Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 septembre 1926 28 septembre 1926
Description : 1926/09/28 (A27,N148). 1926/09/28 (A27,N148).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63971977
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° IM LE NUMERO : 30 CENTIMES MAIUH S'MU, ,>8 SEPTEMBRE lWff
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES JIUIILds PAR -LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAiumtct»ciRëdmi*eaiinlrKmtê*ajtBarmnuJiiJmmmlal4tmlmAgemcs$é»PwWdU
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Om ("ibou* 4aa» (MM IM Bwmhi ém ptk* «k ch«s Ut prlaiiyi Mtrilni
Les colonies et l'histoire générale
41»
La revue Die Neuç Rundschau a publié,
dans son numéro du mois d'août, une très
longue étude de M. Paul Gohre qui a fait
l'objet de nombreux cOIDIDentaireJ. Elle en va-
lait la peine, parce qu'elle représente à la fois
un effort remarquable pour résumer l'histoire
contemporaine et prévoir, dans un raccourci
vigoureux, l'histoire de demain, en se plaçant
au point de vue des progrès de t esprtt euro-
péen. L'étude porte ce titre : Les Elats-Unis
d'Europe. On va voir à quels problèmes essen-
tiels elle touche.
L'auteur rappelle d'abord les « précurseurs
utopistes » de l'idée : Sully, William Penn,
Kant, Mazzini, Caprivi. Evidemment, il en
passe et des meilleurs. Friedrich Naumann et
son plan de la Mitteleuropa, groupant, sous
l'hégémonie de l'Allemagne, les Etats de
l' Europe moyenne et leurs colonies n est plus
un utopiste ; cet organisme politique et écono-
mique aurait pu être égal en puissance aux
Etats-Unis américains, qui depuis.
La guerre vient, et. quand eMe est terminée,
l'idée paneuropéenne a. malgré tout, fait de
grands pas ; elle est servie puissamment par
l'économie politique, et la géographie politi-
que.
La première de ces sciences fait dater
l'économie moderne, de la découverte du nou-
veau continent, puis de l'invention de la ma-
chine à vapeur. Avant cette invention, les
colonies ne déterminent qu'un mouvement pu-
rement commercial ; le machinisme se déve-
loppant, les colonies sont entraînées dans 1 ac-
tivité productrice des métropoles. Celles-ci ré-
clament a celles-là les matières premières agri-
coles, industrielles, indispensables au dévelop-
pement économique des nations contemporai-
nes ; elles transforment ces matières en produits
fabriqués, et, après cette transformation, elles
le revendent aux pays qui leur ont fourni ces
matières premières. C'est une sorte de cercle,
et ainsi se constituent des empires économiques
qui tendent à leur indépendance : le type en
est l' Angleterre. Les nations trop faibles pour
fonder de pareils organismes ou venues trop
tard sur la caste du monde ont l'ambition
d'imiter l'Angleterre. De là, la plus formida-
ble des guerres auxquelles l'humanité ait pris
part ; elle s'est terminé non à l'armistice, mais
-- au 1er décembre 1925.
Tout cela est, on le voit, fortement ramassé
et orésenté vigoureusement. Continuons.
Douze ans de guerre : c'est pendant cette
période sanglante et douloureuse que la révolu-
tion qui doit conduire aux Etats-Unis d'Europe
s'est accomplie. Avant 1914, elle avait été
amorcée. Entre les colonies et leurs métro-
pol es, les frontières s'abaissaient peu à peu.
Les colonies ne pouvaient pas ne pas tenter à
leur tour de transformer sur place les matières
premières, industrielles, agricoles, en produits
finis ; là où elle réussissaient, les capitalistes de
la métropole n'avaient perdu ni leur temps, ni
leur argent. Jusque-là d'ailleurs il ne s'agis-
sait que de tentatives séparées, limitées, et
l' on se Battait de les maintenir dans un certain
ordre et une certaine mesure. Mais le jour est
venu où les besoins de - la guerre absorbent
toutes les activités de 1 Europe, et aussi de
l'Amérique ; les colonies sont réduites à leurs
propres ressources : nécessairement, fatalement,
elles s'affranchissent économiquement de la dé-
pendance européenne. Or toutes les libertés
se tiennent : affranchies économiquement, elles
vont tendre à s'affranchir pol itiquement.
M. Paul Goihre ne se pose pas la question
de savoir si la seconde opération est, pour un
peuple jusqu'ici protégé, aussi facile, aussi ra-
pide que la première ; s'il n'y a pas quelque
danger à procéder par bonds pour le peuple
même qui - légitimement aspire à toutes les liber-
tés, après avoir pris le goût de quelques-unes ;
s'il n'y a pas, en un mot, des périodes de
transition indispensables, plus longues là, plus
courtes ici, mais pendant lesquelles la métro-
pole conservera un certain nombre de devoirs,
ou, ce qui revient au même, de droits. Nous
sommes bien obligés, nous, de poser la ques-
tion à cet instant même, et avant d'aller plus
loin, c'est-à-dire avant d'aborder l'examen des
sept grands territoires industriels qui se sont
constitués à la faveur de ces événements.
M. Paul Gôhre en distingue sept en effet :
1° Tokio, Vladivostok, Pékin, Shanghai,
Canton, Hong-Kong ;
2° New-York, Québec, Winipeg, Chi-
cago, Saint-Louis, Nashville, Richmond ;
30 Le sud de la Suède, le Danemark,
l' Angleterre, l'Est de la France, la Suisse,
l'Italie du Nord, le nord de la Bohême, les
Etats bordant l'ancienne Russie, l' Allemagne
au centre ;
40 Le triangle dont la base est formée par
la côte est (Je r Amérique du Sud, de Rio de
Janeiro à Buenos-Ayres ;
50 Une partie de la péninsule indienne no-
tamment entre Bombay et Madras :
60 du Cap à Prétoria et au Natal ;
70- Le sud-est de l' Australie.
A côté, bien entendu, des centres secon-
daires : Valparaiso-Valdevia, San Francisco,
Cnlmtta, Singapour. Moscou.
F.vid"ment, les obiections se présentent en
foule. n est plus difficile incomparablement de
diviser la carte industrielle de l'uni vers en tran-
ches de x chiffres en commençant par la droite
nue d arriver à la péréouation des arrondisse-
ments. c1I'M ce petit coin du monde qui s'ap-
""H,. 1a France. Mais, res objections n'affai-
1,j;,,,-nt na* la valeur de l'effort nue nous cons-
'tn..C\ îrî et celle de l'idée générale à laquelle
il »d.
Et l' on devine quelle est la suite du raison-
nement : les frontières politiques perdent de
leur pouvoir d'isolement 1 l'intérieur de ces
vastes patries économiques, qui font rayonner
d'énormes forces de développement économi-
que et intellectuel, à de* distances toujours
plus considérables ; les communications y de-
viennent plus aisées chaque fois que la science
fait une conquête nouvelle : « aux empires éco-
nomiques de l'époque coloniale de l'huma-
nité, autrefois dispersés en lambeaux isolés à
la surface du globe et n'ayant qu'un caractère
de demi indépendance se substituent de vastes
doma ines économiques d'une unité beaucoup
plus ferme, déjà parvenue à un état d'indé-
pendance économique presque complet dans un
mouvement de consolidation toujours plus
rapide. L'un d'eux se situe en Europe,
comme nous l' avons vu, et ce n'est ni en éten-
due, ni en intensité. le plus petit d'entre eux. »
On doute, on hésite, on se tâte, on se
frotte les yeux. Décidément, l'auteur a un art
tout à fait admirable pour parcourir les larges
espaces et embrasser les horizons infinis.
Mais en sommes-nous bien là ? Vues d'ensem-
ble ? Prédiction plutôt, prophétie, ou, si l'on
veut. vues d'avenir.
La géographie politique vient au secours
de cette prophétie qui se donne volontiers pour
une démonstration. Cette science telle que
Ratzel, Kjellen, Suphan, Haushofer l'ont
conçue, a créé une nouvelle idée de l'Etat.
Ce n'est plus la notion juridique, métaphysi-
que, cueillant dans ses cadres l'activité économique
d'un peuple (laquelle ne demandait qu'à en
déborder). La science étudie la configuration
spatiale de l'Etat, sa situation sur la carte du
monde, ses fondements naturels : sur un sol
déterminé une réunion d'hommes s'est groupé,
et c'est ce fait biologique, qui est en perpé-
tuelle voie d'évolution comme l'individu, qui
constitue 1 Etat « manifestation -- organique
ayant ses racines profondes dans des réalités
historiques et naturelles ». L'Etat historique
n'est que l'expression de relations complexes
avec les autres Etats ; il est partie d'un tout
plus étendu ; ses frontières sont des contours
en perpétuelle voie de déplacement ; or. les
unités géographiques qui se constituent répon-
dent aux unités économiques constatées.
L'unité géographique profonde des Etats
situés à l'Est et au Sud-Est de l'Asie a été
démontrée par Karl Hanshofer ; même dé-
monstration pour la plaine du Nord-Est de
l'Asie et ses prolongements européens, pour le
Sud de l'Afrique, l'Amérique du Nord,
l'Amérique du Sud, l'Australie et l'Océanie.
Les organisations économiques puissantes se
développent dans les mêmes grands espaces
géographiques. Cinq de ces grands territoires
géographiques se constituent présentement :
10 La Russie bolcheviste et son immense
empire colonial asiatique : sa formation poli-
tique a précédé son organisation économique ;
2° L'Amérique du Nord, dont l' organisa-
tion économique a précédé l' unification politi-
que ; elle attire le Canada, le Mexique, et
étend son influence jusqu'au Canada : « C'est
le type de l'empire économique moderne su-
perposé aux Etats politiques » ;
3° L Amérique du Sud, qui a la même
tendance irrésistible à l'unite; économique, na-
tionale, politique et morale ;
4° L'Asie de l'Est et du Sud-Est, qui a
perdu par l'établissement des Européens aux
Indes, dans l'Insulinde, en Chine, son indé-
pendance : elle est en train de la conquérir
(victoire du Japon sur la Russie en 1905, pro-
grès vers l'indépendance aux Philippines, en
Otine, aux Indes) ;
50 Même tendance, beaucoup moins éner-
gique, toutefois, dans le Sud-Est africain, et
même en Australie et en Océanie.
Le doute est plus profond ici, encore qu'il
y ait là bien des constatations troublantes et
bien des observations vraisemblables. Ne nous
laissons pas détourner par des détails. Il reste
vrai qu'une évolution générale se poursuit à
travers le monde, qu'elle se heurte à des forces
antagonistes, victorieuses çà et là, mais que
nous nous détachons de ce qui a été appelé
« l'ancienne époque coloniale », et que cela ne
se fera pas sans réactions violentes et sanglantes
parfois.
- Et alors, on peut, on doit s'interroger pour
savoir si une loi d'évolution qui entraîne tous
les autres continents, échouerait seulement sur
l'Europe. « Une semblable loi doit finalement
manifester son existence dans le cinquième
continent, en Europe, et passer dans les faits,
même si des obstacles encore plus grands s'y
opposent. On comprend, en tous les cas, quelle
valeur absolument décisive prend pour l'idée
paneuropéenne et pour son - avenir la mise en
évidence de cette nouvelle loi d'évolution. Le
mouvement des masses favorables à l'idée des
Etats-Unis (fEurope y trouvera sa justification
scientifique, son fondetnent intellectuel, la
conscience d'être le résultat d'une existence,
d'une nécessité naturelle, irrésistible. Il en
reçoit un élan dont tous encore nous constate-
rons les effets dans les quelques années à ve-
nir. »
tout cela se tient ; pour mieux nous en
assurer, résumons ce qui précède :
1° Avant les temps modernes, les colonies
ne déterminent qu'un mouvement commercial ;
20 Avec les temps modernes, les colonies
sont entraînées dans l'activité industrielle des
métroooles, puis elles s'affranchissent peu à
peu économiquement ;
3° Elles s'agrègent alors industriellement,
commercialement, à de vastes empires écono-
miques, à de nouvelles « patries » plus larges
et plus puissantes ;
4° Les limites de ces empires économiques
répondent aux limites fixées à ces grandes di-
visions par la géographie contemporaine ;
5* L'idée des Etats-Unis d'Europe trouve
là son fondement et sa justification.
Il n'y aurait rien à dire 1 cela, absolument
rien, s'il n'existait pas de par le monde autre
chose que des intérêts économiques, agricoles,
industriels ; si les nations étaient un agrégat
de maisons de commerce et d'usines ; si les
hommes réunis sur un sol déterminé, caracté-
ristique, n'avaient entre eux et avec les autres
hommes que des rapports d'acheteurs et de
fournisseurs. .--
Panni les réactions violentes qu'il est juste
de prévoir contre la loi d'évolution dont on
nous montre la généralité et la nécessité, il
faut tenir compte de celles-là. Elles n' arrête-
ront peut-être pas le mouvement général qui est
étudié avec tant d'ingéniosité et de pénétra-
tion ; mais elles le retarderont sans doute, et
sûrement le modifieront. Il n'y a pas une loi
qui conduit le monde économique, industriel,
politique ; il v a un ensemble de forces, et
c'est la complexité de cet ensemble qui fait
hésiter le penseur et nous rend quelque peu
méfiants envers ce qu'on appelle la philosophie
de l'histoire, surtout quand elle prédit au lieu
de constater.
Mario Routtan,
Sénateur de l'Hérault, ancien mintstre.
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
A LA CHAMBRE
---0-0--
QUESTIONS ECRITES
Impôts dus par un ancien employé
au Maroc et en Algérie
M. About, député, expose il M. le ministre des
Finances la situation d'un employé qui séjourna
au Maroc (à l'intérieur) de Janvier a août 1934,
puis en Algérie, d'août à décembre de la même
annét, et demande si cet employé doit être ou
non imposé sur tes salaires qu'il perçut durant
son séjour au Maroc. (Question du 9 juillet
l.J
Réponse. En vertu de l'article 26 de la loi
du 31 juillet 1917, l'impôt sur les traitements et
salaires est dû par les contribuables ayant leur
domicile en France au 1er janvier de l'année
de l'imposition et il est annuellement réglé à
ratsen des rémunérations de toute nature dont
les intéressés ont bénéficié au cours de l'an-
née précédente, sans qu'il y ait lieu d'en ex-
cepter les appointements perçus hors de France.
Par suite, s'il était domicilié dans la métropole
au 1* janvier 1925, le contribuable visé dans
la question est passible de l'impôt sur les trai-
tements et salaires au titre de cette même an-
néï, d'après la nvntant net total des émolu-
ments qu'il a touchée: au cours de 1984 soit au
Maroc, soit en Algérie.
Taxe du chiffre d'affaires à l'exportation
M. Grfnda, député, demande & M. le ministre
des Finances si les marchandises expédiées &
l'étranger ou aux colonies, en sortie d'entrepôt
de douane, sont passibles de la taxe du chiffre
d'affaires à l'exportation. (Question du 11 août
1$.)
lMponse. - Les marchandises placées en en-
lrepôt, de douane sont considérées comme étant
CL l'étranger. Si donc ces marchandises sont
directement réexpédiées de l'entrepôt à l'étran-
ger, sans avoir été l'objet, II aucun moment,
'une introduction en France en suite de dédoua-
nement, on doit considérer que la vente qui en
est faite constitue une opération ellectuée hors
de France ne tombant pas sons l'application de
l'impôt sur le chiffre d'affaires à l'exportation.
Dépêches de l'Indochine
-()-()--.-
Le retour de M. Varenne
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine, s'embarquera le 4 oc-
tobre à bord du paquebot Angers, pour
arriver à Marseille le 29 octobre.
̃
Le cours du riz
0
SAIGON
24 septembre
(les 100 kilos en piastres)
.Riz no 1, 25 brisures 11 45
lliz no 2, 40 brisures 16 85
liiz no 2, 50 brisures 10 10
frisures n° Í Il ;2 45
Brisures no :i et 4 8 10
Farines 3 05
Paddy Vinh-Long 691)
Paddy Go-Cong ? 20
Pnddy Haixan 7 10
I Paddy Bac-Lieu 7 2,',
Gopràh 18 50
(1 ndopacili.)
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre des Colonies
qu'à la date du 20 septembre 1020 le taux ofliciel
de la piastre à Saigon da iL de 18 fr. 50.
Un cyclone à Hong-Kong
-o-o.--
Un typhon s'cst abattu dans la baie de
Hong-Kong causant de sérieux dommages
aux bateaux chinois ancrés dans le port.
̃La canonnière française Argus a souffert
d'avaries importantes.
La question coloniale en Allemagne
--0-0-
Au congrès de l'Association coloniale
allemande, à Schwerin, l' ancien gouverneur
de l'Afrique occidentale allemapnde, von
Reithmer, a parlé sur le thème suivant :
« Que peut faire le Reich pour posséder de
nouveau des colonies ? » L'orateur a conclu
que les deux seuls moyens possibles pour arri-
ver à ce but : l'argent et la puissance mili-
taire qui font actuellement totalement défaut à
, l'Allemagne.
Il n'y a plus de péril
italien en Tunisie
--0-0-
Ale commentais ici, la semaine
GbpLm dernière, sous ce titre, les résultats
• du recensement de 1926 en Tunisie.
J'ai reçu, à la suite de ce papier, un cer-
tain nombre de lettres. Celle que m'adresse
M. Charles Michel, ancien conseiller gé-
néral d'Algérie, me parait susceptible d'in-
téresser nos lecteurs.
Paris, le 22 septembre 1926.
Monsieur le sénateur,
J'ai été frappé par l'article que vous avez
publié récemment dans les Annales Colo-
niales :
« 11 n'y a plus de péril italien en Tu-
nisie. »
Ce n'est malheureusement pas l'impression
que ressentent les Français qui séjournent là-
bas ni ceux qui en reviennent. Les Italiens
constituent encore en Tunisie la colonie la
plus nombreuse et ils sont animés, depuis
quelques mois, d'une fierté remuante, inspirée
par les tendances du gouvernement italien.
Il y a donc une grande urgence à ce que
le mouvement statistique que vous soulignez
en faveur de notre démographie se développe
rapidement.
Il est certain que depuis deux ans, l'Ad-
ministration française fait un peu moins d'op-
position en Tunisie, à la naturalisation indi-
viduelle des indigènes tunisiens. Elle s'est
rendu compte que si cette naturalisation fai*
sait perdre au Bey. aux cheiks, quelques-uns
d.* leurs administrés, par contre, elle appor-
tait au groupement français de réels dévoue-
ments.
J'estime qu'il faut persévérer et aller au-
delà dans cette voie.
Il appartient à l'Administration de pousser
les Indigènes à la naturalisation, en favori-
sant les naturalisés et les candidats à la na-
turalisation, dans les milles circonstances où
ils demandent des facilités administratives.
Même situation au Maroc, d'ailleurs.
D'autre part, un grand nombre de Juifs
Tunisiens sont candidats IL la naturalisation.
Ils sont désireux d'échapper aux juridictions
indigènes dont les tendances ne correspon-
dent plus à l'état de leur civilisation.
Il faut utiliser ces bonnes volontés et faire
le plus rapidement possible de futurs cons-
crits avec tous les Juifs Tunisiens qui le de-
mandent ou qui sont prêts à le demander.
Les zouaves d'Algerie qui ont gagné la
fourragère rouge ont démontré, par leur belle
conduite pendant la guerre, que la natura-
lisation des Juifs de l'Afrique du Nord, n'était
pas un leurre.
En définitive, il ne suffit pas d'avoir mo-
difié la législation qui permet de naturali-
ser quelques milliers de Maltais, il faut fa-
ciliter l'assimilation des Juifs indigènes et
des Arabes. Cela est possible et désirable et
l'Administration ne s'en rend pas encore suf-
fisamment compte.
Là est le remède au péril italien qui existe
toujours en Tunisie.
Je vous adresse. Monsieur le sénateur,
l'expression de ma haute considération.
CH. MICHEL.
Ancien conseiller général d'Algérie.
Quand je dis « plus de péril italien en
Tunisie D, f entends bien que toutes les dif-
ficultés ne sont pas aplanies entre la France
et l'Italie, au sujet de la Régence.
Je n'ignore pas Vactivité fasciste dans le
protectorat. activité qui n'a fait, d'ailleurs,
que suivre un mouvement déclenché le jour
même de notre occupatioll. Je n'ignore ni le
nombre des écoles italiennes autorisées ou
tolérées en Tunisit, ni tes manifestations
1 hebdomadaires, avec étendards italiens dé-
ployés, des associa/iolis sportives italiennes
à Tunis et dans les grandes villes, je sais
également les sociétés littéraires et artisti-
ques comme Dante Alighieri qui entretien-
nent le culte de la langue et de la littérature
italienne, chez les natifs de la Sicile, du pays
de Naples et du PUmollt.
Si certaines nuances étaient respectées,
rien ne serait plus naturel, et le temps seul
peut déterminer une adaptation et une fu-
sion ttéccssaires.
Mais pour que cette fusion nécessaire fÛt
inévitable, il fallait que l'élément français
ftÎt suffisamment important pour ne pas
cire noyé par les éléments étrangers, italiens
fil la circonstance.
Maintenant c'est fait. 71.000 Français en
face de 89.000 Italiens malgré une répar/i-
tion inégale - beaucoup trop de François
dans les grandes villes et pas assez attachés
à la terre - si l'on joint à eux les éléments
indigènes et juifs qui ne demandent qu'el fIl-
trer dans la grande famille française, c'en
est assez pour créer, en Tunisie, une race
nouvelle assez semblable à la population
algéro-française voisine, qui permettra de
bien augurer des destinées de la France
dans l'Afrique du Nord tout entière.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de 14 Commission
des Douanes
* <»
M. Poincaré songe aux colonies
l'arlnnt, d.ins son discours dt> Rar-lo-
1':11'1[1 nt. I1n n (>on d.i8C n\1rs t]¡> Bai'-I. ,-
Dur, de l'utilisntiou lïroudo datantes nos
loivos et do toutes nos richosaea nationa-
les, M. Raymond Poincaré a assuré ;'1 RI'S
auditeurs quo lo Ciouvernomcnt appellera
à collaborer avec la métropole ses colonies
dont les populations nons ont si vaillam-
ment. aidés pendant la guerre et qui con-
tiennent encore tant de ressources inem-
ployées.
L'AVIATION COLONIALE
Paris-le Haut Nil
Les aviateurs français Costes et de
Vitrollrs, partis dimanche de l'aérodrome
du Bouryet, n'ont pu mener à bien leur
assaut contre le record. Après avoir tenu
les airs pendant plus d'une journée, ils
ont été forcés d'atterrir en Afrique, à
Assouan, en Haute-Egypte.
La distance parcourue est d'environ
a.ooo kilomètres.
Les aviateurs ont avisé la Direction de
Vaéronautique par le télégramme suivant,
Kotnombo, 27 septembre, 11 li. iO.
Avons atterri Dumu, près Assuuan, joiupc
& eau bloquée.
Hcntrerons aussitôt réparation.
Costes et de Vitrolles.
t Assouan, sur le Nil, est le point exprime
de la ligne des but eaux-poste égyptiens. Korn-
(Jmbo et Daruu, côte à cote sur le Nil. sont a
30 kilomètres environ au nord d'Assouan.
Bien qu'ils n'aient, pus battu le record de la
distance en ligne droite sans escale, détenu par
l'équipage Challe et Weiser avec ).200 kilomètres
(Puris-Benfler-A bl)(\s), Coste et le lieutenant de
Vitrolles ont accompli un très bel exploit, car,
pour leur début, ces deux champions de l'air
ont volé près de 4.000 kilomètres sans arrêt,
en passant par les Alpes, l'Italie, la Grèee et
l'Egypte.
.*#a-
Hommage posthume à de Boufflers
Stanislas de BoufllpfS, chevalier de
Malte-, dont tous les historiens du Sénégal
ont vanté l'habile administration, vient
d'être de nouveau il l'honneur.
Tkins L(t Vie Parlementaire du Temps,
M. Gaston DpHcnmps, ajirès avoir relaté
l'élection il lu Chambre des députés du
Chevalier de Boufflers au printemps de
1789, ajoute ce qui suit :
Nommé maréchal de camp par ordon-
nance royale du l"r janvier liS\., de Bouf-
flers qui n'était jlls(U'Ü cette époque qu'un
amoureux et un nwete, eut ln. fantaisie de
solliciter du maréchal de Castries le gou
vcrneiment des établissements français du
Sénégal et de Gorée. Il obtint ce poste et
rapporta de ces parages exotiques non
seulement une perruche pour la reine, un
zèbre pour le maréchal de CaetricB, une
volière pleine d'oiseaux multicolores pour
Mme de Sabran, le négrillon Ziméo pour
la comtesse do Blot et la négrillonne Ou-
rika pour la princesse de Bcauvau. mais
aussi une sérieuse, et solide réputation d'ad-
ministrateur colonial, 8n bon renom qui
a fait de lui, vraiment, un des fondateurs
de l'o'uvre pacifique de la France duns
r Afriqllc oecidentale, Le comte de Ségur
lui écrivait :
Donnez-moi quclques notions sur le Sénégal,
où, vous avez fait faire ù l'humanité, à. la vertu
leur premier voyage. Ces pauvres Africains ne
nous croyaient, d'autre Dieu que la cupidité.
Vous les avez tirés de cette erreur. PlliSSf; votre
exemple être suivi ! Puisse votre voix étouffer
celle de l'intérêt et nous faire interdire cette
vente inhumaine, ce commerce honteux de sang
humain 1 Je suis colon de Saint-Domingue, mais
je signerais 111a ruine nvec joie si l'abolition de
l'esclavage en était la récompense. Ne laissons
pas à l'Angleterre la gloire de cette abolition.
Cette réputation de défenseur des droits
de l'humanité opprimée, ce dévouement
chevaleresque à la cause de la liberté dé-
voient exercer une influence décisive sur
l'opinion de ce'ux qui, dans ces temps
de généreux enthousiasme, parlaient d'af-
franchir de tous les anciens servages la
France et l'univers entier. La plupart des
électeurs de Nancy osaient lu sans doute
Paul et Viraillie, roman colonial qui était
j alors dans tOlite la fleur de sa touchante
nouveauté. Ils volèrent. pour le chevalier
de Boufflers avec attendrissement.
M. Steeg échappe à un accident
Une automobile, dans laquelle se trouvait
M. Steeg, résident général du Maroc, a été
heurtée, hier. à I I h. 40, rue des Pyramides,
en face de l Office du Protectorat Chérifien,
par une autre automobile. Il n'y a eu aucun
accident de personne.
- -0000
LA PAIX AU MAROC
0-0-
La situation militaire
Sur //an, I,'t; \l''lli-¡tldL'lle ont coniplélé leur
versement d'armes en remettant :i!> fusils
à tir rapide. Lit, Beni-C.liaïb nous ont
demandé de bombarder Ivl-Berriel H Sidi-
Cherif, où st/IlL signalés des rassemble-
ments hostiles.
Dans la lâche de Ttiza, le 2r>« cou m a eu
un engagement- p,iès de TalTerl. aveu: un
groupe d'insoumis, qui est parvenu à lui
échapper.
lcllnppl!'l', Chez les Espagnols
Des éléments de la colonne Capaz se sont
portés à 11411 <"l'une dans l'intention d'occu-
per prochainement, les Boni-Ahmed, donl la
Iraelion Sella est disposée à résister.
Les caïds des ileni Ahmed sent toujours
t\ Tnbouda, attendant la réponse du com-
mandant supérieur à leur protestation
contie l'occupation espagnole.
Le statut de Tanger
0
Un démenti
î,e Gouvernement italien a fait démen-
tir formellement l'extraordinaire nouvelle
(émanant du ('ronid,'' d'une dé-
monstration hispano-italienne dans les eaux
1 de Tanger.
Les succedanes coloniaux paniliames
-----
Comme pour bien d'autres matières, les
Colonies peuvent venir en aide à la mé-
tropole pour <( faciliter la soudure », 1920-
1927 pur l'apport de farine de riz et de
manioc.
I/fndcchme exporte plusieurs millions
de tonnes de riz pur an ; elle pourrait
donc apporter une aide précieuse à la
Métropole. Puisque la France est obligée
d'ocheler des céréales hors de son terri-
toire, mieux vaut pour elle s'adresser &
ses colonies qu'aux pays étrangers, et
acheter du riz en Indochine plutût seigle en Europe centrale.
Tout cela est acquis en principe. Conti-
nuellement, on parle de libérer notre pays
du lourd tribut qu'il paie aux nations
étrangères, partant de développer lu pro-
dretion coloniale. Fort bien. Mais, écrit
fort judicieusement notre confrère le
Petit Journal, la première mesure éi
prendre dans ce sens, ne serait-elle pas
de mettre en France les produits colo-
niaux sur le même pied que les produits
indigènes ?
L emploi du riz et du manioc, objetera-
t-on, a été autorisé en boulangerie. Fxact.
Mais de façon tout à fait inopinée,
chaque année, à Ulti- date différente, et
sous des conditions variables. I.n régle-
mentation n'est même pas établie pour
toute la durée d'une période de soudure ;
cette année, notamment, elle a été rema-
niée trois fois. Et l'autorisation d'utiliser le
maïs étranger (décret du 8 septembre* est
venin» encore restreindre, en fait, lu place
faite primitivement au riz et au manioc.
Cette instnbilité a les pires inconvé-
nients.
Pour que les produits coloniaux vien-
nent au secours du franc, un régime de
faveur n'est pas nécessaire : il suffit d'un
régime stable et équitable, conforme aux
nécessités reconnues de 111 politique colo-
niale, sans laquelle les colonies ne sau-
raient jouer dans l'économie nationale le
rôle qui, normalement doit être le leur.
Bananier en fleurs,. en France
0-0
Dans le jardin de M. le chanoine Fou-
cher, il Bourges, parmi un massif do ba-
naniers en pleine terrç, se trouve un ré-
gime actuellement en fleurs.
PHILATÉLIE
--()-()--
Chine
Peu après la campagne de W>0. en 1 le
premier bureau français fut installé i\ Chan-
Uluiï. Il utilisait, alors les timbres de France
qu'on reconnaît à l'oMitératioy soTT ik, ,I:
petits chiffres, soit "ni gros chiffres, soit cachet
il date.
I.e deuxième bureau fui installé :'i Tèn-Tsin
en ISSU. Par !a .suite, l'inlminisîr.ilion fiançaise
créa des bureaux à \moy (l'.Huîl, l-'outehéou
(l'A?!, llankéo'i Ningpe (I'.K)lM< Pékin
( I'.NtO 1, (.| T.-hérou 1 IS,.>S)< administrés directe-
ment, et. en IIOI ;ï Canton. IIei-lla<\ Krmang-
Tcliéou, Mongl/.eti, l'ak-lloi, Tclianf.' King et
Vunan-rou qui, rattachés au gouvernement de
l'Indochine, reçurent des timbres spéciaux com-
me nous l'avons vu précédemment pour ''anton.
I.es bureaux administrés directement furent
pourvus, à partir4, de timbres de France,
surchargés Chine en noir, en muge et en carmin
L'émission en service de Is0i- 1 » com-
prend :
ô centimes vert, valeur 7 fr. environ ; 1 cen-
times vert jaune, valeur 0 fr. : 10 centimes noir
lilas. valeur fr..10 : 1.1 centimes bleu, valeur
17 fr..10 : 20 cent, brique vert, valeur 1C fr..10 ;
2.1 centimes noir rose, valeur 3 fr. : '.Î0 centimes
brun, valeur 17 fr..10 : 40 cent, vermillon, valeur
17 fr..10 ; .10 centimes rose, -valeur 17f)'.50:
7.1 centimes violet. 17.1 fr. : I franc olive, valeur
18 fr. : "2 fraiv-s brun, valeurviole) valeur 170 francs.
On note quelques variétés : .10 cent, surcharge
rouge, au lieu de noire, valeur 0.1 fr. ; r> francs
surcharge rouge au i ion de noire, valeur -400 fr.;
1 franc a\c- double surcharge., valeur k'T> fr. ;
1.1 cent, sur papier sans quadrillage, valeur 4.10
francs. F.nf'm le cent, noir sur rose sa us sur-
charge. Cette variété n'a évidemment de valeur
qu'en paire et attenante à un timbre normale-
ment surchargé.
Timbres rares
Vont être retires «le la Vente, les timbres à
O, .\iaMauritanie, lîuinée. Côte-d'lvoire, Ikihomey, Sé-
négal, Niger, Soudan, Somalis, Otibangui,
Tchad, Caineivam. T"go et Haute-Volta.
Seront retirés de la vente • n même tenu.s, tous
les timbre», de ir. 2.1, c'est-à-dire ceux des Co-
lunies ci-,les.su-». plus les timbres de ^Guadeloupe
Congo, tiabon et Wallis.
Disparaîtront également à la mcine date les
7.1 c. et 1 franc anciens du Sénégal, dont les
couleurs sont mo»T,liées. -"
«««. ---
L'affaire du Lotus ,
Le retour du lieutenant Desmons
Le vapeur italien Teresa Schiiiffino, a
bord duquel a pris passage, à Constantino-
ple. le lieutenant nlmons, du Lotus, est
arrin aujourd hui mardi à Marseille, à
Il h. 30.
, A Genève
l.a délégation qui présentera à La ifaye
la thèse turque dans l'affaire du Lotus est
arrivée hier à Genève.
Elle se compose de Mahmoud F.ffad bey,
ministre de la Justice de la République tur-
que ; Yonssouî Kemal hey, ancien ministre
et professeur d'économie politique, et Beli,
bev, ancien député, professeur de droit ci-
vil. La délégation comptait partir aujour-
d'hui pour La Haye.
TRAVAUX pLBUCS
-
Affectation
M. Coursin. ingénieur principal de 1r>< classa
du cadre gênerai dt s Travaux Publics tics Co-
lonies. affecté au «crvice des Travaux Publics
,h' l'Afrique occidentale française est désigné
pour continuer se- services à Madagascar, pour,
compter du pr octobre
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N° IM LE NUMERO : 30 CENTIMES MAIUH S'MU, ,>8 SEPTEMBRE lWff
t' q 0 0 le
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES JIUIILds PAR -LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
LmAiumtct»ciRëdmi*eaiinlrKmtê*ajtBarmnuJiiJmmmlal4tmlmAgemcs$é»PwWdU
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IMb et Adeiàtmdos : 34, Rue du Mont-Thabor. PARIS-1. NUm : LOUYU 19-17
Un m 4 agio 8 main
-îfiî'ssaîL} l Etranger 120» «S ̃ M •
MM flkaM Elrmger no 9 os 0 m 0
Om ("ibou* 4aa» (MM IM Bwmhi ém ptk* «k ch«s Ut prlaiiyi Mtrilni
Les colonies et l'histoire générale
41»
La revue Die Neuç Rundschau a publié,
dans son numéro du mois d'août, une très
longue étude de M. Paul Gohre qui a fait
l'objet de nombreux cOIDIDentaireJ. Elle en va-
lait la peine, parce qu'elle représente à la fois
un effort remarquable pour résumer l'histoire
contemporaine et prévoir, dans un raccourci
vigoureux, l'histoire de demain, en se plaçant
au point de vue des progrès de t esprtt euro-
péen. L'étude porte ce titre : Les Elats-Unis
d'Europe. On va voir à quels problèmes essen-
tiels elle touche.
L'auteur rappelle d'abord les « précurseurs
utopistes » de l'idée : Sully, William Penn,
Kant, Mazzini, Caprivi. Evidemment, il en
passe et des meilleurs. Friedrich Naumann et
son plan de la Mitteleuropa, groupant, sous
l'hégémonie de l'Allemagne, les Etats de
l' Europe moyenne et leurs colonies n est plus
un utopiste ; cet organisme politique et écono-
mique aurait pu être égal en puissance aux
Etats-Unis américains, qui depuis.
La guerre vient, et. quand eMe est terminée,
l'idée paneuropéenne a. malgré tout, fait de
grands pas ; elle est servie puissamment par
l'économie politique, et la géographie politi-
que.
La première de ces sciences fait dater
l'économie moderne, de la découverte du nou-
veau continent, puis de l'invention de la ma-
chine à vapeur. Avant cette invention, les
colonies ne déterminent qu'un mouvement pu-
rement commercial ; le machinisme se déve-
loppant, les colonies sont entraînées dans 1 ac-
tivité productrice des métropoles. Celles-ci ré-
clament a celles-là les matières premières agri-
coles, industrielles, indispensables au dévelop-
pement économique des nations contemporai-
nes ; elles transforment ces matières en produits
fabriqués, et, après cette transformation, elles
le revendent aux pays qui leur ont fourni ces
matières premières. C'est une sorte de cercle,
et ainsi se constituent des empires économiques
qui tendent à leur indépendance : le type en
est l' Angleterre. Les nations trop faibles pour
fonder de pareils organismes ou venues trop
tard sur la caste du monde ont l'ambition
d'imiter l'Angleterre. De là, la plus formida-
ble des guerres auxquelles l'humanité ait pris
part ; elle s'est terminé non à l'armistice, mais
-- au 1er décembre 1925.
Tout cela est, on le voit, fortement ramassé
et orésenté vigoureusement. Continuons.
Douze ans de guerre : c'est pendant cette
période sanglante et douloureuse que la révolu-
tion qui doit conduire aux Etats-Unis d'Europe
s'est accomplie. Avant 1914, elle avait été
amorcée. Entre les colonies et leurs métro-
pol es, les frontières s'abaissaient peu à peu.
Les colonies ne pouvaient pas ne pas tenter à
leur tour de transformer sur place les matières
premières, industrielles, agricoles, en produits
finis ; là où elle réussissaient, les capitalistes de
la métropole n'avaient perdu ni leur temps, ni
leur argent. Jusque-là d'ailleurs il ne s'agis-
sait que de tentatives séparées, limitées, et
l' on se Battait de les maintenir dans un certain
ordre et une certaine mesure. Mais le jour est
venu où les besoins de - la guerre absorbent
toutes les activités de 1 Europe, et aussi de
l'Amérique ; les colonies sont réduites à leurs
propres ressources : nécessairement, fatalement,
elles s'affranchissent économiquement de la dé-
pendance européenne. Or toutes les libertés
se tiennent : affranchies économiquement, elles
vont tendre à s'affranchir pol itiquement.
M. Paul Goihre ne se pose pas la question
de savoir si la seconde opération est, pour un
peuple jusqu'ici protégé, aussi facile, aussi ra-
pide que la première ; s'il n'y a pas quelque
danger à procéder par bonds pour le peuple
même qui - légitimement aspire à toutes les liber-
tés, après avoir pris le goût de quelques-unes ;
s'il n'y a pas, en un mot, des périodes de
transition indispensables, plus longues là, plus
courtes ici, mais pendant lesquelles la métro-
pole conservera un certain nombre de devoirs,
ou, ce qui revient au même, de droits. Nous
sommes bien obligés, nous, de poser la ques-
tion à cet instant même, et avant d'aller plus
loin, c'est-à-dire avant d'aborder l'examen des
sept grands territoires industriels qui se sont
constitués à la faveur de ces événements.
M. Paul Gôhre en distingue sept en effet :
1° Tokio, Vladivostok, Pékin, Shanghai,
Canton, Hong-Kong ;
2° New-York, Québec, Winipeg, Chi-
cago, Saint-Louis, Nashville, Richmond ;
30 Le sud de la Suède, le Danemark,
l' Angleterre, l'Est de la France, la Suisse,
l'Italie du Nord, le nord de la Bohême, les
Etats bordant l'ancienne Russie, l' Allemagne
au centre ;
40 Le triangle dont la base est formée par
la côte est (Je r Amérique du Sud, de Rio de
Janeiro à Buenos-Ayres ;
50 Une partie de la péninsule indienne no-
tamment entre Bombay et Madras :
60 du Cap à Prétoria et au Natal ;
70- Le sud-est de l' Australie.
A côté, bien entendu, des centres secon-
daires : Valparaiso-Valdevia, San Francisco,
Cnlmtta, Singapour. Moscou.
F.vid"ment, les obiections se présentent en
foule. n est plus difficile incomparablement de
diviser la carte industrielle de l'uni vers en tran-
ches de x chiffres en commençant par la droite
nue d arriver à la péréouation des arrondisse-
ments. c1I'M ce petit coin du monde qui s'ap-
""H,. 1a France. Mais, res objections n'affai-
1,j;,,,-nt na* la valeur de l'effort nue nous cons-
'tn..C\ îrî et celle de l'idée générale à laquelle
il »
Et l' on devine quelle est la suite du raison-
nement : les frontières politiques perdent de
leur pouvoir d'isolement 1 l'intérieur de ces
vastes patries économiques, qui font rayonner
d'énormes forces de développement économi-
que et intellectuel, à de* distances toujours
plus considérables ; les communications y de-
viennent plus aisées chaque fois que la science
fait une conquête nouvelle : « aux empires éco-
nomiques de l'époque coloniale de l'huma-
nité, autrefois dispersés en lambeaux isolés à
la surface du globe et n'ayant qu'un caractère
de demi indépendance se substituent de vastes
doma ines économiques d'une unité beaucoup
plus ferme, déjà parvenue à un état d'indé-
pendance économique presque complet dans un
mouvement de consolidation toujours plus
rapide. L'un d'eux se situe en Europe,
comme nous l' avons vu, et ce n'est ni en éten-
due, ni en intensité. le plus petit d'entre eux. »
On doute, on hésite, on se tâte, on se
frotte les yeux. Décidément, l'auteur a un art
tout à fait admirable pour parcourir les larges
espaces et embrasser les horizons infinis.
Mais en sommes-nous bien là ? Vues d'ensem-
ble ? Prédiction plutôt, prophétie, ou, si l'on
veut. vues d'avenir.
La géographie politique vient au secours
de cette prophétie qui se donne volontiers pour
une démonstration. Cette science telle que
Ratzel, Kjellen, Suphan, Haushofer l'ont
conçue, a créé une nouvelle idée de l'Etat.
Ce n'est plus la notion juridique, métaphysi-
que,
d'un peuple (laquelle ne demandait qu'à en
déborder). La science étudie la configuration
spatiale de l'Etat, sa situation sur la carte du
monde, ses fondements naturels : sur un sol
déterminé une réunion d'hommes s'est groupé,
et c'est ce fait biologique, qui est en perpé-
tuelle voie d'évolution comme l'individu, qui
constitue 1 Etat « manifestation -- organique
ayant ses racines profondes dans des réalités
historiques et naturelles ». L'Etat historique
n'est que l'expression de relations complexes
avec les autres Etats ; il est partie d'un tout
plus étendu ; ses frontières sont des contours
en perpétuelle voie de déplacement ; or. les
unités géographiques qui se constituent répon-
dent aux unités économiques constatées.
L'unité géographique profonde des Etats
situés à l'Est et au Sud-Est de l'Asie a été
démontrée par Karl Hanshofer ; même dé-
monstration pour la plaine du Nord-Est de
l'Asie et ses prolongements européens, pour le
Sud de l'Afrique, l'Amérique du Nord,
l'Amérique du Sud, l'Australie et l'Océanie.
Les organisations économiques puissantes se
développent dans les mêmes grands espaces
géographiques. Cinq de ces grands territoires
géographiques se constituent présentement :
10 La Russie bolcheviste et son immense
empire colonial asiatique : sa formation poli-
tique a précédé son organisation économique ;
2° L'Amérique du Nord, dont l' organisa-
tion économique a précédé l' unification politi-
que ; elle attire le Canada, le Mexique, et
étend son influence jusqu'au Canada : « C'est
le type de l'empire économique moderne su-
perposé aux Etats politiques » ;
3° L Amérique du Sud, qui a la même
tendance irrésistible à l'unite; économique, na-
tionale, politique et morale ;
4° L'Asie de l'Est et du Sud-Est, qui a
perdu par l'établissement des Européens aux
Indes, dans l'Insulinde, en Chine, son indé-
pendance : elle est en train de la conquérir
(victoire du Japon sur la Russie en 1905, pro-
grès vers l'indépendance aux Philippines, en
Otine, aux Indes) ;
50 Même tendance, beaucoup moins éner-
gique, toutefois, dans le Sud-Est africain, et
même en Australie et en Océanie.
Le doute est plus profond ici, encore qu'il
y ait là bien des constatations troublantes et
bien des observations vraisemblables. Ne nous
laissons pas détourner par des détails. Il reste
vrai qu'une évolution générale se poursuit à
travers le monde, qu'elle se heurte à des forces
antagonistes, victorieuses çà et là, mais que
nous nous détachons de ce qui a été appelé
« l'ancienne époque coloniale », et que cela ne
se fera pas sans réactions violentes et sanglantes
parfois.
- Et alors, on peut, on doit s'interroger pour
savoir si une loi d'évolution qui entraîne tous
les autres continents, échouerait seulement sur
l'Europe. « Une semblable loi doit finalement
manifester son existence dans le cinquième
continent, en Europe, et passer dans les faits,
même si des obstacles encore plus grands s'y
opposent. On comprend, en tous les cas, quelle
valeur absolument décisive prend pour l'idée
paneuropéenne et pour son - avenir la mise en
évidence de cette nouvelle loi d'évolution. Le
mouvement des masses favorables à l'idée des
Etats-Unis (fEurope y trouvera sa justification
scientifique, son fondetnent intellectuel, la
conscience d'être le résultat d'une existence,
d'une nécessité naturelle, irrésistible. Il en
reçoit un élan dont tous encore nous constate-
rons les effets dans les quelques années à ve-
nir. »
tout cela se tient ; pour mieux nous en
assurer, résumons ce qui précède :
1° Avant les temps modernes, les colonies
ne déterminent qu'un mouvement commercial ;
20 Avec les temps modernes, les colonies
sont entraînées dans l'activité industrielle des
métroooles, puis elles s'affranchissent peu à
peu économiquement ;
3° Elles s'agrègent alors industriellement,
commercialement, à de vastes empires écono-
miques, à de nouvelles « patries » plus larges
et plus puissantes ;
4° Les limites de ces empires économiques
répondent aux limites fixées à ces grandes di-
visions par la géographie contemporaine ;
5* L'idée des Etats-Unis d'Europe trouve
là son fondement et sa justification.
Il n'y aurait rien à dire 1 cela, absolument
rien, s'il n'existait pas de par le monde autre
chose que des intérêts économiques, agricoles,
industriels ; si les nations étaient un agrégat
de maisons de commerce et d'usines ; si les
hommes réunis sur un sol déterminé, caracté-
ristique, n'avaient entre eux et avec les autres
hommes que des rapports d'acheteurs et de
fournisseurs. .--
Panni les réactions violentes qu'il est juste
de prévoir contre la loi d'évolution dont on
nous montre la généralité et la nécessité, il
faut tenir compte de celles-là. Elles n' arrête-
ront peut-être pas le mouvement général qui est
étudié avec tant d'ingéniosité et de pénétra-
tion ; mais elles le retarderont sans doute, et
sûrement le modifieront. Il n'y a pas une loi
qui conduit le monde économique, industriel,
politique ; il v a un ensemble de forces, et
c'est la complexité de cet ensemble qui fait
hésiter le penseur et nous rend quelque peu
méfiants envers ce qu'on appelle la philosophie
de l'histoire, surtout quand elle prédit au lieu
de constater.
Mario Routtan,
Sénateur de l'Hérault, ancien mintstre.
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
A LA CHAMBRE
---0-0--
QUESTIONS ECRITES
Impôts dus par un ancien employé
au Maroc et en Algérie
M. About, député, expose il M. le ministre des
Finances la situation d'un employé qui séjourna
au Maroc (à l'intérieur) de Janvier a août 1934,
puis en Algérie, d'août à décembre de la même
annét, et demande si cet employé doit être ou
non imposé sur tes salaires qu'il perçut durant
son séjour au Maroc. (Question du 9 juillet
l.J
Réponse. En vertu de l'article 26 de la loi
du 31 juillet 1917, l'impôt sur les traitements et
salaires est dû par les contribuables ayant leur
domicile en France au 1er janvier de l'année
de l'imposition et il est annuellement réglé à
ratsen des rémunérations de toute nature dont
les intéressés ont bénéficié au cours de l'an-
née précédente, sans qu'il y ait lieu d'en ex-
cepter les appointements perçus hors de France.
Par suite, s'il était domicilié dans la métropole
au 1* janvier 1925, le contribuable visé dans
la question est passible de l'impôt sur les trai-
tements et salaires au titre de cette même an-
néï, d'après la nvntant net total des émolu-
ments qu'il a touchée: au cours de 1984 soit au
Maroc, soit en Algérie.
Taxe du chiffre d'affaires à l'exportation
M. Grfnda, député, demande & M. le ministre
des Finances si les marchandises expédiées &
l'étranger ou aux colonies, en sortie d'entrepôt
de douane, sont passibles de la taxe du chiffre
d'affaires à l'exportation. (Question du 11 août
1$.)
lMponse. - Les marchandises placées en en-
lrepôt, de douane sont considérées comme étant
CL l'étranger. Si donc ces marchandises sont
directement réexpédiées de l'entrepôt à l'étran-
ger, sans avoir été l'objet, II aucun moment,
'une introduction en France en suite de dédoua-
nement, on doit considérer que la vente qui en
est faite constitue une opération ellectuée hors
de France ne tombant pas sons l'application de
l'impôt sur le chiffre d'affaires à l'exportation.
Dépêches de l'Indochine
-()-()--.-
Le retour de M. Varenne
M. Alexandre Varenne, Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine, s'embarquera le 4 oc-
tobre à bord du paquebot Angers, pour
arriver à Marseille le 29 octobre.
̃
Le cours du riz
0
SAIGON
24 septembre
(les 100 kilos en piastres)
.Riz no 1, 25 brisures 11 45
lliz no 2, 40 brisures 16 85
liiz no 2, 50 brisures 10 10
frisures n° Í Il ;2 45
Brisures no :i et 4 8 10
Farines 3 05
Paddy Vinh-Long 691)
Paddy Go-Cong ? 20
Pnddy Haixan 7 10
I Paddy Bac-Lieu 7 2,',
Gopràh 18 50
(1 ndopacili.)
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre des Colonies
qu'à la date du 20 septembre 1020 le taux ofliciel
de la piastre à Saigon da iL de 18 fr. 50.
Un cyclone à Hong-Kong
-o-o.--
Un typhon s'cst abattu dans la baie de
Hong-Kong causant de sérieux dommages
aux bateaux chinois ancrés dans le port.
̃La canonnière française Argus a souffert
d'avaries importantes.
La question coloniale en Allemagne
--0-0-
Au congrès de l'Association coloniale
allemande, à Schwerin, l' ancien gouverneur
de l'Afrique occidentale allemapnde, von
Reithmer, a parlé sur le thème suivant :
« Que peut faire le Reich pour posséder de
nouveau des colonies ? » L'orateur a conclu
que les deux seuls moyens possibles pour arri-
ver à ce but : l'argent et la puissance mili-
taire qui font actuellement totalement défaut à
, l'Allemagne.
Il n'y a plus de péril
italien en Tunisie
--0-0-
Ale commentais ici, la semaine
GbpLm dernière, sous ce titre, les résultats
• du recensement de 1926 en Tunisie.
J'ai reçu, à la suite de ce papier, un cer-
tain nombre de lettres. Celle que m'adresse
M. Charles Michel, ancien conseiller gé-
néral d'Algérie, me parait susceptible d'in-
téresser nos lecteurs.
Paris, le 22 septembre 1926.
Monsieur le sénateur,
J'ai été frappé par l'article que vous avez
publié récemment dans les Annales Colo-
niales :
« 11 n'y a plus de péril italien en Tu-
nisie. »
Ce n'est malheureusement pas l'impression
que ressentent les Français qui séjournent là-
bas ni ceux qui en reviennent. Les Italiens
constituent encore en Tunisie la colonie la
plus nombreuse et ils sont animés, depuis
quelques mois, d'une fierté remuante, inspirée
par les tendances du gouvernement italien.
Il y a donc une grande urgence à ce que
le mouvement statistique que vous soulignez
en faveur de notre démographie se développe
rapidement.
Il est certain que depuis deux ans, l'Ad-
ministration française fait un peu moins d'op-
position en Tunisie, à la naturalisation indi-
viduelle des indigènes tunisiens. Elle s'est
rendu compte que si cette naturalisation fai*
sait perdre au Bey. aux cheiks, quelques-uns
d.* leurs administrés, par contre, elle appor-
tait au groupement français de réels dévoue-
ments.
J'estime qu'il faut persévérer et aller au-
delà dans cette voie.
Il appartient à l'Administration de pousser
les Indigènes à la naturalisation, en favori-
sant les naturalisés et les candidats à la na-
turalisation, dans les milles circonstances où
ils demandent des facilités administratives.
Même situation au Maroc, d'ailleurs.
D'autre part, un grand nombre de Juifs
Tunisiens sont candidats IL la naturalisation.
Ils sont désireux d'échapper aux juridictions
indigènes dont les tendances ne correspon-
dent plus à l'état de leur civilisation.
Il faut utiliser ces bonnes volontés et faire
le plus rapidement possible de futurs cons-
crits avec tous les Juifs Tunisiens qui le de-
mandent ou qui sont prêts à le demander.
Les zouaves d'Algerie qui ont gagné la
fourragère rouge ont démontré, par leur belle
conduite pendant la guerre, que la natura-
lisation des Juifs de l'Afrique du Nord, n'était
pas un leurre.
En définitive, il ne suffit pas d'avoir mo-
difié la législation qui permet de naturali-
ser quelques milliers de Maltais, il faut fa-
ciliter l'assimilation des Juifs indigènes et
des Arabes. Cela est possible et désirable et
l'Administration ne s'en rend pas encore suf-
fisamment compte.
Là est le remède au péril italien qui existe
toujours en Tunisie.
Je vous adresse. Monsieur le sénateur,
l'expression de ma haute considération.
CH. MICHEL.
Ancien conseiller général d'Algérie.
Quand je dis « plus de péril italien en
Tunisie D, f entends bien que toutes les dif-
ficultés ne sont pas aplanies entre la France
et l'Italie, au sujet de la Régence.
Je n'ignore pas Vactivité fasciste dans le
protectorat. activité qui n'a fait, d'ailleurs,
que suivre un mouvement déclenché le jour
même de notre occupatioll. Je n'ignore ni le
nombre des écoles italiennes autorisées ou
tolérées en Tunisit, ni tes manifestations
1 hebdomadaires, avec étendards italiens dé-
ployés, des associa/iolis sportives italiennes
à Tunis et dans les grandes villes, je sais
également les sociétés littéraires et artisti-
ques comme Dante Alighieri qui entretien-
nent le culte de la langue et de la littérature
italienne, chez les natifs de la Sicile, du pays
de Naples et du PUmollt.
Si certaines nuances étaient respectées,
rien ne serait plus naturel, et le temps seul
peut déterminer une adaptation et une fu-
sion ttéccssaires.
Mais pour que cette fusion nécessaire fÛt
inévitable, il fallait que l'élément français
ftÎt suffisamment important pour ne pas
cire noyé par les éléments étrangers, italiens
fil la circonstance.
Maintenant c'est fait. 71.000 Français en
face de 89.000 Italiens malgré une répar/i-
tion inégale - beaucoup trop de François
dans les grandes villes et pas assez attachés
à la terre - si l'on joint à eux les éléments
indigènes et juifs qui ne demandent qu'el fIl-
trer dans la grande famille française, c'en
est assez pour créer, en Tunisie, une race
nouvelle assez semblable à la population
algéro-française voisine, qui permettra de
bien augurer des destinées de la France
dans l'Afrique du Nord tout entière.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de 14 Commission
des Douanes
* <»
M. Poincaré songe aux colonies
l'arlnnt, d.ins son discours dt> Rar-lo-
1':11'1[1 nt. I1n n (>on d.i8C n\1rs t]¡> Bai'-I. ,-
Dur, de l'utilisntiou lïroudo datantes nos
loivos et do toutes nos richosaea nationa-
les, M. Raymond Poincaré a assuré ;'1 RI'S
auditeurs quo lo Ciouvernomcnt appellera
à collaborer avec la métropole ses colonies
dont les populations nons ont si vaillam-
ment. aidés pendant la guerre et qui con-
tiennent encore tant de ressources inem-
ployées.
L'AVIATION COLONIALE
Paris-le Haut Nil
Les aviateurs français Costes et de
Vitrollrs, partis dimanche de l'aérodrome
du Bouryet, n'ont pu mener à bien leur
assaut contre le record. Après avoir tenu
les airs pendant plus d'une journée, ils
ont été forcés d'atterrir en Afrique, à
Assouan, en Haute-Egypte.
La distance parcourue est d'environ
a.ooo kilomètres.
Les aviateurs ont avisé la Direction de
Vaéronautique par le télégramme suivant,
Kotnombo, 27 septembre, 11 li. iO.
Avons atterri Dumu, près Assuuan, joiupc
& eau bloquée.
Hcntrerons aussitôt réparation.
Costes et de Vitrolles.
t Assouan, sur le Nil, est le point exprime
de la ligne des but eaux-poste égyptiens. Korn-
(Jmbo et Daruu, côte à cote sur le Nil. sont a
30 kilomètres environ au nord d'Assouan.
Bien qu'ils n'aient, pus battu le record de la
distance en ligne droite sans escale, détenu par
l'équipage Challe et Weiser avec ).200 kilomètres
(Puris-Benfler-A bl)(\s), Coste et le lieutenant de
Vitrolles ont accompli un très bel exploit, car,
pour leur début, ces deux champions de l'air
ont volé près de 4.000 kilomètres sans arrêt,
en passant par les Alpes, l'Italie, la Grèee et
l'Egypte.
.*#a-
Hommage posthume à de Boufflers
Stanislas de BoufllpfS, chevalier de
Malte-, dont tous les historiens du Sénégal
ont vanté l'habile administration, vient
d'être de nouveau il l'honneur.
Tkins L(t Vie Parlementaire du Temps,
M. Gaston DpHcnmps, ajirès avoir relaté
l'élection il lu Chambre des députés du
Chevalier de Boufflers au printemps de
1789, ajoute ce qui suit :
Nommé maréchal de camp par ordon-
nance royale du l"r janvier liS\., de Bouf-
flers qui n'était jlls(U'Ü cette époque qu'un
amoureux et un nwete, eut ln. fantaisie de
solliciter du maréchal de Castries le gou
vcrneiment des établissements français du
Sénégal et de Gorée. Il obtint ce poste et
rapporta de ces parages exotiques non
seulement une perruche pour la reine, un
zèbre pour le maréchal de CaetricB, une
volière pleine d'oiseaux multicolores pour
Mme de Sabran, le négrillon Ziméo pour
la comtesse do Blot et la négrillonne Ou-
rika pour la princesse de Bcauvau. mais
aussi une sérieuse, et solide réputation d'ad-
ministrateur colonial, 8n bon renom qui
a fait de lui, vraiment, un des fondateurs
de l'o'uvre pacifique de la France duns
r Afriqllc oecidentale, Le comte de Ségur
lui écrivait :
Donnez-moi quclques notions sur le Sénégal,
où, vous avez fait faire ù l'humanité, à. la vertu
leur premier voyage. Ces pauvres Africains ne
nous croyaient, d'autre Dieu que la cupidité.
Vous les avez tirés de cette erreur. PlliSSf; votre
exemple être suivi ! Puisse votre voix étouffer
celle de l'intérêt et nous faire interdire cette
vente inhumaine, ce commerce honteux de sang
humain 1 Je suis colon de Saint-Domingue, mais
je signerais 111a ruine nvec joie si l'abolition de
l'esclavage en était la récompense. Ne laissons
pas à l'Angleterre la gloire de cette abolition.
Cette réputation de défenseur des droits
de l'humanité opprimée, ce dévouement
chevaleresque à la cause de la liberté dé-
voient exercer une influence décisive sur
l'opinion de ce'ux qui, dans ces temps
de généreux enthousiasme, parlaient d'af-
franchir de tous les anciens servages la
France et l'univers entier. La plupart des
électeurs de Nancy osaient lu sans doute
Paul et Viraillie, roman colonial qui était
j alors dans tOlite la fleur de sa touchante
nouveauté. Ils volèrent. pour le chevalier
de Boufflers avec attendrissement.
M. Steeg échappe à un accident
Une automobile, dans laquelle se trouvait
M. Steeg, résident général du Maroc, a été
heurtée, hier. à I I h. 40, rue des Pyramides,
en face de l Office du Protectorat Chérifien,
par une autre automobile. Il n'y a eu aucun
accident de personne.
- -0000
LA PAIX AU MAROC
0-0-
La situation militaire
Sur //an, I,'t; \l''lli-¡tldL'lle ont coniplélé leur
versement d'armes en remettant :i!> fusils
à tir rapide. Lit, Beni-C.liaïb nous ont
demandé de bombarder Ivl-Berriel H Sidi-
Cherif, où st/IlL signalés des rassemble-
ments hostiles.
Dans la lâche de Ttiza, le 2r>« cou m a eu
un engagement- p,iès de TalTerl. aveu: un
groupe d'insoumis, qui est parvenu à lui
échapper.
lcllnppl!'l', Chez les Espagnols
Des éléments de la colonne Capaz se sont
portés à 11411 <"l'une dans l'intention d'occu-
per prochainement, les Boni-Ahmed, donl la
Iraelion Sella est disposée à résister.
Les caïds des ileni Ahmed sent toujours
t\ Tnbouda, attendant la réponse du com-
mandant supérieur à leur protestation
contie l'occupation espagnole.
Le statut de Tanger
0
Un démenti
î,e Gouvernement italien a fait démen-
tir formellement l'extraordinaire nouvelle
(émanant du ('ronid,'' d'une dé-
monstration hispano-italienne dans les eaux
1 de Tanger.
Les succedanes coloniaux paniliames
----
Comme pour bien d'autres matières, les
Colonies peuvent venir en aide à la mé-
tropole pour <( faciliter la soudure », 1920-
1927 pur l'apport de farine de riz et de
manioc.
I/fndcchme exporte plusieurs millions
de tonnes de riz pur an ; elle pourrait
donc apporter une aide précieuse à la
Métropole. Puisque la France est obligée
d'ocheler des céréales hors de son terri-
toire, mieux vaut pour elle s'adresser &
ses colonies qu'aux pays étrangers, et
acheter du riz en Indochine plutût
Tout cela est acquis en principe. Conti-
nuellement, on parle de libérer notre pays
du lourd tribut qu'il paie aux nations
étrangères, partant de développer lu pro-
dretion coloniale. Fort bien. Mais, écrit
fort judicieusement notre confrère le
Petit Journal, la première mesure éi
prendre dans ce sens, ne serait-elle pas
de mettre en France les produits colo-
niaux sur le même pied que les produits
indigènes ?
L emploi du riz et du manioc, objetera-
t-on, a été autorisé en boulangerie. Fxact.
Mais de façon tout à fait inopinée,
chaque année, à Ulti- date différente, et
sous des conditions variables. I.n régle-
mentation n'est même pas établie pour
toute la durée d'une période de soudure ;
cette année, notamment, elle a été rema-
niée trois fois. Et l'autorisation d'utiliser le
maïs étranger (décret du 8 septembre* est
venin» encore restreindre, en fait, lu place
faite primitivement au riz et au manioc.
Cette instnbilité a les pires inconvé-
nients.
Pour que les produits coloniaux vien-
nent au secours du franc, un régime de
faveur n'est pas nécessaire : il suffit d'un
régime stable et équitable, conforme aux
nécessités reconnues de 111 politique colo-
niale, sans laquelle les colonies ne sau-
raient jouer dans l'économie nationale le
rôle qui, normalement doit être le leur.
Bananier en fleurs,. en France
0-0
Dans le jardin de M. le chanoine Fou-
cher, il Bourges, parmi un massif do ba-
naniers en pleine terrç, se trouve un ré-
gime actuellement en fleurs.
PHILATÉLIE
--()-()--
Chine
Peu après la campagne de W>0. en 1 le
premier bureau français fut installé i\ Chan-
Uluiï. Il utilisait, alors les timbres de France
qu'on reconnaît à l'oMitératioy soTT ik, ,I:
petits chiffres, soit "ni gros chiffres, soit cachet
il date.
I.e deuxième bureau fui installé :'i Tèn-Tsin
en ISSU. Par !a .suite, l'inlminisîr.ilion fiançaise
créa des bureaux à \moy (l'.Huîl, l-'outehéou
(l'A?!, llankéo'i Ningpe (I'.K)lM< Pékin
( I'.NtO 1, (.| T.-hérou 1 IS,.>S)< administrés directe-
ment, et. en IIOI ;ï Canton. IIei-lla<\ Krmang-
Tcliéou, Mongl/.eti, l'ak-lloi, Tclianf.' King et
Vunan-rou qui, rattachés au gouvernement de
l'Indochine, reçurent des timbres spéciaux com-
me nous l'avons vu précédemment pour ''anton.
I.es bureaux administrés directement furent
pourvus, à partir
surchargés Chine en noir, en muge et en carmin
L'émission en service de Is0i- 1 » com-
prend :
ô centimes vert, valeur 7 fr. environ ; 1 cen-
times vert jaune, valeur 0 fr. : 10 centimes noir
lilas. valeur fr..10 : 1.1 centimes bleu, valeur
17 fr..10 : 20 cent, brique vert, valeur 1C fr..10 ;
2.1 centimes noir rose, valeur 3 fr. : '.Î0 centimes
brun, valeur 17 fr..10 : 40 cent, vermillon, valeur
17 fr..10 ; .10 centimes rose, -valeur 17f)'.50:
7.1 centimes violet. 17.1 fr. : I franc olive, valeur
18 fr. : "2 fraiv-s brun, valeur
On note quelques variétés : .10 cent, surcharge
rouge, au lieu de noire, valeur 0.1 fr. ; r> francs
surcharge rouge au i ion de noire, valeur -400 fr.;
1 franc a\c- double surcharge., valeur k'T> fr. ;
1.1 cent, sur papier sans quadrillage, valeur 4.10
francs. F.nf'm le cent, noir sur rose sa us sur-
charge. Cette variété n'a évidemment de valeur
qu'en paire et attenante à un timbre normale-
ment surchargé.
Timbres rares
Vont être retires «le la Vente, les timbres à
O,
négal, Niger, Soudan, Somalis, Otibangui,
Tchad, Caineivam. T"go et Haute-Volta.
Seront retirés de la vente • n même tenu.s, tous
les timbre», de ir. 2.1, c'est-à-dire ceux des Co-
lunies ci-,les.su-». plus les timbres de ^Guadeloupe
Congo, tiabon et Wallis.
Disparaîtront également à la mcine date les
7.1 c. et 1 franc anciens du Sénégal, dont les
couleurs sont mo»T,liées. -"
«««. ---
L'affaire du Lotus ,
Le retour du lieutenant Desmons
Le vapeur italien Teresa Schiiiffino, a
bord duquel a pris passage, à Constantino-
ple. le lieutenant nlmons, du Lotus, est
arrin aujourd hui mardi à Marseille, à
Il h. 30.
, A Genève
l.a délégation qui présentera à La ifaye
la thèse turque dans l'affaire du Lotus est
arrivée hier à Genève.
Elle se compose de Mahmoud F.ffad bey,
ministre de la Justice de la République tur-
que ; Yonssouî Kemal hey, ancien ministre
et professeur d'économie politique, et Beli,
bev, ancien député, professeur de droit ci-
vil. La délégation comptait partir aujour-
d'hui pour La Haye.
TRAVAUX pLBUCS
-
Affectation
M. Coursin. ingénieur principal de 1r>< classa
du cadre gênerai dt s Travaux Publics tics Co-
lonies. affecté au «crvice des Travaux Publics
,h' l'Afrique occidentale française est désigné
pour continuer se- services à Madagascar, pour,
compter du pr octobre
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