Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 septembre 1926 27 septembre 1926
Description : 1926/09/27 (A27,N147). 1926/09/27 (A27,N147).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6397196t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
.-
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N« 147 - - - - - - - -1 -, - - - - - 1 LE NUMERO: 80 CENTIMES - - - - - - - - - - - - - LUNDI SOIR, 27 SEPTEMBRE IM-i
, 1
Les Annales Coloniales
s -. JOURNAL QUOTIDIEN - 'f'.
LES AMBOLM HJBUÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" «Offr LA PBONUill
IKCUUMVg PU JOWWAL
LmAmnmm**RkUmm»wtw–» mmBmmm àtjemnnieàéamImAgemuésPutÊdU
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Itflr'll et HshiitmlM : 34, Rut du Mont-Thsbor, PARIS-1' Têkïm : UOVU 19-17
u.
à au lrs ",C.,..fJr. a a « 9 m 0
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U8" 11. b-mmbedm 1
, i Autre exemple
J'ai plus d' une fois étudié ici la collaboration
des nationalistes et cIeJ communistes dans un
certain nomb re de colonies; j'ai montré comment
le mouvement communiste se confondait le plus
souvent avec le mouvement nationaliste, en
attendant le jour où, l' agitation se transformant
en sédition, le premier pousserait le second plus
loin que s" dirigeants ne voulaient le conduire
et peut-être dans des voies légèrement diffé-
repJes. 1
Je ptendt aujoutd hui mon exemple dans les
Indes Néerlandaises. Les journaux de Hol-
lande nous renseignent sur la propagande faite
par la Sarekat Islam, la grande société indi-
gène, que dirige l'infatigable Tjokroaminoto.
Ceux qui sont à la tête des associations reli-
gieuses musulmanes collaborent avec le Sare-
kat-lslam, en vue de fonder l'éducation natio-
r na le sur les principes musulmans : religion, en-
seignement, sont à la base de ce nationalisme
dont les progrès sont suivis attentivement par
nos confrères de Hollande.
Mêmes tendances nationales dans l'action de
1. BoucI-Outomo, association des Javanais
cultivés. Ilp inscrivent à leur programme :
II* éveiller et fortifier le sens national ; 2° fon-
der des écoles nationales j 30 favoriser la pra-
» tique des arts de la danse, du - théâtre et de la
musique. Au point de vue politique et social,
le Boudi-Outpmo réclame un système électoral,
représentatif, administratif qui fasse que « la
participation à la direction accordée à la popu-
lation indonésienne ne demeure pas une simple
devise » ; la création de conseils de villages ;
un règlement fixant le minimum de salaire. et
le maximum des heures de travail ; l'abolition
de la sanction pénale pour les contrats de tra-
vail ; l'abrogation des mesures limitant le droit
de réunion. )
Tout cela, d. après certains journaux hollan-
dais est présenté avec une telle violence dans la
critique du Gouvernement. que des poursuites
judiciaires étaient annoncées. Les vrais motifs
de ces poursuites étaient-ils bien ceux qui
étaient mis en avant ? Le Vaderland le met-
tait - doute, et déclarait : « STil en était
ainsi, 1. poursuite» n'auraient d'autre consé-
qaeace qufe, d'accroître lie nombre des esprits
aigris pu k* intellectuels javanais et de pousser
le Boodi-Outomo à prêter une oceiile complai-
sante aux qitateun COIIIIDunist M. 1
Et nous voici. en effet, en présence du se-
cond mouvement. Le gouvernement a pris pour
l'arrêter, des mesures tort énergiques : il a sus-
pendu le droit de réunion, coffré les excita-
Um, renvoyé 'le.. fCJllCtiam8iJel aftiIi& au
parti de Moscou. Rien n'y a fait : le mouve-
ment s'est étendu, - Java, à Sumatra, aux
Moluques, jusque dans les régions les .plu»
-.. - - 0-
éloignées. Les grèves communistes ont été
nombreuse» : grèves du personnel des hôpitaux
à Batavia, à Sawah Lounto, à Sonnue;
grève des ouvriers du port à Semarang ; grève
des imprimeurs à Baudoung. Les gréviste, ont
été conaédiéJ, remplacés par un personnel nou-
veau. .réduits à là misère ; ils sont allés grossir
les rangs des meneurs.
Les journaux "communistes sont puissants.
1 J'en ai sous "les yeux une liste incomplète ; à
côté de l'organe officiel du parti de Moscou
(le Feu), r Api, se groupent d'autres organes
de combat. Or « il ne faut pas oœlier que les
nombreuses feuilles de la sarekat Islam mè-
nent une campagne contre « l' oppresseur étran-
ger » qui ne se différencie guère de celle cid
feuilles communiste» ».
i C'est bien la jonction que j'ai signalée ail-
; Jetb. Le mouvement nationaliste est encou-
ragé, favorisé, créé même au besdin par le
mouvement communiste. Ils vont de compagnie.
On verra ensuite. Ce n'est pas seulement la
partie critique des programmes > qui est com-
mune, auui la partie positive: les gens
- de Moscou sont pow toutes les mesures qui
Eveillent et fortifient le sens national, pour les
écoles naliaiaales, pour les études nationales.
Mais c'est la partie criticfue qui crée entre tous
les liens les plus étroits.
Il y a dans les jeunesses indonésiennes deux
associations: la Jona-Java (Jeune Java). qui a
refusé de se départir de sa neutralité religieuse,
la Jkmg-Islamie-teubond (Ligue des Jeunes ls-
lamites) qui s'est fondée après l'autre, et qui
reconnaît comme unique tien spirituel, celui de
rillam. Cette dernière publie en néerlandais
une revue mensuelle : la Lumière (al Nour).
Or, à la fin de mai, les jeunesses indonésiennes
ont tenu un s à Batavia. Le Telegraaf
nous dit qu'il « fut entièrement dominé par le
nationalisme ». Mais les policiers étaient pré-
sents, afin de vérifier si on obéissait à l'ordre
;le ne pas aborder une discussion politique.
Aussi y a-t-il eu quelques assurances cf atnifié.
de volonté de' coopération. Bapatellcfe de la
porte, précautions contre l'opération de la main
au collet. Malgré tout, « têt jeunes jçens mon-
trèrent en général une grande hostilité contre
les Occidentaux, comme le font les c lubs
'd'étudiants indonésiens à Batavia et aux Pays
Bas M. Cette hostilité, ils la manifestèrent par
Clet voies indirectes mais sûres, en présentant
« des allusions voilées et des considérations
historiques sur la puissance et la grandeur pas-
sées que les Occidentaux ont fait évanouir n,.
« en clôturant leur réunion par l'envoi d'un
télégramme de svmoathie au club des étudiants
indonésiens en Hollande » : ils lui donnent un
éclat et line vigueur bien plus grands, dès que
les policiers sont partis, et dès que la menace
de la prison s'éloigne. Cette hostilité contre les
Occidentaux, c'est là ce qui fait avant tout
l'union du mouvement nationaliste et du mou-
vement communiste. Et voilà pourquoi l'Api
publiait un télégramme de Moscou aux commu-
nistes indonésieqs, après l'avoir traduit en hol-
landais et en malais : « Linternationale Révo-
lutionnaire Russe suit avec un vif intérêt le
mouvement libérateur du prolétariat indonésien.
Elle lui souhaite la fermeté et la force de tenir
jusqu 0 au triomphe. final. Vive la solioarité du
mouvement ouvrier révolutionnaire dans la
lutte contre l'oppresseur commun ». L'oppret.
seur commun, on sait ce que parler veut dire ;
notez qu'il s'agit d'un mouvement « libéra-
teur », et non pas d'un mouvement « commu-
niste ». Mais que les nationalisteJ javanais,
comme les autres, en soient bien convaincus :
les communistes auraient vite fait d'appliquer la
maxime : Ote-toi de là, que je m'y mette.
Ils ont, d' ailleurs, moins de crainte de la
police, et plus de 'sens organisateur que les na-
tionalistes. Le gouvernement a pris, nous
l' avons vu, des mesures vigoureuses contre les
délits de presse ou de réunion publique. Les
communistes ont adopté un nouveau système de
recrutement et de propagande, c'est celui de la
Boule de Neige. Chacun groupe autour de lui
un certain nombre de discutes, il les réunit à
son domicile, il fait leur éducation communiste.
Quand les disciples sont formés, ils vont 1
leur tour dans les quartiers indigènes, et recom-
mencent la même opération. Et ainsi de suite.
On devine que le premier sentiment qu'ils
exploitent dans le - cœur de l'indigène, c'est la
haine farouche de « I oppresseur commun ».
Certains excellent à ce genre d'exercice :
Monso, le rédacteur en chef de "hebdomadaire
communiste De Proletar, de beaucoup le plus
cultivé, parlant couramment l'anglais et le hol-
landais, s'il est un orateur grotesque, est un
écrivain de talent et qui connaît tous les moyens
de persuader l'indigène, au contraire Prawiro-
soudjono, Soudebio, Sourachman. écrivains
au-dessous du médiocre, soulèvent par leur na-
role chez l'indigène un enthousiame d'un Iran
dangereux.
Le gouvernement veille, lutte de son mieux.
Les journaux coloniaux ne perdent pas de vue
un seul instant cette bataille incessante. J'ai
voulu, pour ma paît, indiquer par ce nouvel
exemple comment les comnraniste» « travail-
lent » non pas parallèlement avec les nationa-
litta. mai. en confondant leur action et leur
propagande avec la leur. Répondant à l'unique
député communiste Lon de Visser oui Thtfer-
peflait pour protester contre les condamnations
dont le» gens de Moscou étaient frappés, le
ministre des colonies a déclaré que « le com-
munisme était une sorte de malaria importée et
propagée aux Indes par des III08tÏCllle! Ran-
aen » et qu'aucun ménagement .ne serait gardé
à l'égard « d'un mouvement qui n'était ni na-
tional, ni ouvrier ». Qu'il ne sOit pas tout le
mouvement ouvrier, le socialiste Cramer et le
radical joekes n'ont pas eu grand peine à le
démontrer ; qu'il ne soit pas « national »,
cela est non moins hors de doute ; mais qu'il
tente de le devenir ou de faire croire qu'il est
tel, c'est la tactique permanente que nous avons
dénoncée et que nous dénonçons une fois de
pl us. -
Mario Roustan,
Sénateur de VHérault, ancien miniUM.
Vice-président de la CommiMton
sénatoriale des Coimki.
1.1
Le commerce de la France
avec ses colonies
Le tableau ci-dessous donne les chiffres
relatifs à la valeur de nos importations en
provenance des colonies françaises et pays
de protectorat pendant les huit premiers
mois de icpt, comparés à ceux de la période
correspondante de 1925 :
Importations (en milliers de francs) 1
1926 1925
Algérie 1.788.185 1.013.273
Tunisie 408.074 231.549
Maroc 207.785 102.609
Afrique occid. franç. 715.381 379-186
Madagascar et dépend. 260.311 193.116
Indochine française. 552.103 370.473
Autres colonies et pays
de protectorat 581.918 492-732
Totaux. 4.519.757 2.782.937
Voici, d'autre part, la valeur comparée des
exportations de la France sur les colonies
françaises et pays de protectorat pour les huit
premiers mois de 1926 et 1295 :
Exportations (en milliers de francs)
1926 1925
Algérie 2.108.093 1.675.401
Tunisie 540.789 350.770
Maroc .,. 813.700 498.558
Afrique occident, franc. i 557.625 312.072
Madagascar et dépend. 291.591 351.141
Indochine française. 908.851 492.445
Autres colonies et pays
de protectorat 369.283 347793
Totaux. 5.589.932 3.828.180
Il convient de remarquer que dans le
commerce général de la France, ses colonies
occupent, quant à l'importance des échanges,
la troisième place.
Nous recevons : i* des Etats-Unis, pour
5.198.815.000 francs de produits; 20 de la
Grande-Bretagne, pour 4.534.892.000 francs.
Nous envoyons • ilb à la Grande-Bretagne,
pour 6.712.944.000 francs de produits; 2* à
l'Union Economique Belgo-Luxembourgeoi-
se, pour 6.267.033.000 franca.
A propos d'un vol
commis au Sénégal
00
Les Annales Coloniales signa-
laient mardi dernier que le Sé-
rigne Amadou Bamba, chef de la
secte musulmane des MOllrides, de Diourbel,
au Sénégal, avait été victime, de la part de
son entourage, d'un vol de plus de cinq mil-
lions de francs.
Le montant de ce vol était vraisemblable-
ment représenté par des billets de banque
(les indigènes du Sénégal n'ont fas. encore
affris à thésauriser les ferles et les fierres
frecieuses) et Von fourrent en déduire
qu' Amadou Bamba doit avoir une fortune
colossale, pour conserver par devers lui des
sommes ausn considérables.
La réalité est autre et si ce chef indigène
n'est pas frécisément un pauvre homme, sa
façon de vivre ne diffère pas sensiblement
de celle des autres indigènes de la colonie.
Ses biens fersonnels ont asses Peu de valeur
réalisable; sa fortune est celle de la com-
munauté qu'il administre sfirituellement et
temporellement. Mais si le cafital de cette
communauté est lui-même peu important et
ne comfrend guère, avec des troupeaux, que
des voitures automobiles, des fhonografhes,
des meubles et objets hétéroclites, articles de
bazar achetés au commerce, son revenu an-
nuel est, par contre, imposant, puisqu'il est
formé par le produit du travail de plusieurs
milliers d'indigènes affiliés à la secte et
groupés dans une région particulièrement
propice à la culture de Varachide. La vente
de la récolte dépasse cinq millions de beau-
coup; elle en a peut-être atteint trente ou
quarante pour Vannée en cours. Et tout est
versé au chef mouride qui fait face, par ail-
leurs, aux besoins pécuniaires de toute la
secte, paie les travailleurs étrangers embau-
chés ptndant la période de culture, paie les
impôts de tous, les denrées vivrières achetées
au dehorsy lorsque la récolte n'en est pas
suffisante, les tissus d'habillement, etc., etc.
Il foie la dot de leur femme aux jeunes gens
qui veulent se marier, fait des largesses à
droite et à gauche, nourrit un grand nom-
bre de courtisans, achète tout ce qu'on lui
frofose de lui vendre et se fait piller,
comme il convient, par son entourage immé-
diat. L'argent vient à foison, sans grand
if fort; il s en va aussi facilement.
Cette organisation à forme collectiviste, si
elle donne affaremment satisfaction à ses
membres, n'est, au fond, Pas très -- morale. --
Certes, les Mourides de Diourbel restent
peut-être gens frivilégiés parmi les noirs
africains. Et s'il leur flatt de travailler
four assurer Vofulence de leur chef, nous
n'y voyons personnellement aucun inconvé-
nient. Qu'Allah ré fonde sur eux ses béné-
dictions/ Qu'on nous permette, cependant,
de faire observer que l'argent dilapidé en
partie à des achats ou libéralités, le plus
souvent d'une utilité très contestable, serait
mieux employé, réparti exactement entre les
membres de la communauté, au prorata de
la production de chacun, à améliorer les con-
ditions de nourriture, d'habillement et sur-
tout d'habitation et tT outillaxe de cette com.
tnunauté. Le chef religieux des Mourides n'y
perdrait rien de son prestige et la masse de
ses fidèles pourrait y gagner à beaucoup de
points de vue.
Pierre Valatle.
Député du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
Les colonies au secours
de la Métropole
Au cours d'une réunion des représentants des
syndicats de l' Alimentation, à laquelle assistait
M. Bokanowski, ministre du Commerce, M.
Lemy, président de l'Union des Syndicats en
gros, a fait 'allusion à un plus large approvision-
nement de l'industrie françai se dans DOJ colo-
nies si les moyens de production de ces derniè-
res étaient perfectionnés et les transports faci-
lités., Dans le même ordre d'idées, il y aurait
lieu d'abaisser les droits de douane pesant sur
des denrées que la France et les colonies ne
produisent plus. «Mais aussi bien pour les pro-
duits coloniaux qu'étrangers, le commerce d im-
portation ne peut être pratiqué dans de bonnes
conditions que s'il jouit d'une grande liberté
et de la sécurité nécessaire à des opérations qui
s'étendent forcément sur plusieurs mois.
M. Léon Perrier à Grenoble
()o 1
M. Léon Perrier, ministre des Colonies est
arri aujoudhùi à Grenoble où il doit prési-
der la réunion du Conseil général de rl.
, .1.
Bek Dmm< Weéfide d'* wiei
M. Coullomb, juge- d'instruction, a rendu
une ordonnance de non-lieu en faveur
d'Emile Durand, quiv ainsi que nous l'avions
annoncé, avait été arrêté à Saint-Louis (Sé-
négal), comme auteur présumé de l'assa/si-
nat de M. Dumont, garagiste moulinois,
dans la forêt de Tronçais.
Cela prouve l'inconcevable légèreté avec
laquelle procèdent les juges d'instruction et
la nécessité de supprimer l'abusif pouvoir
dont ils disposent.
L'AVIATION COLONIALE
1 En Méditerranée
Le pilote Enderlin, qui procède actuelle-
ment à des essaie sur le parcours Mar-
seille-Alger et retour, en vue du fonction-
nement du service pestai, quitta vendredi
dernier Marseille à 7 h. 15 et dut amerrir
à 8 IF. 50, non loin des lies Baléares. A bord
de l'avion se trouvaient, en outre, le pilote
Leclaire et le radiotélégraphiste Conan.
Le paquebot Timgad, courrier d'Al-
gérie, faisant route sur Marseille où il est
arrivé ce soir à 18 heures, ramena les trois
aviateurs. qui ont déclaré :
Nous iQarcliions à 150 à l'heure, lors-
qu'une fuite d'essence se produisit à la
pompe du moteur arrière. Nous fûmes dans
l'obligation d'arrêter nos moteurs et d'amer-
rir, après avoir lance un radio. Un navire
était dailleurs dans nos parages.
« La mer était houleuse, avec des creux
de 2 m. 50. Un vent d'ouest-nord-ouest, as-
sez fort, soufflait. Pourtant, notre appareil
se comporta fort bien.
u Dès qu'il nous aperçut, le commandant
du Timgad fit mettre à la mer une embar-
cation. En dépit de maintes difficultés,
nous p Ornes être recueillis et, sur notre
prièl, le commandant voulut bien es-
sayer de prendre en remorqué notre ap-
pareil. L'opération était délicate ; ekle fut
pourtant menée à bien, et bientôt l'hydra-
vion filait à Ii- nœud* dans le sillage du
tinigad.
« vers 1G h. 20, alors que le l'imgad se
trouvait à 20 milles au sud de AWlier,
nous aperçûmes le remorqueur Marius-
Cltambon, qui était envoyé pour prendre
notre appareil en remorque. Le paquebot
ralentit alors son allure et laissa au re-
morqueur le soin d'amener l'appareil au
Frioul. »
Aux dernières nouvelles, l'hydravion a
coulé en arrivant près de Marseille.
Paris-Lac Victoria
Le chef pilote Dieudonné Coete, lieute-
nant de réserve, et le lieutenant René de
Vitrolles se sont envolés hier matin à 6 h.10
du Bourget avec l'intention de dépasser en
ligne droite six mille Kilomètres dans la
direction des sources du Nil-Blanc. La pro-
vision de 3.400 litres d'essence emportée
par leur avion-citerne leur permet d at-
teindre l'un des nombreux terrains anglais
utilisés par Cobliam, sur le Haut-Nil, au
cours de son raid Le Caire-Le Cap.
Dans le cas où les aviateurs se verraient
à court d'essence, ils iraient atterrir à UJi.
bouti.
A vol d'oiseau, les distances sont les
suivantes : Paris-Berne (440 km.), Athènes
(2.100 km.), Le Caire (3.200 km.), Assoua
3.910 km.), Ouadi Halfa (4.215 km.), Abou-
Hamed (4.564 km.), Khartoum (5.000 km.),
Vachoda (5.630 km.), Port-Morence, LaC
Victoria (6.750 km.).
Ayant suffisamment d'essence pour voler
35 heures, à la moyenne horaire de 180
kilomètres, les deux aviateurs peuvent
donc espérer reprendre terre entre l'acho-
da et Port-Florence, à Lado ou à Duttle.
Animaux fabuleux
en Afrique Centrale
Une petite expédition britannique ayant à
sa tête un -- chasseur - de fauves, le colonel
Fenn, est sur le point de partir pour le
Congo belge afin de se mettre à la recher-
che d'animaux quasi fabuleux qui, aux dires
des indigènes, vivent dans les régions inex-
plorées des lacs Kivu et Edwards et dans la
orêt d'Ituvi.
L'un des monstres que le colonel espère
réussir à capturer vivant est appelé « iri-
zema » par les races de nègres pygmées peu-
plant un des territoires du lac Kivu. Il
s'agirait d'un grand lion au poil blanc ta-
cheté comme le léopard.
Le prince Guillaume de Suède en entendit
parler quand il chassait dans la région, mais
il ne put jamais rencontrer l'irizema. On en
voit cependant la reproduction nalve gravée
sur des troncs d'arbres dans certaines habi-
tations de pygmées. Ne serait-ce pas plu-
tôt l'okapi, qui, du reste, se rencontre ra-
rement tant en À. E. F. qu'au Congo belge.
L'expédition voudrait bien aussi se. trou-
ver face à face avec un autre monstre. A en
croire les sauvages et même les chasseurs
blancs, cet animal amphibie tiendrait - de
l'hippopotame et du rhinocéros, mais serait
deux fois plus gros que ces derniers.
Enfin, dans les montagnes habite, paraît-
il, le « yiya » ou « éléphant nain », et dans
des endroits moins élevés le gorille bleu,
spécimen rarissime.
Armée d'Afrique
---0-0--
Le colonel Boutry, du 31* tirailleurs est nom-
mé cnef d'étatmalor du groupement de Fez.
EN SYRIE
Entente cordiale
Le colonel britannique Riess, commandant
de l'aviation de Transjordanie, s'est rendu à
Berna afin d'étudier avec le colonel Beaujan,
chef des renseignements français dans le
Djebel Druse, les mesures A prendre contre les
rebelles stationnas a la frontière syro-translor-
danienne.
Le prince Fayçal à Londres
Le prince Fayçat, second fils du roi du
Hedjaz, vient d'arriver à Londres.
» ̃ «1»
TAUX DB LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 25 septembre 1026 le taux
officiel de la piastre était de 19 fr. 40.
M. SIee, parle fa Marte i IkalrNge
M. Th. Steeg, résident général de France
au Maroc, sénateur de la Seine, a présidé hier
le banquet annuel de ta « Solidarité républi-
caine de Montrouge M, œuvre de secours im-
médiat.
Après des allocutions de M. Baher, prési-
dent de la « Solidarité républicaine », qui a
montré l' œuvre d'habitations à bon marché déjà
réalisée, de M. Auger, maire de Montrouge,
et de MM. Crespe et Mounié, conseillers gé-
néraux, le sénateur de la Seine, dans un dis-
cours émouvant, a célébré l'effort de solidarité,
d'entr'aide et de paix entrepris par la Républi-
que.
En terminant, M. Stteg a déclaré :
La paix française n'est pas la paix morne
des déserts silencieux ou des plaines incendiées,
paix de contrainte omère sous laquelle palpite la
rancune, frémit une soif inextinguible de repré-
sailles et de vengeance. La paix française, ce
n'est pas la solitude de la dévastation, c'est la
vie plus intense, plus haute, mieux assurée, c'est
une émulation ardente des individus et des peu-
les tendant a plus de savoir, à pliis de liberté,
à plus de bonheur. -'
Ce discours a été vivement applaudi.
Le statut de Tanger
0-0–-
Les revendications espagnoles
L'A. B. C. expose ses vues et ses espéran-
ces, qui coïncident le plus souvent avec
celles du Gouvernement, sur la conférence
franco-anglo-espagnole qui se réunira, ainsi
que nous l'avons annoncé, en novembre pro-
chain pour examiner à nouveau le problème
de Tanger. Ce journal dit que la conférence
équivaut à l'acceptation de la revision du
statut de Tanger.
L'Espagne, dit-il, peut et doit demander que
le futur statut lui donne, à Tanger, la prépon-
dérance nécessaire pour qu'elle \puisse conti-
nuer son œuvre au Maroc. à
Répondant à ceux qui se sont demandé si
l'Espagne maintiendra aussi fermement sa
demande à propos de Tanger que sa candi-
dature à un siège permanent au Conseil de
la Société des Nations, l'A. B. C. dit* :
Tanger ou rien. Tout le monde doit se rendre
compte que les inconvénients qu'on trouverait à
satisfaire l'Espagne ne sont rien auprès de
ceux d'une revision totale du problème maro-
cain. 1
Dans les milieux anglais autorisés, on dé-
clare que des échanges de vues entre Paris,
Londres et Madrid commenceront à l'au-
tomne. Eventuellement, le Gouvernement
italien sera admis à participer à ces conver-
sations. On répète qu'il n'est nullement ques-
tion de convoquer en une conférence les
puissances signataires de la paix d'Algésiras.'
- 8..
LA PAIX AU MAROC
La situation militaire
Sur notre front nord, l'ennemi a attaqué,
le 2i, un convoi près de Bab-Nefsi, et, dans
In matinée du 25, un détachement de sé-
curité à la source de Kechachdu.
Les agresseurs se sont réfugiés à la
zaouia de Maumay Amarane,qui a été bom-
bardée par l'aviation. Le désarmement des
Beni Saltene, des lleni Y cntna et des Beni
Hassan est tcrminé. Los Beni Chaïb ont
versé une partie des gngee demandés pour
leur soumission. La situation reste satis-
faisante chez les (Jhezaouas et chez les
Beni Fauloun.
Sur le iront sud, devant lo refus des Aït
tssimour et des Ait lsekrl.!-le remplir les
conditions imposées, l'artillerie des postes
a bombardé les ksouré lTés premiers et
l'aviation ceux des Aït lsekry. Aussitôt, les
Aït Issimour ont renvoyé leur djemaas a
Ouaouizert pour* reprendre les pourparlers
de soumission.
Hommage au sultan -
Sidi Raho, l'ancien chef dissident de la
tache de Taza, va rendre hommage au sul-
tan du Maroc.
L'aviation
Est promu au grade d'officier de la Lé-
gion d'honneur, le capitaine aviateur Pierre
Ducas, qui vient die se signaler au Maroc,
au ""cours de nombreux combats, notam-
ment à Ouezzan, devant le massif du Bi-
bane, devant Fez. Le capitaine Pierre
Ducas s'était engagé comme volontaire
pendant la durée des hostilités au Maroc
et était parti en août 1925 avec Sadi
Lecointe.
Chez les Espagnols
La tribu Ketama a fait acte de soumis-
sion au Maghzen dans le souk El Tleta, de-
vant le commandant général de Mellila
Castro Girona, qui, au nom du Maghzen,
lui a accordé l'aman, à la condition que les
armes soient remises Le général Castro
Girona a exhorté les indigènes à rester
fidèles au protectorat espagnol. Le cheik
Si Mulueh a été nommé caïd des Ketama. --
Los Espagnole auraient l'intention d'oc-
cuper les Beni-Alimed-Sourrak et auraient
donné tordre au caïd iMosloui, chef de cette
tribu, de préparer la « Mouna » (impôt en
nature) fit (tp récupérer les armes.
Cette menace d'occupation a provoqué
une vive émotion dans da tribu, dont tous
les caïds se sont présentés dans la matinée
au ibureau de renseignements die Tabouda
pour protester et demander des instruc-
tions. De nombreux messages ont - été
échangés au cours de la journée* du 25 entre
le commandant supérieur et le général
commandant la région de Fez, au sujet de
cette situation.
[La tribu des Bcni-Àhmed-Sourrak occupe la
région comprise entre les hautes vallées de
l'Aoulaï à l'ouest, où les prospections déjà effec-
tuées ont révélé de grosses richesses minières.
Cette tribu se divise en deux fractions : les
Beni-Ahmed-Fouquia et les Beni-Ahmed-Seffa ;
elle est forte de 5.220 familles.)
Dépêches de l'Indochine
00
( M. Varenne défend sa politique
Le Gouverneur général a prononcé lundi
dernier un important discours à l'ouverture
du Conseil de GouvernemenL
Il a constaté que la sécurité et la tran-
quillité régnent en Indochine. Il Or confirmé
la résolution d'observer la neutralité la plus
absolue en face des événements de Chine
tout en imposant le respect de nos lronti-
res et de nos droits.
Il s'est félicité des rapports d'amitié qui
existent avec le Siam, affirmés citaieureuse-
ment dans son récent voyage à Bangkok.
La situation intérieure serait des plus fa-
vorables si les inondations n'avaient provo-
qué de graves sinistres dans le delta tonki-
nois. Les secours nécessaires seront assu-
rés aux populations éprouvées. Le program-
me des travaux de protection contre les
crues du Fleuve liouge sera exécuté en
trois ans au lieu de huit.
Il énuméra les mesures prises et prépa-
rées pour l'amélioration de l'organisation
militaire.
Touchant son administralioJl, le Gouver-
neur a déclaré que les intérêts de la colonie
né sont sacrifiés à personne. Il a été guidé
par les principes suivants : étudier au
grand jour des discussions tous les projets
de contrats touchant l'illtért général, con-
sulter l'opinion publique sur la solution de
tous les problèmes importants, laisser la
plus grande liberté possible aux chefs de
l'administration locale, respecter et utiliser
l'organisation communale indigène.
Il exposa les difficultés des problêmes de
l'enseignement et les mécomptes éprouvés
qui nécessitent des réformes d'ensemble
qu'il étudiera à Paris avec le département.
Il présenta le bilan des diverses mesures
et des réformes accomplies dans tous les
domaines pendant dix mois, à savoir des ré-
formes de détail : ICI suppression quasi com-
plète de la prison pour dettes, des mesures
en faveur des enfants nés métis, la création
de l'inspection du travail ; des mesures
d'ordre général : l'accession des indigènes
aux emplois de l'administration française
complétée .par la réforme de l'administra-
lion indigène, la réglementation du nou-
veau régime des concessions pour établir
l'harmonie entre les besoins nouveaux de
la colonisation, la création du crédit popu-
laire agricole étudié depuis de longues an-
nées et intéressant des millions de travail-
leurs indigènes.
Le Gouverneur a exposé les propositions
envisagées ou soumises à la Métropole pour
la réorganisation politique en Indochine ;
la création dans les pays de protectorat,
Tonldfl, Annam, Cambodge, d'une Chambre
française à côté des assemblées indigdmes
existantes ; le Conseil de uouvernemeni
qui comprend actuellement les trois quarts
de fonctionnaires sera remplacé par un
grand Conseil d'Indochine composé unique-
ment en nombre égal d'élus français et in-
digènes.
Abordant L'examen. du projet de budget
pour 1927, il rappela que depuis plusieurs
années les budgets de l'Indochine sont en
déséquilibre constant et recourent à un pré-
lèvement énorme à la caisse de réserve qui
sera bientôt épuisée. Pour assurer un large
et solide équilibre tout en arrêtant les pré-
lèvements, le Gouverneur propose des taxes
nouvelles qui doivent produire neuf mil-
lions et demi de piastres et permettre d'ac-
croltre de 50 la dotation des Travaux pu-
blics : gager au besoin un emprunt consi-
dérable pour les travaux neufs.
En terminant, après un nouveau résumé
de t'œuvre accomplie en moins d'une an-
née, le Gouverneur affirme de nouveau que
fil. politique libérale française s'appuie sur
une collaboration. chaque jour plus fécon-
de, avec la population indigène.
(Par dépêche Indopacifi),
returdée dans la transmission.
"r
Pour rapatrier nos troupes
du Maroc et de Syrie
--CH)--
Dans la loi de finances de 1926, le Parlement
avait accordé les crédits nécessaires pour as-
surer l'entretien des ctfcctifs envoyés en ren-
fort au Maroc et au Levant ainsi que les
besoins spéciaux aux troupes en opérations
pendant les six premiers mois de l'année seu-
lement.
Les circonstances n'ont pas permis le rapa-
triement de ces effectifs de renfort avant le
ter juillet et une partie d'entre eux se trouve
encore maintenue sur les théâtres extérieurs
d'opérations.
Dans ces conditions un crédit global de
261.687.000 fr. vient d'être imputé à un compte
d'avances à régulariser. 11 se décompose comme
il suit : 198.585.000 fr. à destination des troupes
du Maroc, métropolitaines ou coloniales: 63 mil-
lions 102.000 fr. pour l'armée du Levant.
Les exprès postaux
Un décret du 7 septembre courant, complété
par un arivté du 14, relève la taxe spéciale des
objets postaux à distribuer par exprès.
Cette taxe est fixée il 2 fr. 50 par objet distri-
huflble sur le territoire d'une commune, de
France ou d'Algérie, pourvue d'une recette des
postes ou d'un établissement (facteur-receveur,
agence postale, recette auxiliaire) chargé d'un
service de distribution. Elle est fixée a 6 fr.
pour un objet distribuable dans toute autre
commune, sauf en Algérie.
De plus, l'arrêté du 14 septembre stipule que
le porteur de l'administration qui, en dehors de
la partie agglomérée de la commune siège du
bureau, attend a la demande du destinataire,
une réponse a rapporter au bureau, ne pourra
exiger une rétribution supérieure à 50 centimes
par quart d'heure après 18 heures en hiver et
20 heures en été.
Ces différentes décisions entrent en vigueur
aujourd'hui lundi.
VINGT-SEPTIEME ANNEE. N« 147 - - - - - - - -1 -, - - - - - 1 LE NUMERO: 80 CENTIMES - - - - - - - - - - - - - LUNDI SOIR, 27 SEPTEMBRE IM-i
, 1
Les Annales Coloniales
s -. JOURNAL QUOTIDIEN - 'f'.
LES AMBOLM HJBUÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" «Offr LA PBONUill
IKCUUMVg PU JOWWAL
LmAmnmm**RkUmm»wtw–» mmBmmm àtjemnnieàéamImAgemuésPutÊdU
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Itflr'll et HshiitmlM : 34, Rut du Mont-Thsbor, PARIS-1' Têkïm : UOVU 19-17
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à au lrs ",C.,..fJr. a a « 9 m 0
m t Mm
- - - - - ID M a SI
U8" 11. b-mmbedm 1
, i Autre exemple
J'ai plus d' une fois étudié ici la collaboration
des nationalistes et cIeJ communistes dans un
certain nomb re de colonies; j'ai montré comment
le mouvement communiste se confondait le plus
souvent avec le mouvement nationaliste, en
attendant le jour où, l' agitation se transformant
en sédition, le premier pousserait le second plus
loin que s" dirigeants ne voulaient le conduire
et peut-être dans des voies légèrement diffé-
repJes. 1
Je ptendt aujoutd hui mon exemple dans les
Indes Néerlandaises. Les journaux de Hol-
lande nous renseignent sur la propagande faite
par la Sarekat Islam, la grande société indi-
gène, que dirige l'infatigable Tjokroaminoto.
Ceux qui sont à la tête des associations reli-
gieuses musulmanes collaborent avec le Sare-
kat-lslam, en vue de fonder l'éducation natio-
r na le sur les principes musulmans : religion, en-
seignement, sont à la base de ce nationalisme
dont les progrès sont suivis attentivement par
nos confrères de Hollande.
Mêmes tendances nationales dans l'action de
1. BoucI-Outomo, association des Javanais
cultivés. Ilp inscrivent à leur programme :
II* éveiller et fortifier le sens national ; 2° fon-
der des écoles nationales j 30 favoriser la pra-
» tique des arts de la danse, du - théâtre et de la
musique. Au point de vue politique et social,
le Boudi-Outpmo réclame un système électoral,
représentatif, administratif qui fasse que « la
participation à la direction accordée à la popu-
lation indonésienne ne demeure pas une simple
devise » ; la création de conseils de villages ;
un règlement fixant le minimum de salaire. et
le maximum des heures de travail ; l'abolition
de la sanction pénale pour les contrats de tra-
vail ; l'abrogation des mesures limitant le droit
de réunion. )
Tout cela, d. après certains journaux hollan-
dais est présenté avec une telle violence dans la
critique du Gouvernement. que des poursuites
judiciaires étaient annoncées. Les vrais motifs
de ces poursuites étaient-ils bien ceux qui
étaient mis en avant ? Le Vaderland le met-
tait - doute, et déclarait : « STil en était
ainsi, 1. poursuite» n'auraient d'autre consé-
qaeace qufe, d'accroître lie nombre des esprits
aigris pu k* intellectuels javanais et de pousser
le Boodi-Outomo à prêter une oceiile complai-
sante aux qitateun COIIIIDunist M. 1
Et nous voici. en effet, en présence du se-
cond mouvement. Le gouvernement a pris pour
l'arrêter, des mesures tort énergiques : il a sus-
pendu le droit de réunion, coffré les excita-
Um, renvoyé 'le.. fCJllCtiam8iJel aftiIi& au
parti de Moscou. Rien n'y a fait : le mouve-
ment s'est étendu, - Java, à Sumatra, aux
Moluques, jusque dans les régions les .plu»
-.. - - 0-
éloignées. Les grèves communistes ont été
nombreuse» : grèves du personnel des hôpitaux
à Batavia, à Sawah Lounto, à Sonnue;
grève des ouvriers du port à Semarang ; grève
des imprimeurs à Baudoung. Les gréviste, ont
été conaédiéJ, remplacés par un personnel nou-
veau. .réduits à là misère ; ils sont allés grossir
les rangs des meneurs.
Les journaux "communistes sont puissants.
1 J'en ai sous "les yeux une liste incomplète ; à
côté de l'organe officiel du parti de Moscou
(le Feu), r Api, se groupent d'autres organes
de combat. Or « il ne faut pas oœlier que les
nombreuses feuilles de la sarekat Islam mè-
nent une campagne contre « l' oppresseur étran-
ger » qui ne se différencie guère de celle cid
feuilles communiste» ».
i C'est bien la jonction que j'ai signalée ail-
; Jetb. Le mouvement nationaliste est encou-
ragé, favorisé, créé même au besdin par le
mouvement communiste. Ils vont de compagnie.
On verra ensuite. Ce n'est pas seulement la
partie critique des programmes > qui est com-
mune, auui la partie positive: les gens
- de Moscou sont pow toutes les mesures qui
Eveillent et fortifient le sens national, pour les
écoles naliaiaales, pour les études nationales.
Mais c'est la partie criticfue qui crée entre tous
les liens les plus étroits.
Il y a dans les jeunesses indonésiennes deux
associations: la Jona-Java (Jeune Java). qui a
refusé de se départir de sa neutralité religieuse,
la Jkmg-Islamie-teubond (Ligue des Jeunes ls-
lamites) qui s'est fondée après l'autre, et qui
reconnaît comme unique tien spirituel, celui de
rillam. Cette dernière publie en néerlandais
une revue mensuelle : la Lumière (al Nour).
Or, à la fin de mai, les jeunesses indonésiennes
ont tenu un s à Batavia. Le Telegraaf
nous dit qu'il « fut entièrement dominé par le
nationalisme ». Mais les policiers étaient pré-
sents, afin de vérifier si on obéissait à l'ordre
;le ne pas aborder une discussion politique.
Aussi y a-t-il eu quelques assurances cf atnifié.
de volonté de' coopération. Bapatellcfe de la
porte, précautions contre l'opération de la main
au collet. Malgré tout, « têt jeunes jçens mon-
trèrent en général une grande hostilité contre
les Occidentaux, comme le font les c lubs
'd'étudiants indonésiens à Batavia et aux Pays
Bas M. Cette hostilité, ils la manifestèrent par
Clet voies indirectes mais sûres, en présentant
« des allusions voilées et des considérations
historiques sur la puissance et la grandeur pas-
sées que les Occidentaux ont fait évanouir n,.
« en clôturant leur réunion par l'envoi d'un
télégramme de svmoathie au club des étudiants
indonésiens en Hollande » : ils lui donnent un
éclat et line vigueur bien plus grands, dès que
les policiers sont partis, et dès que la menace
de la prison s'éloigne. Cette hostilité contre les
Occidentaux, c'est là ce qui fait avant tout
l'union du mouvement nationaliste et du mou-
vement communiste. Et voilà pourquoi l'Api
publiait un télégramme de Moscou aux commu-
nistes indonésieqs, après l'avoir traduit en hol-
landais et en malais : « Linternationale Révo-
lutionnaire Russe suit avec un vif intérêt le
mouvement libérateur du prolétariat indonésien.
Elle lui souhaite la fermeté et la force de tenir
jusqu 0 au triomphe. final. Vive la solioarité du
mouvement ouvrier révolutionnaire dans la
lutte contre l'oppresseur commun ». L'oppret.
seur commun, on sait ce que parler veut dire ;
notez qu'il s'agit d'un mouvement « libéra-
teur », et non pas d'un mouvement « commu-
niste ». Mais que les nationalisteJ javanais,
comme les autres, en soient bien convaincus :
les communistes auraient vite fait d'appliquer la
maxime : Ote-toi de là, que je m'y mette.
Ils ont, d' ailleurs, moins de crainte de la
police, et plus de 'sens organisateur que les na-
tionalistes. Le gouvernement a pris, nous
l' avons vu, des mesures vigoureuses contre les
délits de presse ou de réunion publique. Les
communistes ont adopté un nouveau système de
recrutement et de propagande, c'est celui de la
Boule de Neige. Chacun groupe autour de lui
un certain nombre de discutes, il les réunit à
son domicile, il fait leur éducation communiste.
Quand les disciples sont formés, ils vont 1
leur tour dans les quartiers indigènes, et recom-
mencent la même opération. Et ainsi de suite.
On devine que le premier sentiment qu'ils
exploitent dans le - cœur de l'indigène, c'est la
haine farouche de « I oppresseur commun ».
Certains excellent à ce genre d'exercice :
Monso, le rédacteur en chef de "hebdomadaire
communiste De Proletar, de beaucoup le plus
cultivé, parlant couramment l'anglais et le hol-
landais, s'il est un orateur grotesque, est un
écrivain de talent et qui connaît tous les moyens
de persuader l'indigène, au contraire Prawiro-
soudjono, Soudebio, Sourachman. écrivains
au-dessous du médiocre, soulèvent par leur na-
role chez l'indigène un enthousiame d'un Iran
dangereux.
Le gouvernement veille, lutte de son mieux.
Les journaux coloniaux ne perdent pas de vue
un seul instant cette bataille incessante. J'ai
voulu, pour ma paît, indiquer par ce nouvel
exemple comment les comnraniste» « travail-
lent » non pas parallèlement avec les nationa-
litta. mai. en confondant leur action et leur
propagande avec la leur. Répondant à l'unique
député communiste Lon de Visser oui Thtfer-
peflait pour protester contre les condamnations
dont le» gens de Moscou étaient frappés, le
ministre des colonies a déclaré que « le com-
munisme était une sorte de malaria importée et
propagée aux Indes par des III08tÏCllle! Ran-
aen » et qu'aucun ménagement .ne serait gardé
à l'égard « d'un mouvement qui n'était ni na-
tional, ni ouvrier ». Qu'il ne sOit pas tout le
mouvement ouvrier, le socialiste Cramer et le
radical joekes n'ont pas eu grand peine à le
démontrer ; qu'il ne soit pas « national »,
cela est non moins hors de doute ; mais qu'il
tente de le devenir ou de faire croire qu'il est
tel, c'est la tactique permanente que nous avons
dénoncée et que nous dénonçons une fois de
pl us. -
Mario Roustan,
Sénateur de VHérault, ancien miniUM.
Vice-président de la CommiMton
sénatoriale des Coimki.
1.1
Le commerce de la France
avec ses colonies
Le tableau ci-dessous donne les chiffres
relatifs à la valeur de nos importations en
provenance des colonies françaises et pays
de protectorat pendant les huit premiers
mois de icpt, comparés à ceux de la période
correspondante de 1925 :
Importations (en milliers de francs) 1
1926 1925
Algérie 1.788.185 1.013.273
Tunisie 408.074 231.549
Maroc 207.785 102.609
Afrique occid. franç. 715.381 379-186
Madagascar et dépend. 260.311 193.116
Indochine française. 552.103 370.473
Autres colonies et pays
de protectorat 581.918 492-732
Totaux. 4.519.757 2.782.937
Voici, d'autre part, la valeur comparée des
exportations de la France sur les colonies
françaises et pays de protectorat pour les huit
premiers mois de 1926 et 1295 :
Exportations (en milliers de francs)
1926 1925
Algérie 2.108.093 1.675.401
Tunisie 540.789 350.770
Maroc .,. 813.700 498.558
Afrique occident, franc. i 557.625 312.072
Madagascar et dépend. 291.591 351.141
Indochine française. 908.851 492.445
Autres colonies et pays
de protectorat 369.283 347793
Totaux. 5.589.932 3.828.180
Il convient de remarquer que dans le
commerce général de la France, ses colonies
occupent, quant à l'importance des échanges,
la troisième place.
Nous recevons : i* des Etats-Unis, pour
5.198.815.000 francs de produits; 20 de la
Grande-Bretagne, pour 4.534.892.000 francs.
Nous envoyons • ilb à la Grande-Bretagne,
pour 6.712.944.000 francs de produits; 2* à
l'Union Economique Belgo-Luxembourgeoi-
se, pour 6.267.033.000 franca.
A propos d'un vol
commis au Sénégal
00
Les Annales Coloniales signa-
laient mardi dernier que le Sé-
rigne Amadou Bamba, chef de la
secte musulmane des MOllrides, de Diourbel,
au Sénégal, avait été victime, de la part de
son entourage, d'un vol de plus de cinq mil-
lions de francs.
Le montant de ce vol était vraisemblable-
ment représenté par des billets de banque
(les indigènes du Sénégal n'ont fas. encore
affris à thésauriser les ferles et les fierres
frecieuses) et Von fourrent en déduire
qu' Amadou Bamba doit avoir une fortune
colossale, pour conserver par devers lui des
sommes ausn considérables.
La réalité est autre et si ce chef indigène
n'est pas frécisément un pauvre homme, sa
façon de vivre ne diffère pas sensiblement
de celle des autres indigènes de la colonie.
Ses biens fersonnels ont asses Peu de valeur
réalisable; sa fortune est celle de la com-
munauté qu'il administre sfirituellement et
temporellement. Mais si le cafital de cette
communauté est lui-même peu important et
ne comfrend guère, avec des troupeaux, que
des voitures automobiles, des fhonografhes,
des meubles et objets hétéroclites, articles de
bazar achetés au commerce, son revenu an-
nuel est, par contre, imposant, puisqu'il est
formé par le produit du travail de plusieurs
milliers d'indigènes affiliés à la secte et
groupés dans une région particulièrement
propice à la culture de Varachide. La vente
de la récolte dépasse cinq millions de beau-
coup; elle en a peut-être atteint trente ou
quarante pour Vannée en cours. Et tout est
versé au chef mouride qui fait face, par ail-
leurs, aux besoins pécuniaires de toute la
secte, paie les travailleurs étrangers embau-
chés ptndant la période de culture, paie les
impôts de tous, les denrées vivrières achetées
au dehorsy lorsque la récolte n'en est pas
suffisante, les tissus d'habillement, etc., etc.
Il foie la dot de leur femme aux jeunes gens
qui veulent se marier, fait des largesses à
droite et à gauche, nourrit un grand nom-
bre de courtisans, achète tout ce qu'on lui
frofose de lui vendre et se fait piller,
comme il convient, par son entourage immé-
diat. L'argent vient à foison, sans grand
if fort; il s en va aussi facilement.
Cette organisation à forme collectiviste, si
elle donne affaremment satisfaction à ses
membres, n'est, au fond, Pas très -- morale. --
Certes, les Mourides de Diourbel restent
peut-être gens frivilégiés parmi les noirs
africains. Et s'il leur flatt de travailler
four assurer Vofulence de leur chef, nous
n'y voyons personnellement aucun inconvé-
nient. Qu'Allah ré fonde sur eux ses béné-
dictions/ Qu'on nous permette, cependant,
de faire observer que l'argent dilapidé en
partie à des achats ou libéralités, le plus
souvent d'une utilité très contestable, serait
mieux employé, réparti exactement entre les
membres de la communauté, au prorata de
la production de chacun, à améliorer les con-
ditions de nourriture, d'habillement et sur-
tout d'habitation et tT outillaxe de cette com.
tnunauté. Le chef religieux des Mourides n'y
perdrait rien de son prestige et la masse de
ses fidèles pourrait y gagner à beaucoup de
points de vue.
Pierre Valatle.
Député du Cher
Ancien sous-secrétaire d'Etat
Les colonies au secours
de la Métropole
Au cours d'une réunion des représentants des
syndicats de l' Alimentation, à laquelle assistait
M. Bokanowski, ministre du Commerce, M.
Lemy, président de l'Union des Syndicats en
gros, a fait 'allusion à un plus large approvision-
nement de l'industrie françai se dans DOJ colo-
nies si les moyens de production de ces derniè-
res étaient perfectionnés et les transports faci-
lités., Dans le même ordre d'idées, il y aurait
lieu d'abaisser les droits de douane pesant sur
des denrées que la France et les colonies ne
produisent plus. «Mais aussi bien pour les pro-
duits coloniaux qu'étrangers, le commerce d im-
portation ne peut être pratiqué dans de bonnes
conditions que s'il jouit d'une grande liberté
et de la sécurité nécessaire à des opérations qui
s'étendent forcément sur plusieurs mois.
M. Léon Perrier à Grenoble
()o 1
M. Léon Perrier, ministre des Colonies est
arri aujoudhùi à Grenoble où il doit prési-
der la réunion du Conseil général de rl.
, .1.
Bek Dmm< Weéfide d'* wiei
M. Coullomb, juge- d'instruction, a rendu
une ordonnance de non-lieu en faveur
d'Emile Durand, quiv ainsi que nous l'avions
annoncé, avait été arrêté à Saint-Louis (Sé-
négal), comme auteur présumé de l'assa/si-
nat de M. Dumont, garagiste moulinois,
dans la forêt de Tronçais.
Cela prouve l'inconcevable légèreté avec
laquelle procèdent les juges d'instruction et
la nécessité de supprimer l'abusif pouvoir
dont ils disposent.
L'AVIATION COLONIALE
1 En Méditerranée
Le pilote Enderlin, qui procède actuelle-
ment à des essaie sur le parcours Mar-
seille-Alger et retour, en vue du fonction-
nement du service pestai, quitta vendredi
dernier Marseille à 7 h. 15 et dut amerrir
à 8 IF. 50, non loin des lies Baléares. A bord
de l'avion se trouvaient, en outre, le pilote
Leclaire et le radiotélégraphiste Conan.
Le paquebot Timgad, courrier d'Al-
gérie, faisant route sur Marseille où il est
arrivé ce soir à 18 heures, ramena les trois
aviateurs. qui ont déclaré :
Nous iQarcliions à 150 à l'heure, lors-
qu'une fuite d'essence se produisit à la
pompe du moteur arrière. Nous fûmes dans
l'obligation d'arrêter nos moteurs et d'amer-
rir, après avoir lance un radio. Un navire
était dailleurs dans nos parages.
« La mer était houleuse, avec des creux
de 2 m. 50. Un vent d'ouest-nord-ouest, as-
sez fort, soufflait. Pourtant, notre appareil
se comporta fort bien.
u Dès qu'il nous aperçut, le commandant
du Timgad fit mettre à la mer une embar-
cation. En dépit de maintes difficultés,
nous p Ornes être recueillis et, sur notre
prièl, le commandant voulut bien es-
sayer de prendre en remorqué notre ap-
pareil. L'opération était délicate ; ekle fut
pourtant menée à bien, et bientôt l'hydra-
vion filait à Ii- nœud* dans le sillage du
tinigad.
« vers 1G h. 20, alors que le l'imgad se
trouvait à 20 milles au sud de AWlier,
nous aperçûmes le remorqueur Marius-
Cltambon, qui était envoyé pour prendre
notre appareil en remorque. Le paquebot
ralentit alors son allure et laissa au re-
morqueur le soin d'amener l'appareil au
Frioul. »
Aux dernières nouvelles, l'hydravion a
coulé en arrivant près de Marseille.
Paris-Lac Victoria
Le chef pilote Dieudonné Coete, lieute-
nant de réserve, et le lieutenant René de
Vitrolles se sont envolés hier matin à 6 h.10
du Bourget avec l'intention de dépasser en
ligne droite six mille Kilomètres dans la
direction des sources du Nil-Blanc. La pro-
vision de 3.400 litres d'essence emportée
par leur avion-citerne leur permet d at-
teindre l'un des nombreux terrains anglais
utilisés par Cobliam, sur le Haut-Nil, au
cours de son raid Le Caire-Le Cap.
Dans le cas où les aviateurs se verraient
à court d'essence, ils iraient atterrir à UJi.
bouti.
A vol d'oiseau, les distances sont les
suivantes : Paris-Berne (440 km.), Athènes
(2.100 km.), Le Caire (3.200 km.), Assoua
3.910 km.), Ouadi Halfa (4.215 km.), Abou-
Hamed (4.564 km.), Khartoum (5.000 km.),
Vachoda (5.630 km.), Port-Morence, LaC
Victoria (6.750 km.).
Ayant suffisamment d'essence pour voler
35 heures, à la moyenne horaire de 180
kilomètres, les deux aviateurs peuvent
donc espérer reprendre terre entre l'acho-
da et Port-Florence, à Lado ou à Duttle.
Animaux fabuleux
en Afrique Centrale
Une petite expédition britannique ayant à
sa tête un -- chasseur - de fauves, le colonel
Fenn, est sur le point de partir pour le
Congo belge afin de se mettre à la recher-
che d'animaux quasi fabuleux qui, aux dires
des indigènes, vivent dans les régions inex-
plorées des lacs Kivu et Edwards et dans la
orêt d'Ituvi.
L'un des monstres que le colonel espère
réussir à capturer vivant est appelé « iri-
zema » par les races de nègres pygmées peu-
plant un des territoires du lac Kivu. Il
s'agirait d'un grand lion au poil blanc ta-
cheté comme le léopard.
Le prince Guillaume de Suède en entendit
parler quand il chassait dans la région, mais
il ne put jamais rencontrer l'irizema. On en
voit cependant la reproduction nalve gravée
sur des troncs d'arbres dans certaines habi-
tations de pygmées. Ne serait-ce pas plu-
tôt l'okapi, qui, du reste, se rencontre ra-
rement tant en À. E. F. qu'au Congo belge.
L'expédition voudrait bien aussi se. trou-
ver face à face avec un autre monstre. A en
croire les sauvages et même les chasseurs
blancs, cet animal amphibie tiendrait - de
l'hippopotame et du rhinocéros, mais serait
deux fois plus gros que ces derniers.
Enfin, dans les montagnes habite, paraît-
il, le « yiya » ou « éléphant nain », et dans
des endroits moins élevés le gorille bleu,
spécimen rarissime.
Armée d'Afrique
---0-0--
Le colonel Boutry, du 31* tirailleurs est nom-
mé cnef d'étatmalor du groupement de Fez.
EN SYRIE
Entente cordiale
Le colonel britannique Riess, commandant
de l'aviation de Transjordanie, s'est rendu à
Berna afin d'étudier avec le colonel Beaujan,
chef des renseignements français dans le
Djebel Druse, les mesures A prendre contre les
rebelles stationnas a la frontière syro-translor-
danienne.
Le prince Fayçal à Londres
Le prince Fayçat, second fils du roi du
Hedjaz, vient d'arriver à Londres.
» ̃ «1»
TAUX DB LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 25 septembre 1026 le taux
officiel de la piastre était de 19 fr. 40.
M. SIee, parle fa Marte i IkalrNge
M. Th. Steeg, résident général de France
au Maroc, sénateur de la Seine, a présidé hier
le banquet annuel de ta « Solidarité républi-
caine de Montrouge M, œuvre de secours im-
médiat.
Après des allocutions de M. Baher, prési-
dent de la « Solidarité républicaine », qui a
montré l' œuvre d'habitations à bon marché déjà
réalisée, de M. Auger, maire de Montrouge,
et de MM. Crespe et Mounié, conseillers gé-
néraux, le sénateur de la Seine, dans un dis-
cours émouvant, a célébré l'effort de solidarité,
d'entr'aide et de paix entrepris par la Républi-
que.
En terminant, M. Stteg a déclaré :
La paix française n'est pas la paix morne
des déserts silencieux ou des plaines incendiées,
paix de contrainte omère sous laquelle palpite la
rancune, frémit une soif inextinguible de repré-
sailles et de vengeance. La paix française, ce
n'est pas la solitude de la dévastation, c'est la
vie plus intense, plus haute, mieux assurée, c'est
une émulation ardente des individus et des peu-
les tendant a plus de savoir, à pliis de liberté,
à plus de bonheur. -'
Ce discours a été vivement applaudi.
Le statut de Tanger
0-0–-
Les revendications espagnoles
L'A. B. C. expose ses vues et ses espéran-
ces, qui coïncident le plus souvent avec
celles du Gouvernement, sur la conférence
franco-anglo-espagnole qui se réunira, ainsi
que nous l'avons annoncé, en novembre pro-
chain pour examiner à nouveau le problème
de Tanger. Ce journal dit que la conférence
équivaut à l'acceptation de la revision du
statut de Tanger.
L'Espagne, dit-il, peut et doit demander que
le futur statut lui donne, à Tanger, la prépon-
dérance nécessaire pour qu'elle \puisse conti-
nuer son œuvre au Maroc. à
Répondant à ceux qui se sont demandé si
l'Espagne maintiendra aussi fermement sa
demande à propos de Tanger que sa candi-
dature à un siège permanent au Conseil de
la Société des Nations, l'A. B. C. dit* :
Tanger ou rien. Tout le monde doit se rendre
compte que les inconvénients qu'on trouverait à
satisfaire l'Espagne ne sont rien auprès de
ceux d'une revision totale du problème maro-
cain. 1
Dans les milieux anglais autorisés, on dé-
clare que des échanges de vues entre Paris,
Londres et Madrid commenceront à l'au-
tomne. Eventuellement, le Gouvernement
italien sera admis à participer à ces conver-
sations. On répète qu'il n'est nullement ques-
tion de convoquer en une conférence les
puissances signataires de la paix d'Algésiras.'
- 8..
LA PAIX AU MAROC
La situation militaire
Sur notre front nord, l'ennemi a attaqué,
le 2i, un convoi près de Bab-Nefsi, et, dans
In matinée du 25, un détachement de sé-
curité à la source de Kechachdu.
Les agresseurs se sont réfugiés à la
zaouia de Maumay Amarane,qui a été bom-
bardée par l'aviation. Le désarmement des
Beni Saltene, des lleni Y cntna et des Beni
Hassan est tcrminé. Los Beni Chaïb ont
versé une partie des gngee demandés pour
leur soumission. La situation reste satis-
faisante chez les (Jhezaouas et chez les
Beni Fauloun.
Sur le iront sud, devant lo refus des Aït
tssimour et des Ait lsekrl.!-le remplir les
conditions imposées, l'artillerie des postes
a bombardé les ksouré lTés premiers et
l'aviation ceux des Aït lsekry. Aussitôt, les
Aït Issimour ont renvoyé leur djemaas a
Ouaouizert pour* reprendre les pourparlers
de soumission.
Hommage au sultan -
Sidi Raho, l'ancien chef dissident de la
tache de Taza, va rendre hommage au sul-
tan du Maroc.
L'aviation
Est promu au grade d'officier de la Lé-
gion d'honneur, le capitaine aviateur Pierre
Ducas, qui vient die se signaler au Maroc,
au ""cours de nombreux combats, notam-
ment à Ouezzan, devant le massif du Bi-
bane, devant Fez. Le capitaine Pierre
Ducas s'était engagé comme volontaire
pendant la durée des hostilités au Maroc
et était parti en août 1925 avec Sadi
Lecointe.
Chez les Espagnols
La tribu Ketama a fait acte de soumis-
sion au Maghzen dans le souk El Tleta, de-
vant le commandant général de Mellila
Castro Girona, qui, au nom du Maghzen,
lui a accordé l'aman, à la condition que les
armes soient remises Le général Castro
Girona a exhorté les indigènes à rester
fidèles au protectorat espagnol. Le cheik
Si Mulueh a été nommé caïd des Ketama. --
Los Espagnole auraient l'intention d'oc-
cuper les Beni-Alimed-Sourrak et auraient
donné tordre au caïd iMosloui, chef de cette
tribu, de préparer la « Mouna » (impôt en
nature) fit (tp récupérer les armes.
Cette menace d'occupation a provoqué
une vive émotion dans da tribu, dont tous
les caïds se sont présentés dans la matinée
au ibureau de renseignements die Tabouda
pour protester et demander des instruc-
tions. De nombreux messages ont - été
échangés au cours de la journée* du 25 entre
le commandant supérieur et le général
commandant la région de Fez, au sujet de
cette situation.
[La tribu des Bcni-Àhmed-Sourrak occupe la
région comprise entre les hautes vallées de
l'Aoulaï à l'ouest, où les prospections déjà effec-
tuées ont révélé de grosses richesses minières.
Cette tribu se divise en deux fractions : les
Beni-Ahmed-Fouquia et les Beni-Ahmed-Seffa ;
elle est forte de 5.220 familles.)
Dépêches de l'Indochine
00
( M. Varenne défend sa politique
Le Gouverneur général a prononcé lundi
dernier un important discours à l'ouverture
du Conseil de GouvernemenL
Il a constaté que la sécurité et la tran-
quillité régnent en Indochine. Il Or confirmé
la résolution d'observer la neutralité la plus
absolue en face des événements de Chine
tout en imposant le respect de nos lronti-
res et de nos droits.
Il s'est félicité des rapports d'amitié qui
existent avec le Siam, affirmés citaieureuse-
ment dans son récent voyage à Bangkok.
La situation intérieure serait des plus fa-
vorables si les inondations n'avaient provo-
qué de graves sinistres dans le delta tonki-
nois. Les secours nécessaires seront assu-
rés aux populations éprouvées. Le program-
me des travaux de protection contre les
crues du Fleuve liouge sera exécuté en
trois ans au lieu de huit.
Il énuméra les mesures prises et prépa-
rées pour l'amélioration de l'organisation
militaire.
Touchant son administralioJl, le Gouver-
neur a déclaré que les intérêts de la colonie
né sont sacrifiés à personne. Il a été guidé
par les principes suivants : étudier au
grand jour des discussions tous les projets
de contrats touchant l'illtért général, con-
sulter l'opinion publique sur la solution de
tous les problèmes importants, laisser la
plus grande liberté possible aux chefs de
l'administration locale, respecter et utiliser
l'organisation communale indigène.
Il exposa les difficultés des problêmes de
l'enseignement et les mécomptes éprouvés
qui nécessitent des réformes d'ensemble
qu'il étudiera à Paris avec le département.
Il présenta le bilan des diverses mesures
et des réformes accomplies dans tous les
domaines pendant dix mois, à savoir des ré-
formes de détail : ICI suppression quasi com-
plète de la prison pour dettes, des mesures
en faveur des enfants nés métis, la création
de l'inspection du travail ; des mesures
d'ordre général : l'accession des indigènes
aux emplois de l'administration française
complétée .par la réforme de l'administra-
lion indigène, la réglementation du nou-
veau régime des concessions pour établir
l'harmonie entre les besoins nouveaux de
la colonisation, la création du crédit popu-
laire agricole étudié depuis de longues an-
nées et intéressant des millions de travail-
leurs indigènes.
Le Gouverneur a exposé les propositions
envisagées ou soumises à la Métropole pour
la réorganisation politique en Indochine ;
la création dans les pays de protectorat,
Tonldfl, Annam, Cambodge, d'une Chambre
française à côté des assemblées indigdmes
existantes ; le Conseil de uouvernemeni
qui comprend actuellement les trois quarts
de fonctionnaires sera remplacé par un
grand Conseil d'Indochine composé unique-
ment en nombre égal d'élus français et in-
digènes.
Abordant L'examen. du projet de budget
pour 1927, il rappela que depuis plusieurs
années les budgets de l'Indochine sont en
déséquilibre constant et recourent à un pré-
lèvement énorme à la caisse de réserve qui
sera bientôt épuisée. Pour assurer un large
et solide équilibre tout en arrêtant les pré-
lèvements, le Gouverneur propose des taxes
nouvelles qui doivent produire neuf mil-
lions et demi de piastres et permettre d'ac-
croltre de 50 la dotation des Travaux pu-
blics : gager au besoin un emprunt consi-
dérable pour les travaux neufs.
En terminant, après un nouveau résumé
de t'œuvre accomplie en moins d'une an-
née, le Gouverneur affirme de nouveau que
fil. politique libérale française s'appuie sur
une collaboration. chaque jour plus fécon-
de, avec la population indigène.
(Par dépêche Indopacifi),
returdée dans la transmission.
"r
Pour rapatrier nos troupes
du Maroc et de Syrie
--CH)--
Dans la loi de finances de 1926, le Parlement
avait accordé les crédits nécessaires pour as-
surer l'entretien des ctfcctifs envoyés en ren-
fort au Maroc et au Levant ainsi que les
besoins spéciaux aux troupes en opérations
pendant les six premiers mois de l'année seu-
lement.
Les circonstances n'ont pas permis le rapa-
triement de ces effectifs de renfort avant le
ter juillet et une partie d'entre eux se trouve
encore maintenue sur les théâtres extérieurs
d'opérations.
Dans ces conditions un crédit global de
261.687.000 fr. vient d'être imputé à un compte
d'avances à régulariser. 11 se décompose comme
il suit : 198.585.000 fr. à destination des troupes
du Maroc, métropolitaines ou coloniales: 63 mil-
lions 102.000 fr. pour l'armée du Levant.
Les exprès postaux
Un décret du 7 septembre courant, complété
par un arivté du 14, relève la taxe spéciale des
objets postaux à distribuer par exprès.
Cette taxe est fixée il 2 fr. 50 par objet distri-
huflble sur le territoire d'une commune, de
France ou d'Algérie, pourvue d'une recette des
postes ou d'un établissement (facteur-receveur,
agence postale, recette auxiliaire) chargé d'un
service de distribution. Elle est fixée a 6 fr.
pour un objet distribuable dans toute autre
commune, sauf en Algérie.
De plus, l'arrêté du 14 septembre stipule que
le porteur de l'administration qui, en dehors de
la partie agglomérée de la commune siège du
bureau, attend a la demande du destinataire,
une réponse a rapporter au bureau, ne pourra
exiger une rétribution supérieure à 50 centimes
par quart d'heure après 18 heures en hiver et
20 heures en été.
Ces différentes décisions entrent en vigueur
aujourd'hui lundi.
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