Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 octobre 1926 07 octobre 1926
Description : 1926/10/07 (A27,N153). 1926/10/07 (A27,N153).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63972023
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SEPTIEME ANNEE. No 153 LE NUMERO : HU CENTIMES -- -. - - - - - - - JhUDI SOI il, 7 OCIOBHE tM6
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Les Annales Coloniales
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La question indigène en Afrique Mineure
Le dernier numéro de l' « Afrique Fran-
çaise » contient une étude sur « la natura-
lisation et francisation des indigènes nord-
africains », digne de retenir toute notre at-
tention par un effort d'objectivité et d'im-
partialité, qui ne parvient malheureusement
pas à se dégager d'une doctrine officielle,
que perpétue la routine niais que l'expé-
rience condamne chaque jour davantage.
Le problème de la colonisation - on le
sent à travers toutes les lignes de cette
étude - est envisagé par l'auteur, d'un
point de vue étroitement nationaliste : il ne
s'agit jamais, pour lui, de savoir ce qui est
bien et bon en soi, mais ce qui est bien et
bon par rapport à « l'autorité » des Fran-
çais en Afrique.
Il part de l'idée de conquête et des droits
que crée la conquête :
« Lorsqu'un peuple, écrit-il, en subjugue
un at/tre, trois méthodes s'offrent à lui : do-
mination, assimilation, association. »
iDe ces trois méthodes, l'auteur choisit ou
plutôt s'en laisse imposer une, comme nous
nous laissons, hélas, imposer presque toutes
a nos idées » par II notre milieu D. Dédai-
gnant, a priori, « l'assimilation appliquée
à l'ensemble de nos pussessions » (on sait
que pour discréditer une idée, il n'est rien
comme d'en présenter la caricature, en une
empréhensive et simple ( !) formule) qui est
a le pain d'idéalistes irréfléchis », il adopte,
pour sa part, docilement, ce qui est, ici
comme toujours, aux yeux de la plupart, le
moindre effort et. la sagesse, « la doctrine
officielle de l'association », « fruit de no-
tre expérience coloniale », qui « se traduit
par cette formule db Waldeck-Rousseau :
Faire évoluer les indigènes dans leur civili-
sation. »
Mais, malgré sa dodlité, son sage respect
pour la doctrine officielle, l'auteur que l'on
sent intellectuellement timide, mais non
point aveugle, ne peut s'empêcher de cons-
tater le résultat lamentable de la politique
d'association, résultat logique, fatal qui,
tôt au tard, se retrouvera partout où cette
politique sera appliquée. Il constate que la
politique d'association en Tunisie, aboutit
logiquement au « destour » et il doit con-
venir : « Auprès de la politique d'associa-
tion, il y a donc place rlan.1 la. Régence pour
une politique rl'assimitntio. Petite place à
vrai dire. »
Première concession, première faiblesse,
allais-je écrire!.
Il envisage alors les diverses façons de
réaliser cette politique d'assimilation.
La naturalisation est la première. Mais,
dit justement l'auteur, «" la naturalisation
est une chose, la francisation en est une au-
tre. leur position (des naturalisés) hybride
a pour conséquence que la société quittée
les regarde sans complaisance, tandis qu'ils
font un peu figure d'intrus dans celle qu'ils
ont choisie. »
l/nntcnr s'étend pnsuite longuement sur
la méthode célèbre du cardinal Lavigeric et
de ses « Pères Blancs ». Obligé de cons-
tater, par les chiffres, la faillite évidente de
cette méthode d'assimilation - après plus
de 50 ans d'expérience, Saint-Cyprien et
Sainte-Monique furent fondés, en effet, en
3872, elle n'a pas touché, certainement,
2.000 individus - il ne se résigne pas à la
condamner et se borne à déclarer : « Si le
résultat numérique n'est pas énorme, l'en-
seignement pratique est de première impor-
tance. »
Enfin, il ne signale que pour l'accabler
d'abord de son mépris, celle qui repose sur
l'interpénétration économique.
Sans doute/ de 1914 à T924, 338.000 in-
digènes sont partis d'Algérie pour Marseille
et plus de 100.000, en immense majorité
kabyles, y sont restés. « Chiffre non négli-
geable » concède l'auteur, en unfc formule
qui prête à notre sçurire, quand nous pen-
sons que, de la même plume, il disait, timi-
dement, quelques lignes plus haut, parlant
des 31 familles qui restent, aujourd'hui, des
50 installées à Saint-Cyprien et Sainte-Mo-
nique en 1872 ; « Si le résultat numéri-
que n'est pas énorme. »
- Mais si le chiffre des 338.000 indigènes,
venus d'Algérie en France n'est point né-
gligeable. il est inquiétant, on le sent bien.
« Ces sirlis qui défrayent la chronique cri-
minelle de France n, « inférieurs comme
travail », « tourmentés par une frénésie gé-
nésique », « déracinés », « vagabonds et
dangereux », « ces tire-au-flanc de nos usi-
nes », cette « écume des sidis 1) n'ont, on le
sent à. toutes ses épithètes, que la sympathie
très méprisante de notre « colonisateur 1).
Il approuve, naturellement, le décret prési-
dentiel du 4 août T926 et la création d'une
t commune mixte », à Paris. A propos de
cette dernière monstruosité juridique et de
rette colossale erreur politique, il écrit
même une phrase qui vaut - jugez-en lin
long poème : « Il est légitime que l'Al-
gérie - exerce et prolonge en France sur ses
indigènes une tutelle analogue à celle de
VTtalic sur ses nationaux (lui passent à
l'étranger. » Mais il doit, finalement, oon-
réder que « si, grâce à ces mesures, sont éli-
minés les inconvénients précités, l'émigra-
tion se résoudra en un bien général. »
Pour moi, je demeure convaincu que la
politique d'assimilation sur le terrain éco-
nomique, social et politique, largement et
loyalement comprise - avec toutes les mo-
dalités que comporte la diversité des milieux
politiques et le degré de leur évolution so-
ciale est la seule qui, peut, aujourd'hui,
en Afrique mineure nous éviter d'insurmon-
tables difficultés.
En 1920, dans mon petit livre de « l'Afri-
que et la Paix de Versailles » ce petit
livre, si soigneusement oublié dans les mi-
lieux du « Comité de l'Afrique française »
qu'un de ses plus éminents collaborateurs,
en citant un passage se contentait de dési-
gner son auteur par cette référence un peu
vague : « un Français érudit » j'écrivais :
« Parmi ces erreurs, notons, par exem-
ple, la politique de cOIISolidatiOIl des auto-
rités indigènes traditionnelles, là même où
leur crédit diminuait et devenait douteux et
celle d'un enseignement indigène s'adressant
presque exclusivement à une élite, c'est-à-
dire à des cllcfs dépouillés par nous de leur
autorité ou à des apprentis chefs. On conso-
lide par là les éléments d'opposition à notre
action coloniale, on prépare notre élimina-
tion plus ou moins éloignée au profit des an-
ciens ou de nouveaux chefs indigènes. Les
Abdel Malek en Algérie, comme les
Si Abllel Aziz Taalbi et ses « Jeunes Tuni-
siens » sont les seuls bénéficiaires possibles
de cette politique de protectorat, qui risque-
rait de nous conduire aux pires catastrophes,
si on ne la répudiait hardiment, pour reve-
nir à la saine et traditionnelle doctrine de
la colonisation civilisatrice sur les bases
mêmes de notre propre civilisation. »
Je n'ai rien r renier de ce que j'écrivais
alors.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, protos-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
(le Lyon.
- <«♦»
Le - coton de nos Colonies
-O-Q--
Bien qu'il n'existe pas d' organisation per-
mettant une évaluation précise de la récolte
du coton dans nos colonies, on peut estimer la
production de la dernière campagne à plus de
6.000 tonnes. Cette production se décompose
ainsi : Sénégal, 948.357 kilos ; Soudan,
84.484 kilos ; Guinée, 65.542 kilos ; Côte
d'Ivoire, 262.824 kilos; Dahomey, 1.200.000
kilos; logo, 917.575 kilos; Tchad, 1.062
kilos; Madagascar, 4.166 kilos; Guade-
loupe, 5.303 kilos ; Indo-Chine, 3.394.256
kilos; Nouvelle-Calédonie, 110.964 kilos.
Il est évident que) le résultat obtenu est en-
core insuffisant si l'on considère les besoins de
l'industrie métropolitaine qui consomme envi-
ron 350.000 tonnes par an. Ce résultat est
néanmoins très encourageant si l'on rappro-
che les chiffres de la dernière campagne et
ceux des campagnes précédentes. En Afrique
occidentale, )a production atteint aujourd'hui
2.000 tonnes contre 288 tonnes en 1913 et
506 tonnes en 1922. 11 convient, bien entendu,
de redoubler d' efforts pour développer notre
culture cotonnière dans nos colonies, et surtout
en A. O. F., aui pourrait assurer en grande
partie le ravitaillement de notre industrie.
On comprendra l'immense intérêt que nous
avons à réaliser un tel programme si l'on songe
que, l'an dernier, nos achats de coton à
l'étranger se sont élevés à près de 4 milliards.
Oui. Mais. ce que; l'on ne nous dit pas
ou plutôt que l'Administration ne nous dit pas
c'est le peu de secours qu'elle accorde aux en-
treprises privées qui ont atteint à peu près le
maximum des sacrifices qu' elles ont consentis
pour mettre sur pied leurs exploitations.
C'est tout au moins une des doléances d'une
des plus importantes firmes cotonnières de l' A.
O. F.
Pour résoudre en son entier le problème co-
tonnier. il faut donc que l'administration ap-
puie de son mieux les entreprises privées
quelles qu' elles soient.
Monof,
| 4.
La foire de Marowày
O-u-
La foire qui s'est tenue pour la troisième
fois à Maroway les 14, 15 et 16 août der-
niers, a obtenu un grand succès, comme les
années précédentes, malgré que l'épidémie
de peste qui sévissait à Majunga ait-empêché
bien des indigènes de cette ville de s'y ren-
dre. Un concours agricole doté de 3.000 fr.
de prix avait été organisé. Les riziculteurs
ont été très intéressés par les échantillons de
paddy et de riz exposés. JJe l'avis unanime,
cette région peut fournir des riz de luxe ap-
préciés en France. Mais il faudra prendre
les mesures nécessaires pour amener l'indi-
gène à pratiquer une sévère sélection des se-
mences.
:(..es bœufs et porcs de boucherie furent
aussi très remarqués. Le chiffre d'affaires
traitées dans ces trois journées atteint six
cent mille francs. A noter qu'une journée or-
ganisée au profit de la contribution volon-
taire pour le redressement du franc a pro.
duit 35.000 francs.
-– aie, –-
En l'honneur des soldais sud-Ilritaills
-O
Le général 1-lerlzog, premier ministre sud-nfri-
cain. arrivé fi Londrcs, se rendra dimanche
prochain en Franco pour assister A l'innuurn.
tion du momrmcnl élevé au bois Delvillc à la
mémoire dos soldats sud-africains tombés au
cours de la grande guerre.
Bon sens et réglementation
en matière fiscale
---0-0-
On l'a dit souvent : le bon sens,
en notre bon pays de Frallce, finit
toujours par triomPller. Nous en
trouvons encore une fois la preuve dans la
question de la taxe d'abatage à Madagascar.
Daus la Grande lie tout animal abattu paie
un droit fixe ; le paiement est constaté par
la remise d'un tic/ut. Toute peau qui ciro
cule dans Vile ou qui en sort, doit être
accompagnée de son ticket. Voilà le règle-
ment évidemment très simple appliqué de-
puis longtemps à Madagascar. Dans la pra-
tique ça ne va pas aussi bien. Comment obli-
ger un indigène qui désire abattre un bœuf
à faire auparavant - car le règlement veut
que la taxe soit acquittée avant le sacrifice
- plusieurs heures de marche pour acheter
un ticket au chef de canton voisin seul dé-
tenteur desdits tickets. Aussi l'habitude a
été vite prise d'abattre sans tic/let. Le pre-
mier acquéreur de la peau fraîche retient
5 francs, prix de la taxe, sur la valeur de
la peau. Le second, en général un asiatique
fait de même. Et ainsi toujours sans
ticket la peau arrive dans un grand centre
ou le commerçant exportateur paye d'un
coup plusieurs taxes.
Un jour, le Directeur des Financc s el e la
Colonie se fâcha. Des sanctions jurent pré-
vues contre les délinquants. Cela n'arran-
geait rien, car il aurait fallu une police nom-
breuse et active pour verbaliser, faire de
nouveaux « taratasses » (papiers) et il s'agis-
sait de convaincre avant tout les autorités
dans la brousse qui voyaient la question au-
trement qu'à Tananarivt,
Tout de même en 1923 ou 1924, la Diru-
tion des Finances s'avisa de demander aux
chefs de province leur avis sur cette question.
illais, prévoyant bien ce qui allait se passer,
elle eut l'astuce de leur dire : « Faites bien
attention que « ce n'est pas la peau qui est
« frappée d'une taxe mais l'abatage de
« Vanimal. » C'était cousu de fil blanc.
Les réponses n'en furent pas influencées,
La question y était vue du côté exclusive-
ment pratique que voici : les peaux ne pou-
vant être einployées telles qu'elles sont on
vendues à des tanneurs en vue de l'utilisa-
tion sur place, ou exportées, par suite, pas
de dissimulatiolt possible : io On établit mi
contrôle de toutes les peaux entrant dans nn
établissement industriel de la Colonie pour
l'utilisation sur place et on fait payer men-
suellement les taxes sur les peaux entrées -
tout comme on le fait pour les fabriques de
conserves et de viande; 20 on charge le Ser-
vice des Douanes de percevoir la taxe sur
toute peau sortant de la Colollie.
illais ç'eût été trop simple, le caractère
de Vimpôt fÛt été changé, etc. nref, 011
maintint en l'aggravlll, la réglementation
antérieure. Une comptabilité très compliquée
fut créée qu'encaissèrent, une fois de plus les
chefs de Districts. Et, fait imprévu, de lIom-
breux tickets faux furent fabriqués et ven-
dus. En conséquence, toutefois, la Direction
des Finances, si nous en croyons un journal
local commence à entendre raison. Elle af-
firme qu'elle n'a jamais clé opposée au paie-
ment de la taxe à la sortie de la Colonie ou
à l'entrée à l'usine.
Oui, mais le principe sacré de la taxe qui
frappe l'abatage et non la peau! Enfin,
attendons philosophiquement le jour où un
pouvoir acceptera de dire franchement :
« Je me suis trompé D.
La nouvelle réglementation aura encore un
avantage important : elle fera disparaître un
texte impossible à appliquer et qui pouvait
cependant donner lieu à des tracasseries inu-
tiles. Or, il y a un principe que nos Admi-
nistrations devraient ne jamais perdre de
vue : ne jamais faire de règlement impossi-
ble à appliquer. Avec la mentalité fruste de
nos indigènes cela est toujours exploité
comme une victoire contre notre autorité.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
o» -
Mœurs sud » africaines
Mariage presque parisien
Salomon Paramount, roi des Zoulous, a
célébré, l'autre jour, à Johannesburg, avec
solennité et pompe, son quarantième ma-
riage. Ce sera son dernier, ainsi que le lui
a fait entendre le clergyman, car Salomon et
sa quarantième épouse sont chrétiens. La bé-
nédiction nuptiale a été donnée par ledit
clergyman. La mariée et toutes les demoi-
selles d'honneur étaient habillées à l'euro-
péenne. La jeune femme portait une cou-
ronne de fleurs d'oranger, une robe de soifc
bleue et un long voile. Le marié était su-
perbe RIVee un chapeau haut de forme, une
jaquette à la dernière mode et une jolie
canne à pomme d'or, don du prince de
Galles.
Les mariés posèrent leurs mains réunies
sur la Bible et la foule les acclama. Le trous-
seau de la mariée provenait de magasins de
Durban, c'était tout ce qu'on avait pu trou.
ver de plus beau et de plus riche dans cette
ville sud-africaine.
Il y avait sans doute pour le cortège un
opérateur de cinéma.
Lundi : lire l'nrtklc de M. MARIO Rous-
TAN, ancien sons-secrétaire de la Marine
marchande, sénateur de l'Hérault.
Dépêches de l'Indochine
-
Les conséquences des inondations
Les inondations et les pluies persistantes
sur tout le delta tonkinois ont entraîné une
diminution de la production agricole ; elles
rendent aussi les échanges commerciaux
très difficiles et ont déterminé une hausse
des prix sur t'ensemble des produits ali-
mentaires, notamment sur le riz. Les cultu-
res secondaires ont été également délais-
sées, par suite de l'inclémence du temps.
Dans l'ensejtible, les terrains détrempés
donnent peu d'espérances de production.
Les mines de fer
L'Ambassadeul' de France à Tokio a
conféré avec M. Fuiisawa,miuistre du Com-
merce au sujet des mines de fer indochi-
noises auxquelles des firmes particulières
japonaises s'intéressent.
Au Conseil du Gouvernement
Le Conseil du Gouvernement de l'Indo-
chine a tenu le 22 courant, deux séances
plénières et a approuvé les comptes admi-
nistratifs de tous les budgets de 1925 et les
projets de budget des administrations lo-
cales pour 1027 ; il a abordé l'examen du
tJ'Udyet général des chapitres des dépenses.
Kermesse
Samedi 2 octobre, dans le Parc du Palais
du Gouvernement Général à Saigon, excep-
tionnellement ouvert au public, une bril-
lante kermesse très réussie a eu lieu en
faveur des inondés du Tonkin.
Le départ de M. Varenne
Le Gouverneur Général, Alexandre Va-
renne, se rendant en mission en France,
s'est embarqué dimanche soir à bord du
paquebot- Angora qui a levé Cœn vrë le 4 au
matin. Les notabilités françaises et indi-
gènes de Saigon et Cholon ainsi que de
nombreuses personnes habitant les pro-
vinces sont venues avant l'embarquement,
dans le salon de l'agcnce des Messageries
Mal'itimes, présenter au chef de la Colo-
nie et à Mme Varenne, leurs souhaits res-
pectueux et empressés de bon séjour et
leurs vœux de prompt retour. Celte éio-
quente manifestation de sympathie fut una-
nimc. De tous les points de la Colonie sont
parvenus de chaleureux témoignages d'at-
tacTwment, notamment des adresses éma-
nant des Chambres des représentants du
peuple et de nombreux groupements fran-
çais et indigènes. Son Excellence NfJl yen-
Thiu-Bai, premier ministre d'Annam et son
Allasse Rot/ale, le prince Monivong, lils
aîné du roi du Cambodge, exprimèrent au
nom de leurs souverains la gratitude de
VAnnam et du Cambodge. Le Gouverneur
Général par intérim M. Pasquier, qui a pris
ses fonctions le A, a envoyé au Gouverneur
Général Varenne le télégramme suivant ;
« Au moment oii vous quittez temporaire-
Il ment l'lntlochlnr, je vous adresse ŒIt
« nom de la Colonie mus vœux d. heureux
« voyage et de fécond séjour en France où
« vous allez travailler pour la. prospérité
« et l'essor du pays. Mes souhaits respec-
« tueux vont aussi à Mme Varenne. Tous
« les Français el les Indigènes gardent le
» souvenir de 1o, Française au grand ccrur
« qui a voulu avec- vous se pencher, pour
« les secourir, sur toutes les misères hu-
it maines. »
M. Monguillot part aussi
M. te Ilésirlcnt Sllpérieur Monguillot, se-
crétaire général du Gouvernement général
de ïIndochine, s'est embarqué en même
temps que M. Varenne pour revenir en
France en conaé.
l (Par dépêche Tnllopncifi.)
Le cours du riz
0-0
SAIGON
---- i octobre
((rs 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 brisures Il 75
Riz n° 2, 40 brisures 11 »
Riz 110 2, G0 'brisure* 10 30
Brisures no" I cl 2 9 70
Rrisllrrs neR a eL -1 8 35
Farines 3 05
Paddy Vinh-Lorig 7 10
Paddy Go-Gong 7 tfO
Paddy Raixau 7 20
Paddy Bac-Lieu. 7 35
Coprah 18 75
- 4..
Demain les ANNALE.s COLONIALES pu-
blieront l'article de M. IIiînry Funtamku,
député du Cantal.
La Conférence de Nagasake
etob
Partant pour la Syrie.
--0.0-
M. Henri Ponsol, le nouveau liaul-com-
missairc, s'est embarqué mardi après-midi,
à Marseille, à bord du Mariette-Pacha.
Avant son départ, M. Ponsol a fait les
déclarations suivantes aux représentants
de la presse:
Je vais pn Syrie sans avoir de programme
défini. Depuis ma niuminnlion, j'ui fait il Pa-
ris le tour de la Kyri<\ rYst-;'i-dire que je nie
suis entretenu avec, un triîs jirand nninhro de
personnalités ail courant des dlns..s de l'Orient
et bien pl-nrées pour nie documenter sur les
grands problème*» une j'aurai, à résoudre 1;1.
bns, problhmM politiques, administratifs, éco-
nomiques..le vais compléter sur place cetlo
documenta lion déifi précieuse; j'agirai ensuite.
Vous pouvez affirmer que j'espère, rester Inng-
temps là-bas el. y remplir toute une carrière,
pour le bien même de la STic. 11 importe, en
effet, d'éviter les changements trop fréquents
du représentant de la puissance mandataire.
Ln continuité est la. première condition d'une
administration profitable aux Elllls sous man-
dat.
Le Mariello-Paeha a levé l'ancre à
13 h. 15.
AU MAROC
-0-
Attribution de pouvoirs
ou
Départager nettement les attributions des
pouvoirs civil et militaire qui ont la charge de
la pacification et de l' organisation de la zone
française de I bjnpire chérifien, mettre le tout
sous la haute autorité incontestée du Rési-
dent Général de France au Maroc, fut le
principal objectif du rapport que M. Th.
ikeeg adressait le 16 juillet 1226 au Président
de la République.
Le ministre des Affaires étrangères, après
avoir pris connaissance de ce rapport, a sou-
mis au Président de la République qui l'a
signé le 30 octobre un décret publié au J.O.
de la République du 6 octobre 1926, en vertu
duquel le Commissaire Résident Général au
Maroc est responsable du maintien de l'ordre
intérieur et de la défense extérieure de l' Em-
pire chérifien.
Il dispose, à cet effet, des forces de terre
qui y sont stationnées et des forces de mer
affectées en propre à la défense du littoral.
Un officier général de l' armée de terre
exerce, sous la haute autorité du commissaire
Résident Général, le commandement supé-
rieur de toutes les forces militaires de terre,
régulières ou auxiliaires, présentes de façon
permanente ou temporaire sur le territoire,
ainsi que des services ou établissements affec-
tés à ces forces.
Il est responsable, vis-à-vis du Commissaire
Résident Général. de la préparation et de
l' exécution des mesures afférentes à l'emploi
de ces forces.
Cet officier général est nommé par décret
du Président de la République, sur la propo-
sition du ministre des Affaires étrangères et
du ministre de la Guerre, après avis du Com-
missaire Résident Général. Il porte le titre de
commandant supérieur des troupes du Maroc.
La défense du littoral du protectorat est
assurée conformément aux dispositions du dé-
cret du 12 septembre 1924 portant organisa-
tion du commandement de Ja défense du lit-
toral.
D'après ce décret, rien ne doit se passer
de grave au Maroc à l'insu du Résident Gé-
néral : tous renseignements d'ordre politique
ou militaire, relatifs à la sûreté du territoire
et à la police des frontières, sont adressés en
double et simultanément au Commissaire Rési-
dent Général et au général commandant supé-
rieur.
Nous avons noté tout particulièrement l' ar-
ticle 7 de ce décret ainsi conçu :
Aucune operution militaire ou maritime ne
peut être entreprise suns l'autorisation du com-
missaire résident général, qui en lixe le carac-
tère et le but, les modalités ui :'ndiiioi".-.r ,/v-V*-
çuliou errcctifs, comniajidt-mvi'.i. '1. !:,':'.;: ?J!:.i
obligatoirement, dan.<- ]'::' ôiirl .1 : :*.? :'- :.;":':
du (.•niiiinfmda.nl x .(, :-: .-:--:: -. 1 ôu
commandant dt* "i TdT l:',':',
Toute lu. s. li,'V::IUL,n no s'oppose-pus au
devoir qui jiKonibe a tunt commandant de for-
ces militaires de prendre, en cas d'urgence, sous
sa propre responsabilité, les mesures nécessaires
pour parer il une agression. Compte rondu de
l'incident est adiessé télégraphiquement au com-
missaire résident général el au général com-
mandant supérieur des troupes.
C'est certainement la meilleure garantie que
nous puissions avoir de la fin la plus- prochaine
des opérations militaires, que la volonté nette-
ment exprimée du Résident Général pourra ré-
duire au strict nécessaire qui assurera à la zone
placée sous notre protectorat la paix définitive
sans laquelle on ne saurait sérieusement entre-
voir la colonisation, la mise en valeur de cette
région si fertile de notre Afrique du Nord.
–-– .c.
M. Steeg à Rabat
Après avoir rendu visite au Sultan à
son passage à Casablanca, M. Slerg s'est
rendu, à llabat nit il est. arrivé dans-la soi-
rée de mardi dernier.
Au cours d'une interview, le Résident
Général a déclaré que tous ses efforts al-
laient tendre à donner une impulsion nou-
velle à la colonisation au Maroc.
Ma formule, dit-il, sera de nul'-ve. - t ,;",
superficie d»1 (erre donnée, k ,' - ^v.nl
mombre de colons \i\a'.r. :-' - l' ',,.ïl"l¡' ,d
possible, l-'i M» si.K'U' le toutes :-t':O;
forces le eol> n, cul à \n lui-mcui. ̃̃ exemple pour 'indigène.
4»
LA PAIX AU MAROC
0-0
Chez les Espagnols
Le général Sanjurio vient de paivourir -à
cheval, accompagné d'une faible eecorle, la
plus grande partie de la zone espagnole.
Parti de Telouan le 20 septembrc, le haul-
commissnire espagnol est arrivé le 1er oc-
tobre à Melilla, après avoir inspecté fontes
les tribus récemment soumises. Il a cons-
taté que le calme était, complet dans toute
cette pariic de la zone espagnole.
TROUPES COLONIALES
Service de Santé
Ont été admis à l'école du Scrvive .|. < «nié
militaire de 1-yon :
0) A 8 inscriptions : 1, 13nré.
b) A 4 inscriptions : t. lVsver/.eis, (îrimard,
Klrsciie, Larraud, Ouvezin, Memy. (îouriy.
Saint-Pau. ,.
c) Candidats P.I:,:--J. : 1. Georges Ca, il-
Harmes, Dcnaclara. I.aviron, RI), cû-Vn. i.
7.l'ers de Lnc^ivier
Le statut de Tanger
0
Informations britanniques
Le Daily Telegraph signale que les né-
gociations préliminaires relalivcb ù lu re-
vision. du statut de Tanger vont commen-
cer presque immédiatemcnt, à Paris, entre
M. liriand et M. yuinonôs de Léon, ambas-
sadeur d'Espagne. Elles seront, au début,
limitées à la France et à l'Espagne.
Le même journal rappelle que le slatul de
Tanger devant rester inlerllational, l'Es-
pagne ne peut espérer obtenir le contrôle
exclusif des douanes et de la police, et il
ajoute qu'à Londres un considère que le
choix d'un ol'licier de carabiniers italien se-
rait tuul inùilluÓ comme chef de la putice
de Tanger.
Celle dernière suggestion est assez plai-
sante.
Sur la visite de M. Steeg à Tanger
Le voyage de M. Steeg ii Tanger el le
discours qu'il a adressé aux notables de la
colonie française au consulat général de
cette ville sunl favorablement commentés
en An file terre
Selon le correspondant du Times à Tan-
ger, les paroles du résident général de
France au Maroc ont encouragé les Fran*
çais de Tanger et contribué à dissiper un
pessimisme qui s'était introduit récemment
d'une façon assez contraire aux intérôts
français.
Il n'y a personne qui ne reconnaisse ici,
déclare ce journaliste anglais, tout ce que
Tanger doit à la générosité et à l'esprit
d'initiative de la France, Si elle n'avait rien
fait d'autre que de fonder el de maintenir
les écoles et les collèges excellents où tant
d'enîunls britanniques el d'autres nationa-
lités uni été udniirublement instruits, elle
aurait mérité une gratitude universelle ;
niais elle a l'ail bien plus, el, quel que soit
le changement que l'on puisse apporter au
slatul international de Tanger, les intérêts
de la France sont assez apparents et assez
reconnais pour nu point risquer d'être né-
gligés,
Le correspondant du Daily Telegraph,
insinue que dans les pourparlers qui vont
s'engager au (Juai d Orsav sur le statut
do Tanger, l'Espagne, si cite n'obtient pas
satisfaction, sur toutes ses revendications,
demandera une conférence de toutes les
puissances qui ont participé à la conférence
d'Algésiras.
--
Les visées panitatîennes de Mussolini
-0-0--
Sous toutes réserves, nous reproduisons cette
nouvelle d'origine italienne :
Il apparaîtrait que, vers la fin du mois, à
l'occasion de l'anniversaire du fascisme, un
communiqué officiel sera publié, annonçant
l'acquisition par 1'1 la lie de la colonie portu-
gaise d'Angola pom le prix d'un milliard 250
mllir.!"_( de £ .c cr.-.:7cr.. Ldj négociations
elï .yjoirr. us -.1 y i quelque temps déjà
?c.' .V j:\-v l'e Gouvernement por-
- -
.;'l.:-'. et les pourparlers tiennent de se con-
clut e. On sait croie le Duce cherche par tous
les moyens possibles à trouver des débouchés
pour le surplus de la population italienne qui
i accroit rapidement.
Lors de l'entrcvue qu'il a eue la semaine
dernière avec si 1 Austen Chamberlain, M.
Mussolini a discuté la transaction qui vient
d'acoir lieu avec le chef du Foreign Office.
Le ministre des Ajfaires étrangères britanni-
que n'aurait fait aucune objection, et l'on af-
firme même qu'il aurait donné son approba-
tion.
Nouvelle d' autant plus surprenante que
l'Allemagne avait, au su de tous les colo-
niaux, des vues sérieuses sur l'Angola.
Notons, en onlre, .qUe les indigènes des
colonies portugaises sent avec ceux des colo-
nies françaises, le.. seuls à avoir nettement spé-
cifié leur volonté de rester sous la dépendance
de leurs patries d'adoption respectives, et l'on
ne cède plus des indigènes comme un troupeau
de bétail.
L'Angola à l'Italie ou à l'Allemagne, pour-
quoi pas au Portugal tout simplement ?
41. j
Rome, puissance maritime
M. Mussolini parlant à l'Université des
étrangers de l'érouso, s'est longuement
étendu =ur la puissance maritime de la Rome
antique sans laquelle elle n'aura pas conquis
ni conservé son empire.
Dans la. première période de l'histoire, dit
le « Ducc n, l'activité maritime de Rome
était presque nulle et en tout cas passive, car
il ne s'agissait que d'une activité maritime
marchande très modeste envers ses rivaux fu-
turs. Les Romains ne sont devenus marins
que par nécessite.
M. Mussolini ;i exposé ensuite le dévelop-
pement de l'Etat romain dan-, la péninsule
et Fcsiieurts avec Cartilage, en Sicile et sur
la mer. Le rôle de la flotte romaine était
alors d'une impoitaive toujour- grandissante
et les succès contre les Carthaginois se suc-
cédaient. L'invention des rostres, duc aux
Romains, -urprit et dérouta la science navale
de Carthago par la bataille de Milazzo, où
Duilius détruisit la légende de l'invincibilitdes Carthaginois sur mer.
M. Mussolini examina ensuite la lutte na-
vale qui suivit cette, bataille ; il rappela les
cfTcrls d'Annibal et cVA-drubal. qui passèrent
les Pyrénées et les Alpes, envahissant l'Ita-
lie. Le plan grandiose d'Annibal, qui abou-
tit a r(,s victoires bien connues, notamment
celle, de Canne-, aurait certainement réussi
si Rouie n'avait conservé la maitrise sur mer
et si la flotte, n'avait été sa meilleure dé-
fense. En effet..Vnnibal n'ayant pas pu con-
server Syracuse, et les Romains ayant recon-
quis Tarente, l'armée carthaginoise était
complètement coupée fie ca ba=;e.
La Méditerranée devint alors un lac. ro-
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
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̃^OBube–>ju> t«e ̃» Ail l– prln
La question indigène en Afrique Mineure
Le dernier numéro de l' « Afrique Fran-
çaise » contient une étude sur « la natura-
lisation et francisation des indigènes nord-
africains », digne de retenir toute notre at-
tention par un effort d'objectivité et d'im-
partialité, qui ne parvient malheureusement
pas à se dégager d'une doctrine officielle,
que perpétue la routine niais que l'expé-
rience condamne chaque jour davantage.
Le problème de la colonisation - on le
sent à travers toutes les lignes de cette
étude - est envisagé par l'auteur, d'un
point de vue étroitement nationaliste : il ne
s'agit jamais, pour lui, de savoir ce qui est
bien et bon en soi, mais ce qui est bien et
bon par rapport à « l'autorité » des Fran-
çais en Afrique.
Il part de l'idée de conquête et des droits
que crée la conquête :
« Lorsqu'un peuple, écrit-il, en subjugue
un at/tre, trois méthodes s'offrent à lui : do-
mination, assimilation, association. »
iDe ces trois méthodes, l'auteur choisit ou
plutôt s'en laisse imposer une, comme nous
nous laissons, hélas, imposer presque toutes
a nos idées » par II notre milieu D. Dédai-
gnant, a priori, « l'assimilation appliquée
à l'ensemble de nos pussessions » (on sait
que pour discréditer une idée, il n'est rien
comme d'en présenter la caricature, en une
empréhensive et simple ( !) formule) qui est
a le pain d'idéalistes irréfléchis », il adopte,
pour sa part, docilement, ce qui est, ici
comme toujours, aux yeux de la plupart, le
moindre effort et. la sagesse, « la doctrine
officielle de l'association », « fruit de no-
tre expérience coloniale », qui « se traduit
par cette formule db Waldeck-Rousseau :
Faire évoluer les indigènes dans leur civili-
sation. »
Mais, malgré sa dodlité, son sage respect
pour la doctrine officielle, l'auteur que l'on
sent intellectuellement timide, mais non
point aveugle, ne peut s'empêcher de cons-
tater le résultat lamentable de la politique
d'association, résultat logique, fatal qui,
tôt au tard, se retrouvera partout où cette
politique sera appliquée. Il constate que la
politique d'association en Tunisie, aboutit
logiquement au « destour » et il doit con-
venir : « Auprès de la politique d'associa-
tion, il y a donc place rlan.1 la. Régence pour
une politique rl'assimitntio. Petite place à
vrai dire. »
Première concession, première faiblesse,
allais-je écrire!.
Il envisage alors les diverses façons de
réaliser cette politique d'assimilation.
La naturalisation est la première. Mais,
dit justement l'auteur, «" la naturalisation
est une chose, la francisation en est une au-
tre. leur position (des naturalisés) hybride
a pour conséquence que la société quittée
les regarde sans complaisance, tandis qu'ils
font un peu figure d'intrus dans celle qu'ils
ont choisie. »
l/nntcnr s'étend pnsuite longuement sur
la méthode célèbre du cardinal Lavigeric et
de ses « Pères Blancs ». Obligé de cons-
tater, par les chiffres, la faillite évidente de
cette méthode d'assimilation - après plus
de 50 ans d'expérience, Saint-Cyprien et
Sainte-Monique furent fondés, en effet, en
3872, elle n'a pas touché, certainement,
2.000 individus - il ne se résigne pas à la
condamner et se borne à déclarer : « Si le
résultat numérique n'est pas énorme, l'en-
seignement pratique est de première impor-
tance. »
Enfin, il ne signale que pour l'accabler
d'abord de son mépris, celle qui repose sur
l'interpénétration économique.
Sans doute/ de 1914 à T924, 338.000 in-
digènes sont partis d'Algérie pour Marseille
et plus de 100.000, en immense majorité
kabyles, y sont restés. « Chiffre non négli-
geable » concède l'auteur, en unfc formule
qui prête à notre sçurire, quand nous pen-
sons que, de la même plume, il disait, timi-
dement, quelques lignes plus haut, parlant
des 31 familles qui restent, aujourd'hui, des
50 installées à Saint-Cyprien et Sainte-Mo-
nique en 1872 ; « Si le résultat numéri-
que n'est pas énorme. »
- Mais si le chiffre des 338.000 indigènes,
venus d'Algérie en France n'est point né-
gligeable. il est inquiétant, on le sent bien.
« Ces sirlis qui défrayent la chronique cri-
minelle de France n, « inférieurs comme
travail », « tourmentés par une frénésie gé-
nésique », « déracinés », « vagabonds et
dangereux », « ces tire-au-flanc de nos usi-
nes », cette « écume des sidis 1) n'ont, on le
sent à. toutes ses épithètes, que la sympathie
très méprisante de notre « colonisateur 1).
Il approuve, naturellement, le décret prési-
dentiel du 4 août T926 et la création d'une
t commune mixte », à Paris. A propos de
cette dernière monstruosité juridique et de
rette colossale erreur politique, il écrit
même une phrase qui vaut - jugez-en lin
long poème : « Il est légitime que l'Al-
gérie - exerce et prolonge en France sur ses
indigènes une tutelle analogue à celle de
VTtalic sur ses nationaux (lui passent à
l'étranger. » Mais il doit, finalement, oon-
réder que « si, grâce à ces mesures, sont éli-
minés les inconvénients précités, l'émigra-
tion se résoudra en un bien général. »
Pour moi, je demeure convaincu que la
politique d'assimilation sur le terrain éco-
nomique, social et politique, largement et
loyalement comprise - avec toutes les mo-
dalités que comporte la diversité des milieux
politiques et le degré de leur évolution so-
ciale est la seule qui, peut, aujourd'hui,
en Afrique mineure nous éviter d'insurmon-
tables difficultés.
En 1920, dans mon petit livre de « l'Afri-
que et la Paix de Versailles » ce petit
livre, si soigneusement oublié dans les mi-
lieux du « Comité de l'Afrique française »
qu'un de ses plus éminents collaborateurs,
en citant un passage se contentait de dési-
gner son auteur par cette référence un peu
vague : « un Français érudit » j'écrivais :
« Parmi ces erreurs, notons, par exem-
ple, la politique de cOIISolidatiOIl des auto-
rités indigènes traditionnelles, là même où
leur crédit diminuait et devenait douteux et
celle d'un enseignement indigène s'adressant
presque exclusivement à une élite, c'est-à-
dire à des cllcfs dépouillés par nous de leur
autorité ou à des apprentis chefs. On conso-
lide par là les éléments d'opposition à notre
action coloniale, on prépare notre élimina-
tion plus ou moins éloignée au profit des an-
ciens ou de nouveaux chefs indigènes. Les
Abdel Malek en Algérie, comme les
Si Abllel Aziz Taalbi et ses « Jeunes Tuni-
siens » sont les seuls bénéficiaires possibles
de cette politique de protectorat, qui risque-
rait de nous conduire aux pires catastrophes,
si on ne la répudiait hardiment, pour reve-
nir à la saine et traditionnelle doctrine de
la colonisation civilisatrice sur les bases
mêmes de notre propre civilisation. »
Je n'ai rien r renier de ce que j'écrivais
alors.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, protos-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
(le Lyon.
- <«♦»
Le - coton de nos Colonies
-O-Q--
Bien qu'il n'existe pas d' organisation per-
mettant une évaluation précise de la récolte
du coton dans nos colonies, on peut estimer la
production de la dernière campagne à plus de
6.000 tonnes. Cette production se décompose
ainsi : Sénégal, 948.357 kilos ; Soudan,
84.484 kilos ; Guinée, 65.542 kilos ; Côte
d'Ivoire, 262.824 kilos; Dahomey, 1.200.000
kilos; logo, 917.575 kilos; Tchad, 1.062
kilos; Madagascar, 4.166 kilos; Guade-
loupe, 5.303 kilos ; Indo-Chine, 3.394.256
kilos; Nouvelle-Calédonie, 110.964 kilos.
Il est évident que) le résultat obtenu est en-
core insuffisant si l'on considère les besoins de
l'industrie métropolitaine qui consomme envi-
ron 350.000 tonnes par an. Ce résultat est
néanmoins très encourageant si l'on rappro-
che les chiffres de la dernière campagne et
ceux des campagnes précédentes. En Afrique
occidentale, )a production atteint aujourd'hui
2.000 tonnes contre 288 tonnes en 1913 et
506 tonnes en 1922. 11 convient, bien entendu,
de redoubler d' efforts pour développer notre
culture cotonnière dans nos colonies, et surtout
en A. O. F., aui pourrait assurer en grande
partie le ravitaillement de notre industrie.
On comprendra l'immense intérêt que nous
avons à réaliser un tel programme si l'on songe
que, l'an dernier, nos achats de coton à
l'étranger se sont élevés à près de 4 milliards.
Oui. Mais. ce que; l'on ne nous dit pas
ou plutôt que l'Administration ne nous dit pas
c'est le peu de secours qu'elle accorde aux en-
treprises privées qui ont atteint à peu près le
maximum des sacrifices qu' elles ont consentis
pour mettre sur pied leurs exploitations.
C'est tout au moins une des doléances d'une
des plus importantes firmes cotonnières de l' A.
O. F.
Pour résoudre en son entier le problème co-
tonnier. il faut donc que l'administration ap-
puie de son mieux les entreprises privées
quelles qu' elles soient.
Monof,
| 4.
La foire de Marowày
O-u-
La foire qui s'est tenue pour la troisième
fois à Maroway les 14, 15 et 16 août der-
niers, a obtenu un grand succès, comme les
années précédentes, malgré que l'épidémie
de peste qui sévissait à Majunga ait-empêché
bien des indigènes de cette ville de s'y ren-
dre. Un concours agricole doté de 3.000 fr.
de prix avait été organisé. Les riziculteurs
ont été très intéressés par les échantillons de
paddy et de riz exposés. JJe l'avis unanime,
cette région peut fournir des riz de luxe ap-
préciés en France. Mais il faudra prendre
les mesures nécessaires pour amener l'indi-
gène à pratiquer une sévère sélection des se-
mences.
:(..es bœufs et porcs de boucherie furent
aussi très remarqués. Le chiffre d'affaires
traitées dans ces trois journées atteint six
cent mille francs. A noter qu'une journée or-
ganisée au profit de la contribution volon-
taire pour le redressement du franc a pro.
duit 35.000 francs.
-– aie, –-
En l'honneur des soldais sud-Ilritaills
-O
Le général 1-lerlzog, premier ministre sud-nfri-
cain. arrivé fi Londrcs, se rendra dimanche
prochain en Franco pour assister A l'innuurn.
tion du momrmcnl élevé au bois Delvillc à la
mémoire dos soldats sud-africains tombés au
cours de la grande guerre.
Bon sens et réglementation
en matière fiscale
---0-0-
On l'a dit souvent : le bon sens,
en notre bon pays de Frallce, finit
toujours par triomPller. Nous en
trouvons encore une fois la preuve dans la
question de la taxe d'abatage à Madagascar.
Daus la Grande lie tout animal abattu paie
un droit fixe ; le paiement est constaté par
la remise d'un tic/ut. Toute peau qui ciro
cule dans Vile ou qui en sort, doit être
accompagnée de son ticket. Voilà le règle-
ment évidemment très simple appliqué de-
puis longtemps à Madagascar. Dans la pra-
tique ça ne va pas aussi bien. Comment obli-
ger un indigène qui désire abattre un bœuf
à faire auparavant - car le règlement veut
que la taxe soit acquittée avant le sacrifice
- plusieurs heures de marche pour acheter
un ticket au chef de canton voisin seul dé-
tenteur desdits tickets. Aussi l'habitude a
été vite prise d'abattre sans tic/let. Le pre-
mier acquéreur de la peau fraîche retient
5 francs, prix de la taxe, sur la valeur de
la peau. Le second, en général un asiatique
fait de même. Et ainsi toujours sans
ticket la peau arrive dans un grand centre
ou le commerçant exportateur paye d'un
coup plusieurs taxes.
Un jour, le Directeur des Financc s el e la
Colonie se fâcha. Des sanctions jurent pré-
vues contre les délinquants. Cela n'arran-
geait rien, car il aurait fallu une police nom-
breuse et active pour verbaliser, faire de
nouveaux « taratasses » (papiers) et il s'agis-
sait de convaincre avant tout les autorités
dans la brousse qui voyaient la question au-
trement qu'à Tananarivt,
Tout de même en 1923 ou 1924, la Diru-
tion des Finances s'avisa de demander aux
chefs de province leur avis sur cette question.
illais, prévoyant bien ce qui allait se passer,
elle eut l'astuce de leur dire : « Faites bien
attention que « ce n'est pas la peau qui est
« frappée d'une taxe mais l'abatage de
« Vanimal. » C'était cousu de fil blanc.
Les réponses n'en furent pas influencées,
La question y était vue du côté exclusive-
ment pratique que voici : les peaux ne pou-
vant être einployées telles qu'elles sont on
vendues à des tanneurs en vue de l'utilisa-
tion sur place, ou exportées, par suite, pas
de dissimulatiolt possible : io On établit mi
contrôle de toutes les peaux entrant dans nn
établissement industriel de la Colonie pour
l'utilisation sur place et on fait payer men-
suellement les taxes sur les peaux entrées -
tout comme on le fait pour les fabriques de
conserves et de viande; 20 on charge le Ser-
vice des Douanes de percevoir la taxe sur
toute peau sortant de la Colollie.
illais ç'eût été trop simple, le caractère
de Vimpôt fÛt été changé, etc. nref, 011
maintint en l'aggravlll, la réglementation
antérieure. Une comptabilité très compliquée
fut créée qu'encaissèrent, une fois de plus les
chefs de Districts. Et, fait imprévu, de lIom-
breux tickets faux furent fabriqués et ven-
dus. En conséquence, toutefois, la Direction
des Finances, si nous en croyons un journal
local commence à entendre raison. Elle af-
firme qu'elle n'a jamais clé opposée au paie-
ment de la taxe à la sortie de la Colonie ou
à l'entrée à l'usine.
Oui, mais le principe sacré de la taxe qui
frappe l'abatage et non la peau! Enfin,
attendons philosophiquement le jour où un
pouvoir acceptera de dire franchement :
« Je me suis trompé D.
La nouvelle réglementation aura encore un
avantage important : elle fera disparaître un
texte impossible à appliquer et qui pouvait
cependant donner lieu à des tracasseries inu-
tiles. Or, il y a un principe que nos Admi-
nistrations devraient ne jamais perdre de
vue : ne jamais faire de règlement impossi-
ble à appliquer. Avec la mentalité fruste de
nos indigènes cela est toujours exploité
comme une victoire contre notre autorité.
Lucien Gasparin.
Député de la Réunion.
o» -
Mœurs sud » africaines
Mariage presque parisien
Salomon Paramount, roi des Zoulous, a
célébré, l'autre jour, à Johannesburg, avec
solennité et pompe, son quarantième ma-
riage. Ce sera son dernier, ainsi que le lui
a fait entendre le clergyman, car Salomon et
sa quarantième épouse sont chrétiens. La bé-
nédiction nuptiale a été donnée par ledit
clergyman. La mariée et toutes les demoi-
selles d'honneur étaient habillées à l'euro-
péenne. La jeune femme portait une cou-
ronne de fleurs d'oranger, une robe de soifc
bleue et un long voile. Le marié était su-
perbe RIVee un chapeau haut de forme, une
jaquette à la dernière mode et une jolie
canne à pomme d'or, don du prince de
Galles.
Les mariés posèrent leurs mains réunies
sur la Bible et la foule les acclama. Le trous-
seau de la mariée provenait de magasins de
Durban, c'était tout ce qu'on avait pu trou.
ver de plus beau et de plus riche dans cette
ville sud-africaine.
Il y avait sans doute pour le cortège un
opérateur de cinéma.
Lundi : lire l'nrtklc de M. MARIO Rous-
TAN, ancien sons-secrétaire de la Marine
marchande, sénateur de l'Hérault.
Dépêches de l'Indochine
-
Les conséquences des inondations
Les inondations et les pluies persistantes
sur tout le delta tonkinois ont entraîné une
diminution de la production agricole ; elles
rendent aussi les échanges commerciaux
très difficiles et ont déterminé une hausse
des prix sur t'ensemble des produits ali-
mentaires, notamment sur le riz. Les cultu-
res secondaires ont été également délais-
sées, par suite de l'inclémence du temps.
Dans l'ensejtible, les terrains détrempés
donnent peu d'espérances de production.
Les mines de fer
L'Ambassadeul' de France à Tokio a
conféré avec M. Fuiisawa,miuistre du Com-
merce au sujet des mines de fer indochi-
noises auxquelles des firmes particulières
japonaises s'intéressent.
Au Conseil du Gouvernement
Le Conseil du Gouvernement de l'Indo-
chine a tenu le 22 courant, deux séances
plénières et a approuvé les comptes admi-
nistratifs de tous les budgets de 1925 et les
projets de budget des administrations lo-
cales pour 1027 ; il a abordé l'examen du
tJ'Udyet général des chapitres des dépenses.
Kermesse
Samedi 2 octobre, dans le Parc du Palais
du Gouvernement Général à Saigon, excep-
tionnellement ouvert au public, une bril-
lante kermesse très réussie a eu lieu en
faveur des inondés du Tonkin.
Le départ de M. Varenne
Le Gouverneur Général, Alexandre Va-
renne, se rendant en mission en France,
s'est embarqué dimanche soir à bord du
paquebot- Angora qui a levé Cœn vrë le 4 au
matin. Les notabilités françaises et indi-
gènes de Saigon et Cholon ainsi que de
nombreuses personnes habitant les pro-
vinces sont venues avant l'embarquement,
dans le salon de l'agcnce des Messageries
Mal'itimes, présenter au chef de la Colo-
nie et à Mme Varenne, leurs souhaits res-
pectueux et empressés de bon séjour et
leurs vœux de prompt retour. Celte éio-
quente manifestation de sympathie fut una-
nimc. De tous les points de la Colonie sont
parvenus de chaleureux témoignages d'at-
tacTwment, notamment des adresses éma-
nant des Chambres des représentants du
peuple et de nombreux groupements fran-
çais et indigènes. Son Excellence NfJl yen-
Thiu-Bai, premier ministre d'Annam et son
Allasse Rot/ale, le prince Monivong, lils
aîné du roi du Cambodge, exprimèrent au
nom de leurs souverains la gratitude de
VAnnam et du Cambodge. Le Gouverneur
Général par intérim M. Pasquier, qui a pris
ses fonctions le A, a envoyé au Gouverneur
Général Varenne le télégramme suivant ;
« Au moment oii vous quittez temporaire-
Il ment l'lntlochlnr, je vous adresse ŒIt
« nom de la Colonie mus vœux d. heureux
« voyage et de fécond séjour en France où
« vous allez travailler pour la. prospérité
« et l'essor du pays. Mes souhaits respec-
« tueux vont aussi à Mme Varenne. Tous
« les Français el les Indigènes gardent le
» souvenir de 1o, Française au grand ccrur
« qui a voulu avec- vous se pencher, pour
« les secourir, sur toutes les misères hu-
it maines. »
M. Monguillot part aussi
M. te Ilésirlcnt Sllpérieur Monguillot, se-
crétaire général du Gouvernement général
de ïIndochine, s'est embarqué en même
temps que M. Varenne pour revenir en
France en conaé.
l (Par dépêche Tnllopncifi.)
Le cours du riz
0-0
SAIGON
---- i octobre
((rs 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 brisures Il 75
Riz n° 2, 40 brisures 11 »
Riz 110 2, G0 'brisure* 10 30
Brisures no" I cl 2 9 70
Rrisllrrs neR a eL -1 8 35
Farines 3 05
Paddy Vinh-Lorig 7 10
Paddy Go-Gong 7 tfO
Paddy Raixau 7 20
Paddy Bac-Lieu. 7 35
Coprah 18 75
- 4..
Demain les ANNALE.s COLONIALES pu-
blieront l'article de M. IIiînry Funtamku,
député du Cantal.
La Conférence de Nagasake
etob
Partant pour la Syrie.
--0.0-
M. Henri Ponsol, le nouveau liaul-com-
missairc, s'est embarqué mardi après-midi,
à Marseille, à bord du Mariette-Pacha.
Avant son départ, M. Ponsol a fait les
déclarations suivantes aux représentants
de la presse:
Je vais pn Syrie sans avoir de programme
défini. Depuis ma niuminnlion, j'ui fait il Pa-
ris le tour de la Kyri<\ rYst-;'i-dire que je nie
suis entretenu avec, un triîs jirand nninhro de
personnalités ail courant des dlns..s de l'Orient
et bien pl-nrées pour nie documenter sur les
grands problème*» une j'aurai, à résoudre 1;1.
bns, problhmM politiques, administratifs, éco-
nomiques..le vais compléter sur place cetlo
documenta lion déifi précieuse; j'agirai ensuite.
Vous pouvez affirmer que j'espère, rester Inng-
temps là-bas el. y remplir toute une carrière,
pour le bien même de la STic. 11 importe, en
effet, d'éviter les changements trop fréquents
du représentant de la puissance mandataire.
Ln continuité est la. première condition d'une
administration profitable aux Elllls sous man-
dat.
Le Mariello-Paeha a levé l'ancre à
13 h. 15.
AU MAROC
-0-
Attribution de pouvoirs
ou
Départager nettement les attributions des
pouvoirs civil et militaire qui ont la charge de
la pacification et de l' organisation de la zone
française de I bjnpire chérifien, mettre le tout
sous la haute autorité incontestée du Rési-
dent Général de France au Maroc, fut le
principal objectif du rapport que M. Th.
ikeeg adressait le 16 juillet 1226 au Président
de la République.
Le ministre des Affaires étrangères, après
avoir pris connaissance de ce rapport, a sou-
mis au Président de la République qui l'a
signé le 30 octobre un décret publié au J.O.
de la République du 6 octobre 1926, en vertu
duquel le Commissaire Résident Général au
Maroc est responsable du maintien de l'ordre
intérieur et de la défense extérieure de l' Em-
pire chérifien.
Il dispose, à cet effet, des forces de terre
qui y sont stationnées et des forces de mer
affectées en propre à la défense du littoral.
Un officier général de l' armée de terre
exerce, sous la haute autorité du commissaire
Résident Général, le commandement supé-
rieur de toutes les forces militaires de terre,
régulières ou auxiliaires, présentes de façon
permanente ou temporaire sur le territoire,
ainsi que des services ou établissements affec-
tés à ces forces.
Il est responsable, vis-à-vis du Commissaire
Résident Général. de la préparation et de
l' exécution des mesures afférentes à l'emploi
de ces forces.
Cet officier général est nommé par décret
du Président de la République, sur la propo-
sition du ministre des Affaires étrangères et
du ministre de la Guerre, après avis du Com-
missaire Résident Général. Il porte le titre de
commandant supérieur des troupes du Maroc.
La défense du littoral du protectorat est
assurée conformément aux dispositions du dé-
cret du 12 septembre 1924 portant organisa-
tion du commandement de Ja défense du lit-
toral.
D'après ce décret, rien ne doit se passer
de grave au Maroc à l'insu du Résident Gé-
néral : tous renseignements d'ordre politique
ou militaire, relatifs à la sûreté du territoire
et à la police des frontières, sont adressés en
double et simultanément au Commissaire Rési-
dent Général et au général commandant supé-
rieur.
Nous avons noté tout particulièrement l' ar-
ticle 7 de ce décret ainsi conçu :
Aucune operution militaire ou maritime ne
peut être entreprise suns l'autorisation du com-
missaire résident général, qui en lixe le carac-
tère et le but, les modalités ui :'ndiiioi".-.r ,/v-V*-
çuliou errcctifs, comniajidt-mvi'.i. '1. !:,':'.;: ?J!:.i
obligatoirement, dan.<- ]'::' ôiirl .1 : :*.? :'- :.;":':
du (.•niiiinfmda.nl x .(, :-: .-:--:: -. 1 ôu
commandant dt* "i TdT l:',':',
Toute lu. s. li,'V::IUL,n no s'oppose-pus au
devoir qui jiKonibe a tunt commandant de for-
ces militaires de prendre, en cas d'urgence, sous
sa propre responsabilité, les mesures nécessaires
pour parer il une agression. Compte rondu de
l'incident est adiessé télégraphiquement au com-
missaire résident général el au général com-
mandant supérieur des troupes.
C'est certainement la meilleure garantie que
nous puissions avoir de la fin la plus- prochaine
des opérations militaires, que la volonté nette-
ment exprimée du Résident Général pourra ré-
duire au strict nécessaire qui assurera à la zone
placée sous notre protectorat la paix définitive
sans laquelle on ne saurait sérieusement entre-
voir la colonisation, la mise en valeur de cette
région si fertile de notre Afrique du Nord.
–-– .c.
M. Steeg à Rabat
Après avoir rendu visite au Sultan à
son passage à Casablanca, M. Slerg s'est
rendu, à llabat nit il est. arrivé dans-la soi-
rée de mardi dernier.
Au cours d'une interview, le Résident
Général a déclaré que tous ses efforts al-
laient tendre à donner une impulsion nou-
velle à la colonisation au Maroc.
Ma formule, dit-il, sera de nul'-ve. - t ,;",
superficie d»1 (erre donnée, k ,' - ^v.nl
mombre de colons \i\a'.r. :-' - l' ',,.ïl"l¡' ,d
possible, l-'i M» si.K'U' le toutes :-t':O;
forces le eol> n, cul à \n lui-mcui. ̃̃
4»
LA PAIX AU MAROC
0-0
Chez les Espagnols
Le général Sanjurio vient de paivourir -à
cheval, accompagné d'une faible eecorle, la
plus grande partie de la zone espagnole.
Parti de Telouan le 20 septembrc, le haul-
commissnire espagnol est arrivé le 1er oc-
tobre à Melilla, après avoir inspecté fontes
les tribus récemment soumises. Il a cons-
taté que le calme était, complet dans toute
cette pariic de la zone espagnole.
TROUPES COLONIALES
Service de Santé
Ont été admis à l'école du Scrvive .|. < «nié
militaire de 1-yon :
0) A 8 inscriptions : 1, 13nré.
b) A 4 inscriptions : t. lVsver/.eis, (îrimard,
Klrsciie, Larraud, Ouvezin, Memy. (îouriy.
Saint-Pau. ,.
c) Candidats P.I:,:--J. : 1. Georges Ca, il-
Harmes, Dcnaclara. I.aviron, RI), cû-Vn. i.
7.l'ers de Lnc^ivier
Le statut de Tanger
0
Informations britanniques
Le Daily Telegraph signale que les né-
gociations préliminaires relalivcb ù lu re-
vision. du statut de Tanger vont commen-
cer presque immédiatemcnt, à Paris, entre
M. liriand et M. yuinonôs de Léon, ambas-
sadeur d'Espagne. Elles seront, au début,
limitées à la France et à l'Espagne.
Le même journal rappelle que le slatul de
Tanger devant rester inlerllational, l'Es-
pagne ne peut espérer obtenir le contrôle
exclusif des douanes et de la police, et il
ajoute qu'à Londres un considère que le
choix d'un ol'licier de carabiniers italien se-
rait tuul inùilluÓ comme chef de la putice
de Tanger.
Celle dernière suggestion est assez plai-
sante.
Sur la visite de M. Steeg à Tanger
Le voyage de M. Steeg ii Tanger el le
discours qu'il a adressé aux notables de la
colonie française au consulat général de
cette ville sunl favorablement commentés
en An file terre
Selon le correspondant du Times à Tan-
ger, les paroles du résident général de
France au Maroc ont encouragé les Fran*
çais de Tanger et contribué à dissiper un
pessimisme qui s'était introduit récemment
d'une façon assez contraire aux intérôts
français.
Il n'y a personne qui ne reconnaisse ici,
déclare ce journaliste anglais, tout ce que
Tanger doit à la générosité et à l'esprit
d'initiative de la France, Si elle n'avait rien
fait d'autre que de fonder el de maintenir
les écoles et les collèges excellents où tant
d'enîunls britanniques el d'autres nationa-
lités uni été udniirublement instruits, elle
aurait mérité une gratitude universelle ;
niais elle a l'ail bien plus, el, quel que soit
le changement que l'on puisse apporter au
slatul international de Tanger, les intérêts
de la France sont assez apparents et assez
reconnais pour nu point risquer d'être né-
gligés,
Le correspondant du Daily Telegraph,
insinue que dans les pourparlers qui vont
s'engager au (Juai d Orsav sur le statut
do Tanger, l'Espagne, si cite n'obtient pas
satisfaction, sur toutes ses revendications,
demandera une conférence de toutes les
puissances qui ont participé à la conférence
d'Algésiras.
--
Les visées panitatîennes de Mussolini
-0-0--
Sous toutes réserves, nous reproduisons cette
nouvelle d'origine italienne :
Il apparaîtrait que, vers la fin du mois, à
l'occasion de l'anniversaire du fascisme, un
communiqué officiel sera publié, annonçant
l'acquisition par 1'1 la lie de la colonie portu-
gaise d'Angola pom le prix d'un milliard 250
mllir.!"_( de £ .c cr.-.:7cr.. Ldj négociations
elï .yjoirr. us -.1 y i quelque temps déjà
?c.' .V j:\-v l'e Gouvernement por-
- -
.;'l.:-'. et les pourparlers tiennent de se con-
clut e. On sait croie le Duce cherche par tous
les moyens possibles à trouver des débouchés
pour le surplus de la population italienne qui
i accroit rapidement.
Lors de l'entrcvue qu'il a eue la semaine
dernière avec si 1 Austen Chamberlain, M.
Mussolini a discuté la transaction qui vient
d'acoir lieu avec le chef du Foreign Office.
Le ministre des Ajfaires étrangères britanni-
que n'aurait fait aucune objection, et l'on af-
firme même qu'il aurait donné son approba-
tion.
Nouvelle d' autant plus surprenante que
l'Allemagne avait, au su de tous les colo-
niaux, des vues sérieuses sur l'Angola.
Notons, en onlre, .qUe les indigènes des
colonies portugaises sent avec ceux des colo-
nies françaises, le.. seuls à avoir nettement spé-
cifié leur volonté de rester sous la dépendance
de leurs patries d'adoption respectives, et l'on
ne cède plus des indigènes comme un troupeau
de bétail.
L'Angola à l'Italie ou à l'Allemagne, pour-
quoi pas au Portugal tout simplement ?
41. j
Rome, puissance maritime
M. Mussolini parlant à l'Université des
étrangers de l'érouso, s'est longuement
étendu =ur la puissance maritime de la Rome
antique sans laquelle elle n'aura pas conquis
ni conservé son empire.
Dans la. première période de l'histoire, dit
le « Ducc n, l'activité maritime de Rome
était presque nulle et en tout cas passive, car
il ne s'agissait que d'une activité maritime
marchande très modeste envers ses rivaux fu-
turs. Les Romains ne sont devenus marins
que par nécessite.
M. Mussolini ;i exposé ensuite le dévelop-
pement de l'Etat romain dan-, la péninsule
et Fcsiieurts avec Cartilage, en Sicile et sur
la mer. Le rôle de la flotte romaine était
alors d'une impoitaive toujour- grandissante
et les succès contre les Carthaginois se suc-
cédaient. L'invention des rostres, duc aux
Romains, -urprit et dérouta la science navale
de Carthago par la bataille de Milazzo, où
Duilius détruisit la légende de l'invincibilit
M. Mussolini examina ensuite la lutte na-
vale qui suivit cette, bataille ; il rappela les
cfTcrls d'Annibal et cVA-drubal. qui passèrent
les Pyrénées et les Alpes, envahissant l'Ita-
lie. Le plan grandiose d'Annibal, qui abou-
tit a r(,s victoires bien connues, notamment
celle, de Canne-, aurait certainement réussi
si Rouie n'avait conservé la maitrise sur mer
et si la flotte, n'avait été sa meilleure dé-
fense. En effet..Vnnibal n'ayant pas pu con-
server Syracuse, et les Romains ayant recon-
quis Tarente, l'armée carthaginoise était
complètement coupée fie ca ba=;e.
La Méditerranée devint alors un lac. ro-
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