Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1926 15 octobre 1926
Description : 1926/10/15 (A27,N158). 1926/10/15 (A27,N158).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63972075
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-KBPTItiME ANNEE. N* 158
- - - - - - - - - - - - - - - - - - --
LE NUMERO : 30 CENTIMES
-- -- -- -- - - - - - -
VENDREDI SOIR, 15 ocrOIU\E 1926
Les Annotes Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Ut» AilKUS PUBLIÉS PAR -LES ANNALES COLONIALU" SONT LA PtONlM
moJUNVE DU JOURNAL
VmAtmmmm9ARÊdmmm9ÊtâMpmmMBmmméiJmmd^kàÊmktA§tam»é»P9ÊtUÊi
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAUL T
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08 tt là« su pbmbam "Ã-
La lutte pour le Yang-Tsé
-- -.–
La guerre civile se poursuit en Chine avec
des alternatives lle succès et de revers pour les
différents aoversaires. Il semble cependant que
la confusion soit un peu moins grande depuis
que les forces de Chang- T so- Lin et de Ou Pei
ou se sont coalisées pour résister à l' année
nationale de Canton. La lutte parait ainsi cir-
conscrite entre les années qui combattent pour
l'indépendance nationale avec le concoure plus
ou moins ehectit des Russes et celles qui se
abattent pour des chefs qui reçoivent du Japon
des subsides dont il est difficile d'indiquer l'im-
portance.
Autre nient où nous écrivons, les armées al-
liées– c., appelle ainsi les troupes de Ichang
Tso Lin et de Ou Pei Fou tiennent la Chine
.du Nord. dominent Pékin et sont établies assez
solidement dans une partie de Ja Chine cen-
trale. Mais les forces nationales de Canton ont
marché vers le Nord, atteint la vallée du
Yang-Tsé et se sont emparées des trois villes
de Hankéou, Ou-Tchang et Han-Yang. Ce
succès les icnd traîresses d' une région qui est
considérée sans exagération comme le cœur de
la Chine. Elles occupent une position stratégi-
que et gécgraphique de premier ordre sur le
plus grand fleuve de la Chine.
Le Yang-Tsé est, en effet, l'artère princi-
pale de r empire du Milieu. C'est un fleuve de
plus de 5.000 kilomètres de long, et dont le
bassin couvre une superficie égale à trois fois
celle de la France. C'est d'abord sur plus de
2.000 kilomètres un torrent de montagne impé-
tueux et rapide, avec des crues abondantes au
moment de la fonte des neiges. A 3.000 kilo-
mètres de la mer, il est accessible aux jonques
et aut chaloupes à vapeur. Mais c est seule-
- ment à Hankéou, à 1.000 kilomètres environ
de son embouchure, qu il peut recevoir les gros
navires. Il a été grossi alors d'un puissant af-
luent, le Han-Kiang, aussi abondant que n'im-
porte lequel de nos lfeuves français, et long de
2.000 kilomètres. A partir cf Han-Kéou, le
Yang-Tsé est un bras de mer qui se déplace au
milieu de coteaux couverts d'arbres, de bam-
bous et entourant des îles qui sont des nids de
verdiae. Après Nankin, sa profondeur est su-
périeure à celle de la Manche, et atteint 100
mètres ; il est aussi large par endroits que le
Pas de Calais. Malheureusement, la barre qui
le trouve à J'embouchure ne laisse passer que
let navires ayant un tirant de 5 mètres. Mais
ces navires peuvent remonter jusqu'à Hankéou.
Le Yang-Tsé avec ses affluents est une des
plus belieJ voies navigables qui soient au mon-
de. Il est la grande artère de ta Chine centrale,
et son importance est d'autant plus grande que
ces immenses régions ne possèdent pas d' autres
communications. Les routes manquent et les
chemins de fer ne sont pas encore construits et
ne le seront probablement pas encore de long-
temps. Par ses deux affluents, le Han-Kiang à
gauche, et le Siang-Kiang à droite, il -- unit la
Chine du Nord à celle du Sud, en même temps
qu'il rattache par son propre cours la région
littorale à la riche province du Sé- Tchouen.
C'est grâce à lui que s'est constitué i Ejtat que
nous appelons la Chine. Aussi la batellerie est-
elle extrêmement active tout le long de t 3
rives : petites jonques à fond plat, grandes jon-
ques de commerce, chaloupes à vapeur, stea-
mers, le remontent ou le descendent par cen-
taines et par milliers. Les Chinois qui vivent
de ce trafic se comptent par millions.
C'est vers ce fteuve, à l'endroit où com-
mence la grande navigation, que tendent les
voies ferrées, voie du Nord venant de Pékin
et prolongeant le Transsibérien par le chemin
de fer de t Est chinois et voie du Sud partant
de Canton. Mais tandis que la première atteint
-déjà Han-Kéou. celle du Sud en est encore sé-
parée par une distance de plusieurs centaines
de kilomètres.
Han-Kéou se trouve au point de convergence
de ces voies naturelles, ou créées par l'indus-
trie humaine. Cela suffit à expliquer que cette
ville soit un des centres commerciaux les plus
importants de la Chine, et en tout cas le plus
important de l'intérieur. C'est à la fois un grand
port fluvial et un port de mer au milieu des
terres.
Mais Han-Kéou n'est qu'un élément de
la trinité urbaine que constituent avec lui Ou-
Tchang et Han-Yang et qui la complètent.
Han-Kéou est la grande place de commerce,
Ou- Tchang la ville administrative, et Han-
Yang la ville industrielle. Nous avons là une
de ces agglomérations analogue à celles que
nous rencontrons sur certains points du Rhin.
Les étrangers qui ont voyagé dans ces ré-
Îrions ont été surpris en présence d'une pareille
ourmilière humaine. Marco-Polo en fut litté-
ralement émerveillé. Le P. Hue qui est venu
bien longtemps après, n'a pas laissé d'en être
étonné, et il évalua à 8 millions leJ hommes
•qui s'entassaient en ce point du cours du fleuve.
Cette estimation trop élevée à l'époque où elle
fut faite, l'est encore aujourd'hui, et on chiffre
à environ 1 million l'ensemble des êtres qui y
, sont groupés.
Mais l'agglomération est appelée waisem-
blablement à s'étendre. Des usines, des hauts
fourneaux se sont établis à Han-Yang grâce à
la proximité du fer et du charbon et à la faci-
lité des conmunications. Une Société japonaise
y a fondé des établissements qui produisent la
fonte et l'acier, un arsenal très important y fa-
brique des fusils et des mitrailleuses, de sorte
gu rian-Yang est le principal arsenal de la
Chine. Nous ne sommes qu'au début de ce
mouvement industriel dbnt le développement est
pour ainsi dire imposé par la réunion en ce lieu
de toutes les conditions géographiques, écono-
miques et sociales indispensables à la création
et à l' expansion des industries.
On comprend donc toute l'étendue de la vic-
toire des armées de Canton. Maîtresses de
Han-Kéou et des villes sœurs de Ou- l chang
et Han- Yang, elles tiennent une position for-
midable. Certes, elles n'occupent pas la vallée
inférieure du Yang rsé ; Nankin et Chang-Hal
leur échappent. Mais établies à l' endroit que
nous venons d' examiner, elles peuvent faire
sentir leur pression dans cette partie du cours
du Fleuve Bleu. Elles ont, en outre, le moyen
de donner la main à l'autre armée nationale qui
opère du côté de Kabgan, que ravitaillent les
Russes, et que va, dit-on, rejoindre le maréchal
chrétien Feng- Y u-Siang qui vient de quitter
Moscou. Ce n' est évidemment qu' une possibi-
lité, et nous ne devons pas oublier que quelques
milliers de kilomètres séparent Kabgan de
Han-Kéou.
La lutte va donc continuer pour le plus grand
malheur du peuple chinois, pillé, massacré.
ruiné par les armées en campagne. Pour se faire
une idée de ce que deviennent les régions où
se déroulent les hostilités, il faut relire les ré-
cits où sont racontées les horreurs des grandes
Compagnies à l'époque de la guerre de Cent
Ans. Un ami qui a visité ces pays il y a quel-
que dix-huit mois, et qui connaît bien la Chine
pour l' avoir parcourue en de ses nombreuses
provinces et y avoir vécu longtemps, me racon-
tait que les dévastations accomplies dépassaient
toute imagination. Tchang-Tso-Lin est un vé-
ritable brigand. Ou-Pei-Fou ne vaut guère
mieux, et quant aux armées nationales, et no-
tamment celle de Feng- Y u-Siang, si elles se
montrent un peu moins barbares, elles ont en-
core beaucoup de crimes et de ruines sur la
conscience.
La lutte se poursuivra donc. Les Alliés ne
vont sans doute pas laisser les troupes de Can-
ton jouir de leur victoire, d'autant qu' on les
suppose épuisées et incapables non seulement
d'exploiter leur succès, mais même de se main-
tenir sur les positions très importantes qu'elles
viennent de conquérir. La guerre n' est pas près
de prendre fin. Les gens qui aiment à faire des
pronostics prétendent qu'il y en a encore pour
longtemps ; les uns fixent à dix ans la durée des
hostilités, los autres à cinquante ans. A vrai
dire, personne n' en sait rien et ne peut dire au
bout de combien de temps finira cette anarchie.
- Quant aux notions occidentales, et tes suivent
les événements de près. Elles sont assaillies de
conseils. Certains les invitent à intervenir, les
adjurent de le faire le plus tôt et le plus vigou-
reusement possible, afin de sauvegarder les
tntereta des Européens. Une nouvelle expédi-
tion des Boxers. C'est une conception simple.
Mais si l'Europe a la folie de la mettre à exé-
cution, elle compromettra à jamais les person-
nes et les choses qu'elle prétendra défendre.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
..- -
Dépêches de l'Indochine
- 0x0
Les exportations
Au cours des sept premiers mois de 1926,
l'Indochine a exporté 1.140 tonnes de peaux
brutes d'une valeur de 8.300.00 fr. environ ;
trente-six tonnes de soies grèges d'une va-
leur de 5.000.000 de francs ; 2.800 tonnes de
graisse de poissons d'une valeur de 7 mil-
lions de francs environ ; 27.000 tonnes de
poissons secs d'une valeur de 81.000.000 de
francs environ ; 1.800 tonnes de poivre
d'une valeur de 16.600.00 francs contre
2.230 tonnes pour la même période de 1925.
M. Pasquier à Banoï
Le Gouverneur général P.-I. Pasquier et
le Résident supérieur d'Annam P.-J. Deloy
ont été reçus par les notabilités françaises
de Hué. Le Gouverneur général P. 1. a
quitté lIué en auto pour Hanoi.
Le cours du riz
SAIGON
13 octobre
Le courg du riz :
Riz no 1, 25 brisures 12 15
Riz no 2, 40 brisures 11 40
Riz n° 2, 50 brisures 10 40
Brisures no. 1 et 2 H W
Brisures no. 3 et 4 8 60
Farineg 3 »
Paddy Vinh-Long 7 50
Paddy Co-Cnng 7 70
Paddy Bac-Lieu 7 60
Paddy Baixau 7 70
Coprah .18 »
(Par dépêche indopacifi.)
-– ––-–-–
Les revendications
constitutionnelles annamites
-0-0--
Le père de l'aviateur Roland Garros va
faire ses débuts dans la littérature par un
livre, Forceries Humaines, qui sera sans
doute très discuté dans les milieux coloniaux.
L'auur y expose, en s'attachant à les
justifier, r, revendications des constitution-
nalistes annamites, lesquels, mécontents des
procédés administratifs des petits fonction-
naires, réclament une sorte d'autonomie ad-
ministrative sous le protectorat de la France.
M. Garros est un avocat très connu en
Indochine, où il dirige un journal intitulé la
ftunt Asiê.
La politique de colonisation
-0-0-
La mise en valeur du soi
par les indigènes peut seule donner
des résultats dans la majeure partie
de nos colonies
0
J'ai examiné hier les possibilités
d'accroître nos richesses coloniales.
Mais comment mettre en valeur ics
terres que nous administrons? En un mot,
comment les coloniser t
Les expériences faites un peu partout
sont assez concluantes : le colon européen,
dans nos colonies tropicales, ne peut tra-
vailler lui-même la terre; il ne peut que
diriger. Or, s'il peut être utile au dévelop-
pement général de la production par l'ensei-
gnement qu'il apporte aux indigènes, par ses
méthodes de travail, par l'emploi qu'il peut
faire d'outillage perfectionné, par l'implan-
tation de cultures nouvelles, disons qu'il n'a
de chances de réussir que s'il enfrt prends
des cultures plus riches, plus rémunératrices
que celles faites par les indigènes. Etzeore 1
son succès sera-t-il toujours subordonné aux
possibilités d'obtenir la mai,,-d' œuvre indi-
gène dont il ne pourra se passer.
Or, nos colonies sont, en général, peu peu-
plées. leur sol. dans Vensemble, n'est pas
très fiche; la maill.d' œIl'vrt' utilisée en ma-
jeure partie à la production des denrées vi-
vrières ou des denrées cultivées pour la vente
au commerce, comme le riz, l'arachide, etc.,
n'est pas abondante ; les services publics,
l'exécution des grands travaux, l'entretien
des routes, en exigent pas mal et il n'en reste
pour ainsi dire pas de disponible pour aller
travailler librement chez les colons. Il faut
donc que ceux-ci puissent payer très cher,
sinon ils sont réduits à demander le concours
de r Administration pour recruter les hom-
mes dont ils ont besoin. Et c'est alors la
contrainte, plus ou moins déguisée, des abus
répétés.
La mise en valeur de nos colonies (nous ne
parlons pas ici de l'Afrique du Nord, où
l'activité des Européens dans l'agriculture
peut s'exercer très heureusement) doit être
assurée surtout par l'indigène. La culture
du riz, en Indochine, celles de l'arachide, au
Sénégal, du cacao en Gold-Coast ont pris
un magnifique essor sans que soit intervenu
aucun colon européen. Il doit en être de
même de la plupart des autres productions,
notamment du coton, lorsque les programmes
d'aménagement des terres auront été réali-
sés. L'Administration coloniale, avec ses ser-
vices d'agriculture, peut remplir beaucoup
mieux que les colons, en multipliant les sta-
tions d'essais, en important et en imposant
des semences sélectionnées, le rôle d'éduca-
teur du producteur indigène.
Nous ne prétendons pas ntiil faille écar-
ter systématiquement nos Tbmpatriotes des
entreprises agricoles aux Colonies. Mais nous
voudrions les voir cantonnés exclusivement
dans les zones fertiles où sont possibles des
cultures riches et rémunératrices qui leur per-
mettraient de rétribuer largement et de trai-
ter humainement la main-d'oeuvre indigene
employée par eux. Partout ailleurs, le rôle
des Européens est beaucoup plus de trans-
former la matière première fournie par la
production indigène, pour en faciliter l'ex-
portation ou l'utilisation sur place, que de
contribuer à cette production. Nous voudrions
en somme voir nos compatriotes industriels
plutôt que colons. Décortiquer et blanchir le
riz, décortiquer les arachides et les graines
de palme, fabriquer de l'huile, défibrer du
coton, dit sisal etc., rentrent dans leurs
attributions. Mais là où la main-d'œU'Vre est
rare, il faut laisser aux indigènes le soin de
faire pousser du mil, du riz, du coton ou des
arachides.
Pierre Valude,
Député du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
aca –-
Le statut de Tanger
–o-o––
M. Quinoncs de Léon, ambassadeur d'Es-
pagne à Paris, retour de Madrid, a longue-
ment conféré hier après-midi au Quai d Or-
say avec M. Aristide Briand et M. Philippe
Berthelot, secrétaire général du ministère
des Affaires étrangères, sur la question de
Tanger.
Cet entretien doit être considéré comme le
prologue des négociations actives qui vont
s'engager entre la France et l'Espagne dans
le but de préciser les possibilités d'adapta-
tion du statut de 1923, contresigné par la
France, l'Angleterre et l'Espagne, aux re-
vendications du cabinet de Madrid.
L'Espagne se borne désormais à réclamer 1
qu'on lui fasse unt part plus grande dans
l'administration de la ville et de la colonie
indigène.
Dans ces conditions, il est permis d'cspé-
re* que, tout en restant dans le cadre des
traités antérieurs et notamment en respectant
la souveraineté du sultan du Maroc sur la
zone internationale de Tanger, les négocia-
teurs aboutiront aisément à une entente sa-
tisfaisante pour tous.
Le sûr, c'est que les intérêts français, qui
sont importants à Tanger, seront sauvegar-
dés.
8..
TAUX DE LA PIASTRE
.-0-
A la date du 13 octobre 1900 le taux oltlcie)
d, la pieestre à Saïgon était de 17 fr. 75.
lu CoBgrts des Français de Ittraipr
Les relations de nos colonies
avec l'étranger
,flupportcur de cette importante question,
M. ch. Regismansot en u développé les
cas particuliers et exposé ses conclusions,
au coum de la séance de ce matin, prési-
dée par M. E. Outrey, député de la Cochin-
chine.
L'utilité d'une propagande tendant à dé-
velopper les courants commerciaux entre
nos colonies et l'étranger n'a pas échappé à
tous ceux qui savent que l'exportation mé-
tous ceux qui d5ztveiit coloiiialu Coli
tropolitaine et l'exportation colonial^ con-
courent. au même titre, ù favoriser la ba-
lance générale du commerce français. L'une
et l'autre procurent à l'ensemble de nos be
soins les denréce étrangères coloniales.
Ainsi ressort la nécessité non seulement
de favoriser mais encore d'intelltlificr par
tous les moyens les exportations de nos
colonies sur l'étranger, et ce, dans 1 in-
térêt vital du 'bloc économique unique que
constitue l'enscmhlc de la Métropole et de
nos colonie, où la balance commerciale de
la métropole, si elle est déficitaire, peut et
doit être compensée par l'apport en dcvi-
ses étrangères de la balance coloniale. C'est
ainsi que concluait M. Whal, inspecteur
général de la marine marchande aux co-
lonies en faisant toutefois remarquer avec
beaucoup d'il propos que les exportations
ft l'él langer de nos possession» coloniales,
ne doivent intéresser que Vexcédent de lu
piwluction sur les besoins nationaux, à
condition, toutefois qu'un courant cOIiuner-
cial normal existe des colonilti intéressées
vers la métropole, et que les prix d'achat
ne soient pas inférieurs ù ceux offerts par
l'étranger.
Certes, nous n'ignorons pas, ajoute M.
Ch. Hégisnumset, que la seule loi qui s'jm-
pose en matière commerciale est celle de
l'intérêt, et qu'il ne faut pas se leurrer de
l'espoir de voir jmnnis une partie (h'8 nn-
tionaux d'nucun pays sacrifier bénévole-
ment une part de leurs 'hén(flc('s pour venir
en aide à l'Etat lui-même ou A d'autres
fractions de n. même lColtl'('\jvité..
Cependant, pour rlndocllint par exempte,
des interventions spéciales du Gouverne-
ment métropolitain et du Gouvernement
local ont amené l'exportation à préférer le
marché métropolitain.
Etant donné que, d'une port, les marchés
étrangers absorbent déjà la majeure partie
de la production de o rtuines de nos colo-
nies, et que, d'autre part, il semble néces-
saire de fournir à la Métropole les produits
indispensables A sa consommation, les
chefs de nos possessions qui ont été consul-
tés sont d'accord pour reconnaître l'inuli-
lité d'une propagande dont l'effet en diri-
geant notre production coloniale sur les
marchés étrangers, serait soit de renforcer
les avantages déjà marqués par ces der-
niers, soit de contraindre la Métropole à
peser par des achats fort onéreux sur une
balunce commerciale déjt) devenue défavo-
rable.
Mais l'espoir nous reste de jours meil-
leurs, quand, par la solution des graves.
problèmes financiers de rJlCure, quand, par
des efforts soutenus pour l'accroissement
de notre production coloniale, la Métropole
verra sa monnaie revalorisée et son marché
largement, alimenté.
Et tirés sagement, NI. Ch. Régismanset de
conclure par le vœu suivant :
« Qu'on cesse, dans la presse, et même
parfois dans les milieux autorisés, de consi-
dérer la mise en. valeur de nos colonies
comme un résultat susceptible d'être réalisé
Immédiatement à la suite d'uA coup de ba-
guette magique des pouvoirs publics. Ceux-
ci ne sauraient avoir tant de prétention.
En réalité, la mise en valeur de nos colo-
nies attend pour pleinement se dévelop-
per la manifestation enthousiaste et ar-
dente des initiatives privées sachant s'unir
et grouper leurs efforts et hâter l'évène-
ment.
E. D.
varmemell Français el les Colonies 1
0
La section maritime du « Congrès des
Français à l'Etranger » vient de tenir une
séance, présidée par M. Dal Piaz, au cours
de laquelle M. Mun.liegay, secrétaire géné-
ral adjoint du Comité dés Armateurs de
France, et rapporteur de cette Section ma-
ritime, a souligné l'effort réalisé par notre
flotte commerciale en ce qui concerne les
transports entre la Métropole et les Colo-
nies :
Il L'armencnt français, a-t-il dit-, Mura saisir
toutes les occasions tie s'introduire dans le, tra-
tic avec les Colonies. Sa première tâche a été
de desservir aussi complètement" que - possible
les lignes entre la Métropole et, les ports colo-
niaux. Il y a réussi, puisque 87 des impor-
tations coloniales empruntent notre pavillon
et. que les navires français transportent 98
de nos exportations sur les Colonies, Il
Signalant les études décisives de M. Gas-
ton Breton sur ce problème, M. Marohegay
a ajouté que « le développement de la pro-
duction coloniale et l'amdinrntion des ports
coloniaux conditionnent le développement
des transports maritimes entre la France
et les Colonies. »
EN CHINE
L'amiral Tiazirc, commandant les forces
navales françaises en Chine, a, quitté Chan-
ghaï, hier, pour aller effectuer sur place
une enquête sur l'incident des coups de
leu tirés par des soldats chinois sur ia ca-
nonnière française que nous avons relatd
hier.
(Par dépêche.)
Les raisins d'Algérie
aux Halles Centrales
-
Si l'on se réfère aux tableaux des ventes
aux HaJles Gcntrailes de Paris (Pavillons
6-8 et minexe) des fruits et léigumes d'Algé-
rie qui sont communiqués tous les mois
par l'inspection des Halles à l'Office de
l'Algérie, 011 constute, lit-011 dans le Bulle-
tin de l'Office, «4.11c, pour la campagne 11)26,
les premiers colis de raisins primeurs de
la colonie ont été mis aux enchères le U
juin. Les voirtes se sont échelonnées jus-
qu'au 25 août.
Au cours des campagnes précédentes les
premiers arrivages avaient eu lieu : le li
juillet en 11)25, le 0 juillet en 1924 et le 13
juillet en lQ-¿t La campagne 11)26 a donc
débuté en forte avance sur les campagnes
antérieures. Les prix de début ont osciNé
entre .00 et 1.100 francs les 100 kilos, au
lieu de 300.000 francs en HhX) et de 400-
700 francs en 11)24. Les cours les plus bus,
230.;MX) fruru;, ont élù pratiqués du 8 au 10
juillet pour se relever à 000-800 francs le
a août et clôturer A 150-100 francs le 24
août. Antérieurement les cours 'les plus
bas avaient c4é réalisés : en 1923, 100-280
francs du 10 au 21 août ; en 19i24, 50-180
francs depuis le 7 août jusqu'à la lin de la
campagne.
Les ventes en 1920 ont porte sur 746.420
kilos ; les plus gros arrivages ont eu lieu
les 27 et Al juillet, avec 92.580 kilos et
87.540 kilos.
III est ù remarquer que les raisons chas-
selas qui, au début de la SUiSOIl, étaient
coltés sur la place d'Alger 200-350 fr. les
100 kiios, ont été vendus à Paris de 700 à
IJOO francs, soit avec une majoration de
350 Les prix de 250-350 francs se sont
muinitenuti i, A'IIgcl' jusqu'au 8 juillet. A ce
moment 011 cotait 300-400 francs aux Bul-
les de Paris. En lin juillet -les cours en
Algérie variaient de 100 à 200 francs et en
fin de camiKigno de MO h 150 francs, alotrs
qu'a 'Paris les dernières ventes en août
étaient pratiquées avec un maximum de
itMHOI) francs au déduit du mois ut sur le
taux de 150-400 francs dans la seconde
quinzaine.
Une correspondance d' ;\'Ig'f'I' exprime le
rognât que certains producteurs de raisins
chasselas aient fait cette année une fausse
rnanouivre en commençant Jeurs envois
trop tot, alors que la sécheresse de l'hiver
dernier avait été extrême et que cette pé-
nurie d'eau avait empêché le raisin de
grossir ; de pdus, la température anionnttle-
ment élevée lui avait donné une {vpparen.ee
de maturité, une apparence seulement ; le
grain, bien que légèrement coloré, demeu-
rait opaque et dur. H s'en est suivi quel-
ques expéditions défectueuses et un grave
mécompte pour les expéditeurs. Pour la
vente des produits de choix tels que les
raisins chasselas d'Azérie, il convient sans
doute d'arriver IM sur le marché, mais il
importe de n'y offrir que de la marchandise
de qualité irréprochable, ainsi d'ailleurs
qu'elle se caractérisait pendant la plus
grande partie de la campagne.
Sous toutes réserves 1
Sous toutes réserves
D'après notre confrère Parts-Midi qui, d'ail-
leurs, mentionne ce fait d'une manière dubita-
tive, 70 enfants d'Alger, dont la dernière vac-
cination antivariolique remontait entre 15 jours
et 75 mois, auraient été à nouveau atteints par
la variole.
Il y aurait même eu 31 décès.
L'affaire du « Sidi - Ferruch »
Les sanctions
Les cinq navigateurs MornellJ, Padovani,
Lunini, Capuru et Vinciguerra, qui avaient
fn11 embarquer clandestinement sur le va-
peur Sidi-Ferruch trente et un Marocains
dont douze moururent, au cours de la tra-
versée, ont été condamnés par la Cour
d'Aix à deux ans de prison, le temps de
prévention n'étant pas décompté.
Une Croisière en Méditerranée
Les bâtiments qui doivent participer
la croisière décidée par M. G. Leygues en
Méditerranée orientale effectueront leur
concentration à Bizerte au début de no-
vembre. Ce sont les croiseurs Lamothe-
Picquet et Duguay-Trouin, les contre-tor-
pilleurs Jaguar et Tigre, le? torpilleurs
Tempête et Simouniles sous-marins lie-
quin et Narval. Le groupe Jaguar, Tem-
pête et Simoun a appareillé hier de Lorient,
pour Brest, où les bâtiments compléteront,
leur armement et embarqueront une mu-
sique. Ile. appareilleront le t8 pour la Mé-
diterranée.
'o."
Un tunnel sous un détroit
00
On reparle beaucoup en Espagne d'un
projet qui avait été ajourné, il y a quel-
ques années, a cause de l'état d'insécu-
rité régnant au Maroc dans la zone espa-
gnole
Il s'agit d'un tunnel long die 10 kilo-
mètres environ, qui traverserait lie détroit
de Uihmltar, On Anit qu'à ce p/rojeit sont re-
liés deux autres grands projets : la cons-
truction d'une ligne électrique à voie nor-
male la voie espagnole est plus large
que la voie normale européenne - reliant
(khvetement la frontière espagnole a Algé-
siras et l'amorce au point de débouché du
tunnel d'une gJmnctp. voie agrieaine me-
nant. jusqu'à D'akar, ce qui est moins cer-
tnin et serait plus difficile à réaliser. Le
roi Alphonse XIH s'est toujours beA*accmp
intéressé h ces vastes projets et il réussira
pie ut-être les amorcer, oe qui serait Ijà
un beau résultat.
En Océanie Française
--0-0-
LA CONTRIBUTION VOLONTAIRE
Dès le mois de juin dernier, le Gouverneur
des bablissements Français de l'Océanie a
constitué, sous la présidence du chef du ser-
vice judiciaire, un Comité local de propagande
en faveur de la contribution volontaire. Ce Co-
mité comprend les principaux notables de la
colonie. IJ s est mis aussitôt à I oeuvre pour
rechercher les moyens pratiques susceptibles de
réaliser le succès de r entreprise.
La tâche était particulièrement délicate dans
nos archipels océaniens, entourés de possessions
étrangères, fréquentés par de nombreux étran-
gers ; il fallait éviter tout ce qui aurait pu lais-
ser supposer une mauvaise situation économique
de la Métropole, ce qui eût été contraire à la
réalité et une atteinte au prestige national. Une
conférence publique, qui avait attiré une très
nombreuse assistance, a été faite à Papeete,
par le chef du Service judiciaire, le distinguê
M. Meneault. le 9 août, afin de faire connaître
le caractère et le but exacts de la contribution
volontaire.
Pendant lçs mois qui ont suivi, le président
du Comité, assisté de quelques membres de
celui-ci, ont fait une série de conférences dans
les districts.
Dès la fin du mois d août, ainsi que le cons-
tate le Journal officiel local, qui n' a peut-être
pas inscrit toutes les sommes versées effective-
ment à cette date, les versements s'élevaient à
250.000 francs environ.
Pour apprécier 1 effort réel qui sera accompli
dans notre colonie du Pacifique, il faut tenir
compte du chiffre peu élevé de la population,
qui n' atteint pas trente mille âmes. Il faut aussi
se souvenir qu. un cyclone a cruellement dé-
vasté, au début de l'année, les districts les plus
riches. On constatera alors que les l ahitiens
n ont pas démenti dans la circonstance leur an-
tique réputation de générosité.
Du reste, les pertes dues au cyclone sont
en partie compensées par la hausse des coprahs,
des vanilles et des nacres. Les propriétaires
fonciers ne se plaignent pas trop, et le com-
merce demeure actif. Les transactions seraient
plus nombreuses et plus importantes sur les pro-
duits français, si les moyens de communication
directe avec la métropole étaient plus nombreux
et plus réguliers. C'est le vœu ardent que for-
ment tous les habitants de la colonie, tous les
commerçanh, même étrangers.
UNE FETE DU FOLKLORE TAHITTEN
Pendant la grande guerre, il s'est constitué
à Papeete une Société, dite des Ltudes océa-
niennes, qui, entre autre buts, s' est proposée
de recueillir tous les documents, légendes et
traditions touchant l'histoire de la Polynésie
Orientale. Son musée contient déjà nombre de
pièces hautement appréciées de tous ceux que
sollicite l'étude de la race maorie.
Partant aussi de ce principe que l'amour de
la petite patrie contribue au culte de la grande,
elle cherc he à faire revivre le passé sous les
yeux des habitants actuels de nos établisse-
ments d'Océanie. C'est pourquoi elle a décidé
de réunir chaque année ses adhérents et ses
amis pour commémorer une date importante,
dans un lieu que la légende ou ( histoire ont
rendu célèbre.
La première fête de ce genre a eu lieu cette
année, à Paea, le 9 septembre, anniversaire de
l'établissement provisoire du protectorat fran-
çais sur Tahiti et ses dépendances, en 1842,
par l'amiral du PetitThouars, sur la demande
de la reine Pomaré IV et des grands cheis.
Le rendez-vous avait été fixé près d' un grand
marae (sorte de pyramidei à étages au sommet
duquel étaient offerts aux dieux les sacrifices
de la vieille religion maorie), en assez bon état
de conservation, et près duquel avait eu lieu le
combat décisif où les partisans des Pomaré
vainquirent leurs adversaires, ennemis de l'in-
fluence française.
Le Gouverneur, M. Rives, présidait la réu-
nion. entouré d un grand nombre de cheis, de
notables et de représentants de la colonie étran-
gère. Président de la Société, le R. P. hjwna-
nuel Rougier, et son érudit secrétaire, M. Ors-
mond Walker, rappelèrent les légendes se rat-
tachant au marae. ainsi qu'à celui, voisin, de
Piihoro, que l'on visita ensuite.
Puis les assistants allèrent déjeuner sous une
salle de verdure dressée et décorée à la très
ancienne mode ; les mets furent uniquement
tahitiens, préparés selon les coutumes des ancê-
tres, et du moins, en principe, tous accessoires
des festins modernes devaient être prohibés.
Toujours pour obéir aux rites des aïeux, des
discours furent prononcés ; après ceux du Gou-
verneur, du Président de la Société, de M.
Teriiervoiterai, chef du district de Papenoo, on
remarqua tout particulièrement celui de Mme
Marautaaroa Salmon. veuve de Pomare V et
ancienne reine de Tahiti. Avec une touchante
éloquence, elle fit l'historique de cette journée
du 9 septembre 1842 et conclut par ces mots :
« Depuis bientôt un siècle, de notre plein é,
sans aucune contrainte, nous nous sommes don-
nés à la France, et nous ne le regrettons pas. »
8.8
Hoavemeotadministratif
----(J-G--
Travaux publics.
M. Cambnn, ingénieur-adjoint, des Tra\a.)\
PuMics de .'Elnt. do 4e elasS't\ il et,é peninie dans
le rndre général des Travaux Publies des C()!o,.
nies nu grade de conducteur de -il! « lasse, et
infecta A Madagascar pour compter du 16 no-
vemhre )'h?6.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - --
LE NUMERO : 30 CENTIMES
-- -- -- -- - - - - - -
VENDREDI SOIR, 15 ocrOIU\E 1926
Les Annotes Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Ut» AilKUS PUBLIÉS PAR -LES ANNALES COLONIALU" SONT LA PtONlM
moJUNVE DU JOURNAL
VmAtmmmm9ARÊdmmm9ÊtâMpmmMBmmméiJmmd^kàÊmktA§tam»é»P9ÊtUÊi
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THEBAUL T
HiMto « kémmkMlm : 34, Rut du MonUThabor, PARIS-1" Ww : UOVU IMf
Un m 4 m4m a Umm
fq.lE.MTl ( Fr**.«Cehmm. Sî". iTÎ ÏT!
, m-** l Btranomr la» • « • m.
08 tt là« su pbmbam "Ã-
La lutte pour le Yang-Tsé
-- -.–
La guerre civile se poursuit en Chine avec
des alternatives lle succès et de revers pour les
différents aoversaires. Il semble cependant que
la confusion soit un peu moins grande depuis
que les forces de Chang- T so- Lin et de Ou Pei
ou se sont coalisées pour résister à l' année
nationale de Canton. La lutte parait ainsi cir-
conscrite entre les années qui combattent pour
l'indépendance nationale avec le concoure plus
ou moins ehectit des Russes et celles qui se
abattent pour des chefs qui reçoivent du Japon
des subsides dont il est difficile d'indiquer l'im-
portance.
Autre nient où nous écrivons, les armées al-
liées– c., appelle ainsi les troupes de Ichang
Tso Lin et de Ou Pei Fou tiennent la Chine
.du Nord. dominent Pékin et sont établies assez
solidement dans une partie de Ja Chine cen-
trale. Mais les forces nationales de Canton ont
marché vers le Nord, atteint la vallée du
Yang-Tsé et se sont emparées des trois villes
de Hankéou, Ou-Tchang et Han-Yang. Ce
succès les icnd traîresses d' une région qui est
considérée sans exagération comme le cœur de
la Chine. Elles occupent une position stratégi-
que et gécgraphique de premier ordre sur le
plus grand fleuve de la Chine.
Le Yang-Tsé est, en effet, l'artère princi-
pale de r empire du Milieu. C'est un fleuve de
plus de 5.000 kilomètres de long, et dont le
bassin couvre une superficie égale à trois fois
celle de la France. C'est d'abord sur plus de
2.000 kilomètres un torrent de montagne impé-
tueux et rapide, avec des crues abondantes au
moment de la fonte des neiges. A 3.000 kilo-
mètres de la mer, il est accessible aux jonques
et aut chaloupes à vapeur. Mais c est seule-
- ment à Hankéou, à 1.000 kilomètres environ
de son embouchure, qu il peut recevoir les gros
navires. Il a été grossi alors d'un puissant af-
luent, le Han-Kiang, aussi abondant que n'im-
porte lequel de nos lfeuves français, et long de
2.000 kilomètres. A partir cf Han-Kéou, le
Yang-Tsé est un bras de mer qui se déplace au
milieu de coteaux couverts d'arbres, de bam-
bous et entourant des îles qui sont des nids de
verdiae. Après Nankin, sa profondeur est su-
périeure à celle de la Manche, et atteint 100
mètres ; il est aussi large par endroits que le
Pas de Calais. Malheureusement, la barre qui
le trouve à J'embouchure ne laisse passer que
let navires ayant un tirant de 5 mètres. Mais
ces navires peuvent remonter jusqu'à Hankéou.
Le Yang-Tsé avec ses affluents est une des
plus belieJ voies navigables qui soient au mon-
de. Il est la grande artère de ta Chine centrale,
et son importance est d'autant plus grande que
ces immenses régions ne possèdent pas d' autres
communications. Les routes manquent et les
chemins de fer ne sont pas encore construits et
ne le seront probablement pas encore de long-
temps. Par ses deux affluents, le Han-Kiang à
gauche, et le Siang-Kiang à droite, il -- unit la
Chine du Nord à celle du Sud, en même temps
qu'il rattache par son propre cours la région
littorale à la riche province du Sé- Tchouen.
C'est grâce à lui que s'est constitué i Ejtat que
nous appelons la Chine. Aussi la batellerie est-
elle extrêmement active tout le long de t 3
rives : petites jonques à fond plat, grandes jon-
ques de commerce, chaloupes à vapeur, stea-
mers, le remontent ou le descendent par cen-
taines et par milliers. Les Chinois qui vivent
de ce trafic se comptent par millions.
C'est vers ce fteuve, à l'endroit où com-
mence la grande navigation, que tendent les
voies ferrées, voie du Nord venant de Pékin
et prolongeant le Transsibérien par le chemin
de fer de t Est chinois et voie du Sud partant
de Canton. Mais tandis que la première atteint
-déjà Han-Kéou. celle du Sud en est encore sé-
parée par une distance de plusieurs centaines
de kilomètres.
Han-Kéou se trouve au point de convergence
de ces voies naturelles, ou créées par l'indus-
trie humaine. Cela suffit à expliquer que cette
ville soit un des centres commerciaux les plus
importants de la Chine, et en tout cas le plus
important de l'intérieur. C'est à la fois un grand
port fluvial et un port de mer au milieu des
terres.
Mais Han-Kéou n'est qu'un élément de
la trinité urbaine que constituent avec lui Ou-
Tchang et Han-Yang et qui la complètent.
Han-Kéou est la grande place de commerce,
Ou- Tchang la ville administrative, et Han-
Yang la ville industrielle. Nous avons là une
de ces agglomérations analogue à celles que
nous rencontrons sur certains points du Rhin.
Les étrangers qui ont voyagé dans ces ré-
Îrions ont été surpris en présence d'une pareille
ourmilière humaine. Marco-Polo en fut litté-
ralement émerveillé. Le P. Hue qui est venu
bien longtemps après, n'a pas laissé d'en être
étonné, et il évalua à 8 millions leJ hommes
•qui s'entassaient en ce point du cours du fleuve.
Cette estimation trop élevée à l'époque où elle
fut faite, l'est encore aujourd'hui, et on chiffre
à environ 1 million l'ensemble des êtres qui y
, sont groupés.
Mais l'agglomération est appelée waisem-
blablement à s'étendre. Des usines, des hauts
fourneaux se sont établis à Han-Yang grâce à
la proximité du fer et du charbon et à la faci-
lité des conmunications. Une Société japonaise
y a fondé des établissements qui produisent la
fonte et l'acier, un arsenal très important y fa-
brique des fusils et des mitrailleuses, de sorte
gu rian-Yang est le principal arsenal de la
Chine. Nous ne sommes qu'au début de ce
mouvement industriel dbnt le développement est
pour ainsi dire imposé par la réunion en ce lieu
de toutes les conditions géographiques, écono-
miques et sociales indispensables à la création
et à l' expansion des industries.
On comprend donc toute l'étendue de la vic-
toire des armées de Canton. Maîtresses de
Han-Kéou et des villes sœurs de Ou- l chang
et Han- Yang, elles tiennent une position for-
midable. Certes, elles n'occupent pas la vallée
inférieure du Yang rsé ; Nankin et Chang-Hal
leur échappent. Mais établies à l' endroit que
nous venons d' examiner, elles peuvent faire
sentir leur pression dans cette partie du cours
du Fleuve Bleu. Elles ont, en outre, le moyen
de donner la main à l'autre armée nationale qui
opère du côté de Kabgan, que ravitaillent les
Russes, et que va, dit-on, rejoindre le maréchal
chrétien Feng- Y u-Siang qui vient de quitter
Moscou. Ce n' est évidemment qu' une possibi-
lité, et nous ne devons pas oublier que quelques
milliers de kilomètres séparent Kabgan de
Han-Kéou.
La lutte va donc continuer pour le plus grand
malheur du peuple chinois, pillé, massacré.
ruiné par les armées en campagne. Pour se faire
une idée de ce que deviennent les régions où
se déroulent les hostilités, il faut relire les ré-
cits où sont racontées les horreurs des grandes
Compagnies à l'époque de la guerre de Cent
Ans. Un ami qui a visité ces pays il y a quel-
que dix-huit mois, et qui connaît bien la Chine
pour l' avoir parcourue en de ses nombreuses
provinces et y avoir vécu longtemps, me racon-
tait que les dévastations accomplies dépassaient
toute imagination. Tchang-Tso-Lin est un vé-
ritable brigand. Ou-Pei-Fou ne vaut guère
mieux, et quant aux armées nationales, et no-
tamment celle de Feng- Y u-Siang, si elles se
montrent un peu moins barbares, elles ont en-
core beaucoup de crimes et de ruines sur la
conscience.
La lutte se poursuivra donc. Les Alliés ne
vont sans doute pas laisser les troupes de Can-
ton jouir de leur victoire, d'autant qu' on les
suppose épuisées et incapables non seulement
d'exploiter leur succès, mais même de se main-
tenir sur les positions très importantes qu'elles
viennent de conquérir. La guerre n' est pas près
de prendre fin. Les gens qui aiment à faire des
pronostics prétendent qu'il y en a encore pour
longtemps ; les uns fixent à dix ans la durée des
hostilités, los autres à cinquante ans. A vrai
dire, personne n' en sait rien et ne peut dire au
bout de combien de temps finira cette anarchie.
- Quant aux notions occidentales, et tes suivent
les événements de près. Elles sont assaillies de
conseils. Certains les invitent à intervenir, les
adjurent de le faire le plus tôt et le plus vigou-
reusement possible, afin de sauvegarder les
tntereta des Européens. Une nouvelle expédi-
tion des Boxers. C'est une conception simple.
Mais si l'Europe a la folie de la mettre à exé-
cution, elle compromettra à jamais les person-
nes et les choses qu'elle prétendra défendre.
Henry Fontanier,
Député du Cantal
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commission
des Colonies.
..- -
Dépêches de l'Indochine
- 0x0
Les exportations
Au cours des sept premiers mois de 1926,
l'Indochine a exporté 1.140 tonnes de peaux
brutes d'une valeur de 8.300.00 fr. environ ;
trente-six tonnes de soies grèges d'une va-
leur de 5.000.000 de francs ; 2.800 tonnes de
graisse de poissons d'une valeur de 7 mil-
lions de francs environ ; 27.000 tonnes de
poissons secs d'une valeur de 81.000.000 de
francs environ ; 1.800 tonnes de poivre
d'une valeur de 16.600.00 francs contre
2.230 tonnes pour la même période de 1925.
M. Pasquier à Banoï
Le Gouverneur général P.-I. Pasquier et
le Résident supérieur d'Annam P.-J. Deloy
ont été reçus par les notabilités françaises
de Hué. Le Gouverneur général P. 1. a
quitté lIué en auto pour Hanoi.
Le cours du riz
SAIGON
13 octobre
Le courg du riz :
Riz no 1, 25 brisures 12 15
Riz no 2, 40 brisures 11 40
Riz n° 2, 50 brisures 10 40
Brisures no. 1 et 2 H W
Brisures no. 3 et 4 8 60
Farineg 3 »
Paddy Vinh-Long 7 50
Paddy Co-Cnng 7 70
Paddy Bac-Lieu 7 60
Paddy Baixau 7 70
Coprah .18 »
(Par dépêche indopacifi.)
-– ––-–-–
Les revendications
constitutionnelles annamites
-0-0--
Le père de l'aviateur Roland Garros va
faire ses débuts dans la littérature par un
livre, Forceries Humaines, qui sera sans
doute très discuté dans les milieux coloniaux.
L'auur y expose, en s'attachant à les
justifier, r, revendications des constitution-
nalistes annamites, lesquels, mécontents des
procédés administratifs des petits fonction-
naires, réclament une sorte d'autonomie ad-
ministrative sous le protectorat de la France.
M. Garros est un avocat très connu en
Indochine, où il dirige un journal intitulé la
ftunt Asiê.
La politique de colonisation
-0-0-
La mise en valeur du soi
par les indigènes peut seule donner
des résultats dans la majeure partie
de nos colonies
0
J'ai examiné hier les possibilités
d'accroître nos richesses coloniales.
Mais comment mettre en valeur ics
terres que nous administrons? En un mot,
comment les coloniser t
Les expériences faites un peu partout
sont assez concluantes : le colon européen,
dans nos colonies tropicales, ne peut tra-
vailler lui-même la terre; il ne peut que
diriger. Or, s'il peut être utile au dévelop-
pement général de la production par l'ensei-
gnement qu'il apporte aux indigènes, par ses
méthodes de travail, par l'emploi qu'il peut
faire d'outillage perfectionné, par l'implan-
tation de cultures nouvelles, disons qu'il n'a
de chances de réussir que s'il enfrt prends
des cultures plus riches, plus rémunératrices
que celles faites par les indigènes. Etzeore 1
son succès sera-t-il toujours subordonné aux
possibilités d'obtenir la mai,,-d' œuvre indi-
gène dont il ne pourra se passer.
Or, nos colonies sont, en général, peu peu-
plées. leur sol. dans Vensemble, n'est pas
très fiche; la maill.d' œIl'vrt' utilisée en ma-
jeure partie à la production des denrées vi-
vrières ou des denrées cultivées pour la vente
au commerce, comme le riz, l'arachide, etc.,
n'est pas abondante ; les services publics,
l'exécution des grands travaux, l'entretien
des routes, en exigent pas mal et il n'en reste
pour ainsi dire pas de disponible pour aller
travailler librement chez les colons. Il faut
donc que ceux-ci puissent payer très cher,
sinon ils sont réduits à demander le concours
de r Administration pour recruter les hom-
mes dont ils ont besoin. Et c'est alors la
contrainte, plus ou moins déguisée, des abus
répétés.
La mise en valeur de nos colonies (nous ne
parlons pas ici de l'Afrique du Nord, où
l'activité des Européens dans l'agriculture
peut s'exercer très heureusement) doit être
assurée surtout par l'indigène. La culture
du riz, en Indochine, celles de l'arachide, au
Sénégal, du cacao en Gold-Coast ont pris
un magnifique essor sans que soit intervenu
aucun colon européen. Il doit en être de
même de la plupart des autres productions,
notamment du coton, lorsque les programmes
d'aménagement des terres auront été réali-
sés. L'Administration coloniale, avec ses ser-
vices d'agriculture, peut remplir beaucoup
mieux que les colons, en multipliant les sta-
tions d'essais, en important et en imposant
des semences sélectionnées, le rôle d'éduca-
teur du producteur indigène.
Nous ne prétendons pas ntiil faille écar-
ter systématiquement nos Tbmpatriotes des
entreprises agricoles aux Colonies. Mais nous
voudrions les voir cantonnés exclusivement
dans les zones fertiles où sont possibles des
cultures riches et rémunératrices qui leur per-
mettraient de rétribuer largement et de trai-
ter humainement la main-d'oeuvre indigene
employée par eux. Partout ailleurs, le rôle
des Européens est beaucoup plus de trans-
former la matière première fournie par la
production indigène, pour en faciliter l'ex-
portation ou l'utilisation sur place, que de
contribuer à cette production. Nous voudrions
en somme voir nos compatriotes industriels
plutôt que colons. Décortiquer et blanchir le
riz, décortiquer les arachides et les graines
de palme, fabriquer de l'huile, défibrer du
coton, dit sisal etc., rentrent dans leurs
attributions. Mais là où la main-d'œU'Vre est
rare, il faut laisser aux indigènes le soin de
faire pousser du mil, du riz, du coton ou des
arachides.
Pierre Valude,
Député du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
aca –-
Le statut de Tanger
–o-o––
M. Quinoncs de Léon, ambassadeur d'Es-
pagne à Paris, retour de Madrid, a longue-
ment conféré hier après-midi au Quai d Or-
say avec M. Aristide Briand et M. Philippe
Berthelot, secrétaire général du ministère
des Affaires étrangères, sur la question de
Tanger.
Cet entretien doit être considéré comme le
prologue des négociations actives qui vont
s'engager entre la France et l'Espagne dans
le but de préciser les possibilités d'adapta-
tion du statut de 1923, contresigné par la
France, l'Angleterre et l'Espagne, aux re-
vendications du cabinet de Madrid.
L'Espagne se borne désormais à réclamer 1
qu'on lui fasse unt part plus grande dans
l'administration de la ville et de la colonie
indigène.
Dans ces conditions, il est permis d'cspé-
re* que, tout en restant dans le cadre des
traités antérieurs et notamment en respectant
la souveraineté du sultan du Maroc sur la
zone internationale de Tanger, les négocia-
teurs aboutiront aisément à une entente sa-
tisfaisante pour tous.
Le sûr, c'est que les intérêts français, qui
sont importants à Tanger, seront sauvegar-
dés.
8..
TAUX DE LA PIASTRE
.-0-
A la date du 13 octobre 1900 le taux oltlcie)
d, la pieestre à Saïgon était de 17 fr. 75.
lu CoBgrts des Français de Ittraipr
Les relations de nos colonies
avec l'étranger
,flupportcur de cette importante question,
M. ch. Regismansot en u développé les
cas particuliers et exposé ses conclusions,
au coum de la séance de ce matin, prési-
dée par M. E. Outrey, député de la Cochin-
chine.
L'utilité d'une propagande tendant à dé-
velopper les courants commerciaux entre
nos colonies et l'étranger n'a pas échappé à
tous ceux qui savent que l'exportation mé-
tous ceux qui d5ztveiit coloiiialu Coli
tropolitaine et l'exportation colonial^ con-
courent. au même titre, ù favoriser la ba-
lance générale du commerce français. L'une
et l'autre procurent à l'ensemble de nos be
soins les denréce étrangères coloniales.
Ainsi ressort la nécessité non seulement
de favoriser mais encore d'intelltlificr par
tous les moyens les exportations de nos
colonies sur l'étranger, et ce, dans 1 in-
térêt vital du 'bloc économique unique que
constitue l'enscmhlc de la Métropole et de
nos colonie, où la balance commerciale de
la métropole, si elle est déficitaire, peut et
doit être compensée par l'apport en dcvi-
ses étrangères de la balance coloniale. C'est
ainsi que concluait M. Whal, inspecteur
général de la marine marchande aux co-
lonies en faisant toutefois remarquer avec
beaucoup d'il propos que les exportations
ft l'él langer de nos possession» coloniales,
ne doivent intéresser que Vexcédent de lu
piwluction sur les besoins nationaux, à
condition, toutefois qu'un courant cOIiuner-
cial normal existe des colonilti intéressées
vers la métropole, et que les prix d'achat
ne soient pas inférieurs ù ceux offerts par
l'étranger.
Certes, nous n'ignorons pas, ajoute M.
Ch. Hégisnumset, que la seule loi qui s'jm-
pose en matière commerciale est celle de
l'intérêt, et qu'il ne faut pas se leurrer de
l'espoir de voir jmnnis une partie (h'8 nn-
tionaux d'nucun pays sacrifier bénévole-
ment une part de leurs 'hén(flc('s pour venir
en aide à l'Etat lui-même ou A d'autres
fractions de n. même lColtl'('\jvité..
Cependant, pour rlndocllint par exempte,
des interventions spéciales du Gouverne-
ment métropolitain et du Gouvernement
local ont amené l'exportation à préférer le
marché métropolitain.
Etant donné que, d'une port, les marchés
étrangers absorbent déjà la majeure partie
de la production de o rtuines de nos colo-
nies, et que, d'autre part, il semble néces-
saire de fournir à la Métropole les produits
indispensables A sa consommation, les
chefs de nos possessions qui ont été consul-
tés sont d'accord pour reconnaître l'inuli-
lité d'une propagande dont l'effet en diri-
geant notre production coloniale sur les
marchés étrangers, serait soit de renforcer
les avantages déjà marqués par ces der-
niers, soit de contraindre la Métropole à
peser par des achats fort onéreux sur une
balunce commerciale déjt) devenue défavo-
rable.
Mais l'espoir nous reste de jours meil-
leurs, quand, par la solution des graves.
problèmes financiers de rJlCure, quand, par
des efforts soutenus pour l'accroissement
de notre production coloniale, la Métropole
verra sa monnaie revalorisée et son marché
largement, alimenté.
Et tirés sagement, NI. Ch. Régismanset de
conclure par le vœu suivant :
« Qu'on cesse, dans la presse, et même
parfois dans les milieux autorisés, de consi-
dérer la mise en. valeur de nos colonies
comme un résultat susceptible d'être réalisé
Immédiatement à la suite d'uA coup de ba-
guette magique des pouvoirs publics. Ceux-
ci ne sauraient avoir tant de prétention.
En réalité, la mise en valeur de nos colo-
nies attend pour pleinement se dévelop-
per la manifestation enthousiaste et ar-
dente des initiatives privées sachant s'unir
et grouper leurs efforts et hâter l'évène-
ment.
E. D.
varmemell Français el les Colonies 1
0
La section maritime du « Congrès des
Français à l'Etranger » vient de tenir une
séance, présidée par M. Dal Piaz, au cours
de laquelle M. Mun.liegay, secrétaire géné-
ral adjoint du Comité dés Armateurs de
France, et rapporteur de cette Section ma-
ritime, a souligné l'effort réalisé par notre
flotte commerciale en ce qui concerne les
transports entre la Métropole et les Colo-
nies :
Il L'armencnt français, a-t-il dit-, Mura saisir
toutes les occasions tie s'introduire dans le, tra-
tic avec les Colonies. Sa première tâche a été
de desservir aussi complètement" que - possible
les lignes entre la Métropole et, les ports colo-
niaux. Il y a réussi, puisque 87 des impor-
tations coloniales empruntent notre pavillon
et. que les navires français transportent 98
de nos exportations sur les Colonies, Il
Signalant les études décisives de M. Gas-
ton Breton sur ce problème, M. Marohegay
a ajouté que « le développement de la pro-
duction coloniale et l'amdinrntion des ports
coloniaux conditionnent le développement
des transports maritimes entre la France
et les Colonies. »
EN CHINE
L'amiral Tiazirc, commandant les forces
navales françaises en Chine, a, quitté Chan-
ghaï, hier, pour aller effectuer sur place
une enquête sur l'incident des coups de
leu tirés par des soldats chinois sur ia ca-
nonnière française que nous avons relatd
hier.
(Par dépêche.)
Les raisins d'Algérie
aux Halles Centrales
-
Si l'on se réfère aux tableaux des ventes
aux HaJles Gcntrailes de Paris (Pavillons
6-8 et minexe) des fruits et léigumes d'Algé-
rie qui sont communiqués tous les mois
par l'inspection des Halles à l'Office de
l'Algérie, 011 constute, lit-011 dans le Bulle-
tin de l'Office, «4.11c, pour la campagne 11)26,
les premiers colis de raisins primeurs de
la colonie ont été mis aux enchères le U
juin. Les voirtes se sont échelonnées jus-
qu'au 25 août.
Au cours des campagnes précédentes les
premiers arrivages avaient eu lieu : le li
juillet en 11)25, le 0 juillet en 1924 et le 13
juillet en lQ-¿t La campagne 11)26 a donc
débuté en forte avance sur les campagnes
antérieures. Les prix de début ont osciNé
entre .00 et 1.100 francs les 100 kilos, au
lieu de 300.000 francs en HhX) et de 400-
700 francs en 11)24. Les cours les plus bus,
230.;MX) fruru;, ont élù pratiqués du 8 au 10
juillet pour se relever à 000-800 francs le
a août et clôturer A 150-100 francs le 24
août. Antérieurement les cours 'les plus
bas avaient c4é réalisés : en 1923, 100-280
francs du 10 au 21 août ; en 19i24, 50-180
francs depuis le 7 août jusqu'à la lin de la
campagne.
Les ventes en 1920 ont porte sur 746.420
kilos ; les plus gros arrivages ont eu lieu
les 27 et Al juillet, avec 92.580 kilos et
87.540 kilos.
III est ù remarquer que les raisons chas-
selas qui, au début de la SUiSOIl, étaient
coltés sur la place d'Alger 200-350 fr. les
100 kiios, ont été vendus à Paris de 700 à
IJOO francs, soit avec une majoration de
350 Les prix de 250-350 francs se sont
muinitenuti i, A'IIgcl' jusqu'au 8 juillet. A ce
moment 011 cotait 300-400 francs aux Bul-
les de Paris. En lin juillet -les cours en
Algérie variaient de 100 à 200 francs et en
fin de camiKigno de MO h 150 francs, alotrs
qu'a 'Paris les dernières ventes en août
étaient pratiquées avec un maximum de
itMHOI) francs au déduit du mois ut sur le
taux de 150-400 francs dans la seconde
quinzaine.
Une correspondance d' ;\'Ig'f'I' exprime le
rognât que certains producteurs de raisins
chasselas aient fait cette année une fausse
rnanouivre en commençant Jeurs envois
trop tot, alors que la sécheresse de l'hiver
dernier avait été extrême et que cette pé-
nurie d'eau avait empêché le raisin de
grossir ; de pdus, la température anionnttle-
ment élevée lui avait donné une {vpparen.ee
de maturité, une apparence seulement ; le
grain, bien que légèrement coloré, demeu-
rait opaque et dur. H s'en est suivi quel-
ques expéditions défectueuses et un grave
mécompte pour les expéditeurs. Pour la
vente des produits de choix tels que les
raisins chasselas d'Azérie, il convient sans
doute d'arriver IM sur le marché, mais il
importe de n'y offrir que de la marchandise
de qualité irréprochable, ainsi d'ailleurs
qu'elle se caractérisait pendant la plus
grande partie de la campagne.
Sous toutes réserves 1
Sous toutes réserves
D'après notre confrère Parts-Midi qui, d'ail-
leurs, mentionne ce fait d'une manière dubita-
tive, 70 enfants d'Alger, dont la dernière vac-
cination antivariolique remontait entre 15 jours
et 75 mois, auraient été à nouveau atteints par
la variole.
Il y aurait même eu 31 décès.
L'affaire du « Sidi - Ferruch »
Les sanctions
Les cinq navigateurs MornellJ, Padovani,
Lunini, Capuru et Vinciguerra, qui avaient
fn11 embarquer clandestinement sur le va-
peur Sidi-Ferruch trente et un Marocains
dont douze moururent, au cours de la tra-
versée, ont été condamnés par la Cour
d'Aix à deux ans de prison, le temps de
prévention n'étant pas décompté.
Une Croisière en Méditerranée
Les bâtiments qui doivent participer
la croisière décidée par M. G. Leygues en
Méditerranée orientale effectueront leur
concentration à Bizerte au début de no-
vembre. Ce sont les croiseurs Lamothe-
Picquet et Duguay-Trouin, les contre-tor-
pilleurs Jaguar et Tigre, le? torpilleurs
Tempête et Simouniles sous-marins lie-
quin et Narval. Le groupe Jaguar, Tem-
pête et Simoun a appareillé hier de Lorient,
pour Brest, où les bâtiments compléteront,
leur armement et embarqueront une mu-
sique. Ile. appareilleront le t8 pour la Mé-
diterranée.
'o."
Un tunnel sous un détroit
00
On reparle beaucoup en Espagne d'un
projet qui avait été ajourné, il y a quel-
ques années, a cause de l'état d'insécu-
rité régnant au Maroc dans la zone espa-
gnole
Il s'agit d'un tunnel long die 10 kilo-
mètres environ, qui traverserait lie détroit
de Uihmltar, On Anit qu'à ce p/rojeit sont re-
liés deux autres grands projets : la cons-
truction d'une ligne électrique à voie nor-
male la voie espagnole est plus large
que la voie normale européenne - reliant
(khvetement la frontière espagnole a Algé-
siras et l'amorce au point de débouché du
tunnel d'une gJmnctp. voie agrieaine me-
nant. jusqu'à D'akar, ce qui est moins cer-
tnin et serait plus difficile à réaliser. Le
roi Alphonse XIH s'est toujours beA*accmp
intéressé h ces vastes projets et il réussira
pie ut-être les amorcer, oe qui serait Ijà
un beau résultat.
En Océanie Française
--0-0-
LA CONTRIBUTION VOLONTAIRE
Dès le mois de juin dernier, le Gouverneur
des bablissements Français de l'Océanie a
constitué, sous la présidence du chef du ser-
vice judiciaire, un Comité local de propagande
en faveur de la contribution volontaire. Ce Co-
mité comprend les principaux notables de la
colonie. IJ s est mis aussitôt à I oeuvre pour
rechercher les moyens pratiques susceptibles de
réaliser le succès de r entreprise.
La tâche était particulièrement délicate dans
nos archipels océaniens, entourés de possessions
étrangères, fréquentés par de nombreux étran-
gers ; il fallait éviter tout ce qui aurait pu lais-
ser supposer une mauvaise situation économique
de la Métropole, ce qui eût été contraire à la
réalité et une atteinte au prestige national. Une
conférence publique, qui avait attiré une très
nombreuse assistance, a été faite à Papeete,
par le chef du Service judiciaire, le distinguê
M. Meneault. le 9 août, afin de faire connaître
le caractère et le but exacts de la contribution
volontaire.
Pendant lçs mois qui ont suivi, le président
du Comité, assisté de quelques membres de
celui-ci, ont fait une série de conférences dans
les districts.
Dès la fin du mois d août, ainsi que le cons-
tate le Journal officiel local, qui n' a peut-être
pas inscrit toutes les sommes versées effective-
ment à cette date, les versements s'élevaient à
250.000 francs environ.
Pour apprécier 1 effort réel qui sera accompli
dans notre colonie du Pacifique, il faut tenir
compte du chiffre peu élevé de la population,
qui n' atteint pas trente mille âmes. Il faut aussi
se souvenir qu. un cyclone a cruellement dé-
vasté, au début de l'année, les districts les plus
riches. On constatera alors que les l ahitiens
n ont pas démenti dans la circonstance leur an-
tique réputation de générosité.
Du reste, les pertes dues au cyclone sont
en partie compensées par la hausse des coprahs,
des vanilles et des nacres. Les propriétaires
fonciers ne se plaignent pas trop, et le com-
merce demeure actif. Les transactions seraient
plus nombreuses et plus importantes sur les pro-
duits français, si les moyens de communication
directe avec la métropole étaient plus nombreux
et plus réguliers. C'est le vœu ardent que for-
ment tous les habitants de la colonie, tous les
commerçanh, même étrangers.
UNE FETE DU FOLKLORE TAHITTEN
Pendant la grande guerre, il s'est constitué
à Papeete une Société, dite des Ltudes océa-
niennes, qui, entre autre buts, s' est proposée
de recueillir tous les documents, légendes et
traditions touchant l'histoire de la Polynésie
Orientale. Son musée contient déjà nombre de
pièces hautement appréciées de tous ceux que
sollicite l'étude de la race maorie.
Partant aussi de ce principe que l'amour de
la petite patrie contribue au culte de la grande,
elle cherc he à faire revivre le passé sous les
yeux des habitants actuels de nos établisse-
ments d'Océanie. C'est pourquoi elle a décidé
de réunir chaque année ses adhérents et ses
amis pour commémorer une date importante,
dans un lieu que la légende ou ( histoire ont
rendu célèbre.
La première fête de ce genre a eu lieu cette
année, à Paea, le 9 septembre, anniversaire de
l'établissement provisoire du protectorat fran-
çais sur Tahiti et ses dépendances, en 1842,
par l'amiral du PetitThouars, sur la demande
de la reine Pomaré IV et des grands cheis.
Le rendez-vous avait été fixé près d' un grand
marae (sorte de pyramidei à étages au sommet
duquel étaient offerts aux dieux les sacrifices
de la vieille religion maorie), en assez bon état
de conservation, et près duquel avait eu lieu le
combat décisif où les partisans des Pomaré
vainquirent leurs adversaires, ennemis de l'in-
fluence française.
Le Gouverneur, M. Rives, présidait la réu-
nion. entouré d un grand nombre de cheis, de
notables et de représentants de la colonie étran-
gère. Président de la Société, le R. P. hjwna-
nuel Rougier, et son érudit secrétaire, M. Ors-
mond Walker, rappelèrent les légendes se rat-
tachant au marae. ainsi qu'à celui, voisin, de
Piihoro, que l'on visita ensuite.
Puis les assistants allèrent déjeuner sous une
salle de verdure dressée et décorée à la très
ancienne mode ; les mets furent uniquement
tahitiens, préparés selon les coutumes des ancê-
tres, et du moins, en principe, tous accessoires
des festins modernes devaient être prohibés.
Toujours pour obéir aux rites des aïeux, des
discours furent prononcés ; après ceux du Gou-
verneur, du Président de la Société, de M.
Teriiervoiterai, chef du district de Papenoo, on
remarqua tout particulièrement celui de Mme
Marautaaroa Salmon. veuve de Pomare V et
ancienne reine de Tahiti. Avec une touchante
éloquence, elle fit l'historique de cette journée
du 9 septembre 1842 et conclut par ces mots :
« Depuis bientôt un siècle, de notre plein é,
sans aucune contrainte, nous nous sommes don-
nés à la France, et nous ne le regrettons pas. »
8.8
Hoavemeotadministratif
----(J-G--
Travaux publics.
M. Cambnn, ingénieur-adjoint, des Tra\a.)\
PuMics de .'Elnt. do 4e elasS't\ il et,é peninie dans
le rndre général des Travaux Publies des C()!o,.
nies nu grade de conducteur de -il! « lasse, et
infecta A Madagascar pour compter du 16 no-
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