Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-10-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 octobre 1926 05 octobre 1926
Description : 1926/10/05 (A27,N152). 1926/10/05 (A27,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397201p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Qûlontcilcs
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Le déclin du panislamisme
- ..- .'! «t
Le panislamisme subit-il une crise analo-
fe à celle qui affecta l'Europe chrétienne
à la fin du moyen âge? Et les différents
groupements politiques qui étaient réunis
JOUS la bannière de Mahomet vont-ils se
disperser et mener une existence totalement
indépendante? A vrai dire, les Etats dont
l'ensemble constitue le monde musulman,
n'avaient jamais formé un tout bien uni et
bien homogène. Mais il y avait entre eux,
à défaut de lien politique, un lien moral
puissant. Le sultan Abdul Hamid, pendant
Jes trente années de son règne, avait fait des
efforts soutenus pour aviver dans les pays
islamiques le sentiment qu'ils étaient tous
solidaires et qu'ils devaient suivre les con-
seils et les suggestions que le Commandeur
des croyants leur envoyait de Constanti-
nople.
Le sultan espérait créer ainsi un instru-
ment diplomatique formidable qu'il utilise-
rait dans ses démêlés avec les puissances
occidentales. L'Allemagne, qui n'avait pres-
que pas de mahométans dans ses possessions
coloniales, le confirmait dans cette convic-
tion, espérant posséder ainsi un moyen d'ac-
tion redoutable contre l'Angleterre et la
France, qui, elles, étaient de grandes puis-
sances musulmanes. Le calcul n'était pas,
du reste, absolument faux, comme 1 ont
prouvé certains incidents dont nos colonies
furent le théâtre pendant la guerre. Et l'on
ne peut pas soutenir que les efforts d'Abdul
Hamid aient é*4 vains.
Mais la situation est-elle restée la même
et le sentiment national s'est-il développé au
point que les divers pays qui suivent la re-
ligion de Mahomet se considèrent comme
autant d'Etats émancipés d'une tutelle
Commune?
Une réponse péremptpire est impossible.
La réalité n'est pas aussi nette qu'on a ten-
dance à se l'imaginer. Gardons-nous d'être
trop affirmatifs aussi bien dans un sens que
Clans l'autre. Et c'est facile à comprendre.
Les changements 'dans la vie ; des Etats ne
sont jamais aussi complets que les esprits
trop amoureux de simplicité se plaisent à
se le figurer. pans ce domaine, pas plus
que dans d'autres, la nature ne fait pas de
saut. De^ états moraux et politiques oppo-
sa coexistent dans l'âme et les institutions
des peuples. L'un finit toujours par refou-
ler 1 autre et par l'emporter complètement.
Mais cette déchéance et ce triomphe sont
l'oeuvre du temps et ne deviennent, bien
lOuvent, définitifs qu'après de longs siècles.
L'unité chrétienne a bien été rompue à
l'époque de la Réforme et de la Renais-
sance, mais on la voit se réformer, occasion-
nellement il est vrai, plusieurs siècles après,
et la mentalité chrétienne n'a-t-elle pas ins-
piré d'une façon variable, mais indiscutable,
Jusqu'au traité 4 Lausanne exclusivement,
les- relations de la diplomatie européenne
avec la Turquie I ,'
Aussi donc sont-ce plutôt des indications
que des réponses catégoriques que 1 on peut
donner à la question posée? Il s'agit, en
aomme, de marquer l'état d'une évolution
qui a commençé, qui s'efct accélérée sous
l'influence de causes externes, mais qui est
loin d'être terminée.
Le congrès œcuménique de l'Islam qui se
tint au Caire en mai dernier et qui marque
.-.me date décisive dans les destinées du
panislamisme est une des manifestations
les plus intéressantes des changements qui
nous occupent.
On n'a pas oublié les conditions dans
lesquelles il fut convoqué par des
docteurs égyptiens. Le gouvernement d' An-
Sora venait de déposer le sultan-khalife
lehmed VI et de décider son expulsion et
celle de sa famille, du territoire sur lequel
,* né durant de
ses ancêtres et lui avaient régné durant de
lonp siècles. L'Islam n'avait plus de chef
suprême. Les musulmans égyptiens se mon-
trèrent fort inquiets de pareille situation et
décidèrent d'y parer au plus tôt. A leur
appel les délégués de treize pays, allant de
Java au Maroc et représentant 136 millions
de croyants, se réunirent dans l'université
'd'Al Ahzar. Seule, la Turquie n'était pas
représentée.
Des discussions fort longues s'établirent,
en vue de définir le khalifat, entre les
partisans de la tradition et les libéraux qui
voulaient tenir compte des besoins du mo-
ment et de l'évolution des esprits. Les tra-
ditionnalistes entendaient faire proclamer
le khalife, maître spirituel et temporel des
croyants, mais leurs prétentions rencontrè-
rent une opposition telle qu'ils durent y re-
noncer. Et alors l'on proposa de se rallier
à l'idée d'une organisation intermusulmane
comportant un comité central, où seraient
représentés tous les Etats mahométans, et des
comités régionaux veillant à l'application
des prescriptions religieuses. Le congrès se
sépara sans avoir procédé à la nomination
de 'l'organisme central, laissant au congrès
suivant, le soin de terminer rceuvre qu'il
n'avait pas pu mener à bien ou même 'V,
choisir éventuellement un khalife?
Y aura-t-il de nouveau un khalife? La
chose est peu vraisemblable. Aux rivalités
qui existent au suiet des prérogatives de ce
; chef religieux, s ajoutent les compétitions
des différents chef. d'Etats musulmans. A
côté des partisans de Mehmed VI, il faut
compter ceux du roi d'Egypte Fouad et
ceux du sultan du Wedjed Ibn Séoud.
Mehmed VI a pour lui le prestige d'un long
passé dynastique, mais cela ne suffit cer-
tainement pas. Quant à Fouad, il est bien
le chef politique d'un Etat peuplé et riche
et dont la prospérité va s'accroissant d'an-
née en année. Mais il n'est pas, à propre-
ment parler, indépendant. Et l'appui de
l'Angleterre n'ajoute rien à ses chances de
rétablir sur les bords du Nil, l'ancien pou-
voir religieux des Palimites.
La protection anglaise,n'est pas toujours
favorable aux princes musulmans sur les-
quels elle s'étend. L'histoire du roi Hussein
le montre d'une façon remarquable. L'ami-
tié du Foreign Office ne l'empêcha pas
d'être détrôné ainsi que son fils Ali, par le
chef des Wahabites, Ibn Seoud.
Ibn Seoud réunit, lui, un grand nombre
de suffrages, et, à ce point de vue, il l'em-
porte sur ses rivaux, mais l'opposition qu'il
rencontre est cependant très forte et il n'est
pas à prévoir qu'il finisse par-en triompher.
Elle est à la fois d'ordre politique et d'or-
dre religieux. Les Wahabites sont considérés
par beaucoup de musulmans comme des hé-
térodoxes, à la façon dont les protestants
sont jugés par les -- catholiques. Et. d'autre
part, - l'Angleterre le combat âprement.
Ces désaccords entre les partisans du
khalifat sont fort graves et ils sont sus.
ceptibles d'en empêcher la restauration.
D'un autre côté, le plus grand Etat mu-
sulman indépendant, dont les victoires sur
la Grèce, soldat. de l'Angleterre, ont accru
le prestige consacré par le traité de Lau-
sanne, est délibérément hostile à cette ins-
titution. La Turquie de Mustapha Kemal
se modernise. Elle adopte les institutions
européennes. Non seulement elle en accepte
les usages vestimentaires, mais elle tend
également à introduire dans sa législation
les principes de la civilisation occidentale
et à réaliser l'Etat lalque, c'est-à-dire en
dehors et au-dessus des formes religieuses.
Voilà qui est important.
Les mêmes principes inspirent sa politi-
que à l'égard des autres Etats musulmans 1
elle ne cherche pas à maintenir sa souverai-
neté morale sur eux. Ses relations sont dé-
gagées de toute préoccupation confession-
nelle. Les traités passés avec l'Afghanistan,
avec la Perse, l'accord conclu avec l'Irak,
les négociations engagées avec Ibn Séoud,
le marquent d'une manière indiscutable.
Mustapha Kemal s'attache à compenser par
des combinaisons purement politiques, la
perte de l'influence religieuse que le khali-
fat avait value durant de longs siècles à la
Tllrnllip
Telle nous apparaît la situation présente.
L'évolution se continuera-t-elle d'une façon
normale, ou bien une régression est-elle à
envisager? L'avenir seul pourra nous le
dire. La. première des hypothèses, restant
malgré tout la plus vraisemblable.
Mais, même si elle se réalise, la politique
des puissances européennes devra rester pru-
dente et ne pas se laisser aller à abuser de
leurs forces. Car, si la solidarité religieuse
marque un certain flécbissement, un autre
sentiment a fait son apparition qui oppo-
sera à leur impérialisme, un obstacle aussi
redoutable que la religion et qu'il ne faut
pas sousestimer.
Henry Fontanier,
Député du CMl41
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commlstfon
des Colmies - -------
-– 8..
Dépêches de l'Indochine
--0-0--
Le retour de M. Varenne
M. Varenne, Gouverneur Général de l'In-
dochine, s'est embarqué hier pour la
France, à bord de l'Angers.
Accord douanier
Le Gouvernement de Tokio a décidé de
poursuivre la réalisation du vœu émis A
la conférence du Pacilique, totrehant, no,
tamment, la conclusion de Vaccord doua-
nier avec l'Indochine.
(Par dépêohe Indopacift.)
..1. !'
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
00
La musaraigne du Sénégal, tant H est
vrai qu'on a souvent besoin d'un Diua petit
que soi, sauverait l'homme d'un des maux
les plus cruels qui l'affligent.
Cette souris porte un epirochète dont la
virulence, étudiée par M. Constant Mathie,
directeur de l'Institut Pàsteur de Dakar,
serait, ainsi que l'exptiquait hier M. Mes-
nil en séance de l'Académie des sciences,
favorable aux paralytiques généraux.
nSPAHT
o»
Ponsot, haut commissaire de la Répu-
bUtlle française en Syrie, parti hier soir
comme nous l'avions annonce, est arrivé ce
matin à Marseille..
M. PoDIOt. qui est accompagné dans son
vovaropar MM. Drouin et Lafond, a été se
lue hier sur le quai de la gare de Lyon par
de nombreuses personnalités. On remarquait
parmi celles-ci M. Henry de Jouvenel, an-
l cien haut commissaire en Syrie, qui adressa
ses souhaits cordiaux à son successeur
SÛ.fLE..B'
DE L'INDOCQINE
GG :.t
•i
Les indigènes (VIndochine les
plus respectueux de Vautorité fran-
çaise élèvent la voix et protestent
contre certains gaspillages dont le budget
de leur pays a été victime.
le lis dans l'Ere Nouvelle de Saigo",
journal rédigé en français par des linnanti•
tes, des doléances qui sont les unes légitimes,
les autres discutables.
Quand l'Ere Nouvelle s'élève cofttre les
50 millions de piastres (tout près d'un mil-
liard de francs) que coûtent les fonction-
naires français, eue a tort. Peut-être y au-
rait-il quelques réductions à opérer, et en-
tore. Mais dans Vensemble, le chiffre d'un
milliard de francs n'est atteint que par la
baisse du franc vis-à-vis de la piastre, et il
est asses logique que la colonie paie son
administration et participe à sa dépense.
Peut-on également regretter les 2 millions
de piastres utilisés par VIndocJdne au Yun-
nam. Nous ne le croyons pas. C'est là une
dépense impériale et qui doit servir la -
ntt iuêocmmoise: >V1
Les 20. millions de francs avancés par
Indochine aux colonies du Pacifique sont
un acte de solidarité colonialev et les Annales
'Coloniales ont dit en leur temps ce qu'elles
pensaient de ce geste logique de la part de
VIndochine, métropole du PaÛfique.
Mais là où nous sommes pleinement d'ac-
cord avec l'Ere Nouvelle, c'est pour réprou-
ver, au cas où cela serait vrai - et nous vou-
drions être plus amplement informés des
dépenses qui auraient pu être faites rue
Oudinot (aménagement de certains locaux
du Ministère des Colonies) sur les fonds de
voyage en France de l'empereur d'Annam
Kai Dinh, c'est surtout pour réclamer des
éclaircissements sur ce mtllton de piastres
(20 millions de francs) qui auraient été ver-
sés par l'Indochine pour couvrir les frais de
la représentation française (A. Briand-Sar-
raut) à la conférence de Washington.
il me semble que si les faits sont vérifiés
et confirmés, il y a là un abus intolérable
tontre lesquels les Annamites et aussi tous
les Français de là-bas et d'ici ont le droit
de protester. Comme participation à des. dé-
penses somptuaires, le chiffre est vraiment
trop fort de café, mais ce doit être dès rfà-
eontars destinés à diminuer la haute person-
nalité de M. Albert Sarraut au moment où
beaucoup fartent de son retour à Hanoi.,
D'aucuns même dans les milieux les mieux
tnformés s'élèvent contre la dispersion de
nos efforts aux quatre coins de l'univers et
prétendent même que nos colonies nous coû-
tent des sommes exorbitantes.
C'est encore une légende qu'il faut dé-
truire.
Outre l'énorme apport de richesses géné-
rales et particulières que les colonies offrent
à la métropole et dont le budget profite
directement ou indirectement il y a des
concours financiers insoupçonnés en France,
comme ceux signalés par l'Ere Nouvelle. Ils
choquent quelquefois les autochtones, surtout
en Indochine, où ils sont d'une tradition,
d'une éducation et d'une instruction supé-
rieures.
Il serait meilleur d'afficher franchement
certaines contributions qui pourraient être
volontaires et tomberaient dans les caisses
de l'Etat que de les soutirer pour des cas
discutables. <̃:
Nous pouvons être certains, en tout cas,
que M. Léon Perrier, comme ministre des
Colonies, ne susciterait ni ne tolérerait les
pratiques signalées par VEre Nouvelle, et
que M. Alexandre Varenne, compte Gou-
verneur Général de VIndochine, serait le
dernier à s'y prêter.
Marcel Raedel
TROUBLE-FÊTE
00
La commune d'Ebba-Ksour (Tunisie) avait
organisé le mieux du monde sa fête patro-
nale.
te 25 et le 26 septembre, se déroula un
programme joliment varié. Il comprenait,
outre les traditionnels apéritifs-concerts, des
courses de chevaux et de bicyclettes, une re-
traite aux flambeaux, une fantasia.. des jeux
divers, un match fie football, un feu d'arti-
fice, deux grands bals et jusqu'à un concours
de manille.
Grâce au dévouement et à l'activité dès
organisateurs, gens d'esprit et de coeur, la
petite commune connut, deux jours durant,
une atmosphère de fête absolument char-
mante.
Il y eut cependant un incident fâcheux.
Des Italiens, enragés mussolinistes, trouvé-
rent de mauvais goût que l'on jouât la MIiIt-
teUlaise et l'hymne beylical et non l'hymne
fasciste. Le propriétaire de la salle des fêtes
déclara qu'il eût refusé son local plutôt que
de laisser imposer l'exécution de ce morceau,
et le Comité pria les perturbateurs de l'aller
jouer à Tripoli, non sans ajouter : « Nous
sommes les maîtres chez nous. »
L'incident n'eut d'ailleurs pas d'autre
suite. L'on en peut conclure : A quelque
chose malheur est bon. Les mussolinistes
d'Ebba-Ksour furent, en effet, ramenés à un
juste sentiment des réalités, et cela prouve
que lorsque les Français savent s'en donner
la peine avec bonne humeur et fermeté, ils
savent remettre à leur place leurs hôtes quels
qu'ils soient.
Le statut de Tanger
––0-0––
,. Désir de la Colonie française
Au coursl de la réception de la colonie
française par M. Steeg, M. MeriUoil, con-
sul de France a exprimé au résident gé-
néral le désir de la colonie française de
voir maintenir le statut actuel de Tanger ;
il a a jouté que la stabilité politique est la
condition essentielle du développement de
la ville.
Le point de vue espagnol
Le gouvernement espagnol a publié une
notre importante et dépourvue d"amblguTM
sur la question de Tantfer. où il déclare
notamment : - ,
Quelques journaux ont envisagé la possibilité
de l'extension de la question de Tanger en
dehors de la sphère des trois nations les plus
directement intéressées. Sans doute, il est à es-
pérer que cette question puisse être ainsi réglée
d'une manière satisfaisante ; mais les circons-
tances seules en décideront. t-i en réclamant ce
qu'elle croit être son droit et les moyens de
remplir sa mission dans le protectorat. l'Espa-
gne ne parvenait pas à s'assurer la position qui
lui semble indispensable, amour-propre et égoïs-
me mis à. part, elle n'hésiterait pas à s'atta-
quer au problème de manière à permettre une
solution définitive. Notre ambassadeur à Paris
va rentrer sous peiPà Madrid pour y recevoir
des instructions et les premières conversations
commenceront très prochainement.
M. Steeg à Tanger
M. Steeg a débarqué hier à 5 heures du
paquebot Anfa, qui a fait escale à Tanger.
Il a été reçu sur le quai par les autorités
françaises et les représentants du sultan.
Le résident général s'est rendu ensuite au
consulat de France, où il a reçu la colonie
française qui lui a été présentée par le con-
sul de France, Af. Aferitton.
Sur tout le parcours, les maisons étaient
pavoisées, et M. Steeg a reçu un accueil
chaleureux des populations française et in-
digène.
Recette marocaine
pour faire naître l'amour
<>-O
Dans Magie et Religion, du regretté
Edmond Doutté, nous avons lu cette recette
marocaine pour faire naître l'amour.
Prenez un peu do terre qui ait été sous les
pieds de la personne dont vous voulez forcer
les sentiments et un peu de ses cheveux, ainsi
qu'un petit morceau de son vêtement ; placez la
terre dans ce morceau d'étoffe que vous nouerez
avec les cheveux en récitant les noms de la
lune sept cent sept fois. L'opération sera faite
à l'heure de Vénus, sous la constellation du
Taureau, un mercredi ; après chaque centaine
de mots récités vous direz : « O. une Telle,
aeoorde ton amour à un Tel. comme Zolclka a
aimé Joseph, sur lui soit le salut ! Je jette sur
toi l'amour et le feu dévorant de la passion. »
Dès que vous aurez Uni les incantations, encensez
avec de l'ohbnn ; ensuite enterrez le nouet dans
la tombe d'un mort qui est inconnu. L'amour ne
fera que croitre entre la femme et l'homme qui
auront été l'objet de cette opération magique. »
La mosquée de Londres
Dimarichc dernier a eu lieu à South
Shields, au eud-oûeat de Londres, l'inaugu-
ration de la première mosquée érigée en
Grando-lirelagne. L'émir Faïçal, second fils
du roi Ibn Séoud devait présider cette cé-
rémonie, mais au dernier moment, il a en-
voyé une lettre d'excuses à ses coreligion-
naires, dans laquelle il ne fournit aucune
raison de son absence. On prétend que le
roi, Ibn Séoud lui aurait défendu d'assister
il cette inauguration.
Sa place a été prise par le cheikh Abd el
Kader.
.00e
Un sêrÎellamec à la religion cerni.
Le Gouvernement d'Angora a décidé la
suppression des harems et de la polygamie.
C'en sera fini désormais, éçfit M. Adrien
Vely, dans le Gaulois, des mariages multi-
ples et des divorces faciles. Le code civil
helvétique, adopté par l'Assemblée nationale
d'Angora, a pris torce dès aujourd'hui et
templace la vieille loi mahométane qui, de-
puis des siècles, régissait les relations fami-
liales.
Constantinople s'en accommode peut-être.
Mais qu'en pense-t-on dans le vieux Stam-
boul et à Angora même..? Elle est peut-être
moins appréciée par les hommes et aussi par
les femmes que ne le désirerait le Gouverne-
ment. car elle va bouleverser de fond en
combie les agréables usages d'un collecti.
visme patriarcal. Assurément, les divorces et
les mariages contractés sous la vieille loi
musulmane seront valides, et les nouveaux
ménages à cinq ne disparaîtront que par voie
d'extinction naturelle.
Mais ensuite, d'après le - nouveau code, les
divorces deviendront affaire de tribunaux,
devant lesquels les hommes et les femmes
jouiront de droits égaux. En outre, la biga-
mie deviendra un crime punissable de cinq
années d'emprisonnement.
Cliacun devra avoir sa chacune, telle sera
la commune obligation. Et ce ne sera certes
pas une mince révolution que celle qui aura
fait passer tout une nation du régime du
plus grand multiple commun à celui du plus
petit commun diviseur.
« 1..
L'eecacln de la Méditerranée
Ainsi que nous l'avions annoncé, la croi-
Bière de l'escadre de la Méditerranée, sous
le commandement de l'amiral Violette a
quitté Toulon hier matin pour visiter les
Çvrln de la Corse, de l'Algérie et de la
Tunune.
M'a.
la culture dl COI DI Il DI Do leI en 1926
Lorsqu'en 1924, ce qu'on a justement
nommé < la faim de coton » se fit sentir dans
la métropole, le Dahomey qui, jusque-là,
fournissait, bon an mal an, à l'exportation,
ses 250 à 300 tonnes de fibres de qualité
passable, décida de faire un sérieux effort
pour améliorer la qualité et augmenter la
quantité du coton produit. Un programme
complet d'action s'étendant sur une période
de plusieurs années fut étudié et mis aussi-
tôt en application.
Avant d entrer dans les détails de ce pro-
gramme, voyons tout de suite ce que furent
ses résultats.
En 1924, le Dahomey exportait 321 ton-
nes de fibres payées aux indigènes, 1.930.000
francs; en 1925 l'exportation atteignait 680
tonnes payées 4.760.000 francs; enfin, en
1926, le coton acheté par les exportateurs
atteint 1.02 5 tonnes pour lesquelles il a été
versé 9 millions de francs aux indigènes. Si
l'on y ajoute les 175 tonnes de fibres qu'uti-
lisent au minimum les tissages locaux, on
voit que la production de 1926 ne sera pas
moindre que 1.200 tonnes.
Quant aux résultats obtenus au point de
vue de la qualité, nous nous contenterons de
citer la communication faite à l'Académie
d'Agriculture par le principal consommateur
de coton du Dahomey, le directeur des usi-
nes Kcechlin :
« La qualité des filés que l'on peut obtenir
avec le coton du Dahomey est nettement
supérieure à celle des filés faits avec le coton
d'Amérique ordinaire. La fibre du Dahomey,
assez rude, a de très grandes qualités de
longueur et de résistance..
QueUes ont été les méthodes employées
pour obtenir ces résultats?
La région cotonnière cotpmence au Daho-
mey sur les 100 derniers kilomètres de la
voie - ferrée et s'étend à 500 kilomètres au
nord du terminus du chemin de fer.
Faire augmenter dans ces régions la pro-
duction cotonnière n'était qu'une partie du
problème, il fallait en assurer le transport
à bas prix ; or, à l'état brut, la production
de 1926 représente 3.800 tonnes, dont une
partie doit parcourir 500 kilomètres pour
atteindre la voie ferrée. Pour cela, les deux
grandes artères desservant l'est et l'ouest de
la colonie, une fois mises en état de sup-
porter un trafic intense, furent reliées par
un -- système de routes en arrêtes de poisson
aux centres de production.
Mais il fallait mieux encore: le transport
du coton brut sur graines entraine celui de
70 de matières inertes, sans compter qu'il
faut remonter une partie de ces graines aux
centres de cultures pour les semailles. Il
restait donc encore à créer une série d'usines
d'égrenage desservant tous les principaux
centres de production.
Le commerce, agissant en parfait accord
avec l'administration et suivant les indica-
tions qui lui furent fournies, répartit dans le
Dahomey une série d'usines, l'Association
Cotonnière Coloniale vint compléter ce ré-
seau en créant deux usines modèles à grand
débit et munies des tout derniers perfection-
nements ; enfin, l'administration établit elle.
même une usine à Parahoué, débouché de
l'une des - plus belles régions cotonnières du
Dahomey dont M. le Dr Forbes, le spécia-
liste bien connu, écrivait après un voyage
d'inspection qu'on y trouvait « la meil-
leure culture indigène vUe jusqu'ici en A.
O. F. »
Voici, d'ailleurs, la liste des emplacements
de ces usines avec les noms des firmes qui
les exploitent.
i Il Cotonou, t usine de la Société du
Haut-Ogooué ;
20 et 3° Bohicon, 2 usines à l'Association
Cotonnière et Valla et Richard ;
40 Parahoué, 1 usine au Service local ;
5" Dassa-Zoumé, 1 usine à Valla et Ri-
chard ;
6° et 7° Savalou, 2 usines à la Société du
Haut-Ogooué et Walkden;
8° et 90 Djougou, 2 usines à Valla et
Richard et Société du Haut-Ogoué;
10°, nO, 12° Parakou, 3 usines, l'une a
la Société Commerciale et Industrielle de
la côte d'Afrique, l'autre à l'Association
cotonnière; la troisième à la Société du
Haut-Ogooué (usiné mobile sur camion) ;
13° N'Dali, 1 usine à la Société du Haut
Ogooué ;
14° Kandi, 1 usine à la Maison Aubert.
L'examen de cette nomenclature montre
que, partout, le coton étant égrené aux cen-
tres de production, les tra jets parcourus par
le coton brut sont réduits au minimum. D'où
une diminution des frais de transport qui a
permis au commerce d'offrir à l'indigène des
prix rémunérateurs.
De plus, la répartition des usines permet-
tant de cantonner les semences dans les ré-
gions qui les ont produites, offre le moyen
d'améliorer la qualité et le rendement des
cotons par le triage répété des graines opéré
aux usines d'égrenage.
Le Dahomey se divise en effet, au point
de vue cotonnier, en trois régions a chacune
desquelles convient un coton différent :
i Il La région d'Abomey et le sud du Cer.
cle de Savalou où réussit bien le Gossypium
Barbadense, sous sa forme Sea-Tsland;
20 Le Moyen-Dahomey entre les 8* et ioP
degrés auquel convient le G. Peruvianum
(variété acclimatée) ;
3° Enfin le Nord-Dahomey, du 10e degré
au Niger, où sont cultivées des variétés de
G. Punctatum et G. Hirsutum à courts cy-
cles végétatifs.
Des triages opérés sur les semences, des
sélections de masse dans les champs, l'ap-
port de semences sélectionnées permettront
en quatre ou cinq ans d'obtenir dans cha-
que région et à l'état pur la variété qui lui
convient.
C'est en procédant avec méthode et con-
tinuité, en améliorant en même temps et dans
la même proportion tous les facteurs de la
production qu'on a pu obtenir une progres-
sion continue et durable de cette production.
De plus, grâce aux conditions réalisées, le
commerce ayant pu offrir partout des prix
intéressants pour l'indigène, celui-ci n'a eu
besoin que d'être convaincu et jamais con-
traint pour accroître - sa production.
Enfin, tout en augmentant considérable-
ment les surfaces cultivées, en faisant face
aux besoins de ma\p-d'œuvre des usines et
des transports, en créant de nombreuses
routes, on a pu, grâce à la sagesse qui avait
présidé a l'établissement du plan d'action,
laisser aux cultures vivrières les bras qui leur
étaient nécessaires. Ainsi, la prospérité qui
règne au Dahomey n'a pas eu pour contre-
partie des famines qui ne manqueraient pas
de succéder à une augmentation brillante au-
tant qu'éphémère des cultures industrielles
si cette augmentation était obtenue sans mé-
thode au lieu d'être la conséquence d'un tra-
vail patient et méthodique.
PHILATÉLIE
Chine (bureaux français)
Un 1900, les timbres à 0 fr. 25 manquant au
bureau de Shanghai, le Consul de France auto.
rise la transformation de 3.000 timbres do 1 fr.
en timbres de 0 fr. 25 par surcharge.
Le tirage fut sans doute bien île 3.000 ; mais
Il circule au moins 10 fois uutant. d'imitations ;
aussi co timbre, tenu en suspicion par les col-
lectionneurs sérieux, vaut-il foo à 150 fmncs, a
peine.
En 1901 au moment do l'affaire des Boxers,
après le siège des Légations, c'est le bureau de
Pékin qui surcharge d'une nouvelle valeur en
« cents » son stock do 25 centimes noir sur
rose. Quatre surcharges sont ainsi créées :
.t -;otit iiinsl ci-éées :
2 cents, tirage UOO. valeur 500 Tr. : cents,
tirage 000, valeur 800 fv. : 0 cents, tirage 900,
valeur 500 fr. ; 10 cents, tirage 2.400, valeur
150 francs.
Cette surcharge est rouge, jnais on connait lo
16 cents, avec surcharge noire, valmir 2 à
3.000 francs. n--_- - -
En 1902. les bureaux français en Chine, reçoi-
vent des timbres préparés et émis spécialement
à leur intention. Ils sont du type des timbres
qui. à l'époque, avaient cours en France ; mais
portent dans un cartouche, la légende CI Chine ».
Très peu de temps en cours, cette série qui
va du 5 centimes au 5 francs, est recherchée par
les collectionneurs, lîlle vaut environ 300 fr.,
dans lesquels le 5 fr. eut ru à lui eeul pour la
moitié.
Lois. Décrets, Arrêtés
Décret du 28 septembre 1926 portant régle-
mentation du Domaine à Madagascar.
Décret du 30 septembre 1926 portant réor-
ganisation de la Chambre d'Agriculture
de la Réunion.
Décret du 27 septembre 1926 portant attri-
bution de frais de premier établissement
et d'indemnités de représentation et de
tournées au lieutenant-gouverneur ou à
l'administrateur supérieur de l'archipel
des Comores. - -
Décret du 30 septembre 1926 fixant à partir
du 1er janvier 1925 le taux d'intérêt ap-
plicable aux avances faites par l'Etat
après cette date à la Compagnie du Che-
min de fer Franco-Ethiopien de Djibouti
à Addis-Abeba.
Aux termes de ce décret, le taux d'intérêt
applicable, jusqu'à complet reiivboursement à
la partie des avances faites par l'Etat à la
Compagnie du Chemin de fer Franco-Ethiopien
de Djibouti a Addis-Aboba, postérieurement
au 1er janvier 1925, correspondant d'après les
les stipulations de l'article 2 de l'avenant du
7 décembre 1915 au service (intérêts et amor-
tissement) des obligations omises après le
1er janvier 1915, est fixé à sept pour cent l'an
\< /o}-
[J. 0. du 4 octobre 1926.)
-080-
Un algérien se défend
Maskri Akli hen Saïd, chauffeur, dcnioiv.
rnnt à Asnièrcs, s'étant enivré avec trois
individus monte en taxi avec eux. Ils lui
volent son portefeuille contenant 700 fr.
tNfnskri se défend en frappant l'un d'eux
d'un coup de couteau mortel. Les deux au-
trois individus se sont enfuis.
Les allégations de l'Algérien paraissent
être l'expression de la vérité. On ne com-
prendrait pas que deux de aes compa-
gnons aient fui s'ils avaient la conscience
tranquille. Toutefois le magistrat a invité
l'Arabe à rester à sa disposition jusqu'au
moment où l'enquête qu'il a commencée
aura donné de nouvelles précisions.
Le brigadier Pottin, de la brigade Spt-
ciale, a été chargé de retrouver les deux
autres agresseurs de Maskri Akli.
D'AUTRES CAMBRIOLENT
Parmi la bande de cambrioleurs prise
dans le coup de filet de la police à Clichy.
se trouvent deux Algériens : Ahd-el-Aziz
ben Aluned et Amar M'bank, demeurant
tous deux à Genneviiliers.
Les Annales Qûlontcilcs
- JOUIUML QUOTIDIEN
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Ofe^abNwliM (MM laiimai4»|Mlitfé«lMplMlpMi MHÉM
Le déclin du panislamisme
- ..- .'! «t
Le panislamisme subit-il une crise analo-
fe à celle qui affecta l'Europe chrétienne
à la fin du moyen âge? Et les différents
groupements politiques qui étaient réunis
JOUS la bannière de Mahomet vont-ils se
disperser et mener une existence totalement
indépendante? A vrai dire, les Etats dont
l'ensemble constitue le monde musulman,
n'avaient jamais formé un tout bien uni et
bien homogène. Mais il y avait entre eux,
à défaut de lien politique, un lien moral
puissant. Le sultan Abdul Hamid, pendant
Jes trente années de son règne, avait fait des
efforts soutenus pour aviver dans les pays
islamiques le sentiment qu'ils étaient tous
solidaires et qu'ils devaient suivre les con-
seils et les suggestions que le Commandeur
des croyants leur envoyait de Constanti-
nople.
Le sultan espérait créer ainsi un instru-
ment diplomatique formidable qu'il utilise-
rait dans ses démêlés avec les puissances
occidentales. L'Allemagne, qui n'avait pres-
que pas de mahométans dans ses possessions
coloniales, le confirmait dans cette convic-
tion, espérant posséder ainsi un moyen d'ac-
tion redoutable contre l'Angleterre et la
France, qui, elles, étaient de grandes puis-
sances musulmanes. Le calcul n'était pas,
du reste, absolument faux, comme 1 ont
prouvé certains incidents dont nos colonies
furent le théâtre pendant la guerre. Et l'on
ne peut pas soutenir que les efforts d'Abdul
Hamid aient é*4 vains.
Mais la situation est-elle restée la même
et le sentiment national s'est-il développé au
point que les divers pays qui suivent la re-
ligion de Mahomet se considèrent comme
autant d'Etats émancipés d'une tutelle
Commune?
Une réponse péremptpire est impossible.
La réalité n'est pas aussi nette qu'on a ten-
dance à se l'imaginer. Gardons-nous d'être
trop affirmatifs aussi bien dans un sens que
Clans l'autre. Et c'est facile à comprendre.
Les changements 'dans la vie ; des Etats ne
sont jamais aussi complets que les esprits
trop amoureux de simplicité se plaisent à
se le figurer. pans ce domaine, pas plus
que dans d'autres, la nature ne fait pas de
saut. De^ états moraux et politiques oppo-
sa coexistent dans l'âme et les institutions
des peuples. L'un finit toujours par refou-
ler 1 autre et par l'emporter complètement.
Mais cette déchéance et ce triomphe sont
l'oeuvre du temps et ne deviennent, bien
lOuvent, définitifs qu'après de longs siècles.
L'unité chrétienne a bien été rompue à
l'époque de la Réforme et de la Renais-
sance, mais on la voit se réformer, occasion-
nellement il est vrai, plusieurs siècles après,
et la mentalité chrétienne n'a-t-elle pas ins-
piré d'une façon variable, mais indiscutable,
Jusqu'au traité 4 Lausanne exclusivement,
les- relations de la diplomatie européenne
avec la Turquie I ,'
Aussi donc sont-ce plutôt des indications
que des réponses catégoriques que 1 on peut
donner à la question posée? Il s'agit, en
aomme, de marquer l'état d'une évolution
qui a commençé, qui s'efct accélérée sous
l'influence de causes externes, mais qui est
loin d'être terminée.
Le congrès œcuménique de l'Islam qui se
tint au Caire en mai dernier et qui marque
.-.me date décisive dans les destinées du
panislamisme est une des manifestations
les plus intéressantes des changements qui
nous occupent.
On n'a pas oublié les conditions dans
lesquelles il fut convoqué par des
docteurs égyptiens. Le gouvernement d' An-
Sora venait de déposer le sultan-khalife
lehmed VI et de décider son expulsion et
celle de sa famille, du territoire sur lequel
,* né durant de
ses ancêtres et lui avaient régné durant de
lonp siècles. L'Islam n'avait plus de chef
suprême. Les musulmans égyptiens se mon-
trèrent fort inquiets de pareille situation et
décidèrent d'y parer au plus tôt. A leur
appel les délégués de treize pays, allant de
Java au Maroc et représentant 136 millions
de croyants, se réunirent dans l'université
'd'Al Ahzar. Seule, la Turquie n'était pas
représentée.
Des discussions fort longues s'établirent,
en vue de définir le khalifat, entre les
partisans de la tradition et les libéraux qui
voulaient tenir compte des besoins du mo-
ment et de l'évolution des esprits. Les tra-
ditionnalistes entendaient faire proclamer
le khalife, maître spirituel et temporel des
croyants, mais leurs prétentions rencontrè-
rent une opposition telle qu'ils durent y re-
noncer. Et alors l'on proposa de se rallier
à l'idée d'une organisation intermusulmane
comportant un comité central, où seraient
représentés tous les Etats mahométans, et des
comités régionaux veillant à l'application
des prescriptions religieuses. Le congrès se
sépara sans avoir procédé à la nomination
de 'l'organisme central, laissant au congrès
suivant, le soin de terminer rceuvre qu'il
n'avait pas pu mener à bien ou même 'V,
choisir éventuellement un khalife?
Y aura-t-il de nouveau un khalife? La
chose est peu vraisemblable. Aux rivalités
qui existent au suiet des prérogatives de ce
; chef religieux, s ajoutent les compétitions
des différents chef. d'Etats musulmans. A
côté des partisans de Mehmed VI, il faut
compter ceux du roi d'Egypte Fouad et
ceux du sultan du Wedjed Ibn Séoud.
Mehmed VI a pour lui le prestige d'un long
passé dynastique, mais cela ne suffit cer-
tainement pas. Quant à Fouad, il est bien
le chef politique d'un Etat peuplé et riche
et dont la prospérité va s'accroissant d'an-
née en année. Mais il n'est pas, à propre-
ment parler, indépendant. Et l'appui de
l'Angleterre n'ajoute rien à ses chances de
rétablir sur les bords du Nil, l'ancien pou-
voir religieux des Palimites.
La protection anglaise,n'est pas toujours
favorable aux princes musulmans sur les-
quels elle s'étend. L'histoire du roi Hussein
le montre d'une façon remarquable. L'ami-
tié du Foreign Office ne l'empêcha pas
d'être détrôné ainsi que son fils Ali, par le
chef des Wahabites, Ibn Seoud.
Ibn Seoud réunit, lui, un grand nombre
de suffrages, et, à ce point de vue, il l'em-
porte sur ses rivaux, mais l'opposition qu'il
rencontre est cependant très forte et il n'est
pas à prévoir qu'il finisse par-en triompher.
Elle est à la fois d'ordre politique et d'or-
dre religieux. Les Wahabites sont considérés
par beaucoup de musulmans comme des hé-
térodoxes, à la façon dont les protestants
sont jugés par les -- catholiques. Et. d'autre
part, - l'Angleterre le combat âprement.
Ces désaccords entre les partisans du
khalifat sont fort graves et ils sont sus.
ceptibles d'en empêcher la restauration.
D'un autre côté, le plus grand Etat mu-
sulman indépendant, dont les victoires sur
la Grèce, soldat. de l'Angleterre, ont accru
le prestige consacré par le traité de Lau-
sanne, est délibérément hostile à cette ins-
titution. La Turquie de Mustapha Kemal
se modernise. Elle adopte les institutions
européennes. Non seulement elle en accepte
les usages vestimentaires, mais elle tend
également à introduire dans sa législation
les principes de la civilisation occidentale
et à réaliser l'Etat lalque, c'est-à-dire en
dehors et au-dessus des formes religieuses.
Voilà qui est important.
Les mêmes principes inspirent sa politi-
que à l'égard des autres Etats musulmans 1
elle ne cherche pas à maintenir sa souverai-
neté morale sur eux. Ses relations sont dé-
gagées de toute préoccupation confession-
nelle. Les traités passés avec l'Afghanistan,
avec la Perse, l'accord conclu avec l'Irak,
les négociations engagées avec Ibn Séoud,
le marquent d'une manière indiscutable.
Mustapha Kemal s'attache à compenser par
des combinaisons purement politiques, la
perte de l'influence religieuse que le khali-
fat avait value durant de longs siècles à la
Tllrnllip
Telle nous apparaît la situation présente.
L'évolution se continuera-t-elle d'une façon
normale, ou bien une régression est-elle à
envisager? L'avenir seul pourra nous le
dire. La. première des hypothèses, restant
malgré tout la plus vraisemblable.
Mais, même si elle se réalise, la politique
des puissances européennes devra rester pru-
dente et ne pas se laisser aller à abuser de
leurs forces. Car, si la solidarité religieuse
marque un certain flécbissement, un autre
sentiment a fait son apparition qui oppo-
sera à leur impérialisme, un obstacle aussi
redoutable que la religion et qu'il ne faut
pas sousestimer.
Henry Fontanier,
Député du CMl41
Secrétaire de la Commission
des Affaires Etrangères
membre de la Commlstfon
des Colmies - -------
-– 8..
Dépêches de l'Indochine
--0-0--
Le retour de M. Varenne
M. Varenne, Gouverneur Général de l'In-
dochine, s'est embarqué hier pour la
France, à bord de l'Angers.
Accord douanier
Le Gouvernement de Tokio a décidé de
poursuivre la réalisation du vœu émis A
la conférence du Pacilique, totrehant, no,
tamment, la conclusion de Vaccord doua-
nier avec l'Indochine.
(Par dépêohe Indopacift.)
..1. !'
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
00
La musaraigne du Sénégal, tant H est
vrai qu'on a souvent besoin d'un Diua petit
que soi, sauverait l'homme d'un des maux
les plus cruels qui l'affligent.
Cette souris porte un epirochète dont la
virulence, étudiée par M. Constant Mathie,
directeur de l'Institut Pàsteur de Dakar,
serait, ainsi que l'exptiquait hier M. Mes-
nil en séance de l'Académie des sciences,
favorable aux paralytiques généraux.
nSPAHT
o»
Ponsot, haut commissaire de la Répu-
bUtlle française en Syrie, parti hier soir
comme nous l'avions annonce, est arrivé ce
matin à Marseille..
M. PoDIOt. qui est accompagné dans son
vovaropar MM. Drouin et Lafond, a été se
lue hier sur le quai de la gare de Lyon par
de nombreuses personnalités. On remarquait
parmi celles-ci M. Henry de Jouvenel, an-
l cien haut commissaire en Syrie, qui adressa
ses souhaits cordiaux à son successeur
SÛ.fLE..B'
DE L'INDOCQINE
GG :.t
•i
Les indigènes (VIndochine les
plus respectueux de Vautorité fran-
çaise élèvent la voix et protestent
contre certains gaspillages dont le budget
de leur pays a été victime.
le lis dans l'Ere Nouvelle de Saigo",
journal rédigé en français par des linnanti•
tes, des doléances qui sont les unes légitimes,
les autres discutables.
Quand l'Ere Nouvelle s'élève cofttre les
50 millions de piastres (tout près d'un mil-
liard de francs) que coûtent les fonction-
naires français, eue a tort. Peut-être y au-
rait-il quelques réductions à opérer, et en-
tore. Mais dans Vensemble, le chiffre d'un
milliard de francs n'est atteint que par la
baisse du franc vis-à-vis de la piastre, et il
est asses logique que la colonie paie son
administration et participe à sa dépense.
Peut-on également regretter les 2 millions
de piastres utilisés par VIndocJdne au Yun-
nam. Nous ne le croyons pas. C'est là une
dépense impériale et qui doit servir la -
ntt iuêocmmoise: >V1
Les 20. millions de francs avancés par
Indochine aux colonies du Pacifique sont
un acte de solidarité colonialev et les Annales
'Coloniales ont dit en leur temps ce qu'elles
pensaient de ce geste logique de la part de
VIndochine, métropole du PaÛfique.
Mais là où nous sommes pleinement d'ac-
cord avec l'Ere Nouvelle, c'est pour réprou-
ver, au cas où cela serait vrai - et nous vou-
drions être plus amplement informés des
dépenses qui auraient pu être faites rue
Oudinot (aménagement de certains locaux
du Ministère des Colonies) sur les fonds de
voyage en France de l'empereur d'Annam
Kai Dinh, c'est surtout pour réclamer des
éclaircissements sur ce mtllton de piastres
(20 millions de francs) qui auraient été ver-
sés par l'Indochine pour couvrir les frais de
la représentation française (A. Briand-Sar-
raut) à la conférence de Washington.
il me semble que si les faits sont vérifiés
et confirmés, il y a là un abus intolérable
tontre lesquels les Annamites et aussi tous
les Français de là-bas et d'ici ont le droit
de protester. Comme participation à des. dé-
penses somptuaires, le chiffre est vraiment
trop fort de café, mais ce doit être dès rfà-
eontars destinés à diminuer la haute person-
nalité de M. Albert Sarraut au moment où
beaucoup fartent de son retour à Hanoi.,
D'aucuns même dans les milieux les mieux
tnformés s'élèvent contre la dispersion de
nos efforts aux quatre coins de l'univers et
prétendent même que nos colonies nous coû-
tent des sommes exorbitantes.
C'est encore une légende qu'il faut dé-
truire.
Outre l'énorme apport de richesses géné-
rales et particulières que les colonies offrent
à la métropole et dont le budget profite
directement ou indirectement il y a des
concours financiers insoupçonnés en France,
comme ceux signalés par l'Ere Nouvelle. Ils
choquent quelquefois les autochtones, surtout
en Indochine, où ils sont d'une tradition,
d'une éducation et d'une instruction supé-
rieures.
Il serait meilleur d'afficher franchement
certaines contributions qui pourraient être
volontaires et tomberaient dans les caisses
de l'Etat que de les soutirer pour des cas
Nous pouvons être certains, en tout cas,
que M. Léon Perrier, comme ministre des
Colonies, ne susciterait ni ne tolérerait les
pratiques signalées par VEre Nouvelle, et
que M. Alexandre Varenne, compte Gou-
verneur Général de VIndochine, serait le
dernier à s'y prêter.
Marcel Raedel
TROUBLE-FÊTE
00
La commune d'Ebba-Ksour (Tunisie) avait
organisé le mieux du monde sa fête patro-
nale.
te 25 et le 26 septembre, se déroula un
programme joliment varié. Il comprenait,
outre les traditionnels apéritifs-concerts, des
courses de chevaux et de bicyclettes, une re-
traite aux flambeaux, une fantasia.. des jeux
divers, un match fie football, un feu d'arti-
fice, deux grands bals et jusqu'à un concours
de manille.
Grâce au dévouement et à l'activité dès
organisateurs, gens d'esprit et de coeur, la
petite commune connut, deux jours durant,
une atmosphère de fête absolument char-
mante.
Il y eut cependant un incident fâcheux.
Des Italiens, enragés mussolinistes, trouvé-
rent de mauvais goût que l'on jouât la MIiIt-
teUlaise et l'hymne beylical et non l'hymne
fasciste. Le propriétaire de la salle des fêtes
déclara qu'il eût refusé son local plutôt que
de laisser imposer l'exécution de ce morceau,
et le Comité pria les perturbateurs de l'aller
jouer à Tripoli, non sans ajouter : « Nous
sommes les maîtres chez nous. »
L'incident n'eut d'ailleurs pas d'autre
suite. L'on en peut conclure : A quelque
chose malheur est bon. Les mussolinistes
d'Ebba-Ksour furent, en effet, ramenés à un
juste sentiment des réalités, et cela prouve
que lorsque les Français savent s'en donner
la peine avec bonne humeur et fermeté, ils
savent remettre à leur place leurs hôtes quels
qu'ils soient.
Le statut de Tanger
––0-0––
,. Désir de la Colonie française
Au coursl de la réception de la colonie
française par M. Steeg, M. MeriUoil, con-
sul de France a exprimé au résident gé-
néral le désir de la colonie française de
voir maintenir le statut actuel de Tanger ;
il a a jouté que la stabilité politique est la
condition essentielle du développement de
la ville.
Le point de vue espagnol
Le gouvernement espagnol a publié une
notre importante et dépourvue d"amblguTM
sur la question de Tantfer. où il déclare
notamment : - ,
Quelques journaux ont envisagé la possibilité
de l'extension de la question de Tanger en
dehors de la sphère des trois nations les plus
directement intéressées. Sans doute, il est à es-
pérer que cette question puisse être ainsi réglée
d'une manière satisfaisante ; mais les circons-
tances seules en décideront. t-i en réclamant ce
qu'elle croit être son droit et les moyens de
remplir sa mission dans le protectorat. l'Espa-
gne ne parvenait pas à s'assurer la position qui
lui semble indispensable, amour-propre et égoïs-
me mis à. part, elle n'hésiterait pas à s'atta-
quer au problème de manière à permettre une
solution définitive. Notre ambassadeur à Paris
va rentrer sous peiPà Madrid pour y recevoir
des instructions et les premières conversations
commenceront très prochainement.
M. Steeg à Tanger
M. Steeg a débarqué hier à 5 heures du
paquebot Anfa, qui a fait escale à Tanger.
Il a été reçu sur le quai par les autorités
françaises et les représentants du sultan.
Le résident général s'est rendu ensuite au
consulat de France, où il a reçu la colonie
française qui lui a été présentée par le con-
sul de France, Af. Aferitton.
Sur tout le parcours, les maisons étaient
pavoisées, et M. Steeg a reçu un accueil
chaleureux des populations française et in-
digène.
Recette marocaine
pour faire naître l'amour
<>-O
Dans Magie et Religion, du regretté
Edmond Doutté, nous avons lu cette recette
marocaine pour faire naître l'amour.
Prenez un peu do terre qui ait été sous les
pieds de la personne dont vous voulez forcer
les sentiments et un peu de ses cheveux, ainsi
qu'un petit morceau de son vêtement ; placez la
terre dans ce morceau d'étoffe que vous nouerez
avec les cheveux en récitant les noms de la
lune sept cent sept fois. L'opération sera faite
à l'heure de Vénus, sous la constellation du
Taureau, un mercredi ; après chaque centaine
de mots récités vous direz : « O. une Telle,
aeoorde ton amour à un Tel. comme Zolclka a
aimé Joseph, sur lui soit le salut ! Je jette sur
toi l'amour et le feu dévorant de la passion. »
Dès que vous aurez Uni les incantations, encensez
avec de l'ohbnn ; ensuite enterrez le nouet dans
la tombe d'un mort qui est inconnu. L'amour ne
fera que croitre entre la femme et l'homme qui
auront été l'objet de cette opération magique. »
La mosquée de Londres
Dimarichc dernier a eu lieu à South
Shields, au eud-oûeat de Londres, l'inaugu-
ration de la première mosquée érigée en
Grando-lirelagne. L'émir Faïçal, second fils
du roi Ibn Séoud devait présider cette cé-
rémonie, mais au dernier moment, il a en-
voyé une lettre d'excuses à ses coreligion-
naires, dans laquelle il ne fournit aucune
raison de son absence. On prétend que le
roi, Ibn Séoud lui aurait défendu d'assister
il cette inauguration.
Sa place a été prise par le cheikh Abd el
Kader.
.00e
Un sêrÎellamec à la religion cerni.
Le Gouvernement d'Angora a décidé la
suppression des harems et de la polygamie.
C'en sera fini désormais, éçfit M. Adrien
Vely, dans le Gaulois, des mariages multi-
ples et des divorces faciles. Le code civil
helvétique, adopté par l'Assemblée nationale
d'Angora, a pris torce dès aujourd'hui et
templace la vieille loi mahométane qui, de-
puis des siècles, régissait les relations fami-
liales.
Constantinople s'en accommode peut-être.
Mais qu'en pense-t-on dans le vieux Stam-
boul et à Angora même..? Elle est peut-être
moins appréciée par les hommes et aussi par
les femmes que ne le désirerait le Gouverne-
ment. car elle va bouleverser de fond en
combie les agréables usages d'un collecti.
visme patriarcal. Assurément, les divorces et
les mariages contractés sous la vieille loi
musulmane seront valides, et les nouveaux
ménages à cinq ne disparaîtront que par voie
d'extinction naturelle.
Mais ensuite, d'après le - nouveau code, les
divorces deviendront affaire de tribunaux,
devant lesquels les hommes et les femmes
jouiront de droits égaux. En outre, la biga-
mie deviendra un crime punissable de cinq
années d'emprisonnement.
Cliacun devra avoir sa chacune, telle sera
la commune obligation. Et ce ne sera certes
pas une mince révolution que celle qui aura
fait passer tout une nation du régime du
plus grand multiple commun à celui du plus
petit commun diviseur.
« 1..
L'eecacln de la Méditerranée
Ainsi que nous l'avions annoncé, la croi-
Bière de l'escadre de la Méditerranée, sous
le commandement de l'amiral Violette a
quitté Toulon hier matin pour visiter les
Çvrln de la Corse, de l'Algérie et de la
Tunune.
M'a.
la culture dl COI DI Il DI Do leI en 1926
Lorsqu'en 1924, ce qu'on a justement
nommé < la faim de coton » se fit sentir dans
la métropole, le Dahomey qui, jusque-là,
fournissait, bon an mal an, à l'exportation,
ses 250 à 300 tonnes de fibres de qualité
passable, décida de faire un sérieux effort
pour améliorer la qualité et augmenter la
quantité du coton produit. Un programme
complet d'action s'étendant sur une période
de plusieurs années fut étudié et mis aussi-
tôt en application.
Avant d entrer dans les détails de ce pro-
gramme, voyons tout de suite ce que furent
ses résultats.
En 1924, le Dahomey exportait 321 ton-
nes de fibres payées aux indigènes, 1.930.000
francs; en 1925 l'exportation atteignait 680
tonnes payées 4.760.000 francs; enfin, en
1926, le coton acheté par les exportateurs
atteint 1.02 5 tonnes pour lesquelles il a été
versé 9 millions de francs aux indigènes. Si
l'on y ajoute les 175 tonnes de fibres qu'uti-
lisent au minimum les tissages locaux, on
voit que la production de 1926 ne sera pas
moindre que 1.200 tonnes.
Quant aux résultats obtenus au point de
vue de la qualité, nous nous contenterons de
citer la communication faite à l'Académie
d'Agriculture par le principal consommateur
de coton du Dahomey, le directeur des usi-
nes Kcechlin :
« La qualité des filés que l'on peut obtenir
avec le coton du Dahomey est nettement
supérieure à celle des filés faits avec le coton
d'Amérique ordinaire. La fibre du Dahomey,
assez rude, a de très grandes qualités de
longueur et de résistance..
QueUes ont été les méthodes employées
pour obtenir ces résultats?
La région cotonnière cotpmence au Daho-
mey sur les 100 derniers kilomètres de la
voie - ferrée et s'étend à 500 kilomètres au
nord du terminus du chemin de fer.
Faire augmenter dans ces régions la pro-
duction cotonnière n'était qu'une partie du
problème, il fallait en assurer le transport
à bas prix ; or, à l'état brut, la production
de 1926 représente 3.800 tonnes, dont une
partie doit parcourir 500 kilomètres pour
atteindre la voie ferrée. Pour cela, les deux
grandes artères desservant l'est et l'ouest de
la colonie, une fois mises en état de sup-
porter un trafic intense, furent reliées par
un -- système de routes en arrêtes de poisson
aux centres de production.
Mais il fallait mieux encore: le transport
du coton brut sur graines entraine celui de
70 de matières inertes, sans compter qu'il
faut remonter une partie de ces graines aux
centres de cultures pour les semailles. Il
restait donc encore à créer une série d'usines
d'égrenage desservant tous les principaux
centres de production.
Le commerce, agissant en parfait accord
avec l'administration et suivant les indica-
tions qui lui furent fournies, répartit dans le
Dahomey une série d'usines, l'Association
Cotonnière Coloniale vint compléter ce ré-
seau en créant deux usines modèles à grand
débit et munies des tout derniers perfection-
nements ; enfin, l'administration établit elle.
même une usine à Parahoué, débouché de
l'une des - plus belles régions cotonnières du
Dahomey dont M. le Dr Forbes, le spécia-
liste bien connu, écrivait après un voyage
d'inspection qu'on y trouvait « la meil-
leure culture indigène vUe jusqu'ici en A.
O. F. »
Voici, d'ailleurs, la liste des emplacements
de ces usines avec les noms des firmes qui
les exploitent.
i Il Cotonou, t usine de la Société du
Haut-Ogooué ;
20 et 3° Bohicon, 2 usines à l'Association
Cotonnière et Valla et Richard ;
40 Parahoué, 1 usine au Service local ;
5" Dassa-Zoumé, 1 usine à Valla et Ri-
chard ;
6° et 7° Savalou, 2 usines à la Société du
Haut-Ogooué et Walkden;
8° et 90 Djougou, 2 usines à Valla et
Richard et Société du Haut-Ogoué;
10°, nO, 12° Parakou, 3 usines, l'une a
la Société Commerciale et Industrielle de
la côte d'Afrique, l'autre à l'Association
cotonnière; la troisième à la Société du
Haut-Ogooué (usiné mobile sur camion) ;
13° N'Dali, 1 usine à la Société du Haut
Ogooué ;
14° Kandi, 1 usine à la Maison Aubert.
L'examen de cette nomenclature montre
que, partout, le coton étant égrené aux cen-
tres de production, les tra jets parcourus par
le coton brut sont réduits au minimum. D'où
une diminution des frais de transport qui a
permis au commerce d'offrir à l'indigène des
prix rémunérateurs.
De plus, la répartition des usines permet-
tant de cantonner les semences dans les ré-
gions qui les ont produites, offre le moyen
d'améliorer la qualité et le rendement des
cotons par le triage répété des graines opéré
aux usines d'égrenage.
Le Dahomey se divise en effet, au point
de vue cotonnier, en trois régions a chacune
desquelles convient un coton différent :
i Il La région d'Abomey et le sud du Cer.
cle de Savalou où réussit bien le Gossypium
Barbadense, sous sa forme Sea-Tsland;
20 Le Moyen-Dahomey entre les 8* et ioP
degrés auquel convient le G. Peruvianum
(variété acclimatée) ;
3° Enfin le Nord-Dahomey, du 10e degré
au Niger, où sont cultivées des variétés de
G. Punctatum et G. Hirsutum à courts cy-
cles végétatifs.
Des triages opérés sur les semences, des
sélections de masse dans les champs, l'ap-
port de semences sélectionnées permettront
en quatre ou cinq ans d'obtenir dans cha-
que région et à l'état pur la variété qui lui
convient.
C'est en procédant avec méthode et con-
tinuité, en améliorant en même temps et dans
la même proportion tous les facteurs de la
production qu'on a pu obtenir une progres-
sion continue et durable de cette production.
De plus, grâce aux conditions réalisées, le
commerce ayant pu offrir partout des prix
intéressants pour l'indigène, celui-ci n'a eu
besoin que d'être convaincu et jamais con-
traint pour accroître - sa production.
Enfin, tout en augmentant considérable-
ment les surfaces cultivées, en faisant face
aux besoins de ma\p-d'œuvre des usines et
des transports, en créant de nombreuses
routes, on a pu, grâce à la sagesse qui avait
présidé a l'établissement du plan d'action,
laisser aux cultures vivrières les bras qui leur
étaient nécessaires. Ainsi, la prospérité qui
règne au Dahomey n'a pas eu pour contre-
partie des famines qui ne manqueraient pas
de succéder à une augmentation brillante au-
tant qu'éphémère des cultures industrielles
si cette augmentation était obtenue sans mé-
thode au lieu d'être la conséquence d'un tra-
vail patient et méthodique.
PHILATÉLIE
Chine (bureaux français)
Un 1900, les timbres à 0 fr. 25 manquant au
bureau de Shanghai, le Consul de France auto.
rise la transformation de 3.000 timbres do 1 fr.
en timbres de 0 fr. 25 par surcharge.
Le tirage fut sans doute bien île 3.000 ; mais
Il circule au moins 10 fois uutant. d'imitations ;
aussi co timbre, tenu en suspicion par les col-
lectionneurs sérieux, vaut-il foo à 150 fmncs, a
peine.
En 1901 au moment do l'affaire des Boxers,
après le siège des Légations, c'est le bureau de
Pékin qui surcharge d'une nouvelle valeur en
« cents » son stock do 25 centimes noir sur
rose. Quatre surcharges sont ainsi créées :
.t -;otit iiinsl ci-éées :
2 cents, tirage UOO. valeur 500 Tr. : cents,
tirage 000, valeur 800 fv. : 0 cents, tirage 900,
valeur 500 fr. ; 10 cents, tirage 2.400, valeur
150 francs.
Cette surcharge est rouge, jnais on connait lo
16 cents, avec surcharge noire, valmir 2 à
3.000 francs. n--_- - -
En 1902. les bureaux français en Chine, reçoi-
vent des timbres préparés et émis spécialement
à leur intention. Ils sont du type des timbres
qui. à l'époque, avaient cours en France ; mais
portent dans un cartouche, la légende CI Chine ».
Très peu de temps en cours, cette série qui
va du 5 centimes au 5 francs, est recherchée par
les collectionneurs, lîlle vaut environ 300 fr.,
dans lesquels le 5 fr. eut ru à lui eeul pour la
moitié.
Lois. Décrets, Arrêtés
Décret du 28 septembre 1926 portant régle-
mentation du Domaine à Madagascar.
Décret du 30 septembre 1926 portant réor-
ganisation de la Chambre d'Agriculture
de la Réunion.
Décret du 27 septembre 1926 portant attri-
bution de frais de premier établissement
et d'indemnités de représentation et de
tournées au lieutenant-gouverneur ou à
l'administrateur supérieur de l'archipel
des Comores. - -
Décret du 30 septembre 1926 fixant à partir
du 1er janvier 1925 le taux d'intérêt ap-
plicable aux avances faites par l'Etat
après cette date à la Compagnie du Che-
min de fer Franco-Ethiopien de Djibouti
à Addis-Abeba.
Aux termes de ce décret, le taux d'intérêt
applicable, jusqu'à complet reiivboursement à
la partie des avances faites par l'Etat à la
Compagnie du Chemin de fer Franco-Ethiopien
de Djibouti a Addis-Aboba, postérieurement
au 1er janvier 1925, correspondant d'après les
les stipulations de l'article 2 de l'avenant du
7 décembre 1915 au service (intérêts et amor-
tissement) des obligations omises après le
1er janvier 1915, est fixé à sept pour cent l'an
\< /o}-
[J. 0. du 4 octobre 1926.)
-080-
Un algérien se défend
Maskri Akli hen Saïd, chauffeur, dcnioiv.
rnnt à Asnièrcs, s'étant enivré avec trois
individus monte en taxi avec eux. Ils lui
volent son portefeuille contenant 700 fr.
tNfnskri se défend en frappant l'un d'eux
d'un coup de couteau mortel. Les deux au-
trois individus se sont enfuis.
Les allégations de l'Algérien paraissent
être l'expression de la vérité. On ne com-
prendrait pas que deux de aes compa-
gnons aient fui s'ils avaient la conscience
tranquille. Toutefois le magistrat a invité
l'Arabe à rester à sa disposition jusqu'au
moment où l'enquête qu'il a commencée
aura donné de nouvelles précisions.
Le brigadier Pottin, de la brigade Spt-
ciale, a été chargé de retrouver les deux
autres agresseurs de Maskri Akli.
D'AUTRES CAMBRIOLENT
Parmi la bande de cambrioleurs prise
dans le coup de filet de la police à Clichy.
se trouvent deux Algériens : Ahd-el-Aziz
ben Aluned et Amar M'bank, demeurant
tous deux à Genneviiliers.
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