Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 octobre 1926 11 octobre 1926
Description : 1926/10/11 (A27,N155). 1926/10/11 (A27,N155).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397204x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
WNGT-SEPTIEME ANNEE. No 156 .- - - US NUMERO ; 80 CENTIMES LUNDI SOIR, 11 OCTOBRE 19B6
Les Annales , Coloniales
',.. -. JOURNAL QUOTIDIEN
LU AMCLM PUiUU PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm AnmmomtiRérlamtêm»mm mut Pur–m éaJtmmlêléamlmAitMtiiaPwilkiU
DIRECTEURS : MARCEL UIiDIL et L.-Q. THIRAUL T
mMttu * itoiifalwttw ; 34, Ru. du "T" PARIS. - Wpbm : UDIU «I-I?
Un M 0 Mme a mom
ABONNEMENTS IBftIMEHViTf ( , France H Cllmiw. » a 41.
mSSSi ( Etranger 120 i S» S !̃
fW .h–. I. !–̃ J- F~**~ *~n ifiai!̃̃̃̃ Ulrilii
Une victoire diplomatique
-
J'ai reju attentivement les pièces du procès,
je veux dire les correspondances échangées à
propos de l'Abyssinie, entre le Ras Tafari
Makounen et la S. D. N., et aussi entre les
diverses puissances intéressées. Documents
assez curieux qui apportent à ce problème
complexe une clarté que ne peuvent plus obs-
curcir les commentaires des journaux. En dé-
finitive, c'est à l'heure présente le Ras Tafari
Makounen qui a lé mieux joué. Le Gouver-
nement italien et le Gouvernement anglais ont
affinné, à JA face du monde, qu'il est très loin
de leur pensée « d'exercer une pression hâtive
et coercitive sur l'Ethiopie », et à plus forte
raison de tenter la moindre entreprise contre
la souveraineté d'un Etat qui garde toute sa
liberté de réflexion et de décision.
Bien plus, l'Italie affirme que l'accord ne
saurait être envisagé que comme une nouvelle
preuve de ses sentiments d'inaltérable amitié
envers l'Ethiopie, et Sir Austen Chamberlain
fait savoir qu'il ne demande qu'à réaliser ses
explications et ses assurances en présence du
Conseil.
Le Ras Tafari Makounen a donc gagné
une manche. Il l' a gagnée avec le sourire.
Dans ce dialogue, c'est lui qui joue le rôle
Clu personnage spirituel, qui connaît l'art des
fous-entendus et la manière de s'en servir.
Le vo ici, par exemple, qui s'adresse aux
membres de la S. D. N. Quand nous sommes
venus vous apporter notre adhésion, leur dit-il,
on nous avait dit que toutes les nations de-
vaient être traitées sur le même pied : « On
ne nous avait pas dit que quelques-uns des
membres de la Société pourraient s'entendre
séparément pour imposer à un autre membre
leur manière de voir » ; cet étonnement simulé
a quelque saveur, mais la suite couronne l'oeu-
vre : « Même si celui-ci ne la jugeait pas
compatible avec ses intérêts nationaux. »
Qui donc estimerait que les méfiances de
l'Abyssinie sont déplacées ? Jetez un rapide
coup d'oeij sur 1 histoire de l'Ethiopie :
« Au cours de son histoire, notre peuple n'a
guère connu, parmi les étrangers, que ceux qui
voulaient s'emparer de son territoire et atten-
ter à son indépendance. » Cela n'a l'air de
rien, mais relisez : « H y a sans doute d'autres
étrangers, plus désihtéresés. moins désireux
de s'agrandir aux, dépens du prochain 4 est-ce
la faute à 1" Ahyssinie. si ce sont toujours les
i ce sont tou j ours les
autres qu'elle a rencontrés ?
Le payi est donc sur ses gardes, et il est
payé pour cela. Il Voit « des étrangers qui
demandent à s'installer, pour des fins écono-
miques, en Abyssinie ou sur les frontières de
l'Abyssinie limitroph de leurs possessions » ;
ce n'est qu'avec la plus grande prudence qu'on
le convaincra que ces étrangers « n' ont réel-
lement aucune arrière-pensée politique ». C'est
possible, après tout, et ce n'est pas moi, le
Ras Tafari Makounen, qui vais sonder les
fcœurs et les reins, mais je puis bien poser cette
interrogation : « NoUs ne savons pas si des
accords et des dlémarches collectives, comme
ceux dont il s'agit, constituent le meilleur
moyen de le convaincre. » Il est infiniment
Erobable qu'il y en a d'autres : Tafari Ma-
ounen ne nous indique pas lesquels, mais il
nous invite à les chercher.
Mais, dira-t-on, ce peuple, après tout, est
fort en retard, et l'appui des nations européen-
nes ne sera jamais payé assez cher s'il a pour
conséquence de conduire l'Abyssinie vers une
civilisation upérleure. Tafari Makounen ne
présente pas l'objection. Il y répond sans la
formuler, et d'une façon assez pittoresque. « Il
ne faut pas perdre de vue (qui donc l'a ou-
blié ?) que nous ne sommes venus que récem-
ment à la civilisation modetne (sous-entendez :
et j'y suis bien pour quelque chose), et que
notre passé, s'il est plein de gloire (c'est l'ins-
tant de le rappeler), ne nous préparait pas à
une adaptation immédiate à des choses souvent
tout à fait nouvelles pour nou& (allez donc de-
viner qu'il s'agit de la suppression de l'escla-
vage 1). La nature elle-même n'a jamais pro-
cédé par bonds (à l'aide du Larousse, on di-
rait cela en latin) et quel est le pays qui s'est
transformé du jour au lendemain ! » Oui, quel
est ce pays ? Et, dans la longue suite, des
siècles, qu'est-ce qu'un retard qui compte si
peu en présence de l'éternité ?
Et puis, l'Abyssinie a l'intention de ne pas
s'arrêter en route ; on peut compter sur sa
« bonne volonté certaine » comme elle compte
(ceci est une trouvaille) sur « les conseils ami-
caux des pays à qui leur situation géographi-
que a permis de nous devancer dans le che-
tnin » Aimez qu'on voyp conseille, et non
r e yoW conse i l l e, e non
qu'on vous asservisse ; l'amitié vaut mieux que
les accords signés « en dehors de vous et à
votre insu M. Les pays plus avancés doivent,
au fond, cet avantage à leur situation géogra-
phique ; c'est elle qui leur a permis d'aire en
avant, qu'ils prennent donc conscience de la
.part du hasard dans leur supériorité, et qu'ils
- aient - confiance - dans - une nation « qui sera
grande à 1 avenir comme elle l a toujours été
jusqu'ici ». Comme, et non de façon diffé-
rente : ceci pour rassurer ceux qui sont attachés
obstinément à un passé, qui ne manque pas
de grandeur. Seulement il ne faut rien brus-
quer, rien casser : « Mais en allant trop vite,
il y a à craindre des accidents. » La sagesse
des peuples nous l'apprend, elle nous l'ap-
prend à tous, Ethiopiens, Italiens, Anglais :
que chacun en prenne pour son grade 1.
Elle nous apprend aussi qu'il ne faut pu
faire aux autres ce que nous ne vendrions pas
qu'on nous fit à nous-mêmes. Voici comme
Tafari le mit en crédit : « Que tes* membres
de la Société nous disent s'il convient d'em-
ployer vis-à-vis de nous les moyens de pres-
sion qu eux-mêmes n'accepteraient sans doute
pas. »
Ils n'ont qu'à juger sur pièces : « Qu'ils se
rendent compte si les notes reçues par l'Abys-
sinie sont compatibles avec l'indépendance de
notre pays, lorsqu'il est dit notamment qu'une
partie de notre empire sera réservée à l'in-
fluence économique d'une puissance détermi-
née. » Tout se tient, tout s'enchaîne, il n'est
pas, en ces matières, de séparation entre l'éco-
nomique et le politique : « Nous ne pouvons
pas ignorer que l'influence économique et l'in-
fluence politique sont deux soeurs étroitement
jointes l'une à l'autre, et nous devons protes-
ter fermement contre un accord qui n'est pas
en concordance, dans notre idée, avec les
principes mêmes de la Société des Nations. »
C'est bien sur cette idée qu'il fallait finir,
et Tafari Makounen n'y manque pas. Ayant
ainsi joué, le Ras Tafari Makounen n'a plus
qu'à attendre. La suite lui donne raison. La
question ne vient même pas devant la Société
des Nations en septembre 1926. A quoi bon ?
La cause est entendue, et tout le monde est
d'accorct. Que pourraient faire devant l'As-
samblée l'Angleterre et l'Italie, sinon répé-
ter ce qu'elles avaient dit dans les lettres ren-
dues officielles ? Que pourrait faire le Ras
Tafari Makounen sinon donner acte à l'Italie
et à l'Angleterre que leurs projets étaient pa-
vés de bonnes intentions ? Le 22 juillet der-
nier, le secrétaire général de la Société des
Nations écrivait au souverain d'Addis-Baba :
« Votre Altesse 1. et R. n' ayant pas cru de-
voir indiquer la forme et la procédure selon
lesquelles Elle souhaiterait que l' examen (des
documents par la S. D. N.) eût lieu, j'ai
l'honneur de La prier de vouloir bien me faire
connaître s'il convient d'interpréter Sa de-
mande comme étant de voir inscrire cette ques-
tion à l'ordre du jour de l'une des prochaines
sessions du Conseil de la S. D. N. Si le
désir de Votre Altesse 1. et R. était que la
question figure à l'ordre du jour de la plus
prochaine session du Conseil, celle-ci devant
s'ouvrir à Génève le 2 séptembre 1926, je
me permettrais d'attirer l'attention de Votre
Altessé 1. et R. 'tr l'opportunité qu'il y au-
rait à ce que toutes précisions utiles. à cet égard
me soient fournies par la voie télégraphique. »
La formes ? La procédure ? C'était bien de
cela qu'alors il s'agissait. Le Secrétaire Géné-
ral de la S. D. N. recevait le 3 août et le
7 août 1926 la lettre du Gouvernement anglais
et celle du Gouvernement italien qu'il atten-
dait avec confiance. Ces lettres publiées, toute
question de forme et de procédure devenait
inutile : le Ras Tafari Makounen avait gagné:
on a vu, par ce qui précède, qu'il avait mérité
sa victoire.
Mario Rouatan>
Sénateur de l'Hérault, ancien mtntstr8(
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
La question éthiopienne
0
Dans la note qu'ils ont remise a la S. D.
N. avant de quitter Genève, les représentants
de l'Ethiopie prennent acte de l'interprétation
rassurante qui a 616 donnéo à Londres et il
Rome de l'accord anglo-italien relatif à l'Ethio-
pie. Si à l'avenir, les actes de l'Italie et de l'An-
gleterre n'étaient pas conformes à cette inter-
prétation, l'Ethiopie se référerait A ,la noie
lmg.lo-itnli'Cnne en question.
«
L'AVIATION COLONIALE
---0-0--
Etang de Berre-Madagascar
Voici quelques précisions sur ce raid dont
nous annoncions la préparation le 30 sep-
tembre dernier.
Les deux hydravions qui vont essayer de
relier Marseille à Madagascar, seront pilo-
tés l'un par Guilbeau, l'autre par le lieute-
nant de vaisseau Bernard.
Les préparatifs sont poussés activement
et, dès que possiblç. les aviateurs quitte-
ront l'étang de Berre à destination de Ta-
nanarive.
Le (parcours en ligne droite est de 8.500
kilomètres.
Les fausses nouvelles
CHI
Le Petit Provençal avait publié une infor-
mation d'après laquelle une grave affaire
'il' empoisonnements aurait eu lieu à Madagas-
car il y a environ six mois.
Cette information, qui a été reproduite par
de nombreux journaux, ne repose sur aucun
fondement.
Nouveaux emplois 1
des bois coloniaux
Des renseignements qui nous parviennent de
Bordeaux, il résulte que les bois africains sont
susceptibles d une utilisation plus importante
notamment pour la tonnellerie, charronnerie et
la saboterie.
Le service des bois du Gouvernement Géné-
ral de l'A. O. F. et de l'A. E. F. serait bien
inspiré en faisant parvenir aux syndicats de
ces diverses professions à Bordeaux, des billes-
échantillons pour être ouvrées. Des essais se.
raient immédiatement faits pour déterminer les
facilités de fabrication, l'étanchéité ainsi que
l'absence d'odeur et de goût de ces bois.
Ultérieurement, avec la question des prix et
des pœsibles tit à livrer s'ouvrirait la
phase industrielle de l'opération.
BALLON D'ESSAI
L'ANGOLA
--0-0---
L'Angola, ou COllgo Portugais,
sortait à peine d'une crise récente
qu'une certaine presse s'est em-
pressée d'annoncer la prochaine acquisition
par l'Italie de ces 809.400 kilomètres car-
rés mis par les Portugais en valeur avec
toutes les aptitudes que nous leur cOlltlais-
sons.
Les résultats obtenus dans l'agriculture
peuvent être considérés comme de fort bon
augure. Il faut se rappeler cet important
événement que depuis la guerre de 1914, le
Portugal possède des amis et des alliés qui
désirent vivement l'aider de leur mieux à
placer l'Angola à la tête des colonies d'ave-
nir, et les capitaux et entreprises lui victi-
dront certainement de l'étratlger dès qu'une
administration saine et stable y sera établie.
Beaucoup de personnes attribuent la crise
économique que viennent de traverser les
deux grandes colonies de l'Angola et de Mo-
zambique dont l'organisation coûta si cher
au Portugal, en partie aux changements suc-
cessifs de ministères, en partie au nombre
insuffisant d'agents techniques ; le Ministère
des Colonies de Lisbonne ayant cessé d'exer-
cer un contrôle effectif de l'Administration
de ces colonies. L'indépendance des Hauts-
Commissaires a été trop absolue pendant ces
dernières années, leur liberté d'action n'au-
rait jamais dû impliquer une indépendance
complète vis-à-vis du Gouvernement central.
Un projet de réorganisation du Ministère
des Colonies a été signé par plusieurs Itau-
tes personnalités coloniales dont deux furent
jadis gouverneurs de l'Angola : cc projet est
basé sur uttt contrôle central immédiat des
finances et de la politique administrative des
colonies.
Le nouveau Haut-Commissaire de l'An-
gola, le colonel vicomte Fendra vient de
partir pour l'Angola dans des circonstances
particulièrement favorables. Il a garanti pour
la colonie le total du million de livres
(125.000 contos) assigné aux colonies com-
me part de Vaugmentation de la circulation
du papier (augmentation de 325 contos) dé-
crétée en juillet 1917.
Par la création de la Banque d'Angola,
la Colonie sera indépendante de la Banque
d'Outre-Mer. Des 125.000 vcontos, 70.00a
couvrent l'emprunt de 162.000 contos auto-
risé le 28 juin 1922; 25.000 constituent la
contribution de l Etat à la nouvelle banque
d'Angola ; 23.000» serviront de régulateur à
la monnaie de l'Angola et de fonds de ré-
serve • le reste 7.000, sera consacré à
l'hygiène et à la maladie du sommeil.
Ce n'est pas cependant avec un million
que l'avenir de VAngola peut être assuré,
mais par la sécurité, l'esprit de suite dans
les desseins de VAdministration et l'accrois-
sement des moyens de transport par terre et
par mer, par les communications moins
coûteuses et plus fréquentes entre Lisbonne
et tA/rique et par l'ouverture de voies fer-
rées dans l'intérieur. Il existe encore de
vastes zones agricoles et minières à exploi-
ter.Les Portugais sont capables d'y effectuer
de rudes travaux, car ils s'adaptent facile-
ment au climat, mais ils auront besoin de
beaucoup de capitaux étrangers et de firmes
étrangères qui, comme nous l'écrivons plus
haut, ne leur feront pas défaut, car ils sont
capables de l'enthousiasme et du grand ef-
fort nécessaires à cette entreprise.
Rappelons que l'empire colonial portu-
gais se compose, outre l'Angola et le illozam-
bique, qui, en sont les principales posses-
sions, de l'archipel du Cap Vert, de la
Guinée portugaise enclavée entre la Gambie
et la Guinée française, des Iles Sao Thome
et Principe, sous l'Equateur. En Asie, ils
ont la province de Gao sur la côte occi-
dentale, de VIndoustan entre Bombay et Ca-
Ucut, Macao, sur la côte médirionale, à
69 kilomètres de Hong-Kong. En Océanie,
la partie occidentale de l'île de Timor, dans
l'est de Java. Ces possessions, vestiges d'un
grand empire colonial, jouent néanmoins un
rôle prépondérant dans l'économie générale
du Portugal. Ceux qui en ambitionnent la
cession s'imaginent sans doute avoir repris
leur hégémonie mondiale de jadis, car
d'après les démentis formels qui viennent
d'être publiés sur la cession éventuelle de
l'Angola portugais, il est aisé de dévinet
l'origine de ce - nouveau ballon d'essai.
D'autre part, les Portugais sont assez
grands garçons pour se passer d'un mandat
quelconque; leurs amis et alliés sauront taire
respecter leurs droits acquis sur leurs terri-
toires d'outre-mer par leur glorieux passé de
premiers navigateurs et découvreurs du
monde.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Louanes.
^i> ̃
Les colonies an secours de la métropole
0-0– -
Du saucisson de cerf
En Nouvelle-Calédonie, où les cerfs sont
si nombreux que tous les pâturages sont dé-
vastés, on a installé à Muéo une usine pour
la fabrication de saucissons à la viande de
cerf et, depuis Î923, 4.000 cerfs ont déjà été
transformés en saucisson.
L'usine exporte ses produits jusqu'en Fran-
ce, dit-on. Espérons que c'est exact, car le
lion devenant rare en Afrique, on risquerait
de se trouver à court de saucisson.
L'exposition de la "Croisière Noire"
0-0–
Ainsi que nous l'avions annoncé, l'ouver.
ture de l'Exposition de « La Croisière Noi-
re » (expédition Citroën Centre-Afrique, 20
mission Haardt-Audouin-Dubreuil) a eu lieu
samedi au Pavillon de Marsan (Palais du
Louvre, 107, rue de Rivoli).
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
visité lui-même les collections réunies par les
explorateurs à travers le domaine africain de
la France, domaine dont l'exposition est
cc une évocation d'une rare intensité », et, je
puis ajouter, c'est la plus belle exposition
coloniale qui ait été offerte aux Parisiens. On
peut, dans un cadre extrêmement artistique,
faire un véritable voyage à travers le conti-
nent africain. Les vieux pionniers de la Côte
d'Afrique et de l'Afrique Centrale y retrou-
vent fidèlement reproduites leurs impressions
d'antan. Même ce lion qui, aux profanes, ne
dit rien qui vaille, m'a fort bien rappelé ce-
lui que je vis à l'orée d'un bois entre Ma-
tani et Kaedi sur la rive gauche du Sénégal.
La grosse tête de buffle roux ressemble étran-
gement à celles des deux que je tuai jadis
aux environs de Mobaye, dans le Haut-Ou-
bangui, et les superbes têtes d'éléphants, les
antilopes énormes, le zèbre, les têtes d'hip-
popotames et de rhinocéros, le petit éléphan-
teau de Fort-Archambault, sont de très
beaux spécimens de la faune équatoriale et
tropicale. et
Le distingué naturaliste de la mission, M.
llergonié, a exposé des collections les plus
variées de papillons et de coléoptères que
l'on croirait sortir de chez Deyrolle de la rue
du Bac. C'est dire le soin avec lequel ont été
faites ces collections.
Les pierres précieuses de Madagascar (car
la mission transafricaine a été voir la Grande
lie), nous confirment la richesse minérale de
notre colonie de l'océan Indien. Topazes,
arnezonites, grenats, béryls, orthoses, tour-
malines ct opales charment les yeux de leurs
éclats.
Des dioramas évoquent la vie même de la
brousse avec un réalisme saisissant : les
femmes à plateaux, les Mangbetu, les Pyg-
mées, ces êtres étranges que le film « La
Croisière Noire » a rendus populaires, y sont
représentés dans la forêt ou devant leur
case. L'impression qui se dégage de ces ta-
bleaux atteint l'intensité de la vie même lors-
qu'on pénètre, aussitôt après les avoir vus,
dans la salle cinématographique où l'écran
s'anime de scènes africaines.
La section photographique de l'Exposition
demande à être examinée longuement : une
sélection de 300 agrandissements y est réunie
et chacun d'eux constitue à la fois un tableau
et un document. Enfin, les salles réservées
aux riches collections d'objets indigènes :
armes, instruments de musique, fétiches, cos-
tumes, sont fort harmonieusement disposées.
Explorateurs et organisateurs de la mission
Haardt-Audouin-Dubreuil méritent plus que
des éloges, ils ont acquis des droits à la ic-
cônnaissancc de tous ceux qui ont à cœur
l'avenir de l'empire colonial de la France.
Eugène Devaux
L'automobilisme aux colonies
L'autoraobilisme aux co l onies
Un de nos confrères de la presse parisienne 1
remarque avec raison que le Salon de l Auto-
mobile donne un regain d'actualité à l'automo-
bilisme aux colonies, et, de cette remarque, on
ne saurait trop complimenter notre confrère.
De 200 voitures en 1919, l'importation est
passée, en 1924, à 490 voitures, valant 7 mil-
lions 616.713 francs et à 1.344 voitures valant
22.480.560 francs en 1925. Les statistiques
déjà parues laissent prévoir que ces chiffres se-
ront largement dépassés en 1926. Il y a là,
ajoute notre confrère, un fait remarquable et qui
doit avoir une influence certaine sur le mouve-
ment économique d!e la colonie. La facilité et
la rapidité des transports, en effet, constituent
l'un des meilleurs facteurs du développement
de la production, en libérant et en rendant à
l'agriculture la main-d' œuvre importante précé-
demment employée au portage.
C'est parfait, mais où il y a quelque erreur,
c'est quand notre confrère s'imagine qu'on n'a
rien fait pour améliorer le système routier de
nos colonies. Les lecteurs des Annales Colo-
niales savent, au contraire, combien le système
routier de la Haute-Volta est complet. En Côte
d' Ivoire. la forêt est traversée de. fort belles
routes automobilables et les ponts y sont per-
fectionnés de iour en jour. C'est sans doute avec
la construction du chemin de fer de Matadi à
Kinshasa le travail le plus remarquable de toute
la Côte d'Afrique. Que notre confrère se ras-
sure, notre administration coloniale a déjà fait
de très gros et fort louables efforts qu'il est
bon de connaître, et il faut l'en complimenter.
Le chemin de fer du Dahomey
--0-0--
Les membres de la mission d'études char-
gés d'examiner les conditions du prolongement
de ce chemin de fer jusqu'à un bief navigable
du Niger s'embarqueront le 10 octobre à Bor-
deaux.
Des études préliminaires ont déjà été faites
au lendemain du voyage au Dahomey de
M. le Gouverneur Général Carde, qui, grâce
aux 600 kilomètres environ de nouvelle voie,
escompte, dans un délai de cinq années,
pouvoir amener à la mer plus de 200 tonnes
d'arachides chaque année.
TAUX DE LA ROUPIE
'-0-
Le Gouverneur des établissements français
dans l'Inde vient dé faire connaître au Mi-
nistre des Colonies qu'fi la date du 8 octobre
1926, le taux officiel de la roupie était de
12 francs.
La préparation à Alger
du Congrès de Bordeaux
-
La Fédération radicale et radicale-socia-
liste d'Alger a chargé ses délégués au Con-
grès de Bordeaux d'y présenter et défendre
la motion suivante :
« Le Congrès du parti radical et radical-
socialiste rappelle à ses élus qu'ils doivent,
en toutes circonstances, se maintenir dans
les cadres du programme du parti et ne se,
laisser entraîner par qui que ce soit en dehors
des limites de ce dernier.
« Dans le cas d'une consultation électorale,
où un danger venant de droite menacerait
la réussite des éléments démocrates et répu-
blicains, une alliance momentanée avec les
partis avancés est permise, chacun devant,
sitôt après, reprendre sa liberté d'action dans
les cadres du programme de son parti.
« Approuve pleinement l'attitude du ci-
toyen Herriot qui a su, dans un moment très
grave, faire abstraction de tout sentiment
personnel pour ne songer qu'au seul bien du
pays. »
mie
La croisière de l'esudreoe la mediiarranee.
-o--
Une partie de l'escadre de la Méditerra-
née, sous les ordres de l'amiral Violette,
est arrivée à Sfax.
Dépêches de l'Indochine
Secours aux sinistrés
En raison des inondations, le Conseil
municipal de Hanoï a décidé de restreindre
au minimum les fîtes du 11 novembre. Les
sommes économisées seront versées au
Comité Central dec Secours aux sinistrés.
Encore des pluies
Des pluies ayant lait monter le niveau
des eaux dans les casiers inondés, les tra-
vaux en cours d'exécution sur la ligne
d'Hanoï à Iialphong ont dû être abandon-
nés. Le transbordement est toujours néces-
saire.
saire. Cultures expérimentales
La résidence supérieure d'Annam fait
actuellement procéder à l'organisation par
les services agricoles locaux de deux sta-
tions de cultures expérimentales qui seront
prêtes à fonctionner en 1927. La première
de ces stations aura pour'but l introduc-
tion de la culture du quinquina dans la
province du Haut Donnai, la seconde l'cx-
tension de la culture des plantes textiles
dans la province de Nghean.
Circulation rétablie
La circulation routière est rétablie dans
les provinces de Quang-Tri et Quang-Binh.
Les exportations de caoutchouc
V's exportations de caoutchouc de 1'ln-
dnchinc pendant les sept premiers mois de
Vannée, 1920 uni atteint -1.860 tonnes d'une
valeur totale de 117 millions de francs en-
viron. 4.710 tonnes furent exportées sur la
France soit une augmentation de 700 ton-
nes environ, pur rapport à la même pé-
riode de 1925.
L'industrie française au Siam
L'industrie française vient de rempor-
ter un nouveau succès au Siam o à les éta-
blissements Daydé représentes par des
comptoirs français au Siam se sont vus ad-
juger la fourniture, par les chemins de fer
royaux, de 45 ponts divers pesant au total
1.870 tonnes, contre 48 concurrents de tou-
tes nationalités.
Les travaux au port de Saïgon
Trois nouveaux hangars pour entrepôt
de marchandises vont, être construits sur
le quai Khanh-Ilou Une société de Leval-
lois-Pcrrct est adlùdicalrice des travaux
dont le montant s'élèvera à 117.000 pias-
tres. Lorsque ces travaux seront terminés,
le port de Saigon disposera de 9 hangars
de 90 à 120 mètres de longueur dont 8 cii-
tièrement terminés.
(Par dépêche Indopacifi.)
Le cours du riz
--0-0-
SAIGON
5 octobre
(ls 100 kilos en piastres)
iiiz no 1, 25 0/0 brisures 11 85
Riz no 2, 10 0/0 brisures. 11 20
Riz n° 2, 50 0/0 brisures Il 35
Brisures n08 1 et 2, 9 SO
Brisures n08 3 et I 8 50
Farines 3 05
Paddv Vinh-Long 7 15
Paddy Co-Cong 7 35
Pnddv Baixau 7 25
,Padd,- Hac-Licu 7 40
Copràh 18 75
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Lo Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministire des Colonies qu'A
la date du 8 octobre 1900 le taux officiel de la
piastre était de 17 fr. 50.
Vétérinaires ds France et des colonie s
---- 0 - 0 -
Le Congrès Vétérinaire de France et des
Colonies, qui tenait ses assises à Lille, ayant
terminé ses travaux, a consacré la journée
d'hier à visiter l'Institut Pasteur où les con-
gressistes ont été reçus par le docteur Mar-
nier, directeur, assisté de M. Guérin, colla-
borateur du docteur Colinette. Un banquet,
présidé par M. Leroy, secrétaire général de
la préfecture, entouré de MM. Breton, pré-
sident du Syndicat général ; le général Fon-
taine, représentant le ministre de la GuetTc,
de plusieurs parlementaires ; de MM.
Douarch, représentant le ministre 'des Colo-
nies; Hendry, membre de l'Académie belge
de médecine, et de nombreux journalistes, a
clôturé ce congrès.
Le commerce extérieur do Maroc
VI »* ̃
Ppndant les sept premiers mois de l'an-
née 1920, le mouvement des échanges com-
merciaux du. protectorat s'est présenté,
comme suit :
Importations. - 433.G95 tonnes, d'une va-
leur de 950.315.088 fr. Exportations. -
051..416 tonnes, d'une valeur de 419.056.600
francs.
Le commerce total ressort donc à 1 mil-
lion 88.111 tonnes, pour une valeuc de
1.375.372.288 francs.
Comparativement à la période correspon-
dante de 1925, ces chiffres accusent une
augmentation en valeur et en tonnage.
Celle-ci est de 120.030 tonnes et 310.123.168
francs pour les importations, et de 88.869
tonnes et 120.05C.437 fr. pour les exporta-
tions.
Hommage à Moulay Youssef
--0+-
La ville de Versailles, pour remercier
S.M. Moulay Yousscff de sa visite, décida
de lui offrir un souvenir, fi s'agit d'un
superbe volume de couleur bleu de roi, me-
surant 53 centimètres de hauteur sur 35
de largeur et 14 centimètres d'épaisseur.
Son poids moyen est de 32 kilos.
Sur la page de garde, on lit « Hom-
mage de la ville de Versailles à Sa Ma-
jesté Moulay Yousscff, sultan du Maroc »,
puis en écriture romaine : « 24 juillet
1920 ». Il est. actuellement exposé dans une
librairie de la rue Hoche, à Versailles, et va
être incessamment expédié au sullan du
Maroc.
.t.
Le statut de Tanger
--0-0--
Les récentes déclarations du président
du Cunseil et du ministre des Affaires étran-
gères du Gouvernement Iispngnul et le fait
que les ambassadeurs d'Espagne à Paris et
ù Rome sunt actuellement à Madrid, indi-
quent clairement que le problème de Tan-
ger occupe aujourd'hui le premier plan de
l'actualité.
D'upres le journal A. 13. C. de Mailtid,
« les conversations du Gouvernement avec
les représentants diplomatiques do l'Espa-
gne ont commencé le 7 octobre et vraisem-
blablement, au premier Conseil des minis-
tres qui se réunira, la question de Tanger
sera l'objet principal des délibérations ».
L'ambassadeur d'Espagne, M. Ouinoncs
de Léon, est rentré à Paris hier par le Sud-
Express, après avoir eu plusieurs confé-
rences avec les divers membres du Gouver-
nement au sujet des revendications espa-
gnoles sur Tanger.
D'iupiès le Sundaij Times, lu récente dé-
claration du général Primo de Rivera au
sujet de Tanger a mis In ville dans la sur-
excitation.
La L-olonie Indigène, dil-il, qui compta
liO. UUO lial.'iUmts sur les I(¡U,OOU qui peuplent la
zone du Tanger, est en grande majorité
oppusée li l'inclusion de Tanger (Ums la zone
espagnole. Plusieurs personnalités indigènes
suggèrent que si un eliongeiumt doit être
apporté au statut, il doit consister dans :n.
nomination de l'assemblée législative interna-
tionale.
LA PAIX AU MAROC
-0-0-
Ghe; les Espagnols
Les mouvements de relruile rlïeclués pur
les troupes espagnoles Unit te. long du Iront
des Meslara, du Djebel aux Senliudju, nous
mettent en présence d'une /.une dissidente
inoccupée par les Espagnols et qu'il sera
impossible de faire parcourir par nos co-
lonnes de sécurité pendant l'hiver.
Les dissidents auront dune toutes possi-
bilités de s'organiser sans èlre troublés,
sur un front de 150 kilomètres, tandis que
les troupes espagnoles seront cantonnées
vers la mer, à cent kilomètres du rideau
de ipostes français. 11 convient donc de vcil-
Jer sérieusement à la frontière rifaine, car
cet état de choses ne facilitera pas la IÙ-
che des troupes françaises.
L'ancien ministre de la Guerre d'Abd-et-
Krirn, Ahmad hou Draé, vient d'être Irans-
féré à Melilla.
D'antre part, le caïd des l.kni Ouriaghel,
Ould Clieddi, cl ptusirurs cnidts Teinsu-
man, anciens ehelw des mehalUis d'Abd-el-
Krim, ont été arrêtés.
La situation militaire
Voici deux » nouvelles » '^ui défrayent
actuellement les conversations dans les tri-
bus :
1° La France aurait pris l'cngagcnwnl ùr.
remettre la plus grande partie des Beni-
Zcroual à l'Espagne dès que celle-ci lui eu
ferait la demande, cela en conformité avec
le traité franco-espagnol du 27 novembre,
précisé par la conférence de Paris, en juil-
let dernier. (Il convient de noter que c'est
au sujet de l'occupation totale des Deni-
Zeroual, dont Abd-el-Krim nous contestait
une partie, que l'émir du Hir déclara il plu-
sieurs reprises avoir été obligé de faire oc-
cuper cette tribu en avril 1925.)
2° Les Espagnols, après avoir désarmé
les Ktama, se seraient retirés, ne laissant
que de petits élément A nab-Stih et an Tléla-
des-Klama. (Cette nouvelle est confirmée
par le colonel Cnpaz. lui-même, qui nous a
fait savoir, en quittant Rab-Slib, qu'il se
dirigeait sur Telounn, où il espérait arriver
sous peu.i
De tels bruits, difficiles à démentir, et
pour cause, provoquent un certain malaise,
dans nos lribns, où ils sont. adroitement
exploités par des agonis venus de la zone
dissidente.
Une certaine effervescence, règne chez les
Beni-Zerouail de la frontière à la suite du
retour en dissidence des Remi-Khaled qui
Rvaient laissé approcher le colonel C.apaz
de nos lignes.
Dès le départ des forces espagnoles,
Ould Mokkalm el Temsamani. allaqua,
piilla et incendia le village de Talaribane,
Les Annales , Coloniales
',.. -. JOURNAL QUOTIDIEN
LU AMCLM PUiUU PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm AnmmomtiRérlamtêm»mm mut Pur–m éaJtmmlêléamlmAitMtiiaPwilkiU
DIRECTEURS : MARCEL UIiDIL et L.-Q. THIRAUL T
mMttu * itoiifalwttw ; 34, Ru. du "T" PARIS. - Wpbm : UDIU «I-I?
Un M 0 Mme a mom
ABONNEMENTS IBftIMEHViTf ( , France H Cllmiw. » a 41.
mSSSi ( Etranger 120 i S» S !̃
fW .h–. I. !–̃ J- F~**~ *~n ifiai!̃̃̃̃ Ulrilii
Une victoire diplomatique
-
J'ai reju attentivement les pièces du procès,
je veux dire les correspondances échangées à
propos de l'Abyssinie, entre le Ras Tafari
Makounen et la S. D. N., et aussi entre les
diverses puissances intéressées. Documents
assez curieux qui apportent à ce problème
complexe une clarté que ne peuvent plus obs-
curcir les commentaires des journaux. En dé-
finitive, c'est à l'heure présente le Ras Tafari
Makounen qui a lé mieux joué. Le Gouver-
nement italien et le Gouvernement anglais ont
affinné, à JA face du monde, qu'il est très loin
de leur pensée « d'exercer une pression hâtive
et coercitive sur l'Ethiopie », et à plus forte
raison de tenter la moindre entreprise contre
la souveraineté d'un Etat qui garde toute sa
liberté de réflexion et de décision.
Bien plus, l'Italie affirme que l'accord ne
saurait être envisagé que comme une nouvelle
preuve de ses sentiments d'inaltérable amitié
envers l'Ethiopie, et Sir Austen Chamberlain
fait savoir qu'il ne demande qu'à réaliser ses
explications et ses assurances en présence du
Conseil.
Le Ras Tafari Makounen a donc gagné
une manche. Il l' a gagnée avec le sourire.
Dans ce dialogue, c'est lui qui joue le rôle
Clu personnage spirituel, qui connaît l'art des
fous-entendus et la manière de s'en servir.
Le vo ici, par exemple, qui s'adresse aux
membres de la S. D. N. Quand nous sommes
venus vous apporter notre adhésion, leur dit-il,
on nous avait dit que toutes les nations de-
vaient être traitées sur le même pied : « On
ne nous avait pas dit que quelques-uns des
membres de la Société pourraient s'entendre
séparément pour imposer à un autre membre
leur manière de voir » ; cet étonnement simulé
a quelque saveur, mais la suite couronne l'oeu-
vre : « Même si celui-ci ne la jugeait pas
compatible avec ses intérêts nationaux. »
Qui donc estimerait que les méfiances de
l'Abyssinie sont déplacées ? Jetez un rapide
coup d'oeij sur 1 histoire de l'Ethiopie :
« Au cours de son histoire, notre peuple n'a
guère connu, parmi les étrangers, que ceux qui
voulaient s'emparer de son territoire et atten-
ter à son indépendance. » Cela n'a l'air de
rien, mais relisez : « H y a sans doute d'autres
étrangers, plus désihtéresés. moins désireux
de s'agrandir aux, dépens du prochain 4 est-ce
la faute à 1" Ahyssinie. si ce sont toujours les
i ce sont tou j ours les
autres qu'elle a rencontrés ?
Le payi est donc sur ses gardes, et il est
payé pour cela. Il Voit « des étrangers qui
demandent à s'installer, pour des fins écono-
miques, en Abyssinie ou sur les frontières de
l'Abyssinie limitroph de leurs possessions » ;
ce n'est qu'avec la plus grande prudence qu'on
le convaincra que ces étrangers « n' ont réel-
lement aucune arrière-pensée politique ». C'est
possible, après tout, et ce n'est pas moi, le
Ras Tafari Makounen, qui vais sonder les
fcœurs et les reins, mais je puis bien poser cette
interrogation : « NoUs ne savons pas si des
accords et des dlémarches collectives, comme
ceux dont il s'agit, constituent le meilleur
moyen de le convaincre. » Il est infiniment
Erobable qu'il y en a d'autres : Tafari Ma-
ounen ne nous indique pas lesquels, mais il
nous invite à les chercher.
Mais, dira-t-on, ce peuple, après tout, est
fort en retard, et l'appui des nations européen-
nes ne sera jamais payé assez cher s'il a pour
conséquence de conduire l'Abyssinie vers une
civilisation upérleure. Tafari Makounen ne
présente pas l'objection. Il y répond sans la
formuler, et d'une façon assez pittoresque. « Il
ne faut pas perdre de vue (qui donc l'a ou-
blié ?) que nous ne sommes venus que récem-
ment à la civilisation modetne (sous-entendez :
et j'y suis bien pour quelque chose), et que
notre passé, s'il est plein de gloire (c'est l'ins-
tant de le rappeler), ne nous préparait pas à
une adaptation immédiate à des choses souvent
tout à fait nouvelles pour nou& (allez donc de-
viner qu'il s'agit de la suppression de l'escla-
vage 1). La nature elle-même n'a jamais pro-
cédé par bonds (à l'aide du Larousse, on di-
rait cela en latin) et quel est le pays qui s'est
transformé du jour au lendemain ! » Oui, quel
est ce pays ? Et, dans la longue suite, des
siècles, qu'est-ce qu'un retard qui compte si
peu en présence de l'éternité ?
Et puis, l'Abyssinie a l'intention de ne pas
s'arrêter en route ; on peut compter sur sa
« bonne volonté certaine » comme elle compte
(ceci est une trouvaille) sur « les conseils ami-
caux des pays à qui leur situation géographi-
que a permis de nous devancer dans le che-
tnin » Aimez qu'on voyp conseille, et non
r e yoW conse i l l e, e non
qu'on vous asservisse ; l'amitié vaut mieux que
les accords signés « en dehors de vous et à
votre insu M. Les pays plus avancés doivent,
au fond, cet avantage à leur situation géogra-
phique ; c'est elle qui leur a permis d'aire en
avant, qu'ils prennent donc conscience de la
.part du hasard dans leur supériorité, et qu'ils
- aient - confiance - dans - une nation « qui sera
grande à 1 avenir comme elle l a toujours été
jusqu'ici ». Comme, et non de façon diffé-
rente : ceci pour rassurer ceux qui sont attachés
obstinément à un passé, qui ne manque pas
de grandeur. Seulement il ne faut rien brus-
quer, rien casser : « Mais en allant trop vite,
il y a à craindre des accidents. » La sagesse
des peuples nous l'apprend, elle nous l'ap-
prend à tous, Ethiopiens, Italiens, Anglais :
que chacun en prenne pour son grade 1.
Elle nous apprend aussi qu'il ne faut pu
faire aux autres ce que nous ne vendrions pas
qu'on nous fit à nous-mêmes. Voici comme
Tafari le mit en crédit : « Que tes* membres
de la Société nous disent s'il convient d'em-
ployer vis-à-vis de nous les moyens de pres-
sion qu eux-mêmes n'accepteraient sans doute
pas. »
Ils n'ont qu'à juger sur pièces : « Qu'ils se
rendent compte si les notes reçues par l'Abys-
sinie sont compatibles avec l'indépendance de
notre pays, lorsqu'il est dit notamment qu'une
partie de notre empire sera réservée à l'in-
fluence économique d'une puissance détermi-
née. » Tout se tient, tout s'enchaîne, il n'est
pas, en ces matières, de séparation entre l'éco-
nomique et le politique : « Nous ne pouvons
pas ignorer que l'influence économique et l'in-
fluence politique sont deux soeurs étroitement
jointes l'une à l'autre, et nous devons protes-
ter fermement contre un accord qui n'est pas
en concordance, dans notre idée, avec les
principes mêmes de la Société des Nations. »
C'est bien sur cette idée qu'il fallait finir,
et Tafari Makounen n'y manque pas. Ayant
ainsi joué, le Ras Tafari Makounen n'a plus
qu'à attendre. La suite lui donne raison. La
question ne vient même pas devant la Société
des Nations en septembre 1926. A quoi bon ?
La cause est entendue, et tout le monde est
d'accorct. Que pourraient faire devant l'As-
samblée l'Angleterre et l'Italie, sinon répé-
ter ce qu'elles avaient dit dans les lettres ren-
dues officielles ? Que pourrait faire le Ras
Tafari Makounen sinon donner acte à l'Italie
et à l'Angleterre que leurs projets étaient pa-
vés de bonnes intentions ? Le 22 juillet der-
nier, le secrétaire général de la Société des
Nations écrivait au souverain d'Addis-Baba :
« Votre Altesse 1. et R. n' ayant pas cru de-
voir indiquer la forme et la procédure selon
lesquelles Elle souhaiterait que l' examen (des
documents par la S. D. N.) eût lieu, j'ai
l'honneur de La prier de vouloir bien me faire
connaître s'il convient d'interpréter Sa de-
mande comme étant de voir inscrire cette ques-
tion à l'ordre du jour de l'une des prochaines
sessions du Conseil de la S. D. N. Si le
désir de Votre Altesse 1. et R. était que la
question figure à l'ordre du jour de la plus
prochaine session du Conseil, celle-ci devant
s'ouvrir à Génève le 2 séptembre 1926, je
me permettrais d'attirer l'attention de Votre
Altessé 1. et R. 'tr l'opportunité qu'il y au-
rait à ce que toutes précisions utiles. à cet égard
me soient fournies par la voie télégraphique. »
La formes ? La procédure ? C'était bien de
cela qu'alors il s'agissait. Le Secrétaire Géné-
ral de la S. D. N. recevait le 3 août et le
7 août 1926 la lettre du Gouvernement anglais
et celle du Gouvernement italien qu'il atten-
dait avec confiance. Ces lettres publiées, toute
question de forme et de procédure devenait
inutile : le Ras Tafari Makounen avait gagné:
on a vu, par ce qui précède, qu'il avait mérité
sa victoire.
Mario Rouatan>
Sénateur de l'Hérault, ancien mtntstr8(
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
La question éthiopienne
0
Dans la note qu'ils ont remise a la S. D.
N. avant de quitter Genève, les représentants
de l'Ethiopie prennent acte de l'interprétation
rassurante qui a 616 donnéo à Londres et il
Rome de l'accord anglo-italien relatif à l'Ethio-
pie. Si à l'avenir, les actes de l'Italie et de l'An-
gleterre n'étaient pas conformes à cette inter-
prétation, l'Ethiopie se référerait A ,la noie
lmg.lo-itnli'Cnne en question.
«
L'AVIATION COLONIALE
---0-0--
Etang de Berre-Madagascar
Voici quelques précisions sur ce raid dont
nous annoncions la préparation le 30 sep-
tembre dernier.
Les deux hydravions qui vont essayer de
relier Marseille à Madagascar, seront pilo-
tés l'un par Guilbeau, l'autre par le lieute-
nant de vaisseau Bernard.
Les préparatifs sont poussés activement
et, dès que possiblç. les aviateurs quitte-
ront l'étang de Berre à destination de Ta-
nanarive.
Le (parcours en ligne droite est de 8.500
kilomètres.
Les fausses nouvelles
CHI
Le Petit Provençal avait publié une infor-
mation d'après laquelle une grave affaire
'il' empoisonnements aurait eu lieu à Madagas-
car il y a environ six mois.
Cette information, qui a été reproduite par
de nombreux journaux, ne repose sur aucun
fondement.
Nouveaux emplois 1
des bois coloniaux
Des renseignements qui nous parviennent de
Bordeaux, il résulte que les bois africains sont
susceptibles d une utilisation plus importante
notamment pour la tonnellerie, charronnerie et
la saboterie.
Le service des bois du Gouvernement Géné-
ral de l'A. O. F. et de l'A. E. F. serait bien
inspiré en faisant parvenir aux syndicats de
ces diverses professions à Bordeaux, des billes-
échantillons pour être ouvrées. Des essais se.
raient immédiatement faits pour déterminer les
facilités de fabrication, l'étanchéité ainsi que
l'absence d'odeur et de goût de ces bois.
Ultérieurement, avec la question des prix et
des pœsibles tit à livrer s'ouvrirait la
phase industrielle de l'opération.
BALLON D'ESSAI
L'ANGOLA
--0-0---
L'Angola, ou COllgo Portugais,
sortait à peine d'une crise récente
qu'une certaine presse s'est em-
pressée d'annoncer la prochaine acquisition
par l'Italie de ces 809.400 kilomètres car-
rés mis par les Portugais en valeur avec
toutes les aptitudes que nous leur cOlltlais-
sons.
Les résultats obtenus dans l'agriculture
peuvent être considérés comme de fort bon
augure. Il faut se rappeler cet important
événement que depuis la guerre de 1914, le
Portugal possède des amis et des alliés qui
désirent vivement l'aider de leur mieux à
placer l'Angola à la tête des colonies d'ave-
nir, et les capitaux et entreprises lui victi-
dront certainement de l'étratlger dès qu'une
administration saine et stable y sera établie.
Beaucoup de personnes attribuent la crise
économique que viennent de traverser les
deux grandes colonies de l'Angola et de Mo-
zambique dont l'organisation coûta si cher
au Portugal, en partie aux changements suc-
cessifs de ministères, en partie au nombre
insuffisant d'agents techniques ; le Ministère
des Colonies de Lisbonne ayant cessé d'exer-
cer un contrôle effectif de l'Administration
de ces colonies. L'indépendance des Hauts-
Commissaires a été trop absolue pendant ces
dernières années, leur liberté d'action n'au-
rait jamais dû impliquer une indépendance
complète vis-à-vis du Gouvernement central.
Un projet de réorganisation du Ministère
des Colonies a été signé par plusieurs Itau-
tes personnalités coloniales dont deux furent
jadis gouverneurs de l'Angola : cc projet est
basé sur uttt contrôle central immédiat des
finances et de la politique administrative des
colonies.
Le nouveau Haut-Commissaire de l'An-
gola, le colonel vicomte Fendra vient de
partir pour l'Angola dans des circonstances
particulièrement favorables. Il a garanti pour
la colonie le total du million de livres
(125.000 contos) assigné aux colonies com-
me part de Vaugmentation de la circulation
du papier (augmentation de 325 contos) dé-
crétée en juillet 1917.
Par la création de la Banque d'Angola,
la Colonie sera indépendante de la Banque
d'Outre-Mer. Des 125.000 vcontos, 70.00a
couvrent l'emprunt de 162.000 contos auto-
risé le 28 juin 1922; 25.000 constituent la
contribution de l Etat à la nouvelle banque
d'Angola ; 23.000» serviront de régulateur à
la monnaie de l'Angola et de fonds de ré-
serve • le reste 7.000, sera consacré à
l'hygiène et à la maladie du sommeil.
Ce n'est pas cependant avec un million
que l'avenir de VAngola peut être assuré,
mais par la sécurité, l'esprit de suite dans
les desseins de VAdministration et l'accrois-
sement des moyens de transport par terre et
par mer, par les communications moins
coûteuses et plus fréquentes entre Lisbonne
et tA/rique et par l'ouverture de voies fer-
rées dans l'intérieur. Il existe encore de
vastes zones agricoles et minières à exploi-
ter.Les Portugais sont capables d'y effectuer
de rudes travaux, car ils s'adaptent facile-
ment au climat, mais ils auront besoin de
beaucoup de capitaux étrangers et de firmes
étrangères qui, comme nous l'écrivons plus
haut, ne leur feront pas défaut, car ils sont
capables de l'enthousiasme et du grand ef-
fort nécessaires à cette entreprise.
Rappelons que l'empire colonial portu-
gais se compose, outre l'Angola et le illozam-
bique, qui, en sont les principales posses-
sions, de l'archipel du Cap Vert, de la
Guinée portugaise enclavée entre la Gambie
et la Guinée française, des Iles Sao Thome
et Principe, sous l'Equateur. En Asie, ils
ont la province de Gao sur la côte occi-
dentale, de VIndoustan entre Bombay et Ca-
Ucut, Macao, sur la côte médirionale, à
69 kilomètres de Hong-Kong. En Océanie,
la partie occidentale de l'île de Timor, dans
l'est de Java. Ces possessions, vestiges d'un
grand empire colonial, jouent néanmoins un
rôle prépondérant dans l'économie générale
du Portugal. Ceux qui en ambitionnent la
cession s'imaginent sans doute avoir repris
leur hégémonie mondiale de jadis, car
d'après les démentis formels qui viennent
d'être publiés sur la cession éventuelle de
l'Angola portugais, il est aisé de dévinet
l'origine de ce - nouveau ballon d'essai.
D'autre part, les Portugais sont assez
grands garçons pour se passer d'un mandat
quelconque; leurs amis et alliés sauront taire
respecter leurs droits acquis sur leurs terri-
toires d'outre-mer par leur glorieux passé de
premiers navigateurs et découvreurs du
monde.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Louanes.
^i> ̃
Les colonies an secours de la métropole
0-0– -
Du saucisson de cerf
En Nouvelle-Calédonie, où les cerfs sont
si nombreux que tous les pâturages sont dé-
vastés, on a installé à Muéo une usine pour
la fabrication de saucissons à la viande de
cerf et, depuis Î923, 4.000 cerfs ont déjà été
transformés en saucisson.
L'usine exporte ses produits jusqu'en Fran-
ce, dit-on. Espérons que c'est exact, car le
lion devenant rare en Afrique, on risquerait
de se trouver à court de saucisson.
L'exposition de la "Croisière Noire"
0-0–
Ainsi que nous l'avions annoncé, l'ouver.
ture de l'Exposition de « La Croisière Noi-
re » (expédition Citroën Centre-Afrique, 20
mission Haardt-Audouin-Dubreuil) a eu lieu
samedi au Pavillon de Marsan (Palais du
Louvre, 107, rue de Rivoli).
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, a
visité lui-même les collections réunies par les
explorateurs à travers le domaine africain de
la France, domaine dont l'exposition est
cc une évocation d'une rare intensité », et, je
puis ajouter, c'est la plus belle exposition
coloniale qui ait été offerte aux Parisiens. On
peut, dans un cadre extrêmement artistique,
faire un véritable voyage à travers le conti-
nent africain. Les vieux pionniers de la Côte
d'Afrique et de l'Afrique Centrale y retrou-
vent fidèlement reproduites leurs impressions
d'antan. Même ce lion qui, aux profanes, ne
dit rien qui vaille, m'a fort bien rappelé ce-
lui que je vis à l'orée d'un bois entre Ma-
tani et Kaedi sur la rive gauche du Sénégal.
La grosse tête de buffle roux ressemble étran-
gement à celles des deux que je tuai jadis
aux environs de Mobaye, dans le Haut-Ou-
bangui, et les superbes têtes d'éléphants, les
antilopes énormes, le zèbre, les têtes d'hip-
popotames et de rhinocéros, le petit éléphan-
teau de Fort-Archambault, sont de très
beaux spécimens de la faune équatoriale et
tropicale. et
Le distingué naturaliste de la mission, M.
llergonié, a exposé des collections les plus
variées de papillons et de coléoptères que
l'on croirait sortir de chez Deyrolle de la rue
du Bac. C'est dire le soin avec lequel ont été
faites ces collections.
Les pierres précieuses de Madagascar (car
la mission transafricaine a été voir la Grande
lie), nous confirment la richesse minérale de
notre colonie de l'océan Indien. Topazes,
arnezonites, grenats, béryls, orthoses, tour-
malines ct opales charment les yeux de leurs
éclats.
Des dioramas évoquent la vie même de la
brousse avec un réalisme saisissant : les
femmes à plateaux, les Mangbetu, les Pyg-
mées, ces êtres étranges que le film « La
Croisière Noire » a rendus populaires, y sont
représentés dans la forêt ou devant leur
case. L'impression qui se dégage de ces ta-
bleaux atteint l'intensité de la vie même lors-
qu'on pénètre, aussitôt après les avoir vus,
dans la salle cinématographique où l'écran
s'anime de scènes africaines.
La section photographique de l'Exposition
demande à être examinée longuement : une
sélection de 300 agrandissements y est réunie
et chacun d'eux constitue à la fois un tableau
et un document. Enfin, les salles réservées
aux riches collections d'objets indigènes :
armes, instruments de musique, fétiches, cos-
tumes, sont fort harmonieusement disposées.
Explorateurs et organisateurs de la mission
Haardt-Audouin-Dubreuil méritent plus que
des éloges, ils ont acquis des droits à la ic-
cônnaissancc de tous ceux qui ont à cœur
l'avenir de l'empire colonial de la France.
Eugène Devaux
L'automobilisme aux colonies
L'autoraobilisme aux co l onies
Un de nos confrères de la presse parisienne 1
remarque avec raison que le Salon de l Auto-
mobile donne un regain d'actualité à l'automo-
bilisme aux colonies, et, de cette remarque, on
ne saurait trop complimenter notre confrère.
De 200 voitures en 1919, l'importation est
passée, en 1924, à 490 voitures, valant 7 mil-
lions 616.713 francs et à 1.344 voitures valant
22.480.560 francs en 1925. Les statistiques
déjà parues laissent prévoir que ces chiffres se-
ront largement dépassés en 1926. Il y a là,
ajoute notre confrère, un fait remarquable et qui
doit avoir une influence certaine sur le mouve-
ment économique d!e la colonie. La facilité et
la rapidité des transports, en effet, constituent
l'un des meilleurs facteurs du développement
de la production, en libérant et en rendant à
l'agriculture la main-d' œuvre importante précé-
demment employée au portage.
C'est parfait, mais où il y a quelque erreur,
c'est quand notre confrère s'imagine qu'on n'a
rien fait pour améliorer le système routier de
nos colonies. Les lecteurs des Annales Colo-
niales savent, au contraire, combien le système
routier de la Haute-Volta est complet. En Côte
d' Ivoire. la forêt est traversée de. fort belles
routes automobilables et les ponts y sont per-
fectionnés de iour en jour. C'est sans doute avec
la construction du chemin de fer de Matadi à
Kinshasa le travail le plus remarquable de toute
la Côte d'Afrique. Que notre confrère se ras-
sure, notre administration coloniale a déjà fait
de très gros et fort louables efforts qu'il est
bon de connaître, et il faut l'en complimenter.
Le chemin de fer du Dahomey
--0-0--
Les membres de la mission d'études char-
gés d'examiner les conditions du prolongement
de ce chemin de fer jusqu'à un bief navigable
du Niger s'embarqueront le 10 octobre à Bor-
deaux.
Des études préliminaires ont déjà été faites
au lendemain du voyage au Dahomey de
M. le Gouverneur Général Carde, qui, grâce
aux 600 kilomètres environ de nouvelle voie,
escompte, dans un délai de cinq années,
pouvoir amener à la mer plus de 200 tonnes
d'arachides chaque année.
TAUX DE LA ROUPIE
'-0-
Le Gouverneur des établissements français
dans l'Inde vient dé faire connaître au Mi-
nistre des Colonies qu'fi la date du 8 octobre
1926, le taux officiel de la roupie était de
12 francs.
La préparation à Alger
du Congrès de Bordeaux
-
La Fédération radicale et radicale-socia-
liste d'Alger a chargé ses délégués au Con-
grès de Bordeaux d'y présenter et défendre
la motion suivante :
« Le Congrès du parti radical et radical-
socialiste rappelle à ses élus qu'ils doivent,
en toutes circonstances, se maintenir dans
les cadres du programme du parti et ne se,
laisser entraîner par qui que ce soit en dehors
des limites de ce dernier.
« Dans le cas d'une consultation électorale,
où un danger venant de droite menacerait
la réussite des éléments démocrates et répu-
blicains, une alliance momentanée avec les
partis avancés est permise, chacun devant,
sitôt après, reprendre sa liberté d'action dans
les cadres du programme de son parti.
« Approuve pleinement l'attitude du ci-
toyen Herriot qui a su, dans un moment très
grave, faire abstraction de tout sentiment
personnel pour ne songer qu'au seul bien du
pays. »
mie
La croisière de l'esudreoe la mediiarranee.
-o--
Une partie de l'escadre de la Méditerra-
née, sous les ordres de l'amiral Violette,
est arrivée à Sfax.
Dépêches de l'Indochine
Secours aux sinistrés
En raison des inondations, le Conseil
municipal de Hanoï a décidé de restreindre
au minimum les fîtes du 11 novembre. Les
sommes économisées seront versées au
Comité Central dec Secours aux sinistrés.
Encore des pluies
Des pluies ayant lait monter le niveau
des eaux dans les casiers inondés, les tra-
vaux en cours d'exécution sur la ligne
d'Hanoï à Iialphong ont dû être abandon-
nés. Le transbordement est toujours néces-
saire.
saire. Cultures expérimentales
La résidence supérieure d'Annam fait
actuellement procéder à l'organisation par
les services agricoles locaux de deux sta-
tions de cultures expérimentales qui seront
prêtes à fonctionner en 1927. La première
de ces stations aura pour'but l introduc-
tion de la culture du quinquina dans la
province du Haut Donnai, la seconde l'cx-
tension de la culture des plantes textiles
dans la province de Nghean.
Circulation rétablie
La circulation routière est rétablie dans
les provinces de Quang-Tri et Quang-Binh.
Les exportations de caoutchouc
V's exportations de caoutchouc de 1'ln-
dnchinc pendant les sept premiers mois de
Vannée, 1920 uni atteint -1.860 tonnes d'une
valeur totale de 117 millions de francs en-
viron. 4.710 tonnes furent exportées sur la
France soit une augmentation de 700 ton-
nes environ, pur rapport à la même pé-
riode de 1925.
L'industrie française au Siam
L'industrie française vient de rempor-
ter un nouveau succès au Siam o à les éta-
blissements Daydé représentes par des
comptoirs français au Siam se sont vus ad-
juger la fourniture, par les chemins de fer
royaux, de 45 ponts divers pesant au total
1.870 tonnes, contre 48 concurrents de tou-
tes nationalités.
Les travaux au port de Saïgon
Trois nouveaux hangars pour entrepôt
de marchandises vont, être construits sur
le quai Khanh-Ilou Une société de Leval-
lois-Pcrrct est adlùdicalrice des travaux
dont le montant s'élèvera à 117.000 pias-
tres. Lorsque ces travaux seront terminés,
le port de Saigon disposera de 9 hangars
de 90 à 120 mètres de longueur dont 8 cii-
tièrement terminés.
(Par dépêche Indopacifi.)
Le cours du riz
--0-0-
SAIGON
5 octobre
(ls 100 kilos en piastres)
iiiz no 1, 25 0/0 brisures 11 85
Riz no 2, 10 0/0 brisures. 11 20
Riz n° 2, 50 0/0 brisures Il 35
Brisures n08 1 et 2, 9 SO
Brisures n08 3 et I 8 50
Farines 3 05
Paddv Vinh-Long 7 15
Paddy Co-Cong 7 35
Pnddv Baixau 7 25
,Padd,- Hac-Licu 7 40
Copràh 18 75
TAUX DE LA PIASTRE
-0-
Lo Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministire des Colonies qu'A
la date du 8 octobre 1900 le taux officiel de la
piastre était de 17 fr. 50.
Vétérinaires ds France et des colonie s
---- 0 - 0 -
Le Congrès Vétérinaire de France et des
Colonies, qui tenait ses assises à Lille, ayant
terminé ses travaux, a consacré la journée
d'hier à visiter l'Institut Pasteur où les con-
gressistes ont été reçus par le docteur Mar-
nier, directeur, assisté de M. Guérin, colla-
borateur du docteur Colinette. Un banquet,
présidé par M. Leroy, secrétaire général de
la préfecture, entouré de MM. Breton, pré-
sident du Syndicat général ; le général Fon-
taine, représentant le ministre de la GuetTc,
de plusieurs parlementaires ; de MM.
Douarch, représentant le ministre 'des Colo-
nies; Hendry, membre de l'Académie belge
de médecine, et de nombreux journalistes, a
clôturé ce congrès.
Le commerce extérieur do Maroc
VI »* ̃
Ppndant les sept premiers mois de l'an-
née 1920, le mouvement des échanges com-
merciaux du. protectorat s'est présenté,
comme suit :
Importations. - 433.G95 tonnes, d'une va-
leur de 950.315.088 fr. Exportations. -
051..416 tonnes, d'une valeur de 419.056.600
francs.
Le commerce total ressort donc à 1 mil-
lion 88.111 tonnes, pour une valeuc de
1.375.372.288 francs.
Comparativement à la période correspon-
dante de 1925, ces chiffres accusent une
augmentation en valeur et en tonnage.
Celle-ci est de 120.030 tonnes et 310.123.168
francs pour les importations, et de 88.869
tonnes et 120.05C.437 fr. pour les exporta-
tions.
Hommage à Moulay Youssef
--0+-
La ville de Versailles, pour remercier
S.M. Moulay Yousscff de sa visite, décida
de lui offrir un souvenir, fi s'agit d'un
superbe volume de couleur bleu de roi, me-
surant 53 centimètres de hauteur sur 35
de largeur et 14 centimètres d'épaisseur.
Son poids moyen est de 32 kilos.
Sur la page de garde, on lit « Hom-
mage de la ville de Versailles à Sa Ma-
jesté Moulay Yousscff, sultan du Maroc »,
puis en écriture romaine : « 24 juillet
1920 ». Il est. actuellement exposé dans une
librairie de la rue Hoche, à Versailles, et va
être incessamment expédié au sullan du
Maroc.
.t.
Le statut de Tanger
--0-0--
Les récentes déclarations du président
du Cunseil et du ministre des Affaires étran-
gères du Gouvernement Iispngnul et le fait
que les ambassadeurs d'Espagne à Paris et
ù Rome sunt actuellement à Madrid, indi-
quent clairement que le problème de Tan-
ger occupe aujourd'hui le premier plan de
l'actualité.
D'upres le journal A. 13. C. de Mailtid,
« les conversations du Gouvernement avec
les représentants diplomatiques do l'Espa-
gne ont commencé le 7 octobre et vraisem-
blablement, au premier Conseil des minis-
tres qui se réunira, la question de Tanger
sera l'objet principal des délibérations ».
L'ambassadeur d'Espagne, M. Ouinoncs
de Léon, est rentré à Paris hier par le Sud-
Express, après avoir eu plusieurs confé-
rences avec les divers membres du Gouver-
nement au sujet des revendications espa-
gnoles sur Tanger.
D'iupiès le Sundaij Times, lu récente dé-
claration du général Primo de Rivera au
sujet de Tanger a mis In ville dans la sur-
excitation.
La L-olonie Indigène, dil-il, qui compta
liO. UUO lial.'iUmts sur les I(¡U,OOU qui peuplent la
zone du Tanger, est en grande majorité
oppusée li l'inclusion de Tanger (Ums la zone
espagnole. Plusieurs personnalités indigènes
suggèrent que si un eliongeiumt doit être
apporté au statut, il doit consister dans :n.
nomination de l'assemblée législative interna-
tionale.
LA PAIX AU MAROC
-0-0-
Ghe; les Espagnols
Les mouvements de relruile rlïeclués pur
les troupes espagnoles Unit te. long du Iront
des Meslara, du Djebel aux Senliudju, nous
mettent en présence d'une /.une dissidente
inoccupée par les Espagnols et qu'il sera
impossible de faire parcourir par nos co-
lonnes de sécurité pendant l'hiver.
Les dissidents auront dune toutes possi-
bilités de s'organiser sans èlre troublés,
sur un front de 150 kilomètres, tandis que
les troupes espagnoles seront cantonnées
vers la mer, à cent kilomètres du rideau
de ipostes français. 11 convient donc de vcil-
Jer sérieusement à la frontière rifaine, car
cet état de choses ne facilitera pas la IÙ-
che des troupes françaises.
L'ancien ministre de la Guerre d'Abd-et-
Krirn, Ahmad hou Draé, vient d'être Irans-
féré à Melilla.
D'antre part, le caïd des l.kni Ouriaghel,
Ould Clieddi, cl ptusirurs cnidts Teinsu-
man, anciens ehelw des mehalUis d'Abd-el-
Krim, ont été arrêtés.
La situation militaire
Voici deux » nouvelles » '^ui défrayent
actuellement les conversations dans les tri-
bus :
1° La France aurait pris l'cngagcnwnl ùr.
remettre la plus grande partie des Beni-
Zcroual à l'Espagne dès que celle-ci lui eu
ferait la demande, cela en conformité avec
le traité franco-espagnol du 27 novembre,
précisé par la conférence de Paris, en juil-
let dernier. (Il convient de noter que c'est
au sujet de l'occupation totale des Deni-
Zeroual, dont Abd-el-Krim nous contestait
une partie, que l'émir du Hir déclara il plu-
sieurs reprises avoir été obligé de faire oc-
cuper cette tribu en avril 1925.)
2° Les Espagnols, après avoir désarmé
les Ktama, se seraient retirés, ne laissant
que de petits élément A nab-Stih et an Tléla-
des-Klama. (Cette nouvelle est confirmée
par le colonel Cnpaz. lui-même, qui nous a
fait savoir, en quittant Rab-Slib, qu'il se
dirigeait sur Telounn, où il espérait arriver
sous peu.i
De tels bruits, difficiles à démentir, et
pour cause, provoquent un certain malaise,
dans nos lribns, où ils sont. adroitement
exploités par des agonis venus de la zone
dissidente.
Une certaine effervescence, règne chez les
Beni-Zerouail de la frontière à la suite du
retour en dissidence des Remi-Khaled qui
Rvaient laissé approcher le colonel C.apaz
de nos lignes.
Dès le départ des forces espagnoles,
Ould Mokkalm el Temsamani. allaqua,
piilla et incendia le village de Talaribane,
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