Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 octobre 1926 14 octobre 1926
Description : 1926/10/14 (A27,N157). 1926/10/14 (A27,N157).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397206r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° 157
LË NUMERO : 30 CENTIMES
Jeudi soin, ti octouke i^S"
Les : Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
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DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et Le-G. THC-BAULT
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; 1.
La question indigène etTMam
Je disais, dans mon dernier article,
qu'à mon sens, la meilleure politique
indigène, à l'état d'évolution où est par-
venue, aujourd'hui, notre colonisation
nord-africaine, devait être celle de la
compénétration économique et sociale,
sur les bases de notre civilisation.
Les arguments ne me manquent pas.
Voici Lyon qui a plusieurs milliers de
travailleurs indigènes nord-africains.
Beaucoup de bons bourgeois de la bonife
ville de M. Edouard Herriot ne veulent,
de ceux-là, connaître que les « sidis »
ou les « bicots » qui, le dimanche soir,
échangent des coups de couteau, dans
les « bars » de la banlieue avec les pai-
sibles citoyens de la basse pègre. Mais,
depuis que je m'intéresse au Comité de
protection des travailleurs nord-afri-
cains, j'ai appris à en connaître d'au-
tres.
On m'a présenté un chef comptable
d'une grande usine, un autre comptable,
un employé de banque, trois contremaî-
tres d'usine, un maître tisseur breveté
de l'école Emile Loubet de Tunis, deux
anciens élèves d'écoles normales pri-
maires, une dizaine de travailleurs mu-
nis du certificat d'études qui, tous, sont
installés à Lyon, depuis plusieurs an-
nées et qui, presque tous, y sont mariés
avec des Françaises. Au conseil d'admi-
nistration du Comité, je rencontre, plus
souvent encore, un avocat à la Cour, un
docteur en médecine, un négociant bien
connu sur la place, qui n'ont rien, ai-je
besoin de le dire, dont les exploits trou-
blent les cauchemars dominicaux de nos
indigènophobes.
Et j'ai. la naïveté de penser que tous
ces braves gens qui ont conservé en Al-
gérie ou en Tunisie des parents, des
propriétés, des intérêts, mais ont défi-
nitivement fixé leur foyer chez nous, sont
les meilleurs agents de la compénétra-
tion sociale que nous devons tous sou-
haiter.
J'entends bien qu'on me dira que mon
comptable et mes trois contremaîtres
sont de minuscules exceptions et je sais
qu'il est facile de railler, mais je pense,
tout de même, qu'une expérience qui
s'applique, avec - des modalités gra-
duées, sur 338.000 indigènes, en dix
ans, de 1914 à 1924, alors que toute
l'Algérie en compte seulement 5.135.000
n'est plus une expérience négligeable.
J'ajoute que pour en mesurer l'exacte
portée, il ne faut pas oublier les trans-
formations sociales organiques qui se
produisent dans le milieu indigène
d'origine.
Dans un des derniers numéros de la
« Revue internationale de Sociologie n,
je lisais un très suggestif article sur
(c l'évolution dans la communauté musul-
mane », d'après le livre récent de
Lothrop Stoddard sur « Le nouveau
monde de l'Islam M.
L'auteur relève les manifestations
principales de l'évolution de ce nouveau
monde.
La famille islamique subit des modi-
fications. La polygamie a commencé à
fléchir partout, sans doute pour des
causes économiques comme chez nos Al-
gériens pauvres, mais aussi pour des
causes morales que l'auteur souligne de
quelques mots. Mais ces mots évoquent
çn moi le souvenir, resté très vivant,
d'une conversation qui avait lieu, dans
l'hiver de 1920, devant moi, dans le sa-
lon de Hassan Abd el Razek pacha, au
Caire. Il y, avait là Taha Hussein, M an-
sour Fahmy, professeurs à l'Université
égyptienne et quelques ulémas azha-
riens. On parlait de la crise du mariage
qui sévissait déjà dans les cercles mu
sulmans élevés. Hassan, l'âme de la gé-
nération, se dresse en défenseur de la
tradition contre tous les autres « tar-
bouches » ou « turbans ». Il sent toute
la valeur sociale pour son peuple de la
vieille culture, il veut la défendre contre
l'esprit nouveau. Mais il doit reconnal-
tre la réalité de la crise et il proteste
contre l'explication qu'en donnent les
autres convives avec plus (l'irritation
que de conviction. On lui dit que la
cause la « seule » dit un « tarbou-
che », la « principale » rectifie un
« turban » de la crise c'est la menta-
lité nouvelle des jeunes musulmans qui
ont accepté la conception occidentale du
mariage, qui veulent une compagne et
répugnent à prendre une femme de men-
talité inférieure. Hassan proteste, sou-
tient que ces jeunes gens veulent « Bir-
ter » et quel Uédéàn il met dans ce
mot ou cherchent une « otot M. Mais
les jeunes ïï tarbouches » et « tur-
bans » unis, se défenHent avec une ner
vosité où l'on sent toute une crise mo-
rale.
Depuis 1920, celle-ci s'est dévelop-
pée, on le sait, et l'auteur du « Monde
nouveau de l'Islam », nous en apporte
de multiples preuves. Le voile des fem-
mes tend à disparaître en Turquie, en
Egypte, aux Indes, comme le turban.
le tarbouche, le fez, la chéchia pour les
hommes. Sans doute on n'est point par-
tout aussi avancé qu'en Anatolie, Mus-
tapha Kemal regnante, mais partout le
progrès se glisse : en Tunisie et en Al-
gérie les femmes portent déjà, sous le
voile, les corsages à la mode et les che-
mises modernes et connaissent, au moins
par leurs catalogues le « Bon Marché »
ou les « Galeries ».
Mais nos « sœurs musulmanes » ne
se contentent pas de se parer à l'occi-
dentale, elles s'instruisent. Aux Indes
on a même créé une Université pour les
étudiantes musulmanes hindoues. En
Algérie, des notables musulmans récla-
ment de plus nombreuses écoles fran-
çaises pour leurs petites filles.
Les lienls religieux eux-mêmes com-
mencent à se relâcher. La religion ne
fait plus, seule, l'unité des Musulmans.
On connaît des nationalismes turc, hin-
dou, égyptien, syrien, au-dessus et en
dehors de la religion. Le Califat est
étudié par des Musulmans, comme le
Maulavi Mohammed Bereketullah (le
Khalifat, Paris, Geuthner, 1924, ou
comme l'égytien Sanhourgur (le Califat,
son évolution vers une Société des Na-
tions orientales, Geuthner), dans un
très - large esprit critique.
Ainsi, conclut le Dr Probst, auteur
de l'étude de la Revue de Sociologie,
« une évolution musulmane est en train
de s'opérer, comme nous en avons cons-
taté quelques symptômes frappants. Les
Musulmans rentrent dans la Société de
commerce universel, mais ce n'est plus
en parents pauvres. Ils réclament place
d'associés, timidement d'abord, quand
on n'est pas trop égoïste dans ses rap-
ports avec eux; ils l'exigeront demain,
si l'on ne veut pas tenir compte de leurs
aspirations fondées. »
Oui, les Musulmans progressivement,
mais suivant un rythme automatique-
ment accru, rentrent dans la Société de
commerce universel. Sachons le voir, sa-
chons le comprendre et faire au musul-
mans français, dans la société fran-
çaise, la place d'associés à laquelle ils
ont droit. Hors de là il n'est que poli-
tique d'aventure.
Etienne Antonelli,
Diputé de la Haute-Savoie. protes-
teur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
Départ de champions du turf
pour l'Algérie
00
Coucou de Matinesy qui a gagné hier fa-
cilement, au Tremblay, le prix Milan de
6.000 francs, rapportant 51 fr. 50 au pesage
et 25 fr. à la pelouse, a été réclamé, après
sa victoire, pour 25.333 fr. 50, par M. Xavier
Licari et va chez Ferrer à Maisons-Laffitte,
en attendant son départ pour l'Algérie, où il
rejoindra La Marmara et Jupiter 11, égale-
ment à M. X. Licari et qui ont été déjà em-
barqués.
Le vol des trésors de Chaalilly
---+0--
C'est toute la nation qui est victime de cet
audacieux cambriolage, et si grande est la
perte que l'on se prend à souhaiter un chan-
tage de la part des malfaiteurs. Il permet-
trait de recouvrer des merveilles irremplaça-
bles. Celles-ci, abîmées, fractionnées, en
quelque sorte défigurées, pour la vente à
quelque officine de recéleurs, seraient défini-
tivement perdues.
La question intéresse directement 1 Algé-
rie. On sait que Chantilly, avec ses collec-
tions sans prix, fut légué à l'Institut par le
duc d'Aumale. Au demeurant, parmi les ob-
jets volés figurent deux splendides colliers
arabes provenant de la smala d'Abd-El-Ka-
der, deux poignards, celui du célèbre émir
et un autre, à la garde incrustée de gemmes,
ayant appartenu au bey de Tunis (1846),
enfin, des cachets en or aux armes du duc
d'Aumale. :t r.8
Vers les SenoMêskes de Kroufa
00 ̃
Il est question sur nos confins septentrio-
naux de la colonie du Niger, d'un projet
d'occupation des oasis de Kroufa par une
colonne italo-anglaise. Ce serait s'attaquer à
un gros morceau et nous doutons que les
Italiens, qui ont beaucoup de peine à se
maintenir sur la côte de Tripolitaine, puis-
sent jamais atteindre Mourzouk qui serait, à
500 kilomètres dans le sud, leur premier ob-
Jectif.
Quant aux troupes anglo-tgypttennes,
iront-elles toutes seules à Kroufa r C'est peu
probable. Le foyer d'insurrection senoussite
qu'est l'oasis de Kroufa, n'est pas prêt d'être
détruit, même par une collaboration anglo-
italie."
UjntitiqBe de cobnisatiofi
08 -
La mise en valeur du soft
par - indigènes peut seule donner
des résultats dans la majeure partie
de nos colonies
-0
A Le développement économique de
A nos colonies doit être poursuivi très
rapidement. Tout le monde est
d'accord pour reconnaître cette nécessité.
Nous achetons chaque année au dehors, des
millions de tonnes de produits divers, coton,
laine, café, cacao, bananes, corps gras,
caoutchouc, gommme, chanvre, sisal, bois,
pâte à papier etc., dont notre domaine colo-
nial ne nous fournit qu'une proportion in-
fime, alors qu'il pourrait nous fournir l'à
peu près totalité. Ce sont des milliards que
nous payons ainsi à l'étranger et qui pour-
raient rester chez nous.
Obtenir de nos possessions d'outre-mer
tout ce qui nous manque sera toutefois une
œuvre assez longue à réaliser. Il nous fau-
drait tout d'abord, avec une main-d'auvre
plus importante que celle dont disposent nos
colonies, des capitaux considérables pour
l'aménagement de ces colonies en vue d'une
forte production, aménagement qui comporte
des travaux d'irrigation ou d'assainissement,
des portf, des chemins de fer, des routes, de
Voutillage agricole, etc.
Il faut aussi, et ceci ne présente aucunt
difficulté de réalisation, une politique écono-
mique suivie et appropriée à chaque colonie;
nous dirons même à chaque région, à chao
que zone d'une même colonie : Telle zone
convient plus particulièrement pour la pro-
duction forestière; une autre pour le palmier
à huile, le cocotier, la vanille, le caféier et
le cacaoyer; une troisième conviendra au ris
ou au bananier; une quatrième au coton ou
au sisal et autres textiles; une cinquième à
l'arachide et aux céréales; une sixième à
l'élevage, etc. Il ne faut point forcer la
nature et s'obstiner, lorsque le climat ou
le sol ne s'y prêtent pas., à mobiliser des
énergies et à décourager les meilleures vo-
lontés, à vouloir tirer du coton, par exemple,
de terres qui ne donnent qu'un rendement
infime, cultivées pour ce textile, alors qu'elles
fourniraient de belles récoltes de céréales ou
de graines oléagineuses. Et ce qui est vrai
pour le colon l'est aussi pour tous les autres
produits. Si l'action de l'administration sur
les producteurs indigènes peut être très effi-
cace, il convient pour le moins qu'elle
s'exerce de façon heureuse et ne conduise
pas les intéressés à des déconvenues.
Dans quelle mesure, ensuite, convient-il
d'encourager, selon les régions ou zones, la
colonisation européenne f C'est là une ques-
tion assez importante pour qu'elle mérite
d'être examinée. Il s'agit du reste autant de
l'intérêt des colons eux-mêmes que de l'ave-
nir économique de nos colonies.
l'en parlerai demain.
Pierre Valade,
Diputé du Cher.
Ancien sous-secrétaire d'Etat
8..
Attelles pour éléphant
--0.0--
Nous disions l'autre jour qu'il faut préser-
ver les éléphants d'une destruction com-
plète. Au jardin zoologique de Londres, l'hô-
pital a fait construire des appareils destinés
à maintenir les jambes trop faibles de son
petit éléphant devenu trop lourd un peu pré-
maturément.
Le cours du riz
-----0-0-
SAIGON
11 octobre
(les 100 kilos en piastres)
Riz ne 1, 25 brisures 12 10
Riz ne 2, 40 brisures 11 40
Riz n° 2, 50 brisures 10 50
Brisures n° 1 et 2 ..,. \t H5
Brisures no 3 et 4 8 60
Farines 3 05
Paddy Vinh-Long 7 50
Paddy Co-Cong 7 00
Paddy Bac-Lieu 7 00
Paddy Baixau 7 65
Coprah 1# »
12 octobre
(les 100 kilos en piastres)
Riz 11" 1, 25 brisures 12 «
Riz n: 2, 40 brisures 11 30
Riz no 2, 50 brisures 10 45
Brisures nO 1 et 2 9W
Brisures no 2 et 3 8
Farines 3 09
Paddy Vinh-Long 7 50
Paddy Co-Cong 7 65
Paddy Baixau 7 65
Paddy Bac-Lieu 7 60
Coprah. 18 Il
- (Par dépêche Indopacifi.)
qu--
VOPIUM
Les douaniers de Singaporc ont saisi
pour 00.000 doMars d'opium caché dans
les soutes du vapeur Laisang.
EN CHINE
oe ––-
Coups de feu sur une canonnière
française
Des soldats chinois ont tiré des coups de
feu sur la canonnière française Alerte.
Un homme de l'équipage a été tué et six
autres blessés grièvement.
f* ;̃
Académie de Médecine
00
L'enseignement médical m Indochine
M. Achaid, secrétaire général, qui revient
d'une mission médicale en Extrême-Orient,
expose à ses collègues les enseignements que
ce voyage lui a tournis. Sa conclusion générale
est que le champ de propagande française dans
ces pays est fort vaste, mais que cette propa-
gande doit prendre des formes différentes sui-
vant les, régions.
« En Indochine, observe M. Achard, la
France est chez elle. Il n'y a donc pas à par-
ler de propagande ; mais il convient de ren-
forcer l'influence française sur la population.
Il faut former le plus possible de médecins
annamites, afin de combattre les préjugés des
indigènes et leur mauvaise hygiène. Il faut
développer l'enseipement. médical, organiser
la lutte contre la mortalité infantile, doter lar-
gement les établissements consacrés à la re-
cherche scientifique. Si ce n'est pas dans l'In-
dochine que doit se faire une propagande fran-
çaise, c'est par l'Indochine qu une telle propa-
gande peut se faire très utilement dans les au-
tres pays d Extrême-Orient.
Dépêches de l'Indochine
--0+-
Au Conseil colonial de Cochinchine
Au.v élections au Conseil colonial de Co-
ehinrliine, la liste indigène de IJui-Quang-
(:I.i('lI. leader annamite passe, sauf un
siège.
On se rappelle que notre ami Bui-Quang-
Chieu, citoyen fraudais, pouitmii on diffa-
mation M. Ernest Oulroy. Au reste, son
uvoent, -M* Henry Torrès, semble ne vou-
loir faire aucune peine, mme légère, fii
l'éloquent député de la Cocliindhino et ma-
nifeste aussi peu de hMe que lui à faire
tns.l'Îl'c rulïuirc au rôle.
(Pur dépMlO Annales Coloniales.)
Levers de plans par l'aéronautique
Ltu '-ronautique militaire profite des
beaux jours actuels pour effectuer au Ton-
kin une série de levers de plans photogra-
phiques pour le compte de diverses entre-
prises privées dont la Société Indochinoise
d'Electricité, en vue de L'installation de la
ligne tle transport de lui-ce de la région de
liallitiolig.
Les exportations de ciment
Les 'exportation* du ciment d'Indochine
ont atteint au cours des sept premiers mois
de 1U20 itrés de H.000 tonnes d'une valeur
de 17 millions de lianes en augmentation
d'cnviron ;-).UUO tonnes par rapport à la
même période (le 1U25.
Les exportations de houille
Au cours des sept premiers mois de lltëG,
le total des exportations de houille d'lwlo-
chine se chiffra par 496.732 tonnesr d'une
valeur de 51.530.000 francs, suit une aug-
mentation de 150.000 tonnes par rapport à
la même période de 1925.
Intérim
Pur arrêté du Gouverneur Général p. i.
Vadministrateur de 1re classe des services
civils, M. Tholance, inspecteur des Affaires
politiques en Cochinchine est appelé à rem-
plir p. i. les fonctions de directeur des
finances à compter de la date de la prise
de fonctions de secrétaire général par M.
Lavit, directeur des finances titulaire. M.
Dellog, administrateur de Ira classe des
services civils, directeur des bureaux de
l'Annam est appelé à remplir p. i. les fonc-
tions de liésulent supérieur d'Annam.
Les communications avec l'Extrême-Orient
L'Est-Chinois vient d'adiesser A Genève
son adhésion à la convention internationale
des chemins de fer.
Depuis le lur octobre le service de l'ex-
press bihebdomadaire de Ilarbin à Paris
en 10 jours, avec seuls changements de
voiture aux frontières soviétiques, est éta-
bli.
L'exportation du teck
Au cours des sept premiers mois de 1926.
fI nclodtine a exporté 9.8W tonnes de bois
de teck, d'une valeur totale de 9.209.000
francs, dont 1.110 tonnes pour la France.
Le chiffre de l'exportation totale a presque
doublé par rapport au chiffre de la même
période de 1925.
Récolte perdue
Les dernières inondations auxquelles ont
succédé des pluies diluviennes ont compro-
mis la récolte du dixième mois. Sur cer-
tains points où on avait cru pouvoir la
sauver, grâce A un second repiquage, elle
doit être considérée maintenant comme to-
talement perdue. Afin d'en diminuer les
conséquences et d'éviter la disette, le Gou-
verneur Général a pris un (Irrêté interdi-
sant la sortie à destination d'autres pays
que l'Indochine et l'exportation du Tonkin,
des riz, paddys et de leurs dérivés pendant
une période de trois mois.
Indo-Chine et Philinnines
Le syndicat des planteurs de canne à su-
cre de Manille a présenté au Gouverneur
Général, au Président du Sénat et au Spea-
ker de la Chambre une pétition demandant
le rejet du projet de loi, présenté à la M-
gislature pour la protection des éleveurs
de bétail indigènes et prévoyant l'augmen-
tation progressive des droits (l'entrée, qui
seraient portés à a dollars par tête jusqu'à
la fin de 1928, Intis à i dollars par tète
jusqu'à la fin de 1930 et ensuite à 5 dol-
lars. La pétition déclare que seule l'Indo-
chine peut fournir le bétail de labour con-
venant au climat des PlttlifJpincs,
(Par dépêche Indopacifi.)
»
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 15 oclobiv. le taux de la pingre
à Saïgon était de 17 fr. 75.
Élections à la Guadeloupe
-cH)-
Le scrutin de ballottage pour les élec-
tions partielles du Conseil Général de la
Guadeloupe a eu lieu le 10 courant sans
troubles.
Dans le canton de Moulet 3 conseillers
généraux de la liste patronnée par M.
Uoisneuf sont élus.
Dans le cantorf, de Basse-Terre, le can-
didat de la même liste est élu.
Pour les cantons de Pointe-à-Pltre, de
Lamentin el de Port-Louis les résultats ne
sont pas encore connus.
Cela eontirnie le succès des amis de M.
Boisneuf et l'éclict- des ainis de M. Can-
daee.
EN MGR
Le déchargement du vapeur Calonne
dont nous avons annoncé l'arrivée en feu
à Durhuu, se puursuit. On ne prévoit au-
cun dommage de la cargaison.
Le vapeur français Amiral-Jauréguiberry
s'est échoué sur la oùte a 12 milles du port
de Ilosario, en remontant le Hio Parunu.
'-––-– .ta
L'AVIATION COLONIALE
Etang de Berre-Madagascar
Les deux hydravions militaires français
qui tentent le raid France-Madagascar,
après Avoir fait escale à Tanger, sont re-
partis hier matin, à U h. 30, pour Casa-
blancu, où ils sont arrivés à Il h. 45,
sans incident, malgré une brume intense.
Les aviateurs ont été reçus par M. Lau-
rent, chef de la région civile et lui-même
ancien uviuteur ; par le commandant de
la marine du Maroc et par le colonel com-
mandant la subdivision.
Ils ont dû repartir ce malin pour Las
Palmas (lies Canaries), Villa Cisncros (Uto
de-Oro), Port-Llicnne et Suint-Louis-du-
Sénégal.
L'étendard vert
--00-
ROMAN HISTORIQUE
« Tout Rogui ne meurt pas », au moins
dans l'esprit de ses partisans. Il est immor-
tel, et c'est ce que MM. Pierre Redan et
Triaire, très au courant des choses d'islam,
nous ont conté dans 1 Etendard Vert (t) en
des pages très bien écrites, ce qui est si rare
dans la jeune littérature coloniale, et qui
plus est, d'un captivant intérêt, tant pour les
islamisans que pour les profanes.
L'âme berbère est dépeinte avec toute son
ardeur à garder son indépendance ; beau-
coup moins islamisés et religieux qu'attachés
à leurs traditions, les Berbères, dont nous li-
sons les mœurs et les passions, parfois an-
goissantes, toujours violentes, sont ce qu'ils
étaient jadis et seront toujours, Targui du
Hoggar, Zaïan ou Chleuh de l'Atlas, les au-
tochtones battus, conquis, mais jamais sou-
mis.
Avec l'Etendard Vert, nous pénétrons dans
la vie intime de la femme berbère, et c'est
certes une des pages les plus curieuses de
cette histoire de la lutte contre Bou-Hamara.
La mosquée de Taza a, comme celle de Pa-
ris, de grands piliers blancs qui semblent
les arbres d'une forêt dont les rameaux sont
les arabesques fouillées, ciselées au haut des
murs.
Toute la beauté de l'édifice, écrit M. Pierre
Redan, se concentre dans les sommets,
comme pour symboliser la commune aspira-
tion des humains vers les cimes, vers l'idéal.
La prière est une élévation de l'esprit.;
quand il lève les yeux vers Dieu, le croyant
doit être frappé par l'enchevêtrement des
arabesques, le fouillis des versets ciselés
dans la pierre, le rutilement des étendards
et des bannières, le rougeoiment sombre des
lustres de brome, le flamboiement des lanf
ternes dorées et des brûle-parfums.
Autour de cette simplicité des phrases co-
raniques fixées dans la pierre, les plaques de
cèdre ciselé, toutes les richesses ornementa-
les, comme pour arrêter le luxe de la terre
au seuil de la prière.
La lutte intérieure que doit soutenir le
caïd Mahmed el Ghiati avant de livrer sa
fille Zeïneb à Abdessalem, est émouvante au
possible. Le Maître de l'Heure est également
maître de sa volonté et, une fois de plus,
la beauté d'un visage de femme a pesé dans
la balance du destin et décidé du sort des
hommes.
- -
Mais la gazelle égarCe dans le troupeau
des chèvres, sa beauté étrange si différente
des filles de la tribu des Haoura, a ravi le
repos du jeune et beau Tayeb.
La folle passion de ces deux amants avait
pu profiter de l'approche de l'armée du sul-
tan qui éloignait Abdessalem de son campe-
ment.
-- - -- - - -
Mais les revers de la mehalla du Kogui
ramène inopinément le caïd dans sa tente,
en maître impérieux, dispensateur de la vie
et de la mort.
Pendant que l'homme et la bête dorment,
Tayeb s'est approché de la tente, et l'hymne
d'amour, d'amour audacieux, fait de soupirs
et râles étouffés, monte dans la nuit.
Aprè3 le frémissement de 1 amour, 1 ayeb
attire à lui Zeineb inerte. il étouffe un cri
de terreur, s'enfuit. D'un seul coup de a
koumia recourbéo, Abdessalem, réveille,
avait tranché le col tendu par le plaisir.
l.a fuite éperdue de Tayeb dément, la
poursuite du Rogui, sa mort supposée, ou sa
disparition, terminent cette épopée marocaine
sur laquelle Dieu seul connaît la vente.
comme sur celui qui fut Bou Hamara.
l'homme à l'àne:-se. njilali-Vn-Driss. le Ro-
pui.
Cafènf Deixrar
'lï T.'Fnr.Munt) Vt v.T. Ih Pierre Redan et
M. Triaire. F.dilion du Monde Moderne, 70 bis,
rue de Ynugirard, l'aria.
Le calme au Maroc
Répondant à un journal local, M. Stceg a
déclaré :
Au point du vue dissidence, H est inévita-
ble d'avoir à subir encore pendant quelque
temps des attuques de rôdeurs et de pillards.
La plupurt des gt-tis de cette demi-ire dissidence
sont pour uinsi dire sans ressources. Ils n'out
ni blé, ni bétail, ni reserves d'aucune sorte. Que
peuvent-ils faire ? ïje soumettre ou se livrer au
brigandage ; c'est ce qu'ils font. :\uis cela n'ar-
rêtera pus notre travail de pénétration politique,
Nos routes et nos marchés établiront très
promptement le calme complet partout.
Le régime sec en Tunisie
Un décret en date du 7 mai 1917 édicte
que les habitants des oasis du Sud-Tunisien
(Tozeur, Nefta, El-Oudiane, El-Hemma), ne
pourront se procurer d'alcool ou de vin sans
une autorisation écrite du Contrôleur civil.
Tout Européen adulte a droit à deux litres
d'alcool par an et un litre de vin par jour.
Les dispositions de ce décret ont donné
lieu à une contrebande effrénée de l'alcool
et à une spéculation sans limites sur ses prix.
Il y a, d'autre part, une contradiction
flagrante entre les dispositions formelles de
cette décision, et la tolérance qui parait
s'exercer à l'égard de ce commerce clandes-
tin, surtout parmi la population indigène.
Ce qui fait, en définitive, que la population
européenne est presque la seule atteinte par
une réglementation qui, très vraisemblable-
ment. n'était pas faite pour elle.
Le litre de vin se vend couramment, tou.
jours sous le manteau ou du moins en prin-
cipe, 5 francs. Ce prix vient même d'être
porté à 6 francs par le principal et habituel
Il fournisseur n de cette boisson. Quant à
l'alcool, c'est encore mieux. La bouteille
d'eau-de-vie, boukha ou anisette, est vendue
35 ou 40 francs. Dans certains domiciles, les
indigènes peuvent boire un verre de vin
pour un franc. Dans d'autres, il se « li-
quide »» de 100 à 150 bouteilles de vin par
jour. Il reste, en fin de mois, un joli béné-
fice.
Ceux qui profitent de cet état de choses,
soit directement comme les contrebandiers,
soit indirectement comme les consomma-
teurs, sont très probablement ceux pour les-
quels on avait envisagé les mesures spéciales
de restrictions, codifiées par décret.
Dans ces conditions, conclut le Petit Ma-
tin de Tunis, à qui nous empruntons ce cjui
précède, il ne serait peut-être pas inutile
que les 'Pouvoirs Publics s'intéressent de
plus près à la question en organisant une
enquête, ou bien pour constater qu'aucun
danger ne nécessite plus l'application du dé-
cret et rendre le pays aux lois normales de
la Régence, ou bien pour maintenir sa lé-
gislation en renforçant à toutes fins utiles
les services de surveillance et de répression.
Et c'est fort bien dit.
–-– -,
PHILATÉJ.,IB
–00–
Tunisie
t.c no centimes rouge et lie de vin n° 10G
paru il y a quelques mois seulement a brus-
quement disparu de la circulation. Il ne doit
pas (Mre réimprimé ; ce sera un bon timbre.
L enseigneenenl en Tunisie
--0-0 -
Mallies et élè%,es ont repris la vie sco-
laire au Lycée Carnot, de, Tunis, mais
c'est une vie nouvelle qui commence :
Nous allons faire, a dit M. I.cvomte, le nou-
veau proviseur du Lycée, à l'un 'le nos confrères
de la Tunisienne, un essai, qui consis-
tera à appliquer le système d'enseignement ac-
tuellement en vigueur dans les établissement*
siiiiililit-es
Jusqu'il ce jour, en effet, la Tunisie était, en
matière d'enseignement secondaire, soumise a
un régime différent dr la Métropole, pour diver-
ses raisons qui ont eu leur valeur, niais qu'il
serait trop long de développer iej.
U's heures de cours étaient moins nombreu-
ses et les parents se plaignaient souvent de voir
leurs enfants jouir de trop d'heures de liberté
il 11 en sera plus ainsi désormais; et nous avons
établi notre l'mploj du temps de manière A ce
que chaque élève soit occupé régulièrement de
huit Jioures i\ midi et de deux heures à quatre
heures de l'après-midi. Les élèves vaqueront
néanmoins trois après-midi par scmaine, le mar-
di, le jeudi et le samedi, comme ,jftr le passé.
Muis la réforme la plus importante que nous
allons lenter d'appliquer cette unnéo est celle
de « l'amalgame , théorie qui «xnipte, comme
vous le savez, autant de détracteurs que de par-
tistlns, et qui offre sans aucun doute de très s.
rieux avantages.
Voici > n quoi cette réforme consistera :
Il me faut tout d'abord vous dire qu'elle s'ap-
pliquera uniquement au premier cycle de ren-
seignement secondaire, c'est-a-dire, de la iV> à la
3'* inclusivement. Elle s'étendra tout naturelle-
ment à lu cjasse de seconde l'année prochaine,
et i\ la classe de première dans deux ans. Doré-
navant, les élèves de '.nème force seront repar-
tis en deux dernières classes, designées l'unn
par la !eltre A comprenant tous les élevés qui
font du latin, l'autre par la lettre B, qui coin
prendra tous ceux qui n'étudient pas le latin.
Le principe de l'amalgame que nous allons
loyalement < ssayer d'adopler.eon-»isle à réunir en
1111 seul cours pour les matières qui sont com-
munes aux ilenx enseignements. tou-> les élèves
d'une inème classe. El ceci offrira de nombreux
avantages.
Il nous a elé donné, en effet, do remarquer
que l'ensemble des élevés de B, étnit en général
l»eau< clip moins Uni que l'ensemble des élèves
dea cla.-scs de latin.
Cela lient surtout à une cause de recrutement.
11 s'ensuivait donc que le niveau les études des
classes île 11 -e trouvait généralement inférieur.
La théorie (le l'amalgame permettra aux bons
élevés de>, elns-.es de !î'd'aller de l'avant comme
ils en ont le droit, de par leur assiduité et leurs
rapacités.
Cola permettra a\^si de simplifier les cours,
puisque de nombr< Uses matières sont communes
nux deux programmes. Les inconvénients exis-
tent et le principal esl le sureroit de travail et
d'effort physique, que cette nouvelle organisa-
tion va imposer aux professeurs.
Ceux-ci, néanmoins, s'y sont prêtés volontiers
LË NUMERO : 30 CENTIMES
Jeudi soin, ti octouke i^S"
Les : Coloniales
1 es' nna es "nlB es
JOURNAL QUOTIDIEN
IUi Aman VIMUCt PAB-US ANMAUS GOUNOAUS* tOMT L4 PMOPMÉlt
1 raumvE du jomtAL
18. ,,-r. 1 .-. 0- dP~
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et Le-G. THC-BAULT
ftiiMte * AèabbMki : 94, Rui tlu Mont- Th., PARIS-1* Mt)t)o : LtmII 11-"
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@mu ̃̃ml mA tB".,.
rw̃ ̃ j r –, «il j L - uweim
; 1.
La question indigène etTMam
Je disais, dans mon dernier article,
qu'à mon sens, la meilleure politique
indigène, à l'état d'évolution où est par-
venue, aujourd'hui, notre colonisation
nord-africaine, devait être celle de la
compénétration économique et sociale,
sur les bases de notre civilisation.
Les arguments ne me manquent pas.
Voici Lyon qui a plusieurs milliers de
travailleurs indigènes nord-africains.
Beaucoup de bons bourgeois de la bonife
ville de M. Edouard Herriot ne veulent,
de ceux-là, connaître que les « sidis »
ou les « bicots » qui, le dimanche soir,
échangent des coups de couteau, dans
les « bars » de la banlieue avec les pai-
sibles citoyens de la basse pègre. Mais,
depuis que je m'intéresse au Comité de
protection des travailleurs nord-afri-
cains, j'ai appris à en connaître d'au-
tres.
On m'a présenté un chef comptable
d'une grande usine, un autre comptable,
un employé de banque, trois contremaî-
tres d'usine, un maître tisseur breveté
de l'école Emile Loubet de Tunis, deux
anciens élèves d'écoles normales pri-
maires, une dizaine de travailleurs mu-
nis du certificat d'études qui, tous, sont
installés à Lyon, depuis plusieurs an-
nées et qui, presque tous, y sont mariés
avec des Françaises. Au conseil d'admi-
nistration du Comité, je rencontre, plus
souvent encore, un avocat à la Cour, un
docteur en médecine, un négociant bien
connu sur la place, qui n'ont rien, ai-je
besoin de le dire, dont les exploits trou-
blent les cauchemars dominicaux de nos
indigènophobes.
Et j'ai. la naïveté de penser que tous
ces braves gens qui ont conservé en Al-
gérie ou en Tunisie des parents, des
propriétés, des intérêts, mais ont défi-
nitivement fixé leur foyer chez nous, sont
les meilleurs agents de la compénétra-
tion sociale que nous devons tous sou-
haiter.
J'entends bien qu'on me dira que mon
comptable et mes trois contremaîtres
sont de minuscules exceptions et je sais
qu'il est facile de railler, mais je pense,
tout de même, qu'une expérience qui
s'applique, avec - des modalités gra-
duées, sur 338.000 indigènes, en dix
ans, de 1914 à 1924, alors que toute
l'Algérie en compte seulement 5.135.000
n'est plus une expérience négligeable.
J'ajoute que pour en mesurer l'exacte
portée, il ne faut pas oublier les trans-
formations sociales organiques qui se
produisent dans le milieu indigène
d'origine.
Dans un des derniers numéros de la
« Revue internationale de Sociologie n,
je lisais un très suggestif article sur
(c l'évolution dans la communauté musul-
mane », d'après le livre récent de
Lothrop Stoddard sur « Le nouveau
monde de l'Islam M.
L'auteur relève les manifestations
principales de l'évolution de ce nouveau
monde.
La famille islamique subit des modi-
fications. La polygamie a commencé à
fléchir partout, sans doute pour des
causes économiques comme chez nos Al-
gériens pauvres, mais aussi pour des
causes morales que l'auteur souligne de
quelques mots. Mais ces mots évoquent
çn moi le souvenir, resté très vivant,
d'une conversation qui avait lieu, dans
l'hiver de 1920, devant moi, dans le sa-
lon de Hassan Abd el Razek pacha, au
Caire. Il y, avait là Taha Hussein, M an-
sour Fahmy, professeurs à l'Université
égyptienne et quelques ulémas azha-
riens. On parlait de la crise du mariage
qui sévissait déjà dans les cercles mu
sulmans élevés. Hassan, l'âme de la gé-
nération, se dresse en défenseur de la
tradition contre tous les autres « tar-
bouches » ou « turbans ». Il sent toute
la valeur sociale pour son peuple de la
vieille culture, il veut la défendre contre
l'esprit nouveau. Mais il doit reconnal-
tre la réalité de la crise et il proteste
contre l'explication qu'en donnent les
autres convives avec plus (l'irritation
que de conviction. On lui dit que la
cause la « seule » dit un « tarbou-
che », la « principale » rectifie un
« turban » de la crise c'est la menta-
lité nouvelle des jeunes musulmans qui
ont accepté la conception occidentale du
mariage, qui veulent une compagne et
répugnent à prendre une femme de men-
talité inférieure. Hassan proteste, sou-
tient que ces jeunes gens veulent « Bir-
ter » et quel Uédéàn il met dans ce
mot ou cherchent une « otot M. Mais
les jeunes ïï tarbouches » et « tur-
bans » unis, se défenHent avec une ner
vosité où l'on sent toute une crise mo-
rale.
Depuis 1920, celle-ci s'est dévelop-
pée, on le sait, et l'auteur du « Monde
nouveau de l'Islam », nous en apporte
de multiples preuves. Le voile des fem-
mes tend à disparaître en Turquie, en
Egypte, aux Indes, comme le turban.
le tarbouche, le fez, la chéchia pour les
hommes. Sans doute on n'est point par-
tout aussi avancé qu'en Anatolie, Mus-
tapha Kemal regnante, mais partout le
progrès se glisse : en Tunisie et en Al-
gérie les femmes portent déjà, sous le
voile, les corsages à la mode et les che-
mises modernes et connaissent, au moins
par leurs catalogues le « Bon Marché »
ou les « Galeries ».
Mais nos « sœurs musulmanes » ne
se contentent pas de se parer à l'occi-
dentale, elles s'instruisent. Aux Indes
on a même créé une Université pour les
étudiantes musulmanes hindoues. En
Algérie, des notables musulmans récla-
ment de plus nombreuses écoles fran-
çaises pour leurs petites filles.
Les lienls religieux eux-mêmes com-
mencent à se relâcher. La religion ne
fait plus, seule, l'unité des Musulmans.
On connaît des nationalismes turc, hin-
dou, égyptien, syrien, au-dessus et en
dehors de la religion. Le Califat est
étudié par des Musulmans, comme le
Maulavi Mohammed Bereketullah (le
Khalifat, Paris, Geuthner, 1924, ou
comme l'égytien Sanhourgur (le Califat,
son évolution vers une Société des Na-
tions orientales, Geuthner), dans un
très - large esprit critique.
Ainsi, conclut le Dr Probst, auteur
de l'étude de la Revue de Sociologie,
« une évolution musulmane est en train
de s'opérer, comme nous en avons cons-
taté quelques symptômes frappants. Les
Musulmans rentrent dans la Société de
commerce universel, mais ce n'est plus
en parents pauvres. Ils réclament place
d'associés, timidement d'abord, quand
on n'est pas trop égoïste dans ses rap-
ports avec eux; ils l'exigeront demain,
si l'on ne veut pas tenir compte de leurs
aspirations fondées. »
Oui, les Musulmans progressivement,
mais suivant un rythme automatique-
ment accru, rentrent dans la Société de
commerce universel. Sachons le voir, sa-
chons le comprendre et faire au musul-
mans français, dans la société fran-
çaise, la place d'associés à laquelle ils
ont droit. Hors de là il n'est que poli-
tique d'aventure.
Etienne Antonelli,
Diputé de la Haute-Savoie. protes-
teur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
Départ de champions du turf
pour l'Algérie
00
Coucou de Matinesy qui a gagné hier fa-
cilement, au Tremblay, le prix Milan de
6.000 francs, rapportant 51 fr. 50 au pesage
et 25 fr. à la pelouse, a été réclamé, après
sa victoire, pour 25.333 fr. 50, par M. Xavier
Licari et va chez Ferrer à Maisons-Laffitte,
en attendant son départ pour l'Algérie, où il
rejoindra La Marmara et Jupiter 11, égale-
ment à M. X. Licari et qui ont été déjà em-
barqués.
Le vol des trésors de Chaalilly
---+0--
C'est toute la nation qui est victime de cet
audacieux cambriolage, et si grande est la
perte que l'on se prend à souhaiter un chan-
tage de la part des malfaiteurs. Il permet-
trait de recouvrer des merveilles irremplaça-
bles. Celles-ci, abîmées, fractionnées, en
quelque sorte défigurées, pour la vente à
quelque officine de recéleurs, seraient défini-
tivement perdues.
La question intéresse directement 1 Algé-
rie. On sait que Chantilly, avec ses collec-
tions sans prix, fut légué à l'Institut par le
duc d'Aumale. Au demeurant, parmi les ob-
jets volés figurent deux splendides colliers
arabes provenant de la smala d'Abd-El-Ka-
der, deux poignards, celui du célèbre émir
et un autre, à la garde incrustée de gemmes,
ayant appartenu au bey de Tunis (1846),
enfin, des cachets en or aux armes du duc
d'Aumale. :t r.8
Vers les SenoMêskes de Kroufa
00 ̃
Il est question sur nos confins septentrio-
naux de la colonie du Niger, d'un projet
d'occupation des oasis de Kroufa par une
colonne italo-anglaise. Ce serait s'attaquer à
un gros morceau et nous doutons que les
Italiens, qui ont beaucoup de peine à se
maintenir sur la côte de Tripolitaine, puis-
sent jamais atteindre Mourzouk qui serait, à
500 kilomètres dans le sud, leur premier ob-
Jectif.
Quant aux troupes anglo-tgypttennes,
iront-elles toutes seules à Kroufa r C'est peu
probable. Le foyer d'insurrection senoussite
qu'est l'oasis de Kroufa, n'est pas prêt d'être
détruit, même par une collaboration anglo-
italie."
UjntitiqBe de cobnisatiofi
08 -
La mise en valeur du soft
par - indigènes peut seule donner
des résultats dans la majeure partie
de nos colonies
-0
A Le développement économique de
A nos colonies doit être poursuivi très
rapidement. Tout le monde est
d'accord pour reconnaître cette nécessité.
Nous achetons chaque année au dehors, des
millions de tonnes de produits divers, coton,
laine, café, cacao, bananes, corps gras,
caoutchouc, gommme, chanvre, sisal, bois,
pâte à papier etc., dont notre domaine colo-
nial ne nous fournit qu'une proportion in-
fime, alors qu'il pourrait nous fournir l'à
peu près totalité. Ce sont des milliards que
nous payons ainsi à l'étranger et qui pour-
raient rester chez nous.
Obtenir de nos possessions d'outre-mer
tout ce qui nous manque sera toutefois une
œuvre assez longue à réaliser. Il nous fau-
drait tout d'abord, avec une main-d'auvre
plus importante que celle dont disposent nos
colonies, des capitaux considérables pour
l'aménagement de ces colonies en vue d'une
forte production, aménagement qui comporte
des travaux d'irrigation ou d'assainissement,
des portf, des chemins de fer, des routes, de
Voutillage agricole, etc.
Il faut aussi, et ceci ne présente aucunt
difficulté de réalisation, une politique écono-
mique suivie et appropriée à chaque colonie;
nous dirons même à chaque région, à chao
que zone d'une même colonie : Telle zone
convient plus particulièrement pour la pro-
duction forestière; une autre pour le palmier
à huile, le cocotier, la vanille, le caféier et
le cacaoyer; une troisième conviendra au ris
ou au bananier; une quatrième au coton ou
au sisal et autres textiles; une cinquième à
l'arachide et aux céréales; une sixième à
l'élevage, etc. Il ne faut point forcer la
nature et s'obstiner, lorsque le climat ou
le sol ne s'y prêtent pas., à mobiliser des
énergies et à décourager les meilleures vo-
lontés, à vouloir tirer du coton, par exemple,
de terres qui ne donnent qu'un rendement
infime, cultivées pour ce textile, alors qu'elles
fourniraient de belles récoltes de céréales ou
de graines oléagineuses. Et ce qui est vrai
pour le colon l'est aussi pour tous les autres
produits. Si l'action de l'administration sur
les producteurs indigènes peut être très effi-
cace, il convient pour le moins qu'elle
s'exerce de façon heureuse et ne conduise
pas les intéressés à des déconvenues.
Dans quelle mesure, ensuite, convient-il
d'encourager, selon les régions ou zones, la
colonisation européenne f C'est là une ques-
tion assez importante pour qu'elle mérite
d'être examinée. Il s'agit du reste autant de
l'intérêt des colons eux-mêmes que de l'ave-
nir économique de nos colonies.
l'en parlerai demain.
Pierre Valade,
Diputé du Cher.
Ancien sous-secrétaire d'Etat
8..
Attelles pour éléphant
--0.0--
Nous disions l'autre jour qu'il faut préser-
ver les éléphants d'une destruction com-
plète. Au jardin zoologique de Londres, l'hô-
pital a fait construire des appareils destinés
à maintenir les jambes trop faibles de son
petit éléphant devenu trop lourd un peu pré-
maturément.
Le cours du riz
-----0-0-
SAIGON
11 octobre
(les 100 kilos en piastres)
Riz ne 1, 25 brisures 12 10
Riz ne 2, 40 brisures 11 40
Riz n° 2, 50 brisures 10 50
Brisures n° 1 et 2 ..,. \t H5
Brisures no 3 et 4 8 60
Farines 3 05
Paddy Vinh-Long 7 50
Paddy Co-Cong 7 00
Paddy Bac-Lieu 7 00
Paddy Baixau 7 65
Coprah 1# »
12 octobre
(les 100 kilos en piastres)
Riz 11" 1, 25 brisures 12 «
Riz n: 2, 40 brisures 11 30
Riz no 2, 50 brisures 10 45
Brisures nO 1 et 2 9W
Brisures no 2 et 3 8
Farines 3 09
Paddy Vinh-Long 7 50
Paddy Co-Cong 7 65
Paddy Baixau 7 65
Paddy Bac-Lieu 7 60
Coprah. 18 Il
- (Par dépêche Indopacifi.)
qu--
VOPIUM
Les douaniers de Singaporc ont saisi
pour 00.000 doMars d'opium caché dans
les soutes du vapeur Laisang.
EN CHINE
oe ––-
Coups de feu sur une canonnière
française
Des soldats chinois ont tiré des coups de
feu sur la canonnière française Alerte.
Un homme de l'équipage a été tué et six
autres blessés grièvement.
f* ;̃
Académie de Médecine
00
L'enseignement médical m Indochine
M. Achaid, secrétaire général, qui revient
d'une mission médicale en Extrême-Orient,
expose à ses collègues les enseignements que
ce voyage lui a tournis. Sa conclusion générale
est que le champ de propagande française dans
ces pays est fort vaste, mais que cette propa-
gande doit prendre des formes différentes sui-
vant les, régions.
« En Indochine, observe M. Achard, la
France est chez elle. Il n'y a donc pas à par-
ler de propagande ; mais il convient de ren-
forcer l'influence française sur la population.
Il faut former le plus possible de médecins
annamites, afin de combattre les préjugés des
indigènes et leur mauvaise hygiène. Il faut
développer l'enseipement. médical, organiser
la lutte contre la mortalité infantile, doter lar-
gement les établissements consacrés à la re-
cherche scientifique. Si ce n'est pas dans l'In-
dochine que doit se faire une propagande fran-
çaise, c'est par l'Indochine qu une telle propa-
gande peut se faire très utilement dans les au-
tres pays d Extrême-Orient.
Dépêches de l'Indochine
--0+-
Au Conseil colonial de Cochinchine
Au.v élections au Conseil colonial de Co-
ehinrliine, la liste indigène de IJui-Quang-
(:I.i('lI. leader annamite passe, sauf un
siège.
On se rappelle que notre ami Bui-Quang-
Chieu, citoyen fraudais, pouitmii on diffa-
mation M. Ernest Oulroy. Au reste, son
uvoent, -M* Henry Torrès, semble ne vou-
loir faire aucune peine, mme légère, fii
l'éloquent député de la Cocliindhino et ma-
nifeste aussi peu de hMe que lui à faire
tns.l'Îl'c rulïuirc au rôle.
(Pur dépMlO Annales Coloniales.)
Levers de plans par l'aéronautique
Ltu '-ronautique militaire profite des
beaux jours actuels pour effectuer au Ton-
kin une série de levers de plans photogra-
phiques pour le compte de diverses entre-
prises privées dont la Société Indochinoise
d'Electricité, en vue de L'installation de la
ligne tle transport de lui-ce de la région de
liallitiolig.
Les exportations de ciment
Les 'exportation* du ciment d'Indochine
ont atteint au cours des sept premiers mois
de 1U20 itrés de H.000 tonnes d'une valeur
de 17 millions de lianes en augmentation
d'cnviron ;-).UUO tonnes par rapport à la
même période (le 1U25.
Les exportations de houille
Au cours des sept premiers mois de lltëG,
le total des exportations de houille d'lwlo-
chine se chiffra par 496.732 tonnesr d'une
valeur de 51.530.000 francs, suit une aug-
mentation de 150.000 tonnes par rapport à
la même période de 1925.
Intérim
Pur arrêté du Gouverneur Général p. i.
Vadministrateur de 1re classe des services
civils, M. Tholance, inspecteur des Affaires
politiques en Cochinchine est appelé à rem-
plir p. i. les fonctions de directeur des
finances à compter de la date de la prise
de fonctions de secrétaire général par M.
Lavit, directeur des finances titulaire. M.
Dellog, administrateur de Ira classe des
services civils, directeur des bureaux de
l'Annam est appelé à remplir p. i. les fonc-
tions de liésulent supérieur d'Annam.
Les communications avec l'Extrême-Orient
L'Est-Chinois vient d'adiesser A Genève
son adhésion à la convention internationale
des chemins de fer.
Depuis le lur octobre le service de l'ex-
press bihebdomadaire de Ilarbin à Paris
en 10 jours, avec seuls changements de
voiture aux frontières soviétiques, est éta-
bli.
L'exportation du teck
Au cours des sept premiers mois de 1926.
fI nclodtine a exporté 9.8W tonnes de bois
de teck, d'une valeur totale de 9.209.000
francs, dont 1.110 tonnes pour la France.
Le chiffre de l'exportation totale a presque
doublé par rapport au chiffre de la même
période de 1925.
Récolte perdue
Les dernières inondations auxquelles ont
succédé des pluies diluviennes ont compro-
mis la récolte du dixième mois. Sur cer-
tains points où on avait cru pouvoir la
sauver, grâce A un second repiquage, elle
doit être considérée maintenant comme to-
talement perdue. Afin d'en diminuer les
conséquences et d'éviter la disette, le Gou-
verneur Général a pris un (Irrêté interdi-
sant la sortie à destination d'autres pays
que l'Indochine et l'exportation du Tonkin,
des riz, paddys et de leurs dérivés pendant
une période de trois mois.
Indo-Chine et Philinnines
Le syndicat des planteurs de canne à su-
cre de Manille a présenté au Gouverneur
Général, au Président du Sénat et au Spea-
ker de la Chambre une pétition demandant
le rejet du projet de loi, présenté à la M-
gislature pour la protection des éleveurs
de bétail indigènes et prévoyant l'augmen-
tation progressive des droits (l'entrée, qui
seraient portés à a dollars par tête jusqu'à
la fin de 1928, Intis à i dollars par tète
jusqu'à la fin de 1930 et ensuite à 5 dol-
lars. La pétition déclare que seule l'Indo-
chine peut fournir le bétail de labour con-
venant au climat des PlttlifJpincs,
(Par dépêche Indopacifi.)
»
TAUX DE LA PIASTRE
A la date du 15 oclobiv. le taux de la pingre
à Saïgon était de 17 fr. 75.
Élections à la Guadeloupe
-cH)-
Le scrutin de ballottage pour les élec-
tions partielles du Conseil Général de la
Guadeloupe a eu lieu le 10 courant sans
troubles.
Dans le canton de Moulet 3 conseillers
généraux de la liste patronnée par M.
Uoisneuf sont élus.
Dans le cantorf, de Basse-Terre, le can-
didat de la même liste est élu.
Pour les cantons de Pointe-à-Pltre, de
Lamentin el de Port-Louis les résultats ne
sont pas encore connus.
Cela eontirnie le succès des amis de M.
Boisneuf et l'éclict- des ainis de M. Can-
daee.
EN MGR
Le déchargement du vapeur Calonne
dont nous avons annoncé l'arrivée en feu
à Durhuu, se puursuit. On ne prévoit au-
cun dommage de la cargaison.
Le vapeur français Amiral-Jauréguiberry
s'est échoué sur la oùte a 12 milles du port
de Ilosario, en remontant le Hio Parunu.
'-––-– .ta
L'AVIATION COLONIALE
Etang de Berre-Madagascar
Les deux hydravions militaires français
qui tentent le raid France-Madagascar,
après Avoir fait escale à Tanger, sont re-
partis hier matin, à U h. 30, pour Casa-
blancu, où ils sont arrivés à Il h. 45,
sans incident, malgré une brume intense.
Les aviateurs ont été reçus par M. Lau-
rent, chef de la région civile et lui-même
ancien uviuteur ; par le commandant de
la marine du Maroc et par le colonel com-
mandant la subdivision.
Ils ont dû repartir ce malin pour Las
Palmas (lies Canaries), Villa Cisncros (Uto
de-Oro), Port-Llicnne et Suint-Louis-du-
Sénégal.
L'étendard vert
--00-
ROMAN HISTORIQUE
« Tout Rogui ne meurt pas », au moins
dans l'esprit de ses partisans. Il est immor-
tel, et c'est ce que MM. Pierre Redan et
Triaire, très au courant des choses d'islam,
nous ont conté dans 1 Etendard Vert (t) en
des pages très bien écrites, ce qui est si rare
dans la jeune littérature coloniale, et qui
plus est, d'un captivant intérêt, tant pour les
islamisans que pour les profanes.
L'âme berbère est dépeinte avec toute son
ardeur à garder son indépendance ; beau-
coup moins islamisés et religieux qu'attachés
à leurs traditions, les Berbères, dont nous li-
sons les mœurs et les passions, parfois an-
goissantes, toujours violentes, sont ce qu'ils
étaient jadis et seront toujours, Targui du
Hoggar, Zaïan ou Chleuh de l'Atlas, les au-
tochtones battus, conquis, mais jamais sou-
mis.
Avec l'Etendard Vert, nous pénétrons dans
la vie intime de la femme berbère, et c'est
certes une des pages les plus curieuses de
cette histoire de la lutte contre Bou-Hamara.
La mosquée de Taza a, comme celle de Pa-
ris, de grands piliers blancs qui semblent
les arbres d'une forêt dont les rameaux sont
les arabesques fouillées, ciselées au haut des
murs.
Toute la beauté de l'édifice, écrit M. Pierre
Redan, se concentre dans les sommets,
comme pour symboliser la commune aspira-
tion des humains vers les cimes, vers l'idéal.
La prière est une élévation de l'esprit.;
quand il lève les yeux vers Dieu, le croyant
doit être frappé par l'enchevêtrement des
arabesques, le fouillis des versets ciselés
dans la pierre, le rutilement des étendards
et des bannières, le rougeoiment sombre des
lustres de brome, le flamboiement des lanf
ternes dorées et des brûle-parfums.
Autour de cette simplicité des phrases co-
raniques fixées dans la pierre, les plaques de
cèdre ciselé, toutes les richesses ornementa-
les, comme pour arrêter le luxe de la terre
au seuil de la prière.
La lutte intérieure que doit soutenir le
caïd Mahmed el Ghiati avant de livrer sa
fille Zeïneb à Abdessalem, est émouvante au
possible. Le Maître de l'Heure est également
maître de sa volonté et, une fois de plus,
la beauté d'un visage de femme a pesé dans
la balance du destin et décidé du sort des
hommes.
- -
Mais la gazelle égarCe dans le troupeau
des chèvres, sa beauté étrange si différente
des filles de la tribu des Haoura, a ravi le
repos du jeune et beau Tayeb.
La folle passion de ces deux amants avait
pu profiter de l'approche de l'armée du sul-
tan qui éloignait Abdessalem de son campe-
ment.
-- - -- - - -
Mais les revers de la mehalla du Kogui
ramène inopinément le caïd dans sa tente,
en maître impérieux, dispensateur de la vie
et de la mort.
Pendant que l'homme et la bête dorment,
Tayeb s'est approché de la tente, et l'hymne
d'amour, d'amour audacieux, fait de soupirs
et râles étouffés, monte dans la nuit.
Aprè3 le frémissement de 1 amour, 1 ayeb
attire à lui Zeineb inerte. il étouffe un cri
de terreur, s'enfuit. D'un seul coup de a
koumia recourbéo, Abdessalem, réveille,
avait tranché le col tendu par le plaisir.
l.a fuite éperdue de Tayeb dément, la
poursuite du Rogui, sa mort supposée, ou sa
disparition, terminent cette épopée marocaine
sur laquelle Dieu seul connaît la vente.
comme sur celui qui fut Bou Hamara.
l'homme à l'àne:-se. njilali-Vn-Driss. le Ro-
pui.
Cafènf Deixrar
'lï T.'Fnr.Munt) Vt v.T. Ih Pierre Redan et
M. Triaire. F.dilion du Monde Moderne, 70 bis,
rue de Ynugirard, l'aria.
Le calme au Maroc
Répondant à un journal local, M. Stceg a
déclaré :
Au point du vue dissidence, H est inévita-
ble d'avoir à subir encore pendant quelque
temps des attuques de rôdeurs et de pillards.
La plupurt des gt-tis de cette demi-ire dissidence
sont pour uinsi dire sans ressources. Ils n'out
ni blé, ni bétail, ni reserves d'aucune sorte. Que
peuvent-ils faire ? ïje soumettre ou se livrer au
brigandage ; c'est ce qu'ils font. :\uis cela n'ar-
rêtera pus notre travail de pénétration politique,
Nos routes et nos marchés établiront très
promptement le calme complet partout.
Le régime sec en Tunisie
Un décret en date du 7 mai 1917 édicte
que les habitants des oasis du Sud-Tunisien
(Tozeur, Nefta, El-Oudiane, El-Hemma), ne
pourront se procurer d'alcool ou de vin sans
une autorisation écrite du Contrôleur civil.
Tout Européen adulte a droit à deux litres
d'alcool par an et un litre de vin par jour.
Les dispositions de ce décret ont donné
lieu à une contrebande effrénée de l'alcool
et à une spéculation sans limites sur ses prix.
Il y a, d'autre part, une contradiction
flagrante entre les dispositions formelles de
cette décision, et la tolérance qui parait
s'exercer à l'égard de ce commerce clandes-
tin, surtout parmi la population indigène.
Ce qui fait, en définitive, que la population
européenne est presque la seule atteinte par
une réglementation qui, très vraisemblable-
ment. n'était pas faite pour elle.
Le litre de vin se vend couramment, tou.
jours sous le manteau ou du moins en prin-
cipe, 5 francs. Ce prix vient même d'être
porté à 6 francs par le principal et habituel
Il fournisseur n de cette boisson. Quant à
l'alcool, c'est encore mieux. La bouteille
d'eau-de-vie, boukha ou anisette, est vendue
35 ou 40 francs. Dans certains domiciles, les
indigènes peuvent boire un verre de vin
pour un franc. Dans d'autres, il se « li-
quide »» de 100 à 150 bouteilles de vin par
jour. Il reste, en fin de mois, un joli béné-
fice.
Ceux qui profitent de cet état de choses,
soit directement comme les contrebandiers,
soit indirectement comme les consomma-
teurs, sont très probablement ceux pour les-
quels on avait envisagé les mesures spéciales
de restrictions, codifiées par décret.
Dans ces conditions, conclut le Petit Ma-
tin de Tunis, à qui nous empruntons ce cjui
précède, il ne serait peut-être pas inutile
que les 'Pouvoirs Publics s'intéressent de
plus près à la question en organisant une
enquête, ou bien pour constater qu'aucun
danger ne nécessite plus l'application du dé-
cret et rendre le pays aux lois normales de
la Régence, ou bien pour maintenir sa lé-
gislation en renforçant à toutes fins utiles
les services de surveillance et de répression.
Et c'est fort bien dit.
–-– -,
PHILATÉJ.,IB
–00–
Tunisie
t.c no centimes rouge et lie de vin n° 10G
paru il y a quelques mois seulement a brus-
quement disparu de la circulation. Il ne doit
pas (Mre réimprimé ; ce sera un bon timbre.
L enseigneenenl en Tunisie
--0-0 -
Mallies et élè%,es ont repris la vie sco-
laire au Lycée Carnot, de, Tunis, mais
c'est une vie nouvelle qui commence :
Nous allons faire, a dit M. I.cvomte, le nou-
veau proviseur du Lycée, à l'un 'le nos confrères
de la Tunisienne, un essai, qui consis-
tera à appliquer le système d'enseignement ac-
tuellement en vigueur dans les établissement*
siiiiililit-es
Jusqu'il ce jour, en effet, la Tunisie était, en
matière d'enseignement secondaire, soumise a
un régime différent dr la Métropole, pour diver-
ses raisons qui ont eu leur valeur, niais qu'il
serait trop long de développer iej.
U's heures de cours étaient moins nombreu-
ses et les parents se plaignaient souvent de voir
leurs enfants jouir de trop d'heures de liberté
il 11 en sera plus ainsi désormais; et nous avons
établi notre l'mploj du temps de manière A ce
que chaque élève soit occupé régulièrement de
huit Jioures i\ midi et de deux heures à quatre
heures de l'après-midi. Les élèves vaqueront
néanmoins trois après-midi par scmaine, le mar-
di, le jeudi et le samedi, comme ,jftr le passé.
Muis la réforme la plus importante que nous
allons lenter d'appliquer cette unnéo est celle
de « l'amalgame , théorie qui «xnipte, comme
vous le savez, autant de détracteurs que de par-
tistlns, et qui offre sans aucun doute de très s.
rieux avantages.
Voici > n quoi cette réforme consistera :
Il me faut tout d'abord vous dire qu'elle s'ap-
pliquera uniquement au premier cycle de ren-
seignement secondaire, c'est-a-dire, de la iV> à la
3'* inclusivement. Elle s'étendra tout naturelle-
ment à lu cjasse de seconde l'année prochaine,
et i\ la classe de première dans deux ans. Doré-
navant, les élèves de '.nème force seront repar-
tis en deux dernières classes, designées l'unn
par la !eltre A comprenant tous les élevés qui
font du latin, l'autre par la lettre B, qui coin
prendra tous ceux qui n'étudient pas le latin.
Le principe de l'amalgame que nous allons
loyalement < ssayer d'adopler.eon-»isle à réunir en
1111 seul cours pour les matières qui sont com-
munes aux ilenx enseignements. tou-> les élèves
d'une inème classe. El ceci offrira de nombreux
avantages.
Il nous a elé donné, en effet, do remarquer
que l'ensemble des élevés de B, étnit en général
l»eau< clip moins Uni que l'ensemble des élèves
dea cla.-scs de latin.
Cela lient surtout à une cause de recrutement.
11 s'ensuivait donc que le niveau les études des
classes île 11 -e trouvait généralement inférieur.
La théorie (le l'amalgame permettra aux bons
élevés de>, elns-.es de !î'd'aller de l'avant comme
ils en ont le droit, de par leur assiduité et leurs
rapacités.
Cola permettra a\^si de simplifier les cours,
puisque de nombr< Uses matières sont communes
nux deux programmes. Les inconvénients exis-
tent et le principal esl le sureroit de travail et
d'effort physique, que cette nouvelle organisa-
tion va imposer aux professeurs.
Ceux-ci, néanmoins, s'y sont prêtés volontiers
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