eux-mêmes,
que l'évolution inéluctable se poursuit par-
tout, mais parfois « lentement et par sou-
bresauts ». Et nous avons quelque tendance
à croire qu'ils ont raison guand ils décla-
rent que les forces nouvelles viendront à
bout des anciennes, que les forces maté-
rielles, si j'ose m'exprimer ainsi, triomphe-
ront des autres. Mais ceci, c'est une prévi-
sion, et non une constatation. Nous consta-
tons que les autres forces existent, qu'elles
ne sont pas encore réduites à néant, qu'elles
arrêtent et gênent le mouvement formidable
qui entraîne les nations vers des groupements
nouveaux. Et les idéalistes qui pensent
qu'elles conserveront peut-être quelque vi-
gueur, qu'elles garderont leur place, qu'elles
agiront parfois dans le sens des autres, par-
fois à côté, parfois en sens opposé, ont le
droit de conserver leur conviction intime.
Que l'unité économique domine toutes les
autres unités, c'est possible: l'unité natio-
nale, politique, morale, n'est pas un vain
mot, et peut-être ne le deviendra-t-elle pas
davantage quand nous aurons enfin les Etats
Unis d'Europe et les Etats Unis du monde,
dont nul plus que les idéalistes ne désire
ardemment la constitution.
Mario Roaatanr
Sémteur de l'Hérault, ancien mbdstrek
Vice-prétident de la Commiitton
NtaGtortale des Cokmus.
DI OlDce Mtoil ffi Mnlbtase
.0--.
Il y a quelques semaincs, M. Léon Pcr-
rier, ministre des Colonies, se rendait à
Mulhouse, accompagné de M. Carde, gou-
verneur général de l'A. O. F., dans le but
d'examiner,, avec les personnalités indus-
trielles de Mulhouse, dans quelles condi-
tiont pourrait être constitué un groupement
colonial dans cette ville.
M. Kmilc Dollfus, président de la Cham-
bre de Commerce de Mulhouse, a fait con-
naître à M. Léon Perrier qu'un office colo-
nial vient d'être créé.
Ce nouveau groupement, formé en vue de
renseigner l'industrie régionale et d'élargir
les l'clutions commerciales de Mulhouse
avec nos colonies, s'ajoute aux Comités de
propagande du même ordre organisés déjà
dans plusieurs villes. de France sur les con-
seils du ministre des Colonies et grâce à la
campagne menée par M. le gouverneur des
colonies Gaston floseph, chef du Cabinet
de M. Léon Perrier.
Elections au Conseil Général
de la Guadeloupe
---0-0-
Les élections qui viennent d'avoir lieu à
la Guadeloupe avaient pour but de pour-
voir au remplacement de 12 conseillers gé-
néraux démissionnaires appartenant tous
aux listes patronnées par M. René Bois-
neuf et au remplacement d'un conseiller
général du canton de Saint-Martin décédé
appartenant à une liste patronnée par M.
Candace.
Les résultats d'ensemble sont les sui-
vants :
Liste patronnée par M. Boisneuf :
Sont élus : 3 conseillers pour le canton
de Moule ;
1 pour le canton de Basse-Terre ;
2 pour le canton de Port-Louis ;
1 pour le canton Ÿ la Pointe-àtre.
Liste patronnée par MM. 'Gandace et
Jean François :
Sont élus : 1 conseiller pour le canton de
Pointe-Noire ;
4 conseillers pour le canton de Lamen-
Un ;
1 t conseiller pour le canton de - Saint-Mar-
tin. -V
i rimaBw » ji Cfiimw mm
-..00 -
I-e Président de la République, accompa-
gné du colonel Denain, vient de visiter
l'exposition de la Croisière noire (mission
Citroen au centre de l'Afrique), organisée
au pavillon de Marsan.
M. Gaston Doumergue a été reçu à son
arrivée par MM. André Citroën, C.-M.
Haardt et les membres de la missIon, ain-
si que par M. Carnot, président du Conseil
d'administration de l'union centrale des
arts décoratifs et M. Metman, conserva-
teur du musée. J. ," ",.
Notre marine marchande
et nos colonies
00
Ce n'est pas tout d'avoir dans
nos colonies les ressources que Von
commence à connaître en détail, il
faut encore pouvoir les transporter dans les
pays de consommation et apporter en
échange aux colonies les produits dont elles
ont besoin.
D'après les plus récentes statistiques, no-
tre flotte de commerce atteignait, au 1er août
1926, un tonnage brut de 3.378.000 tonnes,
soit 1 million de tonneaux de plus qu'en
1913.
En outre, presque tout l'ancien matériel
a été renouvelé ou rajeuni, de sorte que no-
tre armement dispose actuellement d'une
flotte moderne, avec des catégories bien ou-
tillées : flotte de tramping charbonnier et
long-courrier, flotte de cargos mixtes, flotte
de navires frigorifiques, de pétroliers, etc.
En 1924, le pavillon français a transporté
87 de nos importation» .eD.pIOvenance..fk..
nos colonies, et 98 des exportations à des-
tination de ces colonies. Les statistiques offi-
cielles définitives de 1925 feront probable-
ment apparaitre des chiffres encore plus éle-
vés. Un effort considérable a donc été ac-
compli par notre armement.
Cet effort se répartit sur tous les groupes
de colonies françaises. Le pourcentage des
échanges avec la métropole, assurés par no-
tre armement, est en effet le suivant pour
chacun - de ces groupes :
Groupe océan Indien (Somalis, Madagas-
car, Réunion) : importations en France,
92 ; exportations de France, 99 8
Groupe asiatique (Inde, Indochine) : im-
portations, 94 5 ; exportations, 99 7
Groupe Côte occidentale d'Atrique : im-
portations, 66 5 ; exportations, 94
Groupe Atlantique (Antilles) : importa-
tions, 96 ; exportations, 98
Donc, notre flotte coloniale suffit actuelle-
ment à assurer nos rapports avec nos pos-
sessions d'outre-mer.
Telle est la conclusion de notre confrère
le Temps. Conclusion un peu hâtive, car
nous ne voyons pas dans ces statistiques le
commerce de nos colonies avec les autres
pays de production et de consommation, et
qui en sont souvent de forts acheteurs et de
très bons clients, et nous ne savons pas (les
profanes tout au moins) quels sont les na-
vires qui assurent ces relations commer-
ciales.
Si nous nous reportons aux chiffres pu-
bliés périodiquement par les Annales Colo-
niales, nous voyons, par exemplef que, pen-
dant le deuxième trimestre 1926, la part de
la métropole dans le commerce général du
Dahomey a été de 41 75 %; pour le Ga-
bon, en 1925, il a été importé de France
pour 31.736.523 francs de produits, et pour
11.664.811 francs de l'étranger. Sur France
et nos colonies, il a été exporté pour 10 mil-
lions 999.342 francs, et pour 24.553.240 fr.
sur V étranger.
Pendant les huit premiers mois de 1925,
on peut remarquer que dans le commerce
général,de la France, ses colonies occupent,
quant à l'importance des échanges, la troi-
sième place.
Nous recevons ; IOdes Etats-Unis, pour
5.198.815.000 francs de produits; 20 de la
Grande-Bretagne, pour 4.534.892.000 francs.
Nous envoyons : 10 à la Grande-Bretagne,
pour 6.712.944.000 francs de produits; 20 à
l'Union Economiqué Bel go-Luxembourgeoi-
se, pour 6.267.032.000 francs.
La capacité de transport des navires mis
4 la disposition de nos colonies, ajoute notre
confrère le Temps, n'est que très rarement
utilisée à plein, en particulier par l'Indo-
chine et la Côte d'Afrique.
La raison en est que les colonies ont à
confier à ces navires un fret inférieur au ton-
nage libre. Ainsi, pour les bois coloniaux,
des bateaux spécialement aménagés, et assu-
rant des services réguliers, ne trouvent pas
eux-mêmes un fret suffisant à destination des
ports français, et sont obligés, pour ne pas
revenir à vide, d'accepter des bois pour An-
vers, Hambourg et certains ports hollandais.
Ce n'est pas tout à fait exact; si nos car-
gos chargent des bois pour ces pays étran-
gers, c'est qu'ils sont achetés par les com-
merçants d'Anvers, de Hambourg et de Rot-
terdam.
D'autre part, si nos navires et les 186.195
tonnes représentées par les navires français
de plus de 500 tx, actuellement en chô-
mage, étaient utilisés au transport des pro-
duits de nos colonies dans les pays étran-
gers ou dans nos autres colonies, la lutte
contre le change serait, ar/es, plus efficace.
Nous avons bien eu, à un certain moment,
une flotte indochinoise, on se demande ce
fu'eile est devenue, C'est très simple. La
gestion par l'Etat ayant naturellement
échoué, la flotte a été vendue aux affréteurs
réunis et à d'autres compagnies locales d'ar-
mement qui se chargent du cabotage indo-
chinois. Le grand chef de la flotte, un capi-
taine de frégate, se contente des. charges
très légères que lui impose à Hanoï le droit
de regard que le Gouvernement s'est réservé
sur son ancienne flottille et sur les petits
bâtiments des services locaux, travaux pu-
blies et douanes. -
Il y a donc à réaliser une meilleure uti-
lisation de notre marine marchande pour lui
permettre de concourir à la mise en valeur
de nos colonies, et nous devons aussi désirer
de sérieuses améliorations dans l'outillage
de nos ports coloniaux.
Emut H.
r ûê It Marne, ,
VW pNiliii» és ls Ownmlulm
du PMMNMt
M. Steeg à Kenitra
00
llépondunt à l'invitation de la colorüe
française de Kenitra M. Steeg a quitté
Kabut hier matin, accompagné des mem-
bres de son cabinet civil et militaire, ainsi
que des hauts fonctionnaires du Protec-
torat. Après les présentations d'usage, le
Hésident a visité Mehedya, où se trouve,
à l'embouchure au Sebou. l'avant-port de
Kenitru. Il a parcouru les différente points
où viennent d'être exécutés d'importants
travaux.
M. Steeg est revenu il midi à Kenitra,
où il a présidé un apéritif populaire, puis
un important banquet, a l'issue duquel il
fit d'importantes déclarations. Après avoir
rappelé les épreuves de la grande guerre
et celles plue récentes de l'agression ri-
faine, il dit :
« Vive le Maroc ! » tels étaient les cris
dont nous étions subtés partout, dans les fnu-
bourgs populeux de nos cités ouvrières, dans
les milieux industriels et commerçants au cour
de la cnpitolc. Chacun comprenait que le Maroc
était un élément essentiel de ln patrie. A la
jote de le savoir inluct, tous mesuraient l'inten-
sité des craintes rcsscnties.
le résident rappela le retour triom-
phal du sultan sur le cuirassé Paris, au
milieu des neelamutions de In foule indi-
gène, précédant de peu de jours le départ
pour l'exil d'Abd-el-Krim vaincu.
Faisunt allusion ensuite il la politique de
rapprochement entre les peuples européens,
il déclara qu'au Maroc aussi la tûche est de
fonder entre des races diverses une pacifi-
cation solide et sincère. Il termina enfin en
déiinissonl ses projets politiques.
Les problèmes de l'heure sont si graves
que je n'n pus l'outrecuidante prétention de les
résoudre sans l'aide de tous ceux dont le con-
tact avec la réalité n enrichi l'expérience. C'est
ce qui m'n déterminé à élargir > recrutement
du Conseil supérieur du Gouvernement. Une
plus grande diversité de voix s'y. fera entendre,
Le souci commun, du bien publie assurera l'har-
monie de ses déliliérations. Je lu présiderai en
arbitre, placé au-dessus des passions lor 3s,
au-dessus des intérêts corporatifs, souvent ten-
tés de se prendre les uns et les autres pour
l'intérêt général, nu-dessus des quere'les dt's
partis, avec la llcrtrt d'être le premier serviteur
de la France ail Maroc, avec la haute ambition
de iihï montrer devant lu France l'utilo défen-
seur du Maroc au travail.
Je bois à ce Maroc au travail, à la ville de
Kenitra, h vous tous, messieurs, qui vous appli-
ques Ici a faire aimer et respecter la France et
la République et fi préparer par une prospérllê
plus grande, une justice plus sûre, un bien-
être plus équitable, une cité plus fraternelle.,
1 L'accueil fait à M. Steeg a été très chaleu-
reux. Sur tout le parcours du cortège, un
nombreux public, composé d'Européens et
d'indigènes, a acclamé le représentant d6
la France. On remarquait particulièrement
de nombreux indigènes venus avec leurs
caïds des riches provinces du Nord et jus-
que du Djebel.
Un hôpital musulman à Paris
-0-0-- 1
Plusieurs personnalités françaises d'ori-
gine algérienne, au nombre desquelles fi-
gurent des médecins, des journalistes, des
industriels, des universitaires et des fonc-
tionnaires, ont entretenu le président du
Conseil municipal de la création qu'elles
projettent d'un hôpital franco-musulman à
Paris.
Cette œuvre privée, appuyée sur les
pouvoirs publics et contrôlée par eux,
chercherait à réaliser la centralisation, en
un organe unique, de l'assistance médi-
cale aux musulmans travaillant à Paris, et
mettrait en pratique les méthodes les plus
compatibles avec le respect des croyances
des malades. Elle permettrait de déchar-
ger la Ville de Paris des dépenses assu-
mées par elle bénévolement jusqu'à ce
jour, en sollicitant particulièrement les
concours (financiers des colonies, des pays
de protectorat et des nations étrangères
islamiques.
Cet échange de vues a abouti à la créa-
tion d'un comité de l'hôpital franco-musul-
man, dont l'action va s efforcer de se dé-
velopper, et qui fait dès à présent ap-
pel aux personnalités du monde de
l'Islam, appel qui sera d'autant mieux en-
tendu que cette création semble le complé-
ment de celle de la Mosquée.
L'antoaobilisme an Sahara
on
M. J. Ramsay Mac Donald, chef du La-
bour Party, à la Chambre des Communes,
accompagné de M. Noël Buxton et de M.
C. R. Buxton, a quitté Londres ce matin
pour une grande randonnée en auto dans le
sud saharien. Il s'embarquera à Marseille
sur le paquebot Gouverneur-Général-/ on-
nart, à destination d'Alger. Utilisant une
voiture automobile à six roues, il visitera suc-
cessivement Alger, les oasis de Laghouat,
Ghardaïa, et de là traversera le grand désert
d'El-Erg oriental, par Tozeur, pour rejoin-
dre Gabes.
La pension d'Abd el Krim
Le Rogui Abd el Krim est arrivé à la
Réunion depuis quelaues jours, maïa le
tau.x de sa pension n est pas encore fixé,
parait-il.
Il semble de prime abord qu'elle devra
ôtro réduite au strict nécessaire, car on
n'oubliera pas qu'il a emporté quelques
fruits de ses rnpince et que sa rebellion a
causé bien des deuils parmi les contribua-
bles français.
A L'OFFICIEL
––-
La convention d'extradition de 1IM
Le « Journal Ofllciel » du 17 octobre public
une note relative à Uacoord intervenu par
échange de lettres, les 17 et 18 mars 193H, entre
les gouvernements français et portugais au surjet
de l'extension de la oonvention d'extradition
du 13 Juillet 1854 aux colonies, possessions et
pays protégés de chacun des deux pays.
La politique navale française
OxO
Le grand journal technique anglais, The En-
Îlinctr, rend hommage à l'esprit de suite et à
ta méthode qui président à la réalisation de
notre programme naval actuel.
The Engineer pense qu'il y a en ce moment
assez de bâtiments en chantier pour assurer à
brève échéance la présence, en Méditerranée.
d'une puissante Botte française moderne. « Si
elle n'est pas suffisante pour garantir l'immunité
des routes Je mer franco-africaines en tvites
circonstances, elle rendrait une attaque contre
ces routu. vraiment hasardeuse. Le premier
objectif de la politique naoale françaises est en
voie d être atteint. »
The Engmeer dit encore de nos bâtiments de
surface qu ils sont « de construction robuste au
franc bord élevé et aux puissantes machines, et
que leur armement à tir très rapide les rendrait
de dangereux antagonistes ».
Quant aux s-marins, « les ingénieurs fran-
çais, dont l' expérience et r esprit d'invention
sont proverbiaux, ont apporté à la construction
allemande certaines améliorations avantageu-
ses ». Et le journal anglais estime que les croi-
sières d'endurance des machines ont établi que
celles-ci étaient « complètement dignes de con-
fiance ». Quant à la puissance offensive. « elle
a été accrue par l' adoption de la torpille de
550 mm, arme plus formidable que la torpille
du modèle britannique H.
L'aviation coloniale
0
Etang de Berre-Madagascar
Les lieutenants de vaisseau UuHbaud et
Bernard et leurs coHuboruttlUl'a, qui, sur
deux hydravions de la marine, effectuèrent
le raid de l'étung de lierre vers Mudugus-
car, ont amerri à Lus Publias, à 16 heures,
le 15 octobre. Ils étaient partis le matin de
Casablanca il 7 h. 50 et avaient survolé
Agadir vers Il heures.
..a
L'Angola et le Congo Belge
00
M. Bettencourt Rodriaues ministre des Af-
faires étrangères de la République Portugaise,
a annoncé l' ouverture prochaine de négociations
avec la Belgique, en vue d'une entente écono-
mique entre l'Angola et le Congo belge, tout
en décluant d une) manière très nette que cette
entente ne comporterait aucune clause territo-
riale. « Le Portugal, dit le ministre, n'aliénera
(Jas en faveur d'aucune puissance, sous aucune
forme et sous aucun prétexte, la moindre par-
celle de son territoire colonial. »
Ce qui confirme ce que notre distingué colla-
borateur et ami, M. Edouard Néron, écrivait
dans les Armai es Coloniales du 12 octobre
1926 au sujet des soi-disant tractations pour la
cession de l'Angola à l'Italie.
» 10.000.000 de livres sterling, lisons-nous
dans le Daily Telegraph, serait certainement un
prix dérisoire pour une telle transaction, si ja-
mais elle se faisait. Le bruit de la cession de
l'Angola à l'Italie a pris naissance dahs cer-
taines feuilles italiennes qui en donnaient com-
me raison l'insuffisance de population du Por-
tugal pour coloniser.
Les anciens combattants
du Maroc à FHôtel-de-Ville
-0-0---
Accompagné de ses camarades du Comité
d'entente des groupements nationaux des
anciens combattants, M. Parent, président
de la Fédération marocaine des anciens
combattants a été reçu cet après-midi, à 15
heures, à l'Hôtel de Ville, par le Conseil
municipal de Paris.
Ce soir, à 20 heures, un grand banquet
sera donné en son honneur par le Comité
d'entente, sous la présidence de M. Marin,
ministre des Pensions.
8..
EN MER
----0-0-
Le vapeur français « Jatiréiguiberry Il,
dont nous avon annuncé Véchouage au
large de llosario, a été renfloué,
(Par dépêche.)
Le cours du riz
---0-0.-
SAIGON
14 octobre
(les 100 kilos en piastres)
Riz no 1, 25 brisures 12 20
Riz ne 2, 40 brisures 11 40
Riz no 2, 50 brisures 10 50 1
Brisures n° 1 et 2 U W
Brisures no 3 et 4 8 00
Farines. 3 »
Paddv Vinh-Long 7 50
Paddy Co-Cong 7 70
I :.ddy Bac-Lieu 7 55
Pçddv Baixau 7 70
Coprah 18 »
(Par dépéche Indopacifi.)
laiel
TAUX DE LA PIASTRE
Le convernfur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 16 octobre 192H le taux officiel de
la piastro était de 17 fr. 75.
TAUX DE LA ROUPIE
-.0-
Le gouverneur des établissements français
dans 1 Inde vient de faire connaître au minis-
tre des Colonies qu'à la date du 15 octobre 1926.
le taux officiel de la roupie était de 11 fr. 80.
1
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du 12 octobre étendant l'exonéra-
tion des droits de chancellerie au port
des décorations étrangères conférées à
l'occasion des opérations militaires du
Maroc et du Levant.
Aux termes de ce décret, sont exonérés du
puyement de tous droits de chancellerie pour
le port des décoi-a-tiojis qui leur ont été ou
-leur seront conférées par des puissances dl'lln.
gères. au cours et il l'occasion des opérations
militaires accomplies ou actuellement pour-
suivies au Lc\'wnt et au Maroc :
1* Les militaires et marins et ussimilés ;
2" Les inlirmiéres militaires ou infirmières
de la Croix-Rouge mobilisées.
Cette exonération ne dispense pas les titu-
laires qui désirent porter leurs insignes, de
se mettre en Instance aupivs clu grand <'hun-
celû-r de la Légion d'honneur en vue Ü'uhll'-
nir l'autorisation prévue par la législation ru
vigueur.
Les familles lit' tous les bOnéJieiaires qui
sont déeédés avant d'avoir Bl)llj('lIt' l'autori-
sation (le port peuvent la demander ù titre
posthume, el sont également dispensées de
tous droits de elwineellerie.
Décret du 14 octobre relatif au tarif des
consultations et visites en France, en Al-
gérie. en Tunisie et au Maroc.
Aux ternies do ce décret-, les allumes sui-
vants du décret du t, octobre 1\lt2 (qui
llxe, par son article M, les 'tarifs de visites
nuançâtes et de consultutioiis concernant les
bénéficiaires de l'article (H de la lui du 31
mars JI' : soins !J"aluil, au.v mutilés) sont
incHllliés comme ,\Jlt a dater du 1er juillet
lutti :
Art. 00. Le prix de la consultation ou
de la visite est lixé ii 8 Tr. pour la rrance,
l'Algérie, la Tunisie et le Maroc.
Ce prix comprend les menues interventions
telles que 'PUIIS('III..n t" simples, massages,
pointes do feu, vcmUjusos ,..illlJlh's et siuirillées,
injections hnl()ttl'I'tIIlqU(,$, mouchetures, etc.,
etc.
t'our les colonies et pays de protectorat
relevant du ministère «l«»s Colonies :
Le tarif de la visite el de la consultation
sera llxé par décret pris tl'¡wl'()I'd entre le
ministre (tes Coltunes et les ininLsIros des
Finances et des Pensionst, sur proposition des
go u ven 1 eurs 1 n té cessés.
Art. f.l. lorsque son état ide santé ne
permet 'pas à un malade de se rendre en
consultation au cabinet du mc'I.II('(IJ. celui-ci
peut recevoir une indemnité pour se rendre
en visite au domicile du malade :
I* Une indemnité fixe de si fr. est ultribuée
pour toute visite effectuée, (lUCIlie que soit lu
distance parcourue :
Uuns les communes de 100.000 habitants
et au-dessus et tlans leur huntleue..,
DUllS les communes dont la totalité ou lu
partie la plus Importante de la populution se
rouve située dans une zone de 2 kilomètres
à partir du la limite administrative des villes
de 200.000 habitants et au-dessus :
t. Les indemnités do déplacement uuxquel-
les peuvent avoir droit les médecins apjwlés
à donner des soins à idomicile tlans les agglo-
mérations non prévues nu paragraphe précé-
dent, sont Ótllblics pour la Franc»!, les colonies
et pays de protectorat, etc. (le reste sans
changement).
(i. 0. du 15 octobre 1926.)
Décret du 14 octobre portant modifications
au décret du 16 avril 1917 sur la compta-
bilité publique du Protectorat français au
Maroc.
Aux ternies de ce ilécret, l'article 15 du lié-
ci-et du 16 uvril H)17 est abrogé et remplucy
pur les dispositions suivantes :
Art 15. Les recettes de J'Etut qui 110
comportent point, en vertu (te la réglementa,
tion existante. un mode spécial do recouvre-
ment ou île poursuites, sont perçues au vu
d'états arrêtés par le .directeur général des
linances. Ces états ont force exécutoire jus-
qu'à opposition ile la 'partie tntercssee devant
la juridtction compétente.
L'article .24) du décret du H. avril 1017 est
abrogé et remplacé par des dispositions dont
voici les principales :
Art. &>. Les dépenses de l'Elal et des
budgets annexes sur la caisse du Ilx'sorit'l' général par les
directeurs généraux, directeurs et chefs de
services tit il cet "ffd par le commis-
saire rôsldenï gén<>ral, après avis du direc-
teur général des finances.
Les ordonnateurs peuvent, avec l'assenti-
ment ilu directeur .général des (innnces, ins-
tituer des sous-ordonnateurs et lirur déléguer
tout ou partie des cnxlits dont ils disposent.
Les sous-ordonnateurs agissent, dans les limi-
tes biulgétaires et territoriales assignées par
la décision qni k.. désigne, sous le contmlo
et la responsabilité de l'ordonnateur qui les
institue. Les mandats des sous-ordonnuteurs
sont émis sur la cuisse du trésorier général
ou sur celle du receveur du Trésor de leur
circonscription.
L'article -'»H bis du décret du K> avril 11*1*7
est complété comme il suit :
« Le.s crédits visés ci-dessus, non employés
au cours d'un exercice, pourront être repor-
tas a l'exercice suivant par des décisions etit
directeur général des finances et les ordonnu-
teurs autorisés a user de ces crédits sans
attendre le «1-aJiir de report. »
Décret du 14 octobre portant nomination
dans le corps du contrôle civil au Ma- *
roc.
Aux termes de ce décret. M. Orthlieb (Emile-
Marie-Ueorges), !ieutena;nt-coione! en retraite,
est nommé contrôleur civil de 2° classe du
cadre marocain, à dater du 1er octobre 1U20.
Décret du 7 octobre portant admission,
pour douze mois de navigation, dans le
décompte des pensions sur la caisse des
Invalides de la mariné, de la campagne
de grande pêche aux lies Kerguelen.
Décret du 10 octobre portant homologation
d'une décision des délégations financiè-
res algériennes instituant une taxe à l'en-
trée pour la visite des musées, collec-
tions, monuments, sites aménagés et
établissements de la colonie.
Aux tenues de la «lôeision susviséo, est
autorisée la perception, au prolit du budget Ue
l'Algérie, d'un droit d'enlrée dont le maxi.
mum est fixé là 5 fr.. pour la visite des mu-
sées, oollections, monuments, sites aménagés
et
sées, établissements appartenant à la colonie,
Décret du 10 octobre relatif à la déclara.
tion des sociétés civiles en Algérie.
Décret du 10 octobre fixant la rémunéra.
tion des receveurs de l'Enregistrement en
Algérie pour droits de recherches et de
copies.
Décret du 10 octobre portant approbation
d'un arrêté du Gouverneur des Etablis-
sements français de l'Océanie ouvrant à
divers chapitres du budget local des cré-
dits supplémentaires pour Vexercice t925.
Aux termes de ce décret, est approuvé l'ar-
rété en date du 20 mai 1936 du Gouverneur
des Etablissements français de l'Océan ie, por-
,..,.
vrNGT-SEPTIEMK ANNEE. N° 150 LE NUMBRO : 80 CENTIMES LUNDI SOm, 18 OCTOBRE 1920
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
un MmCUBt nnuti PAR MLB8 ANNALBS COMMAm* MM LA HMIVHftVt
HOJUMVK PU KWm
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.- DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAULT
IééMtfaa « 'f fINI" t 34., Rim du Mont-Thabor, PARI8-1" lilplm : Lirai «mi
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jMT~'a~srB~L~ } a~~c~JtL?
t .,.,. f .,.
:
LES DEUX TENDANCES
fr «i»
J'ai exposé, il y a quelques jours, la thèse
des savants allemands qui, mettant en œu-
vre les données de l'histoire et de la géo-
graphie politique, déclarent qu'à partir du
jour où par le développement du machinisme
les colonies sont englobées dans l'activité
protectrice des métropoles, une évolution
commence au terme de laquelle de grands
territoires industriels se constituent dans le
monde. A l'intérieur de ces centres indus-
triels, les frontières politiques perdent peu
à peu leur pouvoir d'isolement : w Si bien
qu aux empires économiques de l'époque
coloniale, de l'humanité, autrefois dispersés
en lambeaux isolés à la surface du globe et
n'ayant qu'un caractère de demi-indépen-
dance, se substituent de vastes domaines éco-
nomiques d'une unité 'beaucoup plus ferme
déjà parvenus à un état d'indépendance éco-
nomique presque complet et entraînés dans
un mouvement de consolidation toujours plus
rapide. »
La géographie politique, nui a créé une
nouvelle idée de l'Etat, et constaté que les
lignes rigides sous lesquelles on avait cou-
tume de le considérer, s'atténuent et dispa-
raissent, constate que ces unités économiques
coïncident avec les unités géographiques, et
que « ce sont toujours exactement les mêmes
grands espaces géographiques où se sont dé-
veloppées des organisations économiques
•s. puissantes et de plus en plus indépen-
dantes. »
Or, voici qu'à cette force prétendue irré-
sistible, qu'à cette évolution considérée
comme fatale, j'allais écrire : scientifique,
s'opposent d'autres mouvements, d'autres
tendances avec lesquelles il faudra bien
compter. Le journal de Madrid El Sol fait
une campagne active pour la réalisation de
l'idée hispano-américaine, si active que le
'Dia de Montevideo y a dénoncé un danger
grave pour les républiques du Nouveau-
Monde. Le Dia reconnaît que les Espagnols
(lOt quelque raison de vouloir que leurs an-
ciennes colonies gravitent autour de l'Espa-
gne, qui se considère, malgré tout, comme
la. mère patrie. Mais les enfants sont devenus
des hommes et, loin de leur mère, ils veu-
lent vivre en pleine indépendance; leurs
:droits sont supérieurs à ceux de leurs pa.
rents; les anciennes colonies espagnoles sont
des nations américaines, et qui entendent
être américaines ; leurs avenir est-lié à celui
'de l'Amérique dont elles font partie, et leur
prospérité ne peut se fonder que sur la soli-
darité étroite de tous les peuples du conti.
nent américain: Pourtant, le Dia serait
moins radicalement hostile à la formule de
latino-américanisme qu'à celle d'hispano-
américanisme; la première en effet tient
compte de toutes les solidarités latines des
nations de l'Amérique du Sud "avec l'Europe
occidentale, la France, l'Italie. Sans doute,
elle doit, elle aussi, céder la place à la for-
mule de l'Amérique aux Américains, mais
elle contient une part de vérité. Le Dia en
donne ailleurs une preuve assez curieuse.
Toute la presse sud-américaine a suivi
très attentivement les travaux du quatrième
Congrès' de la presse latine, qui s'est tenu
à Liège. La plupart des peuples latins s'y
étaient fait représenter. Le Secrétaire Géné-
raf du Congrès a développé un projet, ten-
dant à grouper en une vaste union spiri-
tuelle les 200 millions d'hommes qui com-
posent présentement la race latine. Ils s'uni-
raient, par-dessus les frontières, non pour
défendre des intérêts industriels, commer-
ciaux, agricoles, économiques, mais pour pro-
pager la culture qui leur est commune.
« Sans préjudice de leurs modalités poli-
tiques particulières * ils fonderaient un
vaste empire fédéral. Ce ne serait pas une
1 simple association sur le papier, une asso-
ciation académique, pour ainsi parler. Cha-
cun des Etats latins concéderait le droit de
cité à tous les ressortissants des autres Etats
fédérés' quand ils feraient un séjour sur son
territoire. Bien entendu, à ce droit de cité
correspondraient des devoirs fiscaux, civils,
militaires, auxquels seraient astreints ceux
qui le réclameraient. Diminution des tarifs
'de presse entre les divers Etats de la grande
Confédération, diminution à la fois et uni-
fication, conformément au projet soumis à la
S.D.N., par M. Vanez; facilités des échan-
ges universitaires, étudiants et professeurs;
propagande en faveur de la culture latine,
dans les colonies et dans les protectorats,
- propagande opposée à celle qui est faite en
faveur de la culture anglo-saxonne et de
la culture slave; centralisation à Paris de
tous les efforts, de tous les travaux, dans un
office central dont un des premiers soins
serait de réaliser, dans la capitale du monde
latin, le projet d'érection d'un monument à
Cervantes, « un des esprits lés plus "haute-
ment représentatifs de la latinité 8.
Chose digne de' remarque. Les mêmes
journaux, qui s'élevaient contre le terme
d'hispano-américanisme, et même de latino-
américanisme, approuvent les grandes lignes
de ce vaste dessein. Certes, la science con-
temporaine a démontrê que le concept de
raee est quelque chose de beaucoup plus
vague que longtemps on ne l'a pensé, qu'il
y a d'ailleurs des parentés ethniques dont
l'authenticité est discutable, et qu'enfin on
, * ne saurait bAtir sur cette idée mal définie un
système solide*
Mais la cnltute latine est un fait, l'his-
toire en établit la réalité et la valeur; une
Union fondée pour la défendre, pour la pro-
pager, se constituerait pour une besogne pré-
cise. C'est à peu près ce qui; déclare le IJia
de Montevidéo, et il termine en exprimant
le souhait que le projet exposé au quatrième
Congrès de la presse latine soit mis en oeu-
vre et avec succès.
Cela est-il possible? Il ne m'appartient
pas de le rechercher ici, et mon but n'est ni
d'examiner les objections ni d'en apporter
de nouvelles. *
Mais j'ai voulu montrer, une fois de plus,
qu'il y a de par le monde, autre chose
que des forces économiques, et que, si les
généralisations scientifiques nous permettent
de contempler la marche de l'univers, de
haut et de loin, leurs simplifications un peu
brutales risquent de nous empêcher de voir
juste et bien. Union spirituelle, race, culture,
évidemment ces termes apparaîtront aux sa-
vants dont j'ai parlé comme des a forces an-
tagonistes qui subsistent de l'ancienne épo-
que coloniale a, et -ils avouent eux-mêmes,
que l'évolution inéluctable se poursuit par-
tout, mais parfois « lentement et par sou-
bresauts ». Et nous avons quelque tendance
à croire qu'ils ont raison guand ils décla-
rent que les forces nouvelles viendront à
bout des anciennes, que les forces maté-
rielles, si j'ose m'exprimer ainsi, triomphe-
ront des autres. Mais ceci, c'est une prévi-
sion, et non une constatation. Nous consta-
tons que les autres forces existent, qu'elles
ne sont pas encore réduites à néant, qu'elles
arrêtent et gênent le mouvement formidable
qui entraîne les nations vers des groupements
nouveaux. Et les idéalistes qui pensent
qu'elles conserveront peut-être quelque vi-
gueur, qu'elles garderont leur place, qu'elles
agiront parfois dans le sens des autres, par-
fois à côté, parfois en sens opposé, ont le
droit de conserver leur conviction intime.
Que l'unité économique domine toutes les
autres unités, c'est possible: l'unité natio-
nale, politique, morale, n'est pas un vain
mot, et peut-être ne le deviendra-t-elle pas
davantage quand nous aurons enfin les Etats
Unis d'Europe et les Etats Unis du monde,
dont nul plus que les idéalistes ne désire
ardemment la constitution.
Mario Roaatanr
Sémteur de l'Hérault, ancien mbdstrek
Vice-prétident de la Commiitton
NtaGtortale des Cokmus.
DI OlDce Mtoil ffi Mnlbtase
.0--.
Il y a quelques semaincs, M. Léon Pcr-
rier, ministre des Colonies, se rendait à
Mulhouse, accompagné de M. Carde, gou-
verneur général de l'A. O. F., dans le but
d'examiner,, avec les personnalités indus-
trielles de Mulhouse, dans quelles condi-
tiont pourrait être constitué un groupement
colonial dans cette ville.
M. Kmilc Dollfus, président de la Cham-
bre de Commerce de Mulhouse, a fait con-
naître à M. Léon Perrier qu'un office colo-
nial vient d'être créé.
Ce nouveau groupement, formé en vue de
renseigner l'industrie régionale et d'élargir
les l'clutions commerciales de Mulhouse
avec nos colonies, s'ajoute aux Comités de
propagande du même ordre organisés déjà
dans plusieurs villes. de France sur les con-
seils du ministre des Colonies et grâce à la
campagne menée par M. le gouverneur des
colonies Gaston floseph, chef du Cabinet
de M. Léon Perrier.
Elections au Conseil Général
de la Guadeloupe
---0-0-
Les élections qui viennent d'avoir lieu à
la Guadeloupe avaient pour but de pour-
voir au remplacement de 12 conseillers gé-
néraux démissionnaires appartenant tous
aux listes patronnées par M. René Bois-
neuf et au remplacement d'un conseiller
général du canton de Saint-Martin décédé
appartenant à une liste patronnée par M.
Candace.
Les résultats d'ensemble sont les sui-
vants :
Liste patronnée par M. Boisneuf :
Sont élus : 3 conseillers pour le canton
de Moule ;
1 pour le canton de Basse-Terre ;
2 pour le canton de Port-Louis ;
1 pour le canton Ÿ la Pointe-àtre.
Liste patronnée par MM. 'Gandace et
Jean François :
Sont élus : 1 conseiller pour le canton de
Pointe-Noire ;
4 conseillers pour le canton de Lamen-
Un ;
1 t conseiller pour le canton de - Saint-Mar-
tin. -V
i rimaBw » ji Cfiimw mm
-..00 -
I-e Président de la République, accompa-
gné du colonel Denain, vient de visiter
l'exposition de la Croisière noire (mission
Citroen au centre de l'Afrique), organisée
au pavillon de Marsan.
M. Gaston Doumergue a été reçu à son
arrivée par MM. André Citroën, C.-M.
Haardt et les membres de la missIon, ain-
si que par M. Carnot, président du Conseil
d'administration de l'union centrale des
arts décoratifs et M. Metman, conserva-
teur du musée. J. ," ",.
Notre marine marchande
et nos colonies
00
Ce n'est pas tout d'avoir dans
nos colonies les ressources que Von
commence à connaître en détail, il
faut encore pouvoir les transporter dans les
pays de consommation et apporter en
échange aux colonies les produits dont elles
ont besoin.
D'après les plus récentes statistiques, no-
tre flotte de commerce atteignait, au 1er août
1926, un tonnage brut de 3.378.000 tonnes,
soit 1 million de tonneaux de plus qu'en
1913.
En outre, presque tout l'ancien matériel
a été renouvelé ou rajeuni, de sorte que no-
tre armement dispose actuellement d'une
flotte moderne, avec des catégories bien ou-
tillées : flotte de tramping charbonnier et
long-courrier, flotte de cargos mixtes, flotte
de navires frigorifiques, de pétroliers, etc.
En 1924, le pavillon français a transporté
87 de nos importation» .eD.pIOvenance..fk..
nos colonies, et 98 des exportations à des-
tination de ces colonies. Les statistiques offi-
cielles définitives de 1925 feront probable-
ment apparaitre des chiffres encore plus éle-
vés. Un effort considérable a donc été ac-
compli par notre armement.
Cet effort se répartit sur tous les groupes
de colonies françaises. Le pourcentage des
échanges avec la métropole, assurés par no-
tre armement, est en effet le suivant pour
chacun - de ces groupes :
Groupe océan Indien (Somalis, Madagas-
car, Réunion) : importations en France,
92 ; exportations de France, 99 8
Groupe asiatique (Inde, Indochine) : im-
portations, 94 5 ; exportations, 99 7
Groupe Côte occidentale d'Atrique : im-
portations, 66 5 ; exportations, 94
Groupe Atlantique (Antilles) : importa-
tions, 96 ; exportations, 98
Donc, notre flotte coloniale suffit actuelle-
ment à assurer nos rapports avec nos pos-
sessions d'outre-mer.
Telle est la conclusion de notre confrère
le Temps. Conclusion un peu hâtive, car
nous ne voyons pas dans ces statistiques le
commerce de nos colonies avec les autres
pays de production et de consommation, et
qui en sont souvent de forts acheteurs et de
très bons clients, et nous ne savons pas (les
profanes tout au moins) quels sont les na-
vires qui assurent ces relations commer-
ciales.
Si nous nous reportons aux chiffres pu-
bliés périodiquement par les Annales Colo-
niales, nous voyons, par exemplef que, pen-
dant le deuxième trimestre 1926, la part de
la métropole dans le commerce général du
Dahomey a été de 41 75 %; pour le Ga-
bon, en 1925, il a été importé de France
pour 31.736.523 francs de produits, et pour
11.664.811 francs de l'étranger. Sur France
et nos colonies, il a été exporté pour 10 mil-
lions 999.342 francs, et pour 24.553.240 fr.
sur V étranger.
Pendant les huit premiers mois de 1925,
on peut remarquer que dans le commerce
général,de la France, ses colonies occupent,
quant à l'importance des échanges, la troi-
sième place.
Nous recevons ; IOdes Etats-Unis, pour
5.198.815.000 francs de produits; 20 de la
Grande-Bretagne, pour 4.534.892.000 francs.
Nous envoyons : 10 à la Grande-Bretagne,
pour 6.712.944.000 francs de produits; 20 à
l'Union Economiqué Bel go-Luxembourgeoi-
se, pour 6.267.032.000 francs.
La capacité de transport des navires mis
4 la disposition de nos colonies, ajoute notre
confrère le Temps, n'est que très rarement
utilisée à plein, en particulier par l'Indo-
chine et la Côte d'Afrique.
La raison en est que les colonies ont à
confier à ces navires un fret inférieur au ton-
nage libre. Ainsi, pour les bois coloniaux,
des bateaux spécialement aménagés, et assu-
rant des services réguliers, ne trouvent pas
eux-mêmes un fret suffisant à destination des
ports français, et sont obligés, pour ne pas
revenir à vide, d'accepter des bois pour An-
vers, Hambourg et certains ports hollandais.
Ce n'est pas tout à fait exact; si nos car-
gos chargent des bois pour ces pays étran-
gers, c'est qu'ils sont achetés par les com-
merçants d'Anvers, de Hambourg et de Rot-
terdam.
D'autre part, si nos navires et les 186.195
tonnes représentées par les navires français
de plus de 500 tx, actuellement en chô-
mage, étaient utilisés au transport des pro-
duits de nos colonies dans les pays étran-
gers ou dans nos autres colonies, la lutte
contre le change serait, ar/es, plus efficace.
Nous avons bien eu, à un certain moment,
une flotte indochinoise, on se demande ce
fu'eile est devenue, C'est très simple. La
gestion par l'Etat ayant naturellement
échoué, la flotte a été vendue aux affréteurs
réunis et à d'autres compagnies locales d'ar-
mement qui se chargent du cabotage indo-
chinois. Le grand chef de la flotte, un capi-
taine de frégate, se contente des. charges
très légères que lui impose à Hanoï le droit
de regard que le Gouvernement s'est réservé
sur son ancienne flottille et sur les petits
bâtiments des services locaux, travaux pu-
blies et douanes. -
Il y a donc à réaliser une meilleure uti-
lisation de notre marine marchande pour lui
permettre de concourir à la mise en valeur
de nos colonies, et nous devons aussi désirer
de sérieuses améliorations dans l'outillage
de nos ports coloniaux.
Emut H.
r ûê It Marne, ,
VW pNiliii» és ls Ownmlulm
du PMMNMt
M. Steeg à Kenitra
00
llépondunt à l'invitation de la colorüe
française de Kenitra M. Steeg a quitté
Kabut hier matin, accompagné des mem-
bres de son cabinet civil et militaire, ainsi
que des hauts fonctionnaires du Protec-
torat. Après les présentations d'usage, le
Hésident a visité Mehedya, où se trouve,
à l'embouchure au Sebou. l'avant-port de
Kenitru. Il a parcouru les différente points
où viennent d'être exécutés d'importants
travaux.
M. Steeg est revenu il midi à Kenitra,
où il a présidé un apéritif populaire, puis
un important banquet, a l'issue duquel il
fit d'importantes déclarations. Après avoir
rappelé les épreuves de la grande guerre
et celles plue récentes de l'agression ri-
faine, il dit :
« Vive le Maroc ! » tels étaient les cris
dont nous étions subtés partout, dans les fnu-
bourgs populeux de nos cités ouvrières, dans
les milieux industriels et commerçants au cour
de la cnpitolc. Chacun comprenait que le Maroc
était un élément essentiel de ln patrie. A la
jote de le savoir inluct, tous mesuraient l'inten-
sité des craintes rcsscnties.
le résident rappela le retour triom-
phal du sultan sur le cuirassé Paris, au
milieu des neelamutions de In foule indi-
gène, précédant de peu de jours le départ
pour l'exil d'Abd-el-Krim vaincu.
Faisunt allusion ensuite il la politique de
rapprochement entre les peuples européens,
il déclara qu'au Maroc aussi la tûche est de
fonder entre des races diverses une pacifi-
cation solide et sincère. Il termina enfin en
déiinissonl ses projets politiques.
Les problèmes de l'heure sont si graves
que je n'n pus l'outrecuidante prétention de les
résoudre sans l'aide de tous ceux dont le con-
tact avec la réalité n enrichi l'expérience. C'est
ce qui m'n déterminé à élargir > recrutement
du Conseil supérieur du Gouvernement. Une
plus grande diversité de voix s'y. fera entendre,
Le souci commun, du bien publie assurera l'har-
monie de ses déliliérations. Je lu présiderai en
arbitre, placé au-dessus des passions lor 3s,
au-dessus des intérêts corporatifs, souvent ten-
tés de se prendre les uns et les autres pour
l'intérêt général, nu-dessus des quere'les dt's
partis, avec la llcrtrt d'être le premier serviteur
de la France ail Maroc, avec la haute ambition
de iihï montrer devant lu France l'utilo défen-
seur du Maroc au travail.
Je bois à ce Maroc au travail, à la ville de
Kenitra, h vous tous, messieurs, qui vous appli-
ques Ici a faire aimer et respecter la France et
la République et fi préparer par une prospérllê
plus grande, une justice plus sûre, un bien-
être plus équitable, une cité plus fraternelle.,
1 L'accueil fait à M. Steeg a été très chaleu-
reux. Sur tout le parcours du cortège, un
nombreux public, composé d'Européens et
d'indigènes, a acclamé le représentant d6
la France. On remarquait particulièrement
de nombreux indigènes venus avec leurs
caïds des riches provinces du Nord et jus-
que du Djebel.
Un hôpital musulman à Paris
-0-0-- 1
Plusieurs personnalités françaises d'ori-
gine algérienne, au nombre desquelles fi-
gurent des médecins, des journalistes, des
industriels, des universitaires et des fonc-
tionnaires, ont entretenu le président du
Conseil municipal de la création qu'elles
projettent d'un hôpital franco-musulman à
Paris.
Cette œuvre privée, appuyée sur les
pouvoirs publics et contrôlée par eux,
chercherait à réaliser la centralisation, en
un organe unique, de l'assistance médi-
cale aux musulmans travaillant à Paris, et
mettrait en pratique les méthodes les plus
compatibles avec le respect des croyances
des malades. Elle permettrait de déchar-
ger la Ville de Paris des dépenses assu-
mées par elle bénévolement jusqu'à ce
jour, en sollicitant particulièrement les
concours (financiers des colonies, des pays
de protectorat et des nations étrangères
islamiques.
Cet échange de vues a abouti à la créa-
tion d'un comité de l'hôpital franco-musul-
man, dont l'action va s efforcer de se dé-
velopper, et qui fait dès à présent ap-
pel aux personnalités du monde de
l'Islam, appel qui sera d'autant mieux en-
tendu que cette création semble le complé-
ment de celle de la Mosquée.
L'antoaobilisme an Sahara
on
M. J. Ramsay Mac Donald, chef du La-
bour Party, à la Chambre des Communes,
accompagné de M. Noël Buxton et de M.
C. R. Buxton, a quitté Londres ce matin
pour une grande randonnée en auto dans le
sud saharien. Il s'embarquera à Marseille
sur le paquebot Gouverneur-Général-/ on-
nart, à destination d'Alger. Utilisant une
voiture automobile à six roues, il visitera suc-
cessivement Alger, les oasis de Laghouat,
Ghardaïa, et de là traversera le grand désert
d'El-Erg oriental, par Tozeur, pour rejoin-
dre Gabes.
La pension d'Abd el Krim
Le Rogui Abd el Krim est arrivé à la
Réunion depuis quelaues jours, maïa le
tau.x de sa pension n est pas encore fixé,
parait-il.
Il semble de prime abord qu'elle devra
ôtro réduite au strict nécessaire, car on
n'oubliera pas qu'il a emporté quelques
fruits de ses rnpince et que sa rebellion a
causé bien des deuils parmi les contribua-
bles français.
A L'OFFICIEL
–
La convention d'extradition de 1IM
Le « Journal Ofllciel » du 17 octobre public
une note relative à Uacoord intervenu par
échange de lettres, les 17 et 18 mars 193H, entre
les gouvernements français et portugais au surjet
de l'extension de la oonvention d'extradition
du 13 Juillet 1854 aux colonies, possessions et
pays protégés de chacun des deux pays.
La politique navale française
OxO
Le grand journal technique anglais, The En-
Îlinctr, rend hommage à l'esprit de suite et à
ta méthode qui président à la réalisation de
notre programme naval actuel.
The Engineer pense qu'il y a en ce moment
assez de bâtiments en chantier pour assurer à
brève échéance la présence, en Méditerranée.
d'une puissante Botte française moderne. « Si
elle n'est pas suffisante pour garantir l'immunité
des routes Je mer franco-africaines en tvites
circonstances, elle rendrait une attaque contre
ces routu. vraiment hasardeuse. Le premier
objectif de la politique naoale françaises est en
voie d être atteint. »
The Engmeer dit encore de nos bâtiments de
surface qu ils sont « de construction robuste au
franc bord élevé et aux puissantes machines, et
que leur armement à tir très rapide les rendrait
de dangereux antagonistes ».
Quant aux s-marins, « les ingénieurs fran-
çais, dont l' expérience et r esprit d'invention
sont proverbiaux, ont apporté à la construction
allemande certaines améliorations avantageu-
ses ». Et le journal anglais estime que les croi-
sières d'endurance des machines ont établi que
celles-ci étaient « complètement dignes de con-
fiance ». Quant à la puissance offensive. « elle
a été accrue par l' adoption de la torpille de
550 mm, arme plus formidable que la torpille
du modèle britannique H.
L'aviation coloniale
0
Etang de Berre-Madagascar
Les lieutenants de vaisseau UuHbaud et
Bernard et leurs coHuboruttlUl'a, qui, sur
deux hydravions de la marine, effectuèrent
le raid de l'étung de lierre vers Mudugus-
car, ont amerri à Lus Publias, à 16 heures,
le 15 octobre. Ils étaient partis le matin de
Casablanca il 7 h. 50 et avaient survolé
Agadir vers Il heures.
..a
L'Angola et le Congo Belge
00
M. Bettencourt Rodriaues ministre des Af-
faires étrangères de la République Portugaise,
a annoncé l' ouverture prochaine de négociations
avec la Belgique, en vue d'une entente écono-
mique entre l'Angola et le Congo belge, tout
en décluant d une) manière très nette que cette
entente ne comporterait aucune clause territo-
riale. « Le Portugal, dit le ministre, n'aliénera
(Jas en faveur d'aucune puissance, sous aucune
forme et sous aucun prétexte, la moindre par-
celle de son territoire colonial. »
Ce qui confirme ce que notre distingué colla-
borateur et ami, M. Edouard Néron, écrivait
dans les Armai es Coloniales du 12 octobre
1926 au sujet des soi-disant tractations pour la
cession de l'Angola à l'Italie.
» 10.000.000 de livres sterling, lisons-nous
dans le Daily Telegraph, serait certainement un
prix dérisoire pour une telle transaction, si ja-
mais elle se faisait. Le bruit de la cession de
l'Angola à l'Italie a pris naissance dahs cer-
taines feuilles italiennes qui en donnaient com-
me raison l'insuffisance de population du Por-
tugal pour coloniser.
Les anciens combattants
du Maroc à FHôtel-de-Ville
-0-0---
Accompagné de ses camarades du Comité
d'entente des groupements nationaux des
anciens combattants, M. Parent, président
de la Fédération marocaine des anciens
combattants a été reçu cet après-midi, à 15
heures, à l'Hôtel de Ville, par le Conseil
municipal de Paris.
Ce soir, à 20 heures, un grand banquet
sera donné en son honneur par le Comité
d'entente, sous la présidence de M. Marin,
ministre des Pensions.
8..
EN MER
----0-0-
Le vapeur français « Jatiréiguiberry Il,
dont nous avon annuncé Véchouage au
large de llosario, a été renfloué,
(Par dépêche.)
Le cours du riz
---0-0.-
SAIGON
14 octobre
(les 100 kilos en piastres)
Riz no 1, 25 brisures 12 20
Riz ne 2, 40 brisures 11 40
Riz no 2, 50 brisures 10 50 1
Brisures n° 1 et 2 U W
Brisures no 3 et 4 8 00
Farines. 3 »
Paddv Vinh-Long 7 50
Paddy Co-Cong 7 70
I :.ddy Bac-Lieu 7 55
Pçddv Baixau 7 70
Coprah 18 »
(Par dépéche Indopacifi.)
laiel
TAUX DE LA PIASTRE
Le convernfur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 16 octobre 192H le taux officiel de
la piastro était de 17 fr. 75.
TAUX DE LA ROUPIE
-.0-
Le gouverneur des établissements français
dans 1 Inde vient de faire connaître au minis-
tre des Colonies qu'à la date du 15 octobre 1926.
le taux officiel de la roupie était de 11 fr. 80.
1
Lois, Décrets, Arrêtés
Décret du 12 octobre étendant l'exonéra-
tion des droits de chancellerie au port
des décorations étrangères conférées à
l'occasion des opérations militaires du
Maroc et du Levant.
Aux termes de ce décret, sont exonérés du
puyement de tous droits de chancellerie pour
le port des décoi-a-tiojis qui leur ont été ou
-leur seront conférées par des puissances dl'lln.
gères. au cours et il l'occasion des opérations
militaires accomplies ou actuellement pour-
suivies au Lc\'wnt et au Maroc :
1* Les militaires et marins et ussimilés ;
2" Les inlirmiéres militaires ou infirmières
de la Croix-Rouge mobilisées.
Cette exonération ne dispense pas les titu-
laires qui désirent porter leurs insignes, de
se mettre en Instance aupivs clu grand <'hun-
celû-r de la Légion d'honneur en vue Ü'uhll'-
nir l'autorisation prévue par la législation ru
vigueur.
Les familles lit' tous les bOnéJieiaires qui
sont déeédés avant d'avoir Bl)llj('lIt' l'autori-
sation (le port peuvent la demander ù titre
posthume, el sont également dispensées de
tous droits de elwineellerie.
Décret du 14 octobre relatif au tarif des
consultations et visites en France, en Al-
gérie. en Tunisie et au Maroc.
Aux ternies do ce décret-, les allumes sui-
vants du décret du t, octobre 1\lt2 (qui
llxe, par son article M, les 'tarifs de visites
nuançâtes et de consultutioiis concernant les
bénéficiaires de l'article (H de la lui du 31
mars JI' : soins !J"aluil, au.v mutilés) sont
incHllliés comme ,\Jlt a dater du 1er juillet
lutti :
Art. 00. Le prix de la consultation ou
de la visite est lixé ii 8 Tr. pour la rrance,
l'Algérie, la Tunisie et le Maroc.
Ce prix comprend les menues interventions
telles que 'PUIIS('III..n t" simples, massages,
pointes do feu, vcmUjusos ,..illlJlh's et siuirillées,
injections hnl()ttl'I'tIIlqU(,$, mouchetures, etc.,
etc.
t'our les colonies et pays de protectorat
relevant du ministère «l«»s Colonies :
Le tarif de la visite el de la consultation
sera llxé par décret pris tl'¡wl'()I'd entre le
ministre (tes Coltunes et les ininLsIros des
Finances et des Pensionst, sur proposition des
go u ven 1 eurs 1 n té cessés.
Art. f.l. lorsque son état ide santé ne
permet 'pas à un malade de se rendre en
consultation au cabinet du mc'I.II('(IJ. celui-ci
peut recevoir une indemnité pour se rendre
en visite au domicile du malade :
I* Une indemnité fixe de si fr. est ultribuée
pour toute visite effectuée, (lUCIlie que soit lu
distance parcourue :
Uuns les communes de 100.000 habitants
et au-dessus et tlans leur huntleue..,
DUllS les communes dont la totalité ou lu
partie la plus Importante de la populution se
rouve située dans une zone de 2 kilomètres
à partir du la limite administrative des villes
de 200.000 habitants et au-dessus :
t. Les indemnités do déplacement uuxquel-
les peuvent avoir droit les médecins apjwlés
à donner des soins à idomicile tlans les agglo-
mérations non prévues nu paragraphe précé-
dent, sont Ótllblics pour la Franc»!, les colonies
et pays de protectorat, etc. (le reste sans
changement).
(i. 0. du 15 octobre 1926.)
Décret du 14 octobre portant modifications
au décret du 16 avril 1917 sur la compta-
bilité publique du Protectorat français au
Maroc.
Aux ternies de ce ilécret, l'article 15 du lié-
ci-et du 16 uvril H)17 est abrogé et remplucy
pur les dispositions suivantes :
Art 15. Les recettes de J'Etut qui 110
comportent point, en vertu (te la réglementa,
tion existante. un mode spécial do recouvre-
ment ou île poursuites, sont perçues au vu
d'états arrêtés par le .directeur général des
linances. Ces états ont force exécutoire jus-
qu'à opposition ile la 'partie tntercssee devant
la juridtction compétente.
L'article .24) du décret du H. avril 1017 est
abrogé et remplacé par des dispositions dont
voici les principales :
Art. &>. Les dépenses de l'Elal et des
budgets annexes
directeurs généraux, directeurs et chefs de
services tit il cet "ffd par le commis-
saire rôsldenï gén<>ral, après avis du direc-
teur général des finances.
Les ordonnateurs peuvent, avec l'assenti-
ment ilu directeur .général des (innnces, ins-
tituer des sous-ordonnateurs et lirur déléguer
tout ou partie des cnxlits dont ils disposent.
Les sous-ordonnateurs agissent, dans les limi-
tes biulgétaires et territoriales assignées par
la décision qni k.. désigne, sous le contmlo
et la responsabilité de l'ordonnateur qui les
institue. Les mandats des sous-ordonnuteurs
sont émis sur la cuisse du trésorier général
ou sur celle du receveur du Trésor de leur
circonscription.
L'article -'»H bis du décret du K> avril 11*1*7
est complété comme il suit :
« Le.s crédits visés ci-dessus, non employés
au cours d'un exercice, pourront être repor-
tas a l'exercice suivant par des décisions etit
directeur général des finances et les ordonnu-
teurs autorisés a user de ces crédits sans
attendre le «1-aJiir de report. »
Décret du 14 octobre portant nomination
dans le corps du contrôle civil au Ma- *
roc.
Aux termes de ce décret. M. Orthlieb (Emile-
Marie-Ueorges), !ieutena;nt-coione! en retraite,
est nommé contrôleur civil de 2° classe du
cadre marocain, à dater du 1er octobre 1U20.
Décret du 7 octobre portant admission,
pour douze mois de navigation, dans le
décompte des pensions sur la caisse des
Invalides de la mariné, de la campagne
de grande pêche aux lies Kerguelen.
Décret du 10 octobre portant homologation
d'une décision des délégations financiè-
res algériennes instituant une taxe à l'en-
trée pour la visite des musées, collec-
tions, monuments, sites aménagés et
établissements de la colonie.
Aux tenues de la «lôeision susviséo, est
autorisée la perception, au prolit du budget Ue
l'Algérie, d'un droit d'enlrée dont le maxi.
mum est fixé là 5 fr.. pour la visite des mu-
sées, oollections, monuments, sites aménagés
et
sées, établissements appartenant à la colonie,
Décret du 10 octobre relatif à la déclara.
tion des sociétés civiles en Algérie.
Décret du 10 octobre fixant la rémunéra.
tion des receveurs de l'Enregistrement en
Algérie pour droits de recherches et de
copies.
Décret du 10 octobre portant approbation
d'un arrêté du Gouverneur des Etablis-
sements français de l'Océanie ouvrant à
divers chapitres du budget local des cré-
dits supplémentaires pour Vexercice t925.
Aux termes de ce décret, est approuvé l'ar-
rété en date du 20 mai 1936 du Gouverneur
des Etablissements français de l'Océan ie, por-
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